1

Rencontre autour de l’Évangile – 22ieme dimanche du temps ordinaire

« Plus tu es grand, plus il faut t’abaisser :

Tu trouveras grâce devant le Seigneur. »

 

 TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Ensemble lisons et comprenons les mots important (Luc 14, 1 ; 7-14)            

Nous continuons à suivre Jésus dans sa marche vers Jérusalem : c’est là qu’il va achever sa mission et que par sa mort et sa résurrection, il va nous ouvrir la porte d’entrée du Royaume de Dieu. Les conditions d’entrée dans le Royaume sont exigeantes. Jésus profite de tous les occasions pour nous les donner.

 

Soulignons les mots importants

Pharisien : Rappelons-nous qui étaient les pharisiens ?

Invité à des noces : Jésus utilise souvent l’image des “ noces ” dans son enseignement. Vers quoi veut-il tourner nos pensées ?

Première place – Dernière place : Jésus dans cet évangile veut-il nous donner une leçon de politesse ? ou veut-il nous dire autre chose ?

Qui s’élève, sera abaissé 

Qui s’abaisse, sera élevé                         

N’invite pas…les riches

Invite… les pauvres

Tu seras heureux

Résurrection des justes

Quelles sont les conditions posées par Jésus pour être admis au Royaume de  Dieu ?

Pourquoi Jésus demande de ne pas inviter les gens qui ont les moyens ?

Qu’est-ce qu’il nous révèle du Royaume de Dieu son Père ?

Où est le véritable bonheur pour celui qui fait honneur aux petits et aux pauvres ?

 

 

 

TA PAROLE DANS NOS COEURS

Ensemble regardons Jésus 

Seigneur Jésus, en venant chez nous tu t’es mis à la dernière place. Pour nous inviter au festin des Noces du Royaume de Dieu, tu t’es fait solidaire de notre humanité à commencer par les pécheurs et les déshérités. Tu t’es fait pauvre avec les pauvres. A celui qui se fait petit pour accueillir l’invitation, tu dis “ mon ami, monte plus haut ”.  A celui qui se met au service de ses frères, sans rien attendre en retour, gratuitement, comme toi, tu dis “ tu es heureux ”, car tu auras part au grand festin que Dieu donnera lors de la résurrection.

 

   

Pour l’animateur  

– Les pharisiens formaient une confrérie de juifs qui cherchaient à appliquer tous les préceptes de la Loi, en particulier les obligations et les interdits du Sabbat et les rites de purification légale. De bonne foi au départ, ils ont fini par être esclaves des pratiques extérieures et oublier la religion du cœur. Dans l’évangile on les appelle souvent “ scribes et docteurs de la loi ”. Ils aimaient se mettre en avant, vivaient séparés des autres pour ne pas “se salir ”, et ils s’invitaient entre eux, et au cours de ces repas les discussions religieuses allaient bon train. Jésus acceptaient de partager leur repas.

– Le Nouveau Testament voit dans la grande fête que constituent les noces une figure  du festin des Noces de l’Agneau, à la fin des temps. Tous les hommes sont invités à y participer. Jésus a commencé son ministère en participant aux noces de Cana.

– Dans l’évangile d’aujourd’hui, Jésus ne donne pas seulement des conseils de prudence et de bonne tenue à table, il indique  les conditions d’admission au Royaume de Dieu :

– D’abord rejeter tout sentiment de supériorité pour se faire petit devant Dieu. C’est lui seul qui donne la vraie gloire, le véritable honneur. Il élève les humbles et abaisse les orgueilleux. Celui qui se croit plus grand que les autres n’est pas dans la vérité : pour Jésus, nous sommes tous frères, et nous n’avons qu’un seul Père. Lui seul est le Maître et il a voulu être serviteur.

–  Ensuite,  comme Jésus, accorder le meilleur de son attention et de son amour aux plus pauvres : à cet amour désintéressé c’est Dieu lui-même qui répondra en ressuscitant les justes.

–  L’humilité et le désintéressement : deux aspects de la véritable charité !

       

 

TA PAROLE DANS NOS MAINS

L’Evangile aujourd’hui dans notre vie

  « Heureux les invités au festin des noces de l’Agneau »

Est-ce que nous réalisons que nous sommes des invités du Père pour prendre part au Royaume de vie et de joie avec son Fils? Est-ce que cela donne sens à tout ce que nous vivons, à tout ce que nous faisons ?

Le disciple n’est pas au dessus de son maître. Jésus s’est abaissé pour être le serviteur de ses frères. Nous vivons dans un monde où il faut être le plus haut, le plus grand, le plus fort !

Parfois le sentiment de détenir la vérité nous rend durs, nous donnent un air supérieur et intolérant !

Avons-nous assez d’humilité pour remettre en cause nos jugements, nos attitudes religieuses, nos manières d’agir, même s’ils nous paraissent sans reproche ?

Le témoignage qui porte, c’est celui d’un homme ou d’un groupe désintéressé.

Est-ce que nous agissons pour nous servir des autres, ou pour les servir ?

Est-ce que nous fréquentons surtout des gens qui peuvent nous être utiles un jour ?

Quelle place faisons-nous aux plus pauvres, dans notre quartier, dans notre communauté chrétienne, dans la catéchèse, dans nos relations, dans notre enseignement scolaire ..?

 

Ensemble prions 

Refrain : Jésus Christ est Seigneur à la gloire de Dieu le Père.

Le Christ Jésus ayant la condition de Dieu ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti prenant la condition de serviteur. (ref)

Devenu semblable aux hommes, reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort sur la croix. (ref)

C’est pourquoi Dieu l’a exalté, il lui a donné le Nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur la terre et aux enfers, et que toute langue proclame :

“ Jésus Christ est Seigneur ” à la gloire de Dieu le Père

 

 

 Pour lire ou imprimer le document en PDF cliquer ici : 22ième Dimanche du Temps Ordinaire

 

 

 

 

 

 

 

 

 




21ième Dimanche du Temps Ordinaire- Homélie du Frère Daniel BOURGEOIS, paroisse Saint-Jean-de-Malte (Aix-en-Provence)

Lecture : Luc 13, 22-30

 

« Vous vous mettrez à dire : Nous avons mangé et bu devant Toi et Tu as enseigné sur nos places. » Ces paroles de Jésus s’adressent aux juifs qui n’ont pas voulu accueillir son message. Le Seigneur les place dans la seule perspective qui soit pour être à Lui et avec Lui, c’est-à-dire l’entrée du peuple dans la salle du festin où le roi veut rassembler tous ses enfants. Le Christ ajoute qu’à partir du moment où le maître se sera levé et aura fermé la porte, signe du début du festin, alors un certain nombre de gens viendront en récriminant : « Seigneur, ouvre-nous ! », en faisant valoir des arguments : « Nous avons mangé et bu devant Toi », mais que, pour toute réponse ils auront cette parole : « Je ne sais d’où vous êtes ! »

En réalité, cette parole s’adresse non seulement aux juifs qui n’ont pas cru en Jésus, mais aussi à chacun de ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont reçu l’appel et la Parole de Dieu. En effet, il ne suffit pas d’avoir mangé et bu avec le Christ, il ne suffit pas de l’avoir laissé enseigner sur les places publiques pour entrer dans le Royaume. Le seul critère de notre appartenance, ce n’est pas ce dont nous pouvons nous prévaloir, le seul critère de notre appartenance au Christ c’est précisément d’avoir voulu, avec Lui, entrer dans sa Pâque et dans le festin du Royaume.

groupe_solidaire

Qui sommes-nous ? Que faisons-nous sur la terre ? Est-ce que nous sommes des spectateurs du mystère de Dieu, ou bien est-ce que nous avons compris que ce mystère de Dieu était pour nous, et qu’il nous demandait, dès maintenant, d’y répondre de tout notre cœur pour marcher, dès maintenant, vers le but où Dieu nous mène ? La question décisive de notre foi chrétienne a toujours cette particularité de se poser maintenant. Dieu ne cesse, maintenant, de nous interroger, de nous appeler, de nous convoquer. Et en même temps que la question se pose, la manière dont nous devons y répondre s’impose, nous devons y répondre pour le festin des noces. Il n’y a pas d’autre raison d’être avec le Christ, que de désirer être avec Lui toujours. Le simple fait d’avoir entendu son enseignement ne suffit pas. Le simple fait d’avoir participé à ses banquets, d’avoir mangé et bu avec Lui, ne suffit pas. Ce qui compte, c’est de vouloir être totalement au Christ, pour le but où Il nous conduit.

Notre propre relation au Christ est toujours la question de notre salut. Voulons-nous être à Lui ? Ou au contraire, est-ce que nous nous contentons simplement de l’avoir comme nous disons, de notre côté ? De pouvoir en tirer le parti ou le profit que nous voudrions ? Alors qu’en réalité c’est nous qui devrions être à Lui, car nous avons été créés en Lui et pour Lui.

Chaque fois que nous participons à l’eucharistie, chaque fois que nous recevons et accueillons dans notre cœur l’évangile, la Parole de Dieu qui sauve, c’est encore le Christ qui mange et boit avec nous, qui se donne en nourriture et en breuvage, et c’est encore le Christ qui prêche sur la place publique du monde que sont les églises. Mais il faut que nous sachions pourquoi nous le faisons. Si c’est simplement pour être là, cela ne suffit pas. Il faut que nous le fassions parce que nous désirons, de tout notre cœur, répondre à l’appel de Dieu et entrer dans le festin du Royaume. C’est pourquoi, comme le dit le Christ, « il faut lutter pour entrer ». Il faut lutter contre tout ce qui peut nous détourner de Lui, et il faut lutter surtout contre tout ce qui en nous peut nous détourner de Dieu. C’est seulement à travers cette tension permanente de notre être vers le Christ, qu’effectivement, petit à petit, se réalise en nous toute l’œuvre de la grâce et de la miséricorde de Dieu. Et c’est pour cela que, jour après jour, à travers le sacrement de l’eucharistie, à travers la méditation de la Parole de Dieu, nous sommes sans cesse recentrés, nous sommes sans cesse remis en direction, non pas vers l’instant présent, mais vers le moment où Dieu nous accueillera dans son Royaume. Amen.

 souffle de l'Esprit Saint




21e dimanche ordinaire – Année C – Claude WON FAH HIN

Lc 13, 22-30

lumièreCe texte regroupe les paroles de Jésus sur l’entrée dans le Royaume, et la question est de savoir : « est-ce qu’il n’y aura que peu de gens qui seront sauvés ? ». Le problème du nombre de personnes sauvées ou non est un faux problème. Au fond, cela nous importe peu de le savoir ; car, s’il y a beaucoup de pécheurs sauvés, rien dit que nous ferons partie de ce nombre; et s’il y en a très peu, il est tout à fait possible que nous y soyons. Et la question peut revenir sous une autre forme: et si nos enfants n’étaient pas sauvés, et si nos frères et sœurs non plus, et nos parents…etc…comment pourrions-nous être heureux au Ciel, si ceux que nous aimons n’y sont pas aussi ? Jésus ne répond pas directement à la question. Mais nous savons que (1Tm 2,4) Dieu veut que tous les hommes soient sauvés». Jésus nous dit : « 24  Luttez pour entrer par la porte étroite, car beaucoup, je vous le dis, chercheront à entrer et ne pourront pas ». La porte c’est le Christ. Jn10, 9 : « Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé… ».

 

Jésus berger
Il faut donc passer par le Christ. Passer par le Christ signifie avoir foi en Lui, être son disciple, appliquer ce qu’il nous demande de faire : aimer Dieu et aimer son prochain. Et quand il dit « aimer Dieu et aimer son prochain », il s’agit d’aimer en actes et pas seulement de cœur et de paroles. Il faut malgré tout noter qu’ « aimer Dieu » vient en première position. Donc avoir foi en Dieu, faire sa volonté de Dieu, obéir à ses commandements. Et les trois premiers commandements concernent Dieu : « Tu adoreras Dieu seul et tu l’aimeras plus que tout » ; « Tu prononceras le Nom de Dieu avec respect », et « tu sanctifieras le jour du Seigneur ». Adorer et sanctifier Dieu se traduit par le recours à Dieu, les prières, l’adoration, les sacrements dont la messe. Prononcer le Nom de Dieu avec respect, c’est éviter (CEC 2146) « tout usage inconvenant du nom de Dieu, de Jésus Christ, de la Vierge Marie et de tous les saints », (CEC 2147) éviter « les promesses faites à autrui au nom de Dieu engagent l’honneur, la fidélité, la véracité et l’autorité divines », (CEC 2148) éviter « le blasphème qui consiste à proférer contre Dieu – intérieurement ou extérieurement – des paroles de haine, de reproche, de défi, à dire du mal de Dieu, à manquer de respect envers Lui dans ses propos, à abuser du nom de Dieu ».
porteétroite1 La porte est étroite, et il faut cependant lutter pour entrer. Mais s’il faut lutter pour entrer, cela veut dire que le salut n’est pas automatique et qu’il n’est pas accordé d’office parce qu’on est chrétien. Il ne suffit pas d’être chrétien pour être sauvé. Jésus renvoie donc chacun à ses responsabilités, et chacun doit faire des efforts pour y entrer. En plus des pratiques citées pour adorer, sanctifier et respecter le nom de Dieu, il faut lutter pour rester fidèles à Dieu, pour garder ses commandements d’aimer. Et s’il faut lutter c’est qu’il y a une force qui nous empêche d’enter par la Porte et qui veut toujours nous éloigner de Dieu. Longtemps, on a évité de parler de l’Esprit du Mal car disait-on, il faut parler toujours de Dieu et oublier l’Esprit du Mal pour ne pas donner le sentiment que nous sommes dans une religion de la peur. Mais il semble bien que la plus grande victoire du démon est de faire croire qu’il n’existe pas, et de se faire complètement oublier. De plus en plus, que ce soit les saints, et surtout le Pape François, on en parle, et même souvent, car pour terrasser l’ennemi il faut le connaitre, connaitre sa façon d’agir, le traquer par l’observation des mauvais fruits que nous pouvons produire afin de le rejeter, autrement dit savoir discerner ses tentations et avoir la force de le combattre immédiatement en recourant à Jésus, à Marie, à des saints. Ep 6,11-13 : « 11 Revêtez l’armure de Dieu, pour pouvoir résister aux manœuvres du diable. 12 Car ce n’est pas contre des adversaires de sang et de chair que nous avons à lutter, mais contre les Principautés, contre les Puissances, contre les Régisseurs de ce monde de ténèbres, contre les esprits du mal qui habitent les espaces célestes.13 C’est pour cela qu’il vous faut endosser l’armure de Dieu, afin qu’au jour mauvais vous puissiez résister et, après avoir tout mis en œuvre, rester fermes ». Ces paroles seront toujours d’actualité. Ne pas en tenir compte, faire comme si le démon n’existe pas serait une grave erreur. Il suffit de voir la vie de quelques saints ou futurs saints pour comprendre : Padre Pio, Marthe Robin, Miriam Baouardy, sœur Faustine, saint François d’assise et bien d’autres. Toute leur vie a été une lutte pour contrer l’Esprit du Mal afin de rester uni au Christ. Le Pape François – Joie de l’Evangile – §51 – nous dit : « Il est opportun de clarifier ce qui peut être un fruit du Royaume et aussi ce qui nuit au projet de Dieu. Cela implique non seulement de reconnaître et d’interpréter les motions de l’esprit bon et de l’esprit mauvais, mais – et là se situe la chose décisive – de choisir celles de l’esprit bon et de repousser celles de l’esprit mauvais ». C’est une réalité de chaque instant dont il faudra tenir compte. Celui qui oublie l’Esprit du Mal aura du mal à lutter, car il aura l’impression qu’il n’est jamais tenté par le Malin alors qu’il en est victime déjà depuis longtemps, devenant incapable de reconnaitre le Malin agissant en lui. Chacun doit veiller en permanence sur sa propre vie intérieure, pour ne jamais s’éloigner du Christ. Le Pape François insiste sur cette lutte dans ses « Méditations quotidiennes » du 11/10/2013 – P.344-346 –  et dont le thème est « comment vaincre la stratégie du démon » : tiens-ma-lampe-allumee« Nous ne devons pas être naïfs…Ou tu es avec Jésus ou tu es contre. Il en est ainsi…Nous devons toujours veiller, veiller contre la tromperie, contre la séduction du malin….Nous pouvons poser la question : est-ce que je veille sur moi ? sur mon cœur ? sur mes sentiments ? sur mes pensées ? Est-ce que je protège le trésor de la grâce ? Est-ce que je protège la présence de l’Esprit Saint en moi ? Si on ne le conserve pas, quelqu’un de plus fort arrive et gagne… Il faut garder à l’esprit que le démon est astucieux : il n’est jamais chassé pour toujours, il ne le sera que le dernier jour ». Il ne faut donc jamais oublier que cet Esprit du mal rôde toujours, en permanence, autour de chacun de nous. Voilà pourquoi, seule une prière continuelle, pratiquée d’ailleurs par tous les saints, peut l’éloigner de nous parce que cette prière continuelle nous permet de rester continuellement unis au Christ. Et tant que nous restons avec le Christ, il n’y aura aucun problème. Le Pape François nous dit encore (« Méditations quotidiennes » du 2/9/2013) – P.264) : « Pour qu’il y ait la paix dans une communauté, dans une famille,  dans un pays, dans le monde,  nous devons commencer par être avec le Seigneur (c’est-à-dire le Christ). Et là où se trouve le Seigneur, il n’y a pas d’envie, il n’y a pas de criminalité, il n’y a pas de jalousies (dans le cas contraire, c’est que le Seigneur n’est pas avec vous). Là où il y a le Seigneur, il y a fraternité ».  Padre Pio conclut (« Saint Pio de Pietrelcina » – Jean Derobert – P.195) : « Il y a toujours ces attaques diaboliques. Ne craignez pas, je vous le répète pour la millième fois, la guerre de Satan, parce que Jésus est avec vous, même lorsque votre esprit peut se voir sur le bord du précipice ». Donc, faire une totale confiance en Jésus Christ. Avoir une telle attitude de vigilance nous conduit également à recevoir de façon permanente les grâces de Dieu qui sont très nombreuses mais que nous ne savons pas toujours détecter. Car finalement, tout est « grâce », tout ce que nous vivons de bien, de beau, de paisible, de joie, de bonheur, toutes nos bonnes actions, tout nous vient de Dieu. « Sans moi, vous ne pouvez rien faire » nous dit Jésus en Jn15, 5, et tout ce que nous pouvons faire sans Jésus ne peut que nous mener à notre perte comme le Fils prodigue qui s’est éloigné du Père.

dieu est amour

Aimer Dieu, aimer son prochain, c’est connaitre Dieu. 1 Co 4,7 : « Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, puisque l’amour est de Dieu et que quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu ». « Quiconque aime connait Dieu ». Dès lors, le Christ ne pourra plus nous répondre comme il est dit dans l’évangile d’aujourd’hui (v.25) « je ne sais d’où vous êtes ». Dieu connait ses brebis, surtout ceux qui le suivent ou qui font de gros efforts pour essayer de le suivre en prenant le chemin de l’amour. Rm13, 8.10 : « 8 celui qui aime son prochain a pleinement accompli la Loi, 10 La charité ne fait point de tort au prochain. La charité est donc la Loi dans sa plénitude ».. Lc7, 47 : « … je te le dis, ses péchés, ses nombreux péchés, lui sont remis parce qu’elle a montré beaucoup d’amour …». Cet amour voulu par Dieu demande de notre part qu’on sache faire un choix : nous désencombrer de tout ce qui est inutile pour s’unir au Christ, désencombrement qui, selon Saint Ignace (Exercices Spirituels – §142 –P.93), inclut « les richesses, l’honneur mondain et l’orgueil à partir desquels on est précipité dans tous les autres genres de vices ». Mieux encore Saint François d’Assise nous dit (« Sagesse d’un pauvre » – Eloi Leclerc – P.124-125) : « …l’homme lutte tout seul dans la nuit avec l’Insaisissable. Il a cru qu’il lui suffirait de faire ceci ou cela pour être agréable à Dieu. Mais c’est à lui que l’on en veut. L’homme n’est pas sauvé par ses œuvres, si bonnes soient-elles. Il lui faut encore devenir lui-même (P.125) l’œuvre de Dieu. Il doit se faire plus malléable et plus  humble entre les mains de son Créateur que l’argile dans les mains du potier. Plus souple et plus patient que l’osier entre les doigts du vannier. Plus pauvre et plus abandonné que le bois mort dans la forêt au cœur de l’hiver. A partir seulement de cette situation de détresse et dans cet aveu de pauvreté, l’homme peut ouvrir à Dieu un crédit illimité, en lui confiant l’initiative absolue de son existence et de son salut. . Il entre alors dans une sainte obéissance. Il devient enfant et joue le jeu divin de la création ».  – A ce moment-là, le Seigneur ne pourra que dire (Ap3,8) : « Je connais ta conduite : voici, j’ai ouvert devant toi une porte que nul ne peut fermer, et, disposant pourtant de peu de puissance, tu as gardé ma parole sans renier mon nom ». La porte n’est donc pas fermée et peut même s’ouvrir sans problème pour tous ceux qui, du fond du cœur, sans aucun calcul, se mettent réellement à la suite du Christ en tenant compte des luttes à mener, à la vigilance pour ne jamais perdre de vue le Christ, et à se laisser guider par l’Esprit Saint. Tournons-nous résolument, sans regarder en arrière et de manière définitive, vers l’amour. C’est l’unique clé pour ouvrir toutes les portes, principalement cette unique porte nommée Jésus-Christ. En cette Année de la Miséricorde Divine, nous avons quatre portes dans l’île, c’est très bien et très beau de voir les chrétiens y faire leur pèlerinage, mais n’oublions pas d’ouvrir la porte de notre cœur pour que les nombreuses grâces venant de cette Porte unique qu’est Jésus puissent nous conduire véritablement à Lui et faire de nous des frères et sœurs en union de prière avec le Christ.




21ieme Dimanche du Temps Ordinaire par le Diacre Jacques FOURNIER

 «Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite. » (Lc 13,22-30)…»  

     Tandis qu’il faisait route vers Jérusalem, Jésus traversait villes et villages en enseignant.
Quelqu’un lui demanda : « Seigneur, n’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? » Jésus leur dit :
« Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite, car, je vous le déclare, beaucoup chercheront à entrer et n’y parviendront pas.
Lorsque le maître de maison se sera levé pour fermer la porte, si vous, du dehors, vous vous mettez à frapper à la porte, en disant : “Seigneur, ouvre-nous”, il vous répondra : “Je ne sais pas d’où vous êtes.”
Alors vous vous mettrez à dire : “Nous avons mangé et bu en ta présence, et tu as enseigné sur nos places.”
Il vous répondra : “Je ne sais pas d’où vous êtes. Éloignez-vous de moi, vous tous qui commettez l’injustice.”
Là, il y aura des pleurs et des grincements de dents, quand vous verrez Abraham, Isaac et Jacob, et tous les prophètes dans le royaume de Dieu, et que vous-mêmes, vous serez jetés dehors.
Alors on viendra de l’orient et de l’occident, du nord et du midi, prendre place au festin dans le royaume de Dieu.
Oui, il y a des derniers qui seront premiers, et des premiers qui seront derniers. »

Mort-la-vie

 

            « Seigneur, n’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? », demande-t-on à Jésus ? Du côté de Dieu, la réponse est claire : « Dieu, notre Sauveur, veut que tous les hommes soient sauvés et arrivent à connaître pleinement la vérité. En effet, il n’y a qu’un seul Dieu, il n’y a qu’un seul médiateur entre Dieu et les hommes : un homme, le Christ Jésus, qui s’est donné lui-même en rançon pour tous » (1Tm 2,3‑6). Comme le chante la Vierge Marie, l’infini de la Miséricorde de Dieu est Toute Puissante (Lc 1,49-50). « On pourrait croire que c’est parce que je n’ai pas péché que j’ai une confiance si grande dans le bon Dieu. Dites bien, ma Mère, que si j’avais commis tous les crimes possibles, j’aurais toujours la même confiance, je sens que toute cette multitude d’offenses serait comme une goutte d’eau jetée dans un brasier ardent » (Ste Thérèse de Lisieux).

            Mais le croyons-nous vraiment ? Ce Trésor du « Père des Miséricordes » (2Co 1,3), infini en son Amour, est offert dès maintenant à notre foi. Osons-nous croire qu’il en est réellement ainsi ? La Foi est la réponse de l’homme à Dieu qui se révèle, et cette réponse ne peut que l’engager tout entier dans une démarche de repentir sincère, qui sera offrande à Dieu, en toute vérité, de tout ce qui, dans sa vie, porte la trace du mal… Si nous consentons à cette démarche, en toute liberté, alors Dieu qui de son côté l’attend, l’espère, la désire de tout son être, enlèvera vite toute trace du mal pour nous donner en retour la Plénitude de sa Vie. « Le Christ est Sauveur, sa mission est de pardonner… Il n’y a qu’un mouvement au cœur du Christ : effacer le péché et emmener l’âme à Dieu » (Elisabeth de la Trinité).

            Alors, il s’agit de « lutter », jour après jour, avec sa Force même, appuyés sur sa Miséricorde toujours prête à nous venir en aide, pour dire « non » à tout ce qui, en nous, s’oppose à lui… Par nos propres forces, c’est impossible. « Voyez les petits enfants: ils ne cessent de casser, de déchirer, de tomber, tout en aimant beaucoup, beaucoup leurs parents. Quand je tombe ainsi, cela me fait voir encore plus mon néant et je me dis: Qu’est-ce que je ferais, qu’est-ce que je deviendrais, si je m’appuyais sur mes propres forces?!… Je comprends très bien que St Pierre soit tombé. Ce pauvre Saint Pierre, il s’appuyait sur lui-même au lieu de s’appuyer uniquement sur la force du bon Dieu » (Ste Thérèse de Lisieux, Carnet Jaune).

            Dans notre Evangile, certains frappent à la porte du ciel, mais elle ne s’ouvre pas… « Seigneur, nous avons mangé et bu devant toi, tu as enseigné sur nos places ». Mais de cœur, ils étaient toujours attachés au mal, refusant de se convertir. « Eloignez-vous de moi vous tous qui commettez l’injustice ». Mais ce langage est pédagogique. Ce n’est pas Dieu qui chasse qui que ce soit, Lui qui ne poursuit que le bien de tous les hommes qu’il aime. C’est l’homme qui, en commettant l’injustice, s’éloigne lui-même de Dieu. Alors, quel sera notre choix ? DJF




Rencontre autour de l’Évangile – 21ieme dimanche du temps ordinaire

« Efforcez vous d’entrer par la porte étroite. »

 

 TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Ensemble lisons et comprenons les mots important (Luc 13, 22-30)            

Au fur et à mesure que Jésus approche de Jérusalem, son enseignement devient de plus en plus exigent. Le passage que nous méditons aujourd’hui fait suite à deux petites paraboles : la graine de moutarde qui devient un grand arbre et le levain qui fait lever la pâte : Jésus annonce par là que, malgré les apparences modestes et les débuts difficiles, son œuvre de salut réussira. Mais pour l’heure, Jésus enseigne qu’il est urgent de se convertir.

 

Soulignons les mots importants

Entrer par la porte étroite : Que signifie cette “ porte étroite ” ?

Le maître de maison : Qui est ce maître de maison ?

Eloignez-vous de moi : Pourquoi il est impossible aux gens qui sont dehors  d’entrer dans la maison ?

Pleurs et grincements de dents : Que peut bien signifier cette expression qui est souvent employée par Jésus pour ceux qui se mettent en dehors du Royaume,

Le Royaume de Dieu :

Orient-Occident-Nord-Midi :

Festin

Derniers-premiers

 

 

TA PAROLE DANS NOS COEURS

Ensemble regardons Jésus 

Nous écoutons Jésus parler à notre cœur. Il nous appelle chacun à prendre au sérieux notre baptême,  notre vie de fils et de filles du Père. Nous sommes les invités de Dieu. Les invités au bonheur du Royaume. Et la porte d’entrée est étroite. Il est nécessaire de se faire petit. Jésus dit qu’il faut devenir comme des petits enfants. La porte, c’est Jésus mort et ressuscité. Le disciple n’est pas au-dessus du maître. Pour suivre le Christ, un combat est nécessaire pour refuser le mal et faire le bien quoi qu’il en coûte. Suivre le Christ, c’est porter chaque jour sa croix.

 

   

Pour l’animateur  

On n’entre pas au festin du Royaume sans effort. Jésus ne répond pas directement sur le nombre des élus. L’important n’est pas là, mais de se demander comment faire pour être sauvé.

La porte étroite, c’est la fidélité, quoi qu’il en coûte, pour parvenir au Royaume. La porte étroite pour Jésus, ce fut le passage par la passion et la croix. Le salut est totalement offert par Dieu, et il l’accorde par pure grâce ; mais la porte étroite signifie qu’il y a un combat à mener, un effort à faire pour vivre selon l’Evangile du Christ.

Mais la porte, c’est aussi le Christ lui-même. Il est l’unique passage qui permet l’accès au Royaume de Dieu.

Le maître de la maison n’est autre que Jésus lui-même. Comment pourrait-il refuser l’entrée dans le Royaume à ceux qui le lui demandent ?

En fait dans la parabole Jésus dénonce ceux qui “ disent et ne font pas ”, ceux qui font valoir des titres, mais ne pratiquent pas l’amour.

Pour les juifs à qui Jésus s’adressait, beaucoup estimaient que le fait d’être fils d’Abraham suffisait pour être assuré du salut. La même tentation peut guetter le chrétien : ne suis-je pas baptisé ? Est-ce que je ne fais pas mes devoirs ? Je fais des prières, des pèlerinages ! Et puis Dieu n’est-il pas miséricordieux ?

Nul ne peut faire valoir un titre : juif, chrétien, prêtre, religieuse, catéchiste, membre d’une fraternité, d’un mouvement…

Ce qui compte, c’est notre manière de vivre aujourd’hui en tant que disciples du Christ. Nous n’aurons aucun mérite, aucun titre, à faire valoir quand nous arriverons à la porte du Royaume. Il faut que la conversion soit au rendez-vous. Il n’y a pas d’automatisme du salut !

Jésus parle de changer pour devenir comme des petits enfants (Mt 18,3)

Pleurs et grincements de dent, c’est une expression qui expriment le dépit le remords de ceux qui n’ont fait aucun effort pour entrer dans la vie nouvelle, éviter le mal et faire le bien.

Le Royaume de Dieu, autrement dit le bonheur du ciel, de la vie éternelle avec Dieu,  est proposé à toute personne qui vit dans la droiture, la justice et la charité. Il y aura des surprises au festin de Dieu. Jésus annonce que des derniers seront premiers et des premiers qui seront derniers. Cela veut dire que c’est Dieu seul qui juge de la valeur des uns et des autres. 

       

 

TA PAROLE DANS NOS MAINS

L’Evangile aujourd’hui dans notre vie

Il n’y aura pas davantage d’automatisme du salut pour les chrétiens qui remettront à demain la réforme de leur conduite. Pour tous, la porte est étroite.

Comment nous considérons  notre vie de chrétiens?

Le baptême que nous avons reçu est-il pour nous un engagement à être fidèle au Christ, une responsabilité vis-à-vis de nos frères ?

Est-ce que  nous ne sommes pas tentés de nous contenter d’un petit minimum ? Est-ce que nous nous efforçons d’entrer par la porte étroite : sommes-nous petits devant Dieu, sans prétentions, sans autre certitude que la miséricorde de Dieu ?

Il ne s’agit pas de dire “  Dieu veut que tous les hommes soient sauvés ”  pour excuser nos infidélités, nos manques de sérieux dans notre vie de baptisés, pour nous permettre n’importe quoi, et trouver tout normal, même quand c’est mal !

N’avons- nous pas remplacé le jugement de Dieu par le nôtre ?

Sommes-nous attentifs à ceux qui ne sont pas chrétiens ? Est-ce que nous les considérons comme appelés eux aussi à entrer au festin du Royaume ? Sommes-nous pour eux des témoins de l’amour de Dieu ?

 

Ensemble prions 

Chant : O Seigneur, guéris-nous (carnet des paroisses p.189)

 

Les mains vides devant toi, Seigneur,

N’espérant que ton amour.

 

Le cœur lourd de nos refus d’aimer

Nous levons les yeux vers toi.

 

 

 Pour lire ou imprimer le document en PDF cliquer ici : 21ième Dimanche du Temps Ordinaire

 

 

 

 

 

 

 

 

 




20e dimanche ordinaire – Année C – Claude WON FAH HIN

Évangile : Luc 12, 49-53

JésusQuand on entend cela de Jésus, cela peut nous effrayer. Mais nous savons tous que Jésus nous aime et qu’il est Miséricordieux, et que nous avons une confiance absolue en son amour et sa miséricorde. Jamais on ne doit avoir peur de Jésus. Il est Amour et Miséricorde. Le feu dont parle Jésus est une image. Il y a quelques semaines, les disciples de Jésus voulaient  faire tomber le feu du ciel sur des Samaritains qui n’ont pas voulu accueillir Jésus de passage vers Jérusalem. Et si Jésus les a sévèrement réprimandés, ce n’est pas pour qu’il le fasse lui-même lorsque Luc nous dit que « Jésus est venu jeter un feu sur la terre ». Le feu est une image de Dieu : Moïse rencontre Dieu au Buisson ardent, puis reçoit les tables de la Loi dans le feu de l’orage au Sinaï, des colonnes de feu accompagnent le peuple juif fuyant l’Egypte pour le protéger des soldats du Pharaon à leur poursuite.

Mais pour Luc, le feu est surtout le symbole de l’Esprit Saint venu brûler d’amour le cœur des Apôtres au jour de la Pentecôte. C’est ce même feu dont parlent les pèlerins d’Emmaüs quand ils disent (Lc 24,32) : Notre cœur n’était-il pas tout brûlant au-dedans de nous, quand il nous parlait en chemin, quand il nous expliquait les Écritures? ». Jésus désire donc donner le feu de l’Esprit au monde afin qu’il soit éclairé et dirigé sur le chemin du Royaume, par l’application du commandement de l’amour : aimer Dieu et aimer son prochain. Ainsi, c’est la terre entière que Jésus veut renouveler de son Esprit, un Esprit vivifiant pour nous mettre en mouvement, un Esprit consolateur qui nous donne l’espérance,  un Esprit de lumière qui nous guide, Esprit de feu qui nous purifie, un Esprit de sainteté qui nous rend à l’image du Christ, un  Esprit de charité et d’amour pour que nous devenions amour comme le Christ et qui nous fait tourner vers les autres. Et c’est ce feu de l’Esprit Saint que nous recevons tous au baptême et à la confirmation. Il s’agit pour nous de ne pas le laisser s’éteindre, car l’Esprit Saint est le don par excellence que Dieu nous fait. En effet toutes les prédications reçues ne pénètrent les âmes que par la grâce l’Esprit Saint.ESPRIT SAINT 1

« Je dois être baptisé d’un baptême, et quelle n’est pas mon angoisse jusqu’à ce qu’il soit consommé »! – Le mot « baptême » signifie « plongée », « bain ». A l’époque, c’est le corps entier qu’on plongeait dans un bassin pour être baptisé. Mais le baptême dont parle Jésus n’est pas le baptême reçu avec Jean Baptiste, le vrai baptême de Jésus c’est sa mort et résurrection. Et tout baptême est mort et résurrection. Quand on plonge une personne dans un bassin (aujourd’hui, on verse un peu d’eau sur la tête), elle est comme le Christ au jour de sa Passion quand il était plongé lui aussi dans un abîme de souffrances, dans un bain de sang dû aux épines sur la tête, aux flagellations de son corps, aux clous dans ses mains et ses pieds, au côté transpercé par une lance, et encore je ne vous donne pas les détails décrits par des saints quand ils racontent la Passion du Christ. Le Christ meurt à son baptême, et une lutte va se faire contre l’Esprit du Mal dans son propre fief qui est celui de la mort et dont il ressortira par la résurrection, tandis que la personne qui reçoit son baptême meurt de son ancienne vie : il n’a plus de péché originel, et si c’est un adulte, ses propres péchés personnels commis jusqu’au jour de son baptême, sont effacés parce que vainqueur du mal au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit.

bapteme enfantEt quand la personne plongée dans le bassin se relève hors de l’eau (et aujourd’hui, quand on arrête de verser l’eau sur la tête du baptisé), le nouveau baptisé vit une vie nouvelle dans le Christ (même s’il ne voit rien, et même s’il ne ressent rien), il devient enfant de Dieu. Jésus a sacrifié sa vie pour vaincre le Mal et nous sauver. Il est donc normal que nous fassions aussi quelques « petits sacrifices » si on peut les appeler ainsi ou plus exactement suivre les enseignements du Christ et de l’Eglise : venir à la messe, prier, adorer, lire la parole de Dieu, aimer son prochain même si tout cela n’est pas fait de manière parfaite. Tout cela n’est rien comparé au sacrifice unique du Christ à sa Passion. On comprend alors ce qu’est la vie des saints qui, de leur vivant sur terre, ont réussi à faire la volonté de Dieu et dont nombre d’entre eux étaient des religieux, des religieuses, ou des prêtres: les sacrifices qu’ils ont fait, les prières, les messes, la vie intérieure, la parole de Dieu, la règle de la communauté, l’obéissance absolue, la pauvreté, la chasteté, l’humilité, sans compter leur lutte réelle avec l’Esprit du mal, leurs souffrances, leurs privations. Et nous, nous contribuons sans cesse par nos petites histoires qui sèment la division au sein des différents groupes, des communautés, de la chrétienté. Nous ne voyons pas plus loin que le bout de notre nez. La 2ème lecture d’aujourd’hui (He 12,1-4) dit que « nous devons rejeter tout fardeau et le péché, et fixer nos yeux sur Jésus ». – L’un des signes messianiques attendu était la paix comme nous le dit Is 9,5-6 : « 5 un enfant nous est né, un fils nous a été donné, il a reçu le pouvoir sur ses épaules et on lui a donné ce nom : … Prince-de-paix, 6 pour que s’étende le pouvoir dans une paix sans fin sur le trône de David et sur son royaume, pour l’établir et pour l’affermir dans le droit et la justice.». Mais la venue de Jésus provoque des réactions violentes d’opposition : opposition chez les scribes et les pharisiens (Mt 12,14 : « Étant sortis, les Pharisiens tinrent conseil contre lui, en vue de le perdre »), opposition chez les responsables politiques (Ac 4,27 : « Oui, ils se sont rassemblés en cette ville, Hérode et Ponce Pilate, avec les nations et les peuples d’Israël, contre Jésus, ton saint serviteur »), opposition de la foule qui le met à mort, opposition dans les familles (Mt 19,5 : «  je suis venu opposer l’homme à son père, la fille à sa mère et la bru à sa belle-mère »), opposition parmi les disciples mêmes de Jésus (1Co 11,18 : « … lorsque vous vous réunissez en assemblée, il se produit parmi vous des divisions,..»).

saint-esprit

En réalité, Jésus est effectivement venu nous apporter la paix. Mais une paix qui n’est pas facile à mettre en place. Jn 14,27 : « Je vous laisse la paix; c’est ma paix que je vous donne; je ne vous la donne pas comme le monde la donne ». Il y a une paix trompeuse, c’est celle donnée par le monde et reçue du monde. Un monde qui cherche une paix en dehors de Dieu, sans Dieu et qui finalement est un simulacre de paix qui mènera ce monde à sa propre perte. Jr 6,13-14 : « 13 Tous, petits et grands, sont âpres au gain. Tous, prophètes et prêtres, ont une conduite fausse. 14 Ils ont bien vite fait de remédier au désastre de mon peuple, en disant : « tout va bien ! tout va bien ! Et rien ne va ! ». Il y a donc un monde qui cherche la paix sans Dieu et un monde qui ne peut avoir la paix de Dieu que s’il se lie intimement au Christ. Et la division se fait alors entre ceux qui croient en Dieu et ceux qui n’y croient pas, ou pas suffisamment. Il suffit de regarder autour de nous : les enfants qui viennent de faire la confirmation désertent déjà la messe le dimanche, d’autres,  poussés en cela par leurs parents, pratiqueront deux religions, sans compter ceux qui ne veulent pas entendre ou lire la parole de Dieu, ceux qui ne viennent plus à la messe ou au sacrement de réconciliation, à l’adoration du saint sacrement etc… Beaucoup s’éloignent du Christ, victimes eux-mêmes de l’Esprit du Mal qui, sans cesse, sème la division, le découragement, une certaine lassitude d’un Dieu mal compris et donc mal aimé. D’où l’intervention de Saint-Paul qui nous dit en 2Tm 4, 2-4 qu’il nous faut réagir : « …Proclame la parole, insiste à temps et à contretemps, réfute, menace, exhorte, avec une patience inlassable et le souci d’instruire. 3 Car un temps viendra où les hommes ne supporteront plus la saine doctrine, mais au contraire, au gré de leurs passions et l’oreille les démangeant, ils se donneront des maîtres en quantité 4 et détourneront l’oreille de la vérité pour se tourner vers les fables ».

ESPRIT SAINT

Ne laissons pas le feu de l’Esprit Saint s’éteindre en nous. Et c’est pourquoi, Jésus est venu jeter un feu sur la terre, l’Esprit Saint qui nous anime, nous purifie, nous guide car les fruits de l’Esprit sont (Ga 5,22-23) : « 22 charité, joie, paix, longanimité, serviabilité, bonté, confiance dans les autres, 23 douceur, maîtrise de soi : contre de telles choses il n’y a pas de loi ». Il est donc nécessaire également que chacun de nous soit réellement en lien constant avec le Christ par une prière continuelle, par l’Eucharistie (les messes), les sacrements, l’adoration du Saint Sacrement, avec bien sûr un ardent désir de Dieu, de s’unir au Christ qui nous donnera l’Esprit Saint. C’est tout cela qui nous donnera cette force à la fois pour lutter contre le Malin et rester uni au Christ, et nous permettre d’avancer, coûte que coûte, pour établir le Royaume de Dieu au moyen de la fraternité, de la solidarité, de l’amour tel que le Christ nous l’a enseigné par son exemple et par sa parole. C’est à ce petit groupe de chrétiens dans le monde de relever le défi de l’amour, de la paix véritable, contre la violence, la division, la haine. C’est dans le Christ seul que nous pouvons avancer dans la paix, même si l’on doit souffrir. Jn 1,9-11 : « 9 Le Verbe était la lumière véritable, qui éclaire tout homme; il venait dans le monde. 10 … et le monde ne l’a pas reconnu. 11 Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reconnu ». La passion du Christ, c’est le prix à payer pour sauver le monde par l’amour, source de paix. Et cette agonie n’est malheureusement pas terminée. Padre Pio, dans une vision, nous raconte : « Jésus me dit : Mon fils, ne crois pas que mon agonie n’ait duré que trois heures, non, à cause des âmes que j’ai le plus comblées, je serai en agonie jusqu’à la fin du monde. Pendant le temps de mon agonie, mon fils, il ne faut pas dormir. Mon âme va à la recherche de quelques gouttes de piété humaine; mais hélas, je suis seul sous le poids de l’indifférence. L’ingratitude et la somnolence de mes ministres me rendent plus pénible mon agonie. Hélas, comme ils répondent mal à mon amour! Ce qui m’afflige le plus, c’est que ceux-ci ajoutent à leur indifférence le mépris et l’incrédulité ». L’indifférence, l’ingratitude, l’impiété, la somnolence, le mépris, l’incrédulité des chrétiens et du monde, tout cela fait que l’on réponde mal à l’amour de Dieu pour nous, et devient cause de division. Et la division c’est la spécialité de l’Esprit du Mal. C’est bien par les fruits que nous pouvons reconnaître quel esprit nous anime. Le chrétien vigilant s’associe au Christ en permanence par la prière et, principalement par l’Eucharistie où son union au sacrifice du Christ participe également à la rédemption et au salut du monde. C’est « surtout dans le divin sacrifice de l’Eucharistie, que s’exerce l’œuvre de notre rédemption » (SC2), c’est à dire le rachat des péchés du monde. CEC 776 : « Entre les mains du Christ, l’Eglise – c’est-à-dire l’ensemble des fidèles du Christ – est instrument de la Rédemption de tous les hommes » (LG 9).  En participant à la messe, chaque chrétien, vivant en vérité dans le Christ,  participe aussi au salut du monde. Conscient de ce salut auquel il contribue, le chrétien ne peut plus venir à la messe avec indifférence, ni par habitude, oubliant ce pour quoi il vient à la messe. Et si la Vierge Marie est apparue à la Salette à Mélanie et à Maximin, c’est bien pour rappeler l’importance de la messe. Soyons fiers de ce bel instrument que Dieu nous a donné par son Fils et qui s’appelle l’Eglise, pour la paix et le salut du monde.

feu-de-dieu-600x400




20ieme Dimanche du Temps Ordinaire par le Diacre Jacques FOURNIER

 «Je suis venu jeter un feu sur la terre

(Lc 12,49-53)…»  

     Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé !
Je dois recevoir un baptême, et quelle angoisse est la mienne jusqu’à ce qu’il soit accompli !
Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ? Non, je vous le dis, mais bien plutôt la division.
Car désormais cinq personnes de la même famille seront divisées : trois contre deux et deux contre trois ;
ils se diviseront : le père contre le fils et le fils contre le père, la mère contre la fille et la fille contre la mère, la belle-mère contre la belle-fille et la belle-fille contre la belle-mère. »

Dieu est amour 2

L’image du feu renvoie souvent dans la Bible au Mystère de Dieu Lui-même… Ainsi lorsqu’il conclut une Alliance avec Abraham et ses descendants, c’est « une torche de feu » qui vint la sceller (Gn 15). Plus tard, au désert, Moïse fut attiré par un spectacle étrange : un buisson était embrasé, mais il ne se consumait pas. Et « Dieu lui apparut dans une flamme de feu » (Ex 3,1‑6)… Au Sinaï, la montagne sur laquelle il lui parlera par la suite « était toute fumante parce que Dieu y était descendu dans le feu » (Ex 19,18)… Et Elie, lui, montera au ciel dans « un char de feu » (2R 2,11)…

Huit fois dans la Bible, le chiffre de l’infinie perfection, Dieu est présenté comme « un Feu dévorant » (Dt 4,24 ; 9,3…). Ce Feu provoque la peur chez les pécheurs, car le mal ne peut tenir en sa présence : il brûle, il se consume et ceux qui lui sont liés craignent de disparaître avec lui… « Dans Sion, les pécheurs sont atterrés, un tremblement saisit les impies. Qui d’entre nous pourra tenir ? C’est un Feu dévorant » (Is 33,14)… Mais ce Feu ne détruit que le mal, un mal en fait qui blesse et défigure l’homme qui le commet (Rm 2,9). Alors, si ce dernier accepte de l’offrir de tout son cœur au Seigneur, il le verra disparaître, il sera purifié de tout lien avec lui (Is 6,1-6 ; 1Co 3,10-15).Ce Feu le guérira avec Douceur, et il expérimentera avec lui une Plénitude de Vie jusqu’alors insoupçonnée (Jn 10,10).

Car si « Dieu est un Feu dévorant », il est aussi « Amour » (1Jn 4,8) qui ne poursuit que le bien de l’être aimé, notre bien. Et le Père nous dit son Amour en se donnant Lui-même, un Don qui, pour nous pécheurs, sera la source de notre guérison intérieure. « Se donner », c’est ce que le Père fait vis-à-vis du Fils de toute éternité : « Le Père aime le Fils et il a tout donné en sa main » (Jn 3,35), tout ce qu’il est, « tout ce qu’il a » (Jn 16,15 ; 17,10). Et c’est en se donnant ainsi, gratuitement, par amour, qu’il l’engendre à la vie en Dieu né de Dieu… Or, dit Jésus à ses disciples, et à travers eux à tout homme : « Le Père lui-même vous aime… et il vous a aimés comme il m’a aimé » (Jn 16,27 ; 17,23). Autrement dit, le Père nous dit son amour en se donnant Lui-même, en nous donnant ce qu’il est en Lui-même, et « Dieu est Esprit » (Jn 4,24) et « Dieu est Feu »… Accueillir cet Amour, c’est donc vivre en son cœur une expérience incroyablement heureuse qui est de l’ordre du feu : « Notre cœur était tout brûlant au dedans de nous, quand il nous parlait en chemin » (Lc 24,32)…

« Dieu est Amour » qui se donne, il « est Esprit », il « est Feu », il donne « l’Esprit de Feu » qui nous dit son Amour, et nous communique au même moment « la force » d’aimer à notre tour avec l’Amour même de Dieu. Alors, répondre à son appel sera possible : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés », grâce au Don de l’Amour, l’Esprit d’Amour et de Feu. En effet, « le fruit de l’Esprit est amour, joie, paix » (Ga 5,22)…DJF




Rencontre autour de l’Évangile – 20ieme dimanche du temps ordinaire

« Je suis venu apporter un feu sur la terre. »

 

 TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Ensemble lisons et comprenons les mots important (Luc 12, 49-53)            

Jésus est toujours en route pour Jérusalem. Il sent venir l’épreuve de sa passion. Cet évangile rapporte trois paroles difficiles de Jésus que nous allons essayer de comprendre. Elles nous permettront d’entrer un peu plus dans les sentiments de Jésus et dans le mystère de sa personne.

 

Soulignons les mots importants

Le feu : Quel est ce feu que Jésus est venu apporter sur la terre ?

Comme je voudrais qu’il soit déjà allumé !

Baptême : quel est ce baptême que Jésus doit recevoir 

Je ne suis pas venu apporter la paix  mais la division : Comment comprendre ces paroles de Jésus ?

Dans la même famille : Est-ce que les paroles de Jésus sont vraies encore aujourd’hui dans la vie de nos familles ?

 

 

TA PAROLE DANS NOS COEURS

Ensemble regardons Jésus 

Après avoir essayé de comprendre ces paroles difficiles de Jésus, nous le contemplons au moment où il voit venir la grande épreuve : il sait que son chemin est celui du Serviteur souffrant. Il s’est fait solidaire de notre humanité blessée par le péché et il est décidé d’aller jusqu’au bout pour la délivrer du péché et de la mort. Jésus, le Fils de Dieu, est venu chez les hommes pour les introduire tous dans la vie divine, pour les plonger (les baptiser) dans l’Esprit Saint purificateur et réconciliateur.

 

   

Pour l’animateur  

. Lorsque Jean Baptiste présentait Jean Baptiste à ses disciples il disait qu’il baptiserait dans l’Esprit-Saint et le feu. Le feu dans la bible est le symbole de la l’expérience de Dieu et de sa présence : Feu du buisson ardent (Ex.3,2), feu du Sinaï (Ex.19,18), colonne de feu (Ex.13,21) Feu d’Elie et des prophètes brûlés par l’amour de Dieu.

Le feu est aussi symbole de purification : Jésus annonce que le Règne de Dieu viendra comme un feu purifiant séparant les justes et les pécheurs.

Le feu est encore pour l’Evangéliste Luc  le symbole  de l’Esprit : rappelons-nous les langues de feu de la Pentecôte, le feu également qui brûle dans le cœur des deux disciples d’Emmaüs. Jésus annonce qu’il est venu pour que le monde soit purifié par le Saint-Esprit et embrasé par le feu de son amour.

. Mais Jésus doit  d’abord recevoir un baptême qui sera le martyre. Jésus est comme impatient que le Règne d’amour de son Père arrive ! Il n’est pas habité par un désir de mort, mais il ne craint pas le martyre : il sait que l’épreuve qui va marquer la fin de sa vie terrestre est nécessaire pour la venue de l’Esprit-Saint. Il va être plongé dans les grandes souffrances de la passion et de la mort ; Ce sera comme un baptême de sang pour qu’arrive le Règne de Dieu.

. L’appartenance au Christ n’est pas un jeu et ses amis doivent s’attendre à des résistances et des oppositions. L’appartenance  à la communauté du Christ mettra les disciples dans des situations souvent bien inconfortables.

. La paix que Jésus est venu apportée et qu’il va communiquer à ses disciples le soir de sa résurrection, n’est pas une fausse tranquillité où les croyants vivent sans opposition ni contestation ou persécution.

. Le conflit que le Christ, Messie souffrant,  apporte avec lui n’est pas une guerre entre les peuples, ni une guerre civile. Il concerne les familles : car le message évangélique provoque des fractures, dans une même famille, entre croyants et incroyants, entre ceux qui accueille le Christ et ceux qui le refusent. Le feu de l’amour a du mal à prendre sur la terre.

En fait, face au Christ et son évangile, il n’y a  que deux positions : pour ou contre ! Pas de place pour l’abstention !

       

 

TA PAROLE DANS NOS MAINS

L’Evangile aujourd’hui dans notre vie

L’Evangile est une force de contestation des situations d’injustice, de violence, des erreurs et des fausses sécurités du monde : si comme chrétiens nous ne dérangeons jamais personne par notre conduite sommes-nous vraiment fidèles à l’évangile ?

Le serviteur n’est pas au-dessus du maître : choisir de suivre le Christ et de nous engager pour l’évangile nous attire sûrement des oppositions et des contradictions : sommes-nous conscients de cela ? Est-ce que nous avons fait l’expérience de cette opposition dans notre famille, ou notre entourage, dans notre milieu de travail… ?

Comme les contemporains de Jésus et ceux de Saint Luc nous souhaitons sincèrement la paix et l’unité entre nous. Notre monde est pourtant déchiré par les conflits ainsi que nos communautés et même nos familles. En fait Jésus prêche la paix, mais c’est une paix qui n’a rien de facile : sommes-nous des artisans de réconciliation et de paix en acceptant de mener notre combat en nous unissant au Christ mort et ressuscité et d’être purifiés par le feu de l’Esprit Saint ?

 

Ensemble prions 

“ Pour ce qui dépend de vous, vivez en paix avec tous les hommes ”.

Pour que nous soyons plus attentifs à ce qui nous rapproche qu’à ce qui nous divise, prions le Seigneur.

            Refrain : Seigneur rassemble-nous dans la paix de ton amour.

“ C’est dans la paix qu’est semée la justice. ”

Pour que nous ne nous contentions pas de formuler des souhaits de paix, mais que nous soyons effectivement des artisans de paix dans nos situations de vie, prions le Seigneur

“ Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le tranchant du glaive ”

Pour que nous puissions surmonter toutes oppositions que nous rencontrons comme témoins de l’Evangile

“ Justice et paix s’embrassent ”

Pour que dans nos situations de travail, nous fassions respecter les droits de chacun, de sorte que règne la justice et que naisse paix véritable, prions le Seigneur. 

 

 

 Pour lire ou imprimer le document en PDF cliquer ici : 20ième Dimanche du Temps Ordinaire

 

 

 

 

 

 

 

 

 




18ième Dimanche du Temps Ordinaire- Homélie du Frère Daniel BOURGEOIS, paroisse Saint-Jean-de-Malte (Aix-en-Provence)

Nous sommes exposés à l’amour de Dieu

amour de dieu

Cet homme riche est traité d’insensé, c’est-à-dire qu’il manque de sagesse. En relisant cette parabole, en la méditant, je me disais ceci : au fond, à première lecture, cette parabole nous rappelle simplement cette vieille sagesse sémitique qui a le sens de la fragilité de toute chose. Tout, dans l’histoire humaine, est pratiquement imprévisible, ou presque. Parce que nous savons que les projets que nous faisons, la plupart du temps sont contrecarrés, sont modifiés par des événements, des circonstances. Parce que nous éprouvons, dans notre propre vie, cette fragilité fondamentale de notre désir, de notre vouloir qui n’arrivent jamais à se réaliser pleinement et complètement. Parce qu’aussi nous voyons sans cesse dans notre vie la fragilité de cette vie physique, biologique que nous possédons et qui, à un certain moment, disparaît. Nous avons ce regard sur toute chose qui est que chaque chose n’a pas sa plénitude et sa consistance propre, qu’elle n’arrive pas à se tenir debout toute seule de manière stable et définitive. Dans toute la Bible, les affirmations concernant soit la nature, le monde créé, soit notre propre existence, vont sans cesse dans ce sens : le monde ne tient pas debout tout seul. Heureusement que Dieu l’a fixé sur des colonnes, autrement il s’écroulerait sans cesse. Et puis, « l’homme, ses jours sont comme l’herbe. Comme la fleur des champs il fleurit, un coup de vent passe et il n’existe plus ! »

Dans d’autres cultures, dans d’autres civilisations, dans d’autres philosophies, on l’avait déjà pressenti. Dans la tradition philosophique, on appelle cela la contingence, c’est-à-dire le fait que toute chose n’arrive pas à tenir dans une sorte d’autosuffisance. Elle ne s’explique pas toute seule. Elle ne tient pas debout absolument toute seule. Même si Dieu lui a conféré une autonomie, en réalité, elle est vouée à un moment ou l’autre, à une mort, à une destruction.

Et l’on pourrait croire que cette petite parabole que le Christ nous livre en ce jour, ne veut dire que cela. Au fond, cet homme avec ses richesses, tout le blé qu’il a engrangé et qu’il projette encore d’enfermer dans ses granges qu’il envisage d’agrandir est le symbole de ce désir de vouloir tenir, tout seul, dans l’existence, de se donner à soi-même sa propre sécurité, sans pouvoir y arriver. Cela c’est la face négative de cette parabole.

Mais je me disais en même temps, qu’il y a quelque chose d’extrêmement consolant dans toute cette affaire. Car cette fragilité et cette inconsistance du monde n’ont-elles pas aussi une face positive ? En effet, dire que ce monde est fragile, dire que nous ne pouvons pas nous assurer la vie par nous-mêmes et pour nous-mêmes, cela ne veut-il pas dire que Dieu prier_Dieu_Lumi_re_dans_nos_vieest si proche qu’à tout instant, il peut faire irruption dans nos vies ? Est-ce que, au fond, dans la vie de cet homme qui était en train de se construire une sorte d’énorme barrage vis-à-vis de ses propres projets, vis-à-vis des autres, vis-à-vis de Dieu, est-ce qu’il n’y a pas là le signe que cette fragilité même de sa vie et de ses projets, et qui montre que Dieu, à tout instant, est proche de lui et peut intervenir au cœur de sa propre vie, même s’il s’agit de ce moyen radical qui est de le rappeler à Lui ?

En réalité, si notre vie est fragile, il faut que nous sachions que cette fragilité signifie deux choses. Elle est sans cesse un rappel de ce que nous ne pouvons pas tenir en nos propres mains notre existence. Mais, en même temps, elle est le signe qu’en réalité, comme le dit saint Paul, « rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu ! » Si fortes que soient les barrières dont nous voulons nous prémunir, si fortes que soient les richesses dont nous croyons nous assurer, si grandes que soient les sécurités morales ou spirituelles que nous voulons essayer de nous bâtir et qui, la plupart du temps, sont fausses parce qu’elles sont l’ouvrage de nos mains, en réalité, cette fragilité profonde de notre vie fait que, sans cesse, nous sommes exposés à l’amour de Dieu.

Alors, je crois qu’il est bon de rendre grâces, à certains moments, pour cette fragilité que Dieu nous a donnée. C’est vrai qu’elle est une sorte d’ascèse et de pénitence car il s’agit sans cesse de remettre nos vies entre les mains de Dieu. Mais, en même temps elle a quelque chose d’extrêmement beau et éblouissant, c’est de dire que la lumière de Dieu est si proche qu’elle nous est cachée, simplement, par un voile, le voile de l’obscurité de notre regard, le voile de notre dureté de cœur, mais qu’à tout moment Dieu peut briser ce voile et nous dire : « Voici, je viens ! » Amen.ESPRIT SAINT 1




19ième Dimanche du Temps Ordinaire- Homélie du Frère Daniel BOURGEOIS, paroisse Saint-Jean-de-Malte (Aix-en-Provence)

Inutiles mais accueillis

Dans l’évangile de saint Luc (17, 8), nous lisons la péricope des serviteurs inutiles. Le Seigneur y développe ce thème : lorsqu’un serviteur a accompli son travail dans les champs et revient dans la maison le maître lui dira : « Maintenant, passe le tablier, ceins-toi les reins et sers-moi à manger ». Et le Christ de commenter cet épisode en disant : à ce moment-là, le serviteur n’aura aucune récrimination à faire, mais il devra confesser simplement qu’il est un serviteur inutile, qu’il n’a fait que ce qu’il avait à faire.

Aujourd’hui, en apparence contradictoire, nous entendons cette autre péricope dans laquelle le Christ dit que le maître parti de la maison pour fêter des noces, si à son retour il trouve les serviteurs en train de veiller, à ce moment-là, c’est le Maître Lui-même qui décidera, dans la joie de retrouver sa maison, de prendre Lui-même le tablier, de faire asseoir ses serviteurs à table et de leur servir à manger. Ces deux paraboles nous paraîtraient presque contradictoires et irréconciliables si, en réalité, nous ne les référons pas à un même et unique mystère, qui est le mystère de l’amour et de notre relation avec le Seigneur.

adam-2

En effet, qui dit aimer, dit essentiellement ne pas compter. Et nous qui sommes sur cette terre, qui sommes les serviteurs qui la plupart du temps d’ailleurs travaillons au champ au lieu de travailler dans la maison du Père, lorsque nous rentrons dans la maison, c’est vrai que le Père, le Maître de maison nous demande encore de le servir. Mais c’est parce que nous, nous ne devons pas compter, si vraiment nous aimons. Et parce que maintenant, nous vivons cette face cachée de notre amour de Dieu, parce que, en ces jours « ce que nous sommes n’a pas encore été révélé, vraiment manifesté », nous vivons sur le mode de la peine, sur le mode du service, mais ce qui compte c’est de vivre ce service sans mesurer, sans calculer. Parce que nous sommes au Seigneur, parce que nous l’aimons et que Lui nous aime, nous n’avons pas à mesurer. A ce moment-là, nous ne serions plus des serviteurs de la maison et même d’une certaine manière, nous renierions l’identité de notre Maître. Si nous calculions notre peine et si nous mesurions notre désir d’aimer, c’est que nous n’aimerions pas un maître qui est infiniment bon qui, Lui, ne calcule pas.

Et c’est pourquoi, lorsque nous entrerons, définitivement dans la maison, le Maître nous révélera toute la joie qu’il y avait à le servir. Au moment où, ayant servi en veillant, en attendant, et qu’à ce moment-là, le Maître rentrera dans notre maison, que le Maître nous accueillera chez Lui, alors nous comprendrons vraiment que, Lui aussi, sans que nous nous en soyons rendu compte auparavant, était là sans cesse, en train de nous servir, de nous préparer une table, de nous préparer une place, de nous préparer la joie de nous aimer l’un l’autre.

personne en méditationOui, en réalité ces deux paraboles ne font que manifester, l’une, la face cachée de notre amour, ici-bas sur terre. Nous aimons le Seigneur en nous donnant totalement à la tâche, sans rien réclamer, parce que c’est vrai que notre amour est peu de chose et que, tout compte fait, nous sommes des serviteurs inutiles. Et l’autre parabole, révèle cette face de gloire de l’amour, lorsque le Seigneur Lui-même nous apprendra et nous fera voir face à face comment Il a été, sans cesse, notre serviteur, qu’Il était sans cesse en train de nous inviter et de nous faire asseoir à sa table, alors même que souvent nous ne nous en rendions pas compte.

Nous qui avons cette joie de venir chaque semaine nous asseoir à la table du Seigneur et d’y recevoir son corps et son sang, puissions-nous réaliser ce double aspect de l’unique amour de Dieu : par rapport à cet amour, nous sommes des serviteurs inutiles mais dans notre inutilité nous sommes déjà accueillis et lorsque nous croyons servir, c’est déjà Dieu qui nous sert. Amen.