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4ième Dimanche de l’Avent – par le Diacre Jacques FOURNIER (St Mt 1, 18-24)

« Joseph, ne crains pas de prendre

chez toi Marie, ton épouse »

(Mt 1,18-24).

 

 

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 1,18-24.

Voici comment fut engendré Jésus Christ : Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint.
Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret.
Comme il avait formé ce projet, voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ;
elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »
Tout cela est arrivé pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète :
‘Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel’, qui se traduit : « Dieu-avec-nous »
Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse…

 

Les parents de Marie s’appelaient, selon la tradition, Anne et Joachim. Comme c’était l’usage à l’époque, Marie, à l’âge de douze, treize ans, s’était fiancée à un homme très certainement plus âgé qu’elle, Joseph, « fils de David ». On l’appelait ainsi car il avait comme lointain parent le plus grand roi de l’histoire d’Israël, le roi David qui régna de 1010 à 970 environ av. JC… On peut supposer que Joseph était venu demander la main de Marie à ses parents, et tous avaient accepté… Une petite fête avait suivi, et depuis, tout le monde appelait Marie « l’épouse » de Joseph, même si la grande cérémonie du mariage n’avait pas encore eu lieu. En général, elle se déroulait un an après ! Pendant tout ce temps, la jeune fiancée demeurait chez ses parents, et ce n’est qu’au jour de son mariage que son mari l’emportait dans la maison qu’il avait construite pour eux…

            Et voilà que Joseph découvre que Marie est enceinte avant qu’ils aient habité ensemble. L’a-t-il appris de Marie ? Très certainement… A-t-il douté de son intégrité ?  Ou a-t-il décidé de se retirer devant cette aventure que Dieu a commencée avec elle et qui le dépasse ? Le texte ne le dit pas, mais Joseph décide de la répudier en secret pour la protéger. En effet, une fiancée convaincue d’adultère devait être lapidée (Dt 22,20-21).

            Mais l’Ange du Seigneur lui apparaît en songe et le rassure : « L’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ». Or, « dans son âme comme dans son corps, le Christ exprime humainement les mœurs divines de la Trinité » (Catéchisme & 470). De fait, de toute éternité, « avant tous les siècles », le Fils « naît du Père ». « Engendré non pas créé », il se reçoit entièrement du Père en tout ce qu’il est. « Dieu est Esprit » (Jn 4,24) ? Le Père est Esprit, et il ne cesse de se donner à lui tout entier, de Lui donner tout ce qu’Il Est. Le Fils est ainsi « Dieu né de Dieu, Lumière née de la Lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu. » Il se reçoit du Père en Fils « de même nature que le Père » (Crédo) par le Don de l’Esprit. Cette logique se poursuit jusques dans l’Incarnation où le Fils va encore recevoir du Père sa nature humaine, par ce même Don de l’Esprit, avec la collaboration active et pleinement consentante de la Vierge Marie.

            Joseph aura à jouer tout son rôle de « père adoptif », nommant lui-même cet enfant du nom de Jésus, ce qui veut dire en hébreu « Dieu sauve ». Or, du point de vue du Fils, Dieu, c’est le Père. C’est Lui qui, avec et par son Fils, accomplira ses œuvres. Et quelles seront-elles ? « Sauver son peuple de ses péchés ». Et quel est « son peuple » ? L’humanité tout entière, qui n’a qu’un seul Père du Ciel et un seul Sauveur : Jésus, le Christ (Jn 4,42).

                                                                                                                                              DJF

 




3ième Dimanche de l’Avent – par Francis COUSIN (Mt 11, 2-11)

« Allez annoncer à Jean

ce que vous entendez et voyez. »

Noël n’est pas encore arrivé dans notre cycle liturgique que l’évangile nous parle d’un épisode qui aura lieu plus de trente ans après … !

Mais c’est pour nous rappeler la prophétie d’Isaïe annonçant la venue de Dieu, du Messie : « Il vient lui-même et va vous sauver. » et déclinant tout ce qui arrivera à ce moment-là : « Alors se dessilleront les yeux des aveugles, et s’ouvriront les oreilles des sourds. Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la bouche du muet criera de joie. » (1° lecture).

Jean-Baptiste a été arrêté par Hérode et enfermé dans la forteresse de Machéronte. Il n’a pas le moral, … Il croyait peut-être que Jésus allait « restaurer la royauté en Israël » de manière ferme, en s’opposant aux Romains, avec une bande armée, comme les Zélotes … qu’il allait utiliser la puissance de l’Esprit qu’il avait vu se poser sur lui lors du baptême de Jésus (cf Jn 1,29-33) pour prendre le pouvoir, …

Mais Jésus ne fait pas cela !

            Il se pose des questions … Doute-t-il de Jésus ? … Ce serait étonnant …

À moins que ce ne soient ses disciples qui doutent et lui disent : « Ce Jésus que tu as annoncé comme le Messie, il te laisse en prison et ne fait rien pour toi ! Tu es vraiment sûr que c’est le Messie ? ».

Alors Jean-Baptiste envoie quelques-uns de ses disciples vers Jésus, comme cela, ils auront directement la réponse de Jésus.

Le doute … sur Jésus, sur Dieu, … il existe encore aujourd’hui … c’est d’ailleurs l’une des armes favorites du Démon qui l’insinue en nous … « Tu crois cela ! … T’es vraiment sûr ! … Mais ce ne sont que des histoires … Tu as des preuves ? … ». Quand tu entends cela dans ta tête, Tu n’as qu’une solution : dire « Tais-toi Satan. Laisse-moi tranquille, va-t-en ! ».

« Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? »

Jésus ne répond pas à la question, mais dit, un peu comme il avait répondu à André et son compagnon au bord du Jourdain lors du baptême par Jean-Baptiste « Venez et vous verrez. » (Jn 1,39) : « Allez annoncer à Jean ce que vous entendez et voyez. », et il ajoute : « Les aveugles retrouvent la vue, et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, et les sourds entendent, les morts ressuscitent, et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle. », ce qui est en partie la confirmation de la prophétie d’Isaïe, avec en plus deux autres affirmations : « les morts ressuscitent. » ce qui est une prérogative de Dieu ou de ses envoyés, et « les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle ».

La Bonne Nouvelle du salut est annoncée à tous, bien entendu, mais ce sont les pauvres, surtout de cœur, les faibles, les opprimés, les malades, les veuves et les orphelins, qui ont toujours été défendus par Dieu, qui reçoivent cette Bonne Nouvelle.

Et cette phrase est suffisante pour que Jean-Baptiste et ses disciples croient que Jésus est bien le Messie attendu.

Et Jésus continue son discours pour ceux qui étaient là à l’écouter : « Qu’êtes-vous allés regarder au désert ? un roseau agité par le vent ? Alors, qu’êtes-vous donc allés voir ? un homme habillé de façon raffinée ? »

Non, assurément ! On ne fait pas plusieurs jours de marche pour cela !

« Alors, qu’êtes-vous allés voir ? un prophète ? Oui, je vous le dis, et bien plus qu’un prophète. », … celui qui prépare les cœurs à la venue de Jésus, à Noël … et après …

Parce que son appel à la conversion … est encore valable aujourd’hui : et c’est le même que celui de Jésus, le même que celui inspiré à Ézéchiel, qui a donné ce refrain : « changez vos cœurs ! croyez à la Bonne Nouvelle !, changez de vie ! Croyez que Dieu vous aime ! », et qu’il nous a aimés le premier ! (1Jn 4,19)

« L’amour a fait les premiers pas » … mais c’est à nous de faire les suivants

Seigneur Jésus,

nous sommes bien souvent

trop empêtrés dans notre vie quotidienne,

et nous oublions que tu nous aimes,

et que tu nous demandes

d’aimer les autres comme toi !

Aide-nous à penser aux autres,

aux petits, aux pauvres, aux malades,

à ceux qui ont faim et soif de Toi !

Que nous soyons missionnaires

de ta Bonne Nouvelle !

Francis Cousin 

 

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3ième Dimanche de l’Avent – Homélie du Père Louis DATTIN (Mt 11, 2-11)

Vigilance

 Mt 11, 2-11

Nous avons quitté dimanche dernier, un Jean-Baptiste triomphant, entouré d’une foule qu’il baptisait, lui adressant un message de conversion et qui lui demandait : « “Que devons-nous faire” ? » Bref, c’était le succès.  On l’écoutait comme un grand prophète. Aujourd’hui, nous retrouvons un Jean-Baptiste, seul, en prison, parce qu’il avait osé critiquer la situation conjugale d’Hérode.  Fini le prestige, finies les prédications. Au fond de son cachot, il médite : ce Messie qu’il a annoncé comme le Tout-Puissant, déjà prêt à abattre les arbres stériles, à mettre la paille au feu, ce Messie à la force de frappe caractéristique ne correspond pas du tout à la manière de Jésus !

Jésus ne juge pas sévèrement : loin de condamner le pécheur à des supplices éternels, il pardonne les pécheurs. Il va de village en village, ouvrant les bras à toutes les détresses. Il guérit les malades, lépreux, aveugles, muets, … Il pardonne ses péchés au paralytique qu’il guérit. Il appelle Matthieu, oui, Matthieu, le publicain, le pécheur public, comme disciple. Il va manger à la table des pécheurs.

 Non, ce n’est pas un juge redoutable : il se présente plutôt comme un serviteur discret. « Il ne brise pas le roseau froissé et n’éteint pas la mèche qui fume encore ».

L’un, Jean-Baptiste, parle de moisson, de jugement, de la hache au pied de l’arbre ; l’autre parle des semailles.  La prédication de Jean : c’était un cyclone, une irruption sauvage d’un vent de tempête ou le feu d’un incendie et Jésus, lui, répond par la miséricorde, l’accueil des pécheurs, le service des malheureux.

Pauvre Jean-Baptiste : il est plongé dans un abîme de réflexion ; il est plus qu’étonné, scandalisé. Le Messie triomphant, dévastateur des ennemis, justicier et redresseur de torts, ne se présente que sous l’apparence d’un Serviteur, humble et souffrant.   Jean-Baptiste est dérouté : aussi envoie-t-il une délégation de disciples poser la question qui lui brûle les lèvres : « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? »

Autant la question de Jean est claire et précise, autant celle de Jésus est ambiguë : « Allez rapporter à Jean : ce que vous voyez et entendez : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres ».

En fait, Jésus renvoie Jean, aux annonces prophétiques du prophète Isaïe : la 1e lecture de notre liturgie.  Au lieu du juge redoutable qu’il annonçait, il lui faut accueillir, en Jésus, une nouvelle révélation de Dieu : un Dieu amour, un Dieu père, non pas puissant dans sa vengeance mais manifestant sa tendresse et son pardon : « Heureux, conclut Jésus, celui qui ne tombera pas à cause de moi ».

Et nous, frères et sœurs, quelle idée nous faisons-nous de Dieu ? Un justicier abattant les arbres, brûlant la paille, triomphateur, délivrant Israël de tous ses ennemis ?
Et, à sa suite, une Église triomphante, elle aussi régentant le monde des hommes comme une haute cour de justice résidant à Rome, à la place des empereurs romains ? Déception !  Jésus est décevant ! Oui, il faut se l’avouer. Dieu nous déçoit souvent ! Il n’est pas comme nous l’imaginions ! Il ne répond pas à nos attentes ni à nos désirs.  Nous continuons, comme Jean-Baptiste à désirer que Dieu exauce  » nos  » volontés et ressemble à l’image que nous nous faisons de lui.

Pourquoi, dites-moi, Dieu laisse-t-il son précurseur en prison ? Pourquoi Dieu ne défend-il pas ses amis, ceux qui travaillent pour lui ? Pourquoi Dieu ne libère-t-il pas les prisonniers qui sont injustement emprisonnés ? Pourquoi Dieu semble-t-il toujours vaincu par ses ennemis ? Pourquoi ce silence de Dieu quand hurlent les loups ? Pourquoi Dieu, te taire quand tant d’hommes t’accusent ? Pourquoi tant de malheurs et tant de mal dans cette île où 80% des habitants sont des baptisés ? Es-tu vraiment celui que nous attendons ?

 

 « Devons-nous te faire confiance ou devons-nous en attendre un autre ? »  Crise de la foi : Dieu est décevant ! Et à nous qui cherchons Dieu et sa présence, même au milieu de nos situations décevantes ou désespérantes, Jésus répond encore aujourd’hui : « Les aveugles voient, les boiteux marchent ».

Le salut du monde avance chaque fois que le mal recule quelque part. Dieu est à l’œuvre dans notre monde chaque fois que des gestes de bonté et de justice sont faits envers les souffrants, les défavorisés, les pauvres.  Le vrai Dieu, celui de Jésus-Christ, ne se manifeste pas par des gestes justiciers ou triomphants mais par des gestes de sauveur et ceci nous renvoie à nous-mêmes.

« Toi, qui accuses Dieu, toi, que fais-tu dans le monde pour aider ceux qui souffrent, ceux qui sont écrasés, pour améliorer le sort de tes frères ? »

Le véritable signe que Dieu est là, que son règne a commencé, c’est quand il y a de l’amour.  Nous ne devons pas en attendre un autre. « Je ne suis pas venu pour juger le monde mais pour le sauver ».

Eglise d’aujourd’hui, es-tu la communauté d’amour que nous attendions ? Ou devons-nous en attendre une autre ? Donnons-nous, pour ceux qui nous voient vivre, les  » signes  » de Jésus : accueillir, aider, soulager, dire la Bonne Nouvelle ? N’attendons-nous pas parfois, un autre Dieu qui fasse marcher le monde à notre place et dans le sens que nous voulons ? Un Dieu qui, tout de suite, récompense les bons que nous sommes et punisse les méchants !

  • La preuve que Jésus   est bien celui que l’on attendait n’est pas dans les signes terrifiants d’une force colossale qui nous clouerait au sol.

  • La   véritable preuve, c’est que  ces gens les plus  simples, les « laissés pour compte » de la société : ouvrent leurs yeux, débouchent leurs oreilles de sourds, soulèvent les couvercles des tombeaux où ils étaient emmurés et entendent la Bonne Nouvelle de l’amour de Dieu.  Et si le monde nous envoyait, à nous, une délégation pour nous demander :

« Etes-vous les témoins de l’Evangile de Jésus-Christ ou devons-nous en attendre d’autres ? » Pourrions-nous répondre : « Venez et voyez » ? Regardez l’abbé Pierre, regardez Mère Theresa, sœur Emmanuelle, Jean Vanier, Raoul Follereau Bois d’Olives et le père Favron, le Secours catholique, Emmaüs, les collectes pour Madagascar, les sociétés de St-Vincent-de-Paul.

Sommes-nous sûrs qu’ils ne verraient pas d’abord chez nous des « roseaux » agités par le vent des mots et des idées stériles ?

  • A Jean-Baptiste, Jésus ne répond pas par une démonstration savante : il montre. « Venez et voyez » la promesse faite par Dieu est en train de se réaliser.

Jésus ne se définit pas en mots, mais en actes d’attention à ce qui fait le tourment des hommes, en signes de vie.  Le Royaume de Dieu n’est pas ce que l’on croit.  Et c’est d’ailleurs pour cela que les juifs n’ont pas accepté Jésus et que beaucoup encore ne l’acceptent pas : ils auraient voulu un roi, à la manière d’un empereur romain qui aurait tout mis sous ses pieds, alors que lui, le Messie, il s’est mis aux pieds des autres.

La vraie grandeur du vrai royaume est la petitesse, l’effacement et Jésus ne se présente pas comme un juge redoutable, mais comme le serviteur qui s’engage avec les plus pauvres des hommes et qui compatit.  Nous avons toujours à accueillir un Jésus autre que celui que nous avons souhaité rencontrer : jamais le même, toujours nouveau sans cesse à redécouvrir.

Qui, à Noël, aurait pu reconnaitre, dans cette étable, la naissance de celui qui devait sauver le monde ? Il a fallu que les anges avertissent les bergers, que les mages soient alertés, Jérusalem averti par Hérode qui, du coup, fait massacrer tous les enfants de Bethléem.

Jésus, Dieu, n’est jamais celui que l’on croit. Il nous prend presque toujours à contre-pied et à la croix, les scribes que Jésus était en train de sauver, se moquaient en disant :

« Il en a sauvé d’autres qu’il se sauve lui-même ».

Frères et sœurs, qu’il n’y ait aucun malentendu : Dieu et Jésus nous surprendront toujours, que ce soit à Noël ou le Vendredi Saint, mais surtout à Pâques.  AMEN




3ième Dimanche de l’Avent – par le Diacre Jacques FOURNIER (Mt 11, 2-11)

« Es-tu celui qui doit venir ? »

Mt 11,2-11

 

En ce temps-là, Jean le Baptiste entendit parler, dans sa prison, des œuvres réalisées par le Christ. Il lui envoya ses disciples et, par eux,
lui demanda : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? »
Jésus leur répondit : « Allez annoncer à Jean ce que vous entendez et voyez :
Les aveugles retrouvent la vue, et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, et les sourds entendent, les morts ressuscitent, et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle.
Heureux celui pour qui je ne suis pas une occasion de chute ! »
Tandis que les envoyés de Jean s’en allaient, Jésus se mit à dire aux foules à propos de Jean : « Qu’êtes-vous allés regarder au désert ? un roseau agité par le vent ?
Alors, qu’êtes-vous donc allés voir ? un homme habillé de façon raffinée ? Mais ceux qui portent de tels vêtements vivent dans les palais des rois.
Alors, qu’êtes-vous allés voir ? un prophète ? Oui, je vous le dis, et bien plus qu’un prophète.
C’est de lui qu’il est écrit : ‘Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour préparer le chemin devant toi.’
Amen, je vous le dis : Parmi ceux qui sont nés d’une femme, personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste ; et cependant le plus petit dans le royaume des Cieux est plus grand que lui. »

 

Jean Baptiste était très différent de Jésus. « Il avait son vêtement fait de poils de chameau et un pagne de peau autour des reins » (Mt 3,4), comme le prophète Elie (2R 1,8). Jésus, Lui, avait un vêtement courant pour son époque, « une tunique sans couture, tissée d’une pièce à partir du haut » (Jn 19,23), et un manteau, avec des franges « dont la vue vous rappellera tous les commandements de Dieu » (Nb 15,37-39). Jésus se conformait donc à l’usage commun, même s’il dénonçait les abus de ceux qui, pour se faire remarquer, se font « des franges bien longues  » (Mt 23,5). Jean-Baptiste mangeait « des sauterelles et du miel sauvage » (Mt 3,4). Jésus, Lui, s’asseyait tout simplement là où il était invité et il mangeait bien à tel point que certains le traitaient de « glouton et d’ivrogne » (Mt 11,19). Jean‑Baptiste avait un discours quelque peu terrifiant, traitant ses auditeurs « d’engeance de vipères » et annonçant la venue de « la Colère prochaine » : « Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres : tout arbre donc qui ne produit pas de bon fruit va être coupé et jeté au feu » (Mt 3,8-10). Jésus, Lui, se présentait comme le Bon Pasteur, nommant ses adversaires « ses amis et ses voisins » (Lc 15,1-7). Et pour ce qui est de l’arbre qui ne produit pas de fruit, au Maître qui désirerait le couper parce qu’il use la terre pour rien, il répond : « Laisse-le cette année encore, le temps que je creuse tout autour et que je mette du fumier. Peut-être donnera-t-il des fruits à l’avenir… Sinon, tu le couperas » (Lc 13,6-9).

            On comprend que Jean-Baptiste, dans l’obscurité de son cachot, puisse être envahi par le doute : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? » Et Jésus cite le prophète Isaïe, ce même prophète avec lequel Jean-Baptiste s’était présenté autrefois comme étant celui qui « prépare les chemins du Seigneur » (Is 40,1-5). Non, il ne se trompe pas : « les aveugles qui voient » (Is 35,5-6) témoignent que « le Père nous arrache » avec son Fils et par Lui « à l’empire des ténèbres » et nous offre en surabondance « le pardon des péchés » (Col 1,11-14). Le pécheur blessé au plus profond de son être, si souvent « boiteux » dans son quotidien, se lève par la Puissance de l’Esprit et se met à marcher au Chemin de la Vie. L’oreille des « sourds » s’ouvre au murmure de la brise légère de ce même Esprit qui vient faire toutes choses nouvelles… La lèpre du péché est vaincue, la Bonne Nouvelle du « Père des Miséricordes » est annoncée aux pauvres de cœur qui acceptent de faire la vérité dans leur vie (2Co 1,3 ; Jn 3,21)… Les Écritures s’accomplissent : le Messie met en œuvre la victoire de Dieu sur le mal…

                                                                                                                      DJF




2ième Dimanche de l’Avent – par Francis COUSIN (Mt 3, 1-12)

Lecture du livre du prophète Isaïe : 11,1-10

 

       « Un rameau sortira de la souche de Jessé. »

Souvent, quand on prend les lectures du dimanche, on s’intéresse en priorité à la lecture de l’évangile, à ce qui s’est passé après la naissance de Jésus … à la Parole de Jésus … dans le nouveau testament …

Fort bien !

Et il ne faut pas s’en priver !

Mais le nouveau testament n’est nouveau que parce qu’il y en avait un autre avant, celui qu’on appelle ’’l’ancien testament’’ ou le ’’premier testament’’, et que les deux sont liés … et on s’en rend bien compte en cette période de l’avent, charnière entre les deux.

Le texte d’Isaïe de ce jour est d’une très grande beauté, de par les images qu’il propose, mais aussi par ce qui est sous-jacent à ces images …

« Un rameau sortira de la souche de Jessé, père de David, un rejeton jaillira de ses racines. ». Et cela nous parle particulièrement en ce moment où, après les premières pluies apparues après tant de mois de sécheresse, sortent dans nos jardins des pieds, bien frêles encore, de tomates, d’ambrosades, de bissap ou de palmistes … Pieds minuscules, pieds fragiles … mais appelés à grandir si on prend soin d’eux

Prendre soin des plus petits … des pauvres … leur permettre de grandir … c’est déjà l’annonce du programme de Jésus … lui qui est issu d’un rejeton, d’un petit rameau de la souche de Jessé …

« Sur lui reposera l’esprit du Seigneur. », avec ses sept dons …

« Il ne jugera pas sur l’apparence. » : pensez à la veuve aux deux piécettes … (Mc 12,43)

« Il ne se prononcera pas sur des rumeurs. » : pensez à la femme infidèle… (Jn 8,3+)

« Il jugera les petits avec justice ; avec droiture, il se prononcera en faveur des humbles du pays. » : C’est toute l’action de Jésus …

« Du bâton de sa parole, il frappera le pays ». Quelle belle image ! la force de la Parole qui est comme un bâton qui assomme ceux qui l’entendent. Certaines paroles de Jésus ne nous font-elles pas, parfois, le même effet … Paroles qui nous poussent dans nos retranchements les plus profonds … et qui font mal à entendre …

« Du souffle de ses lèvres, il fera mourir le méchant. ». Le souffle des lèvres, ce n’est pas un souffle puissant, mais un souffle qu’on ne perçoit pas généralement … et pourtant … quelle force en lui ! Oh Jésus n’a jamais fait mourir personne, fut-il méchant ! Mais sa Parole a fait mourir en lui ce qu’il y avait de méchant … si tant est qu’il ait compris le sens des Paroles ! Combien de rédemption à l’écoute de ses Paroles … ?

Et en cette période de l’avent, c’est bien de rédemption dont il s’agit … pour chacun de nous … de conversions … de retournements … pour nous tourner vers Jésus, vers Dieu …

Certains parlent de métanoïa … de repentance …

C’est curieux, quand même !

Avoir autant de mots différents pour dire un comportement semblable … et qu’on ait autant de mal à le mettre en pratique

Nous qui sommes des humains, avec une intelligence que Dieu nous a donnée, comment se fait-il que nous n’arrivions pas à faire ce qu’Isaïe dit qu’il arrivera aux animaux … se supporter ensemble, différents, le fort avec le faible, l’omnivore avec le carnivore …

On ne parle que trois fois de personnes humaines : « un petit garçon les conduira … Le nourrisson s’amusera sur le nid du cobra ; sur le trou de la vipère, l’enfant étendra la main. ».

Et à chaque fois, ce sont des petits, des faibles, des pauvres : petit garçon, nourrisson, enfant !

On pense tout-de-suite à la parole de Jésus : « Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. Mais celui qui se fera petit comme cet enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des Cieux. » (Mt 18,3-4).

Changeons nos attitudes, changeons nos cœurs … c’est le seul moyen d’entrer dans le Royaume des cieux … et de vivre heureux sur terre …

Seigneur Jésus,

On ne peut pas comprendre les prophètes

si on ne connaît pas ton Évangile,

Et on ne peut pas bien comprendre ton Évangile

si on ne connaît pas les prophètes.

Ancien et nouveau testament

s’expliquent l’un l’autre.

 Fais que nous fassions l’effort

de les connaître tous deux.

Francis Cousin

    

 

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2ième Dimanche de l’Avent – par le Diacre Jacques FOURNIER (Mt 3, 1-12)

« Repentez-vous ! »

(Mt 3,1-12)

 

En ces jours-là, paraît Jean le Baptiste, qui proclame dans le désert de Judée :
« Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche. »
Jean est celui que désignait la parole prononcée par le prophète Isaïe : ‘Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers.’
Lui, Jean, portait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins ; il avait pour nourriture des sauterelles et du miel sauvage.
Alors Jérusalem, toute la Judée et toute la région du Jourdain se rendaient auprès de lui,
et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain en reconnaissant leurs péchés.
Voyant beaucoup de pharisiens et de sadducéens se présenter à son baptême, il leur dit : « Engeance de vipères ! Qui vous a appris à fuir la colère qui vient ?
Produisez donc un fruit digne de la conversion.
N’allez pas dire en vous-mêmes : “Nous avons Abraham pour père” ; car, je vous le dis : des pierres que voici, Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham.
Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres : tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu.
Moi, je vous baptise dans l’eau, en vue de la conversion. Mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu.
Il tient dans sa main la pelle à vanner, il va nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera son grain dans le grenier ; quant à la paille, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. »

 

                      La première parole de Jean-Baptiste est identique à celle que Jésus dira au tout début de son ministère : « Repentez-vous, car le Royaume des Cieux est tout proche » (Mt 4,17).

            Le verbe grec employé ici, « métanoéô », signifie littéralement « connaître après », « prendre conscience de »… Et cette prise de conscience est la conséquence directe du fait que « le Royaume des Cieux est tout proche », ce qui est vrai depuis la création du monde. L’Ancien Testament l’affirme, en effet, dès le neuvième chapitre de la Genèse en présentant Dieu comme vivant en « Alliance éternelle avec toute chair » (Gn 9,8-17).

            Or, avec Jésus et par Jésus, le Fils, il nous est donné de pouvoir prendre conscience que « Dieu Est Amour » (1Jn 4,8.16), ce qui se traduit dans la relation éternelle Père – Fils par ce fondement exprimé par St Jean : « Le Père aime le Fils et il a tout donné, il donne tout en sa main » (Jn 3,35), tout ce qu’il a (Jn 16,15 ; 17,10), tout ce qu’Il Est. Et c’est par ce Don total de Lui-même que le Père engendre éternellement le Fils en « Dieu né de Dieu, Lumière née de la Lumière » (Crédo). Nous découvrons ainsi, avec le Fils, le propre de l’Amour : être Don total et gratuit de Lui-même pour la seule vie de l’autre, pour son seul bien… Ainsi, de toute éternité, le Père dit au Fils : « Tu comptes beaucoup à mes yeux, tu as du prix et je t’aime » (Is 43,4). Et puisque je t’aime, je me donne totalement à toi, gratuitement, pour ton seul bien, pour la Plénitude de ta vie, pour ta joie… Tel est le fruit concret de l’Amour du Père que le Fils accueille de toute éternité, un Don qui l’engendre en Fils, qui lui donne d’Être ce qu’Il Est, et Il Est Dieu, « exultant de joie dans l’Esprit Saint », et ne cessant de dire « Je te bénis Père » pour ce que Tu Es, pour ton Amour (Lc 10,21)…

            Or St Jean nous dit aussi « Dieu Est Lumière » (1Jn 1,5). L’Amour étant Don gratuit de Lui-même, Dieu est donc, depuis le commencement du monde, « la Lumière véritable qui éclaire tout homme » (Jn 1,9)… Grâce à elle, l’homme de bonne volonté peut « prendre conscience » du mal qui habite sa vie, de son cœur qui n’est pas totalement tourné vers son Créateur et Père. Et si tel est le cas, il ne peut pas bien sûr accueillir pleinement ce Don qui ne cesse de jaillir de l’Amour, il ne peut pas être pleinement heureux car nous avons tous été créés pour trouver le vrai bonheur en nous laissant combler par ce Don de l’Amour. « Le Père Lui-même vous aime »… « Si tu savais le Don de Dieu » (Jn 16,27 ; 4,10)…

            Alors, « repentez-vous », détournez-vous du mal, tournez-vous vers votre Dieu et Père, car il n’a qu’une seule Parole à nous dire : « Je t’ai créé gratuitement, par Amour. Je ne désire et ne poursuis que ton bien. Et tu le trouveras si tu acceptes de te détourner du mal et donc, au même moment, de te tourner vers moi de tout cœur pour te laisser combler par l’Amour, par le Don gratuit de l’Amour, par le Don de l’Esprit Saint. Telle est toute la mission de Jésus exprimée ici par Jean Baptiste : « Il vous baptisera dans l’Esprit Saint et le Feu » (Mt 3,11)…                                                                                DJF




2ième Dimanche de l’Avent – Homélie du Père Louis DATTIN (Mt 3, 1-12)

Préparez-vous

Mt 3,1-12

« Frères, tout ce que les livres Saints nous ont dit, est écrit pour nous instruire afin que nous possédions l’Espérance ».

Cette parole de Paul, entendue tout à l’heure, nous invite aujourd’hui à une écoute attentive de l’Ecriture. Or, les textes d’aujourd’hui sont bien rudes, celui de l’Evangile en particulier : « Convertissez-vous ! Convertissez-vous ! » Celui qui martèle cet ordre sans échappatoire est un homme austère qui se contente d’une nourriture frugale ; il donne libre cours à sa colère contre les juifs bien- pensants :

« Engeance de vipère », leur dit-il.

A Jean-Baptiste, tout de suite, pour nous justifier, nous disons : « Je n’y peux rien, c’est mon caractère, je suis comme ça ! ». C’est ainsi que nous nous disculpons du mal qu’il nous arrive de commettre.

Est-il vrai qu’on ne peut pas changer, qu’on ne peut pas se convertir ? Est-il vrai que chacun de nous est enfermé dans sa génétique, son passé, ses habitudes ? Si cela est vrai, alors où est la liberté de l’homme ? En tous cas, aujourd’hui, Jean-Baptiste, avec une violence inouïe, nous dit le contraire :

« Vous pouvez changer ! Vous pouvez vous améliorer ! Vous le devez ! Il le faut ! »

Il nous dit : « Dieu va faire irruption dans notre monde. C’est bientôt ! C’est proche ! », et cette arrivée de Seigneur exige une conversion urgente. Jean-Baptiste n’est pas tendre pour ceux qui voudraient considérer la venue du Messie comme une bonne petite fête bien tranquille ou insignifiante car c’est la « colère « , le  » jugement  » qui vient !

« Tout arbre qui ne produit pas de bons fruits (c’est nous, les arbres) sera jeté au feu et déjà la cognée est à la racine ! ».

Cette phrase décrit le moment précis où le bûcheron calcule son geste en posant sa hache à l’endroit où il va frapper … tant est grande la proximité du jugement et l’urgence de la conversion.

Une deuxième image vient renforcer cette nécessité de la conversion : Dieu vient pour faire un tri, pour séparer le blé de la balle : « Il tient une pelle à vanner dans la main et il va nettoyer son aire à battre le blé : il va séparer la balle qu’il va jeter au feu et mettre le blé dans son grenier ».

Ainsi, l’irruption de Dieu, c’est sérieux. Avec Jean-Baptiste, nous sommes loin des mièvreries de la crèche autour du « petit Jésus » et encore plus loin des cadeaux et des préparatifs gastronomiques qui envahissent les médias et les vitrines en ces jours qui précèdent Noël. Le « petit Jésus  » de la crèche, c’est quelqu’un ! Quelqu’un avec qui il va falloir compter ! Quelqu’un devant qui, il faudra prendre parti.

Quand le vanneur prend sa pelle pour trier le bon grain de la paille, c’est bien sûr une bonne nouvelle pour le blé qui va être nettoyé, purifié mais c’est une catastrophe pour la paille qui va être brûlée au feu ! Sommes-nous capables d’entendre ces paroles ?

 Nous voilà bien loin de la gentillesse superficielle d’une fête de Noël édulcorée ! Parmi les juifs qui allaient voir Jean-Baptiste, il semble qu’il y ait eu deux types de fidèles :

 –  les uns, très ordinaires sans doute, venaient confesser leurs péchés pour se préparer à la visite de celui que tout Israël attendait. On les devine, sortant de l’eau, résolus à porter du fruit, les fruits de leur vraie conversion.

–  les autres, pharisiens et sadducéens, viennent accomplir le rite avec un cœur encombré de leur fausse sécurité de « gens en règle « . Il n’y a rien de pire que des gens qui se croient  » en règle « . Puisqu’ils sont en règle, pourquoi changeraient-ils ? Pourquoi se convertiraient- ils puisqu’ils se croient déjà convertis ?! Ils peuvent donc se dispenser d’une demande personnelle de conversion.

Chacun de nous le sait très bien, il ne s’agit, pas seulement de quelques petites modifications dans mon style de vie, mais d’un changement radical. Il s’agit de passer des belles théories à la rude réalité de la pratique. Certains convertis ont avoué qu’il leur a fallu parfois des années pour passer de l’éclair de la vérité à l’engagement dans une vie vraiment nouvelle ! Et surtout, surtout ne nous excusons pas de ne pas nous convertir en pensant que nous ne sommes déjà pas si mal que ça ! Pourtant, lequel d’entre nous oserait dire qu’il n’a plus de progrès à faire ? Toujours, nous sommes en dessous de ce que le Christ attend de nous.

Aujourd’hui, Jean-Baptiste, comme un ouragan, nous crie que nous sommes capables d’aller plus loin, que nous avons tort d’être habitués, blasés, lassés.

« Allons ! Debout ! Avance ! Tu fais la révision de ton moteur, fais la révision de ta vie ! Repars à neuf ! Tu peux améliorer ta façon de vivre ! Renonce à ta médiocrité ! Deviens un bon arbre qui produit, pas simplement des feuilles mais de bons fruits » ; « Convertissez-vous ! Préparez le chemin du Seigneur ! Rendez droits ses sentiers car le Royaume de Dieu est proche ! »

  • Se convertir signifie se retourner, changer de mentalité ; ce qui suppose la transformation radicale de celui qui, renonçant aux sécurités antérieures et extérieures (l’orgueil, le pouvoir, le bien-être) se lance dans l’aventure de la foi. Il ne s’agit pas seulement de repeindre la chaloupe du bateau ni même de monter une voile supplémentaire, mais à ce bateau lui faire changer de cap!

  • Se convertir, c’est mettre totalement sa confiance dans un maitre dont les exigences n’ont pas d’autres justifications que l’amour qu’il nous porte. Au catéchuménat, la cellule d’église qui prépare les adultes au Baptême, j’ai entendu des mots très forts pour le dire : « Dieu est entré dans ma vie », me disait l’un d’eux ; et un autre, qu’on félicite de sa démarche, protestait : « Mais ce n’est qu’un commencement ! On n’est pas converti une fois pour toutes ! »

Je me demande parfois si certains, dans l’Eglise depuis leur berceau, ne se sont jamais convertis, une seule fois ? Et pire encore, s’ils se convertiront un jour ?… Il en est de notre foi au Christ comme des amours humaines : le jour du mariage, chacun des époux s’engage avec ferveur dans une vie nouvelle. Il est résolu à se confier totalement à l’autre tandis que l’autre se confiera totalement à lui.

Or, tous les vieux époux vous le diront, le tissu conjugal doit être remaillé au gré des saisons pour garder sa solidité. Le tissu de notre vie chrétienne, lui aussi, doit être remaillé à chaque saison.

Attention, à l’approche de Noël, ne nous contentons pas de bonnes intentions sinon nous aurons raté le Noël de cette année. Avant de parler, il faut poser des actes. Jean-Baptiste, lui a changé son style de vie ; il part au désert, il s’habille et mange de façon frugale : poils de chameau, miel sauvage, sauterelles frites.
Après quoi, il peut parler, et nous, prédicateurs d’homélies, catéchistes, chargés du message de Dieu, parents soucieux de l’éducation de leurs enfants, militants engagés dans la réforme de la société, n’est-il pas fréquent que nous nous contentions de beaux discours qui interpellent les autres, alors que nous n’avons pas, nous-mêmes, produit des fruits de conversion ? Où en sommes-nous en ce deuxième dimanche de l’Avent ? Quels fruits avons-nous porté ces derniers jours ?

Jésus veut demeurer chez nous : faisons-lui place !

En vérité, il nous accueille bien mieux que nous ne l’accueillons :

il nous convertit bien plus que nous ne nous convertissons.

Sachons, au moins, travailler avec lui !     AMEN




1er Dimanche de l’Avent – Père Rodolphe EMARD (St Mt 24, 37-44)

Homélie du premier dimanche de l’Avent / Année A

 

*Textes de référence : Rm 13, 11-14a ; Mt 24, 37-44

Ce dimanche, nous débutons une nouvelle année liturgique, l’année A, durant laquelle, nous entendrons davantage l’Évangile de Matthieu. Cette nouvelle année liturgique débute avec le temps dit de l’Avent.

Le Missel romain précise ce qu’est le temps de l’Avent : « Le temps de l’Avent a une double caractéristique : c’est à la fois un temps de préparation aux solennités de Noël où l’on commémore le premier avènement du Fils de Dieu parmi les hommes, et un temps où, par ce souvenir, les âmes sont tournées vers le second avènement du Christ à la fin des temps. Le temps de l’Avent se présente donc, pour ces deux raisons, comme un temps de prière et joyeuse attente » (voir n°39, Normes universelles de l’année liturgique).

L’essentiel nous est ici précisé pour saisir le vrai sens de l’Avent. Il nous prépare à célébrer la nativité du Fils de Dieu qui a pris chair de la Vierge Marie, par l’action de l’Esprit Saint. Nous pointons ici le mystère de l’incarnation de Dieu. L’Avent nous rappelle aussi que toute l’Église est dans l’attente de la venue du Christ dans la gloire. Le temps de l’Avent, nous devons enfin le vivre dans une attitude de prière et de joie.

Accueillir la venue du Christ, le Sauveur du monde, appelle à la conversion. L’extrait de la lettre de saint Paul aux Romains et celui de l’Évangile nous donnent des balises pour vivre pleinement ce temps de l’Avent.

Paul nous invite à « sortir de [notre] sommeil » car le « salut est « plus près de nous maintenant (…) La nuit est bientôt finie, le jour est tout proche. » Jésus est bien celui qui apporte le salut à toute l’humanité. Nous devons nous réveiller pour l’accueillir vraiment dans nos vies et désirer son salut pour nous.

 

Il y a un appel à sortir de nos routines, de nos habitudes parfois automatiques, surtout celles qui nous éloignent vraiment du chemin du Christ et de son Église. De quels « sommeils » devons-nous nous réveiller ? Chacun est interrogé personnellement…

Saint Paul dresse également des attitudes à adopter :

  • Rejeter « les œuvres des ténèbres » et revêtir les « armes de la lumière ». La lutte contre le péché et contre le mal est ici évoqué : ceux que nous commettons et ceux des autres…

  • Se conduire honnêtement. L’honnêteté est la qualité d’une personne honnête, c’est-à-dire qui agit avec droiture et loyauté et de façon vertueuse. L’honnêteté nous rappelle aussi le sens du devoir et de la responsabilité. Nous avons tous manqué d’honnêteté dans des actes de nos vies. Nous n’avons pas toujours le sens moral dans l’entreprise de certaines situations. Le risque serait de nous habituer à nos malhonnêtetés.

Que ce temps de l’Avent nous donne vraiment de répondre à cet appel de Paul à se conduire honnêtement, « sans orgies ni beuveries, sans luxure ni débauches, sans rivalité ni jalousie ». Chacun sait en conscience sur quels points il a à travailler et à se convertir…

  • Paul nous invite enfin à revêtir le Christ. Il s’agit de nous laisser envelopper par le Christ, d’entrer dans une intimité profonde avec lui, lui consacrer du temps dans la prière et la méditation de la Parole de Dieu. Revêtir le Christ pour pouvoir porter un regard de bienveillance sur notre prochain et un regard d’espérance sur notre monde. Revêtir le Christ, c’est laisser ses sentiments et son amour nous animer afin de pouvoir porter ces regards.

Dans l’Évangile, Jésus évoque clairement sa venue dans la gloire. Il nous invite à deux attitudes : veiller et se tenir prêt. Veiller, car nous ne savons pas quel jour le Seigneur viendra. Ce jour, nul ne peut le prédire ou le calculer. Se tenir prêt, car ce sera au moment où nous ne le penserons pas que le Christ fera sa venue dans la gloire. Ce jour, nul ne peut le prévoir ou le déterminer.

L’Évangile invite à une vigilance profonde. Tout peut arriver à tout moment. Nous sommes appelés à être éveillés en discernant les signes de l’Esprit Saint à l’œuvre en ce monde, y compris lorsque nous sommes heurtés par les difficultés de la vie.

Jésus nous exhorte à veiller. La liturgie dominicale est l’expression de cette veille de l’Église : « Nous attendons ta venue dans la gloire », proclamons-nous dans l’anamnèse à chaque eucharistie. Ne négligeons pas l’Eucharistie durant ce temps de l’Avent.

Demandons au Seigneur que nous puissions tirer leçon des enseignements qui nous sont faits en ce dimanche. À tous et à chacun, bon temps de l’Avent et belle marche vers Noël.




1er Dimanche de l’Avent – par Claude WON FAH HIN (St Mt 24, 37-44)

Commentaire du samedi 26 et Dimanche 27 Novembre 2022

 

Isaïe 2,1–5 ; Romains 13,11–14 ; Matthieu 24,37–44

L’avènement du Fils de l’Homme, c’est le retour du Christ sur terre et dans toute sa gloire (Mt 24,30 : « On verra le Fils de l’homme venant sur les nuées du ciel avec puissance et grande gloire ». Ce fait à venir a une portée dès ici-bas et détermine le comportement du croyant, selon sa foi. Comme la date de sa venue est inconnue, (v.42 ) « vous ne savez pas quel Jour va venir le Maître », chacun vit sa vie de chrétien selon sa façon de voir les choses. Et Matthieu nous met en garde en comparant notre époque à celle du temps de Noé : « 37 Comme les jours de Noé, ainsi sera l’avènement du Fils de l’homme. 38 En ces jours qui précédèrent le déluge, on mangeait et on buvait, on prenait femme et mari, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche,  39 et les gens ne se doutèrent de rien jusqu’à l’arrivée du déluge, qui les emporta tous. Tel sera aussi l’avènement du Fils de l’homme ». Comme au temps de Noé, les gens, même chez les catholiques, vivent dans une grande insouciance, se disant que tout cela est encore loin, on ne connaît pas la date, alors on va profiter de la vie au plus vite, oubliant même que tout nous vient de Dieu. Se pose alors, pour les chrétiens, le problème de la vigilance tout en essayant de vivre du mieux que l’on peut, sans jamais oublier Dieu dans notre vie. Et c’est le combat de la vie du chrétien. En permanence, nous devons faire le choix de Dieu. Le Pape François nous rappelle dans « Gaudete et Exsultate » que « (§158) La vie chrétienne est un combat permanent. Il faut de la force et du courage pour résister aux tentations du diable et annoncer l’Évangile. Cette lutte est très belle, car elle nous permet de célébrer chaque fois le Seigneur vainqueur dans notre vie. (159) Il ne s’agit pas seulement d’un combat contre le monde et la mentalité mondaine qui nous trompe, nous abrutit et fait de nous des médiocres, dépourvus d’engagement et sans joie. Il ne se réduit pas non plus à une lutte contre notre propre fragilité et contre nos propres inclinations (chacun a la sienne : la paresse, la luxure, l’envie, la jalousie, entre autres). C’est aussi une lutte permanente contre le diable qui est le prince du mal. Jésus lui-même fête nos victoires. Il se réjouissait quand ses disciples arrivaient à progresser dans l’annonce de l’Évangile, en surmontant les obstacles du Malin, et il s’exclamait : « Je voyais Satan tomber du ciel comme l’éclair » (Lc 10, 18). (160) Nous n’admettrons pas l’existence du diable si nous nous évertuons à regarder la vie seulement avec des critères empiriques, c’est-à-dire basés sur notre seule expérience, et qui sont approximatifs, confus, imprécis, routiniers et sans le sens du surnaturel. Précisément, la conviction que ce pouvoir malin est parmi nous est ce qui nous permet de comprendre pourquoi le mal a parfois tant de force destructrice… De fait, quand Jésus nous a enseigné le Notre Père, il a demandé que nous terminions en demandant au Père de nous délivrer du Mal. Le terme utilisé ici ne se réfère pas au mal abstrait et sa traduction plus précise est « le Malin ». Il désigne un être personnel qui nous harcèle. Jésus nous a enseigné à demander tous les jours cette délivrance pour que son pouvoir ne nous domine pas. (161)…(Si) nous baissons la garde, (et vivons dans l’insouciance), il en profite pour détruire notre vie, nos familles et nos communautés, car il rôde « comme un lion rugissant cherchant qui dévorer » (1P 5, 8). (164) – Le chemin de la sainteté est une source de paix et de joie que nous offre l’Esprit, mais en même temps il demande que nous soyons avec « les lampes allumées » (Lc 12, 35) et que nous restions attentifs : « Gardez-vous de toute espèce de mal » (1Th 5, 22). « Veillez donc » (Mt 24, 42; Mc 13, 35). « Ne nous endormons pas» (1 Th 5, 6). Car ceux qui ont le sentiment qu’ils ne commettent pas de fautes graves contre la Loi de Dieu peuvent tomber dans une sorte d’étourdissement ou de torpeur. Comme ils ne trouvent rien de grave à se reprocher, ils ne perçoivent pas cette tiédeur (cette mollesse ou indifférence) qui peu à peu s’empare de leur vie spirituelle et ils finissent par se débiliter (par s’affaiblir) et se corrompre. (165) La corruption spirituelle est pire que la chute d’un pécheur, car il s’agit d’un aveuglement confortable et auto-suffisant où tout (ce qui est mal) finit par sembler licite, autorisé, toléré, permis (comme par exemple) : la tromperie, la calomnie, l’égoïsme et d’autres formes subtiles « de faire référence à soi-même », puisque « Satan lui-même se déguise en ange de lumière» (2Co il, 14)…Dans un épisode, Jésus nous met en garde contre cette tentation trompeuse qui nous fait glisser vers la corruption: il parle d’une personne libérée du démon qui, pensant que sa vie est (devenue) pure, finit par être possédée par sept autres esprits malins (Lc 11,24-26).

 

Il nous faut donc rester vigilant dès maintenant et ne pas attendre en fin de vie pour se dire qu’à ce moment-là, je vais tout regretter, et tout cela rentrera dans l’ordre. Saint Augustin nous dit : « Il ne vous servira de rien dans les derniers moments de votre vie de demander pénitence quand vous n’aurez plus ni le temps ni la force de faire pénitence. « Le repentir d’un malade est faible comme celui qui l’exprime…Celui d’entre vous qui veut trouver miséricorde devant Dieu, qu’il fasse pénitence dès maintenant, dans la force de l’âge, afin d’entrer aussi sain dans l’éternité ! » (Serm. 57, De Tempore) « Parce que vous vous êtes confessé, parce que vous avez reçu l’ab­solution, vous croyez pouvoir mourir en sécurité : et moi, je vous dis que je suis beaucoup moins sûr que vous de votre avenir !… Vous n’avez songé à vous repentir que lorsque vous ne pouviez plus pécher (puisque vous attendez d’être en fin de vie pour vous repentir) : c’est donc le péché qui vous délaisse, ce n’est pas vous qui l’avez rejeté. Tenez la chose certaine : votre salut reste incertain ! ». Cornelius a Lapide (Jésuite belge, théologien et bibliste de renom) : « On dira que tous reçoivent les Sacrements à la fin de leur vie. …Même parmi ceux qui les reçoivent, beaucoup les reçoivent mal et n ‘expient donc pas leurs péchés : beaucoup en effet souffrent d’une ignorance crasse en ce qui concerne les articles de foi qu’il faut connaître et auxquels il faut croire explicitement, clairement, ainsi qu’en ce qui concerne les Sacrements; ils ignorent en particulier qu’il faut le ferme propos de ne plus pécher pour être capable de recevoir l’abso­lution; ils ignorent qu’une résolution forte et constante de l’âme est requise, nécessaire,  pour que le ferme propos soit considéré comme absolu et efficace. D’autres savent ce qui est nécessaire pour le salut, mais ils vivent sans se soucier de leur salut personnel, entièrement occupés à amasser richesses et dignités, à construire des maisons, à aménager des jardins, des vignes, etc. de sorte qu’ils ne pensent que rarement ou jamais à Dieu, à la vie éternelle, à leur conscience, sauf au moment de Pâques ; encore ne le font-ils alors, que pour cette seule raison qu’ils sont obligés par un précepte de l’Eglise à se confesser et à communier (au moins une fois par an) ; aussi, (une fois) passées la Communion Pascale et la confession, retourne-t-on bientôt à ses passions, à ses habitudes perverses, à ses péchés, comme le font aussi beaucoup de ceux qui se sont confessés à l’article de la mort (au moment l’agonie) et qui, le danger écarté (et donc ayant un regain de bonne santé), retombent dans toutes leurs misères. Ce retour au mal montre bien qu’on ne s’était converti que par obligation ou par peur de la mort, mais qu’il n ‘y avait réellement rien de sérieux ni de profond. Saint Antoine Marie Claret (P.166) nous fait aussi la remarque : « quand on voit comment vivent les gens, quand on les voit en très grand nombre vivre de façon stable et habituelle en état de péché mortel, on peut dire qu’il ne se passe pas de jour sans qu’augmente le nombre de leurs fautes. Ils pêchent aussi facilement qu’on boit un verre d’eau, comme par jeu et pour rire. Ces malheureux vont, de leur propre mouvement, en enfer ». En ce 1er dimanche de l’Avent, chacun doit prendre la bonne résolution de changer de cap, direction le Christ toujours et partout.

L’Avent c’est le temps d’attente, pour tous les chrétiens, du retour du Christ glorifié. Mais nous dit Saint-Paul (2 Th 2,7) : « 3 Que personne ne vous séduise d’aucune manière. Il faut que vienne d’abord l’apostasie (= le reniement du Christ et de l’Eglise) et que se révèle l’Homme de l’impiété (= l’homme du péché), le Fils de la perdition, 4 celui qui se dresse et s’élève contre tout ce qu’on appelle Dieu ou qu’on adore, au point de s’asseoir en personne dans le temple (ou sanctuaire ) de Dieu. 8 Alors se révèlera l’Impie, que le Seigneur Jésus détruira du souffle de sa bouche et anéantira par l’éclat de sa venue. 9 Quant à la venue de l’Impie, marquée par l’activité de Satan, elle se manifestera par toutes sortes d’œuvres puissantes, de miracles, de prodiges trompeurs ( inutile, donc, de vous déplacer pour aller voir tout cela) 10 comme de toutes les tromperies du mal, à l’adresse de ceux qui sont voués à la perdition pour n’avoir pas accueilli l’amour de la vérité qui leur aurait valu d’être sauvés. 11 Voilà pourquoi Dieu leur envoie une influence qui les égare, qui les pousse à croire le mensonge, 12 en sorte que soient condamnés tous ceux qui auront refusé de croire la vérité et pris parti pour le mal ». Saint-Paul, dans le 2ème texte d’aujourd’hui nous le rappelle : « C’est l’heure désormais de vous arracher au sommeil;  le salut est maintenant plus près de nous… 12 La nuit est avancée. Le jour est arrivé. Laissons là les œuvres de ténèbres et revêtons les armes de lumière. 13 … conduisons-nous avec dignité : point de ripailles ni d’orgies, pas de luxure ni de débauche, pas de querelles ni de jalousies. 14 Mais revêtez-vous du Seigneur Jésus Christ et ne vous souciez pas de la chair pour en satisfaire les convoitises ». Si nous suivons un peu les actualités, nous voyons que les forces du mal agissent en France contre le catholicisme en particulier : Interdiction partielle de sonner les cloches à Angoulême; pas d’arbre de noël à Lyon, Bordeaux et probablement à Strasbourg où on peut vendre des crucifix « sous réserves » au Marché de Noël; déboulonnage de la statue de Saint Michel aux sables d’Olonne. Et je ne parle pas de toutes les lois sorties contre les valeurs chrétiennes : divorce, euthanasie, mariage pour tous, baptême républicain ( sans passer par l’Eglise), laïcité, le gender, destruction de la famille, interdiction d’instruire les enfants chez soi (2/10/2021), on ne dira plus « les fêtes de Noël, mais les fêtes de fin d’année » proposent certains etc… C’est pour cela qu’il faut être vigilants non seulement à titre individuel contre les péchés et nos faiblesses, mais aussi par rapport aux valeurs chrétiennes partout dans le monde. Mais rassurons-nous malgré tout car, l’homme ne pourra jamais détruire l’œuvre de Dieu. Dieu a planté des valeurs chrétiennes en nous, probablement comme un grain de sénevé ou comme la petite source de Siloé, qui fera son chemin quoi qu’il arrive. Gardons-notre foi en Jésus-Christ. Isaïe nous le rappelle: « la montagne de la maison de Yahvé sera établie en tête des montagnes et s’élèvera au-dessus des collines…Toutes les nations afflueront vers elle, 3 alors viendront des peuples nombreux. Dieu jugera entre les nations, il sera l’arbitre des peuples nombreux, on ne lèvera plus l’épée nation contre nation, on n’apprendra plus à faire la guerre. Présence de Dieu, présence de paix, aussi bien chez l’individu que dans les nations. « Tous sont appelés à se rendre à la montagne de la maison de Dieu », royaume de Dieu (Isaïe). Il nous faudra « veiller » parce que nous ne savons pas quand le maître va arriver. Veiller c’est renoncer au sommeil, c’est lutter contre la torpeur et la négligence. Le chrétien ne doit pas se laisser gagner par le sommeil et rester sur ses gardes pour rester avec le Seigneur à tout moment parce qu’il est « enfant de lumière ». Ce qui fait disparaître le péché, c’est encore l’enseignement du Christ : aimer Dieu et aimer son prochain, le tout dans la plus simple humilité. « La charité couvre une multitude de péchés » et nous ouvre les bras du Seigneur. En ce temps de l’Avent, tournons-nous vers le Christ, vers la préparation spirituelle de Noël car c’est toujours un moment important de fêter sa venue parmi les hommes, nous apportant toujours la paix, l’amour, la fraternité à un moment où la France va mal dans son intérieur même. Que Marie soit toujours avec nous pour nous aider à nous tourner constamment vers son Fils.




1er Dimanche de l’Avent – par Francis COUSIN (Mt 24, 37-44)

 

« Veillez … » 

À quoi ?

Nous sommes au début de l’Avent, au début d’une nouvelle année liturgique, dans une période de préparation à la fête de Noël … Alors veillez à faire la liste des cadeaux ou le menu de Noël … ?

Non !

Noël, l’avènement de Jésus sur terre s’est déjà passé il y a plus de deux mille ans …

Alors, veillez à quoi ? Veillez pour les autres avènements de Jésus … d’abord celui de notre propre mort … où nous pourrons peut-être le rencontrer … et surtout, le dernier, celui où nous serons sûrs de le rencontrer : celui du retour de Jésus sur terre pour le jugement final.

Avec un aspect particulier : il ne sera pas annoncé … pas d’ange Gabriel (ou un autre) … pas de maternité … il viendra à l’improviste, sans qu’on s’y attende …

Comme le déluge du temps de Noé …

Comme le voleur qui vient chez nous …

Et curieusement, ce n’est pas tellement la fin de temps qui nous préoccupe … mais le voleur … on installe chez soi des serrures renforcées, maintenant avec cinq points d’ancrage … pour pouvoir être remboursé par les assurances … certains installe même des systèmes d’alarme connectés au téléphone portable ou à une société spécialisée …

Mais notre mort …mais la fin des temps … C’est loin ! …

Ou du moins le pense-t-on …

« Veillez donc, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient. »

Un jour, des pharisiens avaient demandé à Jésus quand le Royaume de Dieu viendrait, et il avait dit : « le royaume de Dieu est au dedans de vous. » (Lc 17,21).

Le Royaume de Dieu n’est pas un territoire … sur terre ou une autre planète !

Le Royaume de Dieu est spirituel … et on peut, et même on doit en faire déjà parti … C’est un état d’esprit auquel nous pouvons participer dès maintenant.

On n’y pense pas souvent … ou du moins pas assez, tellement nous sommes préoccupés par les choses de la vie courante : la guerre en Ukraine … et toutes ses répercussions dans notre vie de tous les jours : le pouvoir d’achat, l’inflation, les pénuries de certains articles … mais aussi le réchauffement climatique, nos petits problèmes familiaux, de santé …

Et nous oublions l’essentiel … la relation à Dieu, sous toutes ses formes : dans la prière, mais aussi, et surtout, dans les actes : « Ainsi donc, la foi, si elle n’est pas mise en œuvre, est bel et bien morte … Vous voyez bien : l’homme devient juste par les œuvres, et non seulement par la foi. » (Jc 2,17.24).

C’est d’ailleurs par les œuvres, celles qu’on appelle les œuvres de miséricorde, que nous serons jugés, ainsi que Jésus nous le dit en parabole : « Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : “Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !” Alors les justes lui répondront : “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu… ? “ … Et le Roi leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.” » (Mt 25,34-37.40).

Mais Dieu nous laisse libres, comme toujours : « Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi. » (Ap 3,20). Comme toujours, l’amour de Dieu fait le premier pas.

Entendrons-nous cette voix du Seigneur ?

Lui ouvrirons-nous la porte de notre cœur ?

Profitons de ce temps de l’avent pour réfléchir et répondre à ces questions, … pour accueillir Dieu dans nos vies par l’intermédiaire des autres.

Seigneur Jésus,

Nous nous préparons à la joie de Noël,

quand tu es venu pour nous sortir

de la mort éternelle.

Aide-nous à écouter les Paroles

que tu nous as dites sur terre,

pour ne pas manquer

l’accès à la Vie Éternelle.

 

Francis Cousin 

    

 

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