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3ième dimanche de Carême – par Francis COUSIN

Évangile selon saint Jean 2, 13-25

 

« Cessez de faire de la maison de mon Père

une maison de commerce. »

 

Cet épisode bien connu nous montre un aspect de Jésus auquel on ne s’attend pas. Lui qui a dit : « Bienheureux les doux » (Mt 5,5) nous est ici montré un fouet de cordes à la main en train de chasser les marchands de bestiaux et bestioles pour les sacrifices, ainsi que les changeurs de monnaie. Même si ceux-ci se trouvaient dans la première enceinte du Temple, donc loin du saint des saints, et s’ils étaient utiles pour les juifs qui venaient pour la Pâque de tout le bassin méditerranéen, il aurait préféré qu’ils soient à l’extérieur du Temple, reprenant l’oracle de Jérémie : « Temple du Seigneur ! (…) Est-elle à vos yeux une caverne de bandits, cette maison sur laquelle mon nom est invoqué ? » (Jr, 7,4.11).

Mais dans la phrase de Jésus, il y a une partie qui nous semble évidente pour nous maintenant, mais qui passait pour un blasphème aux oreilles des juifs de l’époque : « …de la maison de mon Père… ». Le Temple est la maison de Dieu, et lui dit qu’elle est celle de son Père …

Il se pose ainsi non pas comme un simple prophète, mais comme le Messie car qui pourrait se dire Fils de Dieu sinon lui ? Et son action faisait se souvenir de la prophétie de Zacharie pour la venue du Seigneur : « Il n’y aura plus de marchands dans la maison du Seigneur de l’univers en ce jour-là » (Za 14,21).

On comprend alors la réaction plutôt polie des juifs présents qui lui demandent avec peut-être une pointe de respect « Quel signe peux-tu nous donner pour agir ainsi ? ».

Et c’est là qu’arrive l’incompréhension entre Jésus et les juifs. Quand Jésus parle « du sanctuaire de son corps », les juifs pensent aux pierres du bâtiment du Temple.

            Temple                  Sanctuaire

Pierres                     Corps

Son corps qui ressuscitera trois jours après sa mort, mais les juifs pouvaient difficilement le comprendre, même ses disciples qui étaient avec lui, et qui croyaient en lui, ne le comprirent qu’après sa Résurrection.

L’important n’est plus le lieu, mais la foi en Jésus. Ce que Jésus dira un peu après à la Samaritaine : « L’heure vient où vous n’irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père. L’heure vient …où  les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité. » (Jn 4,21-22).

On va plus loin que la loi qui oblige à venir au Temple. Il ne s’agit plus de prescriptions à respecter, mais d’une manière de vivre qui engage chacun de nous : Voir le Père en Jésus ressuscité, voir Jésus en nous, au profond de notre cœur. Voir Jésus en nous quand nous communions : « Devenez ce que vous recevez » (St Augustin), et saint Paul ajoute : « Ne savez-vous pas que vous êtes un sanctuaire de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? » (1 Co 3,16). Avec Jésus, on change de registre :

Loi                      Vie

Et si l’Esprit de Dieu habite en nous, nous devrions pouvoir dire, encore avec saint Paul : « Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi. » (Gal 2,20).

Mais nous en sommes loin pour la plupart d’entre nous.

Profitons de ce carême pour purifier notre relation à Dieu, pour qu’elle soit vraiment une relation en vérité. Pour rencontrer Dieu en nous. Mais aussi pour le rencontrer dans les autres … et ça, ce n’est pas toujours facile …

Pour reconnaître l’action de Jésus dans notre vie (ou quand il n’y est pas), lui qui est le chemin vers le Père. Mais un chemin qui passe par la croix, où Jésus sera la victime en lieu et place des bœufs, des moutons et des colombes. Et un chemin qui passe par nos croix, qu’il nous faut accepter, offrir à Dieu. Nos croix qui nous semblent toujours trop lourdes, surtout si nous voulons les porter seuls, mais qui sont plus légères si nous acceptons que Dieu en porte une partie, « Car mon joug est doux, et mon fardeau léger. » (Mt 11,30).

Seigneur Jésus,

tu as tellement de respect pour ton Père

que tu ne peux accepter tout ce commerce

qui a lieu dans le temple,

dans la maison de ton Père.

Aide-moi à être toujours respectueux

quand j’entre dans la ‘maison de Dieu’,

quand je suis dans une église.

Francis Cousin                      

                     

                       

               

                       

Pour accéder à une prière illustrée, cliquer sur le titre suivant : Prière dim carême B 3° A6

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2ième Dimanche de Carême – Claude WON FAH HIN

 

Dieu avait promis à Abraham (Gn 15,5) une postérité aussi nombreuse que les étoiles. Et Abraham crut en Dieu alors qu’il n’avait pas encore d’enfant. Après la naissance de son fils Isaac, voici que « Dieu éprouva Abraham et lui dit : « Prends ton fils, ton unique, que tu chéris, Isaac, et va-t’en au pays de Moriyya, et là tu l’offriras en holocauste sur une montagne que je t’indiquerai », autrement dit, Dieu demande à Abraham de sacrifier son fils unique. Pour nous, cela peut être choquant, mais à l’époque, les mœurs cananéennes admettaient le sacrifice du premier-né aux dieux (Yahvé parla à Moïse et lui dit Ex 13,2 : « Consacre-moi tout premier-né…» ; Lc 2,23 : « selon qu’il est écrit dans la Loi du Seigneur : Tout garçon premier-né sera consacré au Seigneur »,). Comme tout être humain, Abraham a dû se sentir mal à l’aise. Ce qui le choque ce n’est pas tant le sacrifice de son fils premier-né, puisque c’était une pratique courante à l’époque, mais plutôt la contradiction apparente entre ce que Dieu promet – Il lui a promis une descendance nombreuse – et ce que Dieu lui demande de faire : sacrifier son fils unique. Comment avoir une descendance nombreuse s’il doit sacrifier son fils unique ? Et que fait Abraham alors même qu’il ne comprend rien? Il n’hésite pas, il obéit à Dieu (c’est l’obéissance de la Foi : « parce que je crois en Dieu, j’obéis à Dieu ») : il est prêt à sacrifier son fils unique parce qu’il a une foi aveugle en Dieu. C’est ce que Paul dans sa lettre aux Romains appelle l’« obéissance de la foi ». Et la note de la TOB nous dit que la foi engage l’homme tout entier. C’est pourquoi, elle est toujours obéissance, c’est l’obéissance qu’est la foi. Elle implique que l’homme se soumette librement et volontairement au Dieu qui se révèle à lui comme fidèle et véridique et qui, en renouvelant l’homme, permet à celui-ci d’obéir à la volonté divine. Mais, jamais Dieu ne demandera à quiconque de faire le mal. Le texte de la Genèse dit que « Dieu éprouva Abraham », c’est-à-dire qu’il met Abraham à l’épreuve pour voir s’il va l’obéir ou non, pour voir jusqu’à quel point va sa foi en Dieu. La foi d’Abraham n’a pas de limite et cela se traduit par une obéissance totale à Dieu. Ceci est une invitation, pour nous tous, à obéir à la Parole de Dieu, et cette obéissance se traduit par la mise en pratique des commandements de Dieu et de l’Église, et à ne jamais agir contre l’autorité religieuse que représentent le Pape, les évêques, les prêtres.  Sur la seule parole de Dieu, Abraham est prêt à sacrifier son fils. On l’appelle d’ailleurs le « Père des croyants ».

Au moment décisif du sacrifice d’Isaac, Dieu intervient : « N’étends pas la main contre l’enfant !  Ne lui fais aucun mal !  Je sais maintenant que tu crains Dieu : tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique ». Dieu ne veut pas de sacrifice humain, et c’est aussi un message pour le peuple d’Abraham. Il faut arrêter les sacrifices humains. Et Abraham va remplacer le sacrifice humain par le sacrifice d’un animal. Mais le sacrifice animal ne sert absolument pas à enlever le péché du monde, et donc il ne sert à rien, d’où la venue de Jésus en ce monde (He 10,4) : « 4 En effet, du sang de taureaux et de boucs est impuissant à enlever des péchés. 5 C’est pourquoi, en entrant dans le monde, le Christ dit : Tu n’as voulu ni sacrifice ni oblation (ni offrande); mais tu m’as façonné un corps. 6 Tu n’as agréé ni holocaustes ni sacrifices pour les péchés. 7 Alors j’ai dit : Voici, je viens, car c’est de moi qu’il est question dans le rouleau du livre, pour faire, ô Dieu, ta volonté ». Et c’est donc Jésus, ce Jésus Amour, qui se sacrifiera pour que l’humanité entière soit sauvée du péché, pour que l’humanité soit vainqueur de la mort, pour qu’elle soit sanctifiée et justifiée devant le Père et que tous se retrouvent au Royaume de Dieu. Et nous revivons le temps de la Passion du Christ, tous les vendredis avec le Chemin de croix. Et cela rejoint l’Évangile d’aujourd’hui avec la transfiguration.

Pierre vient de reconnaître en Jésus qu’il est le Christ, c’est-à-dire le Messie, le Sauveur tant attendu. Et Jésus fait à Pierre et à ses disciples la première annonce de la Passion, il leur annonce qu’il doit mourir et trois jours après il ressuscitera. Et là, nouvelle apparente contradiction, comme pour Abraham. Comment Jésus, Messie, envoyé par Dieu, peut-il sauver le monde s’il doit lui-même mourir bientôt ? N’est pas « Père des croyants » qui veut. Le doute s’installe dans les esprits des disciples, et la réaction de Pierre sera bien différente de celle d’Abraham, il montre son mécontentement. La foi de Pierre et des disciples est quelque peu ébranlée. Réaction très vive de Jésus à Pierre : « Passe derrière-moi Satan ». Les Actes des Apôtres (4,13) nous rappelle que « Pierre et Jean sont des gens sans instruction ni culture ». Conscient de leur faiblesse dans la foi, six jours après, Jésus emmène ses apôtres préférés, Pierre, Jacques et Jean sur une haute montagne. Ils sont les témoins privilégiés de Jésus : présents lors de la guérison de la fille de Jaïre, chef de la synagogue (Mc 5,37), ils le sont encore à l’agonie de leur Maître à Gethsémani. Et maintenant témoins de la transfiguration de Jésus. C’est, en réalité, une étape importante dans l’éducation des disciples car ce sont des gens qui attendent un Messie Glorieux, et être témoins de la transfiguration pourra renforcer leur foi à la veille de la Passion où Jésus se montrera faible et impuissant aux yeux de ses disciples. La transfiguration laisse aux apôtres un message dont ils ont besoin au moment où Jésus est rejeté par les autorités religieuses de l’époque. La vision de Jésus en pleine gloire, avec la présence de Moïse qui représente la Loi et Élie qui représente les prophètes, montre que la totalité des Écritures témoignent en faveur de Jésus, autrement dit, Jésus est bien celui que le peuple hébreu de l’Ancien Testament attendait. La transfiguration intervient comme pour confirmer que Jésus est bien le Messie. Et même temps, c’est un message qui nous est adressé pour dire que nous sommes appelés aussi à être transfigurés à l’image du Christ.

Si nous nous unissons sincèrement au Christ, au plus profond de nous-mêmes, la transfiguration s’opérera forcément à condition d’utiliser tous les moyens qu’il a mis à notre disposition :  lecture de la Parole de Dieu, les prières dont le rosaire, les sacrements et particulièrement ceux de la réconciliation et l’Eucharistie, et en ce temps de carême, nous avons la chance de pratiquer le jeûne et d’avoir l’Heure sainte, un moment où nous partageons et participons à la souffrance du Christ dans sa Passion qui n’est pas terminée. C’est le Christ qui dit à Padre Pio :  « Mon fils, ne crois pas que mon agonie n’ait duré que trois heures, non, à cause des âmes que j’ai le plus comblées, je serai en agonie jusqu’à la fin du monde. Pendant le temps de mon agonie, mon fils, il ne faut pas dormir. Mon âme va à la recherche de quelques gouttes de piété humaine ; mais hélas, je suis seul sous le poids de l’indifférence. L’ingratitude et la somnolence de mes ministres me rendent plus pénible mon agonie. Hélas, comme ils répondent mal à mon amour ! Ce qui m’afflige le plus, c’est que ceux-ci ajoutent à leur indifférence le mépris et l’incrédulité »…A force d’avoir Jésus comme compagnon de route, de partager ses souffrances, mais aussi ses joies avec toutes les grâces que nous recevons, nous finirons par le ressembler…jusqu’à être totalement transfiguré lorsque nous serons dans son Royaume.

Et comme les disciples de Jésus, Pierre, Jacques et Jean, comme Abraham, nous vivons des moments où il nous est difficile de comprendre Dieu, des moments compris comme des contradictions. On a ainsi l’impression que Dieu nous aime, qu’il est proche de nous, et en même temps Il paraît éloigné de nous et qu’il n’agit pas; nous sommes sous sa protection et en même temps lâchés au milieu des loups avec tous les dangers qu’il peut y avoir ; nous sommes appelés à prier sans cesse et en même temps on a parfois l’impression qu’on prie pour rien et que Dieu n’en tient pas compte. Et on peut ainsi continuer longtemps.

Mais ce sont des contradictions qui ne sont qu’apparentes. Et les apparences sont souvent trompeuses. En réalité, il n’en est rien. Dieu qui est Amour, protège sans cesse ses enfants…tant que ses enfants ne s’éloignent pas de Dieu par le péché qui est un refus de rester uni à Dieu.  C’est seulement lorsque nous serons au Paradis que nous apprendrons que nos prières ont permis de convertir des milliers de personnes, que les sacrements nous ont sanctifiés, que l’amour donné gratuitement a changé le monde.

Continuons à avoir une confiance totale en Dieu quoi qu’il arrive, Rm 8,28 : « Tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu » (et cela malgré les apparences). Les saints disent la même chose : 1 – Ste Catherine de Sienne dit à « ceux qui se scandalisent et se révoltent de ce qui leur arrive » : « Tout procède de l’amour, tout est ordonné au salut de l’homme, Dieu ne fait rien que dans ce but ». 2 – St Thomas More, peu avant son martyre, console sa fille: « Rien ne peut arriver que Dieu ne l’ait voulu. Or tout ce qu’il veut, si mauvais que cela puisse paraître, est cependant ce qu’il y a de mieux pour nous ». 3 – Une autre sainte (Lady Julian of Norwich) : « J’appris donc, par la grâce, qu’il fallait m’en tenir fermement à la foi, et croire avec non moins de fermeté que toutes choses seront   bonnes…Et tu verras que toutes choses seront bonnes ».

Quoi qu’il en soit, Dieu témoigne que son Fils est réellement notre Sauveur : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ». Pour Pierre, Jacques et Jean, cela signifie « Écoutez Jésus, même quand il traversera les épreuves de la Passion », gardez confiance en Lui alors même qu’il paraît si fragile, si faible devant tous ses bourreaux. Les deux textes sont là pour confirmer qu’il faut garder la foi en Dieu, quoiqu’il arrive, quels que soient les événements parfois désastreux au vue des chrétiens. Si Dieu, qui nous aime follement, nous envoie son Fils unique se sacrifier pour nous, ce n’est pas pour nous laisser tomber par la suite. Jamais Dieu ne nous abandonne. Si bien que tout ce que nous faisons, tout ce que nous vivons, toutes nos prières, toutes nos relations, toutes nos pensées, notre vie intérieure et spirituelle, Dieu en tient compte. Il nous demande d’écouter son Fils. Et tout ce que dit le Fils tient en quelques mots : aimer Dieu et aimer son prochain.

Avec Marie, qui « conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur » (Lc 2,19), demandons à Dieu par son Fils bien-aimé d’augmenter notre foi.




2ième dimanche de Carême – par Francis COUSIN

Évangile selon saint Marc 9, 2-10

 

Théophanies

 La première lecture de ce dimanche narre l’épisode bien connu du sacrifice d’Isaac par son père Abraham où l’on trouve déjà une première théophanie par l’intermédiaire de l’ange. En effet cet ange, ou ce messager céleste, comme tout bon messager dit fidèlement la parole qui lui a été confiée ; mais ici, il ne se contente pas de dire : « Dieu te dit » ou « oracle du Seigneur », mais il va jusqu’à utiliser la première personne du singulier, parlant au nom de Dieu : « Tu ne m’as pas refusé ton Fils, ton unique », puis : « Je te comblerai de bénédictions, je rendrai ta descendance… ».

Mais les similitudes entre la première lecture et l’évangile, qui nous parle de la transfiguration de Jésus, ne s’arrêtent pas là. En plus de la montagne, de la solitude (ou de l’écartement des autres personnes, serviteurs ou apôtres), c’est le sacrifice du fils unique, demandé dans la première lecture mais non réalisé, qui est au cœur de l’évangile de manière sous-jacente. En effet, dans ce passage, qui se situe entre les deux premières annonces de la Passion par Jésus (qui sont difficilement comprises par les apôtres), celui-ci demande aux apôtres de garder secret tout ce qui venait de se passer jusqu’à ce « que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts ». Or, le Fils de l’homme représente Jésus, « le Fils unique » envoyé par le Père pour sauver tous les hommes, qui mourra effectivement cette fois sur la croix.

Lors de la transfiguration, ou de la métamorphose chez Marc, les vêtements de Jésus « devinrent resplendissants, d’une blancheur telle qu’aucun foulon sur terre ne peut ainsi blanchir. ». C’est un blanc, plus blanc que blanc, qui n’est pas de la terre ; qui est donc du ciel, de ce qu’on connaîtra après la résurrection (cf Mt 27,2-3 : « L’ange du Seigneur… vint rouler la pierre et s’assit dessus…et son vêtement était blanc comme neige »). On est déjà dans une vision de ce que les trois apôtres, Pierre, Jacques et Jean, pourront voir après la résurrection de Jésus. Et voici que Élie et Moïse vinrent s’entretenir avec Jésus.

N’oublions pas que les trois apôtres étaient des juifs, qu’ils connaissaient les écritures, et donc Moïse et Elie qui représentent la Loi et les prophètes. Voir Jésus en compagnie de ces deux grands hommes de la Bible et discourir entre eux montre deux choses :

La première est la confirmation que Jésus n’est pas Élie qui revient sur terre, ni Moïse : « Jésus interrogeait ses disciples: ’Au dire des gens, qui suis-je ?’. Ils lui répondirent : ’’Jean le Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres, un des prophètes’’. » (Mc 8,27-28). Ce que peut confirmer l’interrogation des apôtres en descendant de la montagne : « Ils l’interrogeaient : ’’Pourquoi les scribes disent-ils que le prophète Élie doit venir d’abord ?’’ » (Mc 9,11).

La seconde est que Jésus est bien dans la continuité de ce que nous appelons l’Ancien Testament : « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. » (Mt 5,17).

Jésus n’est pas un hurluberlu comme d’autres qui ont tenté de se faire passer pour le Messie. Il l’est véritablement.

Pour ces trois pécheurs du lac de Galilée, c’est un moment extraordinaire qu’ils sont en train de vivre, un moment qu’ils n’auraient jamais pu imaginer : Moïse, Élie et Jésus, tous les trois, devant eux …

Ils ne savent pas quoi dire. Ils regardent, hébétées … et la seule idée qui vient à Pierre, dans une réaction très terre à terre, et qui peut paraître incongrue, très loin sans doute du discours des trois personnages, est qu’il faut que ce moment de grâce dure le plus longtemps possible. « Dressons donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie … et  nous, nous pourrons rester là à vous regarder, à vous admirer. »

Mais ce n’était pas les intentions de Dieu. Et après la confirmation que Jésus est bien le Messie (2° théophanie), c’est le Père qui entre en jeu. La haute montagne, la nuée qui survient, et la voix de Dieu qui parle à travers la nuée : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé… »

Contrairement au baptême de Jésus où il semblerait que Dieu s’adresse à Jésus seul : « Tu es mon Fils bien-aimé… » (Mc 1,11), ici la voix s’adresse à tous les présents, c’est-à-dire Jésus et les trois disciples, car quand la nuée se dissipe, « ils ne virent plus que Jésus seul avec eux ».

Non seulement, par la deuxième théophanie, Jésus s’inscrit dans la suite de l’Ancien Testament, mais Dieu, dans cette troisième théophanie, le désigne comme son Fils, mais surtout il ajoute « écoutez-le ! ». Ce qui veut dire en clair : « Sa Parole est ma Parole ; vous pouvez avoir confiance en ce qu’il dit, il ne fait que dire ce que je veux qu’il dise ». Ce que Jésus a dit autrement : « le Fils ne peut rien faire de lui-même, il fait seulement ce qu’il voit faire par le Père ; ce que fait celui-ci, le Fils le fait pareillement. » (Jn 5, 19).

La transfiguration est bien une préfiguration de la gloire que Jésus aura après sa mort et sa résurrection. Mais c’est aussi pour nous une préfiguration de ce qui nous arrivera aussi. On ne va pas vers le néant, mais on sera transfigurés, métamorphosés dans un corps glorieux, avec tous les autres humains que Dieu acceptera dans son Paradis.

C’est ce à quoi nous sommes tous appelés par notre baptême, avec l’aide de l’Esprit Saint, à vivre après notre mort, mais aussi déjà avant celle-ci, sur cette terre où nous vivons, avec cette consigne que Dieu nous donne : « Écoutez-le ! », écoutez Jésus dans ses Paroles de l’Évangile, mais surtout, mettez en pratique ces Paroles.

Seigneur Jésus,

comme nous aurions aimé être là,

avec les trois apôtres,

pour te voir transfiguré.

Mais nous savons

que tu es auprès de ton Père,

avec Moïse et Élie, avec tous les saints,

et que tu nous attends.

Que ton Esprit nous aide sur ce chemin

que tu as tracé pour nous,

toi qui es le chemin, la vérité et la vie.

 

Francis Cousin                     

                       

                     

                       

               

                       

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2ième Dimanche de Carême – par le Diacre Jacques FOURNIER (Marc 9, 2-10)

« Que ton Règne vienne, sur la terre comme au ciel « 

(Marc 9, 2-10)…

En ce temps-là, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les emmène, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux.
Ses vêtements devinrent resplendissants, d’une blancheur telle que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille.
Élie leur apparut avec Moïse, et tous deux s’entretenaient avec Jésus.
Pierre alors prend la parole et dit à Jésus : « Rabbi, il est bon que nous soyons ici ! Dressons donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. »
De fait, Pierre ne savait que dire, tant leur frayeur était grande.
Survint une nuée qui les couvrit de son ombre, et de la nuée une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! »
Soudain, regardant tout autour, ils ne virent plus que Jésus seul avec eux.
Ils descendirent de la montagne, et Jésus leur ordonna de ne raconter à personne ce qu’ils avaient vu, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts.
Et ils restèrent fermement attachés à cette parole, tout en se demandant entre eux ce que voulait dire : « ressusciter d’entre les morts ».

 

         

          « Le Fils ne peut rien faire de Lui-même » (Jn 5,19)… Dieu le Père a donc toujours l’initiative dans sa vie… Et il l’invite ici à monter « à l’écart sur une haute montagne » avec trois de ses disciples, « Pierre, Jacques et Jean ». Et là le Père va glorifier son Fils (Jn 12,28) en leur donnant de pouvoir découvrir « quelque chose » de son Mystère. Et que vont-ils percevoir ? Des « vêtements » qui deviennent « resplendissants » d’une « blancheur » sans « pareille »… Et au même moment, ils vont expérimenter un bonheur immense : « Maître, il est heureux que nous soyons ici »… Mais «  » sont-ils ? Tout à la fois sur la terre, « à l’écart, sur une haute montagne », et au ciel dans « la Maison du Père ». Et d’ailleurs, la voix du Père se fait entendre : « Celui-ci est mon Fils Bien‑Aimé. Ecoutez-le. »

            Et c’est bien ce qu’ils ont déjà fait, car c’est Jésus qui les a invités à venir en ce lieu. Ils l’ont écouté, ils lui ont obéi, et voilà que dans les circonstances si simples de leur vie quotidienne, une marche en montagne, ils découvrent la Présence du Père et entendent sa voix… « Le Royaume des Cieux est tout proche », ne cessera de leur répéter Jésus… Et quel est-il ? Un Mystère de Communion dans l’Esprit Saint… Pour le découvrir, il suffit de lui faire confiance, de le suivre, et d’être attentif… Alors le ciel, discrètement, imperceptiblement, se révèlera au cœur des réalités les plus simples, les plus humbles : « ses vêtements devinrent resplendissants », « son visage devint autre », écrit St Luc… Des vêtements, un visage, et voilà que le ciel apparaît… Une incroyable aventure, à laquelle le Christ nous invite tous, dès aujourd’hui, dans la foi… En effet, après sa mort et sa résurrection, « à nouveau je viendrai », nous promet-il, et dans le secret des cœurs, par le Don de l’Esprit Saint, « je vous prendrai près de moi, afin que là où je suis », « dans la Maison de mon Père », uni au Père dans la communion d’un même Esprit, « vous aussi vous soyezJe suis le Chemin, la Vérité et la Vie. Nul ne vient au Père que par moi » (Jn 14,1-6)Oui, « quand je serai parti, je vous enverrai l’Esprit de Vérité qui vient du Père » (Jn 14,26), l’Esprit de Lumière (Jn 4,24 ; 1Jn 1,5) et de Vie (Jn 6,63). Alors, sans voir, vous vivrez et c’est parce que vous vivrez que vous « verrez » que vous avez « libre accès auprès du Père en un seul Esprit » (Jn 14,18-20 ; Ep 2,18)… Et c’est de « cela » que je vous invite à être « les témoins »…   DJF

        




1er Dimanche de Carême – par le Diacre Jacques FOURNIER (Marc 1, 12-15)

 » Le Royaume des Cieux est tout proche « 

(Marc 1, 12-15)…

Jésus venait d’être baptisé. Aussitôt l’Esprit pousse Jésus au désert
et, dans le désert, il resta quarante jours, tenté par Satan. Il vivait parmi les bêtes sauvages, et les anges le servaient.
Après l’arrestation de Jean, Jésus partit pour la Galilée proclamer l’Évangile de Dieu ;
il disait : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. »

 

         

         «  Je dis au monde ce que j’ai vu chez mon Père, ce que j’ai entendu de lui », déclare Jésus en St Jean (Jn 8,26). Ainsi, avant de dire quoique ce soit, Jésus le vit. Sa Parole ne fait que rendre témoignage à la relation d’amour qui l’unit à son Père. « Le Père aime le Fils », un présent qui a valeur d’éternité, « et il a tout donné en ses mains » (Jn 3,35). « Le Père est avec moi, il ne m’a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui plaît » (Jn 8,29). Et cette relation est vitale pour lui : « Je vis par le Père » (Jn 6,57). De toute éternité, le Père lui « donne en effet l’Esprit sans mesure » (Jn 3,34) et « c’est l’Esprit qui vivifie » (Jn 6,63). Ainsi, « comme le Père a la vie en lui-même, de même a-t-il donné au Fils d’avoir la vie en lui-même » (Jn 5,26), par « l’Esprit qui vivifie ». Le Père est-il Plénitude d’Esprit ? Le Fils l’est aussi car il reçoit du Père cette même Plénitude… Et c’est ainsi que « moi et le Père, nous sommes un », dit Jésus (Jn 10,30), dans la communion d’un même Esprit et d’une même Vie reçue par Amour et dans l’Amour…

            Or, « le Règne de Dieu est justice, paix et joie dans l’Esprit Saint » (Rm 14,17). Il est donc Mystère de Communion dans « l’unité d’un même Esprit » (Ep 4,3). Jésus reçoit du Père la Plénitude de l’Esprit ? « Recevez l’Esprit Saint », dira-il à ses disciples (Jn 20,22). Alors, son vœu le plus cher à notre égard sera exaucé : « Père, qu’ils soient un comme nous sommes un » (Jn 17,22) par ce même Esprit qui est tout à la fois Lumière et Vie (Jn 4,24 ; 1Jn 1,5 ; Jn 8,12 ; 1,4). Or « la Lumière brille dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas saisie » (Jn 1,5)… Pour tous ceux et celles qui accepteront de le recevoir par leur foi, l’Esprit se révèlera donc victorieux de tout mal et de ses conséquences. Avec lui et par lui, la Miséricorde infinie et Toute Puissante de Dieu (Lc 1,49-50) règnera, pour notre Vie…

C’est ce que Jésus a manifesté pendant son séjour de quarante jours au désert, « tenté par Satan ». Or ce même Esprit est dès maintenant offert à tous les hommes, gratuitement, par Amour… Pour l’accueillir, il suffit de se repentir de tout son cœur du mal commis et de « croire en la Bonne Nouvelle » de l’Amour Infini et Tout Puissant. Alors, inlassablement, l’Esprit pardonnera et guérira ce qui doit l’être dans nos vies pourvu que nous osions ne mettre aucune limite à la Miséricorde de Dieu…            DJF

           




1er dimanche de Carême – par Francis COUSIN

Évangile selon saint Marc 1, 12-15

 

Tentation et Conversion

 

L’évangile de ce premier dimanche de carême, très court, rassemble deux événements qui se suivent dans le récit de Marc, mais qui sont habituellement séparés dans la logique du plan de l’évangile de Marc : l’épisode du désert terminant le prologue du texte, et le deuxième épisode commençant la prédication de Jésus.

Dans la première partie, dans le désert, on ne retrouve pas dans le texte de Marc les trois tentations et les dialogues entre Satan et Jésus, que l’on trouve chez Matthieu et Luc. Le texte est très concis. Et surtout, on a l’impression de Jésus subit les événements : il est poussé (littéralement ’jeté dehors’) par l’Esprit, il est tenté par Satan, il est servi par les anges au milieu des bêtes sauvages …

La notion de désert, lieu de manque, de solitude mais aussi d’introspection sur soi-même et sur son avenir, de recherche d’un autre (que l’on peut appeler Dieu), associée avec le nombre quarante, fait bien évidemment penser à l’Exode du peuple Hébreux chassé d’Égypte par Pharaon, avec à sa tête Moïse ; Et c’est dans le désert que Dieu s’est fait connaître à son peuple et a fait alliance avec lui. On peut alors penser que Jésus est montré dès le début de l’évangile comme le nouveau Moïse, celui qui après les quarante jours de désert sera celui qui va mener le peuple de Dieu dans la terre promise, pour nous le Paradis, auprès de son Père, pour qu’il y reste car « je veux que là où je suis, ils soient eux aussi avec moi » (Jn 17,24), après avoir fait avec lui « une alliance nouvelle et éternelle » (PE 3).

Mais le verbe qualifiant l’action de l’Esprit est le même utilisé par les traducteurs de la Septante à propos du renvoi d’Adam du Paradis : « καὶ ἐξέβαλεν τὸν Αδαμ » (Gn 3,24). Adam est jeté hors du Paradis, pour affronter les forces du mal et les bêtes sauvages. Alors on pourra voir en lui le nouvel Adam qui, par sa victoire sur le mal, ramènera le peuple de Dieu sur « une terre nouvelle … où la mort ne sera plus et où il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur » (Ap 21,1.4), vers le Paradis retrouvé. Et l’allusion aux bêtes sauvages fait aussi penser à la prophétie d’Isaïe : « Un rameau sortira de la souche de Jessé … Le loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera près du chevreau, le veau et le lionceau seront nourris ensemble … sur le trou de la vipère, l’enfant étendra la main. » (Is 11,1.6.8). Jésus est vraiment montré comme le Messie, le « Christ, Fils de Dieu » (Mc 1,1), celui qui, dans le désert hostile, va vivre en paix avec les animaux sauvages et recréer la quiétude et le bonheur du Paradis.

Mais si Jésus semble subir cette période au désert, il n’en est plus de même dans la deuxième partie de l’évangile. Après cette traversée au désert, les résistances à la tentation, et surtout, même si on n’en parle pas, la proximité avec son Père et avec l’Esprit, Jésus devient actif. Il bouge et il parle. Un  nouveau monde se met en place.

Jean-Baptiste, le précurseur, est livré au pouvoir en place. Comme Jésus le sera à la fin de sa vie. Pour l’heure, Jésus reprend l’enseignement de Jean-Baptiste, mais il commence par dire que, maintenant, c’est lui, comme Fils de Dieu, qui a un message à faire passer : « Le moment est arrivé, le règne de Dieu s’est approché ».

« Le moment est arrivé, il est temps que je prenne la place que mon Père a prévue pour moi. Avec moi, le règne de Dieu s’est approché de ce monde, Dieu est présent sur la terre et se fait proche des gens, et surtout des plus petits et des plus faibles. ». Et dire que le règne de Dieu se fait proche des gens est différent que dire le règne de Dieu s’est approché, ou est tout proche (selon les traductions). Le règne de Dieu se fait proche parce que Dieu, Jésus, se fait proche des gens : Jésus, l’Emmanuel, Dieu avec nous !

Et Jésus part du désert du Néguev, au sud de la Judée, de Jérusalem, là où se trouve le Temple, où se trouvent la plupart des prêtres et des pharisiens, obnubilés par l’application de la Loi de Moïse, plutôt tournés vers le passé, pour aller vers la Galilée plus ouverte aux autres peuples, pays avec un brassage de population, d’idées, de commerces avec l’extérieur. Et déjà on sent venir l’ouverture de la Parole de Dieu au-delà du peuple juif, vers l’ensemble du monde, et du monde païen.

Après seulement, il reprendra les paroles de Jean-Baptiste que l’on connait par les autres évangélistes synoptiques : « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle ». Cette phrase que l’on a entendue lors de l’imposition des cendres mercredi dernier. Phrase dynamique. Phrase impérative. On n’a pas le choix, ou plutôt si : on peut acquiescer à cette Parole, ou la refuser. Mais on ne peut pas rester neutre, sans prendre position.

Et cette phrase est encore vraie et valable pour nous aujourd’hui. Même si on a déjà été baptisé. Car tous les jours nous avons à nous convertir, c’est-à-dire à nous retourner vers le Seigneur, et à croire en sa Parole … et en vivre …

Pour cela, nous avons ces quarante jours de carême, que l’Église nous propose chaque année, parce qu’elle sait combien nous avons besoin de faire le point sur notre manière de vivre, d’être, parce qu’elle sait combien nous sommes pécheurs, et que ce temps de désert où nous nous remettons face à nous-même et face à Dieu est nécessaire pour prendre un nouveau départ, pour nous re-convertir, pour nous permettre de regarder Dieu en face sans avoir (trop) honte de nos faiblesses, de notre péché … même si nous disons l’aimer …

En ce dimanche où nous fêtons aussi sainte Bernadette Soubirous, la voyante de Notre-Dame de Lourdes, à qui Marie a demandé de « prier Dieu pour la conversion des pécheurs » et de « baiser la terre pour la conversion des pécheurs », demandons à Bernadette de nous aider à prier pour les pécheurs, nous d’abord parce que nous sommes sans doute les premiers concernés, et tous les autres, ceux qui se reconnaissent pécheurs, et les autres … pour qu’ils puissent demander pardon pour leurs fautes, se convertir, et pour qu’ils croient en l’amour de Dieu pour eux, la Bonne Nouvelle pour eux.

Seigneur Jésus,

l’Esprit t’a poussé au désert

pour que tu puisses prendre

la mesure de ta mission,

dans le silence et la méditation.

Nous aussi nous avons besoin de faire le point,

de nous reconnaître pécheur, en ta présence,

de nous convertir à ta Parole et de te suivre.

 

Francis Cousin                     

                       

               

                       

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6ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN

 Évangile selon saint Marc 1, 40-45

 

« La vie a vaincu la mort. »

 

Dans l’évangile de ce jour, Jésus guérit un lépreux.

Alors que la semaine dernière, Marc nous disait : « [Jésus] guérit beaucoup de gens atteints de toute sorte de maladie », il consacre ensuite une péricope toute entière pour la guérison d’un lépreux. C’est dire à quel point cette maladie était à l’époque considérée comme différentes des autres.

D’abord parce qu’elle était contagieuse, et que la personne atteinte voyait sa chair se transformer peu à peu en une masse purulente la rendant difforme et hideuse, souvent insupportable à voir. Ensuite parce qu’elle était considérée comme une punition de Dieu suite à un péché. C’était donc une maladie physique et spirituelle qui rendait la personne atteinte impure, au sens propre et au sens figuré. D’où un nombre important de règles dont la première lecture nous donne les deux principales : 1- les lépreux devront vivre à l’écart de la communauté, des villages, dans des endroits déserts, en quarantaine, pour éviter tout contact physique et spirituel ; 2- le diagnostic de la maladie et de sa guérison sont fait, non par un médecin, mais par un prêtre.

Or, ici, cette guérison est toute particulière, et elle montre qu’avec Jésus, il y a (encore) une différence avec ce qui se faisait dans l’ancien testament.

D’abord par les circonstances. Le lépreux va contrevenir à la loi en allant au devant de Jésus, et à genoux devant lui dit : « Si tu le veux, tu peux me purifier ». Il ne dit pas guérir, mais purifier : peut-être avait-il dans l’idée que Jésus peut le rendre pur dans les deux sens : physiquement et spirituellement, sans péché. Et comme seul Dieu peut guérir dans les deux sens, il avait foi en Jésus, il voyait en lui, sinon le Messie, au moins un envoyé de Dieu.

Ensuite par la réaction de Jésus. Lui aussi va contrevenir à la loi. Il ne repousse pas le lépreux, au contraire, il l’accueille comme quelqu’un qui veut redevenir un homme debout. Saisi de compassion, pris aux entrailles, il le touche et reprend la phrase du lépreux : « Je le veux, sois purifié ».

Jésus savait qu’en le touchant, aux yeux des juifs de l’époque, il devenait automatiquement impur. Stupeur des assistants, horrifiés par son geste. C’est pourquoi il intime à l’ex-lépreux de ne rien dire, et d’aller, conformément à la loi, faire constater sa guérison par un prêtre.

Mais cet homme, qui était sur le chemin de la mort et qui se retrouve d’un seul coup sur un chemin de vie spirituelle et sociale, ne peut pas se taire : il faut qu’il partage avec tous sa joie d’avoir été sauvé, qu’il dise à tous qui l’a guéri et comment il l’a fait.

Et maintenant, c’est Jésus qui est mis à l’écart de la communauté. C’est lui qui se retrouve sur un chemin de mort, comme ce sera le cas plus tard quand il sera rejeté de la ville de Jérusalem pour être crucifié, à l’écart, au Golgotha : « La pierre qu’on rejeté les bâtisseurs … » (Ps 118,22).

Mais la transmission de la Bonne Nouvelle ne peut pas s’arrêter, et si Jésus ne peut plus entrer dans les villages, ce sont les gens qui viennent vers lui : « De partout cependant, on venait à lui. », ce qui n’est pas sans rappeler aussi cette phrase de Jésus : « Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé. » (Jn 19,37).

Si la lèpre était considérée comme le signe d’un péché, en guérissant le lépreux Jésus met un arrêt au péché, tout comme il le fera en mourant sur la croix en prenant nos péchés. Et par sa résurrection, « la vie a vaincu la mort » (Deiss – I 47)

En guérissant le lépreux, Jésus a permis que l’exclusion de toute la vie sociale soit supprimée. En le touchant, il s’est montré proche du lépreux, le considérant comme un homme à part entière.

On sait que St François d’Assise a été complètement transformé après avoir embrassé un lépreux. Il en a été de même pour le père Damien de Veuster, dit de Molokaï, dont KTO a diffusé un film biographique la semaine dernière. Et aussi pour Raoul Follereau, pour le père Clément Raimbault, ici, à La Montagne …

Tous voulaient que soit mis fin à une exclusion d’une partie de la population.

A nous aussi de vouloir faire comme eux : combattre les exclusions … pas seulement médicales, mais toutes les exclusions : du travail, de la santé, de l’amour, de la justice, de leur pays … et on pourrait continuer …

Et les conséquences de ces exclusions sont nombreuses : chômage, émigration, réfugiés, etc …

Parce que les exclusions sont une atteinte à la dignité humaine et une injustice sociale.

Cela fait partie de ce que propose saint Paul dans la deuxième lecture ; « Tout ce que vous faites (…) faites-le pour la gloire de Dieu. … Je tâche de m’adapter à tout le monde, sans chercher mon intérêt personnel, mais celui de la multitude des hommes, pour qu’ils soient sauvés. Imitez-moi, comme moi aussi j’imite le Christ. ».

« Heureux ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés. » (Mt 5,6)

Seigneur Jésus,

Tu n’as jamais hésité à aller contre la loi de Moïse

quand elle ne permettait pas

de prendre soin des hommes,

de les respecter, de les sauver.

Aide-nous à aller aussi à contre-courant

quand l’injustice ne permet pas

à des hommes d’être respectés.

 

Francis Cousin                     

                       

               

                       

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5ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN

Évangile selon saint Marc 1, 29-39

 

« Tout le monde te cherche. »

 

La semaine dernière, nous avions vu Jésus dans la synagogue de Capharnaüm où il avait expulsé un démon d’un homme, et aujourd’hui, « aussitôt sortis de la synagogue » il se rend chez Pierre et André, et là, il guérit la belle-mère de Pierre, il « la saisit par la main et la fit lever. La fièvre la quitta, et elle les servait. ».

Elle reprend aussitôt sa vie de femme, elle s’occupe de ses invités. Elle est redevenue une femme debout, ce que veut Jésus pour chacun.

On notera une différence d’attitude de Jésus pour ces deux miracles. Dans la synagogue, Jésus ne fait que parler : il ordonne au démon de sortir de la personne. Il ne s’approche pas de lui. Il n’y a pas de compromission possible avec le démon. Mais chez Pierre, Jésus s’approche de la belle-mère, il établit un contact avec elle en lui saisissant la main pour lui montrer tout l’amour qu’il a pour elle, pour lui montrer la proximité de Dieu pour les faibles, pour lui montrer son soutien. Une attitude de Jésus qu’on retrouvera très souvent par la suite lors des guérisons de ceux qui croient en lui. Dieu se fait proche des faibles et des affligés par son Fils l’Emmanuel, Dieu avec nous.

Sabbat oblige, les gens doivent attendre le coucher du soleil pour venir vers Jésus avec leurs malades. Le ‘téléphone juif’ fonctionne aussi bien que le ‘téléphone arabe’ : toute la ville est là. Guérisons, expulsions de Satan … Jésus prend soin des petits, des faibles…

Le temps de prendre soin de chacun d’eux …

Le temps de montrer son amour « qui est de toujours » …

Le temps de les réconforter …

La nuit fût courte pour Jésus … car bien avant le lever du soleil, il se lève, quitte la maison et cherche un endroit désert, pour prier, pour parler avec son Père dans la solitude, dans le silence.

Jésus a besoin de ce contact permanent avec son Père, surtout en ce premier jour de prédication publique, et après toutes ces guérisons, pour faire le point avec son Père, et pour prendre des ’’forces’’ pour continuer sa mission.

Est-ce que nous, nous avons ce souci d’être en contact permanent avec le Père, pour faire le point sur notre vie spirituelle et sociale, pour nous approcher le plus possible de ce que Dieu veut pour nous ?

A la maison, branle-bas de combat quand on ne trouve plus Jésus. C’est l’effervescence et tout le monde se met de la partie : « Tout le monde te cherche ».

Pourquoi ?

Sans doute pour qu’il reste avec eux, pour qu’il soit à leur disposition … c’est le rêve de tout le village … c’est la prospérité pour eux … ils n’ont plus de souci à se faire …

Mais Jésus ne veut pas ! Il n’est pas venu pour s’établir à Capharnaüm, mais pour annoncer à tous son message de bonté et d’amour : « Allons ailleurs … c’est pour cela que je suis sorti » (du ciel).

Contrairement à Jean-Baptiste qui restait sur place, au bord du Jourdain, laissant les gens qui le voulaient venir vers lui, Jésus va vers les gens, dans les différents villages pour annoncer à tous la Bonne Nouvelle de son message, « proclamant la Parole, intervenant à temps et à contretemps, … toujours avec patience et souci d’instruire. » (cf 1Tm 4,2) à ceux qui lui étaient favorables comme à ceux qui ne l’étaient pas. Jésus est toujours en déplacement. Il n’a pas de chez-soi, « il n’a pas d’endroit où reposer la tête. » (Mt 8,20).

C’est le même message que nous fait parvenir le pape François : « Allez vers les périphéries ».

N’est-ce pas une tentation de garder Dieu, Jésus, pour soi, sans le partager ?

« J’ai trouvé mon confort auprès de Jésus … les autres n’ont qu’à faire pareil ! »

Mais comment pourraient-ils y arriver s’il n’y a pas quelqu’un qui leur parle de Jésus ?

S’il n’y a pas quelqu’un qui va vers eux ?

Si je ne vais pas vers eux, comme Jésus l’a fait …?

Saint Paul nous le dit dans la 2° lecture : « Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile !  … c’est une mission qui m’est confiée. »

A moi aussi, cette mission m’est confiée … depuis mon baptême.

En ai-je conscience ?

« France, qu’as-tu fait de ton baptême ? » nous a dit Jean-Paul II.

Ne restons pas entre nous, dans nos églises … « Allons ailleurs … c’est une mission qui nous est confiée. »

Seigneur Jésus,

tu nous aimes, et tu nous le fais savoir …

et nous sommes tellement heureux

que nous sommes tentés

de te garder pour nous,

égoïstement. 

Mais tu veux que nous allions ailleurs,

avec toi, par toi, en toi,

vers ceux qui ne te connaissent pas.

C’est notre mission !

 

Francis Cousin                     

                       

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5ième Dimanche du Temps Ordinaire – par le Diacre Jacques FOURNIER (Marc 1, 29-39)

 » Jésus Sauveur du Monde « 

(Marc 1, 29-39)…

En ce temps-là, aussitôt sortis de la synagogue de Capharnaüm, Jésus et ses disciples allèrent, avec Jacques et Jean, dans la maison de Simon et d’André.
Or, la belle-mère de Simon était au lit, elle avait de la fièvre. Aussitôt, on parla à Jésus de la malade.
Jésus s’approcha, la saisit par la main et la fit lever. La fièvre la quitta, et elle les servait.
Le soir venu, après le coucher du soleil, on lui amenait tous ceux qui étaient atteints d’un mal ou possédés par des démons.
La ville entière se pressait à la porte.
Il guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies, et il expulsa beaucoup de démons ; il empêchait les démons de parler, parce qu’ils savaient, eux, qui il était.
Le lendemain, Jésus se leva, bien avant l’aube. Il sortit et se rendit dans un endroit désert, et là il priait.
Simon et ceux qui étaient avec lui partirent à sa recherche.
Ils le trouvent et lui disent : « Tout le monde te cherche. »
Jésus leur dit : « Allons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame l’Évangile ; car c’est pour cela que je suis sorti. »
Et il parcourut toute la Galilée, proclamant l’Évangile dans leurs synagogues, et expulsant les démons.

 

 

         

Cette page d’Evangile est un résumé de toute la mission de Jésus : sauver tous les hommes (1Tm 2,4-6), s’ils acceptent bien sûr, en toute liberté, de se repentir et de se laisser sauver.

            Jésus vient d’enseigner dans la synagogue de Capharnaüm : « Le temps est accompli », toutes les prophéties de l’Ancien Testament trouvent en lui leur accomplissement. Et il a rajouté : « Le Royaume de Dieu est tout proche » : le « Dieu qui est Esprit » (Jn 4,24) est là, invisible mais présent à la vie des hommes, en Seigneur Tout Puissant, et il se propose de régner dans nos cœurs et dans nos vies par le Don de son Esprit. Si nous consentons à accueillir ce Don gratuit de l’Amour, « la Lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas saisie » (Jn 1,5) : elle règne ! Alors, « la paix du Christ règne aussi dans nos cœurs » (Col 3,15) et sa Parole se réalise : « Que votre cœur ne se trouble pas » (Jn 14,1). En effet, « c’est Lui qui est notre paix » (Ep 2,14) : l’Amour règne et tout est pardonné… En effet, tous les hommes, « Juifs et grecs, tous sont soumis au péché… Le monde entier est coupable devant Dieu » (Rm 3,9-20). Et « par le péché, la mort est entrée dans le monde et elle est passée en tous les hommes, puisque tous ont péché » (Rm 5,12). Mais « vous qui étiez morts du fait de vos fautes, il vous a fait revivre avec lui ! Il nous a pardonné toutes nos fautes ! » (Col 2,13). Et tout ceci se réalise très concrètement par le Don de l’Esprit Saint, Eau Pure qui purifie (Ez 36,24-28), Eau Vive qui vivifie (Jn 4,10-14 ; 7,37-39). Alors, les morts revivent, ils ressuscitent à la vraie Vie, celle de l’Amour : la Vie de Dieu règne !

            Voilà ce qui est dit ici en actes… La belle mère de Simon est au lit, avec de la fièvre, et l’on croyait à l’époque – Et c’est faux ! – que toute maladie était la conséquence d’un péché… Cette fièvre renvoie donc ici à toutes les souffrances engendrées par les péchés que nous commettons. Souffrances pour nous, car ils nous « privent » du Don de Dieu (Rm 3,23 avec Jn 20,22 et 1P 4,14) et engendrent ainsi au plus profond de nous-mêmes « souffrance et angoisse » (Rm 2,9), la conséquence la plus grave, nous l’avons vue, étant la mort spirituelle. Et bien sûr, ils peuvent aussi semer autour de nous, pour celles et ceux qui en sont les victimes, souffrances, malheurs, désolations, des situations d’autant plus insupportables qu’elles peuvent toucher des innocents. Etendue sur son lit, la belle-mère de Simon symbolise cette humanité souffrante, blessée à mort. Gratuitement, le Christ s’approche d’elle. Sans un mot, il lui saisit la main… Elle accepte, elle se laisse faire, et on peut deviner le Christ la tirant doucement à lui, l’invitant ainsi à se lever. Elle obéit encore et mobilise ses forces pour répondre à son appel. Maintenant, avec Lui, elle peut vraiment se lever grâce au Don de Dieu, le Don de « l’Esprit qui vivifie » (Jn 6,63), et qui plus tard manifestera toute sa puissance dans la résurrection du Christ. Voilà ce qui déjà, ici, se met en œuvre. Et puisque cet Esprit Est Amour, elle commence à vivre de cet Amour reçu et « elle se mit à les servir »… Amour reçu, amour donné, en elle « l’Amour de Dieu est accompli » (1Jn 4,12)…

              DJF

           




4ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN

 Évangile selon saint Marc 1, 21-28

 

« Voilà un enseignement nouveau. »

 

Nous sommes tout au début de l’évangile. Jésus vient d’appeler ses premiers disciples et se rend à Capharnaüm, là où habitait Pierre.

Et comme tout bon juif, le samedi, il se rend à la synagogue, pour prier et pour y enseigner. En effet, à l’époque, on profiter d’un nouvel arrivant dans la synagogue pour lui demander de faire un enseignement, ce qui permettait de ’’casser’’ les habitudes. Et Jésus, bien sût, ne se fait pas prier.

Et dès ce premier enseignement, on voit apparaître deux réactions différentes :

– celle de la plupart des gens, plutôt positive : « il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes » qui avaient, eux, un discours autoritaire : « la loi dit que…, il faut faire ceci…, il faut croire ceci…, il ne faut pas faire cela … »

– celle d’un « homme tourmenté par un esprit impur », c’est-à-dire par Satan qui avait bien reconnu dans le discours de Jésus « ce prophète comme [Moïse] » (1° lecture) qui avait vu Dieu face à face et qui parlait comme Dieu.

Satan connaissait Jésus. Peu avant, pendant quarante jours, Jésus était allé au désert, poussé par l’Esprit, et là, il avait été tenté par Satan. Si Marc ne dit rien des tentations infligées par Satan, Matthieu et Luc nous les relatent ; et à chaque tentation, Jésus remet Satan à sa place par une citation d’une Parole de l’Écriture.

Alors Satan s’exclame, par l’intermédiaire de cet homme : « Es-tu venu pour nous perdre ? ». Non pas pour perdre tous les hommes ; au contraire, Jésus est venu pour les sauver, comme son nom l’indique : Jésus = Dieu sauve. Mais il est venu pour « perdre à Satan tous les humains qui sont sous son pouvoir », et donc ici la personne tourmentée, et les ramener à Dieu.

Et il suffit d’une parole de Jésus, « Sors de cet homme » pour que le démon soit chassé, pour que le démon soit anéanti.

Parole de Jésus, Parole de Dieu, Parole créatrice : « Dieu dit … et ce fut ainsi. »

Parole de Jésus, Parole qui libère. Parole qui guérit. Parole qui régénère.

Parole qui redonne vie : Lazare, fils de la veuve de Naïm, la fille de Jaïre …

Parole qui donne Vie : « Je suis la Vie ».

Et toujours Parole qui montre l’amour de Dieu pour les hommes.

Alors, après cet intermède, l’enthousiasme des auditeurs est renforcé : « Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité ! Il commande même aux esprits impurs, et ils lui obéissent. ».

Nous aussi, comme Jésus et les autres participants de la synagogue, nous allons à l’église pour y prier, et pour recevoir un enseignement, par les différents textes proclamés et par l’homélie.

Mais est-ce que j’écoute attentivement cette parole qui m’est proposée ?

Est-ce que je me prépare en lisant cette parole dans la semaine ?

Est-ce que je fais résonner cette parole dans mon cœur, dans mon esprit ?

Est-ce que parfois je ne fais pas comme cette homme qui s’insurge : « Dis-moi, Jésus, tu es venu pour me sauver, ou pour m’empêcher d’avoir une vie tranquille à ne me préoccuper que de moi … ? » (ou toutes choses semblable).

Jésus est venu pour nous sauver, mais pas sans nous. Il faut que nous y mettions du nôtre, que nous l’écoutions quand il nous dit : « Convertissez-vous et croyez à l’Évangile ».

Seigneur Jésus,

tu veux que nous écoutions ta Parole,

mais tout le monde ne le veut pas.

Sors de notre cœur

tout ce qui est inspiré par le démon,

et mets en nous un cœur nouveau.

 

Francis Cousin                     

                               

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