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19ième Dimanche du Temps Ordinaire (Matth 14, 22-33) – Francis COUSIN)

« N’ayez pas peur, c’est moi ! »

 

« Mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos chemins ne sont pas mes chemins – oracle du Seigneur. » (Is 55,8).

Tout au long du passage de l’évangile de ce jour, cette phrase sera en arrière-fond de l’incompréhension entre les apôtres et Jésus.

Au début, tout allait bien. Les apôtres avaient distribué les pains et les poissons, et il en était resté. Tout le monde était content et satisfait, la foule, les apôtres et Jésus ; mais pas pour les mêmes raisons. La foule parce qu’elle était repue par l’enseignement de Jésus et par le repas, les apôtres parce qu’ils étaient fiers d’avoir participé activement au miracle de Jésus, et Jésus parce qu’il avait pu montrer son amour pour les petits.

C’est après que cela se gâte : la foule veut le faire roi d’Israël. Les apôtres sont contents, ils se voient déjà ministres ou avec des responsabilités. C’est la liesse !

Mais ce n’est pas ce que Jésus veut ! Il envoie, ou plutôt il « obligea les disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l’autre rive, pendant qu’il renverrait les foules. »

La tête des apôtres ! D’un seul coup, les rêves disparaissent, ils se sentent trahis, ou au moins incompris. Ils auraient bien voulu saluer les gens à qui ils avaient donné du pain, histoire de montrer que c’est un peu grâce à eux qu’ils avaient eu à manger, de faire un peu les bravaches ! … Ils obéissent, mais ils l’ont mauvaise : c’est le crépuscule, l’arrivée des ténèbres, et partir sur la mer de Galilée, dans le royaume du mal, du démon, de la mort … et la nuit … C’est pas vraiment la joie !

Quant à Jésus, il renvoie la foule, tout seul, puis il monte sur la montagne, pour prier, se mettre en relation avec son Père, seul en sa présence. Moment de paix pour lui. Moment d’amour partagé, dans une immense confiance …

Toute la nuit s’écoule : Jésus dans la prière, les apôtres dans la barque, … et dans la tempête qui a levé. Le vent est contraire, ils ont dû affaler la voile, prendre les rames … Ils doivent en vouloir à Jésus de les avoir mis dans cette situation. La confiance disparaît … ils n’avancent pas, … et peu à peu, la peur s’installe en eux …

Vers la fin de la nuit, quand le jour commence à poindre, Jésus, soleil levant, se dirige vers eux, mais en marchant sur la mer agitée. Quand il approche de la barque, entre deux vagues, entouré de gouttelettes d’eau, les apôtres sont tellement fatigués et apeurés qu’ils crient, ils pensent voir un fantôme. C’est la panique totale …

Ils ne l’ont pas reconnu ! Et pourtant il était dans leurs pensées. Et même sans doute sentaient-ils le besoin de sa présence, de manière confuse … Mais c’était tellement irrationnel qu’ils ne pouvaient pas le reconnaître …

Alors Jésus leur dit : « Confiance, c’est moi ( εγω ειμι, Je suis ), n’ayez plus peur. »

Pierre regarde Jésus : « Ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux. ». Jésus le fit, et Pierre, continuant de regarder Jésus, descendit de la barque et alla vers lui … jusqu’à ce qu’il se rendit compte de l’irrationalité de ce qu’il faisait : il quitta le regard de Jésus … Il se regarda lui-même, ses pieds, l’eau, le vent … et s’enfonça dans l’eau. Pris de panique, il regarde Jésus : « Sauve-moi ! ».

Jésus étendit la main, le saisit. « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? »

Quand Jésus et Pierre entrent dans la barque, la sérénité revient entre les hommes, la confiance en Jésus revient, la tempête entre le chemin des hommes et de Jésus disparaît … et la tempête sur la mer aussi.

« Qu’il revienne vers le Seigneur qui lui montrera sa miséricorde, vers notre Dieu qui est riche en pardon. » (Is 55,7)

Combien de fois sommes-nous comme les apôtres à rester accrochés à nos pensées humaines, à ne pas nous ouvrir aux pensées de Dieu ? À laisser des incompréhensions entre Dieu et les hommes ?

Trop souvent sans doute ! Et à chaque fois la cause est la même : l’éloignement entre nous et Dieu, éloignement physique, mais surtout éloignement dans nos cœurs. Et c’est toujours nous l’auteur, car Dieu ne s’éloigne jamais de nous. Il est toujours près de nous …

« Qui nous séparera de l’amour du Christ ? … Rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur. » (Rm 8,35.39)

Seigneur Jésus,

nous t’aimons, et nous voulons

que tu sois toujours près de nous,

mais bien souvent,

c’est nous qui nous éloignons de toi,

et nous pensons que tu nous en veux

car nous ne comprenons pas que

tes chemins ne sont pas nos chemins.

 

Francis Cousin

 

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Prière dim ordinaire A 19°




18ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Père Rodolphe EMARD (Mt 14,13-21)

Le récit de la multiplication des pains est un récit que nous connaissons bien dans les Évangiles. Il nous est raconté pas moins de six fois : deux fois dans l’Évangile de Marc, une fois dans celui de Luc et une fois dans celui de Jean.

Dans l’Évangile de Matthieu, ce récit est relaté deux fois, au chapitre XIV puis à nouveau au chapitre XV. Ce dimanche, nous nous référons à la péricope tirée du chapitre XIV. Que nous apprend ce récit ? Je souhaiterais vous partager trois points :

  • Ce récit nous révèle que Dieu fait grâce

Par ses gestes, ses paroles, ses guérisons, ses miracles, Jésus nous a révélé le vrai visage de Dieu. Il nous a montré que Dieu n’est pas un être lointain et inaccessible. Bien au contraire, non seulement Dieu se fait proche et il se laisse trouver.

De même, Jésus nous a montré que Dieu n’est pas un tyran insensible à la souffrance humaine. Dieu est amour et miséricordieux et il est plein de compassion pour l’humanité.

Notre récit en est une parfaite illustration. Saint Matthieu nous révèle que Jésus fut pris de compassion envers cette « grande foule de gens » qui se présentait à lui et il « guérit [des] malades ».

La compassion de Jésus le conduit, non seulement, à manifester son identité et sa puissance divines, mais également, à rassasier la foule venue pour l’entendre : « environ cinq mille hommes ». Ce que nous devons conclure de ce premier point, c’est que le don de Dieu est abondant et gratuit pour les hommes et que personne n’en est exclue.

  • Ce récit fait écho à l’Eucharistie

Ce récit nous montre que Jésus se donne à nous sans compter. Dans l’Évangile, nous voyons les différentes manières dont il prend soin de la foule : il l’enveloppe de sa compassion, il guérit les malades, il enseigne et il ne néglige pas le besoin de nourriture.

À l’évidence la multiplication des pains annonce l’Eucharistie et ses futurs ministres. Nous retrouvons des termes de la consécration : « Il prit les cinq pains (…) et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction ; il rompit les pains, il les donna aux disciples ».

Ce récit nous rappelle que le Christ se donne véritablement dans l’Eucharistie, dans sa Parole et son pain de Vie. En communiant au pain consacré, nous recevons la totalité du Christ, vrai Dieu et vrai homme, son corps, son âme, son esprit et sa divinité. C’est toute la personne du Christ ressuscité que nous recevons dans la foi.

Ce temps de vacances est propice pour mieux réfléchir sur notre rapport à l’Eucharistie ? Croyons-nous-en sa force pour notre route quotidienne ? Prenons-nous conscience que toute la compassion du Christ nous est donnée à chaque messe que nous célébrons ? Pourquoi nous priver d’un tel trésor ?

En bref, frères et sœurs : Dieu nous fait grâce et sa grâce est incomparable dans l’Eucharistie. Dieu se fait proche et sa proximité est immense dans l’Eucharistie. Encore faut-il nous ouvrir aux appels du Christ… Cela me permet d’aborder mon troisième point.

  • Ce récit nous révèle que Jésus compte sur nous

Dieu se donne à nous mais il compte aussi sur nous pour le transmettre aux hommes. Nous pouvons parfois sous-estimer ce fait. Oui Jésus compte sur nous !

Comme les disciples, nous sommes bien souvent tentés d’esquiver les problèmes ou les personnes qui causent ces problèmes : « L’endroit est désert et l’heure est déjà avancée. Renvoie donc la foule : qu’ils aillent dans les villages s’acheter de la nourriture ! » Mais la réponse du Maître est tout autre : « Ils n’ont pas besoin de s’en aller. Donnez-leur vous-mêmes à manger. »

Jésus compte sur nos propres apports ! Cinq pains et deux poissons que s’empressent de récupérer les disciples : un faible apport, presque ridicule mais Jésus partira de cet apport pour procéder à la multiplication et ainsi rassasier la foule.

Nous pouvons retenir deux leçons :

  • Jésus ne privilégie pas la quantité mais la qualité de notre apport : « Apportez-les moi. »

  • Personne ne peut dire, je n’ai rien à apporter dans la Vigne du Seigneur ! Aussi humble que soit notre apport, s’il est sincère, il compte pour le Christ.

À la finale de l’Évangile, Matthieu précise qu’on ramassa douze paniers des morceaux qu’il restait. Ce chiffre douze est symbolique. Il renvoie aux douze Apôtres sur lesquels Jésus s’est appuyé pour bâtir son Église. Nous sommes les membres de son Église par la grâce de notre Baptême et de notre Confirmation. Nous avons à la suite des Apôtres à annoncer le Christ Ressuscité, l’unique Sauveur du monde. Ne négligeons pas notre appartenance à l’Église catholique et apostolique.

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Pour conclure frères et sœurs, demandons au Seigneur de pouvoir mieux l’accueillir dans nos vies pour mieux le donner aux autres. Et qu’il nous donne de persévérer face à l’épreuve. Saint Paul dans la deuxième lecture nous rappelle que « rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur. »

Et certaines réalités évoquées par l’Apôtre ne nous laissent pas indifférents suite à cette pandémie du Covid-19 qui a perturbé notre monde : « La détresse ? l’angoisse ? la persécution ? la faim ? le dénuement ? le danger ? le glaive ? » Non, rien de tout cela ! Ayons foi frères et sœurs que rien ne peut « nous séparer de l’amour du Christ ». Qu’il nous donne sa force, sa grâce et sa paix !

Père Rodolphe Emard.




18ième Dimanche du Temps Ordinaire (Matth 14, 13-21) – Francis COUSIN)

« Donnez-leur vous-mêmes à manger. »

 

Ne nous arrive-t-il souvent, dans nos prières ou dans nos conversations, de dire à Dieu : « Dieu, tu devrais faire ceci ! » ou bien « Si Dieu existait, il aurait fait cela et tout le monde aurait été content ! » ou encore : « Tu vois notre situation avec le Covid-19, que ce soit sanitaire ou économique. Et c’est toujours les petits qui trinquent ! fais quelque chose pour nous ! ».

C’est une situation courante : dès qu’on a un problème qui nous semble insoluble, on demande à Dieu de nous venir en aide.

C’est ce qui est arrivé aux apôtres, devant la foule qui était assemblée autour de Jésus pour l’écouter ou pour attendre une guérison, et voyant la fin du jour arriver, ils se tournent vers Jésus pour lui dire : « L’endroit est désert et l’heure est déjà avancée. Renvoie donc la foule : qu’ils aillent dans les villages s’acheter de la nourriture ! ».

La réponse de Jésus peut sembler surprenante : « Donnez-leur vous-mêmes à manger. », ce qui pourrait vouloir dire « Débrouiller-vous ! ». Mais ce n’est pas du tout le cas.

En effet, comment Jésus aurait-il pu laisser tous ces gens sans se préoccuper d’eux ?

C’est ce qu’il faisait déjà depuis qu’il avait débarqué en les voyant tous, arrivés là sans rien prévoir, partis sur un coup de tête, ou plutôt un coup de cœur, avec femmes et enfants, pour écouter ’’le maître’’ : « Il fut saisi de compassion envers eux et guérit leurs malades. ».

À l’amour débordant de Jésus envers tous ces gens répond l’attente de ceux-ci pour son enseignement : l’écouter parler de la miséricorde de Dieu qui doit se traduire en une miséricorde entre tous les hommes, le voir guérir les plus petits, ceux que l’on néglige, les malheureux, les malades, les impotents … et louer Dieu pour ses bienfaits.

« Donnez-leur vous-mêmes à manger. »

« Oui ! Mais comment ? On n’a rien, ou presque : juste « cinq pains et deux poissons ! », c’est complétement dérisoire pour une foule comme celle-ci ! Même pour nous, cela n’est pas suffisant ! ».

C’est peu, c’est sûr, mais il y a déjà une démarche des apôtres qui va dans le bon sens : comme le disait La Fontaine dans le chartier embourbé : « Aide-toi, le Ciel t’aidera ! ».

Car c’est à partir de ce petit peu que Jésus va pouvoir accomplir le miracle de nourrir tout le monde … et de récupérer douze paniers de restes. Il se tourne vers son Père, prononce la bénédiction, rompt les pains, les donne aux apôtres pour qu’ils les distribuent à la foule. Il fera de même lors de la dernière cène …

Jésus prend soin de la foule, il la nourrit gratuitement … de la nourriture terrestre … mais aussi et surtout de la nourriture spirituelle … comme il le fait encore maintenant à chaque messe.

            C’est là qu’on peut comprendre le discours d’Isaïe : « Vous tous qui avez soif, venez, voici de l’eau ! Même si vous n’avez pas d’argent, venez acheter et consommer, venez acheter du vin et du lait sans argent, sans rien payer. Pourquoi dépenser votre argent pour ce qui ne nourrit pas, vous fatiguer pour ce qui ne rassasie pas ? Écoutez-moi bien, et vous mangerez de bonnes choses, vous vous régalerez de viandes savoureuses ! Prêtez l’oreille ! Venez à moi ! Écoutez, et vous vivrez. » (Is 55,1-3).

Écouter l’enseignement de Jésus, comme le fit la foule. Écouter l’enseignement de Jésus, comme nous devons le faire, pas distraitement, mais avec attention … et le mettre en pratique …

Écoutons la Parole de Dieu, communions au pain de vie, laissons-nous envahir par l’amour de Dieu, toutes choses qu’il nous donne gratuitement … pour que nous allions vivre de l’amour de Dieu et devenions des témoins de son amour pour tous les hommes.

« Donnez-leur vous-mêmes à manger. »

C’est ce que Dieu continue de dire à chacun de nous : donnez à ceux qui ont faim … du pain, de l’amour, de la reconnaissance, de l’espoir, de l’attention …

On ne s’en sent pas capable ? Il suffit de peu … ne serait-ce que la volonté de le faire ! Le reste, c’est l’affaire de Dieu …avec nous …

Seigneur Jésus,

puissions-nous être comme cette foule

qui quitte toutes ses occupations

et marche longtemps

pour aller t’écouter !

Tu l’as nourrie de ta Parole

et lui as donné à manger,

gratuitement !

Et que nous puissions rassasier

toutes les faims des hommes …

avec ton aide !

 

Francis Cousin

 

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Prière dim ordinaire A 18°




18ième Dimanche du Temps Ordinaire – par le Diacre Jacques FOURNIER

Jésus, Pain de Vie (Mt 14,13-21)

En ce temps-là, quand Jésus apprit la mort de Jean le Baptiste, il se retira et partit en barque pour un endroit désert, à l’écart. Les foules l’apprirent et, quittant leurs villes, elles suivirent à pied.
En débarquant, il vit une grande foule de gens ; il fut saisi de compassion envers eux et guérit leurs malades.
Le soir venu, les disciples s’approchèrent et lui dirent : « L’endroit est désert et l’heure est déjà avancée. Renvoie donc la foule : qu’ils aillent dans les villages s’acheter de la nourriture ! »
Mais Jésus leur dit : « Ils n’ont pas besoin de s’en aller. Donnez-leur vous-mêmes à manger. »
Alors ils lui disent : « Nous n’avons là que cinq pains et deux poissons. »
Jésus dit : « Apportez-les-moi. »
Puis, ordonnant à la foule de s’asseoir sur l’herbe, il prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction ; il rompit les pains, il les donna aux disciples, et les disciples les donnèrent à la foule.
Ils mangèrent tous et ils furent rassasiés. On ramassa les morceaux qui restaient : cela faisait douze paniers pleins.
Ceux qui avaient mangé étaient environ cinq mille, sans compter les femmes et les enfants.

 

Cette première multiplication des pains était destinée avant tout au Peuple d’Israël. La symbolique des chiffres nous le dit, à sa façon. Le chiffre « cinq » renvoie en effet très souvent dans la Bible à « la Loi de Moïse » retranscrite dans les « cinq » premiers livres, un ensemble que les Juifs appellent « la Torah », la Loi. « Mille » désigne la multitude. Ces « cinq mille » hommes représentent donc ici la multitude du Peuple d’Israël appelé à découvrir dans l’écoute et l’obéissance aux « cinq » livres de la Loi un chemin qui conduit à la vie. Et « les Douze paniers pleins » qui restent renvoient aux Douze tribus d’Israël…

            Les cinq pains que Jésus reçoit de ses disciples font donc allusion à ces cinq livres de la Loi. Mais dans ses mains, cette Loi va se transformer en un Pain de Vie qui se révèlera capable, par la suite, de nourrir non seulement Israël mais encore le monde entier. En effet, seul Jésus, « la Parole faite chair », permet à ceux et celles qui acceptent de le recevoir par leur foi d’atteindre le but que la Loi ne faisait qu’indiquer : une vie en communion avec Dieu en cet unique Esprit qui vivifie…

Prenons un exemple. Jésus disait, en commençant par rappeler la Loi : « Vous avez entendu qu’il a été dit aux ancêtres : « Tu ne tueras point » ; et si quelqu’un tue, il en répondra au tribunal ». Et aussitôt, il va lui substituer sa Parole : « Eh bien ! moi je vous dis : Quiconque se fâche contre son frère en répondra au tribunal » (Mt 5,20s). Et Jésus se révèle ici bien plus exigeant que la Loi. En effet, il va directement à la racine de tout acte mauvais, le cœur, qui, avant de mal agir, s’est laissé envahir par l’envie, la cupidité, la méchanceté, la colère ou la malice… Que ce cœur se laisse plutôt remplir par l’Amour, le grand Don de Dieu ! « L’Amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit qui nous a été donné », écrit St Paul. Alors, celui qui le reçoit par sa foi, écrit-il encore, accomplira comme naturellement tous les préceptes de la Loi. « Car celui qui aime autrui a de ce fait accompli la loi. En effet, le précepte : Tu ne commettras pas d’adultère, tu ne tueras pas, tu ne voleras pas, tu ne convoiteras pas, et tous les autres se résument en cette formule : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. La charité ne fait point de tort au prochain. La charité est donc la Loi dans sa plénitude ».

            Avec ces cinq pains Jésus prend donc ici le cœur de l’Ancienne Alliance, la Loi de Moïse, qu’il redonne à ses disciples en Pain de Vie de la Nouvelle Alliance. Et avec lui et par lui, ce sera l’Esprit Saint, l’Esprit d’Amour qui vivifiera le cœur et la vie de tous ceux et celles qui accepteront de le recevoir. Désormais, ils n’auront plus à obéir aux multiples préceptes de la Loi, mais ils auront à cœur de demeurer fidèles à cette grâce de l’Esprit révélée et offerte par la Parole du Christ. « Celui que Dieu a envoyé prononce les Paroles de Dieu car il donne avec elles l’Esprit sans mesure » (Jn 3,34)… Et c’est d’ailleurs en obéissant à cette Parole que l’Eglise, jusqu’à la fin des temps, célèbrera l’Eucharistie préfigurée ici par cette multiplication des pains : « Vous ferez cela en mémoire de moi »…

            Ainsi, par l’écoute de sa Parole, l’Eglise accueille la Vie de l’Esprit, cette même Vie qui est communiquée en surabondance par le Pain consacré sur l’autel. Et cet Esprit devient au cœur de celui ou celle qui le reçoit Source jaillissant en vie éternelle, Force d’Amour et de Paix capable de transfigurer, petit à petit, notre existence tout entière…                                                                                           DJF

   

 




18ième dimanche du Temps Ordinaire – Homélie du Père Louis DATTIN

 Multiplication des pains

Mt 14, 13-21

 « Jésus partit en barque en un endroit désert ». C’est par ces mots que débute l’Evangile que nous venons d’écouter. Jésus vient d’apprendre la décapitation de Jean-Baptiste. Il a besoin de prendre du large et surtout il a besoin d’être seul, de se retirer un moment du monde, de se retrouver face à lui-même pour faire le point et de dialoguer dans l’intimité de son Père.

Il part en barque, traverse le lac : il sera tranquille de l’autre côté, loin de cette foule qui l’entoure de toutes parts et qui l’assaille sans cesse de cris, de demandes de guérisons, de prières diverses. Or, quand il débarque sur la rive : la foule est là, déjà là. Elle est là, car elle a faim. Remarquez qu’elle ne réclame pas de pain. Elle a faim de son enseignement, elle a faim de lui. En elle, s’est levé une grande espérance, et puis, il faut bien le dire aussi, elle voit en lui un faiseur de miracles, un magicien différent des autres.

Combien de fois, nous-mêmes, n’avons-nous pas fait cette demande vers le Christ, non pas pour écouter sa parole, pas même pour bénéficier de sa grâce, mais pour demander, quêter, tendre la main pour satisfaire ou résoudre des situations purement humaines, qui n’ont pas grand-chose à voir avec le Royaume de Dieu.

Et Jésus, cependant, a compassion de cette foule. On dit qu’il fut « saisi de pitié ». « Pris aux entrailles » serait la vraie traduction. Et le voilà qui se remet à guérir, qui parle et on l’écoute.

Mais bientôt, le soir vient. La foule est toujours là, en attente d’autre chose certainement. Pourquoi, autrement serait-elle encore autour de lui ? Mais vous connaissez tous, la suite, ce fameux texte de la multiplication des pains : raconté six fois dans les Évangiles tant il avait frappé les apôtres, par la matérialité des faits, mais aussi et surtout par le signe qu’elle donnait à l’Eglise.

– Trop souvent nous n’avons retenu que le côté miraculeux, le côté extraordinaire, le merveilleux. Nous cherchons seulement  » comment  » il a pu faire, alors que nous devrions d’abord nous demander « pourquoi  » il l’a fait ce miracle et sa véritable signification.

– Ne voir dans les miracles de la Bible, dans ceux de Jésus que des évènements extraordinaires qui relèvent de la magie, c’est cacher le message. Dans chaque miracle : Jésus fait signe, il nous fait signe, il veut nous dire quelque chose.

Chaque miracle est un message de Dieu, un message que nous devons décrypter, déchiffrer, comprendre. Nous ne devons pas chercher « comment » cela s’est réalisé, comment cela fut matériellement possible, mais pourquoi il a fait ce miracle, découvrir le sens religieux qui se cache derrière le miracle lui-même.

Qu’est-ce-que Jésus veut nous dire par ce miracle ? Il veut d’abord faire le lien entre le Dieu de l’Ancien Testament et lui-même.

Rappelez-vous la manne, ce pain du désert avec lequel Dieu nourrissait son peuple. Il veut donner ce jour-là, un signe semblable à celui de Moïse : Jésus accomplit la loi du Sinaï. Il continue à nourrir son peuple. Il va lui donner un autre pain à manger : il le leur dira le lendemain à la Synagogue de Capharnaüm.

Mais la situation, ne l’oublions pas, est urgente : le soir venu, la foule est toujours là et ce sont les disciples qui pressent Jésus d’agir : « Renvoie donc cette foule. Qu’ils aillent dans des villages s’acheter à manger ! » et la réponse de Jésus est stupéfiante : « Ils n’ont pas besoin de s’en aller. Donnez-leur vous-mêmes à manger. »

Voilà que Jésus institue l’Église, dispensatrice du don de Dieu, les disciples distributeurs de la grâce de Dieu qui s’en remet aux hommes et qui leur donne une mission : « Donnez-leur à manger », l’Eglise qui reçoit la mission redoutable d’apaiser la faim et la soif des hommes !

Dieu ne veut pas et ne peut pas travailler en ce monde sans l’Eglise, sans les hommes. Il ne veut pas de subventions et d’assistanat à sens unique : il faut que l’homme apporte sa part et lui, il multipliera.

Ce n’est pas respecter quelqu’un, que de lui donner quelque chose, alors que, lui, n’a rien fait pour le mériter, pour apporter son concours. Alors, ils lui disent : « Nous n’avons là que cinq pains et deux poissons».

C’est vrai, nous n’avons pas grand-chose à offrir. Pauvreté de l’Église pour convaincre le monde de l’amour de Dieu, pauvreté par rapport aux moyens dont disposent les promoteurs de valeurs matérielles !

En fait, nous ne sommes pas de taille pour lutter contre toute cette publicité qui déforme actuellement l’échelle des valeurs de notre société.

Cinq pains, deux poissons ! Nous n’avons pas les moyens de faire face. C’est dérisoire. Mais Dieu a besoin des hommes, il en a besoin parce qu’il les respecte et qu’il les aime et qu’il ne veut pas en faire des assistés. Jésus aurait pu se passer totalement de ces pauvres cinq pains de famine. Mais Dieu, Jésus, veut avoir besoin de moi, de chacun d’entre nous.

– « Il prit les cinq pains et les 2 poissons et levant les yeux au ciel,

il prononça la bénédiction, il rompit les pains et les donna aux disciples ».

Ces mots-là ne vous rappellent rien ? Ces gestes-là ne vous disent rien ? Ce sont les mêmes que ceux qui serviront à décrire la Cène, le Jeudi Saint, au moment d’instituer la Sainte Eucharistie : « Levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction, il rompit le pain et donna aux disciples ».

La multiplication des pains n’est que le signe avant-coureur du sacrement de l’Eucharistie. Le lendemain de ce jour, à la synagogue de Capharnaüm, il déclarera :

« Vos pères ont mangé la manne au désert et aujourd’hui, vous êtes ici, parce que hier, vous avez mangé du pain. Mais le pain que Dieu donne, c’est celui qui descend du ciel et donne la vie au monde ».

Jésus leur déclara : « Je suis le pain de vie, celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim ! ». « Il donna le pain aux disciples et les disciples les donnèrent à la foule », comme tout à l’heure à la communion, le prêtre et ses délégués vous donneront le pain de vie.

Cette multiplication des pains est déjà une véritable liturgie, annonciatrice de nos messes, et le rôle du prêtre à la messe n’est autre que celui des apôtres qui faisaient passer, de personne en personne, la nourriture de Dieu.

 

Le pape Jean Paul II, dans son message au Congrès International Eucharistique de Lourdes, rappelle le rôle sacré des prêtres : « Les prêtres, ayant reçu le Sacrement de l’Ordre, assument, au milieu des peuples des baptisés, la place du Christ, tête de son Eglise : leur ministère sacré est indispensable pour signifier que la ‘’fraction du pain réalisée par eux est un don reçu du Christ qui dépasse radicalement le pouvoir de l’assemblée’’ » et ce pain est donné à profusion.

 

 

« Des morceaux qui restaient, on ramassa douze paniers pleins ». Les dons de Dieu ne sont pas mesurés : sa grâce est toujours surabondante, tout comme à Cana où il y avait six cent litres de vin. Douze paniers, comme les douze apôtres, ces douze paniers dans lesquels nous puisons encore aujourd’hui en les distribuant à la foule : cette nourriture demeure pour ceux qui sont appelés à partager le même repas dans l’aujourd’hui de l’Eglise. Chaque fois que nous célébrons l’Eucharistie, nous puisons, en quelque sorte dans les douze paniers qui furent confiés, ce soir-là, aux douze apôtres.

« Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur ».

Pain rompu pour un monde nouveau. AMEN




17ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Claude WON FAH HIN

1Rois 3 5, 7–12 ; Romains 8 28–30 ; Matthieu 13 44–52

Nous avons aujourd’hui trois paraboles qui vont nous donner une approche de ce qu’est le Royaume des Cieux. Mais déjà nous pouvons dire que rien n’est réellement comparable au Royaume des Cieux. Matthieu est obligé de prendre des exemples tirés de la vie terrestre que tous connaissent pour essayer de nous donner un aperçu de ce qu’est ce Royaume. Et les exemples pris sont ceux qui pourraient intéresser le maximum de personnes car on parle de trésor caché, de négociant en quête de perles fines et de filet de pécheurs capable de ramener toutes sortes de choses.

 « Le Royaume des Cieux est semblable à un trésor qui était caché dans un champ et qu’un homme vient à trouver : il le recache, s’en va ravi de joie vendre tout ce qu’il possède, et achète ce champ ». Au temps de Jésus, il n’y avait pas encore de coffre-fort pour y mettre un trésor. On le cachait donc dans la terre. Et voilà un homme qui trouve un trésor caché dans un champ, et ce trésor caché ressemble au Royaume des Cieux que nous ne pouvons voir mais que nous recherchons tous. Matthieu parle de « Royaume des Cieux » tout simplement parce qu’il est Juif et par conséquent il n’ose pas employer le mot « Dieu » qui est transcendant, mais c’est bien du Royaume de Dieu qu’il parle.  On ne dit pas si l’homme cherchait ce trésor depuis longtemps ou si c’est par hasard qu’il le trouve. Certains vont prendre toute leur vie pour chercher le Royaume de Dieu et d’autres, par la grâce de Dieu, vont le trouver bien plus facilement, dès leur plus jeune âge. Bon nombre de saints ou de saintes ont connu le Royaume de Dieu très tôt, d’autres comme Saint Paul le découvrent par miracle de Dieu, et d’autres devront le chercher encore jusqu’à la fin de leur vie.

Mais voir le Royaume de Dieu ne dépend pas du temps ou de la durée de vie, mais plutôt de certaines attitudes évoquées dans les Béatitudes. Mt 5,3 : « Heureux ceux qui ont une âme de pauvre, car le Royaume des Cieux est à eux » ; Mt 5,8 : « Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu » ; Mt 5,10 : « Heureux les persécutés pour la justice, car le Royaume des Cieux est à eux ». Le trésor caché et trouvé, l’homme aurait pu tout simplement le voler, mais il ne l’a pas fait et a préféré vendre tout ce qu’il possède pour acheter le champ. Cet homme apparaît comme quelqu’un d’honnête, qui fait les choses en respectant la loi. Et s’il agit ainsi, c’est non seulement parce que ce trésor a beaucoup de valeur pour lui, mais parce qu’il est « ravi » de pouvoir posséder ce trésor. Ce n’est plus alors une simple question d’intérêt pécuniaire, mais surtout il a une joie immense d’avoir bientôt ce trésor. C’est cette joie qui devient le motif principal de son intérêt pour ce trésor.  Ceux qui consacrent leur vie à Dieu, tels que tous ceux qui ont reçu le sacrement de l’ordre, prêtres, évêques, Pape et tous les religieux et religieuses, ont tout donné ou tout quitté pour être à Dieu. Dieu a, pour eux, bien plus de valeur que tous les biens de la terre. Ils ont tout quitté pour Lui seul. Et parmi eux, il y a de tout : des illettrés, des pauvres, des gens très intelligents et même un ancien Trader (qui travaillait à la Bourse où l’on peut gagner des millions d’Euros ou de dollars en une seule transaction), des médecins, des philosophes, des penseurs, des enseignants, des infirmiers ou infirmières, certains prêtres ayant même trois doctorats. Ils auraient donc pu gagner facilement leur vie s’ils le voulaient, avoir une famille et des enfants, mais la joie de la découverte du Royaume de Dieu a été bien plus forte. Ils ont tout quitté pour Dieu.

« Le Royaume des Cieux est encore semblable à un négociant en quête de perles fines : 46 en ayant trouvé une de grand prix, il s’en est allé vendre tout ce qu’il possédait et il l’a achetée ». Le point commun avec la première parabole est le fait que dans les deux cas, les deux personnes ont tout vendu pour acquérir soit le champ dans lequel se trouve le trésor, soit les perles fines. Il fallait tout vendre pour acquérir ce qu’ils voulaient. Autrement dit, il ne faut pas s’attacher à tout ce que l’on possède et même se déposséder de tout…pour avoir ce qui est semblable au Royaume des Cieux. Ne pas avoir de biens, ne pas s’attacher aux biens matériels, se déposséder semblent être la condition nécessaire pour avoir le Royaume de Dieu. Le Ps 61,11nous dit : « Si vous amassez des richesses, n’y mettez pas votre cœur ». Et dans les deux cas, l’un et l’autre n’ont pas hésité un seul instant à tout vendre afin d’acheter ce qui est semblable au Royaume des Cieux. C’est une occasion à saisir immédiatement, et le temps presse, il faut agir vite car suite à la vente de tout ce qu’on possède, l’achat du champ ou des perles fines suivent immédiatement, presque sans réfléchir, juste après avoir trouvé ou le trésor ou les perles fines. Si on parle, comme ces deux chanceux, en termes d’intérêts, on peut dire que l’on gagne au change à posséder le Royaume plutôt qu’à garder tout ce qu’on possède. Et c’est là que les saints arrivent, par leur propre expérience de vie, à parler de détachement et de désencombrement, mais eux ne parlent plus en terme d’intérêts mais en termes d’amour, de vertus et d’humilité. Et bien plus que nos biens matériels, il faut surtout se désencombrer de bien d’autres choses.

Sainte Thérèse d’Avila par exemple nous parle du « point d’honneur » auquel chacun de nous est attaché. Elle nous dit (Chemin de la Perfection P. 97-98) : « Là où règne le point d’honneur et l’amour des biens temporels, il n’y a point de détachement. Surveillez attentivement vos mouvements intérieurs, surtout ceux qui concernent les prééminences (c’est-à-dire la supériorité de rang, de dignité, de droit, de degré). Que le Seigneur nous préserve par sa douloureuse Passion de nous arrêter à toute pensée ou parole comme les suivantes: Je suis plus ancienne en religion, je suis plus âgée, j’ai travaillé davantage, on a plus d’égards pour telle soeur (ou tel frère) que pour moi. Il faut résister à ces pensées, dès qu’elles se présentent; si vous vous y arrêtez, si vous venez à en parler, c’est une peste, et la source de grands maux…Une âme parfaite peut pratiquer partout le détachement et l’humilité”. Saint Louis Marie Grignion de Monfort (Traité de la vraie devotion à Marie) nous dit : “Quand Dieu met dans …notre âme, gâtée par le péché originel et actuel… ses grâces et rosées célestes … ses dons sont ordinairement gâtés et souillés par le mauvais levain et le mauvais fond que le péché a laissés en nous; …. Il est donc d’une très grande importance, pour acquérir la perfection, qui ne s’acquiert que par l’union à Jésus-Christ, de nous vider de ce qu’il y a de mauvais en nous ». Et Grignion de Monfort nous dit : 1 – Pour nous vider de nous-mêmes, il faut, premièrement, bien connaître, par la lumière du Saint-Esprit, notre mauvais fond, notre incapacité à tout bien utile au salut, notre faiblesse en toutes choses, notre inconstance en tout temps, notre indignité de toute grâce, et notre iniquité en tout lieu. 2 – Il faut tous les jours mourir à nous-mêmes: c’est-à-dire qu’il faut renoncer aux opérations de puissances de notre âme et des sens du corps, …ce que saint Paul appelle mourir tous les jours…Si nous ne mourons pas à nous-mêmes, et si nos dévotions les plus saintes ne nous portent à cette mort nécessaire et féconde, nous ne porterons point de fruit qui vaille, et nos dévotions nous deviendront inutiles, toutes nos justices seront souillées par notre amour-propre et notre propre volonté, ce qui fera que Dieu aura en abomination les plus grands sacrifices et les meilleures actions que nous puissions faire ».

« En toutes circonstances et dans tous les états de vie, dans les dévotions privées comme dans la liturgie, il y a une attitude d’âme qui s’impose à qui veut arriver au sommet…Quelle que soit la montagne de votre vie, il y a une manière d’en faire l’ascension par les chemins à pic… » (Introduction des Œuvres complètes de Saint Jean de la Croix – P.10). Dans son livre « la Montée du Mont Carmel », Saint Jean de la Croix montre (P.12) « le travail personnel de dépouillement fourni, avec l’aide de la grâce, par l’âme en marche vers Dieu, travail personnel qui, sur terre, ne cessera jamais ». (P.13) : « Le principe du détachement absolu …vaut pour tous les chrétiens, de quelque époque qu’ils soient et à quelque milieu qu’ils appartiennent ». – Dans la première parabole, l’homme qui a trouvé le trésor caché dans un champ vend tout pour acheter le champ, et dans la deuxième, le négociant vent tout et achète les perles fines. Mais le Royaume de Dieu, on ne peut pas l’acheter ou le posséder. Le Royaume des Cieux, ce n’est ni le trésor caché dans le champ, ni les perles fines. Le Royaume de Dieu est bien plus important que des objets, même de grande valeur. Alphonse Maillot (« Paraboles de Jésus » – P.65) nous dit : « Le Royaume n’est pas une chose morte « qu’on peut prendre ou laisser, qu’on peut posséder ou abandonner, qu’on peut gagner ou perdre, comme n’importe quoi…Le Royaume n’est pas une « chose », il implique l’homme et pas seulement l’homme qui a trouvé mais qui cherche. Il en fait un homme du Royaume ».

Et effectivement les paraboles parlent de personnes qui ont trouvé et qui s’impliquent, s’engagent pour arriver au but. C’est ce que nous montre la troisième parabole où les pécheurs lancent leur filet, puis le tirent sur le rivage où ils s’assoient et recueillent ce qu’il y a de bon, rejettent ce qui ne vaut rien. Nous sommes ces pécheurs et nous devons trier ce qui est bon en nous pour les garder et les perfectionner, et rejeter ce qui est mauvais. Le royaume de Dieu est déjà sur terre. Il concerne ceux qui agissent sans cesse pour arriver au but et être comme cet homme qui a trouvé, qui ensuite va tout quitter pour atteindre le but de son désir ; comme ce négociant qui pareillement a trouvé des perles fines et fait tout pour les avoir ; comme ces pécheurs qui ont ramené toutes sortes de choses dans leur filet et en font le tri. Ils sont tous dans l’action et en agissant ainsi, nous sommes déjà des hommes du Royaume. Car nous dit 1Co 4,20 : « Le Royaume de Dieu ne consiste pas en paroles mais en action », c’est-à-dire des réalisations en nous de la puissance de l’Esprit Saint et qui devront se manifester d’abord par des actes qui témoignent de notre conversion véritable. Le Royaume est comparé à une « attitude dynamique de découverte de valeur et de joie, de recherche et de trouvaille, de vente et d’achat » (Bernadette Escaffre). Et cela, c’est l’affaire de tous et de chacun et particulièrement des chrétiens qui ont encore en eux et par la grâce de Dieu, le souffle vivifiant de la foi et l’amour. Que Marie nous aide à chercher, à trouver, à atteindre ce que nous désirons et qui est à la portée de tous : le Royaume de Dieu.




17ième Dimanche du Temps Ordinaire (Matth 13, 44-52) – Francis COUSIN)

« Dans sa joie,

il va vendre tout ce qu’il possède … »

 

Nous terminons aujourd’hui ce chapitre de Matthieu sur les paraboles concernant le Royaume des Cieux avec trois paraboles : une qui nous rappelle celle de dimanche dernier avec le bon grain et l’ivraie, la troisième, et deux autres au début, très courtes et qui se ressemblent.

Dans les deux cas, une personne découvre de manière impromptue quelque chose à laquelle il ne s’attendait pas, qui a pour lui une grande valeur. Dans le premier cas, un trésor enfoui dans un champ, dans le second une perle de grande valeur. Et la réaction de chacun est la même : « vendre tout ce qu’il possède » et acheter le champ ou la perle.

Notre première réaction risque certainement d’être : « Il est fou ! Vendre tout … pour un trésor ou une perle de grande valeur, d’accord … si on récupère largement ce qu’on a vendu ! Mais pour le Royaume de Cieux … C’est risqué ! C’est énorme ! On risque d’obérer toute sa vie sur un coup de tête … sans compter la famille, les enfants … ce qu’en pensent les voisins … ».

Oui, mais il s’agit du Royaume des Cieux ! Et ce trésor qui est caché, il est à la portée de tout le monde. Mais on ne le voit pas … avec nos yeux humains !

Il faut que ce soit Dieu qui nous ouvre les yeux pour que nous le découvrions. Et nous pouvons tous le découvrir, parce que, même découvert, il est toujours là. Ce n’est pas comme le trésor de La Buse (s’il existe) !

Alors on peut se poser la question : ai-je découvert ce trésor ?

Une manière de le savoir nous est donnée par le texte de l’évangile : « Dans sa joie … »

Est-ce que la Parole de Dieu, la Parole de Jésus, me met dans la joie ? Est-ce que je suis heureux de suivre l’évangile, comme le dit le psaume : « Mon partage, Seigneur, je l’ai dit, c’est d’observer tes paroles. Mon bonheur, c’est la loi de ta bouche, plus qu’un monceau d’or ou d’argent. » ?

Ou encore : « Déchiffrer ta parole illumine, et les simples comprennent. » : La Parole de Dieu, déchiffrée avec l’aide de l’Esprit Saint, illumine ; elle met dans la joie. Et les gens simples comprennent, comme le disait l’évangile au début du mois : « ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. » (Mt 11,25).

La Joie, Jésus nous y invite : « Entre dans la joie de ton Seigneur. » (Mt 25,23) juste avant la parabole du jugement dernier, car il y a une condition pour y entrer : faire fructifier les talents que Dieu nous a donnés, comme pour ici : vendre tout ce qu’on possède, se dénuder devant Dieu pour accepter ce qu’il nous donne, comme le fit saint François d’Assise devant son père et son évêque.

Pour beaucoup de personnes, Dieu, Jésus et ses enseignements, ses Paroles, sont considérés comme des ’’rabat-joie’’.

Pourquoi cela ?

Est-ce vraiment la Parole de Jésus qui les ennuie ? … ou n’est-ce pas plutôt le manque de Joie, d’enthousiasme, de la part des chrétiens qu’ils rencontrent ?

Car la joie peut être un attrait, comme le rappelle l’exemple suivant : « Une jeune femme venait pour un stage d’éducatrice spécialisée au Home Jacques-Sevin, une maison pour garçons en difficulté fondée par les religieuses et accolée au prieuré. ’’Je suis rentrée dans la congrégation, car les sœurs rayonnaient de joie, elles savaient rire et jouer’’ ».

Saint Paul n’est pas en reste : « Soyez toujours dans la joie, priez sans relâche » (1Th 5,16), et il insiste : « Soyez toujours dans la joie du Seigneur ; je le redis : soyez dans la joie … Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce qu’on peut concevoir, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus. » (Ph 4,4.7).

La paix de Dieu, avec lui, auprès de lui, c’est notre espérance à tous quand nous serons dans le Royaume des Cieux.

Seigneur Jésus,

nous espérons tous nous retrouver

avec toi

dans le Royaume des cieux,

et cela devrait nous réjouir.

Mais pourquoi ne le montrons-nous pas ?

Pourquoi cacher notre joie ?

Aide-nous à être des témoins joyeux !

Francis Cousin

 

 

 

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16ième Dimanche du Temps Ordinaire (Matth 13, 24-43) – Francis COUSIN)

« L’ivraie … »

 

L’ivraie, qui est une céréale de mauvaise qualité et qui apparemment n’existe plus à notre époque, est écrite dans l’évangile de Matthieu, en grec, ζιζανιον, qui a donné en français le mot zizanie.

Dans la parabole, le maître du champ, celui qui sème le bon grain, c’est le Fils de l’homme, c’est-à-dire Jésus. Il fait tout ce que son Père fait : « Le Fils ne peut rien faire de lui-même, il fait seulement ce qu’il voit faire par le Père ; ce que fait celui-ci, le Fils le fait pareillement. » (Jn 5,19). Or Dieu est amour et miséricorde, « lent à la colère et plein d’amour » (Psaume) …

Quand l’ennemi de Dieu, le Malin, sème dans son champ de l’ivraie, le semeur, toujours miséricordieux, préfère attendre le temps qu’il faut pour que cette ivraie, cette zizanie semée par le Diable, puisse se transformer de mauvais esprit en bon esprit. Dieu pense toujours que l’homme peut devenir bon.

C’est pourquoi le maître demande à ses ouvriers d’attendre la moisson : « Au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Enlevez d’abord l’ivraie, liez-la en bottes pour la brûler ; quant au blé, ramassez-le pour le rentrer dans mon grenier.” »

Dieu veut laisser à l’homme le temps de changer d’état d’esprit.

Mais il ne faut pas attendre que ce changement ne vienne que de celui qui est ’’mauvais’’. Tout seul, il ne peut pas y arriver, le Mal est trop fort … et encore faut-il qu’il se rende compte qu’il est dans le mal …

Il faut aussi que ceux qui sont ’’bons’’ (tout est relatif … il ne faut pas non plus s’enorgueillir …) fassent ce qu’il faut pour les aider, en leur parlant ainsi que le conseille Jésus : « Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul à seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. » (Mt 18,15), mais aussi en priant pour eux, comme l’a demandé la Vierge Marie à Lourdes : « Priez Dieu pour la conversion des pécheurs. » ou comme l’a fait Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus pour Pranzini. La prière, quand elle est pure, est le plus puissant des remèdes contre les maux du monde.

Nous qui sommes dans le monde, comme semés dans le champ … sommes-nous sûrs que nous soyons du bon grain ?

Sommes-nous sûrs que ceux que nous n’aimons pas ou qui nous semblent mauvais soient vraiment du mauvais grain, de l’ivraie, qui sèment la zizanie … ?

Que n’entendons-nous pas souvent, ou même que nous le disions … « Celui-là, c’est un bon à rien ! », … « Il n’y a rien à en tirer ! », … « Avec ce qu’il a fait, on ferait mieux de le tuer !! » … ou d’autres choses aussi innommables … et in-évangéliques.

Dire des choses comme celles-là, n’est-ce pas se prendre pour Dieu, pour le maître de la moisson ? Celui qui dira, au jour venu, « Viens à ma droite, toi qui est béni de mon Père, car tu as fait œuvre de miséricorde … et toi, maudit, pars loin de moi dans le feu éternel. » (cf Mt 25,31ss). « [les anges] les jetterons dans la fournaise, là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. ».

Prenons plutôt l’attitude du pape François qui disait : « Qui suis-je pour te juger ? ».

Nous sommes tous à certains moments du bon grain, et à d’autres de l’ivraie, nous mettons de la zizanie.

À chacun de nous de brûler dès maintenant cette zizanie, cette ivraie qui est en nous, de manière à faire apparaître le bon grain, la semence d’amour que le Père a mis en nous.

 « Mes frères, si l’un de vous s’égare loin de la vérité et qu’un autre l’y ramène, alors, sachez-le : celui qui ramène un pécheur du chemin où il s’égarait sauvera son âme de la mort et couvrira une multitude de péchés. » (Jc 5,19-20)

Et prions pour la conversion des pécheurs !

Seigneur Jésus,

comme il est difficile de vivre ton évangile !

Trop souvent, nous nous comparons aux autres,

et bien sûr, nous nous considérons

comme meilleurs qu’eux …

Donne-nous l’humilité de nous reconnaître

pécheurs tout comme eux,

et aide-nous à prier pour eux !

Francis Cousin

 

 

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Prière dim ordinaire A 16°




15ième Dimanche du Temps Ordinaire (Matth 13, 1-23) – Francis COUSIN)

« Vous donc, écoutez … »

Dans l’Évangile de ce jour, Jésus nous parle de la parabole du semeur, bien connue ; et il termine en disant : « Celui qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende ! ».

Sans doute les apôtres n’avaient pas bien compris le sens de celle-ci puisqu’ils demandent à Jésus : « Pourquoi leur parles-tu en parabole ? », et Jésus de répondre : « Parce qu’ils regardent sans regarder et qu’ils écoutent sans écouter ni comprendre. (…) Le cœur de ce peuple s’est alourdi. », et il leurs explique la parabole en commençant par « Vous donc, écoutez … ».

C’est ce que disait déjà Moïse au peuple hébreux avant de leur dire les dix commandements : « Écoute Israël … » (Dt 6,4).

L’écoute de Dieu demande que l’on prenne quelques dispositions. On ne l’écoute pas comme on écoute quelqu’un au bar d’un café. Il faut se préparer à sa rencontre, à sa présence.

Quand j’étais jeune, le prêtre commençait la prière en disant : « Mettons-nous en présence de Dieu. », qui était une démarche de nous vers Dieu. Plus tard, chez les Frères des Écoles Chrétiennes, on disait : « Souvenons-nous que nous sommes en la sainte présence de Dieu, et adorons-le ! » ce qui me semble préférable car cela montre que Dieu est toujours présent avec nous (et en nous), et qu’il nous suffit de ’’mettre le contact’’.

« Vous donc, écoutez … » la parole de Dieu par l’intermédiaire du Verbe.

Le semeur, c’est Dieu, ou Jésus son fils, ou des prophètes qui parlent en son nom. Ils sèment à profusion, sans regarder où ils sèment, généreusement … sur toute la création …

Mais en face d’eux se trouvent les forces du Mal : « Car la création a été soumise au pouvoir du néant, non pas de son plein gré, mais à cause de celui qui l’a livrée à ce pouvoir. » (Deuxième lecture).

Et ces forces du mal entrainent l’homme à faire de mauvaises actions en contradiction avec la Parole de Dieu vis-à-vis de la création, vis-à-vis de la terre.

La terre, le lieu qui accueille la semence, lieu de l’aventure de la foi de chacune et de chacun.

Ce lieu s’est formé pour chacun de nous en plusieurs étapes. C’est un lieu évolutif, où rien n’est jamais définitif et dont il faut à chaque instant prendre soin.

C’est un lieu qui se forme avant même que nous existions. Il dépend de notre histoire, de l’environnement géographique, de ceux qui nous ont précédé : nos parents qui nous ont préparé une terre (Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et toutes ses sœurs ne seraient pas devenues ce qu’elles ont été si leurs parents n’avaient pas préparé une bonne terre) ; puis de nous-mêmes à partir de l’âge de raison, puis de l’adolescence, et puis de l’âge adulte, avec toutes les interférences de ceux qui nous entourent …

À partir de cette terre préparée par nos parents, nous avons pu la laisser à l’abandon, y déposer des pierres, laisser pousser les mauvaises herbes … ou nous avons pu l’améliorer, l’amender …

Nous avons pu aussi faire les deux actions, dans des ordres différents … ou même faire plusieurs changements … en fonction des évènements, de l’âge, de nos groupes de relations … et bien sûr de notre relation à Dieu, plus ou moins distante …

Il n’est jamais trop tard pour travailler ’’notre’’ terre, pour enlever les pierres ou les mauvaises herbes qui s’y trouvent, amenées là par le Malin qui profite de notre faiblesse vis-à-vis du monde … pour la bêcher avec la Bible … pour lui fournir de l’engrais avec les auteurs spirituels, dont les textes des papes récents … pour l’arroser avec les sacrements … et la mettre sous le soleil de Dieu dans la prière …

Nous pouvons le faire avec l’aide de l’Esprit Saint, pour que la Parole de Dieu de revienne pas vers lui « sans résultats, sans avoir fait ce qui [lui] plaît, sans avoir accompli sa mission. » (Première lecture).

Alors notre terre sera prête pour donner du fruit, le fruit donné par Dieu à travers nous par notre vie, envers tous eux qui nous entourent, nos enfants, nos amis, nos collègues et relations diverses … et envers nous-mêmes … en nous accueillant dans son Paradis.

Seigneur Jésus,

pour devenir des témoins de ton amour,

 il nous faut commencer par t’écouter,

pour que ta Parole soit bien comprise,

qu’elle pénètre notre cœur.

Alors seulement nous pourrons te suivre …

jusqu’en ton paradis.

Francis Cousin

 

 

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14ième Dimanche du Temps Ordinaire (Matth 11, 25-30) – Francis COUSIN)

 « Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. »

           

On peut être surpris de cette prière de Jésus, car Dieu aime tous les hommes de la même façon, il ne fait pas de différence entre eux, « car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. » (Mt 5,45). On comprend donc mal qu’il fasse des différences entre ’’les sages et les savants’’ et ’’les tout-petits’’.

En fait, la différence ne vient pas de Dieu, mais des humains.

Dieu n’a jamais rien caché aux sages et aux savants, mais ce sont eux qui n’ont pas accepté (ou pas compris) ce qu’ils reçoivent de Dieu. Ils se construisent un Dieu à leur manière, ils parlent de Dieu, sur Dieu, mais ils ne parlent pas à Dieu, comme Dieu. Ils se parlent à eux-mêmes. Voir la parabole du pharisien et du publicain, qui lui, parle à Dieu et se reconnaît petit face à lui.

Les tout-petits, qui sont-ils ? On pense aux pauvres, à ceux qui n’ont rien (ou presque), dans différents domaines : financier, travail, affection, famille, intelligence intellectuelle (mais pas pratique …) … mais cela, c’est notre vision humaine.

Le vrai pauvre est celui qui attend tout de Dieu. Non pas celui qui reste à ne rien faire et qui tends la main, mais celui qui reconnaît son état de ’’faiblesse’’, celui qui est doux et humble de cœur, et qui est prêt à s’en sortir avec ce que Dieu lui donne en utilisant l’adage « Aide-toi et le ciel t’aidera. ». Ceux qui suivent l’enseignement de Jésus : « Si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. » (Mt 18,3).

Rien à voir avec la richesse matérielle :

– Un riche peut être tout petit devant Dieu, et s’occuper des autres. Cela existe.

– Un pauvre peut demander des comptes à Dieu et être un parfait égoïste. Cela existe.

Tout est une question de comportement.

Et si nous nous regardons bien, nous sommes bien obligés de reconnaître que nous sommes, selon les jours ou les circonstances, comme les ’’sages ou les savants’’, et d’autres fois comme les ’’tout-petits’’, selon la manière que nous avons de considérer Dieu, et surtout de la manière dont nous l’écoutons, de la manière dont nous le recevons, dont nous recevons ce qu’il nous donne …

Un chant disait : « Tout vient de toi, ô Père très bon … ».

C’est vrai, mais nous aimerions que ce soient toujours des choses que nous considérons comme bonne pour nous, et nous avons du mal à accepter ce que nous ne voulons pas, ce qui ne nous plaît pas … mais qui sont bonnes pour nous dans le dessein de Dieu.

Dieu ne veut que notre bonheur, mais sans doute un bonheur différent de celui que nous aimerions (beaucoup d’argent, grosse voiture, grande maison, grands voyages …) qui peut nous être suggéré par le Malin …

Nous avons un choix à faire, chaque jour, entre Dieu et le Malin …

Écoutons Jésus qui nous dit : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. »

Et il insiste en précisant de quel repos il s’agit : « Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. », c’est-à-dire pour la vie éternelle … qui commence maintenant !

Mais le joug nous fait un peu peur : c’est un objet lourd, encombrant, contraignant, qui laisse peu de place à l’initiative, surtout s’il est pour deux animaux …

Mais Jésus ajoute aussitôt : « Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger » … , car il n’est constitué que d’amour !

Seigneur Jésus,

ceux que tu aimes davantage

sont ceux qui te ressemblent,

doux et humble de cœur,

qui mettent leur confiance

entre les mains de leurs parents,

de leur Père, comme toi.

Cela nous est parfois difficile.

Aide-nous à te ressembler.

Francis Cousin

 

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Prière dim ordinaire A 14°