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Épiphanie du Seigneur (Mt 2,1-12) : « Une étoile… » (Francis Cousin)

 « Une étoile … »

 

Nous en avons tous vu, en vrai (même si elles nous paraissent de petites tailles), mais nous en avons vu aussi au figuré : de personnes qui nous parlent, des évènements qui nous interrogent, des textes qui appellent à la réflexion …

Et devant ces ’’étoiles’’, nous pouvons avoir plusieurs réactions …

Comme dans la parabole du semeur, hormis le chemin puisque nous sommes interpellés. Nous pouvons être tout feu tout flamme sur l’instant, mais cela ne dure pas … Nous pouvons commencer notre réflexion, chercher un peu …, mais sans suite, pris par les activités du monde …

Enfin, nous pouvons nous faire interpeller plus profondément, au tréfonds de nous, dans nos entrailles …, et nous mettre en route, comme les mages …

Sans trop savoir où nous allons …

Mais nous suivons ’’l’étoile’’ qui nous guide … et qui a un allié puissant : l’Esprit Saint qui nous fait nous mouvoir comme les apôtres pour annoncer l’évangile de Jésus-Christ (cf 2° lecture).

Oh, bien sûr, il peut y avoir des ratés.

On peut prendre un raccourci qui s’avère être mauvais.

On peut perdre le but que nous suivons …

Mais l’Esprit Saint est là pour nous remettre sur le droit chemin, nous faire rencontrer des personnes qui pourront nous aider, même si elles sont hostiles ou que leurs motivations ne soient pas claires … Comme Hérode …

Et ces rencontres nous remettent en forme et en force, nous retrouvons ’’l’étoile’’, même si elle n’est pas tout à fait la même, plus brillante, plus grande …, ou plus petite …

Peut-être faudra-t-il plusieurs ’’étoiles’’successives pour atteindre notre but …

Peut-être que le but que nous atteindrons ne sera pas tout-à-fait celui que nous pensions au départ …

Les chemins de Dieu sont impénétrables, ou plutôt ils se découvrent au fur et à mesure de notre avancée, sous l’action de l’Esprit Saint : « Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. » (Jn 3,8).

Et au bout du chemin, quel que soit l’endroit, nous rencontrons Jésus-Christ. Pour de vrai, dans notre cœur …

Pas le « petit Jésus » gentillet de la crèche, mais Jésus, Fils de Dieu, mort sur la croix pour nous, ressuscité par Dieu son Père, et qui est à sa droite dans les cieux.

Alors on pourra lui dire : « De l’argent et de l’or,de l’encens, de la myrrhe, je n’en ai pas ; mais ce que j’ai, je te le donne » (Ac 3,6), « Fais de moi ce qu’il te plaira ! » (Charles de Foucauld).

Le chemin peut être long, ou court. Cela dépend de chacun … et non pas de Dieu … et il faut aller jusqu’au bout !

Au bout … qui n’est qu’une étape. Ce n’est pas la mort !

Il faut revenir dans le monde, pour partager cette rencontre et tout ce qui va avec …

Comme les mages, qui « regagnèrent leur pays par un autre chemin. », non pas tellement par peur d’Hérode et de ses gardes, mais parce que la rencontre avec Jésus les avait illuminés, avaient changé leur cœur, et qu’ils ne pouvaient plus vivre comme avant.

Il s’agit plus d’un chemin spirituel que géographique.

On ne peut que penser à ce chant :

Ne rentrez pas chez vous comme avant,

Ne vivez pas chez vous comme avant,

Changez vos cœurs, chassez vos peurs,

Vivez en hommesnouveaux.

Seigneur Jésus,

tu as parsemé le monde

avec des étoiles de toutes sortes,

gens, faits, textes,

pour nous permettre de te rencontrer.

Et tu attends notre visite …

Encore faut-il que nous les observions,

et que nous les suivions …

 

Francis Cousin

 

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Prière pour l’Epiphanie

 




Fête de la Sainte Famille (Lc 2,41-52 ; Francis Cousin)

 « Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? »

 

La fête de la Sainte Famille, juste après Noël !

Peut-être parce que Noël est avant tout une fête de famille. Dans toutes les familles, on se réjouit de la naissance d’un enfant, et on fait la fête ! Et pour nous chrétiens, nous nous réjouissons de la naissance de Jésus, Fils de Dieu.

Et à Noël, on pense plutôt à Jésus. On pense bien sûr à Marie et Joseph, mais tout est plus ou moins brouillé par tous les évènements qui ont entouré la naissance de Jésus : le voyage, l’étable, la crèche, les bergers, le chant des anges …

Mais pour Marie et Joseph, ce n’était pas du folklore ! C’était la vie, faite de difficultés, de questionnements, d’angoisse, de peur. C’était aussi l’amour entre les parents, la prévenance l’un pour l’autre, tout en pensant à ce petit qui devait naître …

Une vie ordinaire de famille dans l’extraordinaire de la vie du monde chrétien …

Et l’évangile de ce jour nous montre un autre aspect de la vie de cette famille, avec la perte de Jésus lors d’un pèlerinage à Jérusalem. Une situation que sans doute beaucoup de parents ont connu : un moment d’inattention ou un évènement qui nous distrait, et l’enfant n’est plus là où il était. Et c’est l’angoisse, la panique, l’affolement … on cherche partout, on ne pose des questions, on voir l’avenir en noir, on se fait des reproches … jusqu’à ce qu’on retrouve l’enfant.

La plupart du temps, cela ne dure que quelques minutes, voire moins … mais, comme Marie, on « garde dans son cœur tous ces événements », ça reste en mémoire.

Et pour Marie et Joseph, ça a duré trois jours …

C’est le seul évènement que nous connaissons entre le retour d’Égypte, à une date inconnue, et le baptême de Jésus quand il avait environ trente ans.

À cette époque, Jésus avait douze ans, c’est-à-dire l’âge où le jeune juif devient adulte dans sa foi, l’âge où il peut lire la Torah en public dans la synagogue, et l’âge où il devient important pour lui de participer, comme tous les juifs, au pèlerinage au temple de Jérusalem.

Peut-être Jésus prend-il conscience à ce moment de son origine divine, de qui est son Père, … et qu’il a une mission à remplir sur terre.

Quelques remarques :

Au début de l’évangile, on dit qu’« ils montèrent » à Jérusalem, en chantant des psaumes, ceux qu’on dit « des montées », comme celui-ci que Jésus a dû être fier de chanter : « Quelle joie quand on m’a dit : ‘’Nous irons à la maison du Seigneur !’’, Maintenant notre marche prend fin devant tes portes, Jérusalem ! (…) C’est là que montent les tribus, les tribus du Seigneur, là qu’Israël doit rendre grâce au nom du Seigneur. » (Ps 121,1-2.4). Le verbe est au pluriel, c’est toute la famille qui monte, ensemble. Par contre, à la fin, « Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth » ; On fait cette fois-ci une différence entre Jésus et ses parents, et le verbe s’applique d’abord à Jésus : c’est montrer qu’il y a eu un changement dans la vie de Jésus, c’est lui qui prime, parce qu’il s’est reconnu comme Fils du Père lors de son passage dans le temple de Jérusalem, et ses parents ne font que l’accompagner.

Quand on part quelque part, on revient souvent. Mais différent.

Pas besoin d’aller loin ! Quand on part à la messe, ce n’est pas loin. On va dans la maison de Dieu, on va rencontrer Dieu. Et quand on revient, on revient vers la vie de tous les jours, vers ceux qui nous entourent, vers les autres … Est-ce que nous revenons dans les mêmes dispositions qu’en partant ? Ou est-ce que nous avons pris auprès de Dieu la force pour vivre avec nos frères (qui peuvent être notre conjoint ou nos enfants) dans l’amitié de Dieu ? pour vivre notre mission de témoin de Jésus ?

Trois jours de recherche …

Trois jours, cela fait penser au nombre de jours pour que Jésus ressuscite …

Au bout de ces trois jours, quelle est la question qui est posée ? Par Jésus au temple : « Pourquoi donc me cherchiez –vous ? », et par les anges qui accueillent les femmes au tombeau : « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? » (Lc 24,6).

Pourquoi cherchons-nous Jésus ? Parce que la question s’adresse plutôt à nous. Parce qu’on ne le voit plus ? parce qu’on pense l’avoir perdu ? Parce que nous voulons l’accaparer ? Pour nous rassurer ? Peut-être un peu de tout cela … Mais si nous avons vraiment la foi, nous savons que Jésus est toujours avec nous (cf Mt 28,20), c’est lui qui vient vers nous, il est même en nous (et dans tous les humains). Tout le temps ! Saint Augustin le dit bien : « Tu étais au-dedans de moi quand j’étais au-dehors, et c’est dehors que je te cherchais. ».

Que dit Jésus ensuite ? « Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ?». Pour la première fois qu’on entend parler Jésus dans les évangiles, il fait référence à son Père ; Non pas Joseph, son père nourricier (qui a dû être un peu surpris d’entendre Jésus parler d’un Père qui n’est pas lui !), mais son Père des cieux. Et quel est la dernière phrase de Jésus dans l’évangile de Luc ? « Père, entre tes mains je remets mon esprit. » (Lc 23,46). La première fois et la dernière fois que Jésus parle dans sa vie de Dieu fait homme, il parle de son Père (ou à son Père) qui est aux cieux. Cela veut dire que tout ce que Jésus a dit entre ces deux moments était orienté ou adressé à son Père des Cieux dont il était le représentant sur la terre : « le Fils ne peut rien faire de lui-même, il fait seulement ce qu’il voit faire par le Père ; ce que fait celui-ci, le Fils le fait pareillement. » (Jn 5,19).

Jésus ne pense qu’à son Père, à remplir la mission que le Père lui a donné sur la terre, au risque de sa vie. C’est peut-être le moment, en cette fin d‘année, de penser à toutes les personnes qui sont morts cette année à cause de leur foi en Dieu, notamment au Mexique, en Afrique ou en Inde … et de se souvenir des 19 martyrs chrétiens d’Algérie béatifiés il y a quinze jours.

Et prions aussi pour toutes les familles, quelles qu’elles soient, et aussi pour La Famille, « cellule de base de la société » qui est de plus en plus mise à mal par les décisions politiques.

Seigneur Jésus,

arrivé dans le temple de Jérusalem,

tu te sens tellement à l’aise

dans la maison de ton Père

que tu décides d’y rester,

au grand dam de Marie et de Joseph.

Par la suite, tu les suis à Nazareth, soumis.

Aide-nous à respecter

tous les membres de nos familles.

 

Francis Cousin

Pour accéder à la prière illustrée pour cette fête de la Sainte Famille, cliquer sur le titre suivant :

Prière dim Ste Famille

Et pour l’illustration du jour réalisée par Francis, cliquer sur le titre suivant :

Parole d’évangile Sainte Famille




Fête de la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph – par le Diacre Jacques FOURNIER (Lc 2, 41-52).

« L’enfant Jésus dans le Temple de Jérusalem« 

(Lc 2,41-52) 

Chaque année, les parents de Jésus se rendaient à Jérusalem pour la fête de la Pâque.
Quand il eut douze ans, ils montèrent en pèlerinage suivant la coutume.
À la fin de la fête, comme ils s’en retournaient, le jeune Jésus resta à Jérusalem à l’insu de ses parents.
Pensant qu’il était dans le convoi des pèlerins, ils firent une journée de chemin avant de le chercher parmi leurs parents et connaissances.
Ne le trouvant pas, ils retournèrent à Jérusalem, en continuant à le chercher.
C’est au bout de trois jours qu’ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs de la Loi : il les écoutait et leur posait des questions,
et tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses.
En le voyant, ses parents furent frappés d’étonnement, et sa mère lui dit : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme ton père et moi, nous avons souffert en te cherchant ! »
Il leur dit : « Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ? Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? »
Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait.
Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth, et il leur était soumis. Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements.
Quant à Jésus, il grandissait en sagesse, en taille et en grâce, devant Dieu et devant les hommes.

 

            Jésus a grandi, il a douze ans, l’âge où l’on devient un adulte en Israël, l’âge où il est permis de lire publiquement la Parole de Dieu dans la Maison de Dieu : le Temple de Jérusalem… C’est d’ailleurs là où il est resté alors que ses parents, pensant qu’il était avec le reste de la famille, ont déjà repris le chemin du retour à Nazareth… Mais Jésus, lui, discute avec les Docteurs de la Loi, les spécialistes des Ecritures. Et « tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses. » La Plénitude de l’Esprit l’habite et l’inspire, « Esprit de Sagesse et d’Intelligence, Esprit de Conseil, de Force et de Connaissance » (Is 11,1-3)… Il parlait « non pas avec des discours enseignés par la sagesse humaine, mais avec ceux qu’enseigne l’Esprit, exprimant en termes spirituels des réalités spirituelles » (1Co 2,13). Et « l’Esprit de vérité, qui vient du Père, lui rendait témoignage » dans les cœurs (Jn 15,26). Il en est déjà ici comme il en sera, quelques années plus tard, dans la synagogue de Nazareth : « Tous lui rendaient témoignage et ils étaient en admiration devant les paroles pleines de grâce qui sortaient de sa bouche » (Lc 4,22). Même les soldats venus l’arrêter repartiront, dans un premier temps, sans mettre la main sur lui : « Jamais homme n’a parlé comme cela ! » diront-ils aux Grands Prêtres et aux Pharisiens qui les avaient envoyés (Jn 7,46).

            Ces derniers l’avaient pourtant bien accueilli au tout début, mais beaucoup, jaloux de son succès, chercheront ensuite à le faire périr : « Alors les Pharisiens se dirent entre eux : Vous voyez que vous ne gagnez rien ; voilà le monde parti après lui ! » (Jn 12,19). Même Pilate « savait bien que c’était par jalousie qu’on le lui avait livré » (Mt 27,18). Jésus ne leur opposera que son silence, car il le sait, ils ne veulent pas entendre… Ils le tueront, et un « glaive transpercera le cœur de Marie », présente à ses côtés jusqu’au pied de la Croix. Et puis, ce sera à nouveau le silence… Et « c’est au bout de trois jours » qu’ils le retrouveront, lorsqu’il leur apparaîtra, Ressuscité, dans la splendeur de sa Gloire. « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme nous avons souffert en te cherchant », dit ici Marie. Mais « comment se fait-il que vous m’ayez cherché ? Ne le saviez-vous pas ? C’est chez mon Père que je dois être », car « c’est de Lui que je viens » et c’est « là où Je Suis »… Nous le constatons : cet épisode, juste avant le récit du ministère de Jésus, annonce déjà ses souffrances futures et la victoire de sa Résurrection.

                                                     DJF




Solennité de la Nativité du Seigneur (messe du jour) – Homélie du Père Louis DATTIN

NOËL 

Grande joie pour tout le peuple

Jn 1, 1-18

            « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ». Pendant l’Avent, frères et sœurs, nous avons chanté « Peuple qui marchez dans la longue nuit, le jour va bientôt se lever ». Aujourd’hui, nous pourrions chanter « Peuple qui marchez dans la longue nuit, aujourd’hui, Jésus vous est né« .

Oui, c’est Jésus, notre lumière. C’est précisément la raison qui a fait choisir le 25 décembre comme date de sa naissance. L’Eglise, depuis le 2e siècle, a choisi ce solstice : ce moment où le soleil est vainqueur des ténèbres, pour fixer la date de l’Incarnation. Noël est une fête de lumière que l’on célèbre le soir ou dans la nuit, comme Pâques. D’ailleurs, tout l’Evangile de St-Luc semble construit pour nous donner cette sensation. Ce récit est composé de trois parties égales :

1 – Tout d’abord, au début, il y a le monde des ténèbres.

« En ces jours-là, parut un édit de César Auguste ordonnant de recenser toute la terre lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie ». Luc a voulu évoquer ce monde dur où Jésus est né, dans les premières années de notre ère.

C’est un pays occupé par une puissance étrangère : Rome qui a asservi tout le monde connu, le monde méditerranéen.

La 1ère lecture, en Isaïe, parlait déjà de ce peuple qui marchait dans les ténèbres, sous le joug et le fouet du chef de corvée et qui subissait le bruyant et pénible piétinement des bottes des soldats occupants. L’occupation romaine est sans pitié : elle impose ce recensement qui provoque bien des tracas, des déplacements.

Quelle naissance difficile pour ce jeune couple qui n’a pas pu trouver de place dans la salle commune des réfugiés et qui doit se contenter d’une étable, dans le fumier et la paille pour mettre au monde son petit enfant fragile !

C’est vraiment tout le symbole de notre monde d’aujourd’hui avec tous les sans-abri du monde, ces Kurdes, ces sans-pays habitants de Calais, ces Somaliens, tous les laissés pour compte, les pauvres qui ne savent pas se faire une place ou que l’on repousse.

Oui, le récit « commence mal » pour ainsi dire : il est aussi le récit et le symbole de tous les moments durs de notre vie : moments difficiles où l’on a envie de dire : « S’il y avait un Bon Dieu, cela n’existerait pas, cela n’arriverait pas ».

Oui, très souvent, en nous, autour de nous, nous sommes comme Marie et Joseph, comme les bergers dans la nuit ….

2 – Et puis, « l’Ange du Seigneur s’approche et la gloire du Seigneur enveloppa les bergers de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte. Mais l’ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple ! Aujourd’hui, vous est né un SAUVEUR. Il est le Messie-Seigneur et voilà le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire ». « Et soudain, il y eut avec l’ange, une troupe céleste innombrable qui louait Dieu en disant « gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu’il aime ».

Il faudrait écrire en rouge ces six versets car voilà que, soudain le récit, d’une banalité terre à terre, s’ouvre véritablement sur du céleste. Oui, soudain, on a l’impression de décrocher du réel, comme disait un homme plein de bon sens : « Ça me gêne, disait-il, tout ce merveilleux, soudain, comme dans les contes de fées pour enfants… avec des anges, des lumières dans le ciel, des voix, des visions, des musiques célestes ! »

Faudrait-il donc, dans notre monde détraqué et souvent mal à l’aise, abîmé par les dominations et les guerres qui font les immigrés, les mamans désolées, les enfants qui pleurent… faudrait-il donc refuser le bonheur de Noël qui nous offre une trêve au milieu de nos difficultés, nos malheurs, notre nuit. Faudrait-il donc refuser la lumière dans notre nuit ?

Si nous le faisions, ce serait renoncer au message de ce jour. Sans ces six lignes du texte, le récit de Noël est incompréhensible!

Si on les supprime de l’Evangile, on ne peut plus s’expliquer, pourquoi cet enfant, né dans le fumier d’une étable a pu dépasser les siècles et remuer aujourd’hui, vingt siècles plus tard, des millions d’hommes, de femmes et d’enfants.

Tout  le merveilleux de ce récit est là pour nous crier : « Attention, attention, ne vous y trompez pas. Cet enfant sur la paille, emmailloté, signe plutôt minable évidemment, c’est le Sauveur, le Messie, le Seigneur ! », ces trois titres prestigieux écrits dans le ciel.

Il n’y a vraiment pas trop d’anges ni de lumières pour annoncer la bonne nouvelle car c’est vraiment une merveille : Dieu nous donne son Fils pour nous sortir de nos mortelles ténèbres.

Ce Jésus, c’est le Verbe de Dieu, la Parole vivante de Dieu qui est venu habiter parmi nous. Pourquoi avons-nous du mal à y croire ? Parce que nous avons toujours tendance à nous représenter Dieu à l’image des grands de ce monde : personnages lointains, absorbés dans leurs préoccupations lointaines, si loin au-dessus de nous ! Mais la grandeur  de Dieu :

c’est  au contraire  d’avoir voulu  se faire  si proche de nous au point de se passionner pour sa création,

c’est d’aimer éperdument cette Humanité qu’il a créé et dont il ne peut pas se désintéresser.

Dieu avait bien envoyé les prophètes pour nous parler, mais il ne pouvait pas se contenter de cette approche. Il a voulu s’insérer dans la vie de son peuple, s’y incarner, s’y naturaliser. Tant il est vrai que, quand on aime, on veut toujours aller plus loin dans l’amour. Désormais, par son Fils Jésus, Dieu est entré dans le déroulement de l’Histoire humaine et il en fait partie…

3 – « Lorsque les anges eurent quitté les bergers pour le ciel, ceux-ci se disaient entre eux : « Allons jusqu’à Bethléem pour voir ce qui est arrivé et que le Seigneur nous a fait connaître ». Ils se hâtèrent d’y aller et ils découvrirent Marie et Joseph avec le nouveau-né couché dans une mangeoire. Après l’avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant et tout le monde s’étonnait de ce que racontaient les bergers. Marie, cependant, retenait ces évènements et les méditait dans son cœur. Les bergers repartirent, ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient vu et entendu selon ce qui leur avait été annoncé ».

Oui, le ciel ne s’est ouvert qu’un instant. Maintenant, quand les anges les eurent quittés pour le ciel, ils se retrouvèrent dans la condition normale, sans merveilleux et le récit reprend, de manière réaliste, sur notre terre. Mais tout, désormais, est transfiguré, illuminé par la parole qu’ils ont entendue.

A partir de ce moment-là, c’est le régime de la Foi et donc le nôtre qui commence et nous constatons toute une circulation de paroles, une « nouvelle circule de bouche à oreille avec ces mots  importants répétés : « parole » (trois  fois), « dire »  (quatre fois), « connaître » (deux fois), » voir » (trois fois) et puis « retenir dans son cœur », » méditer », « glorifier », « louer ».

 

Si on ne lit pas cette finale du récit, on peut passer à côté du message de Noël, message essentiel. Noël,

–  c’est une « communication », une bonne nouvelle que Dieu a lancée,

– c’est le thème central des anges messagers et qui se communique à la terre par des pauvres, des évangélisateurs qui l’ont reçue d’en-haut et qui la répète avec émerveillement.

Quelle est donc cette nouvelle ? L’enfant est Sauveur, Messie, Seigneur. Les guirlandes lumineuses de nos rues, les petites flammes que nous allumons dans nos crèches la disent à leur manière. Certains ne la savent même plus.

Dieu est amour : il est venu dans notre monde pour que brillent les lumières de l’amour au sein de notre pauvre monde dans la nuit.  AMEN




4ième Dimanche de l’Avent (Francis Cousin)

Dimanche 23 décembre 2018 – 4° dimanche de l’Avent – Année C

 

Évangile selon saint Luc 1, 39-45

 

 « Marie Christophore ! »

 

Rencontre extraordinaire que celle dont nous parle l’évangile : celle d’une jeune fille tout juste nubile, à peine couverte de l’Esprit Saint, choisie pour être la mère du Fils de Dieu, avec sa parente, elle aussi enceinte alors qu’elle n’a plus l’âge pour enfanter.

Marie se soumet à l’annonce de l’ange : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » et se retrouve mère du Fils de Dieu. Dès lors, elle n’a plus qu’une obsession, faire savoir qu’elle porte l’espoir du peuple de Dieu, l’espoir de tous les hommes. Et elle ne tergiverse pas, elle part en hâte pour faire connaître cette grande nouvelle.

Marie qui porte en elle le Christ.

Marie qui emporte le Christ.

Marie qui apporte le Christ … à Élisabeth, mais aussi à tout le monde …

Marie Christophore …

Marie, qu’on pourrait appelée Marie-Christophe …

Et quand elle arrive chez Élisabeth, celle-ci est « remplie d’Esprit Saint ».

L’Esprit Saint, c’est-à-dire Dieu, est un autre lien entre les deux femmes : elles se laissent aller à l’action de l’Esprit, elles se laissent aller à l’action de Dieu en elles …

Et aussitôt, « l’enfant tressaillit » en Élisabeth. Mais on peut aussi tressaillir de peur, c’est pourquoi certains traducteurs préfèrent dire « l’enfant bondit de joie dans son sein », ce qui est plus proche du texte grec.

Quand Jésus, même encore fœtus, s’approche des gens, il apporte la joie … parce qu’il ne sait pas faire autre chose que de donner du bonheur aux personnes.

De même, quand l’arche d’alliance arriva à Jérusalem, l’oint de Dieu de l’époque, le roi David, tout à la joie d’accueillir Dieu au milieu de son peuple, l’accueilli en bondissant de joie, en dansant devant l’arche d’alliance : « Or, comme l’arche du Seigneur entrait dans la Cité de David, Mikal, fille de Saül, se pencha par la fenêtre : elle vit le roi David qui sautait et tournoyait devant le Seigneur. » (2 S 6,16).

Alors Élisabeth s’écria : « D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » Voir Dieu entrer chez soi …Cela surprend ! On ne s’y attend pas !

C’est ce qui est arrivé à David, à l’arrivée de l’arche : « Comment l’arche du Seigneur pourrait-elle entrer chez moi ? » (2 S 6, 9), alors il la confia à Obed-Édom, le Guittite, où elle resta trois mois … la même durée que Marie resta chez Élisabeth …

Et le passage de l’évangile se termine par cette parole d’Élisabeth : « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles … du Seigneur. ». C’est la première béatitude qui nous soit donnée dans les évangiles. Et la dernière est : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » (Jn 20,29). Tout l’évangile est compris entre ces deux paroles, ce qui montre l’importance de croire à la Parole de Jésus, même si on ne l’a pas vu. Parce que Dieu est invisible, nul ne l’a jamais vu. Mais il est toujours présent par son Esprit dont les actions sont parfois visibles.

Cette présence de l’Esprit Saint tout au long de ce qu’on a appelé la Visitation, qui se manifeste par la joie des personnes, va se terminer par la louange, par l’action de grâce, par le chant de remerciement de Marie à Dieu tout-puissant, par le Magnificat.

Que retenir pour nous ? Plusieurs choses.

À chaque fois que nous nous retrouvons à la messe, à l’Eucharistie, c’est-à-dire à l’action de grâce à Dieu pour la venue, la Parole, la mort et la résurrection de Jésus, et que nous communions, que nous recevons Jésus en nous, sommes-nous conscients que Jésus est vraiment présent en nous ? Que nous portons le Christ pour les autres, comme Marie portait le Christ à Élisabeth ? Que nous devenons Christophore ?

Est-ce que cela nous mets dans la joie, nous invite à la louange, à chanter la gloire de Dieu ?

Est-ce que nous sommes conscient de l’importance de l’Esprit Saint qui est avec nous comme il l’était avec Marie et Élisabeth ?* (voir GE 133).

Comme Marie qui part vers les autres, est-ce que nous aussi nous partons vers d’autres ? Ou restons-nous seul dans notre coin ? Comme l’adage le dit : « Un chrétien qui s’isole est un chrétien qui s’étiole ! ».*

Est-ce que nous avons l’impression, en paroisse, de faire communauté ? Nous y engageons-nous ? *

Comme le disait l’ange Gabriel à Marie, « rien n’est impossible à Dieu » (Lc 1,37), et Dieu ne nous demande pas des choses impossibles, si du moins nous acceptons son aide, comme le dit sainte Thérèse de l’Enfant Jésus : « Ah ! Seigneur, je sais que vous ne commandez rien d’impossible, vous connaissez mieux que moi ma faiblesse, mon imperfection, vous savez bien que jamais je ne pourrais aimer mes sœurs comme vous les aimez, si vous-même, ô mon Jésus, ne les aimiez encore en moi. »

* voir fiche 4 de l’avent 2018 « Ma mission ? devenir saint ! », Diocèse de La Réunion.

Seigneur Jésus,

Ton avènement dans ce monde

a réjoui beaucoup de monde,

grâce à l’action du Saint Esprit.

Que maintenant encore nous puissions,

avec l’aide de l’Esprit Saint,

réjouir le cœur des hommes

que nous rencontrons.

Francis Cousin

 

 

 

 

 

Prière dim avent C 4° A6




3ième Dimanche de l’Avent (Francis Cousin)

Dimanche 16 décembre 2018 – 3° dimanche de l’Avent – Année C

 

Évangile selon saint Luc 3, 10-18

 

 « Soyez justes ! »

 

Le troisième dimanche de l’avent était appelé auparavant le dimanche de gaudete, le ‘dimanche de la joie’, parce que la prière d’ouverture de la célébration commençait, quand on disait la messe en latin, par : « Gaudete in domino semper, iterum dico, gaudete. », ce qui se traduit par « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur, je le redis, réjouissez-vous. », ce qui est le début de la deuxième lecture de ce jour.

Ce n’est pourtant pas la joie que nous avons mise en exergue de ce paragraphe.

Mais on remarquera que dans les premières lectures de ce jour, on retrouvera trois thèmes qui reviennent régulièrement dans les dimanches de l’avent : la joie, tout le temps … ; la prière, sans cesse, en toutes circonstances … ; et l’indication de ne pas avoir peur de l’avenir…

Car le Seigneur est proche ….

On a bien vu les trois avènements du Seigneur lors du premier dimanche de l’avent, et l’importance pour nous de la réponse que nous devons donner au deuxième avènement pour préparer le troisième, le plus important, l’ultime (mais éternelle) rencontre avec Jésus-Christ.

Et dans l’évangile de ce jour, Jean-Baptiste donne quelques conseils pour bien accueillir Jésus. Et ces conseils, ils sont bien pour nous, et pas seulement pour les juifs d’il y a deux mille ans.

Ils sont toujours valables, même si les temps ont changé, et peut-être plus encore maintenant dans un monde qui est de plus en plus individualiste.

Quels sont ces conseils ?

Partager ce qu’on a avec ceux qui n’ont pas, que ce soit des vêtements ou de la nourriture !

N’exiger que le juste prix, et non pas un prix supérieur, à la tête du client.

Ne pas exercer de violence vis-à-vis d’autrui, qu’elle soit physique ou verbale.

Ne pas accuser à tort, que ce soit volontaire ou pas, sans preuves… Parler sans vraiment savoir de quoi il retourne … en rajouter, par ouï-dire … nos ladi lafé.

Se contenter de notre solde, ou de notre salaire. Ce qui ne veut pas dire qu’on ne peut pas demander des augmentations de salaires … mais qu’il ne faut pas demander, ou exiger, des avantages indus, des back chiches … utiliser des pistons pour passer devant d’autres collègues, ou pour obtenir un poste pour soi ou quelqu’un de notre famille … Toutes choses qu’on voit bien souvent arriver dans notre environnement économique et social … et que certains dénoncent actuellement …

A priori, dans tout ce que dit Jean-Baptiste, on ne trouve rien de vraiment extraordinaire. Ce ne sont que des choses « normales » qui ne devraient poser problème à qui que ce soit, comme chacun devrait pouvoir le faire, en respectant la justice. Pas seulement l’institution judiciaire, plus que cela, la justice « normale » entre les hommes qui veut que chacun puisse avoir ce qui est juste.

Cela pourrait se faire sans problème si tout le monde était d’accord … mais c’est loin d’être le cas. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas essayer de faire quelque chose.

D’abord le faire autour de nous, dans notre famille, dans nos relations proches, dans notre quartier …*

Oui, essayons d’être justes dans tout ce que nous faisons, d’agir « normalement » comme auraient dit nos grands-mères … même si nous vivons dans un monde différent, plus difficile que celui qu’elles ont connus selon certains côtés, un monde où tout le monde veut obtenir tout et tout de suite … sans réfléchir sur ce qui est juste ou non

Si nous voulons être jugés « justes » au jour du jugement dernier, il nous faut commencer par l’être chaque jour de notre vie … Comme Jésus nous le demande : « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés (…) Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux. » (Mt 5,6.10).

Alors seulement nous serons dans la joie, et nous pourrons nous réjouir dans le Seigneur.

Mais avant, il faudra souvent redire cette prière : « Seigneur, ne nous laisse pas entrer en tentation ! »

* voir fiche 3 de l’avent 2018 « Ma mission ? devenir saint ! », Diocèse de La Réunion.

Seigneur Jésus,

Tu nous veux justes

dans un monde où règne la justice,

un monde où amour et vérité se rencontrent,

justice et paix s’embrassent.

C’est impossible ? 

Avec toi, tout est possible !

Aide-nous à t’aider à le mettre en place.

 

Francis Cousin

 

 

 

Prière dim avent C 3° A6




2ième Dimanche de l’Avent – Claude WON FAH HIN

Commentaire du samedi 8 et dimanche 9/12/2018

 

Évangile :   Luc 3 1–6

 

La loi du 9 décembre 1905 a été promulguée en faveur de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, comme si les hommes du pouvoir ne voulaient pas que Dieu vienne se mêler de leurs affaires. Mais voilà que Luc nous fait savoir que la parole de Dieu fut adressée à Jean à une époque où règnent, chacun à son niveau, l’empereur romain Tibère, le gouverneur de Judée Ponce Pilate, et les tétrarques (responsables d’un petit territoire) Hérode, Philippe et Lysanias. Dieu vient donc au milieu du monde politique, au milieu même du monde profane, du monde païen. Et bizarrement, ce monde de pouvoirs veut gouverner le monde non seulement sans l’aide de Dieu, mais encore contre Dieu. Mc 10,42 : 42 Jésus leur dit : « Vous savez que ceux qu’on regarde comme les chefs des nations dominent sur elles en maîtres et que les grands leur font sentir leur pouvoir ». Il est facile alors de comprendre et de voir que le pouvoir politique, parfois à leur insu, lutte contre les valeurs préconisées par l’Eglise : c’est la lutte contre le sacrement du baptême en mettant en place le baptême républicain, avec parrain et marraine mais sans passer par l’Eglise ; en mettant en place le mariage pour tous (une sorte de mariage entre personnes de même sexe), détruisant ainsi la notion même de la famille chrétienne ; en acceptant le divorce alors que la Parole nous dit que « ce que Dieu a uni, l’homme ne peut le séparer » ; en votant d’autres lois, telles que l’avortement, l’euthanasie , contraires au 5ème commandement de Dieu : « tu ne tueras pas »; en introduisant la notion du « gender », une sorte de reniement de sexe ou un refus de reconnaître le sexe masculin ou féminin ; sans compter la PMA, Procréation Médicalement Assistée, toujours en débat; et enfin et surtout on essaie d’imposer partout la laïcité, c’est-à-dire, en gros, ne plus voir des traces de religion sur la place publique. Mais d’où nous viennent toutes ces lois qui combattent les valeurs divines et celles de l’Eglise ? Si vous faites des recherches, vous verrez que toutes ces lois viennent des Francs-maçons qui gangrènent le monde politique de tous bords, et à la tête des Francs-Maçons,  au 33ème degré, il y avait un certain Albert Pike qui, au XIXème siècle, a fondé le Ku Kux Klan en 1866, une organisation raciste contre les noirs américains et qui écrit, dans sa lettre du 14 juillet 1889 : « “ La religion maçonnique devrait être maintenue, par nous tous, initiés de hauts degrés (du 30è au 33ème degré), dans la pureté de la doctrine luciférienne…. ». Lucifer est le dieu des Francs-maçons, une secte satanique. Dès lors, on comprend facilement, pourquoi nos politiciens Francs-Maçons, appuyés par des lobbys financiers (groupes de pression), votent des lois qui soient contre les lois divines. Et cela est confirmé par des anciens Francs-Maçons convertis au catholicisme, dont Maurice Caillet qui était au 18ème degré (sur 33) et qui nous fait savoir que les Francs-Maçons ont également mis en place deux clubs bien connus à la Réunion, les Lyons Club et les Rotary Club, qui sont donc aussi sous le patronage de Lucifer, de même que deux sectes spécialement mises en place pour lutter contre l’Eglise Catholique: les Mormons et les Témoins de Jéhovah. Ce sont là des affirmations de Maurice Caillet, ex-franc-maçon, converti au catholicisme. Il n’est pas possible d’être à la fois catholique et Franc-maçon et encore moins de coopérer aux œuvres de ces gens-là. Pr 29,16 : « Quand les méchants ont le pouvoir, les péchés abondent ».  Pour contrer les lois mauvaises, nos meilleures armes restent la prière, le jeûne, les sacrements et l’adoration. L’Esprit du Mal ne s’attaque pas seulement aux âmes des fidèles de Dieu, mais aussi et surtout aux institutions au plus haut niveau afin de provoquer des guerres et le malheur des peuples. C’est pourquoi, nous devons prier aussi pour que la France se relève spirituellement.  « Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles » (Cantique de Marie). Prier, jeûner, adorer, vivre les sacrements, évangéliser : voilà nos armes.

La Parole de Dieu fut adressée à Jean, dans le désert. Pour recevoir la Parole de Dieu, mieux vaut s’éloigner de la vie mondaine. Saint-Louis Marie Grignion de Monfort nous dit : [200] [4°] « Il faut, tant qu’on peut, fuir les compagnies des hommes, non seulement celles des mondains, qui sont pernicieuses ou dangereuses, mais même celles des personnes dévotes, lorsqu’elles sont inutiles et qu’on y perd son temps. Celui qui veut devenir sage et parfait doit mettre en exécution ces trois paroles dorées que la Sagesse éternelle (Jésus-Christ) dit à saint Arsène: « Fuyez, cachez-vous, taisez-vous! ». Fuyez tant que vous pourrez les compagnies des hommes, comme faisaient les plus grands saints. Que votre vie soit cachée avec Jésus-Christ en Dieu (Col 3,3). Enfin, gardez le silence face aux hommes, pour vous entretenir avec la Sagesse (c’est-à-dire le Christ) : Un homme silencieux est un homme sage (Si 20,5). Car, c’est dans le désert, lorsqu’on est souvent seul, dans le silence de notre cœur, que Dieu vient nous trouver. A Jean, Il lui est donné une mission, celle de « préparer le chemin du Seigneur ». Et cela va se faire en proclamant un baptême de repentir pour la rémission des péchés.

 « Jean baptiste baptisait dans le Jourdain tous ceux qui venaient à lui ; le baptême qu’il conférait était un rite purificatoire devant s’accompagner d’une conversion morale ». Pour se convertir, pour être réellement à la suite du Christ, le repentir est nécessaire. Le repentir, c’est avoir la douleur des péchés commis, un profond regret de l’avoir fait, un vif désir de s’engager dans une vie nouvelle en Jésus-Christ et cela s’appelle une conversion. Le Père Bernard Sesboüé appelle cela « porter sa croix ».   Une conversion authentique afin de ne plus s’apparenter à un de ces trois types de chrétiens décrits par le Pape François (« Seul l’amour nous sauvera » – P.111-114): « 1 – les chrétiens amidonnés, ces chrétiens, aux bonnes manières mais mauvaises habitudes, qui disent « oui » juste pour sauver les apparences mais ne font pas ce qu’ils disent ; 2 – les chrétiens qui se comportent comme les pharisiens et qui font le plus de tort au peuple de Dieu et Jésus les qualifie en deux mots qui frappent juste. Le premier, c’est : Hypocrites. « Mais Père, je communie tous les jours, je fais beaucoup de choses » ; Jésus répond : « hypocrite » car tu te donnes un air, mais tu vis autrement. Et le second, « sépulcre blanchi » comme ces belles tombes, magni­fiques extérieurement mais dont nous savons bien ce qu’elles renferment: de la pourriture (ce sont, ici, les mots du Pape François) ; ce sont des chrétiens de façade ; 3 – les bons chrétiens : ce que veut Jésus c’est que nous ne prenions pas le chemin de la suffisance. Sachons que pour être de bons chrétiens, il est essentiel de se reconnaître pécheur. Si l’un de nous ne se reconnaît pas pécheur, s’il ne reconnaît pas ses propres faiblesses, il ne peut pas être un bon chrétien ; c’est la première condition; mais il faut reconnaître son péché concret : « J’ai péché pour cela, pour cela et pour cela… ». C’est la première condition pour suivre Jésus » nous dit le Pape François. N’attendez pas d’être en agonie pour se repentir. Saint Augustin nous dit : « Il ne vous servira de rien dans les derniers moments de votre vie de demander pénitence quand vous naurez plus ni le temps, ni la force de faire pénitence…Le repentir d’un malade est faible comme celui qui l’exprime ; … Mes chers enfants, nous dit-il, celui d’entre vous qui veut trouver miséricorde devant Dieu, qu’il fasse pénitence dès maintenant, dans la force de l’âge, afin d’entrer aussi sain dans l’éternité ! » (Serm. 57, De Tempore). « Parce que vous vous êtes confessé, parce que vous avez reçu l’ab­solution, vous croyez pouvoir mourir en sécurité : et moi, je vous dis (c’est saint Augustin qui parle) que je suis beaucoup moins sûr que vous de votre avenir !… (on peut en effet mal se confesser). « Vous n’avez songé à vous repentir que lorsque vous ne pouviez plus pécher (c’est-à-dire quand vous êtes sur le point de mourir) : c’est donc le péché qui vous délaisse, ce n’est pas vous qui l’avez rejeté. Tenez la chose certaine : votre salut reste incertain ! » (Hom. 41 Inter 50) « Conservez l’innocence tout au long de votre vie si vous ne voulez, pas risquer de mourir dans le péché ! ».

Cornélius (jésuite belge du XVIIème siècle, théologien et bibliste de renom) nous dit : « Beaucoup en effet souffrent d’une ignorance crasse en ce qui concerne les articles de foi qu’il faut connaître et auxquels il faut croire explicitement, ainsi qu’en ce qui concerne les Sacrements ; ils ignorent en particulier qu’il faut le ferme propos de ne plus pécher pour être capable de recevoir l’abso­lution ; ils ignorent qu’une résolution forte et constante de l’âme est requise pour que le ferme propos soit considéré comme absolu et efficace…D’autres savent ce qui est nécessaire pour le salut, mais ils vivent sans se soucier de leur salut personnel, entièrement occupés à amasser richesses et dignités, à construire des maisons, à aménager des jardins, des vignes, etc. de sorte qu’ils ne pensent que rarement ou jamais à Dieu, à la vie éternelle, à leur conscience, sauf au moment de Pâques ; encore ne le font-ils alors que pour cette seule raison qu’ils sont obligés par un précepte de l’Eglise à se confesser et à communier (au moins une fois par an); une fois Pâques passé, ils retournent aussitôt à leurs préoccupations terrestres, s’y plongent et s’y enfouissent. Beaucoup savent que le ferme propos (qu’on retrouve dans l’Acte de contrition : « je prends la ferme résolution, avec le secours de votre sainte grâce, de ne plus vous offenser et de faire pénitence) est requis pour l’absolu­tion ; et pourtant ils ne se préoccupent pas de l’acquérir ni de s’y maintenir; mais ils font semblant de l’avoir et se persuadent même faussement à eux-mêmes qu’ils l’ont. Car ce ferme propos est chose ardue, grande et difficile: beaucoup cependant ne veulent pas s’y attacher avec énergie; ils ne veulent pas consacrer toutes leurs forces à une chose si ardue, surtout au moment de la maladie et à l’article de la mort (à l’agonie), alors que la raison, le jugement, les sens et les forces de l’homme sont affaiblis et endormis : en conséquence, par l’habitude acquise au cours de tant d’années, ils forment leur résolution au moment de la mort comme ils avaient l’habitude de la former à Pâques, c’est-à-dire de manière superficielle, verbale et inefficace ». He 12,4 : « vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang dans la lutte contre le péché », et c’est maintenant, quand nous sommes en bonne santé, qu’il faut le faire. Le repentir est important. Celui qui n ‘a pas voulu corriger sa conduite quand il en avait la possibilité ne pourra plus le faire lorsqu’il sera à l’agonie. Et la mort arrive parfois subitement, sans prévenir.

Demandons au Seigneur, par le cœur immaculé de Marie, la grâce du repentir au plus profond de nous-mêmes afin que le Dieu de Miséricorde puisse nous remplir d’amour et nous sanctifier. Le Cardinal Walter Kasper (« La Miséricorde » – P.114) nous dit : « Dans sa miséricorde, Dieu a en réserve un chemin de salut pour qui­conque reconnaît sa faute et désire vraiment se convertir, quand bien même il aurait commis d’énormes péchés et aurait totalement gâché sa vie ».




2ième Dimanche de l’Avent (Francis Cousin)

Dimanche 9 décembre 2018 – 2° dimanche de l’Avent – Année C

 

Évangile selon saint Luc 3, 1-6

 

 « Porte-parole. »

 

On a beaucoup entendu parler ces derniers temps des personnes qui se disaient ‘porte-parole’ du peuple, des ‘gilets jaunes’ … sans qu’on sache vraiment la parole de qui ils portaient et quelle était cette parole tant les différents ‘porte-paroles’ avaient des paroles différentes.

L’évangile d’aujourd’hui nous parle aussi d’un porte-parole : Jean-Baptiste.

Du peu que l’on connaisse de la vie de Jean-Baptiste, il n’a été qu’un porte-parole, non pas d’une foule qui envoie un représentant vers d’autres en plus petit nombre, mais d’une personne pour qu’elle s’adresse à un grand nombre. Comme d’autres avant lui l’avait fait, ceux qu’on appelle les prophètes, ceux qui parlent au nom de Dieu. Et être le porte-parole d’une seule personne (car Dieu est une personne, et non pas une idée ou un concept) est tout de même un gage de la véracité de ses dires. Ce qui ne veut pas dire qu’il sera toujours entendu, et par tous ! L’histoire nous le montre bien, et nombre y ont laissé la vie, à commencer par Jean-Baptiste, par la plupart des apôtres, par les martyrs des premiers siècles … et ceux d’’aujourd’hui … « Il y eut un homme envoyé par Dieu ; son nom était Jean. Il est venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui. (…) Jean le Baptiste lui rend témoignage [au verbe] … » (Jn 1,5-6.15).

Dans les textes d’aujourd’hui, nous avons quatre porte-paroles : Baruch, Paul, Isaïe … et Luc qui est le porte-parole de Jean-Baptiste …

Baruch, qui écrit au temps de la déportation à Babylone, encourage ceux qui sont restés à Jérusalem à ne plus être triste et de ‘revêtir’ les parures de la gloire et de la justice de Dieu qui va rassembler tous les déportés à Jérusalem : « Dieu a décidé que les hautes montagnes et les collines éternelles seraient abaissées, et que les vallées seraient comblées : ainsi la terre sera aplanie, afin qu’Israël chemine en sécurité dans la gloire de Dieu … car Dieu conduira Israël dans la joie, à la lumière de sa gloire, avec sa miséricorde et sa justice. ». On retrouve une partie des indications données par Isaïe que les évangélistes ont appliquées à Jean-Baptiste, « Voix de celui qui cri dans le désert : préparez le chemin du Seigneur … », avec cette différence que dans Baruch, c’est Dieu qui abaisse, qui comble, qui aplanie, alors que pour Isaïe et Jean-Baptiste, c’est à ceux qui écoutent de faire le travail, non pas matériellement, mais spirituellement : rendre droit, abaisser, combler, aplanir …pour préparer le chemin du Seigneur.

Dieu ne fait plus tout tout seul, mais il demande l’aide des personnes. Il veut que chacun prenne sa part du travail … d’évangélisation.

Et si on regarde les dernières parties de chacun des textes, suite à des mêmes faits, le résultat doit être le même ; donc le salut de Dieu nous met dans la joie … avec sa miséricorde et sa justice.

Et le salut de Dieu passe par la naissance et l’enseignement de Jésus. Mais pas seulement.

Parce que ce qui nous intéresse, ce n’est pas le passé, mais l’avenir, cet avenir dont nous parle saint Paul : « Que votre amour vous fasse progresser de plus en plus dans la pleine connaissance et en toute clairvoyance pour discerner ce qui est important. Ainsi, serez-vous purs et irréprochables pour le jour du Christ … ».

Le jour du Christ, c’est-à-dire la Parousie, le retour de Jésus à la fin des temps. Le jour du jugement … qui nous ouvre les portes de la vie éternelle. Et saint Paul nous donne deux indications pour être « purs et irréprochables » : l’amour et la prière, une prière qui doit être faite dans la joie, la joie de la rencontre avec Dieu, la joie de porter les autres dans sa prière.

La joie qui est un des moteurs de la sanctification. Comme le dit le pape François : « Le saint est capable de vivre joyeux et avec le sens de l’humour. Sans perdre le réalisme, il éclaire les autres avec un esprit positif et rempli d’espérance. Être chrétien est « joie dans l’Esprit Saint » (Rm 14, 17), parce que « l’amour de charité entraîne nécessairement la joie. » (GE 122).*

Mais il ne faut pas confondre la joie, qui est intérieure, spirituelle et pérenne, avec le plaisir qui est bien souvent démonstratoire, voire ostentatoire et fugace. « Je ne parle pas de la joie consumériste et individualiste si répandue dans certaines expériences culturelles d’aujourd’hui. » (GE 128).*

Cette différence doit être bien faite à l’approche de Noël, où bien souvent, on fait la fête en l’honneur de quelqu’un (Jésus) qu’on n’invite pas à la fête, et qui est totalement en dehors des ‘soucis’ des personnes.

La question à se poser est : « Quelle est la joie à laquelle je me prépare pour Noël ? Une joie festive ou une joie intérieure ! » ?

Terminons avec saint Thérèse de l’Enfant Jésus :

Ma joie, c’est la Volonté Sainte

De Jésus mon unique amour

Ainsi je vis sans nulle crainte

J’aime autant la nuit que le jour. 

* voir fiche 2 de l’avent 2018 « Ma mission ? devenir saint ! », Diocèse de La Réunion.

Seigneur Jésus,

Tu as fait beaucoup pour nous,

mais tu veux que nous t’aidions,

que nous prenions notre part

pour préparer ton avènement

à la fin des temps.

En nous-même,

et dans les autres ;

que nous proclamions ton évangile.

 

 

Francis Cousin

 

Prière dim avent C 2° A6




1er Dimanche de l’Avent (Francis Cousin)

Dimanche 2 novembre 2018 – 1° dimanche de l’Avent – Année C

 

Évangile selon saint Luc 21, 25-36

 

« Restez éveillés et priez en tout temps. »

 

Nous commençons une nouvelle année liturgique, et celle-ci débute par l’Avent, une période de quatre semaines qui nous prépare à l’avènement, à l’arrivée de Jésus, sa naissance que nous fêterons dans la nuit de Noël.

Mais la venue de Jésus sur la terre, dans une étable à Bethléem, n’est pas la seule venue de Jésus parmi nous, et les trois lectures de ce dimanche nous parlent chacune d’une de ces venues, et de l’attente de ces venues.

La première lecture, tirée du livre du prophète Jérémie, nous parle de ces jours où « [Dieu] accomplira la parole de bonheur [qu’il a] adressée à la maison d’Israël (…) où [il] accomplira la parole de bonheur qu’[il] a adressée à la maison d’Israël ». C’est-à-dire de la première venue de Jésus sur la terre ; une venue simple, discrète, humble, sans tambours ni trompettes … mais avec quand même le chœur des anges qui chante la gloire de Dieu pour annoncer cette venue aux bergers … C’est une venue passée.

La deuxième venue de Jésus, c’est bien sûr sa résurrection mais surtout, après celle-ci, la promesse qu’il nous a faite : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » (Mt 28,20). Tous les jours, Jésus s’approche de nous, vient vers nous … et souvent il attend que nous prêtions attention à lui, que nous lui ouvrions notre cœur, que nous lui parlions dans la prière. C’est une venue qui se fait souvent dans l’anonymat … mais Jésus est toujours là. C’est de cette venue, pour laquelle bien souvent on ne fait pas un cas, que nous parle la deuxième lecture. C’est une venue toujours présente.

La troisième venue de Jésus, qui est une venue future, est celle qui est présentée dans l’Évangile. C’est la venue de Jésus à la fin des temps, à un jour et à une heure que nul ne « connaît, pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais seulement le Père. » (Mc 13,32). Et ce jour-là, « on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire. ». Préparée par des cataclysmes, c’est une venue pleine de magnificence, victorieuse, non pas d’une victoire sur des gens, mais d’une victoire de la Vie sur la mort, de la lumière sur les ténèbres, d’un monde nouveau dans une vie éternelle. Une espérance pour « tous les habitants de la terre entière. »

Pour nous, ce sont ces deux dernières venues qui nous concernent, et il n’y a pas à avoir peur de quoi que ce soit puisque « [n]otre rédemption approche. », c’est-à-dire notre entrée dans la Vie éternelle, auprès de Dieu que nous adorerons, dont nous verrons la face (cf Ap 22,3-4). Cependant certains conseils doivent être respectés : « Restez éveillés et priez en tout temps », « Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie. ». Maintenant on dirait « ne vous laissez pas entrainer dans la sécularisation, ou dans la société de consommation, dans l’ivresse de la gloriole personnelle, du m’as-tu vu … ».

Mais le plus important semble être les conseils de la deuxième lecture : « Que le Seigneur … affermisse vos cœurs, les rendant irréprochables en sainteté devant Dieu notre Père, lors de la venue de notre Seigneur Jésus avec tous les saints. ». Et comment affermir nos cœurs ? En aimant Dieu, en ayant pour tous « un amour de plus en plus intense et débordant » car en aimant les autres nous aimons Dieu, et, dit Jésus : « si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure. » (Jn 14,23). Et ainsi, nous saurons « comment il faut [nous] conduire pour plaire à Dieu ».

Plaire à Dieu, c’est être sur le chemin de la sainteté.

Oh ! Cela fait un peu trop sérieux ! Ce n’est pas pour nous ! serait-on tentés de dire …

Pourtant, c’est ce que dit le pape François dans son exhortation apostolique Gaudete et Exsultate : « Pour être saint, il n’est pas nécessaire d’être évêque, prêtre, religieuse ou religieux. Bien des fois, nous sommes tentés de penser que la sainteté n’est réservée qu’à ceux qui ont la possibilité de prendre de la distance par rapport aux occupations ordinaires, afin de consacrer beaucoup de temps à la prière. Il n’en est pas ainsi. Nous sommes tous appelés à être des saints en vivant avec amour et en offrant un témoignage personnel dans nos occupations quotidiennes, là où chacun se trouve. » (GE 14).*

Peut-être cette manière de voir la sainteté nous déroute-t-elle, nous semble hors de portée ? Peut-être nous ne nous en sentons pas digne ? Mais qui peut le savoir sinon Dieu ?*

Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus nous dit : « La sainteté n’est pas dans telle ou telle pratique, elle consiste en une disposition du cœur qui nous rend humbles et petits entre les bras de Dieu, conscients de notre faiblesse, et confiants jusqu’à l’audace en sa bonté de Père ».*

Être l’argile entre les mains du potier … (cf Jr 18,7)

* voir fiche 1 de l’avent 2018 « Ma mission ? devenir saint ! », Diocèse de La Réunion.

Seigneur Jésus,

Tu nous promets ton royaume

de justice et de paix

pour la vie éternelle

si nous nous conduisons pour plaire à Dieu.

Aide-nous à quitter l’esclavage du péché,

à relever à tête, à nous tourner vers toi

et à te prier en tout temps.

 

Francis Cousin

 

 Prière dim avent C 1° A6




Solennité du Christ Roi de l’Univers (Francis Cousin)

Dimanche 25 novembre 2018 – Fête du Christ-Roi 34° dimanche ordinaire – Année B

Évangile selon saint Jean 18, 33-37

 « Es-tu le roi des juifs ? » 

En entendant cette question, si elle était posée en dehors du contexte que nous connaissons, nous verrions facilement quelqu’un de belle prestance face à quelqu’un de même niveau que lui, des gens qui parlent d’égal à égal, des responsables de pays.

Ce n’est pas le cas.

Jésus est un homme fatigué, arrêté comme un vulgaire bandit, déjà baladé devant le sanhédrin puis chez Pilate. Un homme seul, que ses disciples ont abandonné. Un homme dans une position humiliante.

Un homme qui a toujours refusé d’être considéré comme roi. Avant même qu’il ne soit connu, quand le Satan « l’emmène encore sur une très haute montagne et lui montre tous les royaumes du monde et leur gloire, [en lui disant] : ‘Tout cela, je te le donnerai, si, tombant à mes pieds, tu te prosternes devant moi.’ Alors, Jésus lui dit : ‘Arrière, Satan ! car il est écrit : C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras, à lui seul tu rendras un culte.’ » (Mt 4,8-10). Ou encore après la multiplication des pains : « Mais Jésus savait qu’ils allaient venir l’enlever pour faire de lui leur roi ; alors de nouveau il se retira dans la montagne, lui seul. » (Jn 6,15). Et même à l’entrée messianique à Jérusalem, il accepta les hommages, mais monté sur un « petit d’âne », montrant déjà qu’il voulait être un Messie humble.

Jésus est roi, mais roi des cieux et non roi des juifs, comme indiqué sur la croix. Il est aussi Christ, c’est-à-dire oint, qui a reçu l’onction pour être reconnu comme roi, mais il ne l’a pas reçue comme les rois d’Israël par un prophète. Son onction, il l’a reçue de Dieu de par son origine, Fils de Dieu, égal à Dieu ; il l’a reçue aussi de par sa naissance comme homme, né de la Vierge Marie, engendré par l’Esprit Saint envoyé par Dieu ; il l’a reçue aussi lors de son baptême par Jean-Baptiste quand l’Esprit Saint reposa sur lui et que le Père le révéla en disant : « Tu es mon Fils, moi, aujourd’hui, je t’ai engendré. » (Lc 3,22, reprenant Ps 2,7).

L’onction de Jésus est donc une onction spirituelle (et non matérielle par réception d’huile) parce qu’il était depuis toujours béni de Dieu le Père.

Mais ce vendredi-là, à la question de Pilate, il répond : « Ma royauté n’est pas de ce monde ». Et comme Pilate insiste, il répond : « C’est toi qui dit que je suis roi. ». Il accepte le titre qu’on lui reconnaît, mais pas à la manière des hommes.

Ce qui fait un roi, c’est généralement sa naissance, qui lui donne pouvoir, puissance et force, représentés entre autres par son armée. Pour Jésus, « Une armée ne donne pas le salut. » (Ps 32,17) ; son pouvoir est dans sa Parole, sa puissance est dans son amour, et sa force est dans son humilité. Mais le plus important est son amour pour les hommes qui atteindra son summum par son sacrifice sur la croix pour que tous les hommes soient sauvés, qu’ils obtiennent le salut, et que nous puissions le voir (2° lect).

Rien à voir avec les royautés des hommes. Les puissants, rois ou présidents, veulent souvent être servis, et non servir ; ils veulent être aimés, mais n’ont que faire des gens ; ils sont prêts à pactiser en faisant des compromis ou des arrangements avec leurs opposants pour garder le pouvoir.

Jésus, lui, n’est pas venu pour le pouvoir, mais pour « rendre témoignage à la vérité », et il nous demande d’écouter sa voix pour que nous aussi, nous appartenions à la vérité, sa voix qui ne cesse de nous dire et redire : « Aimez-vous les uns les autres comme moi je vous ai aimés. ».

Avec toutes les conséquences que cela peut entraîner, toutes les croix que nous devrons porter pour dire la vérité de l’amour de Dieu.

Comme le chantait le poète Guy Béart :

« Un jeune homme à cheveux longs grimpait le Golgotha
La foule sans tête
Était à la fête
Pilate a raison de ne pas tirer dans le tas
C’est plus juste en somme
D’abattre un seul homme.
Ce jeune homme a dit la vérité,

Il doit être exécuté ! ».

 

Seigneur Jésus,

Ton royaume n’est pas de ce monde,

un royaume spirituel où l’amour est premier

qui engendre la vérité, la justice et la paix

dans le cœur de tous les hommes

qui écoutent ta parole.

Aide-moi à écouter ta parole avec mon cœur.

 

Francis Cousin