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23ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mc 7, 31-37) – par Francis COUSIN

« Effata ! … Ouvre-toi ! »

 

C’est l’histoire d’un sourd qui ne bredouillait que quelques mots … comme tous les sourds de naissance …

Mais il y a plusieurs particularités dans ce récit.

« Des gens amènent un sourd » à Jésus, « et supplient Jésus de poser la main sur lui. »

C’est-à-dire, en quelque sorte de faire quelque chose pour lui ! Quoi ? Ce n’est pas dit … Est-ce une demande de guérison, un miracle … ou tout simplement une aide quelconque ?

Il faut noter que l’on est dans le territoire de la Décapole, c’est-à-dire en territoire païen, non juif, et donc que la renommée de Jésus dépassait les frontières de la Galilée, et que les gens qui amènent le sourd, on le suppose, n’ont rien à voir avec les juifs.

Super ! Voilà des gens qui pensent aux autres … et qui les amènent à Jésus …

Mais nous …Est-ce qu’on fait cela ?

Penser aux autres … certainement, tout le monde le fait !

Mais les amener à Jésus … ?

Peut-être dans nos prières, surtout si on est proche … c’est déjà bien … Mais les autres … Qu’est-ce qu’on fait pour eux, en actes, concrètement … pour les amener à Jésus … ou pour les ramener à Jésus …

« Jésus l’emmena à l’écart, loin de la foule ».

Généralement, si Jésus veut faire un miracle, il le fait tout-de-suite … mais il demande une preuve ou un signe de foi de la personne concernée.

Ce n’est pas le cas ici. Mais l’acceptation par le sourd de quitter ceux qui l’ont amené pour suivre un inconnu est en elle-même un signe de foi.

« Puis, les yeux levés au ciel, il soupira et lui dit : « Effata ! », c’est-à-dire : « Ouvre-toi ! »

Les mots en Araméen, la langue maternelle de Jésus, sont rares dans les Évangiles. Leurs emplois par les évangélistes donnent une importance particulière au mot et lui-même qui, de ce fait lui donne valeur qui s’applique à tous ceux qui l’entendent. Ce n’est plus seulement le sourd ou ses oreilles ou sa langue qui doivent s’ouvrir, mais tous ceux qui entendent ce mot, donc tous les chrétiens qui doivent s’ouvrir à la Parole de Jésus, … pas seulement leurs oreilles, mais aussi leur intelligence, leur cœur, et leur langue.

Il y a un dicton qui dit : « Il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. »

Ne soyons pas de ceux-là.

Écoutons, creusons (autre traduction possible de Effata) la Parole de Jésus.

On pourrait détourner le texte de saint Jean de l’aveugle guérit le jour du sabbat (Jn 9,41) :  « Jésus répondit aux pharisiens : « Si vous étiez sourd, vous n’auriez pas de péché ; mais du moment que vous dites : “Nous entendons !”, votre péché demeure. ».

La Parole de Dieu, de Jésus, nous l’écoutons principalement lors de la messe.

Et avant que le prêtre (ou le diacre) ne lise l’évangile, on fait trois petites croix sur notre corps, généralement dans le sens descendant (C’est plus facile !), sans que la plupart des gens ne connaisse le sens de ces trois croix … et c’est bien dommage.

Permettez-moi d’en donner une traduction de leurs sens :

1° croix : sur le front, : « Que ta Parole, Seigneur, pénètre mon intelligence, … »

2° croix : sur le cœur : « Qu’elle envahisse mon cœur ,… »

3° croix : sur les lèvres : « Pour que je puisse la porter à tous mes frères. »

Avec cette référence à l’aspect missionnaire de l’Évangile qu’on oublie bien souvent. La mission, c’est pour les autres, les missionnaires … pas pour moi … C’est ce qu’on entend (ou sous-entend surtout) souvent …

En ce jour où nous fêtons la naissance de Marie, la mère de Dieu, ayons une pensée particulière pour celle qui a entendu la parole de l’ange Gabriel, qui la comprise, la acceptée dans son cœur, et qui toute sa vie a suivi et soutenu Jésus, jusqu’auprès de la croix.

Seigneur Jésus,

fais que nous entendions ta Parole,

que nous la comprenions comme toi tu le veux,

qu’elle remplisse nos cœurs de ton amour,

et qu’elle nous pousse à porter ton message

d’amour à tous ceux que nous rencontrerons.

 

  Francis Cousin

 

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23ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mc 7, 31-37) – Homélie du Père Louis DATTIN

Mc 7, 31-37

Mes frères, en entendant le récit d’un miracle comme celui qui nous est raconté aujourd’hui : celui de cet homme qui est sourd et qui est muet et que Jésus guérit, si bien qu’il se met à entendre et à parler, nous risquons de mal comprendre, de faire un contre-sens, une erreur. Cette erreur serait de nous arrêter au miracle lui-même et d’être seulement admiratifs, comme cette foule qui entoure Jésus, « vivement frappés », nous dit l’Evangile. Ils disaient « Tout ce qu’il fait est admirable ! Il fait entendre les sourds, il fait parler les muets ». Nous risquons de nous arrêter au merveilleux, à l’insolite, à l’extraordinaire. On s’extasie, on dit : « C’est formidable » et on ne va pas plus loin. Or, quand Jésus fait un miracle, son geste a toujours une signification, un sens caché qu’il faut savoir comprendre, traduire, interpréter. St-Jean, dans son Evangile, ne nous parle même pas de « miracles » quand Jésus accomplit quelque chose d’extraordinaire, il dit : des signespar un miracle Jésus nous fait signe – et chaque miracle de Jésus a une signification, c’est-à-dire qu’il veut « dire » quelque chose, qu’il désire, par ce geste, non seulement nous faire comprendre quelque chose, mais qu’il nous donne un message.

Essayons aujourd’hui de réfléchir sur ce que Jésus veut nous dire quand il guérit ce sourd-muet.

Tout d’abord, l’Evangile nous signale que c’est en « Décapole » c’est-à-dire en pays étrangers aux juifs, chez les païens, que Jésus va faire ce miracle ; ce qui veut dire que Jésus n’est pas envoyé au petit peuple juif seulement, mais à tous, à tous ces étrangers pour qui les Judaïsants de l’époque n’avaient que mépris :

mission universelle du Christ, mission universelle du chrétien, envoyé à tous, vers tous.

La Parole de Dieu n’est pas réservée à une petite caste de privilégiés qui laisserait de côté la grande masse des non-initiés : tentation que nous avons, nous aussi, de nous rencontrer entre chrétiens, le petit groupe des « bien-pensants » ayant seulement un regard de pitié et de commisération pour tous ceux qui ne connaissent pas Dieu, qui sont loin de lui et qui ne sauront jamais. Jésus est missionnaire : c’est à un païen, à un étranger qu’il va rendre l’usage de ses oreilles et de sa langue.

– « Jésus l’emmène à l’écart de la foule » : une véritable conversion, un vrai changement spirituel ne peut se faire dans le brouhaha, le vacarme. Il faut le silence, le dialogue seul à seul, un minimum de recueillement, de réflexion, de prière.

– Remarquons ensuite que Jésus va guérir les oreilles avant la langue et ce n’est pas sans importance. Vous savez qu’un sourd-muet n’est muet que parce qu’il est sourd.

Un homme qui n’a jamais entendu de sons qui n’a jamais entendu de mots, de phrases, de paroles humaines ne peut à son tour en proférer. Il faut d’abord avoir « entendu » parler avant de pouvoir « parler » soi-même.

– « Jésus lui met ses doigts dans les oreilles » : avait-il besoin d’un tel geste ? Ce n’est pas une pratique de sorcellerie mais il porte, lui aussi, une « signification » : « C’est ma force, c’est ma grâce que je te passe ». Il y a communication sensible du doigt du Seigneur dans l’oreille de ce sourd.

 

– Comment un chrétien pourra-t-il dire quelque chose de l’Evangile, quelque chose du Seigneur aux autres ? Un chrétien doit d’abord écouter la Parole de Dieu, se mettre en état d’écoute et pouvoir entendre le message du Christ, avant de pouvoir le transmettre aux autres. Si parfois, mes frères, nous sommes muets, c’est-à-dire :

 – si nous ne disons rien de notre foi à ceux qui nous entourent,

 – si les autres ne savent même pas que nous sommes chrétiens,
– si, de notre bouche, ne sort jamais une parole de l’Evangile, c’est que nous n’avons pas assez entendu, écouté la Parole de Dieu. Pour le chrétien, il y a donc aussi une priorité de l’oreille sur la bouche. Ce n’est qu’après avoir entendu la Parole de Dieu, qu’après l’avoir écoutée, réfléchie, méditée que je peux, à mon tour, la dire aux autres, la proclamer, l’annoncer.

Pourquoi trouve-t-on si peu de catéchistes pour la rentrée prochaine ? Pourquoi les chrétiens parlent-ils si peu de leur foi, entre eux et autour d’eux ? La plupart du temps, c’est qu’ils ne savent plus grand-chose du contenu de leur foi, qu’ils ne l’ont pas alimenté en lisant et relisant leur évangile. Oh, bien sûr, à la messe, on en entend un petit morceau par-ci par-là, (quand on arrive assez à l’heure pour écouter les différentes lectures), mais ce n’est pas suffisant ! Il faudrait de temps en temps se remettre à l’écoute de la Parole de Dieu. Alors, alors seulement, on pourrait en parler. On écoute bien sa femme, ses enfants, ses voisins, au café ou au marché, pourquoi n’écouterait-on pas le Christ ? Il a souvent des choses bien plus importantes à nous dire.

« Puis Jésus prend de la salive, lui touche la langue, il lève les yeux au ciel, il soupire et lui dit « Effata », c’est-à-dire « Ouvre-toi ». Ses oreilles s’ouvrent, sa langue se délie et il parlait correctement. Remarquez tous ces gestes de Jésus :

la salive, les yeux levés au ciel, il soupire comme s’il faisait un effort pour chasser la mal et dit : « Effata », « Ouvre-toi », ses oreilles étant ouvertes, sa langue se délia.

Alors c’est ici, et maintenant, mes frères, que nous avons à comprendre le sens de ce miracle. C’est le Christ qui nous dit à chacun de nous, maintenant : « Effata », « ouvre-toi ».

Ouvre tes oreilles pour m’écouter et écouter les autres autour de toi. Ouvre ta bouche pour proclamer les merveilles de Dieu et annoncer le message qu’il t’a confié. « Ne reste pas sourd, ne reste pas muet. Ecoute et ce que tu as entendu, dis-le ».

Impossible, mes frères, impossible de se dire chrétien et de rester fermé sur soi, en soi, de se replier, de s’enfermer comme un sourd-muet, insensible à la parole de l’autre et incapable de communiquer l’essentiel. Rappelez-vous la lecture d’Isaïe, la 1ère lecture, il disait : « Dieu va venir lui-même vous sauver, alors s’ouvriront les yeux des aveugles et les oreilles des sourds ». En faisant ce miracle, Jésus nous fait comprendre : « Ça y est ! Le Christ, le Messie est là ! Il est parmi vous ! » Ce temps du Royaume, du salut est commencé et maintenant tout s’éclaire : les hommes vont pouvoir communiquer, entendre et écouter Dieu, parler et annoncer Dieu.

Cette guérison du sourd-muet est, ce qu’on appelle, un « miracle d’ouverture » qui nous incite, nous aussi, à : nous ouvrir davantage, nous ouvrir à Dieu par une meilleure écoute de sa parole, nous ouvrir aux autres par une meilleure annonce de son Royaume.

Sommes-nous assez communicatifs ? Communicants ? Que faisons-nous pour faire passer notre foi aux autres ? Pour dire la Bonne Nouvelle ? Sommes-nous des chrétiens contagieux qui donnent envie aux autres de le devenir ? Ou bien passons-nous dans la vie comme des sourds-muets, isolés des autres parce que je ne les écoute pas et que je n’ai rien à leur dire ?

N’oublions pas, mes frères, que nous sommes porteurs de l’espérance du monde. Nous sommes, nous rappelle le Christ, la lumière dans la nuit, le levain dans la pâte, le sel de la terre. Alors, ouvrons nos oreilles, délions notre langue et annonçons comme Isaïe : « le Royaume va venir, le Messie est venu : il est là pour vous sauver ! »  AMEN




23ième Dimanche du Temps Ordinaire – par le Diacre Jacques FOURNIER (Mc 7,31-37)

Jésus Sauveur, en actes…

(Mc 7,31-37)

 

    En ce temps-là, Jésus quitta le territoire de Tyr ; passant par Sidon, il prit la direction de la mer de Galilée et alla en plein territoire de la Décapole.
Des gens lui amènent un sourd qui avait aussi de la difficulté à parler et supplient Jésus de poser la main sur lui.
Jésus l’emmena à l’écart, loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles, et, avec sa salive, lui toucha la langue.
Puis, les yeux levés au ciel, il soupira et lui dit : « Effata ! », c’est-à-dire : « Ouvre-toi ! »
Ses oreilles s’ouvrirent ; sa langue se délia, et il parlait correctement.
Alors Jésus leur ordonna de n’en rien dire à personne ; mais plus il leur donnait cet ordre, plus ceux-ci le proclamaient.
Extrêmement frappés, ils disaient : « Il a bien fait toutes choses : il fait entendre les sourds et parler les muets. »

     

          

         Jésus est ici en plein territoire païen, car le Père appelle tous les hommes, ses enfants, au salut. Et il va le prouver… « On lui amène un sourd-muet, et on le prie de poser la main sur lui »… Mais Jésus sait ce qu’il a à faire ! Et il ne veut pas être mal compris. Le salut va bien au-delà d’une simple guérison physique. Aussi va-t-il emmener cet homme à l’écart et toucher ses organes malades… Le sourd-muet pourra alors deviner ses intentions et le laisser faire… « Il lui mit les doigts dans les oreilles, et, avec sa salive, lui toucha la langue ». En effet, dans la médecine de l’époque, la salive avait des propriétés curatives. En agissant ainsi, Jésus se présente donc comme un médecin…

            Mais la suite montre bien que nous ne sommes pas dans un cabinet médical. Jésus prie, « les yeux levés au ciel ». Il se tourne vers le Père, il lui présente le sourd-muet, à priori sans rien dire, car le Père sait bien ce qu’il a à faire ! Et il « soupire »… Il le sait, le Père a agi, et « tout ce qu’Il fait est admirable ! » Alors, « Ouvre-toi ! », lui dit-il. Et « ses oreilles s’ouvrirent ; aussitôt sa langue se délia »…

Mais puisqu’à l’époque la maladie était comprise comme la conséquence du péché, le grand cadeau qui se révèle ici, en actes, est finalement le pardon des péchés : avec la disparition de la cause disparaissent aussi les effets… « Pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir sur la terre de pardonner les péchés, je te l’ordonne, dit-il au paralysé, lève-toi, prends ta civière et retourne chez toi » (Lc 5,24).

La relation de cœur avec Dieu est donc rétablie par Dieu Lui-même : « Avec joie, vous remercierez le Père qui vous a mis en mesure de partager le sort des saints, dans la Lumière. Il nous a en effet arrachés à l’empire des ténèbres et nous a transférés dans le Royaume de son Fils bien-aimé, en qui nous avons le pardon des péchés » (Col 1,11-14). Mais se laisser réconcilier avec l’Amour qui ne cesse d’œuvrer au bien de ses créatures, c’est, par rapport à la situation ancienne,  devenir une « créature nouvelle » (2Co 5,16-21), ouverte de cœur à Dieu et donc ouverte de cœur aux autres, vivant à nouveau sa relation avec Dieu et donc aussi sa relation avec les autres. C’est ce que dit ici la guérison de ce sourd bègue qui ne pouvait ni entendre ni dialoguer avec les autres. Et ouvert de cœur à Dieu, il ne peut qu’être comblé par tous les bienfaits que Dieu, dans son Amour, ne cesse de donner… « Si tu savais le Don de Dieu », commence par dire Jésus à la Samaritaine (Jn 4,10s), car accueillir ce « Don gratuit » (Rm 6,23) de tout cœur ne peut qu’être synonyme de bonheur profond. C’est ce que Jésus voulait pour la Samaritaine, c’est ce qu’Il veut pour nous tous…

DJF




Rencontre autour de l’Évangile – 23ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mc 7, 31-37)

 » Tout ce qu’il fait est admirable :

il fait entendre les sourds

et parler les muets. »  

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons  (Mc 7, 31-37))

Le passage sur lequel nous allons partager fait suite à la rencontre de Jésus avec cette maman syro-phénicienne de la région de Tyr, une païenne qui a obtenu la guérison de sa fille.

Remarque

Nous gardons la méthode que nous avons suivie depuis quelques rencontres : la contemplation de Jésus. Nous sommes invités à fixer notre attention d’abord sur lui (ce qu’il fait, ce qu’il dit…) afin d’entrer dans ses pensées, son intention, selon le projet de l’évangéliste qui a écrit pour évangéliser catéchiser les lecteurs.

 

Regardons – réfléchissons – méditons

Regardons-réfléchissons-méditons

Regardons Jésus et  écoutons-le : 

Durant son ministère, Jésus a beaucoup marché : si nous regardons sur une carte de la Palestine, nous verrons le grand trajet dont parle  cet Evangile : Jésus quitte la région de Tyr et de Sidon (sur la côte Méditerranéenne – aujourd’hui le Liban), il traverse la Galilée et il continue sa route plus loin que le Lac de Tibériade, jusque dans une terre païenne, « la Décapole »

On lui amène un sourd-muet : bien réaliser ce qu’est cette infirmité : ne pas entendre, ne pas parler, donc impossibilité d’accueillir et de recevoir aucun message ; communication pratiquement impossible. Or, pourquoi Jésus a-t-il été envoyé ?

Noter tous les gestes que fait Jésus sur cet infirme. (noter que Jésus emmène l’infirme loin de la foule : admirons la délicatesse de Jésus et sa discrétion)

Noter la parole de Jésus  « Effata »-« Ouvre-toi »

Ses oreilles s’ouvrirent. Sa langue se délia

Et il parlait correctement :  Jésus est dans une terre païenne : Quelle peut être la signification de ce miracle raconté par saint Marc ?

Pourquoi Jésus demande aux gens  de ne rien dire à personne ?

« Tout ce qu’il fait est admirable : Il fait entendre les sourds et parler le muets » : Si nous avons sous les yeux le texte d’Isaïe de ce dimanche, regardons quels sont les signes qui seront accomplis par Dieu quand il viendra. Qui donc est Jésus ?

Pour l’animateur 

Les gestes de Jésus : Jésus ne se contente pas d’une simple imposition des mains, comme on le lui demande, il entraîne l’homme à l’écart, il touche les organes qui ne fonctionnent pas (il met ses doigts dans les oreilles, de la salive sur  la langue de l’infirme). Jésus ne fait là que qu’emprunter à la médecine de l’époque certains de ses usages (le contact physique sur la partie malade, et la salive, regardée comme source de vie, proche de la parole. Jésus prie (il lève les yeux au ciel), pousse un soupir (expression d’une œuvre difficile à faire), il prononce une parole « ouvre-toi ».

Ce miracle en terre païenne a une signification symbolique qui est claire : pour entendre la Bonne Nouvelle et proclamer la Gloire à Dieu, les païens ont besoin que Jésus ouvre les oreilles de leur cœur et mette sa parole dans leur bouche.

Pourtant Jésus impose le silence à l’entourage de l’homme guéri, comme souvent dans l’évangile de Marc, parce qu’il craint qu’on se trompe sur le genre de « Messie » qu’il veut être. Quand Pierre lui dira «  Tu es le Messie » (8,30), il faudra qu’il attende la Passion et la Résurrection de Jésus pour que le titre de Messie donné à Jésus reçoive sa pleine signification.

En fait, Marc souligne que les gens ne respectent pas la consigne de silence : comme pour dire au lecteur d’aujourd’hui, que  non seulement la consigne n’est plus valable, mais qu’il faut au contraire proclamer la Bonne Nouvelle du Christ partout.

De fait, la réaction des païens est présentée par saint Marc comme une véritable profession de foi, puisque Jésus réalise la promesse de Dieu annoncée par le prophète : Jésus, c’est Dieu qui vient pour faire « entendre les sourds et parler les muets. »

Alors que ceux qui suivent Jésus (ses disciples) restent sourds et muets devant le message de leur Maître, l’exemple  des païens leur est offert. C’est à eux que s’adresse le « Ouvre-toi ». Jésus invite ses compagnons – et Marc à ses lecteurs- à s’ouvrir à la Parole et à l’Action du Sauveur, à ne pas craindre de les « proclamer » dans le monde.

TA PAROLE DANS NOS CŒURS

Seigneur Jésus, tu fais entendre les sourds et parler les muets. Tu es bien le Messie annoncé par les prophètes. Prononce encore sur nous ce mot de puissance et de bonté  « effata ». Ouvre nos oreilles pour que nous écoutions ta Parole avec amour, et ouvre nos lèvres pour que nous annoncions tes louanges.

 

TA PAROLE DANS NOTRE VIE

Il n’y a pas de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre ! Dieu nous a parlé par son Fils, qui est sa Parole faite homme : et il continue de nous parler, dans l’Evangile, dans et par son Eglise, par les témoins qu’il met sur notre route : comment l’écoutons-nous ? (une écoute attentive ? une écoute qui cherche à comprendre ? une écoute qui aide la Parole à descendre dans notre cœur et à transformer notre vie ?Ne sommes-nous pas volontairement sourds aux appels du Christ, de l’Eglise, de nos frères ?)

Le sourd est du même coup muet : celui qui ferme ses oreilles et son cœur à Jésus, Parole de Dieu, à son enseignement, ne peut pas dire quoi que ce soit de Jésus, il ne peut pas être son témoin, reconnaître ses bienfaits et proclamer ses louanges. Sommes-nous des témoins de l’Evangile ? Est-ce que nous osons parler quand il le faut ? Il nous faudrait parler pour dénoncer cette injustice, pour encourager cette voisine, pour dire notre foi  mais nous préférons nous taire !

Aujourd’hui encore, le Seigneur « fait entendre le sourds et parler les muets » : quand un cœur endurci s’ouvre à la Parole de Dieu,  quand un timide qui avait peur de  témoigner de sa foi ose prendre la parole : savons-nous alors nous émerveiller et rendre gloire à Dieu ?

 

ENSEMBLE PRIONS   

Seigneur, enseigne-moi tes voies, fais-moi connaître ta route.

Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi, car tu es le Dieu qui me sauve.

Incline mon cœur vers tes exigences.

Ta Parole est la lumière de mes pas, la lampe de ma route.

 

Chant :

Ouvre mes yeux, Seigneur, aux merveilles  de ton amour. (C.1 et 4)

 

 

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22ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Marc 7, 1-8.14-15.21-23)

Évangile selon saint Marc 7, 1-8.14-15.21-23

 

Le respect de la tradition … ou être proche de Dieu ?

 

La tradition dans l’Église va commencer formellement quand Dieu va donner à Moïse les dix paroles, écrites sur des tables de pierres. Paroles que Moïse va décliner en « décrets et ordonnances … pour que vous les mettiez en pratique » (1° lecture). Paroles données par Dieu qui est « proche de nous chaque fois que nous l’invoquons ».

Moïse ajoute : « Vous n’ajouterez rien à ce que je vous ordonne, et vous n’y enlèverez rien… [Gardez-les] tels que je vous les prescrits. ». Mais ce ne fut pas tout à fait le cas.

Quand Jésus vint, il donna « un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. » (Jn 13,34).

Attention, ce n’est pas les bizounours ! Ce n’est pas « Tout le monde, il est beau, il est gentil » ! Ce n’est pas simplement entre soi, mais avec tout le monde, toujours en lien avec Jésus : « Comme je vous ai aimés ». Comme Jésus, c’est-à-dire, en esprit et en vérité. C’est aimer comme le Père nous a aimés.

Dans tout ce qui concerne la religion, la question qu’on doit se poser n’est pas de savoir s’il faut se laver les mains avant de manger, mais plutôt « Qu’est-ce qui est agréable à Dieu ? ».

Ce ne sont pas les sacrifices ni les holocaustes (cf Ps 50,18). C’est faire comme Jésus, aller vers les humbles, les pauvres, les faibles. Vers ceux qui sont dans des difficultés financières, morales, ceux qui sont malades, sans emplois, sans toit …  Ce que le prophète Isaïe dit : « (Ce) qui me plaît, n’est-ce pas ceci : faire tomber les chaînes injustes, délier les attaches du joug, rendre la liberté aux opprimés, briser tous les jougs ? N’est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim, accueillir chez toi les pauvres sans abri, couvrir celui que tu verras sans vêtement, ne pas te dérober à ton semblable ? » (Is 58,6-7).

« Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est un esprit brisé » (Ps 50,19). Non pas un esprit cassé, foutu, anéanti, inutile … mais un esprit dont l’enveloppe est brisée, fendue, pour que Dieu puisse y pénétrer et pour laisser passer ce qui est en lui : l’amour que Dieu y a déposé, pas simplement pour lui, mais aussi pour les autres ; la compassion pour les autres, pas en paroles, mais en actes … et c’est ça qui est le plus dur…

Nous venons d’entendre « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. » (Jn 6,58). Mais sommes-nous vraiment conscients de cette présence de Dieu en nous ? Bien souvent nous communions, mais nous ne laissons pas Dieu agir en nous, nous faisons comme si de rien n’était. Acceptons-nous de laisser briser notre cœur pour laisser passer l’amour de Dieu dans notre vie … et par là dans celle des autres ?

Combien de fois sommes-nous interpellés dans notre cœur par des images, des informations, des reportages, à la télévision ou dans les journaux ? On a le cœur chaviré … mais cela ne dure souvent que le temps de l’émission … et le train-train, la routine reprend le dessus …

Nous en sommes tous là (ou presque),  et on se donne de bonnes raisons : on ne peut rien faire de concret, ça nous dépasse, on n’est pas compétant, c’est trop loin … Mais n’y a-t-il pas des injustices à réparer autour de nous ?

Attention à ne pas recevoir de Jésus ce qualificatif : « hypocrites … Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. »

Écoutons saint Jacques : « Mettez la Parole en pratique (ce que disait déjà Moïse et Jésus), ne vous contentez pas de l’écouter : ce serait vous faire illusion. » (2° lecture).

Illusion d’être dans les ’’bons chrétiens’’ !

Mais ce n’est pas à nous d’en juger. C’est le rôle du Fils de l’Homme, Jésus, de le faire (cf Mt 25,31 ss). Et il le fera sur son commandement d’amour. Ce que nous rappelle saint Jean de la Croix : « Au soir de cette vie, vous serez jugés sur l’amour. ».

Prions pour que tout ce qui sort de notre cœur soit fondé sur l’amour, envers Dieu et envers le prochain. Pour cela, il nous faut répéter sans cesse cette prière du Notre Père : « Ne nous laisse pas entrer en tentation. ».

Seigneur Jésus,

tu nous remets vigoureusement

au centre de notre relation à Dieu :

ce qui compte, ce ne sont pas les pratiques,

mais la qualité de notre manière de vivre,

en esprit et vérité,

vis-à-vis de Dieu et de notre prochain.

Aide-nous à résister à la tentation du monde et du Malin

pour être toujours des témoins de ton amour.

 

Francis Cousin

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22ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mc 7, 1-8 ; 14-15 ; 21-23) – Homélie du Père Louis DATTIN

L’intérieur et l’extérieur

Mc 7, 1-8 ; 14-15 ; 21-23

 

Vous avez sans doute remarqué, mes frères, l’unité de thème entre les trois lectures de la messe d’aujourd’hui. Toutes les trois, nous parlent de la Parole de Dieu qui s’exprime par la Loi c’est-à-dire ce qu’il nous demande de faire.

La 1ère lecture, celle de Moïse, nous rappelle : 

« Ecoute les commandements. Ecoute Dieu » ; « Gardez les ordres du Seigneur » ; « Cette parole sera votre sagesse, votre intelligence ».

La 2e lecture, celle de Jacques, nous dit à son tour :

« Il ne s’agit pas seulement d’écouter Dieu et sa Parole : il faut que vous la mettiez « en pratique » sinon vous êtes dans l’illusion. Vous vous contentez de bonnes paroles mais vous ne faites rien… ! »

Enfin, dans l’Evangile, le Christ va encore beaucoup plus loin. Il nous dit, lui, et c’est encore beaucoup plus profond : ce n’est pas seulement par l’oreille que doit passer la Parole de Dieu, mais il faut l’écouter. Ce n’est pas seulement par la main que doit passer la parole de Dieu. L’oreille, la main, c’est très bien mais ce serait insuffisant si la Parole de Dieu ne passait pas d’abord par notre cœur. Il faut passer de l’extérieur à l’intérieur ; de l’oreille qui écoute ce que dit Dieu, à la main qui agit selon le désir de Dieu, en passant par le cœur. « C’est ce qui sort du cœur qui rend l’homme bon ou mauvais, pur ou impur ».

 

C’est d’abord du dedans, du cœur de l’homme que naît le bien ou le mal : autrement dit, ce que nous écoutons ou ce que nous faisons n’a d’importance que si, avec notre cœur, au dedans de nous-mêmes, nous désirons être d’accord avec ce que Dieu nous demande, nous voulons vraiment « mettre en pratique » ce qui est le désir de Dieu.

 L’oreille, la main, le cœur : voilà par où doit passer nécessairement la Parole de Dieu dans notre vie. L’oreille pour écouter ce que Dieu nous demande, la main pour mettre en pratique cette parole qui nous demande d’agir, mais comme l’homme n’est pas une marionnette, il doit faire passer tout cela dans son cœur, au-dedans de lui-même, sinon la Parole de Dieu risque d’être une Parole vide de sens ou un acte dénué de toute portée.

L’oreille, la main, le cœur…

 

Voyons d’abord l’oreille. Pour devenir un vrai fils de Dieu, il faut d’abord écouter : pas simplement « entendre » mais « écouter » c’est-à-dire « se mettre à l’écoute de la Parole de Dieu ». Que pourrait faire un serviteur qui serait sourd et qui ne pourrait entendre les paroles ou les ordres de son maître ? Il serait inutile, on le congédierait. Souvent, très souvent, Dieu nous parle et nous ne l’écoutons pas : il y a tellement de paroles autour de nous – celle de la radio, de la télévision, des tablettes, des haut-parleurs, des mobiles et ordinateurs, des bavardages de nos voisins – nous sommes saturés de paroles. Or Dieu, lui, ne parle pas fort. Il est discret, sa voix se laisse souvent couvrir par tout le bruit des hommes. Si nous ne prêtons pas attention, si nous ne tendons pas l’oreille, non seulement nous n’écouterons pas Dieu, mais nous ne l’entendrons même pas !

Tenez, même dans une famille où l’on s’aime bien, l’un dit à l’autre : « Ecoute, mais écoute donc » ; « Je te l’ai déjà dit, mais tu n’as pas écouté » et une institutrice à ses élèves : « Est-ce-que vous allez écouter ? » ; « Si vous n’avez pas compris, c’est parce que vous n’écoutiez pas ! »

Est-ce-que nous écoutons Dieu ? Est-ce-que nous nous mettons à l’écoute de sa Parole ?

Pendant la guerre, pour écouter la radio anglaise sous l’occupation allemande, le soir, on fermait les volets, on ouvrait son poste de TSF. On mettait l’aiguille sur un endroit bien précis et malgré le brouillage fait par les Allemands pour empêcher d’écouter, on tendait l’oreille pour essayer de savoir, d’apprendre les bonnes nouvelles, celles qui nous remontaient le moral, qui nourrissaient notre espérance : comme on écoutait bien ! Comme l’oreille était importante !

Ah ! Si nous écoutions la Parole de Dieu de la même façon ! Essayant de surmonter tous les bruits du monde, tous les brouillages intérieurs et extérieurs pour écouter le message de Dieu qui nous est adressé !

Après l’oreille, il y a la main. Ce n’est pas tout d’écouter le message, il faut ensuite l’accomplir. Dieu, en parlant, nous donne des ordres, des conseils, des suggestions.

A quoi ça sert d’avoir écouté si nous ne faisons rien, si nous restons inertes et si nous n’en faisons qu’à notre tête ? Si nous en restons à nos idées à nous ? Que penseriez-vous d’un soldat qui reçoit un message à transmettre et qui, le mettant dans sa poche, va jouer à la pétanque avec ses amis ? D’une personne que l’on charge d’une nouvelle importante à diffuser et qui rentre chez elle pour faire ses mots croisés ?

Après avoir entendu, écouté Dieu, il faut agir, agir en chrétien, accomplir la mission que nous donne le Seigneur.

Ecouter, c’est bien, mais agir après avoir écouté, c’est bien mieux ! On voit autour de nous, des gens qui ont des bonnes paroles plein la bouche, mais leur conduite, c’est toute autre chose ! « Ils disent, mais ils ne font pas ».

Et le Christ nous avertit : « Ce ne sont pas ceux qui disent « Seigneur, Seigneur », qui entreront dans la Royaume des cieux, mais ceux qui ayant écouté la Parole, la mettent en pratique ».

Peut-être, parfois, avez-vous entendu cette réflexion : « Oh ! Les chrétiens, ils ne sont pas meilleurs que les autres », peut-être que certains n’ont pas encore écouté la Parole de Dieu, peut-être que d’autres après avoir écouté cette parole, n’en ont fait qu’à leur tête. Ils ont des oreilles, mais ils n’ont pas de mains, ou s’ils en ont, elles semblent paralysées.

 C’est beau de dire comme les serviteurs de Dieu : « Parle, ton serviteur écoute », mais que penseriez-vous de ce serviteur qui, après avoir écouté, ne fait rien ? Il faut avoir des oreilles, mais il faut aussi avoir des mains, c’est-à-dire : faire la volonté de Dieu, la mettre en pratique, la mettre en œuvre. Le chrétien est un ouvrier de la moisson de Dieu, il ne reste pas sur la lisière du champ, il se met au travail.

L’oreille, la main, le cœur : l’oreille écoute, la main exécute mais, nous rappelle le Christ dans l’Evangile, quelle serait la valeur de cette écoute, la valeur de ce travail si le cœur n’y était pas ? Tout ce que nous faisons pour Dieu, pour les autres, c’est par et avec amour que nous devons le faire.

Quelle est la valeur d’un travail fait à contre cœur, sans intérêt, vide d’affection : travail d’esclave que celui-là ! Quelle que soit notre tâche, il faut la faire avec intérêt, avec goût même si parfois, humainement  du moins, elle nous semble guère attractive ou passionnante.

« Il vaut mieux, disait Guy de Larigaudie, éplucher des pommes de terre avec amour que de bâtir une cathédrale sans enthousiasme ». Dans le Petit Prince, c’est la Rose qui déclare : « L’essentiel est invisible pour les yeux, on ne voit bien qu’avec le cœur ».

Mettons-nous vraiment notre cœur, notre amour dans tout ce que nous faisons ? Alors cela change tout ! Dieu ne pourra plus nous dire comme à Israël : « Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi ». « Ce qui sort du cœur : voilà ce qui importe », qu’importe alors les paroles, qu’importe alors les actes eux-mêmes ! Quel est d’abord l’état de mon cœur ? C’est du dedans, du cœur de l’homme que peut sortir le bien, mais aussi le mal : l’amour, mais aussi la haine ; le respect, mais aussi le mépris ; l’humilité, mais aussi l’orgueil, si bien que nous ne voulons pas ressembler aux hypocrites que Jésus dénonce dans l’Evangile, ces pharisiens qui s’en tenaient à l’extérieur, aux gestes traditionnels, mais vides de sens et vides d’amour.

 Il va falloir mettre en accord mes oreilles, mes mains et mon cœur :

    – mes oreilles pour écouter ce que Dieu me demande

    – mes mains pour exécuter ce que Dieu m’a demandé

    – mon cœur surtout, pour vivifier mes gestes et leur donner une pleine signification.

Demandons au Seigneur, pendant cette messe, cette unité de notre personne qui, à la fois, écoute, fait et aime. Parce que nous aurons écouté, nous ferons la volonté de Dieu, et parce que nous aimerons, nous la ferons avec cœur, avec amour. AMEN




22ième Dimanche du Temps Ordinaire – par le Diacre Jacques FOURNIER (Mc 7,1-8.14-15.21-23)

Vérité, humilité, miséricorde…

(Mc 7,1-8.14-15.21-23)

 

    En ce temps-là, les pharisiens et quelques scribes, venus de Jérusalem, se réunissent auprès de Jésus,
et voient quelques-uns de ses disciples prendre leur repas avec des mains impures, c’est-à-dire non lavées.
– Les pharisiens en effet, comme tous les Juifs, se lavent toujours soigneusement les mains avant de manger, par attachement à la tradition des anciens ; et au retour du marché, ils ne mangent pas avant de s’être aspergés d’eau, et ils sont attachés encore par tradition à beaucoup d’autres pratiques : lavage de coupes, de carafes et de plats.
Alors les pharisiens et les scribes demandèrent à Jésus : « Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens ? Ils prennent leurs repas avec des mains impures. »
Jésus leur répondit : « Isaïe a bien prophétisé à votre sujet, hypocrites, ainsi qu’il est écrit : ‘Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi.
C’est en vain qu’ils me rendent un culte ; les doctrines qu’ils enseignent ne sont que des préceptes humains.’
Vous aussi, vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes. »
Appelant de nouveau la foule, il lui disait : « Écoutez-moi tous, et comprenez bien.
Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui entre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur. »
Car c’est du dedans, du cœur de l’homme, que sortent les pensées perverses : inconduites, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure.
Tout ce mal vient du dedans, et rend l’homme impur. »

     

           A l’époque de Jésus, les Pharisiens étaient très attachés à toutes sortes de pratiques qu’ils avaient reçues des générations précédentes. Ils étaient « fidèles à la tradition des anciens », persuadés d’être sur le seul et unique bon chemin, le leur, et ils critiquaient tous ceux qui n’agissaient pas comme eux : « Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens », demandent-ils ici à Jésus ? Pourquoi n’agissent-ils donc pas comme nous ? Parler ainsi, c’est dire : « Nous, nous avons raison. Nous, nous agissons bien. Nous, nous sommes sur le bon chemin parce que nous mettons en œuvre telle ou telle pratique. » Mais ce n’est pas cela que Dieu cherche en l’homme… Lui, il veut vivre avec chacun d’entre nous une relation vraie, en cœur à cœur. Et puisque nous sommes tous pécheurs (Rm 3,9-31 ; 5,12), cela ne peut se faire que dans la vérité de notre misère reconnue et offerte, mais aussi et surtout dans la Vérité de son Amour surabondant, inépuisable, toujours offert… Et cet Amour ne poursuit qu’un seul but, le bien de tout homme… « Je ne cesserai pas de les suivre pour leur faire du bien… Je trouverai ma joie à leur faire du bien, et cela de tout mon cœur et de toute mon âme » (Jr 32,37-41). Et Dieu est infini ! Puisqu’il n’Est qu’Amour, Dieu ne cesse ainsi de nous suivre pour nous combler de ses bienfaits : « Tu couronnes une année de bienfaits ; sur ton passage, ruisselle l’abondance » (Ps 65,64),12). Or, « bien », « bienfaits », « bon », « bonheur », ne sont qu’un seul et même mot dans la langue de Jésus : pour Dieu, « nous faire du bien », c’est nous combler de « ses bienfaits », gratuitement, par amour, et cela ne peut qu’être synonyme pour nous que de « bonheur profond »…

            Dieu veut donc avant tout nos cœurs… Nos pratiques ne sont donc importantes que dans la mesure où elles expriment le cœur… En elles-mêmes, pour elles-mêmes, elles ne sont rien, sinon une occasion pour l’orgueilleux de se glorifier, et cela se fait toujours au détriment de ceux qui n’agissent pas comme lui : « Mon Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes qui sont rapaces, injustes, adultères » (Lc 18,9-14)… Pour preuve, « je jeûne deux fois la semaine », je fais ceci ou cela, je m’habille comme ci ou comme ca… « Hypocrites », leur dit ici Jésus, « ce peuple m’honore des lèvres mais leur cœur est loin de moi ». Et il se désole, car ils ne peuvent qu’être malheureux, alors que Dieu nous appelle tous à partager sa joie (Jn 15,11) ! DJF

 




Rencontre autour de l’Évangile – 22ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mc 7, 1-8. 14-15. 21-23)

« Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. » 

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons  (Mc 7, 1-8. 14-15. 21-23)

Après la série de textes d’évangile selon saint Jean,  retrouvons l’évangile selon saint Marc.

Remarque importante

Nous gardons la méthode que nous avons suivie depuis quelques rencontres : la contemplation de Jésus. Nous sommes invités à fixer notre attention d’abord sur lui (ce qu’il fait, ce qu’il dit…) afin d’entrer dans ses pensées, son intention, selon le projet de l’évangéliste qui a écrit pour évangéliser, catéchiser les lecteurs.

 

Regardons – réfléchissons – méditons

Regardons Jésus et  écoutons-le.

Où se trouve Jésus ? Avec qui est-il ?

Les pharisiens : Qui sont-ils ?

Quels reproches font-ils à Jésus ?

Quelle réponse leur fait Jésus ?

Jésus s’adresse à la foule : 

Qu’est-ce qu’il lui dit d’important ?

Jésus s’adresse à ses disciples :

Quelle est l’importance son enseignement ?

Où est la racine du mal pour Jésus ? 

 

Pour l’animateur 

Jésus est entouré de pharisiens et de scribes : Les pharisiens forment un groupe de juifs qui ont un idéal de pureté dans la pratique de la Loi, et de ce fait ils se mettent à part. Mais ils attachent tellement de rigueur aux pratiques extérieures et aux traditions qui se sont accumulées au point d’oublier que la vraie religion est celle du cœur. Et ils se considèrent comme des «purs» tout en critiquant ceux qui ne font pas comme eux. Ils critiquent les disciples de Jésus.

Jésus a  condamné, non pas le pharisianisme, qui est ce mouvement de recherche d’une pratique parfaite de la Loi, mais le « pharisaïsme »,  c’est à dire la « religion du paraître », qui se soucient avec exagération des signes extérieurs de la religion et oublient que l’essentiel est au « dedans ».

« Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. »

Jésus enseigne qu’au plan religieux, dans la relation avec Dieu et avec le prochain, la souillure ne vient pas de l’extérieur, mais du cœur de l’homme. L’essentiel n’est pas de se laver les mains, mais le cœur. Jésus nous alerte contre le danger de l’hypocrisie.

C’est pourquoi, il a tout entrepris pour guérir le cœur et l’esprit de l’homme, le « dedans » de l’homme.

Les scribes, savants de la Loi et des Écritures, sont souvent des pharisiens. Jésus a compté des amis parmi les pharisiens : Gamaliel, Nicodème. Plus tard, Paul dira non sans fierté qu’il était pharisien, fils de pharisien, disciple de Gamaliel.

A la foule, Jésus enseigne que l’impur n’est pas un danger extérieur, mais un danger intérieur à l’homme quand il se détourne de Dieu pour suivre les inspirations de son cœur mauvais.

Aux disciples, Jésus expliquent ces pensées mauvaises qui, du dedans de l’homme, rendent l’homme impur et l’empêchent de «voir» Dieu. A l’opposé, Jésus dit « Heureux les cœurs purs, ils verront Dieu. »

TA PAROLE DANS NOS CŒURS

Seigneur Jésus, tu ne regardes pas l’apparence, comme font les hommes. Tu sondes les reins et les cœurs. Fais-nous la grâce de ne pas régler notre vie d’après le regard que les autres portent sur notre extérieur, mais sur ton regard qui voit le fond des cœurs.

 

TA PAROLE DANS NOTRE VIE

– Être chrétien pratiquant, qu’est-ce que c’est ? C’est vivre selon les préceptes de sa religion. Par exemple, se rassembler le dimanche nous est demandé par l’Église.

– Mais pratiquer sa religion, est-ce seulement une affaire de « pratiques religieuses » ? L’Evangile du Christ nous rappelle qu’il faut aller plus loin que les règles : le commandement de l’amour dépasse la loi. Pratiquer notre foi, c’est aussi pratiquer l’amour et le service du prochain.

– La fidélité a des règles, sans amour, est-ce  une vraie fidélité ? La loi sans le cœur, est-cela la vraie religion ? N’est-ce pas cela qui engendre les « purs et durs » qui n’ont plus aucune miséricorde et qui jugent et condamnent ?

– Le danger, n’est-ce pas de chercher une pureté religieuse (des pratiques), mais qui n’engage pas une conversion profonde de notre manière de vivre ?

–  Est-ce que nous ne méritons pas souvent le reproche de Jésus : « ce peuple m’honores des lèvres, mais son cœur est loin de moi » ?

N’avons-nous pas à faire le ménage en nous-mêmes pour ne pas être complices  de toutes les immoralités de notre monde ?

 

ENSEMBLE PRIONS   

Dieu d’amour, tu as donné aux fils d’Israël les lois qui leur ont permis de mieux vivre pour toi et de mieux aimer leurs frères. Ton Fils Jésus est venu nous révéler que toute la loi consiste à t’aimer et à aimer son prochain. Donne-nous de savoir toujours nous tenir en vérité sous ton regard. Amen

 

Chant : Donne-nous, Seigneur, un cœur nouveau.

 

Pour lire ou imprimer le document en PDF cliquer ici : 22ième Dimanche Temps Ordinaire B

 

 

 

 




21ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Jn 6, 60-69)

« Personne ne peut venir à moi

si cela ne lui est pas donné par le Père »

 

Encore une parole difficile de Jésus !

On pourrait avoir l’impression que Dieu aurait déjà choisi par avance les personnes qui pourrait venir à lui, qui pourrait être des disciples de Jésus …

C’est ce qui a donné lieu à la querelle de la prédétermination par Dieu de ses disciples, sous différentes formes et courants …

Mais cela n’est pas possible … car Dieu est amour, et il aime tous les hommes de la même manière. Et il ne peut exister de personnes que le Père ne veut pas attirer à lui, car son but ultime est que tous les humains soient sauvés, et pour cela qu’ils aient connaissance de la Bonne Nouvelle de Jésus et qu’ils puissent avoir accès à la vie éternelle, auprès du Père.

Mais Dieu laisse toujours les hommes libres d’accepter ou non cette Bonne Nouvelle.

C’est ce qui arrive aux juifs qui ont écouté Jésus à la synagogue de Capharnaüm : ils avaient écouté Jésus, ils avaient mangé le pain et les poissons multipliés par Jésus, ils étaient prêts à le suivre : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » … Jésus leur répond : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé ... Moi, je suis le pain de la vie … qui est descendu du ciel. » (Évangile du 1° août).

C’est là où les choses se gâtent ! Ils ne peuvent pas comprendre que Jésus soit descendu du ciel … et ils arguent qu’ils connaissent son père Joseph et sa mère … Et on comprend bien leur réaction, bien humaine. Jésus leur répond : « Il a la vie éternelle, celui qui croit. » (Évangile du 8 août).

Tout est une question de croire … mais en quoi ? … ou plutôt en qui ?

Pour les juifs de l’époque, ils ne se posaient pas vraiment la question : ils croyaient au Messie qui allait rétablir la royauté en Israël … mais une royauté politique, et non une royauté spirituelle : « Mon royaume n’est pas de ce monde … » (Jn 18,36).

La question ne se pose pas seulement pour les juifs de l’époque, mais aussi maintenant à chacun de nous : en quoi croyons-nous ? En qui croyons-nous ?

La difficulté de croire en Jésus est encore accentuée par le passage de l’évangile que nous aurions dû avoir dimanche dernier, mais qui a été remplacé par celui de la visitation de Marie.

Dans ce passage, Jésus affirme : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. » (Jn 6,54-55).

D’où l’effarement des juifs qui ne comprennent pas ce que Jésus veut dire. Nous, nous savons bien ce que Jésus a fait le soir du jeudi saint, et nous comprenons ce que cela signifie … Mais eux ne pouvaient pas comprendre.

D’où leur réaction au début du passage de ce jour : « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? » … et beaucoup s’en allèrent et quittèrent Jésus …

D’autres aussi l’avaient quitté, pour diverses raisons : d’abord s’occuper de sa famille, de son champ … ou de gérer ses avoirs, comme celui qu’on appelle le jeune homme riche, et qui avait été encouragé par Jésus, … mais il lui manquait une seule chose : « Va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres ; alors tu auras un trésor au ciel. Puis viens, suis-moi. » (Mc 10,21). Il n’avait pas compris l’appel de l’Esprit que Jésus lui lançait (« Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. »)… car il avait de grands biens.

Oui, cette parole est rude (ou dure, comme le disent certaines traductions) …

D’autres paroles de Jésus sont difficiles à comprendre … ou à admettre …

Mêmes certaines que nous répétons tous les jours, comme cette parole qu’on trouve dans le Notre Père : « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. » (Mt 6,12) ; Nous demandons à Dieu de nous pardonner de la même manière que nous pardonnons aux autres … mais il y a des choses que nous avons bien du mal à pardonner … ou que nous refusons de pardonner … Et le texte de Luc est encore plus difficile : « Pardonne-nous nos péchés, car nous-mêmes, nous pardonnons aussi à tous ceux qui ont des torts envers nous. » (Lc 11,4) … Mais est-ce la réalité ?

À nous aussi, Jésus dit : « Voulez-vous partir, vous aussi ? »

Mais est-ce que nous pouvons répondre, comme Pierre, en esprit et vérité : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle»

Seigneur Jésus,

Tes paroles sont parfois bien difficiles

à comprendre, à admettre,

ou à mettre en pratique …

Demande à ton Père

de nous envoyer l’Esprit

qui nous permettra

de les mettre en pratique.

 

                                     Francis Cousin

Pour accéder à la prière illustrée, cliquer sur le lien suivant :

Prière dim 21° TOB




21ième Dimanche du Temps Ordinaire – par le Diacre Jacques FOURNIER (Jn 6, 60-69)

«Tu as les Paroles de la Vie éternelle »

(Jn 6,60-69)

 

    En ce temps-là, Jésus avait donné un enseignement dans la synagogue de Capharnaüm. Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent : « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? » Jésus savait en lui-même que ses disciples récriminaient à son sujet. Il leur dit : « Cela vous scandalise ? Et quand vous verrez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant !… C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. » Jésus savait en effet depuis le commencement quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui le livrerait. Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. » À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner. Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »

     

            Jésus vient de répéter par trois fois l’expression « manger sa chair, boire son sang », en insistant encore : « En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson ». Beaucoup de ses disciples trouvent alors « intolérables » ces Paroles : « On ne peut pas continuer à l’écouter », ce n’est plus possible… Comment peut-on manger sa chair et boire son sang !

            Mais ce sera l’occasion pour Jésus de leur donner la clé de tout son discours. « Je suis le Pain de Vie » avait-t-il commencé à leur dire, en se présentant ensuite comme « Pain de Vie par sa Parole », une Parole qu’il s’agit d’accueillir de tout cœur par sa foi (Jn 6,35-47). Puis, en reprenant cette même expression, « Je suis le Pain de Vie », il s’était présenté aussi comme « Pain de Vie par sa chair offerte », un pain à accueillir de nouveau de tout cœur par sa foi, mais avec une démarche publique qui engage cette fois non seulement le cœur mais encore le corps tout entier, puisqu’il s’agit de le « manger », de le « croquer », de le « mastiquer ». Et pour aider à ceux qui ont du mal à croire en lui, Jésus reprend ici ces deux parties, « le pain chair », « le pain parole », en une synthèse qui les unit dans une seule et même perspective de foi : « C’est l’Esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont Esprit et elles sont vie » (Jn 6,63). Autrement dit, dans les deux cas, que ce soit en recevant la Parole ou le pain consacré de tout cœur, on reçoit le Don de « l’Esprit qui fait vivre »…

            Quelle beauté ! Et pourtant, « à partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner ». Mystère de la relation « homme – Dieu », où l’homme ne peut rien sans Dieu : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. » Mais Dieu lui aussi ne peut rien faire en l’homme sans son accord… Il respecte infiniment la liberté de celui qui le refuse, mais sans jamais cesser de l’aimer, de s’occuper de lui du mieux qu’il peut, de frapper à la porte de son cœur, et cela, jusqu’à ce qu’elle s’ouvre (Ap 3,20 et Lc 15,1-7).

            « Tu as les Paroles de la vie éternelle », dit ici Pierre, ce pécheur qui a accepté l’Amour de Miséricorde de Jésus à son égard. « Je suis un pécheur », a dit le Pape François, « c’est la définition la plus juste… Je suis un pécheur sur lequel le Seigneur a posé son regard… » (Pape François, août 2013)… « Heureux ceux qui croient » !     DJF