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1er Dimanche de Carême – par le Diacre Jacques FOURNIER (Marc 1, 12-15)

 » Le Royaume des Cieux est tout proche « 

(Marc 1, 12-15)…

Jésus venait d’être baptisé. Aussitôt l’Esprit pousse Jésus au désert
et, dans le désert, il resta quarante jours, tenté par Satan. Il vivait parmi les bêtes sauvages, et les anges le servaient.
Après l’arrestation de Jean, Jésus partit pour la Galilée proclamer l’Évangile de Dieu ;
il disait : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. »

 

         

         «  Je dis au monde ce que j’ai vu chez mon Père, ce que j’ai entendu de lui », déclare Jésus en St Jean (Jn 8,26). Ainsi, avant de dire quoique ce soit, Jésus le vit. Sa Parole ne fait que rendre témoignage à la relation d’amour qui l’unit à son Père. « Le Père aime le Fils », un présent qui a valeur d’éternité, « et il a tout donné en ses mains » (Jn 3,35). « Le Père est avec moi, il ne m’a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui plaît » (Jn 8,29). Et cette relation est vitale pour lui : « Je vis par le Père » (Jn 6,57). De toute éternité, le Père lui « donne en effet l’Esprit sans mesure » (Jn 3,34) et « c’est l’Esprit qui vivifie » (Jn 6,63). Ainsi, « comme le Père a la vie en lui-même, de même a-t-il donné au Fils d’avoir la vie en lui-même » (Jn 5,26), par « l’Esprit qui vivifie ». Le Père est-il Plénitude d’Esprit ? Le Fils l’est aussi car il reçoit du Père cette même Plénitude… Et c’est ainsi que « moi et le Père, nous sommes un », dit Jésus (Jn 10,30), dans la communion d’un même Esprit et d’une même Vie reçue par Amour et dans l’Amour…

            Or, « le Règne de Dieu est justice, paix et joie dans l’Esprit Saint » (Rm 14,17). Il est donc Mystère de Communion dans « l’unité d’un même Esprit » (Ep 4,3). Jésus reçoit du Père la Plénitude de l’Esprit ? « Recevez l’Esprit Saint », dira-il à ses disciples (Jn 20,22). Alors, son vœu le plus cher à notre égard sera exaucé : « Père, qu’ils soient un comme nous sommes un » (Jn 17,22) par ce même Esprit qui est tout à la fois Lumière et Vie (Jn 4,24 ; 1Jn 1,5 ; Jn 8,12 ; 1,4). Or « la Lumière brille dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas saisie » (Jn 1,5)… Pour tous ceux et celles qui accepteront de le recevoir par leur foi, l’Esprit se révèlera donc victorieux de tout mal et de ses conséquences. Avec lui et par lui, la Miséricorde infinie et Toute Puissante de Dieu (Lc 1,49-50) règnera, pour notre Vie…

C’est ce que Jésus a manifesté pendant son séjour de quarante jours au désert, « tenté par Satan ». Or ce même Esprit est dès maintenant offert à tous les hommes, gratuitement, par Amour… Pour l’accueillir, il suffit de se repentir de tout son cœur du mal commis et de « croire en la Bonne Nouvelle » de l’Amour Infini et Tout Puissant. Alors, inlassablement, l’Esprit pardonnera et guérira ce qui doit l’être dans nos vies pourvu que nous osions ne mettre aucune limite à la Miséricorde de Dieu…            DJF

           




1er dimanche de Carême – par Francis COUSIN

Évangile selon saint Marc 1, 12-15

 

Tentation et Conversion

 

L’évangile de ce premier dimanche de carême, très court, rassemble deux événements qui se suivent dans le récit de Marc, mais qui sont habituellement séparés dans la logique du plan de l’évangile de Marc : l’épisode du désert terminant le prologue du texte, et le deuxième épisode commençant la prédication de Jésus.

Dans la première partie, dans le désert, on ne retrouve pas dans le texte de Marc les trois tentations et les dialogues entre Satan et Jésus, que l’on trouve chez Matthieu et Luc. Le texte est très concis. Et surtout, on a l’impression de Jésus subit les événements : il est poussé (littéralement ’jeté dehors’) par l’Esprit, il est tenté par Satan, il est servi par les anges au milieu des bêtes sauvages …

La notion de désert, lieu de manque, de solitude mais aussi d’introspection sur soi-même et sur son avenir, de recherche d’un autre (que l’on peut appeler Dieu), associée avec le nombre quarante, fait bien évidemment penser à l’Exode du peuple Hébreux chassé d’Égypte par Pharaon, avec à sa tête Moïse ; Et c’est dans le désert que Dieu s’est fait connaître à son peuple et a fait alliance avec lui. On peut alors penser que Jésus est montré dès le début de l’évangile comme le nouveau Moïse, celui qui après les quarante jours de désert sera celui qui va mener le peuple de Dieu dans la terre promise, pour nous le Paradis, auprès de son Père, pour qu’il y reste car « je veux que là où je suis, ils soient eux aussi avec moi » (Jn 17,24), après avoir fait avec lui « une alliance nouvelle et éternelle » (PE 3).

Mais le verbe qualifiant l’action de l’Esprit est le même utilisé par les traducteurs de la Septante à propos du renvoi d’Adam du Paradis : « καὶ ἐξέβαλεν τὸν Αδαμ » (Gn 3,24). Adam est jeté hors du Paradis, pour affronter les forces du mal et les bêtes sauvages. Alors on pourra voir en lui le nouvel Adam qui, par sa victoire sur le mal, ramènera le peuple de Dieu sur « une terre nouvelle … où la mort ne sera plus et où il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur » (Ap 21,1.4), vers le Paradis retrouvé. Et l’allusion aux bêtes sauvages fait aussi penser à la prophétie d’Isaïe : « Un rameau sortira de la souche de Jessé … Le loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera près du chevreau, le veau et le lionceau seront nourris ensemble … sur le trou de la vipère, l’enfant étendra la main. » (Is 11,1.6.8). Jésus est vraiment montré comme le Messie, le « Christ, Fils de Dieu » (Mc 1,1), celui qui, dans le désert hostile, va vivre en paix avec les animaux sauvages et recréer la quiétude et le bonheur du Paradis.

Mais si Jésus semble subir cette période au désert, il n’en est plus de même dans la deuxième partie de l’évangile. Après cette traversée au désert, les résistances à la tentation, et surtout, même si on n’en parle pas, la proximité avec son Père et avec l’Esprit, Jésus devient actif. Il bouge et il parle. Un  nouveau monde se met en place.

Jean-Baptiste, le précurseur, est livré au pouvoir en place. Comme Jésus le sera à la fin de sa vie. Pour l’heure, Jésus reprend l’enseignement de Jean-Baptiste, mais il commence par dire que, maintenant, c’est lui, comme Fils de Dieu, qui a un message à faire passer : « Le moment est arrivé, le règne de Dieu s’est approché ».

« Le moment est arrivé, il est temps que je prenne la place que mon Père a prévue pour moi. Avec moi, le règne de Dieu s’est approché de ce monde, Dieu est présent sur la terre et se fait proche des gens, et surtout des plus petits et des plus faibles. ». Et dire que le règne de Dieu se fait proche des gens est différent que dire le règne de Dieu s’est approché, ou est tout proche (selon les traductions). Le règne de Dieu se fait proche parce que Dieu, Jésus, se fait proche des gens : Jésus, l’Emmanuel, Dieu avec nous !

Et Jésus part du désert du Néguev, au sud de la Judée, de Jérusalem, là où se trouve le Temple, où se trouvent la plupart des prêtres et des pharisiens, obnubilés par l’application de la Loi de Moïse, plutôt tournés vers le passé, pour aller vers la Galilée plus ouverte aux autres peuples, pays avec un brassage de population, d’idées, de commerces avec l’extérieur. Et déjà on sent venir l’ouverture de la Parole de Dieu au-delà du peuple juif, vers l’ensemble du monde, et du monde païen.

Après seulement, il reprendra les paroles de Jean-Baptiste que l’on connait par les autres évangélistes synoptiques : « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle ». Cette phrase que l’on a entendue lors de l’imposition des cendres mercredi dernier. Phrase dynamique. Phrase impérative. On n’a pas le choix, ou plutôt si : on peut acquiescer à cette Parole, ou la refuser. Mais on ne peut pas rester neutre, sans prendre position.

Et cette phrase est encore vraie et valable pour nous aujourd’hui. Même si on a déjà été baptisé. Car tous les jours nous avons à nous convertir, c’est-à-dire à nous retourner vers le Seigneur, et à croire en sa Parole … et en vivre …

Pour cela, nous avons ces quarante jours de carême, que l’Église nous propose chaque année, parce qu’elle sait combien nous avons besoin de faire le point sur notre manière de vivre, d’être, parce qu’elle sait combien nous sommes pécheurs, et que ce temps de désert où nous nous remettons face à nous-même et face à Dieu est nécessaire pour prendre un nouveau départ, pour nous re-convertir, pour nous permettre de regarder Dieu en face sans avoir (trop) honte de nos faiblesses, de notre péché … même si nous disons l’aimer …

En ce dimanche où nous fêtons aussi sainte Bernadette Soubirous, la voyante de Notre-Dame de Lourdes, à qui Marie a demandé de « prier Dieu pour la conversion des pécheurs » et de « baiser la terre pour la conversion des pécheurs », demandons à Bernadette de nous aider à prier pour les pécheurs, nous d’abord parce que nous sommes sans doute les premiers concernés, et tous les autres, ceux qui se reconnaissent pécheurs, et les autres … pour qu’ils puissent demander pardon pour leurs fautes, se convertir, et pour qu’ils croient en l’amour de Dieu pour eux, la Bonne Nouvelle pour eux.

Seigneur Jésus,

l’Esprit t’a poussé au désert

pour que tu puisses prendre

la mesure de ta mission,

dans le silence et la méditation.

Nous aussi nous avons besoin de faire le point,

de nous reconnaître pécheur, en ta présence,

de nous convertir à ta Parole et de te suivre.

 

Francis Cousin                     

                       

               

                       

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Rencontre autour de l’Évangile – 1er Dimanche de Carême

 » Le règne de Dieu est tout proche.

Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle »

  

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons (Marc 1, 12-15)

Nous sommes au tout début de l’Évangile de Marc. Jean Baptiste a terminé sa mission. C’est au tour de Jésus de commencer la sienne.

Le sens des mots

Jésus baptisé : pourquoi Jésus s’est fait baptiser ?

L’Esprit le pousse au désert : D’où vient cet Esprit ? Pourquoi le désert ? Est-ce que nous nous rappelons ce qui s’est passé pour le peuple hébreu à la sortie d’Égypte ? Rappelons-nous comment sa fidélité a connu de rudes épreuves.

Quarante jours : A quoi nous renvoie ce chiffre « quarante » ?

Tenté par Satan : Qui est ce personnage ? En quoi, au juste, Jésus a-t-il été tenté ?

Parmi les bêtes sauvages : Pourquoi Jésus vit-il parmi les bêtes sauvages : qu’est que cela signifie ?

Les anges le servaient : Quel est le sens de cette parole ?

Après l’arrestation de Jean-Baptiste : Quel était le rôle de Jean-Baptiste ? Qu’est-ce qu’il prêchait ?

La Galilée : C’est là que Jésus commence sa prédication. Pourquoi ?

La Bonne Nouvelle de Dieu Quelle est cette Bonne Nouvelle ? Bonne Nouvelle pour qui ? Quel est l’autre mot pour dire « Bonne Nouvelle » ?

Les temps sont accomplis : Que veut dire Jésus ?

Convertisez-vous : C’est quoi cette « conversion » que Jésus demande ?

Croyez à la Bonne Nouvelle : Qui est en définitive cette « Bonne Nouvelle »  ? Que  veut dire « croire » ici ?

 

 

TA PAROLE DANS NOS CŒURS

Jésus, Jésus, tu es toi-même la Bonne Nouvelle du Salut que Dieu ton Père apporte aux hommes. Par toi, c’est Dieu lui-même qui s’est approché, personnellement, de nous. Durant ce temps de Carême, conduis-nous au désert avec Toi et rends nous forts dans les tentations qui sont des épreuves pour notre foi. Change toi-même notre cœur.

  

Pour l’animateur  

Par son Baptême, Jésus a manifesté sa solidarité profonde avec l’humanité pécheresse. Le Père l’a investi officiellement de sa mission de Messie Sauveur par le Saint Esprit. Et cet Esprit de Dieu l’entraîne au désert. Le désert, lieu de la solitude, du silence, de l’aridité, nous ramène au désert de l’Exode. Durant « quarante » ans, la fidélité du peuple hébreu à Dieu a connu des épreuves (la faim, la soif, murmure et révolte contre Dieu, idolâtrie… Jésus est amené à refaire, pour son compte, l’itinéraire spirituel du peuple de Dieu. Il a passé par les eaux du Jourdain (comme le peuple hébreu par la Mer Rouge). Il revit les « tentations » que l’ancien Israël a subies au désert. (C’est le sens du chiffre « quarante »). Tel un nouveau Moïse, Jésus accomplit le nouvel Exode ; en sa personne va naître le nouveau peuple de Dieu.

Satan est le nom donné dans la bible à l’ennemi mystérieux qui s’oppose à l’établissement du Règne de Dieu. Marc est très discret sur les tentions de Jésus au désert. Mais durant tout son ministère, nous verrons que Jésus a été sollicité d’utiliser sa puissance divine pour imposer de manière triomphale le Règne de Dieu. Au lieu de manifester sa divinité avec éclat, jésus restera humblement soumis au Père. Le fait qu’il vit parmi les bêtes sauvages, c’est une manière de dire qu’il est victorieux des forces du Mal. Cette familiarité de l’homme avec les bêtes sauvages était annoncée par les prophètes pour dire que le Messie rétablit l’harmonie de l’homme avec le ciel et avec la création. Et Dieu est avec lui pour l’assister. C’est le sens des anges qui le servaient.

Jean le prophète précurseur prêchait la conversation et Jésus le Messie prend le relais. Jésus revient en Galilée ou il a été élevé. La Galilée est le «district des nations » , un carrefour de peuples, une terre de brassage entre juifs et païens, un centre missionnaire très important pour Jésus. Jésus proclame la Bonne Nouvelle de Dieu : c’est l’annonce de la joyeuse nouvelle du salut  « vient » de Dieu. Jésus apporte avec lui cette «Bonne Nouvelle» : « l’Évangile ».

« Les temps sont accomplis » ; cela veut dire que le Plan de Salut de Dieu a trouvé en Jésus son accomplissement : il est le Messie qui mène l’histoire à sa fin. Avec Jésus, Dieu est maintenant personnellement à l’œuvre : en Jésus le Règne de Dieu s’est approché de nous. Se convertir c’est changer mentalité, de manière de penser et de vivre, pour accueillir dans la foi cet heureux événement. Mais pour cela la foi en la Bonne Nouvelle est nécessaire. Jésus est devenu lui-même la Bonne Nouvelle.

 

TA PAROLE DANS NOS MAINS :

La Parole aujourd’hui dans notre vie  

Dieu en son fils est venu lui-même prendre en main la lutte des hommes contre toutes le formes de mal et manifester ainsi son Règne. L’heure est arrivée ou Dieu se mêle aux hommes pour que l’amour ait le dernier mot sur la terre :

Sommes-nous conscients du poids du péché du monde sur les hommes : les peuples opprimés, le règne de l’argent, la souffrance des malades, des handicapés, des laissés pour compte de notre société…? Comment à notre place et selon nos moyens nous sommes associés à la lutte de Jésus Christ contre le Mal ?

A voir nos équipes, nos mouvements, nos communautés chrétiennes, nos célébrations, les hommes peuvent-ils dire « le Règne de Dieu est là » ?

Ensemble prions  

Prier avec le chant : Seigneur avec toi nous irons au désert

(carnet paroissial)

 

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6ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN

 Évangile selon saint Marc 1, 40-45

 

« La vie a vaincu la mort. »

 

Dans l’évangile de ce jour, Jésus guérit un lépreux.

Alors que la semaine dernière, Marc nous disait : « [Jésus] guérit beaucoup de gens atteints de toute sorte de maladie », il consacre ensuite une péricope toute entière pour la guérison d’un lépreux. C’est dire à quel point cette maladie était à l’époque considérée comme différentes des autres.

D’abord parce qu’elle était contagieuse, et que la personne atteinte voyait sa chair se transformer peu à peu en une masse purulente la rendant difforme et hideuse, souvent insupportable à voir. Ensuite parce qu’elle était considérée comme une punition de Dieu suite à un péché. C’était donc une maladie physique et spirituelle qui rendait la personne atteinte impure, au sens propre et au sens figuré. D’où un nombre important de règles dont la première lecture nous donne les deux principales : 1- les lépreux devront vivre à l’écart de la communauté, des villages, dans des endroits déserts, en quarantaine, pour éviter tout contact physique et spirituel ; 2- le diagnostic de la maladie et de sa guérison sont fait, non par un médecin, mais par un prêtre.

Or, ici, cette guérison est toute particulière, et elle montre qu’avec Jésus, il y a (encore) une différence avec ce qui se faisait dans l’ancien testament.

D’abord par les circonstances. Le lépreux va contrevenir à la loi en allant au devant de Jésus, et à genoux devant lui dit : « Si tu le veux, tu peux me purifier ». Il ne dit pas guérir, mais purifier : peut-être avait-il dans l’idée que Jésus peut le rendre pur dans les deux sens : physiquement et spirituellement, sans péché. Et comme seul Dieu peut guérir dans les deux sens, il avait foi en Jésus, il voyait en lui, sinon le Messie, au moins un envoyé de Dieu.

Ensuite par la réaction de Jésus. Lui aussi va contrevenir à la loi. Il ne repousse pas le lépreux, au contraire, il l’accueille comme quelqu’un qui veut redevenir un homme debout. Saisi de compassion, pris aux entrailles, il le touche et reprend la phrase du lépreux : « Je le veux, sois purifié ».

Jésus savait qu’en le touchant, aux yeux des juifs de l’époque, il devenait automatiquement impur. Stupeur des assistants, horrifiés par son geste. C’est pourquoi il intime à l’ex-lépreux de ne rien dire, et d’aller, conformément à la loi, faire constater sa guérison par un prêtre.

Mais cet homme, qui était sur le chemin de la mort et qui se retrouve d’un seul coup sur un chemin de vie spirituelle et sociale, ne peut pas se taire : il faut qu’il partage avec tous sa joie d’avoir été sauvé, qu’il dise à tous qui l’a guéri et comment il l’a fait.

Et maintenant, c’est Jésus qui est mis à l’écart de la communauté. C’est lui qui se retrouve sur un chemin de mort, comme ce sera le cas plus tard quand il sera rejeté de la ville de Jérusalem pour être crucifié, à l’écart, au Golgotha : « La pierre qu’on rejeté les bâtisseurs … » (Ps 118,22).

Mais la transmission de la Bonne Nouvelle ne peut pas s’arrêter, et si Jésus ne peut plus entrer dans les villages, ce sont les gens qui viennent vers lui : « De partout cependant, on venait à lui. », ce qui n’est pas sans rappeler aussi cette phrase de Jésus : « Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé. » (Jn 19,37).

Si la lèpre était considérée comme le signe d’un péché, en guérissant le lépreux Jésus met un arrêt au péché, tout comme il le fera en mourant sur la croix en prenant nos péchés. Et par sa résurrection, « la vie a vaincu la mort » (Deiss – I 47)

En guérissant le lépreux, Jésus a permis que l’exclusion de toute la vie sociale soit supprimée. En le touchant, il s’est montré proche du lépreux, le considérant comme un homme à part entière.

On sait que St François d’Assise a été complètement transformé après avoir embrassé un lépreux. Il en a été de même pour le père Damien de Veuster, dit de Molokaï, dont KTO a diffusé un film biographique la semaine dernière. Et aussi pour Raoul Follereau, pour le père Clément Raimbault, ici, à La Montagne …

Tous voulaient que soit mis fin à une exclusion d’une partie de la population.

A nous aussi de vouloir faire comme eux : combattre les exclusions … pas seulement médicales, mais toutes les exclusions : du travail, de la santé, de l’amour, de la justice, de leur pays … et on pourrait continuer …

Et les conséquences de ces exclusions sont nombreuses : chômage, émigration, réfugiés, etc …

Parce que les exclusions sont une atteinte à la dignité humaine et une injustice sociale.

Cela fait partie de ce que propose saint Paul dans la deuxième lecture ; « Tout ce que vous faites (…) faites-le pour la gloire de Dieu. … Je tâche de m’adapter à tout le monde, sans chercher mon intérêt personnel, mais celui de la multitude des hommes, pour qu’ils soient sauvés. Imitez-moi, comme moi aussi j’imite le Christ. ».

« Heureux ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés. » (Mt 5,6)

Seigneur Jésus,

Tu n’as jamais hésité à aller contre la loi de Moïse

quand elle ne permettait pas

de prendre soin des hommes,

de les respecter, de les sauver.

Aide-nous à aller aussi à contre-courant

quand l’injustice ne permet pas

à des hommes d’être respectés.

 

Francis Cousin                     

                       

               

                       

Pour accéder à une prière illustrée, cliquer sur le titre suivant : Prière dim ord B 6° A6

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Rencontre autour de l’Évangile – 6ième Dimanche du Temps Ordinaire

 » Le soir venu, on lui amenait tous les malades « 

  

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Ce passage fait suite à celui du dimanche précédent. Jésus est au début de son ministère.

Situons le texte et lisons (Marc 1, 10-45)

Faire une première lecture. .

Un lépreux : dire tout ce que l’on sait du sort d’un tel malade au temps de Jésus.

Noter la démarche et la prière du lépreux. Quelle réflexion cela nous inspire ?

La réaction de Jésus :

Qu’avons-nous à dire de ses sentiments. De son geste. De sa parole : « Je le veux, sois purifié »

Pourquoi aussitôt après l’avertissement sévère de ne rien dire à personne ?

Et pourquoi cette demande de Jésus : « va te montrer au prêtre. »

Et pourquoi cette guérison sera pour les autorités religieuses un témoignage  ?

Et comment comprendre la réaction de l’homme guéri ?

Son attitude a-t-elle un sens pour nous aujourd’hui ? Est-ce que Jésus nous demande de nous taire ?

Jésus est obligé d’éviter les lieux habités : pourquoi ?

Retenons des mots importants

La synagogue de Capharnaüm : ces mots reviendront souvent.

Jacques et Jean, Simon et André

Que se passe-t-il chez Simon ?

Notons tous les gestes de Jésus.

Noter qu’il s’agit de la fièvre.

Dès que la femme fut débout, « elle les servait »

 

Nous pouvons lire cette page d’évangile à un double niveau :

            – Premier niveau : l’action de Jésus chez Simon.

            – Quel serait le deuxième niveau ? 

Relever tous les mots qui montrent que Jésus connaît un réel succès auprès des foules. Comment est-il considéré par les gens ?

En fait, quelle est la préoccupation de Jésus et pourquoi il empêche de dire qui il est ?

Suivre Jésus qui se lève bien avant le jour… Peut-on deviner le contenu de sa prière ?

« Tout le monde te cherche » : pourquoi cette parole des disciples à Jésus ?

Regarder la réponse de Jésus : Pour lui quel est l’essentiel de sa mission ? »

« C’est pour cela que je suis sorti »: que veut dire Jésus ?

« Il parcourut toute la Galilée  ».

 

TA PAROLE DANS NOS CŒURS

A la fin du partage, faire un moment de silence pour une contemplation de Jésus et une prière silencieuse.

  

Pour l’animateur  

Le malade s’approche de Jésus pour une demande humble et confiante. Il s’agenouille devant lui et le supplie.

Pour bien comprendre cette demande, il fait savoir que le lépreux était un homme totalement exclu de la société. Atteint d’une maladie grave et contagieuse, il était tenu à l’écart de la collectivité. Selon la loi de Moïse, il devait porter des vêtements déchirés et des cheveux en désordre et crier « impur ! impur » quand il s’approchait d’un endroit habité.

Dans la bible, la lèpre est un mal physique et aussi un mal religieux : elle était considérée comme la marque du péché et le châtiment divin de fautes jugées particulièrement graves. Le lépreux était comme un mort ambulant, rejeté comme un cadavre source « d’impureté ». Pas de communion possible avec Dieu et avec les hommes.  La guérison d’un tel mal était réservé à Dieu.

Dans ce contexte, l’attitude de Jésus est extraordinaire : non seulement il se laisse approcher par le malheureux, mais il ose toucher l’intouchable. Et sa parole a la souveraine efficacité de la Parole même de Dieu : il dit et cela fut.

La guérison des lépreux figurait parmi les signes auxquels on reconnaîtrait l’action du Messie. Aux disciples de Jean Baptiste venus lui demander s’il était le Messie, Jésus répond : Les boiteux marchent, les lépreux sont guéris. » (Mt 11, 1-5) Le Messie est donc là qui restaure l’homme en parfaite santé physique et spirituelle.

Aussitôt après la guérison Jésus « chasse » carrément l’homme avec l’ordre de se taire. C’est dans l’évangile de Marc ce qu’on a appelé le « secret messianique ». Jésus ne veut pas qu’on se méprenne sur le sens de son identité de Messie. Il n’est pas ce magicien attendu qui supprimerait tous les maux de la terre. La profondeur de son être et de sa mission de Messie ne pourra vraiment être comprise qu’à la lumière de sa Passion et de sa Résurrection ?

Jésus envoie l’homme guéri vers le prêtre pour faire constater officiellement sa guérison et le faire rentrer dans la communauté religieuse. Et ce sera un témoignage. Les autorités religieuses apprendront ainsi que cette guérison est l’accomplissement en la personne de Jésus de l’attente du Messie.

En fait par la désobéissance de l’homme guéri, Marc nous ramène à aujourd’hui : celui qui est guéri doit être missionnaire de la Bonne Nouvelle.

Avec la résurrection de Jésus, le « secret messianique » est devenu caduc.

Le lecteur de cet évangile, c’est à dire chacun de nous, a mission de répandre le joyeux message libérateur de Jésus.

Puis l’évangéliste revient à Jésus : Jésus est obligé de fuir la foule. De partout en venait à lui. Une question naît dans les cœurs : « Quel est cet homme ? » 

 

 

TA PAROLE DANS NOS MAINS :

La Parole aujourd’hui dans notre vie  

En guérissant le lépreux et en lui permettant de retrouver sa place dans la société, Jésus nous révèle qu’il est venu susciter parmi les hommes une fraternité qui ne connaîtra ni paria ni exclu.

Nous connaissons aujourd’hui autour de nous des gens mis à part de la société : des jeunes qui au sortir de l’école se retrouve sans travail, des personnes qui n’ont pas notre culture, notre langue, notre religion, notre genre de vie, etc…

Les fréquentons-nous ? Quel regard nous portons sur elles ? Les aimons-nous comme des frères ?

 

La lèpre qui défigure le visage de l’homme a toujours été interprétée comme le symbole du péché qui défigure l’image de Dieu qui est en nous.

Pour guérir la lèpre de notre péché, prenons-nous le temps de nous approcher de Jésus Christ avec la même confiance que le lépreux de l’évangile ?

Ensemble prions  

Psaume 101 : N’oublie pas, Seigneur, le cri des malheureux.

Seigneur entends ma prière : que mon cri parvienne jusqu’à toi !

Ne me cache pas ton visage le jour où je suis en détresse !

A force de crier ma plainte, ma peau colle à mes os.
Mais toi, Seigneur, tu es là pour toujours; d’âge en âge on fera mémoire de toi.

Du ciel le Seigneur s’est penché, il regarde la terre pour entendre la plainte des captifs et libérer ceux qui devaient mourir.

 

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5ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN

Évangile selon saint Marc 1, 29-39

 

« Tout le monde te cherche. »

 

La semaine dernière, nous avions vu Jésus dans la synagogue de Capharnaüm où il avait expulsé un démon d’un homme, et aujourd’hui, « aussitôt sortis de la synagogue » il se rend chez Pierre et André, et là, il guérit la belle-mère de Pierre, il « la saisit par la main et la fit lever. La fièvre la quitta, et elle les servait. ».

Elle reprend aussitôt sa vie de femme, elle s’occupe de ses invités. Elle est redevenue une femme debout, ce que veut Jésus pour chacun.

On notera une différence d’attitude de Jésus pour ces deux miracles. Dans la synagogue, Jésus ne fait que parler : il ordonne au démon de sortir de la personne. Il ne s’approche pas de lui. Il n’y a pas de compromission possible avec le démon. Mais chez Pierre, Jésus s’approche de la belle-mère, il établit un contact avec elle en lui saisissant la main pour lui montrer tout l’amour qu’il a pour elle, pour lui montrer la proximité de Dieu pour les faibles, pour lui montrer son soutien. Une attitude de Jésus qu’on retrouvera très souvent par la suite lors des guérisons de ceux qui croient en lui. Dieu se fait proche des faibles et des affligés par son Fils l’Emmanuel, Dieu avec nous.

Sabbat oblige, les gens doivent attendre le coucher du soleil pour venir vers Jésus avec leurs malades. Le ‘téléphone juif’ fonctionne aussi bien que le ‘téléphone arabe’ : toute la ville est là. Guérisons, expulsions de Satan … Jésus prend soin des petits, des faibles…

Le temps de prendre soin de chacun d’eux …

Le temps de montrer son amour « qui est de toujours » …

Le temps de les réconforter …

La nuit fût courte pour Jésus … car bien avant le lever du soleil, il se lève, quitte la maison et cherche un endroit désert, pour prier, pour parler avec son Père dans la solitude, dans le silence.

Jésus a besoin de ce contact permanent avec son Père, surtout en ce premier jour de prédication publique, et après toutes ces guérisons, pour faire le point avec son Père, et pour prendre des ’’forces’’ pour continuer sa mission.

Est-ce que nous, nous avons ce souci d’être en contact permanent avec le Père, pour faire le point sur notre vie spirituelle et sociale, pour nous approcher le plus possible de ce que Dieu veut pour nous ?

A la maison, branle-bas de combat quand on ne trouve plus Jésus. C’est l’effervescence et tout le monde se met de la partie : « Tout le monde te cherche ».

Pourquoi ?

Sans doute pour qu’il reste avec eux, pour qu’il soit à leur disposition … c’est le rêve de tout le village … c’est la prospérité pour eux … ils n’ont plus de souci à se faire …

Mais Jésus ne veut pas ! Il n’est pas venu pour s’établir à Capharnaüm, mais pour annoncer à tous son message de bonté et d’amour : « Allons ailleurs … c’est pour cela que je suis sorti » (du ciel).

Contrairement à Jean-Baptiste qui restait sur place, au bord du Jourdain, laissant les gens qui le voulaient venir vers lui, Jésus va vers les gens, dans les différents villages pour annoncer à tous la Bonne Nouvelle de son message, « proclamant la Parole, intervenant à temps et à contretemps, … toujours avec patience et souci d’instruire. » (cf 1Tm 4,2) à ceux qui lui étaient favorables comme à ceux qui ne l’étaient pas. Jésus est toujours en déplacement. Il n’a pas de chez-soi, « il n’a pas d’endroit où reposer la tête. » (Mt 8,20).

C’est le même message que nous fait parvenir le pape François : « Allez vers les périphéries ».

N’est-ce pas une tentation de garder Dieu, Jésus, pour soi, sans le partager ?

« J’ai trouvé mon confort auprès de Jésus … les autres n’ont qu’à faire pareil ! »

Mais comment pourraient-ils y arriver s’il n’y a pas quelqu’un qui leur parle de Jésus ?

S’il n’y a pas quelqu’un qui va vers eux ?

Si je ne vais pas vers eux, comme Jésus l’a fait …?

Saint Paul nous le dit dans la 2° lecture : « Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile !  … c’est une mission qui m’est confiée. »

A moi aussi, cette mission m’est confiée … depuis mon baptême.

En ai-je conscience ?

« France, qu’as-tu fait de ton baptême ? » nous a dit Jean-Paul II.

Ne restons pas entre nous, dans nos églises … « Allons ailleurs … c’est une mission qui nous est confiée. »

Seigneur Jésus,

tu nous aimes, et tu nous le fais savoir …

et nous sommes tellement heureux

que nous sommes tentés

de te garder pour nous,

égoïstement. 

Mais tu veux que nous allions ailleurs,

avec toi, par toi, en toi,

vers ceux qui ne te connaissent pas.

C’est notre mission !

 

Francis Cousin                     

                       

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5ième Dimanche du Temps Ordinaire – par le Diacre Jacques FOURNIER (Marc 1, 29-39)

 » Jésus Sauveur du Monde « 

(Marc 1, 29-39)…

En ce temps-là, aussitôt sortis de la synagogue de Capharnaüm, Jésus et ses disciples allèrent, avec Jacques et Jean, dans la maison de Simon et d’André.
Or, la belle-mère de Simon était au lit, elle avait de la fièvre. Aussitôt, on parla à Jésus de la malade.
Jésus s’approcha, la saisit par la main et la fit lever. La fièvre la quitta, et elle les servait.
Le soir venu, après le coucher du soleil, on lui amenait tous ceux qui étaient atteints d’un mal ou possédés par des démons.
La ville entière se pressait à la porte.
Il guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies, et il expulsa beaucoup de démons ; il empêchait les démons de parler, parce qu’ils savaient, eux, qui il était.
Le lendemain, Jésus se leva, bien avant l’aube. Il sortit et se rendit dans un endroit désert, et là il priait.
Simon et ceux qui étaient avec lui partirent à sa recherche.
Ils le trouvent et lui disent : « Tout le monde te cherche. »
Jésus leur dit : « Allons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame l’Évangile ; car c’est pour cela que je suis sorti. »
Et il parcourut toute la Galilée, proclamant l’Évangile dans leurs synagogues, et expulsant les démons.

 

 

         

Cette page d’Evangile est un résumé de toute la mission de Jésus : sauver tous les hommes (1Tm 2,4-6), s’ils acceptent bien sûr, en toute liberté, de se repentir et de se laisser sauver.

            Jésus vient d’enseigner dans la synagogue de Capharnaüm : « Le temps est accompli », toutes les prophéties de l’Ancien Testament trouvent en lui leur accomplissement. Et il a rajouté : « Le Royaume de Dieu est tout proche » : le « Dieu qui est Esprit » (Jn 4,24) est là, invisible mais présent à la vie des hommes, en Seigneur Tout Puissant, et il se propose de régner dans nos cœurs et dans nos vies par le Don de son Esprit. Si nous consentons à accueillir ce Don gratuit de l’Amour, « la Lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas saisie » (Jn 1,5) : elle règne ! Alors, « la paix du Christ règne aussi dans nos cœurs » (Col 3,15) et sa Parole se réalise : « Que votre cœur ne se trouble pas » (Jn 14,1). En effet, « c’est Lui qui est notre paix » (Ep 2,14) : l’Amour règne et tout est pardonné… En effet, tous les hommes, « Juifs et grecs, tous sont soumis au péché… Le monde entier est coupable devant Dieu » (Rm 3,9-20). Et « par le péché, la mort est entrée dans le monde et elle est passée en tous les hommes, puisque tous ont péché » (Rm 5,12). Mais « vous qui étiez morts du fait de vos fautes, il vous a fait revivre avec lui ! Il nous a pardonné toutes nos fautes ! » (Col 2,13). Et tout ceci se réalise très concrètement par le Don de l’Esprit Saint, Eau Pure qui purifie (Ez 36,24-28), Eau Vive qui vivifie (Jn 4,10-14 ; 7,37-39). Alors, les morts revivent, ils ressuscitent à la vraie Vie, celle de l’Amour : la Vie de Dieu règne !

            Voilà ce qui est dit ici en actes… La belle mère de Simon est au lit, avec de la fièvre, et l’on croyait à l’époque – Et c’est faux ! – que toute maladie était la conséquence d’un péché… Cette fièvre renvoie donc ici à toutes les souffrances engendrées par les péchés que nous commettons. Souffrances pour nous, car ils nous « privent » du Don de Dieu (Rm 3,23 avec Jn 20,22 et 1P 4,14) et engendrent ainsi au plus profond de nous-mêmes « souffrance et angoisse » (Rm 2,9), la conséquence la plus grave, nous l’avons vue, étant la mort spirituelle. Et bien sûr, ils peuvent aussi semer autour de nous, pour celles et ceux qui en sont les victimes, souffrances, malheurs, désolations, des situations d’autant plus insupportables qu’elles peuvent toucher des innocents. Etendue sur son lit, la belle-mère de Simon symbolise cette humanité souffrante, blessée à mort. Gratuitement, le Christ s’approche d’elle. Sans un mot, il lui saisit la main… Elle accepte, elle se laisse faire, et on peut deviner le Christ la tirant doucement à lui, l’invitant ainsi à se lever. Elle obéit encore et mobilise ses forces pour répondre à son appel. Maintenant, avec Lui, elle peut vraiment se lever grâce au Don de Dieu, le Don de « l’Esprit qui vivifie » (Jn 6,63), et qui plus tard manifestera toute sa puissance dans la résurrection du Christ. Voilà ce qui déjà, ici, se met en œuvre. Et puisque cet Esprit Est Amour, elle commence à vivre de cet Amour reçu et « elle se mit à les servir »… Amour reçu, amour donné, en elle « l’Amour de Dieu est accompli » (1Jn 4,12)…

              DJF

           




Rencontre autour de l’Évangile – 5ième Dimanche du Temps Ordinaire

 » Le soir venu, on lui amenait tous les malades « 

  

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons (Marc 1, 29-39)

 

Jésus commence sa mission. L’évangéliste Marc nous montre Jésus en pleine activité. Nous verrons comment son temps est rempli.

Retenons des mots importants

La synagogue de Capharnaüm : ces mots reviendront souvent.

Jacques et Jean, Simon et André

Que se passe-t-il chez Simon ?

Notons tous les gestes de Jésus.

Noter qu’il s’agit de la fièvre.

Dès que la femme fut débout, « elle les servait »

 

Nous pouvons lire cette page d’évangile à un double niveau :

            – Premier niveau : l’action de Jésus chez Simon.

            – Quel serait le deuxième niveau ? 

Relever tous les mots qui montrent que Jésus connaît un réel succès auprès des foules. Comment est-il considéré par les gens ?

En fait, quelle est la préoccupation de Jésus et pourquoi il empêche de dire qui il est ?

Suivre Jésus qui se lève bien avant le jour… Peut-on deviner le contenu de sa prière ?

« Tout le monde te cherche » : pourquoi cette parole des disciples à Jésus ?

Regarder la réponse de Jésus : Pour lui quel est l’essentiel de sa mission ? »

« C’est pour cela que je suis sorti »: que veut dire Jésus ?

« Il parcourut toute la Galilée  ».

 

Pour l’animateur  

La synagogue est le lieu de réunion et de prière des juifs.  Chaque sabbat, Jésus se rend dans l’assemblée pour prêcher la Bonne Nouvelle. Capharnaüm est la ville où il habite : il réside dans la maison de Simon.

Jacques et Jean sont souvent nommés ensemble. Avec Pierre, ils forment un trio qui sera proche de Jésus au grands moments de sa vie.

Nous apprenons que Simon est marié. Il est question de sa belle-mère. (On ne parle pas de son épouse. Est-elle morte ou absente ? L’évangile ne dit rien).

Jésus fait une guérison discrète sur la malade : il la prend par la main, et la fait se lever. (C’est une verbe de résurrection) Pas de paroles ou de formules comme chez les guérisseurs de l’époque. Des gestes humains qui manifestent la proximité et remettent debout

La fièvre dans la bible est une maladie qui a une origine démoniaque. La guérison de cette maladie est un signe qui montre la maîtrise de Jésus sur les forces du Mal et de la Mort.

Ce sera le sens de toutes les guérisons ou « exorcismes » faits par Jésus. N’oublions pas qu’au temps de Jésus, toutes les maladies étaient plus ou moins signes de la présence d’un esprit mauvais. Les gestes de guérisons de Jésus sont donc des signes qu’il est venu libérer notre monde de tout ce qui défigure l’homme : Jésus est le Sauveur, et non un guérisseur.

C’est pourtant bien comme un guérisseur que les foules le regardaient : ce qui explique son succès. Mais Jésus reste libre. Il ne se laisse pas piéger. C’est pourquoi il empêche les « esprits mauvais » et ceux qui sont guéris de divulguer le titre de Messie ou de Fils de Dieu qu’on lui donne. S’il sort de grand matin pour se retrouver dans la solitude, le silence, on peut deviner facilement que dans sa réflexion et sa prière, il ne veut pas céder au raz de marée provoqué par ses miracles. Il a besoin de réfléchir à la gravité et au sérieux de sa mission

Les apôtres ne comprennent pas. Jésus leur rappelle que ce qui est au cœur de sa mission, c’est l’annonce joyeuse du salut. Son but n’est pas de faire des miracles. Ils ne sont que des signes de puissance qui accompagnent la Bonne Nouvelle : c’est pour cela qu’il est « sorti » de Dieu et qu’il parcourt la Galilée, cette terre de mission ouverte à tous.

Nous sommes invités à lire cette page d’évangile à deux niveaux : le premier niveau, c’est l’action de Jésus entrant dans l’histoire des hommes voici deux mille ans pour inaugurer le Règne de Dieu.

C’est le deuxième niveau qui est le plus important: nous relisons ces faits et gestes de Jésus dans notre communauté chrétienne où Jésus ressuscité est présent aujourd’hui et agit. Il est le Seigneur toujours à l’œuvre dans son Église et dans le monde. A nous d’accueillir sa Bonne Nouvelle aujourd’hui et de le reconnaître par la foi dans les gestes et les signes par lesquels ils nous apportent le salut de Dieu.

 

TA PAROLE DANS NOS MAINS :

La Parole aujourd’hui dans notre vie       

  Aujourd’hui Jésus enseigne  et annonce la Bonne Nouvelle du Règne de Dieu dans et par son Eglise : quelles sont les occasions ou les moyens qui sont à notre disposition  pour l’entendre ?

Aujourd’hui, Jésus guérit, Jésus libère : Quels sont les « signes » par lesquels il nous offre aujourd’hui guérison et libération ? Passons en revue tous les sacrements qui sont des gestes du Christ. Il agit aussi par tous ceux qui font des gestes qui soignent, qui remettent debout, qui guérissent…

 Jésus est libre : Gardons-nous cette même liberté à l’égard de notre famille, de nos amis, de l’opinion publique, de nos groupes quand il faut s’opposer à eux au nom de l’évangile : par exemple, refuser des attitudes racistes, ne pas salir un adversaire, privilégier la personne humaine et non le profit, respecter le dimanche comme jour du Seigneur etc…

Jésus prie : Dans l’agitation des activités, savons-nous nous arrêter pour prier, prendre du recul, nous recueillir, quand il s’agit de prendre des décisions importantes, ou bien de réorienter notre Action ?

Ensemble prions  

Ref. Gloire à toi Seigneur, gloire à Toi !

Pour tous ceux qui te donnent un visage, Seigneur Jésus, en répandant ton amour dans le monde, nous te bénissons.

Pour tous ceux qui te donnent des mains, Seigneur Jésus, en faisant le bien à l’égard de leurs frères, nous te bénissons.

Pour tous ceux qui te donnent une bouche, Seigneur Jésus, en prenant la défense du faible et de l’opprimé, nous te bénissons.

Pour ceux qui font des gestes de bonté, de compassion, pour guérir, soigner, réconforter leurs frères, Seigneur Jésus, nous te bénissons.

Pour tous les sacrements de ton Eglise qui sont tes gestes pour nous guérir, nous fortifier, nous sauver, Seigneur Jésus, nous te bénissons.  

 

Pour lire ou imprimer le document en PDF cliquer ici : 5 Dimanche du temps ordinaire

 

 

 

 




4ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN

 Évangile selon saint Marc 1, 21-28

 

« Voilà un enseignement nouveau. »

 

Nous sommes tout au début de l’évangile. Jésus vient d’appeler ses premiers disciples et se rend à Capharnaüm, là où habitait Pierre.

Et comme tout bon juif, le samedi, il se rend à la synagogue, pour prier et pour y enseigner. En effet, à l’époque, on profiter d’un nouvel arrivant dans la synagogue pour lui demander de faire un enseignement, ce qui permettait de ’’casser’’ les habitudes. Et Jésus, bien sût, ne se fait pas prier.

Et dès ce premier enseignement, on voit apparaître deux réactions différentes :

– celle de la plupart des gens, plutôt positive : « il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes » qui avaient, eux, un discours autoritaire : « la loi dit que…, il faut faire ceci…, il faut croire ceci…, il ne faut pas faire cela … »

– celle d’un « homme tourmenté par un esprit impur », c’est-à-dire par Satan qui avait bien reconnu dans le discours de Jésus « ce prophète comme [Moïse] » (1° lecture) qui avait vu Dieu face à face et qui parlait comme Dieu.

Satan connaissait Jésus. Peu avant, pendant quarante jours, Jésus était allé au désert, poussé par l’Esprit, et là, il avait été tenté par Satan. Si Marc ne dit rien des tentations infligées par Satan, Matthieu et Luc nous les relatent ; et à chaque tentation, Jésus remet Satan à sa place par une citation d’une Parole de l’Écriture.

Alors Satan s’exclame, par l’intermédiaire de cet homme : « Es-tu venu pour nous perdre ? ». Non pas pour perdre tous les hommes ; au contraire, Jésus est venu pour les sauver, comme son nom l’indique : Jésus = Dieu sauve. Mais il est venu pour « perdre à Satan tous les humains qui sont sous son pouvoir », et donc ici la personne tourmentée, et les ramener à Dieu.

Et il suffit d’une parole de Jésus, « Sors de cet homme » pour que le démon soit chassé, pour que le démon soit anéanti.

Parole de Jésus, Parole de Dieu, Parole créatrice : « Dieu dit … et ce fut ainsi. »

Parole de Jésus, Parole qui libère. Parole qui guérit. Parole qui régénère.

Parole qui redonne vie : Lazare, fils de la veuve de Naïm, la fille de Jaïre …

Parole qui donne Vie : « Je suis la Vie ».

Et toujours Parole qui montre l’amour de Dieu pour les hommes.

Alors, après cet intermède, l’enthousiasme des auditeurs est renforcé : « Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité ! Il commande même aux esprits impurs, et ils lui obéissent. ».

Nous aussi, comme Jésus et les autres participants de la synagogue, nous allons à l’église pour y prier, et pour recevoir un enseignement, par les différents textes proclamés et par l’homélie.

Mais est-ce que j’écoute attentivement cette parole qui m’est proposée ?

Est-ce que je me prépare en lisant cette parole dans la semaine ?

Est-ce que je fais résonner cette parole dans mon cœur, dans mon esprit ?

Est-ce que parfois je ne fais pas comme cette homme qui s’insurge : « Dis-moi, Jésus, tu es venu pour me sauver, ou pour m’empêcher d’avoir une vie tranquille à ne me préoccuper que de moi … ? » (ou toutes choses semblable).

Jésus est venu pour nous sauver, mais pas sans nous. Il faut que nous y mettions du nôtre, que nous l’écoutions quand il nous dit : « Convertissez-vous et croyez à l’Évangile ».

Seigneur Jésus,

tu veux que nous écoutions ta Parole,

mais tout le monde ne le veut pas.

Sors de notre cœur

tout ce qui est inspiré par le démon,

et mets en nous un cœur nouveau.

 

Francis Cousin                     

                               

Pour accéder à une prière illustrée, cliquer sur le titre suivant : Prière dim ord B 4° A6

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4ième Dimanche du Temps Ordinaire – par le Diacre Jacques FOURNIER (Marc 1, 21-28)

 » Jamais homme n’a parlé comme cela « 

(Marc 1, 21-28)…

Jésus et ses disciples entrèrent à Capharnaüm. Aussitôt, le jour du sabbat, Jésus se rendit à la synagogue, et là, il enseignait.
On était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes.
Or, il y avait dans leur synagogue un homme tourmenté par un esprit impur, qui se mit à crier :
« Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es : tu es le Saint de Dieu. »
Jésus l’interpella vivement : « Tais-toi ! Sors de cet homme. »
L’esprit impur le fit entrer en convulsions, puis, poussant un grand cri, sortit de lui.
Ils furent tous frappés de stupeur et se demandaient entre eux : « Qu’est-ce que cela veut dire ? Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité ! Il commande même aux esprits impurs, et ils lui obéissent. »
Sa renommée se répandit aussitôt partout, dans toute la région de la Galilée.

 

         

Jésus surprend ici son auditoire car « il enseigne en homme qui a autorité ». Contrairement aux scribes qui ne cessaient de se référer à tel ou tel Maître célèbre, son discours n’est pas le fruit d’une sagesse tout humaine ; il ne cherche pas à briller d’une manière ou d’une autre. Son seul souci est de « rendre témoignage à la vérité ». Et cette vérité n’est pas avant tout d’ordre intellectuel : elle est Mystère d’une vie vécue en communion avec le Père, une vie qu’il reçoit du Père de toute éternité par le Don de l’Esprit de Lumière et de Vie, un Don que le Père ne cesse de lui offrir gratuitement par Amour… Et c’est ainsi d’ailleurs qu’il l’engendre de toute éternité, « avant tous les siècles », en « Dieu né de Dieu » (Crédo).

            Avant de dire quoi que ce soit, Jésus vit donc cette relation avec son Père, et sa Parole n’est que le témoignage de ce qu’il vit : « De même que le Père qui est vivant a la vie en lui-même, de même a-t-il donné au Fils d’avoir la vie en lui-même… Je vis par le Père » (Jn 5,26 ; 6,57)… Il aurait pu dire : « Ce n’est pas moi qui vis, c’est le Père qui vit en moi », comme le dira plus tard St Paul, par le « Oui ! » de sa foi au Christ Jésus : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi », et cela par le même Don de l’Esprit, « l’Esprit qui vivifie » (Ga 2,20 ; 2Co 3,6)…

            Sa Parole a donc force de témoignage : si Jésus dit ce qu’il vit, et grâce à qui il le vit, rien ni personne ne pourra lui faire dire le contraire… « Je dis la vérité », affirme-t-il par deux fois en St Jean (Jn 8,45-46). De plus, sa Parole ne vient pas de lui : « Je dis au monde ce que j’ai entendu de lui… Ainsi donc, ce que je dis, tel que le Père me l’a dit, je le dis ». L’autorité de Jésus s’enracine donc dans l’autorité du Père Lui-même…

            Et que ne cesse de lui dire le Père ? « Tu es mon Fils bien-aimé » (Mt 3,17 ; 17,5), et en lui disant cela, il ne cesse de se donner tout entier à lui, l’engendrant ainsi en Fils « de même nature que le Père ». « Père », dira Jésus juste avant sa Passion, en pensant à ses disciples, « tu les as aimés comme tu m’as aimé » (Jn 17,24) ! Telle est toute la Bonne Nouvelle, la Parole d’Amour et de Vie que le Fils reçoit du Père de toute éternité, et qu’il est venu nous transmettre, au Nom de son Père… Si nous acceptons de l’accueillir par le « Oui ! » de notre foi, nous vivrons alors nous aussi de cette Vie qu’il reçoit du Père, et ce « trésor » (2Co 4,7) sera, dès ici-bas, dans l’aujourd’hui de notre foi, la Vie de notre vie, cette seule vraie Joie que rien ni personne ne pourra nous enlever, pas même « les esprits impurs » et toutes les puissances des ténèbres. Elles existent, notre évangile en est bien la preuve… Il s’agit pour nous de les repérer et ensuite de tout remettre entre les mains du Christ. Sa Lumière chasse les ténèbres (Jn 1,5) : sur Elles, le Prince de ce monde n’a aucune emprise (Jn 14,30), et si nous sommes dans la main du Christ, en, relation de cœur avec Lui, rien ni personne ne pourra venir nous y arracher (Jn 10,29). Le croyons-nous vraiment ?                    DJF