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7ième Dimanche de Pâques – par le Diacre Jacques FOURNIER (Jn 17,1-11).

Le seul désir de Jésus :

que nous recevions la Vie éternelle …

En ce temps-là, Jésus leva les yeux au ciel et dit : « Père, l’heure est venue. Glorifie ton Fils afin que le Fils te glorifie.
Ainsi, comme tu lui as donné pouvoir sur tout être de chair, il donnera la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés.
Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ.
Moi, je t’ai glorifié sur la terre en accomplissant l’œuvre que tu m’avais donnée à faire.
Et maintenant, glorifie-moi auprès de toi, Père, de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde existe.
J’ai manifesté ton nom aux hommes que tu as pris dans le monde pour me les donner. Ils étaient à toi, tu me les as donnés, et ils ont gardé ta parole.
Maintenant, ils ont reconnu que tout ce que tu m’as donné vient de toi,
car je leur ai donné les paroles que tu m’avais données : ils les ont reçues, ils ont vraiment reconnu que je suis sorti de toi, et ils ont cru que tu m’as envoyé.
Moi, je prie pour eux ; ce n’est pas pour le monde que je prie, mais pour ceux que tu m’as donnés, car ils sont à toi.
Tout ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi ; et je suis glorifié en eux.
Désormais, je ne suis plus dans le monde ; eux, ils sont dans le monde, et moi, je viens vers toi.»

 

            « Père, l’heure » de la souffrance, de la Passion et de la mort « est venue, glorifie ton Fils afin que ton Fils te glorifie ». C’est ce que le Père fait déjà pour lui depuis toujours, « je l’ai glorifié et de nouveau je le glorifierai » (Jn 12,28). Et le Père le glorifie en lui donnant « l’Esprit de Dieu, l’Esprit de Gloire » (1P 4,14), un Esprit par lequel il l’engendre en Fils « né du Père avant tous les siècles ». Mais Jésus prie ici avec une intensité toute particulière car il sait que le chemin qui l’attend est redoutable : déchainement de violence, de méchanceté, de barbarie à son égard, Lui qui pourtant « a passé en faisant le bien » (Ac 10,38)… Aussi, « Père, glorifie ton Fils », donne-toi à ton Fils dans toute la Puissance de ton Amour, pour que ton Fils puisse se donner à son tour… Cet « Esprit de force, d’amour et de maîtrise de soi » (2Tm 1,7) donnera à Jésus de ne pas répondre à l’insulte par l’insulte (cf. 1P 2,21-25). Bien au contraire, à tous ceux qui lui infligeront tant de maux et de souffrances, il répondra par de l’amour, « Père, pardonne-leur » (Lc 23,34), et il aura la force de tout offrir pour leur salut… « Père, glorifie ton Fils afin que ton Fils te glorifie et que selon le pouvoir que tu lui as donné sur toute chair, il donne la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés », et le Père a donné à son Fils le monde à sauver (Jn 3,16‑17), c’est-à-dire « tous les hommes » (1Tm 2,3-6), tous, sans aucune exception. Et c’est ainsi que, ressuscité, il viendra à la rencontre de tous ceux qui ont contribué à sa mort, non pas pour les punir, mais pour les bénir : « C’est pour vous d’abord que Dieu a ressuscité son Serviteur, et il l’a envoyé vous bénir, du moment que chacun de vous se détourne de ses perversités » (Ac 3,26).

Pendant toute sa vie, Jésus avait manifesté en paroles et en actes à quel point « Dieu Est Amour » (1Jn 4,8.16), « Dieu n’Est qu’Amour » (P. François Varillon). « J’ai manifesté ton Nom aux hommes, je t’ai glorifié sur la terre », Père, « en menant à bonne fin l’œuvre que tu m’as donnée de faire ». En effet, avait-il déjà déclaré, « le Fils ne peut rien faire de lui-même, qu’il ne le voie faire au Père ; ce que fait celui-ci, le Fils le fait pareillement, car le Père aime le Fils et lui montre tout ce qu’il fait » (Jn 5,19-20). Les œuvres de Jésus étaient donc avant tout celles du Père (Jn 10,37 ; 14,10). En serviteur du Père, obéissant de tout cœur à son Père, Jésus le laissait accomplir avec Lui et par Lui ce qu’il voulait, et tel était toute sa joie. Maintenant, il prie pour ses disciples, pour nous tous, afin que nous suivions ses traces, en vivant comme Lui il a vécu, en serviteurs de Dieu et des hommes…   DJF

 




6ième Dimanche Pâques – par Francis COUSIN (Jn 14, 15-21)

« L’amour, … toujours l’amour ! »

« Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements. »

La première question à se poser est : Comment, moi, je les garde ?

Je peux très bien les garder comme quelque chose de précieux, que je mets dans une belle pochette, à l’abri … Dans un tiroir … ou encore mieux, dans un coffre-fort …

Où on les oublie … de temps en temps on ouvre le tiroir ou le coffre-fort … pour y déposer quelque chose … et là, on retrouve la pochette « Commandements » ou « Paroles de Jésus » … On jette un coup d’œil … « Ah, il dit des choses bien Jésus … » et puis on referme … sans que cela change quoi que ce soit dans notre vie …

Alors, est-ce qu’on aime vraiment Jésus ?

Je peux aussi m’en souvenir de temps en temps, dans certaines circonstances … « Ah oui, Jésus a dit cela » … mais est-ce que pour autant cela change mon comportement ?

Comportement vis-à-vis de moi-même …

Mais aussi vis-à-vis des autres …

« Quand tu vas présenter ton offrande à l’autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande, là, devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande. » (Mt 5,23-24).

« Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul à seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère … » (Mt 18,15+).

Je ne suis pas sûr que ces deux Paroles soient souvent utilisées …

« Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements. Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous : l’Esprit de vérité ».

Si on aime Jésus, ce n’est pas seulement Jésus qui est auprès de nous, et même en nous quand nous communions, mais aussi le Saint Esprit, qui n’est pas simplement ’’auprès de nous’’, mais qui est en nous : « Il sera en vous. ».

Et le Père est toujours uni à son Fils : « Le Père et moi, nous sommes UN. » (Jn 10,30).

C’est donc la trinité entière qui est en nous.

Mais à la fin du passage de l’évangile, Jésus dit : « Celui qui reçoit mes commandements et les garde, c’est celui-là qui m’aime. ».

 C’est comme l’inverse de la première phrase :

           Si vous m’aimez                                Vous garderez mes commandements

Celui qui reçoit mes commandements

                   et les garde                               C’est celui-là qui m’aime

La réflexivité entre les deux phrases invite à penser que « aimer Jésus » et « garder ses commandements » sont deux phrases équivalentes … à la différence que dans la première phrase, il y a un « SI » : « Si vous m’aimez ». De ce fait, le plus important est de garder les commandements de Jésus, car cela implique d’aimer Jésus ! … même sans le savoir … même si on n’est pas chrétien … même si on n’est pas baptisé … même si on ne connaît pas Jésus …

Mais pour nous, catholiques, l’essentiel est d’aimer Jésus, ce qui est vrai pour la plupart d’entre nous …

Mais est ce que nous suivons tous les commandements de Jésus … ?

En gros, oui … mais dans le détail … peut-être pas toujours … par oubli … par négligence … parce qu’on pense que ce n’est pas important …

Au scribe qui lui demandait : « ’’Quel est le premier de tous les commandements ?’’, Jésus lui fit cette réponse : ’’ Voici le premier : Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. Et voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là.’’ » (Mc 12, 28-31).

Amour de Dieu … Amour des hommes … c’est-à-dire amour de tous les êtres spirituels et humains …

Mais Jésus ira encore plus loin pour ses disciples : « Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. » (Jn 15,12).

S’aimer … non pas comme les bisounours : je t’aime, tu m’aimes, on s’aime … oui, mais, … quel sorte d’amour ?

L’amour dont Jésus nous a aimé !  … et dont il continue à nous aimer, comme son père nous aime …

Un amour qui amène Jésus à accepter sa Passion, sans rien dire : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. » (Jn 15,13).

Un amour tel qui pourrait nous faire dire, comme sainte Thérèse de l’enfant Jésus : « Oui, je le sens lorsque je suis charitable, c’est Jésus seul qui agit en moi. »

Seigneur Jésus,

fils du Dieu d’amour,

tu ne nous demandes

qu’une seule chose :

aimer comme toi, tu aimes,

ce qui revient à mettre en œuvre

tous tes commandements,

toutes tes Paroles.

Aide-nous pour cela.

 

Francis Cousin    

 

 

 

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Image dim Pâques A 6°




6ième Dimanche de Pâques (Jn 14, 15-21) – Homélie du Père Louis DATTIN

Préparation à la Pentecôte

 Jn 14, 15-21

Pour cette homélie, je ne retiendrai cette semaine que la 2e phrase de la 2e lecture : celle de St-Pierre. Elle aborde une question capitale : le problème n° 1 du chrétien d’aujourd’hui. Cette phrase je la répète : « Vous devez toujours être prêts à expliquer votre foi à tous ceux qui vous demandent de rendre compte de l’espérance qui est en vous ; mais faites-le avec douceur et respect ».  En ce temps liturgique de l’attente de l’Esprit Saint qui doit relancer notre foi par la fête de la Pentecôte, St-Pierre nous rappelle que cette foi, ce trésor inestimable, qui est encore bien plus le fruit de l’Esprit Saint que celui de notre mérite personnel, cette foi-là, n’est pas d’abord destinée à notre confort spirituel, à nous assurer intérieurement, à légitimer notre conduite mais qu’elle est en nous comme un cadeau que je dois partager, communiquer, répandre autour de moi, diffuser.

Depuis que je suis confirmé, je n’ai pas la foi « pour moi« , j’ai la foi « pour les autres« . Je suis dépositaire, plus promoteur, diffuseur et l’Esprit Saint ne me communiquera cette force que dans la mesure où j’en fais bénéficier les autres.  C’est toute la différence qu’il y a entre les sacrements de Baptême et de Confirmation.

Au Baptême, c’est vrai, j’ai reçu l’Esprit de Dieu pour être adopté par lui, pour vivre de sa vie, pour faire partie de l’Église, corps mystique du Christ. C’est un esprit de famille, une grâce de croissance spirituelle intérieure qui va construire en moi et établir cette vie relationnelle avec Dieu.  « Nous demeurons en lui, et lui en nous ».  « Nous ferons chez lui notre demeure ».

Par le sacrement de Confirmation, l’Esprit Saint m’est donné, non plus pour mon édification personnelle mais pour la mission, pour l’apostolat, pour l’annonce de la bonne Nouvelle aux autres, autour de moi.  Je ne me contente plus d’être éclairé intérieurement par la foi, je deviens capable maintenant d’éclairer les autres, à mon tour, en rendant compte de cette foi qui m’habite, qui me fait vivre certes mais qui est capable d’en faire  » vivre d’autres  » autour de moi, si je suis capable de la faire passer, de la communiquer.

Mais voilà que nous arrivons à la vraie question, au problème qui est presque toujours le nôtre : cette foi qui nous habite, cette vie intérieure qui vous anime, cette espérance qui vous fait vivre, êtes-vous capables d’en rendre compte aux autres, d’expliquer à ceux qui vous le demandent ? Quel est le contenu de cette foi ? Sommes-nous capables d’en faire l’exposé, de passer cette bonne Nouvelle de manière à ce qu’elle soit acceptable auprès des autres, séduisante, enviable par eux ?

Soyons concrets : si quelqu’un de votre entourage, un ami, une relation, tout de go, vous demande : « Dis donc, tu es chrétien, toi, je l’ai senti plusieurs fois à cause de ta conduite mais peux-tu m’expliquer ce qui te fait agir ainsi, quel est le contenu de ta foi ? Quel est ton idéal, qu’est-ce-qui est le ressort de ta vie ? ». Alors qu’allez-vous répondre ? Quels mots allez-vous employer ? Qu’est-ce-que vous allez aborder en premier, avec quelles expressions ? Est-ce que vous allez répondre :

« Oh ! Moi, tu sais, oui, bien sûr, je suis chrétien mais de là à te dire pour quoi… Il y a de la distance… Je vis cela au jour le jour, à la petite semaine sans trop savoir les raisons. C’est un peu comme ma voiture ; elle me traine à tel ou tel endroit mais je n’ai jamais mis le nez dans le moteur ».

A la rigueur pour le domaine mécanique : c’est possible, un jour ou l’autre mon véhicule ira à la casse… mais moi ? Et les autres personnes humaines qui sont autour de moi ?  J’ai besoin, et les autres ont besoin de savoir pourquoi ils vivent de telle ou telle façon, d’où la nécessité urgente, pour tout chrétien, pour chaque chrétien adulte et confirmé, d’éclairer sa foi, de la justifier, de l’étayer, de pouvoir en rendre compte.

« Vous devez toujours être prêts à vous expliquer devant tous ceux qui vous demandent compte de l’espérance qui est en vous ! »

 Sur certaines portes, il y a écrit « Privé », ce qui veut dire que l’on entre ici dans un domaine personnel, que l’accès en est réservé, que n’entre pas n’importe qui… J’ai peur que sur la porte de la foi de certains chrétiens, beaucoup n’y lisent que ce petit mot :  » foi privée  » comme  » domaine privé « , « entrée privée  » et de ce fait, dans ce cas-là, on en prive les autres. Oh ! Pas forcément par égoïsme mais faute d’avoir pu rendre communicable et à la disposition des autres, ce qui est mon bien le plus  précieux  et qui ne m’est donné que pour être distribué.

« Allez donc, de toutes les nations, faites des disciples, leur apprenant à garder tout ce que je vous ai enseigné ».

 

Tout ce que nous avons reçu depuis notre Baptême, notre vie chrétienne, en famille, au catéchisme, notre 1ière Communion, notre Profession de Foi, notre Confirmation, toutes ces grâces accumulées au long des années sont-elles faites pour être entreposées au fin fond de ma vie intérieure ? Ou bien répandues, diffusées, à la libre disposition de tous ceux qui ont justement faim et soif, eux aussi, de ce qui fait notre nourriture spirituelle ?

 

N’oublions pas l’image employée pour illustrer l’amour de Jésus pour les hommes : un cœur, mais un cœur ouvert par la lance du soldat, un cœur par où s’écoulent l’eau et le sang de la vie de Dieu pouvant irriguer toute la soif et la faim spirituelle de l’humanité = de notre cœur, à nous aussi, parce que nous sommes animés de la même ambition que celle du cœur de Jésus. Couleront l’eau et le sang de la grâce, à condition cependant que notre cœur, à nous aussi, soit ouvert aux autres, ouvert sur les autres…

Ma foi n’est pas une affaire privée, elle doit devenir communicative, si elle veut s’épanouir. Mais pour cela, nous devons, par la prière, par la lecture, par la réflexion, par les sacrements, par le dialogue avec les autres, en prendre connaissance, en prendre conscience, afin de pouvoir ensuite la dire aux autres, pouvoir la communiquer, non seulement par notre exemple, notre conduite ce qui est déjà beaucoup mais aussi par notre témoignage.

 « Soyez prêts à vous expliquer devant tous ceux qui vous interrogent. Soyez prêts à rendre compte de l’espérance qui est en vous ». AMEN

 




6ième Dimanche de Pâques (Jn 14, 15-21)- par le Diacre Jacques FOURNIER

 « Si quelqu’un m’aime, je me manifesterai à lui »

(Jn 14,15-21)…

 

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements.
Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous.
l’Esprit de vérité, lui que le monde ne peut recevoir, car il ne le voit pas et ne le connaît pas ; vous, vous le connaissez, car il demeure auprès de vous, et il sera en vous.
Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous.
D’ici peu de temps, le monde ne me verra plus, mais vous, vous me verrez vivant, et vous vivrez aussi.
En ce jour-là, vous reconnaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et moi en vous.
Celui qui reçoit mes commandements et les garde, c’est celui-là qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père ; moi aussi, je l’aimerai, et je me manifesterai à lui. »

 

           

 

            Jésus nous invite ici à l’amour… « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements… Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime. » Or « le commandement » de Jésus n’est pas un programme de vie parfaite à accomplir, programme qui nous rendrait meilleur que les autres… Non, il est une invitation continuelle au repentir, pour que nous puissions recevoir le pardon de nos péchés. « En son Nom, le repentir en vue de la rémission des péchés sera proclamé à toutes les nations… De cela vous êtes témoins » (Lc 24,47-48). Jésus en effet, en tout son être est « l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » (Jn 1,29), inlassablement, jour après jour, de repentir en repentir, de recommencement en recommencement… En nous détournant de Dieu, le péché nous prive de la Plénitude de sa paix et de sa vie ? Nous la retrouvons aussitôt dès que nous nous retournons de tout cœur vers Lui, dans la vérité de notre être blessé. « Le salaire du péché, c’est la mort ; le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle, dans le Christ Jésus ». Voilà pourquoi, nous dit Jésus, « le Père lui-même, qui m’a envoyé, m’a donné son commandement sur ce que je dois dire et déclarer ; et je sais que son commandement est vie éternelle » (Rm 6,23 ; Jn 12,49-50).

            Si nous gardons son « commandement », se repentir de tout cœur, nous recevrons de sa Miséricorde le don de sa vie, qui nous sera transmis par « l’Esprit de Vérité » : « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements. Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous : l’Esprit de vérité », « l’Esprit Saint qui est Seigneur et qui donne la vie » (Crédo). Alors, la promesse de Jésus s’accomplira : « Le monde ne me verra plus, mais vous, vous verrez que je vis, et vous aussi vous vivrez ». En recevant la vie de Dieu dans nos cœurs, une vie qui est avant tout Paix, nous comprendrons que ce trésor ne vient pas de nous, et nous réaliserons au même moment que le Christ, que nous n’avons jamais vu, vit de la Plénitude de cette même vie. Nous réaliserons ainsi qu’il nous a, gratuitement, par amour, établis dans ce Mystère de Communion qu’il vit avec son Père de toute éternité : en étant ainsi par grâce « en lui », unis à lui dans la communion d’une même vie, d’une même paix, « vous reconnaîtrez », nous dit Jésus,  «  que je suis en mon Père, et vous en moi et moi en vous ».

            Mais cette vie est la vie de Dieu, un Dieu qui est Amour en tout son être… Sa simple présence en nos cœurs ne pourra alors que nous entrainer à notre tour sur les chemins de l’amour, qui se concrétisent dans le service de Dieu et de nos frères…                       

DJF

         

 




5ième Dimanche de Pâques (Jn 14, 1-12) – par P. Rodolphe EMARD

Lectures : Ac 6, 17 ; 1 P 2, 4-9 ; Jn 14, 1-12

Frères et sœurs, les lectures de ce cinquième dimanche de Pâques nous donnent de méditer sur le mystère de l’Église et sur ce qu’est « l’être » chrétien.

  • L’Église

Dans la première lecture, saint Luc nous rapporte comment s’est organisée la première communauté chrétienne. Cette communauté n’est pas uniforme. Les premiers chrétiens venaient du judaïsme et du paganisme. Cela a engendré une difficulté, on reprochait que les veuves de langue grecque « étaient désavantagées dans le service quotidien. »

Pour faire face au problème, les Douze Apôtres, déjà surchargés par l’annonce de la Parole de Dieu, vont créer un nouveau ministère. Un groupe de Sept sera institué pour la charge du service : « On les présenta aux Apôtres, et après avoir prié, ils leur imposèrent les mains. » Il est important de se rappeler que les ministères répondent à des besoins de l’Église. On ne se donne pas à soi-même une mission mais on la reçoit.

Les fonctions des Sept seront élargies : le service des plus nécessiteux, des pauvres mais aussi pour le service de la Parole de Dieu. On y retrouve le ministère même du diacre. Ces Sept hommes sont en quelque sorte les premiers diacres de l’Église. L’Église est revenue à cette tradition ancienne en restaurant le diaconat permanent suite au concile Vatican II.

Ce qui caractérise aussi la première communauté chrétienne, c’est la Parole de Dieu qui « était féconde ». L’Église d’aujourd’hui vient de cette première communauté. Nous sommes d’origines et de langues différentes. L’Église n’est pas uniforme ! Nous avons à être des serviteurs de la charité dans notre quotidien. Le ministère diaconal rappelle à tous les baptisés ce devoir du service du prochain. Nous avons enfin à continuer à annoncer la Parole de Dieu, pour qu’elle soit féconde…

  • « L’être » chrétien

Dans la deuxième lecture, saint Pierre nous dit ce que signifie « être » chrétien. L’être chrétien repose sur notre attachement au Christ : « Bien-aimés, approchez-vous du Seigneur Jésus : il est la pierre vivante rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse devant Dieu. » Dans l’Évangile, Jésus se révèle lui-même comme « le Chemin, la Vérité et la Vie ». Personne ne peut aller vers le Père sans passer par lui. Notons que Jésus dit qu’il est LA Vérité, l’UNIQUE Chemin ! Parfois, nous disons à tort que toutes les vérités se valent, que tous les chemins mènent au même Dieu… L’Église confesse que l’unique Vérité de Dieu c’est le Christ ! De ce fait, il ne peut être que l’unique Chemin.

Il nous faut connaître Jésus car ainsi nous connaîtrons le Père : « Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. » Par ailleurs, n’oublions pas que personne ne nous connait aussi bien que Jésus. Jésus nous connait mieux que nous-mêmes. La constitution pastorale sur « L’’Église dans le monde de temps », Gaudium et spes, précise : « En réalité, le mystère de l’homme ne s’éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe incarné » (n°22).

Le Christ, vrai Dieu et vrai homme, est le seul qui puisse révéler à l’homme quel est son mystère, ce qu’il représente aux yeux de Dieu, ce à quoi il est appelé : la Vie éternelle. La Vie qui se trouve en lui ! Contempler Jésus c’est voir le Père : « Celui qui m’a vu a vu le Père. »

Les lectures de ce dimanche nous invitent à dépasser nos conflits, nos divisions et d’accueillir nos différences comme des richesses. Nous sommes aussi appelés à vivre un attachement plus fort à l’Église malgré les abus qui lui sont reprochés. L’Église a été fondée sur les Apôtres et elle est voulue par le Christ.

Focalisons-nous davantage sur ce qui fait la nature de l’Église : pour annoncer la Parole de Dieu, pour servir, pour continuer les œuvres de Jésus : « Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes, parce que je pars vers le Père ».

Saint Pierre souligne à ce titre : « vous êtes une descendance choisie, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple destiné au salut, pour que vous annonciez les merveilles de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière. » C’est ce que nous sommes par la grâce du Baptême. Redécouvrons la dignité et la grandeur d’être baptisé !

***************

Que le Seigneur augmente notre foi, qu’il nous vient en aide pour faire de nous l’Église selon son cœur. Attachons-nous au Christ : il est la Résurrection et la Vie. Amen.

Père Rodolphe EMARD.




5ième Dimanche Pâques – par Francis COUSIN (Jn 14, 1-12)

« Je vous ai tout dit,

mais vous n’avez pas fait attention !! »

Nous sommes au soir de ce qu’on appelle maintenant le jeudi saint.

Dans un long discours, en paroles et en actes, Jésus va rappeler beaucoup de choses qu’il avait déjà dites de manière éparse, en donnant plus de précisions : le lavement des pieds et la nécessaire humilité, le commandement nouveau : l’amour des autres … et encore les difficultés des uns et des autres de croire en la parole de Jésus et leur engagement vis-à-vis de lui : annonce de la trahison de l’un d’eux, et annonce du reniement de Pierre …

Jésus sent qu’il y a comme un certain flottement chez les disciples ; il tente de calmer le jeu : « Que votre cœur ne soit pas bouleversé : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. ». Vous n’êtes peut-être pas très assurés, mais n’ayez pas peur, « Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures », et il y en aura une pour chacun. « Je pars vous préparer une place », mais « je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi. »

Jésus n’abandonnera jamais ses apôtres, ses disciples, … ceux d’alors … mais aussi ceux de maintenant … et ceux d’encore après …

Nous aussi, nous avons une place préparée pour nous … mais on ne sait pas quand nous l’aurons. Il faut d’abord mourir, bien sûr … et ensuite attendre le jugement … qui dépend de nous, de nos actions sur cette terre … et aussi, de la miséricorde de Dieu …

« Pour aller où je vais, vous savez le chemin. »

Ce qui nous vaut une réponse de bon sens de Thomas : « Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment pourrions-nous savoir le chemin ? ».

J’aime bien la réponse de Thomas. On sent l’homme bien fixé sur la terre, sur la réalité du monde … sans doute un travailleur manuel, qui réfléchit sur des faits, et non sur des discours philosophiques. Quelqu’un qui a été sans doute souvent traité ’’de haut’’ par certains ‘’intellectuels’’… à mon sens, à tort …

D’autant que cette réaction de thomas nous vaut une réponse de Jésus lumineuse (pour nous) de Jésus.

« Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. ».

Le seul chemin pour aller vers le Père, c’est de suivre Jésus, de mettre en œuvres ses Paroles, toutes ses Paroles … et nous savons bien qu’elles sont parfois difficiles à suivre … surtout quand il y a le Satan qui fait tout pour qu’on ne les suivent pas …

« Ne nous laisse pas entrer en tentation ! »

Mais il ne suffit pas de le dire chaque jour … c’est à nous à réagir … et à dire NON à Satan.

« Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez, et vous l’avez vu. »

On comprend la réaction de Philippe : « Montre-nous le Père ; cela nous suffit. » … encore que je ne suis pas sûr que cela soit suffisant : il n’y avait pas de photos ni d’hologramme à l’époque, … et montrer le tout-puissant … c’est mission impossible … sauf pour Jésus …

« Celui qui m’a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : “Montre-nous le Père” ? Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ! »

Et pourtant, Jésus l’avait déjà dit, de plusieurs manières …

Aux pharisiens : « Vous ne connaissez ni moi ni mon Père ; si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. » (Jn 8,19)

« Le Père et moi, nous sommes UN. » (Jn 10,30)

« Ainsi vous reconnaîtrez, et de plus en plus, que le Père est en moi, et moi dans le Père. » ((Jn 10,38)

Les apôtres avaient entendu … mais ils n’avaient pas fait attention … ou pas tout compris ! Il y avait une étape qu’ils ne pouvaient pas encore franchir …

Il faut dire que ce n’était pas évident de voir Jésus … et de penser que c’est en même son Père qui est là … puisqu’ils sont UN.

Il leur faudra la résurrection de Jésus … et surtout l’envoi de l’Esprit Saint pour qu’ils puissent comprendre …

Mais ne blâmons pas trop les apôtres …

Si nous avions été à leur place, … nous n’aurions pas fait mieux qu’eux …

Seigneur Jésus,

tu étais au bout de ton chemin sur la terre :

dans moins de 24 heures

tu seras mort et mis au tombeau.

Mais tu ne penses pas à toi,

mais à ton Église en devenir,

et tu continues à conforter tes disciples

dans leur foi naissante,

malgré les événements contraires.

Aide-nous, nous aussi, à grandir

dans la connaissance de ta Parole

et à la mettre en pratique.

 

Francis Cousin    

 

 

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Image dim Pâques A 5°




5ième Dimanche de Pâques (Jn 14, 1-12) – par le Diacre Jacques FOURNIER

 « Je vous prendrai près de moi »

(Jn 14,1-12)

 

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Que votre cœur ne soit pas bouleversé : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi.
Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures ; sinon, vous aurais-je dit : “Je pars vous préparer une place” ?
Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi.
Pour aller où je vais, vous savez le chemin. »
Thomas lui dit : « Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment pourrions-nous savoir le chemin ? »
Jésus lui répond : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. »
Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez, et vous l’avez vu. »
Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit. »
Jésus lui répond : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : “Montre-nous le Père” ?
Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ! Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; le Père qui demeure en moi fait ses propres œuvres.
Croyez-moi : je suis dans le Père, et le Père est en moi ; si vous ne me croyez pas, croyez du moins à cause des œuvres elles-mêmes.
Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes, parce que je pars vers le Père. »

            Jésus sait que sa Passion approche. Il va bientôt mourir sur une Croix pour notre salut à tous, être mis au tombeau, ressusciter… Désormais, ses disciples ne le verront plus (cf. 2Co 5,16-21)… Aussi les prépare-t-il ici à vivre avec Lui une relation nouvelle, dans l’invisible de la foi… Et tout repose sur une promesse qu’il leur fait : « Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures… Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous prendrai près de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi ».

            « Je reviendrai »… « Je ne vous laisserai pas orphelins, je viendrai vers vous », dit-il à nouveau un peu plus loin (Jn 14,18)… Or, s’il en est un qui accomplit ses promesses, c’est bien Dieu… Le Père Ramlot (VTB 1040) écrit : « Promettre est l’un des mots clés du langage de l’amour. Promettre, c’est à la fois annoncer et garantir un don, engager une parole, se proclamer sûr de l’avenir et sûr de soi, et c’est en même temps susciter chez son partenaire l’adhésion du cœur et la générosité de la foi ». « Dieu » en effet « n’est pas homme pour qu’il mente, ni fils d’Adam pour qu’il se rétracte » (Nb 23,19) Quand il promet, il ne peut décevoir… Plus tard, Israël ne pourra que constater : « De toutes les promesses que le Seigneur avait faites à la maison d’Israël, aucune ne manqua son effet : tout se réalisa » (Jos 21,45 ; 23,14). Promettre, pour lui, c’est donc déjà donner…

            Il reviendra… Et que fera-t-il dans l’invisible de la foi ? « Je vous prendrai près de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi ». C’est Lui qui agit, à nous de nous laisser faire, de cœur, de tout cœur… Mais où est-il, où nous emmènera-t-il ? Il nous le dit ici par deux fois : « Je suis dans le Père et le Père est en moi »… Nous le savons bien : Jésus n’est pas le Père, et le Père n’est pas Jésus. Ils sont en face à face, le Fils étant toujours « tourné vers le sein du Père » (Jn 1,18). Mais tous les deux sont unis l’un à l’autre en « cœur à cœur », le Père donnant gratuitement au Fils, par amour, tout ce qui remplit son cœur, le Fils de son côté, se laissant combler par le Père, et donc unir à Lui dans la communion d’une même Plénitude d’Être, de Lumière et de Vie. « Le Père aime le Fils et il a tout donné en sa main », de telle sorte que « tout ce qu’a le Père est à moi. » « Comme le Père a la vie en Lui-même, de même a-t-il donné au Fils d’avoir la vie en lui-même… Je vis par le Père » ((Jn 3,35 ; 16,15 ; 5,26 ; 6,57). Et cette vie est celle de « l’Esprit » qui est « vie »…

            Alors, comment Jésus nous prend-il pour que nous soyons nous aussi là où il est ? En nous donnant ce même Esprit qu’il reçoit du Père de toute éternité, un « Esprit » par lequel le Père l’engendre en Fils : « Recevez l’Esprit Saint », dira-t-il, ressuscité, à ses disciples (Jn 20,22)… Alors, unis à moi « en cœur à cœur » dans la communion d’un même Esprit, d’une même vie, « vous serez là où je suis »… Certes, pour l’instant, nous ne voyons rien de ce « face à face », mais « le cœur à cœur » lui, existe déjà, dans la foi…

                                           DJF

         




4ième Dimanche de Pâques – par Claude WON FAH HIN (Jn 10, 1-10)

Commentaire du  Dimanche 30 Avril 2023

 

Actes 2.14–41 ; 1·Pierre 2.20–25 ; Jean 10.1–10

L’histoire du salut, en réalité, se déroule selon un « plan » de Dieu », un dessein de Dieu, car le Christ a été livré selon le dessein bien arrêté et la prescience de Dieu » (1ère lecture d’aujourd’hui : Ac 2,23). Une note de la TOB (Ac 2,23) nous dit que « l’histoire du salut a commencé dans l’Ancien Testament (Ac 13,36), mais la réalisation de ce plan est entrée dans sa phase décisive avec la venue de Jésus. Ni les oppositions (Ac 5,38s), ni les méconnaissances humaines (Ac 3,17n) ne peuvent entraver cette réalisation qui est inévitable selon Ac 4,27.28 qui affirme : « 27 Oui vraiment, ils se sont rassemblés dans cette ville (Jérusalem) (c’est-à-dire Hérode, Ponce Pilate, les nations païennes et les peuples d’Israël) contre ton saint serviteur Jésus, que tu as Oint (c’est-à-dire consacré comme Messie (en Hébreu) ou comme Christ (en Grec), c’est-à-dire l’envoyé de Dieu), 28 pour accomplir tout ce que, dans ta puissance et ta sagesse, tu avais déterminé par avance ». Ils se sont rassemblés, Hérode, Ponce Pilate, les nations païennes et les peuples d’Israël, dans cette ville de Jérusalem contre Jésus-Christ pour accomplir tout ce que Dieu avait déterminé par avance. Ainsi, même les oppositions, les résistances, la Passion du Christ, la mort sur la Croix participent à la réalisation du plan de salut de Dieu. D’un mal, Dieu en fait un bien pour le salut du monde. Il réalise toujours les prophéties et les promesses de l’Ancien Testament. Tout ce que Dieu décide, cela suivra son cours, malgré les forces d’opposition causées par le péché des hommes et, en effet, ce Jésus crucifié et mort, le voilà ressuscité. Toutes les oppositions n’ont servi à rien sinon pour la gloire de Dieu. Dieu, dont l’Amour est plus puissant que nos péchés (Rm5,20), l’a ressuscité des morts et a fait de lui la source du salut pour tous les hommes. Christ ressuscité est monté aux cieux et se retrouve à la droite de Dieu (He 10,12). Et cela a plusieurs significations : 1) – D’abord, Jésus se retrouve à la droite du Père après son sacrifice unique pour le salut du monde. Cela signifie, que son unique sacrifice a été parfaitement efficace, et que le salut du monde se fera puisque Christ a vaincu le Mal. Tout disciple du Christ pourra vaincre le mal s’il est réellement avec le Christ. 2) – Selon Saint-Paul aux Hébreux, le sacrifice du Christ est le seul efficace, les autres sacrifices ne servent à rien (He 10,4s) : « En effet, du sang de taureaux et de boucs est impuissant à enlever des péchés. 5 C’est pourquoi, en entrant dans le monde, le Christ dit : Tu n’as voulu ni sacrifice ni oblation (ni offrande); mais tu m’as façonné un corps (d’où l’Incarnation). 6 Tu n’as agréé ni holocaustes ni sacrifices pour les péchés. 7 Alors j’ai dit : Voici, je viens, car c’est de moi qu’il est question dans le rouleau du livre, pour faire, ô Dieu, ta volonté. 8 Il commence par dire : Sacrifices, oblations (offrandes), holocaustes, sacrifices pour les péchés, tu ne les as pas voulus ni agréés – et cependant ils sont offerts d’après la Loi (de Moïse) -, 9 alors il déclare : Voici, je viens pour faire ta volonté. Il abroge le premier régime pour fonder le second ». Et le second régime, c’est la nouvelle alliance dans le Christ – 3) A la droite du Père, Jésus règne sur le monde jusqu’à ce que (selon He 10,13) « ses ennemis en soient réduits à lui servir de marchepieds », c’est-à-dire jusqu’à ce qu’à la fin des temps, lorsque le Christ reviendra sur terre où (selon 1 Th 1,9-10), les disciples « tournés vers Dieu, abandonnant les idoles pour servir le Dieu vivant et véritable, 10 dans l’attente de son Fils qui viendra des cieux, qu’il a ressuscité des morts », seront délivrés de la colère qui vient.  4) Enfin, à la droite du Père, Jésus qui a pleinement l’Esprit en lui, va répandre cet Esprit de Dieu sur terre («  dans les derniers jours, je répandrai de mon Esprit sur toute chair », « sur mes serviteurs et sur mes servantes, je répandrai de mon Esprit »), avec toutes sortes de grâces et bénédictions, répandues dans les sacrements établis par le Christ lui-même, sacrements, qui, tous, sont d’une manière ou d’une autre sont liés au sacrifice eucharistique ( à la messe) et donc au sacrifice unique du Christ, mort et ressuscité pour nous. – Après avoir appris toutes ces bonnes nouvelles, la foule pose la question à Pierre et aux apôtres: « Frères, que devons-nous faire?  38 Et il répond lui-même à ses apôtres: Repentez-vous, et que chacun de vous se fasse baptiser au nom de Jésus Christ pour la rémission de ses péchés, et vous recevrez alors le don du Saint Esprit ». Veillons à faire baptiser nos enfants, parce que le baptême, c’est la porte d’entrée pour devenir enfants de Dieu. Au baptême, il y a alliance du Christ avec celui ou celle qui est baptisé (e). (Jn 10,9) : « Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé. 10 Moi, je suis venu pour qu’on ait la vie et qu’on l’ait surabondante ». Choisir le Christ, c’est choisir la Vie et la vie éternelle, parce que le Christ nous le dit lui-même : « Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé; Moi, je suis venu pour qu’on ait la vie et qu’on l’ait surabondante ».. Une porte, ouverte, laisse passer, entrer et sortir. Nous sommes dans l’Eglise Catholique, une Eglise dans laquelle on peut entrer et sortir, contrairement à des sectes où si vous y entrez, vous ne pouvez plus sortir ou difficilement, ou encore à d’autres religions où si vous en sortez, cela signifie la mort. Dieu nous laisse libre même à ses saints, quand ils sont encore sur terre, Il leur laisse le choix de faire sa volonté ou non. Même Marie a eu le choix pour devenir la mère de Jésus.

C’est parce que Dieu est Amour que nous avons cette liberté. Et si nous aimons Dieu, nous mettons nous-mêmes, avec la grâce de Dieu, une limite à notre liberté : nous choisissons d’obéir aux commandements de Dieu, nous ne voulons pas faire n’importe quoi. Et lorsqu’il y a un baptême, avec les parents des bébés qui vont être baptisés, nous disons « nous renonçons à Satan » et nous redisons notre profession de foi en disant que « nous croyons en Dieu le Père ». C’est le choix que nous faisons avec la grâce de Dieu. – Le Pape François nous dit (Méditations quotidiennes – 11/5/2013 -P.111) : « Jésus, en allant au Père, a laissé la porte ouverte ». Non parce « qu’il a oublié de la fermer », mais parce qu’« Il est lui-même la Porte ». Jésus étant la Porte, cela peut avoir plusieurs significations : 1) Jésus, étant à la droite de Dieu le Père, règne dans toute sa splendeur. Pour entrer dans son Royaume, il faudra, tous, sans exception, passer par Jésus. Il n’y a pas d’autre chemin que le Christ et il le dit lui-même « je suis le Chemin » et « je suis la Porte », les expressions étant au singulier, il n’y a donc pas d’autres portes pour aller au Royaume de Dieu. Inutile donc d’être dans deux religions à la fois puisque l’on devra passer par Jésus de toute manière.  2) Dans une ville fortifiée, autrefois, la Porte était construite de manière à protéger tous ceux qui sont à l’intérieur contre tous les types d’envahisseurs. Les fidèles du Christ sont donc protégés de Dieu, contre tous types d’envahisseurs : les ennemis, les faux-amis, mais aussi contre l’Esprit du Mal qui nous attaquent par toutes sortes de péchés : orgueil, égoïsme, sournoiserie, mensonge, violence, pouvoir, richesse, honneur, reconnaissance etc…Le Christ nous protège à une condition: avoir la foi en Lui, en toutes circonstances et en permanence, toujours et partout. Avec la grâce de Dieu, nous devons lutter contre nous-mêmes, contre notre cœur, contre nos sentiments, contre nos raisonnements, contre toute logique…Faire confiance en Jésus-Christ toujours et partout, surtout dans les moments difficiles. Et avec la foi, viennent obligatoirement l’amour, la charité, le bien envers les autres sinon votre foi en Dieu est à revoir et à consolider…Ici, l’amour n’est pas toujours une question de sentiment, car pour aimer ses ennemis, il nous faudra du courage, de la patience, de la volonté, et la grâce de Dieu pour accomplir cette volonté de Dieu. 3) Bien que tout le monde, sans exception, soit invité à entrer par la Porte, n’entre pas qui veut, comme il veut. Il y a des conditions pour y entrer. D’abord avoir la foi, d’une manière ou d’une autre. Ceux qui savent qu’il y a un Dieu, pour en avoir entendu parler, vont, s’ils désirent passer par la Porte, suivre le parcours du catéchuménat (deux ans de préparation),  puis les différents sacrements et commandements de Dieu dont le principal est d’aimer Dieu et son prochain. Pour ceux qui n’ont aucune connaissance de l’existence du Dieu révélé par les Ecritures, ils peuvent aussi parvenir au Royaume de Dieu. Vatican II, dans Lumen Gentium 16, nous dit : « ceux qui, sans qu’il y ait de leur faute, ignorent l’Évangile du Christ et son Église, mais cherchent pourtant Dieu d’un cœur sincère et s’efforcent, sous l’influence de sa grâce, d’agir de façon à accomplir sa volonté telle que leur conscience la leur révèle et la leur dicte, eux aussi peuvent arriver au salut éternel [33]. À ceux-là mêmes qui, sans faute de leur part, ne sont pas encore parvenus à une connaissance expresse de Dieu, mais travaillent, non sans la grâce divine, à avoir une vie droite, la divine Providence ne refuse pas les secours nécessaires à leur salut. En effet, tout ce qui, chez eux, peut se trouver de bon et de vrai, l’Église le considère comme une préparation évangélique [34] et comme un don de Celui qui illumine tout homme pour que, finalement, il ait la vie ». Vatican II toujours, dans Gaudium et Spes 22,5 : « Et cela (le salut) ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ, mais bien pour tous les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce [38]. En effet, puisque le Christ est mort pour tous [39] et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’être associé au mystère pascal ». Dieu nous aime trop pour laisser se perdre un seul des siens qu’il a créés.

4) Le Christ Jésus et l’Eglise, c’est tout UN, cela forme un tout qu’on ne peut pas séparer. Les membres de l’Eglise dont nous sommes forment le Corps du Christ. Et Jésus lui-même est la Tête de ce Corps qu’est l’Eglise (Col 1,18). Lorsque Jésus dit qu’Il est la Porte, cela revient aussi à dire que l’Eglise est la Porte par laquelle il faut entrer pour accéder au Royaume de Dieu. C’est la raison pour laquelle, Jésus nous demande d’aller répandre la Bonne Nouvelle et de baptiser jusqu’aux extrémités de la terre. Mt 28,19-20 : « 19 Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit,  20 et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici que je suis avec vous pour toujours jusqu’à la fin de l’âge ». Ce serait tellement bien et beau de voir une église remplie de monde au moment de la messe, malheureusement, comme nous le rappelle Père Levavasseur  (Prosper Eve – Du torchis à la pierre » – P.32) qui écrivait déjà en 1837 : « Parmi les habitants…il y en a beaucoup qui vivent comme s’il n’y avait ni Eglise, ni curé,…ne mettant jamais les pieds à l’église, parce qu’ils sont ordinairement corrompus (par le péché), et par conséquent éloignés de la pratique de la religion. De sorte que le curé n’exerce proprement le saint ministère qu’à l’égard des âmes pieuses qui viennent à l’église et dont le nombre, dans la plupart des quartiers, est extrêmement petit. Le ministère est comme nul…pour ceux qui ne viennent que rarement à l’église, lesquels pour l’ordinaire ne font pas leur Pâques, et pour ceux qui n’y viennent jamais. Bienheureux quand les uns les autres font appeler le curé à l’heure de la mort et lorsqu’ils ont encore quelque peu de connaissance ». Répandre la Bonne Nouvelle est l’affaire de tous les fidèles sans exception. Tout le monde peut dire à quelqu’un « viens à la messe » ou « allons à la messe ». Pas besoin de formation pour cela. Ainsi, chacun devient « apôtre », envoyé de Dieu pour prêcher la Bonne Nouvelle dans son entourage afin de faire la volonté de Dieu qui veut que « que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité» (1 Tm 2,4). « Moi, je suis la porte, si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé. …je suis venu pour qu’on ait la vie et qu’on l’ait surabondante ». A tous ceux qui sont angoissés pour une raison quelconque, parfois très difficile, parfois vitale, parfois pour une raison inconnue, arrêtez de penser à ce qui cause votre angoisse car elle risque même de vous pousser au désespoir et le désespoir pour un chrétien ne devrait pas exister, mais pensez plutôt à Jésus-Christ, à Celui qui est la source de paix, source de guérison, source de vie, source du salut pour l’éternité. Il prendra en charge, vos problèmes personnelles et ceux de vos enfants. Le Christ Jésus est la porte, passez par cette porte de vie. Marie contribuera certainement à vous y aider. Et que Dieu soit béni de tous.




4ième Dimanche Pâques – par Francis COUSIN (Jn 10, 1-10)

« Les brebis écoutent sa voix… »

 Nous sommes au début de l’évangile dit ’’du bon pasteur’’, et tout de suite dit : « Celui qui entre dans l’enclos des brebis sans passer par la porte, mais qui escalade par un autre endroit, celui-là est un voleur et un bandit. ». Jésus ne précise pas qui sont ces voleurs et ces bandits, qui viennent prendre à leur profit ces brebis pour les tuer, qui viennent enlever de son troupeau des brebis qui étaient destinées à Dieu, des brebis qui suivaient le vrai Dieu, qui suivaient Jésus.

Si l’on regarde le passage précèdent où Jésus était en butte avec les pharisiens, ce pourrait être eux, qui détournent le peuple du vrai Dieu d’amour avec toutes leurs prescriptions …

« Celui qui entre par la porte, c’est le pasteur, le berger des brebis. Le portier lui ouvre, et les brebis écoutent sa voix. »

Écouter, … et non pas entendre

Je ne souviens, quand j’étais jeune et que j’allais à la ferme, il y avait, comme dans toutes les fermes, un chien attaché à l’entrée. La plupart du temps, il était calme … mais des fois, d’un seul coup, il se levait et tournait en rond au bout de sa chaine … et la fermière disait « Ah, Monsieur arrive dans deux minutes. » … et c’était vrai ! Le chien avait reconnu le bruit du tracteur du fermier entre tous les tracteurs du village à plus de six cents mètres de distance …

Il attendait son maître … il écoutait les bruits … Il était attentif …

Parce qu’il aimait son maître … et que son maître l’aimait

Et ce qui est vrai pour les chiens doit être aussi vrai pour les brebis … et pour les humains !

Tout est une question d’amour

Et pour nous, une question d’amour entre nous et Jésus … Pour l’amour de Jésus envers nous, pas de problème … mais pour notre amour vis-à-vis de Jésus … ?

Est-ce que moi, tous les matins, quand je me réveille, je pense à Jésus ?

Qui m’appelle par mon nom, ce nom qu’il a gravé sur la paume de ses mains ?

« Même si [tu m’oubliais], moi, je ne t’oublierai pas. Car je t’ai gravée sur les paumes de mes mains » (Is 49,15-16).

Bien sûr, on n’entend pas nommément notre nom, mais on sait qu’il est là, si nous écoutons notre cœur … et c’est à nous de lui dire : « Bonjour Jésus. », et peut-être ajouter une prière, personnelle … ou écrite par quelqu’un d’autre … lui montrer qu’on l’attend … et qu’on est prêt à partir à sa suite … sur notre chemin de vie terrestre …

Mais pour pouvoir le suivre, il nous faut passer par la porte … cette porte dont Jésus dit qu’il est lui-même « la porte des brebis ».

Cela veut dire qu’il nous faut passer par cette porte, passer par Jésus, nous identifier à lui, faire nôtre sa Parole.

« Personne ne va vers le Père sans passer par moi. » (Jn 14,6).

Ce n’est pas chose aisée !

Et Jésus lui-même le savait bien : « Entrez par la porte étroite. Elle est grande, la porte, il est large, le chemin qui conduit à la perdition ; et ils sont nombreux, ceux qui s’y engagent. Mais elle est étroite, la porte, il est resserré, le chemin qui conduit à la vie ; et ils sont peu nombreux, ceux qui le trouvent. » (Mt 7,13-14).

C’est sûr qu’au cours de notre vie, il nous arrivera de nous tromper de porte … de prendre des portes larges, des chemins somptueux … qui nous amènent à la gloire, la reconnaissance des gens, à la richesse, au pouvoir … choses considérées comme normale dans notre société actuelle, et souvent encouragées … mais qui peuvent fortement nous éloigner de Dieu …

« Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur ; et celui qui veut être parmi vous le premier sera votre esclave. », à l’imitation de Jésus, le vrai berger, qui « n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. » (Mt 20,26-28).

Seigneur Jésus,

apprends-nous à t’écouter

et à vivre de ta Parole

tout au long de notre chemin

sur cette terre.

Fais-nous partager

ton amour pour tous

qui nous permettra

de prendre le bon chemin

en passant par la bonne porte :

toi-même.

 

Francis Cousin    

 

 

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Image dim Pâques A 4°




4ième Dimanche de Pâques (Jn 10, 1-10) – par le Diacre Jacques FOURNIER

 « Jésus, la Porte qui ouvre sur la Vie »

(Jean 10, 1-10)  

 

En ce temps-là, Jésus déclara : « Amen, amen, je vous le dis : celui qui entre dans l’enclos des brebis sans passer par la porte, mais qui escalade par un autre endroit, celui-là est un voleur et un bandit.
Celui qui entre par la porte, c’est le pasteur, le berger des brebis.
Le portier lui ouvre, et les brebis écoutent sa voix. Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir.
Quand il a poussé dehors toutes les siennes, il marche à leur tête, et les brebis le suivent, car elles connaissent sa voix.
Jamais elles ne suivront un étranger, mais elles s’enfuiront loin de lui, car elles ne connaissent pas la voix des étrangers. »
Jésus employa cette image pour s’adresser à eux, mais eux ne comprirent pas de quoi il leur parlait.
C’est pourquoi Jésus reprit la parole : « Amen, amen, je vous le dis : Moi, je suis la porte des brebis.
Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des bandits ; mais les brebis ne les ont pas écoutés.
Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra entrer ; il pourra sortir et trouver un pâturage.
Le voleur ne vient que pour voler, égorger, faire périr. Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance. »

          

            Jésus vient de s’adresser aux Pharisiens qui n’ont pas voulu reconnaître la guérison de l’aveugle-né (Jn 9). « Ce sont des aveugles qui guident des aveugles » (Mt 15,14)… Et Jésus ose les appeler ici « des voleurs et des bandits » ! On peut deviner sans peine leur rage, leur haine… En plus, il se présente lui-même comme étant la seule porte légitime qui donne accès aux brebis ! « Je suis la porte » dit-il, en reprenant cette forme grammaticale toute particulière employée pour « Je suis », dans le Livre de l’Exode, lorsque Dieu révèle son nom à Moïse : « Je suis celui qui est » (Ex 3,14). Pour qui se prend-il donc celui-là ?

            Et pourtant, c’est la vérité, en vrai Dieu et en vrai homme, il est bien la porte, l’unique porte par laquelle tous les hommes sont invités à passer pour entrer dans la Maison de Dieu : « Personne ne va vers le Père sans passer par moi » (Jn 14,6). St Paul le dira autrement : « Il n’y a qu’un seul médiateur entre Dieu et les hommes : un homme, le Christ Jésus, qui s’est donné en rançon pour sauver tous les hommes » (1Tm 2,5-6). Et on peut voir dans « le portier qui lui ouvre » une allusion au Père, sans qui le Fils n’est rien et ne peut rien (le Fils est le Serviteur du Père ; Jn 5,19-20), un Père qui de son côté fait tout pour son Fils (le Père est le Serviteur du Fils) : « Le Seigneur fait tout pour moi ! Seigneur éternel est ton amour ! N’arrête pas l’œuvre de tes mains » (Ps 138(137),8).

            Et derrière le thème de « la voix » de Jésus, le bon Pasteur, « les brebis écoutent sa voix, elles connaissent sa voix », dit-il ici, se cache la Troisième Personne de la Trinité, l’Esprit Saint, Serviteur du Père et du Fils. C’est Lui qui joint toujours, à sa façon à Lui, spirituellement, « sa voix » à celle de Jésus, ne cessant ainsi de lui rendre témoignage : « L’Esprit souffle où il veut et tu entends sa voix, mais tu ne sais pas ni d’où il vient, ni où il va. Ainsi en est-il de quiconque est né de l’Esprit » (Jn 3,8)… Lorsque nous écoutons de tout cœur la Parole de Jésus, « l’Esprit se joint à notre esprit pour attester » qu’il dit bien la vérité (Rm 8,16 : Jn 15,26 ; 1Jn 5,5-13). Et il le fait en nous communiquant « un je ne sais quoi » (Ste Thérèse de Lisieux) de sa vie, de sa paix, de sa joie (Jn 6,63 ; Ga 5,22.25), un « je ne sais quoi » qui a le goût de cette Plénitude que Dieu seul peut communiquer. Telle est « sa voix » paisible, silencieuse mais intense qui se joint à la Parole donnée par Jésus. « Tu as les Paroles de la vie éternelle » (Jn 6,68) lui a dit un jour St Pierre… Avec toi, je vis un « je ne sais quoi » incroyablement heureux que je n’ai vécu avec personne d’autre… DJF