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17ième dimanche du Temps Ordinaire (Mt 13, 44-52) – Homélie du Père Louis DATTIN

Le trésor et la perle

Mt 13, 44-52

Ces deux paraboles : celle du paysan dans son champ qui découvre un trésor et celle du négociant de perles, ont toutes deux le même sens. Dans les 2 cas, il s’agit de deux hommes qui font, tout à coup, la découverte de leur vie et qui, sans hésiter, bazardent tout ce qu’ils ont, pour obtenir ce qu’ils viennent de trouver : l’un vend tout son bien pour acheter le champ du trésor, l’autre vend toutes ses perles pour avoir celle-là. Le trésor, la perle, c’est « le Royaume de Dieu ».

La 1ère question qui se pose à nous est celle-ci :

« Suis-je vraiment en recherche de quelque chose ou de quelqu’un ? Suis-je à l’affût, pour trouver ce que je n’ai pas encore ? Ai-je dans mon cœur un désir très fort de ce qui me manque ?

Le négociant est à la recherche de cette perle, il fouille partout, ses investigations sont systématiques.

Suis-je arrivé à cette messe, (ce matin), avec le désir de trouver ce qui va changer ma vie, suis-je arrivé avec cette faim et cette soif de celui qui a dit : « Je suis le pain de vie ; celui qui me mangera aura la vie éternelle », « Je suis l’eau vive ; celui qui boira de cette eau, n’aura plus jamais soif ? »

 Suis-je venu rencontrer celui qui a dit : « Voici que je me tiens à ta porte et que je frappe ». « Si quelqu’un m’ouvre, j’entrerai chez lui et je souperai avec lui et lui avec moi ».

Cette messe peut être une vraie rencontre avec celui qui m’attend, si, de mon côté, je le désire. Par contre, si nous sommes venus, par convenance ou par devoir, sans désir, sans faim, sans soif d’autre chose, il y a peu de chances que nous trouvions un trésor dans notre champ, une perle dans cette église…

 

            En étant optimistes, supposons que nous soyons dans ces dispositions-là : Ça y est ! J’ai découvert le trésor ! J’ai découvert la perle ! C’est-à-dire je réalise le vrai sens de ma vie, qui est Jésus pour moi, son amour, sa délicatesse, son pardon infini. Je comprends enfin combien Dieu est Père et avec quelle tendresse il me tend la main. Que vais-je faire ?

2 solutions sont possibles :

* la solution radicale : « Dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il possède et il achète le champ ». Pas une seconde d’hésitation. « Ayant trouvé une perle de grand prix, il va vendre tout ce qu’il possède et achète la perle ». Là encore, la décision est prise, tout de suite, immédiatement, sans raisonner, sans hésiter, c’est  » le tout pour le tout « .

Il y a des moments dans la vie où je suis obligé de faire un choix, choix important et rapide, il faut opter, le marché m’est mis en mains. Je dois décider rapidement, prendre parti.

Ai-je le courage et la générosité nécessaires, en face des propositions du Seigneur, de jouer mon va-tout, pour lui dire  » oui « , tout de suite ? Ai-je des moments où mon cœur va plus vite que mon raisonnement, que mes calculs et mon égoïsme, pour accepter, tout, tout de suite ?

* La 2e solution, est dite d’attente. « Bien sûr, Seigneur, ce que tu me proposes est intéressant : un trésor dans un champ, une perle rare, ce n’est pas à dédaigner, ça demande qu’on y réfléchisse. D’ailleurs, je ne m’engagerai pas à la légère… parce que liquider tout ce que j’ai déjà en dehors de toi, ça fait beaucoup…, tout ce que j’ai accumulé pendant si longtemps, sans toi, est-ce bien raisonnable ? Acheter la perle rare d’accord, mais abandonner toutes les autres perles, fruit de ma patience et de mes efforts, tu demandes beaucoup Seigneur ! »

Eh oui ! Il arrive souvent que nous voulions jouer sur les deux tableaux. Nous voulons bien être de bons chrétiens, à conditions que ça ne nous coûte pas trop cher, à condition que ça laisse à l’abri nos petites réserves, nos petits conforts, nos petits penchants et affections. Alors, nous hésitons et nous remettons souvent au lendemain les demandes du Seigneur.

« Oui, Seigneur, je veux bien partir avec vous à condition que vous n’alliez pas trop loin ».

« Oui, Seigneur, je veux bien que vous entriez dans ma vie à condition de n’y rien changer, de ne pas bouleverser nos habitudes ».

« Je veux bien de votre trésor, mais en plus des autres trésors ». « De votre perle, mais avec les autres perles déjà acquises ».

Là-dessus, le Seigneur est, on ne peut plus clair, « Celui qui met la main à la charrue et qui regarde en arrière n’est pas digne de moi ». « Nul ne peut servir 2 maitres ; s’il sert l’un, il abandonnera l’autre ; s’il est fidèle à l’un, il méprisera l’autre ».

Il va même plus loin : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi, n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi, n’est pas digne de moi » ou encore. « Celui qui ne se charge pas de sa croix et ne marche pas à ma suite, n’est pas digne de moi ».

« Celui qui voudra garder sa vie, la perdra mais celui qui perdra sa vie pour moi, la retrouvera ».

« Aucun de vous ne peut être mon disciple s’il ne renonce pas à tout ce qu’il possède ».

On ne peut pas être plus net, plus catégorique : la vie chrétienne est un « tout » ou « rien ». Il y a, en elle, un absolu qui nous effare, qui nous coupe le souffle. Nous sommes loin des combinaisons politiques, des arrangements à l’amiable, des compromis historiques.

En face du Seigneur, nous voudrions garder nos sécurités, nous réserver des positions de repli, ne pas tout larguer : nous ressemblons à ces enfants qui montent en haut du grand plongeoir et qui, voyant la distance qui les sépare de l’eau, se mettent à hésiter, prennent peur, et finalement, redescendent par l’échelle au lieu de se lancer dans le vide, avec le goût amer d’un échec, d’une capitulation.

« Tout vendre » pour « tout acheter » =  » échange standard « , le Christ n’est pas l’homme des demi-mesures. Toutes les perles pour la perle, toute la fortune pour le trésor.

C’est vrai le Christ est totalitaire : il veut tout de nous et tout de suite, mais la différence avec les régimes totalitaires, ceux de l’Est comme ceux de l’Ouest, c’est qu’il fait appel, non pas à des contraintes extérieures, un appareil politique, des conditionnements psychologiques, mais à notre liberté intérieure, notre libre décision, notre générosité personnelle.

C’est de notre cœur, de notre amour, qu’il désire obtenir ce choix. Oui, à tout moment, il nous laisse libre de choisir. Les mots : « Veux-tu», « Si tu veux » reviennent sans cesse dans l’Evangile et nous rappellent que le Seigneur propose, mais ne s’impose jamais.

 

Exigences et respect de l’autre : ce sont les caractéristiques du véritable amour. L’être qui aime veut tout de l’être aimé, mais en même temps, il désire que cela vienne de lui dans une réponse libre et personnelle. A l’appel de l’amour, seule une réponse d’amour peut satisfaire le cœur de l’autre.

Voilà la façon dont le Christ désire être aimé : amour du libre choix qui engage tout entier et tout de suite dans une préférence radicale, qui fait de toutes les valeurs possédées auparavant.

Cet amour-là, exclusif, total sans retour, s’appelle une « passion ». Passion : ce mot est commun au vocabulaire de l’amour et à celui de la souffrance et ce n’est pas par hasard. L’amour véritable est celui qui est prêt à y mettre le prix, prêt à assumer les épreuves de l’autre, prêt à vivre avec l’autre  » pour le meilleur et pour le pire « .

La Passion du Christ, celle du Vendredi Saint, est le sommet de la passion qu’il nous porte. Avons-nous, nous, aussi, un peu de passion pour Dieu ? Prêts à nous livrer pour lui, à tout lâcher pour lui, comme il a tout lâché pour nous.

Dans un cri d’admiration, St-Paul écrit : « Il m’a aimé et s’est livré pour moi ! » Puissions-nous, mes frères, l’aimer à notre tour et nous livrer de la même façon. AMEN




17ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mt 13, 44-52) – par le Diacre Jacques FOURNIER

« Le trésor du Royaume »

(Mt 13, 44-52)

 « Le royaume des Cieux est comparable à un trésor caché dans un champ ; l’homme qui l’a découvert le cache de nouveau. Dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète ce champ.

Ou encore : Le royaume des Cieux est comparable à un négociant qui recherche des perles fines. Ayant trouvé une perle de grande valeur, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète la perle.

Le royaume des Cieux est encore comparable à un filet que l’on jette dans la mer, et qui ramène toutes sortes de poissons. Quand il est plein, on le tire sur le rivage, on s’assied, on ramasse dans des paniers ce qui est bon, et on rejette ce qui ne vaut rien. Ainsi en sera-t-il à la fin du monde : les anges sortiront pour séparer les méchants du milieu des justes et les jetteront dans la fournaise : là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. »

« Avez-vous compris tout cela ? » Ils lui répondent : « Oui ».

Jésus ajouta : « C’est pourquoi tout scribe devenu disciple du royaume des Cieux est comparable à un maître de maison qui tire de son trésor du neuf et de l’ancien. »« 

 

« Le Royaume des Cieux est comparable à un trésor »… Et Jésus sait de quoi il parle : il le vit… En effet, « le Règne de Dieu n’est pas une question de nourriture ou de boisson, il est justice, paix et joie dans l’Esprit Saint » (Rm 14,17). Et cet « Esprit Saint » qui renvoie ici à ce que Dieu est en Lui-même (« Dieu est Esprit » (Jn 4,24) et il « est Saint » (Ps 98)), Jésus, le Fils, le reçoit du Père de toute éternité car c’est par ce Don gratuit du Père qu’il est engendré en « Dieu né de Dieu, Lumière née de la Lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu, de même nature que le Père » (Crédo). Ainsi, tout comme le Père est Esprit, et que le Père est Saint, le Fils lui aussi est Esprit, et il est Saint, en tant qu’il reçoit du Père de toute éternité d’être ainsi, par le Don de cet Esprit Saint… Et vivre de la Plénitude de cet Esprit « Don du Père », tel est le Royaume des Cieux… Or toute la mission de Jésus consiste à nous inviter à nous tourner avec lui vers le Père : « Si tu savais le Don de Dieu », dit-il à la Samaritaine (Jn 4,10-14 ; 7,37-39). Si nous consentons à l’Amour, nous recevrons alors avec lui et comme lui ce Don gratuit du Père et il aura en nous les mêmes effets qu’il a dans le Fils de toute éternité : il nous engendrera nous aussi, selon notre condition de créatures, à la Plénitude même de Dieu. « Recevez l’Esprit Saint » (Jn 20,22) et « vous entrerez par votre plénitude dans toute la Plénitude de Dieu » (Ep 3,19 ; 5,18 ; Col 2,9-10). Notre « esprit » (1Th 5,23), créé pour recevoir ce Don de l’Esprit, aura ainsi atteint ce but ultime qui est en fait le terme de toute vocation humaine : participer par grâce à ce que Dieu Est par nature, et cela gratuitement, par amour… « Là » se cache le vrai bonheur puisque « le fruit de l’Esprit est joie, paix  » profonde (Ga 5,21)…

            C’est pourquoi ce « Royaume des Cieux est semblable à un trésor qui était caché dans un champ », caché au plus profond du cœur, enfoui sous des tonnes de vase et de boue, sous nos péchés et nos misères… Mais le Christ est venu révéler l’homme à lui-même en lui donnant de pouvoir prendre conscience, en le vivant, de l’incroyable beauté de sa vocation… « Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jn 6,68). « Qu’un homme vienne à trouver » le trésor de cette Plénitude de Vie ? « Il s’en va ravi de joie vendre tout ce qu’il possède, et il achète ce champ ». Il laisse tout pour ce trésor, car rien, sur cette terre ne lui est comparable… Avec lui, il a trouvé le vrai bonheur… « Tu mets dans mon cœur plus de joie, que toutes leurs vendanges et leurs moissons » (Ps 4)…

                                                                     DJF




16ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mt 13, 24-43) – par Francis COUSIN

« Le bon grain … ou l’ivraie ? »

La semaine dernière, dans l’évangile, Jésus nous parlait d’un semeur, Dieu, qui inlassablement sème sa Parole d’amour et de paix, à tous vents …et cette Parole est plus ou moins bien reçue par ceux qui la reçoivent, en fonction de ce qu’ils ont dans leur cœur à ce moment-là ou peu de temps après …

Et cette Parole est soit étouffée … ou elle donne du fruit …

C’est la disposition du receveur, seul, ou les contingences du moment qui permettent quelle porte du fruit.

Dans l’évangile d’aujourd’hui, Jésus ajoute un autre paramètre : le démon, le Satan, le diviseur … celui qui vient mettre la zizanie dans nos cœurs … et entre les personnes …

Même si on ne parle de moins en moins souvent, à tel point que beaucoup ne croient plus en lui : « C’est une invention pour nous faire peur … pour qu’on soit sages » …

Il n’empêche, il existe bel et bien, … Et si Jésus en parle, c’est bien qu’il existe … car Jésus est vérité ! (cf Jn 14,6)

Mais le Satan s’arrange pour qu’on ne le voit pas … dans la parabole, il vient « pendant que les gens dormaient », quand il fait nuit, dans les ténèbres, le lieu du mal !

Et que fait-il ?

Là où le cultivateur a semé du bon blé dans son champ, il vient y semer de l’ivraie, une sorte de blé dégénéré qui n’a aucune valeur nutritive et ne sert à rien … sinon à ennuyer le cultivateur ! Il n’agit que par méchanceté …

Le premier a semé le bon grain en plein jour, son ennemi la nuit. Jésus semble suggérer que le mal, celui qui est en moi, celui qui est dans les autres, ne correspond pas à notre vrai visage qui est celui donné par Dieu, un visage d’amour, mais qu’il vient de l’ennemi, de Satan.

Au début, personne ne se doute de quoi que ce soit, les deux céréales ont les mêmes pousses …

Mais quand les épis se développent, la différence apparaît, et les serviteurs préviennent le maître, et pleins de bonne volonté, ils veulent enlever tout l’ivraie, ce que refuse le maître : « Non, en enlevant l’ivraie, vous risquez d’arracher le blé en même temps. Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson. »

Pourquoi attendre, alors que les ouvriers étaient prêts à faire le travail tout de suite ?

Parce que ce n’est pas le maître qui va séparer le bon grain de l’ivraie, mais ce sera Jésus qui le fera au temps de la moisson. Parce qu’il veut nous laisser le temps de mûrir, de réfléchir, de discerner le bien du mal, de résister au démon … et surtout, si le mal est entré en nous, il nous donne la possibilité de demander pardon à Dieu du mal que nous avons fait sur cette terre … et même après notre mort, dans le purgatoire …

Mais c’est quoi le temps de la moisson ?

Deux possibilités : le moment de notre mort à la vie terrestre … ou la parousie, au moment du jugement dernier …

Si on en croit saint François d’Assise, il vaut mieux se préparer pour notre mort terrestre : « Loué sois-tu, mon Seigneur, par sœur notre mort corporelle, à laquelle nul homme vivant ne peut échapper. Malheur à ceux qui mourront dans les péchés mortels. Heureux ceux qu’elle trouvera dans tes très saintes volontés, car la seconde mort ne leur fera pas mal. »

Essayons donc de ne pas laisser l’ennemi mettre de l’ivraie dans nos cœurs. Et résistons aux tentations du Démon … dans toute notre vie : que ce soit notre vie personnelle, familiale, sociale, et même dans l’Église où parfois la jalousie et l’égoïsme se font jour … et même pire encore …

Seigneur Jésus,

je suis en même temps

le bon grain et l’ivraie.

J’essaye de vivre ta Parole d’amour,

mais le Satan est toujours prêt

à me faire dévier de ta Parole

pour m’emmener

« là où je ne voudrais pas aller ».

Aide-moi à lui résister.

 

Francis Cousin  

Pour accéder à la prière illustrée, cliquer sur le lien ci-dessous :

Priere dim ord A 16°




16ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mt 13, 24-43) – par le Diacre Jacques FOURNIER

« Un appel à la conversion »

(Mt 13, 24-43)

En ce temps-là, Jésus proposa cette parabole à la foule : « Le royaume des Cieux est comparable à un homme qui a semé du bon grain dans son champ.
Or, pendant que les gens dormaient, son ennemi survint ; il sema de l’ivraie au milieu du blé et s’en alla.
Quand la tige poussa et produisit l’épi, alors l’ivraie apparut aussi.
Les serviteurs du maître vinrent lui dire : “Seigneur, n’est-ce pas du bon grain que tu as semé dans ton champ ? D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie ?”
Il leur dit : “C’est un ennemi qui a fait cela.” Les serviteurs lui disent : “Veux-tu donc que nous allions l’enlever ?”
Il répond : “Non, en enlevant l’ivraie, vous risquez d’arracher le blé en même temps.
Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson ; et, au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Enlevez d’abord l’ivraie, liez-la en bottes pour la brûler ; quant au blé, ramassez-le pour le rentrer dans mon grenier.” »
Il leur proposa une autre parabole : « Le royaume des Cieux est comparable à une graine de moutarde qu’un homme a prise et qu’il a semée dans son champ.
C’est la plus petite de toutes les semences, mais, quand elle a poussé, elle dépasse les autres plantes potagères et devient un arbre, si bien que les oiseaux du ciel viennent et font leurs nids dans ses branches. »
Il leur dit une autre parabole : « Le royaume des Cieux est comparable au levain qu’une femme a pris et qu’elle a enfoui dans trois mesures de farine, jusqu’à ce que toute la pâte ait levé. »
Tout cela, Jésus le dit aux foules en paraboles, et il ne leur disait rien sans parabole,
accomplissant ainsi la parole du prophète : ‘J’ouvrirai la bouche pour des paraboles, je publierai ce qui fut caché depuis la fondation du monde.’
Alors, laissant les foules, il vint à la maison. Ses disciples s’approchèrent et lui dirent : « Explique-nous clairement la parabole de l’ivraie dans le champ. »
Il leur répondit : « Celui qui sème le bon grain, c’est le Fils de l’homme ;
le champ, c’est le monde ; le bon grain, ce sont les fils du Royaume ; l’ivraie, ce sont les fils du Mauvais.
L’ennemi qui l’a semée, c’est le diable ; la moisson, c’est la fin du monde ; les moissonneurs, ce sont les anges.
De même que l’on enlève l’ivraie pour la jeter au feu, ainsi en sera-t-il à la fin du monde.
Le Fils de l’homme enverra ses anges, et ils enlèveront de son Royaume toutes les causes de chute et ceux qui font le mal ;
ils les jetteront dans la fournaise : là, il y aura des pleurs et des grincements de dents.
Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! »  

 

            « Il en va du Royaume des Cieux comme d’un homme qui a semé du bon grain dans son champ »… « Nul n’est bon que Dieu seul » (Lc 18,19) ? Ce Dieu « bon » ne peut donc que créer du « bon ». Et de fait, « Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, mâle et femelle il les créa. Dieu les bénit et Dieu leur dit : « Soyez féconds, multipliez, emplissez la terre et soumettez-la »… Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait : cela était très bon » (Gn 1,27-31). Et pourtant, un mystérieux « ennemi », dit ici Jésus, va « semer à son tour de l’ivraie au milieu du blé »… Et sous son influence, cet homme « bon » et toujours « bon » en tant que créature du Dieu « Bon », ne va pas utiliser sa liberté comme il le faudrait, et il va poser des actes « mauvais » qui ne correspondent pas à cette bonne réalité qu’il est toujours au plus profond de lui-même… Et voilà l’homme brisé, cassé, blessé, torturé… « Souffrance et angoisse pour toute âme humaine qui fait le mal » (Rm 2,9). Et que son enfant souffre, cela Dieu ne le supporte pas… Il enverra ses prophètes pour inviter à la conversion : « Cessez de faire le mal, apprenez à faire le bien. Si vous voulez bien obéir, vous mangerez les produits du terroir », du Royaume des Cieux, de la Maison du Père, ces « produits » qui sont Plénitude de vie, joie, paix, bonheur profond… « Mais si vous refusez et vous rebellez, c’est l’épée » que vous maniez « qui vous mangera »…

            Et comme Dieu, de son côté, ne cesse de vouloir le meilleur pour tous les hommes qu’il aime, il va inlassablement, avec une incroyable patience, leur lancer cet appel auquel se joint toujours la promesse d’effacer, par son pardon, par sa Miséricorde infinie, toutes les erreurs et les fautes qui ont pu être commises. « Allons, discutons, dit le Seigneur… Quand vos péchés seraient comme l’écarlate, comme neige ils blanchiront ; quand ils seraient rouges comme la pourpre, comme laine ils deviendront… Fais-moi me souvenir, et nous jugerons ensemble, fais toi‑même le compte afin d’être justifié » (Is 1,16-20 ; 43,26).

            Nous sommes tous pécheurs (Rm 3,9-26). Mais « par ma vie, oracle du Seigneur, je ne prends pas plaisir à la mort du méchant, mais à la conversion du méchant qui change de conduite pour avoir la vie. Convertissez-vous, revenez de votre voie mauvaise. Pourquoi mourir » (Ez 33,11) ? St Paul invite ainsi à ne pas mépriser « ses richesses de bonté, de patience, de générosité », en reconnaissant « que cette bonté de Dieu nous pousse à la conversion » (Rm 2,1-4). « L’Amour en effet prend patience, il ne cherche pas son intérêt mais le nôtre. Il supporte tout, endure tout, espère tout », et notamment notre repentir… DJF




16ième Dimanche du Temps Ordinaire (13, 24-43) – Homélie du Père Louis DATTIN

 Le bon grain et l’ivraie

Mt 13, 24-43

« Si Dieu existe, j’aurais des comptes à lui demander » : cette phrase, je l’ai lue dans le journal d’un peintre contemporain. Mais, tous, nous l’avons entendue un jour ou l’autre, sous une forme ou sous une autre. Devant les souffrances, la mort, les injustices quotidiennes, nous nous demandons ce qui peut bien faire Dieu. Pourquoi son silence, son inaction ? Ne voit-il pas la souffrance de son peuple ? La question du mal est la plus grave de toutes… Si Dieu est bon et puissant, pourquoi y-a-t-il un tel déchainement de violence, de souffrances ?

Dans l’Evangile d’aujourd’hui, Jésus nous donne sa réponse toute simple, et merveilleusement limpide : tout d’abord, on s’en doutait, le mal ne vient pas de Dieu qui n’a semé que du bon grain dans le champ du monde mais tout le mal ne vient pas non plus du cœur de l’homme. Le mal existe avant, et plus profond.

Pour Jésus, c’est clair et net, l’homme lui-même est victime de ce qu’il appelle le « mauvais », le mal du « Notre père » « Délivre-nous du mal ! ». Comme il nous est bon d’apprendre cette révélation : au-delà de nos faiblesses, à la racine de nos péchés, il y a une puissance dont nous ne sommes pas totalement responsables et qui agit sournoisement : « pendant que les gens dorment » dit Jésus. Alors que le blé a été semé en pleine clarté du jour, l’ivraie est semée en cachette, en profitant lâchement d’un moment d’inconscience.

N’est-ce pas une expérience que nous faisons souvent ? Le mal s’infiltre sournoisement dans notre vie et souvent à notre insu ; nous ne nous en apercevons qu’après coup. C’est Jésus qui nous le dit et ainsi il réhabilite notre dignité profonde. Nous ne sommes pas si mauvais que nous en donnons parfois l’image. Le pécheur est d’abord une victime.

 Et puis, nous avons une fâcheuse tendance à répartir l’humanité en deux catégories très tranchées : c’est ce qu’on appelle le manichéisme : d’un côté, les bons ; de l’autre, les mauvais. C’est le principe un peu simplet des films américains, des westerns et des bandes dessinées.

Jésus, lui, là encore, n’est pas d’accord avec cette vision simpliste du monde. Pour lui, vous l’avez entendu, le bon grain et l’ivraie sont mélangés, comme en un écheveau impossible à démêler. Dans notre propre cœur, germes de vie et semences de mort cohabitent : telle action commencée dans l’amour s’achève dans l’angoisse, telle entreprise de générosité se transforme en affaire « très intéressée ».

« Je ne fais pas le bien que je voudrais faire, avoue le grand St-Paul, et je commets le mal que je ne voudrais pas faire ».

Ce mélange inextricable de bien et de mal en nous-mêmes devrait nous rendre prudents contre tous les jugements trop hâtifs ou trop intolérants envers les autres. « Seigneur, guéris-nous de l’intransigeance et du sectarisme ». Nous avons beaucoup de mal à accepter l’état naturel du monde. Nous sommes comme les fils de Zébédée qui, après avoir été mal reçus dans un village, disent au Seigneur : « Ne vas-tu pas envoyer le feu du ciel sur cette bourgade pour qu’on en parle plus ». Soyez justes, mais ne vous faîtes pas justiciers !

Nous sommes impatients de mettre de l’ordre avant le temps, un peu comme Pierre qui avec son épée, coupe l’oreille de Malchus. Remettons l’épée au fourreau : la vengeance ne nous appartient pas. « C’est moi, dit le Seigneur, qui rendrai à chacun selon son dû ». Pas de justice expéditive.

Si Dieu n’extermine pas les méchants, c’est qu’il garde au fond du cœur l’espoir qu’ils vont finir par se convertir. Dieu est plus patient que nous. Ce temps de longue patience, c’est le délai qu’il nous offre : il faut attendre le temps de la moisson, le jour du jugement pour séparer le bien du mal, en nous rappelant qu’il y a deux catégories d’hommes qui n’existent pas : « ceux qui sont entièrement bons » et  » ceux qui sont entièrement mauvais ».

« Celui qui se dit ‘’sans péché, dit Jean, celui-là est dans l’illusion et ceux qui se reconnaissent pécheurs ne le sont déjà plus ».

           Un des passages les plus étonnants de l’Evangile n’est-il pas celui-ci : « Il y a plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit que pour 99 justes qui n’ont pas besoin de pénitence ». « Celui qui se glorifie d’être juste, ne l’est déjà plus ! »

 

 

Sans oublier que ce tri, nous le faisons avant l’heure, celle où nous jugeons, avant Dieu lui-même, le seul qui connait vraiment « les reins et les cœurs ». Ce tri, donc, peut être l’occasion de faire naître en nous le racisme, un des maux importants de notre société ; et qui peut dire qu’il ne l’est pas un peu, en face de certaines catégories humaines ?

A côté des racismes spectaculaires, foisonnent une multitude de petits racismes. Lorsque Jésus priait pour que nous devenions unis : « Père, qu’ils soient un comme toi et moi nous sommes un », il priait pour que disparaissent les castes, les ghettos, les clans, les égoïsmes qui privilégient des hommes vis-à-vis d’autres hommes. Il demandait que nous arrivions tous ensemble chez le bon Dieu, quels que soient nos liturgies, nos peaux, nos couleurs, nos âges, nos biens, nos pauvretés. Dès que nous nous intitulons juges de la conduite des autres, nous devenons racistes. On veut bien faire de l’œcuménisme avec les protestants mais pas avec les voyous !

Rappelez-vous ce racisme des bonnes gens « qui ne sont pas comme le reste du monde – voleurs, adultères ». C’est celui du pharisien debout devant l’autel qui est tout content de n’être pas comme ce publicain qui se frappe la poitrine en disant : « Aie pitié de moi, Seigneur, je ne suis qu’un pécheur ».

Pour Dieu, il n’y a pas de bons fils et d’autre part de mauvais fils : ils sont tous ses fils aimés de lui. Ne faisons pas de différence où Dieu n’en met pas.

Ce qui ne signifie pas que le bien est mal et que le mal est bien ! Mais non seulement je ne dois pas juger, mais je dois accueillir tous les hommes, sans acception de personne. Comme elles sont malheureuses ces querelles où l’on se condamne pour des riens ! C’est du christianisme rapetissé. Parfois, tout le zèle que nous mettons à convertir les autres serait mieux employé à nous convertir nous-mêmes… Mieux vaut une moisson difficile que pas de moisson du tout.

En supprimant tout au début, il n’y aurait plus d’ivraie, bien plus, il n’y aurait plus rien du tout ! Il faut attendre le temps de la moisson pour séparer le bien du mal, et à ce moment-là, nous aurons sans doute bien des surprises ! Pour le moment, il faut les laisser croître ensemble. Nous voudrions tant que l’Eglise soit propre, libérée de tout ce qui ne nous semble pas dans la bonne ligne. A tout moment, des voix s’élèvent pour réclamer que l’on fasse le ménage, que l’on interdise, que l’on pousse vers la sortie ceux qui ne nous conviennent pas, dans la plus modeste des chapelles comme dans l’église universelle. Cela voudrait-il dire que nous sommes plus attentifs au mal qu’au bien qui se fait ?

Serions-nous plus rapides à dénoncer qu’à encourager ? Plus disposés à juger qu’à aimer ? Il nous est tout à fait légitime d’attendre le ciel c’est-à-dire l’état de grâce définitif en communion avec Dieu. « Nous attendons, nous dit St-Pierre, des nouveaux cieux, une terre nouvelle où la justice habitera ».

Avec Jésus, nous rêvons avec joie de ce Royaume où le mal n’existera plus, où tout ne sera que vérité, amour, bonheur sans fin et sûrs de ce résultat final, nous y travaillons ici-bas, chaque jour, de notre mieux, en faisant une confiance totale au maitre du champ.

En attendant, il ne nous reste plus qu’à imiter la patience aimante de Dieu. AMEN




15ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mt 13, 1-23) – par Francis COUSIN

« Voici que le semeur est sorti pour semer »

Ce n’est pas un simple agriculteur qui sème au maximum deux fois par ans, au printemps après l’hiver, ou juste après les récoltes …

C’est quelqu’un, Dieu, qui sème tout le temps sans jamais s’arrêter …

Il sème …, il sème … infatigablement …

Bien sûr, comme tout agriculteur, ou comme tous ceux qui ont un jardin, il espère toujours une bonne récolte … « à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un », pour chacun des grains semés …

C’est l’amour de Dieu qui se manifeste inlassablement … chaque jour, à tout instant du jour … et de la nuit, car Dieu nous parle même dans notre nuit …

Et peut-être encore plus dans notre nuit … notre nuit spirituelle …

Même si on ne s’en rend pas compte …

Ô bien sûr, Dieu n’est pas tout seul …

Il a avec lui sa garde rapprochée, si on peut dire … ses permanents … tous les prêtres, les évêques, le pape, les diacres permanents, les moines, les religieux, les religieuses …

Et puis il y a les occasionnels : les catéchistes … les responsables de mouvements religieux … et puis, normalement, tous les baptisés, surtout les parents … qui ont à cœur de transmettre à leurs enfants ce qu’ils ont reçus de leurs parents …

Finalement … ça fait du monde ! …

On en arriverait presque à se dire que tout le monde devrait croire en Dieu …

Et pourtant … ce n’est pas le cas …

Et dans la seconde partie de l’évangile, Jésus explique bien les différentes situations possibles dans la réception de sa Parole d’amour, avec quatre ‘terrains différents’ :

Le bord du chemin : la terre est dure, à cause du passage des gens. Les graines ne peuvent pas s’enfoncer dans la terre, les oiseaux les mangent. C’est le « Mauvais », le « Satan » qui détourne notre attention de la Parole en la déformant. « Pas du tout ! Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. » (Gn 3,4-5).

Le sol pierreux : ce qu’on pourrait assimiler au ‘zappage’ : toute nouveauté remplace ce qui existait avant. Il faut être à la mode ! … La superficialité …

Les ronces : C’est l’individualisme, le « moi, je … », le paraître …

La bonne terre : Elle existe aussi … même si on a parfois du mal à la distinguer … chez les autres … et même en nous (surtout en nous) …

Et si ont fait bien attention, nous sommes tous, à un moment ou à un autre, dans chacune de ces situations …

Personne ne peut dire qu’il est tout le temps « une bonne terre », ou très peu de gens …

Parce que nous savons tous que nous sommes pécheurs … et on n’arrête pas de le dire quand nous sommes à la messe … Kyrie eleison … prends pitié de nous … Je ne suis pas digne de te recevoir …

Cela ne veut pas dire qu’il faut en rester là … à ne rien faire, en se disant, « c’est comme ça, on n’y peut rien ».

Il faut sans cesse essayer de s’améliorer, en se disant que nous sommes tous appelés à la sainteté

Cela fait partie de notre espérance …

Dieu nous le rappelle par l’intermédiaire du prophète Isaïe : « Ainsi ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qui me plaît, sans avoir accompli sa mission. » (première lecture)

Le semeur est sorti pour semer

Il a pris le chemin de nos cœurs

Rien n’arrêtera son geste,

La moisson de l’amour nous attend

Chaque jour.

Dieu sème en nous une parole de vérité

Le Fils de l’homme vient nous envoyer.

                                                                              Hubert Bourel

 

Francis Cousin  

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Prière dim ord A 15°




15ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mt 13, 1-23)- Homélie du Père Louis DATTIN

Effets de la Parole de Dieu

 Mt 13, 1-23

 Dominante qui sort de cette liturgie de la parole que ce soit la 1ère lecture ou l’Evangile : c’est l’extraordinaire profusion de la grâce de Dieu. La « pluie de Dieu » dans le texte d’Isaïe : cette pluie qui tombe, cette neige qui tombe, qui imprègne le terrain et abreuve le sol et fait peu à peu germer tout ce qu’elle contient pour donner plus tard le pain à celui qui mange « Ainsi, ma Parole, dit Dieu, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir accompli sa mission ».

Et voici, à son tour, la parabole du Semeur qui est avant tout une merveilleuse nouvelle : « Le Semeur, le Seigneur, est sorti pour semer ».

Voilà le temps de la grâce qui est venu : Dieu sème largement. J’allais dire « à tort et à travers », sans regarder, sans économiser, jusqu’à gaspiller ; nul ne peut échapper, nul ne peut être oublié ; la semence tombe partout : à droite, à gauche, sur le chemin, dans les pierres, dans les ronces, dans la bonne terre aussi. Dieu donne sans compter : c’est la bonne mesure dont il parle ailleurs dans l’Evangile ; mesure tassée, secouée, débordante. Aussi n’est-il plus possible d’être découragé !

Combien de fois, le peuple de la Bible, et nous-mêmes, (nous aussi, n’est-il pas vrai ?) avons été découragés, déçus ! Dieu nous fait des promesses, mais nous ne les voyons pas s’accomplir.

Combien de fois, dans l’épreuve, n’avons-nous pas mis en doute la Parole de Dieu !

Combien de fois n’avons-nous pas eu confiance ! Ce Créateur qui fait tomber la pluie fécondante, qui sème à tous vents, serait-il moins efficace pour accomplir ses promesses?

Aussi, le premier message de cette parabole est un message de confiance à ceux qui se plaignent de la lenteur de l’intervention divine : tout ce temps apparemment perdu ! Le Seigneur répond qu’elle ne se mesure pas avec des critères humains sinon peut-être ceux du paysan : semant en octobre, il sait qu’il ne récoltera sa moisson qu’en juillet suivant, qu’il va falloir des mois et des mois de pourrissement, de germination, de croissance invisible pour qu’un jour, il voit sortir de terre, de petites feuilles toutes fragiles qui sont la promesse des tiges, des fleurs, des fruits à venir.

A nous aussi, comme à Dieu, le Semeur, il faut du temps, beaucoup de temps pour que sa grâce opère en nous, qu’elle murisse, qu’elle germe, qu’elle donne du fruit.

« Dieu écrit droit avec des lignes courbes», disait un proverbe chinois.

Déjà, pour faire un corps humain : il faut neuf mois pour le mettre au monde, vingt-cinq ans pour le faire parvenir à la vie adulte, et nous voudrions que Dieu gâche son travail lorsqu’il s’agit du mûrissement et de la croissance de sa vie divine en nous ! Une vie promise à l’éternité ! Peut-être n’avons-nous pas trop de toute notre vie humaine simplement pour laisser Dieu s’implanter en nous, y prendre corps et s’épanouir sur notre pauvre terrain. Oui, Dieu travaille et le jour de la moisson viendra en son temps.

Il faut aborder maintenant, non plus le travail de Dieu, mais celui du Semeur, travail généreux. Nous sommes la terre de ce semeur impénitent, offert à ses semences, criblé de grâces. Personne n’y peut rien, c’est son style à lui. Dieu est comme cela, on ne le changera pas ! Ces grains, ces grâces qui ruissellent et qui rebondissent, à quoi ressemblent-ils ?

Le semeur, c’est Jésus Les grains, c’est la Parole de Dieu La terre, c’est nos coeurs!

Ce ne sont pas seulement des dons, des charismes, pas seulement des paroles, ce sont des semences divines devenues chair, devenues vie de Dieu en nous, comme celle d’un époux. Mais cette semence tombe-t-elle ? Sur des terrains extrêmement divers et c’est là encore que nous constatons le respect de Dieu pour la liberté de l’homme : sans une libre adhésion humaine, Dieu ne peut rien. Quelle est la qualité du terrain où tombe cette semence de Dieu ? Quelle est la qualité de l’accueil que nous réservons à cette Parole qui doit féconder notre cœur ?

Il y a le terrain : le bord du chemin, dur comme de la pierre sur lequel l’homme passe et repasse en écrasant, en piétinant la Parole de Dieu qui n’a aucune chance, alors, de s’implanter ; la terre manque.

Combien en avons-nous vu autour de nous, de ces personnes au cœur de pierre, durs avec les autres, durs en affaires, l’âme martelée par les pas pesants de tous ceux qui piétinent les sensibilités, l’affectivité et qui ne connaissent pas d’autres terrains que ceux où l’on pose ses gros sabots.

La semence, elle, est bien trop petite, bien trop modeste pour qu’ils y fassent attention ! Ils passent dessus allègrement.

Aussi sont-ils aussi peu respectueux de ceux qui les entourent : ils avancent comme des bulldozers, sans rien voir de ce qu’ils écrasent, « ils regardent sans regarder, ils entendent sans écouter » et surtout sans comprendre vraiment. Ainsi s’accomplit pour eux la parole du prophète Isaïe : « Vous aurez beau écouter, vous ne comprendrez pas. Vous aurez beau regarder, vous ne verrez pas », « leur cœur s’est alourdi : ils sont devenus durs d’oreille, ils se sont bouchés les yeux. Leur cœur ne comprend rien et ils ne se convertissent pas ».

En fait d’accueil à la grâce de Dieu, certains sont des blockhaus non seulement impénétrables à cette vie divine mais ils ont tout fait pour s’en défendre et s’en protéger, car, sans rien comprendre, ils ont pourtant réalisé que si Dieu pénétrait dans leur vie, ce ne serait plus eux, les maitres, mais bien Dieu lui-même qui va les embarquer dans une aventure qu’ils ne désirent surtout pas : tous ont le droit de pénétrer dans leur existence, sauf la semence de Dieu, la vie de Dieu, qui, seule, pourtant, pourrait un jour les féconder.

Parole de Dieu piétinée sur le chemin de la vie – Parole de Dieu séchée, asséchée, desséchée dans un terrain pierreux où il manque la terre c’est-à-dire l’accueil : il entend la Parole plus qu’il ne l’écoute mais il n’a pas de racine.

Comment dans ce cas-là, la Parole de Dieu va-t-elle à son tour prendre racine en lui ? La catégorie de tous les superficiels, les gens de surface, qui font plus attention à la vie extérieure : société, apparences, façades, modes, look, poudre aux yeux, frime, un magasin tout en vitrine où il n’y a rien dans les rayons…

Parole de Dieu piétinée – Parole de Dieu en terrain pierreux – semence aussi qui tombe dans les ronces : « Oh ! Seigneur, nous voudrions bien t’accueillir mais vois-tu nous avons tellement de soucis, tellement d’occupations de toutes sortes, notre emploi du temps est tellement chargé et tu n’as pas la priorité, alors on te donne une petite place provisoire, vite étouffée, vite invivable au milieu de tout ce fracas et ce foisonnement uniquement humain ». La Parole est étouffée, couverte par les hauts parleurs des médias, des courants d’idées, du vacarme, des modes et des airs du temps.

Frères et sœurs, finissons par la bonne terre car elle existe, elle aussi, c’est la terre d’accueil qui reçoit la pluie et la neige de Dieu afin de pouvoir féconder la semence et faire germer un monde nouveau.

« Toute Parole qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat sans avoir fait ce que je veux, sans avoir accompli sa mission ».

La bonne terre, c’est celui qui entend la Parole et qui la comprend, c’est-à-dire qu’il la prend avec lui. AMEN




15ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mt 13, 1-23) – par le Diacre Jacques FOURNIER

 

« Accueillir et bien comprendre la Parole. »

 (Mt 13, 1-23)

 

Ce jour-là, Jésus était sorti de la maison, et il était assis au bord de la mer.
Auprès de lui se rassemblèrent des foules si grandes qu’il monta dans une barque où il s’assit ; toute la foule se tenait sur le rivage.
Il leur dit beaucoup de choses en paraboles : « Voici que le semeur sortit pour semer.
Comme il semait, des grains sont tombés au bord du chemin, et les oiseaux sont venus tout manger.
D’autres sont tombés sur le sol pierreux, où ils n’avaient pas beaucoup de terre ; ils ont levé aussitôt, parce que la terre était peu profonde.
Le soleil s’étant levé, ils ont brûlé et, faute de racines, ils ont séché.
D’autres sont tombés dans les ronces ; les ronces ont poussé et les ont étouffés.
D’autres sont tombés dans la bonne terre, et ils ont donné du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un.
Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! »
Les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent : « Pourquoi leur parles-tu en paraboles ? »
Il leur répondit : « À vous il est donné de connaître les mystères du royaume des Cieux, mais ce n’est pas donné à ceux-là.
À celui qui a, on donnera, et il sera dans l’abondance ; à celui qui n’a pas, on enlèvera même ce qu’il a.
Si je leur parle en paraboles, c’est parce qu’ils regardent sans regarder, et qu’ils écoutent sans écouter ni comprendre.
Ainsi s’accomplit pour eux la prophétie d’Isaïe : ‘Vous aurez beau écouter, vous ne comprendrez pas. Vous aurez beau regarder, vous ne verrez pas.
Le cœur de ce peuple s’est alourdi : ils sont devenus durs d’oreille, ils se sont bouché les yeux, de peur que leurs yeux ne voient, que leurs oreilles n’entendent, que leur cœur ne comprenne, qu’ils ne se convertissent, – et moi, je les guérirai.’
Mais vous, heureux vos yeux puisqu’ils voient, et vos oreilles puisqu’elles entendent !
Amen, je vous le dis : beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu. »
Vous donc, écoutez ce que veut dire la parabole du semeur.
Quand quelqu’un entend la parole du Royaume sans la comprendre, le Mauvais survient et s’empare de ce qui est semé dans son cœur : celui-là, c’est le terrain ensemencé au bord du chemin.
Celui qui a reçu la semence sur un sol pierreux, c’est celui qui entend la Parole et la reçoit aussitôt avec joie ;
mais il n’a pas de racines en lui, il est l’homme d’un moment : quand vient la détresse ou la persécution à cause de la Parole, il trébuche aussitôt.
Celui qui a reçu la semence dans les ronces, c’est celui qui entend la Parole ; mais le souci du monde et la séduction de la richesse étouffent la Parole, qui ne donne pas de fruit.
Celui qui a reçu la semence dans la bonne terre, c’est celui qui entend la Parole et la comprend : il porte du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un. »

   

   Jésus se présente ici comme « le semeur » « sorti » de la Maison du Père « pour semer » le plus largement possible une « Parole qui n’est pas de moi », dit-il en St Jean, « mais du Père qui m’a envoyé » (Jn 14,24). Et elle peut se résumer en quelques mots : « Le Père lui-même vous aime » (Jn 16,27). Peu avant sa Passion, dans une perspective qui englobe en fait l’humanité tout entière, il priera son Père en disant : « Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée (…) pour que le monde reconnaisse que tu m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé » (Jn 17,23). Mais comment le Père aime-t-il le Fils ? En se donnant à Lui, gratuitement, par amour, et cela de toute éternité, « avant tous les siècles », disons-nous dans notre Crédo. « Le Père aime le Fils et il a tout donné en sa main » (Jn 3,35). Et c’est en lui donnant « tout ce qu’il a » (Jn 16,15 ; 17,10), tout ce qu’il est, qu’il l’engendre en Fils « de même nature que le Père, Dieu né de Dieu, Lumière née de la Lumière ». Tel est le fondement de tout, le cœur de la Révélation chrétienne : « Dieu Est Amour » (1Jn 4,8.16) depuis toujours et pour toujours, et le propre de l’Amour en Dieu est de « donner » tout ce qu’il a, tout ce qu’il est, gratuitement, par amour…

            Tout homme sur cette terre, et cela depuis que l’humanité existe, a ainsi été créé par amour. Le Dieu « Amour » et « Esprit » (Jn 4,24) a en effet « insufflé » dans sa pâte humaine de chair et de sang (Gn 2,4b-7) son Souffle de Vie, son Esprit de Vie, ce qu’Il Est en Lui-même, et il lui a ainsi donné gratuitement, par amour, d’être lui aussi « esprit », « corps, âme et esprit » (1Th 5,23). Et ce même Amour ne cesse d’environner, de se donner à tout homme… « Toute la terre, Seigneur, est remplie de ton amour » (Ps 33(32),5). « Votre Père qui est aux cieux fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons et tomber la pluie sur les justes et les injustes » (Mt 5,45). Gratuité du Don de l’Amour « à tous les hommes qu’il aime » (Lc 2,14), car entre tous les hommes, ses enfants, « Dieu ne fait pas acception des personnes » (Rm 2,11 ; Ac 10,34).

            Mais si l’Amour se donne gratuitement, encore faut-il accepter de le recevoir en se tournant vers Lui de tout cœur, et donc en renonçant au même moment à tout ce qui lui est contraire… D’où l’appel de Jésus au repentir, à la conversion, jour après jour, autrement, si « les épines » ne sont pas éliminées au fur et à mesure, « elles vont monter et étouffer la Parole », et avec elle le Don gratuit de l’Amour, « qui demeurera sans fruit »…        DJF

 




14ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Matthieu 11, 25-30)

« Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange :

ce que tu as caché aux sages et aux savants,

tu l’as révélé aux tout-petits. »

 

Les sages et les savants, c’est ce à quoi rêvent tous les parents pour leurs enfants … tout au moins pour ce qui concerne « être savant » : faire des études longues, pour avoir un ’bon’ métier, de bons revenus etc … quant à être sage, on pense plutôt à « ne fait pas de désordre ».

Cela, c’est une vision humaine des choses.

Ce n’est pas ce à quoi pense Jésus quand il dit cette phrase-là. Pour Jésus, les sages et les savants sont plutôt ceux qui pensent avoir quelques idées sur le Messie qu’ils attendent : un thaumaturge, un tribun capable de soulever les foules et de mener une armée pour chasser les envahisseurs romains, pour mettre en place un roi en Israël, un fils de David …

D’ailleurs, Jésus ne parle pas d’un royaume terrestre … il ne parle que du Royaume des Cieux, dont il dit à ses disciples : « Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. Mais celui qui se fera petit comme cet enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des Cieux. » (Mt 18,3-4).

Et saint Paul va encore plus loin : « Frères, vous qui avez été appelés par Dieu, regardez bien : parmi vous, il n’y a pas beaucoup de sages aux yeux des hommes, ni de gens puissants ou de haute naissance. Au contraire, ce qu’il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi, pour couvrir de confusion les sages ; ce qu’il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi, pour couvrir de confusion ce qui est fort ; ce qui est d’origine modeste, méprisé dans le monde, ce qui n’est pas, voilà ce que Dieu a choisi, pour réduire à rien ce qui est. » (1Co 1,26-28).

Une vision à laquelle on n’est pas habitués dans notre monde …

Si vous le permettez, je voudrai vous relater un événement qui m’est arrivé :

Il y a une trentaine d’années, j’étais entré dans une église dans un nouveau lotissement.

Une église moderne, lumineuse …où on se sentait bien.

Je croyais y être seul … quand j’entendis des murmures, sur le côté droit.

Je m’approchais discrètement, par curiosité.

Dans un renforcement, devant une statue de la Vierge, il y avait une femme qui priait …

Elle était à moins d’un mètre de la statue, et pour cela, elle avait tiré le premier banc pour pouvoir s’assoir au plus près de la Vierge …, et elle lui parlait comme on parle à une voisine, à une amie …

Ma première réaction a été de me dire « Elle n’est pas bien, cette femme … déplacer un banc pour être plus près … on n’a pas besoin de ça pour prier la Vierge … ».

Mais maintenant, j’entendais ce qu’elle disait : Elle parlait de sa famille, de sa fille, demandant à la Vierge de veiller sur elle, de la protéger …

Je m’éloignais, me demandant comment on pouvait ainsi prier tout haut … un peu choqué.

Je ne crois pas qu’elle se soit rendue compte de ma présence. Elle était tellement dans son cœur à cœur avec la Vierge …

J’étais perturbé par l’attitude de cette femme, qui me semblait irrationnelle … Cela m’a fait réfléchir … jusqu’à ce que je pense à cette phrase de l’évangile : « Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. »

Ce jour-là, j’ai pris une leçon d’humilité de la part de cette femme … je dirais presque de cette Dame … parce qu’elle m’avait appris que la prière est d’abord une relation d’amour entre deux personnes, peu importe la forme …

 

Seigneur Jésus,

tu as mis en avant les petits enfants,

ceux qui n’étaient considérés,

pour être des modèles à imiter,

pour entrer dans le Royaume des cieux.

Tu mets en avant les plus petits,

plutôt que les sages et les savants …

contrairement à nous autres humains !

Aide-nous à voir avec tes yeux,

et à aimer avec ton cœur.

 

Francis Cousin    

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Prière dim ord A 14°




14ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mt 11, 25-30) par le Diacre Jacques FOURNIER

 

« Accueillir en son cœur, par le Don de l’Esprit,

le Christ doux et humble (Mt 11,25-30). »

 

En ce temps-là, Jésus prit la parole et dit : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits.
Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance.
Tout m’a été remis par mon Père ; personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. »
« Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos.
Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme.
Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. »

                 « Les sages et les savants » mettent souvent leur confiance dans leur savoir, leurs connaissances, leurs capacités, leur rang social. Ils pensent qu’ils n’ont de leçon à recevoir de personne puisque ce sont eux qui les donnent ! Ils ont tout ce qu’il faut pour bien mener leur vie et atteindre le bonheur. Ils se suffisent à eux-mêmes… Mais ils oublient leur condition de créatures et ne prennent donc pas en compte le projet initial du Créateur qui nous a tous faits pour que nous vivions de sa vie dans le cadre d’une relation librement consentie avec lui.

            Or, accepter de se mettre en vérité en Présence de Dieu, ne peut que nous conduire à reconnaître notre petitesse, nos limites, notre  faiblesse et notre incapacité à découvrir par nous-mêmes « Qui » Est Dieu (Is 55,8). Mais cette pauvreté est en fait notre vraie richesse, car Dieu désire se révéler à nous par le Don de l’Esprit Saint, « l’Esprit de Connaissance, de Conseil, de Sagesse et d’Intelligence » (Is 11,1‑3), « l’Esprit de Gloire, l’Esprit de Dieu » (1P 4,14) qui « illumine les yeux du cœur » (Ep 1,17-19) et permet de reconnaître en Jésus « le Seigneur de la Gloire » (1Co 2,8) venu nous révéler « le Père de la Gloire » (Ep 1,17).

            Et qui est-il ? « Le Bienveillant » par excellence, nous dit ici Jésus, Celui qui ne cherche, ne désire et ne poursuit que notre bien… Tel est le Mystère de ce Dieu Amour qui s’est pleinement révélé en Jésus, le Fils, cet « Astre d’en haut qui nous a visités dans les entrailles de Miséricorde de notre Dieu, pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort », c’est-à-dire les pécheurs, « et redresser nos pas au chemin de la paix » (Lc 1,76-79), une paix qui, dans la Bible, est synonyme de plénitude…

            Inlassablement, Jésus se propose donc de « redresser nos pas », en « Bon Pasteur qui cherche sa brebis perdue jusqu’à ce qu’il la retrouve » (Lc 15,4-7). Et son seul but est que nous retrouvions avec lui, grâce à lui, cette plénitude intérieure que nous avions perdue par nos multiples errances, une plénitude spirituelle où se cache le seul vrai bonheur.

            « Venez donc à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos », le calme intérieur, la paix du cœur… « Il m’entraîne dans des silences d’où je voudrais ne jamais sortir » (Elisabeth de la Trinité). « Je m’arrange, même au milieu de la tempête, de façon à me conserver bien en paix au dedans » (Ste Thérèse de Lisieux).

            Et puisque c’est le Christ lui-même qui, par le Don de l’Esprit, se propose de porter avec nous, en nous, tous les fardeaux de cette vie, avec lui, nous promet-il, ils seront « plus faciles à porter », et d’écrasant, ils deviendront « légers »…                                      DJF