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Christ, Roi de l’univers – par Francis COUSIN (St Luc 23, 35-43)

« Sauve-toi toi-même ! »

« Sauve-toi » peut se comprendre de deux manières :

– Dans le sens de : « Fous le camp ! Pars de cette croix, Descend (si tu es le Messie) »

– Dans le sens de : « Obtiens le Salut Éternel ! »

Pour les chefs des juifs et pour les soldats, c’est plutôt dans le premier sens qu’il faut comprendre leurs vociférations. Ils mettent Jésus au défi de quitter la croix, guéri de toutes ses blessures …

Ils auraient alors crié « Miracle » … mais est-ce que cela aurait vraiment changer leur manière de voir Jésus ?

Et après ? … que ce serait-il passé ?

Et pourtant, sans qu’ils le sachent, Jésus va accomplir leur demande, mais dans le deuxième sens, pas tellement et seulement pour lui, mais pour tous ceux qui croirons en lui par la suite. Mais pour cela, il doit d’abord mourir afin d’accomplir sa mission : « Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, le troisième jour, il ressuscite. » (Lc 9,22).

Ce deuxième sens va d’ailleurs se mettre en œuvre tout de suite par l’un des deux brigands qui entourent Jésus au Calvaire.

Si tous les évangélistes parlent des deux brigands crucifiés de chaque côté de Jésus, Luc est le seul à les faire intervenir dans son récit.

Le premier qui parle, à la suite des chefs des juifs, invective Jésus en utilisant le « Sauve-toi toi-même ! » dans le premier sens, en y ajoutant, et on le comprend bien, en compagnon d’infortune avec lui, « et nous aussi ».

Le second, par contre, « lui fit de vifs reproches : « Tu ne crains donc pas Dieu ! », et puis, s’adressant à Jésus : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. », ce qui laisse à penser que les deux brigands connaissaient Jésus et son enseignement sur la résurrection et le salut des hommes quand il reviendra sur la terre …

Peut-être étaient-ils de ces zélotes qui firent le « coup de poing » contre les Romains, d’où leur sanction.

Ce que demande le second brigand, le bon larron, que la tradition appelle Dismas, ce n’est rien d’autre que d‘avoir le salut éternel à la fin des temps, c’est « Sauve-moi à la fin des temps », dans le deuxième sens …

Mais Jésus n’est pas d’accord. Ce n’est pas à la fin des temps, c’est « aujourd’hui, avec moi, [en même temps que moi, que] tu entreras dans le Paradis. »

Cadeau merveilleux de Jésus !

Quant aux autres qui le raillaient ?

Ils n’ont pas compris sur le coup … mais peut-être qu’après … ils feront comme le centurion romain … « Vraiment, cet homme était Fils de Dieu ! » (Mc 15,39).

Ne les méprisons pas trop …

Nous-mêmes, il nous arrive de railler des personnes, de se moquer d’eux, de raconter sur eux des ladi lafé … pas toujours méchamment … mais la langue y batt’ …

Et puis, n’oublions pas que Jésus n’est « pas venu appeler des justes mais des pécheurs, pour qu’ils se convertissent. » (Lc 5,32).

Et peut-être que tous ces gens-là, qu’on risque de traiter un peu de haut, … « vous précèderont dans le royaume de Dieu. » (Mt 21,31), … comme le ’’mauvais’’ larron …

Seigneur Jésus,

Comme nous avons vite fait

de dénigrer certaines gens

parce qu’elles ne croient pas comme nous,

ou parce qu’elles refusent de croire

comme nous qui pensons détenir la vérité !

Laissons le temps à la Sagesse

de remplir leur cœur,

et peut-être qu’elles reconnaîtront

en toi le « Fils de Dieu ».

Francis Cousin

  

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Prière dim ordinaire C 34°




Solennité du Christ, Roi de l’Univers – par le Diacre Jacques FOURNIER (St Luc 23, 35-43)

L’Amour Tout Puissant, Roi de l’univers

(Lc 23,35-43)

En ce temps-là, on venait de crucifier Jésus, et le peuple restait là à observer. Les chefs tournaient Jésus en dérision et disaient : « Il en a sauvé d’autres : qu’il se sauve lui-même, s’il est le Messie de Dieu, l’Élu ! »
Les soldats aussi se moquaient de lui ; s’approchant, ils lui présentaient de la boisson vinaigrée,
en disant : « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! »
Il y avait aussi une inscription au-dessus de lui : « Celui-ci est le roi des Juifs. »
L’un des malfaiteurs suspendus en croix l’injuriait : « N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et nous aussi ! »
Mais l’autre lui fit de vifs reproches : « Tu ne crains donc pas Dieu ! Tu es pourtant un condamné, toi aussi !
Et puis, pour nous, c’est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n’a rien fait de mal. »
Et il disait : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. »
Jésus lui déclara : « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »

            Deux logiques s’affrontent au pied de la Croix. La première est celle de l’orgueilleux qui croit tout savoir et pouvoir juger de tout. Fier de son indépendance d’esprit, du pouvoir de sa position sociale, qu’il soit « chef » du Peuple ou « soldat », il reproche à Jésus de ne pas partager sa logique qui, à l’évidence, est la seule valable en ce monde… « Les chefs ricanaient »… « L’orgueil est leur collier, la violence, l’habit qui les couvre… Ils ricanent, ils prônent le mal, de très haut, ils prônent la force » (Ps 73(72)) car ils comprennent tout en terme de « pouvoir » et donc de « force »… Pour eux, si Jésus a soi-disant accompli des miracles, « sauvé » telle ou telle personne, il le devrait à sa propre force, à la mise en œuvre d’un pouvoir qui serait le sien… « Une force sortait de lui » (Lc 6,19)… S’il est vraiment si fort que cela, qu’il agisse donc pour lui-même, c’est le moment ou jamais ! Ils verront alors de leurs propres yeux et ils ne pourront que croire en l’évidence… « Si tu es le Messie de Dieu, l’Elu », si la force du Dieu Tout Puissant est avec toi, « sauve-toi toi‑même ! » Mais non, à l’évidence, il est là, crucifié, « à bout de force »  (Ps 6,3)…

            Mais la Puissance qui se déployait en Jésus ne venait pas de lui, mais de son Père… Lui il est « doux et humble de cœur », il est « le Serviteur » du Père (Mt 11,20 ; Ac 3,13.26 ; 4,27.30).  Il ne peut « rien faire de lui-même, sinon ce qu’il voit faire au Père, car le Père aime le Fils et lui montre tout ce qu’il fait » (Jn 5,19-20)… De plus, la Toute Puissance de Dieu, avec laquelle l’univers visible et invisible a été créé, n’est pas de l’ordre d’une force qui renverse l’adversaire, domine et écrase… Elle est la Toute Puissance de l’Amour. « On dit parfois : Dieu peut tout ! Non, Dieu ne peut pas tout, Dieu ne peut que ce que peut l’Amour. Car il n’est qu’Amour » (P. François Varillon, « Joie de croire, joie de vivre »). Et l’Amour Tout Puissant est respect infini de l’autre… Il ne fait rien sans son consentement : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » demande un jour Jésus à un aveugle. « Rabbouni, que je recouvre la vue ! «  lui répondit-il, « et aussitôt, il recouvra la vue » (Mc 10,46-52). Un autre jour, il vit un « homme, infirme depuis trente huit ans, » qui espérait sa guérison de rituels magiques… Il s’approcha et lui dit : « Veux-tu guérir ? » (Jn 5,1-9). Dieu ne fera jamais en effet le meilleur pour nous sans notre consentement… « Je me tiens à la porte et je frappe ; si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai » (Ap 3,20)… Sinon, il restera à la porte et continuera à frapper…

            Ici, les cœurs des chefs du Peuple, des soldats et de l’un des malfaiteurs resteront fermés. Et pourtant, Jésus leur a déjà manifesté la Toute Puissance de l’Amour en leur pardonnant (Lc 23,34). Et une fois ressuscité, c’est vers eux qu’il se tournera en premier pour leur offrir sa bénédiction, s’ils acceptent de se repentir (Ac 3,26). Le bon larron l’a fait ; aussitôt il a été accueilli par l’Amour Tout Puissant, par la Miséricorde sans limite : « Aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le paradis ».         DJF




33ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (St Luc 21, 5-19)

 

« Cela vous amènera à rendre témoignage »

 

En cette fin d’année liturgique, les évangiles sont plutôt tournés vers la fin du monde actuel, celui où nous vivons, et nous amènent à penser à la Vie Éternelle.

Celui d’aujourd’hui est carrément pessimiste à première vue, avec l’annonce de cataclysmes, la destruction du temple de Jérusalem : « Des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit. » …

Pour les juifs et les premiers chrétiens, c’était une catastrophe, la fin d’un monde, d’une vision de la vie. Et cela était déjà arrivé, puisque la destruction du temple a eu lieu en 70 de notre ère alors que l’écriture de l’évangile de Luc a eu lieu après cet événement. Et sans doute aussi tous ces événements concernant les chrétiens, les disciples de Jésus, que les juifs orthodoxes considéraient comme responsables de la ruine du temple, et qui ont été exclus des synagogues à l’assemblée de Jamnia à la même époque de l’écriture de l’évangile de Luc : « On portera la main sur vous et l’on vous persécutera ; on vous livrera aux synagogues et aux prisons, on vous fera comparaître devant des rois et des gouverneurs, à cause de mon nom. »

Mais de toutes ces catastrophes, Jésus tire deux conséquences, qui sont surtout ce qu’on doit retenir à notre époque :

« Cela vous amènera à rendre témoignage »

C’est ce que nous devons tous faire au nom de notre baptême. Et c’est ce que le pape François nous a rappelé pendant tout ce mois d’octobre, pendant le Mois Missionnaire Extraordinaire : « Baptisés et envoyés : l’Église du Christ en mission dans le monde ». Rendre témoignage, c’est être en mission.

Mais Jésus nous explique tout de suite que ce ne sera pas facile : « Vous serez livrés même par vos parents, vos frères, votre famille et vos amis, et ils feront mettre à mort certains d’entre vous. Vous serez détestés de tous, à cause de mon nom. »

Mais nous n’oublions pas ce qui nous a été rappelé le jour de la Toussaint : « Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux» (Mt 5,11-12)

Rendre témoignage, cela peut nous amener loin, plus loin que ce que l’on voudrait, et pour certains nous amener au martyr (c’est la même racine grecque), ce que signale Jésus. Certains diront : « Le martyr, c’était dans l’ancien temps, maintenant, cela n’existe plus ! Et puis, ici, à La Réunion, ça n’arrivera pas ! »

C’est sans doute vrai pour nous à La Réunion, … mais cela peut arriver ailleurs ! Tous les ans il y a une trentaine (voire plus) de prêtres, de religieux, de religieuses ou de catéchistes, qui sont assassinés dans le monde, à cause de leur foi ; Et qui aurait pensé qu’un prêtre, le père Jacques Hamel, serait assassiné le 26 juillet 2016, en France, alors qu’il célébrait la messe …

Bien sûr, il ne faut pas faire une fixation sur le martyr qui pourrait nous empêcher d’accomplir notre mission de chrétien que Dieu nous demande … parce que Dieu est toujours avec nous, et qu’il nous aidera particulièrement si nous avons des problèmes et que nous avons à répondre de notre foi : « Mettez-vous donc dans l’esprit que vous n’avez pas à vous préoccuper de votre défense. C’est moi qui vous donnerai un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront ni résister ni s’opposer. »

N’ayons donc pas peur de « proclamer la Parole, d’intervenir à temps et à contretemps » (2Tim 4,2) pour que la Bonne Nouvelle de Jésus soit connue de tous, même dans les difficultés. Car, et c’est la deuxième conséquence apportée par Jésus : « C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie. »

Jésus ne dit pas de quelle vie il s’agit, mais nous comprenons bien qu’il s’agit de la Vie Éternelle : « Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la trouvera. » (Mt 16,25).

 

Seigneur Jésus,

tu nous invites à rendre témoignage

de la Bonne Nouvelle que tu nous as donné,

et à le faire avec persévérance,

quelles que soient les difficultés,

parce que tu es toujours avec nous,

et que tu ne nous laissera jamais tomber.

 

Francis Cousin

  

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Prière dim ordinaire C 33°




32ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (St Luc 20, 27-38)

 « Il n’est pas le Dieu des morts,

mais des vivants. »

Comme le dit l’évangile, les saducéens ne croient pas à la résurrection des morts. Mais l’histoire qu’ils inventent pour mettre Jésus dans l’embarras est pour le moins particulière : Ils partent d’un précepte de la loi de Moïse qui existe pour inventer une fable : sept frères épousant l’un après l’autre une femme qui ne peut pas avoir d’enfant … « à la résurrection, cette femme-là, duquel d’entre eux sera-t-elle l’épouse ? »

Jésus ne répond pas directement à la question, mais il donne plusieurs indications : « ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts ne prennent ni femme ni mari ».

S’il n’y a « ni femme ni mari », cela laisse à penser que les liens établis sur terre n’auront plus lieu dans la vie éternelle. Il y aura peut-être des hommes et puis des femmes, mais rien n’est sûr, mais si c’est le cas il n’y aura aucune attirance des hommes vers les femmes et vice-versa, parce que ce n’est pas le lieu : la seule attirance à laquelle on peut penser, c’est celle vis-à-vis de Dieu, et elle se manifeste par la louange vis-à-vis de lui : « ils ne cessent de dire : ’’ Saint ! Saint ! Saint, le Seigneur Dieu, le Souverain de l’univers, Celui qui était, qui est et qui vient’’. » ou encore : « Tu es digne, Seigneur notre Dieu, de recevoir la gloire, l’honneur et la puissance. C’est toi qui créas l’univers ; tu as voulu qu’il soit : il fut créé. » (Ap 4,8.11).

Le problème avec la Vie Éternelle, c’est qu’on ne sait pas comment cela sera.

Et on imagine que ce sera comme la vie actuelle, mais pour tout le temps. Sauf qu’il n’y aura plus de temps !

Et comment serons-nous ? On ne le sait pas, et ce n’est pas important.

Quel âge aurons-nous ? L’âge de notre mort terrestre ? Sans doute pas, puisqu’il n’y aura plus de temps, donc plus d’âge … et puis, qu’on soit mort à cent ans ou mort-né, on sera dans la Vie Éternelle : pourquoi parler d’âge dans un « état » sans âge ?

Jésus ne donne qu’une indication : « ils sont semblables aux anges, ils sont enfants de Dieu et enfants de la résurrection. »

On ne peut pas en dire plus. Car on ne peut pas imaginer ce que sera notre vie hors de notre monde, hors de notre temps et hors de l’espace. Et la Vie Éternelle ne peut pas être imaginée par nos esprits mortels.

Ce dont on est sûr : Jésus nous promet la Vie Éternelle, il dit même qu’il part pour nous y préparer une place (Jn 14,2). Et que nous y serons vivants : « Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. »

De toute façon, la seule chose que l’on peut dire concernant cette vie éternelle, c’est que ce sera mieux que tout ce qu’on peut imaginer !

Seigneur Jésus,

On ne peut pas imaginer

ce que sera la Vie Éternelle

après notre résurrection,

et finalement, ce n’est pas important.

La seule chose qui est sûre,

C’est que tu nous l’as promise,

Et que tu tiens toujours tes promesses !

 

Francis Cousin

  

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Prière dim ordinaire C 32°




31ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (St Luc 19, 1-10)

« Zachée, descends vite :

aujourd’hui il faut que

j’aille demeurer dans ta maison. »

Encore une histoire avec un publicain !

Mais pas n’importe lequel ! Zachée est un chef parmi les publicains. Peut-on en conclure qu’il profite encore plus que les autres de sa situation pour se faire une bonne vie ?

Peut-être. Mais cela n’est pas sûr du tout.

Certes, la suite du récit nous le montre, Zachée est quelqu’un de riche. Mais peut-être que sa richesse ne le satisfait pas totalement. Il cherche autre chose que d’avoir de l’argent, un désir de bien-être, peut-être pas spirituel, mais d’un niveau autre, supérieur : il sent bien que ce n’est pas la richesse qui peut le combler. Il cherche autre chose.

Aussi, quand il entend parler que Jésus passe par Jéricho, sa ville, sur son chemin vers Jérusalem, il y a un déclic chez lui. Comme tout le monde semble-t-il, il a entendu parlé de l’enseignement de Jésus, lui qui prône la justice et le bien, lui qui va vers ceux qui se sentent malheureux, et qui les remet dans le droit chemin.

Alors il se dit : « Cet homme qui met le bien là où il passe, peut-être pourra-t-il m’aider dans ma réflexion, et me dire ce que je dois faire ? ».

Et il se met dans l’idée de rencontrer Jésus.

Mais c’était sans compter sur la haine des habitants de Jéricho ! « Comment cet homme, cet impur, ce collaborateur avec les Romains, veut-il passer devant nous ? ». Et ils l’empêchent de se mettre au premier rang sur le chemin.

Et comme Zachée est petit, il ne peut pas rester derrière !

Alors, comme un enfant, toute honte bue, oubliant son ‘standard’ de vie, il monte dans un sycomore, en se disant : « Au moins, je pourrai le voir, et peut-être capter une bribe de ce qu’il dira ! ».

C’était déjà un bon début. Jésus n’avait-il pas dit : « Si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. » (Mt 18,3) ?

Et Jésus passe … s’arrête devant le sycomore et lève les yeux. Le regard aimant de Jésus rencontre le regard étonné de Zachée ! Et Jésus dit : « Zachée, descend vite ! … » devant le regard haineux des autres habitants …

Encore une fois, Jésus, en Bon Berger, est allé à la rencontre de la brebis perdue. Il accueille Zachée en lui demandant de l’accueillir chez lui. Il considère Zachée, non comme un pécheur à rejeter, mais comme quelqu’un qui a besoin de l’amour de Dieu. Il ne lui fait pas la morale, mais l’accueille comme il est !

Faisant cela, Jésus nous montre comment nous, nous devrions accueillir ceux qui ne sont pas tout-à-fait dans le droit chemin, ceux qu’on a envie de rejeter parce qu’ils sont pécheurs, ou que nous supposons tels. L’amour a dépassé la haine. Comme l’a dit Jésus : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent » (Mt 5, 44). Oui, c’est bien difficile ! Mais c’est ce que nous demande Jésus !

Et ce regard d’amour change tout dans le cœur de Zachée : Vite, il descend, accueille Jésus chez lui, et propose de partager sa richesse et de rendre quatre fois plus à ceux à qui il a fait du tort.

Un simple regard d’amour a remis Zachée en homme debout.

Et nous, quel regard avons-nous devant un pécheur ?

Un regard de réprobation qui enferme la personne sur elle-même, avec son poids d’amertume ?

Ou un regard d’amour qui libère la personne et la remet debout ?

Oui, il est difficile de pratiquer l’évangile, mais avec l’aide de Dieu …

« Que ton regard soit le regard de Dieu :

Il cherche les pécheurs pour être leur pardon !

Change ton regard, change ton regard,

Et la vie jaillira ! et la vie jaillira ! »

Seigneur Jésus,

Comme il est difficile

de mettre ton évangile en pratique !

Nous condamnons souvent l’homme,

au lieu de condamner la faute !

Donne-nous ton regard,

Ton regard d’amour pour tous,

pour que nous fassions jaillir

la vie autour de nous !

 

Francis Cousin

  

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Prière dim ordinaire C 31°




30ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (St Luc 18, 9-14)

« C’est le publicain

qui était devenu un homme juste. »

Tout le monde connaît bien cette parabole du pharisien et du publicain qui se retrouvent dans le temple pour prier.

Le pharisien, qui se croyait juste, tout plein de lui-même, commence sa prière en rendant grâce à Dieu parce qu’il est (se croit) le meilleur : il respecte la loi à la lettre, fait l’aumône, et surtout, il se croit meilleur que les autres, « ou encore [que] ce publicain », un de ces individus qui trafiquent avec l’occupant Romain, donc nécessairement impur !! Il est tellement imbu de lui-même, de sa supposée supériorité, qu’il traite Dieu comme un enregistreur qui n’a rien à dire, comme s’il n’existait pas. Dieu n’est pour lui qu’un prétexte pour se montrer. Il n’a pas besoin de l’amour de Dieu, encore moins de sa miséricorde puisque tout est bon chez lui ! Il verrait bien Dieu en train de l’applaudir ou de lui décerner une médaille !

Le publicain, au contraire, sait combien il est mal vu de ses compatriotes de par son métier, et peut-être de Dieu (pense-t-il). Mais il veut quand même garder une relation avec Dieu. Il vient au temple, alors qu’on le dit pécheur, et il parle à Dieu (et non à lui-même) en se frappant la poitrine : « Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis ! ». Et il sait que Dieu va l’écouter ; il connaît les psaumes : « Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse, ton amour qui est de toujours. Oublie les révoltes, les péchés de ma jeunesse ; dans ton amour, ne m’oublie pas … Seigneur, pardonne ma faute : elle est grande. » (Ps 24,6-7.11). Et il attend. Il laisse à Dieu l’initiative de le pardonner.

Entre les deux personnages, on se sent généralement plus proche du publicain. Parce qu’on se sait tous pécheurs, on sait quel est le poids de nos péchés. Et que le péché déplait à Dieu ! Nous avons tous besoin de la miséricorde de Dieu, pour effacer cet écart d’amour entre nous et Dieu.

Le publicain, lui, il n’avait qu’à attendre, et compter sur la miséricorde de Dieu.

Nous, nous avons l’enseignement de Jésus, et nous pouvons compter sur un pardon quasi immédiat, sans attendre le jugement dernier, selon la parole de Jésus à Pierre : « Je te donnerai les clefs du royaume des cieux : ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux. » (Mt 16,19). Pouvoir qui a été donné aux prêtres. Nous pouvons donc aller les voir pour demander le sacrement de la réconciliation. Mais sommes-nous disposés à le faire ?

Mais il arrive aussi que, dans notre attitude, nous nous comportions comme le pharisien. Parce qu’on pratique régulièrement, parce qu’on n’a pas fait de gros péchés (mais qu’est-ce qu’un gros péché ?), on trouve qu’on n’est pas si mal que cela, qu’on est plutôt du côté des justes ou de ceux qui font des efforts pour l’être …

Et bien souvent, nous oublions les péchés « en pensée, en paroles, … par omission ». C’est vrai, les péchés en pensée … personne ne le sait ! … sauf Dieu ! Et tout le mal qu’on pense des autres fait une déchirure dans notre amour de Dieu. En paroles ? Qui peut dire qu’il ne fait jamais de ladi lafé, qu’il ne colporte jamais de ragot sur qui que ce soit, qu’il ne se moque jamais de quelqu’un, même si c’est sur le ton de la plaisanterie … ? Par omission ? C’est sans doute celui qu’on fait le plus souvent : ne pas aider quelqu’un quand on pourrait le faire ! ne pas prendre soin de quelqu’un quand on pourrait le faire ! ne pas donner une pièce à un mendiant quand on pourrait le faire ! … et la liste est longue …

Et combien de fois ne dit-on pas : « Je suis meilleur que lui ! » ou « Il est moins bon que moi ! ». Même si c’est une réalité objective, n’y a-t-il pas souvent une pointe de dénigrement ?

Ce ne sont souvent que de petites choses. Tellement qu’on n’y fait même plus attention. Et on se dit : « Oh, ça, c’est pas un péché ! ».

Ce n’est pas nous qui sommes juges ! Mais celui qui dit : « Ce que vous l’avez fait (ou pas fait) à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait (ou pas fait). » (Mt 25,40.45).

Finalement, à qui ressemblons-nous ?

            Quand on lit cette parabole, ne nous contentons pas de dire : « C’est le publicain qui a la meilleure attitude, celui qui devient juste ! ». Mais regardons où nous en sommes dans notre relation avec Dieu, avec les autres … et tirons-en la conclusion …

Seigneur Jésus,

Publicain ou pharisien ?

On est toujours un peu des deux,

à cause de notre orgueil, notre suffisance.

Mais la conclusion est toujours la même :

nous devons nous réconcilier avec toi.

Et avec les autres.

 

Francis Cousin

  

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Prière dim ordinaire C 30°




29ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (St Luc 18, 1-8)

 

« Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus,

Qui crient vers lui jour et nuit ? »

Pour être sûr que les lecteurs comprennent bien le sens de la parabole que Jésus va donner juste après, Luc commence par préciser celui-ci : « Jésus disait à ses disciples une parabole sur la nécessité pour eux de toujours prier sans se décourager ».

Rien que cette première phrase nous interpelle, parce que pour la plupart d’entre nous, ce n’est pas la grande quantité de nos prières qui risque d’importuner Dieu, mais bien au contraire le faible nombre de celles-ci.

Oh, bien sûr, nous prions Dieu : la messe du dimanche, une petite prière le matin, une autre le soir … et le reste du temps, on fait relâche, ou laisse Dieu tout seul là-haut dans le ciel, et nous, on s’occupe de nos affaires sur la terre.

Et on ne fait pas le lien entre nos affaires et Dieu. Comme si cela n’intéresse pas Dieu.

Pourtant, Jésus nous a dit : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » (Mt 28,20). Et si Jésus est avec nous, Dieu aussi est avec nous. Comment donc Dieu pourrait-il être avec nous sans s’intéresser à ce que nous faisons, sans qu’il n’écoute nos prières ?

Comment alors « Dieu ne ferait pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? »

Crier vers Dieu jour et nuit … Prier vers Dieu jour et nuit …

C’est la même chose, à une lettre près …

Cela montre la nécessité de prier tout le temps. C’est ce que saint Luc met en exergue de l’évangile d’aujourd’hui : « La nécessité pour eux de toujours prier … ». Saint Paul le rappelait aux Thessaloniciens : « Soyez toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance » (1 Th 5,16-18).

Mais saint Luc ajoute : « sans se décourager ». C’est sans doute ce qui nous manque généralement : la persévérance dans la prière. Ou plutôt dans une prière ; ne pas avoir peur de faire plusieurs fois la même prière … jusqu’à ce qu’on ait une réponse de Dieu.

Trop souvent, nous voulons une réponse tout de suite. C’est un peu le mal du siècle. Comme si Dieu était à nos ordres. Mais le temps de Dieu n’est pas notre temps ; il attend le moment favorable pour nous, le temps peut-être que nous murissions notre projet, le temps que nous réitérions notre prière, une fois, deux fois, … x fois, pour être vraiment sûr que c’est cela que nous voulons, avant de nous donner une réponse.

C’est ce qui se passe avec la veuve de l’évangile. À force de réclamer la même chose au juge, celui-ci lui donne raison.

Saint Luc avait déjà parlé de l’insistance dans la prière, avec cet homme qui reçoit à l’improviste un ami en pleine nuit et qui n’a pas de pain à lui offrir. Il demande à un voisin de lui en donner, mais celui-ci refuse : « “Ne viens pas m’importuner ! La porte est déjà fermée ; mes enfants et moi, nous sommes couchés. Je ne puis pas me lever pour te donner quelque chose.” Eh bien ! je vous le dis : même s’il ne se lève pas pour donner par amitié, il se lèvera à cause du sans-gêne de cet ami, et il lui donnera tout ce qu’il lui faut » (Lc 11,7-8).

N’ayons donc pas peur de demander une chose à Dieu avec insistance, sans se décourager, persévérant envers et contre tout. C’est en faisant comme cela que va se manifester notre foi, l’épaisseur de notre foi.

Mais quand on voit le niveau général de notre persévérance dans la prière, on ne peut que comprendre l’inquiétude de Jésus : « le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il encore la foi sur la terre ? »

Seigneur Jésus,

Tu veux que nous te prions sans cesse,

que nous soyons toujours en relation avec toi.

Mais nous ne pensons à toi

que de temps en temps.

Nous t’oublions, souvent par paresse

plus que par rejet de toi.

Nous avons peur de te déranger,

alors que tu ne demandes que cela !

Parce que tu nous aimes.

 

Francis Cousin

  

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28ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (St Luc 17, 11-19)

« Suivre la loi … ou rendre grâce. »

Une bande de dix lépreux : neuf juifs et un samaritain.

Les lépreux, du fait de la contagion possible, ne pouvaient pas vivre avec les autres gens ; et pour s’aider les uns les autres, et peut-être se soutenir le moral, ils avaient l’habitude de se rassembler. Ce qui peut expliquer qu’on trouve un samaritain dans le groupe, car habituellement, « les juifs ne fréquentent pas les samaritains » (Jn 4,9). C’est la maladie, leur exclusion de la société qui a fiat qu’ils se retrouvent ensemble.

Le groupe arrive devant Jésus, et lui demande de l’aide. Alors Jésus les envoie se présenter aux prêtres, donc à Jérusalem, dans le temple. En leur donnant cet ordre, Jésus ne fait que suivre la loi de Moïse qui donne aux prêtres seuls le pouvoir d’attester de la guérison de la lèpre et rendre aux anciens malades toute leur dignité (cf. Lev 14,2-32).

Confiant dans la parole de Jésus, tous partent vers Jérusalem. En cours de route, tous sont purifiés. Les neuf juifs continuent leur route vers Jérusalem afin que leur guérison soit attestée. Ce faisant, ils obéissent à la loi et à l’ordre de Jésus, tout heureux de pouvoir être reconnus comme en bonne santé et enfin suivre une vie normale au sein de la société. Ils ne pensent qu’à eux-mêmes.

Quant au Samaritain, ayant été guéri et ayant donc retrouvé sa dignité, il ne continue pas vers Jérusalem où il aurait été sans doute malvenu. Il revient donc vers Jésus pour le remercier, « en glorifiant Dieu à pleine voix. ». Mais il ne va pas remercier Jésus à la sauvette, il se jette vers lui face contre terre en lui rendant grâce. Ce faisant, il reconnaît en Jésus le Dieu qui l’a guéri, il rend grâce à Jésus.

Bien sûr, Jésus est déçu que tous ne soient pas venus le remercier, et le fait savoir. Les neuf juifs auraient pu revenir en arrière pour le remercier et ensuite seulement partir à Jérusalem, … Ils n’étaient pas à quelques heures près vu le cadeau qu’ils avaient reçu …

Alors Jésus relève le Samaritain et lui dit : « Va, ta foi t’a sauvé. »

Quelle chance pour le Samaritain : non seulement il a été guéri, mais Jésus lui annonce que, dès maintenant, une place lui est réservée dans le Royaume des Cieux.

Tout ça, simplement pour un merci. Appuyé, certes, mais quand même …

Et nous, comment nous situons-nous ?

Ne sommes-nous pas trop souvent dans le groupe de ceux qui estiment normal que Dieu nous ait donné tout ce que nous avons : la naissance, la santé, divers dons : le chant, la danse, la peinture, nos capacités intellectuelles … et qui ne pensent pas à remercier Dieu pour ses bienfaits, ou si peu …

Ne considérons-nous pas souvent tous ces dons comme étant le fruit de notre travail : Si je chante bien, c’est parce que je m’entraîne, je prends des cours … si j’ai réussi mes examens, c’est parce que j’ai travaillé … et on oublie de se demander pourquoi j’ai une belle voix, pourquoi j’ai des facilités intellectuelles …

Comme nous avons du mal à dire merci, un vrai merci, pas un merci-par-habitude ! Que ce soit entre nous les humains d’abord … et aussi à Dieu !

Et pourtant, un merci peut changer tellement de choses ! La preuve avec le Samaritain !

Seigneur Jésus,

Tu es tellement généreux

que tu donnes sans compter,

à tous les humains …

et nous pensons que cela vient d’un tel,

ou même de notre travail, de nous-même.

Et nous oublions de te remercier !

Pardon Seigneur !

 

Francis Cousin

  

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Prière dim ordinaire C 28°




27ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (St Luc 17, 5-10)

« Augmente en nous la foi. »

 

Voilà une demande bien surprenante, car comment peut-on augmenter quelque chose que ne peut pas se mesurer, parce qu’elle est du domaine abstrait.

Certains pensent avoir la foi … mais ceux qui les voient vivre ne s’en rendent pas compte !

D’autres pensent avoir perdu la foi, un peu comme on perd ses clefs. Est-ce toujours vrai ?

La réponse de Jésus est extraordinaire : « Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l’arbre que voici : “Déracine-toi et va te planter dans la mer”, et il vous aurait obéi’’. ». Il dit aux apôtres : « Si vous aviez la foi aussi petite que la plus petite graine, une foi minuscule, vous pourriez faire un miracle énorme, que nul homme ne peut faire ! »

En gros, il ne s’agit pas d’augmenter la foi. Car quel miracle pourrait-on faire avec plus de foi ? La foi, on l’a ou on ne l’a pas.

Au père d’un enfant envahi par un esprit mauvais qui lui demandait s’il pouvait faire quelque chose, Jésus a répondu : « Si tu peux”… ? Tout est possible pour celui qui croit. » (Mc 9,23).

Il est vrai que dans la vie courante on utilise souvent cette expression. Mais peut-être qu’on se trompe de vocabulaire. Avoir foi en Jésus, c’est croire en lui ; et comment se manifeste cette croyance, cette foi ? Dans la confiance qu’on a en Jésus, en Dieu.

La question de la foi se pose pour nous généralement quand il nous arrive des difficultés, et on se dit : « Pourquoi m’arrive-t-il cette chose ? », « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Ps 22,2), « Dieu oublierait-il d’avoir pitié ? » (Ps 76,10).

Et ces questions-là portent davantage sur la confiance qu’on a envers Dieu. Et on pourrait les remplacer par : « Mon Dieu, aide-moi à te faire confiance malgré tout. »

C’est ce que Jésus reproche à ses apôtres, le manque de confiance, lors de la tempête apaisée : « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? » (Mc 4,40).

Marie, « celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. » (Lc 1,45), a permis un grand miracle : la conception de Jésus parle Saint Esprit.

D’autres saints ont été à l’origine de grands miracles par leur totale confiance en Dieu.

Confiance en Dieu, mais pas seulement : aussitôt après, Jésus parle du service comme une habitude à prendre : « Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir. ».

Qui sommes-nous devant Dieu ? Pas grand chose ! Nous devons accepter l’humilité de se reconnaître petit devant Dieu, et nous mettre à son service.

Croire, c’est avoir confiance en Dieu, et se mettre totalement au service de Dieu.

C’est ce qu’ont fait la plupart des missionnaires, ceux qui ont permis l’implantation de la Parole de Dieu dans de nouvelles contrées.

Ils ont mis leur confiance en Dieu pour oser partir dans ces régions inconnues, vers des gens qu’ils ne connaissaient pas, avec des langues inconnues et des manières de vivre inconnues.

Et une fois sur place, ils se sont fondus dans la vies des gens, en leur rendant service, au niveau sanitaire (création de dispensaires, puis d’hôpitaux), au niveau éducation (création d’écoles), et puis ils ont pu leur parler de Dieu, de celui qui les faisaient vivre, de celui qu’ils priaient, de celui qu’ils aimaient …

Confiance en Dieu, service des autres, amour de Dieu et des autres : c’est tout ce qu’il faut pour être missionnaire … même encore maintenant, dans nos familles, dans nos quartiers … parce que la mission n’est jamais terminée.

Seigneur Jésus,

Souvent nous crions comme les apôtres :

augmente en nous la foi !

Mais ce n’est pas toi qui peut le faire pour nous.

C’est à nous de faire les efforts

pour avoir une confiance totale en toi,

pour nous mettre à ton service,

pour t’aimer comme tu nous as aimés.

Nous allons essayer !

 

Francis Cousin

 

 

PRIONS: Père Céleste, Toi qui sonde les reins et les cœurs, Tu sais que bien souvent, même si notre orgueil nous pousse loin de Toi, nous voulons t’aimer.

   

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Prière dim ordinaire C 27°




26ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (St Luc 16, 19-31)

 

« Ils ont Moïse et les prophètes, qu’ils les écoutent. »

La parabole d’aujourd’hui nous parle encore de riche (et donc d’argent) et de pauvre. Et elle nous parle encore de l’au-delà, mais pas de la même manière que la semaine dernière.

Deux parties :

La première, sur cette terre. On a un riche qui vit dans l’opulence, qui festoie, qui ’’profite’’ de la vie. Et on a un pauvre, que Jésus appelle Lazare, c’est-à-dire ’’Dieu a aidé, qui git devant chez le riche et qui n’intéresse personne, hormis les chiens.

La seconde se passe dans l’au-delà : le riche va en enfer, et le pauvre se retrouve auprès d’Abraham, donc dans le paradis.

Une analyse un peu trop rapide pourrait nous amener à dire que, quand nous mourrons, on a un retournement de situation :

– celui qui vit bien et est heureux sur terre se retrouve en enfer,

– celui qui vit mal et qui est malheureux sur terre se retrouve au paradis.

Et donc qu’il vaut mieux être pauvre et malheureux pour aller au paradis.

Cette analyse pourrait aussi s’appuyer sur une fausse interprétation des béatitudes : « Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux.» (Mt 5,3) « Mais quel malheur pour vous, les riches, car vous avez votre consolation ! » (Lc 6,24).

Ce serait une erreur, car la richesse n’est pas un péché, et donc ne mérite aucun châtiment, car elle permet à certains de faire du bien vis-à-vis des autres, notamment des pauvres. Et la pauvreté n’est pas en soi une vertu, et donc ne mérite rien de particulier d’autant que certains pauvres peuvent être amenés à faire beaucoup de mal, et de biens mauvaises choses.

D’autant que cette manière de penser pourrait amener certains à une autre conclusion qui n’est certainement pas bonne : Puisque les pauvres sont sûrs d’aller au paradis, ne faisons rien pour eux car on risquerait de leur ôter le paradis !!

Alors, que faut-il retenir de cette parabole ?

Il peut nous arriver, quand nous pensons à nos aïeux qui sont morts, de nous demander s’ils sont en enfer ou au paradis, ou peut-être plus souvent de nous demander où nous irons après notre mort.

Et c’est peut-être cela le but de cette parabole : nous faire nous poser des questions, non pas tant sur le lieu de notre vie future (ce n’est pas nous qui jugeons, mais le fils de l’homme), mais sur la manière dont nous vivons sur cette terre : « Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi ! » (Mt 25,35-36).

Parce que c’est la manière dont nous vivons maintenant et jusqu’à notre mort qui va influencer le jugement nous concernant.

Qu’est-ce qui est reproché au riche ? Certainement pas sa richesse ! mais le fait qu’il n’ait jamais fait attention au pauvre qui était à sa porte !

Il vivait sa vie, avec ses amis. Mais sa richesse ne lui permettait pas de voir le pauvre qui était à sa porte, tout près de lui !

Sa richesse l’avait rendu aveugle !

Alors nous : Est-ce que nous sommes attentifs aux pauvres qui sont à côté de nous ? À tous les pauvres qui nous entourent, de toutes les pauvretés : pécuniaires, morales, familiales, au niveau du travail, de la santé, de la solitude, du logement …

Cela en fait du monde … qu’on ne voit pas, ou qu’on ne cherche pas à voir …

N’oublions pas ce que dit Abraham à la fin du texte : « Ils ont Moïse et les Prophètes : qu’ils les écoutent ! ». Et nous, nous en plus l’évangile de Jésus, tout le nouveau testament, les saints et les papes, dont le dernier, le pape François, qui a choisi son nom parce que son voisin lui avait dit : « N’oublie pas les pauvres ! » et qui nous dit à nous aussi : « N’oubliez pas les pauvres ! »

Seigneur Jésus,

encore une fois tu nous rappelles

que l’argent que nous avons doit être partagé

avec ceux qui sont dans le besoin,

mais aussi que nous devons être attentifs

à toutes les sortes de pauvreté.

’’Chaque fois que vous avez fait quelque chose

 pour l’un de ces plus petits de mes frères,

c’est à moi que vous l’avez fait.’’

 

Francis Cousin

   

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Prière dim ordinaire C 26°