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4ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN

 Évangile selon saint Marc 1, 21-28

 

« Voilà un enseignement nouveau. »

 

Nous sommes tout au début de l’évangile. Jésus vient d’appeler ses premiers disciples et se rend à Capharnaüm, là où habitait Pierre.

Et comme tout bon juif, le samedi, il se rend à la synagogue, pour prier et pour y enseigner. En effet, à l’époque, on profiter d’un nouvel arrivant dans la synagogue pour lui demander de faire un enseignement, ce qui permettait de ’’casser’’ les habitudes. Et Jésus, bien sût, ne se fait pas prier.

Et dès ce premier enseignement, on voit apparaître deux réactions différentes :

– celle de la plupart des gens, plutôt positive : « il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes » qui avaient, eux, un discours autoritaire : « la loi dit que…, il faut faire ceci…, il faut croire ceci…, il ne faut pas faire cela … »

– celle d’un « homme tourmenté par un esprit impur », c’est-à-dire par Satan qui avait bien reconnu dans le discours de Jésus « ce prophète comme [Moïse] » (1° lecture) qui avait vu Dieu face à face et qui parlait comme Dieu.

Satan connaissait Jésus. Peu avant, pendant quarante jours, Jésus était allé au désert, poussé par l’Esprit, et là, il avait été tenté par Satan. Si Marc ne dit rien des tentations infligées par Satan, Matthieu et Luc nous les relatent ; et à chaque tentation, Jésus remet Satan à sa place par une citation d’une Parole de l’Écriture.

Alors Satan s’exclame, par l’intermédiaire de cet homme : « Es-tu venu pour nous perdre ? ». Non pas pour perdre tous les hommes ; au contraire, Jésus est venu pour les sauver, comme son nom l’indique : Jésus = Dieu sauve. Mais il est venu pour « perdre à Satan tous les humains qui sont sous son pouvoir », et donc ici la personne tourmentée, et les ramener à Dieu.

Et il suffit d’une parole de Jésus, « Sors de cet homme » pour que le démon soit chassé, pour que le démon soit anéanti.

Parole de Jésus, Parole de Dieu, Parole créatrice : « Dieu dit … et ce fut ainsi. »

Parole de Jésus, Parole qui libère. Parole qui guérit. Parole qui régénère.

Parole qui redonne vie : Lazare, fils de la veuve de Naïm, la fille de Jaïre …

Parole qui donne Vie : « Je suis la Vie ».

Et toujours Parole qui montre l’amour de Dieu pour les hommes.

Alors, après cet intermède, l’enthousiasme des auditeurs est renforcé : « Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité ! Il commande même aux esprits impurs, et ils lui obéissent. ».

Nous aussi, comme Jésus et les autres participants de la synagogue, nous allons à l’église pour y prier, et pour recevoir un enseignement, par les différents textes proclamés et par l’homélie.

Mais est-ce que j’écoute attentivement cette parole qui m’est proposée ?

Est-ce que je me prépare en lisant cette parole dans la semaine ?

Est-ce que je fais résonner cette parole dans mon cœur, dans mon esprit ?

Est-ce que parfois je ne fais pas comme cette homme qui s’insurge : « Dis-moi, Jésus, tu es venu pour me sauver, ou pour m’empêcher d’avoir une vie tranquille à ne me préoccuper que de moi … ? » (ou toutes choses semblable).

Jésus est venu pour nous sauver, mais pas sans nous. Il faut que nous y mettions du nôtre, que nous l’écoutions quand il nous dit : « Convertissez-vous et croyez à l’Évangile ».

Seigneur Jésus,

tu veux que nous écoutions ta Parole,

mais tout le monde ne le veut pas.

Sors de notre cœur

tout ce qui est inspiré par le démon,

et mets en nous un cœur nouveau.

 

Francis Cousin                     

                               

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4ième Dimanche du Temps Ordinaire – par le Diacre Jacques FOURNIER (Marc 1, 21-28)

 » Jamais homme n’a parlé comme cela « 

(Marc 1, 21-28)…

Jésus et ses disciples entrèrent à Capharnaüm. Aussitôt, le jour du sabbat, Jésus se rendit à la synagogue, et là, il enseignait.
On était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes.
Or, il y avait dans leur synagogue un homme tourmenté par un esprit impur, qui se mit à crier :
« Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es : tu es le Saint de Dieu. »
Jésus l’interpella vivement : « Tais-toi ! Sors de cet homme. »
L’esprit impur le fit entrer en convulsions, puis, poussant un grand cri, sortit de lui.
Ils furent tous frappés de stupeur et se demandaient entre eux : « Qu’est-ce que cela veut dire ? Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité ! Il commande même aux esprits impurs, et ils lui obéissent. »
Sa renommée se répandit aussitôt partout, dans toute la région de la Galilée.

 

         

Jésus surprend ici son auditoire car « il enseigne en homme qui a autorité ». Contrairement aux scribes qui ne cessaient de se référer à tel ou tel Maître célèbre, son discours n’est pas le fruit d’une sagesse tout humaine ; il ne cherche pas à briller d’une manière ou d’une autre. Son seul souci est de « rendre témoignage à la vérité ». Et cette vérité n’est pas avant tout d’ordre intellectuel : elle est Mystère d’une vie vécue en communion avec le Père, une vie qu’il reçoit du Père de toute éternité par le Don de l’Esprit de Lumière et de Vie, un Don que le Père ne cesse de lui offrir gratuitement par Amour… Et c’est ainsi d’ailleurs qu’il l’engendre de toute éternité, « avant tous les siècles », en « Dieu né de Dieu » (Crédo).

            Avant de dire quoi que ce soit, Jésus vit donc cette relation avec son Père, et sa Parole n’est que le témoignage de ce qu’il vit : « De même que le Père qui est vivant a la vie en lui-même, de même a-t-il donné au Fils d’avoir la vie en lui-même… Je vis par le Père » (Jn 5,26 ; 6,57)… Il aurait pu dire : « Ce n’est pas moi qui vis, c’est le Père qui vit en moi », comme le dira plus tard St Paul, par le « Oui ! » de sa foi au Christ Jésus : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi », et cela par le même Don de l’Esprit, « l’Esprit qui vivifie » (Ga 2,20 ; 2Co 3,6)…

            Sa Parole a donc force de témoignage : si Jésus dit ce qu’il vit, et grâce à qui il le vit, rien ni personne ne pourra lui faire dire le contraire… « Je dis la vérité », affirme-t-il par deux fois en St Jean (Jn 8,45-46). De plus, sa Parole ne vient pas de lui : « Je dis au monde ce que j’ai entendu de lui… Ainsi donc, ce que je dis, tel que le Père me l’a dit, je le dis ». L’autorité de Jésus s’enracine donc dans l’autorité du Père Lui-même…

            Et que ne cesse de lui dire le Père ? « Tu es mon Fils bien-aimé » (Mt 3,17 ; 17,5), et en lui disant cela, il ne cesse de se donner tout entier à lui, l’engendrant ainsi en Fils « de même nature que le Père ». « Père », dira Jésus juste avant sa Passion, en pensant à ses disciples, « tu les as aimés comme tu m’as aimé » (Jn 17,24) ! Telle est toute la Bonne Nouvelle, la Parole d’Amour et de Vie que le Fils reçoit du Père de toute éternité, et qu’il est venu nous transmettre, au Nom de son Père… Si nous acceptons de l’accueillir par le « Oui ! » de notre foi, nous vivrons alors nous aussi de cette Vie qu’il reçoit du Père, et ce « trésor » (2Co 4,7) sera, dès ici-bas, dans l’aujourd’hui de notre foi, la Vie de notre vie, cette seule vraie Joie que rien ni personne ne pourra nous enlever, pas même « les esprits impurs » et toutes les puissances des ténèbres. Elles existent, notre évangile en est bien la preuve… Il s’agit pour nous de les repérer et ensuite de tout remettre entre les mains du Christ. Sa Lumière chasse les ténèbres (Jn 1,5) : sur Elles, le Prince de ce monde n’a aucune emprise (Jn 14,30), et si nous sommes dans la main du Christ, en, relation de cœur avec Lui, rien ni personne ne pourra venir nous y arracher (Jn 10,29). Le croyons-nous vraiment ?                    DJF     

           




3ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN

 Évangile selon saint Marc 1, 14-20

 

« Les temps sont accomplis. »

 S’il y a bien un point commun entre les trois textes de ce dimanche, c’est cette notion de temps qui reste, et qui est très court :

Dans la première lecture : « Encore quarante jours, et Ninive sera détruite. ». En entendant cette parole de Jonas, aussitôt tous les habitants de Ninive « crurent en Dieu » et firent un jeune de pénitence, depuis le roi jusqu’aux animaux.

Pour saint Paul, « le temps est limité … car il passe ce monde tel que nous le voyons ». Et de nous conseiller de nous occuper des choses qui nous serons utiles après notre vie terrestre, dans la Vie éternelle, et de ne plus nous préoccuper des choses qui passent.

Dans l’évangile de Marc, les premières paroles de Jésus sont : « les temps sont accomplis … Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. ». Et aux premières paroles que Jésus leur adresse, aussitôt des pécheurs du lac le suivirent.

Urgence du temps qui passe … à laquelle répond, ou doit répondre, une réponse immédiate. Il n’y a pas de temps à perdre, car on n’a plus le temps !

On n’a plus le temps !

C’est une phrase qu’on entend souvent, et souvent aussi on dit « On n’a plus le temps de rien faire », ce qui en réalité veut dire qu’on n’a plus le temps de faire quelque chose, ou de faire quoi que ce soit.

Mais de quelles choses parle-t-on ? Dans la plupart des cas, c’est du temps pour s’occuper de soi, de sa maison, de son jardin, de lire un livre, de … tout ce qu’on veut. Et souvent on ajoute même la prière : « Le monde va tellement vite ! Je n’ai plus le temps de prier … ! »

Tout cela est relatif. Le temps, la durée est toujours la même : une journée dure toujours vingt-quatre heures … et on a même plus de temps qu’avant avec l’électricité, puisque nous pouvons nous coucher plus tard qu’avant, quand on allait se coucher ’’avec les poules’’. Nous nous laissons prendre par des activités, utiles certes, mais non essentielles. Regardons le temps que nous passons avec le téléphone portable, sur internet, devant la télévision, etc …

Et quand bien même la durée de vie humaine augmente, on n’aura pas le temps de faire tout ce qu’on voudrait dans notre vie terrestre. Parce que notre vie est éphémère, au regard du temps de Dieu : nous comptons en années, alors que lui compte en millions d’années.

Nous le savons bien, un jour viendra où la mort nous prendra, à cent ans, dans dix ou vingt ans, dans quelques mois, ou demain … Nul ne connaît l’heure de son ’’passage’’ vers la Vie éternelle. Et il nous faut nous préparer à ce passage : c’est ce que nous disent tous les textes de ce jour.

Prenons exemple sur les gens de Ninive, qui étaient des païens, et qui aussitôt crurent en Dieu ; prenons exemple sur les quatre premiers apôtres qui, aussitôt, suivirent Jésus ! Suivons les conseils de Paul pour enlever de notre vie tout ce qui est superflu, pour nous convertir et nous focaliser sur ce qui nous permettra de vivre dans la Vie éternelle : l’amour de Dieu et des autres, et le pardon qui va nécessairement avec, et vivre les œuvres de miséricorde, temporelles et spirituelles.

Faisons le point sur notre vie de foi, sur notre manière de vivre :

  • Quelles sont mes préoccupations : moi d’abord … ou les autres ?

  • Quelle est la durée de mon temps de prière quotidien ?

  • Qui est au centre de ma prière ? moi … ou les autres ? (cf la parabole du pharisien et du publicain)

  • Est-ce que je prends du temps pour méditer ? Pourquoi je médite ? pour mon bien-être personnel, ou pour être en relation avec Dieu ? (Dans une émission sur la méditation, sur Radio Arc-en-Ciel la semaine dernière, quelqu’un disait : « Au début, cinq minutes de méditation, ça paraît long, … mais avec l’habitude, une heure est vite passée ». On peut essayer ?)

  • Pour toutes les choses qui sont importantes dans ma vie, est-ce que je prends le temps tout de suite ? ou bien est-ce que je procrastine, que je remets au lendemain ou à plus tard ce que je pourrais faire aujourd’hui ?

« Le temps est limité. »

Ne perdons pas de temps. Rappelons-nous ce que disait Jésus dans la parabole du riche qui faisait des rêves pour l’avenir : « Tu es fou. Ce soir même on va te demander ta vie. » (Lc 12,20)

Seigneur Jésus,

Tu veux de nous une réponse rapide, et ferme :  

« Que votre oui soit oui, et votre non soit non ».

Et pour nous, souvent,

tu viens après d’autres préoccupations.

Nous ne te mettons pas à la première place,

celle qui t’es dû.

Fais que nous mettions de l’ordre

dans notre système de valeurs.

 

Francis Cousin                      

                       

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2ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN

Évangile selon saint Jean 1, 35-42

 

« Voici l’Agneau de Dieu.»

 Parole énigmatique pour une personne ordinaire, mais pas pour ces deux disciples de Jean-Baptiste, qui sont des chercheurs de Dieu, et qui reconnaissent dans cette parole un passage du prophète Isaïe où Dieu parle de son serviteur (Is 53, 1.7) et qui était assimilé à une annonce du Messie. Surtout que la veille, Jean-Baptiste en avait déjà parlé : « Voici l’Agneau de Dieu,…, c’est de lui que j’ai dit : l’homme qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était » (Jn 1,29-30). Alors, pour eux, cela fait ‘tilt’, et ils suivent cet « Agneau de Dieu » pour savoir qui il est. Et Jésus leur dit : « Venez, et vous verrez. »

Vous verrez !

Jésus les laisse libre de se forger une opinion, comme il le fait avec nous. Il ne cherche pas à les embrigader, à les mettre sous son pouvoir. L’amour de Dieu pour les hommes est tel qu’il leur laisse la liberté, et non des contraintes. C’est juste une invitation, à laquelle ils (nous) peuvent (pouvons) répondre … ou non.

Qu’ont-ils vu ? Saint Jean n’en dit rien.

Était-il là ? Certains pensent que ce pourrait être lui qui était avec André ce jour-là, mais ce ne sont que suppositions. Mais est-il important de savoir ce qu’ils ont vu ? Jésus n’a-t-il pas dit : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » (Jn 20,29) même s’il dit un peu plus loin : « Vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme. » (Jn 1,51).

Nous, nous n’avons rien vu, mais nous avons entendu, ou plutôt lu ce qui est rapporté par ceux qui ont vu : « C’est ce disciple qui témoigne de ces choses et qui les a écrites, et nous savons que son témoignage est vrai. » (Jn 21,24).

En fait, on peut penser que, eux aussi, l’ont surtout entendu, mieux, écouté, et que leurs cœurs en l’écoutant devinrent brûlants (cf Lc 24,32). Comme Samuel quand il écouta le Seigneur : sa vie toute entière va changer. Il en est de même pour les premiers apôtres.

Qu’est-ce que Jésus a dit ? Saint Jean n’en dit rien.

Mais ce qui est sûr, c’est qu’ils ont été conquis, et dès le lendemain, ils ont une grande nouvelle à dire : « Nous avons trouvé le Messie. », et ils l’annoncent à leurs connaissances, à leur famille … et surtout, ils les amènent à Jésus.

Et c’est la rencontre entre eux et Jésus qui va les convertir, tout comme eux-mêmes avaient été convertis la veille.

Cela commence avec Simon-Pierre.

Qu’y a-t-il eu entre Simon et Jésus ? On ne le sait, sinon un regard (aimant) et une parole : « Tu t’appelleras Kephas ». Un changement de nom qui est un programme pour une mission (être le roc sur lequel Jésus va bâtir son Église), une ’’prise de possession’’ ou plutôt ’’le signe d’une alliance’’ entre Jésus et Pierre. On ne connaît pas la réponse de Pierre, mais environ une semaine après, Jésus et ses disciples se retrouvent à Capharnaüm, là où Pierre habitait. Cela veut tout dire !

La rencontre avec Jésus !

C’est la base de tout apostolat. Amener les gens à la rencontre de Jésus. Et alors, c’est Jésus qui va les convertir, pas nous.

Trop souvent dans notre manière de faire, on reste du côté de la théorie : on raconte l’histoire de Jésus, de l’Église, etc …mais si le savoir encyclopédique peut aider, ce n’est pas suffisant à la conversion.

Ou bien on énumère ‘ce qu’il faut faire’ ( ?!) … Il faut faire ceci, ou cela … prier comme ceci … s’agenouiller devant le saint Sacrement …. toutes choses sans doute vraies, mais qui restent extérieures à la personne tant qu’elle n’a pas rencontré Jésus, et qui ne peuvent l’aider à avoir la foi en lui. Ce ne sont que des règles, comme la loi de Moïse, sans doute nécessaires, mais la loi ne peut changer les cœurs.

Par contre, amener les enfants, les personnes, à connaître qui est Jésus en les amenant vers lui, en leur montrant qu’il les aime, en leur permettant de le rencontrer par eux-mêmes, cela seul peut les convertir.

Seigneur Jésus,

j’ai beau te dire : « Parle, ton serviteur écoute »,

je ne t’entends pas ;

peut-être parce que je ne vois pas ta présence

dans ceux qui m’entourent et me parlent.

Fais que je te rencontre en eux.

Seule ta Parole peut me sauver.

Francis Cousin                     

                       

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Epiphanie du Seigneur – par Francis COUSIN

Évangile selon saint Matthieu 2, 1-12

 

« Ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.»

 

Les mages sont des savants, des intellectuels, des chercheurs à tout point de vue (contrairement à maintenant où les chercheurs sont obligés de se spécialiser dans un domaine précis), des personnes qui veulent comprendre ce qu’ils observent.

Ils aperçoivent une nouvelle étoile dans le ciel, et d’après ce que l’on disait à l’époque, c’était le signe qu’un nouveau roi était né. Une étoile, un astre brillant, une lumière dans le ciel, une lumière pour annoncer celui qui se dira la lumière du monde (Jn 8,12), mais ça, ils ne le savaient pas encore (l’ont-ils d’ailleurs su un jour ?).

Curiosité ? Ils la voient se déplacer. Alors ils la suivent pour connaître qui est ce nouveau roi. Jusqu’à ce qu’elle disparaisse à leurs yeux au pays de Judée. Sans doute est-ce un nouveau roi pour les juifs … Alors ils continuent leur recherche, vont jusqu’à la capitale, Jérusalem, et se renseignent.

Affolement dans toute la ville : Un nouveau roi est né ! Joie et espoir chez les juifs qui attendait le Messie … Consternation et crainte chez Hérode et son entourage : un ’’concurrent’’ qui veut prendre la place …

On leur indique Bethléem … et l’étoile reparaît pour les mener jusqu’à la Sainte Famille.

Ils se prosternent devant l’enfant nouveau-né, lui offrent des cadeaux, lui rendent hommage, c’est-à-dire qu’ils le reconnaissent comme quelqu’un d’important, comme leur souverain … prémonition de l’universalité (catholicité) de l’Église.

Qui sont ces mages ? Combien sont-ils ? Quels sont leur nom ? De quel pays viennent-ils ? L’évangile ne nous donne aucune réponse à ce sujet, et les premiers textes connus sur ces mages, ou sur ces Rois-mages, datent du VIII° siècle, et relèvent de la légende plus que d’une tradition. Le terme de ’’rois’’ vient du psaume 71, qui est le psaume de ce dimanche, et qui en parlant du Messie, du Roi d’Israël, dit : « Les rois de Tarsis et des Iles apporteront des présents. Les rois de Saba et de Seba feront leur offrande. Tous les rois se prosterneront devant lui, tous les pays le serviront. » (V. 10-11), et le fait qu’on présente habituellement trois mages, un natif d’Orient, un autre d’Europe, et le dernier d’Afrique, qui représentaient le monde connu de l’époque, vient du verset 17 de ce même psaume, non lu aujourd’hui : « En lui, que soient bénies toutes les familles de la terre ; que tous les pays le disent bienheureux ! ».

Dieu a parlé à ces mages, d’une manière qu’ils pouvaient comprendre ! C’étaient des chercheurs : ils ont suivi l’étoile ! Ils étaient attentifs aux ’’signes des temps’’.

C’est ce qui nous est demandé, à nous tous les chrétiens, en tant que membre de l’Église, d’être attentifs « aux signes des temps » : « l’Église a le devoir, à tout moment, de scruter les signes des temps et de les interpréter à la lumière de l’Évangile, de telle sorte qu’elle puisse répondre, d’une manière adaptée à chaque génération, aux questions éternelles des hommes sur le sens de la vie présente et future et sur leurs relations réciproques. » (GS 4 §1).

A nous d’être attentifs à la manière dont Dieu se manifeste ou veut nous faire comprendre quelque chose. Oh, bien sûr, ce ne sera pas une étoile, mais ça peut être une lecture, une rencontre, une parole, une personne, la suite d’une prière.

Dieu continue à nous interpeller, à nous parler. Il a besoin de nous. Soyons attentifs aux signes qu’il nous envoie. Et puis, surtout, sachons interpréter ces signes. Et souvent, cela ne se fait pas tout seul : il faut en parler avec d’autres. Avec Dieu, dans la prière, dans l’Adoration, en se mettant comme les mages, tout petit en face du Très-Grand.

Et une fois qu’on a pu interpréter les signes, il faut passer à l’action, se bouger.

Là encore comme les mages : ils sont repartis chez eux, mais ils avaient compris quelque chose des intentions d’Hérode, et ils ont pris un autre chemin.

Pour nous aussi, que notre prière, notre adoration, nous fasse prendre un autre chemin, un chemin non-physique, un chemin spirituel. Comme le dit le chant : « Ne rentrez pas chez vous comme avant, Ne vivez pas chez vous comme avant, Changez vos cœurs, chassez vos peurs, Vivez en hommes nouveaux. »

Seigneur Jésus,

En voyant l’étoile,

les mages n’ont pas hésité à venir vers toi.

Aide-moi à voir les signes

qui me permettront de me rapprocher de toi,

de t’adorer,

et de repartir différent,

illuminé de ta présence à mes côtés.

Francis Cousin                     

             

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Rencontre autour de l’Évangile – Epiphanie du Seigneur

« Nous avons vu son étoile à l’Orient

et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »

  

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons (Mt 2, 1-12)

L’Evangile de la visite des Mages en saint Matthieu est bien connu. C’est une scène pleine de poésie qui a inspiré beaucoup d’artistes. Nous essaierons de le relire avec un regard nouveau afin d’accueillir tout le message de la fête de l’Epiphanie : la portée universelle de la venue en notre chair du Fils de Dieu.

 

Soulignons les mots importants 

Bethléem en Judée : Quel grand roi d’Israël est né à Bethléem.

( Bethléem signifie en hébreu « maison du pain »)

Des mages : qui étaient ces mages?

venus d’Orient : Quand nous parlons de l’Orient ou l’Est,  qu’est-ce que cela évoque pour nous?

Nous avons vu se lever son étoile : que signifie cette étoile?

Hérode fut pris d’inquiétude : pourquoi?

L’étoile les précédait : que veut nous dire l’évangéliste Matthieu?

En entrant dans la maison: Pourquoi Matthieu parle-t-il de maison?

L’enfant avec Marie sa mère : Seule Marie est mentionnée par l’évangéliste.

Tombant à genoux, ils prosternèrent devant lui

Lui offrirent de l’or, de l’encens et de la myrrhe : que nous révèlent les gestes et les présents que font les Mages? 

Ils regagnèrent leur pays par un autre chemin : « cet autre chemin » peut avoir deux sens : cherchons.

Pour l’animateur  

L’exemple des Mages trace les voies d’un cheminement chrétien : ce sont des hommes de bonne volonté, attentifs aux signes des temps, disponibles à l’aventure de la foi. Alors qu’ils sont savants et riches, ils se font humbles et pauvres, ils acceptent de se mettre à l’écoute des Ecritures: et c’est ainsi que leur foi découvre dans l’Enfant de Bethléem Celui qui, dans son Eglise, rassemblera tous les hommes. L’étoile désormais brille au fond de leur cœur.

Qui étaient ces « Mages » ? Dans l’antiquité, c’était des hommes mi-savants, mi-magiciens : ils pratiquaient la médecine, l’astrologie, la divination, interprétaient les songes. La Bible ne les aime pas. Ils interviennent contre Moïse, contre l’apôtre Paul (Ac 8,9; 13,8). Ce sont des païens, la magie étant interdite en Israël.

Les « Mages » dont parlent Matthieu, venaient d’Orient : les plus réputés, surtout les Chaldéens de Babylone (Irak d’aujourd’hui). Peut-être étaient-ils au courant de l’attente d’un Sauveur par les juifs.  (L’Orient, c’est là que se lève le soleil : Jésus, soleil de Justice, Lumière du monde)

« Nous avons vu se lever son étoile » : Les Mages ont vu une étoile qu’ils ont interprétée comme annonciatrice de l’avènement du roi des juifs et ils ont décidé d’aller lui rendre hommage. Le texte ne dit pas que l’astre a guidé leur route. Ils se rendent donc à Jérusalem. Ils interrogent ceux qui ont compétence pour interroger les prophéties concernant le Messie. Matthieu souligne le contraste entre le refus des Juifs, qui connaissaient les Ecritures et la soumission des païens à la lumière des Ecritures : c’est la première leçon missionnaire de l’évangéliste. Plus que l’étoile, c’est l’Ecriture qui sera le véritable guide pour les Mages.

L’étoile : l’étoile dont parle Matthieu n’est pas un astre de la voûte céleste, mais dans la Bible! Dans la Bible, une prophétie de Balaam (un mage païen) disait : « De Jacob monte une étoile… » (Nb 24,17) Les juifs dès le début l’ont appliquée au Messie. Ce symbole de l’étoile a servi à Matthieu pour l’histoire des mages. (Aujourd’hui encore, pour parler de quelqu’un de célèbre ont dit qu’il est une « star »)

L’Eglise d’occident dans sa tradition compte trois mages (un par cadeau) dont elle a fait des rois (Voir ps 72 : Les souverains des nations viennent offrir au Messie les trésors de leur pays. Mais Matthieu ne parle pas de rois : ce sont des païens qui viennent au Christ et l’adorent : L’or signifie la royauté; l’encens la divinité; la myrrhe la sépulture.

Les mages trouvent Jésus avec Marie sa mère dans la maison (probablement la maison qui se trouvait à l’avant de l’abri pour animaux où Marie avait mis au monde Jésus). 

Hérode pense que son trône est danger par un rival et il commence à imaginer une action malveillante pour s’en débarrasser. Hérode le Grand était tristement célèbre pour sa cruauté. (il avait fait exécuter plusieurs de ses fils).

C’est grâce à la lumière des Ecritures que les Mages sont remis dans la bonne direction et retrouvent l’étoile qui, cette fois, les conduit jusqu’au Messie.

Le récit de Mages est symbolique : en fait la naissance de Jésus à Bethléem fut ignorée de l’actualité de l’époque et s’est passée dans l’obscurité de l’anonymat ;

C’est le Message » de Matthieu qui est important :

Matthieu présente Jésus comme le nouveau Moïse, (autrefois menacé de disparaître en même temps que les nouveaux-nés par Pharaon et sauvé miraculeusement) Cela donne le sens récit du massacre des innocents de Bethléem qui annonce le martyre de tous ceux qui seront massacrés pour le Nom de Jésus. (En fait le massacre des nouveaux-nés de Bethléem n’a laissé aucune trace dans l’histoire juive).

C’est le drame de la mission de Jésus qui commence ici : Jésus, le descendant du roi David,le berger de Bethléem,  sera le berger d’Israël, rejeté par Jérusalem. Tandis que les païens de partout accueilleront celui qui est venu pour sauver tous les hommes. Il est le berger et l’étoile qui précède tous ceux qui cherchent Dieu avec un cœur sincère.

Certes les Mages retournent chez eux par un autre itinéraire (c’est le premier sens); mais cet « autre chemin » a aussi un sens symbolique : éclairés Jésus, l’étoile de leur vie, ils choisissent une autre manière de vivre.

 

TA PAROLE DANS NOS CŒURS :

TON ÉTOILE A GUIDÉ LES MAGES

Seigneur Jésus,

Roi des rois et Seigneur des seigneurs,

né petit enfant de la Vierge Marie,

ton étoile a guidé les mages vers ta crèche

et ils t’ont adoré dans les bras de ta Mère,

nous te prions.

A chaque homme allume son étoile – sa raison d’espérer et d’aimer –

qui se lève dans le ciel de son cœur et qui le guide vers toi.

Puisse-t-il alors, avec les mages, t’offrir comme présents

l’or de sa fidélité,

l’encens de sa prière

et la myrrhe de son sacrifice

 

TA PAROLE DANS NOS MAINS :

La Parole aujourd’hui dans notre vie       

 Chrétiens, nous savons beaucoup de choses sur le Christ; Mais lui, le  cherchons-nous vraiment?  

Nous n’avons qu’un pas à faire pour rencontrer le Sauveur : la prière, les sacrements, la charité fraternelle.. Le faisons-nous ? 

Parfois seulement quelques mots suffisent pour orienter la recherche tâtonnante  de nos frères : un encouragement, un témoignage de foi… Sommes-nous encore lumière pour le monde? 

Jésus,  lumière des nations, veut attirer à lui tous les hommes : quel regard je porte sur ceux qui ne partagent notre foi ou qui ne connaissent pas le Christ? 

Sainte Thérèse de Lisieux, dans son Carmel, aurait voulu aller dans tous les pays, jusque dans les îles les plus lointaines pour faire connaître et aimer Jésus : et nous?

Ensemble prions  

Gloire et louange à toi Seigneur Jésus !

Aujourd’hui, les mages viennent à Bethléem.

Avec eux, Seigneur, nous venons te rendre hommage.

Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus !

Aujourd’hui, l’étoile les conduit à la crèche.

Avec eux, Seigneur, nous voulons nous laisser conduire par ta lumière.

Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus !

Aujourd’hui, ils trouvent le petit enfant et Marie sa mère.

Avec eux, Seigneur, nous voulons te découvrir au milieu de nos frères.

Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus !

Aujourd’hui, ils se prosternent devant toi et t’adorent.

Avec eux, Seigneur, nous voulons adorer ta sainte volonté sur nous.

Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus !

Aujourd’hui, ils t’offrent leurs présents.

Avec eux, Seigneur, nous voulons t’offrir comme présent notre propre vie.

Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus !

 

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La Sainte Famille – par Francis COUSIN

« Obéir au Dieu Sauveur »

 (Lc 2, 22-40)

  Quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse pour la purification, les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur,
selon ce qui est écrit dans la Loi : ‘Tout premier-né de sexe masculin sera consacré au Seigneur.’
Ils venaient aussi offrir le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur : ‘un couple de tourterelles ou deux petites colombes.’
Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon. C’était un homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d’Israël, et l’Esprit Saint était sur lui.
Il avait reçu de l’Esprit Saint l’annonce qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur.
Sous l’action de l’Esprit, Syméon vint au Temple. Au moment où les parents présentaient l’enfant Jésus pour se conformer au rite de la Loi qui le concernait,
Syméon reçut l’enfant dans ses bras, et il bénit Dieu en disant :
« Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole.
Car mes yeux ont vu le salut
que tu préparais à la face des peuples :
lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. »
Le père et la mère de l’enfant s’étonnaient de ce qui était dit de lui.
Syméon les bénit, puis il dit à Marie sa mère : « Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction
– et toi, ton âme sera traversée d’un glaive – : ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre. »
Il y avait aussi une femme prophète, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser. Elle était très avancée en âge ; après sept ans de mariage,
demeurée veuve, elle était arrivée à l’âge de quatre-vingt-quatre ans. Elle ne s’éloignait pas du Temple, servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière.
Survenant à cette heure même, elle proclamait les louanges de Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem.
Lorsqu’ils eurent achevé tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth.
L’enfant, lui, grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui.

 

« Les parents de Jésus l’emmenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur.»

 

Nous fêtons aujourd’hui la Sainte Famille, Jésus, Marie, Joseph.

Et on conçoit bien qu’elle puisse être appelée sainte car elle est constituée de l’union de Marie, mère de Dieu, qui a porté et élevé son fils Jésus, Fils unique de Dieu, conçu par la puissance du Saint Esprit, de Joseph qui a accepté le cadeau fait par Dieu à Marie et de devenir le père sur la terre de Jésus, prenant soin de lui comme son propre fils et participant à son éducation humaine et spirituelle, et de Jésus, le Fils de Dieu, envoyé par son Père sur la terre pour guider tous les hommes sur le chemin qui mène vers lui.

Mais si nous célébrons la Sainte Famille, c’est pour qu’elle soit un modèle pour nous, parce que chaque famille est appelée à devenir sainte à l’image de la famille de Nazareth.

Projet démesuré ? Hors de portée pour nous ? Sans doute … ou peut-être !

Tout projet est conçu pour nous faire avancer, nous faire partir d’un état A pour aller vers un état B.

Et si cela paraît impossible pour beaucoup, cela peut se faire, mais seulement dans la foi en Dieu, « car rien n’est impossible à Dieu » (Lc 1,37).

Pour toute famille catholique (et chrétienne), née de l’union devant Dieu d’un homme et d’une femme pour ne plus faire « qu’une seule chair » (Gn 2,24), il est normal de respecter la demande de Dieu aux premiers humains : « Soyez fécond, multipliez, emplissez la terre » (Gn 1,28) en ayant des enfants. Par là, les époux continuent et participent à la création du monde, par ce qu’on appelle couramment, quelque soit sa religion, la « procréation ». « En transmettant à leurs descendants la vie humaine, l’homme et la femme comme époux et parents, coopèrent d’une façon unique à l’œuvre du Créateur » (CEC 372).

Il peut arriver cependant que la naissance d’un enfant tarde à venir.

Mais l’exemple d’Abraham et de Sara, dans la première lecture, nous donne à réfléchir : Ils mettent toute leur foi en Dieu. Et malgré leurs âges à tous les deux, Dieu leur donne d’avoir un enfant qui soit né de leur union : « Regarde le ciel et compte les étoiles, si tu le peux … Telle sera ta descendance ! ». Foi en Dieu qui peut tout.

Mais aussi foi totale qui demeure quand elle est mise à l’épreuve, de façon abrupte et difficilement compréhensible : « Grâce à la foi, quand il fut soumis à l’épreuve, Abraham offrit Isaac en sacrifice. Et il offrait son fils unique, alors qu’il avait reçu les promesses et entendu cette parole : c’est par Isaac qu’une descendance portera ton nom. » (2° lect).

Abraham va jusqu’au bout dans la foi en Dieu.

Comme Joseph ira jusqu’au bout en acceptant Marie chez lui. Comme Marie accepta l’annonce de l’ange Gabriel : « Que tout m’advienne selon ta parole » (Lc 1,38), sans savoir ce qui l’attendait : « Et toi, ton âme sera traversée d’un glaive ». Tous les deux s’en remettaient à la volonté de Dieu pour l’accomplissement de leur mission.

Pour ces deux couples, et pour d’autres aussi, la mission confiée par Dieu était plus importante que leurs propres désirs. C’est sans doute en cela qu’ils sont devenus saints, parce qu’ils crurent de Dieu et qu’ils s’étaient mis en retrait pour que la volonté de Dieu soit faite.

C’est peut-être ce qui nous manque à nous, en cette époque où la consommation et le bien-être personnel sont tant mis en avant : voir et mettre la volonté de Dieu avant la nôtre. Et pourtant, nous disons chaque jour dans le Notre Père : « Que ta volonté soit faite ».

Sa volonté ? On pourrait résumer : que nous ayons foi en lui, et que nous nous aimions.

L’amour entre tous les membres de la famille est la condition nécessaire pour que nous arrivions à la sainteté.

Seigneur Jésus,

la première démarche de tes parents,

Marie et Joseph,

a été de te présenter à ton Père

dans le temple, selon la loi juive.

Toute votre vie à tout trois

a été de faire la volonté de Dieu,

dans l’amour des uns et des autres.

Aide-moi à en faire autant.

Francis Cousin




Nativité du Seigneur – par Francis COUSIN (Lc 2,1-14)

Évangile selon saint Luc 2,1-14

En ces jours-là, parut un édit de l’empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre – ce premier recensement eut lieu lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie. – Et tous allaient se faire recenser, chacun dans sa ville d’origine.

Joseph, lui aussi, monta de Galilée, depuis la ville de Nazareth, vers la Judée, jusqu’à la ville de David appelée Bethléem. Il était en effet de la maison et de la lignée de David. Il venait se faire recenser avec Marie, qui lui avait été accordée en mariage et qui était enceinte.

Or, pendant qu’ils étaient là, le temps où elle devait enfanter fut accompli. Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune.

Dans la même région, il y avait des bergers qui vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux. L’ange du Seigneur se présenta devant eux, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte. Alors l’ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. »

Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. »

  

« Ne craignez pas. », disent les anges aux bergers.

Encore une fois, Dieu ou ses représentants commencent leur annonce aux humains par l’une de ces phrases : « Soyez sans crainte », «  Ne craignez pas », «  Soyez dans la paix », «  La paix soit avec vous ». Comme si l’intervention de Dieu dans nos vies nous bouleverserait tellement qu’il faut nécessairement nous mettre dans une situation de confiance.

Il faut dire qu’il y avait de quoi !

Ces bergers, occupés à veiller leurs troupeaux dans la campagne, se retrouvent tout à coup entourés d’une grande lueur, et les voilà qui entendent cette « Bonne Nouvelle », cet « Évangile » : « Le Christ est né, pas loin d’ici, à Bethléem, la ville de David ».

Ils n’en reviennent pas ! Comment eux, des pauvres gens, mal considérés par la population, obligés de travailler nuit et jour pour pouvoir survivre, sont destinataires d’un message aussi important pour tout le peuple juif : « Le Christ, le Sauveur est né ! Près de chez eux ! »

Ils sont décontenancés ! D’habitude, des nouvelles comme celle-ci, on les annonce aux riches, aux personnes importantes !

La naissance du Messie, on l’annonce au Grand Prêtre, au Roi, au sanhédrin ! Mais pas à des gens comme eux. Ils croyaient Dieu lointain d’eux, au sens propre comme au sens figuré, et voici que Dieu leur parle, par l’intermédiaire de ses anges. Dieu les considère au même titre que les autres personnes.

Dieu bouleverse toutes nos habitudes. Un monde nouveau est né !

Les petits seront considérés, et les gens importants, ou qui se croient tels, ne seront plus les premiers servis. Déjà s’annonce le phrase de Jésus : « Qui s’élève sera abaissé, qui s’abaisse sera élevé ».

Et cela continue : « Vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. »

Le Christ, le Messie, celui qui vient pour sauver le peuple, couché dans une mangeoire ! Comme un moins que rien ! Comme eux ! Comme quelqu’un qui leur ressemble !

La curiosité commence à les démanger, mais ils sont encore dans l’expectative.

Et voilà que les chœurs angéliques font donner leurs voix, et ils chantent ’’comme des anges’’ une louange à Dieu : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. »

Cette dernière phrase les réconforte : « Paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. »

C’est à eux que cela s’adresse. « Dieu nous aime ! Quel bonheur ! Le Dieu Très-Haut nous aime ! Nous, les bergers ; nous, les petits. »

Ils n’étaient pas habitués à ce qu’on leur dise des paroles comme celles-là ! et ce n’était pas du chiqué !

Alors, quand les anges furent partis, ce n’étaient plus la curiosité qu’ils avaient. Ils voulaient voir, et remercier ce Christ, cet envoyé de Dieu, de Dieu qui avaient de la considération pour eux.

Leurs cœurs étaient pleins de joie, comme les disciples d’Emmaüs, et c’est ainsi qu’ils partirent vers Bethléem pour adorer Jésus.

Aujourd’hui, nous commémorons la naissance de Jésus, prince de la Paix.

Ensemble à l’église. Dans nos maisons, en famille souvent.

On est content, heureux ! Parce que Jésus est né, parce qu’on est ensemble, parce qu’il y a des cadeaux, de la bonne nourriture … Tout va bien pour nous !

Mais en est-il de même pour tout le monde ?

Avons-nous une pensée, comme Dieu l’a fait avec les bergers, pour les plus pauvres … ?

Pour ceux qui n’ont pour compagnie qu’une télévision ? ou rien du tout ?

Pour ceux qui sont seuls, malades, à l’hôpital, en prison … ?

Pour ceux qui n’ont plus de famille, ou dont la famille est dispersée ou cassée … ?

Pour ceux qui vivent dans des pays en guerre … ? ou dans des pays où on ne peut pas fêter ouvertement Noël ?

Faisons que ce Noël nous ouvre vers les autres, vers ceux qu’on ne voient pas habituellement.

 

Seigneur Jésus,

tu viens parmi nous comme un enfant,

comme tous les humains.

Mais dans quelles conditions ?

Écarté, rejeté,

tu trouves ta place parmi les pauvres,

parmi les animaux, dans leur mangeoire,

sur le bois où se trouve leur nourriture…

 

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 Parole d’évangile semaine 17-52bis

Francis Cousin




Nativité du Seigneur – par le Diacre Jacques FOURNIER (Lc 2,1-14)

« Aujourd’hui vous est né un Sauveur »

(Lc 2,1-14)…

En ces jours-là, parut un édit de l’empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre – ce premier recensement eut lieu lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie. – Et tous allaient se faire recenser, chacun dans sa ville d’origine.

Joseph, lui aussi, monta de Galilée, depuis la ville de Nazareth, vers la Judée, jusqu’à la ville de David appelée Bethléem. Il était en effet de la maison et de la lignée de David. Il venait se faire recenser avec Marie, qui lui avait été accordée en mariage et qui était enceinte.

Or, pendant qu’ils étaient là, le temps où elle devait enfanter fut accompli. Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune.

Dans la même région, il y avait des bergers qui vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux. L’ange du Seigneur se présenta devant eux, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte. Alors l’ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. »

Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. »

 

 

            Un recensement ordonné par Auguste, qui fut empereur de 30 av JC à 14 ap JC, obligea Joseph à quitter Nazareth, en Galilée, au Nord, pour aller avec Marie à Bethléem, la ville de David, au sud, près de Jérusalem, car il était un lointain descendant de David. Mais les jours où Marie devait enfanter étaient arrivés, et elle mit au monde son fils premier-né qu’elle coucha dans une mangeoire par manque de place dans la salle commune où ils se trouvaient.

            D’un point de vue humain, cet événement est d’une incroyable simplicité, mais tout ici est « Parole de Dieu ». Grâce à un païen, Jésus, Sauveur des Juifs et des païens, naîtra dans la ville de David, et par Joseph, son père adoptif, il sera pleinement « fils de David ». Or, le Messie attendu devait être « fils de David » : « Un rameau sortira de la souche de Jessé, père de David, un rejeton jaillira de ses racines. Sur lui reposera l’Esprit du Seigneur » (Is 11,1-9 ; Mc 1,9-11).

            Michée avait prophétisé dès le 8° s av JC que « celui qui doit régner sur Israël naîtra à Bethléem », qui signifie en hébreu : « la maison du pain ». Or Jésus dira de Lui-même qu’il est le « pain de vie qui descend du ciel et donne la vie au monde » (Jn 6,32-63). Et à peine né, Marie le dépose dans une mangeoire, comme elle l’offrira plus tard en acceptant sa mort en Croix !

            Jésus est appelé ici « le fils premier né », et il est de fait le « premier né » d’une humanité nouvelle appelée à renaître du Don de l’Esprit qu’il est venu proposer à tout homme : « Personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair n’est que chair ; ce qui est né de l’Esprit est esprit ». « C’est une création nouvelle : l’être ancien a disparu, un être nouveau est là. Et le tout vient de Dieu » (Jn 3,5-72 ; Co 5,17-18). Par sa résurrection, il sera aussi « le premier né d’entre morts » (Col 1,18), et par là l’exemple déjà accompli de ce que nous sommes tous appelés à vivre par delà notre mort… Et Marie recevra  au pied de la Croix la pleine révélation de sa vocation : être la Mère de l’humanité tout entière appelée elle aussi à renaître de la mort (Jn 19,25-27)…

            Dans la crèche, Jésus est « enveloppé de langes » comme il sera « enveloppé d’un suaire » avant d’être mis au tombeau. Et St Luc parle ici d’une « salle », un mot qui ne reviendra qu’une seule fois dans son Evangile, juste avant la Passion, lorsque Jésus instituera l’Eucharistie dans cette « salle » que lui ont préparée Pierre et Jean (Lc 22,11). Là se révèlera le sens profond de toute sa vie : « Ceci est mon corps, donné pour vous », pour le salut de tous les hommes pécheurs représentés ici par ces « bergers » considérés autrefois comme des voleurs… Et c’est bien à eux que les Anges transmettent la Bonne Nouvelle : « Voici que je vous annonce une grande joie qui sera celle de tout le peuple : aujourd’hui vous est né un Sauveur, qui est le Christ Seigneur ! Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’il aime », à tous les hommes qu’il aime et qu’il appelle à la conversion et au salut (Lc 5,31 ; 1Tm 2,3-6) !                            DJF

 




4ième Dimanche de l’Avent – par Francis COUSIN

L’évangile de ce jour est celui de l’Annonciation, et ce soir même, nous fêterons Noël !

Quel raccourci ! Même si pour Dieu, « Mille ans sont comme un jour », le télescopage de ces deux jours habituellement séparés de neuf mois est surprenant. Mais les deux faits sont tellement liés : La naissance visible de Jésus est à Noël, mais sa conception, sa véritable naissance, là où le Verbe se fait chair, date de l’Annonciation. Comme pour tous les enfants.

Le jour de l’Annonciation, « quand les temps furent accomplis » (Ga 4,4), Dieu envoya l’ange Gabriel à Nazareth. Ce que tous les juifs attendaient allaient se réaliser : Le Messie vient sur terre.

L’initiative vient de Dieu, comme toujours dans l’histoire du Salut pour réparer les fautes des hommes. L’amour de Dieu pour son peuple, pour l’humanité toute entière, est tellement grand qu’il veut permettre que tous participent à sa vie auprès de lui, qui n’est qu’Amour.

Et ce ne sera pas un autre prophète qu’il va envoyer à son peuple. « Un rameau sortira de la souche de Jessé, père de David, un rejeton jaillira de ses racines. Sur lui reposera l’esprit du Seigneur » (Is 11,1-2), mais ce ne sera pas non plus un roi terrestre, « ma royauté n’est pas de ce monde. » (Jn 18,36). Ce sera son propre Fils.

Si on regarde le texte de l’évangile, on sera surpris par la longueur des temps de parole de l’ange Gabriel, que l’on comprend bien vue l’importance de l’annonce qui est faite, comparée aux réponses de Marie. Des réponses courtes, ciblées, ne disant que l’essentiel de ce qu’elle ressent, empruntes de respect, d’humilité, de sentiment de petitesse devant la grandeur et la responsabilité de ce qui lui est proposé.

Encore que … ! Si on lit bien le texte, il ne s’agit pas d’une proposition, mais d’une série d’affirmations : « Tu as trouvé grâce … tu vas concevoir et enfanter … tu lui donneras … ».

Si on considère que Marie avait été consacrée à Dieu, et qu’elle avait fait vœu de chasteté (voir le Protévangile de Jacques et l’évangile du Pseudo-Matthieu), à part le bouleversement de cette annonce soudaine et inattendue, cela répondait en quelque sorte à sa volonté de se mettre au service du Seigneur. Mais pas comme elle s’y attendait, d’où sa réponse : « Comment cela va-t-il se faire puisque je ne connais pas d’homme ? ».

Bien sûr, elle avait été promise à Joseph, mais pour le moment son enfant serait considéré comme le fruit d’une relation adultérine, ce qui l’exposait à la répudiation de la part de Joseph et à la lapidation à la porte de la ville de la part du peuple. On peut comprendre l’affolement de Marie.

« Sois sans crainte ! » répond l’ange, « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu ». Un futur qui n’en est pas vraiment un, et qui n’attend que la réponse de Marie.

Enfin, elle connaît ce pour quoi elle s’était préparé depuis quelques années. Elle a la réponse à ses questions. Et malgré l’importance de la tâche qui lui est confiée (on pourrait dire l’énormité), elle est heureuse que Dieu lui confie cette responsabilité malgré les risques qu’elle prend.

« Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. ». C’est la Foi en Dieu qui guide Marie. Et aussitôt, Jésus vient en elle : « Le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous » (Jn 1,14).

Jésus, Fils de Dieu, Dieu, vient chez nous comme un petit enfant, comme un homme comme tous les hommes, dans une famille, avec Marie sa mère et Joseph qui accepte de prendre Marie chez lui.

La beauté de l’Annonciation, et son importance pour tous les chrétiens, et les autres, doit nous faire avoir une dévotion particulière pour cet événement, et il serait bon de reprendre cette habitude, que certains pourraient considérer comme vieillotte, de réciter l’angélus, sinon trois fois par jour (à 6h, 12h et 18h), ne serait-ce qu’une fois par jour. Même si ce n’est pas à la ’’bonne heure’’. On peut très bien le réciter en travaillant, en voiture, voire dans son lit.

Et que cette réponse de Marie à l’ange Gabriel nous engage, chacun, à accepter les engagements que le Seigneur nous demande, d’une manière ou d’une autre, pour que « sa volonté soit faite », répondant ainsi à la demande de Marie « Faites tout ce qu’il vous dira », avec humilité, générosité et persévérance.

Et si c’est pour Dieu, rappelons-nous les mots de l’ange Gabriel : « Sois sans crainte ! »

 

Seigneur Dieu, permet que nous te répondions comme l’a fait Marie à l’ange Gabriel :

« Qu’il me soit fait selon ta parole »,

quelques soient les difficultés qui risquent de se poser,

que nous soyons sans crainte,

« car rien n’est impossible à Dieu ».

 

Francis Cousin