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32ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (St Luc 20, 27-38)

       « Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. » 

Quelle affaire !

« Quelques sadducéens – ceux qui soutiennent qu’il n’y a pas de résurrection – interrogèrent Jésus … » pour lui présenter un cas abracadabrantesque de sept frères qui meurent successivement sans avoir pu donner un enfant à la femme du premier, selon la loi du lévirat (Dt 25,5), « A la résurrection, cette femme-là, duquel d’entre eux sera-t-elle l’épouse, puisque les sept l’ont eue pour épouse ? »

Il faut vraiment être un peu farfelu pour inventer une telle situation … mais enfin, la question est posée … non pas pour avoir une réponse … mais pour mettre Jésus dans l’embarras au sujet de la résurrection.

C’est un thème qui existait déjà depuis quelques temps, et dont la première lecture, qui date du deuxième siècle avant Jésus-Christ, nous montre des hommes qui y croyaient : « Mieux vaut mourir par la main des hommes, quand on attend la résurrection promise par Dieu, tandis que toi, tu ne connaîtras pas la résurrection pour la vie. »

Ce débat entre ceux qui croient ou non à la résurrection des morts, à une vie éternelle, existe encore aujourd’hui puisque selon certaines statistiques seulement dix pour cent des français croient à la résurrection après la mort, cette vie après la mort … Et même parmi les catholiques pratiquants, beaucoup de croient pas à la résurrection … même s’ils disent qu’il y a quelque chose près la mort, mais qu’ils ne savent pas quoi …

Et pourtant, tous les dimanches on affirme dans le credo « Je crois … à la résurrection de la chair, à la vie éternelle. » …

Et nous venons de fêter la Toussaint … qui est la fête de tous les saints, reconnus par l’Église, et surtout de tous ceux qui ne sont pas reconnus … les défunts de nos familles … qui ont vécu une vie normale de chrétien, avec ses hauts et ses bas … et qui sont auprès de Dieu, ce que nous espérons (et croyons …).

Serait-ce en vain ?

Non !

La vie éternelle après la mort existe ! Et Jésus nous le dit dans l’évangile de ce jour : « … ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts … ils sont enfants de Dieu et enfants de la résurrection. », ainsi qu’à chaque fois qu’il parle du Royaume des cieux, ou quand il dit : « Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi. ( … ) Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. » (Jn 14,3.6)

Il est vrai que la vie après la mort, on a du mal à imaginer ce que cela sera !

Et on ne le saura que quand on y sera … Donc, attendons, et nous verrons !

Mais on connait déjà un peu … quelques aperçus racontés par ceux qui ont vécu ce qu’on appelle des Expériences de Mort Imminente … Et il n’y a pas de quoi avoir peur, au contraire …

Pourrait-il en être autrement ?

Dieu qui n’est que tout amour ne peut que nous combler d’amour … et nous offrir ce qu’il y a de mieux pour nous … pour tous … dans une vie éternelle …

« Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père qui est aux cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent ! » (Mt 7,11)

« Et j’entendis une voix forte qui venait du Trône. Elle disait : « ’’Voici la demeure de Dieu avec les hommes ; il demeurera avec eux, et ils seront ses peuples, et lui-même, Dieu avec eux, sera leur Dieu. Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur : ce qui était en premier s’en est allé.’’. Alors celui qui siégeait sur le Trône déclara : ’’Voici que je fais toutes choses nouvelles.’’ Et il dit : ’’Écris, car ces paroles sont dignes de foi et vraies. ’’ » (Ap 21,3-5)

Seigneur Jésus,

Beaucoup ne croient pas en la résurrection,

sans doute par peur de la mort,

par peur de l’inconnu,

de ce qu’on ne peut imaginer …

Et pourtant tu nous attends,

auprès de ton Père,

et avec l’Esprit Saint,

pour nous donner tout votre amour !

Alors, pourquoi hésiter ?

Oui, je crois en la résurrection !

 Francis Cousin 

 

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32ième Dimanche du Temps Ordinaire – Homélie du Père Louis DATTIN

Joyeuse espérance

 Lc 20,27-38

Un de mes amis me racontait que dernièrement, un jeune de 17 ans fut tué dans un accident de moto. Ses parents, incroyants, ne  l’avaient  pas  élevé  chrétiennement – aussi choisissent-ils, ce qui était logique, un enterrement civil. On alla donc directement de sa maison au cimetière.

Beaucoup de jeunes, amis de Christian, suivaient le convoi et parmi eux, beaucoup furent choqués de voir qu’on ne passait pas à l’église. Pourtant, la plupart étaient des non-pratiquants et quelques-uns incroyants. Ils estimaient qu’il manquait quelque chose : tout simplement, ils soupçonnaient qu’il y a dans toute vie humaine, une spirituelle, religieuse et c’est là notre foi, à nous les chrétiens !

. Notre vie a une dimension familiale : on a tous des parents ou des enfants ou un conjoint.

. Notre vie a aussi une dimension professionnelle : on est étudiant, agriculteur, menuisier ou avocat,…

. Elle peut aussi avoir une dimension artistique : on joue de la flûte, on fait partie d’une chorale, on s’adonne à la peinture,…

. Elle peut avoir une dimension sportive : judo, football, danse,…

Mais notre vie a aussi une dimension religieuse. Nous savons bien en effet, que cette vie, ce n’est pas nous qui nous la sommes donnée ; nous l’avons reçue par l’intermédiaire de nos parents, comme nous avons reçu un capital de santé, d’intelligence, de courage, et toutes sortes de talents.

Tout cela, bien sûr, est à nous, mais elle vient, non seulement de notre hérédité, de notre éducation et de bien plus loin, tout cela vient d’ailleurs. Tout cela nous dépasse et, en même temps, tout cela est très fragile. Nous sommes limités, à la merci d’un échec, d’un accident, de la souffrance, limités dans nos affections et notre amitié, dans notre santé, dans nos décisions et ce n’est pas nous (heureusement) qui décidons du jour et de l’heure de notre mort.

Ainsi notre vie est à nous, sans être à nous, elle nous échappe : nous n’en sommes pas les maîtres absolus et n’est-elle pas faite aussi pour aboutir ailleurs?

C’est bien ce que veut nous faire comprendre Jésus dans cet évangile  d’aujourd’hui : « Le  vrai  Dieu  n’est  pas « le  Dieu  des morts », mais  le « Dieu  des  vivants » ». Tous  vivent  en  effet PAR LUI.

. Oui, notre vie vient d’ailleurs, elle vient de Dieu : « Il est le Dieu des vivants et non celui des morts ». Il est la source de toute vie.

. C’est Dieu qui est à l’origine de notre vie et il ne nous a pas créés pour rien, mais pour que nous fassions grandir cette vie dans toutes ses dimensions. Cette existence, dès ici-bas, demande à s’épanouir. Toutes ces possibilités qui nous sont offertes dès ici-bas, nous avons à les mettre en œuvre, à les épanouir, à leur faire rendre un maximum, comme un talent, un capital que Dieu nous a confié et qu’il faut faire valoir.

Notre vie nous appartient – mais en même temps, elle appartient à Dieu – et si, à l’origine, elle ne vient pas de nous, à son terme notre vie va ailleurs. C’est ce qu’on appelle la « Résurrection des morts » ou la « Résurrection de la chair ».

Nous récitons le dimanche dans le Credo : « Je crois à la Résurrection de la chair ». Que signifient au juste ces mots : « Résurrection de la chair » ?

Il  serait  ridicule  d’y  voir  un  phénomène  biologique,  comme si c’était un  cadavre  qui  pourrait  retrouver  ses  membres, ses cellules, ses articulations et   parvenir à se réanimer.

Il serait ridicule de comprendre cette résurrection, comme un retour en arrière, comme une réanimation, un retour à la vie semblable à celle que l’on a perdue au moment de la mort. C’est ce que pensaient les Saducéens de l’Evangile qui s’imaginaient que la résurrection des morts devait entrainer des problèmes de vie conjugale de même type qu’ici-bas !

. Non, la résurrection des morts n’est ni un phénomène biologique ni un retour en arrière, c’est une réalité toute spirituelle.

. C’est un « bond en avant » vers quelque chose de tout neuf, de tout nouveau. C’est comme une « nouvelle naissance » à la vie définitive. Cette plénitude de vie à laquelle nous sommes appelés, nous ne pouvons pas l’imaginer : plus de limites à nos affections, plus de limites dans nos amitiés, plus de limites dans nos connaissances, « l’ancien monde, nous dit l’Apocalypse, s’en sera allé ».

Dieu sera « tout en tous » et l’amour sera « tout » en chacun.

. Plus de problèmes de communication les uns avec les  autres : nous  serons tous parfaitement transparents les uns aux autres.

. Joie d’aimer, joie de comprendre, joie de découvrir tant de richesses insoupçonnées en ceux que nous avions cru connaître ici-bas.

. Tel sera le monde auquel nous sommes appelés à naître le jour de notre mort. Alors, nous serons devenus des vivants, des vivants dans leur plénitude, nous aurons atteint notre pleine dimension, car nous serons remplis de Dieu et imprégnés de son Esprit.

. C’est pourquoi, il n’y a rien d’étonnant à ce que, ici-bas, nous ne soyons jamais  satisfaits. Nous avons toujours soif d’un plus ou d’un mieux. Rien d’étonnant non plus à ce que, même nos plus grandes joies, soient le résultat d’un dépassement de nous-mêmes, par une ouverture à Dieu et aux autres.

. Déjà ici-bas : plus nous nous ouvrons à Dieu et aux autres, plus nous recevons cette vie pour laquelle Dieu nous a créés.

. La plénitude de la vie est liée à la rencontre de Dieu au terme d’une véritable germination spirituelle. Cette résurrection des morts est une recréation spirituelle, une renaissance donnée par  l’Esprit Saint, mais  n’oublions pas qu’elle commence dès ici-bas, chez tous ceux qui accèdent peu à peu à l’amour, le corps qui meurt, comme le grain jeté en terre n’est que la semence de ce qui viendra : le grain ne ressemble pas à l’épi.

Le grain semé disparaît : on ne le retrouve plus. L’épi est autre chose que le grain et pourtant, sans le grain, pas d’épi.

Le corps terrestre apparaît comme un point de départ, mais il connaît une transformation telle qu’on ne peut le comparer à ce qu’il deviendra ou à ce qu’il a été. C’est bien moi qui ressuscite, mais je ressuscite autre : ce que nous vivons actuellement n’est qu’une sorte d’ébauche qui sera dépassée, comme l’adulte dépasse l’embryon, comme le grain par rapport à l’épi.

Il n’y a rien de perdu dans notre vie actuelle. Tout sera sauvé et ce que nous allons vivre ne sera pas un autre monde, mais un monde transfiguré.  AMEN




32ième Dimanche du Temps Ordinaire – par le Diacre Jacques FOURNIER (St Luc 20, 27-38)

La question de la Résurrection

(Lc 20,27-38)

En ce temps-là, quelques sadducéens – ceux qui soutiennent qu’il n’y a pas de résurrection – s’approchèrent de Jésus
et l’interrogèrent : « Maître, Moïse nous a prescrit : ‘Si un homme a un frère qui meurt en laissant une épouse mais pas d’enfant, il doit épouser la veuve pour susciter une descendance à son frère.’
Or, il y avait sept frères : le premier se maria et mourut sans enfant ;
de même le deuxième,
puis le troisième épousèrent la veuve, et ainsi tous les sept : ils moururent sans laisser d’enfants.
Finalement la femme mourut aussi.
Eh bien, à la résurrection, cette femme-là, duquel d’entre eux sera-t-elle l’épouse, puisque les sept l’ont eue pour épouse ? »
Jésus leur répondit : « Les enfants de ce monde prennent femme et mari.
Mais ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts ne prennent ni femme ni mari,
car ils ne peuvent plus mourir : ils sont semblables aux anges, ils sont enfants de Dieu et enfants de la résurrection.
Que les morts ressuscitent, Moïse lui-même le fait comprendre dans le récit du buisson ardent, quand il appelle le Seigneur ‘le Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob.’
Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Tous, en effet, vivent pour lui. »

           

            Des Sadducéens, proches du Grand Prêtre, viennent trouver Jésus. Contrairement aux Pharisiens plutôt ouverts aux problèmes de leur temps, et donc aux idées nouvelles, les Sadducéens se réclamaient, eux, de l’immuable tradition des anciens. Ils n’acceptaient donc pas les Livres les plus récents, comme celui de Daniel ou ceux dits « des Maccabées », où commençait à émerger la foi en la résurrection des morts. Forts de leurs certitudes, ils viennent donc ici convaincre Jésus de l’absurdité d’une telle croyance…

            Et cela semble si évident… Ils partent du Livre du Deutéronome, le Livre de la Loi par excellence : « Si des frères habitent ensemble et que l’un d’eux meurt sans avoir de fils, la femme du défunt n’appartiendra pas à un étranger, en dehors de la famille ; son beau-frère ira vers elle, la prendra pour femme et fera à son égard son devoir de beau-frère. Le premier fils qu’elle mettra au monde perpétuera le nom du frère qui est mort ; ainsi son nom ne sera pas effacé d’Israël » (Dt 25,5-6). Pour souligner encore le grotesque de la situation en cas de résurrection, ils envisagent le cas d’une femme qui aurait épousé sept frères puisque les uns après les autres seraient morts sans laisser d’enfants… « Eh bien, à la résurrection, cette femme, de qui sera-t-elle l’épouse puisque les sept l’ont eu pour femme ? » On imagine les rires et les moqueries…

            Mais la résurrection n’est pas le retour à la vie d’ici-bas… Elle est « une recréation inimaginable, une transformation radicale de l’être humain » (Hugues Cousin) qui participera, selon sa condition de créature, tout comme les anges, à la Plénitude de la nature divine… La chair sera alors totalement assumée par l’Esprit, une réalité « tout autre » à l’image et ressemblance du Dieu Tout Autre… Le Christ Ressuscité, apparaissant au milieu de ses disciples, parfois non reconnu au premier abord (Lc 24,15-16 ; Jn 20,11-18 ; 21,4 ; 21,12), en sera un exemple déroutant pour notre raison raisonnante…

            Et Jésus reprend ensuite le Nom de Dieu que les Sadducéens employaient le plus souvent, par fidélité aux anciens : « le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de JacobIl n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants », car « Dieu n’a pas fait la mort, il a tout créé pour l’être » et pour la vie (Sg 1,13-14). Moïse et Elie, « apparus en gloire » au jour de la Transfiguration du Christ, en sont le plus bel exemple (Lc 9,28-36)…

                                                                                                                                  DJF




Rencontre autour de l’Évangile – 32ième Dimanche du Temps Ordinaire

« Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants; tous vivent en effet pour lui.»

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons  (Lc 20, 27-38)

Jésus est à Jérusalem. Et il a commencé à enseigner dans le Temple. Il a expulsé les marchands ; cela a provoqué une situation tendue avec les chefs des prêtres ; par la parabole des vignerons homicides, il a annoncé qu’il sait ce qui l’attend. Et le voilà interrogé sur la résurrection. Jésus affirme clairement sa position.

Et soulignons les mots importants 

Sadducéens : Que savons-nous de cette catégorie de juifs du temps de Jésus ? Quelle est leur intention en posant à Jésus la question bizarre ?

« ce monde – monde à venir  » : Comment comprendre  la pensée de Jésus exprimée dans ces deux expressions  à propos du mariage ?

 « résurrection d’entre les morts » : La résurrection était considérée dans la croyance populaire comme une réanimation du corps avec possibilité de se remarier et une fécondité merveilleuse et une reprise des activités terrestres. Quelle est la réaction de Jésus ?

Les ressuscités « ne peuvent plus mourir »: Quelle est exactement le sens de ces paroles de Jésus ?

« semblables aux anges » : Que veut nous faire comprendre Jésus ?

« le buisson ardent » : Rappelons-nous la révélation faite à Moïse. (Ex.3, 6)

« Si Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais le Dieu des vivants » : Pour Jésus comment sont nos défunts ?

 

Pour l’animateur  

– Les Sadducéens formaient une sorte d’association, de parti. C’était des conservateurs : ils accordaient leur foi surtout aux cinq premiers livres de la Bible (la Loi) qu’ils lisaient en prenant tout à la lettre. Attachés aux très vieilles idées religieuses des patriarches, ils refusaient toute révélation progressive et estimaient que la résurrection n’était pas fondée dans la Loi. Ils savaient que Jésus, ainsi que les pharisiens, croyaient à la résurrection.

– Mais la croyance populaire des juifs sur la condition des ressuscités est matérialiste et grotesque : ils imaginent la résurrection comme une nouvelle forme de vie avec une reprise des activités terrestres. C’est pourquoi, les sadducéens inventent l’histoire bizarre des sept frères dans l’intention de piéger et ridiculiser Jésus.

– Jésus répond en affirmant qu’il y a une différence radicale entre la vie terrestre et la vie nouvelle dont on hérite à la résurrection.

Jésus oppose ce monde-ci et le monde à venir…un monde où l’on se marie et un monde où l’on ne se marie plus…un monde où l’on meurt et un monde où l’on ne meurt plus et où les humains  n’ont plus besoin d’engendrer de nouveaux êtres pour assurer la survie de l’espèce.

– Et Jésus ajoute que les ressuscités sont « semblables aux anges ». Cela veut dire justement que la résurrection n’est pas un retour à la vie terrestre : mais une recréation, qu’on ne peut pas imaginer, une transformation radicale de l’être humain ;  par la résurrection, les fils de Dieu naissent à la condition céleste, qui est celle des anges. La vie nouvelle des ressuscités n’est pas un recommencement de la vie actuelle.

– Puis, pour répondre aux Sadducéens,  Jésus utilise un des plus anciens livres de la Bible, l’Exode, dont ils reconnaissent la grande valeur. En s’appuyant sur le passage du Buisson Ardent (Ex 3) Jésus affirme le fait même de la résurrection (sans l’expliquer). Devant le Buisson ardent, Moïse a reçu la révélation que Dieu est le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, donc le Dieu de l’Alliance. Si Abraham était morts définitivement, Dieu ne serait pas le Dieu des Vivants. L’amour de Dieu est éternel, il ne s’arrête pas avec la vie sur la terre. Il est le Dieu des vivants, car nos défunts sont des vivants…Ils vivent « par Dieu ».

 

TA PAROLE DANS NOS CŒURS

Redisons avec les quelques docteurs de la Loi : « Maître, tu as bien parlé. » Nous croyons en Dieu. Nous croyons que c’est Dieu qui nous a voulus, qui nous a donné la vie. C’est Dieu qui a inventé la merveille de la « vie » ; c’est Dieu qui appelle à la vie tous les êtres qu’il veut voir vivre. Jésus, nous redisons avec toi : Dieu ton Père, « n’est pas le Dieu des morts, mais le Dieu des vivants. » Nous croyons en ta résurrection, et nous croyons que tu nous ressusciteras nous aussi pour une vie nouvelle.

TA PAROLE DANS NOS MAINS

La Parole aujourd’hui dans notre vie 

A la Réunion, plus encore qu’ailleurs, parce que nos origines sont de partout et que nous sommes un peuple de métissés, une culture créole s’est forgée localement, mêlée de croyances multiples par rapport à la mort.

C’est pourquoi, même en tant que chrétiens nous avons du mal à faire la part de ce qui relève de la foi et de tout un système de croyances religieuses et culturelles pratiqué dans notre peuple.

Nous nous posons tous des questions sur la mort, sur les morts : qu’est-ce qu’ils deviennent après ? Où sont-ils ? que font-ils ? Quelle relation entre nos morts et nous ? Est-ce qu’ils interviennent dans notre vie ? A quoi passerons-nous notre temps au ciel ? Serons-nous auprès de ceux que nous avons aimés sur terre ? Quelle est notre idée de la résurrection  du Christ. Croyons-nous vraiment que nous ressusciterons un jour ?

Toutes ces questions, et encore beaucoup d’autres, tantôt paisibles, tantôt angoissantes, ont des réponses dans l’imaginaire et dans les croyances multiples.  .

Mais quelle est notre réponse de chrétiens, croyants au Christ, Fils de Dieu mort et ressuscité ? D’ailleurs nous n’avons pas réponse à tout. Jésus n’a pas eu pour mission de répondre à toutes nos curiosités, mais de nous sauver du péché et de la mort et de nous montrer le chemin pour rejoindre Dieu, qui a voulu nous faire participer à sa vie et à son bonheur ;

Par rapport à la vie au ciel, Jésus nous dit que nous serons pleinement heureux  et pour toujours avec Dieu et que nous ne mourrons plus, et cela suffit. C’est le seul voile que Jésus a levé sur l’au-delà. Tout ce que l’on peut dire d’autre relève de notre imagination.

Par sa réponse, Jésus nous invite à lui faire totalement confiance : le chemin vers cette réalité mystérieuse et merveilleuse de la résurrection et du ciel, c’est Lui et son Evangile.

Dans cette population aux croyances si diverses et si mêlées, quel témoignage pouvons-nous porter ? Et à quelles conditions ?

 

ENSEMBLE PRIONS 

Ensemble redisons la foi de l’Eglise en demandant au Seigneur de faire grandir la nôtre.

 

Chant : Oui, Seigneur, nous croyons, fais grandir en nous la foi.

Carnet paroissial p.25 c.1-2-4

 

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32ème Dimanche du Temps Ordinaire

 




31ième Dimanche du Temps Ordinaire – Père Rodolphe EMARD (St Luc 19, 1-10)

Homélie du dimanche 30 octobre 2022

 

Lectures de référence :

Sg 11, 22 – 12, 2 / Ps 144 / 2 Th 1, 11 – 2, 2 / Lc 19, 1-10

Les lectures de ce dimanche nous révèlent quel regard Dieu porte sur ses créatures. Cela nous invite aussi à réfléchir sur le regard que nous portons sur Dieu, sur les gens et sur nous-même.

Nous avons entendu un extrait du livre de la Sagesse qui souligne quelle est l’attitude de Dieu vis-à-vis de nous. Il est tout entier amour et miséricorde : « Tu as pitié de tous les hommes, parce que tu peux tout. Tu fermes les yeux sur leurs péchés, pour qu’ils se convertissent. Tu aimes en effet tout ce qui existe, tu n’as de répulsion envers aucune de tes œuvres ; si tu avais haï quoi que ce soit, tu ne l’aurais pas créé. »

Cette prière du Sage nous rappelle avec force que Dieu ne peut haïr personne. Dieu n’est pas dans la logique de la condamnation ni pour nous, ni pour les autres. Dieu appelle chacun de nous à la conversion.

Le Psaume 144 fait écho à la prière du Sage : « Le Seigneur est tendresse et pitié », « plein d’amour » et de « bonté » « pour toutes ses œuvres », il « soutient tous ceux qui tombent ». Le psalmiste nous invite à mettre notre confiance en Dieu, car il est « fidèle en tout ce qu’il fait ». Dieu ne nous trahira jamais !

Dans la deuxième lecture, la prière de Paul pour les Thessaloniciens nous apprend ce que Dieu attend de nous : « Frères, nous prions pour vous à tout moment afin que notre Dieu vous trouve dignes de l’appel qu’il vous a adressé ; (…) et qu’il rende active votre foi ». Que Dieu nous trouve dignes de l’appel qu’il nous a adressé et que notre foi soit active : voilà ce que Dieu attend de nous !

Nous pointons ici l’appel que Dieu nous fait dans les sacrements : le baptême, la confirmation, l’eucharistie, le mariage ou l’ordre. À chacun, Dieu adresse un appel ! Qui que tu sois, Dieu vient à ta rencontre ! Quel que soit le pécheur que nous sommes, Dieu nous appelle !

L’Évangile nous donne bien de le percevoir. Jésus aime et appelle les pécheurs. Aux yeux de la société, Zachée était le pécheur par excellence. Son statut de publicain le mettait en marge de la communauté. Les publicains étaient détestés car ils collectaient l’impôts pour les romains vus comme les envahisseurs. De plus, Zachée était le chef… Nous imaginons bien qu’il était très mal vu par ses compatriotes.

Et pourtant c’est lui que Jésus voit dans la foule. C’est lui que Jésus choisit. C’est à lui que Jésus va demander l’hospitalité : « Zachée, descends vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison. » L’appel de Dieu peut nous dérouter tant nous pouvons nous sentir indignes ou incapables. Mais rappelons-nous que l’appel de Dieu est par pure miséricorde et en vue de notre Salut : « Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver
ce qui était perdu. »

Zachée était mal jugé, on pensait qu’il ne pouvait pas être quelqu’un de bien mais il s’est converti. Cela est aussi possible pour nous ! Là où Zachée nous enseigne c’est dans l’audace de la foi, le désir réel de rencontrer Jésus malgré ce que nous sommes : il voulait voir Jésus, il courut en avant, il grimpa sur un sycomore… Mais il reconnaîtra aussi, sous le regard miséricordieux de Jésus, son insuffisance, ses pauvretés intérieures… Le Christ va le convertir et le sauver : « Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison, car lui aussi est un fils d’Abraham ».

C’est bien ce que nous pouvons demander au Seigneur : l’audace de la foi, l’audace de la rencontre, l’audace d’accueillir le Christ chez nous, sans masque, tel que nous sommes. Que le Seigneur nous donne de garder confiance en nous-même et dans les autres.

Les lectures nous donnent de contempler le regard bienveillant que Dieu porte sur nous et que nous devons porter sur les autres et sur nous-même. Laissons le Christ nous toucher, sans lui nous ne pourrons pas goûter à la bienveillance de notre Dieu et la communiquer autour de nous. Le Christ est la clé, ouvrons-lui nos cœurs ! Amen.




31ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Claude WON FAH HIN (St Luc 19, 1-10)

Commentaire du samedi 29 et Dimanche 30 Octobre 2022

 

Sagesse 11,22—12.2 ; 2Thessaloniciens 1,11-2.2 ; Luc 19,1–10

Zachée, chef des publicains, est un homme très riche. « La fonction de « Publicain » était attribuée aux enchères. Obtient ce poste celui qui a misé sur le montant le plus élevé. Il devait ensuite récupérer, sous forme d’impôts, au minimum ce montant auprès des citoyens pour la remettre à l’occupant romain. Et s’il n’arrivait pas à avoir cette somme, il devait la compléter de sa poche. C’est pourquoi les publicains, pour avoir la somme qu’ils s’étaient engagés à payer, et s’assurer une marge bénéficiaire la plus confortable possible, étaient contraints à de nombreux procédés illégaux qui ne contribuaient guère à leur popularité » (Michel Hubaut). Le publicain était un des hommes le plus haï du pays et cela pour au moins deux raisons : il travaillait pour l’occupant romain, c’était donc un collaborateur travaillant pour l’ennemi, et il volait les gens avec des surtaxes. Il était ainsi assimilé à un pécheur public, et considéré comme un impur infréquentable. Il était exclu du culte au Temple ou de la synagogue, et n’avait pas le droit de témoigner dans un procès. – Jésus venait juste de guérir un aveugle à Jéricho, la foule était donc présente, et la renommée de Jésus était aussi connue de Zachée venu pour le voir, même de loin. Comme il était de petite taille, la foule l’empêchait de voir Jésus. Pour nous aussi, la foule peut être un obstacle à la rencontre de Jésus. Il faut savoir faire abstraction de la foule pour avoir le silence intérieur afin d’y rencontrer le Christ par une prière silencieuse. CEC 2743 « Prier est toujours possible : Le temps du chrétien est celui du Christ ressuscité qui est  » avec nous, tous les jours  » (Mt 28, 20), quelles que soient les tempêtes (cf. Lc 8, 24). Notre temps est dans la main de Dieu : Il est possible, même au marché ou dans une promenade solitaire, de faire une fréquente et fervente prière. Assis dans votre boutique, soit en train d’acheter ou de vendre, ou même de faire la cuisine (S. Jean Chrysostome, ecl. 2 : PG 63, 585A) ». Un grand sage hindou du XXème siècle, Ramana Maharshi nous dit : « un homme peut fort bien se trouver au milieu de la foule et conserver sa sérénité. En ce cas, il se trouve effectivement en état de solitude. Un autre homme, en revanche, peut rester seul, au fond d’une forêt tranquille et être incapable de contrôler son mental. Cet homme ne se trouve pas en état de solitude. La solitude est donc une fonction mentale. Un homme rivé à ses désirs ne se mettra jamais en solitude, où qu’il aille. Par contre, un homme détaché de tout désir se trouve toujours en état de solitude ». Le détachement des choses du monde nous permet de rencontrer le Christ en priant intérieurement, et cela même en étant au milieu de la foule. Zachée se retire de la foule à sa manière, en grimpant sur un arbre pour voir Jésus. Il se sait haï et impur aux yeux des fidèles du Christ. Mais il a en lui une certaine disponibilité, un germe de foi, et probablement un désir de rencontrer Jésus qui, prenant l’initiative, lui dit « Zachée, descends vite, car il me faut aujourd’hui demeurer chez toi.

6 Et vite il descendit et le reçut avec joie ». Zachée attendait donc cette rencontre, certainement désirée au fond de lui-même. Jésus s’adresse à celui qui est haï de tous, que tous rejettent parce qu’il est considéré comme impur et voleur. Jésus sauve les plus maltraités, les plus haïs, les plus rejetés de la société etc…C’était la même chose vis-à-vis de la femme adultère qui a failli être lapidée et Jésus dit aux scribes et aux Pharisiens: « Que celui d’entre vous qui n’a pas de péché lui jette la pierre le premier ». Il a agi de la même manière vis-à-vis du bon larron.  Lc 5,32 : « je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs, au repentir ». Nous voyons là, à l’œuvre, la Miséricorde de Dieu. Padre Pio – P. 275 : Celui qui tremble devant Dieu, qui est écrasé sous le poids de la souffrance, abattu à la vue des profondes blessures que ses propres péchés ont faites en lui, qui traine son front dans la poussière, s’abaisse, s’humilie, pleure, crie, soupire et prie, c’est celui-là qui est vainqueur, qui triomphe de Dieu et l’oblige à user de miséricorde envers lui, alors qu’Il semblait être très irrité…Sœur Faustine dit presque la même chose : 56 – …Jésus m’a fait voir intérieurement tout l’abîme de misère que je suis. Et à cause de cela, je comprends bien que tout ce qu’il y a de bon en mon âme est uniquement dû à Sa Sainte Grâce. En prenant conscience de ma misère, je prends en même temps conscience de la profondeur infinie de (la) Miséricorde (de Dieu). Dans ma vie intérieure, je garde constamment sous les yeux l’abîme de misère et d’abjection que je suis, d’une part, et d’autre part l’abîme de (la) Miséricorde (de Dieu). – Jésus ne vient pas seulement rencontrer Zachée, « il lui faut demeurer chez lui » : il n’est pas seulement de passage dans sa maison, il vient demeurer dans son cœur et faire de Zachée, comme de tout chrétien, le temple de Dieu pour y faire sa demeure. C’est cette rencontre véritable avec Jésus qui fait pencher la balance dans le cœur de Zachée. Et c’est avec raison que le 1er texte d’aujourd’hui (Sg 11,22-122) nous dit : « 11,22 Le monde entier est devant toi comme ce rien qui fait pencher la balance, comme la goutte de rosée matinale qui descend sur la terre. 23 Mais tu as pitié de tous, parce que tu peux tout, tu fermes les yeux sur les péchés des hommes, pour qu’ils se repentent. 24 Tu aimes en effet tout ce qui existe, et tu n’as de dégoût pour rien de ce que tu as fait;  car si tu avais haï quelque chose, tu ne l’aurais pas formé. 25 Et comment une chose aurait-elle subsisté, si tu ne l’avais voulue?  Ou comment ce que tu n’aurais pas appelé aurait-il été conservé?  26 En réalité, tu épargnes tout, parce que tout est à toi, Maître ami de la vie!  12,1 Car ton esprit incorruptible est en toutes choses!

2 Aussi est-ce peu à peu que tu reprends ceux qui tombent;  tu les avertis, leur rappelant en quoi ils pêchent, pour que, s’étant débarrassés du mal, ils croient en toi, Seigneur ». Nous sommes souvent bien plus exigeants que Dieu lui-même : « Dieu a pitié de tous » et nous devons reconnaître que nombre de chrétiens n’ont pas forcément pitié des autres; « tu fermes les yeux sur les péchés des hommes », là aussi, nous ne pardonnons pas toujours le mal que les autres nous font; « Tu aimes tout ce qui existe et tu n’as de dégoût pour rien », là encore, il y a bien des choses que nous n’aimons pas contrairement à Dieu. Nous sommes plus difficiles, plus exigeants que Dieu. C’est pour cela que la conversion, nous devons la faire tous les jours. Le Pape François nous dit (« Amour, Service et humilité » – P.36.78) : « La vraie conversion a toujours une dimension apostolique! Toujours, il s’agit d’arrêter de regarder « ses propres intérêts » pour regarder « les intérêts de Jésus Christ » ; « Si nous avons déjà choisi un état de vie, réformons-le pour le meilleur. La question ne se porte pas sur les responsabilités à exercer ou les « postes de service » (au sein de l’Eglise), mais sur quelque chose de plus profond et définitif: en quel état de vie, ou par quelle réforme de mon état de vie, mon cœur reviendra-t-il davantage « ami de Jésus »,… sera-t-il plus semblable à Lui, plus pauvre, plus humble et plus serviable? Dans quel état de vie, ou par quelle réforme dans mon état de vie, l’amour de Jésus prendra-t-il définitivement racine en moi? » – Zachée reçoit donc Jésus avec joie. Sa conversion est probante : il prend la décision de donner la moitié de ses biens aux pauvres. Pour arriver à une telle décision, Zachée a en lui la grâce du détachement des biens matériels, un dépouillement qui lui permettra de mieux être en relation avec Jésus, qui, lui-même, ne possède rien. Saint Jean de la Croix nous dit (Œuvres complètes – Tome I- P. 21) : « Dans la tradition mystique de l’Église … les maîtres avaient déjà insisté sur les renoncements nécessaires à qui doit suivre le Christ portant sa croix. Et ceci, qui vaut pour tous les chrétiens, prend un caractère d’exigence pressante pour ceux qui veulent mettre de plus près leurs pas dans ceux du Seigneur ».

« Personne n’a autant que St Jean de la Croix mis en lumière l’enrichissement positif du moindre renoncement volontaire et l’accroissement de vie spontanément provoqué par les dépouillements intérieurs les plus douloureux ». Sainte Thérèse d’Avila nous dit de même (Chemin de la Perfection – P.98-99) : « Là où règne le point d’honneur et l’amour des biens temporels, il n’y a point de détachement, …. Que chacun  d’entre vous considère où il en est de l’humilité, et il verra où il en est…de ses progrès spirituels. – Il me semble qu’en matière de prééminence (= supériorité absolue de rang, de dignité, de droit, de degré), le démon n’osera pas tenter…l’âme véritablement humble… Il est impossible à l’âme humble de ne pas grandir et progresser dans cette vertu (d’humilité), si le démon tente par là. Cette âme, en effet, jette le regard sur sa vie; elle voit de quelle sorte elle a servi Dieu et combien elle lui est redevable; elle considère par quel prodigieux abaissement le Sauveur est descendu jusqu’à nous afin de nous donner l’exemple de l’humilité; elle découvre ses propres péchés et le lieu où elle aurait mérité d’être condamnée; elle tire de là tant de profits que le démon n’ose plus la tenter, dans la crainte d’avoir la tête brisée. Dieu nous préserve des personnes qui prétendent le servir et prennent soin en même temps de leur honneur. C’est là, croyez-moi, un mauvais calcul. Je l’ai déjà dit, l’honneur lui-même se perd dès qu’on le recherche, surtout quand il s’agit de prééminences (c’est-à-dire de recherche de rang, de dignité, de degré); il n’y a point de (produit) toxique au monde qui empoisonne aussi promptement le corps que l’orgueil ne tue la perfection » (Thérèse d’Avila). Zachée, qui est descendu de l’arbre, « abaisse» aussi sa richesse de moitié, pour parvenir en toute humilité au niveau de Jésus qui lui dit alors : « Aujourd’hui le salut est arrivé pour cette maison, parce que lui aussi est un fils d’Abraham. 10 Car le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu ». Zachée aurait été probablement perdu sans cette rencontre avec Jésus, sans sa conversion, sans son détachement des biens matériels, et en devenant bien plus humble qu’il ne l’a jamais été jusqu’à présent, lui qui fixait les taxes au prix qu’il voulait, lui le collaborateur, lui qui avait la haine du peuple. Tout le monde peut changer pour devenir meilleur, en devenant plus humble, en ne recherchant pas les honneurs de rang ou de dignité. Le salut vient de la Miséricorde de Dieu et non pas de ce que nous faisons devant les hommes afin d’avoir leur reconnaissance ou je ne sais quoi. Inutile de se bousculer pour être le premier, car le premier agit toujours en secret ou discrètement, de manière simple, sans tapage, sans bruit. Saint François de Salles nous dit :  « le bien ne fait pas de bruit et le bruit ne fait pas de bien ». Une personne convertie véritablement au Seigneur, voit elle-même la différence avec que ce qu’elle était auparavant. Voici ce que nous dit « le Sanctuaire de Montligeon » (Le Manuscrit du Purgatoire – P.99): « Vous éprouverez souvent une grande indifférence pour les choses qui, autrefois, vous auraient trouvée sensible (autrement dit « des choses que vous avez aimées autrefois et pour lesquelles vous êtes maintenant indifférents ») ; c’est encore une miséricorde de Celui qui vous aime et qui désire vous voir dans ce dégagement qu’il attend des âmes qu’il veut à lui seul. Jésus permet que ces âmes privilégiées éprouvent une espèce d’ennui pour tout ce qui n’est pas lui. Il leur fait trouver pénible ce qui ne le touche pas directement, parce qu’il veut par-là les amener à vider leur cœur de tout l’humain (= de toutes les faiblesses humaines) qui s’y trouve afin qu’il le comble de ses grâces et qu’il y fasse déborder son amour.

Remercions Marie, qui ne s’est jamais mise en avant, à la première place, et nous montre le chemin en faisant la volonté de Dieu, sans bruit, dans le secret de Dieu.




31ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (St Luc 19, 1-10)

« Zachée, le mal aimé … » 

 

Zachée, le chef des publicains de Jéricho, veut voir Jésus …

Il en a entendu parler … mais pourquoi s’intéresse-t-il à lui ?

On ne le sait pas, mais il a une vraie volonté de le voir … et peut-être espère-t-il pouvoir lui parler … il a sans doute à lui dire comment son métier le met au ban de la société de la ville … et qu’il le regrette …

Mais il est de petite taille …

Alors il va en avant sur le chemin. Il sait qu’il y a un sycomore un peu plus loin … Et toute honte bue, il grimpe dans les branches et attend.

Zachée, le mal aimé, va au-devant de Jésus.

Est-ce que nous, nous attendons Jésus avec impatience … quitte à se mettre dans des situations ’’inhabituelles’’ … ?

Quand Jésus passe, il « lève les yeux et lui dit : ’’Zachée, descends vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison.’’ »

Tout joyeux de cette ’’invitation’’ forcée, il saute de son arbre et l’accueille chez lui.

Ce qu’il espérait sans le dire, et sans trop y croire, se réalise !

Zachée, le mal aimé, accueille Jésus avec joie.

Est-ce que nous, nous sommes dans la joie quand nous allons à la messe ou quand nous prions ?

Zachée, le mal aimé, répond immédiatement à la parole de Jésus.

Est-ce que nous, nous réagissons tout de suite aux appels du Seigneur ?

Souvent, nous tergiversons … nous regardons ce qu’il y a à gagner à notre propre visibilité … et comme bien souvent, il n’y a rien à gagner à se mettre en avant, on laisse tomber …

« Voyant cela, tous récriminaient : « Il est allé loger chez un homme qui est un pécheur. »

Les juifs présents, ceux qui observent la Loi de Moïse, ceux qui se croient justes, n’acceptent pas la demande de Jésus …

Zachée, le mal aimé, le pécheur aux yeux des autres juifs, se met du côté de Jésus.

Est-ce que nous, il ne nous arrive pas de nous comporter comme les juifs ?

Pourquoi s’occuper des migrants Sri Lankais, le troisième bateau cette année ? « On n’a pas besoins d’eux chez nous ! »

 « Je ne suis pas venu appeler des justes mais des pécheurs, pour qu’ils se convertissent. » (Lc 5,32)

« Zachée, debout, s’adressa au Seigneur : « Voici, Seigneur : je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus. »

Zachée ne demande pas à Jésus le pardon, … mais il promet une réparation pour les injustices qu’il a faites, et un don important pour les pauvres …

Zachée, le mal aimé, fait réparation de ses fautes.

Est-ce que nous, nous pensons à faire réparation de nos fautes, pas seulement en paroles, mais aussi en actes ?

« Beaucoup de péchés causent du tort au prochain. Il faut faire le possible pour le réparer (par exemple restituer des choses volées, rétablir la réputation de celui qui a été calomnié, compenser des blessures). La simple justice exige cela. Mais en plus, le péché blesse et affaiblit le pécheur lui-même, ainsi que ses relations avec Dieu et avec le prochain. L’absolution enlève le péché, mais elle ne remédie pas à tous les désordres que le péché a causés. Relevé du péché, le pécheur doit encore recouvrer la pleine santé spirituelle. Il doit donc faire quelque chose de plus pour réparer ses péchés : il doit  » satisfaire  » de manière appropriée ou  » expier  » ses péchés. Cette satisfaction s’appelle aussi  » pénitence « . » (CEC 1459)

« Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison, car lui aussi est un fils d’Abraham. »

Jésus s’adressait aux juifs, les fils d’Abraham … maintenant, sa parole est pour tout le monde, quel que soit leur religion, et même ceux qui n’en ont pas, car tous sont des créatures de Dieu, et son amour s’étend sur tous : « Tu as pitié de tous les hommes, parce que tu peux tout. Tu fermes les yeux sur leurs péchés, pour qu’ils se convertissent. Tu aimes en effet tout ce qui existe, tu n’as de répulsion envers aucune de tes œuvres (…) Ceux qui tombent, tu les reprends peu à peu, tu les avertis, tu leur rappelles en quoi ils pèchent, pour qu’ils se détournent du mal et croient en toi, Seigneur. » (première lecture)

Zachée, le mal aimé, est réintégré aux yeux de Dieu dans son peuple …

Est-ce que nous, nous acceptons que des pécheurs pardonnés soient réintégrés dans notre monde, … dans notre communauté paroissiale … ?

« En effet, le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. »

Seigneur Jésus,

tu nous as donné une bonne leçon

d’amour et de miséricorde

lors de ta rencontre avec Zachée.

Puissions-nous prendre exemple sur toi

dans notre vie de tous les jours.

 

Francis Cousin 

 

 

 

 

 

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Image dim ord C 31°




31ième Dimanche du Temps Ordinaire – Homélie du Père Louis DATTIN

Zachée

Lc 19,1-10

Un industriel, épris d’efficacité, de bilans positifs, de rendements, m’a déclaré un jour : « Mon père, on me dit à l’Eglise « que je suis « sauvé ». Moi, je veux bien, mais sauvé de quoi ? De quel danger suis-je sorti ? »

On dit que le Christ est venu nous sauver, qu’il est notre Sauveur… mais qu’est-ce-que cela signifie ? Je ne ressens absolument pas le besoin d’être sauvé de quoi que ce soit. Je n’ai pas besoin d’un sauveur. De quel sauvetage s’agit-il ?

Autre constatation : les chrétiens se confessent de moins en moins. Ils n’en éprouvent plus le besoin. « Je ne vois plus quoi dire en confession ! A quoi bon déranger un prêtre pour lui dire que je me suis mis en colère avec mes enfants ou que j’ai manqué mes prières ? Si je me suis disputé avec mon voisin, mieux vaut tâcher d’arranger les choses avec lui plutôt que d’aller me confesser. Ces accusations de péché cataloguées, étiquetées, me semblent manquer de sérieux et de vérité. Bref, je ne me confesse plus et je ne m’en trouve pas plus mal ».

Tout cela peut se résumer en quelques phrases : « Je ne me confesse plus parce que « le péché, ça n’existe plus » ».

« « Repentir » –  » Conversion » : ces mots ne signifient plus grand-chose aujourd’hui ». Voilà qui est grave, car on risque d’être en pleine illusion : un peu comme une famille qui dort dans une pièce chauffée avec un poêle dont le tirage est mauvais.
Elle n’a pas l’impression de mourir, elle n’éprouve pas le besoin d’être sauvée et pourtant elle est en train de s’asphyxier à l’oxyde de carbone. Cette famille, il faut  d’urgence  la réveiller, lui ouvrir les yeux. Il faut la sauver et cela c’est pour nous, c’est notre cas ! Il faut nous réveiller, prendre conscience du mal qui nous mine, nous réveiller, ouvrir nos yeux, prendre conscience de notre péché qui nous fait mourir !

Revenons à Zachée : il est pécheur, mais ce qui le sauve, c’est qu’ « il cherche à voir qui était Jésus« . Il était de petite taille et la foule est devant, la foule fait écran.

Pour nous aussi, très souvent, la foule fait écran entre nous et Jésus : la foule, c’est-à-dire les mentalités, les idées reçues, le climat actuel dans lequel nous vivons, toutes ces idées païennes sur le confort, l’argent, la sexualité, l’éducation, la réussite dans la vie. Nous respirons un air vicié, un air toxique et nous ne nous en apercevons pas ! Et peu à peu il asphyxie notre conscience.

Zachée, lui, noyé dans cette foule, n’en prend pas son parti : « il court en avant », nous dit l’Evangile, dépasse les obstacles, grimpe dans un arbre, c’est-à-dire, prend de la hauteur et réussit, de cette façon, à voir Jésus. Nous aussi, si nous voulons retrouver Jésus et son idéal, reprendre conscience de notre situation, il nous faut « prendre de la hauteur » par rapport aux mentalités courantes.

Soyons nous-mêmes. Ne soyons pas des moutons à bêler à l’unisson du médiocre troupeau de la société actuelle. N’ayons pas peur, comme Zachée, de nous séparer de cette foule. Alors, et alors seulement, nous pourrons regarder Jésus, voir Jésus car c’est lui, bien lui, qu’il faut regarder si nous voulons comparer notre conduite, notre mentalité à la sienne.

Car le péché, n’est pas un manquement à un règlement, le péché,  c’est  un manquement à Jésus-Christ, un manque d’amour : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, tu aimeras ton prochain ».

Comme Zachée, en voyant Jésus, nous prenons conscience du mauvais sens que nous donnons à notre vie. Nous voyons, tout d’un coup, en voyant Jésus, en relisant l’Evangile, toute la distance, toute la différence, l’écart qui existe entre lui et nous, entre son attitude et la nôtre, entre ses paroles et les nôtres… Et voici que l’on entend maintenant un autre refrain dans la foule : « Mais alors, vous voulez nous culpabiliser ! » Sous prétexte de ne pas donner de complexe aux enfants ou même aux adultes, on ne parle plus de bien  et de mal, on renonce à former la conscience,  le « bien » et le « mal », ça  n’existe  plus, qu’ils voient eux-mêmes ce qu’il convient de faire ou de ne pas faire, si bien que  les écrans et les médias nous font voir des criminels qui sourient, des défilés de femmes qui se font avorter en criant « notre ventre est à nous » et des drogués qui se demandent pourquoi on les empêche encore de se piquer.

On est là, en pleine confusion parce que l’on confond le remords et le repentir : * Le remords, c’est ce sentiment de dépit, de honte qu’on éprouve à l’égard de soi-même : on est vexé, on se croyait mieux que ça et l’on se décourage : « Je ne suis bon à rien ».

Le remords est déprimant et vous enfonce encore plus dans le péché.
* Le repentir, au contraire, c’est le regret d’avoir manqué à l’amour de Dieu, à l’amour des autres. On ne se regarde plus soi-même : on regarde Jésus qui vient à nous et qui nous dit comme à Zachée :       «  Aujourd’hui, il faut que j’aille chez toi ». Cela n’a rien de déprimant ! Au contraire, c’est stimulant ! Regardez Zachée qui accueille Jésus chez lui… est-il complexé ? Découragé ? Paralysé par le remords ? Au contraire, il est tout joyeux, il se sent libre enfin ! Il a pris conscience de la situation qui l’étouffait : cet amour de l’argent qui lui faisait faire n’importe quoi ! Et il ne s’en apercevait même pas ! Maintenant, le voilà éclairé, libéré, prêt à partir pour une vie toute neuve ! « Je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens ! » C’est ça, la conversion !

Le sacrement de Réconciliation, comme la rencontre de Zachée avec Jésus, c’est une rencontre d’amour. Le Christ vient à nous et nous allons à lui pour nous éclairer, pour nous libérer et, prenant conscience de cet amour de Dieu : Dieu qui nous cherche, nous reprenons notre confiance et nous repartons vers un nouvel avenir. Ça y est ! Nous sommes sauvés ! « Le Christ est venu chercher et sauver ce qui était perdu ».

Grâce à lui, rien n’est jamais définitivement perdu. On peut toujours ressusciter à une vie nouvelle. Allons-nous, nous aussi, « courir en avant » comme Zachée ?

Allons-nous prendre de la hauteur comme lui, et regarder Jésus et l’accueillir et découvrir ainsi combien nous avons besoin de lui ! Lui, le Sauveur, sauveteur !  AMEN




31ième Dimanche du Temps Ordinaire – par le Diacre Jacques FOURNIER (St Luc 19, 1-10)

« Descends vite »

(Lc 19,1-10)…

En ce temps-là, entré dans la ville de Jéricho, Jésus la traversait.
Or, il y avait un homme du nom de Zachée ; il était le chef des collecteurs d’impôts, et c’était quelqu’un de riche.
Il cherchait à voir qui était Jésus, mais il ne le pouvait pas à cause de la foule, car il était de petite taille.
Il courut donc en avant et grimpa sur un sycomore pour voir Jésus qui allait passer par là.
Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux et lui dit : « Zachée, descends vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison. »
Vite, il descendit et reçut Jésus avec joie.
Voyant cela, tous récriminaient : « Il est allé loger chez un homme qui est un pécheur. »
Zachée, debout, s’adressa au Seigneur : « Voici, Seigneur : je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus. »
Alors Jésus dit à son sujet : « Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison, car lui aussi est un fils d’Abraham.
En effet, le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. »

           

         « Nul ne peut venir à moi si le Père qui m’a envoyé ne l’attire », dit Jésus (Jn 6,44.65). Zachée, transcription grecque de l’hébreu Zakkaï, « pur »,  est un homme de bonne volonté, droit, vrai, loyal, comme Syméon qui, « poussé par l’Esprit », rencontra Jésus enfant dans les bras de sa Mère (Lc 2,25-35). Ici, ce même Esprit a mis au cœur de Zachée le désir de le voir, un désir si fort qu’il n’hésitera pas une seconde, lui, le Chef des Publicains, à monter dans un arbre pour y arriver ! En agissant ainsi, comme un petit enfant, il manifeste déjà qu’il est non seulement « petit de taille », mais aussi « petit » de cœur, pauvre et humble. « Si vous ne changez pas pour devenir comme les petits enfants », nous dit Jésus, « vous n’entrerez pas dans le Royaume des Cieux » (Mt 18,3). Zachée est sur le bon chemin car « le Père a trouvé bon de vous donner le Royaume » (Lc 12,32). Alors, « heureux les pauvres de cœur, car le Royaume des Cieux est à eux » (Mt 5,3), un « Royaume qui est justice, paix et joie dans l’Esprit Saint » (Rm 14,17). Et « l’Esprit Saint » est le Don gratuit du Père qui, dans son Amour, ne cesse de le proposer à tout homme par Jésus, son Fils : « Recevez l’Esprit Saint » (Jn 20,22)… Mais pour le recevoir vraiment, nous sommes tous invités, jour après jour, à nous détourner du mal, à nous repentir, pour nous tourner et nous tourner encore de tout cœur vers Dieu : « C’est pour vous que Dieu a ressuscité son Serviteur et l’a envoyé vous bénir, du moment que chacun de vous se détourne de ses perversités… Repentez-vous donc, et que chacun de vous se fasse baptiser au nom de Jésus Christ pour la rémission de ses péchés. Vous recevrez alors le don du Saint Esprit » (Ac 3,26 ; 2,38).

            Alors « descend vite, Zachée, car aujourd’hui », maintenant, « il faut que j’aille demeurer chez toi » , en toi, dans ton cœur et dans ta vie, pour ta Vie… Et comment ? Par le don de l’Esprit Saint, cet Esprit que le Fils reçoit du Père de toute éternité, gratuitement, par Amour. Et c’est par ce Don de l’Esprit qui est Vie que le Père l’engendre en « vrai Dieu né du vrai Dieu » (Crédo). Tous les deux sont alors unis de cœur l’un à l’autre dans la Communion d’un même Esprit, dans « l’unité de l’Esprit » (Ep 4,3). Et voilà ce que Jésus est venu proposer à tout homme, au Nom de son Père, pour que tous, nous participions nous aussi à la Plénitude de ce même Esprit.

            « Descend vite »… Puis il « s’avança » vers Jésus et lui dit : « Voilà Seigneur : je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens », gratuitement, par amour… Zachée a vraiment accueilli le Don de Dieu, le Don de cet Esprit qui est Amour. Et déjà, l’Esprit porte en lui son fruit : « Amour, joie, paix, bienveillance » (Ga 5,22), partage… Oui, vraiment, lui dit Jésus, « aujourd’hui le salut est arrivé pour cette maison », car l’amour de Zachée saura bien entraîner aussi tous les siens sur le chemin du retour à la Maison du Père…               DJF




Rencontre autour de l’Évangile – 31ième Dimanche du Temps Ordinaire

« Le fils de l’homme est venu

chercher et sauver ce qui était perdu.»

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons  (Lc 19, 1-10)

Dans l’évangile de Luc, la conversion de Zachée que nous allons méditer vient justes après la guérison de l’aveugle de Jéricho. Deux passages de Jésus. Pour les deux la foule est un obstacle. Pour les deux Jésus s’arrête. L’un et l’autre finalement sont guéris. Et quelle guérison !

Et soulignons les mots importants 

Collecteurs d’impôts : On les appelle aussi d’un autre nom : Nous nous souvenons de la parabole de dimanche dernier ?

Zachée, « quelqu’un de riche » : Pourquoi Luc souligne la richesse de Zachée ?

« Voir qui était Jésus » : Quel est exactement le désir de Zachée ? Quel est le premier obstacle que rencontre Zachée ?

Il courut et grimpa sur un arbre : Quelle réflexion nous inspire cette démarche de Zachée ?

Jésus leva les yeux et l’interpella : Quelle est l’importance de cette attitude de Jésus ?

Descends vite : Pourquoi cet appel pressant ?

Aujourd’hui : Ce mot revient deux fois dans le récit : a-t-il une importance particulière ?

Il faut : Pourquoi Jésus dit « il faut ».

Que j’aille demeurer chez toi ? Jésus s’invite pour dîner et passer la nuit. Quel second obstacle cela déclenche dans la foule ?

Aujourd’hui, le salut… : De quel « aujourd’hui » et de quel « salut » parle Jésus ?

Fils d’Abraham : Que veut dire Jésus en donnant à Zachée ce titre ?

 

Pour l’animateur  

Les collecteurs d’impôts percevaient les taxes publiques pour le compte des Romains. On les appelait les « publicains ». Accusés d’être collaborateurs de l’armée d’occupation, ils se payaient eux-mêmes et s’enrichissaient sur le dos des petites gens… Dans la catégorie des pécheurs, ils étaient placés sur le même rang que les prostituées. Ils formaient un groupe que Jésus fréquentait et dont il partageait les repas. Lc 5,29). Zachée appartient à cette catégorie de pécheurs notoires.

Luc souligne le fait que Zachée était riche pour rappeler que l’argent est un obstacle sérieux pour répondre à l’appel évangélique.

Le désir de Zachée est de voir Jésus et aussi de voir qui il est, et peut-être aussi d’être vu par Jésus. En plus de sa petite taille, le premier obstacle, qu’il rencontre, c’est la présence de la foule.

Comme un gamin, le publicain en chef court monter sur un arbre. Il prend la mesure qui s’impose : sans tenir compte de sa dignité et de son rang social. Voir Jésus avant tout !

C’est Jésus qui va prendre une double initiative pour la rencontre : Il « lève les yeux » et il s’invite lui-même chez Zachée.

Les mots « aujourd’hui » et « il faut » dans la bouche de Jésus montrent bien que pour lui dîner  et passer la nuit chez cet homme pécheur méprisé par tous fait partie du plan de Dieu, et qu’il y a urgence de le réaliser.

Et le second obstacle que Zachée doit surmonter, c’est encore la foule qui critique amèrement la démarche de Jésus qui « est allé loger chez un pécheur ». (Plus tard, Pierre rencontrera les mêmes critiques : quand les chrétiens d’origine juive de Jérusalem lui reprocheront « d’être entré chez les incirconcis et d’avoir mangé avec eux » (Ac 11,2-3). C’est encore vrai aujourd’hui !).

Pour la seconde fois, résolument et tout de suite, Zachée prend la mesure qui s’impose : il annonce qu’il va « donner la moitié qui lui reste, il va rendre quatre fois plus s’il a fait du tord à quelqu’un. Voilà le signe concret d’une conversion totale ! »

« Aujourd’hui » : c’est l’aujourd’hui de Dieu. C’est le jour du salut cachée qui a su l’accueillir : il avait un cœur de « riche » par rapport à l’argent, il retrouve un cœur de pauvre ; il était exclu et il est accueilli et réintégré par Jésus dans la communauté de l’Alliance (fils d’Abraham). Jésus rappelle que c’est cela sa mission : « chercher et sauver la brebis perdue ».

 

TA PAROLE DANS NOS CŒURS

Jésus, tu n’as pas dit à cet homme de Jéricho qui était monté dans un sycomore et qui cherchait à te voir : tu n’es qu’un fonctionnaire véreux, tu t’es enrichi en flattant le pouvoir et en saignant les pauvres.

Tu t’es invité à sa table, et il fut si heureux qu’il voulut mettre ses comptes en règle et donner aux pauvres la moitié de ses biens.

Tu nous rappelles ainsi, Seigneur, qu’il n’y a pas d’homme qui ne puisse être sauvé. Apprends-nous à ne jamais mépriser personne, à ne jamais élever de barrières et à faire toujours le premier pas, comme tu l’as fait Toi-même.

TA PAROLE DANS NOS MAINS

La Parole aujourd’hui dans notre vie 

Zachée est le type d’homme appelé au salut à tout moment, dans « l’aujourd’hui de Dieu », par la grâce du Christ.

  • « Sommes-nous attentifs à vivre le présent dans ma relation avec le Seigneur, dans ma vie avec les autres, dans la communauté chrétienne, dans l’Eglise ? »

  • Zachée a bonne volonté, mais c’est Jésus qui prend les devants. Que nous révèle Jésus dans sa manière d’agir à l’égard de Zachée ?

  • De quel côté sommes-nous : dans la foule qui fait barrage aux « Zachée » de notre temps qui cherchent à voir Jésus ? Où bien du côté de Jésus qui prends les devants pour aller vers ceux qui sont laissés de côté, jugés ou méprisés ? Où bien encore sommes-nous, comme Zachée, habités par un grand désir de rencontrer Jésus, mais qui n’avons pas le courage de faire une démarche, parce que nous savons que devant lui nous devrons changer de vie ?

  • Cette rencontre de Jésus avec Zachée nous apprend ce qu’est la conversion : Quelle est la part de Dieu, quelle est la part de l’homme quand quelqu’un se convertit ?

  • Avons-nous au cœur la certitude que tous sont appelés à entrer dans l’intimité du Seigneur ?

Se convertir, c’est accepter, en s’y engageant totalement, les valeurs de Jésus Christ, la conception du bonheur et les exigences de vie selon Jésus-Christ. » (P.A. Liégé : Vivre en chrétien)

 

ENSEMBLE PRIONS 

« Ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs au repentir. » (Lc 5,31).

Tu es venu, Seigneur, pour chercher et sauver ceux qui était perdu. Sans toi Seigneur, nous sommes perdus. Viens nous sauver.

Tu es venu appeler les justes, mais les pécheurs. Sans toi, Seigneur, nous sommes accablés par nos fautes. Viens nous sauver.

 

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31ème Dimanche du Temps Ordinaire