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Fête de St Barnabé, Apôtre (Mt 5,1-12)

Aujourd’hui nous entendons le sermon sur la montagne. Jésus, après avoir appelé les premiers disciples, commence son ministère en Galilée. Nous le voyons aujourd’hui enseigner les Béatitudes. Jésus vient nous apprendre le projet du Père : Dieu a créé l’homme pour le bonheur.

« Quel est l’homme qui veut voir des jours heureux ? » demande saint Benoît dans sa Règle en citant un psaume. N’est-ce pas le désir de chacun d’entre nous ?

Mais Jésus ne profite pas de sa popularité pour faire de la démagogie, pour proposer des joies faciles, des faux-bonheurs. Le bonheur qu’il propose n’est pas celui qu’on attendait ; le bonheur pour Jésus, c’est celui d’un homme qui lutte, qui grandit, qui ne se laisse pas abattre ; c’est le bonheur réservé aux pauvres, aux doux, aux persécutés…une sorte de renversement des propositions courantes du monde ; un bonheur qui est la participation à celui de Jésus. Un bonheur qui vient de notre union à Jésus, doux et humble de cœur.

Puis, dans le prolongement des Béatitudes, Jésus va lancer l’appel à être sel de la terre et lumière du monde. Comme si, après avoir interpellé ses disciples sur le bonheur, Jésus les encourageait à témoigner de ce bonheur. Parce qu’à travers ces deux images du sel et de la lumière, c’est bien de témoignage qu’il s’agit. Le point commun entre le sel et la lumière c’est que tous deux ont un rôle de révélateur.

Le Seigneur nous appelle, en tant que baptisés, à révéler le véritable sens de l’existence, à lui donner encore plus de saveur. En cherchant à vivre selon l’Évangile nous sommes appelés, par notre présence,  à rendre le monde encore meilleur.

Devenir lumière du monde cela signifie parler, agir, se comporter de manière éclairante pour les autres. C’est un appel à rayonner de la joie de l’Évangile, à laisser briller notre espérance. Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus y a vu le rayonnement de la charité.

En nous appelant à être sel de la terre et lumière du monde le Christ vient nous dire que nous  ne pouvons pas laisser notre baptême dans notre poche ou sous le boisseau, mais au contraire, que notre foi doit transparaître dans toute notre vie.

Avec l’humilité de ceux qui ont conscience de leur faiblesse, il s’agit de garder vive la conviction que nous avons quelque chose à apporter au monde. Notre manière de regarder les événements, notre attitude vis-à-vis de ceux qui sont rejetés, sont autant de moyens concrets de révéler au monde l’amour de Dieu et son œuvre de salut. C’est en ce sens que Saint Jean-Paul II aimait citer Sainte Catherine de Sienne : « Si vous devenez ce que vous devez être, vous mettrez le feu au monde entier. »

Ma vie dit-elle Dieu, en qui j’ai mis ma foi et qui rayonne à travers moi ?

P. Antoine Dennemont

 

 




10ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN

 

 

« Qui est ma mère ? Qui sont mes frères ? »

 

Réaction surprenante de Jésus ! Et surtout quand il dit à ceux qui l’entourent : « Voici ma mère et mes frères. »

Comment peut-il ne pas reconnaître sa mère et sa parenté ?

Il sait bien tout ce qu’il doit à sa mère depuis qu’il est tout petit, tout ce qu’elle a fait pour lui, l’initiant au fur et à mesure de sa vie à la vie familiale, la vie sociale et surtout à la vie religieuse des juifs, l’emmenant avec Joseph à Jérusalem pour la Pâque …

Déjà quand il avait douze ans, resté au temple avec les docteurs de la loi, il avait fait une réponse surprenante à sa mère : « Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? » (Lc 2,49), qui mettait déjà en premier sa parenté spirituelle avant celle de sa famille humaine.

Ici encore, Jésus sépare sa famille humaine et sa famille spirituelle, et il met en avant ce pour quoi il est venu sur terre : faire de tous les hommes une grande famille autour de son Père et de lui (été du Saint Esprit).

La réponse qu’il donne ce jour là n’est véritablement pour sa famille humaine, parce qu’il sait très bien combien Marie a fait la volonté de Dieu depuis que l’ange Gabriel l’a visité à Nazareth, ainsi que Joseph ; mais sa réponse est donnée en priorité pour tous ceux qui l’écoutent, et qui étaient nombreux ce jour-là, au point « qu’il n’était même pas possible de manger. ».

C’est à eux que s’adresse cette phrase, pour leur dire : « il ne suffit pas de m’écouter. Il faut aussi changer vos cœurs et vos manières de faire pour mettre en pratique tout ce que je vous enseigne. Alors vous pourrez faire partie de ma famille spirituelle, et vous pourrez dire que vous êtes ‘pour moi un frère, une mère’, et vous pourrez aussi dire à mon Père qu’il est votre Père. »

Et plutôt que de se scandaliser des paroles vis-à-vis de sa mère, il nous fait nous mettre parmi tous ceux qui écoutaient Jésus ce jour-là, et prendre pour nous cette phrase, nous interrogeant en nous même : « Est-ce que je fait véritablement la volonté de Dieu ? » ou bien est-ce que me contente de réciter des prières en se disant : « Je suis un bon chrétien, je fais ma prière tous les jours et je jeûne quand il le faut… »

N’oublions pas ce que Jésus a dit : « Ce n’est pas en me disant : “Seigneur, Seigneur !” qu’on entrera dans le royaume des Cieux, mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est aux cieux. » (Mt 7,21).

N’en restons pas à une foi de surface, mais allons vers une foi incarnée qui nous oblige à nous changer, qui nous pousse de l’avant avec et pour les autres. Comme le dit l’apôtre Jacques : « Mes frères, si quelqu’un prétend avoir la foi, sans la mettre en œuvre, à quoi cela sert-il ? Sa foi peut-elle le sauver ? Supposons qu’un frère ou une sœur n’ait pas de quoi s’habiller, ni de quoi manger tous les jours ; si l’un de vous leur dit : « Allez en paix ! Mettez-vous au chaud, et mangez à votre faim ! » sans leur donner le nécessaire pour vivre, à quoi cela sert-il ? Ainsi donc, la foi, si elle n’est pas mise en œuvre, est bel et bien morte. » (Jc 2,14-17).

Ne restons pas sur le bord de la route, devant la maison où se trouve Jésus, en l’appelant pour qu’il vienne vers nous. Au contraire, allons nous-même vers lui, dans sa ‘maison’, pour faire corps avec lui et ceux qui sont déjà auprès de lui.

Entrons concrètement dans la famille de Dieu. Et cela demande que nous « mettions les mains dans le cambouis ».

Seigneur Jésus,

souvent nous nous disons chrétiens,

mais nous ne pensons qu’à notre relation

 avec ton Père et toi.

Mais si nous voulons être de ta famille,

 il nous faut regarder vers les autres,

 et mettre ta Parole en œuvre vis-à-vis d’eux,

 les considérer comme notre ‘prochain’

 et avoir de l’amour envers eux.

Donne-nous de ne pas l’oublier.

 

Francis Cousin

                      

 

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10ième Dimanche du Temps Ordinaire – par le Diacre Jacques FOURNIER (Mc 3, 20-35)

« Tous appelés à être « sœurs et frères de Jésus »

(Mc 3, 20-35).

 

          En ce temps-là, Jésus revint à la maison, où de nouveau la foule se rassembla, si bien qu’il n’était même pas possible de manger.
Les gens de chez lui, l’apprenant, vinrent pour se saisir de lui, car ils affirmaient : « Il a perdu la tête. »
Les scribes, qui étaient descendus de Jérusalem, disaient : « Il est possédé par Béelzéboul ; c’est par le chef des démons qu’il expulse les démons. »
Les appelant près de lui, Jésus leur dit en parabole : « Comment Satan peut-il expulser Satan ?
Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume ne peut pas tenir.
Si les gens d’une même maison se divisent entre eux, ces gens ne pourront pas tenir.
Si Satan s’est dressé contre lui-même, s’il est divisé, il ne peut pas tenir ; c’en est fini de lui.
Mais personne ne peut entrer dans la maison d’un homme fort et piller ses biens, s’il ne l’a d’abord ligoté. Alors seulement il pillera sa maison.
Amen, je vous le dis : Tout sera pardonné aux enfants des hommes : leurs péchés et les blasphèmes qu’ils auront proférés.
Mais si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint, il n’aura jamais de pardon. Il est coupable d’un péché pour toujours. »
Jésus parla ainsi parce qu’ils avaient dit : « Il est possédé par un esprit impur. »
Alors arrivent sa mère et ses frères. Restant au-dehors, ils le font appeler.
Une foule était assise autour de lui ; et on lui dit : « Voici que ta mère et tes frères sont là dehors : ils te cherchent. »
Mais il leur répond : « Qui est ma mère ? qui sont mes frères ? »
Et parcourant du regard ceux qui étaient assis en cercle autour de lui, il dit : « Voici ma mère et mes frères.
Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. »

 

                          

                Nous lisons dans notre évangile de ce jour : « Alors arrivent sa mère et ses frères. Restant au-dehors, ils le font appeler. Une foule était assise autour de lui ; et on lui dit : « Voici que ta mère et tes frères sont là dehors : ils te cherchent » (Mc 3,31-32). Et un peu plus loin, nous lisons dans ce même Evangile de Marc : Jésus, n’est-il pas « le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Et ses sœurs, ne sont-elles pas ici chez nous ? » (Mc 6,3).

            Dans le Nouveau Testament, le mot « frère, ἀδελφός » peut avoir, selon le contexte, de multiples sens :

            1 – Frères de sang comme Simon et André, Jacques et Jean :

            Mc 1,16 : « Comme il passait sur le bord de la mer de Galilée,

            (Jésus) vit Simon et André, le frère de Simon,

                        qui jetaient l’épervier dans la mer ; car c’étaient des pêcheurs. »

            Mc 1,19 : « Et avançant un peu, il vit Jacques, fils de Zébédée,

                                    et Jean son frère,

                                    eux aussi dans leur barque en train d’arranger les filets »

            2 – Demi-frères comme Philippe et Hérode Antipas, avec un même père, le roi Hérode le Grand, mais avec deux mères différentes, Cléopâtre et Malthacé :

            Mc 6,17 : « En effet, c’était lui, Hérode, qui avait envoyé arrêter Jean

                        et l’enchaîner en prison,

                         à cause d’Hérodiade, la femme de Philippe son frère

                                                                                                          qu’il avait épousée ».

            3 – Cousins, parents éloignés comme « Joset et Jacques » (Mc 6,3) le sont vis-à-vis de Jésus. Et leur mère a le même prénom, très fréquent à l’époque, de la mère de Jésus : Marie. Nous la découvrons ainsi aux côtés d’une autre Marie, « Marie de Magdala », lors des évènements tragiques de la Passion :

             Mc 15,40.47 : « Il y avait aussi des femmes qui regardaient à distance,

                        entre autres Marie de Magdala,

                                               Marie mère de Jacques le petit et de Joset, et Salomé…

                        Or, Marie de Magdala et Marie, mère de Joset,

                                               regardaient où on l’avait mis »

            4 – Disciples de Jésus, recevant par leur foi la même Vie éternelle que celle que le Fils Unique reçoit du Père de toute éternité. En effet, « comme le Père a la vie en lui-même, de même a-t-il donné au Fils d’avoir la vie en lui-même… Je vis par le Père » (Jn 5,26 ; 6,57). C’est donc en lui donnant la vie de toute éternité, que le Père engendre le Fils en « Fils né du Père avant tous les siècles ». Et « le Père, qui », depuis toujours et pour toujours « est vivant » (Jn 6,57), lui donne la vie en lui donnant tout ce qu’il est en lui-même : « Le Père aime le Fils, et il a tout donné en sa main » (Jn 3,35) de telle sorte que « tout ce que le Père a », c’est-à-dire tout ce que le Père est, « est à moi », nous dit Jésus (Jn 16,15 ; 17,10). Or, c’est justement ce Don que le Fils reçoit du Père de toute éternité, ce Don par lequel le Père l’engendre en Fils, que Jésus est venu nous proposer : « Si tu savais le Don de Dieu, et qui est celui qui te dit « Donne-moi à boire » », et il est « l’unique engendré » (Jn 1,14), « c’est toi qui l’aurais prié et il t’aurait donné de l’eau vive » (Jn 4,10). Mais bien sûr, pour le recevoir, il faut croire que ce que Jésus nous dit est vrai : il est bien « l’engendré non pas créé » que le Père, « avant tous les siècles », fait « naître » à la vie éternelle en se donnant à lui. Et à quiconque consentira de tout cœur à accueillir cette vérité éternelle, Jésus lui communiquera à lui aussi ce Don du Père, un Don qui aura dans son cœur les mêmes effets que ceux qu’il a dans le Fils depuis toujours et pour toujours : un engendrement à la Plénitude même de la vie de Dieu… « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive celui qui croit en moi, selon le mot de l’Ecriture : « Des fleuves d’eau vive jailliront de son sein ». Il parlait de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croient en lui » (Jn 7,37-39). « Recevez l’Esprit Saint » (Jn 20,22), dira-t-il, ressuscité, à ses disciples… Recevez « le Don de Dieu » (Ac 8,20 ; 11,17 ; Rm 6,23 ; 1Co 2,12 ; 2Co 9,15 ; 1Th 4,8), « l’Esprit qui est vie » (Ga 5,25), « l’Esprit qui vivifie » (Jn 6,63 ; 2Co 3,6), l’Esprit qui engendre à la Plénitude de la vie éternelle… Et ce Don est totalement gratuit : « Le premier pas que Dieu accomplit vers nous est celui d’un amour donné à l’avance et inconditionnel. Dieu nous aime parce qu’il est amour, et l’amour tend de nature à se répandre, à se donner » (Pape François, mercredi 14 juin 2017). Il suffit juste de consentir, de tout cœur, à le recevoir, ce qui ne peut se faire qu’en acceptant au même moment de laisser de côté tout ce qui lui est contraire… Telle est l’aventure et le combat de la conversion chrétienne, une aventure à reprendre chaque jour, avec l’aide et le soutien de Dieu Lui-même… « Ainsi donc aux païens aussi Dieu a donné la repentance qui conduit à la vie ! » (Ac 11,18).

            La volonté de Dieu à l’égard de tout homme est donc toute simple : que nous acceptions de recevoir, avec bonne volonté, ce Don gratuit de l’Amour, en acceptant au même moment de nous laisser entraîner par lui sur des nouveaux chemin de vie… Si nous consentons ainsi à l’Amour, nous serons engendrés à notre tour, gratuitement, par amour, à la même Plénitude d’être et de vie que Jésus reçoit du Père de toute éternité : nous serons alors pleinement, selon notre condition de créature, des frères et des sœurs de Jésus, appelés à se tourner avec lui vers le même Père pour lui rendre grâce pour tant de bienfaits…

            C’est ce que Jésus déclare ici dans notre Evangile : « «  Qui est ma mère ?  Et qui sont mes frères ? » Et, promenant son regard sur ceux qui étaient assis en rond autour de lui, il dit : « Voici ma mère et mes frères. Quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là m’est un frère et une sœur et une mère » » (Mc 3,31‑35). Et une fois ressuscité d’entre les morts, il dira à Marie de Magdala : « Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu » (Jn 20,17). Cette parole, adressée aux disciples, est valable à travers eux pour tous les hommes de tous les temps qui accepteront de consentir à l’Amour de leur Dieu et Père…

                                              Jacques Fournier




Le Saint Sacrement – par Francis COUSIN

Évangile selon saint Marc 14, 12-16.22-26

 

« Où veux-tu que nous allions

faire les préparatifs pour que tu manges la Pâque ? »

 

On peut être surpris par cette demande des disciples qui ne disent pas : ’’Pour que nous mangions la Pâque », mais qui s’adressent directement à Jésus, en insistant sur « Pour que Tu manges la Pâque. »

Sans doute Marc veut montrer que cette Pâque, ce dernier repas de Jésus avec ses disciples, ce repas au cours duquel il va laver les pieds de ses disciples (cf Évangile de Jean), et pour les trois auteurs synoptiques, où il va partager le pain et le vin avec eux, que cette Pâque là, ce n’est pas la Pâque comme le font les autres juifs (dont ses disciples), mais que Jésus va utiliser les rituels de la Pâque juive pour les transformer en un ’’nouveau signe’’, non pas tant pour se souvenir de l’ancien temps, de la libération de l’esclavage des Égyptiens et du dernier repas avant le départ, mais pour donner à ses disciples une force inestimable pour les accompagner sur leur chemin de vie, pour qu’ils puissent aller, avec lui, sur la voie de la vie éternelle.

On ne parle pas de l’agneau, qui est pourtant le mets principal du repas pascal, parce que le véritable agneau pascal, c’est Jésus lui-même qui, à l’issue de ce repas, s’offrira pour mourir afin que tous les hommes puissent vivre de la Vie éternelle.

Qu’est-ce qui est nécessaire pour que l’homme vive ? Manger et boire ! (et dormir).

Jésus va prendre deux éléments du repas pascal : le pain sans levain et le vin.

Comme tous les chefs de famille, Jésus suit la tradition juive ; il refait les gestes des anciens, il prononce les bénédictions, partage le pain entre les convives, et fait circuler la coupe de vin à plusieurs reprises. Mais il va apporter une nouveauté au rituel : le pain qu’il partage, il va dire que c’est son corps, donné pour ses disciples, et pour la coupe de vin, il va dire que c’est son sang, signe de l’alliance nouvelle. En ajoutant, « faites ceci en mémoire de moi. »

Le pain était un élément essentiel de la nourriture de l’époque. De ce fait, le pain était synonyme de vie ; on disait « gagner son pain » pour dire « gagner sa vie ». Consommer le pain partagé par Jésus, c’est aussi ‘gagner’ sa vie, sa vie sur la terre, et surtout la vie éternelle. Jésus avait dit : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. » (Jn 5,51).  

Le vin était un des éléments essentiels de toutes les fêtes, « le vin qui réjouit le cœur de l’homme. » (Ps 103,15), qui « égaie la vie » (Qo 10,19). Jésus va l’assimiler à son sang, le sang qui est nécessaire à la vie : si on perd son sang, on perd la vie. « La vie de toute chair, c’est son sang. » (Lev 17,14). Et lors des sacrifices d’expiation des péchés, on versait le sang de l’animal sacrifié sur les personnes qui avaient péché. En assimilant le vin à son sang versé pour la multitude, il montre aux juifs que son sacrifice sur la croix est fait pour le pardon des péchés de cette multitude.

Dans le discours à la synagogue de Capharnaüm, Jésus dit : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang, demeure en moi, et moi, je demeure en lui. » (Jn 6,56).

C’est pourquoi participer au partage du pain et du vin est appelé communion : communion de chacun avec Jésus, mais aussi, par ce fait même, communion entre tous ceux qui participent à l’eucharistie. C’est sans doute un aspect qui est souvent oublié, parce que nous sommes de plus en plus individualistes, pour ne pas dire égoïstes. Pour beaucoup, les gens communient sans se préoccuper des autres, sans penser que cela devrait changer nos relations avec les autres paroissiens, sans penser que nous faisons alors partie d’un même corps, unis dans une démarche commune, chacun avec ses qualités (et ses défauts) pour avancer et faire avancer l’Église dont nous faisons tous partie.

Communier au corps du Christ, c’est vouloir lui ressembler, vivre comme lui a vécu, préoccupé des pauvres et des petits, préoccupé de justice et de paix, en mettant l’amour de Dieu et des autres au centre de notre vie. C’est suivre l’exhortation de saint Augustin : « Devenez ce que vous recevez ». C’est faire de petits pas sur le chemin de la sainteté.

Seigneur Jésus,

avant de partir vers ton Père,

tu nous as donné ton corps et ton sang

pour être nourriture et boisson de nos âmes,

et nous permettre de nous réunir en une seule Église,

invitée au festin des noces de l’Agneau Pascal.

 

Francis Cousin

                      

 

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La Sainte Trinité – Claude WON FAH HIN

La Sainte Trinité

(Matthieu 28 16–20)

Aujourd’hui, c’est la fête de la Sainte Trinité : Dieu le Père, Dieu le Fils, Dieu le Saint Esprit et les trois forment un seul et unique Dieu. Pas la peine d’essayer de comprendre ce mystère car personne n’y arrivera. Sœur Faustine aussi a essayé de le comprendre, et voici ce qu’elle raconte : « 30. Un jour je réfléchissais sur la Sainte Trinité, sur l’Essence divine. Je voulais absolument approfondir et connaître ce mystère de Dieu… Subitement mon esprit fut ravi dans l’autre monde. Je vis une clarté inaccessible où brillaient comme trois sources de lumière, que je ne pouvais comprendre. Il en sortait des paroles sous la forme de foudre, qui encerclaient le ciel et la terre. Ne comprenant rien, j’étais toute triste. Soudain de cette mer de lumière inaccessible, je vis apparaître notre bien-aimé Sauveur, d’une beauté inconcevable. Ses plaies étaient brillantes. Et de cette clarté une voix se fit entendre: « Ce qu’est Dieu dans son être, personne ne peut le saisir en profondeur, ni l’esprit angélique, ni l’esprit humain ». Jésus me dit : « Fais la connaissance de Dieu par la contemplation de ses attributs. » Puis Jésus, de la main, traça le signe de la croix et disparut ». Voilà qui est clair : il n’y a pas à chercher à comprendre et encore moins à essayer de percer le mystère de la Sainte Trinité. Par contre, nous pouvons connaître Dieu en partie par la contemplation de ses attributs, ses prérogatives, ses privilèges, de quoi il peut être content ou mécontent etc…. Ainsi, c’est à travers la Bible que nous apprenons que Dieu est bon, miséricordieux, patient et qu’il ne retient pas nos fautes, qu’il nous pardonne, et surtout qu’il est Amour. Pour connaître Dieu, il faudra donc lire la Bible.

Ceux qui ne connaissent pas Dieu sont ceux qui peuvent aussi blasphémer et faire des sacrilèges. C’est ainsi qu’on peut voir sur les écriteaux des manifestants en France qui sont pour le divorce, l’euthanasie, le mariage entre personnes de même sexe, des blasphèmes de toutes sortes contre Dieu. Ils ne savent vraiment pas ce qu’ils font lorsqu’ils manquent ainsi de respect envers Dieu. C’est pourquoi nous devons prier et évangéliser pour la conversion du monde, et faire des disciples. Le chrétien pratiquant ne prie pas pour lui-même d’abord, mais pour les autres en premier lieu, pour des gens qu’on ne connaît pas, puis pour ceux de la famille, et enfin pour soi-même en dernier. C’est ce que l’on appelle la communion des saints qui est, avant tout, un mouvement fraternel, pour aider à sauver les âmes du monde. Les chrétiens vivant encore sur terre, les âmes du Purgatoire et les saints qui sont déjà au Ciel, tous nous prions les uns pour les autres et pour l’humanité entière, car aucune âme ne peut se sauver toute seule elle-même, dans son coin, en répétant sans cesse durant sa vie entière: « Seigneur, sauve-moi, sauve-moi, sauve-moi ». Et nous verrons cela lorsque nous serons au Ciel. C’est ce que dit le Pape François dans son dernier exhortation apostolique « Gaudete et Exsultate » (Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse ») – §8 :  Ce n’est qu’au jour où tout ce qui est caché sera manifesté que nous découvrirons aussi à quelles âmes nous sommes redevables des tournants décisifs de notre vie personnelle.  Autrement dit, ce n’est que lorsque nous serons au Ciel que nous pourrons savoir quelles sont les âmes qui ont intercédé pour nous sauver, et quelles âmes nous avons sauvé par nos prières et sacrifices. En dernier recours c’est toujours le Christ qui sauve. Si Dieu le permet, il se peut alors, qu’une âme sainte vienne voir une autre âme au Ciel pour lui dire, « c’est grâce à tes prières que je suis au Ciel », parce que le jour où je voulais me suicider, tes prières que tu faisais ce jour-là pour les suicidaires m’ont sauvé »; une autre âme pourra peut-être dire à une autre : « tu m’as sauvé de l’enfer, car je n’ai jamais prié, jamais allé dans une église de toute ma vie, jamais donné un seul centime à un pauvre, j’ai même blasphémé de nombreuses fois contre Dieu », et tes larmes versées pendant tes nombreuses prières, que tu disais avec amour, en sacrifice pour les pécheurs du monde entier, tous les jours de ta vie,  pendant des heures et des heures ont touché le cœur de Dieu qui, alors, s’est tourné vers moi dans sa grande miséricorde, et c’est ainsi que j’ai été sauvé ». C’est cela la communion des saints quand vous dites « je crois en la communion des saints ». C’est pourquoi, on ne peut pas être égoïste dans les prières au point de ne prier, pendant toute une vie, que pour soi-même et sa propre famille, comme dit le proverbe : « pour vivre heureux, vivons caché », égoïstement à deux ou en famille, sans jamais se dépenser pour les autres. Les autres n’ont cas se débrouiller. Il y a des gens qui parlent d’amour sans jamais faire un seul geste gratuit envers les autres, ne cherchant qu’à recevoir sans jamais rien donner. Le chrétien n’agit pas ainsi parce que le Christ n’a jamais agi ainsi.

Dans le premier texte d’aujourd’hui, il est dit (Dt 4,39) : « C’est Yahvé qui est Dieu, là-haut dans le ciel comme ici-bas sur la terre, lui et nul autre ». Il n’y a pas de consensus possible, car nous dit le Pape François, « du consensus se produit une dégradation, un aplatissement vers le bas ».  C’est très clair : il n’y a pas d’autre dieu que Celui que Jésus-Christ nous a appris à connaître. C’est le Christ lui-même en personne qui l’a dit et répété à travers Paul (Rm 3,30) : « Il n’y a qu’un seul Dieu » ; 1Tm 2,5 : « Dieu est unique, unique aussi le médiateur entre Dieu et les hommes, le Christ Jésus, homme lui-même » ; Ep 4,6 : « un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, par tous et en tous ».  Il faut être sourd ou aveugle pour ne pas comprendre et en tirer les conclusions. Celui qui a la foi en Dieu ne peut que suivre le Christ et Lui seul. Si votre cœur n’est pas en Jésus-Christ et en Lui seul, alors vous n’avez pas la foi en Dieu car il n’y a pas d’autre dieu et nous dit saint Paul, c’est la foi en Jésus Christ qui sauve. En de nombreuses fois, Jésus dit : ta foi t’a sauvé. Il s’agit de la foi en Jésus-Christ et non pas à d’autre dieu que Lui…car il n’y en a pas d’autre. Et si nous lisons l’Ancien Testament, nous verrons qu’en de nombreuses fois, les prophètes n’ont pas cessé de dénoncer le peuple qui voulait à la fois prier plusieurs dieux dont Yahvé.  C’est pourquoi Moïse, en voyant son peuple adorer le Veau d’Or, s’est mis dans une grande colère et l’a brisé. Le chrétien ne peut pas adorer d’autres dieux que le Christ, vrai Dieu et vrai homme. Le mot « chrétien » vient du mot Christ, et si nous adorons un autre dieu (qui n’existe pas puisqu’il n’y a qu’un seul Dieu), alors nous ne sommes pas à la suite du Christ et donc nous ne sommes pas chrétiens. Nous ne pouvons plus dire à Dieu que nous ne savions pas. Et en matière de spiritualité, il n’y a pas deux bons choix mais un seul. Faites le bon choix, l’unique bon choix.

 « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit ». Nous sommes donc tous appelés à aller en mission d’évangélisation. Tout le monde est d’accord là-dessus. Mais dans la réalité, mises à part les homélies du samedi ou du dimanche, le catéchisme pour les enfants en semaine, peu de personnes évangélisent les adultes dans les paroisses. De nombreuses paroisses en effet se contentent de soigner les messes du week-end avec une belle chorale et tout le monde est content. Le Diocèse a beaucoup de structures pour l’évangélisation. Pourquoi ne pas former des formateurs de catéchumènes alors qu’il y a un Service Diocésain du Catéchuménat ? Cela pourrait aider ceux que l’on appelle les « recommençants », ceux qui ont tout oublié de la religion catholique. Pourquoi ne pas faire appel à la « Petite École de la Foi » ou créer un groupe de « laïcs en mission » mis en place par le Sedifop ? Pourquoi ne pas développer le « Parcours Alpha » tout nouveau dans le diocèse et qui est une nouvelle forme d’évangélisation pour les catholiques et les non-catholiques et dont deux intervenants, venus de France, ont donné des conférences d’information du vendredi 20 Avril au dimanche 22 Avril 2018 à Saint-Denis. Mais là aussi, il y a une certaine déception car les paroisses ont été informées – même en deux fois précise le responsable –  et il n’y avait le vendredi 20 et samedi 21 que douze ou treize personnes dont seulement deux prêtres, tout en excusant bien sûr certains prêtres âgés ayant une santé fragile. Mais les autres ? De plus, on ne parle pas ici de gens à former pour la préparation au mariage, pour la famille chrétienne, et d’autres mouvements comme le Rosaire ou le secours catholique qui sont aussi des moyens d’évangélisation. Mais comment évangéliser si on n’est pas partie prenante des structures qui existent déjà au Diocèse? Dire qu’il faut évangéliser, c’est bien, le faire c’est encore mieux. Chaque chrétien doit s’impliquer pour évangéliser. Certains responsables de paroisses acceptent parfois difficilement que des intervenants viennent dans leurs paroisses.  On ne peut pas dire qu’il faut évangéliser et être soi-même un obstacle à l’évangélisation. Lc 11,23 : « Celui qui n’est pas avec moi est contre moi et qui ne rassemble pas avec moi disperse ». Et la dispersion, c’est la division, et la division c’est l’œuvre de l’Esprit du Mal. Le Pape François nous parle de « l’esprit d’acédie », septième des péchés capitaux et qui est une sorte de paresse spirituelle qui nous amène à ne faire que le minimum pour Dieu. Le Pape dit (dans son livre « le diable existe vraiment » sorti en 2018 – P.51) : « Nous avons souvent une sensation de fatigue, de pesanteur. C’est l’Esprit d’acédie, de paresse, qui nous tente. En outre nous voyons tout ce qu’il y a à faire, et que nous sommes peu nombreux. Comme les apôtres, nous disons au Seigneur : « Mais qu’est-ce cela pour tant de monde ? » (Jn 6,9). …Combien de fois ne ressentons-nous pas l’envie de rester tranquille sur la rive ? – (Ibid. P.77 : )  La tentation de « s’installer » est présente même dans la vie de l’apostolat…La tentation d’être à l’aise, en sécurité, de tout contrôler, même l’aspect spirituel, peut se présenter sur le chemin de notre vie et de notre ministère de catéchistes. On veut rester dans nos tentes, sur nos montagnes, sur nos rivages, dans nos paroisses, dans nos communautés qui sont si belles et si exemplaires »…et le Pape ajoute : « tout cela ne représente pas forcément un signe de dévotion et d’appartenance ecclésiale, mais plutôt de lâcheté, de confort, d’étroitesse d’esprit, de routine…et la cause principale, d’habitude,  réside dans le fait que nous n’avons pas bien écouté le Fils bien aimé de Dieu, nous ne l’avons pas contemplé, nous ne l’avons pas compris ». P.51 : « Mais le Seigneur nous appelle à prendre le large et à jeter les filets en eaux profondes (Lc 5,4). Il nous appelle à l’annoncer avec audace et ferveur apostolique, à dépenser notre vie à son service. …C’est justement là que vient s’ancrer notre force : dans l’humble confiance de celui qui aime et se sait aimé du Père, qui se sait choisi et envoyé par grâce ». En tout état de cause, continuons à faire confiance en Dieu qui agira pour que les cœurs changent et favorisent les œuvres de Dieu au sein de ce monde et des paroisses afin que davantage de personnes soient évangélisées grâce à une meilleure participation des chrétiens et des responsables à tous les niveaux. Avec Marie, prions pour que les paroisses ne s’installent pas dans leur confort mais jettent leurs filets en eaux plus profondes en mettant plus à profit les structures du Diocèse pour une meilleure évangélisation du monde chrétien et non-chrétien.




La Sainte Trinité – par Francis COUSIN

 Évangile selon saint Matthieu 28,16-20

 

« Je suis avec vous tous les jours

jusqu’à la fin du monde. »

 

On aurait pu prendre comme accroche de ce commentaire, puisque nous fêtons aujourd’hui la Sainte Trinité, une autre phrase de cet évangile : « De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit » qui est la seule phrase du nouveau testament dans laquelle on dit que le baptême est donné au nom des trois personnes de la Trinité.

Jésus n’a certainement pas dit cette phrase car dans les Actes des apôtres on ne parle que du ’’baptême au nom de Jésus’’, et ce baptême était au départ réservé aux juifs qui voulaient suivre l’enseignement de Jésus, et non à des personnes de toutes les nations, qui ne sont pas circoncis. On se souvient des réticences de Pierre à frayer avec les ’’impurs’’ pour se rendre chez le centurion Corneille, et il fallut l’intervention de l’Esprit Saint pour qu’il baptise toute la maisonnée « au nom de Jésus Christ ». Et il faudra attendre la prise de Jérusalem avec la destruction du Temple en 70 puis l’expulsion des chrétiens des synagogues pour que les chrétiens se tournent vraiment vers les non-juifs.

Le baptême au nom des trois personnes de la Trinité est donc en fait la mise dans la bouche de Jésus de la pratique liturgique de la communauté de Matthieu au moment où il écrit son évangile.

Mais on peut dire aussi : « Je suis avec vous tous les jours » … Comment ?

Par sa Parole écrite dans les évangiles : C’est le Fils de Dieu qui parle, le Verbe. Mais comme le Fils ne fait rien qu’il n’ait vu faire au Père, la Parole est aussi celle du Père. Et il est aussi avec nous avec le défenseur qu’il nous a envoyé le jour de la Pentecôte, l’Esprit Saint. Et ce sont donc les trois personnes de la Trinité qui sont toujours avec nous.

Ce jour-là, les onze étaient venus « à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre », en Galilée, la Galilée des Nations. La montagne, lieu privilégié de la rencontre entre Dieu et les hommes, où Dieu donne un message et souvent envoie les personnes en mission. Soulignée ici par l’impératif « Allez ! ».

« Ils se prosternèrent » comme on le fait devant les ‘grands’ de ce monde, et surtout devant Dieu. Et ici les onze se prosternent devant Dieu, « mais certains eurent des doutes ». De quels doutes s’agit-il ? Peu importe. Ce qui compte, c’est que même les apôtres, même devant Jésus ressuscité, il y en a qui ont eu des doutes.

Alors quand on a des doutes, des questions, des questionnements, n’en n’ayons pas honte, … parce que nous ne sommes que des humains. Nous avons la foi, comme les apôtres, mais on se pose des questions. Parce qu’il y a des sujets qui nous dépassent, et qu’on ne peut que croire dans la foi (La Trinité par exemple…).

Et dans ce cas, Jésus fait la même chose que pour les apôtres : « Jésus s’approche d’eux » et leur parle. Jésus s’approche de nous et nous parle … dans la prière, dans l’adoration, par d’autres personnes … il ne nous laisse pas seul. Encore faut-il que nous nous laissions approcher par lui, que nous acceptions qu’il vienne nous parler ! Nous dire des choses que nous n’attendions pas, … et qu’il ne nous réponde pas tout de suite … ! Lui-même nous a dit : « Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez » (Mt 7,7). Alors demandons, cherchons … Ne permettons pas au prince des ténèbres d’avoir prise sur nous et de nous éloigner de Dieu.

Ne restons pas ‘sur place’ à attendre que nos questions trouvent réponses toutes seules. Jésus est avec nous, mais ne fait pas à notre place. Jésus veut des chrétiens pleins d’espérance, en route sur le chemin vers Dieu. Des personnes comme lui qui allait de village en village pour annoncer la Bonne Nouvelle du Salut, mais qui souvent s’éloignait pour prier Dieu son Père.

Nous avons avec nous l’Esprit Saint « qui [ne] fait [pas] de [nous] des esclaves et de [nous] ramène [pas] à la peur » (deuxième lecture), mais qui fait de nous ‘des fils’ de Dieu, nous permettant de lui dire ‘Père’. Comme Jésus le faisait.

Mais saint Paul n’oublie pas de nous rappeler qu’alors il faut que « nous souffrions avec lui (Jésus) pour être avec lui dans la gloire. ». Ce que disait Jésus : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. » (Mt 16,24)

 

Seigneur Jésus,

Vers toi je tends les bras.

Tu es toujours là prêt à m’accueillir.

Mais tu n’es jamais seul :

parce qu’avec toi se trouvent toujours

le Père et l’Esprit-Saint,

la Trinité :

Un seul Dieu en trois personnes.

Francis Cousin

                      

 

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La Pentecôte – par Francis COUSIN

 Évangile selon saint Jean 15, 26-27 ; 16,12-15

 

« Marchez sous la conduite de l’Esprit-Saint. »

 

Les trois textes de ce dimanche de Pentecôte Parlent évidemment de l’Esprit-Saint : avant qu’il ne vienne sur les disciples (Évangile), quand il vient sur eux (1° lecture),  et les conséquences une fois qu’il est venu (2° lecture).

Dans l’évangile, Jésus annonce une dernière fois qu’il enverra un ’’Défenseur’’, l’Esprit de Vérité. C’est lui-même qui l’envoie, et non plus le Père à sa demande (Jn 14,16) ou en son nom (Jn 14,26). Mais cet Esprit vient « d’auprès du Père ». Les liens entre les trois personnes de la Trinité sont bien manifestes : « Le Père et moi nous sommes UN » (Jn 10,30), et Jean le redit d’une autre manière à la fin de ce passage : « Tout ce que possède le Père est à moi ; voilà pourquoi je vous ai dit : L’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. »

Quelle est la mission du Saint-Esprit : rendre témoignage de Jésus, rendre témoignage de la Lumière face aux ténèbres, afin que ceux qui le reçoivent puissent, eux aussi, rendre témoignage de la Lumière de Jésus auprès du Monde. Et si cette Parole s’adressait aux disciples, elle s’adresse aussi à nous maintenant, nous qui sommes aves Jésus depuis notre baptême, qui est notre commencement dans la vie de Dieu.

Voilà pourquoi il est important pour nous de « Marcher sous la conduite de l’Esprit-Saint » (2 lecture) pour témoigner de la Vérité. (On remarquera que la nouvelle traduction liturgique est beaucoup plus offensive que l’ancienne : « Laissez-vous mener par l’Esprit » qui pouvait laisser entendre qu’il suffisait d’être passif à l’action de l’Esprit. Ici on nous demande d’être actif, de marcher avec l’Esprit).

« Marcher sous la conduite de l’Esprit-Saint » est une injonction de saint Paul aux Galates. C’est pour lui tellement important qu’il va le dire trois fois dans ce paragraphe, mais à chaque fois de manière différente.

La première : l’injonction. la deuxième fois, l’explication : « si vous vous laissez conduire par l’Esprit … ». La troisième : la conclusion : « Puisque l’Esprit nous fait vivre, marchons sous la conduite de l’Esprit ».

On remarquera que, dans sa conclusion, Paul change de sujet grammatical : ce n’est plus marchez (presque un ordre), mais marchons, tous ensemble. Paul s’associe aux Galates, ou plutôt l’inverse : il associe les Galates, qu’il considère comme acquis à son argumentaire, à sa propre marche avec l’Esprit-Saint.

Quel est donc son argumentaire ?

« Si vous vous laissez conduire par l’Esprit, vous n’êtes pas soumis à la Loi »

L’Esprit a été donné le jour de la Pentecôte, qui était au départ une fête juive, commémorant le don de la Loi à Moïse sur le mont Sinaï cinquante jours après la libération des hébreux de l’esclavage des égyptiens et du passage de la mer Rouge. Pour les chrétiens, la Pentecôte est la commémoration du don de l’Esprit-Saint cinquante jours après la libération du péché et le passage de Jésus de la mort à la Vie. Mais la loi de Dieu présentée par Jésus n’est plus une liste d’obligations écrites sur des tables de pierre, mais un commandement à vivre dans nos cœurs : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ».

Et Paul va opposer les tendances de la chair aux fruits de l’Esprit.

La Loi fait référence aux tendances de la chair qu’il faut éviter. Et Paul dresse une liste d’actions à laquelle nous mènent les tendances de la chair, les tendances du monde : il en nomme 16, soit 4 x 4, ou 4². Or, pour les juifs, 4 symbolise ce qui touche à la terre, au monde sans Dieu. Il signifie ainsi de manière forte que les tendances de la chair mènent aux ténèbres, au monde des païens.

Par contre, les fruits de l’Esprit sont moins nombreux, puisque Paul en cite 9. Mais 9, c’est 3 x 3, ou 3². Et dans la symbolique chrétienne, 3 représente la Trinité, Dieu en trois personnes. Ainsi, les fruits de l’Esprit mènent à la Vérité, à la Lumière.

Alors, si les fruits de l’Esprit sont moins nombreux, ils n’en demeurent pas moins supérieurs aux tendances de la chair, car ils mènent à la vie spirituelle, à Dieu.

Et, comme « Ceux qui sont au Christ Jésus ont crucifié en eux la chair, avec ses passions et ses convoitises », alors il faut suivre l’Esprit.

Pour nous aussi, qui sommes au Christ par notre baptême, la conclusion est la même : « marchons sous la conduite de l’Esprit ».

Seigneur Jésus,

tu nous envoies l’Esprit de Vérité

qui vient d’auprès du Père,

puissance d’amour qui nous envoie

nous aussi vers les autres,

pour que la Bonne Nouvelle de Jésus

soit répandue sur toute la terre.

Merci de nous avoir envoyé ton Esprit,

et de nous aider à marcher à sa suite.

Francis Cousin

                      

 

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7ième Dimanche de Pâques – par Francis COUSIN

  Évangile selon saint Jean 17, 11-19

 

« Garde mes disciples unis dans ton nom »

 

Malgré la demande de Jésus lors de la grande prière qu’il a faite le jeudi avant qu’il ne soit arrêté et qu’il meure, si l’on regarde la situation actuelle, le moins que l’on puisse dire, c’est que sa demande ne s’est pas réalisée.

Mais ce n’est pas à cause de Dieu qui n’aurait pas voulu que les disciples de Jésus ne soient pas unis, mais c’est bien à cause des humains, des chrétiens, qui n’ont pas réussi à garder cette unité entre eux.

Dès le départ des différences se sont faites jour entre les disciples, avec les ariens, les docètes, les gnostiques … plus tard ce fut le schisme d’Orient (1054), les cathares (XII° siècle), puis les luthériens (1521), les calvinistes (1530) … jusqu’à maintenant où le nombre de sectes se réclamant de Jésus est important (évangélistes, pentecôtistes…), et avec les Lefebvristes qui n’ont pas accepté les conclusions du concile Vatican II.

Des rapprochements ont lieu actuellement entre les différents courants chrétiens, au grand dam de certains qui croient détenir la vérité … Mais celle-ci n’existe que si on suit Jésus qui a dit : « Je suis le chemin, la Vérité et la vie. » (Jn 14,6), et ce qui le représente aujourd’hui, l’Esprit-Saint « qui [nous] rappellera tout ce que je vous ai dit » (Jn 14,26). C’est ce que nous rappelle saint Jean dans la deuxième lecture : « Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et, en nous, son amour atteint la perfection. Voici comment nous reconnaissons que nous demeurons en lui et lui en nous : il nous a donné part à son Esprit ».

C’est le recours à l’Esprit qui a permis de ‘reformer’ les douze apôtres après la défection de Judas (1° lecture). C’est l’Esprit qui a permis la mise en place des différents textes du concile Vatican II. C’est l’Esprit qui est toujours à l’œuvre parmi nous pour nous aider à faire le bien.

Peut-être que parfois certains ont confondu l’Esprit de Dieu, le Saint-Esprit, avec leur ‘petite intelligence’, … et peut-être qu’il nous arrive encore de faire de même !

Mais ce faisant, nous n’avons pas été capables de conserver cette unité entre les chrétiens. Oh, bien sûr, nous n’avons pas créé de nouvelles sectes, mais nous avons mis la désunion dans l’Église, parce que nous pensions avoir la vérité en nous, ou parce que nous pensions que les autres avaient torts… le résultat est le même. Bien souvent,  c’est notre égoïsme qui nous a fait croire que notre pensée était supérieure à celle de l’Église ou de certains de ses membres.

Or, qui dit désunion, dit séparation … et dans l’Église, cela veut dire que l’on se coupe de la Tête de l’Église qui est le Christ.

Ce n’est pas possible pour un Chrétien. Nous devons être unis au Christ, mais aussi nous devons être unis aux autres membres de l’Église ; Jésus nous le dit : « C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres que l’on reconnaîtra que vous êtes mes disciples » (Jn 13,35).

L’amour, toujours l’amour !

C’est la seule manière de vivre comme les trois personnes de la Trinité, toujours unies entre elles.

C’est difficile d’aimer tout le monde … mais c’est formidable !

« Qu’il est formidable d’aimer, qu’il est formidable de tout donner pour aimer ! »

Seigneur Jésus,

tu veux vraiment que nous soyons unis

dans le nom de ton Père,

nous tous qui sommes tes disciples,

parce que tu sais que c’est

ce qui nous donnera la joie, le bonheur,

dans l’amour des uns et des autres,

unis comme toi l’est avec ton Père.

Mais tu nous mets en garde

contre ce qui pourrait nous amener

à la désunion : le Mauvais.

Ne nous laisse pas entrer en tentation !

 

Francis Cousin

                      

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7ième Dimanche de Pâques – par le Diacre Jacques FOURNIER (Jn 15, 1-8)

 « Père, garde-les dans la fidélité à ton Nom »

(Jn 17,11b-19)

 

           En ce temps-là, les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi : « Père saint, garde mes disciples unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes.
Quand j’étais avec eux, je les gardais unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné. J’ai veillé sur eux, et aucun ne s’est perdu, sauf celui qui s’en va à sa perte de sorte que l’Écriture soit accomplie.
Et maintenant que je viens à toi, je parle ainsi, dans le monde, pour qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils en soient comblés.
Moi, je leur ai donné ta parole, et le monde les a pris en haine parce qu’ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi je n’appartiens pas au monde.
Je ne prie pas pour que tu les retires du monde, mais pour que tu les gardes du Mauvais.
Ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi, je n’appartiens pas au monde.
Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité.
De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde.
Et pour eux je me sanctifie moi-même, afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité. »

            

             Juste avant sa Passion, Jésus prie son Père pour ses disciples, et donc pour chacun d’entre nous. Et le Père exauce toujours le Fils : « Père, je te rends grâce de m’avoir écouté. Je savais que tu m’écoutes toujours » (Jn 11,41-42)… Cette prière de Jésus pour nous est donc exaucée, ne l’oublions jamais…

            Et que demande-t-il ? « Père saint, garde mes disciples dans la fidélité à ton Nom que tu m’as donné en partage pour qu’ils soient un comme nous-mêmes ». Or, « selon une conviction très répandue » à l’époque, « le nom dit la personne en sa profondeur… Aussi, connaître le nom de quelqu’un, c’est avoir accès au Mystère de son Être » (P. Xavier Léon Dufour). Le Père a donc donné au Fils son Nom en partage : il lui a donné d’Être ce qu’il Est. « Dieu Est Lumière » (1Jn 1,5) et « Esprit » (Jn 4,24), le Père Est Lumière et Esprit ? Reprenons notre principe de base : « Le Père aime le Fils et il a tout donné en sa main » (Jn 3,35), tout ce qu’Il Est, tout ce qu’Il a. « Tout ce qu’a le Père est à moi » (Jn 16,15), dit Jésus. Le Fils est donc lui aussi Lumière (Jn 8,12 ; 12,46) et Esprit (2Co 3,17) : il a reçu du Père d’avoir son Nom en partage. C’est pourquoi, « moi et le Père, nous sommes un » (Jn 10,30), unis l’un à l’autre dans la Communion d’un même Esprit, le Père le donnant au Fils par amour, le Fils le recevant du Père dans l’amour, et cela de toute éternité…

            Or « j’ai fait connaître ton Nom aux hommes », dit Jésus à son Père, et il l’a fait en leur donnant à eux aussi de recevoir ce « Nom » en partage. Souvenons-nous : ressuscité, il leur dira : « Recevez l’Esprit Saint » (Jn 20,22). Par ce Don de l’Esprit, ils seront donc eux aussi en Communion avec Jésus et entre eux « dans l’unité de l’Esprit » (Ep 4,3). Aussi, quand Jésus demande à son Père de garder ses disciples dans la fidélité à son Nom, il lui demande de faire en sorte qu’ils demeurent bien dans ce Mystère de Communion qu’il est venu leur révéler et leur offrir (1Co 1,9), bien tournés vers Lui de tout cœur, accueillant sans cesse ce Don de l’Esprit qui leur est fait… Se repentir, se tourner vers Dieu, rester tourné vers Dieu, tout cela est Don de Dieu (Ac 5,31 ; 11,18 ; Lc 15,1-10). « Dieu, fais-nous revenir, fais luire ta face et nous serons sauvés » (Ps 80).

            Père, « je ne te demande pas de les retirer du monde, mais de les garder du Mauvais ». Cette demande rejoint la précédente… A la prière du Fils, Dieu le Père veille donc sur chacun des disciples de Jésus, comme un Père sur ses enfants, pour qu’ils ne se laissent pas tenter, pour qu’ils ne s’égarent pas, ne se blessent pas, ne se fassent pas de mal en faisant ce qui serait mal… « Ne nous laisse pas entrer en tentation »… Dieu est donc le premier acteur de notre conversion. Si nous y sommes un tant soit peu attentifs, il saura nous faire comprendre que telle parole, telle décision, telle action pourraient nous détourner de cette Plénitude de Vie qu’il veut voir régner en nous, pour notre seul bien… « Je parle ainsi pour qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils en soient comblés », « la joie de l’Esprit », l’Esprit donné gratuitement, par amour, « l’Esprit qui sanctifie » (2Th 2,13). 

DJF

       

           




6ième Dimanche de Pâques – par Francis COUSIN

Évangile selon saint Jean 15, 9-17

 

« Amour ! »

 Après avoir vu la semaine dernière, pour pouvoir porter du fruit, qu’il était nécessaire d’être toujours en lien, nous qui sommes les sarments, avec Jésus qui est le cep de la vigne du Seigneur, le passage de l’évangile de cette semaine nous donne une autre condition pour porter du fruit : Aimer à la manière de Jésus.

Si on regarde les textes de ce jour, on remarque que le verbe ’aimer’ ou le nom ’amour’’ sont utilisés 9 fois dans la seconde lecture pour dix lignes et 10 fois dans l’évangile pour vingt lignes. C’est dire l’importance de ces deux termes.

            Par contre, on ne trouve pas ces mots dans la première lecture, ce qui peut paraître surprenant. En fait, si les mots ne sont pas cités, ils sont toujours présents dans ce qui se passe : l’Esprit-Saint, qui est le centre de l’événement qui permet la reconnaissance de l’action de Dieu envers les non-juifs, étant en effet le fruit de l’amour divin, amour du Père pour le Fils et du Fils pour le Père qui permet à l’Esprit-Saint d’être.

L’amour dont on parle ici n’est pas un amour humain, un amour utilisateur qui permet à l’humain de souvent croire aimer sans rien donner. L’amour est d’abord une relation entre deux personnes ou entre une personne et d’autres personnes. L’amour est d’abord don.

La phrase principale de l’évangile, répétée en partie une deuxième fois, étant : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. ».

L’amour que nous devons avoir les uns avec les autres est donc un amour divin, l’amour de Jésus pour ses apôtres qui est le même que celui du Père envers son Fils : « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. »

Le Père aime le Fils, le Fils aime les apôtres, les apôtres aiment ceux qui les entourent … jusqu’à nous qui devons aimer ceux qui nous entourent …

L’origine de l’amour est le Père, qui nous a aimés le premier. C’est lui qui nous a créés, par amour. Dès le départ, la relation entre Dieu et les hommes est fondée sur l’amour de Dieu pour les hommes, un amour tel qu’il envoie son Fils unique, Jésus, « pour que nous vivions par lui » (2° lecture).

Mais aimer comme Dieu, comme Jésus, nous semble quasiment impossible. Si nous regardons notre comportement, on est bien obligé d’admettre que ce ‘premier commandement’ de Jésus, le commandement de l’amour, n’est pas souvent respecté, même chez les chrétiens !

La cause ? Parce que bien souvent nous mettons notre propre personne en premier au lieu d’y mettre Dieu. Notre égoïsme, notre volonté de ‘paraître’, notre affirmation de ‘notre’ pouvoir (ou supposé tel) nous met en dehors des pas de Jésus. Nous n’arrivons pas toujours à résister aux forces du mal, nous refusons parfois de reconnaître la puissance de Satan …

Jésus l’a combattu, dans le désert, dans les possédés, dans l’action des hommes qui l’a mené sur la croix … et nous a mis en garde contre lui : dans l’explication de la parabole du Semeur, il nous indique là où Satan essaye de nous surprendre : « Celui qui a reçu la semence dans les ronces, c’est celui qui entend la Parole ; mais le souci du monde et la séduction de la richesse étouffent la Parole, qui ne donne pas de fruit. » (Mt 13,22).

Entendre et suivre la Parole de Jésus, c’est ce qui permet d’aimer comme Jésus. Saint Jacques nous le dit dans son épitre : « Accueillez dans la douceur la Parole semée en vous ; c’est elle qui peut sauver vos âmes. Mettez la Parole en pratique, ne vous contentez pas de l’écouter : ce serait vous faire illusion. Car si quelqu’un écoute la Parole sans la mettre en pratique, il est comparable à un homme qui observe dans un miroir son visage tel qu’il est, et qui, aussitôt après, s’en va en oubliant comment il était. » (Jc 1,21-24).

Et comment montrer qu’on aime Dieu ? Saint Thomas d’Aquin le dit : « La miséricorde qui subvient aux besoins des autres lui agrée davantage, étant plus immédiatement utile au prochain. » (cf GE n° 106). Et le pape François continue : « Celui qui veut vraiment rendre gloire à Dieu par sa vie, celui qui désire réellement se sanctifier pour que son existence glorifie le Saint, est appelé à se consacrer, à s’employer, et à s’évertuer à essayer de vivre les œuvres de miséricorde. C’est ce qu’a parfaitement compris sainte Teresa de Calcutta : ’’Oui, j’ai beaucoup de faiblesses humaines, beaucoup de misères humaines […] Mais il s’abaisse et il se sert de nous, de vous et de moi, pour que nous soyons son amour et sa compassion dans le monde, malgré nos péchés, malgré nos misères et nos défauts. Il dépend de nous pour aimer le monde, et lui prouver à quel point il l’aime. Si nous nous occupons trop de nous-mêmes, nous n’aurons plus de temps pour les autres’’ » (GE n° 107).

 

Seigneur Jésus,

Ton commandement d’amour

est tellement simple … facile à dire.

Mais comme il est difficile à mettre en pratique.

Parce que l’amour gratuit, comme le tien,

n’est pas naturel à l’homme.

Il nous faut faire des efforts,

et rien ne peut se faire si tu ne nous aides,

si nous ne te demandons pas ton aide.

 

Francis Cousin

  

                      

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