1

21ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Jn 6, 60-69)

« Personne ne peut venir à moi

si cela ne lui est pas donné par le Père »

 

Encore une parole difficile de Jésus !

On pourrait avoir l’impression que Dieu aurait déjà choisi par avance les personnes qui pourrait venir à lui, qui pourrait être des disciples de Jésus …

C’est ce qui a donné lieu à la querelle de la prédétermination par Dieu de ses disciples, sous différentes formes et courants …

Mais cela n’est pas possible … car Dieu est amour, et il aime tous les hommes de la même manière. Et il ne peut exister de personnes que le Père ne veut pas attirer à lui, car son but ultime est que tous les humains soient sauvés, et pour cela qu’ils aient connaissance de la Bonne Nouvelle de Jésus et qu’ils puissent avoir accès à la vie éternelle, auprès du Père.

Mais Dieu laisse toujours les hommes libres d’accepter ou non cette Bonne Nouvelle.

C’est ce qui arrive aux juifs qui ont écouté Jésus à la synagogue de Capharnaüm : ils avaient écouté Jésus, ils avaient mangé le pain et les poissons multipliés par Jésus, ils étaient prêts à le suivre : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » … Jésus leur répond : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé ... Moi, je suis le pain de la vie … qui est descendu du ciel. » (Évangile du 1° août).

C’est là où les choses se gâtent ! Ils ne peuvent pas comprendre que Jésus soit descendu du ciel … et ils arguent qu’ils connaissent son père Joseph et sa mère … Et on comprend bien leur réaction, bien humaine. Jésus leur répond : « Il a la vie éternelle, celui qui croit. » (Évangile du 8 août).

Tout est une question de croire … mais en quoi ? … ou plutôt en qui ?

Pour les juifs de l’époque, ils ne se posaient pas vraiment la question : ils croyaient au Messie qui allait rétablir la royauté en Israël … mais une royauté politique, et non une royauté spirituelle : « Mon royaume n’est pas de ce monde … » (Jn 18,36).

La question ne se pose pas seulement pour les juifs de l’époque, mais aussi maintenant à chacun de nous : en quoi croyons-nous ? En qui croyons-nous ?

La difficulté de croire en Jésus est encore accentuée par le passage de l’évangile que nous aurions dû avoir dimanche dernier, mais qui a été remplacé par celui de la visitation de Marie.

Dans ce passage, Jésus affirme : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. » (Jn 6,54-55).

D’où l’effarement des juifs qui ne comprennent pas ce que Jésus veut dire. Nous, nous savons bien ce que Jésus a fait le soir du jeudi saint, et nous comprenons ce que cela signifie … Mais eux ne pouvaient pas comprendre.

D’où leur réaction au début du passage de ce jour : « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? » … et beaucoup s’en allèrent et quittèrent Jésus …

D’autres aussi l’avaient quitté, pour diverses raisons : d’abord s’occuper de sa famille, de son champ … ou de gérer ses avoirs, comme celui qu’on appelle le jeune homme riche, et qui avait été encouragé par Jésus, … mais il lui manquait une seule chose : « Va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres ; alors tu auras un trésor au ciel. Puis viens, suis-moi. » (Mc 10,21). Il n’avait pas compris l’appel de l’Esprit que Jésus lui lançait (« Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. »)… car il avait de grands biens.

Oui, cette parole est rude (ou dure, comme le disent certaines traductions) …

D’autres paroles de Jésus sont difficiles à comprendre … ou à admettre …

Mêmes certaines que nous répétons tous les jours, comme cette parole qu’on trouve dans le Notre Père : « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. » (Mt 6,12) ; Nous demandons à Dieu de nous pardonner de la même manière que nous pardonnons aux autres … mais il y a des choses que nous avons bien du mal à pardonner … ou que nous refusons de pardonner … Et le texte de Luc est encore plus difficile : « Pardonne-nous nos péchés, car nous-mêmes, nous pardonnons aussi à tous ceux qui ont des torts envers nous. » (Lc 11,4) … Mais est-ce la réalité ?

À nous aussi, Jésus dit : « Voulez-vous partir, vous aussi ? »

Mais est-ce que nous pouvons répondre, comme Pierre, en esprit et vérité : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle»

Seigneur Jésus,

Tes paroles sont parfois bien difficiles

à comprendre, à admettre,

ou à mettre en pratique …

Demande à ton Père

de nous envoyer l’Esprit

qui nous permettra

de les mettre en pratique.

 

                                     Francis Cousin

Pour accéder à la prière illustrée, cliquer sur le lien suivant :

Prière dim 21° TOB




21ième Dimanche du Temps Ordinaire – par le Diacre Jacques FOURNIER (Jn 6,60-69)

«Tu as les Paroles de la Vie éternelle »

(Jn 6,60-69)

 

    En ce temps-là, Jésus avait donné un enseignement dans la synagogue de Capharnaüm. Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent : « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? » Jésus savait en lui-même que ses disciples récriminaient à son sujet. Il leur dit : « Cela vous scandalise ? Et quand vous verrez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant !… C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. » Jésus savait en effet depuis le commencement quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui le livrerait. Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. » À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner. Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »

     

            Jésus vient de répéter par trois fois l’expression « manger sa chair, boire son sang », en insistant encore : « En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson ». Beaucoup de ses disciples trouvent alors « intolérables » ces Paroles : « On ne peut pas continuer à l’écouter », ce n’est plus possible… Comment peut-on manger sa chair et boire son sang !

            Mais ce sera l’occasion pour Jésus de leur donner la clé de tout son discours. « Je suis le Pain de Vie » avait-t-il commencé à leur dire, en se présentant ensuite comme « Pain de Vie par sa Parole », une Parole qu’il s’agit d’accueillir de tout cœur par sa foi (Jn 6,35-47). Puis, en reprenant cette même expression, « Je suis le Pain de Vie », il s’était présenté aussi comme « Pain de Vie par sa chair offerte », un pain à accueillir de nouveau de tout cœur par sa foi, mais avec une démarche publique qui engage cette fois non seulement le cœur mais encore le corps tout entier, puisqu’il s’agit de le « manger », de le « croquer », de le « mastiquer ». Et pour aider à ceux qui ont du mal à croire en lui, Jésus reprend ici ces deux parties, « le pain chair », « le pain parole », en une synthèse qui les unit dans une seule et même perspective de foi : « C’est l’Esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont Esprit et elles sont vie » (Jn 6,63). Autrement dit, dans les deux cas, que ce soit en recevant la Parole ou le pain consacré de tout cœur, on reçoit le Don de « l’Esprit qui fait vivre »…

            Quelle beauté ! Et pourtant, « à partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner ». Mystère de la relation « homme – Dieu », où l’homme ne peut rien sans Dieu : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. » Mais Dieu lui aussi ne peut rien faire en l’homme sans son accord… Il respecte infiniment la liberté de celui qui le refuse, mais sans jamais cesser de l’aimer, de s’occuper de lui du mieux qu’il peut, de frapper à la porte de son cœur, et cela, jusqu’à ce qu’elle s’ouvre (Ap 3,20 et Lc 15,1-7).

            « Tu as les Paroles de la vie éternelle », dit ici Pierre, ce pécheur qui a accepté l’Amour de Miséricorde de Jésus à son égard. « Je suis un pécheur », a dit le Pape François, « c’est la définition la plus juste… Je suis un pécheur sur lequel le Seigneur a posé son regard… » (Pape François, août 2013)… « Heureux ceux qui croient » !     DJF

 




21ième Dimanche du Temps Ordinaire – Homélie du Père Louis DATTIN

“Seigneur, à qui irions-nous ?”

Jn 6, 60-69


Jésus vient de finir le discours sur le « Pain de Vie », « celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle », le résultat sur l’auditoire, vous le connaissez : il est catastrophique, il est double. C’est le scandale et le refus de la grande majorité des gens, mais aussi la crise de foi, de fidélité du petit noyau qui entoure Jésus : « Ce qu’il dit est intolérable ! On ne peut pas continuer à l’écouter ». Alors ? Qui part ? Qui reste ? La question de confiance est posée !

            Eh ! Voilà ! Ils sont tous partis ou presque ! Quoi d’étonnant ? Mais, Seigneur, pourquoi leur avoir dit des choses pareilles ? Hier, ils étaient cinq mille, tous prêts à former une armée et toi, tu leur racontes que ton corps est une nourriture et ton sang une boisson ! Tu nous prends pour des cannibales !

C’est la crise, la crise de confiance, la crise de foi. Alors qu’hier ça marchait bien : il avait multiplié les pains, immense geste du partage. Toute la foule avait mangé à sa faim ; il n’en fallait pas plus pour qu’elle s’attache à lui… s’il en faisait autant tous les jours ! Oui, voilà, le roi qu’il nous faut : oui, mais voilà ! La royauté du Christ est ailleurs. Jésus n’est pas un ministre de la sécurité sociale ou de la consommation ou du ravitaillement.

« Vous vous intéressez à moi parce que je vous ai nourris hier. Mais le pain que je vous propose est ailleurs, c’est « autre chose » : il choque les uns, il déçoit les autres, mais l’Eucharistie va exiger de chacun une réponse, ou bien  » Je ne crois pas et je m’en vais », ou bien « Je crois et je reste ».

 Au cours d’une réunion de fiancés, on parlait de l’amour et l’un d’eux dit ce que nous entendons maintenant assez souvent : « Nous, nous ne nous marions pas car, en ce moment, nous nous aimons, mais nous ignorons si dans un an ou dans dix ans nous nous aimerons encore ». Or l’amour dans le mariage, qu’est-ce-que c’est ? Est-ce simplement le désir de l’autre, une attirance mutuelle ? Passagère ? Provisoire ? Il ne devrait pas en rester là.

St-Paul nous l’a rappelé dans la 2e lecture : « L’amour des époux doit être comme l’amour du Christ pour son Eglise, un amour qui dure. Il voulait la rendre sainte, resplendissante, son Eglise, irréprochable, c’est comme cela que le mari doit aimer sa femme ». La foi, comme l’amour, est d’abord une décision de la volonté, l’acceptation d’une aventure à risques où nous ne savons pas de quoi demain sera fait, où nous nous lançons, dans la foi avec le Christ, dans l’amour avec mon époux ou mon épouse, à partir d’une décision, d’une option qui fait confiance à l’avenir pour se prendre mutuellement en charge, pour vivre l’un avec l’autre, en fondant dans la foi comme dans l’amour, un foyer solide qui résistera aux intempéries. Car, c’est inévitable, il y aura des jours sombres, des nuages, des moments difficiles à passer, mais, comptant sur la grâce de Dieu, dans l’amour comme dans la foi, nous tiendrons. C’est une option que nous avons prise.

La foi en Dieu, la foi au Christ, c’est pareil, c’est un peu comme le mariage. La foi d’un enfant, ce n’est jamais bien solide, mais à mesure qu’on grandit, il faut qu’elle devienne un choix personnel, une décision qu’il nous faudra renouveler périodiquement, comme les époux entre eux renouvellent leurs promesses.

Nous aussi, dans notre vie chrétienne, nous avons des moments difficiles : périodes de découragement, de sécheresse dans la prière, de lassitude, impression que Dieu nous oublie, révolte contre Dieu à l’occasion d’une épreuve, d’un deuil. Notre foi est souvent mise à l’épreuve : autour de nous, on tourne l’église en dérision, nos voisins vivent dans une indifférence tranquille à l’égard de Dieu et ne s’en portent pas plus mal et même dans nos familles, nos enfants, nos petits-enfants cessent de fréquenter l’Eglise et ne reçoivent même pas d’éducation chrétienne. Puis Dieu, aujourd’hui, semble tellement absent, ignoré, rayé des comptes, alors, nous aussi parfois, nous sommes tentés de tout laisser tomber, de déserter. On dit : « J’ai perdu la foi ! » Mais non ! On n’a pas perdu la foi : tout simplement, ce sont de gros nuages qui passent et qui font qu’on y voit plus clair du tout. Alors, au lieu de quitter le Christ, il faut au contraire nous rapprocher de lui, lui redire notre attachement et notre volonté de lui rester fidèle.

Aujourd’hui, Jésus, à nous aussi, nous repose la question de confiance : « Voulez-vous partir vous aussi ? », « A partir de ce moment, beaucoup de disciples s’éloignèrent et cessèrent d’aller avec lui ». Jésus se tourne vers les douze et Jésus se tourne vers nous aussi aujourd’hui : « Et vous, voulez-vous partir vous aussi ? »

Alors, Simon Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? »

Vers l’argent, vers la réussite d’une carrière, vers la domination des autres, vers le plaisir, vers le confort ? Vers le laisser aller ? « A quoi irions-nous, Seigneur ? ». « Nous ne comprenons pas toujours clairement ce que tu nous dis, mais nous avons décidé de te suivre, nous voulons t’aimer, tu nous as choisis, nous décidons de t’écouter, de nous attacher à toi, de travailler avec toi pour toi. Toi, tu as les paroles la vie éternelle ». 

Pourquoi limiterions-nous Dieu à ce que nous sommes capables de comprendre ? Il nous dépasse de partout. Nous savons, nous, que la route passe par la Croix, par le don de sa vie, tous les jours, et que la route de notre amour et de notre foi implique joie autant que renoncement, partage, oubli de soi, pardon envers et contre tout. Resterons-nous quand même comme Pierre, prêts à suivre « celui qui a les paroles de la vie éternelle » ?

 La tentation est grande de dire « oui » du bout des lèvres, sans risques. Mais la question du Christ est exigeante. Notre réponse aussi doit être exigeante : elle doit nous engager. Pour nous, quand les nuages s’amoncellent, quand les doutes surviennent (ces doutes, ils font partie de notre vie), écoutons le Seigneur qui nous dit du fond du cœur : « Tu sais, je suis toujours là, bien présent, bien vivant, même quand tu n’y penses pas ! », « Vas-tu donc me quitter, toi aussi ? ».

 Répondons lui, comme Pierre : « Seigneur, à qui irais-je ? A qui irions-nous ? Tu es le chemin, Tu es la vérité, Tu es la vie. Nous croyons et nous savons que tu es le Saint, le Saint de Dieu ». AMEN




L’Assomption de la Vierge Marie – par Francis COUSIN

« Il s’est penché sur son humble servante » (Lc 1,39-56)

 

Humble servante : c’est ainsi que se définit Marie dès le début de son chant d’action de grâce envers Dieu. Et c’est sans doute ce qui la définit le mieux. Et cela dès la première fois dont on parle d’elle dans le Nouveau Testament.

Quand l’ange Gabriel la visite, il lui dit : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut. (…) L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu. (…) Marie dit alors : ’’Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole.’’ » (Lc 1,30-38).

On ne peut être que surpris et interloqué (en bien) par cette deuxième parole de Marie dans l’évangile, une toute jeune fille puisque l’on pense qu’elle n’avait pas plus de quinze ans quand elle l’a prononcée.

Elle se définit comme servante du Seigneur, c’est-à-dire qu’elle se reconnaît comme dépendante de Dieu et accepte tout ce qu’il demande. Elle anticipe, dès avant la naissance de Jésus, ce qu’il dira par la suite : « Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. » (Mt 23,11). Elle vit, dès le début, tout ce qui fera l’enseignement de Jésus !

Mais elle n’a jamais cherché à être la plus grande, simplement à être l’humble servante du Seigneur.

Son humilité est avant tout une manière de vivre habituelle : elle se fait petite devant Dieu, toute petite, un abaissement total !

Et c’est en cela qu’elle est grande !

Servante du Seigneur, mais aussi servante des humains. Marie avait bien compris qu’il ne suffit pas de se préoccuper de Dieu, mais qu’il faut aussi s‘occuper des humains.

À l’annonce de l’ange Gabriel que sa cousine Élisabeth est aussi enceinte de manière extraordinaire, vu son âge, elle n’hésite pas à se rendre « avec empressement … dans une ville de Judée » pour se mettre à son service.

Et c’est la rencontre entre deux femmes enceintes, une très âgée et l’autre très jeune … et la rencontre entre les deux enfants, Jean-Baptiste et Jésus, le premier tressaillant d’allégresse dans le sein de sa mère.

Et c’est le chant du Magnificat où elle reconnaît l’action de Dieu en elle : « Le Puissant fit pour moi des merveilles (…) désormais tous les âges me diront bienheureuse. ». Non pas qu’elle en tire gloire, mais c’est bien ce que chacun peut dire d’elle avec la naissance de Jésus …

Dans tout son Magnificat, elle loue Dieu qui prend soin des pauvres et des petits, et qui « déploie la force de son bras, disperse les superbes, renverse les puissants de leurs trônes … et renvoie les riches les mains vides » alors qu’il « élève les humbles et comble de biens les affamés » … en esprit

C’est tout l’évangile de Jésus qui est résumé ici !

Marie fait partie des pauvres du Seigneur, pas pour des questions matérielles, mais parce qu’elle est pauvre en esprit, pauvre de cœur ; et la première des béatitudes s’applique bien à elle : « Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux. » (Mt 5,3).

Et c’est ce que nous fêtons aujourd’hui, l’assomption de Marie … l’entrée de Marie dans le Royaume de Dieu.

« Celle qui était la Mère du Ressuscité, fût la première parmi les hommes à participer à la plénitude puissante de sa Résurrection. Il fallait que celle, en qui le Fils de Dieu, auteur de la victoire sur le péché et sur la mort, est venu habiter, fût aussi la première à habiter en Dieu, libre du péché et de la corruption du tombeau : du péché par l’Immaculée Conception ; de la corruption du tombeau, par l’Assomption ». (Jean-Paul II)

Tout a commencé par l’annonce de l’ange Gabriel … et se termine avec l’assomption de Marie … encore que … l’action de Marie n’a jamais cessé depuis … et n’est pas prête de s’arrêter …

La prière de l’Angélus est quelque peu passée de mode. La plupart des gens ne connaissent de l’Angélus que la peinture de Jean-François Millet, sans comprendre le sens du tableau …

Et c’est bien dommage. La prière de l’Angélus est celle qui nous met au plus près de la conception de Jésus, de la naissance de l’Église … et qui nous emmène à la résurrection : « Conduis-nous, par sa Passion et par sa Croix, jusqu’à la gloire de sa résurrection. » (Oraison de l’angélus).

Essayons de le prier au moins une fois par jour !

Vierge Marie,

depuis l’annonce de l’Ange Gabriel,

tu n’as cessé de te préoccuper

des pauvres et des faibles de cœur,

et tu nous invites à prier le chapelet,

et pour les pécheurs.

Aide-nous à rester fidèles à tes invitations,

notamment celle de Cana :

« Faites tout ce qu’il vous dira. »

                                     Francis Cousin

 

Pour accéder à la prière illustrée, cliquer sur le lien suivant :

Priere dim Assomption B




19ième Dimanche du Temps Ordinaire – Homélie du Père Rodolphe EMARD

La liturgie de ce 19ème dimanche tombe à pic en ce temps de vacances pour réveiller certaines tiédeurs de notre foi. L’aventure de la foi n’est pas un long fleuve tranquille – loin de là -, nous devons consentir à mener un combat, avec cette conviction que Dieu ne nous abandonne pas.

Première lecture : le prophète Élie (1 R 19, 4-8 )

Dans la première lecture, le prophète Élie est obligé de fuir à cause de « l’hostilité de la reine Jézabel ». Il se réfugie au désert, épuisé, voire déprimé, à un point qu’il confie à Dieu son désir de mourir.

Dans un songe, l’ange du Seigneur le réveille et lui ordonne de manger : Dieu ne veut pas qu’il meure ! Une seconde fois, l’ange l’appelle à prendre des forces pour la route.

Qui d’entre nous n’a pas fait une fois dans sa vie l’expérience d’Élie ? Les déceptions, l’absence du goût de vivre, la tentation du désespoir… Oui, il faut mener un combat pour trouver des forces pour surmonter la lassitude.

Des forces peuvent réellement nous aider si nous les laissons agir : le soutien de nos proches et de nos amis, une parole qui croit en nous, un regard qui nous espère… Il y a aussi la force de la Parole de Dieu qui nous invite à ne pas baisser les bras…. Ces forces peuvent nous aider à rebondir pour sortir du marasme.

Psaume 33

Dieu n’est pas insensible à ce que nous vivons de pénible. Le psalmiste dans le Psaume 33 nous le rappelle. Dieu n’abandonne aucun de ses enfants dans les épreuves à condition de s’en remettre vraiment à lui.

« Goûtez et voyez : le Seigneur est bon ! Heureux qui trouve en lui son refuge ! » Dieu entend toujours le cri de détresse du « pauvre » et le « délivre » de ses « frayeurs ».

 

Deuxième lecture : l’exhortation de l’apôtre Paul (Ep 4, 30 – 5,2 )

Dans la deuxième lecture, Paul nous invite à mener un autre combat, celui pour l’unité. Pour cela, nous devons éliminer toutes les attitudes contraires au « Saint Esprit de Dieu » : « Amertume, irritation, colère, éclats de voix ou insultes (…) ainsi que toute espèce de méchanceté. » De même, Paul nous invite à vivre la « générosité », la « tendresse » et le pardon mutuel.

Chacun a son examen de conscience à faire en vérité. Chacun sait ce qui lui pèse le plus dans ces attitudes… Paul nous invite clairement à ne pas nous habituer ou nous résigner de ces attitudes.

Trop de méchancetés en nous, en les autres et autour de nous ! Trop de refus de pardon qui nous rongent un peu plus chaque jour… Il nous faut agir et ne pointons pas systématiquement trop vite les autres comme « bouc émissaire ». Nous pouvons aussi avoir notre part !

Alors oui, il nous faut agir ! Cela n’est possible que dans une remise radicale de soi. Il convient alors de dépasser son orgueil, ses « à priori », ses rancœurs, ouvrir son cœur… Nous devons tous agir ! C’est la contribution de chacun qui fera la différence ! À sens unique, nous ne pourrons rien faire !

Évangile : le discours de Jésus (Jn 6, 41-51)

Dans l’Évangile, les Juifs contestent l’affirmation que Jésus fait de lui : « Moi, je suis le pain qui est descendu du ciel. » la symbolique de l’Eucharistie est ici très forte !

Les Juifs en restent aux origines « modestes » de Jésus : « fils de Joseph » et de « sa mère » (Marie, dont le nom n’est pas prononcé). Jésus réplique en invoquant son lien intime avec le Père et le témoignage des prophètes : « Ils seront tous instruits par Dieu lui-même. »

Jésus est bien de la nature de Dieu et il se donne à nous dans l’Eucharistie, en vue de « la vie éternelle », de notre propre résurrection. En sommes-nous convaincus ? Le combat à mener réside sans doute dans la fidélité à ce rendez-vous. Quelle est l’attitude de notre cœur dans l’accueil du Christ dans sa Parole et son pain de vie ?

C’est chaque jour que Dieu nous donne que nous devons choisir et dire « oui » au Christ. Jésus nous dit : « Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire ». Avons-nous toujours conscience de cela ? C’est le Père qui nous attire au Christ ! Cela signifie que ce que Dieu veut pour nous, avant toute chose, c’est que nous nous attachions constamment au Christ !

« Jésus, fils de Joseph »

Avant de conclure, je ne peux pas ne pas faire un écho à Joseph mentionné dans l’Évangile, en cette année qui lui est consacrée. Dans sa lettre Patris Corde (« Avec un cœur de Père »), le pape François rappelle que Joseph a joué un rôle majeur dans le projet de Salut de Dieu.

Joseph a exercé une réelle paternité vis-à-vis de Jésus. Il a aimé Jésus avec un cœur de Père. Le pape écrit : « Jésus a vu en Joseph la tendresse de Dieu » ou encore : « Dans la vie cachée de Nazareth, Jésus a appris à faire la volonté du Père à l’école de Joseph. »

La paternité de Joseph renvoie à une paternité plus haute, celle de Dieu. François précise à ce titre : Joseph « a toujours su que cet Enfant n’était pas le sien mais avait été simplement confié à ses soins. »

Joseph a joué un vrai rôle protecteur vis-à-vis de Jésus et de Marie. Le pape écrit : « Dieu fait confiance à cet homme, comme le fait Marie qui trouve en Joseph celui qui, non seulement veut lui sauver la vie, mais qui s’occupera toujours d’elle et de l’Enfant. En ce sens, Joseph ne peut pas ne pas être le Gardien de l’Église ».

Alors confions-nous à sa prière. Que Joseph nous aide dans le combat de la foi. Le pape nous invite à avoir le courage créatif de Joseph « qui sait transformer un problème en opportunité, faisant toujours confiance à la Providence. » Voilà une attitude que nous devons apprendre à opter…

Je termine avec ces derniers mots du pape : « Joseph nous enseigne ainsi qu’avoir foi en Dieu comprend également le fait de croire qu’il peut agir à travers nos peurs, nos fragilités, notre faiblesse. Et il nous enseigne que, dans les tempêtes de la vie, nous ne devons pas craindre de laisser à Dieu le gouvernail de notre bateau. Parfois, nous voudrions tout contrôler, mais lui [Dieu] regarde toujours plus loin. » Ainsi soit-il !

                                                                                           P. Rodolphe Emard




19ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Jn 6, 41-51)

« Moi, je suis le pain vivant. »

 

Dans la première lecture, le prophète Élie est complètement désabusé : la reine Jézabel veut le tuer pour avoir fait tuer les prophètes de Baal. Il a peur et s‘enfuit, et demande à Dieu de le laisser mourir : « Reprends ma vie : je ne vaux pas mieux que mes pères. ».

Ce n’est pas l’option de Dieu, qui, au contraire, lui envoie un ange pour lui présenter du pain et de l’eau : « Lève-toi et mange ! », et cela par deux fois.

Du pain et de l’eau, c’est une nourriture essentielle, mais qui est mal vue de nos jours. Être « au pain (sec) et à l’eau », c’est considéré comme une punition, un peu comme une déchéance. Pourtant pour Élie, c’est ce qui va lui permettre d’aller jusqu’à la montagne de l’Horeb et y rencontrer Dieu, après quarante jours et quarante nuits de marche …

Dans l’évangile aussi, il est question de pain … mais pas de pain issue de farine et d’eau !

Ce pain, c’est Jésus : « Moi, je suis le pain qui est descendu du ciel. ».

Incompréhension de ceux qui l’écoutent … et on les comprend. Cela parait tellement inimaginable …

Mais au lieu de demander des explications, ils se butent et refusent la parole de Jésus : « Nous connaissons bien son père et sa mère. Il nous raconte n’importe quoi ! ».

Leur attitude est totalement contraire à ce que demande saint Paul aux Éphésiens : « Amertume, irritation, colère, éclats de voix ou insultes, tout cela doit être éliminé de votre vie, ainsi que toute espèce de méchanceté. » (Deuxième lecture).

La réponse de Jésus n’a sans doute pas été comprise par la foule : « Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire. » … ou que nous nous laissions attirer par le Père … Reproche fait souvent par Jésus à ceux qui l’écoutent, mais ne l’entendent pas …

Et Jésus continue : « Moi, je suis le pain de la vie. ». Il ne s’agit plus de Jésus tout seul, mais de Jésus qui donne la vie, et même la vie éternelle … ce que nous, nous pouvons comprendre avec l’allusion faite aussitôt par Jésus à la manne qui n’a pas empêché les hébreux de mourir.

Il le confirme en disant : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. » et ce pain dont il parle, « c’est sa chair qu’il donnera pour la vie du monde. ».

Tout le monde est concerné … si nous nous laissons attirer par Dieu, par Jésus !

Mais est-ce que nous sommes vraiment attirés par Dieu ?

C’est à chacun de répondre …

Dans la première lecture, l’ange de Dieu dit : « Lève-toi et mange ! » …

Se lever, se réveiller … pour se mettre en chemin vers Dieu, vers la vie éternelle …

Quand, à la messe, nous nous levons pour aller communier, sommes-nous éveillés ?

Il nous arrive certainement de nous lever par habitude, c’est-à-dire sans que nos sens soient éveillés à ce que nous faisons.

Est-ce que nous sommes prêts à manger le corps du Christ, la chair de Jésus … et non pas simplement l’hostie, la pastille de pain azyme … pour aller vers Dieu, vers la vie éternelle … « car il est long, le chemin qui te reste. ».

Et bien souvent, ce n’est pas « quarante jours et quarante nuits jusqu’à l’Horeb, la montagne de Dieu. », mais pour une durée que nous ne pouvons pas connaître jusqu’à notre mort, pour que nous puissions rencontrer Dieu !

Peut-être est-ce une réflexion que nous devons faire à chaque fois que nous allons communier … ?

Seigneur Jésus,

fais que nous soyons éveillés

à chaque fois que nous allons communier.

Que notre communion soit vraiment

une union totale avec toi

qui a souffert la Passion

pour que nous puissions rencontrer Dieu

au bout de notre chemin sur la terre.

                                                                                                    Francis Cousin

 

Pour accéder à la prière imagée, cliquer sur le lien suivant :

Prière pour le 19° Dimanche TOB




19ième Dimanche du Temps Ordinaire – par le Diacre Jacques FOURNIER (Jn 6, 41-51)

« Jésus Pain de Vie par sa Parole »

(Jn 6,41-51).

En ce temps-là, les Juifs récriminaient contre Jésus parce qu’il avait déclaré : « Moi, je suis le pain qui est descendu du ciel. » Ils disaient : « Celui-là n’est-il pas Jésus, fils de Joseph ? Nous connaissons bien son père et sa mère. Alors comment peut-il dire maintenant : ‘Je suis descendu du ciel’ ? » Jésus reprit la parole : « Ne récriminez pas entre vous. Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. Il est écrit dans les prophètes : Ils seront tous instruits par Dieu lui-même. Quiconque a entendu le Père et reçu son enseignement vient à moi. Certes, personne n’a jamais vu le Père, sinon celui qui vient de Dieu : celui-là seul a vu le Père. Amen, amen, je vous le dis : il a la vie éternelle, celui qui croit. Moi, je suis le pain de la vie. Au désert, vos pères ont mangé la manne, et ils sont morts ; mais le pain qui descend du ciel est tel que celui qui en mange ne mourra pas. Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. »

     

               Jésus avait commencé son discours dans la synagogue de Capharnaüm en disant « Je Suis le pain de vie ». Et pour dire ce très simple « Je Suis », il avait repris une forme grammaticale particulière employée dans le Livre de l’Exode lorsque Dieu révèle son Nom à Moïse : « Je Suis qui Je Suis » (Ex 3,14). A celui qui a des oreilles pour entendre, Jésus se révèle donc ici, avec beaucoup de discrétion, comme étant Dieu Lui-même… Et il insiste juste après en disant : « Je suis descendu du ciel ». Et là encore, une préposition grecque particulière (apo, « du ») suggère qu’il est originaire du ciel…

            Ses interlocuteurs ne s’y trompent pas… « Celui-là n’est-il pas Jésus, fils de Joseph ? Nous connaissons bien son père et sa mère. Alors comment peut-il dire maintenant : “Je suis descendu du ciel” ? » De fait, ils ont bien sous leurs yeux Joseph, l’époux de Marie. Mais l’évidence peut être un faux ami : ils ne savent pas que Jésus a été conçu en Marie par l’Esprit Saint, « la Puissance du Très Haut » (Lc 1,35)…

            « Ne récriminez pas entre vous », leur dit Jésus. « Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire », par l’action de ce même Esprit, cet « Esprit de feu » (Mt 3,11) qui avait rendu « tout brûlants » les cœurs des deux disciples d’Emmaüs (Lc 24,32). En effet, seule la Lumière de l’Esprit permet aux hommes de bonne volonté de reconnaître en Jésus la Présence, en Plénitude, de cette même Lumière : « Par ta Lumière, nous voyons la Lumière » (Ps 36,10). C’est ce qu’a vécu Pierre lorsqu’il a commencé à reconnaître en Jésus « le Fils du Dieu vivant » (Mt 16,13-20).

            « Voilà ce qui est bon et ce qui plaît à Dieu notre Sauveur, lui qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent », comme Pierre, « à la connaissance de la vérité » (1Tm 2,3-6). Or tout ce que Dieu veut, il est le premier à le faire (Ps 135,6) : « Ils seront tous instruits par Dieu lui-même », dit ici Jésus. Il reprend Is 54,13 mais en omettant « tous tes enfants », ce qui limitait ce verset aux seuls habitants de Jérusalem. Mais maintenant, avec Lui et par Lui, Dieu se propose d’instruire tous les hommes qu’il aime (Lc 2,14), et il le fait tout à la fois par son Fils, « le Verbe fait chair », et par le Don de l’Esprit Saint qui se joint toujours à sa Parole (Jn 3,34). C’est pourquoi Jésus conclut en disant : « Amen, amen, je vous le dis, il a la vie éternelle, celui qui croit », car en accueillant cette Parole par sa foi, il a aussi accueilli avec elle le Don de « l’Esprit qui vivifie »… C’est pourquoi la Parole de Dieu est vraiment « le Pain de Vie »…    DJF




19ième Dimanche du Temps Ordinaire – Homélie du Père Louis DATTIN

Lève-toi, mange, marche

Jn 6, 41-51

Un homme à bout, titubant de fatigue, dans le désert, son corps n’en peut plus, il est au bout du rouleau. Son âme aussi n’en peut plus, il est complètement découragé :

il n’a plus le moral. Trop, c’est trop ! Et pourtant cet homme-là, c’est Elie, le grand Elie, celui qui a maintenu la foi d’Israël dans un monde complètement paganisé : le vainqueur devant les cent prêtres de Baal qui criaient pour que Dieu incendie leur autel alors que, seul, celui d’Elie, reçut le feu du ciel.

Hélas ! Ce n’est plus le grand Elie, c’est le pauvre Elie, l’ombre de lui-même, épuisé, la bouche sèche, l’estomac creux, avec des muscles qui lui font mal et qui ne répondent plus… il s’écroule de fatigue à l’ombre d’un buisson : « Seigneur, c’en est trop ! Reprends ma vie. Je ne vaux pas mieux que mes pères ».

Il tira un pan de manteau sur sa tête et s’endormit.

Cet Elie, comme il nous ressemble à certains moments de notre vie ! Rappelez-vous, vous aussi, ces étapes difficiles, quand vous étiez à plat,  » à zéro » comme on dit, dans la déprime, le marasme, que tous les horizons étaient bouchés et que vous aviez si peu de courage, que vous n’aviez même plus envie de continuer, « C’en est trop ! Reprends ma vie », envie de fuir la vie pour un temps ou la mort pour toujours, le sommeil lourd qui aide à fuir, pour un temps, les dangers et les désarrois qui assaillent la vie. Mais un ange, c’est-à-dire un messager de Dieu le tire de son sommeil : Dieu n’aime pas l’homme écroulé, l’homme prostré, abattu par le mal comme l’arbre par la tempête ; il le tire de son sommeil et lui parle : « Lève-toi et mange ».

 « Lève-toi  » : combien de fois, Jésus lui aussi, a dit cela aux grabataires qu’on lui présentait sur leurs brancards,

– à Lazare : « Lève-toi et sors »

– à la fille de Jaïre : « Je te le dis : lève-toi »

– au fils de la veuve de Naïm : « Lève-toi ».

Se lever : c’est la position du vivant alors que l’homme couché est déjà prémonitoire de l’homme mort. Rappelez-vous l’hymne pascal : « Lève-toi, ressuscité d’entre les morts ».

Se lever, se relever, c’est le signe d’un nouveau départ.

« Lève-toi et mange » : manger est le signe que la vie est là, en train de revenir. Lorsque l’on dit d’un malade : « Ça y est ! Il s’est mis à manger ! Aujourd’hui, il a pris un petit quelque chose », c’est le signe que ça va mieux, que tous les espoirs sont permis. « Il y avait là, près de la tête d’Elie un pain cuit sur la braise et une cruche d’eau : du pain et de l’eau, le minimum vital en temps de famine.

Une deuxième fois, Elie se couche et s’endort : ne pas se croire trop vite sorti de l’épreuve. Une 1ère communion ne suffit pas : tout comme dans la journée, un seul repas ne suffit pas. Il faut recommencer : la communion fréquente. De nouveau, le messager de Dieu le touche et le fait se lever pour manger, boire donc pour vivre.

Se lever, manger et boire puis marcher : sont les actes essentiels, primordiaux du vivant. Elie, en se levant, a expérimenté dans son corps, dans sa chair, le passage, le don de Dieu : « Lève-toi et marche » après « Lève-toi et mange ».

L’Eucharistie, pour le chrétien, aura également pour but de nous mettre debout, de nous faire prendre des forces puis de repartir, nous, chrétiens, qui sommes des gens en route, des marcheurs de Dieu, des pèlerins qui ne s’arrêtent qu’à des étapes provisoires jusqu’à la grande arrivée, la grande rencontre, jusqu’à l’Horeb : la montagne de Dieu.

 

 

Oui, c’est cela un chrétien, un homme qui se lève donc un homme debout, un homme qui prend des forces que Dieu lui donne tout au long de son parcours puis qui se met en marche vers l’horizon que Dieu lui indique.

 Lui, aussi, il est souvent dans le désert.

Lui, aussi, il a faim et soif d’autre chose.

Lui, aussi, il est capable de se décourager, de chuter en route, de se coucher par terre en disant: « Seigneur, je n’en peux plus ».

Mais le Seigneur est là, invisible, qui l’accompagne, qui est à côté de lui et qui a chaque instant lui répète : « Moi, je suis le pain de vie. Au désert, vos pères ont mangé la manne et ils sont morts mais ce pain-là, qui descend du ciel, celui qui en mange ne mourra pas ! Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement ! Le pain que je donnerai, c’est ma chair pour la vie du monde ».

Dans cette liturgie d’aujourd’hui, nous retrouvons les trois mots clés de la vie chrétienne :

 1 – Mange : le chrétien est un homme qui se nourrit et il en a besoin. Il se nourrit de la Parole de Dieu (c’est toute la 1ère partie de la messe). Il se nourrit du pain vivant descendu du ciel : le Christ qui se donne lui-même en nourriture, sa chair donnée pour la vie du monde. Il se nourrit aussi de la volonté de Dieu sur sa vie : « Ma nourriture, c’est de faire la volonté de mon Père ! ». Pas de vie chrétienne possible sans ces trois aliments : Parole de Dieu, pain du ciel, volonté du Père, pas plus qu’il n’y a de vie physique possible sans repas. Pas de vie spirituelle sans lecture de la Parole, communion, accueil de la volonté du Père.

Un grand malade qui ne s’alimente plus, chacun sait qu’arrive le commencement de la fin : ce n’est plus qu’une question de temps. C’est pourquoi Dieu nous dit « Mange », c’est vital, sinon tu te coupes de la vie de Dieu. Vous trouvez normal de mettre de l’essence dans votre voiture et vous savez très bien qu’elle n’avancera plus s’il n’y en a plus. C’est aussi évident et nécessaire pour la lecture de la Parole de Dieu, la communion, la volonté de Dieu dans ma vie.

Suis-je en manque de nourriture divine ?

  2 – Lève-toi : une fois qu’il a mangé, le chrétien retrouve des forces, il récupère de l’énergie. Alors, il peut se lever ! Rappelez-vous, lorsque vous avez été bien malade et qu’un jour, le médecin vous a dit : « Maintenant, vous allez pouvoir vous lever ».

Se tenir debout : c’est le signe du vivant. Après cette messe, nous aussi, nous allons pouvoir nous lever, partir, sortir de cette église avec une nouvelle énergie ; autrement, comme pour Elie, le chemin serait trop long, trop dur pour nous.

L’homme debout, c’est aussi le signe du Christ ressuscité, levé d’entre les morts, non plus l’homme prostré, l’homme couché dans le tombeau du Vendredi Saint. A Pâques, Il est debout, Ressuscité !

 3 – Marche : Si nous sommes debout, ce n’est pas pour faire du sur-place ou nous tenir au « garde à vous », nous sommes debout pour marcher, pour avancer, pour poursuivre notre mission.

Chrétiens, nous sommes des voyageurs, des nomades. Nous n’avons pas à nous installer intérieurement : toujours, nous sommes en chemin, à la suite de celui qui a dit « Je suis le chemin, la voie », « Celui qui marche dans mes pas suit le chemin de la vie ». C’est ce que nous rappelle le pèlerinage. Pas des touristes ! Nous sommes des gens en marche. Sans cesse mettre un pas devant l’autre, c’est le vrai progrès, la progression vers lui, vers le but, vers la Terre Promise, vers le Royaume de Dieu.

Mange, lève-toi, mets-toi en marche : c’est ce que le Seigneur désire de nous, c’est ce qu’il nous répète de dimanche en dimanche jusqu’à la grande rencontre ! AMEN




18ième Dimanche du Temps Ordinaire – Francis COUSIN (Jn 6,24-35)

« Conversion »

 

Les textes de ce jour nous parlent tous de conversion … comme beaucoup de textes de la Bible. Cela n’est pas une surprise, car c’est ce que Dieu nous demande chaque jour, dans des modalités différentes … et avec des résultats qui ne dépendent que de nous …

Dans la première lecture, les hébreux récriminent contre Moïse et Aaron : « Vous nous avez fait sortir dans ce désert pour faire mourir de faim tout ce peuple assemblé ! », regrettant les viandes et les pains du pays d’Égypte. En fait, ces récriminations s’adressaient à Dieu lui-même. Mais Dieu écoute et entend : « J’ai entendu les récriminations des fils d’Israël. », et il leur donne les vols de cailles le soir et le matin la manne. Dieu n’abandonne jamais ceux qui ont mis leur confiance en lui et veut que cela continue ; il demande au peuple de quitter leur mode de vie antérieur et d’accepter des mettre leurs espoirs dans le don qu’il leur donne chaque jour.

Sacrée conversion : accepter que quitter un mode de vie où la nourriture est assurée pour celui d’une dépendance à l’action de Dieu !

« Je mets mon espoir dans le Seigneur, je suis sûr de sa parole. » (Ps 129,5).

Dans la deuxième lecture, saint Paul invite les éphésiens convertis à persévérer dans leur conversion : « Il s’agit de vous défaire de votre conduite d’autrefois, c’est-à-dire de l’homme ancien corrompu par les convoitises qui l’entraînent dans l’erreur … Revêtez-vous de l’homme nouveau, créé, selon Dieu, dans la justice et la sainteté conformes à la vérité. ». Mettre toute sa vie en conformité avec la Parole de Dieu.

« Je mets mon espoir dans le Seigneur, je suis sûr de sa parole. » (Ps 129,5).

Dans l’évangile, Jésus mets les choses au point : à ceux qui venaient de manger le pain multiplié par Jésus et qui avaient changé de rive pour le suivre, il leur dit que la conversion qu’il attend n’est pas celle qu’ils croyaient : une conversion politique en voulant le faire roi : « Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme ». Comment faire pour suivre l’œuvre de Dieu ? « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. ». Les intentions étaient bonnes au départ, mais quand ils demandent quel signe il allait faire, surtout après la multiplication des pains, on est quelque peu surpris … n’était-ce pas un signe ?

Jésus demande de croire en lui, en sa Parole.

« Je mets mon espoir dans le Seigneur, je suis sûr de sa parole. » (Ps 129,5).

Pour nous, qu’est-ce que cela veut dire ?

Bien souvent, nous sommes comme les Hébreux ou les Juifs du temps de Jésus : les premiers avaient quittés l’Égypte à la suite de Moïse, en pensant qu’ils allaient tout de suite se retrouver dans le pays « où coulent le lait et le miel », sans aucun effort de leur part … les seconds pensaient avoir trouvé celui qui allait les libérer de l’occupation romaine …

La Parole de Jésus est claire : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. ».

Et croire, ce n’est pas seulement entendre une parole. « Mettez la Parole en pratique, ne vous contentez pas de l’écouter : ce serait vous faire illusion. Car si quelqu’un écoute la Parole sans la mettre en pratique, il est comparable à un homme qui observe dans un miroir son visage tel qu’il est, et qui, aussitôt après, s’en va en oubliant comment il était. » (Jc 1,22-24).

Croire, c’est passer sur l’autre rive : quitter nos préoccupations personnelles pour se mettre au service de celle de Dieu, quitter nos faims personnelles pour goûter au pain de Dieu. C’est « revêtir l’homme nouveau, créé, selon Dieu, dans la justice et la sainteté conformes à la vérité. » (Deuxième lecture).

Seigneur Jésus,

nous croyons souvent que la conversion

est la question d’un moment …

alors qu’elle est la mise en pratique

de ta Parole.

Et cela demande l’attention

de chaque instant

pour ne pas être tenté par le Malin.

                                     Francis Cousin

 

Pour accéder à la prière imagée, cliquer sur le lien suivant :

Priere dim 18° TOB




18ième Dimanche du Temps Ordinaire – Homélie du Père Louis DATTIN

La faim et la foi

Jn 6, 24-35

Dans le désert, c’est bien connu, une foule, surtout si elle est dépouillée de tout, surtout si elle a faim, est livrée à ses fantasmes. Le désert, c’est le lieu des mirages :

* Mirages du passé : « Ah, c’était le bon temps, en Egypte ! Lorsque réunis autour des marmites, nous mangions de la viande, des oignons, du pain à satiété… pourquoi nous avoir tiré d’un esclavage, pour nous faire tomber dans un autre : celui de la faim dans ce désert ?

* Mirages de l’avenir : de l’autre côté du désert, il y a, il y aura pour nous, une terre promise où coulera le lait et le miel, où nous n’aurons qu’à tendre les bras pour cueillir et recueillir !

Entre ces deux mirages de l’Egypte passée et de la future terre promise, il y la réalité : un désert sec, aride, sans eau, sans pain, sans viande. Alors, se réveillent les appétits primaires : ceux des entrailles, instincts exacerbés d’une existence en péril. Face à ce manque, à cette faim qui tenaille, le Seigneur va faire de cette épreuve, non pas un test physique, mais une preuve de foi :

« Demain matin, vous reconnaitrez, que moi, le Seigneur, je suis votre Dieu ».

Ce n’est pas ce que donne le Seigneur qui est important, c’est de reconnaître que c’est le Seigneur qui l’a donné ; tout comme, lorsqu’on reçoit un cadeau, ce n’est pas tant le cadeau qui est important, mais c’est l’amour de celui qui le donne. Le cadeau lui-même n’est que le symbole, le support matériel. Il veut dire : « Je t’aime, je m’offre à toi ».

Ce n’est pas la manne qui est importante, c’est constater, par cette manne, que Dieu n’abandonne pas son peuple, qu’il est là, à veiller sur lui, à le nourrir, fut-ce d’une façon différente.

Deux allemands ont examiné, en 1927, dans la péninsule du Sinaï, une variété de Tamaris, appelé maintenant « Mannifère ».

En juin-juillet, un puceron pique l’écorce de cet arbuste pendant la nuit, pour se nourrir de sève. Des gouttelettes tombent sur le sol et s’y durcissent. Mais il faut ramasser ces granulés le matin, car ils fondent très vite au grand soleil. Les bédouins s’en nourrissaient encore récemment et l’appelaient en arabe « man ». « Quand ils virent cela, les fils d’Israël se dirent l’un à l’autre « mann hou » ce qui veut dire « qu’est-ce que c’est » ? » car ils ne savaient pas ce que c’était. Moïse leur dit : « c’est le pain que le Seigneur vous donne à manger ».

Moïse les fait passer du cadeau, qui est certes le bienvenu, au donateur du cadeau : Dieu lui-même qui, parce qu’il les aime, se charge de les nourrir – autrement dit – si, au départ il y avait un appel de la faim, cette faim étant assouvie, il y a maintenant un appel à la foi.

De la faim – à la foi – c’est le même itinéraire que Jésus voudrait faire adopter par la foule qui se trouve devant lui. Lui aussi, il vient, nous l’avons vu dimanche dernier, de nourrir une foule entière avec du pain et des poissons : ils ont très bien mangé, il en restait douze corbeilles.

Mais cette foule, maintenant rassasiée, satisfaite, va-t-elle, elle aussi, passer de la faim à la foi ? Va-t-elle dire comme Moïse : « C’est le pain que le Seigneur nous a donné » ? Ne va-t-elle voir que le signe ? Sans prendre conscience que le signe, justement parce qu’il n’est qu’un signe, « fait signe« , qu’il porte en soi, une signification. Tout signe, tout miracle dans l’Evangile est porteur d’un message de Dieu.

Prenez un habitant de Mafate qui arrive à St-Denis, il ne sait pas ce qu’est un feu rouge, il n’en a jamais vu. Il ne connait son code de la route. Pour lui, ce feu n’est qu’un petit rond de couleur rouge : ce n’est pas un signe, il ne veut rien dire car pour lui, il ne signifie rien. Il va passer le plus tranquillement du monde à côté, sans savoir que sa vie est en péril.

Même chose pour les Hébreux : ils ont mangé du pain, mais ce pain n’était pas un signe ; il ne voulait rien dire, il n’avait pas de signification. Voilà pourquoi Jésus est obligé, le lendemain, de mettre les points sur les i : « Oui, vraiment je vous le dis, vous me cherchez, non pas parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé du pain et que vous avez été rassasiés », « Ne travaillez pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui se garde, celle que vous donnera le Fils de l’homme ».

Il faut passer de la faim à la foi.

Ils dirent alors (ils sont de bonne volonté et prêts à tout, pour manger comme la veille) : « Que faut-il faire ? », « Que vous croyiez en celui que Dieu a envoyé ».

Alors, ils se mettent à lui dire (et c’est bien la preuve qu’ils n’ont rien compris au signe de la multiplication des pains) : « Quels signes vas-tu accomplir pour que nous puissions te voir et te croire ? » C’est décourageant, déconcertant : faire assister une foule à des grands miracles : la multiplication des pains, ils ont mangé à plus de 5 000 dans le désert ; cela ne sert à rien. Le lendemain, ils demandent un signe pour croire ! Je peux, moi aussi, assister à des prodiges, si je n’ai pas la foi, cela ne me sert à rien !

Ce n’est pas le miracle qui suscite la foi, c’est la foi qui devine et découvre le miracle. Aussi le Seigneur, veut-il, lui aussi, nous faire passer de la faim à la foi… encore faut-il, nous aussi, que nous ayons faim de quelque chose. Celui qui est rassasié, qui mange tous les jours à sa faim, sans inquiétude, celui-là n’éprouve aucun désir, ni physique ni spirituel. Il ne lui manque rien, pourquoi voulez-vous qu’il désire quelque chose ?

N’est en recherche que celui qui a un manque, un désir au fond du cœur, un vide qu’il veut combler, un creux qu’il veut remplir. Un homme satisfait, qui n’a faim de rien, jamais ne trouvera Dieu, parce qu’il ne le cherche pas, parce qu’il n’en a pas besoin ! Voilà pourquoi Jésus s’est détourné de ceux qui étaient pleins d’eux-mêmes, satisfaits de leurs théories et de leurs pratiques, eux, ils ne vont pas se retourner vers les pauvres, les petits, ceux qui sont en perpétuel désir, en perpétuelle recherche.

« Bienheureux, dit-il, ceux qui ont faim et soif… ceux-là, oui, ils peuvent trouver, parce qu’ils cherchent… ils peuvent passer de la faim à la foi : ils ne vont pas se contenter d’une nourriture provisoire, ils vont viser directement celle qui se garde, celle de la foi ».

Aussi toute notre vie spirituelle doit-elle essayer de faire naître en nous, une autre faim, celle d’une nourriture impérissable qui se garde jusque dans la vie éternelle.

C’est à cette nourriture-là que l’homme doit aspirer, c’est pour elle qu’il doit travailler, celle que donne l’envoyé de Dieu, celle que le Père a marqué de son empreinte.

Quand la foule  demande à Jésus : « Que faut-il faire ? »,

il répond : « Soyez croyants ». Il faut passer du verbe « faire » au verbe « être ». La foule désire que Jésus « fasse » du pain. Jésus leur répond : « Je suis le pain », « Venez et croyez ». Dans la foi, c’est l’impasse absolue ; comment expliquer que « être » est le plus important et que « je fais » n’est qu’une façon de dire « Je suis » ?

Frères, ce débat entre le Christ et la foule, c’est aussi le nôtre. Qu’est-ce-que l’Eucharistie et la Communion au Christ, si nous refusons d’entrer dans cette réalité intérieure de l’existence en Dieu ? Jésus est lui-même cette nourriture que nous voudrions parfois posséder sans lui. C’est lui, le but de notre faim, l’aboutissement de toute recherche vraie, l’accomplissement de tout désir intérieur.

« Viens Jésus-Christ, Vrai Pain Vivant,

descends du ciel pour nous faire vivre ! »  AMEN