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Dimanche de Pâques ( Luc 20, 1-9) :  « Absent … mais toujours présent. » (Francis Cousin)

« Absent … mais toujours présent. »

Marie-Madeleine court prévenir Pierre et Jean, sans doute au cénacle où ils avaient pris logement avec les autres disciples : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau. »

A-t-elle prévenu tout le monde par une annonce à la ronde, ce qui semblerait le plus juste, ou a-t-elle pris à part Pierre et Jean pour cela ? On ne le sait.

Toujours est-il qu’ils ne sont que deux à partir vers le tombeau, en courant.

Quoiqu’il en soit, voir arriver Marie-Madeleine de bonne heure, et que deux apôtres, dont Pierre, partent précipitamment, et en voyant l’expression de leur visage, il est surprenant que personne d’autre ne bouge.

Pourtant la mort de Jésus occupait l’esprit de chacun d’eux …

L’absence de Jésus était présente en eux …

Mais ils n’ont rien fait. Ils n’ont pas bougé …

Pierre et Jean arrivent au tombeau. Jean arrivé, en premier, n’entre pas ; il ne jette qu’un coup d’œil de dehors. Il attend Pierre.

Pierre arrive. Il entre. Il voit « les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. ». Il constate l’absence de Jésus … et c’est tout …

Jean entre à son tour : « Il vit et il crut ». Jean constate l’absence physique de Jésus, et il se souvient des paroles de celui-ci : « Le Fils de l’homme sera livré aux grands prêtres et aux scribes ; ils le condamneront à mort, ils le livreront aux nations païennes, qui se moqueront de lui, cracheront sur lui, le flagelleront et le tueront, et trois jours après, il ressuscitera. » (Mc 10,33-34), et il croit en la résurrection de Jésus, il croit que Jésus est de nouveau présent parmi eux sur la terre et qu’il le verra bientôt.

Absence qui est présence en esprit …

Absence qui mène au doute …

Absence qui amène à la certitude de la présence

Il faudra attendre le soir pour que cette absence se transforme en présence physique … sauf pour Thomas qui restera dans le doute …

2 000 ans après, pour nous chrétiens, la question de l’absence et de la présence de Jésus fait toujours question.

Certes, nous savons tous, et nous croyons que Jésus est « ressuscité des morts le troisième jour, est monté aux Cieux, est assis à la droite de Dieu le Père, tout-puissant … ».

La présence de Jésus auprès de son Père est pour nous une certitude … mais qui peut parfois ne rester qu’intellectuelle : parce que nos parents nous l’ont dit, parce qu’on l’a appris au catéchisme, parce qu’on le dit dans le credo …

Mais est-ce que cette présence intellectuelle est aussi une présence spirituelle ?

C’est la seule qui compte !

En sommes-nous tous convaincus ?

Ne nous arrive-t-il pas, parfois, de penser que Jésus, que Dieu est absent (tout en étant présent !) ? : où était Dieu quand le cyclone Idaï a ravagé le Mozambique ? C’est une question que l’on a pu entendre …

Sommes-nous convaincus de la présence réelle de Jésus dans le pain et le vin consacrés ? Intellectuellement, oui ! Pratiquement … ?

Sommes-nous convaincus de la présence de Jésus dans toutes les personnes, les chrétiens, mais aussi les autres ? Intellectuellement, oui ! Pratiquement … ?

La présence réelle dans l’absence physique a toujours posé problème.

Déjà, dans l’ancien testament, la question se posait : « Dieu de l’univers reviens ! Du haut des cieux, regarde et vois : visite cette vigne, protège-la » (Ps 79,15), « Reviens, Seigneur, pourquoi tarder ? » (Ps 89,13). Et encore maintenant, avec le livre du père François Varone : Ce Dieu absent qui fait problème.

Trop souvent, nous agissons comme si Jésus, ou Dieu, était absent, tout en pensant qu’il est présent.

Essayons de faire en sorte qu’il soit présent dans toute notre vie. Et pour cela, il faut aller vers lui, sans cesse, dans la prière, dans l’adoration, … dans l’Eucharistie, … tout en allant vers les autres, où il est aussi présent.

Seigneur Jésus,

Par ta résurrection,

 tu es présent parmi nous, en nous.

Mais nous avons tellement de mal

à croire en ta présence

alors qu’on ne te voit pas !

Augmente notre foi en toi !

 

Francis Cousin

 

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Pâques (Veillée pascale) – par le Diacre Jacques FOURNIER (St Luc 24, 1-12)

« Il est ressuscité ! »

(Lc 24,1-12)

Le premier jour de la semaine, à la pointe de l’aurore, les femmes se rendirent au tombeau, portant les aromates qu’elles avaient préparés.
Elles trouvèrent la pierre roulée sur le côté du tombeau.
Elles entrèrent, mais ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus.
Alors qu’elles étaient désemparées, voici que deux hommes se tinrent devant elles en habit éblouissant.
Saisies de crainte, elles gardaient leur visage incliné vers le sol. Ils leur dirent : « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ?
Il n’est pas ici, il est ressuscité. Rappelez-vous ce qu’il vous a dit quand il était encore en Galilée :
“Il faut que le Fils de l’homme soit livré aux mains des pécheurs, qu’il soit crucifié et que, le troisième jour, il ressuscite.” »
Alors elles se rappelèrent les paroles qu’il avait dites.
Revenues du tombeau, elles rapportèrent tout cela aux Onze et à tous les autres.
C’étaient Marie Madeleine, Jeanne, et Marie mère de Jacques ; les autres femmes qui les accompagnaient disaient la même chose aux Apôtres.
Mais ces propos leur semblèrent délirants, et ils ne les croyaient pas.
Alors Pierre se leva et courut au tombeau ; mais en se penchant, il vit les linges, et eux seuls. Il s’en retourna chez lui, tout étonné de ce qui était arrivé.

 

            Le corps de Jésus avait été déposé dans un tombeau neuf, en toute hâte, avant le début du sabbat. Dès qu’il se termine, aux premières lueurs de l’aube, les femmes viennent avec les aromates, pour accomplir à son égard un dernier geste d’amour.

            Mais surprise : « la pierre » est « roulée sur le côté du tombeau » et le corps de Jésus n’est plus là… Deuxième surprise : elles pensaient être seules et voici que « deux hommes se présentent à elles », mais leur « vêtement éblouissant » rappelle « la blancheur fulgurante » (Lc 9,29) de celui de Jésus transfiguré… Ces êtres habillés de Lumière sont des messagers de ce Dieu qui est Lumière (1Jn 1,5). « Je suis la Lumière du monde », disait Jésus. Et au tout début de son Evangile, St Jean l’avait présenté en écrivant : « En lui était la Vie, et la Vie était la Lumière des hommes, et la Lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas saisie » (Jn 8,12 ; 1,4-5).

            C’est exactement ce qu’il vient de se passer… Le Père vient « d’établir » Jésus « Fils de Dieu avec puissance, selon l’Esprit de sainteté, par sa résurrection d’entre les morts » (Rm 1,4). « Le Dieu de nos pères a ressuscité ce Jésus que vous, vous aviez fait mourir en le suspendant au gibet » (Ac 5,31), diront les Apôtres. Et il l’a fait en déployant en son Fils la Puissance de « l’Esprit de sainteté », « l’Esprit qui vivifie » (Jn 6,63), cet « Esprit » qui est tout à la fois « Lumière » et « Vie »… L’affirmation de Jésus sur son Mystère de Fils s’est pleinement vérifié jusqu’en son corps déposé au tombeau : « Comme le Père a la Vie en Lui-même, de même a-t-il donné au Fils d’avoir la Vie en Lui-même ». « Je vis par le Père » (Jn 5,26 ; 6,57). Et tout ceci se réalise par « l’Esprit qui vivifie ». Alors, diront les Anges aux femmes, « pourquoi cherchez vous le Vivant parmi les morts ? »

Initiative de Dieu, surprise de Dieu, Don gratuit de Dieu mis en œuvre au cœur des conséquences les plus dramatiques de ce mal qui nous habite tous… Voilà ce que Dieu veut aussi réaliser dans la vie de chacun d’entre nous : une surprise de Vie, de Gratuité, de Plénitude, toujours prête à jaillir au cœur de nos êtres blessés. « Moi, Lumière, je suis venu dans la monde pour que quiconque croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres, mais ait la Lumière de la Vie » (Jn 12,46 ; 8,12). Accepterons-nous de nous laisser ainsi aimer, pour la plus grande joie de Dieu ?                               DJF




Dimanche des Rameaux et de la Passion ( Luc 19, 28-40) :  « Béni soit celui qui vient, le Roi … » (Francis Cousin)

« Béni soit celui qui vient, le Roi … »

Nous voici déjà au dernier dimanche de ce carême, avec cette particularité d’avoir la lecture de deux passages de l’Évangile : La lecture de l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, qui se fait à l’extérieur de l’église, puis celle de la Passion de Jésus au temps habituel.

Deux textes qui s’opposent : la fête et la joie, et l’espérance d’une nouvelle royauté d’une part, et de l’autre, la tristesse et le deuil, et la fin d’un rêve … Deux visions qui ne seront que momentanée, et qui seront toutes deux démenties par les faits, la première par la seconde, et celle-ci par la résurrection de Jésus.

Les synoptiques font partir Jésus de Jéricho, première ville conquise par les hébreux en arrivant en Canaan, pour « monter à Jérusalem », là où se trouve le temple de Dieu. Symbole d’un début et d’une fin ?

Dans tout ce passage de l’entrée à Jérusalem, il est important de noter la manière dont les disciples réagissent aux événements. Non parce qu’ils sont crédules, mais parce qu’ils mettent leur confiance en Jésus.

Quand Jésus envoie deux disciples chercher un âne dans un village voisin avec tous les détails de ce qui va se passer, ils y vont sans crainte, et tout se passe ainsi qu’il avait été dit. Et même le propriétaire de l’âne le laisse aller …

Si quelqu’un nous demandait une chose semblable aujourd’hui, quelqu’un en qui on a confiance … quelle serait notre réaction ? Est-ce qu’on irait de bon cœur ? Est-ce qu’on poserait des questions : « Oui, mais si … peut-être qu’il n’y a pas d’âne ! (ou de voiture …) ». Et si on était le propriétaire de l’âne (ou de la voiture), on laisserait partir sans rien dire, sans garantie ? Oh bien sûr, ce n’est pas Jésus qui nous le demande … mais en est-on bien sûr ? …

Sommes-nous prêts à nous laisser interpeller par les événements ? Les signes des temps ? À discerner parmi eux les bons et les mauvais ? Ou laissons-nous notre esprit individualiste prendre le dessus ?

Une fois Jésus assis sur l’âne, « toute la foule des disciples … se mit à louer Dieu ». Pour Luc, ce ne sont pas les gens de Jérusalem qui viennent à la rencontre de Jésus, ni les gens sur le passage du cortège. Il s’agit des disciples, de ceux qui croient en Jésus, qui le suivent. Et Luc n’a pas besoin de faire référence au prophète Zacharie, car sa prédiction est dans les esprits de la foule : quelqu’un qui va vers Jérusalem assis sur un âne ne peut être que le Messie, celui qui vient restaurer la royauté en Israël, le Roi. « Béni soit celui qui vient, le Roi ». Jésus n’a jamais voulu être roi (cf Jn 6,15), il ne parlait que du royaume des cieux. Mais il laisse faire.

            Et la foule continue : « Paix dans le ciel, et gloire au plus haut des cieux ». Si la deuxième partie de la phrase est compréhensible, et reprise par les autres évangiles (avec Hosanna), la première pose question. Si on fait le parallèle avec le chant des anges lors de la nuit de Noël « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. » (Lc 2,14), on remarque que quand Jésus vient sur terre, la paix vient sur la terre (Jésus, prince de la paix ! (Is 6,5). On pourrait alors penser que Jésus retournant vers son Père (mais cela, les disciples ne le savaient pas !), il amène la paix avec lui … Mais dans les cieux, on est tenté de dire que la paix existe … sauf la présence de Satan … qui sera vaincu par la résurrection de Jésus ! (Col 2,6-15). On peut donc penser que c’est par avance, en prémonition, que la foule chante « Paix dans le ciel ».

Une autre phrase un peu énigmatique : quand les pharisiens demandent à Jésus de faire taire la foule, il répond : « Si eux se taisent, les pierres crieront ». Faire taire une foule, c’est compliqué, mais ce n’est pas cela qui gêne Jésus ; pour lui, la foule dit la vérité, et on ne peut pas faire taire la vérité car elle doit être dite. Et si la vérité ne peut être dite pas la foule, par les humains, alors c’est la création qui dira la vérité … ce qui nous semble impossible … mais si une pierre pourrait devenir du pain, pourquoi ne pourrait-elle pas parler ? « Rien n’est impossible à Dieu ! » (Lc 1,37). Et quand on voit toutes les pierres qu’il y a entre le mont des Oliviers et Jérusalem, cela ferait encore bien plus de bruit que la foule …

Nous qui nous disons disciples de Jésus, sommes-nous capables de suivre aveuglément les demandes de Jésus, sans rechigner, sans poser de questions ? Sommes-nous capables de chanter la gloire de Dieu devant tout le monde ? Sommes-nous capables de dire la vérité de Jésus ?

Peut-être si on fait partie d’une foule … mais tout seul … ?

Seigneur Jésus,

Nous entrons dans cette semaine sainte,

où tu vas montrer ta royauté …

Le jour de Pâques.

Mais dans quelle foule sommes-nous ?

Celle qui t’acclame ?

Ou celle qui se laisse prendre

par les pièges du démon ?

 

Francis Cousin

 

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5ième Dimanche de Carême (Jean 8, 1-11) :  « Dieu nous tourne vers l’avenir… » (Francis Cousin)

« Dieu nous tourne vers l’avenir… »

 

Mais il semblerait que nous ayons peur de cet avenir, parce que nous ne le connaissons pas. Et que nous préférons regarder ce que nous connaissons, parce que c’est réel…

Nous ne sommes pas les premiers à réagir ainsi. Au temps des apôtres, quand Jésus était encore avec eux, par trois fois il leur a annoncé sa mort et sa résurrection (que nous célébrerons dans quinze jours), mais ils n’y croyaient pas vraiment … cela leur paraissait impossible !

Tous les textes de ce dimanche nous poussent à regarder vers l’avenir … vers un « pays où coule le lait et le miel », promesse terrestre qui devient avec Jésus promesse spirituelle … même si c’est en disant de ne pas regarder en arrière.

Dieu dit, par la bouche d’Isaïe : « Ne faites plus mémoire des événements passés, ne songez plus aux choses d’autrefois. Voici que je fais une chose nouvelle … un chemin dans le désert, des fleuves dans les lieux arides … » ( 1° lecture).

Texte qui nous fait penser au passage de l’apocalypse : « Alors j’ai vu un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre s’en étaient allés et, de mer, il n’y en a plus. (…) « Voici la demeure de Dieu avec les hommes ; il demeurera avec eux, et ils seront ses peuples, et lui-même, Dieu avec eux, sera leur Dieu. Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur : ce qui était en premier s’en est allé. » Alors celui qui siégeait sur le Trône déclara : ’’Voici que je fais toutes choses nouvelles’’. » (Ap 21,1-5).

La terre nouvelle, c’est la vie éternelle dont nous a parlé Jésus, lui qui est le chemin. Mais pour lui, le chemin qu’il nous propose, contrairement à tous les chemins où on peut aller et venir, dans un sens ou un autre, ce chemin n’a qu’un sens : celui qui mène au Père, un chemin fléché, à sens unique … mais qu’il nous arrive parfois de prendre à contre-sens …

Alors Jésus nous dit : « Regardez votre passé, ce que vous avez fait. Il est temps de changer, de tourner votre tête vers l’avenir. Convertissez-vous, regardez vers moi qui suis le chemin et le bout du chemin ».

C’est ce qu’a fait saint Paul, qui peut écrire aux Philippiens : « À cause de lui, j’ai tout perdu ; je considère tout comme des ordures, afin de gagner un seul avantage, le Christ, et, en lui, d’être reconnu juste, non pas de la justice venant de la loi de Moïse mais de celle qui vient de la foi au Christ. (…) Oubliant ce qui est en arrière, et lancé vers l’avant, je cours vers le but en vue du prix auquel Dieu nous appelle là-haut. » (2° lecture), vers la Vie Éternelle.

Dans l’évangile où une femme adultère est présentée à Jésus, les scribes et les pharisiens regardent en arrière pour accuser la femme, et surtout pour la condamner : « Dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. ». Mais ils oublient de regarder en eux leur manière de vivre, et surtout leurs propres manquements à la loi de Moïse. C’est ce que leur rappelle Jésus en disant : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. ». Alors seulement ils se rendent compte qu’ils ne sont pas meilleurs que la femme adultère, et ils s’en vont les uns après les autres.,

Là, Jésus leur demande de regarder en arrière, non pas pour y retourner, mais pour, à partir de leur propre histoire, avancer sur le chemin vers Dieu son Père, sur le chemin de la justice.

Avoir ce regard résolument tourné vers l’avenir, un avenir hors du temps, éternel, est encore une demande qui est faite régulièrement, notamment par le pape François, quand celui-ci nous demande d’avancer sur le chemin de la sainteté, à l’image de Jésus, par des petits gestes simples. Comme d’arrêter les commérages, de s’occuper des affaires des autres … comme les scribes et les pharisiens de l’évangile. Oh, bien sûr, on ne demande jamais la lapidation … mais c’est parfois une forme de lapidation morale …

Posons-nous la question : Notre regard est-il tourné vers l’avenir, ou vers le passé ? Vers Dieu et la Vie Éternelle, ou vers nos petits problèmes ?

Ayons une vision positive, constructive. Comme Jésus, qui a toujours les yeux tournés vers son Père, et qui nous incite à faire de même : « Va, et désormais ne pèche plus. »

Seigneur Jésus,

Tu ne cesses de nous parler de ton Père,

du Royaume des cieux, de la Vie Éternelle,

de ce que nous devons faire pour y parvenir …

et nous restons avec nos petits problèmes terre à terre,

à nos commérages …

Bouscule-nous !

Nous en avons bien besoin !

 

Francis Cousin

 

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4ième Dimanche de Carême (Luc 15, 1-3.11-32) :  «« Il rentra en lui-même. » (Francis Cousin)

« Il rentra en lui-même. »

 

Tout le monde connaît la parabole du Fils prodigue … ou tout du moins en a entendu parler. On l’entend au moins une fois dans l’année, on l’entend à chaque récollection sur le pardon, sur la réconciliation, sur la miséricorde … Mais est-ce qu’on la connaît vraiment ? Est-ce que l’on est rentré en soi-même pour réfléchir dessus ?

Rentrer en soi-même, c’est ce que fit le fils prodigue quand il était au ’’bout du rouleau’’, quand il était seul, sans argent, sans nourriture, loin de tous ceux qu’il aimait (?) …

Rentrer en soi-même, c’est faire le point sur soi, voir ses bonnes et ses mauvaises actions, voir ce qui est bien dans sa vie, ce qui est mal, … et voir les décisions qu’il nous faut prendre pour aller dans la direction qui nous semble la bonne.

Mais rentrer en soi-même tout seul … on risque de faire fausse route. Il faut accepter de se faire aider, pas nécessairement par un directeur spirituel … qui deviennent de plus en plus rares, et très peu demandés … mais au moins (ou au plus) par l’Esprit Saint qui est toujours prêt à nous aider si on le lui demande. Ce qui veut dire : s’isoler, faire le désert autour de soi (virtuellement), et demander à l’Esprit Saint de nous éclairer.

La parabole dite du fils prodigue est la troisième parabole du chapitre 15 de saint Luc. Dans les deux premières, plus courtes, la brebis perdue ou la drachme perdue, la fin est la même : « Il assemble amis et voisins et leur dit :’’Réjouissez-vous avec moi, car je l’ai retrouvée la brebis (la drachme) qui était perdue. C’est ainsi, je vous le dis, qu’il y a de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent … ».

Dans ces deux premières paraboles, la brebis ou la drachme sont perdues. Sans plus.

Dans la troisième, c’est différent : le fils cadet demande sa part d’héritage, et décide d’aller dans un pays lointain … C’est une volonté expresse de sa part de vouloir prendre son indépendance et de quitter sa vie de tous les jours. Il veut créer son propre mode de vie.

Malheureusement pour lui, cela tourne au fiasco. Alors il se souvient de son ancienne vie, et il échafaude un stratagème, ou un repentir (?) …

Quand il revient dans son pays, c’est son père qui le voit le premier, comme s’il attendait chaque jour sa venue … et il l’accueille les bras ouverts. Il pardonne tout à son fils (et pourtant ! … pourrions-nous dire…), sans demander le détail de ce qu’il a fait pendant son absence. « Il y a de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se retourne vers Dieu » …

Il n’y a que Dieu pour réagir ainsi. Pas comme certains prêtres qui veulent le détail sur chaque péché lors des confessions, au risque de dégouter à tout jamais la personne qui vient vers lui ; pas comme certains parents qui veulent des explications sur les « mauvaises » actions de leur enfant.

Les trois protagonistes de cette parabole, le fils prodigue, le père, et le fils ainé, c’est nous, à un moment ou à un autre …

Le fils prodigue ! Bien sûr ! Et plus souvent qu’on ne le croit … ou que l’on voudrait … Combien de fois voulons-nous faire les choses par nous-mêmes, sans l’aide des autres, … parce que nous nous sentons capables, parce que … On ne peut pas reprocher cela à quelqu’un, sauf peut-être la manière … Mais est-ce que nous sommes capables de régulièrement entrer en nous-même pour faire le point ? Et reconnaître nos erreurs ? Et éventuellement demander pardon ?

Le père ? Il faut bien reconnaître que pour la plupart des gens, nous réagissons rarement comme celui qui nous est présenté. Parce que nous pensons à notre égo, aux incidences matérielles, à la manière dont notre réaction sera perçue des autres … Au lieu de simplement réagir avec notre cœur.

Le fils ainé ? C’est vrai que dans la parabole, on ne sait pas quelle est sa réaction finale, après l’intervention du père :

– Accepte-t-il de « rentrer dans la danse », pardonnant par le fait les tribulations de son frère ?

– Restera-t-il dehors, buté, sûr de sa pensée, … comme les pharisiens qui n’acceptent pas (ou qui ne reconnaissent pas) qu’un pécheur puisse se convertir ?

Il semble que ce soit la deuxième solution qui soit à retenir, et alors, malheureusement, nous sommes souvent comme le fils ainé, qui a tout bien fait … et qui en est fier … et qui a du mal à accepter qu’un pécheur se convertisse, comme Zachée, comme celui-là qui distribue la communion, alors que tout le monde sait qu’il a eu une maitresse … Combien sont-ils ces pécheurs repentis dont nous n’arrivons pas à oublier leurs erreurs passées … alors que nous oublions bien vite les nôtres …

Il est facile de se mettre du côté des bonnes personnes … alors qu’en fait, nous ne le méritons pas …

Profitons de ce temps de carême pour entrer en nous-même, et regarder quelle est notre manière de vivre vis-à-vis de Dieu, et vis-à-vis des autres …

Seigneur mon Dieu,

Nous savons que tu nous aimes

depuis toujours, et pour toujours,

que tu es toujours prêt

à nous accueillir les bras ouverts,

parce que tu es miséricordieux

et que tu pardonnes nos fautes.

Permets que nous entrions en nous-même

et que nous revenions vers toi.

 

Francis Cousin

 

 

 

 

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3ième Dimanche de Carême (Luc 13, 1-9) :  « Convertissez-vous ! » (Francis Cousin)

« Convertissez-vous ! »

Au début de l’évangile, des gens rapportent à Jésus « l’affaire des Galiléens que Pilate avait fait massacrer ». On ne sait pas exactement ce qu’ils ont dit, mais la réponse de Jésus nous éclaire sur ce qu’ils ont pu dire : Pourquoi Dieu a-t-il permis que des Galiléens soient tués par des Romains ? Quels étaient leurs péchés pour que Dieu les abandonne ? selon la croyance que Dieu punit les pécheurs par la maladie ou la mort (cf Jn 9,2).

Maintenant encore, devant des catastrophes d’origine naturelles, mécaniques ou humaines, comme le crash du Boeing 737 max 8 ou les attaques de deux mosquées en Nouvelle Zélande, qui ont eu lieu la semaine dernière, on retrouve encore ce type de réaction : « Pourquoi Dieu permet-il cela ? », « Si Dieu était vraiment Dieu, cela n’arriverait pas ! ».

Plutôt d’essayer de voir en quoi cela pourrait nous concerner (de manière indirecte, c’est sûr. C’est sans doute pourquoi on ne se sent pas concerné), on assène des jugements péremptoires. On juge Dieu ! … Même des croyants ! … Mais qui sommes-nous pour nous permettre cela ? C’est vrai que quand il n’y a pas d’humains en cause, c’est la cible facile … mais sans fondements.

Et quand il y a des humains en cause, comme dans le deuxième exemple, on se permet des jugements durs ! à l’emporte-pièce ! : « Ces gens-là ne méritent pas de vivre ! », ou « On devrait tous les tuer ! ».

Et ce ne sont pas seulement les piliers de bar qui disent cela. Il y a aussi des « bons chrétiens », des personnes engagées, des catéchistes … Ce sont des propos que j’ai entendus, … et sans doute vous aussi, car c’est une réaction courante.

Alors on peut se poser des questions : « Où est l’amour des uns pour les autres ? »

                                                                « Où est la miséricorde ? »

À croire que depuis « l’année de la Miséricorde » il y a six ans, nous n’avons rien changé dans notre façon de penser ! Notre cœur est toujours un cœur de pierre … et Jérémie s’en désole ! Et Dieu avec lui ! Donc Jésus !

Dans l’évangile, Jésus dit : « Étaient-ils de plus grands pécheurs que vous ? Pas du tout ! (…) Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. »

Et il en est de même quand la catastrophe nous touche directement. C’est alors qu’on entend : « Mais qu’est-ce que j’ai fait au Bon Dieu pour que … ».

Sans doute on ne mesure pas la gravité des propos qu’on énonce, mais quand même : c’est une insulte, une injure vis-à-vis de Dieu ! Comment peut-on parler de Bon Dieu, ce qui est vrai, lui qui n’est qu’amour, et en même temps le rendre responsable de faits mauvais … ? C’est oublier la parole de Jésus : « Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père qui est aux cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent ! » (Mt 7,11).

Pour être plus clair, Jésus propose une parabole : depuis trois ans qu’une personne avait planté un figuier dans sa vigne, celui-ci ne donne toujours pas. Alors il demande à son vigneron de le couper. Le vigneron représente Dieu. Il dit à l’homme : « Sois patient. Il faut laisse le temps au temps. Je vais m’occuper de ton figuier, je vais bêcher la terre alentour, mettre du fumier, arroser … et dans un an, on verra ce qu’il en est. »

Depuis toujours, Dieu est « lent à la colère et plein d‘amour » (cf Psaume). Il nous laisse le temps de changer notre cœur : « le méchant, s’il se détourne de tous les péchés qu’il a commis, s’il observe tous mes décrets, s’il pratique le droit et la justice, c’est certain, il vivra, il ne mourra pas. » ( Ez 18,21).

Alors, devant une catastrophe, plutôt que de juger Dieu ou des hommes, il est préférable de se remettre en question. Non pas qu’on ait quelques responsabilités dans la catastrophe, mais se poser une seule question : « Si c’était à moi que cela arrivait, est-ce que je serai prêt à se présenter devant Dieu ? ».

Et conséquemment : « Que faut-il que je change dans ma vie pour être davantage en accord avec la Parole de Jésus ? », voire même en accord total !

Dieu nous donne une chance : du temps pour nous convertir, … ou pour nous repentir

A priori, on pense que c’est la même chose : c’est se retourner vers Dieu … mais on préfère ’’se convertir’’ parce qu’on ne voit que le bien qu’on va faire, et on oublie le mal qu’on a fait … même si toute conversion commence toujours par un repentir, qu’il soit avoué ou non … et que tout repentir n’a de sens que s’il se traduit par une conversion !

Et c’est l’amour de Dieu qui nous propose de nous repentir, dans notre cœur, surtout en ces temps de carême. Il n’attend que notre consentement. « Méprises-tu les trésors [de Dieu, trésors] de bonté, de longanimité et de patience, en refusant de reconnaître que [c’est] cette bonté de Dieu [qui] te pousse à la conversion ? » (Rm,2,4)

Seigneur Jésus,

Nous sommes prompts à juger

les événements, les autres … même toi !

Alors que toi, tu attends.

Tu envoies ton Esprit pour nous suggérer

de changer nos manières de penser et d’agir, …

mais tu nous laisses libres.

Tu nous laisses le temps de la conversion.

Donnes-nous la sagesse de la patience,

et d’être attentifs aux appels de l’Esprit

 

Francis Cousin

 

 

 

 

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2ième Dimanche de Carême (Luc 9, 28-36) :  « Seigneur, quand te verrai-je face à face ? » (Francis Cousin)

« Seigneur, quand te verrai-je face à face ? »

Cette antienne du psaume 41 est bien connu, et beaucoup aimerait qu’elle se réalise bien avant leur mort. C’est tout ce qu’on peut leur souhaiter.

C’est ce qu’ont vécu les trois apôtres qui accompagnaient Jésus sur la montagne du Thabor. Jésus étant en prière, « son visage devint autre » et il parlait avec Moïse et Elie. Pierre, Jean et Jacques, bien qu’accablés par le sommeil « virent la gloire de Jésus et les deux hommes à ses côtés ».

Voir Jésus dans sa gloire, avec son corps glorieux, son corps de ressuscité !

Une vision surprenante, inattendue, mais paisible, tellement que Pierre veut qu’elle dure et qu’il propose de planter trois tentes …

Une vision qui éblouit, mais qui fascine …

Comme certaines rencontres qu’on peut avoir avec des personnes « qui respirent Dieu », qui « vivent de Dieu ». Et on ne peut que souhaiter que chacun puisse rencontrer au moins une de ces personnes.

J’en ai rencontré une il y a plus de quarante ans. J’étais en vacances en Bretagne, seul, et j’avais décidé d’aller à l’abbaye de Boquen. Je pensais y trouver des moines, et en entrant dans l’abbatiale, j’y trouvais des sœurs, agenouillées dans le chœur avec quelques laïcs. C’était le début des vêpres. J’avançais jusqu’au premier banc et m’associais à leur prière. Quelle ne fut pas ma surprise de voir une sœur se lever et venir vers moi en souriant, me demandant de venir avec elles dans le chœur. Je refusais en disant que je peux prier avec elles d’où je suis et que je ne voulais pas déranger. Mais elle insista tellement que je la suivis.

Les vêpres terminées, tout le monde sortit et je m’apprêtais à partir quand la même sœur vint vers moi en sautillant, et me posant quelques questions. Elle avait un visage souriant plein de joie, « plein d’amour et de miséricorde », et ses yeux reflétaient la bonté de Dieu. Elle donnait à voir Dieu.

Est-ce que je la voyais de manière différente que celles des autres personnes présentes ce jour-là ? Je ne sais. Sans doute oui. Et encore maintenant, je revois ses yeux. Elle était tellement heureuse d’être avec Dieu. On en voit si peu que cela marque.

C’est peut-être ce qui est arrivé aux trois apôtres : ils ont vu le Christ, et ils l’ont décrit tel qu’ils l’ont perçu, tel que l’Esprit Saint leur a permis de le voir, comme la beauté d’amour et de miséricorde du Fils de Dieu.

Comme sans doute certains ’’guéris’’ par Jésus l’ont vu. Ce qui leur a permis de changer de vie, ou plutôt de lui donner une nouvelle orientation, éclairée par la bonté et la beauté du Fils de Dieu, comme par exemple Bartimée et Zachée …

On remarquera que les trois apôtres choisis par Jésus l’ont été parmi les « quatre premiers disciples » (dans les évangiles synoptiques), et qu’ils étaient avec lui dans des moments particuliers : la ’’guérison’’ de la fille de Jaïre où Jésus montre sa supériorité sur la mort, la transfiguration où Jésus se montre comme Fils de Dieu et continuateur de l’Ancien Testament, à Gethsémani où Jésus montre sa faiblesse humaine et son acceptation de la mission donnée par son Père…

Manque le quatrième : André !

Mais peut-être que celui-ci n’avait pas besoin de VOIR Jésus dans ces moments-là, car il avait tout compris dès le départ. Il avait vu et compris Jésus dès son premier contact : « Venez et voyez » (Jn 1,39). Pour preuve, en rencontrant son frère Simon-Pierre, il lui dit : « Nous avons trouvé le Messie » (Jn 1,41)

Dieu se donne à voir, par lui-même, avec l’aide de l’Esprit-Saint.

Mais c’est très rare qu’il le fasse de lui-même.

En fait, il compte sur nous, les Chrétiens.

C’est nous qui devons refléter auprès des autres « l’amour et la miséricorde de Dieu », qui devons refléter le visage glorieux de Jésus.

C’est nous qui devrions avoir « une gueule de Ressuscité » comme disait le père Bernard Régnier !

Malheureusement, nous en sommes souvent loin.

C’est l’occasion pour nous, pendant ce temps de carême, de « rentrer en nous-même pour retourner vers le Père » (cf la parabole du fils prodigue Lc 15,17), et de nous convertir en profondeur.

Saint Paul nous dit dans la deuxième lecture : « Regardez bien ceux qui se conduisent selon l’exemple que nous vous donnons ». Dieu se donne à voir.

Seigneur Jésus,

Tu te montres aux apôtres

 tel que tu es depuis toujours,

dans ton corps glorieux.

D’autres, comme eux, t’ont vu ainsi,

et en sont totalement transformés :

c’est toi qui vit en eux.

Puissions-nous devenir comme eux,

pour ta gloire et le salut du monde.

 

Francis Cousin

 

 

 

 

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1er Dimanche de Carême (Luc 4, 1-13) : « « Les tentations de Jésus. » (Francis Cousin)

« Les tentations de Jésus. »

 

La vie de tout homme est parsemée de tentations. Nous sommes tous tentés à un moment ou à un autre … et parmi ces tentations, il y en a de bonnes, qui sont sans doute agrées par Dieu (à chaque fois que nous sommes tentés par un métier, un engagement, une expérience … dans le but de servir les autres humains, pour le bien commun) et il y en a de mauvaises, suggérées par le Démon, le diable, et là il n’y a pas besoin d’expliquer, tout le monde connaît …

Et Jésus, vrai Dieu et vrai homme, a eu aussi des tentations, et sans doute pas seulement celles dont l’évangile d’aujourd’hui nous parle. Mais il n’est pas « entré dans ces tentations » parce qu’il était toujours en lien avec son Père et avec l’Esprit.

Après son baptême où l’Esprit vint sur lui et la voix du Père le reconnu comme son Fils, Jésus, « rempli d’Esprit Saint » fut conduit au désert, pendant 40 jours.

Quarante jours, c’est plus qu’une lunaison, plus qu’un mois, un nombre qui rappelle le nombre d’années pendant lesquelles les hébreux ont erré dans le désert après être sortis d’Égypte avant d’atteindre le « pays ruisselant de lait et de miel » (1° lecture). Temps nécessaire pour passer de l’esclavage à la liberté. Mais c’est aussi le temps qu’a passé Moïse au sommet du Mont Sinaï, sans manger ni boire, avant que ne soient écrits les 10 commandements de Dieu, la Loi qu’on appelle de Moïse. Jésus, nouveau Moïse, accomplira cette loi en y ajoutant une loi nouvelle : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn 13,34).

Et pendant ces « quarante jours, Jésus fut tenté par le diable ».

La tentation pour Jésus a été permanente pendant ces quarante jours, mais il était tellement en accord avec son Père que cela ne l’a pas tellement gêné. Mais au bout de quarante jours, « Il eut faim ». Il commence à ressentir un sentiment de manque de nourriture., et cela le tenaille. Et le diable, qui était toujours après lui, ne manque pas l’occasion de le tenter une nouvelle fois.

Et le diable s’y prend de la même manière qu’avec Ève, en amenant la suspicion de celui qu’il veut tenter : « Si tu es le fils de Dieu … ». Il installe le doute chez Jésus qui est en manque de nourriture, comme il le fait subtilement avec nous quand nous sommes faibles, car le diable, comme tous les malfaisants, ne s’attaque qu’aux faibles, ou ceux qui paraissent tels.

Mais ce n’est pas le cas avec Jésus, car, même si on n’en entend plus parler, l’Esprit Saint qui a conduit Jésus au désert ne l’a pas abandonné, il est toujours avec lui, pour l’aider dans ses moments de faiblesses, car « L’esprit vient au secours de notre faiblesse » (Rm 8,26).  Par trois fois, le diable va tenter Jésus en utilisant à chaque fois une des trois grandes manières qui peuvent nous faire tomber ses griffes :

La tentation de l’avoir, à la quantité que je veux : avoir du pain avec des pierres, avoir … ne penser qu’à soi, peu importe les autres, simplement moi, moi …

La tentation de la puissance, du pouvoir : « Je te donnerai tout ce pouvoir et la gloire sur ces royaumes … si … ». Beaucoup sont prêts à avoir du pouvoir, sans tenir compte du « … si … », et bien souvent on n’entend même pas le « si ».

La tentation du paraître, une des pires choses qui existe actuellement dans notre monde … Tout le monde veut montrer qu’il est supérieur aux autres, qu’il a plus que… qu’il a la plus grande … Moi je peux, pas toi … Égoïsme encore une fois. Et là encore on est prêts à passer sur les « … si … ».

Et par trois fois l’Esprit soufflera à Jésus la phrase du Deutéronome qui clouera le bec au diable.

Mais nous, est-ce que nous sommes capables de clouer le bec au diable ?

Peut-être parfois … mais il faut bien reconnaître que la plupart du temps, on se fait avoir. On ne résiste pas à la tentation, surtout quand elle est bien présentée … et le diable excelle dans la présentation des choses …

Il y a une chose qui peut nous aider à mettre à bas le diable : suivre la Parole de Dieu, et spécialement celle de l’évangile du mercredi des cendres : « Quand tu fais l’aumône … tu pries … tu jeûnes … fais-le dans le secret, car ton Père qui voit dans le secret te le rendra. » (Mt 6,4.6.18). Cela nous débarrasse déjà du ‘paraître’. Et si en plus, on jeûne, c’est-à-dire qu’on se satisfait de ce qu’on a, sans vouloir plus, et même en voulant moins … cela nous aide dans les trois sortes de tentation. Et enfin, et surtout, si on prie, si on a, comme Jésus, une relation particulière avec Dieu, alors on sera sauvé (cf 2° lecture).

Et il faut toujours avoir à l’esprit cette phrase du Notre Père « Ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre –nous du Mal ». Mal avec une majuscule, comme Malin, comme Démon, comme Satan, comme Diable …

Comme Jésus le dit : « Cette espèce-là (ce diable), rien ne peut le faire sortir, sauf la prière » (Mc 9,29).

Seigneur Jésus,

de cette épisode de la tentation

que tu as subis au désert,

nous pouvons retenir au moins trois choses :

qu’il est important de connaître la Parole de Dieu,

qu’il est bon de jeûner pour purifier notre esprit,

que nous devons toujours être en contact

avec ton Esprit Saint par la prière.

 

Francis Cousin

 

 

 

 

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8ième Dimanche du Temps Ordinaire – Claude WON FAH HIN

8e dimanche ordinaire – Année C – Luc 6 39–45

Dans l’Évangile de Matthieu, l’image de l’aveugle s’applique aux Pharisiens qui prétendaient « guider » les autres, alors qu’ils étaient eux-mêmes aveugles et égaraient leur peuple. Car ce qu’ils faisaient, ce n’était pas la volonté de Dieu. Chez Luc, l’aveugle désigne surtout les disciples et les responsables des communautés chrétiennes qu’il invite à plus de lucidité. Puisque nous sommes tous disciples, nous sommes amenés à « guider » quelqu’un, que ce soit un membre de la famille, des jeunes, des couples, dans le milieu du travail, etc…nous avons tous vocation à « guider ». Et c’est là que commencent les problèmes. Car pour guider, il vaut mieux ne pas être aveugle. Et on peut être aveugle à cause de la poutre qu’on a dans les yeux, et qu’on ne s’en aperçoit pas. Dans ce cas, on finira tous dans le fossé. Pour guider, il faut de nombreuses qualités : être attentif au bien des autres, savoir les écouter, avoir des connaissances, être bien formé et informé, avoir un minimum de sagesse et bien d’autres qualités. Et sur le plan spirituel, en tant que chrétien, nous devons avoir surtout une foi inébranlable en Jésus Christ, sachant que nous ne pouvons rien faire sans lui. Car c’est lui qui nous envoie l’Esprit Saint qui nous anime et qui nous fait en mouvement.

« Ôter la poutre de notre œil », l’expression peut être prise comme un reproche dont on ne veut pas entendre, mais si on veut progresser dans la foi, nous devons regarder cette poutre de plus près, et même à la loupe, car nous avons un énorme travail à faire en nous-mêmes pour combattre nos propres défauts, nos propres péchés qui nous détruisent, nous et les autres, souvent même sans en avoir conscience. Alors que nous avons de grosses difficultés à regarder nos propres défauts, les saints sont les premiers à reconnaître qu’ils sont vraiment tout petits devant Dieu, et bien loin de la perfection. Voici ce que l’abbé Pierre Descouvemont dit du Saint Curé d’Ars (Guide des difficultés de la foi catholique – P.482 : “En 1822, Dieu lui avait donné une très vive conscience de sa propre misère. « Il en fut si effrayé qu’il pria le Tout-Puissant de répandre une lumière moins vive sur son âme, de crainte d’avoir des pensées de désespoir. » C’est pourquoi il dira un jour à la baronne de Belvey : « Ne demandez pas à Dieu la connaissance totale de votre misère. Je l’ai demandée une fois et je l’ai obtenue. Si Dieu ne m’avait alors soutenu, je serais tombé à l’instant même dans le désespoir». Ne nous croyons pas plus saint que le saint Curé d’Ars. Et c’est justement parce qu’ils sont si proches de Dieu qu’ils reconnaissent plus vite leurs propres défauts et péchés. La grande lumière du Christ leur fait voir leur moindre défaut.

Je vous donne un exemple : Catalinas Rivas, une Bolivienne, ayant reçu les stigmates en 1994, a des visions de la Sainte Vierge à la sainte messe. Tous les messages qui lui ont été dit par Jésus ont été rassemblés en huit livres qui ont reçu l’imprimatur de l’archevêque de Cochabamba. A la messe, au rite pénitentiel, la Vierge lui dit : « du fond de ton cœur, demande au Seigneur de pardonner tes fautes qui L’ont offensé. De cette façon, tu seras en mesure de participer dignement au privilège d’assister à la Sainte Messe ». Catalina, en une fraction de seconde, se dit en elle-même : « Bien sûr que je suis en état de grâce avec Dieu car je me suis confessée hier soir ». La Sainte Vierge lui répondit alors : « Penses-tu que depuis hier soir, tu n’as pas offensé le Seigneur ? Laisse-moi te rappeler certaines choses. Quand tu es partie pour venir ici (à la messe), la fille qui t’aide s’est approchée de toi pour te demander quelque chose, et puisque tu étais en retard et pressée, tu n’as pas été très délicate dans ta façon de lui répondre. Il y avait un manque de charité de ta part et tu dis que tu n’as pas offensé Dieu… – Alors que tu étais en route pour venir ici, un autobus a empiété sur ta ligne et t’a presque frappée. Tu t’es exprimée d’une façon peu recommandable contre ce pauvre homme plutôt que de dire tes prières et te préparer pour la messe. Tu as manqué de charité et tu as perdu ta paix et ta patience. Et tu dis que tu n’as pas offensé le Seigneur ? Tu arrives à la dernière minute quand la procession du célébrant est déjà en route pour célébrer la messe…et tu vas participer sans t’être préparée ». Et La Sainte Vierge continue (P.15) : « Pourquoi devez-vous tous arriver à la dernière minute : Tu aurais dû arriver plus tôt pour être capable de prier et demander au Seigneur d’envoyer son Esprit Saint pour qu’Il t’accorde un esprit de paix et te purifie de l’esprit du monde, de tes préoccupations, tes problèmes et tes distractions afin de te permettre de vivre ce moment si sacré. Pourtant, tu arrives presqu’au moment où la célébration est sur le point de commencer et tu participes comme s’il s’agissait d’un événement ordinaire, sans aucune préparation spirituelle. Pourquoi ? C’est ici le plus grand des Miracles. Tu vas vivre le moment où le Dieu Très haut donne son plus grand cadeau et tu ne sais pas comment l’apprécier ». Et voilà un bon nombre de fautes commises rien qu’en venant à la sainte Messe, et tout se passe en quinze ou vingt minutes, le temps de quitter la maison pour arriver à la messe. Ce sont tous des poutres dans notre œil. Nous devons passer au peigne fin notre propre vie. Bon nombre de choses que nous faisons ne plaisent pas à Dieu par exemple : « travailler le dimanche ». Deux livres nous le déconseillent vivement : 1 – « Le Manuscrit du Purgatoire » P.39 (Imprimatur) où il est dit « Si vous voulez faire plaisir au Bon Dieu, ne faites rien le dimanche. Priez le plus que vous pourrez, c’est tout » ; 2 – « Gloria Polo a frôlé l’Enfer » (un livret de 46 pages, et 3mm d’épaisseur). Gloria Polo, une dentiste, Colombienne de Bogota, a témoigné à Fatima en 2007. Elle dit (P.40) : « Par le Troisième Commandement, Dieu nous ordonne de célébrer par le culte divin les jours de fête, c’est-à-dire les jours qui lui sont consacrés et de nous abstenir des occupations et des travaux corporels. Outre l’assistance à la messe, il convient que, les dimanches et fêtes de précepte, le chrétien s’adonne selon son pouvoir aux œuvres de piété et de religion, surtout en assistant aux cérémonies religieuses, aux prédications et au cours d’enseignement religieux » (P.41 du livret « Gloria Polo a frôlé l’Enfer »). Toutes ces actions ont de l’importance pour Dieu et nous en faisons peu de cas. Et c’est comme çà tout le long de la journée car nous n’avons pas Dieu en permanence en notre esprit. C’est la raison pour laquelle il faut prier en permanence quelque soient nos actions ou nos occupations, pratiquez la prière continuelle et vous verrez vous-mêmes les résultats en votre intérieur. La poutre existera sans doute encore, mais elle sera sûrement de moins en moins grosse. Parce que, par la prière continuelle, l’Esprit de Dieu sera aussi en nous en permanence et nous serons mieux armés pour le combat spirituel.

Verset 40 : « Tout disciple accompli, c’est-à-dire bien formé, sera comme son Maître ». On ne peut pas faire une chose et son contraire. Il faut être encore logique. Un aveugle peut-il guider un aveugle? se demande Luc. Guider des personnes, guider un peuple est une vocation. Concernant la crise des vocations, voici l’avis de deux personnages qui en parlent en connaissance de cause : un évêque irlandais, Mgr Seanus Hegarty qui faisait ce constat en 1990 (P.321 – l’Eucharistie à l’école des saints »): « Dans mon séminaire, sur 20 séminaristes, 19 proviennent de paroisses qui ont l’adoration perpétuelle » ; et Mère Térésa fera le même constat : (P.23-24 – l’Eucharistie à l’école des saints ) : « Depuis que nous avons introduit cette modification dans notre emploi du temps (30H d’adoration devant le Saint Sacrement au lieu de 4 H par mois), … le nombre de vocation a doublé chez nous ». Et on peut encore trouver d’autres témoignages de ce genre. Prier devant le saint Sacrement est important non seulement pour les vocations, mais aussi pour toutes les paroisses, pour les prêtres du monde entier et pour l’Eglise.

Les Evangiles nous disent qu’il faut prier et « prier sans cesse ». Tous les grands noms de la spiritualité nous rappellent l’importance du Rosaire. Combien, mise à part les groupes du Rosaire, sommes-nous à « prier sans cesse » et à dire le Rosaire soit 4 chapelets par jour ou même un chapelet par jour. Peut-être qu’on peut les compter sur les doigts d’une seule main. Si nous disons aux gens qu’il faut venir à la messe, et aux Colimaçons nous avons de très belles messes, une des plus belles chorales de l’île selon les dires des étrangers, de nombreux lecteurs et servants d’autel, une belle procession d’entrée, tout cela c’est très bien. Mais ce n’est pas suffisant si nous nous basons uniquement sur l’aspect extérieur de la messe, sur sa partie visible, car nous savons bien que ce qui compte c’est que chaque fidèle soit centré sur le Christ, et uniquement sur Lui, et c’est ce qu’il y a dans le cœur de chacun qu’il faut améliorer afin d’éliminer et la poutre et la paille. Il faut désirer s’unir au Christ du fond du cœur. Sinon la plus belle messe ne servira pas à grand-chose. Il faut se recentrer sur le Christ avec une grande sincérité, c’est ce qu’on appelle la « communion spirituelle ». Jean Paul II le disait dans son encyclique Redemptor Hominis (cité en P.9 dans « L’Eucharistie à l’école des saints » – Nicolas Buttet) : « Tous dans l’Église, mais surtout les évêques et les prêtres doivent veiller à ce que ce sacrement d’amour (l’adoration eucharistique) soit au centre de la vie du peuple de Dieu pour qu’on agisse, à travers toutes les manifestations du culte qui lui est dû, de manière à rendre au Christ « amour pour amour » et qu’il devienne vraiment la vie de nos âmes ». Et Nicolas Buttet conclue (P.9) : « Que d’indifférence devant le tabernacle et durant la messe, particulièrement à ce moment précis où l’Amour descend. Pourtant, le monde ne vit que par ce grand miracle: un bout de pain qui devient Dieu ». Et il n’a pas regardé si la messe est belle ou non, car il faut surtout veiller à « se centrer sur le Christ », pour que chacun participe à la messe avec cœur, toujours en lien avec le Christ, avec l’aide de l’Esprit Saint et de Marie pour la gloire du Père, car toute la messe est dédiée au Père, en présence de toute l’Eglise céleste. Nous avons tous besoin de beaucoup de prières pour que le Seigneur soit avec nous tous les jours de la vie, et à chaque moment de la journée. C’est bien le cœur des gens qu’il faut améliorer, et plus exactement chaque chrétien doit améliorer son propre cœur en s’unissant véritablement au Christ. Et pour cela, il faut absolument cesser de regarder les autres, de se comparer aux autres car dans la comparaison c’est presque toujours pour dire que l’autre est toujours moins bien que moi, que dans l’œil de l’autre il y a toujours la poutre et non pas dans le mien. Notre devoir de chrétien est de faire en sorte que la poutre disparaisse en chacun de nous ou tout au moins qu’elle diminue, et qu’elle devienne paille, pour mieux la faire disparaître ensuite par la grâce divine et avec l’aide de notre Sainte Mère, Marie car c’est par elle que nous viennent toutes les grâces divines.




8ième Dimanche du Temps Ordinaire (Luc 6, 39-45) : « Une fois bien formé, chacun sera comme son maître. » (Francis Cousin)

« Une fois bien formé,

chacun sera comme son maître. »

 

Jésus nous surprendra toujours. Il parle en parabole « parce qu’ils regardent sans regarder, et qu’ils écoutent sans écouter ni comprendre » (Mt13,13), mais aux disciples « il vous est donné de connaître les mystères du royaume des Cieux » (Mt 13,11 ». La question qu’on peut se poser : faisons-nous partie des disciples, en tant que baptisés … ou croyons-nous en faire partie …

Observons la pédagogie de Jésus dans le passage de l’évangile de ce jour.

Il commence par une question toute simple « Un aveugle peut-il guider un autre aveugle ? ». La réponse est évidente pour tout le monde : c’est impossible sur une longue distance sous peine de chute. Et on se pose la question : « Pourquoi dit-il cela ? Où veut-il nous emmener ? ».

Puis il parle de paille et de poutre. Là, on commence à comprendre : celui qui voit la paille dans l’œil de son camarade, qui pense donc bien voir puisqu’une paille, ce n’est pas grand, c’est même très petit, insignifiant, puisqu’elle peut être emporté par le vent, et cela n’a pas de valeur, puisqu’on la brûle « au feu qui ne s’éteint pas » (Lc 3,17), est en fait un aveugle-voyant puisqu’il ne voit pas la poutre dans son œil.

Mais qui s’amuse à regarder dans l’œil de son camarade ? Je dirai tout le monde (ou presque…), à chaque fois que l’on commet un commérage sur quelqu’un, un ‘la dit la fait’ comme on dit, qu’on se permet de juger le comportement d’un autre. Oh bien sûr, des fois, on le fait « pour leur bien », « parce qu’on pense qu’il s’égare, ou s’écarte de la Parole de Dieu », « parce qu’il est marqué dans l’Évangile :’’ Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul à seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère.’’ (Mt 18,15) » … et on oublie tout le temps qu’on n’est pas meilleur que lui, … et que Dieu seul peut juger.

Et si l’autre est comme moi, nous sommes deux aveugles … qui ne peuvent servir de guide l’un pour l’autre.

Troisième étape : l’arbre et ses fruits.

Si l’arbre est bon, le fruit est bon. Si l’arbre est pourri, le fruit est pourri. Nous sommes l’arbre, et nos actions sont le fruit du « trésor de notre cœur ».

Dit autrement, si nous sommes bon, nos actions sont bonnes, et si nous sommes mauvais, nos actions sont mauvaises ! Cela peut sembler un peu abrupte, et sans doute faudrait-il nuancer quelque peu. Et ce qui sort de notre cœur, cela se manifeste principalement par la parole (et parfois par des manifestations physiques outrancières). Jésus avait déjà dit quelque chose d’un peu semblable : « Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui rend l’homme impur ; mais ce qui sort de la bouche, voilà ce qui rend l’homme impur. » (Mt 15,11). On comprend mieux la parole de la première lecture : « Ne fais pas l’éloge de quelqu’un avant qu’il ait parlé ».

Mais il y a quelque chose qu’on ne comprend pas, face à cette succession de paroles qui nous semble plus ou moins évidentes, c’est comment on fait pour tirer du « bien du trésor de notre cœur » ?

C’est alors qu’il faut revenir à cette petite phrase qui nous semble arrivée comme un cheveu sur la soupe : « Le disciple n’est pas au-dessus du maître ; mais une fois bien formé, chacun sera comme son maître. »

Une fois bien formé … Qui nous forme ?

Celui qui nous forme, c’est Jésus, par sa Parole. C’est lui qui nous devons écouter, c’est sur lui que nous devons rester greffés, lui, la vigne dont nous sommes les sarments : « De même que le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi. Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. » (Jn 15,4-5).

Nous sommes tous des aveugles si nous sommes laissés à nous-même. Même avec une formation : Les disciples d’Emmaüs avaient suivi l’enseignement de Jésus … mais Jésus mort, ils quittent Jérusalem tout perdus. Même après la rencontre avec Jésus qui les rejoint sur le chemin, ils sont encore déprimés. Il leur faudra attendre le moment de la fraction du pain pour qu’ils le reconnaissent et que la lumière jaillisse dans leur cœur : c’est Jésus ressuscité qui est là devant eux !

Et pour nous, c’est pareil : il nous faut la rencontre avec Jésus ressuscité pour que nous voyons clair en nous, dans notre cœur, que la lumière jaillisse en nous ! Et même plus : nous avons besoin de l’Esprit Saint en nous, comme les apôtres en ont eu besoin. D’où la nécessité de recevoir la confirmation.

Et c’est tous les jours que nous devons refaire cette rencontre pour devenir, peu à peu, des disciples de Jésus à qui il est donné de connaître les mystères du royaume des Cieux.

Seigneur Jésus,

Tu nous veux parfait comme ton Père est parfait

mais nous ne sommes que des aveugles-voyants,

emplis de suffisance de nous

et de mépris pour les autres.

Pour cela, il nous faut accepter

d’être formé par toi, par ta Parole,

avec l’aide de l’Esprit Saint,

pour tirer du bien du trésor de notre cœur.

 

Francis Cousin

 

 

 

 

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Prière dim ord C 8° A6