1

La Sainte Trinité – par Francis COUSIN (Jn 3, 16-18)

« Au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit. »

« Amen ! », « J’y crois ! »

C’est ce que nous disons au début de chacune de nos célébrations, et principalement au début de chaque messe … mais aussi au début et à la fin de notre prière personnelle, ou de nos rencontres entre chrétiens …

On le fait naturellement … et sans qu’on s’en rende compte … on parle de la Trinité !

Un seul Dieu en trois personnes, unis par un Amour inconditionnel …

Et, en même temps que l’on dit ces mots, on fait le signe de la croix, symbole de notre appartenance à la grande foule de tous les chrétiens …

On met notre main droite d’abord sur le front, puis sur notre nombril, et enfin sur chacune de nos épaules, gauche puis droite.

Malheureusement, bien souvent, ce « signe de la Croix » est très mal fait. On le fait à la va-vite, sans réfléchir, sans dire dans son esprit les paroles vont avec … Cela ressemble davantage à un chasse-mouche qu’à un signe de fierté d’appartenir à l’Église… et pour aller plus vite, on ne descend au maximum que jusqu’au plexus … Et dans ce cas, c’est une croix qui ne peut pas tenir debout.

À l’Île-Bouchard, la Vierge Marie a expliqué aux enfants qui la voyaient comment le faire, très lentement, en pensant bien aux paroles qui vont avec. Elle a voulu nous dire que le signe de croix est, en lui-même, une grande et belle prière.

Rappelons le sens du signe de la Croix :

On commence par le front et la parole ‘au nom du Père’, le Père créateur de qui tout ce qui existe, la terre et tout ce qui l’entoure, et notamment les humains : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance … Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme … cela était très bon » (Gn 1,26-27.31).

Puis on descend jusqu’au nombril, signe de l’appartenance humaine (nous sommes les seuls êtres vivants à en avoir un) pour bien montrer que Jésus est en même temps Fils de Dieu, vrai Dieu et vrai homme, et la parole ‘et du Fils’. Pour cela, on suit une ligne verticale, de haut (les Cieux) en bas (les humains). Cela montre la transcendance entre Dieu et les humains.

« Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. »

Ensuite on relie les deux épaules, dans une ligne horizontale. C’est la partie immanente du signe, avec les paroles ‘et du Saint Esprit’, celle qui concerne tous les humains, ceux avec qui nous sommes en relation, mais avec l’aide des trois personnes de la Trinité, et principalement du Saint Esprit.

« Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous : l’Esprit de vérité, lui que le monde ne peut recevoir, car il ne le voit pas et ne le connaît pas ; vous, vous le connaissez, car il demeure auprès de vous, et il sera en vous. » (Jn 14,16-17).

« Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière. En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même : mais ce qu’il aura entendu, il le dira … Tout ce que possède le Père est à moi ; voilà pourquoi je vous ai dit : L’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. » (Jn 16,13.15).

Ce signe horizontal nous invite à prendre soin les uns des autres, à ne pas rester seul face à Dieu (même s’il le faut aussi …).

Si on prend le signe de Croix comme une prière, alors il est bon aussi de penser à certaines personnes, connues ou inconnues, qui portent leur croix, comme Jésus, dans leur corps, dans leur vie sociale ou familiale : perte d’emploi, divorce, etc …

 Cela nous rappelle que notre prière ne doit pas simplement être tournée vers Dieu et la Trinité, mais aussi, dans l’amour et la gratitude, unie aux chrétiens ’’crucifiés’’ à sa suite.

Seigneur Jésus,

la manière dont nous faisons

le signe de la Croix

est presque parfois une injure

pour les souffrances que tu as endurées.

Aide-nous à le faire maintenant

calmement et dignement.

 

Francis Cousin    

 

Pour accéder à l’image illustrée, cliquer sur le titre suivant : 

Image dim Trinité




La Sainte Trinité (Jn 3, 16-18) – Homélie du Père Louis DATTIN

Mystère d’un seul Dieu

 Jn 3, 16-18

Un enfant de 11 ans me disait un jour, à la sortie de la messe : « Ça doit être difficile de parler de Dieu ». Sans s’en douter, il rejoignait l’avis des plus grands théologiens.

St-Thomas d’Aquin disait : « Ce que nous ne savons pas de Dieu est bien plus important que ce que nous savons de lui. »

Nous savons par la Bible, par les prophètes et surtout par Jésus-Christ, un tout petit quelque chose de ce qu’on peut dire sur Dieu, un petit rayon de soleil de Dieu et si, un jour, par hasard, quelqu’un vous expliquait Dieu, d’une façon claire, convaincante, évidente : vous pouvez être sûr qu’il s’est fait lui-même un petit Dieu, à la mesure de sa petite intelligence et que ce qu’il vous présente n’est à la fois qu’une caricature et une miniature de Dieu.

Dieu est le « Tout-Autre » et si un jour, vous voulez donner une définition de Dieu, sachez qu’elle ne conviendra jamais parfaitement, comme si on voulait habiller un géant avec les langes d’un nouveau-né.  Dieu est et reste, malgré tout ce que Jésus nous a dit de lui : un mystère. Sans limite d’aucune sorte : il ne peut pas être captif de notre intelligence. Nous ne pouvons pas l’enfermer dans nos formules : tout ce que nous pouvons dire de lui porte la marque de nos propres limites et pourtant, en cette fête de la Trinité, il nous faut quand même tenter de contempler quelque chose de Dieu.

Le mystère de Dieu n’est pas resté une énigme indéchiffrable. St-Luc nous dit que « ce qui est caché aux sages, aux savants, aux intelligents a été révélé aux tout petits » et St-Jean nous rassure en affirmant que « le Fils unique qui est dans le sein du Père, nous a dévoilé le Dieu invisible ».

Tout  d’abord, nous  disons  fermement « Je crois  en un seul  Dieu, le Père tout puissant » et nous affirmons cette unité de Dieu aussi fortement que les juifs ou que l’Islam : « Ecoute Israël, le Seigneur notre Dieu est l’unique ».

Puis, ce « Dieu unique » s’est révélé  » Père « ,  » Fils  » et « Esprit » comme nous le montre le récit de la Pentecôte. Dieu le Père a envoyé son Fils dans le monde, il l’a ressuscité des morts. L’Esprit Saint a été manifesté sur Jésus à son Baptême et le Christ ressuscité l’a envoyé d’auprès du Père pour que nous devenions ses enfants : Dieu le Père, Jésus le Fils et le Saint Esprit réalisent ensemble notre salut. C’est ensemble qu’ils nous donnent une vie nouvelle. C’est pourquoi nous sommes baptisés, non pas au nom du Père seul, ni au nom du Fils seul, ni au nom du Saint-Esprit solitaire, mais  » au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ». Les 3 personnes agissent ensemble en nous parce qu’ils vivent entre eux un amour éternel qui fait la vie du Dieu UNIQUE.

Prenons une comparaison qui nous fera peut-être mieux réaliser ce que peut être le mystère de Dieu. Puisque l’homme est créé à l’image de Dieu, en regardant les relations de l’homme, nous pourrons peut-être, à partir de celles-ci, comprendre un peu mieux celles de Dieu.

Contemplons un jeune ménage : homme et femme, ils sont très amoureux l’un de l’autre. L’homme aime son épouse. Son épouse aime son mari et au paroxysme de leur amour, leur unique désir est de « ne plus faire qu’un« . « De deux, nous dit la Bible, ils ne feront plus qu’un » et c’est l’intensité de leur amour dans un acte unitaire, qui va faire naitre de leur union l’enfant qui produit le fruit de leur amour. Ils ne sont plus qu’un, ils sont trois mais trois qui ne font plus qu’un par l’amour.

L’enfant ne vit que par son père et sa mère, la mère ne vit que par son mari et son enfant, le père ne vit que par son épouse et son fils.

En voyant ce foyer d’amour si uni, on ne distingue plus les personnes qui les composent ; on dira les  » untel » tant leur unité paraît plus grande que leur singularité. C’est l’amour qui les unifie. Leur vie  est  une  » communauté d’amour « .

Ainsi en va-t-il de la Trinité « qu’ils soient ‘’ un ‘’, comme toi et moi, nous sommes un ». « Mon Père vous enverra son Esprit et vous saurez qui je suis », famille divine, communauté d’amour dont la famille, ici-bas, peut nous donner une idée bien modeste et bien lointaine de ce que peut être la nature de Dieu.

₋ Vous savez quelles sont les premières paroles du prêtre à la messe lorsqu’il salue les chrétiens :

 « La grâce de Jésus-Christ notre Seigneur, l’amour de Dieu le Père et la communion de l’Esprit Saint soient toujours avec vous ».

C’est le résumé de tout ce qu’est Dieu en lui-même et ce qu’il est pour nous : vie de Jésus, amour du Père, communion ou unité de l’Esprit toujours avec nous.

Vie – amour – unité : voilà ce dont nous devons vivre si nous sommes greffés sur la communauté trinitaire et cette greffe-là est animée depuis notre Baptême.

Vie de Jésus-Christ : il vit en nous et il désire y vivre encore plus :

« Voici que je frappe à ta porte : si tu m’ouvres, j’entrerai chez toi, je souperai chez toi et je ferai chez toi ma demeure ».

C’est sa vie qui doit animer la nôtre. Que nous puissions un jour dire comme St-Paul : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est lui qui vit en moi ».

Cette fête de la Ste-Trinité nous rappelle que Dieu est d’abord vie, source de vie en lui-même et en nous. Il y a en Dieu lui-même tout un bouillonnement de vie au point que tous trois font une seule et même vie.

L’amour du Père : déjà la Bible nous avait dit que Dieu c’est l’amour ; St-Jean, dans l’Evangile d’aujourd’hui, nous le répète. Instinctivement nous comprenons ces mots en pensant à nous. Dieu nous aime mais si Dieu est amour pour nous, c’est parce qu’il est d’abord amour en lui-même : communauté d’amour, le Père  aime  le Fils, le fils  aime  le Père et de cet amour mutuel jaillit le St-Esprit dont les théologiens disent qu’il est comme le baiser d’amour du Père et du Fils.

La communion de l’Esprit Saint : la Bible nous dit aussi qu’il est don, communication, communion. La Pentecôte, la fête de la Confirmation : c’est lui qui est le don mutuel du Père et du fils. Nous croyons en un seul Dieu, mais pas en un Dieu solitaire.

C’est parce qu’Il est Trinité qu’Il est vie, amour

et communion en Lui et en nous. AMEN




La Sainte Trinité (Jn 3, 16-18) – par le Diacre Jacques FOURNIER

L’Amour ne condamne jamais, il sauve

(Jn 3,16-18)…

En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème : « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle.
Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. »
Celui qui croit en lui échappe au Jugement ; celui qui ne croit pas est déjà jugé, du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.

 

 

« Dieu est Amour » (1Jn 4,8.16) répète St Jean par deux fois. Chaque Personne de la Trinité est donc Amour, en tout son être. Et il écrit encore : « Le Père aime le Fils », un présent qui a, pour Dieu, valeur d’éternité, « et il a tout donné », et il donne encore tout  « en sa main » (Jn 3,35). Telle est l’action éternelle du Père vis-à-vis du Fils que St Jean précise ici comme étant « l’unique », l’unique éternellement engendré par le Don du Père, « engendré non pas créé, de même nature que le Père »…

            Ainsi, le Père est Amour, et puisqu’il est Amour, il est tout entier Don de lui-même. Et c’est par ce Don éternel qu’il fait de lui-même, qu’il engendre « le Fils unique », « né du Père avant tous les siècles, Dieu né de Dieu, vrai Dieu né du vrai Dieu ». « Le Fils unique » reçoit ainsi éternellement du Père d’être Dieu, d’être Amour, et donc d’être lui aussi Don de lui-même… « Père, glorifie ton Fils afin que le Fils te glorifie. Ainsi, comme tu lui as donné pouvoir sur tout être de chair, il donnera la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés ». Ainsi, le Fils nous donne ce qu’il a reçu du Père : la vie éternelle. « Comme le Père, en effet, a la vie en lui-même, ainsi a-t-il donné au Fils d’avoir, lui aussi, la vie en lui-même »,  et « je suis venu pour qu’on ait la vie, et qu’on l’ait surabondante » (Jn 17,1-2 ; 5,26 ; 10,10).

            Tout l’agir du « Fils unique » ne sera donc que l’expression de ce qu’il est, Amour, Don de lui-même… Et l’Amour cherche toujours et partout le meilleur pour l’être aimé, un meilleur qui n’est possible, pour nous pécheurs, que par ce Don éternel que l’Amour fait de lui-même, tout simplement parce qu’il est Amour… Par son péché, le pécheur court à sa perte ? Dieu, de son côté, ne cessera de vouloir pour lui le meilleur, et donc de lui proposer, lui proposer et lui proposer encore sa vie éternelle « pour qu’il ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle ». « Le salaire du péché, c’est la mort ; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle dans le Christ Jésus notre Seigneur » (Rm 6,23).

            Et si, pour les hommes, juger c’est « faire la vérité et condamner à être enfermé en prison », pour Dieu, juger, ce sera toujours « faire la vérité », mais « celui qui fait la vérité vient à la lumière » (Jn 3,21), la lumière du « Père des lumières » (Jc 1,17), du « Père des Miséricordes » (2Co 1,3) dont la seule attitude sera l’offrande illimité de son pardon, pour libérer le pécheur de toutes les entraves du mal, et le conduire dans « la liberté de la gloire des enfants de Dieu » (Rm 8,21). Ainsi, « qui croit en lui n’est pas jugé » au sens de condamné, mais « sauvé » : il vit, par la Miséricorde de Dieu accueillie par sa foi et dans la foi, ce qu’il n’aurait jamais pu vivre par lui-même…                                              DJF




Rencontre autour de l’Évangile – La Sainte Trinité (Jn 3, 16-18)

« Dieu a tant aimé le monde

qu’il a donné son Fils unique »

 

 

 TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons (Jean 3, 16-18)

Ce court passage d’évangile fait partie de l’entretien de Jésus avec le pharisien Nicodème. Jésus lui a fait comprendre que pour accueillir le Royaume de Dieu « il faut naître d’en haut », c’est-à-dire accueillir dans la foi celui qui vient de Dieu, et qui seul connaît vraiment « les choses du ciel ». Il serait bon de lire à partir du verset 11 pour comprendre comment le Christ est le don du Père pour sauver les hommes.

 

Soulignons les mots importants

Dieu a tant aimé le monde : Remplacer le mot « Dieu » par son vrai « Nom. »

Il a donné son Fils unique : à quel moment le don du Fils s’est réalisé ? Que signifie « aimer » pour Dieu ? Jusqu’où ira la manifestation de l’amour de Dieu ?

Tout homme qui croit en lui 

Aie la vie éternelle : la croix de Jésus est source de vie. Comment ?

Non pas pour juger le monde 

Que le monde soit sauvé : Ces paroles de Jésus dénoncent une fausse idée de Dieu que se font beaucoup de chrétiens. Laquelle ?

Celui qui ne veut pas croire est déjà jugé : Que nous enseigne Jésus dans cette parole ?

Croire au nom du Fils unique de Dieu : que veut dire croire au nom du Fils ?

Pour l’animateur   

  • « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique » : cette phrase résume la révélation.

  • Aimer le monde pour Dieu, c’est se donner aux hommes en la personne de son Fils. Ces verbes « aimer » et « donner » disent ce qu’est la Trinité pour nous. Dieu est Amour. Dieu est Don. Ce mouvement d’amour du Père au Fils et du Fils au Père, c’est la Personne de l’Esprit-Saint. Saint Paul dira : « L’Amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par le Saint Esprit qui nous a été donné ». (Rm 5,5)

  • Le mot « Dieu » dans ce texte, comme pratiquement dans tout le Nouveau Testament,  signifie « le Père ». En se faisant connaître comme « le Fils », Jésus nous révèle que Dieu est « le Père ».

  • C’est au moment de l’Incarnation que le don du Fils s’est réalisé dans notre histoire. L’amour infini du Père pour le monde se révélera principalement sur la croix, « scandale pour les juifs, folie pour les païens. » (1Co, 1, 23). L’Incarnation est cette manifestation d’amour qui a son sommet sur la croix.

  • La Croix n’est pas source de salut par le sang et la souffrance : c’est parce qu’elle exprime l’amour total de Dieu qu’elle peut être pour les croyants source de vie. Nous sommes loin de certaines visions de la croix comme lieu de la colère de Dieu, de l’abandon du Fils par son Père pour racheter le péché des hommes. Sur la croix, le Père et le Fils sont unis dans le même amour pour le monde.

  • Devant ce geste d’amour du Père en la personne de Jésus, désormais tout homme est appelé à prendre position. Accueillir le Christ comme Sauveur, c’est être sauvé. Le refuser, c’est se condamner soi-même. Le Dieu de Jésus Christ ne condamne pas : ce sont les hommes qui portent sur eux-mêmes le jugement.  Un regard d’amour et de foi vers Jésus élevé sur la croix sauvera les hommes de la mort. C’est donc devant la croix de Jésus que chacun décide de son propre jugement final.

  • Croire au nom du Fils unique de Dieu : c’est reconnaître et invoquer avec confiance la personne du Fils. Le nom c’est la personne. La foi c’est l’adhésion au Christ que l’on reconnaît comme Fils de Dieu et comme révélateur du Père et de son amour.

TA PAROLE DANS NOS CŒURS :

Nous te rendons grâce, Seigneur notre Dieu, pour ton Fils Jésus-Christ : tu as tellement aimé le monde que Tu nous l’as donné. Il nous révèle que tu es Père, et ton Esprit le murmure sans cesse au fond de nos cœurs. Fais-nous la grâce d’avoir les yeux toujours fixés sur lui.

 

TA PAROLE DANS NOS MAINS :

La Parole aujourd’hui dans notre vie

« Dieu  a tellement aimé le monde… »

Quel est notre regard sur le monde ? Un regard négatif ? Qui juge ?  

Un regard lucide ? Bienveillant ?

Ce monde que Dieu a pris dans son Amour, il l’a remis entre nos mains.

Qu’est-ce que nous pouvons faire pour le transformer par l’amour de Dieu qui est en nous ?

Toute communauté chrétienne est comme un miroir où l’amour de la Famille Divine devrait se refléter : quelle est la qualité de notre amour fraternel dans notre paroisse ?

« La famille chrétienne est une communion de personnes, trace et image de la communion du Père et du Fils dans l’Esprit-Saint. » Voilà ce que nous dit le Catéchisme de l’Eglise catholique.

A quoi cela devrait se voir dans nos familles ?

 

Ensemble prions

Dieu Père nous te louons et nous te bénissons parce que tu es le Père de Jésus.

Dieu Fils, nous te louons et nous te bénissons parce que tu es le Fils de son amour.

Dieu Saint-Esprit, nous te louons et nous te bénissons parce que tu es l’amour du Père et du Fils.

Dieu Père, Fils et Saint-Esprit, nous te louons et nous te bénissons.

A toi notre amour pour les siècles.

 

 Pour lire ou imprimer le document en PDF cliquer ici : Sainte Trinité

 

 

 

 

 

 

 

 

 




La Pentecôte – par Claude WON FAH HIN (Jn 20, 19-23)

Commentaire d’évangile  du samedi 27/5/ et Dimanche 28/5/2023 – PENTECÔTE

Actes 2.1–11 ; 1·Corinthiens 12.3b-7.12–13 ; Jean 20.19–23

Le soir même de la résurrection du Christ, alors que les disciples de Jésus – en l’absence de Thomas – se sont enfermés dans une pièce par peur des Juifs, Jésus se retrouve parmi eux, alors que les portes étaient fermées. Et personne ne sait comment il l’a fait. Mais au moins cela nous renseigne sur le fait que Jésus est bien ressuscité : il a toujours un corps qu’on peut toucher, ce n’est donc pas un fantôme, ni une illusion ; il a toujours les plaies dans ses mains et son côté, ce qui prouve que ce Jésus est bien le même que celui qui a été sur la croix, qui est mort et qui est de nouveau vivant. Pas étonnant que le revoir ainsi fasse la joie de ses disciples. – Jésus, qui va retourner vers son Père, leur confie une mission : « Comme mon Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie ». C’est repris à sa manière par le CEC 875 : « Personne ne peut se donner lui-même le mandat et la mission d’annoncer l’Évangile ». Ainsi, pour aller en mission, il faut donc être envoyé par Jésus, ou par son représentant qui est l’évêque. Rm 10,15 : « Et comment prêcher sans être d’abord envoyé? ». Ainsi les missions importantes au sein de l’Eglise doivent avoir l’approbation de l’évêque, tout au moins l’accord du curé. Sinon, des dérives importantes peuvent être faites par certains groupes de prières. Restons bien dans la ligne de l’Eglise. Le Christ ne laisse pas ses apôtres aller seul sur le chemin de la mission: il leur donne l’Esprit Saint. Le plus beau cadeau que Jésus puisse faire à tous, après son sacrifice, c’est le don de l’Esprit Saint. Jésus lui-même, selon Ac 1,2, a donné ses instructions aux apôtres qu’il avait choisis sous l’action de l’Esprit Saint ». Puis, il leur a annoncé (Ac 1,8) qu’ils recevront « une force, celle de l’Esprit Saint qui descendra sur eux » et que c’est dans l’Esprit saint qu’ils seront baptisés sous peu de jours (Ac 1,5). Et c’est à la Pentecôte que les Apôtres reçoivent l’Esprit Saint, sous forme de langue de feu, qui leur donne de pouvoir s’exprimer en toutes les langues. Cet Esprit n’est pas donné seulement aux Apôtres mais aussi à tous (Ac 2,16s) : « C’est bien ce qu’a dit le prophète (il s’agit du prophète Joel) : « il se fera dans les derniers jours – c’est-à-dire à partir de l’incarnation de Jésus (à la naissance de Jésus) – que je répandrai de mon Esprit sur toute chair, …sur mes serviteurs et sur mes servantes, je répandrai de mon Esprit ». Il dit d’abord « sur toute chair », puis « sur mes serviteurs et sur mes servantes », autrement dit, l’Esprit est donné à tous, et c’est à chacun de le recevoir ou non. A ceux qui résistent à l’Esprit Saint, Luc leur fait quelques reproches dans les Ac 7,51 : « Nuques raides, oreilles et cœurs incirconcis, toujours vous résistez à l’Esprit Saint! » Saint Paul nous le rappelle aussi (1 Th 5,19) : « N’éteignez pas l’Esprit ». Et nous résistons à l’Esprit Saint et nous l’éteignons lorsque nous refusons d’avancer à la rencontre du Christ, par exemple en ne venant pas à la messe, en ne faisant pas baptiser nos enfants, pensant qu’il le fera de lui-même quand il sera adulte et pendant tout ce temps, parfois jusqu’à la veille de sa mort, il portera en lui un boulet appelé le péché originel ; le refus d’envoyer ses enfants au catéchisme, le refus de se confesser sont aussi des résistances à l’Esprit Saint. Ne refusons pas l’Esprit Saint parce que c’est lui qui nous dirige vers le Christ et vers Dieu (He 3,7) : « Aujourd’hui, si vous entendez sa voix (celle de Dieu), 8 n’endurcissez pas vos cœurs ». Le CEC (§ 688) nous dit que L’Église…est le lieu de notre connaissance de l’Esprit Saint. On verra plus loin pourquoi il est bon d’avoir Dieu en soi. – Ceux qui abandonnent Dieu, c’est un autre problème, plus grave encore. Ils oublient Dieu et l’abandonnent soi-disant pour mener leur propre vie, être libres comme le vent alors qu’ils deviennent inconsciemment esclaves de leurs passions, avoir librement accès à tous les plaisirs de la vie et vont s’enfoncer dans la déprime, avoir une santé qui va laisser à désirer avec la drogue, l’alcool, la cigarette, faire la fête au maximum, abus de toutes sortes etc… « La rupture du lien entre l’homme et Dieu entraîne un profond déséquilibre entre les hommes ». Le fils prodigue, parce qu’il s’est éloigné du Père, a fini par être moins considéré qu’un cochon, perdant même confiance en son père, pensant que ce père va le maltraiter au retour. Alors que ce père miséricordieux a en lui la charité, la joie, la paix, la patience, l’indulgence, la bonté, la confiance dans les autres, c’est-à-dire qu’il a, en lui, le fruit de l’Esprit Saint. Et « c’est le Christ (CEC 739) qui répand l’Esprit Saint en ses disciples, pour les nourrir, les guérir, les organiser, les vivifier, leur donner les moyens de s’épanouir dans leur vie spirituelle, les envoyer témoigner, les associer au Père. C’est par les sacrements de l’Eglise que le Christ communique aux fidèles son Esprit Saint et Sanctificateur ». Abandonner le Christ, c’est ne plus recevoir tous ces cadeaux de Dieu. Vous aurez sûrement de la joie, même loin de Dieu, mais ce n’est pas la même joie que ce que nous donne le Christ. Vous aurez peut-être aussi la paix, même éloigné de Dieu, mais ce ne sera pas non plus la même paix que celle que nous donne le Christ. Il en est ainsi pour le bonheur, pour la famille, pour la santé, pour la richesse ou autre. D’ailleurs, Ga 5,22 nous dit : « le fruit de l’Esprit est charité, joie, paix, longanimité (la patience à supporter nos propres maux), serviabilité, bonté, confiance dans les autres », c’est tout cela, d’un seul tenant, que l’on reçoit, c’est le fruit de l’Esprit (le mot est au singulier), un cadeau groupé de Dieu. Le jeune qui, après la confirmation, oublie Dieu pour peut-être revenir le trouver à la veille de sa mort, aura perdu 50-60-70 ans de sa vie loin de Dieu, comme le fils prodigue, avec des années en plus. Le sanctuaire de Montligeon, dans leur livre « le Manuscrit du Purgatoire » (P.49) , nous dit ceci en parlant du Purgatoire, et c’est une âme du Purgatoire qui affirme: « Les grands pécheurs et ceux qui sont restés, tout leur vie, éloignés de Dieu par indifférence…sont dans le grand Purgatoire; et là, les prières qu’on fait pour ces âmes ne leur sont point appliquées. Elles ont été indifférentes pendant leur vie pour le Bon Dieu . A son tour, il est indifférent pour elles et il les laisse dans une espèce d’abandon, afin qu’elles réparent ainsi leur vie qui a été nulle ». Maria Simma, une catholique autrichienne, morte en 2004,  a eu de son vivant des relations privilégiées avec les âmes du Purgatoire, elle a eu le soutien de trois évêques. Elle nous donne des précisions (Nicky Eltz – « Derniers témoignages de Maria Simma » – P.20) : « les âmes au troisième niveau inférieur (appelé par ailleurs le « Grand Purgatoire ») doivent expier les péchés commis avant que nos prières, nos messes et nos bonnes actions puissent leur profiter ». Ainsi, si ces âmes qui ont abandonné le Christ sur terre ont la chance de ne pas aller en enfer, mais passent par le purgatoire, alors les messes demandées pour elles n’auront aucun effet jusqu’à ce qu’elles aient fait leur temps avant de se retrouver à un degré supérieur du Purgatoire et être un peu plus proche du Royaume de Dieu.  – Mais surtout, bien qu’il faille demander des messes pour les défunts, demandez des messes pour vous-mêmes et des membres de votre famille qui vivent encore aujourd’hui. Le Pape Benoit XV, au début du siècle dernier, disait ceci (L’Eucharistie à l’école des saints – Nicolas Buttet – P.71) : « Le profit retiré de la messe est beaucoup plus utile aux vivants qu’aux défunts. Bien des gens, par oubli ou par ingratitude, se rendent souvent coupables en négligeant de faire célébrer la messe pour purifier les âmes de ceux qu’ils semblaient vraiment aimer; mais il y en a un plus grand nombre qui, au grave détriment de leur profit spirituel, ignorent que le sacrifice de la messe leur servira davantage à eux-mêmes s’ils le font célébrer de leur vivant au lieu de charger leurs héritiers, leurs parents et leurs amis de s’en acquitter après leur mort. – Que les jeunes donc n’abandonnent pas le Christ à leur adolescence, que ce soit pour leurs études, pour leur métier, pour leur vie de famille et de leurs propres enfants, restez avec le Christ. – Si les gens savaient ce qu’est la paix de Dieu, la joie de Dieu, la vie avec Dieu, une vie simple leur suffirait pour cela, sans chercher à devenir super riche, sans chercher les honneurs, sans chercher le pouvoir, sans chercher à briller, sans chercher à entrer dans des clubs selects – des clubs dits VIP – où l’on peut rencontrer le gratin de la société, et sans chercher je ne sais quoi encore…alors qu’on peut tout avoir avec la seule présence de Jésus-Christ dans nos cœurs, et c’est le meilleur choix qu’un chrétien puisse faire car l’Esprit de Dieu (Is 11,2+) est esprit de sagesse et d’intelligence, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte de Dieu. La crainte de Dieu, ce n’est pas la peur de Dieu, c’est tout simplement (Voir VTB P.219) un réflexe normal du croyant devant la présence de Dieu, Seigneur des seigneurs, Roi des rois, c’est une crainte révérencielle, respectueuse d’une distance à garder vis-à-vis de Dieu. Notons un passage de Luc (1,50) : « la miséricorde de Dieu s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent ». L’Esprit Saint nous mène vers le Christ et donc vers le Père, et c’est seulement en Dieu que nous retrouvons cette paix en toutes circonstances, quand bien même nous devrions être inquiets, angoissés, tristes, malheureux, eh bien non, cette paix de Dieu nous préserve de tout cela. L’Esprit Saint, présent en nous, nous donne toujours la vie, une vie de paix en toutes circonstances, même les plus mauvaises, et cette paix de Dieu s’accompagne de bien d’autres vertus, entre autres le bonheur de vivre sereinement en gardant en soi un dialogue permanent avec le Christ, ce qui fait dire à certains « ma vie est prière ». A chacun, la manifestation de l’Esprit est donnée en vue du bien commun. Le don de l’Esprit, le fait que Dieu nous donne l’Esprit Saint, mais aussi ce que l’Esprit Saint nous donne, à chacun d’entre nous, n’est pas à garder secrètement pour soi, mais à partager et à mettre en pratique en vue du bien commun. Cela se traduit souvent par des engagements au sein de l’Eglise, par des dévouements soit au sein de la paroisse, soit dans des groupes de prière, soit en vue d’aider des communautés diverses, et par des œuvres de charité…L’Esprit de Dieu au sein de l’Eglise ne peut que faire l’unité et jamais de division. S’il y a division, c’est que l’Esprit Saint n’y est pas. Chacun doit comprendre cela et y veiller sur soi-même pour ne jamais créer de division. L’Esprit Saint ne peut pas être présent entre deux chrétiens qui se disputent, ou deux chrétiens fâchés entre eux. C’est pour cela que Paul insiste sur l’unité en employant des expressions telles que « bien commun », « un seul corps », « un seul Esprit », Esprit qui ne peut dire une chose à l’un et le contraire à l’autre. « Il y a, certes, diversité de dons spirituels, mais c’est le même Esprit; 5 diversité de ministères, mais c’est le même Seigneur; 6 diversité d’opérations, mais c’est le même Dieu qui opère tout en tous ».– Recevoir l’Esprit Saint implique de savoir pardonner et d’être capable de demander pardon. Aux apôtres, prêtres depuis la Cène et à leurs successeurs, ils ont reçu de Dieu le pouvoir d’enlever les péchés au moment de la confession appelé encore sacrement de Réconciliation. Mais même après avoir avoué les péchés, même après avoir reçu la bénédiction du prêtre, il va falloir, pour que le pardon soit parfait, se réconcilier avec l’autre en lui pardonnant personnellement ou en acceptant sa demande de pardon. Cela s’appelle avoir l’esprit d’humilité, une très grande grâce de Dieu. Mais cette humilité ne s’acquiert pas par nos propres forces. L’Abbé Pierre Descouvemont écrit ( « Guide des difficultés de la foi catholique » – P.483) : « Quand l’Esprit de Dieu agit en nous, il n’est pas nécessaire de rechercher péniblement des considérations (des motifs, des réflexions) , pour nous exciter (pour nous stimuler) à l’humilité et à la confusion de nous-mêmes. Le Seigneur met en nous une humilité bien différente de celle que nous pouvons nous procurer par nos faibles pensées. La nôtre, en effet, n’est rien en comparaison de cette humilité vraie et éclairée que Notre Seigneur enseigne alors et qui produit en nous une confusion capable de nous anéantir…Plus ses faveurs sont élevées, plus cette connaissance est profonde ». La vraie humilité – parce qu’il y a aussi une fausse humilité – nous dit Thérèse d’Avila (Chemin de la Perfection – P. 221) n’inquiète pas, ne trouble pas, n’agite pas l’âme, mais elle est accompagnée de paix, de joie et de repos. C’est le don de l’Esprit de Dieu. Merci Marie, épouse très fidèle du Saint-Esprit, de nous aider à ne pas résister à l’Esprit Saint.




La Pentecôte – par Francis COUSIN (Jn 20, 19-23)

    « … Et les disciples devinrent vivants ! »

Cinquante jours après Pâques …

Pour les juifs, c’était la fête de Shavouot, l’une des trois grandes fêtes juives, donc beaucoup de monde à Jérusalem … On y fêtait la commémoration de la réception des dix paroles de Dieu par Moïse sur le mont Sinaï, et par suite de tout ce qui fondait la loi juive, c’est-à-dire de tout le Pentateuque, avec tous ces règlements accumulés par la suite …

Pour les Chrétiens, c’est le jour que Dieu a choisi pour envoyer son Esprit Saint, à la demande de Jésus, sur les disciples : « Le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. » (Jn 14,26). C’est une aide que Dieu nous propose, de l’intérieur, dans notre esprit, pour nous permettre de décider ce que nous devons faire. L’Esprit, comme Dieu et Jésus, ne nous oblige jamais, il nous laisse libre de nos décisions … même s’il nous oriente toujours vers le beau, le bien … vers l’amour.

Dieu n’a pas créé le mal, … mais il a permis que celui-ci existe … et que nous puissions choisir le bien ou le mal.

C’est ce que l’on trouve dans l’évangile de ce jour qui parle de la réception par les disciples de l’esprit Saint, en leur donnant le pouvoir de remettre les péchés, ou non, et que cela soit entériné par Dieu. Ici, il est donné aux disciples, non seulement de faire le choix entre le bien ou le mal, mais surtout de pouvoir dire si les péchés des autres peuvent être considérés comme alimentés par le bien ou par le mal, et qu’ils puissent être pardonnés ou non.

On remarque qu’avant de leur donner l’Esprit, Jésus souffle sur les apôtres … tout comme Dieu a soufflé dans les narines du premier homme : « Il insuffla dans ses narines le souffle de vie, et l’homme devint un être vivant. » (Gn 2,7).

Le souffle de Jésus n’est donc pas un simple coup de vent qui pourrait nous enrhumer … mais il est souffle de vie. Il transforme la personnalité des disciples qui deviennent des envoyés et peuvent pardonner les péchés, ils parviennent à une nouvelle vie.

Mais l’essentiel du don de l’Esprit s’est passé le jour de la Pentecôte, dont le récit se trouve dans la première lecture.

La Pentecôte : un grand chambardement !

D’abord dans la ville de Jérusalem, et plus particulièrement dans le cénacle : « Soudain un bruit survint du ciel comme un violent coup de vent : la maison où ils étaient assis en fut remplie tout entière. ».

Puis dans le cœur et l’esprit des disciples : la vision des langues de feu, puis « Tous furent remplis d’Esprit Saint : ils se mirent à parler en d’autres langues, et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit. ». De craintifs qu’ils étaient, ayant peur de s’affirmer, ils deviennent exubérants, n’ayant plus peur de parler … et en langues étrangères …

Dans la foule des personnes présentes à Jérusalem : « Ils se rassemblèrent en foule. Ils étaient en pleine confusion parce que chacun d’eux entendait dans son propre dialecte ceux qui parlaient. »

La Pentecôte, un évènement qui surprend, et qui met tout le monde « Dans la stupéfaction et l’émerveillement » …

Mais c’est surtout chez les disciples que les changements sont les plus grands : avec la pentecôte, les disciples devinrent vivants en tant que disciples : ils deviennent vraiment envoyés vers les autres pour annoncer, sans peur, la Bonne Nouvelle de Jésus.

Alors, quand on voit tout ce chambardement dans la ville de Jérusalem et dans les cœurs de tous ceux qui étaient présents ce jour-là, on peut se poser deux questions :

La première : comment se fait-il que tous ceux qui ont été baptisés et confirmés ne soient pas davantage engagés dans la vie de l’Église, ne se sentent pas davantage envoyés vers les autres pour leur annoncer les merveilles de Dieu ?

On a parfois l’impression que la Pentecôte est un évènement lointain qui n’a plus de conséquences maintenant … Et pourtant, l’Esprit-Saint est toujours à l’œuvre maintenant, … mais on fait comme s’il n’existait pas !!

La deuxième question (ou remarque) : Tous les ans, beaucoup de jeunes demandent à recevoir le sacrement de confirmation … mais on a souvent l’impression que ce n’est pour eux et leur famille que l’occasion de faire une belle fête de famille … et qu’on a oublié totalement la partie envoi en mission … qui se confirme malheureusement quand on ne voit plus beaucoup de ces enfants à la messe ensuite …

 Encore ceux-là ont-ils été jusqu’au bout de leur parcours catéchétique …

Mais combien arrêtent celui-ci avant la fin ? …

Il n’est jamais trop tard pour demander à recevoir le sacrement de confirmation. En effet :

« Avec le Baptême et l’Eucharistie, le sacrement de la Confirmation constitue l’ensemble des  » sacrements de l’initiation chrétienne « , dont l’unité doit être sauvegardée. … La réception de ce sacrement est nécessaire à l’accomplissement de la grâce baptismale. En effet,  » par le sacrement de Confirmation, le lien des baptisés avec l’Église est rendu plus parfait, ils sont enrichis d’une force spéciale de l’Esprit Saint et obligés ainsi plus strictement à répandre et à défendre la foi par la parole et par l’action en vrais témoins du Christ  » (LG 11) (Catéchisme de l’Église Catholique n° 1285).

« Par la Confirmation, les chrétiens, c’est-à-dire ceux qui sont oints, participent davantage à la mission de Jésus-Christ et à la plénitude de l’Esprit Saint dont Il est comblé, afin que toute leur vie dégage  » la bonne odeur du Christ «  (cf. 2 Co 2, 15). » (Catéchisme de l’Église Catholique n° 1294).

Ne pas être simplement chrétien pour nous … mais avec et pour les autres. La Parole de Jésus est aussi valable pour nous : « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. »

Seigneur Jésus,

ton père et toi, vous nous avez envoyé

une aide formidable pour notre vie chrétienne,

l’envoi de l’Esprit-Saint

pour nous soutenir au long de notre vie …

mais souvent nous ne faisons pas

un compte avec lui,

nous vivons sans lui !

Aide-nous à ne pas l’oublier !

 

Francis Cousin    

 

Pour accéder à l’image illustrée, cliquer sur le titre suivant : 

Prière dim Pentecôte A




La Pentecôte (Jn 20, 19-23)- Homélie du Père Louis DATTIN

Fruits de l’Esprit

Jn 20, 19-23

 

Cinquante jours après la fête de Pâques, voici la Pentecôte : fête de l’Esprit. Elle éclate comme un extraordinaire point d’orgue ! Merveilleux Esprit ! Comment le résumer et dire en un mot ce qu’il est ? Dire qui il est ? Mais, à peine prononcé, les synonymes accourent : l’Esprit, c’est la création, la nouveauté, l’élan, l’audace, la force, la liberté. L’Esprit est tout cela !

 

Me permettez-vous d’égrener dans sa longue litanie, quelques-uns des titres que je préfère ? Tout d’abord, l’Esprit est une force qui traverse tous les obstacles sans s’en apercevoir avec une sorte d’innocence : force qui fait passer les portes verrouillées de la pièce où se trouvent nos apôtres peureux.  Nietzsche compare l’homme à un chameau qui ploie sous les fardeaux dont il est chargé, puis il devient un lion lorsqu’il se révolte, qui s’insurge et s’affirme en s’opposant, puis, dans un troisième temps, il devient un enfant capable de vaincre toutes les difficultés avec une espèce d’innocence et de facilité, comme en s’en moquant. L’Esprit, c’est cette force enfantine en nos cœurs.

L’Esprit, c’est lui qui nous permet de vivre les Béatitudes de Jésus, de respecter les pauvres, de consoler les malheureux, de nourrir les affamés, de ne pas ridiculiser les purs, c’est-à-dire ceux qui n’entrent pas dans les combines, d’aider les artisans de paix.

C’est lui qui est présent chaque fois que l’homme est créateur de beau, de bien, de vrai.

Lui qui est présent à chacune de nos eucharisties car chaque eucharistie est son œuvre, lui seul est capable de faire de notre pain et de notre vin le corps et le sang du Christ.

Lui seul peut faire de nous un seul corps.

L’Esprit, c’est encore Dieu qui sort de lui-même, qui crée, qui se donne, c’est-à-dire tout le contraire de ce Dieu caricature :  » éternel célibataire des mondes « .

L’Esprit, c’est le nom missionnaire de Dieu, son envoyé spécial, permanent, universel auprès des hommes.

L’Esprit, surtout, c’est l’avenir de Dieu et des hommes et des hommes ensemble. C’est le souffle de leur aventure commune, c’est ce qui n’est pas encore dit, pas encore fait. C’est notre vie de demain, plus belle qu’hier et meilleure encore.   C’est d’ailleurs ce qui nous fait un peu peur dans l’action de l’Esprit Saint : tout ce souffle, toute cette aventure, tout cet élan qui nous pousse en avant, qui pousse Pierre sur le balcon de la chambre haute et le fait s’adresser avec une audace inouïe à une foule cosmopolite où chacun l’entend dans sa propre langue  et  qui provoque, ô merveilleuse homélie, 3000  conversions à l’ « Amen » final.

Eh oui, l’Esprit, si nous le faisons entrer dans notre vie, risque de nous déranger, de secouer nos routines, de casser nos habitudes ; ce qui faisait dire à Claudel, non sans humour, dans une prière à l’Esprit Saint : « Esprit de Dieu, fermez mes fenêtres et mes volets, je crains les courants d’air ».

C’est par une violente tempête, avec un bruit pareil à un violent coup de vent, que s’est manifesté l’Esprit Saint. Quand on reçoit l’Esprit de Dieu, quand on l’accueille vraiment, on ne peut plus se contenter de dire et de faire ce que l’on a dit et fait avant. L’Esprit est subversif. Il se moque des barrières que l’on a dressées, des frontières établies. Comme le dit Jésus à Nicodème :

« Il souffle où il veut et on ne sait ni d’où il vient, ni où il va ».

S’il trouve notre porte ouverte, une faille dans notre cœur, nous risquons d’être emporté par lui dans une expédition spirituelle qui nous mènera Dieu sait où…

Rappelons-nous les débuts de l’Eglise, ce qu’il a fallu de courage et de lucidité aux premiers chrétiens pour prendre le large par rapport à la loi juive, pour s’ouvrir aux païens. On se demandait s’il ne suffisait pas d’entrouvrir la porte pour que quelques hommes de bonne volonté se faufilent et encore  voulait-on leur imposer la loi juive et la circoncision et puis le 1er Concile de Jérusalem tranche la question : « On passe aux Barbares » et le document final commence par cette formule stupéfiante : « L’Esprit Saint et nous, avons décidé… ».

L’Eglise fut obligée de passer au monde grec et à sa culture. Puis elle a abordé Rome : elle aurait bien voulu s’arrêter là, se stabiliser enfin. Mais il y avait toujours des inspirés qui venaient la secouer, la déranger et lui dire qu’il fallait continuer à s’étendre.  Décidément, il  y a peu de chances   que   l’Esprit  Saint   nous  installe   dans   une   situation  confortable   et   nous   fasse  marcher peureusement vers l’avenir.

Je pense à l’aventure de Cyrille et de Méthode, ces 2 frères qui, au 9e siècle, partent en Europe Centrale et inventent l’alphabet slave pour pouvoir traduire la Bible,  à Nobili aux Indes,  à Ricci en Chine qui intègrent la liturgie à la culture de ces pays-là et l’on s’effraie à Rome : ils vont faire des erreurs.

Finalement, on leur donne raison et l’Eglise s’ouvrira au monde slave, au monde indien ou chinois. Je me rappelle encore la panique de certains prêtres lorsque St-Jean XXIII annonça le futur Concile de Vatican II : on va nous changer la religion !

Mais l’Eglise est un corps vivant, comme celui d’un adolescent qui grandit, qui se transforme, qui se modifie de jour en jour, qui perd son harmonie d’hier pour essayer de trouver un équilibre nouveau qui ne sera encore que provisoire. Ainsi en va-t-il de la vie qui ne s’arrête de se modifier ou de se transformer que pour mourir. Il n’y a que ce qui est mort, qui ne bouge plus parce que l’Esprit l’a abandonné.

  Et pour finir, je voudrais aussi citer un autre fruit de l’Esprit : celui de l’unité. Ce thème de l’unité, je ne sais si vous l’avez remarqué, est présent dans les trois lectures de notre messe d’aujourd’hui.

Esprit d’unité, Esprit qui rassemble et qui fait battre les cœurs au même rythme, au rythme de l’amour de Dieu.

 A en croire St-Paul, c’est le principal fruit de l’Esprit, mais c’est un fruit difficile à produire. Peut-être est-ce pour cela que c’est l’Esprit Saint qui s’en est spécialement chargé : il y a  Babel, où personne ne comprenait plus ce que voulait dire l’autre.

La Pentecôte, c’est l’anti-Babel où chacun avec sa langue comprend le message de Dieu. Tout le monde se comprend et chacun garde sa langue : Esprit d’unité qui respecte les différences de chacun tout en établissant la communication de tous.

Puisse cette Pentecôte renforcer notre unité dans nos diversités. AMEN




Rencontre autour de l’Évangile – La Pentecôte

« Ils furent tous remplis de l’Esprit Saint. »

 

 

 TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons (Ac 2, 1-11)

Comme nous avons déjà partagé sur l’évangile proposé pour ce jour (Jn 20), exceptionnellement nous méditerons le récit de la Pentecôte, en le mettant en lien avec l’Evangile. Lisons ensemble, pour mémoire Jn (20, 19-23), en soulignant que le Christ ressuscité communique son Esprit aux apôtres dès le soir du jour de Pâques.

Lisons maintenant le récit des Actes.

 

Soulignons les mots importants

La Pentecôte

Ils se trouvaient réunis tous ensemble

Vint du ciel un bruit

Violent coup de vent

Une sorte de feu

Se partageait en langues

Se posa sur chacun d’eux

Tous remplis de l’Esprit Saint

Parler en d’autres langues 

Juifs fervents de toutes les nations

Chacun entend dans sa langue maternelle

Les merveilles de Dieu

Pour l’animateur   

+ La fête juive de la Pentecôte était célébrée cinquante jour après la Pâque : au temps de Jésus cette fête célébrait le don de la Loi et le renouvellement de l’Alliance conclue avec la communauté d’Israël au Sinaï. La Pentecôte chrétienne, c’est l’alliance nouvelle avec la Loi (l’Esprit) écrite dans les cœurs. «  Je mettrai en vous mon Esprit » (Ez 36)

+ Les Douze ne sont pas seuls à vivre l’événement : la communauté des disciples étaient réunis en prière avec eux autour de Marie.

Le violent coup de vent qui vient du ciel et le feu rappellent les signes de la manifestation de Dieu au Sinaï (Exode 19,18)

Les apôtres ont reçu en vision le signe symbolique des langues de feu (comme la vision de la colombe par Jésus)

+ L’Esprit Saint est un feu, (symbole ardent de l’amour de Dieu et de sa force purificatrice), comme l’avait annoncé Jean Baptiste (Lc 3,16)

+ La maison fut remplie par le Vent ( le souffle) :  Jésus répandu sur ses apôtres son souffle ( son Esprit, cf dans l’évangile)

+ Les apôtres furent remplis de l’Esprit-Saint : le verbe « remplir »  évoque un liquide ( un verre rempli). L’Esprit Saint est aussi symbolisé par l’eau : cf l’eau vive dont parle Jésus à la samaritaine). L’Esprit Saint, c’est la Vie en abondance, la vie en plénitude, que Jésus ressuscité communique à son Eglise.

+ Le premier rôle de l’Esprit Saint sera de faire parler ceux qui le reçoivent. (les langues de feu) : le premier signe donné de l’action de l’Esprit Saint, c’est le don des langues.

+ Les apôtres qui parlaient l’araméen annoncent la Résurrection « en d’autres langues », c’est-à-dire les langues étrangères qui étaient parlées et comprises par les juifs pieux qui résidaient dans les pays du Moyen Orient et qui étaient venus en pèlerinage à Jérusalem. Le Saint Esprit fait parler et fait entendre.

+ Ce miracle de la Pentecôte est un signe que la Bonne Nouvelle est pour tous. La foi chrétienne n’est pas attachée à une ethnie, à une culture. Elle doit pouvoir s’exprimer dans toutes les cultures. La Bible aujourd’hui est traduite en plusieurs centaines de langues. Alors que la Tour de Babel (racontée dans la Génèse) qui symbolisait l’orgueil de la construction d’un monde qui prétendait détrôner Dieu : les langues sont alors brouillées et c’est la division de l’humanité), à la Pentecôte, l’Esprit Saint est source d’unité dans la diversité. La Pentecôte est avant tout le miracle d’une communication réussie.

TA PAROLE DANS NOS CŒURS :

Esprit du Seigneur, tu remplis l’univers. Répands tes dons sur l’immensité du monde.

Ouvre nos communautés d’Eglise à tous ceux du « dehors » qui cherchent la vérité. Fais nous trouver les voies pour une communication réussie de l’Evangile. Ouvre les cœurs de tous les hommes afin qu’ils le comprennent et l’accueillent dans leurs langues et leurs cultures. Fais que tous les croyants n’aient qu’un cœur et qu’une âme.

 

TA PAROLE DANS NOS MAINS :

La Parole aujourd’hui dans notre vie

  • A notre Confirmation, nous avons été remplis de l’Esprit Saint qui nous rend capables de parler de Jésus, de témoigner de notre foi en lui, de vivre l’Evangile dans notre vie de tous les jours : qu’avons-nous fait de notre Confirmation ?

  • Autour de nous il y a des gens qui ont un autre langage que nous, une autre culture. Ce sont nos frères. Quel accueil leur faisons-nous ? Sommes-nous attentifs à leurs conditions de vie ? à leurs besoins ?

  • A la Réunion, il y a un effort pour que les chrétiens et les autres croyants se rencontrent, dialoguent, parfois se mettent ensemble pour prier : comment réagissons-nous par rapport à ce dialogue inter-religieux ? Dans notre voisinage peut-être, en faisant nos courses ou d’autres démarches, nous arrive-t-il de rencontrer des personnes qui croient autrement que nous : comment cela se passe ?

Ensemble prions

Chant : Donne à ceux qui demandent (p.233 carnet des paroisses)

 

  • Sanctifie ton grand nom que notre vie a profané.

Mets en nous, Seigneur, un Esprit nouveau !

  • Fais éclater ta sainteté

afin que le monde te reconnaisse comme Dieu

  • Rassemble dans l’unité tes enfants que le péché a dispersés.

  • Verse sur nous une eau pure,

purifie-nous de toutes nos idoles.

  • Enlève de nous le cœur de pierre, donne-nous un cœur nouveau.

  • Répands sur nous ton Esprit

pour que nous marchions selon ta volonté.

  • Tu es notre Dieu, Seigneur :

fais que nous soyons ton peuple!

 

 Pour lire ou imprimer le document en PDF cliquer ici : LA PENTECOTE

 

 

 

 

 

 

 

 

 




La Pentecôte – par le Diacre Jacques FOURNIER

 « Comme le Père m’a envoyé,

moi aussi je vous envoie. »

 (Jn 20, 19-23)…

C’était après la mort de Jésus. Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! »
Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur.
Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. »
Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint.
À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »

 

   

« Nous annonçons ce que l’œil n’a pas vu… Dieu nous l’a révélé par l’Esprit… Nous avons en effet reçu l’Esprit qui vient de Dieu pour connaître les dons gracieux que Dieu nous a faits » (1Co 2,9-12).

            C’est ce que vont vivre ici les disciples de Jésus… Tenaillés par la peur après les évènements de la Passion, ils ont verrouillé les portes du lieu où ils se sont retrouvés. Mais le Ressuscité les rejoint et tout va changer… « Il vint, et il était là au milieu d’eux »…

            Si « Dieu est Esprit » (Jn 4,24), et si « Dieu est Lumière » (1Jn 1,5), ce n’est que « par ta Lumière » que nous pouvons « voir la Lumière », écrit le Psalmiste (Ps 36,10). Il est donc impossible de percevoir la Lumière du Ressuscité sans avoir d’abord reçu au plus profond du cœur le Don de l’Esprit de Lumière. Les disciples l’ont accueilli : « les yeux illuminés de leur cœur » (Ep 1,18) voient alors ce que l’œil seul ne peut voir…

            Puis Jésus leur dit : « La paix soit avec vous », et de fait, ils ont en cet instant le cœur en paix, car « le fruit de l’Esprit » est non seulement « lumière » (Ep 5,8-9) mais aussi « amour, joie, paix » (Ga 5,22). Et « les disciples furent bien remplis de joie en voyant le Seigneur », car ils étaient déjà « remplis d’Esprit Saint » (Ac 2,4 ; 4,31 ; 13,52).

            Ce que Jésus leur dit ensuite, « Recevez l’Esprit Saint », leur permet donc de prendre conscience de ce qu’ils vivent déjà… Et c’est ce Don de l’Esprit qui sera à la racine de leur future mission : « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie ». Comment le Père a-t-il donc envoyé son Fils ? En le comblant continuellement par le Don de son Esprit : « L’Esprit du Seigneur est sur moi, » avait-il dit au tout début de son ministère, « car il m’a consacré par l’onction pour porter la Bonne Nouvelle aux pauvres » (Lc 4,18). L’Esprit Saint sera donc aussi donné aux disciples de Jésus, jour après jour, pour leur permettre d’annoncer cette même « Bonne Nouvelle » de l’Amour… Jésus avait été l’heureux témoin de l’Amour du Père à son égard (Lc 10,21-22) ? Ils seront eux aussi les heureux témoins de tout ce que Jésus leur donne et leur donnera de vivre dans sa Miséricorde : « Vous allez recevoir une Force, celle de l’Esprit Saint qui descendra sur vous. Vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1,8).

            Recevant le même Esprit, ils annonceront la même Parole : « Tes péchés sont remis » (Mt 9,2). Le péché est tout ce qui blesse et tue la vie ? Voilà ce que Dieu veut éviter à tout prix… Et toute la mission du Fils fut de « donner aux hommes la connaissance du salut par la rémission des péchés, grâce aux entrailles de Miséricorde de notre Dieu dans lesquelles il nous a visités » (Lc 1,76-79). Telle est aujourd’hui encore toute l’œuvre de l’Eglise : « Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis » (Jn 20,23).                                                          

DJF




L’Ascension (Mt 28,16-20) – D. Jacques FOURNIER

 « Tout pouvoir m’a été donné… Allez… »

(Mt 28,16-20; Ascension)

 

En ce temps-là, les onze disciples s’en allèrent en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre.
Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes.
Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre.
Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde.»

             « Les onze disciples s’en allèrent en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre. Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes. Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »

            « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre », nous dit ici Jésus, et c’est une conséquence de son engendrement éternel par le Père. « Né du Père avant tous les siècles, engendré non pas créé », le Fils reçoit de toute éternité du Père d’être « Dieu né de Dieu, Lumière née de la Lumière, de même nature que le Père ». Tel est ce Mystère éternel d’Amour, le Père ne cessant de se donner au Fils en tout ce qu’il est : « Le Père aime le Fils et il a tout donné en sa main », de telle sorte, nous dit Jésus, que « tout ce qu’a le Père est à moi » (Jn 3,35 ; 16,15).

            Le « pouvoir » du Fils s’enracine donc dans ce « Don de Dieu » qu’il reçoit (Jn 4,10), depuis toujours et pour toujours, ce Don du Père par lequel il est « l’unique engendré » (Jn 1,14.18), « Dieu » tout comme le Père est Dieu. En tant que « Lumière née de la Lumière », il est « la Lumière du monde », « Lumière véritable qui éclaire tout homme », « Lumière qui brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas saisie » (Jn 8,12 ; 1,9 ; 1,5). « Pouvoir » de la Lumière sur les ténèbres… « Tout pouvoir m’a été donné »… De même, « tout comme le Père a la vie en lui-même, de même a-t-il donné au Fils d’avoir la vie en lui-même » (Jn 5,26). Alors, « comme le Père ressuscite les morts et leur redonne vie, ainsi le Fils donne vie à qui il veut » (Jn 5,21). Et puisque il est « le Sauveur du monde », il la propose à quiconque accepte de la recevoir : « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole et croit à celui qui m’a envoyé a la vie éternelle… Il est passé de la mort à la vie » (Jn 5,24). Ainsi, « notre Sauveur le Christ Jésus a détruit la mort et fait resplendir la vie et l’immortalité par le moyen de l’Évangile » (2Tm 1,10). « Pouvoir » de la vie sur la mort…

            Et Jésus, ici, envoie ses disciples, nous tous, en mission : « Apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit »… Et il agira avec eux et par eux selon ce « tout pouvoir » qu’il a reçu du Père pour que sa Lumière triomphe de nos ténèbres, sa vie de nos morts. Ainsi, grâce à son action, l’Evangile proclamé par l’Eglise portera du fruit « pour la vie éternelle » du plus grand nombre (Jn 4,36 ; 15,14-17)…                        

DJF