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L’Ascension – Homélie du Père Louis DATTIN

Promesse

Lc 24, 46-53

Quand un adulte raconte l’histoire de Jésus à des enfants de 7 à 11 ans, ils sont dans l’émerveillement.

Au début, tout va bien : Jésus avec ses parents, Jésus sur les routes, les arrivées dans les villages, les guérisons, les miracles, quoi de plus beau ! Puis, il  y a  la  Passion, le   choc  de la mort  sur  la croix  et les premiers ‘’Pourquoi‘’ font leurs apparitions. Les enfants sont révoltés de tant d’injustice de la part des méchants. Heureusement, la Résurrection arrangeait tout.

Oui, mais voilà maintenant qu’il quitte ses amis le jour de l’Ascension ! Et les ‘’ Pourquoi ‘’ recommencent : Pourquoi n’est-il pas resté ?

Pourquoi a-t-il laissé les apôtres tout seul ?

 

Et il est vrai que cette fête de l’Ascension est déconcertante : nous célébrons dans la joie, un départ et une absence. « Les disciples, nous dit Saint Luc, retournèrent à Jérusalem pleins de joie ‘’ ».

Il n’y a qu’à voir un quai de gare, au départ d’un train, pour se rendre compte qu’une séparation de deux personnes qui s’aiment ne va pas sans une certaine nostalgie.

Il semble bien que le sens profond de ce départ n’est pas évident pour les apôtres. Pourtant, Jésus était un pédagogue patient. Il les avait avertis : « C’est votre avantage que je m’en aille ». « Je vous enverrai un défenseur qui vous rappellera tout ce que je vous ai dit ».

En fait, cette fête est un relai indispensable entre deux grands événements de Jésus-Christ et de l’Eglise : Pâques et la Pentecôte.

La Résurrection du Christ exige la fête de l’Ascension, qui accomplit Pâques et la fête de l’Ascension est indispensable pour  que puisse arriver l’événement de la Pentecôte : l’arrivée de l’Esprit Saint.

L’Ascension est une fête relai entre la Résurrection du Christ et l’avènement de l’Esprit Saint.

L’Ascension, tout d’abord, accomplit le mystère de Pâques : il y a comme un passage de relai entre le Christ et les apôtres. Mais les apôtres, eux-mêmes, ne pourraient accepter cette mission d’aller évangéliser le monde entier, s’ils n’avaient l’assurance qu’un autre relai de Jésus leur donnerait la force d’accomplir cette mission : celle de l’Esprit Saint qui va s’emparer d’eux et en faire les grands apôtres, piliers de notre Eglise d’aujourd’hui.

Jusqu’à l’Ascension, c’était le temps du Christ qui forme les apôtres.

A la Pentecôte, c’est le temps de l’Esprit Saint qui vient reprendre, réactualiser tout ce que Jésus leur avait enseigné pour faire de ces hommes le noyau de ce qui va devenir l’Eglise.

« L’un s’en va, l’autre arrive », pourrait-on dire, en se rappelant toutefois que le Christ et l’Esprit sont tous deux envoyés par le Père qui va conforter les hommes dans cette mission de salut.

Le Père nous a envoyé son Fils Emmanuel (Dieu avec nous) pour nous dire l’amour de Dieu, pour nous confier son projet d’amour. Par sa mort et sa Résurrection, il fait de nous, des êtres nouveaux mais ces hommes nouveaux, formés par le Christ, il faut encore les épauler, les assurer, les accompagner pour qu’ils puissent à leur tour annoncer l’Evangile.

Il ne faut pas moins de l’Esprit Saint, l’Esprit de Pentecôte, pour leur donner ce souffle, cet élan, cette force intérieure qui va les envoyer aux quatre coins du monde.

Autrement dit, l’Ascension célèbre le changement du mode de présence de Dieu à l’Humanité. « Je m’en vais mais vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit Saint qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins dans toute la Judée et jusqu’aux extrémités de la terre ».

L’Ascension, c’est une fin qui annonce un commencement : les dernières paroles de Jésus ne sont pas des paroles de consolation pour son départ, ce sont des paroles de mission.  « C’est vous qui serez mes témoins et je vais envoyer sur vous, ce que mon Père a promis  jusqu’à ce que vous soyez revêtus de la force d’en haut ».

Un temps de l’histoire du salut s’achève et une nouvelle étape se prépare qui va vers la dissémination, à partir de Jérusalem, dans le monde entier.

Les dernières paroles de Jésus sont pour les envoyer et leur annoncer une force d’en haut. Désormais, les apôtres sont des hommes qui porteront en leurs mains et en leur cœur, la régénération.

Jésus s’en va vers le Père pour qu’eux, s’en aillent jusqu’aux extrémités de la terre. Il faut maintenant que ce soit les disciples de Jésus, ceux d’hier, et ceux d’aujourd’hui, qui annoncent en paroles et en actes la grande nouvelle, la bonne nouvelle jusqu’aux extrémités du monde et de l’histoire.

Jésus a accompli sa mission, à eux maintenant, à nous maintenant, d’être les témoins. Désormais, ce n’est plus la formation des disciples, c’est fait ; désormais, Jésus relayé par l’Esprit Saint, envoie les hommes eux-mêmes pour convertir le monde.

A l’Ascension, Jésus passe le témoin à ses disciples : « A vous, maintenant, de jouer » ; à eux de faire que le projet de Dieu soit manifesté aux nations.

Mais si l’Ascension accomplit la mission de Jésus, cette fête est aussi, et en même temps, une promesse : une « force » sera donnée aux témoins de Jésus ; l’Esprit Saint leur viendra d’en haut, force qui investira leur intelligence et leur cœur, force qui les revêtira.

L’Ascension prépare la Pentecôte, elle en est déjà un avant-goût.

Enfin, il y a un dernier geste qui va résumer le passage de Jésus sur la terre : « tandis qu’il les bénissait, il se sépara d’eux ». Jésus monte vers le ciel en bénissant. Ce sera, à tout jamais, la dernière image de Jésus : des mains qui bénissent.

L’Ascension est une bénédiction céleste, une bénédiction où l’homme ressent le dynamisme  de Dieu qui est en train de l’imprégner, où il se sent respecté dans sa liberté et son pouvoir d’inventer la suite.

Et cette Ascension se prolonge dans la prière joyeuse et dans l’allégresse. Ces hommes n’ont rien d’orphelins,: ils vont être habités par l’Esprit de Dieu. Ils habitent sa maison, son temple… ils deviennent eux-mêmes ces temples de Dieu. Ils disent du bien de Dieu et ils le bénissent à leur tour.

Alors, les apôtres, comme nous-mêmes, nous n’avons plus ‘’à regarder le ciel‘’, mais notre cœur, où Jésus est désormais présent en compagnie de l’Esprit Saint pour faire de nous, maintenant, les prophètes du Monde Nouveau.

« Mon Père et moi, nous ferons en eux, notre demeure ».

Les apôtres, jusque-là, avaient reçu. Maintenant et désormais, ils ont à donner. Saint Léon n’avait pas tort de dire : « L’Ascension, c’est notre promotion, promotion de l’humanité qui dans la personne de Jésus est désormais présente en sa divinité ».

Notre nature humaine est promue au partage de l’amour de Dieu, mais le partage de cet amour, c’est maintenant à nous, les nouveaux apôtres, de le faire passer dans notre existence.

L’Ascension, c’est un mystère d’espérance : nous formons tous ensemble le Christ total, la tête est déjà dans les cieux, et nous, le corps, nous bénéficions déjà de la vie divine que nous devons partager avec les autres. AMEN




7ième Dimanche de Pâques – par le Diacre Jacques FOURNIER (St Jean Jn 17, 20-26)

« Qu’ils soient un

comme nous sommes un »

(Jn 17,20-26)

En ce temps-là, les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi : « Père saint, je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi.
Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé.
Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes UN :
moi en eux, et toi en moi. Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé.
Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, ils soient eux aussi avec moi, et qu’ils contemplent ma gloire, celle que tu m’as donnée parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde.
Père juste, le monde ne t’a pas connu, mais moi je t’ai connu, et ceux-ci ont reconnu que tu m’as envoyé.
Je leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai connaître, pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que moi aussi, je sois en eux. »

 

           La prière de Jésus s’étend ici non seulement à ses disciples qui l’entourent, juste avant sa Passion, mais aussi à tous ceux et celles qui « accueilleront leur parole et croiront en lui », c’est-à-dire à nous tous… Et que demande-t-il ? « Que tous, ils soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi ». Jésus n’est pas le Père, le Père n’est pas Jésus. Mais dans son amour, le Père, de toute éternité, se donne au Fils. Et il lui donne tout, tout ce qu’il est… Et le Père « est Esprit » (Jn 4,24). Mais il est aussi « Lumière » (1Jn 1,5), une Lumière que la Bible appelle parfois « Gloire » : « La Gloire de Dieu est la splendeur de l’Être par excellence » (P. Placide Deseille). Donner la Gloire, c’est donc donner l’Être, c’est-à-dire l’Esprit, la Lumière, la Vie… C’est ce que Jésus affirme ici : Père, « parce que tu m’as aimé avant même la création du monde », « tu m’as donné la Gloire », tu m’as donné d’Être Dieu comme toi tu es Dieu… « Il est Dieu né de Dieu, Lumière née de la Lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu », disons-nous du Fils dans notre Crédo… De toute éternité, le Père donne l’Esprit, le Fils reçoit l’Esprit. Le Père donne la Lumière, le Fils reçoit la Lumière. Le Père donne la Vie, le Fils reçoit la Vie. « Je vis pas le Père » (Jn 6,57). Bien que différents l’un de l’autre, tous les deux sont ainsi unis l’un à l’autre dans la communion d’un même Esprit, d’une même Lumière, d’une même Vie. Ils sont « un ».

            Mais Jésus est justement venu nous partager ce qu’il reçoit de son Père de toute éternité… « Je leur ai donné la Gloire que tu m’as donnée », c’est-à-dire, je leur ai donné l’Être que tu m’as donné, cet Être qui est tout à la fois Esprit, Lumière et Vie… Ainsi, avec moi et par moi, dit Jésus, « tu les as aimés comme tu m’as aimé ».

           Si nous consentons à cet Amour gratuit, nous recevrons tous le même Esprit, cet Esprit que le Fils reçoit du Père de toute éternité, et qui l’engendre en Fils, ce même Esprit qui nous engendrera à notre tour en fils et filles de Dieu à « l’image du Fils » (Rm 8,28-30). Telle est la vocation de tout homme sur cette terre : participer par grâce, et cela selon notre condition de créature, à cette « nature divine » que le Fils reçoit du Père depuis toujours et pour toujours, un Don qui l’engendre en Vrai Dieu né du Vrai Dieu… Toute l’œuvre de Dieu est ainsi que nous « participions », nous aussi, « à la nature divine » (2P 1,4), c’est-à-dire à ce qu’Il Est en Lui-même… Et Il Est Esprit, Lumière, Vie éternelle… « Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu » (St Athanase), grâce à sa Miséricorde Toute Puissante, et infinie…            DJF

 




7ième Dimanche de Pâques – Homélie du Père Louis DATTIN

Unité des chrétiens

Jean 17, 20-26

                                                               

                   Nous avons écouté, par cet évangile, les dernières Paroles de Jésus. La Cène est finie, les apôtres ont communié et les voilà, tous les 11, qui prennent l’escalier qui descend la Vallée du Cédron et qui mène jusqu’au Jardin des Oliviers où Jésus va entrer dans son agonie et cet évangile est déjà et encore, une prière :

« “ Père, je ne prie pas seulement pour ceux qui sont ce soir avec moi, mais encore pour tous ceux qui accueilleront leur parole et croiront en moi ” ».

Oui, Jésus a donc entrevu et prévu la multitude des chrétiens, l’immensité de l’église. Il voyait à l’avance ces foules de croyants : il a prié pour eux, il a prié pour chacun de nous ce soir-là et quel était le contenu de cette prière ? Qu’est-ce-que Jésus demande pour les croyants ? «“ Que tous, ils soient « un ».

Voilà le souhait fondamental de Jésus pour nous, non pas qu’ils soient « saints », non pas qu’ils aient la foi ou qu’ils aient l’amour, non, « “ qu’ils soient « un » ” ».

Pourquoi  cette  prière  plutôt  qu’une  autre ? Parce  que  Jésus a pressenti que le grand drame des croyants, ne serait ni leur manque de foi, ni leur égoïsme, ni leur orgueil mais la « Division« . Or, la Division, c’est le contraire de Dieu : « “ Je crois en un seul Dieu ” ».  Dieu, avant tout, est « un ». Dieu vit de l’unité, par l’unité de ses personnes, dans l’unité qui est communion totale, sans confusion : c’est l’unité de plusieurs personnes distinctes, se respectant les unes les autres. Et parce que, nous-mêmes, nous  sommes  créés  à  cette image de Dieu, nous rêvons, au fond de notre cœur, de cette unité souvent perdue, toujours à refaire.

Que de fiancés ont rêvé à l’unité de leur couple, à la fusion totale de leurs deux êtres !

Que de familles ont fantasmé la famille idéale, du Père, de la Mère et des Enfants : unis en étroite communion !

Que de cités, que de pays, ont, eux aussi, imaginé cette unité idéale de tous les citoyens sous la conduite d’un seul chef, élu et choisi par eux !

 

Ce que craint Jésus, pour son église, avant tout, c’est le sectarisme, la scission, les fanatismes, les intolérances.

Que d’unions brisées! Que de haines, dans le monde et parfois aussi, il faut bien le dire, dans l’église !

Mais, nous avons eu, parfois, n’est-il pas vrai, à certains moments, un avant-goût de ce que pourrait être le ciel, tous les croyants tournés vers le Père, tous, vivants entre frères ?

C’est cette unité-là, mais absolue et définitive, que demande Jésus pour nous !

Dans le « Je crois en Dieu », nous disons «“ Je crois en l’église ”» avec 4 qualités : « une », « sainte », « catholique » et « apostolique ».

Quel est l’adjectif qui arrive en tête ? Ce n’est pas la sainteté, ni qu’elle soit catholique, ni même qu’elle soit apôtre. C’est d’abord son unité. Si l’église est « une », c’est-à-dire unie, communiante, communauté d’amour, alors seulement, elle pourra devenir sainte, alors seulement elle pourra devenir catholique, alors seulement elle pourra devenir apostolique.

Mais, il ne s’agit pas, bien sûr, de n’importe quelle unité : ce n’est pas une « vague bonne entente » entre des copains, il ne s’agit  pas  non  plus  d’une  honnête   tolérance  réciproque.

Ce n’est pas non plus une « coexistence pacifique ». Non, le modèle de l’unité n’est pas là : le modèle d’unité donné par Jésus aux chrétiens, c’est la Trinité , « “ A plusieurs ne faire qu’un ” ».

Nous rêvons parfois d’une unité facile, qui serait, que les autres, qui ne pensent pas comme nous, nous rejoignent. Ce n’est pas cela la véritable unité. Ne confondez pas l’unité avec l’uniformité. En Dieu, au contraire, les personnes restent totalement distinctes et se respectent les unes les autres. C’est l’unité de plusieurs avec leurs légitimes différences, leur originalité. Un africain, un indien, un bouddhiste, un animiste doit, même dans la foi catholique, surtout dans la foi catholique, ne rien perdre de ses valeurs personnelles et retrouver, en outre, toutes celles qui sont offertes par Jésus-Christ.

Aujourd’hui, on parle beaucoup de « pluralisme »… En fait, allons-nous vers une écoute et une acceptation réelle de nos différences, vers un échange de nos richesses, vers un partage de nos cultures  ou voulons-nous imposer notre choix à tous les autres ? Jésus nous dit d’être « un« , comme lui avec les 2 autres personnes divines. Ce sera cette unité-là qui sera à l’origine de la foi des autres. C’est parce qu’ils nous verront unis que les autres auront envie de vivre comme nous : pourquoi ? Parce que tout homme, qu’il soit chrétien ou non, a, au fond de lui-même, un désir, un vieux projet d’amour, de fusion, d’unité avec Dieu ou avec les autres. Projet vrai ou désir nostalgique ? Ce que vivent les uns doit être envié par les autres pour qu’à leur tour, ils entrent dans la ronde.

Tout homme possède en lui, un sentiment de solitude et un désir de « vivre avec » et il ne sera heureux que lorsque cette solitude  est  évacuée  et  ce  désir  d’unité  comblé. Ce n’est pas  pour rien qu’il est créé à l’image de Dieu:« “ Tel père…Tel fils ” » et le fils n’a, au fond de lui-même, qu’une seule ambition : vivre avec le Père : en aimant et en étant aimé.

En réalisant cette unité, il n’aura plus faim et soif d’autre chose, il sera vraiment heureux et ne sera pas en recherche de bonheurs factices ou de paradis artificiels parce qu’il vit déjà à l’avance ce bonheur qui sera définitivement le sien : l’unité de l’église vécue dans l’unité de la Trinité Sainte.

St-Cyprien, évêque de Carthage (autour de l’an 250), disait :

« L’église est un peuple qui tire son unité de l’unité du Père, du Fils et du Saint-Esprit ».

L’église doit être le sacrement visible c’est-à-dire le signe sensible de l’unité de Dieu.

Maintenant, en 2016, avec les « médias », nous possédons les techniques les plus avancées, les plus sophistiquées pour communiquer, mettre en relation, rassembler. Avec ces techniques, l’homme se sent pourtant beaucoup plus seul que dans un village du Moyen-Age. Peut-être parce que, en plus des techniques de communication, il faut autre chose : l’amour dans l’unité. C’est l’unité qui rassemble les hommes. C’est l’unité qui évangélise : « “ Voyez comme ils s’aiment ” ». Alors la foi devient attirante : « “ Qu’ils soient « un », afin que le monde croie que tu m’as envoyé ” »

Si notre unité devient visible pour les autres, s’ils la sentent, s’ils l’envient, alors l’église devient l’icône de la Trinité. C’est notre modèle, notre programme : unité dans nos cités, notre profession, nos groupes, notre paroisse, tous nos amours.

 « “ Père, ceux  que  tu m’as  donnés,

« je veux » que  là où je suis, eux aussi soient avec moi ” ».

C’est le seul « Je veux » de tout l’Evangile et ce « Je veux »- là, c’est pour l’unité…

                                                                     AMEN

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Rencontre autour de l’Évangile – 7ième Dimanche de Pâques

“ Qu’ils soient un en nous

pour que le monde croie ”

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons  (Jean 17, 20-26)

Le chapître 17 de l’évangile de Jean est une grande prière de Jésus, qu’on appelle “ Prière sacerdotale ”. Jésus est arrivé à la fin de sa mission terrestre. A l’heure de son sacrifice, il se tourne vers son Père qui l’a envoyé pour s’offrir à lui et intercéder pour tous ses disciples qui auront à poursuivre sa mission dans le monde jusqu’à la fin des temps. Dans le passage que nous lisons aujourd’hui, nous serons attentifs à ce que Jésus demande à son Père.

Soulignons les mots importants

Jésus priait : Que signifie “ prier” pour Jésus ?

Je prie pour ceux qui accueilleront leur parole : A qui Jésus pense-t-il ?

Qu’ils soient un comme tu es en moi et moi en toi : Cette unité que Jésus demande pour sa communauté n’est pas une simple entente humaine : quelle est-elle exactement ?

Pour que le monde croie : Jésus est préoccupé de l’efficacité de la mission : quelle est la condition de cette efficacité pour Jésus ?

Ceux que tu m’as donnés : De qui s’agit-il

Je veux : Quand quelqu’un quitte ce monde, on parle quelquefois de “ses dernières volontés ”. Jésus ici affirme fortement la sienne : laquelle ?

Là où je suis : que veut dire Jésus ?

“ Avant la création du monde ” : Comment comprendre cette parole de Jésus ?

Je leur ai fait connaître ton nom: Sans Jésus, le mot Dieu peut vouloir dire beaucoup de choses.

 Quel est le nom de Dieu que Jésus nous a fait connaître ?

 

Pour l’animateur 

Jésus était un grand “ priant ”. Les évangélistes nous le montrent souvent en prière : (On peut faire chercher par le groupe) : Au moment de son baptême (Lc3,21) à la Transfiguration (Lc9,29), de bonheur le matin (Mc1,35), avant le choix des Douze (Lc 6,12), après la multiplication des pains (Mt14,23), Quand il apprend à prier le Père (Lc11,1), à l’agonie (Mt26,41), etc.  Quand Jésus prie, il ne rabâche pas des formules de prière. Ce sont toujours des moments d’intense intimité avec Dieu son Père. Jésus est toujours en communion avec son Père, avec sa volonté. Cette prière pour l’unité est le sommet de sa vie de prière. C’est en quelque sorte son testament, sa dernière volonté qu’il exprime devant ses disciples.

Dans sa prière Jésus porte tous ceux qui croiront en la relation intime qu’il vit avec Dieu son Père : donc pour nous.  C’est la foi en Jésus Fils bien-aimé du Père qui fonde la communauté des croyants. C’est cela qui fait la différence des croyants chrétiens avec d’autres croyants. 

L’unité pour laquelle Jésus prie est d’abord un don de Dieu qui accorde à la communauté des disciples d’être “ un ” à l’image du Père et du Fils. C’est la vie de Dieu donnée en partage aux croyants qui est la source de cette unité. De cette vie reçue découlera une communion très forte entre des croyants très divers par l’origine, par l’âge, le sexe, la culture etc…Ce n’est une simple entente humaine d’un groupe d’affinité ou d’un club de gens qui ont les mêmes goûts etc…

L’unité pour laquelle Jésus prie n’a pas seulement pour but de maintenir une étroite communion entre les disciples ni de les unir à lui et à son Père. L’unité des croyants n’a pas valeur seulement à l’intérieur de l’Eglise, elle a aussi valeur pour le monde : “ qu’il soient un en nous pour que le monde croie ”. En effet, comment croire que l’amour de Dieu habite des hommes divisés entre eux ? Comment croire que la mort du Christ puisse rassembler dans l’unité autour du Père les enfants de Dieu dispersés si les quelques-uns regroupés dans l’Eglise ne sont pas déjà unis ?

Nous avons été donnés au Christ par le Père au moment de notre baptême et par la foi que nous professons.  Jésus affirme fortement sa volonté, qui est aussi celle de son Père : que nous soyons avec lui, auprès du Père, dans la gloire du Royaume. C’est pour cela qu’il est venu. En tant que  Fils du Père il partage la gloire de Dieu de toute éternité, “ avant même la création du monde. ” Une telle affirmation de la part de Jésus nous donne le vertige, tant son humanité le rend semblable à nous et proche de nous.

Le Nom de Dieu que Jésus nous fait connaître, c’est le nom de “ Père ”. Le nom dans la bible, désigne la personne. En nous révélant le Père, Jésus nous fait participer à la vie et l’amour qui l’unissent au Père. C’est une “ connaissance ” qui est d’abord partage de vie, communion…qui est commencée dès ici bas et qui s’épanouira quand nous serons dans la gloire avec le Ressuscité.

 

Ensemble regardons Jésus

Jésus est en prière. Debout. Les yeux levés vers le ciel. Prière filiale. Prière confiante et suppliante. Il prie pour ses disciples. Pour nous. Pour l’unité de son Eglise. Il intercède auprès du Père encore maintenant. Nous sommes les membres de son Corps. Notre prière s’unit à la sienne.

 

L’Evangile aujourd’hui dans notre vie

  • Quel spectacle offrons-nous dans nos familles, nos équipes, nos groupes, nos communautés chrétiennes : celui de gens unis dans le même amour, le même respect des autres et de leur personnalité, ou celui de gens profondément désunis, même sous un vernis d’unité ? 

  • Dans chaque Eucharistie, nous prions pour que le Christ conduise son Eglise vers l’unité parfaite. Et nous nous donnons la paix. Et nous allons communier au même Seigneur en mangeant le même pain : Comment se fait-il qu’il y ait tant de rivalités dans nos communautés, de jalousies, de “ la di la fé ” qui minent l’unité ? 

  • Notre amour commun du Christ et de Dieu son Père et notre désir d’être de vrais témoins de l’Evangile sont-ils plus forts que nos motifs de désunion ? 

  • Quel intérêt portons-nous aux efforts actuels en vue de l’unité des chrétiens séparés ?

  • Quelle est la place de “ l’unité ” dans ma prière puisque je suis disciple de Jésus et que j’ai recueilli sa prière-testament ?

 

ENSEMBLE PRIONS   

(On peut demander au groupe une prière spontanée pour l’unité)

Nous te rendons grâce, Seigneur Jésus, pour ton Église

que tu établis dans l’unité d’une seule foi et d’un seul baptême,

à la gloire d’un seul Dieu et Père.

Nous te demandons pardon pour nos manques d’amour

envers nos frères dans la foi,

pour nos divisions qui déchirent ton Corps.

Nous te prions : donne‑nous un seul coeur,

une seule âme pour que le monde croie à ton Évangile.

Chant : Seigneur, rassemble-nous p.117

 

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7ième dimanche de Pâques Année C

 

 




6ième Dimanche de Pâques – par Père Rodolphe EMARD

Homélie du 6ème dimanche de Pâques

Dimanche 22 mai 2022

 

Lectures de référence :

Ac 15, 1-2. 22-29 ; Ap 21, 10-14. 22-23 ; Jn 14, 23-29

Frères et sœurs, les textes de ce sixième dimanche de Pâques nous donnent de réfléchir sur le mystère de l’Église : sa réalité, ce à quoi le Christ l’appelle et ce à quoi elle est destinée.

Dans la première lecture, tirée des Actes des Apôtres, saint Luc relate les premières difficultés rencontrées par la communauté chrétienne. Certains chrétiens, de courant pharisien, affirmaient que les disciples du Christ doivent être circoncis « selon la coutume qui vient de Moïse » pour « être sauvés ». 

Luc souligne que cela « provoqua un affrontement ». Paul, Barnabé, Jude et Silas sont mandatés par les « Apôtres et [les] Anciens » pour résoudre le conflit : La circoncision n’est pas une obligation pour être sauvé. Le Salut est pour tous les peuples et toutes les cultures. L’intégration de tous doit primer. L’universalité est ici à relever.

Les conflits dans l’Église ne datent pas d’aujourd’hui mais depuis ses origines. Les scandales qui défigurent le visage de l’Église accentuent ces conflits. Cette première lecture nous donne de ne pas oublier que notre Église quelle qu’elle soit est fondée sur les Apôtres.

« L’Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé… » : Cette expression manifeste bien l’autorité des Apôtres instituée par le Christ. Une autorité en vue d’exprimer la volonté de Dieu. Restons attachés à l’enseignement des Apôtres et à la Tradition de l’Église qui nous ramènent à ce qui est essentiel : Le Christ. Si chacun fait ce travail personnellement, nul doute que les tensions s’atténueront…

L’Évangile est le prolongement de celui de dimanche dernier où Jésus nous a donné le commandement de l’amour mutuel. Dans notre passage, Jésus annonce son départ à ses disciples. Il leur laisse de précieux conseils pour la bonne marche de l’Église à naître. Jésus évoque six attitudes que nous devons considérer, nous qui formons son Église d’aujourd’hui :

  • Jésus invite d’abord à l’aimer. Si nous l’aimons, le Père nous aimera. Tous deux feront alors leur demeure chez nous.

  • Jésus exhorte à garder sa Parole, Parole qui mène à la Vie et qui permet de ne pas s’égarer.

  • Jésus nous demande de ne pas être « bouleversé ni effrayé ». Jésus nous invite à fuir les attitudes de peur…

  • Jésus nous veut dans la joie !

  • Jésus nous demande encore d’accueillir sa paix. La paix du Christ ne signifie pas que nous serons épargnés par les difficultés de la vie. La paix de Jésus c’est l’assurance de sa présence à nos côtés. Dans toutes les circonstances de nos vies, il est là ! La paix du Christ apporte une force, une sérénité, une espérance qui aident à affronter les épreuves que nous rencontrons.

  • Jésus nous demande enfin d’accueillir l’Esprit-Saint. Jésus évoque une fonction principale de l’Esprit Saint : « l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. » C’est l’Esprit Saint qui nous fait entrer dans l’intelligence des Écritures, qui nous aide à comprendre les paroles de Jésus.

Invoquons-nous suffisamment l’Esprit Saint dans le quotidien dans nos vies, dans nos multiples occupations ? L’invoquer de façon régulière nous permettra de sortir de nos gestes automatiques dans nos différentes pratiques.

À la messe, certains gestes sont devenus presque automatiques : le signe de la croix, nos postures, le « Notre Père » qui n’est pas toujours prié mais plutôt récité, la communion est parfois banalisée… Nous avons besoin de l’Esprit Saint pour ranimer notre foi, pour nous réveiller de nos tiédeurs.

Dans nos relations quotidiennes, nos salutations sont pour certaines devenues quasi automatiques : on zappe ou on ne s’attarde pas, le strict minimum en matière de cordialité… Les gestes barrières, pour le coup, facilitent les choses, pour garder la distance. Nous avons besoin de l’Esprit Saint pour combler ces séparations, pour resserrer nos liens sociaux, pour inventer nos relations à venir…

Sans l’Esprit Saint, nous ne parviendrons pas au but : la Jérusalem céleste dont parle saint Jean, dans la deuxième lecture, extraite de l’Apocalypse. Jean, dans sa vision, décrit la « Ville sainte » comme étant splendide. Il utilise les plus belles images de son époque pour décrire cette Ville illuminée par la gloire de Dieu : la Ville sainte « avait en elle la gloire de Dieu ; son éclat était celui d’une pierre très précieuse, comme le jaspe cristallin. »

Jean entrevoit la Jérusalem céleste comme le lieu de rassemblement des « douze tribus des fils d’Israël ». Cette référence symbolise la terre entière. Jean souligne aussi que les murailles de cette Ville Sainte repose sur les douze Apôtres. L’importance des Apôtres est à nouveau affirmée ici.

Jean dit enfin que cette Ville sainte « n’a pas besoin du soleil ni de la lune pour l’éclairer, car la gloire de Dieu l’illumine : son luminaire, c’est l’Agneau. » Voilà un beau verset pour exprimer la Vie éternelle qui nous attend. C’est pour cela que nous devons œuvrer, ne passons pas à côté !

Que l’Esprit Saint souffle sur nous ! Qu’il ranime en nous les dons de Dieu que nous avons reçu pour mieux faire Église et mieux nous attacher à elle.  Amen.

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs
et envoie du haut du ciel
un rayon de ta lumière.

Viens en nous, père des pauvres,
viens, dispensateur des dons,
viens, lumière de nos cœurs.

(Extrait de la Séquence de la Pentecôte)

Père Rodolphe Emard




6ième Dimanche de Pâques – par Francis COUSIN (Jn 14, 23-29)

« Si quelqu’un m’aime … »

 

« … il gardera ma parole. », c’est-à-dire tout ce que Jésus a dit et fait lors de son passage sur terre … sa Parole dite et écrite … et sa Parole faite, mise en action, rapportée par les Évangiles.

« Celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes paroles. » … Pourquoi le pluriel ?

Peut-être pour signifier des personnes qui gardent seulement quelques paroles et qui négligent ou en refusent d’autres … ?

Et peut-être que nous sommes souvent parmi ceux-là ?

Nous prenons quelques paroles de l’évangile, et celles-là on les connaît, on les applique … sans problème … et les autres, … celles qui demandent un effort …, qui demandent que l’on change quelque chose en soi-même, qu’on modifie nos habitudes … alors celles-là, on les regarde d’un peu plus loin …

On n’est pas contre … mais on n’a pas envie de faire l’effort pour être pour …

On se fie sur ma miséricorde de Dieu …

« Avec tout ce que j’ai fait de bien, … Dieu m’acceptera bien dans son Paradis ! »

Peut-être … mais c’est un pari risqué !

Reprenons la parabole de cet homme qui avait organisé un grand diner et invité beaucoup de monde ; quand le diner fut prêt, il le fit savoir à ses invités. Mais beaucoup d’excusèrent : « J’ai acheté un champ, et je suis obligé d’aller le voir ; je t’en prie, excuse-moi. » ; « J’ai acheté cinq paires de bœufs, et je pars les essayer. » ; « Je viens de me marier, et c’est pourquoi je ne peux pas venir. ». Alors l’homme se mit en colère, et envoya chercher « les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux » car « aucun de ces hommes qui avaient été invités ne goûtera de mon dîner. » (Lc 14,16-24).

Jésus parlait du repas dans le royaume de Dieu !

Alors il me semble que cela est clair : il ne faut pas garder des paroles de Jésus, mais toute la Parole de Jésus ! Et c’est exigeant !

Une autre question est de savoir si les phrases de Jésus sont réflexives, c’est-à-dire si on peut inverser les deux termes de la phrase : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole. » et « Si quelqu’un garde ma parole, il m’aimera. ». Peut-être pour celle-là, mais pour l’autre ?

« Celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes paroles. », et « Celui qui ne garde pas mes paroles ne m’aime pas. ». Alors là, c’est un peu dur pour ceux qui ne gardent pas toutes les paroles de Jésus … parce que, même si on ne garde pas toutes les paroles de Jésus … on l’aime quand même ! Ou tout au moins, c’est l’impression que l’on a …

Mais est-ce vrai ?

D’autant que cette Parole de Jésus a donné, et donne encore maintenant à ses disciples, dont nous, n’est pas vraiment de lui, mais c’est celle du Père …

Et bientôt, cette parole, quand Jésus sera mort, sera rappelée par le « défenseur », l’Esprit Saint que « le Père enverra en mon nom » (de Jésus), pour enseigner et rappeler, pour que la Parole continue de vivre au fil du temps.

Le Père parle par le fils, le fils parle et rappelle par l’Esprit Saint qui nous est envoyé par le Père au nom du fils … donc l’Esprit-Saint nous parle maintenant intérieurement la Parole du Père par le fils (cf Jn 16,13-15).

Et si le Père et le Fils sont UN (Jn 10,30), il en est de même avec l’Esprit.

Jésus va ’’partir’’ : « Je m’en vais, et je reviens vers vous ».

Jésus ne veut pas laisser les apôtres tout seuls ; c’est la troisième fois depuis le début de ce ’’discours’’ qu’il le dit (Jn 14,3 ; Jn 14,19), et il le redira encore ensuite (Jn 16,16).

Pourquoi cette insistance sur son départ et son retour ? Sans doute l’ambiance ne devait pas être au ’’top’’ dans le cénacle pendant ce long discours …

Juste après, Jésus dit : « Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père. »

« Si vous m’aimiez » … C’est un peu comme un reproche … Jésus a-t-il des doutes sur leur amour, c’est-à-dire sur le fait qu’ils gardent, ou pas, sa Parole ?

En fait, les apôtres sont décontenancés, un peu perdus …

Il leur faudra attendre la Pentecôte et la venue de l’Esprit Saint, le défenseur … pour leur rappeler toutes les paroles et les actions de Jésus afin qu’ils puissent annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus ressuscité, annoncer cette parole qu’ils ont entendue …

Ce que nous devrions tous faire … dans la joie …

Seigneur Jésus,

Toi qui est tout amour,

comme ton Père,

tu veux que notre relation avec toi

soit basée sur l’amour

qui est la condition pour que nous gardions

ta Parole, ton enseignement.

Toute ta Parole.

Et pas seulement un peu …

ce qui nous arrive souvent …

Aide-nous à garder toute ta Parole.

 

                                                                                   Francis Cousin

Pour accéder à la prière illustrée, cliquer sur le lien suivant : Image dim Pâques C 6°




6ième Dimanche de Pâques – par le Diacre Jacques FOURNIER (St Jean Jn 14, 23-29)

« Tous appelés à la Vie,

par le Don gratuit de l’Esprit »

(Jn 14,23-29)…

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure.
Celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes paroles. Or, la parole que vous entendez n’est pas de moi : elle est du Père, qui m’a envoyé.
Je vous parle ainsi, tant que je demeure avec vous ;
mais le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. »
Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé.
Vous avez entendu ce que je vous ai dit : Je m’en vais, et je reviens vers vous. Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi.
Je vous ai dit ces choses maintenant, avant qu’elles n’arrivent ; ainsi, lorsqu’elles arriveront, vous croirez.

 

 

 

            Les premières paroles de Jésus sont ici : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole »… Mais avec St Jean, ce n’est pas seulement un exercice de mémoire… En effet, « celui que Dieu a envoyé prononce les paroles de Dieu, car il donne l’Esprit sans mesure » (Jn 3,34) et « c’est l’Esprit qui vivifie » (Jn 6,63). Autrement dit, « garder la Parole » de Jésus, l’envoyé du Père, c’est garder le Don de l’Esprit qui se joint toujours à elle, et donc, avec lui, le Don de la Vie… C’est veiller à vivre dans la foi, tourné de cœur vers Lui, du moins autant que notre faiblesse le permet… Et dès que nous constatons un égarement, offrons le vite à l’Amour, qui, de son côté, n’a jamais cessé de nous aimer et donc de désirer pour nous le meilleur. Et aussitôt, il accomplira en nous son œuvre de Sauveur : « enlever le péché du monde » (Jn 1,29)… Alors, « si le salaire du péché, c’est la mort, le don gratuit de Dieu c’est la vie éternelle dans le Christ Jésus » (Rm 6,23) par le Don de « l’Esprit qui vivifie »…

            « « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma Parole, et mon Père l’aimera », mais c’est déjà fait : « Ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, c’est lui qui nous a aimés le premier » (1Jn 4,10), et il l’a fait notamment en nous créant par le Don, en nous, de son Souffle de Vie (Gn 2,4b-7), de son Esprit de Vie. Et nous retrouvons avec cet acte fondateur un geste d’amour, car pour Dieu, aimer, c’est tout donner, tout ce qu’il a, tout ce qu’il est : « Le Père aime le Fils et il a tout donné en sa main » (Jn 3,35), « tout ce qu’il a » (Jn 16,15 ; 17,10), tout ce qu’il est… « Dieu est Amour » (1Jn 4,8.16), le Père est Amour ? « Tu es mon Fils Bien-Aimé », dit-il à son Fils, « en toi, j’ai mis tout mon amour » (Mc 1,11), tout ce que je Suis (Ex 3,14), toute ma vie : « Comme le Père a la vie en lui-même, de même a-t-il donné au Fils d’avoir la vie en lui-même » (Jn 5,26), gratuitement, par amour. Et c’est aussi ce qu’il s’est passé au jour de la création de chacun d’entre nous : Dieu a fait de nous des créatures spirituelles (1Th 5,23), « des âmes vivantes » (Gn 2,7), par le Don gratuit, par amour, de son Souffle de Vie, de son Esprit de Vie… Et c’est cet homme « esprit » que Dieu veut combler de son Esprit pour lui donner, tout aussi gratuitement, par amour, de participer à la Plénitude de sa Vie, de sa Lumière et de sa Paix. Tel est le cadeau du médecin à ses malades (Lc 5,31-32), du Sauveur aux pécheurs que nous sommes : « La Paix soit avec vous. Recevez l’Esprit Saint » (Jn 20,22), car « Dieu vous a choisis dès le commencement pour être sauvés par l’Esprit qui sanctifie » (2Th 2,13)…                                                                                                                                                                     DJF




6ième Dimanche de Pâques – Homélie du Père Louis DATTIN

L’Eglise

 Jn 14, 23-29

En ce dimanche, les textes de la parole de Dieu nous invitent à une méditation sur l’Eglise. C’est, sans doute, ce dont nous avons le plus besoin pour assurer notre foi. Que nous ayons la foi, que nous ayons l’amour, que nous soyons animés d’une espérance sans faille, que nous sachions bien prier et nous remettre sans cesse à l’écoute de la Parole de Dieu, tout cela ne servirait pas à grand- chose, si toutes ces activités chrétiennes ne s’exerçaient pas dans le cadre de l’Eglise.

Il y a peu de temps encore, certaines personnes âgées considéraient leur religion comme une affaire privée, personnelle, individuelle et n’allaient guère à l’église que pour ressourcer et nourrir leur dévotion intime. Le cadre de leur vie spirituelle, c’était leur chambre, leur prie Dieu, leur gros missel, quelques images pieuses sur leur table de nuit et la messe elle-même n’était considérée que comme station-service purement individuelle. Bien que très pieuses et de parfaite bonne foi, ces personnes, et c’était l’époque qui les y portait, n’avaient pas pris conscience, qu’elles faisaient partie, qu’elles étaient partie prenante, d’une Famille spirituelle, d’une communauté, d’un réseau intérieur et extérieur qui nous établit entre nous, comme des frères et sœurs d’une même Famille dont Dieu est le Père, Jésus-Christ : le Fils aîné, l’Esprit-Saint : l’animateur et dont nous sommes tous, tant que nous sommes, des membres plus ou moins actifs.

Si nous l’avions oublié, la Parole de Dieu à cette messe, est là pour nous le rappeler vigoureusement.

Que voyons-nous dans la 1ère lecture ? Un groupe, une communauté d’apôtres réunis ensemble à Jérusalem pour prendre des décisions. Au 1er concile, celui de Jérusalem, il s’agit de prendre une décision grave : « Allons-nous nous enfermer dans nos petites pratiques d’autrefois et rester entre nous, frileusement installés dans nos dévotions d’hier ou d’avant-hier, ou allons-nous ouvrir toutes grandes les portes de l’Eglise, à des non-Juifs, incirconcis, quitte à bouleverser nos mentalités et à faire passer un grand courant d’air dans notre Cénacle ? »

Sous l’action de l’Esprit, qui ne l’oublions pas, apparaît sous le signe d’un vent violent, d’une tempête (rappelez-vous la Pentecôte), les apôtres décident l’ouverture : ils quittent le port bien abrité du judaïsme pour se lancer en haute mer et c’est l’aventure de l’Eglise, sous le souffle de l’Esprit, avec Pierre, le 1er pape, à la barre de l’Eglise et nous avons entendu, dans la 1ère lecture, cette phrase surprenante :

« L’Esprit-Saint et nous-mêmes avons décidé de ne pas faire peser sur vous des obligations judaïques, notamment  la circoncision ». « l’Esprit-Saint et moi-même ».

Dès le 1er concile, dès sa sortie du port, la barque de l’Eglise est dirigée par qui ? L’Esprit-Saint et moi-même : c’est-à-dire c’est par le pape qui, lui-même est à l’écoute de l’Esprit qui lui souffle la conduite qu’il faut tenir, le cap qu’il faut prendre.

Si vous allez dans un port d’une station touristique vous verrez le long des quais, deux sortes de bateaux.

Les 1ers sont destinés à une promenade en mer. Il y a un capitaine à la barre et puis partout sur le pont  ou les entreponts, des bancs où les touristes pourront s’asseoir, installer leurs affaires, tirer leurs jumelles pour inspecter le paysage, tous assis, inactifs, bavardant  ensemble.

Un  seul  travaille  dans ce navire: celui qui est à la barre et tous ceux qui sont  autour de lui, font, ce qu’on appelle « une promenade en mer » ; le bateau, la direction, son énergie, sa navigation, ça ne les intéresse pas, ils ne  sont là  que pour se faire  véhiculer  d’un point à un autre : est-ce là une image de l’église ? A certains moments, j’ai bien peur que oui : quelques responsables avec une foule de consommateurs inactifs, assis et attendant qu’on les mène au bout.

Au port, il y a aussi, un autre bateau, pas un rafiot avec des bancs, mais un beau bateau effilé, racé, plein de cordages, de poulies, d’amarres, d’instruments de navigation et dans celui-ci, ce n’est pas un homme mais tout un équipage, actif, attentif, chacun à sa place, chacun ayant son rôle, paré à virer au moindre commandement du barreur. Ah si ce navire-là pouvait être l’Eglise ! Où chacun a un rôle actif, chacun a sa fonction, sa place à tenir, une Eglise qui ne soit pas un magma de touristes passifs, mais un équipage sous les ordres du skipper, prêts à manœuvrer d’une façon coordonnée et efficace pour le lancer en haute mer !

Ce bateau, vous l’avez reconnu, c’est l’Eglise avec son pilote : le pape, son équipage : nous tous, à notre place, sortant vers le large, sous l’impulsion de l’énergie de l’Esprit.

La seconde lecture, elle, nous donne une autre image de  l’Eglise, très belle, elle  aussi : une ville qui descend du ciel, la Jérusalem glorieuse, resplendissante, une ville lumière, mais sans soleil ni lune. C’est la gloire de Dieu qui l’illumine et sa source de lumière, c’est  l’Agneau Jésus-Christ, lumière du monde. Elle  avait  une grande  et  haute muraille : une muraille qui nous protège, mais qui ne nous enferme pas. La preuve : elle possède douze portes : l’Eglise n’est pas un ghetto, ni un château-fort avec pont-levis.

Elle reste ouverte et accueillante à tous, aux quatre points de l’horizon : trois portes à l’orient, trois portes au nord, trois au midi, trois à l’occident.

La muraille de la cité reposait sur douze fondations : les douze apôtres de l’Agneau, l’Eglise fondée sur les apôtres et ses successeurs, le pape et les évêques. Peut-être êtes-vous étonnés, que dans cette ville-là, il n’y a pas de temple, pas d’église. C’est toute la ville qui est l’Eglise, car son temple, c’est Jésus-Christ. Plus besoin d’église de pierres, de rassemblement pour le culte, nous sommes déjà tous unis autour de l’Agneau, autour de Jésus-Christ, notre soleil, source de notre lumière.

Là encore, cette ville, image de l’Eglise, c’est une vie ensemble, une communion de tous avec Jésus-Christ, protégée par les hautes murailles de la Garde de Dieu, éclairée par la lumière du Christ, fondée sur le roc de la foi des apôtres: « Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise », c’est-à-dire : « Je construirai l’unité de ma famille, animée par mon Esprit, conduite par mon Fils, aimée et protégée par le Père ».

Dans  cette  cité  sainte, sommes-nous  des  citoyens  à  part entière ?

Des bâtisseurs, des ouvriers de paix travaillent-ils à l’unité de cette cité ?

Travaillons-nous à la sainteté de l’Eglise ?

Quelle est la place de l’Eglise dans notre prière ?

Savons-nous rayonner d’un amour qui rassemble, avec la joie d’être ensemble ?

Avons-nous conscience d’être le Peuple de Dieu, le Peuple où il se trouve ?

C’est l’Evangile d’aujourd’hui qui nous fait sentir le mieux, après le 1er concile de Jérusalem et la vision de l’Apocalypse, la cité nouvelle. Quelles sont les sources de cette unité des chrétiens, de cette vie d’Eglise ?

La  1ère  source, c’est  la   fidélité  à  la  Parole  de  Dieu : « Si quelqu’un m’aime, il restera fidèle à ma parole » et dans ce cas : le  Père aime  l’Eglise  et  ajoute  Jésus : « Nous  irons demeurer en elle ».

La présence de Jésus à l’Eglise est provoquée par notre fidélité à écouter et à mettre en pratique ce qu’il nous dit, ce qu’il nous demande et cette parole-là, elle n’est pas seulement de lui, elle est du Père qui l’a envoyé.

Mais cela ne suffit pas : notre fidélité, le Seigneur, le sait par expérience, est bien faible, bien fragile, souvent clignotante, aussi nous envoie-t-il le Défenseur : l’Esprit-Saint qui est à la fois notre moniteur, notre éducateur et qui nous rappelle toutes les consignes de Jésus et c’est la 2e source de l’unité de l’Eglise et de sa croissance. Rappelez-vous ce que dit le prêtre au début de la messe : « Que la communion de l’Esprit Saint soit toujours avec vous ». Nous ne sommes vraiment unis entre nous, nous ne formons l’Eglise, nous ne faisons « Eglise » que si l’Esprit Saint est là pour nous réunir, nous unir, nous lier ensemble autour de Jésus-Christ, c’est lui le rassembleur.

Frères et sœurs, le ciel, qu’est-ce-que c’est ?

C’est l’Eglise rassemblée définitivement autour du Père qui nous comble de sa tendresse, du Fils qui nous a sauvés et de l’Esprit qui assurera définitivement notre unité dans la joie et dans la paix.   AMEN




Rencontre autour de l’Évangile – 6ième Dimanche de Pâques

« Si  quelqu’un  m’aime

il  restera  fidèle  à  ma  Parole »

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons  (Jean 14, 25-27)

Dans le discours après la Cène, Jésus vient d’annoncer la mission de l’Esprit qui le rendra présent dans l’Eglise. A ceux qui gardent sa Parole, son Père et lui se feront connaître : ils habiteront en eux comme dans un temple. Et l’Esprit les conduira vers la vérité toute entière. Dès maintenant Jésus leur lègue la paix qui sera le fruit de sa victoire sur le péché et sur la mort.

Soulignons les mots importants

Si quelqu’un m’aime : Jésus dit clairement c’est quoi l’aimer.

Fidèle à ma parole : Que signifie ce mot « fidèle» appliqué à la parole de Jésus ?

Nous viendrons chez lui : De qui Jésus parle-t-il en disant « nous » ?

Demeurer  auprès de lui : Comment comprendre ce mot « demeurer » ? Qu’est-ce qu’il nous dit d’important de la vie du chrétien ?

Du Père qui m’a envoyé : Jésus dit clairement qu’il a reçu une mission : de qui et dans quel but ?

L’Esprit Saint : Quel sera le rôle de cette Personne que Jésus révèle ?

La paix : C’est quoi cette paix que Jésus laisse à ses disciples

« Je m’en vais et je reviens » : Comment comprendre cette parole de Jésus ?

Le Père est plus grand que moi : Cette parole de Jésus est étonnante. N’est- il pas le Fils, en tout égal à son Père ?

 

Pour l’animateur 

  • Aimer Jésus, c’est essentiellement être fidèle à sa parole, garder sa parole, mettre en pratique l’Evangile : en un mot le commandement de l’amour. « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime » (Jn 14, 21). Il faudrait ici lire tout le Sermon de Jésus sur la Montagne (Mt Ch.5,6,7). Ce n’est pas une affaire de sensibilité. Ce n’est pas dire « Seigneur, Seigneur…Mt7,21) »

  • Etre fidèle à la parole de Jésus, c’est finalement être fidèle à Jésus lui-même et au Père qui l’a envoyé : ne pas s’écarter de lui, lui rester attaché de manière durable, même et surtout dans les moments difficiles. Cette fidélité n’est possible que par le don du Défenseur, l’Esprit de vérité.

  • Le résultat de cette fidélité à Jésus, c’est l’habitation de « la famille divine » en chacun des chrétiens : en disant « nous viendrons chez lui », Jésus nous révèle qu’il est intiment uni au Père et à l’Esprit dans le cœur du baptisé. Comme le dit l’apôtre saint Paul «  vous n’êtes plus des étrangers ni des hôtes…vous êtes de la famille de Dieu » (Ep 2,19)

  • Jésus se reconnaît comme l’Envoyé du Père : et il est en permanence en communion avec lui. Tout ce qu’il dit et tout ce qu’il fait exprime la parole et l’action de son Père. Cependant, dans la condition humaine, sa gloire de Fils éternel, égal au Père, est voilée : c’est ce que Jésus veut dire en disant « le Père est plus grand que moi. » Le Père est plus grand parce que tout vient de lui et tout va à lui : en particulier l’envoi du Fils et sa glorification. Cela montre combien Jésus se reconnaît vraiment l’un de nous, acceptant avec amour et soumission sa condition humaine.

  • Le soir de Pâques, en se montrant à ses disciples, la première parole qu’il leur dit c’est « Paix à vous » et il souffle alors sur eux en leur disant « recevez l’Esprit-Saint » (Jn 20, 19-22). Cette paix, c’est le salut (pardon et vie de Dieu) que Jésus a mérité par sa mort et sa résurrection, et qu’il communique par son Esprit. C’est la paix messianique annoncée par les prophètes et que Jésus donne à ses disciples pour toute la durée de l’histoire, quelles que soient les épreuves.

  • « Je m’en vais et je reviens vers vous » c’est ainsi que Jésus annonce sa mort et sa résurrection : il est désormais présent, mais d’une autre manière, de façon permanente auprès de ses disciples et cela doit être pour eux une source de joie.

 

Ensemble regardons Jésus

Jésus fait à ses amis, et à nous, des révélations très importantes sur lui, sa mission, sur Dieu, sur l’Esprit Saint, sur  la dignité du baptisé.

Chacun peut redire une parole de Jésus qui l’a touché, quelques mots importants du texte, répétés comme en écho.

 

L’Evangile aujourd’hui dans notre vie

  • Souvent nous cherchons Dieu en dehors de nous. Où est Dieu ?

Que nous révèle Jésus dans cet Evangile ?

Cela devrait entraîner des conséquences pour notre vie quotidienne ? pour notre prière.  (Cherchons ensemble)

  • Nous connaissons bien des bouleversements dans le monde et dans l’Eglise :

Pouvons-nous citer quelques-uns qui peut-être nous touchent de plus près ? Quelles sont nos raisons de ne pas désespérer ?

(Jésus lui-même  nous dit : nous avons un Défenseur. Il nous assure de sa présence : « Je m’en vais et je reviens vers vous ». Sa présence met notre cœur dans « sa paix »)

  • Jésus ne cesse de communiquer sa paix par son Esprit-Saint (lorsque  nous sommes en relation avec lui, dans un groupe de disciples, dans la prière, dans l’accueil de sa parole, dans l’eucharistie…)

Comment vivre de cette paix ?

Quels sont les lieux sur notre paroisse ou notre commune… où nous voyons des situations de « non-paix » ? Comment faire gagner la paix ?

  • L’Esprit Saint est le « maître intérieur » de l’Eglise et de chacun de nous. C’est lui qui enseigne à comprendre et à vivre l’Evangile aujourd’hui.

Quel temps donnons-nous à la prière personnelle, à la méditation de l’Ecriture, à notre formation chrétienne : dans les groupes de réflexion, dans les propositions de formation proposées par le diocèse ?

ENSEMBLE PRIONS   

Ta Parole Seigneur n’est pas dans les cieux

qu’il nous faille dire

« Qui montera nous la chercher

que nous l’entendions

pour la mettre en pratique ? »

 Ta parole est tout près de nous,

c’est ton Fils Jésus Christ,

Habitant en notre cœur.

O Christ, toujours vivant dans ton Eglise

Conduis-là par ton Esprit à la plénitude de la vérité.

Tous : Reste avec nous, Seigneur Jésus.

Tu veux habiter en nous avec le Père et l’Esprit-Saint :

Donne- nous le goût de la Parole

et aide-nous à la mettre en pratique. (Tous : reste …)

Par ta résurrection,  tu as vaincu la mort

et les forces du mal, et tu nous donnes ta paix :

soutiens notre combat

pour faire reculer la violence.

Chant : Seigneur, foyer d’amour p.115

Ou Donne à ceux qui demandent p.233

 

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6ième Dimanche de Pâques Année C

 

 




5ième Dimanche de Pâques – par Père Rodolphe EMARD

Homélie du 5ème dimanche de Pâques / Année C

15 mai 2022

Texte de référence : Jean 13, 31-33a. 34-35

Frères et sœurs, en ce cinquième dimanche de Pâques, Jésus nous donne un commandement : « Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. »

Resituons bien notre passage d’Évangile : nous sommes à la veille de la mort de Jésus, lors de son dernier repas avec ses disciples. Le commandement de Jésus est un véritable testament. Quel héritage ! Aimer ! Jésus fait de l’amour un commandement. Pourtant, on ne peut pas obliger personne à aimer.

L’amour est un don gratuit qui vient de Dieu. Un don qui doit être reçu pour être redonné constamment. Ce commandement de l’amour définit bien ce qu’est la vie chrétienne.

Aimer ! Un vaste programme et parfois « crucifiant » pour certaines relations. Il est plus facile quelques fois d’aimer des « étrangers » que les membres de sa propre famille. Nous connaissons les difficultés pour aimer…

Aimer demeure cependant une nécessité ! C’est ainsi que le monde nous reconnaîtra comme étant des disciples du Christ. C’est ainsi également que nous glorifions le Christ. En exerçant l’amour fraternel, c’est Dieu lui-même qui agit par nous. En nous aimant, nous faisons grandir le Règne de Dieu parmi nous.

Pour nous aimer les uns les autres comme le Christ nous a aimés, il y a trois « axes » à prendre en compte :

  • Il s’agit d’abord d’accueillir l’amour de Dieu en nous, nous laisser aimer par Dieu.

  • Accueillir cet amour de Dieu suppose de l’aimer en retour. C’est le premier des commandements : « Le Seigneur notre Dieu est l’Unique. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. » (Dt 6, 4-5).

  • C’est ainsi que nous pourrons diffuser autour de nous cet amour que nous avons reçu de Dieu. Aimer notre prochain, tel est notre vocation chrétienne ! Chacun doit se rappeler que son premier prochain c’est lui-même : s’aimer déjà soi-même pour pouvoir aimer les autres. Comment aimer son prochain sans s’aimer soi-même ?

Laisser Dieu nous aimer, l’aimer en retour, s’aimer soi-même, aimer son prochain : voilà ce qu’est la vie chrétienne !

Aimer, un défi ! Les difficultés sont plus grandes lorsqu’on a été blessé. Le chemin peut être long si la blessure est profonde… Aimer va de pair avec pardonner. Tout comme l’amour, la miséricorde est un don de Dieu. Dieu seul est amour et miséricorde, de ce fait, sans lui, nous ne pouvons pas pardonner. Pardonner est bien une grâce à demander au Seigneur.

Tout comme l’acte d’aimer, celui de pardonner requiert aussi de prendre en compte deux « axes » :

  • D’abord, se laisser pardonner par Dieu, pour pouvoir vivre de sa miséricorde.

  • Savoir se pardonner pour pouvoir pardonner ou plus précisément, pour laisser Dieu faire son œuvre de pardon en nous et par nous.

Frères et sœurs, c’est bien la grâce que nous demandons au Seigneur au cours de cette Eucharistie : la grâce de pouvoir mettre en pratique le commandement de l’amour mutuel.

Le conflit entre la Russie et l’Ukraine nous fait bien percevoir que ce commandement de Jésus n’est pas reçu par toute l’humanité. La haine, la négation, le mépris du prochain sont d’obscures réalités. Le désamour habite aussi nos cœurs…

Que le Seigneur nous donne de croire en la force de l’amour et en celle du pardon. L’amour et le pardon du Christ peuvent renouveler les cœurs des hommes. Se savoir aimé de Dieu, en faire véritablement l’expérience, est une véritable force spirituelle.

C’est à chacun personnellement de s’impliquer pour que l’amour fraternel grandisse autour de lui. Que le Seigneur ressuscité nous donne son Esprit et sa force pour y parvenir. Amen.

Père Rodolphe Emard