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1er Dimanche de Carême (Mc 1, 12-15)- Homélie du Père Louis DATTIN

Les temps sont accomplis

Mc 1, 12-15

Jésus partit pour la Galilée proclamer la Bonne Nouvelle de Dieu, en disant : « Les temps sont accomplis », « Convertissez-vous ».

« Les temps sont accomplis » : essayons pendant quelques minutes, frères et sœurs, de réfléchir sur le temps, le temps que Dieu nous donne et qu’il va encore nous offrir pendant ce Carême, pour avoir le temps de nous changer, de nous convertir. L’Ecclésiaste nous rappelle qu’il y a un temps pour tout : un temps pour prier, un temps pour agir, un temps pour planter, un temps pour abattre, un temps pour bâtir, un temps pour détruire.

A quoi, frères et sœurs, allons-nous consacrer notre temps pendant ce Carême ? Serait-ce du temps utile ou du temps perdu ? En principe, nous sommes maîtres de notre temps. En réalité, nous savons bien que c’est le temps qui est notre maître et que nous essayons toute la journée de le maîtriser, sans pouvoir toujours y réussir. On a dit que notre monde, notre vie, était une valse à trois temps.

Tout d’abord:

1 – le temps biologique : celui de notre corps et de ses rythmes : la nuit, le jour, le sommeil, l’activité – l’enfance, l’adolescence, la vie adulte, la vieillesse.

2 – il y a aussi le temps mécanique : le découpage, fait par l’homme, de ce temps avec les ans, les mois, les jours, les heures, les minutes et le temps de nos horloges et de nos chronomètres.

3 – et il y a aussi le temps social : les mi-temps, les trois-huit, les vacances, les trimestres de la sécurité sociale, le temps de la retraite, le travail temporaire, les contrats à durée déterminée : CDI-CDD.

Si bien que notre temps est devenu extrêmement artificiel. C’est un évêque africain qui disait à ses fidèles : « Depuis que vous avez l’heure, vous n’avez plus le temps ». Nos rythmes profonds ont été refoulés par les occupations multiples qui nous sont imposées de l’extérieur, si bien que le temps, qui n’est qu’un « moyen« , un espace horaire pour réaliser telle ou telle œuvre, devient un « but » : nous cherchons à gagner du temps au lieu de veiller à bien le remplir et si par hasard, nous avons le temps, si nous avons du temps, nous avons peur et nous multiplions les activités pour soi-disant « occuper le temps » sans nous avouer que c’est pour « tuer le temps » dont nous ne savons plus quoi faire.

A notre époque, le temps a subi aussi trois modifications :

1 – Il est raccourci : on sait les nouvelles en quelques secondes, à la télé, à la radio. C’est du « direct » où le temps ne compte plus.

2 – Le temps est impatient : pour un journaliste comme pour un téléspectateur, il faut qu’il se passe toujours quelque chose sinon on a l’impression de n’être pas dans la vie.

3 – En outre, c’est un temps en miettes : le temps ne peut plus nous faire réagir à l’évènement que déjà un autre vient nous bousculer.

Alors, en face de ce temps, l’Evangile pourrait nous dire : « Arrêtez vos montres ». Le temps, c’est d’abord un « don de Dieu » que je peux gaspiller ou remplir de façon utile. Donnez un cahier à un enfant de trois ans et un autre à un savant : regardez la façon dont il va être employé.

Dans le 1er, je vais trouver des gribouillis, des taches, des tracés incompréhensibles ; dans l’autre, un texte admirable que l’on appellera « chef-d’œuvre ». Au départ, Dieu leur a donné le même cahier : quelle différence dans le résultat !

Le temps que Dieu me donne, cette heure qui va suivre, ce demain qu’il va m’offrir, ce mois suivant, l’année prochaine : que vais-je en faire ? Vais-je les gaspiller ou en faire le contenant d’un chef-d’œuvre? L’heure de Dieu, c’est une heure qui m’est offerte par Dieu pour aimer : vais-je remplir mon temps par de l’amour envers Dieu et envers les autres ? Lorsque Jésus dit dans cet Evangile « Les temps sont accomplis », « Convertissez-vous », c’est cela que Jésus veut nous dire : « Ne gaspillez pas ce temps que Dieu vous offre, il est limité ». Il a eu un commencement : la date de votre naissance, il aura une fin : la date de votre mort » et il vous sera demandé un jour : « Ces 20 ans, ces 50 ans, ces années que je t’ai données : qu’en as-tu fait ? Un grand sac vide avec quelques bricoles au fond ou bien, au contraire, un container rempli jusqu’au bord de tout ce que tu as fait ? »

Dans ton existence, as- tu travaillé à créer plus de justice, plus d’amour, plus de fraternité entre les hommes, plus de compréhension ? Jésus-Christ nous le rappelle : « Le règne de Dieu est tout proche ». Ce règne de Dieu qui est, qui était et qui vient pour les siècles des siècles c’est-à-dire où le temps ne s’écoule plus, ce temps qui n’est plus qu’un instant éternel. « Cette parole de l’Ecriture, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit. C’est déjà l’annonce d’un moment définitif où Jésus sur la Croix, ayant terminé sa mission pourra s’écrier : « Tout est accompli ». La victoire sur la mort est remportée.

« Les temps sont accomplis » ne veut pas dire « L’histoire est finie » « Il n’y a plus rien à vivre », cela veut dire au contraire « Ce temps que je vous donne maintenant, profitez-en, utilisez-le, jour par jour, mois après mois, pour accomplir, à votre tour, le projet de Dieu sur vous. Accueillez ce temps pour vivre à fond l’Evangile et déjà anticiper sur la terre le temps du Royaume de Dieu. « Convertissez-vous », c’est-à-dire ne perdez votre temps à des broutilles, attaquez-vous à l’essentiel : que tout « le temps » qui vous est donné depuis votre Baptême soit un temps d’amour, un temps de construction, un temps d’ouverture, d’accueil aux autres : « Le Royaume de Dieu, il est déjà là ». La vie nouvelle ne commence pas dans l’au-delà de la mort, elle est déjà présente en vous depuis votre Baptême.

Cette vie-là, « vivez-là dans le temps que je vous offre ».

C’est le temps du salut.

 Puisque « les temps sont accomplis », chaque jour que nous avons à vivre désormais, va avoir sa valeur propre. Chaque jour est l’aujourd’hui de Dieu : chaque jour, nous pouvons vivre et partager ce qui nous est donné en Jésus. Voilà pourquoi, Jésus, conscient du temps qui lui est donné (il ne lui reste que moins de trois ans à vivre), commence à passer 40 jours dans le désert. Nous avons besoin, nous aussi, pendant ce Carême, d’un temps de désert, d’un temps de halte, en nous laissant, nous aussi, pousser par l’Esprit ; alors, au milieu de nos occupations, nos déplacements, nous pourrons réaliser que « Les temps sont accomplis », qu’il est temps de changer : le temps de nous convertir et de croire vraiment à la Bonne Nouvelle.

Demain, nous serons encore bousculés. Demain encore, nous aurons l’impression de perdre notre temps et cependant, pendant ce Carême, je vous souhaite une grâce : celle de « retrouver le goût du temps » et ensuite de savoir féconder chaque jour qui nous sera donné jusqu’à Pâques.

Essayons pendant ce Carême de nous organiser pour donner du temps à Dieu, à la communauté des croyants, à notre famille, aux pauvres, aux proches et pourquoi pas … à nous-mêmes ! Nous avons besoin de temps pour nous reprendre. « Le temps est venu » de l’accomplissement du projet de Dieu en nous, sur nous.

Comment voyez-vous le temps de votre vie ? Comme un temps mort ? Un temps vide ? Un temps dévoré ? Un temps bousculé ?  Comment, pendant ce Carême, mieux gérer notre temps, pour en faire un temps « occupé » à l’essentiel et non « perdu » en des occupations futiles ?

 Voilà que le Seigneur nous offre 40 jours jusqu’à Pâques : qu’allons-nous en faire ? Allons-nous féconder chaque jour qui nous sera donné ? Ce serait magnifique, si, chaque soir, revoyant la journée écoulée, nous puissions dire au Seigneur :

 « La voici, Seigneur, cette journée. Reçois-là, je te l’offre, pleine de mon travail offert, de l’écoute aux autres, de l’attention aux plus petits, de mon dévouement à ceux qui m’ont entouré. Cette journée est une étape Seigneur, celle qui va suivre en sera une autre et ainsi jusqu’à Pâques où, à l’offertoire et à la Consécration de la messe, tu transformeras tout cela pour en faire une œuvre sacrée, une pierre de la construction de ton Royaume ».

« Prenons la main que Dieu nous tend. Voici le temps où Dieu fait grâce à notre terre. Prenons le temps de vivre en grâce avec  nos frères ».  AMEN




Vendredi 9 février, 5ème Semaine du Temps Ordinaire (Mc 7, 31-37) – Homélie du Père Rodolphe EMARD

« Extrêmement frappés, ils disaient : « Il a bien fait toutes choses » ». Littéralement : « Il a fait toutes choses bonnes ». Jésus est celui qui fait toutes choses bonnes, de façon admirable. Jésus ne fait que de bonnes choses pour au moins deux raisons :

 

 

  • La première c’est parce qu’il nous aime et qu’il veut nous redresser. Jésus ne peut pas rester indifférent à ce qui nous accable ! Il se soucie de nous ! Comme pour le sourd-muet de l’évangile, Jésus veut nous guérir de nos cécités, de nos surdités intérieures… Ce que nous ne voyons pas, ce que nous n’entendons pas et que nous devons voir et entendre pour avancer sur le chemin de l’Évangile.

  • Jésus fait également toutes choses bonnes parce qu’il finit toujours ce qu’il fait. Il ne fait rien à moitié et il ne laisse rien de côté pour le finir après.

Le Seigneur lui-même nous enseigne aujourd’hui comment agir. Nous pouvons relever quelques leçons pour nous :

  • Pour que toutes choses soient bonnes, il faut être animé de l’amour fraternel, avoir ce souci nous-même de redresser notre prochain dans le besoin.

  • Reconnaître nos cécités et surdités intérieures. Laisser le Christ nous délier intérieurement de ce qui nous empêche encore de vivre pleinement notre vraie liberté de fils et de fille de Dieu.

  • Ne rien faire à moitié… Apprenons à moins tolérer les choses faites à moitié ou pour certaines mal faites. C’est une exigence à cultiver tout au long de notre vie !

  • Ne pas remettre à demain ce que nous pouvons faire le jour même. Voilà une autre exigence à cultiver tant nos agendas sont parfois voire même souvent bousculés ! Mais il en va pour faire les choses plus efficacement et pour ne pas se dérober à la tâche.

À chacun d’y répondre !  C’est à chacun que le Seigneur redit : « Effata ! » « Ouvre-toi ! » Qu’il nous vienne en aide : Seigneur Jésus, nous te supplions, toi notre Maître et Seigneur, enseigne-nous, apprends-nous à bien faire toutes choses. Amen.




6ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mc 1, 40-45) par D. Alexandre ROGALA (M.E.P.)

Quel changement d’attitude surprenant ! Alors qu’à la demande du lépreux, Jésus est « saisi de compassion » (Mc 1, 41), après l’avoir purifié, Jésus le renvoie aussitôt « avec fermeté ». La traduction liturgique a adouci le texte, car le texte grec nous dit clairement que Jésus « réprimande » le lépreux…qu’il lui parle de manière très dure !

Je ne pense pas que notre maître et Seigneur, soit lunatique. Alors, pour quelle raison Jésus passe-t-il de la compassion à l’agacement ?  Comment comprendre ce changement soudain d’attitude ? Cherchons une réponse dans les textes.

La première lecture est tirée du Livre du Lévitique (Lv 13, 1-2.45-46) nous rappelle ce que prescrit la Loi juive pour les personnes atteintes de lèpre. Tout d’abord, nous apprenons que c’est au prêtre que revient la tâche de constater la lèpre dont est atteint un membre de la communauté. La suite du texte que nous n’avons pas lu, nous informe que c’est aussi le prêtre qui peut constater la purification d’un lépreux et le réintégrer à la communauté.

Comme le suggère le texte, le lépreux était exclu du monde normal des vivants. C’est la raison pour laquelle on imposait au lépreux qui se déplaçait, d’avertir les autres de se tenir à l’écart de lui, à cause de son impureté, car dans la pensée juive l’impureté se transmet par le contact physique.

« Le lépreux atteint d’une tache portera des vêtements déchirés et les cheveux en désordre » (Lv 13, 45)

La mention du « vêtement déchiré » est très parlante, car il s’agit d’un rite de deuil. Dans la Bible, le vêtement déchiré peut aussi signifier la tristesse ou la colère. Nous pourrions dire que ce vêtement déchiré exprime extérieurement ce qui est ressenti intérieurement par le lépreux qui est exclu de la société.

Venons-en au texte d’évangile.   

Ce dimanche nous poursuivons la lecture du chapitre 1 de l’évangile selon Marc. « En ce temps-là, un lépreux vint auprès de Jésus » (Mc 1, 40). Remarquons d’emblée, que ce lépreux a eu l’audace de s’approcher de Jésus, c’est-à-dire, de s’approcher du monde des « personnes pures », alors que comme nous venons de le voir, la Loi de Moïse prescrivait aux lépreux de rester éloignés des autres.

Serait-ce pour cette transgression de le Loi que Jésus réprimande le lépreux à la fin du texte ? C’est peu probable puisque Jésus accède à sa demande : « Saisi de compassion, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié. » (1, 41).

Le texte nous dit que Jésus touche le lépreux, et en le touchant devient lui-même impur. Serait-ce donc parce qu’il s’est rendu impur que Jésus se met en colère ? C’est peu vraisemblable. En effet, nous savons par le récit de l’exorcisme dans la synagogue de Capharnaüm (1, 21-28) que Jésus est capable d’opérer un miracle par sa seule parole. Il n’avait donc pas besoin de toucher le lépreux pour le purifier. S’il l’a fait, c’est parce que ce geste a une signification. Si Jésus a touché le lépreux, c’est pour signifier qu’il prenait sur lui la condition du lépreux, c’est-à-dire qu’il prenait sur lui son « exclusion ». De fait, nous savons que lors de sa Passion, Jésus sera seul, rejeté par ses compatriotes. Il sera même abandonné par ses propres disciples qui fuiront, comme on « fuyait » à l’approche d’un lépreux.

« Avec fermeté, Jésus le renvoya aussitôt en lui disant : « Attention, ne dis rien à personne, mais va te montrer au prêtre, et donne pour ta purification ce que Moïse a prescrit dans la Loi : cela sera pour les gens un témoignage. » (1, 43-44)

Il me semble que ce verset est la clé qui peut nous permettre de comprendre pourquoi Jésus s’emporte contre le lépreux. La fin du texte nous montre que le lépreux purifié fait exactement l’inverse de ce qui lui a été demandé. Alors que Jésus a répondu à sa demande, lui ne s’est pas mis à l’écoute de la volonté de Jésus. La fin du texte nous dit que le lépreux « se mit à proclamer et à répandre la nouvelle » (1, 45).

Le problème, c’est que ce que le lépreux proclame, ce n’est pas l’Évangile, ce n’est pas la « Bonne Nouvelle ». C’est sa petite histoire de guérison qui réduit l’identité de Jésus à celle d’un puissant thaumaturge. L’histoire du lépreux donne à d’autres personnes le désir de bénéficier de la puissance bienfaisante de Jésus, et finalement, plus personne n’est disposé à écouter la proclamation et l’enseignement de Jésus, alors que « c’est pour cela qu’il est sorti » (1, 38). Dans l’évangile de dimanche dernier déjà, il nous a été rappelé que Jésus n’était pas un distributeur de miracles, et que les actes de puissance qu’il réalisait n’étaient que des signes attestant la véracité de sa proclamation de l’approche du Règne de Dieu.

Et à cause de sa renommée de puissant thaumaturge qui se répand partout, Jésus ne peut plus accomplir sa mission première qui, encore une fois, est de proclamer l’évangile de Dieu. L’évangéliste Marc écrit : « que Jésus ne pouvait plus entrer ouvertement dans une ville, mais restait à l’écart, dans des endroits déserts. De partout cependant on venait à lui » (1, 45). Même les « endroits désert » dans lesquels Jésus se retirait pour prier (1, 35), ne sont plus des lieux de ressourcement, car les gens viennent le trouver dans le but d’obtenir une guérison.

Pour répondre à notre question sur la raison pour laquelle Jésus s’emporte et réprimande le lépreux, nous comprenons d’une part, que Jésus devait être agacé de n’être considéré que comme un « faiseur de miracle », et que d’autre part, Jésus a dû comprendre  d’avance que le lépreux n’allait pas respecter la recommandation du silence, et que par conséquent, ce miracle finirait par devenir un obstacle à sa mission.

« Ne soyez un obstacle pour personne » nous dit l’apôtre Paul dans la deuxième lecture (1 Co 10, 32). Évidemment, le contexte est différent. L’obstacle dont il est question dans ce passage de 1 Co, est le scandale que peut causer le comportement d’un croyant.

« Je tâche de m’adapter à tout le monde, sans chercher mon intérêt personnel, mais celui de la multitude des hommes, pour qu’ils soient sauvés » (10, 33). Saint Paul nous rappelle que ce qui importe le plus, c’est que l’Évangile se répande afin que par lui, la multitude des hommes soit sauvée.

La mission première du chrétien est et sera toujours l’annonce de l’Évangile. Car c’est uniquement par l’Évangile qu’est Jésus Christ, que l’Homme peut être sauvé.

Contrairement à Saint Paul, nous ne pouvons sans doute pas encore dire avec assurance qu’en toute circonstance, notre unique souci est que l’Évangile se répande.

Peut-être pourrais-je profiter de ce bref moment en silence avant la suite de la célébration, pour faire un examen de conscience afin d’identifier les lieux et les situations dans lesquels, comme le lépreux, je suis un obstacle à l’Évangile : par mon comportement scandaleux, par mon orgueil, ou par mon manque de charité…

Ce matin, cette exhortation de saint Paul nous est adressée : « Imitez-moi, comme moi aussi j’imite le Christ » (1 Co 11, 1).  Ne soyons plus un obstacle à l’Évangile, mais devenons des imitateurs du Christ, en vivant nous-aussi selon l’Esprit de Dieu, et en portant avec notre Maître le souci du salut de tous les hommes. Amen !




6ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mc 1, 40-45) – par Francis COUSIN

    « Si tu le veux … »

Quelle prévenance !

Pourtant ce lépreux n’était sans doute pas un tendre …

Plutôt un révolté … face à la manière dont on traitait les lépreux à l’époque (voir la première lecture), et même encore longtemps après …

Il a osé braver l’interdit d’approcher les gens dits « sains ».

« Si tu le veux »

Formule de politesse, … qui montre une humilité devant Jésus …

Sa démarche ne pouvait qu’entrainer une réprobation de la part de toutes les personnes présentes qui craignaient d’attraper la lèpre !

« Si tu le veux », qu’on pourrait remplacer par « Si tel est ton désir. ». Il se soumet par avance à la volonté de Jésus …

Est-ce que dans nos prières nous avons le même souci de laisser à Dieu sa liberté de faire ou de pas faire ce que nous demandons … ?

Trop souvent, en effet, nous entendons ou lisons des intentions de prières qui commencent par : « Seigneur, fais que … » sans même s’il te plait ou merci … comme si Dieu devait accéder à toutes nos demandes …

Et après, on se plaint que Dieu ne nous exauce pas !

Mais si Dieu ne nous exauce pas, ce n’est pas pour une question de politesse … mais parce que cela ne correspond pas à ce qu’il veut pour nous, ou que nous ne sommes pas prêt pour ce que nous demandons.

             « Si tu le veux, tu peux me purifier. ».

Deux sens à cette demande.

Sans doute dans l’esprit du lépreux : « Guéris-moi de cette maladie ! »

Mais pour Jésus, qui ne sépare jamais les deux aspects de l’homme : l’homme physique et l’homme spirituel, « Tu peux me rendre pur dans mon cœur, pardonner mes péchés. ».

Quel sens faut-il privilégier ?

Chacun fera son choix. Rien ne permet de le dire.

Pour ma part, je préfère celle que j’attribue à Jésus.

Une fois que le lépreux est guéri, il ne respecte pas les consignes que Jésus lui donne : aller faire reconnaître sa guérison par le prêtre, selon la loi de Moïse.

Il ne suit plus la loi de l’ancien testament.

Puis il part « proclamer et répandre la nouvelle ». La bonne Nouvelle, la parole de Dieu.

Il suit la démarche de Jésus, Dieu d’amour, à l’égal de son Père … Il entre dans la logique du nouveau Testament.

D’ailleurs, Marc n’utilise pas le verbe guérir, comme au début du chapitre, mais le verbe purifier …, qui n’a pas le même sens que simplement guérir.

« Saisi de compassion, Jésus étendit la main, le toucha (un geste) et lui dit : « Je le veux, sois purifié. (une parole.) »

Jésus répond à l’interdit de s’approcher du lépreux en bravant un autre interdit : celui de toucher un intouchable selon la loi, devenant de ce fait lui aussi une personne impure, une personne qui doit rester à l’écart des villages …

Mais cela ne l’a pas trop gêné … car ce sont les gens qui venaient à lui !

En quoi ce passage nous concerne-t-il ? Nous aussi nous sommes impurs, non pas que nous ayons la lèpre, qui, heureusement à quasiment disparue …

Mais nous avons tous besoin d’être purifiés, non pas sur notre peau, mais dans notre cœur.

Le problème, c’est que cela ne se voit pas, on ne voit pas les tâches de lèpre … du moins pour les autres, mais pas pour Dieu, qui lui, connaît notre cœur mieux que nous-même, et qui connaît donc tous nos péchés, tous nos manquements … alors que nous, nous les oublions … et nous oublions de demander pardon à Dieu.

Que le carême qui arrive nous rappelle de demander pardon à Dieu de toutes nos offenses.

On le dit souvent en récitant le Notre Père … mais bien souvent, on l’oublie aussitôt …

Quand ce lépreux est venu se jeter à tes pieds,

Seigneur Jésus,

tu ne t’es pas éloigné

et tu ne l’as pas voué aux gémonies

comme tu aurais eu le droit de le faire.

Tu as vu sa détresse et tu as entendu son cri.

Tu l’as même touché …

et l’homme a été guéri ! …

Et le lépreux guéri s’est enfin senti « bien dans sa peau » …

Ta main avait caressé non seulement son corps,

mais plus encore son âme …

J’ai besoin moi aussi, Seigneur,

que tu viennes me toucher.

J’ai besoin que te main vienne me laver

de toutes mes impuretés, …

de tout ce qui m’empêche

d’être relié à toi et à mes frères.

Christian Delorme

 

Francis Cousin

 

 

 

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6ième Dimanche du Temps Ordinaire année B (Mc 1, 40-45) par D. Jacques FOURNIER

La guérison du lépreux,

signe de la Tendresse de Dieu

(Mc 1,40-45)

En ce temps-là, un lépreux vint auprès de Jésus ; il le supplia et, tombant à ses genoux, lui dit : « Si tu le veux, tu peux me purifier. »
Saisi de compassion, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié. »
À l’instant même, la lèpre le quitta et il fut purifié.
Avec fermeté, Jésus le renvoya aussitôt en lui disant : « Attention, ne dis rien à personne, mais va te montrer au prêtre, et donne pour ta purification ce que Moïse a prescrit dans la Loi : cela sera pour les gens un témoignage. »
Une fois parti, cet homme se mit à proclamer et à répandre la nouvelle, de sorte que Jésus ne pouvait plus entrer ouvertement dans une ville, mais restait à l’écart, dans des endroits déserts. De partout cependant on venait à lui.

6ième TO 2

            Autrefois, en Israël, un lépreux était regardé comme un mort vivant, un être impur, un puni de Dieu… La Loi exigeait que ses vêtements soient déchirés, ses cheveux en désordre. De plus, il devait s’éloigner de quiconque croisait son chemin en criant : « Impur, impur ! ». Et si quelqu’un le touchait, il devenait impur à son tour et s’exposait à de graves réprimandes…

            Et voilà qu’un lépreux désobéit à la Loi, s’approche de Jésus et tombe à ses pieds en lui disant : « Si tu le veux, tu peux me purifier »… Jésus va-t-il lui faire des reproches ? Non… Il ne regarde que sa souffrance, son désarroi, sa détresse. Voilà ce qui est premier à ses yeux. En effet, La Loi, avec toutes ses règles de vie, devait être, dans l’intention première de Dieu, une maîtresse d’humanité… La dureté des cœurs en a fait, hélas, une règle froide avec laquelle ceux qui se croyaient les meilleurs parmi les hommes frappaient, tapaient, blessaient, excluaient, méprisaient…

Jésus, lui, est « bouleversé de compassion ». Il a du cœur, et il va laisser parler son cœur… Avec beaucoup de délicatesse, il va désobéir à la Loi de dureté pour mettre en pratique la Loi de l’Amour. Il s’est laissé toucher par la souffrance de cet homme, il va le toucher en signe de proximité, de solidarité, de communion… Désormais, Lui aussi est impur, comme ce lépreux. Moment de chaleur humaine d’une grande intensité…

Avec le Christ, la Lumière de la Tendresse de Dieu va briller au cœur de la détresse du lépreux et la chasser… Mais « attention », lui dit Jésus, pour l’instant, « ne dis rien à personne ». Il vient en effet de commencer sa mission, il craint d’être mal compris… Mais le lépreux n’y arrive pas… Ce qu’il vient de découvrir est si beau qu’il fait exactement le contraire : il dit tout, tout de suite, à tout le monde… Et voilà que Jésus se retrouve comme un lépreux ! Il ne peut plus entrer dans les villes ! Mais à l’inverse d’un lépreux, « de partout on venait à lui » pour l’écouter et se laisser toucher par cet Amour de Miséricorde venu purifier et sauver l’humanité tout entière… « Dieu veut que tous les hommes soient sauvés » (1Tm 2,4) et si quelqu’un, d’une manière ou d’une autre est perdu, « il le cherche jusqu’à ce qu’il le retrouve » (Lc 15,4-7)…     DJF




6ième Dimanche Temps Ordinaire (Mc 1, 40-45) – Homélie du Père Louis DATTIN

Le lépreux

Mc 1, 40-45

Pour bien comprendre le récit de la guérison de ce lépreux, il est nécessaire de situer la lèpre, et le lépreux, au temps de Jésus. Il faut savoir que le lépreux était un homme totalement exclu de la société. Atteint d’une maladie grave et contagieuse, il était tenu à l’écart de la collectivité. Il ne devait toucher personne et personne ne devait le toucher, « il portera ses vêtements déchirés et des cheveux en désordre ».

Bien plus, la lèpre, pour les Hébreux, était le signe même du péché : la marque du péché, du châtiment divin pour des fautes particulièrement graves. Depuis toujours, le lépreux était considéré comme un mort ambulant, rejeté comme un cadavre encore vivant. Sa guérison (et on voit là toute la portée du miracle) n’était réservée qu’à Dieu seul. C’était « l’excommunié » par excellence et sa guérison équivalait à une purification qui pouvait être constatée, non par des médecins, mais par des prêtres. Dès qu’ils voyaient des « biens portants » aller vers eux, ils devaient crier : « impur, impur » derrière un voile qui devait leur protéger la bouche. Encore au Moyen-âge, ils devaient porter avec eux une sonnette pour avertir les gens qu’ils étaient là et donc de ne pas s’approcher.

Que fait Jésus ? Va-t-il violer la loi ? Ces tabous seront-ils plus forts que sa pitié ? Oui, il va violer les interdits. Il se laisse approcher par le lépreux qui tombe à ses genoux et le supplie et il entend ce cri admirable : « Si tu le veux, tu peux me purifier ». Vous le voyez, ce lépreux, dans ses haillons crasseux, il s’agenouille, il tend la main qui n’est peut-être plus qu’un moignon.

 « Ah, surtout qu’il ne me touche pas, il est répugnant, ce lépreux, contagieux, incurable ». Si nous avions été là, dans l’entourage de Jésus, qu’aurions-nous fait ? Vous rappelez-vous le moment précis où St-François d’Assise a eu le sentiment physique de la présence du Christ : il caracole sur un chemin désert, le jeune François Bernardone, beau, élégant, délicat et soudain son cheval se cabre ; il y a dans la poussière, un paquet difforme ! C’est un lépreux ! François saute de cheval et saute à son cou. C’est fait : pour toujours, il a embrassé Jésus lui-même qui s’identifie au rebut de l’humanité.

Maintenant, regardez Jésus : comme pour le provoquer, ce lépreux s’écrie : « Si tu le veux, tu peux me purifier ». Jésus sait bien ce qu’il a devant lui, c’est la mort ? Notre mort à nous chemine d’une manière clandestine : des cellules s’atrophient, quelques rides de plus et moins de souplesse, des cheveux blancs ou plus de cheveux. La lèpre, c’est la vision brutale de ce que la mort fera de notre corps : les chairs rongées, les os friables. C’est la mort en face et à cette répulsion physique s’ajoute à l’époque une répulsion morale. La lèpre est une malédiction et le lépreux est un maudit : Dieu le punit à cause de lui ou de quelqu’un de sa race. C’est le fruit d’une culpabilité religieuse :

« Va te montrer au prêtre et fais l’offrande prescrite », dit Jésus.

Le roi de France, voici cinq siècles, publie un édit autorisant la persécution des Juifs et des lépreux ! Regardez Jésus : d’abord, lui, il ne le condamne pas, il est au contraire « plein de pitié » et puis, il pourrait guérir à distance. Or, il tend la main, il touche de ses doigts la chair meurtrie, il arrête la mort, c’est-à-dire son ennemie : s’il perd contre la mort, sa vie n’a plus de sens.

Jésus se bat pour la vie : il va donc guérir le lépreux. Jésus ne cesse de sauver ce qui était perdu. Alors, il touche l’intouchable et il dit : « Je le veux, sois guéri ! »

 Sa parole fait toujours ce qu’il dit : « A l’instant même, sa lèpre le quitta ». Loin d’être gagné par la contagion, c’est Jésus qui devient contagieux à son tour et qui lui communique sa vraie santé : la sainteté, c’est la pureté qui est contagieuse ! En somme, une histoire très simple : Jésus guérit un lépreux, juste quelques lignes, mais elles cassent tout. Elles cassent la maladie, elles cassent surtout ce dont la lèpre était le symbole : elles cassent le péché. Pas de discours sur la bonté du Père, pas de morale sur l’inconduite de l’homme, seule, une action, une parole efficace relie ces deux contagions : « Je le veux, sois purifié » (Jésus ne dit pas « sois guéri » tout comme de son côté le lépreux avait dit non pas « guéris-moi », mais « purifie-moi« ). Et voilà maintenant notre homme guéri, attestation d’une nouvelle guérison, contagieuse, elle aussi, celle de l’apostolat. Il se met à proclamer et à répandre la bonne nouvelle ! Et cette mission qui l’habite est si efficace « qu’on venait à lui de partout ».

La simple bienséance voudrait que le chrétien, s’il est un tant soit peu conscient de l’immense grâce dont il bénéficie de la part de Dieu, ait au moins le bon sens de renouveler auprès de ses frères le même geste audacieux, courageux dont il a été, lui aussi, le bénéficiaire, au moment de son Baptême, à chaque fois qu’il a eu recours au Sacrement de Réconciliation. Beaucoup de chrétiens l’ont compris qui ont offert leur vie à s’occuper des malades. Il y a des signes d’autres maladies plus graves encore, pas tant dans les corps, mais dans leurs cœurs : égoïstes, orgueilleux, jaloux, méchants, débauchés, rongés par l’envie, la calomnie, la médisance, la haine, le mépris.

Raoul Follereau, un français de notre siècle, a consacré sa vie à soigner les lépreux. Des prêtres passent parfois leurs journées à guérir, au nom de Jésus, d’autres lèpres spirituelles rongeant une âme, plus sûrement que l’autre lèpre ronge leurs membres. Le chrétien doit toujours s’exposer au combat pour la vie contre la mort.

 A notre époque, il y a aussi des lèpres modernes qui peuvent nous trouver en position de fraternité envers tous ceux qui en sont les victimes, victimes totalement innocentes des guerres, des épidémies, des migrations. Il y a aussi tous les autres : les exclus du chômage, les injustices de toutes sortes. Les exclusions se présentent toujours comme une réaction de défense de la société, de l’église, de la famille contre des contagions possibles.

En Jésus, tous les obstacles sont abolis : que nous soyons à notre tour des agents de réconciliation, de réintégration, de l’accueil à tous. Nous qui avons été guéris par Jésus, que notre guérison soit pour tous un témoignage : le Royaume progresse quand l’exclusion régresse.  AMEN




Présentation du Seigneur au Temple (Lc 2, 22-40) – Homélie du Père Rodolphe EMARD

Frères et Sœurs,

Quand Marie et Joseph viennent en pèlerinage à Jérusalem pour présenter Jésus au Temple, ils accomplissent, comme nous le dit l’évangile : ce qui est « prescrit par la loi de Moïse ». Joseph et Marie sont de pieux et fidèles juifs, ils observent ce que demande la loi.

Cette fête de la présentation du Seigneur tombe quarante jours après la Nativité. Lors de cette visite rituelle, Jésus est reconnu par Syméon et Anne comme Celui qui accomplit les promesses annoncées par les prophètes dans l’Ancien Testament.

Syméon et Anne, deux personnes âgées, représentent le peuple d’Israël dans l’attente du Messie qui était annoncé dans les Écritures. Marie et Joseph, dans la jeunesse de l’âge, représentent eux le peuple de la nouvelle Alliance et éternelle que le Messie va sceller.

Intéressons-nous davantage à ces deux personnages de Syméon et d’Anne. Que nous révèlent-ils de Jésus ? Et à quelles attitudes nous invitent-ils pour vivre notre foi ?

Syméon est avant tout un homme juste et religieux, « qui attendait la Consolation d’Israël, et l’Esprit Saint était sur lui » nous dit l’évangile. Syméon est un juif fervent et juste, c’est-à-dire « ajusté » à ce que Dieu demande. Syméon nous rappelle que nous aussi nous avons reçu l’Esprit Saint à notre Baptême et à notre Confirmation. Prenons-nous le temps de l’invoquer en nous chaque jour ? Cela est primordial pour pouvoir discerner les signes discrets mais réels de Dieu dans ce monde. Il est essentiel d’invoquer l’Esprit Saint pour pouvoir accueillir la Parole du Christ dans nos vies. Sans l’Esprit Saint, nous ne pouvons pas nous « ajuster » à ce que le Seigneur nous demande…

Syméon reconnait Jésus comme la gloire d’Israël et comme la lumière des nations. Le Christ est la lumière qui éclaire nos ténèbres. C’est le sens de du rite des cierges que nous avons vécu au début de la messe. En tant que chrétiens, nous savons que nous avons à porter la lumière du Christ dans notre monde déboussolé mais pour faire face à ce monde déboussolé et bien porter la lumière du Christ, nous devons tout d’abord recevoir cette lumière en nous ! Ne disons pas trop vite que nous n’avons pas besoin de la lumière du Christ, il existe en chacun de nous des zones d’ombre et certaines sont bien cachées mais le Christ veut les visiter pour les purifier et les guérir. Il peut le faire à condition de le laisser éclairer ces zones d’ombre.

Nous ne pouvons pas partager la lumière du Christ si cette lumière n’a pas transformé en premier lieu notre vie. C’est ainsi que nous pourrons devenir une authentique lumière pour les autres. Comment être convaincu et convaincant sans être transformé ?

Anne est une « femme prophète », une femme de prière. L’évangile souligne « qu’elle proclamait les louanges de Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem ». Anne annonce Jésus comme le Sauveur. Elle nous rappelle que nous sommes nous-mêmes des prophètes par la grâce du Baptême. Cela implique trois faits :

  • Nous devons rendre un culte à Dieu qui passe par la louange à Dieu et l’action de grâce.

  • Nous devons servir Dieu et notre prochain dans la prière.

  • Nous devons annoncer en paroles et en actes l’Évangile du Christ.

Nous avons à annoncer le Christ comme Sauveur mais cette fête nous interroge profondément : l’avons-nous réellement accueilli comme notre Sauveur ? Comment être un témoin crédible du Christ Sauveur si nous ne le laissons pas d’abord nous sauver ?

Voilà quelques pistes pour nous éclairer dans notre mission de baptisé, là où nous sommes insérés. Je termine en faisant référence à Marie et à Joseph, de bons juifs parce qu’ils sont soucieux d’accomplir la volonté de Dieu. Nous le savons, sans la lumière du Christ, nous ne pouvons accomplir la volonté de Dieu. N’oublions pas ces moyens efficaces (mais que nous négligeons parfois) pour accueillir la lumière du Christ dans nos vies : la méditation de la Parole de Dieu, la célébration des sacrements de l’Eucharistie et du Pardon et en pratiquant concrètement la charité envers notre prochain.

Que Marie et Joseph nous aident à accueillir Jésus comme notre Messie et notre Sauveur, celui qui nous communique la lumière de Dieu. Qu’ils nous aident aussi à être des « portes-lumière » du Christ pour les autres. Amen.




5ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mc 1, 29-39) par D. Alexandre ROGALA (M.E.P.)

« Le dire est une chose, le faire en est une autre »

Tout le monde connait ce dicton qui suggère que le passage à l’acte est plus important que les mots prononcés. De manière générale, nous sommes plutôt d’accord… Mais les lectures que nous propose la liturgie ce dimanche prennent à contre-pied cet adage. Même si les bonnes œuvres sont essentielles, la mission première du chrétien est l’annonce de l’Évangile.

Dans la deuxième lecture, nous avons entendu saint Paul déclarer : « Annoncer l’Évangile, ce n’est pas là pour moi un motif de fierté, c’est une nécessité qui s’impose à moi. Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile ! » (1 Co 9, 16)

Certes, ce souci particulier de l’évangélisation relève de la vocation spécifique de Paul, et du contexte qui était le sien. Au moment où il a écrit ces lignes aux Corinthiens, Paul pensait que la fin des temps était proche. Par conséquent, gagner au Christ le plus grand nombre possible de frères et sœurs était une urgence.

Et quand Paul écrit qu’il s’est fait « juif avec les juifs ; sans-loi avec les sans-loi ; faible avec les faibles », s’il s’est « fait tout à tous » (9, 20-22), c’est afin que l’Évangile qu’il annonçait soit accueilli.

Nous comprenons que pour Paul, ce qui est premier c’est « le dire » ; c’est l’annonce de l’Évangile. Son comportement et ses bonnes œuvres sont au service de son message, et non pas l’inverse.

Cela peut nous surprendre. Mais continuons à explorer les textes du jour pour essayer de comprendre pourquoi l’annonce de l’Évangile a plus de valeur que les bonnes actions.

Le texte d’évangile de ce dimanche (Mc, 1, 29-39) commence par le court récit de la guérison de la belle-mère de Simon. Puis, l’évangéliste Marc élargit la perspective en nous racontant une généralisation de l’activité de Jésus comme thaumaturge :

« Le soir venu, après le coucher du soleil, on lui amenait tous ceux qui étaient atteints d’un mal ou possédés par des démons. La ville entière se pressait à la porte. Il guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies, et il expulsa beaucoup de démons » (1, 32-34).

Remarquons d’abord, que si on amène à Jésus « tous ceux » qui étaient atteints d’un mal, Jésus en guérit « beaucoup ». Jésus guérit beaucoup de monde, mais pas tous.

Ensuite, alors que Jésus priait dans un endroit désert, Simon et ceux qui étaient avec lui partirent à sa recherche. Le verbe en grec (καταδιώκω), que nous traduisons en français par « partirent à sa recherche » suggère qu’il s’agit d’une « poursuite ». Simon et les autres disciples « poursuivent » Jésus.  La raison de cette recherche acharnée est la volonté des disciples que Jésus se plie au désir des foules, en accomplissant d’autres miracles.

Jésus ne répond pas à cet appel et dit à ses disciples : « Allons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame l’Évangile ; car c’est pour cela que je suis sorti. » (1, 38).

Jésus pourrait multiplier les guérisons et les exorcismes, mais ce n’est pas pour cela qu’il est sorti. Jésus n’est pas un distributeur de miracle. Sa mission est d’abord de proclamer l’Évangile de Dieu (cf. 1, 14).

Alors que les foules et même ses propres disciples se concentrent sur les miracles qu’il réalise, ceux-ci ne sont que des signes qui accompagnent et confirment la véracité de sa prédication et son enseignement, à savoir que « le Règne de Dieu s’est approché » (1, 15).

Nous savons par les évangiles que dans sa prédication, Jésus parlait de ce « Règne de Dieu » en parabole. Et puisque les miracles qu’il réalisait étaient des signes confirmant ses paroles, nous en déduisons que les miracles que fait Jésus nous disent aussi quelque chose du « Règne de Dieu ».

Si pendant son ministère public Jésus a expulsé des démons, et guéri des malades, ce n’était pas seulement pour soulager certains de ses contemporains de leurs souffrances, c’était surtout pour signifier qu’à la fin des temps, lorsque la réalisation du « Règne de Dieu » sera achevée, il n’y aura plus de place pour les démons et les maladies. Dans le « Royaume », les puissances de mort seront anéanties.

Bien comprendre cela est ce qui est le plus important. Les miracles en tant que tels, n’ont pas beaucoup de valeur. Ils sont au service du message d’espérance de Jésus. Encore une fois, c’est la « parole » qui est première.

La première lecture apporte un éclairage supplémentaire. Nous avons entendu Job se plaindre avec des paroles très fortes :

« Je ne compte que des nuits de souffrance. À peine couché, je me dis : « Quand pourrai-je me lever ?” Le soir n’en finit pas : je suis envahi de cauchemars jusqu’à l’aube… mes yeux ne verront plus le bonheur. » (Jb 7, 3-4 ; 7).

Quand l’homme fait face à une grande souffrance, il peut arriver qu’il perde tout espoir. Comme Job, il se voit alors s’enfoncer dans la mort.

Une restauration comme celle dont bénéficie Job à la fin du livre (ch. 42), et les guérisons accordées par Jésus à certains malades, peuvent apporter un soulagement temporaire à une personne qui souffre, ce qui n’est pas négligeable.  Mais l’accueil de l’Évangile est bien supérieur.

En effet, savoir dans la foi, que la souffrance et la mort n’auront pas le dernier mot, et l’attente d’un bonheur sans fin en Dieu, rendent celui qui met sa confiance en Christ, capable de supporter avec courage et espérance, les épreuves intrinsèques à la condition humaine.

Comme nous y invite le psalmiste, « Jouons donc pour notre Dieu sur la cithare ! Entonnons pour le Seigneur l’action de grâce ! » (Ps 147, 7). Remercions-le de nous avoir donné la foi et l’espérance. Ne gardons pas ces présents pour nous. Renouvelons notre élan missionnaire et que l’annonce de l’Évangile devienne pour nous, comme elle l’était pour saint Paul, une nécessité (1 Co 9, 16). Amen !

 

 

 

 




5ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mc 1, 29-39) – par Francis COUSIN

 « En famille »

Sitôt sortis de la synagogue, les disciples de Jésus (ils ne sont alors que quatre) : les deux fils de Jonas et deux fils de Zébédée se retrouvent ensemble dans la maison de Simon et André, avec Jésus. Les deux couples de frères avaient l’habitude de travailler ensemble et il n’est pas surprenant qu’ils profitent du sabbat pour avoir un moment de détente ensemble…

Mais ce jour-là, en arrivant, ils voient la belle-mère du Simon au lit avec de la fièvre.

Or c’est à elle, la maitresse de maison, d’allumer les bougies sur la table du sabbat, et de prononcer la bénédiction sur la lumière en disant : « Éloigne de nous toute sorte de honte, de douleur et de préoccupation ; fais que la paix, la lumière, et la joie demeurent toujours dans notre maison. Chez Toi est la fontaine de la vie. À Ta lumière, nous voyons la lumière ».(Ps 36,9-10) ».

Une maison privée de femme est une maison qui reste dans l’obscurité. Or Jésus n’est pas venu dans le monde pour que celui-ci reste dans l’obscurité : « Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde. » (Jn 1,9).

Jésus ayant été informé, il s’approcha d’elle : « la saisit par la main et la fit lever. La fièvre la quitta, et elle les servait. »

Deuxième miracle de la journée.

Avec une différence par rapport à celui de la synagogue où Jésus avait ordonné, en paroles, à l’esprit impur de se taire et de quitter l’homme : ici, il n’y a pas de parole de Jésus, seulement des gestes.

Paroles ou gestes … ce sont les deux manières de Jésus pour guérir …

Mais ce sont aussi les deux attributs qui sont toujours utilisés dans l’administration de chacun des sept sacrements.

A la synagogue, Jésus avait permis à l’homme, en le guérissant, de participer totalement à la prière communautaire, car même s’il y était présent, l’esprit impur, ennemi juré de Dieu, ne pouvait pas lui permettre d’être totalement en union avec Dieu.

Pour la belle-mère de Pierre, en guérissant celle-ci, Jésus lui redonne la totalité de ses prérogatives : Allumer les bougies du sabbat, et préparer le repas familial.

Si l’on va un peu plus loin dans l’évangile, en Marc 5,38-43, pour la résurrection de la fille de Jaïre, et que l’on compare avec le texte de ce jour, on voit : 1 Jésus s’approche de l’enfant. 2  Un geste : Il saisit la main de l’enfant.   3 une parole : Talitha koum », ce qui signifie : « Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! » 4  il leur dit de la faire manger.

C’est la même ordonnance, en parole ou en geste …avec cette différence que là, on lui donne à manger au lieu que ce soit elle qui serve les autres (ou les hôtes).

Le soir venu ! …

Après le coucher du soleil, … Hé oui ! même si les gens avaient été prévenus dès le matin, au sortir de la synagogue, ils ont attendu la fin de la journée, après le coucher du soleil, pour qu’on amènent à Jésus « tous ceux qui étaient atteints d’un mal ou possédés par des démons. »

À cette époque, on respectait encore le repos du jour du Seigneur !

« Il guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies, et il expulsa beaucoup de démons ; il empêchait les démons de parler, parce qu’ils savaient, eux, qui il était ».

D’après Marc, il y avait donc foule, et Jésus dût être bien fatigué !

Malgré cela, : « Jésus se leva bien avant l’aube. Il sortit et se rendit dans un endroit désert, et là il priait. ».

Jésus n’oublie pas son Père !

« Amen, amen, je vous le dis : le Fils ne peut rien faire de lui-même, il fait seulement ce qu’il voit faire par le Père ; ce que fait celui-ci, le Fils le fait pareillement. Le Père aime le Fils et lui montre tout ce qu’il fait. » (Jn 5,19-20).

Jésus est toujours en lien avec son Père, à chaque instant, et souvent, on le voit prier, avant, ou après des miracles. Il a besoin de ce contact permanent avec lui.

Est-ce que nous, nous sommes en contact permanent avec Dieu !?

À une heure raisonnable, quand tout le monde se lève … on constate la disparition de Jésus … tout et le monde le cherche …

Quand on le trouve, Jésus leur dit : « Allons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame l’Évangile ; car c’est pour cela que je suis sorti. »

Jésus aurait pu rester là, à Capharnaüm, il avait tout le village avec lui …

Mais pour lui, ce n’est qu’une étape, il faut qu’il aille au bout de sa mission, celle qu’il s’est fixée en montant en Galilée … mais aussi celle qui a été fixée … par Dieu … par la Trinité … avant même la naissance de Jésus … quand Dieu a envoyé l’ange Gabriel vers Marie …

 

Seigneur Jésus,

Tu aurais pu te contenter de rester à Capharnaüm,

Tu avais un petit groupe avec toi,

Tu avais fait beaucoup de miracles

Tu étais devenu célèbre.

Beaucoup d’humains l’auraient fait …

Mais tu as préféré faire l’œuvre de ton Père 

Pour notre plus grand bien !

 

Francis Cousin

 

 

 

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5ième Dimanche Temps Ordinaire (Mc 1, 29-39) – Homélie du Père Louis DATTIN

Le mal et Pâques

 Mc 1, 29-39

La liturgie de dimanche dernier nous avait confrontés au problème du mal et déjà nous nous posions cette question :

« Comment Dieu, qui est amour, bonté, justice, permet-il autour de nous et sur nous, cette emprise du mal ? » Il y a là une contradiction entre un Dieu bon, Père tout-puissant et un mal, mauvais, adversaire de l’homme et qui semble tout-puissant, lui aussi.

Pour mieux nous le faire sentir, la liturgie d’aujourd’hui campe devant nous : deux hommes aux prises avec le mal, Job et Jésus.

Job, vous venez de l’écouter : ce sont des paroles de désespoir et d’amertume. Il essaye de comprendre le sens de sa vie : « Celle-ci, dit-il, est une corvée », « l’homme n’est qu’un manœuvre, un esclave », « je ne gagne que du néant », « la nuit, je désire le jour ; le jour, je désire la nuit », « et cette chienne de vie court plus vite devant moi que la navette du tisserand ». Et puis, un jour, cette navette s’arrête brusquement : il n’y a plus de fil = souffle de vie, et le bonheur, alors ? C’est pour quand ?

Il y a certains moments de notre vie où nous pourrions en dire autant.

. Cri personnel : nous nous débattons dans les soucis de la famille, le chômage des uns, la méchanceté des autres, la maladie des enfants, les injustices de certains, le handicap d’un être cher, le double jeu des menteurs, l’égoïsme sacré des repliés sur soi.
. Cri collectif : « Mais, Seigneur, ces milliers de personnes qui meurent en Israël, en Irak, au Soudan ; ces bidonvilles d’Amérique Latine ; ces milliers de chômeurs écartés de la vie, de la société ; tous ces mal-aimés ; tous ces humiliés ».

. Cri de révolte contre l’homme et contre Dieu.

            C’est du chapitre 7 du « livre de Job » que cette lecture est extraite et ce n’est qu’en allant plus avant dans la souffrance et aussi dans sa réflexion que Job découvre Dieu présent dans sa vie.

Au chapitre 42 de ce même livre, enfin il s’écrie : « Jusqu’ici, je ne te connaissais que par « oui- dire », mais maintenant mes yeux t’ont vu ! ».

Il ne dit pas : « Tu m’as expliqué ce mystère ».

Il ne dit pas : « J’ai compris pourquoi j’ai souffert ».

Non, il dit seulement : « Mes yeux t’ont vu ». Dans sa souffrance, dans sa misère, au creux de l’épreuve, il a vu Dieu : il était , présent à côté de lui, en lui. Au lieu d’une explication, à la place d’une solution, il y avait quelqu’un à côté de lui, qui souffrait avec lui.

Job n’a pas de réponse : il a découvert Dieu au cœur du problème, au cœur de sa situation, le mal reste toujours le mal. 

Le mal, quoiqu’on ait pu dire, n’est jamais un bien et il n’y a pas, comme on l’a dit parfois, de « bonne souffrance » et le chrétien comme Job, a « le droit« , bien plus, « le devoir » de lutter de toutes ses forces, de combattre le mal sous toutes ses formes :

* mal physique de la maladie

* mal intellectuel de l’ignorance ou de l’erreur

* mal affectif de l’égoïsme ou de la méchanceté

* mal spirituel de l’athéisme, de l’indifférence et des fausses pistes spirituelles.

Tout cela, nous devons le combattre avec vigueur et sans ambigüité, d’abord en nous et puis autour de nous. Le mal sera toujours mal et parce que c’est mal, il faut le chasser, l’écraser : ce que parfois on a appelé « résignation » n’est qu’une abominable capitulation de l’homme qui baisse les bras au lieu de continuer à lutter.

 Job ne se résigne pas. Job n’admet pas. Mais au bout de ses réflexions et de ses raisonnements humains, il a vu « quelqu’un« , présent, en lui et à côté de lui, luttant avec lui comme un partenaire, comme un compagnon d’arme : « Mais, maintenant, mes yeux t’ont vu, aussi je retire mes paroles ». Dieu luttant à ses côtés, avec lui, Job ne parle plus, il va agir, lutter, sachant qu’il n’est plus seul pour le faire. Pour lui, le mal n’est plus un « Problème ». C’est « un ennemi » contre lequel il va falloir se coltiner, ayant à ses côtés, celui qui a vaincu le mal définitivement : Jésus-Christ.

Eh bien, puisque je l’ai nommé, passons de Job à Jésus et nous aurons trouvé, non pas une réponse, une solution intellectuelle mais le vainqueur du mal. Quand j’étais jeune, j’ai appris un jour qu’un avion avait « passé » « le mur du son », crevé « le mur du son » et qu’il évoluait désormais dans un silence total. Il passait d’un monde à un autre monde. Le Christ, lui, par sa mort et sa Résurrection, a crevé le « mur du mal » et à sa suite, par sa vie reçue au Baptême, par nos souffrances unies à sa Passion, par notre passage à la vie éternelle, nous crevons, nous aussi, ce « mur du mal » : passage qui s’effectue entre le « Vendredi Saint » de chacun d’entre nous et l’aube de notre « Pâques » qui veut dire « passage ». Tous, nous avons à effectuer ce « passage », crever ce mur du mal. Après toutes nos épreuves, après toutes nos souffrances, après notre Vendredi Saint, il y a « Pâques » qui se profile à l’horizon.

La lueur de l’aube nouvelle, la lumière au bout du tunnel. A la suite de Jésus-Christ, « premier né d’entre les morts », figure de proue de l’Humanité en marche, nous n’avons pas à disserter sur le problème du mal. Jésus-Christ n’a pas fait de conférences sur « le mal », il s’y est attaqué : « Satan, sors de cet homme ». Il guérit la belle-mère de Simon : il l’a fait lever.

 Nous tous, les accablés, les prostrés, les couchés, les résignés, Jésus-Christ nous fait lever : il veut que nous soyons des hommes « debout« . « Elle les servait » debout pour nous mettre au service des autres, luttant à notre tour, en compagnie du Christ contre ce mal omniprésent. « Le soir venu, après le coucher du soleil, on lui amenait tous les malades et ceux qui étaient possédés par un esprit mauvais : et il les guérissait et chassait beaucoup d’esprits mauvais ».

Jésus-Christ n’apporte pas de solution à la souffrance, Dieu n’est pas venu supprimer la souffrance, il n’est même pas  venu l’expliquer, « Il est venu, nous dit Claudel, la remplir de sa présence, la prendre à bras le corps », et c’est le crucifix : ce crucifix auquel nous sommes tellement bien habitués que nous ne le regardons parfois même plus.

La souffrance pourtant, elle est là, désormais, clouée à la Croix par Dieu. Jésus-Christ l’a prise toute entière pour la tuer par sa propre mort. Lorsque Jésus fut descendu de cette croix, corps inerte, sans vie, on aurait pu croire que le mal était le vainqueur absolu et définitif : c’était compter sans Pâques, « le Mystère Pascal ». C’est la « lutte finale » où Dieu a fait mourir la mort, la souffrance, le mal. C’est par là qu’il nous faut passer à la suite du Christ.

Il y a des « Vendredi Saint » dans notre vie, mais surtout il y a « Pâques » : la victoire définitive sur le mal. AMEN