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2ième Dimanche de l’Avent (Marc 1, 1-8) – Francis COUSIN)

« La paix »

« Préparez le chemin du Seigneur » …

C’est la phrase principale de l’évangile de ce jour …

Mais qu’est-ce à dire pour les gens aujourd’hui ?

Regardons autour de vous …, dans nos maisons …

Les enfants sont plongés dans les catalogues de jouets et de cadeaux divers … et on ne pense pas à préparer la crêche …

Et les parents ? Beaucoup font la course et les courses pour être sûrs que les désirs de leurs enfants soient encore en rayons dans les magasins … avant de commencer à prévoir le menu de Noël … acheter des guirlandes et autres décorations …

On s’est fait des idoles … qui nous apportent peut-être le plaisir, … mais pas la joie …

Des idoles qui sont le sapin, les cadeaux, le père Noël, la bonne « bouffe » …

Demandez à un enfant de six ans qui est le père Noël … et qui est Jésus  ?

Tous donneront une réponse correcte pour le père Noël, … mais pas beaucoup pourront en faire autant pour Jésus, même dans les familles chrétiennes … Et ne demandez pas de les dessiner, ce serait quasiment 100 % pour le père Noël, … et pour Jésus … ou une crêche … Allez savoir … !!

Pour certains commerçants, c’est « la bonne période de l’année » … certains font même quarante pour cent de leur chiffre d’affaire de l’année en décembre …

C’est l’appât du gain … ou de la survie pour certains, dans cette période difficile !

Certains ont même demandé que Noël soit reporté pour après le confinement … pour que les gens puissent acheter … !! ou venir faire la fête dans les bars et les restaurants …

Curieusement,  personne n’a osé proposer de changer la date du premier  jour de l’année ! … parce que cela semble évident qu’on ne peut pas la reporter !

On a déchristianisé Noël !

Parce qu’on a oublié une chose, l’essentiel : Noël, c’est la commémoration de la naissance de Jésus, le Fils de Dieu, venu parmi les hommes pour les sauver ! Jésus : « Dieu sauve » !

On fête Noël, … mais sans Jésus …

Sans tout ce qu’il a apporté, dans son enseignement, ses actions, ses « signes » … sans son engagement total au service de son peuple et du monde entier, engagement qui le conduira à vivre sa Passion, à sa mort pour le salut du monde, … et à sa résurrection …

Alors, nous Chrétiens, Catholiques, préparons Noël, mais en y donnant un autre sens …

Préparons nos coeurs à la joie de la naissance de Jésus …

Applanissons nos montagnes d’orgueil, de suffisance …

Comblons nos ravins de manque d’attention aux autres, d’égoïsme …

Elargissons notre route à l’amour de Dieu … si tant est qu’on puisse y arriver, tant son amour est grand ! … mais élargissons au moins un peu … le plus qu’on peut …

Préparons nos coeurs, non pas pour faire la fête à Noël, mais pour être en fête à Noël … et aussi les autres jours …

Préparons nos coeurs pour être en paix à Noël ( et les autres jours aussi  … ), comme nous le dit le psalmiste : « J’écoute : que dira le Seigneur Dieu ? Ce qu’il dit, c’est la paix pour son peuple et ses fidèles.« 

Non pas la paix opposée à la guerre,  mais la paix intérieure,  celle dont parle  saint Pierre : » Faites tout pour qu’on vous trouve sans tache ni défaut, dans la paix.  » …  » Car ce que nous attendons, selon la promesse du Seigneur, c’est un ciel nouveau et une terre nouvelle où résidera la justice.  » (deuxième lecture).

Tout cela demande une conversion de notre coeur,  comme le demande Jean-Baptiste :  » Il  proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés. « 

Et Jésus n’attend que cela :  » Il veut que tous parviennent à la conversion.  » (deuxième lecture).

Demandons à Marie, en cette neuvaine de l’Immaculée Conception, de nous y aider, en reprenant le troisième paragraphe de la prière de Monseigneur Aubry pour cette année :

Augmente notre foi.

Soutiens notre espérance.

Ravive notre amour.

Rends-nous solidaires les uns des autres.

Au souffle de l’Esprit

qu’adviennent les cieux nouveaux

et la terre nouvelle.

Maranatha !

Viens Seigneur Jésus !

                              Francis Cousin

 

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1er Dimanche de l’Avent (Marc 13, 33-37) – Francis COUSIN)

« Pourquoi, Seigneur, nous laisses-tu errer hors de tes chemins ? »

 

Nous voici au seuil d’une nouvelle année liturgique, et cette année, nous cheminerons principalement avec l’évangile selon saint Marc.

Dimanche dernier, notre attention était pointée vers le retour de Jésus à la fin des temps, dans un futur que l’on ne peut pas connaître.

Avec ce premier dimanche de l’avent, notre attention se porte vers un événement proche, Noël, dans moins de quatre semaines. C’est donc dans le futur, mais c’est en fait la remémoration d’un événement passé : la naissance de Jésus à Bethléem.

Et pourtant, les conseils que nous donne l’évangile sont les mêmes que ceux que nous avons entendus dernièrement : « Veillez donc, car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison … »

Car c’est une constante de l’enseignement de Jésus : « Veillez ! … soyez prêts ! … vous ne savez ni le jour, ni l’heure … cette nuit même on te demandera ta vie … ».

Mais ce n’est pas la seule constante, et la plus importante aux yeux de Jésus, c’est l’amour : amour de Dieu et amour des autres … et parmi les autres, c’est l’amour, l’attention aux « plus petits de mes frères » (Mt 25,40), aux pauvres, aux malades, à ceux qui sont en manque d’amour, de travail, de toit, de justice … et aussi aux pécheurs … auxquels on pense très peu, ou souvent pour en dire du mal …

Une autre constante de l’enseignement de Jésus est la prière. Une prière humble, secrète, entre le Père et nous, « car ton Père qui voit dans le secret te le rendra. » (Mt 6,6). Mais aussi une prière communautaire, en groupe, comme la prière que Jésus a donné à ses disciples : « Notre Père … ».

N’oublions pas l’une des dernières paroles de Jésus avant sa mort : « Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation … » (Mt 26,41).

Veillez !

Veiller, ce n’est pas ne rien faire, en attendant que le temps passe !

Veiller, c’est être attentif à ce qu’on a fait, à ce qu’on voudrait faire, à ce qu’il faudrait faire … et quand on compare tout cela, c’est là qu’on se rend compte que nous n’avons pas tout bien fait.

C’est ce que fait Isaïe (première lecture) en constatant que Dieu laissait errer [son peuple] hors de [ses] chemins.

Veillons comme Isaïe. Posons-nous des questions sur notre vie.

Les chemins de Dieu, nous les connaissons un peu mieux que lui, car justement Jésus est venu sur terre, et il nous a enseigné, non plus ses chemins, mais le chemin, celui qu’il nous a montré tout au long de son séjour sur terre, son enseignement, sa Parole, qu’il a résumé en disant : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. » (Jn 14,6).

Et puissions-nous, comme Isaïe, arriver à cette conclusion : « Mais maintenant, Seigneur, c’est toi notre père. Nous sommes l’argile, c’est toi qui nous façonnes : nous sommes tous l’ouvrage de ta main. ».

Ou comme le dit le psaume : « Jamais plus nous n’irons loin de toi : fais-nous vivre et invoquer ton nom ! ».

Veillons ! Dans l’attente de la fête de Noël, veillons, préparons-nous à cette grande joie de la fête de la Nativité. On pourra utiliser avec intérêt les feuillets préparés par le diocèse pour les quatre dimanches de l’avent.

Seigneur Jésus,

en attendant de te retrouver

face-à-face à la fin des temps,

nous nous préparons à la fête de Noël.

Que ce temps nous permette

de faire le point sur notre relation

avec toi et ton Père,

 avec l’aide du Saint Esprit.

Francis Cousin

 

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Image dim Avent B 1°




33ième Dimanche du Temps Ordinaire (Matth 25, 14-30) – Francis COUSIN)

« Je savais que tu es un homme dur …

J’ai eu peur … »

 

Le passage d’évangile de ce jour est ce qu’on pourrait appeler une parabole eschatologique, qui nous fait penser à la fin des temps, comme chaque mois de novembre.

On y voit un maître, un chef d’entreprise (grosse entreprise si on considère la valeur monétaire d’un talent) qui part en voyage et qui confie ses biens à ses serviteurs …

Fallait-il que ce maître ait confiance en ses serviteurs, si l’on pense qu’un talent vaut environ à l’heure actuelle 1,5 million d’euros ! …

Ce maître, c’est Dieu, plus précisément Jésus qui reviendra, « longtemps après », pour juger les hommes, et les faire entrer « dans la joie de [leur] Seigneur ».

Il est important de remarquer que le maître confie ses biens, tout comme Dieu avait confié la terre à Adam et Ève (Gn 1,28-29), ce qui veut dire qu’il faudra rendre des comptes par la suite.

Et peut-être qu’il faudrait utiliser ce verbe pour les ’’talents’’ que nous avons (ou que nous pensons avoir), et que nous considérons comme des dons innés, comme la musique, la danse, l’écriture, la peinture, … mais aussi la patience, l’amour des autres, la bonne humeur, la volonté, le courage, la pertinence … et qui nous sont confiés, pour lesquels nous devrons rendre compte, au temps voulu …

Car la parabole nous le dit bien : il faudra faire fructifier ces ’’talents’’, pas seulement pour soi, pour notre bien-être personnel ou celui de notre famille, mais pour l’ensemble des communautés dans lesquels nous vivons, que ce soit la famille élargie, mais aussi les communautés de travail, sociales, économiques ou politiques … en « ouvrant nos doigts en faveur du pauvre, et en tendant la main au malheureux. » (première lecture).

Certains pourraient se dire : « Oui, mais moi, je n’ai pas de talent particulier, je suis quelqu’un de tout à fait ordinaire. Qu’est-ce que je vais pouvoir faire fructifier ? ». Dieu a donné des talents, comme le dit la parabole, « à chacun selon ses capacités ». Il ne nous demande pas plus que ce que nous pouvons supporter. Et à tous, il a donné son amour … Donner son amour aux autres, c’est déjà plus que bien … et cela peut se faire dans des petites choses …

C’est ce que n’avait pas compris le troisième serviteur.

Il a peur du maître, de Dieu … alors il cache son talent … dans la terre.

Il l’enfuit … le rend invisible pour lui … et pour les autres. Comme s’il n’existait pas …

Il occulte totalement la confiance que Dieu a envers lui …

Pourtant il n’a qu’un seul talent !

Il a peu … parce que Dieu lui a donné selon ses capacités

Mais même s’il a peu … il a peur … il a peur de Dieu …

Il enterre son talent alors qu’il est vivant !

Vis-à-vis de Dieu, c’est comme un suicide : il vit, mais sans avoir la Vie en lui, cette Vie que Dieu lui propose avec son talent. Et s’il n’a qu’un seul talent, ce ne peut être que ce qui est le plus important pour Dieu : l’amour. L’amour que Dieu ne cesse de donner à tout le monde. En refusant l’amour de Dieu, il s’interdit l’amour (agapé) des autres et envers les autres …

En enterrant son talent, il s’enterre lui-même, et se trouve donc dans les « ténèbres extérieures ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents ! », ce qui est la phrase habituelle pour parler de la géhenne de feu, c’est-à-dire l’enfer.

Il faut reconnaître que bien souvent, nous nous trouvons dans la situation de ce troisième serviteur. Nous sommes prêts à utiliser nos talents pour notre satisfaction personnelle, et souvent nous en sommes fiers, … et nous le montrons aux autres … mais ce n’est pas ce que veut Dieu. Dieu nous veut serviteurs, et même serviteurs inutiles.

Pourquoi en sommes-nous là ?

Souvent par manque de confiance en Dieu, ou plutôt par la non-reconnaissance que Dieu à confiance en nous … peut-être par manque de prières, ou de relations à Dieu … ou parce que nous avons des relations faussées avec lui.

Nous sommes bien souvent davantage prêts à utiliser Dieu à notre profit plutôt qu’à ’’être utilisés par lui’’ (= être à son service) pour le bien de tous.

Utilisons nos talents. N’ayons pas peur de nous salir les mains …

Le père François Varillon écrivait : « Ce n’est pas être vigilant que d’éviter seulement de se salir les mains. Il y a en effet un moyen efficace de garder les mains propres, c’est de ne toucher aucun objet. Le soir, on s’endort dans la tranquillité d’une conscience pure, et l’on ne voit pas qu’on est en pleine illusion, s’il est vrai que ne rien faire n’est pas synonyme de bien faire, et que ne rien risquer ne grandit pas. La fausse pureté est aussi une impureté. Celui qui ne fait rien ne commet pas d’erreur, mais toute sa vie est une erreur. »

Seigneur Jésus,

en attendant ton retour, à la fin des temps,

tu nous as confié la terre

et tout ce qu’elle contient.

Et tu nous as confié aussi les autres humains,

pour les aimer comme tu nous aimes,

pour les aider avec les talents que tu nous as donnés

pour que grandisse notre humanité,

pour le bien de tous.

Fais que nous puissions te rendre

la confiance que tu as mise en nous.

Francis Cousin

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Prière dim ordinaire A 33°




32ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Claude WON FAH HIN

Commentaire du samedi 7/11/20 et dimanche 8/11/20

32e dimanche ordinaire – Année A

Sagesse 6 12–16 ;  1Thessaloniciens 4 13–18 ;  Matthieu 25 1–13

« Il en sera du Royaume des Cieux comme de dix vierges qui s’en allèrent, munies de leurs lampes, à la rencontre de l’époux », ainsi commence la parabole dans la Bible de Jérusalem. La Bible Osty, elle, commence ainsi « le Royaume des Cieux ressemblera à dix jeunes filles qui, prenant leurs lampes, sortirent au-devant de l’époux ». Comparer le Royaume des Cieux à dix vierges qui vont à la rencontre de l’époux, c’est une manière de nous faire comprendre que le Royaume des Cieux commence bien sur terre. C’est dans cette manière d’être d’aller à la rencontre de l’époux, c’est-à-dire du Christ, dans notre vie quotidienne que se bâtit le Royaume de Dieu. Et bâtir ce Royaume, c’est difficile pour beaucoup d’entre nous, parce que nous avons nos faiblesses, nos défauts, nos découragements, mais surtout le manque de volonté ou encore l’ignorance des choses spirituelles, et puis comme diraient les plus récalcitrants, « on n’a pas que cela à faire ». Alors, on fait comme on peut, on essaie de suivre tant bien que mal le chemin tracé par Jésus. Cette parabole s’adresse surtout à ceux qui suivent le Christ, et en premier lieu, aux chrétiens qui font sincèrement de leur mieux mais qui se trompent en pensant qu’ils le font de bonne manière. Ce n’est pas parce qu’on essaie de faire de son mieux qu’il faut avoir la conscience tranquille en se disant qu’ainsi, on aura assuré parce qu’on prie beaucoup, parce qu’on vient à la messe, parce qu’on fait le rosaire, parce qu’on lit la Bible. Et lorsque l’on regarde les choses de plus près, on s’aperçoit que bien des choses, en réalité, peuvent ne pas plaire à Dieu. Prenons l’exemple de la messe. Que font, en général, les chrétiens quand ils viennent à la messe ? Quand on va rencontrer un personnage important, on se prépare à le recevoir avec toute la dignité due à son rang. Certaines personnes arrivent assez tôt à l’église, une heure ou trente minutes avant le début de la messe, ce qui leur permet de se préparer intérieurement à rencontrer ou à recevoir en leur cœur la Sainte Trinité, c’est le recueillement et c’est très bien. Mais il arrive que certaines personnes entrent dans l’église sans faire un signe de croix, sans génuflexion, sans prière et vont directement s’asseoir sur les bancs. Elles donnent l’impression de venir assister à un spectacle. Tout cela, c’est déjà de l’imprévoyance comme nous le raconte la parabole des dix vierges. D’autres personnes attendent la dernière seconde pour se mettre dans les bancs. Jésus dit alors à Catalina, une Bolivienne qui a reçu les stigmates du Christ en 1994 : « Tu arrives à la dernière minute quand la procession du célébrant est déjà en route pour célébrer la messe… et tu vas participer sans t’être préparée… ».

Et la Sainte Vierge Marie lui dit également : « Pourquoi devez-vous tous arriver à la dernière minute : tu aurais dû arriver plus tôt pour être capable de prier et demander au Seigneur d’envoyer son Esprit Saint pour qu’Il t’accorde un esprit de paix et te purifie de l’esprit du monde, de tes préoccupations, tes problèmes et tes distractions afin de te permettre de vivre ce moment si sacré. Pourtant, tu arrives presqu’au moment où la célébration est sur le point de commencer et tu participes comme s’il s’agissait d’un événement ordinaire, sans aucune préparation spirituelle. Pourquoi ? C’est ici le plus grand des Miracles. Tu vas vivre le moment où le Dieu Très Haut donne son plus grand cadeau et tu ne sais pas comment l’apprécier ». Au lieu de bavarder en attendant le début de la messe, il est donc recommandé de prier le Seigneur de nous envoyer son Esprit Saint afin que nous soyons purifier de l’esprit du monde.  Certaines personnes arrivent parfois très en retard, par exemple au moment de l’homélie ou même après. A ce moment, elles auront alors manqué le pardon de Dieu, l’enseignement donné par la lecture de la Parole, l’homélie du prêtre. Elles n’auront donc rien entendu de ce que Dieu nous dit à travers sa Parole. Non seulement, il y a des retardataires mais en plus il y en a qui quittent l’église avant la fin de la messe. Ils communient et direction directe en dehors de l’église. Alors que Catalina nous dit (P.48-49) : « Jésus me demande de rester avec Lui quelques minutes après la fin de la Messe : « Ne vous hâtez pas de partir lorsque la Messe est terminée. Restez quelques instants en ma compagnie, profitez-en et laissez-moi profiter de la vôtre ».  – Au moment de l’homélie, pour nombre de personnes c’est davantage un moment de repos que d’écoute de la parole de Dieu. « Dis au Seigneur, nous dit la Sainte Vierge, que tu es ici pour l’écouter, que tu veux qu’Il parle à ton cœur aujourd’hui » et Notre Dame continue : « Je veux que tu portes attention aux lectures et à toute l’homélie du prêtre. Souviens-toi que la Bible dit que la Parole ne revient pas sans avoir porté des fruits. Si tu portes attention, quelque chose de tout ce que tu as entendu restera en toi. Tout au long du jour, tu devrais essayer de te rappeler ces mots qui t’auraient particulièrement frappée. Parfois, ce peut être deux versets. D’autres fois, la lecture de tout l’Evangile ou peut-être seulement un mot. Savoure-les tout au long de la journée et ils feront ainsi partie de toi, car c’est ainsi que l’on arrive à changer sa vie, en permettant à la Parole de Dieu de te transformer ».

C’est parce qu’on ignore toutes ces petites choses spirituelles que nous devenons comme les cinq vierges folles, des imprévoyants, des inconscients, des négligents, des insensés. – Au moment de la Consécration, Catalina nous dit : « Cela me peine de vous dire que plusieurs hommes ou femmes, se tiennent debout, les bras croisés, comme s’ils rendaient au Seigneur comme étant égal à eux. La Vierge Marie dit à Catalina : « Dis aux gens qu’un homme n’est jamais autant homme que lorsqu’il s’agenouille devant Dieu ». Saint Paul lui-même nous dit (Ep 3,14) : « je fléchis les genoux en présence du Père » ; Rm 11,14 : « Par ma vie, dit le Seigneur, tout genou devant moi fléchira ». Peut-être peut-on faire exception pour des gens qui ont très mal aux genoux ou des personnes très âgées qui sont réellement dans l’impossibilité de le faire et d’autres pour des raisons de santé. Et puis arrive le moment de la communion, là aussi nous sommes loin d’avoir la bonne attitude. Voici ce que Catalina voit (P.42s) : « Lorsque le prêtre plaça l’hostie sacrée sur la langue d’une dame qui venait de se confesser avant la messe, un flash de lumière, comme une lumière blanche très dorée passa au travers de cette personne, d’abord dans son dos, puis l’entourant à partir du dos, autour des épaules et ensuite la tête. Le Seigneur dit : « C’est ainsi que Je me réjouis d’enlacer une âme qui vient Me recevoir avec une âme propre ». Là aussi les cinq vierges sensées auraient prévu d’avoir une âme pure avant d’aller recevoir l’hostie, ce que ne feront pas les vierges folles. Et après la communion, Catalina raconte : « Quand je suis retournée à ma place, alors que je m’agenouillais, le Seigneur me dit : « Ecoute… ». Un instant plus tard, je commençai à entendre les prières de la dame qui était assise devant moi et qui venait de recevoir la communion. Ce qu’elle dit sans ouvrir la bouche ressemblait à ceci : « Seigneur, souviens-Toi que nous sommes à la fin du mois et que je n’ai pas d’argent pour payer le loyer, les paiements pour la voiture ou l’école des enfants. Il faut que tu fasses quelque chose pour m’aider…Je T’en prie, fais que mon mari arrête de tant boire. Je ne peux plus supporter son intoxication si fréquente et mon plus jeune garçon va recommencer son année encore, si Tu ne viens pas à son aide. Il a des examens cette semaine…Et n’oublie pas notre voisin qui doit déménager. Fais que cela se fasse tout de suite. Je ne peux plus le supporter…etc… ». Jésus me dit d’un ton triste : « As-tu remarqué sa prière ? Elle ne m’a pas remercié une seule fois. Pas une seule fois, elle m’a dit qu’elle M’aimait pour le cadeau je venais de lui faire en abaissant ma divinité jusqu’à sa pauvre humanité pour pouvoir l’élever jusqu’à Moi. Pas une seule fois elle a dit : « Merci Seigneur ». C’était une litanie de requêtes…et ainsi font presque tous ceux qui viennent me recevoir. Je suis mort par amour et Je suis ressuscité, par amour J’attends chacun de vous et par amour Je reste avec vous…Mais vous ne réalisez pas que J’ai besoin de votre amour. Rappelez-vous que je suis le Mendiant d’Amour dans cette heure sublime pour l’âme ». Non seulement, après la communion, certains ne remercient pas le Seigneur, ce qu’on appelle « faire une prière d’action de grâce », c’est-à-dire avoir une attitude de reconnaissance envers Dieu pour le plus beau cadeau qu’Il vient de nous faire en nous donnant son Fils et toutes les grâces reçues, mais vont s’asseoir tranquillement sur leur banc, tandis que d’autres sortent directement de l’église juste après avoir reçu l’hostie. Et ceux ou celles qui ne peuvent communier à l’hostie, ils peuvent avoir ce qu’on appelle la « communion spirituelle » en ayant, dans leur prière, un très grand désir de s’unir au Christ. – Quelle misère de croire que l’on est sauvé parce qu’on assiste à la messe régulièrement, alors qu’on a presque tout faux de A à Z, en arrivant en retard, en quittant la messe juste après la communion ou avant la fin de la messe, en n’écoutant pas la parole de Dieu, en bavardant, ou en se laissant distraire et bien d’autres attitudes qui peuvent déplaire au Seigneur tout au long de la messe…

Il ne s’agit pas d’assister à la messe mais bien de participer à la messe. Il faut « vivre » la messe – et cela se prépare par la prière du lundi au samedi – car la messe est un moment de rencontre avec un personnage très important : Dieu… qui nous offre gratuitement, par sa Miséricorde infinie, la vie éternelle. Et la parabole d’aujourd’hui consiste à dire justement qu’il faut être prêt, à tout moment, pour recevoir le Seigneur qui vient souvent nous visiter à l’improviste. Vient quand Il veut, on doit être prêt à l’accueillir et l’accueillir comme il se doit, comme Seigneur et Dieu : « Mon Seigneur et mon Dieu ».  Et pour cela il faut être prévoyant, ne rien oublier car chaque rendez-vous avec Dieu est important : que ce soit les différentes célébrations liturgiques, les sacrements, la lecture de la Parole de Dieu, les temps de prière ou les rencontres diverses qu’on peut avoir avec les gens. La vie entière est prière et pour être prêt, il faut vivre notre vie entière comme un long temps de prière permanente, ou prière continuelle. Ce qui nous permet d’être vigilant à chaque instant de notre vie et malgré tout, nous aurons encore des faiblesses à découvrir et à remédier. La vigilance doit être de chaque instant. Et c’est ainsi que se bâtit, à chaque instant de la vie, le Royaume de Dieu sur terre. Chaque chrétien doit faire des efforts pour se tourner constamment vers le Christ sans qui nous ne pouvons absolument rien. Une fois tourné vers le Christ, c’est Lui qui fera le reste. En cette période de pandémie avec la Covid 19, on ne peut rien trouver de mieux pour éviter le stress que de se réfugier constamment dans le Christ et rester dans les bras de notre Sainte Mère, Marie. Si la porte du Royaume se ferme, c’est nous-mêmes qui la fermons à cause de nos propres bêtises et nos manques de vigilance en préférant d’autre remède que le Christ lui-même. C’est pour cela qu’il nous faut veiller, car nous ne savons ni le jour, ni l’heure. Et c’est la Vierge Marie, qui nous aime tant, qui nous apprend tout cela par Catalina. Merci Marie de mieux nous faire comprendre ce que le Christ attend de nous : être comme les vierges sensées capables d’attendre la venue du Fils de Dieu à tout moment.




32ième Dimanche du Temps Ordinaire (Matth 25, 1-13) – Francis COUSIN)

« Prêts pour le repas de noce ? »

 

Novembre, dernier mois de l’année liturgique, qui commence par la Toussaint … et la fête de tous les défunts …

C’est un mois qui nous amène à penser davantage à l’au-delà, à notre fin dernière … sur la terre … , et surtout à notre possibilité d’entrer dans le paradis … de manière simultanée, ou en retrait … après un temps d’attente, dans notre temps terrestre …

Parce qu’après la mort, il n’y a plus de temps terrestre, le temps n’existe plus … Plus besoin de montre, il n‘y a que le temps présent. Plus de passé, plus de futur, seul l’instant est.

Sur cette terre, nous sommes tous dans l’attente de notre mort. Certains avec peur et angoisse … D’autres sans faire un compte avec cela : ça viendra quand ça viendra (les jeunes filles insouciantes) … D’autres en se préparant spirituellement et humainement, quelle que soit leur religion (les jeunes filles prévoyantes), … si tant est qu’on puisse y arriver parfaitement …

Pour nous Chrétiens, nous sommes dans l’attente de cette rencontre avec Jésus-Christ, avec Dieu, … avec tous les saints qui sont déjà auprès de lui, … avec, on peut l’espérer et le souhaiter, des membres de notre famille … et peut-être quelques surprises d’y voir des gens qu’on ne pensait pas trouver là, … ou de ne pas y voir des gens qu’on aimait et dont la présence nous semblait évidente …

Mais cela, c’est la volonté de Dieu, car « Dieu ne regarde pas comme les hommes : les hommes regardent l’apparence, mais le Seigneur regarde le cœur. » (1 S 16,7).

Dans l’évangile de ce jour, on voit deux types de jeunes filles, mais ce peut être n’importe quelle personne : Les prévoyantes, celles qui ont de l’huile en réserve, et les insouciantes qui elles n’en ont pas. Avec des conséquences importantes : les premières entrent au banquet de noce, et les autres sont exclues : « Je ne vous connais pas ! ».

Mais quelle est donc cette huile, qui est un peu le sésame pour entrer dans la salle du banquet, dans le royaume des cieux ? Cette huile que nous devrions, nous aussi, avoir en réserve ?

Jésus ne le précise pas … mais on peut penser que c’est ce qui est l’essentiel de Dieu : l’amour. Ce qu’il est depuis toujours, qu’il a donné à son Fils et à l’Esprit, ce qui est à la base de l’enseignement de Jésus …

C’est ce que nous avons vu il y a quinze jours, avec les deux commandements de l’amour : l’amour pour Dieu, et l’amour entre les hommes : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Mt 22,37-39).

Pour le confirmer, saint Jean de la Croix nous dit : « Au soir de notre vie, nous serons jugés sur l’amour ».

Mais l’époux tarde, … et nous risquons, comme les jeunes filles de la parabole, de trouver le temps long … et de nous endormir … pas seulement physiquement, mais spirituellement … de laisser tomber ce Dieu qui nous attend … comme les apôtres à Gethsémani, quand Jésus priait le Père d’éloigner la coupe du sacrifice …

Les portes du festin de noce sont encore fermées … Jésus que les premiers chrétiens attendaient pour bientôt n’est pas encore revenu … et les portes ne seront ouvertes qu’à la fin des temps, à la parousie de Jésus … et on ne sait ni le jour ni l’heure de son retour.

Alors les trompettes sonneront et un héraut criera : « Voici l’époux, sortez à sa rencontre ».

Serons-nous prêts ? avec suffisamment d’huile, d’amour, pour aller vers lui sans baisser la tête ?

Saint François d’Assise priait : « Loué sois-tu, mon Seigneur, par sœur notre mort corporelle, à laquelle nul homme vivant ne peut échapper. Malheur à ceux qui mourront dans les péchés mortels. Heureux ceux qu’elle trouvera dans tes très saintes volontés, car la seconde mort ne leur fera pas mal. »

Prions pour qu’à cette heure de notre mort nous ayons encore suffisamment d’huile, d’amour vrai dans notre cœur, pour que nous puissions allumer notre lampe, que notre cœur inonde de lumière, de cette lumière qui brille dans les ténèbres du monde, et que les ténèbres ne peuvent pas arrêter, et que nous puissions entrer dans la lumière éternelle de Dieu.

 

Seigneur Jésus,

Nous voulons tous

nous retrouver dans ton paradis,

mais l’attente est longue

et nous risquons de t’oublier,

et ton commandement d’amour avec …

à cause des attraits du monde,

de notre égoïsme, de notre suffisance …

Aide-nous à rester vigilants.

Francis Cousin

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Prière dim ordinaire A 32°




Solennité de Tous les saints – par Père Rodolphe EMARD

Homélie :

Lectures : Ap 7, 2-4. 9-14 ; 1 Jn 3, 1-3 ; Mt 5, 1-12a.

 

Chaque année, la liturgie nous offre l’occasion de célébrer tous ceux et celles qui nous ont précédés sur cette terre et que nous considérons comme des saints dans « la cité du ciel, notre mère la Jérusalem d’en haut »[1]. Les textes bibliques présentent très bien ce qu’est cette solennité de tous les saints qu’on nomme aussi la communion des saints.

Dans la première lecture, les saints sont cette « foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues. » Ils se tiennent « debout devant le Trône et devant l’Agneau, vêtus de robes blanches, avec des palmes à la main. », pour reprendre les mots du texte.

Il s’agit d’une foule universelle, une assemblée de saints de partout et de toujours, connus et inconnus et qui se tiennent devant l’Agneau, le Christ. Ils sont « vêtus de robes blanches » : ils dans la pleine lumière de Dieu, dans sa gloire éternelle, totalement purifiés du péché… Ils sont « avec des palmes à la main », symbole de la victoire.

Jean dans sa vision rappelle un point majeur : ces saints « viennent de la grande épreuve ; ils ont lavé leurs robes, ils les ont blanchies par le sang de l’Agneau. » Ce qui nous rappelle un point majeur frères et sœurs, les saints sont ceux et celles que Jésus a sauvés par sa mort et Résurrection. Ceux et celles qui se sont remis à lui et qui ont pris au sérieux sa Parole. Ceux et celles qui ont persévéré dans le combat chrétien…

Saint Jean rappelle dans la deuxième lecture que « nous sommes enfants de Dieu » et en même temps, il annonce une folle espérance : « nous lui serons semblables [à Dieu] car nous le verrons tel qu’il est. » Les saints ont pris au sérieux leur dignité d’enfant de Dieu reçu dans le Baptême et ils ont vécu fermement dans cette espérance d’être un jour semblables à Dieu et de le voir tel qu’il est.

Dans l’Évangile, nous avons les neuf béatitudes de Jésus : « Heureux… » Les saints sont ces bienheureux qui ont vécu réellement ces béatitudes. Ces saints ont fait le choix de la charité, celui d’aimer les pauvres et ceux qui souffrent. Ils ont également revêtu la douceur et la miséricorde. De même, ils ont opté pour un cœur pur. Ils ont été encore des artisans de paix et de justice. Et les saints ont su tenir bon dans les épreuves et les persécutions et face aux insultes, au nom de leur foi en Jésus-Christ.

Cette solennité de tous les saints nous invite à purifier certaines fausses pensées populaires. Les saints sont sauvés de Jésus-Christ, ils guideront toujours et uniquement vers Jésus-Christ : ils se tiennent « devant l’Agneau ». Ils sont entièrement purifiés du péché, en aucun cas, ils ne peuvent attribuer le mal. Ce qu’ils sont, ils le doivent au Christ !

Les saints sont vénérés dans la tradition de l’Église comme des intercesseurs auprès du Christ. Ils nous sont solidaires ! Ils sont des aides fraternelles précieuses dans notre vie de foi. Et leurs témoignages de vie nous stimulent, ils nous montrent la route à suivre pour atteindre la cité du ciel. Ils sont les mieux placés parce qu’ils ont suivi cette route et parce qu’ils sont parvenus au terme de cette route.

N’oublions pas cet essentiel : les saints nous tournent toujours vers le Christ ressuscité. Il nous arrive parfois de dire que : « Tel saint m’a exaucé ». Il serait plus juste de dire : « Le Christ m’a exaucé par l’intercession de tel saint… »

Cette solennité nous rappelle aussi que notre destinée c’est de rejoindre la communion des saints. Le risque serait de croire que la sainteté est seulement réservée à des êtres exceptionnels et l’affaire d’une autre vie. Chacun de nous est appelé à vivre la sainteté.

 

C’est dans notre histoire humaine que les saints ont vécu pleinement l’Évangile. Il me semble que les saints nous invitent à deux actions dans notre contexte d’aujourd’hui :

 

  • Que nous prenions au sérieux cet appel à la sainteté, pour aujourd’hui ! Cela a réellement commencé pour nous depuis notre Baptême… C’est bien aujourd’hui qu’il faut se décider pour le Christ et son É Les béatitudes forment la « carte d’identité » du chrétien.

  • Que nous puissions aussi percevoir les signes de sainteté en ce monde. Le monde entier est terriblement touché par la Covid-19. La France vit des heures sombres… L’actualité pointe beaucoup les points noirs, tout ce qui ne va pas. Mais que cela ne nous empêche pas de percevoir les signes de sainteté que l’Esprit-Saint sème dans ce monde ébranlé.

Le pape François nous invite à découvrir la sainteté « de la porte d’à côté », ceux de nos quartiers, ceux qui vivent concrètement leur Baptême, là où ils sont insérés, et ne soyons pas trop vite pessimistes, ils sont plus nombreux que nous croyons. Nous pensons plus particulièrement au personnel soignant. 

Que tous les saints intercèdent pour nous. Ils nous rappellent que la sainteté est le plus beau visage de l’Église. Que les saints nous obtiennent une plus vive espérance en ce monde, qu’un jour, nous aussi, nous verrons Dieu tel qu’il est. Je termine en reprenant la prière d’ouverture de la messe : « Dieu éternel et tout puissant, tu nous donnes de célébrer dans une même fête la sainteté de tous les élus ; puisqu’une telle multitude intercède pour nous, réponds à nos désirs, accorde-nous largement tes grâces. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur ».  Amen.

 Père Rodolphe Emard.

 

[1] Cf. Préface.

 

 

 




Toussaint (Matth 5, 1-12) – Francis COUSIN)

« Appelés à la Sainteté. »

 

La fête de la Toussaint que nous célébrons ce jour est l’occasion de penser à tous ceux qui sont auprès de Dieu dans le Paradis, et ils sont nombreux : il y a ceux qui sont connus et reconnus comme saints par les hommes … et il y a tous ceux qui ont été reconnus par Dieu comme saintes ou saints, mais que nous ne connaissons pas …

Mais si on peut se réjouir de la sainteté de ceux qui sont déjà auprès de Dieu, c’est aussi pour nous tous un appel à prendre le même chemin, celui de la sainteté … non pas en essayant d’imiter tel saint ou telle sainte, car « il ne s’agit pas d’appliquer des recettes ni de répéter le passé, puisque les mêmes solutions ne sont pas valables en toutes circonstances, et ce qui sera utile dans un certain contexte peut ne pas l’être dans un autre. » (Pape François, GE n° 173), mais en vivant l’évangile que Jésus nous a enseigné, lui qui est « le chemin, la vérité et la vie. » (Jn 14,6).

Et tous les textes de ce jour nous invitent à regarder vers l’avenir, vers après la mort, tout en nous donnant des conseils pour arriver au bout du « chemin », pour « gravir la montagne du Seigneur et se tenir dans le lieu saint. » (Psaume).

La première lecture nous offre la vision de ce monde futur : « une foule immense, (…) de toutes nations, tribus, peuples et langues. Ils se tenaient debout devant le Trône et devant l’Agneau, vêtus de robes blanches, avec des palmes à la main. (…) Et ils disaient : « Amen ! Louange, gloire, sagesse et action de grâce, honneur, puissance et force à notre Dieu, pour les siècles des siècles ! Amen ! ». Et la robe blanche, le vêtement de noce leur a été donné « par le sang de l’Agneau », par le don de Jésus s’offrant en sacrifice pour nous sur la croix.

Qui peut être auprès de Dieu, « sur la montagne du Seigneur » ? l’humain « au cœur pur, aux mains innocentes » : avoir la pureté dans son cœur, et dans ses actes, et ainsi être béni de Dieu, être reconnu comme juste par Dieu.

La deuxième lecture nous dit que nous sommes dès à présent « enfants de Dieu » par notre adhésion à sa personne, mais que plus tard, à la parousie de Jésus, « quand cela sera manifesté, nous lui serons semblables car nous le verrons tel qu’il est. Et quiconque met en lui une telle espérance se rend pur comme lui-même est pur. ». Ayons en nous cette espérance de la rencontre avec Jésus.

Le passage de l’évangile, qui est bien connu et que nous appelons les Béatitudes, commence ce qu’on appelle le sermon sur la montagne. C’est un chemin de vie, de manière de vivre, mais qui est loin des dix paroles données par Dieu à Moïse sur la montagne du Sinaï : c’était alors des commandements qu’il fallait respecter, alors que les béatitudes sont des indications pour une vie nouvelle, qui nous semblent parfois impossible à vivre, et dont les bienfaits nous semblent bien lointains pour nous-mêmes, dans la vie éternelle ; Mais c’est oublier tous les bienfaits que cela peut procurer à notre entourage, proche ou lointain, dans ce monde même. Il est donc important que nous essayons, chacun à notre manière, de les vivre du mieux que nous pouvons, avec l’aide de l’Esprit Saint. « Les béatitudes ne sont nullement quelque chose de léger ou de superficiel, bien au contraire ; car nous ne pouvons les vivre que si l’Esprit Saint nous envahit avec toute sa puissance et nous libère de la faiblesse de l’égoïsme, du confort, de l’orgueil. » (Pape François, GE n° 65).

Ce dimanche pourrait être l’occasion de nous inciter à relire le troisième chapitre de l’exhortation apostolique ’’Gaudete et Exsultate’’ du pape François, notamment les numéros 67 à 94. Vivre selon l’esprit des Béatitudes est quelque chose de difficile, d’ardu, est qui est tout à l’opposé de ce que le monde dans lequel nous vivons nous incite à faire.

Dieu veut nous rendre heureux, il veut notre bonheur. Pas seulement maintenant, mais surtout pour la vie éternelle, que nous soyons auprès de lui, pour le louer, avec tous les saints qui sont déjà près de lui.

Il est sûr que c’est un bonheur parfois à l’opposé du bonheur immédiat que nous propose, voire parfois veut nous imposer la société dans laquelle nous vivons.

C’est un choix à faire …

Seigneur Jésus,

Les béatitudes que tu nous as proposées

comme chemin d’accès à la vie éternelle

sont très exigeantes

et nous semblent impossibles

 à réaliser par nous-mêmes,

sauf à se laisser aller

à l’action de l’Esprit Saint.

Francis Cousin

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Image dim Toussaint A




Solennité de la Toussaint par le Diacre Jacques FOURNIER

Heureux ceux qui croient à l’Amour
(Mt 5,1-12)…

En ce temps-là, voyant les foules, Jésus gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui.
Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait. Il disait :
« Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux.
Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés.
Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage.
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés.
Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde.
Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu.
Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu.
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux.
Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi.
Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! »

 

        

            Autrefois, dans le cadre de l’Alliance conclue avec son Peuple, Dieu donna sa Loi à Moïse sur une montagne (Ex 19-20). Ici, Jésus « gravit la montagne » et donne aux « grandes foules qui le suivirent, venues de la Galilée (Juifs), de la Décapole (païens), de Jérusalem (Juifs), de la Judée (Juifs), et de la Transjordanie (païens) » (Mt 4,25), la Loi Nouvelle de « l’Alliance nouvelle » (Lc 22,20 ; 1Co 11,25 ; 2Co 3,6) et éternelle, une Alliance qui existe de fait depuis la création du monde  entre Dieu et tous les hommes (Gn 9,8-17). Avec Jésus et par Lui (Hb 9,15 ; 12,24), ce Mystère est dorénavant pleinement révélé (Rm 16,25-27)…

            Cette Loi nouvelle est un appel au bonheur ! Dieu a créé l’homme pour qu’il soit heureux (Gn 2,8). Il veut son bonheur (Dt 4,40 ; 5,16.29.33 ; 6,3…), il ne cesse de le désirer, d’y travailler… Pourquoi ? Car « Dieu Est Amour » (1Jn 4,8.16), et l’Amour « ne cesse de nous suivre pour nous faire du bien » (Jr 32,40). Et comment s’y prend-t-il ? Jésus, le Fils éternel, en est le parfait exemple : « Le Père aime le Fils et il a tout donné, il donne tout, en sa main » (Jn 3,35). Gratuitement, par Pur Amour, le Père ne cesse de se donner tout entier à son Fils pour le combler de tout ce qu’Il Est en Lui-même, lui donnant ainsi, de toute éternité, « avant tous les siècles », d’avoir part à sa vie (Jn 5,26) en « Unique-Engendré » (Jn 1,14.18 ; 3,16.18), « non pas créé », « Lumière » (Jn 1,9 ; 3,19 ; 8,12 ; 9,5 ; 12,46) « née de la Lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu ».

            Voilà le Mystère que le Fils est venu nous révéler : il se reçoit tout entier de l’Amour du Père, dans un acte éternel, totalement pur et gratuit, que le Père pose à son égard, dans la seule recherche du Bien de son Fils… Le Fils n’est donc rien par lui-même, et cela jusques dans les Paroles (Jn 8,26-29 ; 12,49-50 ; 17,8) et les Actions qu’il pose pour révéler ce Mystère du Père : « Je ne peux rien faire de moi-même » (Jn 5,19-20.30 ; 7,28 ; 8,28.42).

            Jésus est ainsi le parfait « pauvre de cœur » et il nous invite tous à la même attitude : accepter de reconnaître notre misère, l’offrir à l’Amour infini, et nous tourner de tout cœur vers Lui pour recevoir, avec le Fils et comme le Fils, ce que le Fils reçoit Lui-même du Père de toute éternité. Et que reçoit-il ? La Plénitude de l’Esprit, donnée gratuitement, par Amour, une Plénitude qui l’engendre en Fils « doux et humble de cœur » (Mt 11,29), comblé par « la joie de l’Esprit » (Lc 10,21 ; Jn 15,11 ; Ga 5,22 ; 1Th 1,6). « Le fruit de l’Esprit est douceur » (Ga 5,23) ? « Heureux les doux » ! « Le fruit de l’Esprit est Amour Miséricordieux » (Ga 5,22) ? « Heureux les miséricordieux » ! « Le fruit de l’Esprit est Paix » (Ga 5,22) ? « Heureux les artisans de paix » ! L’Esprit lave et purifie les cœurs blessés par le péché (Ez 36,24-28 ; 1Co 6,11) ? « Heureux les cœurs purs » ! Oui, vraiment, « heureux ceux qui croient » (Jn 20,29) que « Dieu est Amour », Pur Amour, car ils seront comblés pour l’éternité par le Don de l’Amour ! Là est la source du seul vrai Bonheur…

      DJF




30ième Dimanche du Temps Ordinaire (Matth 22, 34-40) – Francis COUSIN)

« Le grand commandement. »

 

Le grand commandement … et non pas le plus grand commandement, comme on le dit parfois à tort et même comme le traduisent quelques bibles.

Le grand commandement … parce qu’il est le seul à être grand, il est unique.

Ce grand commandement, c’est celui qui a été donné par Dieu à Moïse sur le mont Sinaï : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. » (Dt 6,5).

Toutes les religions ont été créées par les hommes pour répondre aux grandes questions de la vie, principalement sur ce qu’il y a avant et après la vie …

C’est le besoin de transcendance entre les hommes et Dieu ou les dieux …, entre la terre et le ciel …

Pour les Juifs et ensuite les Chrétiens, c’est différent : la relation est inversée, c’est le ciel qui s’adresse à la terre. C’est Dieu qui s’adresse aux hommes, d’abord dans des songes (Noé, Abraham …), puis directement aux hommes, par l’intermédiaire de Moïse (Ex 3,3-4), puis en Ex 20, 22 : « Le Seigneur dit à Moïse : « Tu parleras ainsi aux fils d’Israël : “Vous avez vu que je vous ai parlé du haut des cieux … »

Et ce Dieu d’amour demande aux hommes une réciprocité d’amour : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur ».

On est toujours dans la dimension verticale, mais celle-ci prend naissance en Dieu, et surtout, elle est basée sur l’amour, et non sur la peur !

L’envoi de Jésus sur la terre va modifier cette relation, en l’élargissant, suivant la parole de Jésus : « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. » (Mt 5,17), et cet accomplissement va se traduire par un amour qui s’étend à tous les hommes : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. ».

On reste cette fois-ci au niveau des hommes : c’est la dimension horizontale de l’amour …

Cette dimension n’est pas moindre que la première. D’ailleurs Jésus lui-même le dit : « Le second [commandement] lui est semblable ». Il est au même niveau.

D’ailleurs, pour bien montrer que les deux dimensions sont de même niveau, saint Jean nous dit, dans sa première épitre : « Si quelqu’un dit : « J’aime Dieu », alors qu’il a de la haine contre son frère, c’est un menteur. En effet, celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu, qu’il ne voit pas. Et voici le commandement que nous tenons de lui : celui qui aime Dieu, qu’il aime aussi son frère» (1Jn 4,20-21)

Jésus, fils de Dieu, vrai Dieu et vrai homme, à la charnière des deux dimensions, a accompli ces deux dimensions verticale et horizontale de l’amour en donnant sa vie pour les hommes sur la croix, pour leur permettre de se rapprocher de Dieu … pour l’éternité.

À chaque fois que nous faisons le signe de la croix, nous devrions penser à cette dimension de l’amour, à ces deux commandements semblables de l’amour entre Dieu et les hommes (dimension verticale) et entre les hommes (dimension horizontale) …

Et ce qui fait le lien entre les deux dimensions, c’est Jésus-Christ qui est venu accomplir la dimension verticale de l’Ancien Testament pour y ajouter la dimension horizontale, magnifiée par son sacrifice sur la croix : « Après cela, sachant que tout, désormais, était achevé pour que l’Écriture s’accomplisse jusqu’au bout, Jésus dit : « J’ai soif. » (…) Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « Tout est accompli. » Puis, inclinant la tête, il remit l’esprit. » (Jn 19,28.30).

Seigneur Jésus,

tu es venu accomplir la relation d’amour

entre Dieu et les hommes

en l’élargissant à tous les hommes entre eux.

C’est bien difficile,

car nous nous pensons souvent

meilleurs que les autres.

Aide-nous à suivre ton commandement.

Francis Cousin

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Prière dim ordinaire A 30°




29ième Dimanche du Temps Ordinaire (Matth 22, 15-21) – Francis COUSIN)

« César et/ou Dieu ? »

 

Cet évangile est court, mais il entraîne des conséquences importantes pour chacun de nous.

Car ce passage nous invite à aller plus loin qu’une lecture superficielle qui s’arrêterait à la conclusion que Jésus a joué un bon tour à ses interlocuteurs, qui sont avant tout les pharisiens qui, pour l’occasion, amènent avec eux des hérodiens, pourtant leurs ’’ennemis’’, pour tendre un piège à Jésus.

Les pharisiens sont en effet des partisans de l’observation stricte de la Loi de Moïse, et bien souvent s’en orgueillissaient ; Ils ne pouvaient accepter que leur pays soit envahi par les romains. Par contre les hérodiens étaient prêts à collaborer avec les romains par opportunité bien souvent économique.

Les pharisiens avaient bien préparé leur coup : ils avaient trouvé une ‘bonne’ question, amené des hérodiens, et commencé par ’’passer de la pommade’’ à Jésus : « tu es toujours vrai et tu enseignes le chemin de Dieu en vérité ; tu ne te laisses influencer par personne » de manière à ce qu’il réponde en leur faveur.

« Donne-nous ton avis : Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à César, l’empereur ? ». Si Jésus dit ’oui’, il se met à dos les pharisiens et réjouit les hérodiens ; s’il dit ’non’, c’est l’inverse. Dans les deux cas, on arrive à une pagaille …

Jésus a bien compris l’hypocrisie de la phrase. Il demande à voir une pièce de l’impôt, donc romaine, sur laquelle il est inscrit « César », et dit : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. »

Cette phrase est devenue comme un proverbe … et elle est souvent utilisée, à tort la plupart du temps, par certains hommes politiques, principalement ceux qui croient davantage en l’homme qu’en Dieu (ou qui ne croient pas du tout en Dieu …), et qui veulent, au nom d’une laïcité mal comprise, séparer totalement le domaine spirituel et le domaine temporel … Le domaine spirituel étant relégué dans la sphère privée, alors que le domaine temporel, le domaine politique, peut être mis sur la place publique …

Or, on sait bien que ce n’est pas possible : le temporel au sens large, la vie temporelle, avec toutes ses composantes, dépend de nos pensées, de ce que nous croyons, de notre foi. C’est ce que disait le père Yves de Montcheuil, sj : « Aucune opinion n’est imposée par l’Église aux chrétiens, mais bien l’obligation de s’en faire une à la lumière de leur foi. », position qui est toujours reprise par les responsables de l’Église, et pas seulement dans le domaine politique …

De tout temps les chrétiens ont été des moteurs de la vie publique, que ce soit au niveau éducatif, avec les écoles catholiques, les patronages … au niveau de la santé, avec les hospices, les maisons de retraites, les cliniques, tenus par des ordres religieux spécifiques … au niveau familial avec les Centres de Préparation au Mariage, les Associations Familiales Catholiques, les Équipes Notre-Dame … au niveau social, avec le Secours Catholique, les conférences Saint Vincent de Paul … au niveau économique, avec les différents groupes d’Action Catholique, des syndicats ou groupes chrétiens pour les salariés et les chefs d’entreprise …Tous ces mouvements qui ont été créés à partir de nos convictions religieuses pour être une aide aux personnes, mais aussi pour être une aide à la décision des responsables politiques (au sens de ceux qui s’occupent de la nation : maire, conseiller municipal, -départemental, -régional, député, sénateur, ministre … ).

Alors la question est de savoir si mes opinions, dans quelque domaine que ce soit, sont définies par la rumeur … par un journal, une radio, une chaîne de télévision, … par un parti ou un groupe de pression (internet …) … ou par la réflexion à partir de l’évangile de Jésus-Christ !

Et c’est la seule bonne question qu’on doit se poser !

Quant au titre de ce commentaire : « César et/ou Dieu ? », il est évident que maintenant il devient : « César et Dieu » … ou plutôt, par ordre de nos pensées : « Dieu et César », ou même « Dieu, puis César » !

Seigneur Jésus,

nos comportements sont souvent

influencés par l’opinion publique,

ou par des groupes d’amis, ou par la famille,

alors que nous devrions d’abord

les définir en fonction

de ce qui est rapporté dans les évangiles,

car ‘tu enseignes le chemin de Dieu en vérité’.

Aide-nous à faire ainsi.

 

Francis Cousin

 

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Prière dim ordinaire A 29°