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29ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mt 22, 15-21) – Homélie du D. Alexandre ROGALA

Depuis plusieurs dimanches, la liturgie nous propose d’entendre des débats opposant Jésus et les autorités religieuses de son temps.  À ce stade de l’évangile, les autorités religieuses juives ont décidé d’arrêter Jésus et de le supprimer. Une seule chose les en empêche: Jésus est soutenu par les foules qui le prennent pour un prophète: « Tout en cherchant à larrêter, ils eurent peur des foules, parce quelles le tenaient pour un prophète. » (Mt 21, 46)

Si elles veulent éliminer Jésus, les autorités religieuses doivent d’une part, le discréditer en tant qu’enseignant auprès des foules, et d’autre part, le présenter aux autorités romaines comme un opposant.

Dans l’évangile de ce dimanche, pour arriver à leur fin, les pharisiens tendent à Jésus un piège presque parfait. Tout d’abord, les pharisiens ne s’adressent pas eux-mêmes à Jésus, car Jésus les connait et il sait bien qu’ils veulent le supprimer. En envoyant leurs disciples, c’est à dire en recourant à des « visages inconnus » de Jésus, les pharisiens espère que Jésus sera moins méfiant, et qu’il tombera dans leur piège (v. 16).

C’est une stratégie bien connue. Dans le monde du travail, quand des salariés veulent faire remonter un problème à leur patron, ils choisissent en général d’envoyer quelqu’un qui a une bonne relation avec le patron, ou quelqu’un qui ne s’est encore jamais plaint. Ici la stratégie des pharisiens est un peu la même.

Les disciples des pharisiens commencent par flatter Jésus sur la véracité de son enseignement. C’est une stratégie bien pensée, car cet éloge vise non seulement à diminuer la méfiance de Jésus, mais aussi à amener Jésus à faire une déclaration irréfléchie. En effet, s’il est vrai que Jésus ne regarde pas la condition de la personne, il doit le prouver en s’exprimant avec honnêteté, même quand il s’agit des autorités romaines et de l’empereur César.

« Est-il permis, oui ou non, de payer limpôt à César, lempereur ? »

Si Jésus exprime une réticence par rapport à l’impôt, ses adversaires pourront alors le faire accuser devant les autorités romaines en disant qu’il incite les juifs à ne pas payer l’impôt. Au contraire, si la réponse de Jésus est positive, il risque d’être discrédité auprès du peuple qui souffre sous le poids de l’impôt. Le peuple cesserait alors de le protéger.

Jésus reconnait la méchanceté et l’hypocrisie de ses adversaires (v. 18). Jésus leur demande donc de lui montrer « la monnaie de l’impôt ». Le détail est important, car le fait que ses adversaires aient sur eux cette monnaie romaine, signifie qu’ils payent bien l’impôt. Et s’ils paient l’impôt, leur question n’est pas une vraie question. Jésus révèle publiquement leur hypocrisie et intentions mauvaises. Les disciples des pharisiens ne l’ont pas abordé pour clarifier une situation, mais pour le tenter.

La parole conclusive de Jésus réduit à néant l’attaque de ses adversaires: « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » (v. 21)

En disant cela, Jésus suggère que si en payant l’impôt, ses adversaires rendent à César ce qui lui revient, en revanche, ils ne rendent pas à Dieu ce qui est à Dieu. Rappelons nous la parabole des vignerons homicides qui ne veulent pas remettre le produit de la vigne au maître (Mt 21, 34ss.).

Et pour moi aujourd’hui ? Que pourrait signifier « rendre à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu » ? Dans le verbe grec traduit en français par « rendre » (ἀποδίδωμι), il y a l’idée de répondre à des obligations suite à un contrat. Il me semble que les autres lectures de ce dimanche peuvent nous donner une idée de nos obligations en tant que bénéficiaires et contractants de l’Alliance avec le Seigneur.

La première lecture est un extrait du chapitre 45 du livre du prophète Isaïe. Ce prophète est actif autour de la fin de l’exil à Babylone, donc au moment où l’Empire Perse avec Cyrus à sa tête, monte en puissance et est en train de devenir le maître du Proche Orient. C’est ce même Cyrus qui permettra aux exilés de rentrer en Terre Promise.

Même si Cyrus est païen et qu’il ne connait pas le Seigneur (v. 4), le Seigneur l’a choisi pour faire sa volonté, c’est à dire libérer le peuple d’Israël exilé.

En reconnaissant que c’est le roi Cyrus qui permet concrètement aux exilés israélites de rentrer en Terre Promise, Isaïe « rend à César ce qui est à César ». Isaïe reconnait la puissance et la « bienveillance » de Cyrus. Toutefois, le prophète souligne bien qu’à travers Cyrus, c’est en réalité, Dieu qui agit. Cyrus n’est finalement qu’un instrument du Seigneur. Ce n’est donc pas Cyrus, mais le Seigneur qu’il faut adorer.

Dans le psaume 95, le Seigneur est loué pour sa gloire et sa puissance. Le psalmiste nous  invite à adorer Dieu, pour ce qu’il est: « Apportez votre offrande, entrez dans ses parvis. Adorez le Seigneur, éblouissant de sainteté ». Comme dans la première lecture, le psaume nous rappelle que nous devons à Dieu « l’adoration ».

Dans la deuxième lecture, saint Paul et ses collaborateurs déclarent sans cesse rendre grâce à Dieu au sujet des croyants de Thessalonique en se souvenant de leur foi active, de leur espérance et de leur charité. L’action de grâce est une prière qui exprime à Dieu notre reconnaissance pour quelque chose que l’on a reçu.

Pour l’Apôtre et ses collaborateurs, il n’est pas question de fausse-modestie. Ils ont conscience du rôle essentiel qu’ils ont joué dans l’annonce de l’évangile à Thessalonique. Cependant, ils ont aussi l’humilité de reconnaître que la fécondité de cette annonce de l’Évangile ne vient pas d’eux, mais du Seigneur: « Nous le savons, frères bien-aimés de Dieu, vous avez été choisis par lui. En effet, notre annonce de l’Évangile na pas été, chez vous, simple parole, mais puissance, action de lEsprit Saint, pleine certitude » (1 Th 1, 5). Paul et ses collaborateurs reconnaissent l’action de Dieu dans leur ministère apostolique. Ils savent bien que sans le soutient de l’Esprit Saint, la mission à Thessalonique aurait été un échec. En « rendant grâce », c’est à dire, en exprimant à Dieu leur reconnaissance et en partageant avec lui leur joie, saint Paul et ses compagnons rendent à Dieu ce qui lui revient: le « mérite » (pour ainsi dire) du succès de leur prédication à Thessalonique.

En résumé, « rendre à Dieu ce qui est à Dieu » implique de (re)prendre conscience que Dieu est non seulement maître des événements et de l’histoire, mais qu’il agit aussi dans ma vie. Ainsi, je peux lui rendre, c’est à dire lui reconnaitre, ce qui lui revient: la gloire, la puissance, la sainteté, la royauté etc. et lui exprimer ma reconnaissance en l’adorant en vérité (cf. Jn 4, 24).

Prenons donc un moment de silence avant la suite de la célébration pour nous souvenir de tout ce que Dieu a fait pour nous, afin que nous puissions aujourd’hui lui rendre grâce en vérité. Amen !




29ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mt 22, 15-21) – par Francis COUSIN

« Dieu ou César … une histoire d’image ! »

« Maitre (…), donne-nous ton avis : Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à César, l’empereur ? »

C’est la question que les pharisiens et les hérodiens posent à Jésus.

Jésus ne répond pas directement ; il s’en sort par une pirouette, avec la pièce de monnaie qui sert à payer l’impôt et la figure, l’image qui s’y trouve …

Car pour lui, la question posée n’est pas essentielle, elle est même biaisée car l’impôt est dû à l’occupant, qu’on le veuille ou non … et selon la réponse de Jésus, on pourra l’accuser d’être pro-Romain ou traître à la nation juive, quelqu’un qui renie son Dieu.

Or, l’essentiel pour Jésus est dans la relation à Dieu … relation qui semble aussi loin des pharisiens et des hérodiens que ne l’est César à Rome …

Alors qu’en fait, Dieu est aussi proche d’eux que ne le sont les pièces d’argent dans leurs besaces pendues à leur ceinture …

Mais ils ne le savent pas, ou refusent de le savoir : Dieu est là, juste en face d’eux en la personne de son fils Jésus, véritable image de Dieu : « Le Père et moi, nous sommes UN. » (Jn 10,30).

Et cela dès avant la création du monde, avant que l’homme et la femme ne fussent créés : « Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme. » (Gn 1,27).

La réponse finale de Jésus : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. », est peut-être énigmatique.

La première partie est évidente, … mais pas la seconde … et je crois que c’est cela qui a déstabilisé les pharisiens et les hérodiens : ils ne l’ont pas compris … et ils ont conduit Jésus à la mort …

« Rendre à Dieu ce qui est à Dieu. » … c’est aussi pour nous … et c’est difficile de le faire, il y a tellement de différence entre Dieu et nous … à commencer par l’amour des autres

Toute l’action de Jésus était conduite par l’amour pour les humains, à l’image de Dieu le Père, qui est tout amour

Et tous, nous avons à faire ce choix

entre ce qui est du Dieu d’amour et ce qui est du monde,

    entre ce qui est du Dieu d’amour et ce qui est des humains,

entre ce qui est du Dieu d’amour et ce qui est de l’argent,

entre ce qui est du Dieu d’amour et ce qui est du pouvoir.

Et l’actualité récente nous montre bien que ce n’est pas gagné, qu’il y a encore beaucoup à faire, un niveau individuel ou au niveau international : la guerre en Ukraine qui traine, dans le Haut-Karabakh, le conflit entre Israël et le Hamas, l’attentat d’Arras, du rond-point du Sacré-Cœur, etc …

Où est l’amour des autres ?

« Rendre à Dieu ce qui est à Dieu, c’est cela pour chacun de nous : à partir de notre cœur, de plus en plus ressembler à Jésus et le rayonner autour de nous, même sans le savoir, et surtout sans trop faire exprès. Y a-t-il un autre rayonnement possible pour un disciple de Jésus que cette discrète mise en lumière de l’image de Jésus en nous, bien plus efficace que toute réussite ou tout autre succès qui risque de devoir quelque chose à l’autre image, celle d’un quelconque César d’ici-bas qui ne cesse de nous fasciner, même malgré nous ? » (André Louf, 1999).

Seigneur Jésus,

Tu nous invites à être image de toi

auprès des autres,

même sans le savoir,

avoir toujours l’amour des autres

dans toutes nos actions.

Mais nous ne le pourrons

que si tu nous aides,

par l’Esprit Saint.

 

Francis Cousin

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Prière dim ord A 29°

 




29ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mt 22, 15-21) – Homélie du Père Louis DATTIN

Rendez à César

Mt 22, 15-21

 

En ce même dimanche, nous sommes invités à réfléchir sur l’action missionnaire de l’Église, sur son expansion et sur son influence sur les hommes de notre époque et aussi, sur la célèbre formule « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu » : la question délicate, parfois épineuse, des rapports de la religion et de la politique, de l’Eglise et de l’état, de la laïcité.

 

La question était déjà fort compliquée au temps de Jésus : autant dire que c’était une question piège. Si Jésus répond qu’il faut payer l’impôt à César (c’est-à-dire à l’occupant romain), il perd toute sa popularité auprès du peuple qui ne supporte pas l’occupation romaine : il sera traité de « collaborateur ».

Par contre, s’il dit qu’il ne faut pas payer, il sera mis dans la catégorie des résistants, des subversifs : il sera facile de le dénoncer au pouvoir en place.

Essayons de comprendre toute la pensée de Jésus et de l’appliquer à notre époque : « Rendez à césar ce qui est à César ».

Dans la mentalité de l’Ancien Testament : tout pouvoir vient de Dieu. Ainsi dans la 1ère lecture, le roi Cyrus, un étranger et un païen, devient un instrument entre les mains de Dieu. Dieu se sert de lui pour accomplir ses volontés. Ce sera par Cyrus que Dieu permet au peuple juif de rentrer d’exil et de retourner au pays.

« Je l’ai rendu puissant alors qu’il ne me connaissait pas, pour que l’on sache, de l’Orient à l’Occident, qu’il n’y a rien d’autre que moi ».

A travers les hommes politiques qui se succèdent et se prennent la place les uns aux autres, c’est Dieu qui reste le Maître des événements : Maître de l’histoire. Il en contrôle le déroulement et St-Paul dira la même chose aux premiers chrétiens : ils ont donc à se soumettre à l’autorité civile dans la mesure où celle-ci essaie de respecter l’homme, lui reconnaître ses droits et lui assurer sa liberté.

« Rendez à César ce qui est à César » : nul ne peut mépriser, ni même ignorer, encore moins s’il est missionnaire, la vie civile d’un pays, ses institutions, ses orientations sociales et civiques. On ne peut pas couper la vie humaine en tranches séparées comme si les chrétiens et l’Église pouvaient ignorer la politique.

Tout chrétien missionnaire doit tenir compte de l’opinion de la vie de la cité, du déroulement des affaires, de la législation familiale, sociale, celles du travail, de la santé, de l’enseignement, de la sécurité, …

Il est vrai que Jésus a toujours refusé de jouer le rôle d’un messie socio-politique. Rappelez-vous la 3e tentation dans le désert : « Tous ces pays, dit Satan, je t’en donne le pouvoir, si te jetant à mes pieds, tu m’adores ».

Rappelez-vous sa fuite dans le désert pour prier, quand la foule veut le faire roi après la multiplication des pains.

Rappelez-vous sa réponse à Pilate, qui lui demande s’il est roi :

« Oui, je le suis, mais mon Royaume n’est pas de ce monde ! »

Pourtant, dans ce « Rendez à césar ce qui est à César », on peut voir une invitation à tenir compte de ̏ l’autorité établie ̋, à respecter ses droits.

 Mais en prenant cette attitude, Jésus introduit dans le monde antique une distinction révolutionnaire : il « désacralise la politique « . César n’est jamais « que » César. Il n’est pas Dieu.

Alors, qu’il continue à exercer ses fonctions. Oh ! Tant bien que mal avec ses grandeurs et ses servitudes ! Mais c’est une fonction laïque, humaine, soumise à tous les aléas et à la complexité des réalités socio-politiques, des régimes, des idéologies.

Mais tout n’est pas dit ! Voyons la suite ! « Rendez à Dieu ce qui est à Dieu ! » Nous autres, hommes modernes, nous savons maintenant où conduit toute politique qui prétend se moquer de ce « Rendez à Dieu ce qui est à Dieu ».

Les sociétés « sans Dieu « , qu’elles se prétendent de droite ou de gauche : nazisme ou marxisme, celle de Hitler ou de Staline, des talibans ou de Mao de la Corée du Nord , sont des sociétés inhumaines. Dès que l’État se construit sans Dieu, il écrase l’homme et cela même où ? Aux camps de concentrations, au goulag ou à la prison ou à l’asile psychiatrique, car César, tout César qu’il est, doit se soumettre à Dieu et rendre à Dieu ce qui lui appartient.

On pose à Jésus une question sur les devoirs du citoyen à l’égard du pouvoir, question temporelle : Jésus répond à une autre question sur les devoirs du chrétien à l’égard de Dieu, question spirituelle.

« Rendez à Dieu ce qui est à lui » et c’est toute la vie de Jésus qui a crié cela et voilà l’essentiel de la tâche du chrétien missionnaire dans notre monde d’aujourd’hui : reconnaître Dieu, lui rendre tout ce à quoi, il a droit, savoir le servir, lui, le premier, mieux le connaître, mieux l’aimer.

La politique, si importante soit-elle, puisqu’en principe elle est l’art du bien commun, n’est pas le tout de l’homme, n’est pas la part la plus essentielle de l’homme. “L’homme ne vit pas seulement de pain ”, ni de logement, ni de marché, ni de subventions, ni de production. “Créé à l’image de Dieu”, “à l’effigie de Dieu”, l’homme baptisé a pour destin, pour avenir, de partager la vie même de Dieu !

« Montrez-moi la monnaie de l’impôt ! Quelle image y a-t-il ? Celle de César ? » Mais l’homme, lui, de qui est-il l’image ? Il est « créé à l’image de Dieu », à l’effigie de Dieu et non à celle de César. «Rendez donc à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ». Rendez l’homme, image de Dieu, fils de Dieu, non pas à un souverain qui se prétend dictateur, mais à un Dieu qui se prétend Père !

Je finirai par ce beau texte de St-Augustin, il résume tout :

« De même que césar cherche son image sur une pièce de monnaie, Dieu cherche son image en toi, en ton âme !

Que réclame de toi, César ? Son image !

Que réclame de toi, le Seigneur ? Son image !

Mais l’image de César est sur une pièce de monnaie,

l’image de Dieu est en toi.

Si la perte d’une pièce de monnaie te fait pleurer,

parce que tu as perdu l’image de César,

combien plus, dois-tu pleurer d’abîmer ou de ternir, en toi,

cette image de Dieu qui fait toute ta valeur, toute ta grandeur ».

« Vous êtes créés, vous, à l’image de Dieu », « Dieu créa l’homme à son image, il le fit ». Un chrétien, à plus forte raison un missionnaire chrétien, c’est celui qui rend transparent dans sa vie l’image de Dieu. Son Baptême a gravé en lui cette image, sa confirmation la rend visible à son entourage : il est le témoin de l’amour de Dieu, du pardon de Dieu, de la tendresse de Dieu, de la patience de Dieu, de la paternité de Dieu. Il devient le miroir fidèle, le messager de tout ce que Dieu veut nous confier. Puisqu’il faut « rendre » à César son image sur sa pièce de monnaie, symbole de vie économique et sociale, rendons à Dieu, à plus forte raison, son image : l’homme tout entier, marqué à son « effigie ».

« Comment rendrai-je à Dieu tout le bien qu’il m’a fait ? », se demandait un psalmiste, et il répond : « J’élèverai la coupe du Salut et j’invoquerai le nom du Seigneur ». Au cours de cette messe, c’est ce que nous allons faire maintenant. AMEN




29ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mt 22, 15-21) – par le Diacre Jacques FOURNIER

 » Jésus déjoue le piège des Pharisiens « 

(Mt 22, 15-21)

  Alors les pharisiens allèrent tenir conseil pour prendre Jésus au piège en le faisant parler.
Ils lui envoient leurs disciples, accompagnés des partisans d’Hérode : « Maître, lui disent-ils, nous le savons : tu es toujours vrai et tu enseignes le chemin de Dieu en vérité ; tu ne te laisses influencer par personne, car ce n’est pas selon l’apparence que tu considères les gens.
Alors, donne-nous ton avis : Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à César, l’empereur ? »
Connaissant leur perversité, Jésus dit : « Hypocrites ! pourquoi voulez-vous me mettre à l’épreuve ?
Montrez-moi la monnaie de l’impôt. » Ils lui présentèrent une pièce d’un denier.
Il leur dit : « Cette effigie et cette inscription, de qui sont-elles ? »
Ils répondirent : « De César. » Alors il leur dit : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. »

 

              

        Les Pharisiens veulent trouver matière à accuser Jésus pour ensuite l’éliminer. Mais ils ne viennent pas eux-mêmes : en parfaits hypocrites, « ils envoient leurs disciples », ils se cachent derrière eux. Et ces derniers aborderont Jésus avec une attitude apparemment bienveillante : « Maître, tu es toujours vrai, tu enseignes le vrai chemin de Dieu, tu ne fais pas de différence entre les gens »… Mais Jésus, vrai Dieu et vrai homme, connaît leur cœur. Au-delà des apparences, ils sont à nu devant lui : « Hypocrites ! Pourquoi voulez-vous me mettre à l’épreuve ? ». Se laisseront-ils interpeler par Celui qui, en fait, ne recherche que leur bien ? Oseront-ils reconnaître qu’il « est » effectivement « toujours vrai » et que, de fait, ils voulaient lui tendre un piège ? Se poseront-ils alors la question : mais comment a-t-il fait pour connaître l’intention profonde qui nous habite ? Dieu seul sonde les cœurs ! S’ils avaient fait preuve d’un soupçon de bonne volonté, ils seraient aussitôt passés, grâce à sa Miséricorde, « des ténèbres à la Lumière, et de l’empire de Satan à Dieu » (Ac 26,18)…

            Mais non, le piège est lancé… « Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à l’empereur ? » Si Jésus répond « Oui ! », ils l’accuseront auprès du Peuple de collaborer avec l’ennemi et il sera aussitôt discrédité à leurs yeux. S’il répond « Non ! », ils iront l’accuser de rébellion auprès des Romains ( cf. Lc 23,2).

            « Montrez-moi la monnaie de l’impôt », leur demande Jésus. Les Grand Prêtres en avaient interdit l’usage dans le Temple de Jérusalem, en signe de résistance à l’ennemi. « Ils lui présentèrent une pièce d’argent », une pièce romaine, révélant ainsi au grand jour qu’ils commerçaient bien avec l’occupant ! « Cette effigie et cette légende, de qui sont-elles ? » Ils ne peuvent que dire l’évidence : « De l’empereur César », celui qui s’était autoproclamé « Dieu »… Et pourtant, la Loi interdisait toute image des idoles (Ex 20,1-4) !

            Or les images, les sculptures, étaient souvent employées à l’époque en signe de propriété. Au XIIIè siècle avant notre ère, le Pharaon Ramsès II avait ainsi fait graver son image dans le rocher, au nord de Beyrouth, à l’embouchure du fleuve du Chien, pour rappeler à tous sa souveraineté sur ce territoire. « Rendez donc à César ce qui est à César », leur dit Jésus. Et puisque tout homme a été « créé à l’image et ressemblance de Dieu » (Gn 1,26-27), rendez aussi « à Dieu ce qui est à Dieu » en vous tournant de tout cœur vers Lui dans un repentir sincère… Accepteront-ils cette démarche de vérité, à laquelle se joint toujours, avec Dieu, la Lumière de sa Tendresse, de sa Miséricorde, de son Amour ?    DJF




Rencontre autour de l’Évangile – 29ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mt 22,15-21)

 » Rendez à César ce qui est à César,

à Dieu ce qui est à Dieu « 

 

 

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons (Mt 22, 15-21)

Les paraboles de Jésus ont sérieusement interpellé les Pharisiens et les chefs religieux de Jérusalem. Ils vont essayer de trouver une manière de le prendre en défaut afin de pouvoir le dénoncer et le faire arrêter.

 

Soulignons les mots importants 

Pour entrer dans le texte ;

– « Les pharisiens… » : Rappelons-nous qui étaient ces hommes.

– Les partisans d’Hérode : rappelons-nous qui dominaient sur la Palestine au temps de Jésus. Quel était le pouvoir d’Hérode ? Pourquoi les pharisiens se font accompagner par ses partisans ?

– Tu es toujours vrai et tu enseignes le vrai chemin de DieuQue penser de ce compliment flatteur des pharisiens ?

–  La monnaie de l’impôt : Savons-nous ce qui était gravé sur ces pièces de monnaies ?

–  Où est le piège que l’on veut tendre à Jésus ? 

–  Rendez a César ce qui est à César : Qu’est-ce qui revient à César 

–  à Dieu ce qui est à Dieu : Qu’est-ce que Jésus veut dire ?

–  Pourquoi les pharisiens « furent tout étonnés ? »

Pour l’animateur  

Les pharisiens, ce groupe de juifs qui s’efforçaient de pratiquer la Loi de Moïse dans ses moindres détails, supportaient la présence des Romains comme un mal inévitable. Ils sont accompagnés des « hérodiens », un autre groupe de juifs qui souhaitaient la restauration du pouvoir d’Hérode sur toute la Palestine. En fait Hérode avait un certain pouvoir sur la Galilée, la région d’où venait Jésus.

Par un compliment adressé à Jésus, les pharisiens veulent le mettre en confiance : ils louent sa droiture morale et religieuse, et son indépendance.

La monnaie de l’impôt utilisée en Palestine portait une représentation du buste de l’empereur, couronné comme un dieu avec l’inscription : « Tibère César, fils du Divin Auguste, Auguste ».

Où est le piège ? Si Jésus refuse l’impôt, il pousse à la rébellion politique. S’il admet l’impôt, il apparaît cautionner un pouvoir idolâtre.

Jésus, dans sa réponse, va renvoyer les pharisiens à leur connaissance de l’Écriture qui dit que l’homme porte en lui « l’image de Dieu » (Genèse 1,27) : payez donc à César l’impôt qui relève de son domaine, mais ne lui donnez pas ce qui, en vous, n’appartient qu’à Dieu : l’adoration à laquelle lui seul à droit.

Les pharisiens sont étonnés de la réponse de Jésus qui finalement rejoint leur souci principal : les droits de Dieu. Les chrétiens de la communauté où Matthieu écrit son évangile comprennent qu’ils doivent se soumettre aux autorités politiques tout le temps que l’État ne prend pas la place de Dieu en se faisant adorer où en légalisant des formes d’injustices incompatibles avec l’Évangile.

 

TA PAROLE DANS NOS CŒURS :

Seigneur Jésus, tu vivais dans un pays occupé. Tu as respecté les lois en vigueur. Ton souci, c’était d’inaugurer sur terre le Royaume de Dieu ton Père. Tu as refusé la violence et la révolte. Pour toi, seul Dieu mérite l’adoration des hommes. L’Empereur de Rome de ton temps, comme ceux qui dirigent les pays aujourd’hui sont dignes de respect, mais ils restent des créatures. Et dans certain cas, quand une loi est contraire à l’évangile, il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes.

 

TA PAROLE DANS NOS MAINS :

La Parole aujourd’hui dans notre vie  

            Le chrétien, là où il vit, est soumis aux lois de la cité : il doit être un citoyen responsable, respectueux des autorités légitimes, soucieux de participer à la bonne marche de la collectivité, par exemple en payant les taxes et les impôts, en respectant les lois justes concernant le travail, l’ordre public, l’environnement, etc…Où en sommes-nous ? 

            Les chrétiens sont aussi « citoyens du ciel », et ce qui doit, avant tout, les préoccuper c’est le Royaume de Dieu, c’est à dire la construction d’une société plus humaine, plus juste, plus fraternelle, plus paisible…  C’est donc à Dieu d’abord qu’ils doivent le respect et c’est Lui seul qu’ils doivent adorer.

           Où en sommes-nous ? Est-ce qu’il ne nous arrive pas de faire passer le pouvoir politique avant la souveraineté de Dieu et l’adoration que nous lui devons ? Est-ce que les exigences de l’Évangile sont notre règle de vie dans nos occupations quotidiennes ?

Ensemble prions 

Chant : Une terre à travailler p.310

Seigneur, soutiens notre engagement dans notre monde, dans notre pays, dans notre temps.

Il n’est pas toujours facile de vivre la mission évangélique dont tu nous fais responsable. Il n’est pas toujours facile de témoigner espérance et amour en toutes circonstances, de faire passer les valeurs du Royaume de Dieu avant les soucis matériels.

Mais Tu es là, au cœur de nos vies.

 

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28ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mt 22, 1-14) – Homélie du Père Rodolphe EMARD

Lectures : Is 25, 6-10a ; Ph 4, 12-14.19-20 ; Mt 22, 1-14

 

Frères et sœurs, les lectures de ce dimanche nous invitent à vivre dans l’espérance et la vigilance.

 

Dans la première lecture, le prophète Isaïe s’adresse à un peuple qui vit une situation difficile. Son message cherche à raffermir ce peuple dans la foi : Dieu n’abandonne pas son peuple, il va intervenir. Le prophète Isaïe annonce un monde nouveau qui est en train de naître. Dans ce nouveau monde, un grand festin sera offert à tous les peuples.

Dans ce nouveau monde, Dieu fera disparaître le deuil et la mort. Dieu essuiera les larmes et l’humiliation qu’a subi son peuple. Ce texte d’Isaïe nous donne l’espérance de la Vie éternelle que nous sommes tous appelés à partager depuis notre baptême. La Vie éternelle, le partage total de la gloire de Dieu où le mal et la souffrance sont exclus.

Nous devons tout d’abord nous réjouir de cette bonne nouvelle du grand festin que le Seigneur nous promet. Ensuite, nous devons vraiment désirer ce grand festin du Seigneur et tout faire pour ne pas s’en exclure. Entendons-nous bien, Dieu n’exclue personne, c’est l’homme qui s’exclue lui-même en s’écartant ou en refusant le chemin du Salut.

Dans la deuxième lecture, saint Paul nous invite au cœur de nos épreuves à nous appuyer vraiment sur le Seigneur. Pour l’annonce de l’Évangile du Christ, Paul a connu toutes sortes de difficultés, les persécutions, les privations dont la faim. Mais il a su mettre toute son espérance dans le Seigneur, jusqu’à pouvoir dire : « Je peux tout en celui qui me donne la force ».

Saint Paul nous invite clairement à fuir la tentation au pessimisme, cet état d’esprit qui porte à prendre les choses du mauvais côté, à être persuadé qu’elles tourneront mal. Cette disposition conduit facilement au découragement parce que la vie est vue de façon négative.

Fuyons cette tentation et devenons davantage optimistes. L’optimisme c’est cet état d’esprit qui prend les choses du bon côté, en négligeant leurs aspects fâcheux. Cela est nécessaire pour voir la vie de façon positive malgré les déboires que nous pouvons rencontrer. C’est comme cela que l’espérance grandira dans nos cœurs.

Dans l’évangile, Jésus nous donne une nouvelle parabole pour nous expliquer c’est le quoi le royaume de Cieux. Jésus évoque un roi qui célèbre les noces de son fils mais les invités ne viennent pas car ils sont affairés à leurs préoccupations. Le roi va alors demander à ses serviteurs d’inviter au repas toutes les personnes qu’ils trouveront « aux croisés des chemins ».

Cette parabole nous rappelle que c’est toute l’humanité que Dieu veut rassembler autour de lui. Dieu invite largement, il ne fait pas de sélection des personnes, il les aime tous de la même façon. Comme je l’ai déjà précisé pour la première lecture, Dieu ne veut exclure aucun de ses enfants. L’attitude des invités qui refusent de venir a de quoi surprendre, l’invitation du roi est complétement zappée… La parabole souligne ici l’obstination de ceux qui refusent d’accueillir la Bonne Nouvelle du Christ.

La fin de la parabole est un peu énigmatique avec cet « homme qui ne portait pas le vêtement de noce » et qui se fait jeter « dans les ténèbres du dehors ». La réalité de l’enfer est ici pointée. Oui Dieu ne veut exclure personne de son royaume mais chaque homme a été créé libre, c’est à chacun de le désirer ou de le refuser.

La responsabilité de chacun est ici engagée, avec des conséquences pour l’éternité : « beaucoup sont appelés, mais peu sont élus » nous prévient Jésus. Nous serons tous soumis au Jugement de Dieu au terme de notre vie, ne l’oublions pas.

Chaque dimanche, nous sommes invités à l’Eucharistie qui préfigure le repas des noces de l’Agneau : « Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau ! » disons-nous avant de recevoir le Christ dans l’hostie consacrée. Comment accueillons-nous cette invitation du Seigneur chaque dimanche ?

L’Eucharistie doit être au cœur de notre vie chrétienne, de semaine en semaine. C’est le rendez-vous le plus important où le Christ nous communique sa vie de ressuscité pour que nous soyons ses témoins, pour que nous soyons nous-mêmes des messagers de son invitation. Comment être des messagers du Christ sans nous-mêmes prendre part à son repas ?

Beaucoup négligent cette invitation du Seigneur. Les excuses ne manquent pas : « Je n’ai pas le temps à cause du travail » ; « J’ai des invités » ou « Je suis invité » ; « Je dois m’occuper de la maison, je n’ai pas le temps durant la semaine » ; « Le dimanche, c’est le seul jour où je peux être tranquille »

Ces excuses ne tiennent pas toujours car nous pouvons accomplir ce qui vient d’être dit tout en venant à la messe, mais à condition de programmer ce rendez-vous dans nos agendas comme d’une importance majeure pour notre vie spirituelle.

Demandons au Seigneur d’augmenter en nous l’espérance et la vigilance en vue de son royaume. Qu’il nous donne de vraiment désirer son royaume et de le rechercher en ce monde en faisant au mieux le bien autour de nous. « Voilà : j’ai préparé mon banquet (…) tout est prêt : venez à la noce ». Amen.




28ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mt 22, 1-14) – par Francis COUSIN

« Heureux les invités

au repas des noces de l’Agneau. »

Nous sommes toujours le lundi qui précède la Passion de Jésus, et Jésus entame une nouvelle parabole qui ne parle plus cette fois-ci de la vigne, mais d’un autre grand thème qu’il affectionne, le repas, et un repas de noce, qui lui sert pour exposer comment on entre (ou n’entre pas) dans le Royaume des Cieux.

En fait, ce n’est pas tellement le repas qui intéresse Jésus, mais les personnes qui y sont invités … et là encore, les grands prêtres et les pharisiens vont en prendre pour leurs grades …

Un roi fête les noces de son fils, et il invite donc tous les ’’ayants-droit’’, les notables, ceux qui par leur naissance font partie du ’’peuple élu’’, c’est-à-dire dans la bouche de Jésus, tous les descendants d’Abraham avec lequel Dieu a fait une alliance, et surtout les responsables religieux (grands prêtres), et ceux qui se targuent de leur naissance : « Notre père, c’est Abraham. » (Jn 8,39) (les Pharisiens).

Mais ceux-ci refusent de venir pour diverses raisons : ils ont trop à faire pour leurs affaires personnelles pour perdre leur temps avec les noces du fils. Ils n’ont pas compris que c’est l’amour de Dieu qu’ils refusent … Leurs intérêts personnels passent avant Dieu …

Le roi insiste. Il envoie de nouveaux serviteurs : « Venez … Tout est prêt pour le banquet. »

Peine perdue … Pire : les serviteurs sont maltraités, bousculés, et même tués !

Cela nous rappelle l’accueil fait aux émissaires du maître du domaine par les vignerons de la semaine dernière … et ici, le roi réagit comme les grands prêtres et les pharisiens avaient proposé de faire vis-à-vis des vignerons : « Il fit périr les meurtriers et incendia leur ville. »

Alors le roi appela ses serviteurs : « Le repas de noce est prêt, mais les invités n’en étaient pas dignes. Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce. ».

Qui sont ces serviteurs ? Dans les paraboles précédentes, on pensait plutôt aux différents prophètes qui se sont succédés avant l’arrivée de Jésus …

Mais ici, on parle de l’avenir : le repas de noce est prêt, mais n’a pas encore eut lieu …dans quelques jours, le jeudi saint … et il faut y inviter « tous ceux que vous trouverez. », et saint Luc précise dans une parabole similaire « d’aller sur les places et dans les rues de la ville ; les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux, amène-les ici. » (Lc 14,21), ce qui correspond à ce que Jésus a annoncé à la synagogue de Nazareth : « [l’Esprit] m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue » (Lc 4,18). Il ne s’agit donc plus des prophètes de l’ancien testament mais des nouveaux messagers envoyés par Jésus : les apôtres, déjà envoyés sur les routes par Jésus avec comme mission : « proclamez que le royaume des Cieux est tout proche, Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, expulsez les démons. » (Mt 10,7-8) ou d’autres disciples (les soixante-douze) …et qui continuerons, avec d’autres, après la résurrection de Jésus …

Il ne s’agit plus seulement d’inviter des descendants l’Abraham, mais tout le monde, « tous ceux qu’ils trouvèrent, les mauvais comme les bons. »

Tous sont invités … l’amour de Dieu refusé par les descendants l’Abraham ne peut pas rester inutilisé, alors on va vers les autres, les petits, ceux qui n’avaient jamais pensé, ni même rêvé, d’être invités un jour à la table du roi … et même des non-juifs, pourvus qu’ils respectent Dieu : la femme syro-phénicienne, le centurion de capharnaüm … et même le brigand condamné à mort à côté de Jésus …

Tous sont invités … « et la salle de noce fut remplie de convives. ».

Mais il ne suffit pas d’être invité au repas de noce pour y être admis … il faut aussi accepter de revêtir le vêtement de noce … Il ne s’agit pas d’un vêtement rituel, mais d’une personne : Jésus-Christ ; Au minimum, accepter sa parole, ne pas le haïr, mais mieux, mettre en pratique sa parole : « Ce n’est pas en (me) disant : “Seigneur, Seigneur !” qu’on entrera dans le royaume des Cieux, mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est aux cieux. » (Mt 7,21). Souvent, on assimile cela avec le baptême … « Vous tous que le baptême a unis au Christ, vous avez revêtu le Christ. » (Gal 3,27), mais être baptisé ne suffit pas, il faut que ce baptême se concrétise dans des actions pratiques … pour mettre en œuvre le bon droit et la justice de Dieu.

« Beaucoup sont appelés, mais peu sont élus. »

Seigneur Jésus,

Tu nous invites au repas

des noces de l’Agneau,

toi-même …

Aide-nous à être toujours

fidèles à ta Parole …

et si parfois nous nous égarons,

viens nous chercher là où nous sommes,

et ramènes-nous dans ton bercail,

Toi, le Bon Pasteur.

 

Francis Cousin

 

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Prière dim ord A 28°

 




Rencontre autour de l’Évangile – 28ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mt 22, 1-14)

« Tout est prêt : 

venez à mon repas de noce.. « 

 

 

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons (Mt 22, 1-14)

Après la parabole des vignerons homicides dans laquelle  Jésus visaient les guides spirituels d’Israël, prêtres et pharisiens, voici la parabole des invités de la noce, qui permet à Jésus de lancer un autre appel à la conversion.

 

Soulignons les mots importants 

Pour entrer dans le texte ;

– « Un roi qui célébrait les noces de son fils… » : A qui et à quoi Jésus pense-t-il en commençant ainsi la parabole ?

– Les invités : Remarquez combien de foi le mot est employé dans l’histoire.  Qui sont-ils ? Qu’est-ce qui est choquant de la part des invités ?

– Les serviteursQui représentent ces serviteurs ?

– Tous ceux que vous rencontrerez, invitez-les…les mauvais comme les bons : Qu’est-ce que cette parole nous révèle de Dieu ?

– Le vêtement de noce : Que signifie ce vêtement dans la pensée de Jésus ?

– Des pleurs et des grincements de dents : cette expression revient plusieurs fois dans l’évangile, avec l’image des ténèbres…

– La multitude est appelée…les élus peu nombreux : Qu’est-ce que Jésus veut dire ?

Pour l’animateur  

Jésus pense à son Père et à son grand projet d’amour qui est de rassembler tous les hommes dans son Royaume. Il invite l’humanité à une grande fête éternelle autour de son Fils.

Les serviteurs ne représentent plus les prophètes d’autrefois, mais bien les missionnaires envoyés par Jésus au monde juif.

L’invitation est claire et pressante : ce qui est choquant, c’est que aucun des invités n’en tient compte.

La ville brûlée par le roi en colère est une allusion à la ruine de Jérusalem en laquelle les premiers chrétiens voyaient la sanction du refus de l’Évangile. Dieu ne punit pas : c’est l’homme qui s’exclut lui-même et se détruit en refusant l’amour du Père.

Dieu invite, appelle au Royaume, gratuitement et largement. Refuser une telle invitation, c’est s’en montrer indigne et insulter la générosité du souverain.

Le nouvel envoi des serviteurs pour inviter tout le monde symbolise la mission chrétienne auprès des païens. La présence des bons et des méchants rappelle que dans l’Église se mêlent le bon grain et l’ivraie.

Selon la coutume, le roi honore ses invités en passant de l’un à l’autre. Le convive qui ne porte pas l’habit de noce (il n’a pas mis son costume du dimanche !  Cela veut dire qu’il aurait dû «se changer», se convertir. L’exclusion de cet invité symbolise l’exclusion dont Jésus menaçait Israël lors de la guérison du serviteur du centurion (voir Mt 8,12).

Les ténèbres et «les pleurs et les grincements de dents », sont le symbole du malheur dans lequel se plonge celui qui refuse Jésus et son appel à la conversion. Cet avertissement de Jésus est adressé aux chrétiens :  ils ne doivent pas prendre à la légère ou comme un droit le don immense qui leur est fait. C’est le sens du « beaucoup d’appelés et peu d’élus» Il n’est pas sûr que le nombre des élus corresponde à celui des appelés. L’élection finale revient à Dieu, qui seul, peut porter un jugement sur notre conversion et sur ses fruits dans notre vie. Qu’on ne se prenne pas trop vite pour un « élu », pour quelqu’un dont le salut est assuré !

TA PAROLE DANS NOS CŒURS :

Dieu notre Père, tu invites tous les hommes à participer  à la fête du Royaume autour de ton Fils. Ta table est ouverte à tous les peuples. Nous sommes nous-mêmes tes invités. Aide-nous à répondre chaque jour et à revêtir l’habit de lumière pour vivre dès maintenant en ta présence. Tu nous envoies aujourd’hui porter l’invitation à tous ceux que nous rencontrons : que ton Esprit Saint nous pousse et nous assiste.

 

TA PAROLE DANS NOS MAINS :

La Parole aujourd’hui dans notre vie  

Avons-nous conscience d’être des invités à la grande fête des Noces éternelles dans le Royaume ?

Qu’est-ce qui fait que beaucoup de chrétiens ne réalisent pas qu’ils sont les invités de Dieu ?

Qu’est-ce que cela changerait dans leur vie, s’ils en avaient conscience ?

Ce dimanche ouvre la semaine de prière pour les missions : ne sommes-nous pas nous-mêmes des messagers chargés de porter l’invitation du Père des Cieux à tous ceux que nous rencontrons sur nos chemins ?

Comment faire ? Quoi faire ?

Ensemble prions 

Chant : Au-delà de toute frontière, l’Evangile a croisé nos chemins.

Tous : Béni sois-tu, notre Père, qui nous as bénis dans le Christ.

Qu’il soit béni le Dieu et Père de notre Seigneur, Jésus-Christ !

Béni sois-tu…

Il nous a bénis et comblés des bénédictions de l’Esprit,

Au ciel, dans le Christ.

Il nous a choisis, dans le Christ, avant que le monde fût créé, pour être saints et sans péchés devant sa face, grâce à son amour.

Il nous a prédestinés à être pour lui des fils adoptifs par Jésus, le Christ.

 

Pour lire ou imprimer le document en PDF cliquer ici :  28ième Dimanche du Temps Ordinaire

 

 

 

 

 

 




28ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mt 22, 1-14) – par le Diacre Jacques FOURNIER

 » Venez à la fête ! »

(Mt 22, 1-14)

  En ce temps-là, Jésus se mit de nouveau à parler aux grands prêtres et aux anciens du peuple, et il leur dit en paraboles :
« Le royaume des Cieux est comparable à un roi qui célébra les noces de son fils.
Il envoya ses serviteurs appeler à la noce les invités, mais ceux-ci ne voulaient pas venir.
Il envoya encore d’autres serviteurs dire aux invités : “Voilà : j’ai préparé mon banquet, mes bœufs et mes bêtes grasses sont égorgés ; tout est prêt : venez à la noce.”
Mais ils n’en tinrent aucun compte et s’en allèrent, l’un à son champ, l’autre à son commerce ;
les autres empoignèrent les serviteurs, les maltraitèrent et les tuèrent.
Le roi se mit en colère, il envoya ses troupes, fit périr les meurtriers et incendia leur ville.
Alors il dit à ses serviteurs : “Le repas de noce est prêt, mais les invités n’en étaient pas dignes.
Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce.”
Les serviteurs allèrent sur les chemins, rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, les mauvais comme les bons, et la salle de noce fut remplie de convives.
Le roi entra pour examiner les convives, et là il vit un homme qui ne portait pas le vêtement de noce.
Il lui dit : “Mon ami, comment es-tu entré ici, sans avoir le vêtement de noce ?” L’autre garda le silence.
Alors le roi dit aux serviteurs : “Jetez-le, pieds et poings liés, dans les ténèbres du dehors ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents.”
Car beaucoup sont appelés, mais peu sont élus. »

                 L’image des noces traverse toute la Bible pour évoquer l’Alliance de Dieu avec tous les hommes. Celle-ci est révélée pour la première fois dans le Livre de la Genèse avec la figure de Noé : « Lorsque l’arc en ciel paraitra dans les nuages », dit Dieu, « je me souviendrai de l’Alliance qu’il y a entre moi et vous et tous les êtres vivants, en somme toute chair ». Telle est « l’Alliance éternelle qu’il y a entre Dieu et tous les êtres vivants, en somme toute chair qui est sur la terre » (Gn 9,8-17).

            Depuis que le monde existe, Dieu vit donc en Alliance avec tout homme : il est proche de lui, offert à son cœur pour son bien… Mais pour accueillir cet Amour et ses bénédictions qu’il ne cesse de répandre sur l’humanité en surabondance (Mt 5,45), il faut d’abord prendre conscience qu’il existe et se tourner vers Lui de tout cœur en se détournant au même moment de tout ce qui lui est contraire… C’est pourquoi il se révèlera à Abraham et à ses descendants, le Peuple d’Israël, en disant : « Je te bénirai. Sois une bénédiction… Par toi se béniront toutes les familles de la terre » (Gn 12,1-4). Il s’agira donc pour eux d’accueillir cette bénédiction, donnée gratuitement, par amour (Dt 7,7-9), et de travailler ensuite, en serviteurs de Dieu (Is 41,8-10) et des hommes, à ce qu’elle soit également accueillie par « toutes les familles de la terre »…

            Mais, mystère du péché qui nous touche tous, beaucoup en Israël refuseront de se convertir : « ils ne voulaient pas venir, ils étaient indifférents »… Pire, Dieu leur envoya ses « serviteurs », les prophètes, mais ils furent « maltraités, tués »… Mais Dieu, Pur Amour, continue envers et contre tout à ne chercher que le bien de tous les hommes. Ceux qui l’accueillirent en Israël par le « Oui ! » de leur foi au « Verbe fait chair », Jésus, vrai Dieu et vrai homme, reçurent mission d’aller « aux croisées des chemins » pour « inviter au repas de noce  » tous ceux et celles qu’ils rencontreront parmi « toutes les familles de la terre », et telle est bien encore aujourd’hui la mission de l’Eglise. « La multitude des hommes est appelée, les mauvais comme les bons ». Certes, « les mauvais », et nous le sommes tous quelque part, doivent se repentir, renoncer au mal, accueillir jour après jour la Miséricorde de Dieu et avec elle « le vêtement de noce » donné gratuitement, par amour. Et si quelqu’un ne l’a pas, c’est qu’il l’a refusé des mains de Celui qui ne cesse de l’appeler « Mon ami »… Il se condamne alors lui-même à demeurer « pieds et poings liés » par tous les esclavages du mal, privé des joies de la fête du ciel. Quel dommage !                    DJF




28ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mt 22, 1-14)- Homélie du Père Louis DATTIN

Invités aux noces

Mt 22, 1-14

L’Évangile est un grand livre d’images : quand on voit le succès des retransmissions télévisées des mariages princiers d’aujourd’hui, que ce soit à Londres ou à Monaco, l’image employée par Jésus n’a pas tellement vieillie : un roi qui célébrait les noces de son fils.

Essayons d’en retenir l’essentiel : lisons cette parabole en transparence. Jésus, là encore, veut nous parler du Royaume des cieux et nous pensons tout de suite à ce que le prêtre nous rappelle au moment de la communion : « Heureux les invités au repas du Seigneur ».

La réalité, c’est que Dieu rêve d’une fête éternelle pour l’humanité. C’est la plus belle histoire du monde, c’est la plus belle histoire d’amour. Il était une fois un Dieu heureux, tellement heureux qu’il voulut faire partager son bonheur. Ce Dieu là vit d’amour : « 3 personnes » qui s’aiment, qui se donnent les uns aux autres, une joie infinie, dans une totale transparence, dans un partage absolu, un bonheur sans mélange, durable, éternel.

Quand on éprouve tant de bonheur, comment ne pas avoir envie de partager encore plus ce bonheur ? Alors, Dieu décide de créer l’humanité pour l’introduire dans sa famille, dans sa vie, dans son amour et ce fut l’incarnation du Fils.

« Le Royaume des cieux est comparable à un roi qui célébrait les noces de son fils ».

Oui, Dieu marie son Fils : Jésus est amoureux de l’humanité, il nous aime passionnément. Cette image des noces court comme un fil d’or tout au long de la Bible : Osée, Isaïe, Ezéchiel proclament cette union de Dieu avec les hommes : le Cantique des Cantiques, les évangélistes, l’Apocalypse, …

Oui, Dieu, d’un bout à l’autre de la révélation, nous déclare son amour et ses relations avec les hommes ne sont qu’alliance et épousailles.

Entre nous, qu’est-ce-qui changerait dans ma religion ? Beaucoup, sans doute, si j’arrivais à la considérer comme une belle histoire d’amour ?

Cette parabole nous révèle tout d’abord que Dieu invite, que Dieu appelle et que l’homme est libre de répondre  ̏oui  ̋ou  ̏non ̋.

 

« Heureux les invités au repas du Seigneur » : la messe n’est pas une bonne petite dinette entre copains. C’est Dieu qui invite tel jour, telle heure : le prince héritier célébrera ses noces. Vous êtes cordialement invités au festin qui suivra, sans engagement avec les hommes,  » Répondre SVP « .

 

 

L’événement est de taille ! Pourtant, ici, la parabole devient tragique, comme tant de paraboles de la fin de la vie de Jésus : on va se heurter à la liberté de l’homme.

« Mon repas est prêt. Venez, venez à mon repas d’amour ».

« Mais les invités n’en tiennent aucun compte. Ils n’ont pas le temps ! »

La description de l’inconscience de ces invités est d’une brûlante actualité.

« Comment voulez-vous que j’aille au repas de Jésus ? Je n’ai que mes dimanches pour faire du foot ou du tennis », dit l’un.

« Quand j’ai dansé toute la nuit du samedi au dimanche, comment voulez-vous que je participe au repas de Jésus ? ».

« Moi, mon père, je vais à la messe le mardi au Chaudron, le dimanche, c’est le jour où nous allons à la plage ».

Comment se fait-il qu’il nous arrive ainsi de préférer nos petites affaires à l’invitation de Dieu ?

« Eux, sans en tenir compte, s’en allèrent, l’un à son champ, l’autre à son commerce ».

On essaie si naturellement de placer les moments de rencontre avec Dieu, dans les temps morts, dans les heures ou les jours où l’on n’a rien à faire, après le travail, les occupations quotidiennes, les loisirs même. Et, très vite, il ne reste plus de temps libre. On commence par avoir mauvaise conscience et puis on trouve des excuses :  » travailler, c’est prier « .

Petit à petit, on ne prie plus : « Mon père, je n’ai plus le temps de prier ». Jésus-Christ dérange : « J’avais mes petits projets et voici qu’il m’invite ». Mais le repas de noces ne peut rester en souffrance et Dieu continue d’inviter.

« Ces serviteurs s’en allèrent par les chemins et rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent : mauvais et bons ».

L’appel de Dieu est universel : il s’adresse à tous, à chacun de nous et surtout aux pécheurs. Il faut que la salle de noces soit remplie. L’entrée est gratuite : tous peuvent y accéder.

Mais Dieu nous respecte trop pour nous y forcer : il faut s’engager positivement. Il ne veut pas faire de nous des mendiants, des assistés. Nous devons être responsables pour une part, de notre participation à la vie éternelle. Le Salut n’est pas automatique. Il faut correspondre librement à l’invitation de Dieu.

Allons-nous répondre à l’invitation ? C’est une histoire d’amour. Nous avons parfois une conception élitiste de l’Église : le sentiment qu’elle devrait éliminer de son sein tous ceux qui ne mènent pas une vie évangélique !… Mais ne serais-je pas alors le premier à devoir en sortir ?

C’est vrai que l’Église, n’étant pas une secte, accueille plutôt largement et que cela ne satisfait pas ceux qui voudraient qu’elle donne une image sans bavure.

Serait-ce bon d’ailleurs que l’Église veuille donner une telle image ?

Ne serait-ce pas la route ouverte à l’hypocrisie, comme pour les pharisiens ?

Il est vrai que la fin de la parabole parle d’un tri qui doit se faire. Mais attention ! Pas tout de suite ! Mais « à la fin des temps  » « lorsque le roi viendra pour regarder les convives ».

C’est également ce que disaient les paraboles de l’ivraie et du bon grain : « Ainsi en sera-t-il à la fin du monde : les anges surviendront et sépareront les mauvais d’avec les justes ». Qui veut entrer au festin doit porter le vêtement de noces !

L’entrée au festin du Royaume ne dépend pas de la race, de l’appartenance à un peuple mais de la conversion, du changement de vie, des œuvres bonnes, …

En recevant le vêtement blanc du Baptême : nous avons été invités à « garder intacte la dignité des fils de Dieu « .

Le vêtement du peuple nouveau, le vêtement de noce :

  • C’est le Christ que nous avons revêtu,

  • C’est notre dignité de chrétiens,

  • C’est la grâce de Dieu,

  • C’est une invitation à mener une vie à la hauteur de ce que nous avons reçu.

Dieu ne conçoit pas l’Église de son Fils comme une communauté parfaite tout de suite, mais comme une collectivité extrêmement mélangée où se rencontrent toutes les races et toutes les conditions sociales.

Tous les hommes sont invités, blancs ou noirs, riches ou pauvres, israéliens, palestiniens, bien portants autant que les malades, et même les mauvais autant que les bons : c’est un festin universel ! Et le Seigneur est là qui attend et qui veille.

D’où vient alors que certains risquent d’être rejetés ? Ils n’ont pas le « vêtement de noce » : ils ont cru qu’il suffisait d’être appelés, mais ils n’ont pas répondu à l’offre de Dieu, ils n’ont pas revêtu le « manteau de la grâce ».

Les « noces de l’agneau » sont un pur chant de fête. Une seule exigence : « Oui, Seigneur, tu m’invites ; j’arrive tout de suite… » AMEN