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Rencontre autour de l’Évangile – 31ième Dimanche du Temps Ordinaire

« Le fils de l’homme est venu

chercher et sauver ce qui était perdu.»

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons  (Lc 19, 1-10)

Dans l’évangile de Luc, la conversion de Zachée que nous allons méditer vient justes après la guérison de l’aveugle de Jéricho. Deux passages de Jésus. Pour les deux la foule est un obstacle. Pour les deux Jésus s’arrête. L’un et l’autre finalement sont guéris. Et quelle guérison !

Et soulignons les mots importants 

Collecteurs d’impôts : On les appelle aussi d’un autre nom : Nous nous souvenons de la parabole de dimanche dernier ?

Zachée, « quelqu’un de riche » : Pourquoi Luc souligne la richesse de Zachée ?

« Voir qui était Jésus » : Quel est exactement le désir de Zachée ? Quel est le premier obstacle que rencontre Zachée ?

Il courut et grimpa sur un arbre : Quelle réflexion nous inspire cette démarche de Zachée ?

Jésus leva les yeux et l’interpella : Quelle est l’importance de cette attitude de Jésus ?

Descends vite : Pourquoi cet appel pressant ?

Aujourd’hui : Ce mot revient deux fois dans le récit : a-t-il une importance particulière ?

Il faut : Pourquoi Jésus dit « il faut ».

Que j’aille demeurer chez toi ? Jésus s’invite pour dîner et passer la nuit. Quel second obstacle cela déclenche dans la foule ?

Aujourd’hui, le salut… : De quel « aujourd’hui » et de quel « salut » parle Jésus ?

Fils d’Abraham : Que veut dire Jésus en donnant à Zachée ce titre ?

 

Pour l’animateur  

Les collecteurs d’impôts percevaient les taxes publiques pour le compte des Romains. On les appelait les « publicains ». Accusés d’être collaborateurs de l’armée d’occupation, ils se payaient eux-mêmes et s’enrichissaient sur le dos des petites gens… Dans la catégorie des pécheurs, ils étaient placés sur le même rang que les prostituées. Ils formaient un groupe que Jésus fréquentait et dont il partageait les repas. Lc 5,29). Zachée appartient à cette catégorie de pécheurs notoires.

Luc souligne le fait que Zachée était riche pour rappeler que l’argent est un obstacle sérieux pour répondre à l’appel évangélique.

Le désir de Zachée est de voir Jésus et aussi de voir qui il est, et peut-être aussi d’être vu par Jésus. En plus de sa petite taille, le premier obstacle, qu’il rencontre, c’est la présence de la foule.

Comme un gamin, le publicain en chef court monter sur un arbre. Il prend la mesure qui s’impose : sans tenir compte de sa dignité et de son rang social. Voir Jésus avant tout !

C’est Jésus qui va prendre une double initiative pour la rencontre : Il « lève les yeux » et il s’invite lui-même chez Zachée.

Les mots « aujourd’hui » et « il faut » dans la bouche de Jésus montrent bien que pour lui dîner  et passer la nuit chez cet homme pécheur méprisé par tous fait partie du plan de Dieu, et qu’il y a urgence de le réaliser.

Et le second obstacle que Zachée doit surmonter, c’est encore la foule qui critique amèrement la démarche de Jésus qui « est allé loger chez un pécheur ». (Plus tard, Pierre rencontrera les mêmes critiques : quand les chrétiens d’origine juive de Jérusalem lui reprocheront « d’être entré chez les incirconcis et d’avoir mangé avec eux » (Ac 11,2-3). C’est encore vrai aujourd’hui !).

Pour la seconde fois, résolument et tout de suite, Zachée prend la mesure qui s’impose : il annonce qu’il va « donner la moitié qui lui reste, il va rendre quatre fois plus s’il a fait du tord à quelqu’un. Voilà le signe concret d’une conversion totale ! »

« Aujourd’hui » : c’est l’aujourd’hui de Dieu. C’est le jour du salut cachée qui a su l’accueillir : il avait un cœur de « riche » par rapport à l’argent, il retrouve un cœur de pauvre ; il était exclu et il est accueilli et réintégré par Jésus dans la communauté de l’Alliance (fils d’Abraham). Jésus rappelle que c’est cela sa mission : « chercher et sauver la brebis perdue ».

 

TA PAROLE DANS NOS CŒURS

Jésus, tu n’as pas dit à cet homme de Jéricho qui était monté dans un sycomore et qui cherchait à te voir : tu n’es qu’un fonctionnaire véreux, tu t’es enrichi en flattant le pouvoir et en saignant les pauvres.

Tu t’es invité à sa table, et il fut si heureux qu’il voulut mettre ses comptes en règle et donner aux pauvres la moitié de ses biens.

Tu nous rappelles ainsi, Seigneur, qu’il n’y a pas d’homme qui ne puisse être sauvé. Apprends-nous à ne jamais mépriser personne, à ne jamais élever de barrières et à faire toujours le premier pas, comme tu l’as fait Toi-même.

TA PAROLE DANS NOS MAINS

La Parole aujourd’hui dans notre vie 

Zachée est le type d’homme appelé au salut à tout moment, dans « l’aujourd’hui de Dieu », par la grâce du Christ.

  • « Sommes-nous attentifs à vivre le présent dans ma relation avec le Seigneur, dans ma vie avec les autres, dans la communauté chrétienne, dans l’Eglise ? »

  • Zachée a bonne volonté, mais c’est Jésus qui prend les devants. Que nous révèle Jésus dans sa manière d’agir à l’égard de Zachée ?

  • De quel côté sommes-nous : dans la foule qui fait barrage aux « Zachée » de notre temps qui cherchent à voir Jésus ? Où bien du côté de Jésus qui prends les devants pour aller vers ceux qui sont laissés de côté, jugés ou méprisés ? Où bien encore sommes-nous, comme Zachée, habités par un grand désir de rencontrer Jésus, mais qui n’avons pas le courage de faire une démarche, parce que nous savons que devant lui nous devrons changer de vie ?

  • Cette rencontre de Jésus avec Zachée nous apprend ce qu’est la conversion : Quelle est la part de Dieu, quelle est la part de l’homme quand quelqu’un se convertit ?

  • Avons-nous au cœur la certitude que tous sont appelés à entrer dans l’intimité du Seigneur ?

Se convertir, c’est accepter, en s’y engageant totalement, les valeurs de Jésus Christ, la conception du bonheur et les exigences de vie selon Jésus-Christ. » (P.A. Liégé : Vivre en chrétien)

 

ENSEMBLE PRIONS 

« Ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs au repentir. » (Lc 5,31).

Tu es venu, Seigneur, pour chercher et sauver ceux qui était perdu. Sans toi Seigneur, nous sommes perdus. Viens nous sauver.

Tu es venu appeler les justes, mais les pécheurs. Sans toi, Seigneur, nous sommes accablés par nos fautes. Viens nous sauver.

 

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31ème Dimanche du Temps Ordinaire

 




30ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (St Luc 18, 9-14)

« Seigneur, prends pitié du pécheur que je suis ! » 

Tout le monde connaît bien cette parabole de Jésus.

« Deux hommes montèrent au Temple pour prier. ». Tous les deux font la démarche d’aller au temple pour prier. Jusque-là, c’est pareil.

Le pharisien est un homme respectueux de la Loi de Moïse, il porte les phylactères pour bien le montrer. Il « priait en lui-même », ce qui est heureux pour les autres personnes présentes, « Mon Dieu, je te rends grâce », s’adresser à Dieu par une formule de louange était une forme usuelle pour débuter sa prière, que d’ailleurs Jésus utilise aussi « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange. » (Mt 11,25) … Jusque-là, c’est bien …

C’est ensuite que cela se gâte ; Le pharisien loue Dieu, mais en paroles (internes), mais pas avec son cœur ; il est imbu de lui, et commence sa prière en se comparant aux autres … qui bien sûr sont moins bien que lui … et il le dit à Dieu en citant ce qu’il fait en plus : le jeune deux fois la semaine, la dime …

Il se croit juste, il est sûr de lui … mais il méprise les pécheurs … et n’a pas besoin de conversion !

Il parle plus à lui-même qu’à Dieu !

Le publicain, lui, se sait mal vu, haï, méprisé, banni par les autres juifs …

Il se tient à l’écart. C’est difficile pour lui aller à la synagogue sans se faire insulter … voire jeté dehors … alors dans le Temple …

Il n’a rien à offrir à Dieu … sinon ce qu’il est … un pas grand-chose aux yeux des gens … et même à ses yeux …

Il ne lève pas les yeux vers le ciel, vers Dieu, … mais la tête inclinée, il se frappe la poitrine, et il parle, tout haut : « Seigneur, prends pitié du pécheur que je suis ! »

C’est la seule chose qu’il ose dire à Dieu : se reconnaître pécheur … car il sait qu’il peut compter sur la miséricorde de Dieu.

Et Jésus de conclure : « Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé. »

Tout oppose ces deux personnes …

Et quand on demande aux gens, ou aux enfants du catéchisme, laquelle des deux attitudes ils préfèrent, on a cent pour cent des personnes qui répondent : le publicain !

Et on ne peut être que d’accord avec eux !

Parce qu’il parle avec son cœur … alors que le pharisien est un hypocrite …

Et pourtant … si chacun regarde bien dans son cœur, … on se rend compte que nous sommes parfois les deux … et peut-être plus souvent comme le pharisien …

Combien de fois nous nous comparons aux autres … bien souvent à notre avantage … !

Combien de fois nous disons du mal des autres … en pensée ou en parole …

Combien de fois nous nous méfions des autres, nous n’avons pas confiance en eux … parce que : on dit que …

Tous les commérages, les ladi-lafés, les ragots, les fausses nouvelles qu’on colporte sans les vérifier …

 Toutes ces choses que le pape François ne cesse de nous dire d’arrêter de faire … et qui continuent comme avant !

Surtout en cette période de synode, où nous sommes invités à réfléchir sur l’Église, avec trois mots clés : communion, participation, mission … il semble évident que nous ne pouvons pas « Faire Église » si n’arrivons pas à construire le premier mot : communion.

N’accusons pas les autres, ne disons pas du mal des autres … mais faisons comme le publicain : frappons-nous la poitrine, reconnaissons nos propres fautes … alors nous aurons devant nous le Dieu de miséricorde et de pitié qui pourra nous pardonner … et nous donner envie de pardonner les fautes que les autres nous ont faites …

Il y a du bon et de mauvais en chacun …

Remercions Dieu de nous avoir donné ce qui est bon en nous … et demandons son pardon pour le mauvais !

Seigneur Jésus,

Nous sommes bien prompts

 à dire du mal des autres,

mais nous avons du mal à reconnaître

que nous ne sommes pas meilleurs qu’eux.

Aide-nous à reconnaître nos fautes

et à t’en demander pardon.

Prends pitié du pécheur que je suis !

 

Francis Cousin 

 

 

 

 

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30ième Dimanche du Temps Ordinaire – Homélie du Père Louis DATTIN

Le Pharisien et le Publicain

Lc 18,9-14

Dans cette parabole, du pharisien et du publicain, nous avons un petit chef-d’œuvre littéraire et religieux : en quelques lignes tout y est.

Tout d’abord les destinataires : « Jésus dit une parabole pour certains hommes qui étaient convaincus d’être justes et qui méprisaient tous les autres ». Le récit met en scène les 2 extrémités de la société juive : le pharisien qui est le type du « bon pratiquant » et le publicain qui  est  le  « pécheur  public » (dans  le  catalogue  des  pécheurs, il est au même rang que les prostituées). La parabole les place tous les deux dans le Temple  et dans l’acte qui est le sommet de la rencontre avec Dieu : la prière.

 

Le pharisien, se tenait là, debout et priait en lui-même :

« Mon Dieu, je te rends grâce de ce que je ne suis pas comme les autres hommes ». Je… Je… Je… Je… Il ne parle que de lui.

Il prie ? Non, il s’admire. Il rend grâce à Dieu de ce qu’il est un type bien et pire, il se vante devant Dieu, de ce qu’il a fait pour Dieu ! Tout juste s’il ne demande pas à Dieu de le remercier de tout ce qu’il fait pour lui ! « Non, je ne suis pas comme les autres qui sont tous des pauvres types : voleurs, injustes, faux, menteurs ou encore comme ce publicain ». Il est tourné vers lui-même et non pas vers Dieu. Il se regarde et s’écoute prier : il est tellement parfait que Dieu, devant lui, s’en trouve réduit à l’admirer.

 

 Passons au publicain : il se tient à distance, il n’ose même pas lever les yeux, il se frappe la poitrine :

« Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis ». Il se situe comme  un pauvre devant Dieu et un pécheur, n’ayant d’autre solution que de mettre sa confiance en lui. Il ne parle pas de lui. Il regarde Dieu, de qui pourra lui venir le salut : le pardon.

Et  voilà la conclusion de Jésus : « Quand ce dernier rentre chez  lui, c’est lui, je vous le déclare, qui était devenu juste, pas l’autre ». Cette conclusion invite tous les auditeurs, et nous aussi, à notre tour, à un retournement, à une conversion, à une réconciliation.

Ce qui permet à l’homme de se tenir devant Dieu, ce ne sont pas ses mérites, ses bonnes actions, ce qu’il a fait de bien, mais d’abord et avant tout le pardon de Dieu, sa bonté, sa miséricorde.

Rappelons-nous la prière de la messe, dans la prière eucharistique n°1 : « Et nous, pécheurs, qui mettons notre espérance en ta miséricorde inépuisable, admets-nous dans la communauté de tous les Saints, dans leur compagnie, sans nous juger sur le mérite, mais en accordant ton pardon par Jésus-Christ notre Seigneur ».

Le chrétien n’est pas un homme juste, mais un homme « justifié« , c’est-à-dire sauvé par la bonté de Dieu, par la Croix de son fils.

Il n’est pas un être « gracieux » mais un pécheur « gracié« .

Toute l’attitude chrétienne se résume dans ce passage de l’actif au passif, mais attention, il faut être rudement actif pour se laisser faire par Dieu, au lieu de s’agiter et de compter sur ses propres forces.

Telle est la conversion à laquelle nous invite Jésus : mobiliser notre activité pour nous en remettre à Dieu seul. Aussi, nous dit St-Luc : « Ne soyez pas tournés vers vous-mêmes, mais prenez conscience de votre faiblesse, de votre pauvreté pour vous ouvrir au pardon de Dieu, à son amour ».

C’est bien dans la prière que se révèle notre attitude profonde : « Dis-moi comment tu pries et je te dirai qui tu es ».

Dans le Temple, pharisien et publicain ne sont pas loin l’un de l’autre : l’un est en haut de l’église, l’autre est au fond, mais cette courte distance sépare deux univers.

 

Chez l’homme qui semble un modèle de santé religieuse, Jésus diagnostique le mal le plus profond : sa suffisance. Il est enfermé en lui-même, il est séparé de Dieu. Dieu n’est plus pour lui, la source de sa vie. Il ne parle que de lui, en parlant à Dieu. Sans le savoir, il refuse Dieu. Il se place à côté de Dieu pour juger le reste des hommes. Il a pris ses distances.

         On dit que les histoires doivent finir bien, avoir une fin heureuse. Inventons une fin à cette parabole du Seigneur :

« Tout à coup, le pharisien eut un frisson et il s’écria : « Seigneur, aies pitié du pharisien que je suis… Ah, je suis bien comme les autres hommes, si aveugles à regarder vers toi et à juger leurs frères ! Seigneur, que je connais si peu, enlève la poutre de mon œil ». Puis le pharisien descendit au fond du temple, près du publicain pour partager son silence ».

En franchissant cette courte distance, la prière devient chrétienne. Mais attention, il peut y avoir aussi des pharisiens parmi ceux qui ne sont pas là dans cette église et qui disent, eux : «  Moi, j’ai ma religion à moi. Je suis croyant, mais non pratiquant, d’ailleurs, vous n’avez qu’à voir ceux qui vont à l’église, ils ne sont pas meilleurs que les autres ». Ils disent avec fierté, pour se justifier : « Moi, je suis le publicain. Je ne suis pas comme  ces  gens-là. Je ne vais pas  à la messe, je ne communie jamais, je ne me confesse plus depuis longtemps et pourtant je ne suis pas moins bon que tous ces chrétiens qui s’affichent ».

Nous en connaissons tous de ces pharisiens-là : ils se vantent, ils sont contents d’eux, ils rendent grâce de ne pas être comme les autres, ils se disent les derniers, mais c’est pour pouvoir se considérer comme les premiers, ils s’abaissent, mais exprès, pour pouvoir se glorifier.

Le vrai publicain, c’est peut-être celui qui dit : « C’est vrai, je suis un pharisien, je n’attends pas assez de Dieu et je suis trop enclin à juger les autres, alors j’accepte ces humbles moyens de la confession, de la messe, de la communion puisque le Christ me les conseille. Je dépends entièrement de la miséricorde de Dieu qui sait que, par nature, je suis à la fois un pharisien et un publicain : les deux à la fois. Mais mon Sauveur est assez bon et assez puissant pour faire de moi, simplement  son  enfant ».

Or, un enfant avec son père et sa mère, il n’est pas fier, il sait qu’il dépend entièrement d’eux, il leur fait confiance d’ailleurs, l’enfant sent bien que tout ce qu’il a, tout ce qu’il est, c’est d’eux que ça vient, pas de lui ! Alors, il compte sur eux et il les aime plus que tout et il aime ses frères qui sont dans la même situation que lui et, puisque nous sommes dans la semaine missionnaire, je rapporterai ce témoignage d’un prêtre en pays musulman :

« Ibrahim, un lycéen de notre quartier me demande de lire l’Evangile. Je m’étonne :

– Pourquoi veux-tu lire le livre des chrétiens alors que tu as ton propre livre : le Coran ?

– Parce que, répondit-il, l’Evangile nous apprend à vivre en frères, à nous aimer les uns les autres, et non pas à nous juger ».   AMENs une fausse idée de la prière : nous adressant à Dieu, nous croyons que notre prière va le fléchir, le faire changer d’avis, le mettre à notre service comme ce juge avec cette veuve qui insiste. En fait, ce n’est pas nous qui mettons Dieu à notre service, c’est le contraire qui se produit dans la vraie prière : nous nous mettons au service de Dieu. Nous ne changeons pas Dieu, c’est Dieu qui nous change, qui nous modifie, qui nous modèle à son image comme pour une nouvelle création intérieure. Ce n’est pas nous qui agissons sur Dieu, c’est Dieu qui agit sur nous, en nous, pour nous rendre un peu mieux, un peu plus : fils du Père. Si bien que dans une vraie prière, nous avons moins à parler qu’à écouter. « Parle Seigneur, ton serviteur écoute », disait Samuel à Dieu.

C’est à lui de parler, ce n’est pas tellement à nous ! Et Dieu n’attend que cette ouverture pour nous remplir de sa lumière, de son amour, de sa force. Julien Green, dans son journal, compare Dieu à l’eau arrêtée par le barrage de notre égoïsme et qui, dès que le barrage cède, s’engouffre avec force, avec fougue, dans la vallée de nos existences.
Mais c’est peut-être cela qui nous fait peur : n’être plus le maître de nos vies pour laisser le Seigneur l’envahir d’abord et ensuite la diriger : « Celui qui veut protéger sa vie la perdra, celui qui consent à l’exposer la sauvera ». Il sait de quoi nous avons besoin tout comme il savait pourquoi Moïse avait les bras levés tandis que Josué combattait mais il désire notre persévérance, notre insistance, notre foi dans la prière  comme cette veuve  avec ce juge qui pourtant n’est pas comme Dieu, puisque lui, c’est par lassitude qu’il consent à rendre justice à cette veuve, tandis que notre Père ne nous fera pas attendre pour nous rendre justice.

La prière est à la mesure de notre foi : elle se prolonge et dans ce cas, elle a raison du cœur de Dieu, comme pour Moïse qui avait bien de la peine à maintenir ses bras tendus vers Dieu. Dans la difficulté de la prière, aurions-nous tendance à baisser les bras ? Savons-nous nous ménager des moments de prière, seul, en foyer, mari et femme, en famille aussi avec les enfants ? Car ne l’oublions pas, il y a une grâce spéciale à prier ensemble : « Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux ».

Chaque dimanche, l’Eglise nous rassemble pour la prière par excellence, celle de la messe, celle de l’Eucharistie où c’est Jésus-Christ lui-même qui vient au milieu de nous pour prier pour nous son Père du ciel. Prière variée que celle de la messe qui nous rassemble aussi pour le pardon, la louange, l’action de grâces, l’adoration.

Chaque semaine, l’Eglise nous apprend à donner du temps à Dieu dans une prière communautaire : que cela nous entraîne à une prière personnelle chaque jour.  AMEN




30ième Dimanche du Temps Ordinaire – par le Diacre Jacques FOURNIER (St Luc 18, 9-14)

L’Humilité de la vérité, chemin de Sainteté (Lc 18,9-14)…

En ce temps-là, à l’adresse de certains qui étaient convaincus d’être justes et qui méprisaient les autres, Jésus dit la parabole que voici :
« Deux hommes montèrent au Temple pour prier. L’un était pharisien, et l’autre, publicain (c’est-à-dire un collecteur d’impôts).
Le pharisien se tenait debout et priait en lui-même : ‘Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes – ils sont voleurs, injustes, adultères –, ou encore comme ce publicain.
Je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne.’
Le publicain, lui, se tenait à distance et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : ‘Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis !’
Je vous le déclare : quand ce dernier redescendit dans sa maison, c’est lui qui était devenu un homme juste, plutôt que l’autre. Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé. »        

           

         Jésus oppose ici deux attitudes. La première vise « certains hommes qui sont convaincus d’être justes et qui méprisent tous les autres ». Voilà l’attitude de ceux qui « sont convaincus d’être » ‘des gens biens’, et qui, au même moment, critiquent et « méprisent tous » ceux et celles qui ne pensent pas comme eux, qui n’agissent pas comme eux… Cette attitude est caractéristique du péché le plus grave, l’orgueil, qui fait de la personne le centre du monde, la référence ultime. Et sa conséquence immédiate est l’aveuglement…

            Pour illustrer son propos, Jésus choisit ceux qui, à son époque, étaient regardés comme étant les religieux les plus fervents : ces Pharisiens qui s’imposaient le plus de renoncements… « Je jeûne deux fois par semaine », alors que la pratique habituelle ne demandait qu’une seule fois… « Je verse le dixième de tout ce que je gagne », alors que la dîme ne s’appliquait qu’aux récoltes principales, « le blé, le vin et l’huile » (Ne 13,10-13). Autrement dit, ces pratiques, bonnes en elles-mêmes, ne visent plus ni la gloire de Dieu ni le bien du prochain. Elles ne servent au Pharisien qu’à se construire une belle image de lui-même… « Tu te flattes d’être toi-même le guide des aveugles, la lumière de qui marche dans les ténèbres, l’éducateur des ignorants, le maître des simples… Voilà un être aveuglé par l’orgueil » (Rm 2,17-25 ; 1Tm 6,4)…

            A l’opposé, Jésus met en scène un publicain, un collecteur d’impôts. Comme cette charge s’achetait auprès des Romains, les publicains demandaient plus que ce qui était exigé pour rentrer dans leurs frais et gagner leur vie. Il leur était donc facile de déraper… Ici, ce publicain accepte de se regarder en face, il est de bonne foi : « Ô Dieu, montre-toi favorable à moi, pécheur ! ». Cette prière ne peut qu’être exaucée : Dieu est toujours favorable à tout homme, il ne poursuit que son bien. La Vérité de l’Amour va enfin pouvoir rencontrer la vérité de cet homme, une vérité de misère et de ténèbres, pour la changer en Lumière. C’est ce que veut le « Père des Miséricordes, le Père des Lumières » (2Co 1,3 ; Jc 1,17), Lui qui nous a tous créés pour nous combler par ce Don qui ne cesse de jaillir gratuitement de son Amour : une Plénitude d’Être et de Vie (Jn 10,10), de Bonheur, de Paix et de Joie (Jn 15,11). C’est ce que vit ici ce Publicain pardonné, « justifié », comblé par l’Amour. Hélas, le Pharisien, si parfait à ses propres yeux, restera dans les ténèbres glacées de sa perfection illusoire… Heureusement, l’Amour continuera à le chercher jusqu’à ce qu’il le trouve (Lc 15) !

                                                                                                                                  DJF

 

 




Rencontre autour de l’Évangile – 30ième Dimanche du Temps Ordinaire

« Mon Dieu,

prends pitié du pécheur

que je suis »

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons  (Lc 18, 9-14)

Dans la parabole que nous avons méditée dimanche dernier, Jésus nous enseignait qu’il fallait prier sans se décourager. Aujourd’hui, il nous montre deux hommes en prière, pour nous indiquer l’attitude à imiter et un contre-exemple à rejeter.

Et soulignons les mots importants 

Juste : Que signifie être « juste » dans la pensée de Jésus ?

Pharisien : Qui étaient « les pharisiens » ? Qu’est-ce que Jésus leur reproche  souvent ?

Je te rends grâce : Vers qui est tourné le pharisien quand il rend grâce ?

Publicain : Quelle profession exerçaient « les publicains ? L’évangile nous a laissé les noms de deux publicains bien connus : nommons-les.

Prends pitié: Vers qui est tourné le publicain dans sa prière ?

Qui s’élève…qui s’abaisse : A quelles paroles de Marie nous font penser ces mots ?

 

Pour l’animateur  

  • Dans les textes d’Ecriture, lorsqu’on dit d’un homme qu’il est « juste », on reconnaît que sa vie est en accord avec la volonté de Dieu, non par ses mérites, mais par son attitude humble et servante. Etre « juste » correspond vraiment à l’idéal de vie du croyant. Luc dit de Joseph qu’il était « un homme juste. » (Mt 1, 19)

  • Jésus oppose ici deux types d’hommes : celui qui prétend être « juste » en faisant seul son salut, et le pécheur qui s’en remet humblement à Dieu qui va le rendre  « juste ». Le premier se présente lui-même comme bon pratiquant, en règle avec toutes les obligations civiques et religieuses de son temps (c’est le « pharisien ») et méprisant pour les autres. Il rend grâce, mais dans sa relation à Dieu, il est tourné vers lui-même (« Moi je..je..je »). Il n’a rien à demander. Il est « riche » de ses bonnes œuvres.

  • L’autre homme, un publicain, est sans doute riche des taxes qu’il prend sur les gens ; il est pécheur et le reconnaît, et dans sa relation à Dieu, il n’a rien à offrir, sinon l’aveu de son péché et sa confiance en Dieu qui seul peut le sauver. Il est tout entier tourné vers Dieu.

  • L’orgueil ferme le cœur à l’action de Dieu ; l’humilité ouvre à l’amour gratuit du Père et au pardon. Dans le magnificat, Marie chante «Il renverse les puissants…il élève les humbles ». (Lc 51)

  • Au début de l’Eucharistie, comme le publicain, nous nous tournons vers le Christ : «Jésus, prends pitié de nous » parce que nous nous présentons devant Dieu notre Père avec le poids de nos péchés. Puis nous entrons dans la grande  action de grâce, (« Eucharistie ») que l’Eglise adresse au Père pour tous ses bienfaits et surtout pour le don gratuit du salut qu’il nous a donné dans son Fils Jésus. Et avant de communier, nous disons encore «  Agneau de Dieu, prend pitié de nous ».

TA PAROLE DANS NOS CŒURS

Nous te rendons grâce, Dieu de miséricorde et de pardon pour la préférence que tu manifestes aux petits. Tu écoutes les humbles. Tu résistes aux orgueilleux. Celui sur qui tu jettes les yeux, c’est le pauvre et le cœur contrit. Tu fermes les yeux sur ses péchés pour qu’il se convertisse.

Nous savons que « être juste », c’est avoir le cœur accordé à ta volonté. Cette  justice-là, toi seul peux nous la donner, en nous faisant miséricorde quand nous crions vers ton Fils : « Jésus, Fils de Dieu Sauveur, prends pitié de nous pécheurs ». Qui peut se présenter devant toi en disant « moi, je suis quelqu’un de bien. Je n’ai pas de péché ? »

« La prière du pauvre traverse les nuées ; tant qu’elle n’a pas atteint son but, il demeure inconsolable. Il ne s’arrête pas avant que le Très-Haut ait jeté les yeux sur lui ». (Ben Sirac le sage)

 

TA PAROLE DANS NOS MAINS

La Parole aujourd’hui dans notre vie 

A quoi nous invite Jésus dans cette parabole ?

Dans la vie de tous les jours, chaque croyant est tenu de s’interroger sur sa relation à Dieu et aux autres ; il en va de même pour sa vie de prière.

On ne peut pas reprocher à quelqu’un d’être un bon pratiquant, de respecter les commandements, d’être fidèles aux règlements de la société civile ou de l’Eglise… Mais où est le risque ?

Alors, où se cache la faute du pharisien ? Qu’est-ce que Jésus dénonce dans sa prière ?

Nous sommes des « pharisiens »

  • quand à l’esprit de pauvreté, nous oppose une mentalité de … ?

  • quand à l’esprit de miséricorde et de douceur nous opposons une attitude de… ?

  • quand à l’esprit d’humilité, nous opposons une attitude de … ?

Le pharisaïsme c’est :

Quand au lieu de nous en remettre à Dieu, nous mettons notre confiance en nous-mêmes. Quand nous croyons que nous sommes sauvés par nos mérites.

Quand nous nous comparons aux autres, nous nous considérons sans péché et nous regardons les autres en les jugeant.

Le publicain de la parabole, contrairement au pharisien ne se compare à personne ; il reconnaît son état de pécheur et du coup fait appel à la miséricorde de Dieu.  Et nous ?

 

« Le pharisaïsme a été et sera toujours le grand adversaire de l’Evangile : c’est en lui, que Satan, père du mensonge, se déguise le plus savamment en ange de lumière. » (Père Varillon)

 

ENSEMBLE PRIONS 

Avec la Vierge Marie, notre âme exalte le Seigneur et notre esprit tressaille de joie en Jésus, notre Sauveur. Refrain : Dieu, tu es béni éternellement

Parce que tu as jeté les yeux sur l’humilité de ta servante

Parce que la puissance de ton amour a fait pour elle des merveilles

Parce que ta miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui t’adorent

Parce que tu déploies la force de ton bras et que tu disperses les cœurs orgueilleux,

Parce que tu renverses les puissants de leur trône et que tu élèves les humbles

Parce que tu combles de biens les affamés et que tu renvoies les riches les mains vides

 

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30ième Dimanche du Temps Ordinaire

 




29ième Dimanche du Temps Ordinaire – Père Rodolphe EMARD (St Luc 18, 1-8)

Ce dimanche encore, saint Luc évoque dans l’Évangile la place centrale de la foi.

Il y a trois dimanches de cela, les Apôtres demandaient au Seigneur d’augmenter en eux la foi. Jésus n’a pas manqué de rappeler la puissance de la foi : « Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l’arbre que voici : ‘Déracine-toi et va te planter dans la mer’, et il vous aurait obéi. » (Lc 17, 6).

Dimanche dernier, nous avons eu le beau témoignage de foi des dix lépreux guéris par Jésus et ce que Jésus dira de l’un d’entre eux qui va se jeter à ses pieds pour lui rendre grâce : « Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. » (Lc 17, 19). Ce beau témoignage nous montre le bienfait qu’apporte la foi : la foi sauve, elle est source d’action de grâce.

Ce dimanche, nous avons une parabole qui nous interroge sur ce que nous faisons de cette foi que nous avons reçue, son devenir entre nos mains : « Cependant, le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » Cette parabole nous invite à prendre conscience de l’importance capitale de la foi.

La foi va de pair avec la prière. La parabole a pour but d’enseigner « sur la nécessité (…) de toujours prier sans se décourager » nous dit saint Luc. La prière est indispensable pour demeurer, grandir et persévérer dans la foi.

Dans la parabole, Jésus évoque le cas d’une veuve qui ne cesse d’importuner un juge sans foi ni loi pour réclamer justice. Le juge finira par accéder à sa demande, non pas par cas de conscience mais pour ne plus être ennuyé par cette veuve, pour avoir la tranquillité. Si ce mauvais juge est capable de faire justice, ô combien Dieu qui est bon fera-t-il justice !

Mais alors, quand fera-t-il justice pour nous ? Nous pourrions penser qu’il suffirait simplement de demander pour être immédiatement exaucé. Ce serait croire qu’on aurait une certaine emprise sur Dieu. La foi est un chemin de patience et de persévérance. La prière doit en être autant : patiente et persévérante. Notre foi en Dieu a besoin parfois d’être éprouvée pour qu’elle puisse grandir.

Par ailleurs, ce que nous demandons ne nous donne pas droit à une réponse qui irait dans le sens de ce que nous avons demandé. Grandir dans la foi, c’est adopter une attitude de confiance en Dieu. Il s’agit bien d’entrer constamment dans cette disposition confiante à l’égard de Dieu et avec la conviction qu’il sait avant tout, avant nous, ce dont nous avons besoin. Qui nous dit que notre demande est nécessairement bonne ou la meilleure ? La prière est nécessaire pour entrer dans cette disposition confiante en Dieu.

Nous avons proclamé un extrait de la deuxième lettre de saint Paul à Timothée. Paul encourage son disciple à se référer sans cesse à l’Écriture, la Parole de Dieu : elle « est inspirée par Dieu », elle a « le pouvoir de (…) communiquer la sagesse », « elle est utile pour enseigner, dénoncer le mal, redresser, éduquer dans la justice ; grâce à elle, l’homme de Dieu sera accompli, équipé pour faire toute sorte de bien. ». Saint Paul nous révèle la puissance de la foi que nous sous-estimons parfois.

Comment grandir dans la foi, comment bien demander dans la prière si nous ne sommes par éclairés par la Parole de Dieu ? Nous devons apprendre à recevoir et entendre la Parole de Dieu. Il ne s’agit pas simplement de la lire mais de la méditer, de l’écouter… laisser la Parole prendre racine en nous…

Frères et sœurs, que les lectures de ce dimanche nous apportent du réconfort dans les fardeaux que nous portons. Demandons au Seigneur de tenir bon dans la l’espérance du psalmiste, dans le Psaume 120 : « Le secours me viendra du Seigneur qui a fait le ciel et la terre ». Amen.

                                                                                               P. Rodolphe Emard

 




Rencontre autour de l’Évangile – 29ième Dimanche du Temps Ordinaire (Lc 18,1-8)

“ Le Fils de l’homme, quand il viendra,

trouvera-t-il la foi sur la terre ?”

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons  (Lc 18, 1-8)

Bien avant nous, les disciples de Jésus se décourageaient de prier. Or, au moment où Jésus leur parle, il monte à Jérusalem, vers son agonie, où sa prière éprouvera le silence du Père. Par conséquent, son invitation à la prière instante prend pour nous une force extraordinaire.

Et il faut aussi noter que les chrétiens pour qui Luc écrit son Evangile, vivent dans les persécutions, et le retour glorieux du Christ tarde à venir. Leur foi est mise à l’épreuve.

Et soulignons les mots importants 

veuve : Que représente cette veuve que Jésus met en scène dans sa parabole ?

Je ne respecte pas Dieu

Je me moque des hommes

Ses élus : Qui saint Luc désigne par ce mot ?

Qui crient vers lui : Dans la Bible la prière est souvent un cri : que signifie l’expression, “ jour et nuit ” ?

Sans tarder : Pourtant ne nous arrive-t-il pas souvent de penser que Dieu reste silencieux et tarde à nous exaucer ? Dieu serait-il comme ce juge dont parle Jésus ?

Le Fils de l’homme : De qui Jésus parle-t-il ?

Quand il viendra : De quelle venue parle Jésus ?

Trouvera-t-il la foi sur le terre ? Comment réagissons-nous devant cette interrogation de Jésus ?

 

Pour l’animateur  

  • Prier sans se décourager : la vraie prière chrétienne est un acte de foi, qui prend souvent la forme d’un combat : combat contre une fausse idée de Dieu que nous voudrions mettre à notre service, combat contre la paresse, contre la tentation de faire autre chose parce qu’on a l’impression de perdre son temps.

  • Dans la bible, la veuve, tout comme l’orphelin, est le type de la personne sans défense, qui n’a plus rien à perdre.  L’attitude de la veuve persévérante va transformer le comportement du juge qui “ ne respecte pas Dieu et se moque des hommes ”, c’est à dire qui  est sans foi ni scrupule pour qui la justice semble être le dernier de ses soucis. Il va répondre finalement à la veuve seulement pour avoir la paix.

  • Si un juge qui se moque de la loi divine et des détresses humaines fini par céder aux instantes prières d’une veuve, combien plus Dieu le juste juge écoutera-t-il les supplications et les cris incessants des  élus, c’est à dire des chrétiens.

  • Crier vers Dieu jour et nuit: si la réclamation persistante de la veuve a le don d’exaspérer ce juge sans scrupules, combien plus la prière persévérante n’aura-t-elle d’effet sur Dieu qui est un Père, plein de bonté, sensible aux cris de ses enfants, à leur tentation de désespoir.

Le Fils de l’homme : C’est le titre que Jésus se donne quand il parle du dernier jour,  quand il viendra dans la gloire à la fin des temps. Au début de l’Eglise, le retour de Jésus dans la gloire et la venue du Royaume se faisaient attendre et étaient sans cesse dans la prière des chrétiens. “ Marana tha ”.

Trouvera-t-il la foi sur la terre ?  Cette question de Jésus laisse transparaître son inquiétude. Pourquoi prions-nous ? Pour changer Dieu ? Ou pour que la prière nous transforme et nous aide à entrer avec foi dans son projet sur nous et sur les autres : et son projet n’est pas toujours dans la ligne de notre volonté. La perte du sens de la prière est le signe d’une diminution de la foi : et c’est cela qui justifie l’inquiétude de Jésus. Si la vie de foi des chrétiens n’est pas nourrie par une prière incessante, Jésus ne trouvera aucune fidélité parmi ceux qui prétendront être de son côté.

  • Sans tarder : Nous voulons être efficaces, voir vite le résultat de notre prière et de nos engagements. Nous sommes peut-être scandalisés par l’apparente indifférence de Dieu : que fait-il? pourquoi n’intervient-il pas pour…arrêter le terrorisme, la violence, la souffrance des innocents…? Dieu respecte la liberté humaine, et nous croyons que l’Esprit Saint travaille au cœur du monde…mais nous ne le voyons pas ! épreuve pour notre foi.

TA PAROLE DANS NOS CŒURS

Jésus, tu as crié vers le Père, avec des larmes, au jour de ton agonie. Ta prière, en apparence, n’a pas été exaucée dans la lutte et la solitude de Gethsémani. Mais, pas un instant tu as douté de l’amour de ton Père. “ Pas ce que je veux, mais ce que tu veux ”, c’était ton abandon confiant et total à son amour. Et il t’a répondu par la Résurrection d’entre les morts. Parfois nous nous décourageons dans notre prière. Nous avons besoin de crier vers toi avec un cœur de pauvre, sans nous lasser, comme cette veuve dont tu nous parles.

 

TA PAROLE DANS NOS MAINS

La Parole aujourd’hui dans notre vie 

Prier est-il une priorité dans ma vie ? Quel temps je lui consacre ?

Ma prière est-elle persévérante comme celle de la veuve ?

Devant le silence de Dieu, l’abandon est une tentation : Quelle est notre attitude devant les lenteurs ou les silences de Dieu ?

Il est dur de vivre ce temps de la “ patience de Dieu ”, d’attendre “ les cieux et la terre nouvelle ”. Quelle est notre espérance ? “ Quand nous chantons à chaque messe “nous attendons ta venue dans la gloire ”, le croyons-nous vraiment ?

Mais cette venue de Jésus et de son Royaume ne doit pas nous laisser les bras croisés : est-ce que notre prière et notre espérance éclairent chacune de nos journées et nous aide à changer tout ce qui ne va pas dans notre monde ?

 Quelle est notre idée de Dieu ?

“ Dis-moi comment tu pries, je te dirai quel est ton Dieu ! ”

ENSEMBLE PRIONS 

  • Nous te prions, ô Maître, sois notre secours et notre soutien.

              Ref. Nous te prions Seigneur.

  • Les affligés, sauve-les, les humbles, prends-les en pitié. Ref.

  • Ceux qui sont tombés, relève-les, à ceux qui sont dans le besoin, révèle-toi.

  • Les malades, guéris-les, les égarés de ton peuple, ramène-les.

  • Rassasie ceux qui ont faim, délivre ceux qui sont prisonniers.

  • Que tous les peuples reconnaissent que tu es le seul Dieu,  que Jésus Christ est ton Fils, que nous sommes ton peuple et les brebis de ton pâturage.

 

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29ième Dimanche du Temps Ordinaire

 




29ième Dimanche du Temps Ordinaire – par le Diacre Jacques FOURNIER (St Luc 18, 1-8)

Confiance en l’Amour (Lc 18,1-8) !

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples une parabole sur la nécessité pour eux de toujours prier sans se décourager :
« Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait pas Dieu et ne respectait pas les hommes.
Dans cette même ville, il y avait une veuve qui venait lui demander : “Rends-moi justice contre mon adversaire.”
Longtemps il refusa ; puis il se dit : “Même si je ne crains pas Dieu et ne respecte personne,
comme cette veuve commence à m’ennuyer, je vais lui rendre justice pour qu’elle ne vienne plus sans cesse m’assommer.” »
Le Seigneur ajouta : « Écoutez bien ce que dit ce juge dépourvu de justice !
Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? Les fait-il attendre ?
Je vous le déclare : bien vite, il leur fera justice. Cependant, le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »

        

            « Dieu est Amour » (1Jn 4,8.16), un Amour infini, sans limite… Et « c’est la confiance et rien que la confiance qui doit nous conduire à l’Amour » (Ste Thérèse de Lisieux).

            Pour nous inviter à cette confiance, le Seigneur va prendre ici l’image d’un juge « qui ne respectait pas Dieu et se moquait des hommes ». Malgré sa fonction, rendre la justice était donc le dernier de ses soucis ! Mais une veuve, c’est-à-dire quelqu’un qui, dans sa vulnérabilité et sa fragilité, avait tout particulièrement besoin de justice, saura insister et insister encore pour que justice lui soit rendue. Et ce juge répondra finalement à sa demande, non pas pour être fidèle à sa charge, mais par pur égoïsme. Plus personne en effet ne viendra lui casser les oreilles, il sera enfin tranquille…

            Or Jésus emploie ici la technique du contraste pour faire grandir en nous la confiance en notre Dieu et Père. Si la justice a finalement été rendue dans un tel contexte, combien plus le sera-t-elle dans le cadre de notre relation à Dieu, Lui le seul vrai Juge, Lui qui n’est que Justice et qui n’a qu’un seul désir : accomplir toute justice. Or, ce qui est juste pour l’Amour, c’est que l’Être aimé soit bien, au sens fort du terme. Quelle que soit en effet la situation dans laquelle nous nous trouvons, l’Amour ne poursuit toujours qu’un seul et même but : notre bien le plus profond, un bien dont nous n’avons peut-être pas vraiment conscience et que nous découvrirons au fur et à mesure que nous l’expérimenterons. Et là nous comprendrons à quel point il est le fruit gratuit de l’Amour !

Le Seigneur nous invite donc ici à la confiance en son Amour : Lui sait mieux que nous mêmes ce qui est vraiment bon pour nous. Si nous demandons et demandons encore dans la prière ce qui nous semble bien pour nous ou pour un proche, et si ce que nous demandons n’arrive pas, osons nous remettre en question… Osons alors faire confiance en l’Amour : sa solution ne peut qu’être meilleure que la nôtre. Nous ne voyons souvent en effet que le bout de notre nez, alors que Dieu lui voit au-delà du temps et de l’espace… « Je vais prier pour que la Sainte Vierge diminue votre oppression », dit une Sœur à Thérèse de Lisieux, malade de la tuberculose. Réponse immédiate : « Non, il faut les laisser faire là haut »…

« À Celui dont la puissance agissant en nous est capable de faire bien au-delà, infiniment au-delà de tout ce que nous pouvons demander ou concevoir, à Lui la gloire, dans l’Église et le Christ Jésus, pour tous les âges et tous les siècles ! Amen » (Ep 3,20-21).

                                                                                                                                  DJF

 

 




29ième Dimanche du Temps Ordinaire – Homélie du Père Louis DATTIN (St Luc 18,1-8)

 La prière 

Lc 18, 1-8

Le geste de Moïse dont on tient les bras levés vers Dieu pour la prière, durant une bataille, peut nous paraître naïf et proche de la magie. En fait, il contient une profonde vérité de foi : tout ce que nous faisons, c’est Dieu qui nous donne le pouvoir de le faire. Et Jésus ne nous dira pas autre chose : « Sans moi, vous ne pouvez rien faire ».

Moïse en était convaincu, il persévérait dans la prière tandis que Josué combattait dans la plaine, car la prière ne dispense pas d’agir, mais l’action ne dispense pas de prier.

 « Laisser tomber les bras ». Voilà une expression que nous employons encore pour parler de quelqu’un qui n’y croit plus, qui renonce : « Il a baissé les bras ». Moïse, lui, n’a pas baissé les bras, il a tenu dans la foi, il a persévéré dans la prière jusqu’au bout… Aussi, à travers ce geste de Moïse, c’est la question de la foi qui nous est posée.

Sur qui comptons-nous ? Sur Dieu ? Ou seulement sur nous-mêmes ? Est-ce-que nous nous estimons assez forts pour nous passer de lui ? Et c’est tout le sens de la dernière phrase de l’Evangile d’aujourd’hui. Une question à laquelle Jésus ne répond pas parce qu’il ne peut pas répondre à notre place.

« Le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur terre ? »

A voir le petit nombre que nous sommes à prier, chaque dimanche, la question se pose en effet et nous-mêmes, dans nos journées, quelle place laissons-nous à la prière ?

Il faut avoir vécu en pays musulman, avoir été témoin de la prière d’un peuple, pour mesurer avec honte à quel point nos sociétés  occidentales  sont  des « déserts  de  Dieu ». Psichari, un officier français, écrivait  après  un voyage au  Maroc : « Tu ne sais  pas ce que c’est que de vivre dans un pays où tout le monde prie ». Et vous connaissez peut-être la maxime de Gandhi : « La prière est la clé du matin et le verrou du soir ».

Frères chrétiens, avons-nous un rendez-vous quotidien avec Dieu ? Oh ! Je sais, on dit « Je n’ai pas le temps », ayons plutôt le courage de reconnaitre « Je ne prends pas le temps ». Prier, c’est d’abord « prendre du temps pour Dieu », lui accorder un peu de notre temps parce que nous estimons que c’est vital pour notre foi. Vous le savez bien, si on aime quelqu’un, on prend le temps d’être avec lui, de l’écouter, de lui parler, de l’aimer.

La prière est ce « Rendez-Vous » avec Dieu. Elle nous rend présents à Dieu, elle nous expose au rayonnement de son amour. On prend bien des « bains de soleil ». Certaines personnes passent des heures et des heures sur la plage pour bronzer-idiot. Il serait plus utile de prendre des « bains de Dieu ». Notre âme n’en sera pas bronzée, mais plus forte, plus solide dans sa foi.

 Au milieu de l’agitation trépidante de notre vie, la prière est également un « bain de silence » qui permet une décantation de nous-mêmes, comme une eau qui lorsqu’elle est au repos, se clarifie peu à peu, et alors, mais alors seulement, nous pouvons entendre Dieu qui nous parle doucement.
Son Esprit nous souffle la direction à prendre, nous éclaire sur la voie à suivre, purifie notre regard et notre cœur, pour mieux voir et mieux juger ce que nous faisons et aussi ce que nous devons faire, en nous-mêmes et avec les autres. Nous découvrons alors l’action de Dieu  à travers les événements, à travers notre histoire à nous. La prière apaise notre cœur, nous remplit d’indulgence pour nos proches, fortifie notre volonté à les servir, la vraie prière nous relie à Dieu mais aussi aux autres…

 

Souvent nous avons une fausse idée de la prière : nous adressant à Dieu, nous croyons que notre prière va le fléchir, le faire changer d’avis, le mettre à notre service comme ce juge avec cette veuve qui insiste. En fait, ce n’est pas nous qui mettons Dieu à notre service, c’est le contraire qui se produit dans la vraie prière : nous nous mettons au service de Dieu. Nous ne changeons pas Dieu, c’est Dieu qui nous change, qui nous modifie, qui nous modèle à son image comme pour une nouvelle création intérieure. Ce n’est pas nous qui agissons sur Dieu, c’est Dieu qui agit sur nous, en nous, pour nous rendre un peu mieux, un peu plus : fils du Père. Si bien que dans une vraie prière, nous avons moins à parler qu’à écouter. « Parle Seigneur, ton serviteur écoute », disait Samuel à Dieu.

C’est à lui de parler, ce n’est pas tellement à nous ! Et Dieu n’attend que cette ouverture pour nous remplir de sa lumière, de son amour, de sa force. Julien Green, dans son journal, compare Dieu à l’eau arrêtée par le barrage de notre égoïsme et qui, dès que le barrage cède, s’engouffre avec force, avec fougue, dans la vallée de nos existences.
Mais c’est peut-être cela qui nous fait peur : n’être plus le maître de nos vies pour laisser le Seigneur l’envahir d’abord et ensuite la diriger : « Celui qui veut protéger sa vie la perdra, celui qui consent à l’exposer la sauvera ». Il sait de quoi nous avons besoin tout comme il savait pourquoi Moïse avait les bras levés tandis que Josué combattait mais il désire notre persévérance, notre insistance, notre foi dans la prière  comme cette veuve  avec ce juge qui pourtant n’est pas comme Dieu, puisque lui, c’est par lassitude qu’il consent à rendre justice à cette veuve, tandis que notre Père ne nous fera pas attendre pour nous rendre justice.

La prière est à la mesure de notre foi : elle se prolonge et dans ce cas, elle a raison du cœur de Dieu, comme pour Moïse qui avait bien de la peine à maintenir ses bras tendus vers Dieu. Dans la difficulté de la prière, aurions-nous tendance à baisser les bras ? Savons-nous nous ménager des moments de prière, seul, en foyer, mari et femme, en famille aussi avec les enfants ? Car ne l’oublions pas, il y a une grâce spéciale à prier ensemble : « Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux ».

Chaque dimanche, l’Eglise nous rassemble pour la prière par excellence, celle de la messe, celle de l’Eucharistie où c’est Jésus-Christ lui-même qui vient au milieu de nous pour prier pour nous son Père du ciel. Prière variée que celle de la messe qui nous rassemble aussi pour le pardon, la louange, l’action de grâces, l’adoration.

Chaque semaine, l’Eglise nous apprend à donner du temps à Dieu dans une prière communautaire : que cela nous entraîne à une prière personnelle chaque jour.  AMEN




29ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (St Luc 18, 1-8)

« Persévérance … ou découragement ? » 

Les textes de ce jour nous interpellent encore sur notre relation à Dieu, sur la confiance que nous avons en lui … en quelque sorte, sur notre foi !

Cela commence avec le passage de la bataille entre le peuple Hébreux et les Amalécites.

Josué et ses hommes livraient bataille pendant que Moïse priait sur la colline avec le bâton de Dieu à la main. Quand le bâton était levé, « Israël était le plus fort », mais avec la fatigue, il arrivait que Moïse baisse le bras … et alors les Amalécites l’emportaient !

Aaron et Hour prirent alors une pierre sur laquelle Moïse s’assit, et ils tinrent chacun une main de Moïse pour que le bâton de Dieu reste élevé … et les Hébreux vainquirent !

Persévérance et foi en Dieu !

Le psaume est une hymne de confiance en Dieu.

« Le secours me viendra du Seigneur qui a fait le ciel et la terre …

Non, il ne dort pas, ne sommeille pas, le gardien d’Israël

Le Seigneur, ton gardien, le Seigneur, ton ombrage, se tient près de toi

Le Seigneur te gardera de tout mal, il gardera ta vie …

Le Seigneur te gardera, au départ et au retour, maintenant, à jamais. »

Confiance totale en Dieu !

Foi de celui qui le dit … avec conscience !

Dans la seconde lecture, saint Paul nous invite à lire les « Saintes Écritures : elles ont le pouvoir de te communiquer la sagesse, en vue du salut par la foi que nous avons en Jésus Christ. », pas simplement pour nous, mais pour la communiquer aux autres, pour devenir missionnaires, comme nous l’invite aussi le « synode 2021-2023 » auquel nous participons : « Proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire. »

Persévérance dans l’annonce de la Parole de Dieu et de Jésus.

L’évangile, Jésus nous rappelle « la nécessité pour [ses disciples] de toujours prier sans se décourager. ».

L’ancienne traduction disait « … de prier sans cesse et ne pas se décourager. », ce qui était sans doute plus clair pour la compréhension.

Prier sans cesse, ce n’est pas souvent facile, vues les occupations que chacun peut avoir ; mais avoir une attitude de relation à Dieu dans tout ce que l’on fait, même si on ne parle pas à Dieu, mais que nos actions soient conformes à l’esprit de l’évangile, cela est tout à fait possible.

Et c’est une manière de prier Dieu en faisant sa volonté. « Ce n’est pas en me disant : “Seigneur, Seigneur !” qu’on entrera dans le royaume des Cieux, mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est aux cieux. » (Mt 7,21).

Mais aussi : « ne pas se décourager ».

Peut-être les disciples avaient-ils posé la question à Jésus : « Pourquoi nos prières ne sont-elles pas toujours exaucées ? » … et c’est une question qui est posée encore souvent …

Jésus donne une parabole sur un juge qui refusait de rendre justice à une veuve, donc une pauvre personne, et qui était toujours à lui réclamer justice, à tel point qu’il en eut assez et finalement lui rendit justice.

À cause de la persévérance de la veuve, le juge redevient ’’juge’’, et lui rendit justice.

On a la même chose avec l’homme qui vient demander du pain en pleine nuit à son voisin, et qui donnera du pain, non par amitié, mais pour être tranquille, lui et sa famille.

Persévérance …

Mais pourquoi ? Peut-être pour que Dieu puisse éprouver notre demande !

Est-ce que notre demande est une passade … ? Est-ce que nous demandons des choses sans importance ? ou qui ne correspondent pas à la volonté de Dieu ?

Il faut que notre demande dure dans le temps, et surtout qu’elle soit demandée dans la foi de l’amour de Dieu, qui lui peut tout … mais ne fait pas n’importe quoi …

C’est ce que dit souvent Jésus : « Ta foi t’a sauvé ! »

Persévérance … dans la demande … mais surtout dans la foi !

Ce qui explique la fin du passage : « Dieu ne ferait pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? Les fait-il attendre ? Je vous le déclare : bien vite, il leur fera justice. » … mais si les conditions d’objet de la demande, et surtout de foi sont bien remplies … et dans le temps de Dieu, qui, comme on le sait, n’est pas le nôtre …

Et Jésus poursuit : « Cependant, le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »

C’est une question que l’on peut se poser, et même qu’on doit se poser. À commencer par notre propre foi ! Et à l’exemple qu’elle peut avoir sur les autres ? sur mes voisins, mes collègues, mes relations, et surtout sur ma famille, mes enfants …

Dans ce mois de la mission, et dans cette période de synode où l’un des trois axes est « mission », … il faut vraiment se poser la question !

Est-ce que ma foi, celle que je montre ou qui transparaît dans mes actions, peut donner envie aux autres d’avoir la même foi en Dieu ?

Seigneur Jésus,

Nous sommes bien pauvres

au niveau de notre foi.

Si on regarde la relation

que tu as avec ton Père,

nous en sommes bien loin !

Que l’Esprit Saint nous aide

à affermir notre foi.

 

Francis Cousin 

 

 

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