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L’Ascension (D. Alexandre ROGALA ; Mc 16,15-20)

Aujourd’hui nous fêtons l’Ascension de notre Seigneur. La liturgie nous propose trois textes qui vont nous permettre de mieux comprendre ce mystère.

Dans la fin de l’évangile selon Marc que nous venons d’entendre ainsi que dans la première lecture tirée du livre des Actes des apôtres, après avoir envoyé ses disciples en mission, Jésus est enlevé au Ciel et s’assoit à la droite de Dieu.

Il me semble que nous ne devons pas prendre ces textes au pied de la lettre et imaginer que Jésus se serait envolé vers le ciel comme une fusée. Ce que ces textes cherchent à signifier, c’est que Jésus est auprès de Dieu le Père, et que par conséquent, il n’est plus physiquement présent aux côtés de ses disciples.

Mais cette absence ne doit pas nous attrister.

L’Ascension est certes un départ, mais seulement par rapport à la visibilité et à la temporalité. Chez les Juifs, comme dans beaucoup d’autres cultures d’ailleurs, la « sphère du divin » est spatialement figurée par ce qui est en haut.

Les différents récits de l’Ascension signifient que c’est dans son corps humain que Jésus est devenu participant de la gloire et de la puissance divine.

L’auteur de la Lettre aux Éphésiens le confirme dans la deuxième lecture quand il écrit :

 « Celui qui était descendu est le même qui est monté au-dessus de tous les cieux » (Ep 4, 10).

Jésus étant fait de la même pâte humaine que nous, nous pouvons dire que par son Ascension, c’est notre humanité́ qui est entrée dans l’intimité́ de Dieu.

Penchons-nous maintenant sur une citation de l’Écriture que fait l’auteur de la Lettre aux Éphésiens :

« C’est pourquoi l’Écriture dit : Il est monté sur la hauteur, il a capturé des captifs, il a fait des dons aux hommes. » (Ep 4, 8 ; cf. Ps 67 (68), 19 LXX)

Cette citation est en fait un verset légèrement modifié du Psaume 68, qui à l’origine, célèbre une théophanie (manifestation) guerrière de Dieu. Ce verset a été un peu transformé par l’auteur de la Lettre aux Éphésiens afin de pouvoir servir à parler du Christ.

Cette citation du psaume affirme trois choses : 1° que Christ est monté, 2° qu’il a capturé les captifs, et 3° qu’il a fait des dons aux hommes.

Dans un premier temps, l’auteur de la lettre commente sur le premier élément. Il écrit :

« Que veut dire : Il est monté ? – Cela veut dire qu’il était d’abord descendu dans les régions inférieures de la terre. Et celui qui était descendu est le même qui est monté au-dessus de tous les cieux pour remplir l’univers ». (Ep 4, 9-10)

L’image du Christ qui descend jusque dans les régions inférieures de la terre pour ensuite monter au-dessus des cieux, sert à signifier que depuis qu’il a été exalté, le Christ occupe tout l’univers. Dans la mesure où depuis qu’il est monté, il remplit (πληρόω) tout l’univers, nous comprenons que paradoxalement, depuis son Ascension, le Christ n’a jamais été aussi proche de nous.

Ensuite l’auteur de la lettre se penche sur le troisième élément de la citation du Ps 68, à savoir que Christ a fait des dons aux hommes, et précise ce que sont ces dons. Il écrit :

« Et les dons qu’il a faits, ce sont les Apôtres, et aussi les prophètes, les évangélisateurs, les pasteurs et ceux qui enseignent. » (Ep 4, 11)

Autrement dit, les dons que le Christ a fait à l’humanité, ce sont les « ministres de la parole » ; les « ministres de SA parole ». Peut-être qu’il serait même possible d’en déduire que c’est par la mission de ses serviteurs que le Christ occupe tout l’univers.

D’ailleurs, en disant cela je repense à une homélie que l’évêque américain Robert Barron a prononcé pour la solennité de l’Ascension il y a quelques années. Dans cette homélie, l’évêque a comparé Jésus à un chef de guerre. Il a commencé son homélie en disant que pendant son ministère publique, Jésus avait été comme un soldat sur le champ de bataille : son champ visuel était réduit. Mais à l’Ascension, comme un chef de guerre, Jésus a pris de la hauteur pour avoir une vue sur tout le champ de bataille, et diriger d’en haut ses armées de saints et d’évangélisateurs dans le monde.

Il y a une autre raison pour laquelle cette image de « chef de guerre » est intéressante. Pour le comprendre, regardons d’abord quels sont les ministres cités par l’auteur de la Lettre aux Éphésiens. Il mentionne : « les Apôtres, les prophètes, les évangélisateurs, les pasteurs et ceux qui enseignent ». Autrement dit, il mentionne uniquement les ministres de la parole qui sont chargés de répandre et d’actualiser le message de l’Évangile. L’auteur de la Lettre aux Éphésiens ne mentionne : ni les diacres, ni les presbytres (prêtres), ni les épiscopes (évêques) qui étaient pourtant des fonctions connues au moment où il écrit à la fin du Ier siècle.

Pensez-vous qu’il s’agit d’un simple oubli ? Personnellement, je pense plutôt que l’auteur de la Lettre aux Éphésiens omet volontairement les fonctions liées à l’autorité pour nous rappeler l’autorité souveraine exclusive du Christ sur son Église.

Le mot « chef » en français vient du latin caput qui veut dire « tête », et un corps n’a qu’une seule tête. Par conséquen, le Corps du Christ, l’Église, lui aussi n’a qu’une seule tête : le Christ. Il est important de se le rappeler ! Aucun curé, aucun évêque, pas même le pape ne sont nos chefs. Même s’ils ont une responsabilité plus ou moins importante dans l’Église, et que nous leur devons respect et obéissance, nous devons les considérer comme de simples collaborateurs et nous mettre avec eux au service de l’Évangile.

« De cette manière, les fidèles sont organisés pour que les tâches du ministère soient accomplies et que se construise le corps du Christ, jusqu’à ce que nous parvenions tous ensemble à l’unité dans la foi et la pleine connaissance du Fils de Dieu, à l’état de l’Homme parfait, à la stature du Christ dans sa plénitude » (Ep 4, 12-13).

Tous ensemble, laïcs et clercs, nous sommes en marche dans la même direction, nous avançons vers un même but.

Alors, peut-être qu’en ce jour où nous célébrons l’Ascension de notre seul et unique tête Jésus Christ, nous pouvons demander pour l’Église, la grâce de l’unité et celle d’un exercice de l’autorité plus conforme à l’Évangile.

Amen !

Bref, Dieu a voulu faire monter jusqu’à lui la chair de l’homme pour qu’elle participe à la vie divine. C’est une Bonne Nouvelle




L’Ascension (P. Rodolphe EMARD ; Mc 16,15-20)

L’Ascension… Les trois lectures principales de cette solennité insistent bien sur cet évènement de la vie de Jésus :

  • « Tandis que les Apôtres le regardaient, il s’éleva, et une nuée vint le soustraire à leurs yeux. (…) Ils fixaient encore le ciel où Jésus s’en allait », dans le livre des Actes des Apôtres.

  • « Celui qui était descendu est le même qui est monté au-dessus de tous les cieux pour remplir l’univers », dans la lettre aux Éphésiens.

  • « Le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu », dans l’Évangile de Marc.

Jésus monté aux cieux ou au ciel (comme nous le disons dans le Credo). Le ciel, il ne s’agit pas de cet espace infini au-dessus de nos têtes, tantôt bleu, tantôt gris… C’est un terme biblique qui ne désigne pas un lieu mais la plénitude de Dieu, toute la gloire de Dieu ; « Il est assis à la droite du Père » dit l’Evangile et que nous redisons aussi dans le Credo. Voilà grosso modo ce qu’est l’Ascension mais avec notre imagerie humaine, sans doute que des questions se posent… Ce mystère dépasse notre intelligence mais les textes bibliques nous donnent de pouvoir mieux entrer dans ce mystère.

Si nous revenons à la première lecture, saint Luc écrit : « Ce Jésus qui a été enlevé au ciel d’auprès de vous, viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel » … « Vers le ciel », « d’où il viendra juger les vivants et les morts » disons-nous encore dans le Credo. L’Église a foi que le Christ vient à nous, qu’il se donne réellement à nous dans sa Parole, d’une manière particulière dans les sacrements mais l’Eglise attend aussi sa venue dans la gloire ! Une venue où il instaurera définitivement le Royaume de Dieu, déjà présent en ce monde mais encore à construire dans chacune de nos vies.

Par ailleurs, la préface eucharistique (n°1) pour cette solennité précise concernant le Christ : « Sans quitter notre condition humaine, le premier, il entre au ciel, tête de l’Église et commencement de tout ce qui existe, et il donne aux membres de son Corps l’espérance de le rejoindre un jour ». Jésus est monté au ciel avec son corps de ressuscité ! Et c’est toute l’humanité qu’il entraîne avec lui !

En attendant, il ne s’agit pas de demeurer passifs, inertes. Nous avons reçu l’Esprit Saint, don de la Pentecôte (que nous célébrerons dans dix jours). Et si nous avons reçu cet Esprit Saint, c’est pour être témoins de Jésus, proclamer son Évangile et faire des baptisés.

Comme les Apôtres, nous aimerions maitriser le temps, savoir quand cela va se passer : « Seigneur, est-ce maintenant le temps où tu vas rétablir le royaume pour Israël ? » Et cette réponse de Jésus : « Il ne vous appartient pas de connaître les temps et les moments que le Père a fixés de sa propre autorité ». Personne ne connaît le jour du jugement dernier et personne ne connaît le jour de sa propre mort ! Nous ne pouvons pas nous adonner aux sciences occultes, à la voyance, à la divination… Nous ne sommes pas des faiseurs de temps ! Ce n’est pas notre mission ! Si le Royaume est sans cesse en construction, cela signifie que rien n’est écrit d’avance, malgré les aléas de la vie. Il n’y a pas de fatalité avec Dieu ! Jésus ne nous donne pas la mission d’être des prédicateurs du temps mais des prédicateurs de l’Évangile…

Si le Royaume se construit sur l’amour, nous devons vivre alors dans la charité, nous soutenir mutuellement dans l’espérance, en ne pas laissant notre prochain sombrer dans le noir, en témoignant nous-mêmes de l’espérance : Il est toujours possible de faire confiance à Jésus, il n’abandonne personne !

Pour conclure, il me semble que la première lecture nous invite à nous tourner vers l’avenir. Ne demeurons pas des êtres du passé ! Écoutons cet avertissement des deux hommes en vêtements blancs : « Galiléens, Pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? » Il est difficile d’échapper à la tentation de nous cramponner au passé ! À ce qui a été réussi, à ce qui a été vécu de bien… C’est peut-être sécurisant mais le Christ nous appelle fortement à regarder plus loin devant nous : « Allez dans le monde entier… »

C’est la grâce que nous demandons au Seigneur au cours de cette eucharistie, d’être témoins de sa résurrection et témoins de l’espérance, en son nom.

À tous et à chacun, à toutes vos familles, belle fête de l’Ascension du Seigneur.

P. Rodolphe Emard




L’Ascension vue par St Luc (D. Jacques Fournier, Lc 24,46-53)

           En ce temps-là, Jésus ressuscité, apparaissant à ses disciples, leur dit :  « Il est écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour, et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem à vous d’en être les témoins.

Et moi, je vais envoyer sur vous ce que mon Père a promis.

Quant à vous, demeurez dans la ville jusqu’à ce que vous soyez revêtus d’une puissance venue d’en haut. »

Puis Jésus les emmena au dehors, jusque vers Béthanie ; et, levant les mains, il les bénit.

Or, tandis qu’il les bénissait, il se sépara d’eux et il était emporté au ciel. Ils se prosternèrent devant lui, puis ils retournèrent à Jérusalem, en grande joie.

Et ils étaient sans cesse dans le Temple à bénir Dieu.

        Jésus commence ici à rappeler à ses disciples les souffrances de sa Passion : « C’est bien ce qui était annoncé par l’Écriture : les souffrances du Messie »… Souvenons-nous de quelques faits marquants… Jésus est au Mont des Oliviers, dans un domaine du nom de Gethsémani (Mc 14,32). Judas arrive, « à la tête d’un détachement de soldats, et des gardes envoyés par les chefs des prêtres et les pharisiens. Ils avaient des lanternes, des torches et des armes… Alors Simon-Pierre, qui avait une épée, la tira du fourreau ; il frappa le serviteur du grand prêtre et lui coupa l’oreille droite. Le nom de ce serviteur était Malcus » (Jn 18,1-11). Mais « Jésus prit la parole et dit : « Restez-en là ! » Et, touchant l’oreille de l’homme, il le guérit » (Lc 22,51)…

          « Dieu est Amour » (1Jn 4,8.16), et Il n’Est qu’Amour… « Il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes » (Mt 5,45). Autrement dit, il ne cesse de faire du bien à tous, selon la situation de chacun… Celui qui fait le mal et commet l’injustice est un malade qui, souvent, s’ignore… Il n’agit pas selon ce qu’il est, « créé à l’Image et Ressemblance de Dieu » (Gn 1,25-26), créé à l’Image et Ressemblance de l’Amour pour être aimé et aimer… Cette fracture entre le plus profond de son être – une réalité qui demeure, envers et contre tout – et son comportement, ne peut qu’engendrer un mal être profond, une souffrance : « Souffrance et angoisse à toute âme qui fait le mal » (Rm 2,9). De plus, Dieu a créé l’homme pour avoir « quelqu’un en qui déposer ses bienfaits » (St Irénée) : sa Plénitude d’Être et de Vie. Mais pour recevoir ce cadeau gratuit de l’Amour, il faut être tourné vers Lui de tout cœur. Et il ne peut en être ainsi pour celui qui commet le mal et l’injustice… Privé de cette Plénitude, il vit, mais il est spirituellement comme un mort : « Le salaire du péché, c’est la mort ; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle dans le Christ Jésus notre Seigneur » (Rm 6,23). Là encore, cet état ne peut qu’être synonyme pour le pécheur de souffrance intérieure et de mal être profond, ce que Dieu ne supporte pas, Lui qui nous a tous créés pour que nous partagions son Être et sa Vie. « Le Père des Miséricordes » (2Co 1,3) est donc bouleversé de compassion devant celui qui fait le mal ou commet l’injustice. Père fidèle, Dieu d’Amour, il ne cesse de désirer son bien de tout son cœur… « Je ne cesserai pas de les suivre pour leur faire du bien, je trouverai ma joie à leur faire du bien, de tout mon cœur, de toute mon âme » (Jr 32,40-41). Et cet Amour s’est pleinement manifesté en Jésus Christ. « Là où il passait, il faisait le bien, et il guérissait tous ceux qui étaient sous le pouvoir du démon. Car Dieu était avec lui » (Ac 10,38).

          Et c’est ce seul désir de poursuivre notre bien qui va se manifester avec une intensité inégalée lors de sa Passion. Les gardes l’arrêtent, Pierre blesse Malchus, un serviteur du Grand Prêtre ? Jésus le guérit… Il est fouetté, roué de coups, crucifié ? Il prie pour le salut de ceux qui le tuent ! « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ! » (Lc 23,34). Un criminel est crucifié avec lui, et il se repent de tout le mal qu’il a commis en acceptant cette peine qui lui a été infligée : « « Pour nous, c’est justice, nous payons nos actes ; mais lui n’a rien fait de mal. » Et il disait : « Jésus, souviens-toi de moi lorsque tu viendras dans ton Royaume ! » Et Jésus lui dit : « En vérité, je te le dis, aujourd’hui tu seras avec moi dans le Paradis » » (Lc 23,41-42), car « là où le péché a abondé », avec son cortège de malheur et de souffrances, « la grâce a surabondé », le Don de l’Amour qui ne poursuit que le bien de tous a surabondé (Rm 5,20). Et ce Don est « Eau Vive » de l’Esprit, qui jaillit continuellement du Cœur de Dieu, pour laver, sanctifier, purifier et donner la Vie, la Plénitude de la Vie : « Au nom du Seigneur Jésus Christ et par l’Esprit de notre Dieu, vous avez été lavés, vous avez été sanctifiés, vous êtes devenus des justes » (1Co 6,11).

          Telle est la Bonne Nouvelle de l’Amour, cet Amour qui s’est pleinement manifesté lors de la Passion du Christ et que les Apôtres doivent maintenant annoncer au monde entier. Et ils le feront en témoins, témoins de la Miséricorde de Dieu dont ils ont été eux-mêmes comblés… Souvenons-nous de Pierre tombant aux pieds de Jésus lors de la pêche miraculeuse : « Eloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur ! » Mais Jésus lui dit : « Sois sans crainte. Désormais, ce seront des hommes que tu prendras » en étant tout simplement pour eux le témoin de cette Miséricorde dont tu as été toi-même l’heureux bénéficiaire (Lc 5,1-11)… Et il en sera de même pour Paul : « Je suis plein de reconnaissance pour celui qui me donne la force, Jésus Christ notre Seigneur, car il m’a fait confiance en me chargeant du ministère, moi qui autrefois ne savais que blasphémer, persécuter, insulter. Mais le Christ m’a pardonné : ce que je faisais, c’était par ignorance, car je n’avais pas la foi ; mais la grâce de notre Seigneur a été encore plus forte, avec la foi et l’amour dans le Christ Jésus. Voici une parole sûre, et qui mérite d’être accueillie sans réserve : le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs ; et moi le premier, je suis pécheur, mais si le Christ Jésus m’a pardonné, c’est pour que je sois le premier en qui toute sa générosité se manifesterait ; je devais être le premier exemple de ceux qui croiraient en lui pour la vie éternelle. Honneur et gloire au roi des siècles, au Dieu unique, invisible et immortel, pour les siècles des siècles. Amen » (1Tm 1,12-17).

          Au jour de l’Ascension, Jésus donne sa mission à tous ses disciples, à toute son Eglise. Ils seront les témoins de sa mort et de sa résurrection, et de ce pardon des péchés offert en surabondance par Celui qui n’est qu’Amour, un Amour qui s’est manifesté avec une intensité toute particulière lors de la Passion, un Amour que Dieu veut offrir à tout homme pécheur pour le guérir profondément de toutes les blessures du mal, blessures qu’il s’est faites à lui-même en le commettant, blessures qu’il a pu recevoir aussi du mal qui lui a été fait… « C’est bien ce qui était annoncé par l’Écriture : les souffrances du Messie, sa résurrection d’entre les morts le troisième jour, et la conversion proclamée en son nom pour le pardon des péchés à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. C’est vous qui en êtes les témoins. »

          Et le Christ va les quitter, de manière visible, en les bénissant… Il passe du visible à l’invisible, de la terre au ciel, du temps à l’éternité « tandis qu’il les bénissait », manifestant ainsi encore et toujours que Dieu ne cesse de bénir tout homme pour son seul bien… Tel est l’Amour, dont ils sont intérieurement comblés… Certes, ils ne le voient plus, mais sa Présence se fait encore plus intense qu’un voir extérieur : elle est désormais une Vie, une Paix, une Joie dans leur cœur, un « Je t’aime » silencieux, redit jour après jour, un « Je t’aime » qui est pardon inlassablement offert, guérison de nos blessures, paix profonde et Plénitude de Vie.

         Et tout cela se passe à « Béthanie » où Jésus les avait emmenés, un nom qui, en hébreu, signifie « la Maison de Dieu qui fait grâce », « la Maison de Dieu qui fait Miséricorde »… Voilà, où désormais, par leur foi et dans la foi, ils seront, jour après jour, entourés, poursuivis, comblés par cette Miséricorde qui ne leur fera jamais défaut et qui leur permettra, jour après jour, de repartir et de repartir encore… « Ils se prosternèrent devant lui, puis ils retournèrent à Jérusalem, remplis de joie »…

Jacques Fournier




7ième Dimanche de Pâques (Jn 17, 11-19) – Homélie du Père Louis DATTIN

Fidélité, unité, Vérité

Jn 17, 11-19

Nous venons de lire, dans l’Evangile, ce que les spécialistes appellent « la prière sacerdotale » : la prière du Christ-Prêtre qui s’adresse au Père pour les apôtres, et que demande-t-il pour eux ? C’est d’autant plus intéressant de l’écouter, qu’au fur et à mesure de ses demandes, il dresse un portrait de ce que doit devenir un vrai disciple du Christ : il campe devant nous, un véritable prototype de ce que doit être un chrétien véritable, un disciple, un apôtre. Alors, examinons ce texte de très près et nous verrons se dessiner peu à peu la silhouette du chrétien modèle. En comparant avec ce que nous sommes en réalité, cela peut être plein d’enseignements pour nous.

En lisant cet Evangile, la 1ère qualité qui frappe, c’est « la fidélité« . Un chrétien, c’est d’abord un « fidèle« , à tel point que l’on a appelé les chrétiens « des fidèles ». C’était le plus beau titre qu’on pouvait leur donner. On dit par exemple : « Combien y avait-il de « fidèles » à la messe aujourd’hui ? »

Et on a même été jusqu’à appeler ceux qui n’étaient pas chrétiens : « les infidèles » tant c’était cette « fidélité » qui devenait la 1ère caractéristique du chrétien. « Chrétiens, sommes-nous des « fidèles » ? » Et d’abord qu’est-ce donc que cette fidélité ?

Est fidèle, celui ou celle, qui s’étant engagé dans un amour, reste définitivement attaché avec celui ou celle avec qui, il s’est engagé, quelles que soient les difficultés, les contrariétés, les sollicitations extérieures, il ne laissera pas tomber l’autre. Il ne le lâchera jamais ! Il sera toujours là, présent, solidaire et aimant : on peut compter sur lui, il est solide, il est toujours là.

C’est la 1ère qualité de Dieu, celle qui nous frappe le plus. Malgré toutes nos fautes, nos départs loin de lui, nos éloignements, nos demi-tours, il est toujours là, prêt à recommencer l’alliance. C’est toute l’histoire de la Bible où jamais, malgré les circonstances les plus défavorables, il ne laisse tomber son peuple.

Aussi chantons-nous « Tu es le Dieu fidèle éternellement » et quand deux jeunes viennent devant Dieu pour se marier, parce qu’ils veulent faire comme lui, agir comme lui, eux, aussi, se promettent fidélité, à l’image de Dieu. Oui, un chrétien, c’est d’abord un homme qui, ayant donné sa foi au Seigneur, ne le laissera jamais tomber, pas plus d’ailleurs que Dieu ne l’oubliera : « Je suis avec vous, tous les jours, parmi vous, jusqu’à la fin des temps ».

Que dire alors de ceux qui se disent « chrétiens », qui ne pensent guère à Dieu, qui le prient de loin en loin, et qui sont incapables de se déranger une fois par semaine pour avoir « Rendez- vous avec lui » ? Pour les 90% de baptisés, 10%, et je suis optimiste, de « fidèles », de vrais, qui ne laissent pas tomber Dieu et qui ont le souci de faire grandir cette Vie divine, reçue en eux par le Baptême, la Confirmation, l’Eucharistie, 10% se souviennent que, sans lui, notre vie tombe en ruines. « Père Saint, garde mes disciples dans la fidélité à ton nom que tu m’as donné en partage pour qu’ils soient un comme nous-mêmes ».

Le second désir de Jésus pour nous, après la fidélité, c’est l’unité : il n’y a rien de plus pénible que de voir des chrétiens divisés, dressés les uns contre les autres, ne se parlant plus, ne désirant pas se réconcilier, jugeant les autres avec hauteur et dédain.

Frères, que cela n’arrive jamais entre nous. C’est la mort d’une communauté chrétienne, la mort d’une paroisse. Certes, nous pouvons avoir parfois des opinions différentes, des divergences de vues, de petits accrochages, des caractères opposés, mais que notre idéal commun, que notre union à Jésus-Christ soit toujours la plus forte : il ne doit avoir rien de plus pénible pour le Père, qui aime autant, chacun de nous, que de nous voir divisés, s’entredéchirer, s’opposer avec méchanceté et agressivité. Tout comme il est extrêmement pénible pour de bons parents de constater que leurs enfants ne s’entendent pas, ne veulent plus vivre ensemble alors qu’ils ont tout fait, pour créer une famille unie, où il fait bon vivre ensemble.

Vous savez combien le Seigneur a insisté sur cette unité, et si nous sommes fidèles parce que Dieu est fidèle, nous serons un, parce que Dieu, lui aussi, dans sa Trinité de personnes, est tellement un, qu’il ne fait qu’un seul Dieu. Si nous vivons comme Dieu, nous devenons « un », les uns et les autres, comme lui. « Père, qu’ils soient un, comme toi et moi nous ne faisons qu’un ».

Mais si nous devenons, peu à peu, si fidèles, si unis, si unanimes les uns avec les autres, surgit la 3e caractéristique : la vérité. Ensemble nous reconnaissons la même vérité, que nous vivons dans la même lumière, fidèles et unis autour d’une même Parole. Qu’importe que nous soyons fidèles et unis, si c’est dans l’erreur : fidélité et union ne prennent leur valeur que si, tous ensemble, nous sommes dans la vérité et c’est le troisième désir du Christ, dans cet Evangile d’aujourd’hui : « Consacre-les par ta vérité ». Ta Parole est vérité : être ancrés dans la vérité, écouter et mettre en pratique les paroles de celui qui, seul, a osé dire : « Je suis la vérité » ; « Je suis venu en ce monde pour rendre témoignage à la vérité ».

Aujourd’hui, au milieu de centaines de théories, de milliers d’idéologies et de sectes, où chacun semble avoir « sa religion », nous sommes tentés de dire comme Pilate à Jésus : « Qu’est-ce-que la vérité ? »

– Or, c’est évident, c’est logique : il n’y a pas plusieurs vérités qui se contredisent.

– Y en aurait-il que deux qui soient différentes, une des deux devient fausse et n’est qu’une erreur.

– « Je suis la vérité ».

 La vérité n’est pas une idée, n’est pas une notion.

C’est une personne : c’est Jésus-Christ et son message

Et toute autre vérité ne peut être qu’une approche, une participation, un accord avec Jésus-Christ. Aujourd’hui, si l’on veut réussir dans le monde, il semble indispensable de camoufler la vérité, de flirter avec le mensonge, de passer par des compromis.

Pour nous, disciples du Christ, la vérité est « une« . « Oui, c’est oui. Non, c’est non » quel que soit notre intérêt immédiat. Quand nous tournons notre boussole dans tous les sens, l’aiguille, elle, retrouve toujours le pôle. Pour un chrétien, c’est pareil.

Fidélité, unité, vérité : voilà les trois mots-clés de notre vie chrétienne, les trois « mots de passe » du chrétien. AMEN




7ième Dimanche de Pâques (Jn 17, 11b-19) par le Diacre Jacques FOURNIER

« Père, garde-les dans la fidélité à ton Nom »

(Jn 17,11b-19)

En ce temps-là, les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi : « Père saint, garde mes disciples unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes.
Quand j’étais avec eux, je les gardais unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné. J’ai veillé sur eux, et aucun ne s’est perdu, sauf celui qui s’en va à sa perte de sorte que l’Écriture soit accomplie.
Et maintenant que je viens à toi, je parle ainsi, dans le monde, pour qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils en soient comblés.
Moi, je leur ai donné ta parole, et le monde les a pris en haine parce qu’ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi je n’appartiens pas au monde.
Je ne prie pas pour que tu les retires du monde, mais pour que tu les gardes du Mauvais.
Ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi, je n’appartiens pas au monde.
Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité.
De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde.
Et pour eux je me sanctifie moi-même, afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité.

 

jésus en prière

Juste avant sa Passion, Jésus prie son Père pour ses disciples, et donc pour chacun d’entre nous. Et le Père exauce toujours le Fils : « Père, je te rends grâce de m’avoir écouté. Je savais que tu m’écoutes toujours » (Jn 11,41-42)… Cette prière de Jésus pour nous est donc exaucée, ne l’oublions jamais…

            Et que demande-t-il ? « Père saint, garde mes disciples dans la fidélité à ton Nom que tu m’as donné en partage pour qu’ils soient un comme nous-mêmes ». Or, « selon une conviction très répandue » à l’époque, « le nom dit la personne en sa profondeur… Aussi, connaître le nom de quelqu’un, c’est avoir accès au Mystère de son Être » (P. Xavier Léon Dufour). Le Père a donc donné au Fils son Nom en partage : il lui a donné d’Être ce qu’il Est. « Dieu Est Lumière » (1Jn 1,5) et « Esprit » (Jn 4,24), le Père Est Lumière et Esprit ? Reprenons notre principe de base : « Le Père aime le Fils et il a tout donné en sa main » (Jn 3,35), tout ce qu’Il Est, tout ce qu’Il a. « Tout ce qu’a le Père est à moi » (Jn 16,15), dit Jésus. Le Fils est donc lui aussi Lumière (Jn 8,12 ; 12,46) et Esprit (2Co 3,17) : il a reçu du Père d’avoir son Nom en partage. C’est pourquoi, « moi et le Père, nous sommes un » (Jn 10,30), unis l’un à l’autre dans la Communion d’un même Esprit, le Père le donnant au Fils par amour, le Fils le recevant du Père dans l’amour, et cela de toute éternité…

            Or « j’ai fait connaître ton Nom aux hommes », dit Jésus à son Père, et il l’a fait en leur donnant à eux aussi de recevoirce « Nom » en partage. Souvenons-nous : ressuscité, il leur dira : « Recevez l’Esprit Saint » (Jn 20,22). Par ce Don de l’Esprit, ils seront donc eux aussi en Communion avec Jésus et entre eux « dans l’unité de l’Esprit » (Ep 4,3). Aussi, quand Jésus demande à son Père de garder ses disciples dans la fidélité à son Nom, il lui demande de faire en sorte qu’ils demeurent bien dans ce Mystère de Communion qu’il est venu leur révéler et leur offrir (1Co 1,9), bien tournés vers Lui de tout cœur, accueillant sans cesse ce Don de l’Esprit qui leur est fait… Se repentir, se tourner vers Dieu, rester tourné vers Dieu, tout cela est Don de Dieu (Ac 5,31 ; 11,18 ; Lc 15,1-10). « Dieu, fais-nous revenir, fais luire ta face et nous serons sauvés » (Ps 80).

            Père, « je ne te demande pas de les retirer du monde, mais de les garder du Mauvais ». Cette demande rejoint la précédente… A la prière du Fils, Dieu le Père veille donc sur chacun des disciples de Jésus, comme un Père sur ses enfants, pour qu’ils ne se laissent pas tenter, pour qu’ils ne s’égarent pas, ne se blessent pas, ne se fassent pas de mal en faisant ce qui serait mal… « Ne nous laisse pas entrer en tentation »… Dieu est donc le premier acteur de notre conversion. Si nous y sommes un tant soit peu attentifs, il saura nous faire comprendre que telle parole, telle décision, telle action pourraient nous détourner de cette Plénitude de Vie qu’il veut voir régner en nous, pour notre seul bien…« Je parle ainsi pour qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils en soient comblés », « la joie de l’Esprit », l’Esprit donné gratuitement, par amour, « l’Esprit qui sanctifie » (2Th 2,13).




7ième Dimanche de Pâques (Jn 17, 11-19) – par Francis COUSIN

« Prière pour ceux qui restent. »

 

Après bientôt trois ans de vie commune avec ses disciples, Jésus fait une dernière prière à son Père pour ceux qui l’ont suivi jusqu’à présent, mais aussi ceux qui deviendront par la suite des disciples de Jésus … même si cette partie concerne les onze.

On pourrait distinguer quatre parties dans ce passage, après une introduction où on voit Jésus appeler son Père « Père saint ». Ce n’est pas une appellation courante dans la bouche de Jésus. Il dit plutôt simplement « Père », ou « Père, Seigneur du ciel et de la terre ».

  1. L’unité

« Garde-les unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes. »

Ce n’est pas la première fois que Jésus demande à ses disciples d’être « UN », comme lui et son Père, mais ici, il demande à son Père de garantir cette unité, pour quand lui ne sera plus là.

Peut-être a-t-il peur que, lui mort, ils ne se divisent.

Une remarque : La phrase soulignée dans la citation ci-dessus est répétée une deuxième fois deux lignes plus loin, une forme de superlatif pour montrer l’importance de la phrase.

Mais quel est ce nom dont il parle … et qui a été donné par Dieu ?

C’est le nom qui a été signifié par l’ange Gabriel à Marie : « Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. », c’est-à-dire « Dieu sauve ».

Dieu est le seul sauveur, et c’est autour de cette certitude qu’il faut rester unis.

  1. La joie

« Et maintenant que je viens à toi, je parle ainsi, dans le monde, pour qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils en soient comblés. »

Ce n’est pas une joie superficielle, comme quand on reçoit un bonbon ou une babiole.

C’est une joie existentielle. C’est la joie de Jésus, fils de Dieu, nourrie à l’Amour et à la joie du Père : « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. » (Mc 1,11).

Une joie que le Père et le Fils se donnent l’un l’autre.

Une joie comme ont pu la vivre les apôtres le soir de la résurrection : « Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. » (Jn 20,20)

3) La Parole de Dieu et le lien avec le monde

« Moi, je leur ai donné ta parole, et le monde les a pris en haine parce qu’ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi je n’appartiens pas au monde. »

Là encore, cette phrase est répétée, insistant sur le fait que la Parole de Dieu le Père, annoncée par Jésus, n’est pas comprise par le monde, est refusée, ainsi que ceux qui adhèrent à cette Parole.

Mais Jésus ne veux pas que les disciples soient mis hors du monde. Ce serait la négation de tout ce qu’a fait Jésus dans l’annonce de la Bonne Nouvelle …

 Il demande seulement à son Père de les protéger du Mauvais parce qu’ils doivent rester dans le monde, car telle est maintenant leur mission.

4) La mission des apôtres

« Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité. ».

Cette Parole que Jésus a annoncée à ses disciples, et qu’il leur faut maintenant annoncer à tous pour que ce monde devienne plus juste et fraternel : « De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde. », ce qu’il leur confirmera le soir même de la résurrection, en même temps qu’il leur enverra l’Esprit-Saint.

Cette partie-là, elle nous concerne tous, chacun à sa manière, selon les charismes propres de chacun … mais il arrive souvent qu’on l’oublie.

Seigneur Jésus,

Tout ce que tu demandes à ton Père

dans cette dernière prière

de ta vie terrestre

concerne chacun de nous.

Restons unis à ton Père,

garde-nous du mal pour porter du fruit.

 

                                                                                  Francis Cousin

 

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Ascension du Seigneur (Mc 16, 15-20) – par Francis COUSIN

   « Allez dans le monde entier proclamer l’Évangile. »

En ce jour de l’Ascension, nous arrivons au terme de la vie terrestre de Jésus, et à la séparation entre lui et ses disciples.

Une séparation physique : « Le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu. ».

Mais ce n’est pas véritablement une séparation puisque Jésus est toujours en relation avec ses apôtres, il veille sur eux et les conseille : « Le Seigneur travaillait avec eux. ».

Une séparation qui n’en est pas une …

Une séparation virtuelle, avec une présence toujours active de Jésus : « Moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » (Mt,28,20).

Et le dernier conseil ( ou plutôt commandement, ou ordre de mission ) que Jésus donne à ses disciples, c’est bien sûr un envoi en mission …

« Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création. ».

Dit comme cela … les apôtres ont dû se poser la question : « Oui, c’est bien beau, … mais comment on fait ; C’est toujours Toi, Jésus, qui as tout fait … ».

Alors Jésus explique : « Alors que Jean a baptisé avec l’eau, vous, c’est dans l’Esprit Saintl que vous serez baptisés d’ici peu de jours. (…) Mais vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. » (1° lecture).

Oui, Esprit-Saint, cela donne de la force … et on l’a vu le jour de la Pentecôte …

Mais cette parole, adressée aux disciples … ce n’est pas qu’à eux seuls qu’elle s’adresse … mais aussi à nous …

Est-ce que nous sommes prêts, nous aussi, à partir en mission ? qu’elle que soit notre âge (trop jeune, trop âgé …), pas préparé, j’ai pas le temps… j’y connais rien, j’ai pas le niveau de compétence … et que sais-je encore…

Est-ce que ce ne sont pas des excuses … pour rester bien tranquille dans notre canapé, à se laisser vivre … Euh … en Chrétien ?

Faut-il se poser la question ?

Pourtant, depuis de début de son pontificat, le pape François ne cesse de nous interpeler sur notre action envers les autres, ceux de la porte d’à côté, ceux des périphéries …

« Chers amis, Jésus est le Seigneur du risque, il est le Seigneur du toujours ‘‘plus loin’’. Jésus n’est pas le Seigneur du confort, de la sécurité et de la commodité. Pour suivre Jésus, il faut avoir une dose de courage, il faut se décider à changer le divan contre une paire de chaussures qui t’aideront à marcher, sur des routes jamais rêvées et même pas imaginées, sur des routes qui peuvent ouvrir de nouveaux horizons, capables de propager la joie, cette joie qui naît de l’amour de Dieu, la joie que laissent dans ton cœur chaque geste, chaque attitude de miséricorde. Aller par les routes en suivant la ‘‘folie’’ de notre Dieu qui nous enseigne à le rencontrer en celui qui a faim, en celui qui a soif, en celui qui est nu, dans le malade, dans l’ami qui a mal tourné, dans le détenu, dans le réfugié et dans le migrant, dans le voisin qui est seul. Aller par les routes de notre Dieu qui nous invite à être des acteurs politiques, des personnes qui pensent, des animateurs sociaux. Il nous incite à penser à une économie plus solidaire que celle-ci. Dans les milieux où vous vous trouvez, l’amour de Dieu nous invite à porter la Bonne Nouvelle, en faisant de notre propre vie un don fait à lui et aux autres. Et cela signifie être courageux, cela signifie être libre. (  ) Tu me diras : Père, mais moi, j’ai bien des limites, je suis pécheur, que puis-je faire ? Quand le Seigneur nous appelle, il ne pense pas à ce que nous sommes, à ce que nous étions, à ce que nous avons fait ou cessé de faire. Au contraire, au moment où il nous appelle, il regarde tout ce que nous pourrions faire, tout l’amour que nous sommes capables de propager. Lui parie toujours sur l’avenir, sur demain. Jésus te projette à l’horizon, jamais au musée. » (Pape François, JMJ Cravovie, 30 juillet 2016)

Annoncer la Bonne Nouvelle, c’est pour tout le monde, du moins pour tous les baptisés, … n’ayons pas peur : « Le Seigneur travaillait avec eux. », Il travaillera aussi avec nous …

Annoncer, c’est ce que Jésus demande … il ne demande pas de convertir les gens.

Pensons à la phrase de Bernadette Soubirous : « Je ne suis pas chargée de vous le faire croire, je suis chargée de vous le dire. ».

Le reste ne nous appartient pas, cela dépend des auditeurs, … et quand une graine est semée, elle peut prendre beaucoup de temps pour éclore.

Ne soyons pas pressés.

Le temps de Dieu n’est pas celui des humains …

Seigneur Ressuscité,

Tu retournes vers ton Père …

et vers notre Père.

Tu nous précèdes sur le chemin

de la Jérusalem Nouvelle,

et tu nous y prépares

une place si tu nous en juges dignes.

Aide-nous à marcher sur ton chemin.

 

Francis COUSIN

 

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L’Ascension du Seigneur (Mc 16, 15-20) – Homélie du Père Louis DATTIN

Envoi apostolique

Mc 16, 15-20

    Dans une fête comme celle de l’Ascension, un danger nous guette : celui d’en rester au récit, sans en comprendre la signification. Eh oui : « Ils le virent s’élever et disparaître à leurs yeux ».

Un spectacle pas ordinaire et puis ces braves anges qui disent aux apôtres : « Vous pouvez partir, la séance est finie ».

 

Vision assez simpliste du genre ‘’épopée spatiale‘’ ou ‘’histoire d’extra-terrestre‘’.

Dans ce cas, l’envolée de Jésus ne serait que le dernier exploit d’un surhomme et ce miracle final d’une vie qui en a compté bien d’autres serait en quelque sorte le bouquet final d’un feu d’artifice.

Attention, l’Ascension n’est pas un mystère facile à saisir et nous ne pouvons pas vivre ce mystérieux enlèvement, cette mystérieuse élévation du Christ avec seulement des images folkloriques en tête.

 A l’Ascension, il se passe quelque chose de trop important pour nous contenter d’une imagerie de cinéma ou de théâtre.

Reprenons le texte de l’Evangile de Marc que nous venons d’écouter. « Jésus fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu ». Certes, il ne peut s’agir de la description physique d’un décollage.

Quel œil au monde pourrait voir quelqu’un s’asseoir à côté de l’invisible ? Pour Marc, il s’agit de nous faire comprendre ce qu’il nous a déjà dit à Pâques : Jésus accède maintenant à une vie, d’une autre dimension que celle que nous connaissons.

Sa mort, qui a été acceptée par le Père comme un don parfait d’amour, le fait passer, avec sa nature divine, mais aussi avec sa nature humaine, dans l’intimité de Dieu son Père et cette fête marque en même temps le début de l’Ascension de tous les hommes : eux aussi, ils effectuent le passage, la pâque, à sa suite car Jésus nous entraîne avec lui.

Avec lui, c’est toute l’Humanité qui commence à entrer dans le monde nouveau de Dieu. Avec Jésus élevé aux cieux, nous avons déjà un pied dans cette vie éternelle, si, du moins, nous le suivons dans sa vie d’amour et de service des autres.

Voilà le sens profond de cette 1ère étape.

Ensuite, Marc nous dit : « Les apôtres s’en allèrent proclamer partout la Bonne Nouvelle ». Tiens, voilà qui est nouveau : la lumière du spot évangélique n’est plus braquée sur Jésus montant vers le ciel, mais sur les apôtres qui s’en vont, se dispersent, partout, à droite et à gauche, pour répandre tous azimuts, la nouvelle de la mort et de la résurrection de Jésus. Ce récit est donc, à la fois, une fin et un début : une fin, celle de la mission physique de Jésus incarné et un début, celui du commencement de l’apostolat de l’Eglise.

Nous sommes à la charnière de l’Evangile qui finit et des ‘’Actes des apôtres‘’ qui commencent.

En ce temps qui sépare (neuf jours) l’Ascension de la Pentecôte, c’est en quelque sorte, le passage de relai entre Jésus qui accomplit sa mission terrestre et l’Esprit qui va s’emparer des apôtres pour leur faire construire l’Eglise.

Ce récit n’a donc rien d’une conclusion. C’est un début, tout commence : Jésus ne déserte pas la terre, par l’Esprit-Saint qui va guider les apôtres, il va l’ensemencer.

« Allez » : il s’agit de quitter ‘’l’univers juif‘’ pour tenter l’aventure du passage à un monde étranger et sans doute hostile.

« Allez dans le monde entier » : une ‘’mission sans frontières‘’, universelle ».

« Ils s’en allaient proclamer partout la Bonne Nouvelle ».

Nous voici dans un temps qui finit une étape du plan de Dieu : la présence de Jésus parmi les hommes et l’inauguration d’un temps nouveau, celui de l’Esprit et de l’Eglise missionnaire. Maintenant, l’Evangile est remis entre nos mains, à nous les hommes…

            3e étape de ce récit de St-Marc et qui va nous surprendre : « Et le Seigneur travaillait avec eux ». Oui, lui, le Seigneur travaillait en eux… mais alors, il n’est pas question, dans ce récit, de séparation, d’absence, de deuil. Pas de couronne mortuaire « à notre cher disparu ». Il est , Jésus, de sa présence la plus pleine, la plus dense, celle où l’on travaille ensemble sur le même chantier. C’est le coude à coude, le cœur à cœur de ceux qui mettent en place le pont qui va relier définitivement le rêve des hommes et le rêve de Dieu.

Oui, celui qu’ils ne voient plus est davantage encore à l’œuvre dans leur apostolat. Son absence physique semble démultiplier sa présence spirituelle. Toute son énergie va animer ces onze apôtres puis ces cent et ces millions d’envoyés aux quatre horizons.

Loin d’ouvrir l’époque de son absence, cette ascension inaugure une présence nouvelle au cœur des disciples : « le Seigneur travaillait avec eux ». Pourrait-on trouver une plus belle définition de l’apostolat ?

Le Seigneur est désormais partout au travail : au cœur du prêtre indien, du laïc américain, de l’évêque italien, du jeune de la J.O.C., du moins jeune de la vie montante, animant l’ouvrier chrétien dans son atelier, le paysan sur son tracteur, la mère de famille, l’institutrice dans sa classe, l’employé dans son bureau.

Oui, le Seigneur est là avec eux, présent plus que jamais.

Ne disait-il pas aux apôtres : « Il vous est bon que je m’en aille » pour que ma présence parmi vous, ne soit plus extérieure, physique, sensible, mais plus profonde. Au cœur de chacun d’entre vous, présence cachée, présence dynamique qui travaille en nous et nous fait travailler en sa compagnie : Jésus Ressuscité remplit désormais l’univers, de sa présence invisible. C’est nous qui sommes désormais, avec le Christ, responsables de la construction du Royaume. C’est pourquoi, maintenant, selon le conseil des anges, nous n’avons plus à « regarder le ciel » ; c’est ’’à nous de jouer maintenant ’’. Jésus a terminé une étape de sa mission. C’est la nôtre qui commence, mais toujours avec lui, vivant en nous, présent en nous.

Avec son ascension, Jésus nous dit : « L’avenir du monde est maintenant entre vos mains. Vous pouvez partir. Je suis avec vous ; Je vous animerai avec le souffle de mon Esprit pour que vous deveniez, à votre tour, les ouvriers du Royaume de vérité, de justice, d’amour et de paix. Allez sur le chantier de mon Eglise universelle et, là où vous êtes, soyez un travailleur de l’Evangile, un artisan de paix, un haut-parleur de la Parole de Dieu, proclamateur de la seule Bonne Nouvelle qui soit totalement satisfaisante pour le cœur de l’homme ».

L’Ascension : c’est l’Evangile remis entre nos mains. C’est la fête de l’avenir de l’Eglise. L’Ascension, c’est notre « envoi en mission » ; c’est notre « feuille de route ». AMEN




6ième Dimanche de Pâques (Jn 15, 9-17) par D. Alexandre ROGALA (M.E.P.)

« Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, puisque l’amour vient de Dieu. Celui qui aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour » (1 Jn 4, 7-8).

 

Pour ce sixième dimanche de Pâque, les textes proposés par la liturgie nous parlent de la nature de Dieu en nous rappelant qu’il est amour, et que c’est en demeurant en Dieu que nous sommes capables d’aimer.

En demeurant en Dieu, je découvre que je suis aimé tel que je suis. Saint Jean me le rappelle ce matin : Dieu m’aime ; il ne me juge pas ; et il m’accueille de manière inconditionnelle. Et puisque je n’ai plus besoin de justifier ma propre vie, je peux me tourner vers l’autre pour l’aimer.

Aimer signifie donner de soi, donner de sa personne pour autrui. Si « Dieu est amour », c’est parce qu’il est don de lui-même.

Dieu le Père n’a pas envoyé son Fils dans le monde par obligation, ni pour son intérêt personnel. Dieu a envoyé son Fils dans le monde par amour pour nous.

Et dans le monde le Fils a rendu le témoignage ultime de cet amour en donnant sa vie sur la Croix.

Le texte d’évangile que nous venons d’entendre nous l’a rappelé :

« Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » (Jn 15, 12-13).

Ce texte d’évangile est tiré du dernier discours de Jésus à ses disciples avant son arrestation et sa mise à mort. Il s’agit donc en quelque sorte de son testament. Par conséquent, nous qui prétendons être disciples de Jésus, nous sommes invités à prendre très au sérieux les paroles qu’il nous dit ce matin. Jésus nous dit que l’amour dont les disciples sont invités à partager est de l’ordre du don pour le prochain.

Le « comme je vous ai aimé » est exigeant, car c’est l’amour du Christ qui va jusqu’au don de sa vie qui est la mesure de l’amour. Un pasteur que j’aime beaucoup à une expression qui exprime bien cette exigence de l’amour mutuel. Il dit : « la mesure de l’amour est d’aimer sans mesure ».

Dans l’évangile Jésus dit encore : « Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi, j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour. Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite » (Jn 15 10-11).

Nous comprenons que l’amour n’est pas un sentiment, mais c’est mettre en pratique les commandements du Seigneur, ces commandements sont une mise en application de l’amour, et cette mise en application de l’amour apporte la joie.

Encore une fois, dans l’évangile selon Jean, lorsque Jésus prononce ce discours, il sait qu’il va bientôt mourir, et pourtant il nous parle de « sa joie ». Nous pouvons aussi penser à saint Paul. Alors qu’il est en prison et qu’à tout moment un soldat pourrait surgir  dans sa cellule avec l’ordre de l’exécuter, saint Paul écrit aux Philippiens en insistant sur la joie tout au long de sa lettre, la sienne et celle de l’Église de Philippe : « Soyez toujours dans la joie du Seigneur ; je le redis : soyez dans la joie » (Ph 4, 4) leur écrit-il à la fin de sa lettre.

Il est difficile pour nous d’imaginer que l’on puisse ressentir une « joie » dans les souffrances. Il me semble que le secret de cette joie, est de savoir que Dieu est présent avec nous. Je m’explique : si le lien qui unit Dieu le Père, Dieu le Fils et les disciples, c’est l’amour, cela signifie qu’à chaque fois que j’agis « par amour », je suis uni à Dieu ; Dieu est présent : c’est cette union à Dieu qui apporte la véritable joie.

Faisons un petit bilan.  La deuxième lecture et l’évangile nous ont d’abord rappelé que la nature de Dieu est « d’être amour », c’est-à-dire que Dieu se donne lui-même de toute éternité. Ensuite, nous avons vu que Dieu nous aime d’un amour inconditionnel, qu’il a manifesté par l’envoi du Fils dans le monde. Nous qui sommes disciples du Christ, nous sommes appelés à entrer dans cette dynamique d’amour qui trouve sa source en Dieu pour l’aimer et aimer notre frère. Enfin, nous avons appris que c’est en aimant que l’on trouve la joie parfaite.

Et la première lecture ? En quoi peut-elle enrichir notre réflexion ?

Il me semble que cet extrait du chapitre 10 du livre des Actes des Apôtres nous rappelle la dimension universelle de l’amour de Dieu. Comme le dit Pierre : « En vérité, je le comprends, Dieu est impartial : il accueille, quelle que soit la nation, celui qui le craint et dont les œuvres sont justes. » (Ac 10, 34)

La façon dont le commandement d’amour mutuel est formulé par Jésus dans l’évangile, « aimez-vous les uns les autres », pourrait être lu d’une manière qui exclurait ceux qui n’ont pas encore rencontré le Christ et ne partagent pas notre foi. Dès lors, le risque serait de n’aimer que nos frères et sœurs chrétiens.

Le passage du livre des Actes des Apôtres, nous rappelle que Dieu est impartial et qu’il aime inconditionnellement tous les hommes… même ceux qui refusent d’être unis à lui dans l’amour. Pour Pierre, cela a été dur d’accepter qu’un païen (non-juif) puisse recevoir le même don que les disciples d’origine juive, à savoir l’Esprit Saint.

Peut-être suis-je invité à avoir une conversion un peu similaire à celle de saint Pierre ; à accepter le fait que Dieu aime absolument tous les êtres humains inconditionnellement, et que par conséquent, moi aussi je dois m’efforcer à les « aimer comme lui les aime ». Amen !




6ième Dimanche de Pâques (Jn 15, 9-17) – par Francis COUSIN

« Aimez-vous les uns les autres …

comme je vous ai aimés. »

 

La semaine dernière, nous entendions Jésus nous dire : « Demeurez en moi … comme je demeure en vous. » … et le passage de l’évangile de cette semaine commence par ces mots : « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. ».

Tout commence par l’Amour du Père, Amour parfait, puisque Dieu n’est qu’Amour.

Jésus nous aime de ce même Amour parfait … et il voudrait que nous nous aimions de ce même Amour parfait …

Utopique ?

Pour nous les humains … certainement, tout au moins tant que vivons sur terre …

Par ce que le mal existe … et le Malin également … qui fait tout ce qu’il peut pour nous attirer vers le mal …

Mais ce que l’on peut voir aussi, c’est que Jésus nous invite à vivre entre nous comme le Père et le Fils vivent entre eux, c’est-à-dire comme nous vivrons quand nous serons dans le Paradis … comme une sorte de préparation, un entrainement …

Certains y arriveront, les saints, … et les autres feront tout ce qu’ils pourront, avec l’aide de l’Esprit Saint … amour réciproque du Père et du Fils, pour y parvenir.

Jésus commence son discours par : « Demeurez dans mon amour. ».

Pour lui, cela parait simple : il suffit de suivre ses commandements, comme lui-même l’a fait avec les commandements de son Père …

Mais ce n’est pas si simple que cela : Rappelons-nous Gethsémani : « Mon Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi ! Cependant, non pas comme moi, je veux, mais comme toi, tu veux. ».

 Et cela peut nous entraîner loin, … jusqu’au martyr … et il y en a encore actuellement dans certaines parties du globe …

« Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. ».

La joie d’avoir accompli ce qui était demandé, malgré les difficultés, malgré nos hésitations, malgré nos ’’Gethsémanis’’, … pour l’amour de Dieu.

Une joie parfaite … si on applique le commandement de Jésus : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. »

Et Jésus ajoute aussitôt : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. ».

Sachant que le lendemain il donnerait sa vie … pas seulement pour ceux qu’il aime (au sens où nous, nous aimons), mais aussi pour ceux qui ne l’aimaient pas, car son amour est plus grand que le nôtre : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font ! » (Lc 23,34).

Cela ne veut pas dire qu’il faut nécessairement mourir …

On peut donner sa vie pour les autres, que généralement on aime, tout en restant en vie.

Ne dit-on pas de certaines personnes bien engagées dans une action : « C’est toute sa vie ! ». Nous en connaissons tous des personnes comme cela. Et dans l’Église, il y en a beaucoup ! Heureusement ! Mais elles sont souvent très discrètes …

Mais attention : il y en a qui le font plus pour elles-mêmes que pour les autres … et c’est dommage.

Seigneur,

Tu mets la barre très haute :

Tu voudrais que nous aimions tout le monde

à l’image de l’amour réciproque

qui vous unit, ton Père et toi.

Aide-nous à marcher

dans cette voie d’amour,

malgré notre orgueil,

malgré notre égoïsme.

 

                                                                                  Francis Cousin

 

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