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Rencontre autour de l’Évangile – 3ième Dimanche de l’Avent

 » Moi, je vous baptise avec de l’eau…

 Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint

et le feu. »

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons  (Lc 3, 10-18)

Ce passage de l’évangile de Luc fait suite à celui de dimanche dernier. C’est le ministère de Jean Baptiste qui prépare les foules à accueillir le Messie qui arrive.

Regardons-réfléchissons-méditons

Faire lire lentement le texte

Les foules…  : Qui étaient ces gens qui venaient en foule à Jean Baptiste ?

Que devons-nous faire ? : Quelle est l’importance de cette question qui revient dans la bouche de ceux qui viennent se faire baptiser par Jean ?

Celui qui a… qu’il partage : Comment doit s’exprimer concrètement la conversion de celui qui possède ?

Des publicains : Quelle était la réputation qu’on faisait à ces employés des impôts ?

N’exigez rien de plus : Comment doit s’exprimer concrètement  la conversion de ces  collecteurs d’impôts ?

Les soldats : Qui sont ces soldats ?

Ne faites ni violence ni de tort à personne : Comment doit s’exprimer la conversion des soldats ?

Contentez-vous de votre solde : Pourquoi cette consigne de Jean Baptiste ?

Le peuple était en  attente : Qu’est-ce qu’il attendait ? Pourquoi cette attente était vive dans le peuple ?

Le Messie : Quelle idée le peuple se faisait du Messie ?

Il vient celui qui est plus puissant que moi …je ne suis pas digne…: Qu’est-ce que ces paroles nous révèlent de la personnalité du prophète Jean ?

Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et dans le feu : A quel moment avons-nous été baptisés (plongés) dans l’Esprit-Saint ? Et pourquoi le feu ?

L’image du blé que l’on bat…: Que signifie ce « nettoyage »  ?

Le grain dans le grenier : Que représente le grain ?

La paille brûlera dans un feu qui ne s’éteint pas : Que représente la paille ? Et le feu qui ne s’éteint pas ?

La Bonne Nouvelle : Quelle est cette Bonne Nouvelle ?

 

Pour l’animateur 

Les gens qui  venaient en foule se faire baptiser, c’était toutes ces personnes qui étaient classées comme pécheurs et qui étaient touchées par la prédication de Jean et qui voulaient changer de vie.

Que devons-nous faire ? Cette question montre bien que la conversion n’est pas seulement une réalité spirituelle, mais un changement dans la manière d’agir.

Celui qui possède : sa conversion doit s’exprimer par le partage.

Le fonctionnaire des impôts (publicain) dont la réputation est de s’enrichir sur le dos des gens, doit arrêter d’abuser et de tromper les gens.

Les soldats : ce sont les militaires de l’armée Romaine qui occupait la Palestine. Ils brutalisaient facilement les gens, et sans doute, extorquaient de l’argent pour arrondir leur fin de mois. Leur conversion doit s’exprimer par un respect des personnes, le refus de la violence et  se contenter de leur salaire.

L’attente du Messie, était comme une sorte de fièvre qui brûlait dans le cœur des gens du peuple. Le peuple attendait plutôt un Messie qui aurait libéré la terre d’Israël de l’occupant et y  établir un royaume puissant et florissant.

Jean Baptiste définit bien son rôle par rapport à Celui qui vient : le Messie. Le plongeon dans les eaux vives du Jourdain est bien différent du bain de l’Esprit et de feu que donnera le Christ à partir de la Pentecôte et qui sera une purification radicale du cœur.

Jean révèle son humilité, lui qui reconnaît la supériorité de Jésus et se sent indigne de faire sur lui le geste de l’esclave : ‘défaire la courroie de ses sandales’. La coutume voulait que celui  qui baptise déchausse  celui qu’il allait baptiser avant de l’aider à se dévêtir. Jean dit simplement qu’il n’est pas digne de baptiser Jésus.

Celui qui vient est avant tout le juge des derniers temps : il va nettoyer son peuple (la paille représente tout ce qui est sans valeur, tout ce qui ne pèse pas lourd dans notre vie, les impuretés qui seront définitivement détruites; le blé, c’est  au contraire, tout ce qui donne valeur à notre vie, tous « les fruits » de bonté, de justice.) Cependant la sévérité qui termine le passage ne correspond pas au comportement que Jésus a eu devant les pécheurs.

La Bonne Nouvelle, c’est le Don de Dieu, la réalisation de la promesse du Sauveur, c’est l’arrivée du Messie Sauveur.

 

TA PAROLE DANS NOTRE COEUR

Dieu très bon, nous le croyons, ton Fils vient apporter aux captifs la liberté et annoncer ta joie au monde. Ne permets pas que nous doutions de lui, accorde nous d’être témoins de son Royaume, maintenant et toujours

 

TA PAROLE DANS NOS MAINS

La Parole aujourd’hui dans notre vie

Quelle est la Bonne Nouvelle de ce passage d’évangile ?

Quel visage de Dieu nous est révélé ?

Le Dieu invite tous les hommes à accueillir Celui qui vient les libérer de leurs péchés, transformer leur vie et les plonger dans la vie nouvelle grâce à l’Esprit Saint.

Cette page d’évangile ne parle pas de pratiques religieuses pour se convertir, mais de conversion dans le comportement envers les autres. Une vraie conversion se traduit en actes.

Qu’est-ce que Jean Baptiste nous demanderait aujourd’hui de changer concrètement dans notre vie (Quels gestes ?  Quelles démarches ? Quel engagement ?)  Pour nous préparer à accueillir le Seigneur Jésus ? (dans la vie en société, dans notre vie professionnelle, dans notre vie en  paroisse)

Le peuple était en attente. Et nous ? 

-sommes-nous en attente de la venue de Jésus :

–  dans notre vie personnelle, aujourd’hui ? car il n’a pas encore toute la place ;

–  dans notre paroisse ? car beaucoup de nos frères ne l’ont pas encore accueilli

–  dans notre société ? car il y a encore beaucoup d’injustices, d’abus de pouvoir, de violence…(Attendre, c’est  nous préparer, c’est préparer la maison, c’est nettoyer, mettre de l’ordre. C’est aussi vivre dans l’espérance.)

Lui vous baptisera dans l’Esprit-Saint

Ce que Jean Baptiste a annoncé, s’est réalisé pour nous : le  Christ nous a plongés dans l’amour du Père à notre baptême en nous donnant l’Esprit-Saint. C’est un Esprit de communion. C’est un feu qui est chaleur et lumière ; un feu qui purifie. Comment vivons-nous de cet Esprit Saint aujourd’hui ?

 

ENSEMBLE PRIONS   

Viens renaître en nous, Source de la vie ! (tous reprennent)

Viens nous libérer, Prince de la Paix

Viens nous justifier, Germe de justice

Viens nous relever, Enfant du Très-Haut !

Viens tout éclairer, Lumière du monde

Viens tout rénover, Jésus, Fils de Dieu.

Chant : Toi qui es Lumière 151 ou « Viens pour notre attente » p.152)

 

Notre  Père

 

 

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2ième Dimanche de l’Avent – par le Diacre Jacques FOURNIER (Lc 3, 1-6).

« Le Fils dans notre histoire,

pour le salut de tout homme »

(Lc 3,1-6)

L’an quinze du règne de l’empereur Tibère, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, Hérode étant alors au pouvoir en Galilée, son frère Philippe dans le pays d’Iturée et de Traconitide, Lysanias en Abilène,
les grands prêtres étant Hanne et Caïphe, la parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, le fils de Zacharie.
Il parcourut toute la région du Jourdain, en proclamant un baptême de conversion pour le pardon des péchés,
comme il est écrit dans le livre des oracles d’Isaïe, le prophète :
« Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers.
Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis;
et tout être vivant verra le salut de Dieu. »

Le Fils éternel du Père, « l’Unique Engendré », « s’est vraiment fait chair » (Jn 1,14.18), il est entré dans notre histoire en assumant notre condition humaine. Voilà ce que St Luc affirme ici en situant le début du ministère de Jean-Baptiste, le Précurseur de Jésus, en « l’an quinze du règne de l’empereur Tibère » qui commença le 19 août de l’an 14 de notre ère. Nous serions donc ici en 28-29, ou, selon la manière syrienne de compter (St Luc est très probablement d’origine syrienne), dans l’automne de l’année 27.

Puis il cite « Ponce Pilate » qui fut « gouverneur de Judée » de 26 à 36 mais ce n’est qu’en 1961, lors de fouilles effectuées à Césarée Maritime, que l’on retrouva enfin, pour la première fois, une inscription qui portait son nom. Vient ensuite « Hérode » Antipas, fils d’Hérode le Grand, qui fut « tétrarque de Galilée » depuis la mort de son père, en 4 avant JC, jusqu’en 39. Et « Philippe, son frère », ou plus exactement son demi-frère, règnera sur « l’Iturée-Trachonitide » jusqu’en 34. Enfin, « Caïphe » succéda en l’an 15 à son beau-père Anne comme Grand-Prêtre à Jérusalem et cela jusqu’en 36.

Tous ces points de repère donnés ici par St Luc situent donc très concrètement le Christ dans l’histoire. Avec Lui et par Lui, Dieu est venu appeler tous les hommes à revenir à lui de tout cœur : « Lavez-vous, purifiez-vous, cessez de faire ce mal » qui vous tue (Rm 5,12 ; 6,23). « Apprenez à faire le bien. Venez donc et discutons, dit le Seigneur. Si vos péchés sont comme l’écarlate, comme neige ils deviendront » car « je verserai sur vous une eau pure, et vous serez lavés de toutes vos souillures » (Is 1,16s ; Ez 36,24-28).

Telle est l’invitation que lance ici Jean-Baptiste à travers ce « baptême de conversion pour le pardon des péchés ». L’accepter, c’était se reconnaître sincèrement pécheur, et nous le sommes tous. C’était aussi exprimer le désir, et c’est un besoin, d’une purification profonde. Mais seul le Christ apportera ce renouvellement intérieur en baptisant non pas dans l’eau mais dans l’Esprit Saint (cf. Mt 3,11) : « Vous avez été lavés, vous avez été sanctifiés, vous avez été justifiés par le nom du Seigneur Jésus Christ et par l’Esprit de notre Dieu » (1Co 6,11), cette eau pure qui purifie, cette « eau vive » qui vivifie (Jn 4,10 ; 7,37-39) et triomphe ainsi de toute ces morts qu’engendrent nos péchés…

St Luc présente ensuite cet appel à la conversion lancé par Jean Baptiste comme accomplissant la prophétie d’Isaïe : « Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis; et tout être vivant verra le salut de Dieu. » De fait, Jean Baptiste est vraiment cette voix criant « dans le désert de Judée » (Mt 3,1) la Parole de Dieu, et « Jérusalem, toute la Judée et toute la région du Jourdain se rendaient auprès de lui » (Mt 3,5)… La prophétie de Baruch, donnée dans la première lecture de ce jour, s’accomplissait elle aussi : « Debout, Jérusalem ! tiens-toi sur la hauteur, et regarde vers l’orient : vois tes enfants rassemblés du couchant au levant par la parole du Dieu Saint » (Ba 5,5). Mais c’est le Don de l’Esprit Saint qui, avec cette Parole, touchait les coeurs comme nul autre n’avait su le faire auparavant, attirant ainsi les foules à Jean Baptiste. En effet, ce Don se joint toujours à la Parole de Dieu : « Celui que Dieu a envoyé prononce les paroles de Dieu, car il donne l’Esprit sans mesure » (Jn 3,34), « l’Esprit qui vivifie » (Jn 6,63; 2Co 3,6), l’Esprit de Lumière (Jn 4,24 et 1Jn 1,5) qui « illumine les yeux du coeur pour faire voir« , pour faire percevoir dans la foi, toute la beauté de Dieu (Ep 1,17-21)…

Et c’est ce même Don de l’Esprit qui accomplit tout aussi bien les paroles d’Isaïe que celles, très proches, de Baruch : « Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées » (Lc 3,5 ; Is 40,4). « Dieu a décidé que les hautes montagnes et les collines éternelles seraient abaissées, et que les vallées seraient comblées » (Ba 5,7). En effet, ceux qui sont dans l’illusion de leur grandeur, envahis par l’orgueil, ce « grand péché » (Ps 19(18),13), Dieu, par « l’Esprit de vérité » les « introduit dans la vérité tout entière » (Jn 16,13), et donc dans la vérité de leurs faiblesses, de leurs misères, de leurs blessures, de leur péché car « tous sont soumis au péché, comme il est écrit : il n’est pas de juste, pas un seul… Tous ils sont dévoyés, ensemble pervertis » (Rm 3,9-18). Consentir à cette vérité universelle, c’est tout simplement commencer une démarche d’humilité… Et aussitôt, « Dieu élève les humbles » (Lc 1,52). Et comment fait-il ? Par ce même « Esprit de vérité » qui est aussi « Esprit de gloire, Esprit de Dieu » (1P 4,14). En effet, à peine auront-ils reconnu que de fait cette Parole, « tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Rm 3,23) décrit bien en vérité leur condition de pécheur, qu’ils entendront le Christ « Sauveur du monde » (Jn 4,42) leur dire : « Recevez l’Esprit Saint » (Jn 20,22). Ainsi s’accomplissait sa prière juste avant sa passion : « Père, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée… parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde« , un Don qui prouve à quel point « tu m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé » (Jn 17,22-24). C’est ainsi que le Christ « élève les humbles » : par ce Don de l’Esprit Saint, cet Esprit de Gloire, de Lumière, de Paix et de Joie (Ga 5,22; 1Th 1,6) que leur humilité, synonyme de vérité, leur permet d’accueillir en vérité… Et la Parole de Baruch s’accomplira encore : « Ainsi la terre sera aplanie« , une image évoquant la paix enfin retrouvée, « afin qu’Israël chemine en sécurité« , et donc sans peurs ni angoisses (cf. Rm 2,9), « dans la gloire de Dieu« . C’est ainsi que « Dieu conduira Israël dans la joie, à la lumière de sa gloire, avec sa miséricorde et sa justice » (Ba 5,7-9).

Tout est en effet le fruit de « la miséricorde » de Dieu, en actes, cette miséricorde qui est le visage que prend l’Amour face à notre misère : elle ne l’empêche pas en effet d’être qui il est, Dieu, ce Dieu qui « est Amour » (1Jn 4,8.16) et « qui n’est qu’Amour » (P. François Varillon, « Joie de croire, joie de vivre »). Telle est cette « tendresse du Christ Jésus » qu’évoque St Paul dans la seconde lecture (Ph 1,8). Le mot grec qu’il emploie a comme premiers sens très concret, « entrailles« , un mot que St Luc utilise lui aussi dans le cantique de Zacharie pour évoquer la mission de Jean Baptiste :  » Tu marcheras devant, à la face du Seigneur, et tu prépareras ses chemins pour donner à son peuple de connaître le salut par la rémission de ses péchés, grâce aux entrailles de miséricorde de notre Dieu, dans lesquelles nous a visités l’Astre d’en Haut, pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort, pour redresser nos pas au chemin de la paix » (Lc 1,76-79).

« Redresser nos pas au chemin de la paix » est donc encore une action que le Christ Sauveur accomplit dans nos coeurs blessés, et toujours par le Don de l’Esprit de Droiture et de Paix. C’est ainsi que « les passages tortueux deviendront droits, et que les chemins rocailleux seront aplanis » (Lc 3,5).

Alors, « Jérusalem, quitte ta robe de tristesse et de misère« , en consentant à reconnaître en vérité ton péché, ce péché qui te conduit finalement non pas à la joie mais à la tristesse… Accepte de te convertir, de te repentir, et tu recevras « le pardon des péchés » mis en oeuvre dans ton coeur par le Don de l’Esprit Saint, cette « eau pure » qui « purifie de toute souillure, de toute ordure » (Ez 36,24-28), cette « eau vive » (Jn 4,10-14; 7,37-39) qui, si « le salaire du péché, c’est la mort », communique « le don gratuit de Dieu qui est la vie dans le Christ Jésus » (Rm 6,27). Et puisque cet Esprit est « l’Esprit de Dieu, l’Esprit de gloire » (1P 4,14), « revêts la parure de la gloire de Dieu pour toujours. Enveloppe-toi dans le manteau de la justice de Dieu » car c’est encore et toujours ce Don de « l’Esprit qui sanctifie » (2Th 2,13), de telle sorte que St Paul peut encore écrire : « Vous avez été lavés, vous avez été sanctifiés, vous êtes devenus des justes, au nom du Seigneur Jésus Christ et par l’Esprit de notre Dieu » (1Co 6,11).

Et comme cet « Esprit » est « Lumière » (Jn 4,24 et 1Jn 1,5), une « Lumière qui brille dans les ténèbres et que les ténèbres n’ont pas saisie » (Jn 1,5), une Lumière qui règne donc sur les ténèbres, recevoir cet Esprit de Lumière, c’est recevoir la couronne même du « Père de la gloire » (Ep 1,17), du « Père des Lumières » (Jc 1,17), le sceptre de son règne. Alors, « mets le diadème de la gloire de l’éternel » (Ba 5,2), reçois cette « couronne de vie » (Ap 2,10) que le Seigneur « te donne« , gratuitement, par amour. Avec ce Don, sa promesse pour chacun d’entre nous s’accomplira, et il en sera, le premier, profondément heureux (Lc 15,7.10.20 ; Mt 18,13) : « Je dispose pour vous du Royaume comme mon Père en a disposé pour moi : vous mangerez et boirez à ma table en mon Royaume, et vous siègerez sur des trônes pour juger les douze tribus d’Israël » (Lc 22,28-30), travaillant ainsi avec Lui, le seul Juge (Jn 5,22), au salut du monde, car pour Dieu, « juger« , c’est « faire la vérité » (Jn 3,21) en invitant l’orgueilleux à reconnaître la vérité de son être blessé et à le lui offrir, pour qu’il puisse « enlever son péché » (Jn 1,29) par « le pardon des péchés« , et ainsi le guérir (Lc 5,31-32), le sauver, et l’élever jusqu’à son Trône de Gloire par le « Don de l’Esprit de Dieu, l’Esprit de Gloire » (1P 4,14)…

« Par ma vie, oracle du Seigneur Dieu, je ne prends pas plaisir à la mort du méchant, mais à la conversion du méchant qui change de conduite pour avoir la vie » (Ez 33,11) en acceptant d’accueillir le Don de « l’Esprit qui vivifie » (Jn 6,63). « Recevez l’Esprit Saint » (Jn 20,22). Puissions-nous tous consentir à accueillir ce Don gratuit de l’Amour, qui n’est que « Miséricorde Toute Puissante » (Lc 1,49-50), et alors sa volonté s’accomplira, « Lui qui veut que tous les hommes soient sauvés » (1Tm 2,3-6), tous, sans aucune exception… Oui, vraiment, « que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel » (Mt 6,10)…

                                                     DJF




2ièmre Dimanche de l’Avent – par Père Rodolphe EMARD

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Luc 3, 1-6)

L’an quinze du règne de l’empereur Tibère,
Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée,
Hérode étant alors au pouvoir en Galilée,
son frère Philippe dans le pays d’Iturée et de Traconitide,
Lysanias en Abilène,  les grands prêtres étant Hanne et Caïphe,
la parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, le fils de Zacharie.

   Il parcourut toute la région du Jourdain,
en proclamant un baptême de conversion
pour le pardon des péchés,
comme il est écrit dans le livre des oracles d’Isaïe, le prophète :
Voix de celui qui crie dans le désert :
Préparez le chemin du Seigneur,
rendez droits ses sentiers.
Tout ravin sera comblé,
toute montagne et toute colline seront abaissées ;
les passages tortueux deviendront droits,
les chemins rocailleux seront aplanis ;
et tout être vivant verra le salut de Dieu.

    – Acclamons la Parole de Dieu.

 

Homélie du 2ème dimanche de l’Avent / Année C (05 décembre 2021)

C’est le temps de l’Avent ! L’Avent est souvent résumé comme la préparation de Noël. Cela rythme souvent avec :

  • Les vacances scolaires pour certains ;

  • La fin de l’année ;

  • La planification des cadeaux, le Père Noël ;

  • Les repas, les fêtes familiales…

Tout cela est bien ! Ces moments sont des bonnes trêves dans nos vies pour nous ressourcer (en évitant les « gros excès » !) Avec une vigilance à apporter face à la menace du variant omicron…

Mais si on en reste qu’à ces aspects, on passe à côté du vrai sens de ce temps de l’Avent.

L’Avent est déjà un temps d’attente, un temps qui doit être vécu de façon pieuse (c’est-à-dire dans la prière) et en adoptant une certaine sobriété (face à cette frénésie mondaine qui nous assaille).

Ce temps nous invite à l’espérance et doit être vécu dans la joie (malgré nos masques !) L’Avent a une double caractéristique :

  • C’est à la fois un temps de préparation à la solennité de la Nativité du Seigneur où l’on commémore le premier avènement de Dieu parmi les hommes : sa venue dans la chair, l’incarnation de Dieu.

  • C’est aussi un temps où les fidèles sont appelés à se tourner vers le second avènement du Christ à la fin des temps, sa parousie, sa venue dans la gloire. L’Évangile de dimanche dernier (1er de l’Avent) nous l’a relaté.

Ainsi donc, frères et sœurs, ce temps de l’Avent nous invite à nous focaliser sur l’essentiel au cœur de toute cette agitation commerciale qui marque nos fins d’année : C’est le Christ qui est important !

 

 

Durant l’Avent, deux saints vont nous accompagner plus particulièrement dans notre liturgie, pour nous guider vers Jésus :

  • La Vierge Marie dont c’est la solennité de son immaculée conception le 08 décembre prochain. Elle sera mentionnée dans l’Évangile du 4ème dimanche de l’Avent.

  • Jean le Baptiste dont il est question dans l’Évangile de ce dimanche et qui sera à nouveau évoqué dimanche prochain.

Laissons-nous enseigner par Jean Le Baptiste, dit le Précurseur, celui qui a préparé le chemin, le cœur de ses contemporains à accueillir le Christ qui vient.

Jean nous rappelle, en ce jour, notre mission de baptisés et de confirmés : prêtres, prophètes et rois, témoins du Christ. Nous avons à conduire au Christ, à aider les autres à ouvrir leur cœur au Christ qui ne cesse de venir à nous. Ce temps de l’Avent nous incite fortement à nous rappeler les grâces des sacrements que nous avons reçues.

Jean le Baptiste, en reprenant les paroles du prophète Isaïe, nous invite à préparer le chemin du Seigneur. Pour y arriver, il faut en premier lieu combler les ravins qui nous séparent du Christ. Il faut aplanir notre terre pour que le Christ puisse venir à nous sans obstacle ! Comment préparer le chemin du Seigneur sans demeurer dans son intimité ?

Jean le Baptiste tout comme Jésus ont fait l’expérience du désert. Le désert est synonyme de silence. Le silence dans notre société actuelle devient un vrai luxe. Le bruit nous envahit de tous côtés.

Retrouvons le silence dans nos vies pour mieux chercher et trouver le Christ, dans la Parole de Dieu, la prière, l’adoration du Saint-Sacrement, les sacrements ; l’Eucharistie sûrement et celui de la Réconciliation. Et n’oublions pas le « sacrement du frère », j’entends par-là en favorisant la fraternité et le partage.

Entendons-nous bien : un vrai temps de silence où l’on s’arrête vraiment pour le Christ, loin de quelques pratiques de « bondieuserie ».

Chacun de nous est interrogé personnellement : Pour que ce temps de l’Avent soit le temps d’une profonde rencontre avec le Christ et avec mes proches, quels sont les ravins à combler ? Quels sont les terrains à aplanir pour que la paix du Christ m’habite encore plus ? Pour que je sois encore plus animé de la justice de Dieu ?

Entrer dans une telle démarche suppose d’aplanir des terrains qui ne portent pas de fruit : nos égoïsmes, nos préjugés, nos à priori vis-à-vis d’autrui et de combler les ravins de nos méfiances.

Je vous souhaite un bon temps de l’Avent. Que saint Jean le Baptiste nous accompagne et nous donne d’être des acteurs d’espérance face à cette pandémie qui perturbe… Jean le Baptiste nous invite à toujours croire qu’avec le Christ l’avenir sera meilleur. Que le Seigneur lui-même nous donne sa force, son énergie pour avancer dans cette espérance. Amen.




2ième Dimanche de l’Avent – par Francis COUSIN (Lc 3, 1-6)

« Quitte ta robe de tristesse et de misère. »

 

Quand on voit ce qui se passe dans notre monde en ce moment, avec tout ce qui nous est déversé par la radio, la télévision, et les autres moyens d’information, journaux, revues, sans parler des réseaux dits sociaux, on ne peut pas dire que c’est la grande joie !

Hausse des prix des matières premières, de l’énergie, raréfaction de certains matériaux, hausse de la violence à tous les niveaux (école, famille, quartier …), crise sanitaire, baisse du pouvoir d’achat … Tout cela paraît bien triste …

C’était un peu la même chose quand Baruch écrivit son livre : il fait partie des déportés à Babylone et il envoie une lettre à ceux qui sont restés à Jérusalem pour leur redonner confiance et courage : « Jérusalem, quitte ta robe de tristesse et de misère, et revêts la parure de la gloire de Dieu pour toujours », et il parle des déportés : « Ils se réjouissent parce que Dieu se souvient. Tu les avais vus partir à pied, emmenés par les ennemis, et Dieu te les ramène, portés en triomphe, comme sur un trône royal », et pour qu’ils puissent revenir sans problème, « les hautes montagnes et les collines éternelles seraient abaissées, et que les vallées seraient comblées : ainsi la terre sera aplanie, afin qu’Israël chemine en sécurité dans la gloire de Dieu. »

Ce n’est pas sans rappeler le discours de Jean-Baptiste reprenant la prophétie d’Isaïe qui se termine par « Et tout homme verra le salut de Dieu. ».

Et voir « le salut de Dieu » ne peut que nous mettre en joie, la joie que nous apporte l’espérance que nous avons de pouvoir participer « au jour où viendra le Christ Jésus. » (Deuxième lecture).

Mais pour arriver à ce jour dans de bonnes dispositions, il ne suffit pas de dire « j’espère », il faut, comme on le disait la semaine dernière, que nous prenions notre part de travail, que nous mettions en œuvre les Paroles de Jésus, que nous soyons reconnus ’’justes’’ par Dieu.

Le jugement qui sera porté par Jésus ne dépend que ne nous !

Jésus nous a donné sa Parole. À nous de la suivre !

En commençant par faire ce qu’a conseillé Jean-Baptiste au début : « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis ; et tout être vivant verra le salut de Dieu. ».

Jean-Baptiste n’était pas ingénieur en génie civil. Nous non plus.

Il a parlé. Il a montré l’exemple.

Les situations ne sont plus les mêmes, la vie ne se vit plus comme à son époque … mais ce qu’il a dit reste toujours valable : « Convertissez-vous ! », c’est-à-dire « retournez votre cœur ! », ou comme le disait le prophète Ézéchiel parlant au nom de Dieu « Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J’ôterai de votre chair le cœur de pierre, je vous donnerai un cœur de chair. » (Ez 36,26).

Et ce cœur nouveau, ce n’est pas Dieu qui va nous le donner comme ça, sans qu’on ne fasse rien ! C’est à nous-mêmes de le changer, peu à peu, à la lumière des Paroles de Jésus, pour que notre cœur de pierre devienne un cœur de chair, un cœur aimant … à l’image du cœur de Dieu.

Et c’est chaque jour que nous avons à transformer notre cœur, parce que malheureusement nous sommes pécheurs, et qu’il nous arrive d’entrer en tentation !

Et avant de vouloir transformer le cœur des autres, il faut d’abord transformer le nôtre !

Cela semble dur ? oui !

Mais nous pouvons toujours compter sur Dieu qui ne nous abandonne pas, et qui est toujours là auprès de nous : « Je reprends et je corrige ceux que j’aime ; fais donc des efforts et reprends-toi. Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi. » (Ap 3,19-20)

Changeons nos cœurs pour accueillir Jésus à Noël !  (Et les autres jours aussi !)

Seigneur Jésus,

nous fêtons ta naissance à Noël,

mais tu es tous les jours avec nous,

tu n’attends qu’une chose,

que nous t’ouvrions la porte de nos cœurs,

et que nous portions ton message d’amour

à tous ceux que nous rencontrons,

chaque jour …

Donne-nous la force de faire

ce que toi tu veux.

                                     Francis Cousin

 

 

Pour accéder à la prière illustrée, cliquer sur le lien suivant : Image dim Avent C 2°




2ième Dimanche de l’Avent – Homélie du Père Louis DATTIN

La  promesse

Lc 3, 1-6

Vous avez peut-être remarqué, mes frères, avec quelle solennité, voire même quelle emphase, commence ce passage de l’Evangile : « L’an quinze de l’empereur Tibère, Ponce Pilate étant gouverneur de Judée, Hérode prince de Galilée, son frère Philippe prince d’Iturée et de Traconitide, Lysinias prince d’Abilène, les grands prêtres étant Anne et Caïphe, la  parole de Dieu fut adressée, dans le désert, à Jean, fils de Zacharie ». On passe brusquement de l’empereur romain, de tous les princes de la région, à un pauvre homme qui prêche dans le désert. L’important pour Luc, ce ne sont pas les princes et les rois, sinon pour dater l’évènement, c’est l’aurore du salut de Dieu  et cette aurore commence avec un homme tout seul dans le désert. Tout cela est aussi discret qu’un lever de soleil : le 1er rayon, faible petite lueur, à peine visible dans l’ombre immense de la nuit.

Et pourtant, c’est  cette petite lueur qui bientôt va s’agrandir et devenir dans quelques heures, le grand jour, la lumière triomphante de midi ! Passage de la nuit à la lumière : c’est bien cela le temps de l’Avent. La lueur commence à poindre, le petit jour s’installe. « Debout Jérusalem ! Tiens-toi sur la hauteur, nous rappelle Baruc, et regarde vers l’Orient : tes enfants se rassemblent au Levant ».

Nous guettons « le jour de Dieu », la lumière du Christ qui est annoncé et qui bientôt va briller. Jean le Baptiste est là pour l’annoncer. Nous devons être sur le qui-vive, à l’affût, non pas comme la vigie du bateau pour crier « Terre », mais comme le veilleur de nuit pour dire aux  autres : « Attention, la lumière commence à briller, bientôt elle nous éclairera, tous ».

Les chrétiens sont les vigies du monde à venir, les guetteurs, puis les annonceurs de la joie qui demain envahira le monde.

Pensons à cet homme, celui, qui le 11 novembre 1918, à 11h, est  convoqué chez le colonel qui lui dit : « Clairon, prenez votre instrument. Vous allez sonner l’Armistice ». Lui, qui, il y a un instant encore, était sans doute, las, découragé, piétinant dans la boue de sa tranchée, avec quelle joie et avec quelle rapidité, il a dû aller chercher son clairon, avec quel ferveur, il a dû sonner cet armistice, mettant fin au supplice de millions de personnes !

Mes frères, c’est cette joie-là, c’est cette ferveur-là qui doit nous animer pendant l’Avent. Nous voyons pointer la lumière de Dieu, la paix de Dieu, sa justice. La Bonne Nouvelle est sur le point d’éclater et nous attendons avec impatience, avec ferveur, le moment où « tout homme verra le salut de Dieu ». Reportez-vous à vos souvenirs d’enfance : la veille de Noël ! Que nous avions hâte de le voir arriver, ce petit matin pour, avec la permission de nos parents, aller voir, auprès de la cheminée, ce qu’il y avait dans nos souliers… !

Ah ! Mes frères, si, pendant cette période de l’Avent, nous attendions avec autant d’intensité, autant de désirs intérieurs, autant d’espérance la venue de Dieu, son Royaume de justice, de paix, de fraternité entre les hommes !

Noël sera-t-il pour nous, un événement intérieur, le salut joyeux de l’arrivée de la lumière du Christ dans un monde tout rongé par l’égoïsme, miné par la haine, défiguré par l’orgueil ?

Noël, c’est la chance donnée par Dieu de recommencer avec le nouveau-né, une vie nouvelle, toute de fraîcheur, de simplicité, d’oubli de soi, de joie rayonnante.

Oui, Noël  peut être  tout cela  pour  nous, si, nous  le  rappelle Jean-Baptiste, nous sommes prêts à accueillir celui qui doit venir.

Pour être prêts, il est nécessaire, nous dirait monsieur de la Palice, de se préparer. Oui, il y a toute une préparation à Noël, tout un travail intérieur à effectuer si nous voulons vraiment que Noël soit un vrai Noël, c’est-à-dire le départ d’une vie nouvelle, une naissance, une renaissance dans notre vie, un nouveau départ, un recommencement.

Voici pourquoi Jean-Baptiste nous crie, dans notre désert d’amour : «  Convertissez-vous, changez de direction, redressez la barre » ;

 « Oui, préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers, les ravins sont comblés, toutes les montagnes et collines abaissées. Les passages sinueux seront redressés, les routes déformées remises en état ».

Oui, l’Avent, c’est cet immense chantier de l’Eglise qui veut faire passer le Seigneur qui arrive, sur une route triomphale : chantier intérieur, chantier spirituel.

 De nos jours, combien d’obstacles encore gênent la marche du Seigneur sur le chemin qui va vers nous et vers les autres : les rugosités de notre caractère, les déviations de notre foi, les fossés d’incompréhension entre les hommes, les montagnes de préjugés et d’indifférences, les sinuosités de tous nos mensonges, les fossés créés par le racisme et les différences sociales, les jalousies.  Oh, si dans tout ce relief tourmenté d’un monde raviné par le péché, une route large, droite, aplanie pouvait aller jusqu’au cœur de chacun afin que le jour de Noël, le Seigneur puisse l’emprunter sans difficultés pour aller jusqu’à notre cœur, jusqu’au cœur du monde contemporain afin que tout homme puisse voir le salut de Dieu !

 Noël,  sera-t-il une révélation, une illumination,  un accueil triomphal à celui qui vient nous sauver ? Oui, c’est possible, pour chacun de nous, pour nous tous, si cette attente devient préparation active d’un événement que l’on doit préparer.

Car il va changer quelque chose en nous et autour de nous.  Alors, que devons-nous faire pour nous convertir ? Que devons-nous changer dans notre vie ?

Là, mes frères, je ne peux pas répondre à votre place. C’est à vous de voir, de décider, au cours de cette messe et dans les jours qui vont suivre, ce que vous pouvez faire pour que ce Noël marque une étape, marque un changement et devienne pour vous, à la fois, un « événement » et un « avènement » c’est-à-dire un nouveau départ, une naissance, une renaissance de la vie du Christ en vous!

A côté de  l’empereur Tibère, de Ponce Pilate, d’Hérode et des grands prêtres, Jean, ce pauvre homme qui criait dans le désert « Convertissez-vous » ne  faisait  pas  le  poids. Ils  ont  dû  sourire  en  entendant parler de cet illuminé qui disait : « Préparez-vous ! », « Faites attention, il va venir, celui que vous attendez ! », et pourtant, c’était lui et non pas les autres, qui était en train de changer la destinée du monde.

Alors, nous aussi, si nous nous disons : « A quoi bon, moi, dans ma famille, moi, dans mon bureau, moi, dans mon quartier ou ailleurs, à quoi bon me remuer ? », souvenons-nous que c’est en nous, que c’est par nous que passe l’annonce du salut de Dieu et que c’est à nous que Dieu donne la charge de conduire le monde dans la joie, à la lumière de sa miséricorde et de sa justice. Dans notre vieux monde paganisé, nous avons l’impression de crier, nous aussi, dans le désert. Faisons comme Jean. Soyons les annonceurs du sauvetage : « Tout homme verra le salut de Dieu ».  AMEN




Rencontre autour de l’Évangile – 2ième Dimanche de l’Avent

« Préparez le chemin du Seigneur… »

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons  (Lc 3, 1-6)

Le deuxième dimanche de l’Avent nous ramène au début de l’Évangile de Luc, juste après les premiers chapitres qui forment un bloc spécial et qu’on appelle « l’Évangile de l’Enfance ». L’Évangile proprement dit débute avec le ministère de Jean Baptiste.

Regardons-réfléchissons-méditons

Faire lire lentement le texte

L’an quinze du règne de l’empereur Tibère…  : Quelle est l’importance de cette indication de date et des noms de ces personnages de l’histoire politique et religieuse ?

La  parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean :

Qui est ce Jean dont parle l’évangéliste Luc ?  Quelle est sa vocation ?

 Un baptême de conversion : Comment se passait le baptême donné par Jean ? Et que signifie ici le mot « conversion ».

 Pour le pardon des péchés : Jusqu’à présent, dans la tradition du peuple juif, qu’est-ce qu’il fallait faire pour obtenir le pardon des péchés ?

 Le prophète Isaïe : Qui est ce grand prophète ? Quel a été son rôle pour la venue du Messie ?

 Préparez le chemin du Seigneur : Quel changement Jean réclame à tous ceux qui viennent vers lui ?

 Ravin comblé…Montagne et colline, abaissées…passages tortueux redressés …routes déformées aplanies : A quoi nous font penser toutes ces images ?

 Tout homme verra le salut de Dieu : Pour qui sera le salut apporté par le Messie qui vient ?

 

Pour l’animateur 

Luc prend soin de montrer Jean dans son rôle de prophète de façon solennelle : il l’inscrit dans l’histoire du pays d’Israël, en nommant les personnages du pouvoir politique et du pouvoir religieux en vigueur en Palestine ; ces indications permettront aux destinataires de l’évangile de vérifier que l’enseignement qui sera donné, ne repose pas sur des fables, mais porte sur des événements réels qui se sont produits à une époque connue. 

Jean est le fils de Zacharie et d’Élisabeth. Sa vocation est semblable à celle des prophètes. Il porte la parole que Dieu lui a adressée. C’est un prophète itinérant ; il va pourtant voir les foules venir vers lui : en fait le changement de mœurs qu’il prêche et le baptême qu’il donne correspondent à l’attente du peuple. 

Il pratiquait le baptême en plongeant les gens dans l’eau du Jourdain : en même temps qu’il leur demandait de se décider pour Dieu, il leur annonçait que Celui qui vient était prêt à effacer leurs péchés, par la simple plongée dans les eaux vives du Jourdain. Jusque-là, pour le pardon des péchés, il fallait offrir des sacrifices dans le Temple.

Le ministère de Jean accomplit celui d’Isaïe, le grand prophète des temps messianiques, qui a annoncé la « Consolation d’Israël », c’est à dire le Sauveur qu’attendaient les hommes pieux (comme  Siméon). 

Préparez le chemin du Seigneur : c’est le nécessaire changement de mentalité pour accueillir le salut. Pour décrire cette transformation, Jean Baptiste reprend les images d’un gigantesque chantier (utilisés par Isaïe) tel que celui que l’on voit quand ont construit une grande route.

« Tout homme verra le salut de Dieu » : Luc annonce que le message de salut s’adressera  à tous les hommes, afin de les  sauver tous.

 

TA PAROLE DANS NOTRE COEUR

Seigneur Jésus, ta venue a été préparée par le prophète Jean Baptiste. Aujourd’hui encore tu as besoin de beaucoup de « prophètes » nourris de la Parole de Dieu pour ouvrir devant toi des chemins. Donne-nous de tracer de nouvelles routes pour que ton Évangile arrive jusqu’à nos frères et sœurs d’aujourd’hui et transforme leur cœur, qu’ils puissent voir le salut que tu apportes.

 

TA PAROLE DANS NOS MAINS

La Parole aujourd’hui dans notre vie

Quelle est la bonne nouvelle de ce passage d’évangile ?

Quel visage de Dieu nous est révélé ?

Dieu veut que tous les hommes soient sauvés : voilà la Bonne Nouvelle. Cet évangile nous révèle un Dieu patient et miséricordieux, qui en même temps n’accepte pas tout ce qui défigure son image qui est en nous. Par Jean Baptiste, il nous dit : “ Convertissez-vous ” ,“ préparez les chemins du Seigneur 

Ces appels veulent dire la même chose : Comment y répondre concrètement, aujourd’hui, dans notre vie de tous les jours ?

Il peut arriver que nous nous disons « chrétiens », alors que dans la vie nous acceptons des complicités avec le mal, des “ la di la fé ”, des mensonges, avec des injustices, avec des comportements contraires à l’Évangile de Jésus et des désordres indignes des disciples de Jésus.

Qu’avons-nous fait de notre baptême ?

En quoi le fait de porter le nom du Christ (chrétien) a changé quelque chose dans notre vie ?

Acceptons-nous que Jésus, par son Évangile et son Église, aie un droit de regard sur notre vie, non pour nous condamner, mais pour nous inviter à nous “ convertir ” quand il y a eu des dérapages ?

De nos jours bien des obstacles s’opposent encore à la marche de l’Évangile : déviations de notre foi, des fossés d’incompréhension entre les hommes, des montagnes d’indifférence, d’égoïsme…et quoi encore ?

 

ENSEMBLE PRIONS   

Seigneur Jésus, prépare toi-même dans le désert de notre cœur le chemin de ta venue.

Les collines de notre orgueil, abaisse-les par ton humilité.

Les vallées du désespoir, comble-les par ton espérance.

Les chemins tortueux de nos mensonges, redresse-les par ta vérité.

Chant :  Jean-Baptiste  p. 159  (carnet des paroisses)- Notre  Père…

 

 

 

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1er Dimanche de l’Avent – par Claude WON FAH HIN

Commentaire  du samedi 27 et Dimanche 28 Novembre 2021

1er dimanche de l’Avent – Année C

Jérémie 33.14–16 ; 1·Thessaloniciens 3.12—4.2 ; Luc 21.25–36

Aujourd’hui, c’est le 1er dimanche de l’Avent qui marque le début d’une nouvelle année liturgique. « Le nom « adventus », avènement, arrivée, a donné le français « Avent ». Ce terme désignait, dans l’Antiquité, la réception solennelle d’un haut dignitaire, comme par exemple l’accueil triomphal d’un nouvel empereur entrant dans sa capitale». L’Avent est donc le temps de l’accueil de Dieu qui s’approche, qui arrive parmi les hommes en s’incarnant en la personne du Christ, c’est sa naissance au jour de Noël. La période de l’Avent est le temps de préparation de la venue du Christ au jour de Noël. « Dieu ne craint pas de venir, de s’approcher de sa création (malmenée par le péché) jusqu’à pénétrer en elle, jusqu’à l’habiter, jusqu’à l’illuminer…Il donne à l’humanité une dignité bouleversante: celle d’être le lieu où toute la Création peut accueillir l’avènement, l’Adventus (l’arrivée) de son Seigneur. Ainsi, en manifestant à l’humanité une confiance inaliénable, au point de venir assumer le cœur de son histoire, Dieu se présente à elle comme son Sauveur. – Dieu ne craint pas d’abandonner ses prérogatives pour venir partager la vie et les souffrances des hommes qu’il aime ».  Saint Anselme nous dit que le mystère de l’incarnation est un mystère joyeux parce que le péché n’y touche en aucune manière: c’est un mystère de pureté sans ombre, de beauté, qui récapitule toute l’innocence originelle de l’homme et de la femme ». C’est la Pureté qui prend corps. Et saint Irénée complète en disant : « Lorsqu’il s’est incarné et s’est fait homme, il a récapitulé (résumé, synthétisé) en lui-même la longue histoire des hommes et nous a procuré le salut en raccourci… il a sanctifié tous les âges …C’est pourquoi il est passé par tous les âges de la vie: en se faisant nouveau-né parmi les nouveau-nés, il a sanctifié les nouveau-nés; en se faisant enfant parmi les enfants, il a sanctifié ceux qui ont cet âge et est devenu en même temps pour eux un modèle de piété, de justice et de soumission; en se faisant jeune homme parmi les jeunes hommes, il est devenu un modèle pour les jeunes hommes et les a sanctifiés pour le Seigneur. C’est de cette même manière qu’il s’est fait aussi homme d’âge parmi les hommes d’âge, afin d’être en tout point le Maître parfait, non seulement quant à l’exposé de la vérité, mais aussi quant à l’âge, sanctifiant en même temps les hommes d’âge et devenant un modèle pour eux aussi ». Ainsi par son incarnation et toute sa vie sur terre, le Christ a sanctifié tous les âges de la vie des hommes.

–  L’Evangile d’aujourd’hui nous parle du retour du Christ « venant dans une nuée avec puissance et grande gloire » à la fin des temps. La fin des temps, on pense généralement qu’elle est encore bien loin. Or, elle est déjà arrivée avec l’incarnation du Christ, depuis deux mille ans. Et Luc nous dit : «25 il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur la terre, les nations seront dans l’angoisse, inquiètes du fracas de la mer et des flots; 26 des hommes défailliront de frayeur, dans l’attente de ce qui menace le monde habité, car les puissances des cieux seront ébranlées. 27 Et alors on verra le Fils de l’homme venant dans une nuée avec puissance et grande gloire. ». Notre première réaction est un sentiment figé d’angoisse, on reste « bouche bée » et on ne sait plus quoi penser car nous sommes les enfants de Dieu. Si c’est le cas, c’est que le chrétien que nous sommes, nous ne comprenons pas le langage apocalyptique de Luc. Pour essayer de comprendre, faisons un saut juste après la Pentecôte où les langues de feu se sont posées sur les apôtres. Pierre (Ac 2,16-21) reprend en partie les paroles du prophète Joël 3,1-5 qui dit: « dans les derniers jours (donc à partir de l’incarnation de Jésus), je répandrai de mon Esprit sur toute chair ( c’est le jour de la Pentecôte)…Et je ferai des prodiges là-haut dans le ciel et des signes ici-bas sur terre. Le soleil se changera en ténèbres et la lune en sang avant que vienne le Jour du Seigneur, ce grand Jour… ». Dieu répandra son Esprit sur toute chair et…le soleil se changera en ténèbres et la lune en sang avant que ne vienne le Jour du Seigneur ». Pierre vient de rappeler ce qui se passera le jour de la Pentecôte annoncé par le prophète Joël, et pourtant ce jour-là personne n’a vu le soleil se changer en ténèbres et la lune en sang. « Les judéo-chrétiens eux-mêmes n’ont jamais pris ces images au pied de la lettre ». C’est la raison pour laquelle il faut comprendre autrement le texte de Luc qui reprend les paroles d’Is 13,10 et d’Ez 32,7. A l’époque, les astres évoquent un monde mystérieux, qui rythme en quelque sorte le temps du monde terrestre, avec la nuit et le jour, le chaud et le froid, la sécheresse et l’inondation etc…ces astres semblaient avoir un pouvoir sur la terre et les êtres humains. Pour calmer ces astres capables de causer des ravages sur la terre, les hommes – dans leur ignorance et leurs superstitions – leur rendaient un culte et des offrandes pour apaiser leur colère et s’assurer leurs faveurs, faisant ainsi de ces astres…des divinités, des puissances divines, les considérant comme des dieux ou déesses telle que le dieu Jupiter ou la déesse Vénus…L’astronomie, à cette époque, était mélangée avec des pratiques divinatoires, magiques et idolâtriques. Israël aussi n’échappe pas à la tentation des cultes astraux. Et comme ces dieux astraux sont des astres lumineux, lorsque Luc annonce la venue du Seigneur, Dieu véritable, Lumière du monde, alors les astres qui ne sont que de fausses divinités, des idoles, deviennent de pâles lumières qui s’obscurcissent jusqu’à s’éteindre devant cette brillante Lumière du monde qu’est notre Dieu, Père, Fils et Saint Esprit. Le Père Michel Hubaut, théologien franciscain, nous dit : « Ces signes cosmiques de la fin des temps ne sont donc pas des visions de cauchemars, mais les signes précurseurs de la victoire définitive du Seigneur sur toutes les peurs ancestrales qui aliènent l’homme. Luc n’entend pas nous donner ici une description de la fin du monde, mais il annonce une intervention décisive du Seigneur, commencée avec l’incarnation et la résurrection de Jésus, inaugurant ainsi les « derniers temps » qui trouveront leur accomplissement au cours de son ultime manifestation.

Ce jour-là, celui du « Jour du Seigneur », toutes les divinités païennes, assyriennes, babyloniennes, symbolisées à cette époque par le soleil, la lune et les étoiles, disparaîtront dans la Lumière du Dieu unique (Is 24,19-23). Ce qui signifie que toutes nos idoles, celles d’hier et celles d’aujourd’hui, ne feront pas le poids en présence de Dieu ». La brève parabole du figuier et les autres arbres, montre bien, avec tous leurs bourgeonnements, que le monde renaît avec la venue du Royaume de Dieu, et cette venue c’est celle du retour triomphal du Christ. Il n’y a pas lieu de s’inquiéter puisque Dieu est parmi nous, en nous, à condition de ne pas lui fermer nos cœurs. Il nous donne ou redonne la vie en abondance, avec ses grâces, ses bénédictions, sa paix, sa sagesse et son amour offerts à qui le lui demande par leurs prières. Le monde sera probablement envahi, de toute part, par des attaques anti-Christ de toutes sortes, depuis les sectes innombrables, en passant par les super-puissances financières accompagnant toutes sortes de corruption et de guerre, sans compter les extrémistes toutes catégories confondues, un monde de plus en plus ingrat envers notre Créateur, ayant pour cible les chrétiens du monde entier. A Padre Pio, Jésus lui dit: « Avec quelle ingratitude, les hommes répondent à mon amour!…Mon fils, ne crois pas que mon agonie n’ait duré que trois heures, non, à cause des âmes que j’ai le plus comblées, je serai en agonie jusqu’à la fin du monde ». Dans ce monde difficile, désordonné, avec les valeurs chrétiennes remises en question par les décideurs, et dans ce peuple de Dieu parfois endormi, le Fils de l’homme vient avec puissance et gloire pour une victoire définitive sur les « puissances des cieux » (v.26), sur les « forces célestes » (note de Mt 24,29) ou encore sur « les astres divinisés » (Is 24.21 – TOB) qui seront ébranlées ». On est déjà loin des simples astres qui s’assombrissent, mais on parle de ces « forces célestes » qui font croire aux hommes que les astres – soleil – lune – étoiles – sont des dieux devant qui ils doivent s’agenouiller et offrir des sacrifices, les détournant ainsi de l’unique Dieu véritable qui s’est révélé au peuple juif et que le Christ nous a fait connaître. Jn 9,5 : « Tant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde. Jn 8,12 : « Moi, je suis la lumière du monde. Qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais aura la lumière de la vie ». Il nous faut alors nous redresser et relever la tête parce que notre délivrance est proche (v.28 de l’évangile d’aujourd’hui), délivrance de l’ignorance, délivrance d’une méconnaissance de la parole de Dieu, délivrance des superstitions, délivrance d’un état de mal croyance, délivrance du péché et donc de la mort, non pas de la mort physique, corporelle, mais de la mort éternelle (enfer), et donc avoir le salut par la grâce de Dieu. Loin de nous faire peur, ce texte de l’évangile selon saint Luc nous redonne l’espérance d’être un jour avec Dieu pour l’éternité. Car Dieu est Lumière et nous éclaire tout le long de notre vie. Mais Luc insiste (v.34-36): « 34 Tenez-vous sur vos gardes, de peur que vos cœurs ne s’appesantissent dans la débauche, l’ivrognerie, les soucis de la vie, et que ce Jour-là ne fonde soudain sur vous 35 comme un filet; car il s’abattra sur tous ceux qui habitent la surface de toute la terre. 36 Veillez donc et priez en tout temps, afin d’avoir la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme ». Le danger vient maintenant de nous-mêmes, dans le fait d’être pris dans les soucis de la vie, ivrognerie, beuveries, débauche et toutes sortes de déviation avec tous les plaisirs égoïstes de la vie au point d’oublier Dieu ou de le mettre au second plan. Être sur nos gardes nécessite le discernement des tentations et des déviations, et la force de lutter immédiatement contre ces tentations diverses dès leur perception, et c’est pour cela que Luc nous demande de veiller et de prier en tout temps, du matin au soir, tout en travaillant, en faisant nos activités quotidiennes, en conduisant, en faisant nos courses, nos sports, nos randonnées, notre jardin, nos bricolages etc…La vie entière doit être prière permanente, pour que Dieu reste avec nous, en nous. CEC 2743 « Prier est toujours possible…quelles que soient les tempêtes (cf. Lc 8, 24)…Il est possible, même au marché ou dans une promenade solitaire, de faire une fréquente et fervente prière. Assis dans votre boutique, soit en train d’acheter ou de vendre, ou même de faire la cuisine » (S. Jean Chrysostome, ecl. 2 : PG 63, 585A). Nous pouvons prier à genoux, debout (comme Saint Bernard), en marchant, en courant, ou allongé, ou en discutant avec des amis…c’est vraiment en tout temps. Il ne faut jamais perdre Dieu de vue, quoi que l’on fasse et où qu’on se trouve. Et bien sûr, on parle de prière silencieuse, intérieure, comme un dialogue permanent entre Dieu et chacun de nous, le tout nourri régulièrement de la parole de Dieu. Ne laissons jamais nos bibles se couvrir de poussière, avec les pages intactes, comme neuves. Lisons deux ou trois versets par jour, soit, chronomètre en main, moins de vingt ou trente secondes de lecture, et cela peut suffire pour que la Parole de Dieu continue d’agir en notre cœur, comme Marie qui gardait le souvenir de ces événements et les reprenait dans sa méditation. C’est cette union permanente au Christ qui nous donnera la force d’échapper à tout ce qui doit arriver et nous permettra de nous tenir debout devant le Fils de l’homme. C’était le cas pour les saints et les saintes comme pour Marie qui nous a été donnée par son Fils pour nous aider à aller vers la sainteté, dès ici-bas et dans la bienheureuse éternité de Dieu.




1er Dimanche de l’Avent – par Francis COUSIN (LC 21, 25-28.34-36)

« Vous tenir debout devant le Fils de l’homme. »

 

Nous voici arrivés au début de l’avent, ce temps de préparation à Noël, qui marque la naissance de Jésus.

C’est aussi le premier jour où nous utilisons la nouvelle version du missel romain, avec quelques petites modifications dans le déroulement de la messe auxquelles il faudra s’habituer … mais qui ne devraient pas poser de problèmes.

Avent …

C’est pour beaucoup d’enfants l’attente du moment joyeux : les cadeaux que l’on reçoit à Noël … et en préparation, les tant attendus calendriers de l’avent … qui sont de plus en plus détournés de leur objectif initial qui était de préparer les enfants chrétiens à la venue de Jésus par des petites phrases d’évangiles que l’on découvrait chaque jour du 1er au 25 décembre. Cela a commencé par remplacer les phrases par des chocolats … puis par d’autres petits objets … et on en arrive maintenant à ’’offrir’’ un jouet pour chacun des vingt-cinq jours !!!

Dévoiement complet !

Pour les plus âgés, adolescents ou adultes, il y a d’autres moyens de se préparer vraiment à Noël, par l’intermédiaire de livrets ou de sites catholiques sur internet. Et pour le moment, il n’y a pas de concurrence commerciale. Je vous invite à participer à l’une de ces ’’retraites pour l’avent’’, … notamment celle sur www.jevismafoi.com.

Avent …

C’est l’avènement du Messie, de Jésus, que nous fêtons à Noël …

Et pourtant les textes du nouveau testament de ce dimanche ne parlent pas de cette première venue de Jésus, mais de la seconde, de son retour à la fin des temps, pour sa parousie.

La première lecture, du livre de Jérémie, annonce la venue, non pas d’un Messie pour les deux maisons d’Israël et de Juda, mais d’un « germe de justice, et [qui] exercera dans le pays le droit et la justice. En ces jours-là, Juda sera sauvé, Jérusalem habitera en sécurité, et voici comment on la nommera : ’’ Le-Seigneur-est-notre-justice’’. ».

Trois versets, et trois fois le mot justice ! Et le nom même de la capitale est justice !

Et quand on pense à justice, on pense en même temps à jugement, à juger. Et à juger selon la justice.

Et Jésus s’est exprimé plusieurs fois à ce sujet, mais sans se dire juge.

« Si quelqu’un entend mes paroles et n’y reste pas fidèle, moi, je ne le juge pas, car je ne suis pas venu juger le monde, mais le sauver. Celui qui me rejette et n’accueille pas mes paroles aura, pour le juger, la parole que j’ai prononcée : c’est elle qui le jugera au dernier jour. » (Jn 12,47-48).

On retrouve la même chose dans l’évangile du ’’jugement dernier’’ selon saint Matthieu, quand les gens demandent pourquoi ils vont à droite ou à gauche, à la vie éternelle ou au châtiment éternel. Cela dépend uniquement de notre manière de mettre en œuvre ou non la Parole de Jésus, qui est une Parole d’amour, d’amour pour tous, entre tous. « Chaque fois que vous l’avez fait (ou pas fait) à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait (ou pas fait). » (Mt 25,34-46).

En fait, le jugement qui sera porté par Jésus ne dépend que ne nous : Est-ce que nous suivons ses Paroles ? Un peu ? Beaucoup ? Tout le temps ?

C’est pourquoi les Paroles de Jésus doivent être prises comme des encouragements à suivre ses enseignements : « Redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche. ». Jésus ne parle pas d’enfer, ce qu’il souhaite pour tous, c’est la rédemption, la vie dans le Paradis.

Mais il ajoute : « Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse. », que l’amour ne disparaisse de celui-ci !

Mais comment se tenir sur nos gardes ?

Tout simplement … avec beaucoup d’humilité … se mettre en relation avec Dieu …

« Restez éveillés et priez en tout temps. » … et comme il l’a dit à ses disciples à Gethsémani « pour ne pas entrer en tentation. ».

Ce conseil a été repris par saint Paul : « Ne restons pas endormis … priez sans relâche … » (1 Th 5,6.17). Et la Vierge Marie ne cesse de rappeler lors de ses apparitions : « Priez le chapelet …  Priez pour les pécheurs. ».

Suivons ces conseils, et alors nous pourrons nous « tenir debout devant le Fils de l’homme. ».

« Vous avez appris de nous

comment il faut vous conduire

pour plaire à Dieu ;

et c’est ainsi que vous vous conduisez déjà.

Faites donc de nouveaux progrès,

nous vous le demandons,

oui, nous vous en prions dans le Seigneur Jésus. »

                                     Francis Cousin

 

 

Pour accéder à la prière illustrée, cliquer sur le lien suivant :

Image dim Avent C 1°




1er Dimanche de l’Avent – par le Diacre Jacques FOURNIER (Lc 21,25-28.34-36).

« Veillez » à accueillir

sans cesse le Don de Dieu 

(Lc 21,25-28.34-36)

En ce temps-là, Jésus parlait à ses disciples de sa venue :
« Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées et désemparées par le fracas de la mer et des flots.
Les hommes mourront de peur dans l’attente de ce qui doit arriver au monde, car les puissances des cieux seront ébranlées.
Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire.
Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche. »
Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste
comme un filet ; il s’abattra, en effet, sur tous les habitants de la terre entière.
Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. »

 

Ce passage d’Evangile est très proche de Mc 13,24-32 rencontré précédemment. Quand St Luc l’a écrit, il avait St Marc sous les yeux… Et si nous comparons les deux textes, nous constatons que St Luc a rajouté : « Sur terre, les nations seront inquiètes et angoissées par le fracas de la mer et des flots ». A notre époque de bouleversements climatiques, nous ne pouvons que penser aux typhons, cyclones et tempêtes de plus en plus fréquents et violents. Cette apparente fin du monde décrite en St Luc peut donc aussi renvoyer tout simplement à notre monde actuel : après la mort et la résurrection du Christ, l’Histoire est en effet entrée dans les derniers temps… Et St Luc écrit ensuite : « Lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le royaume de Dieu est proche…  Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver. » Notons la proximité avec St Paul : « Le Seigneur est proche. Ne soyez inquiets de rien, mais, en toute circonstance, priez et suppliez, tout en rendant grâce, pour faire connaître à Dieu vos demandes. Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce qu’on peut concevoir, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus » (Ph 4,5-7).

L’appel central de notre passage d’Evangile est donc de « rester éveillés », de prendre garde à ce que notre regard de foi ne s’éteigne pas. « Le Seigneur est proche »… Prier, c’est garder ce regard du cœur tourné vers Jésus, en étant notamment fidèles à écouter sa Parole. Car avec elle et par elle, nous sommes vraiment en relation avec celui que nous ne voyons pas encore… Et le Dieu d’Amour ne cesse de nous proposer l’Eau Vive de son Esprit : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive, celui qui croit en moi ! Comme dit l’Écriture : De son cœur couleront des fleuves d’eau vive. » En disant cela, il parlait de l’Esprit Saint qu’allaient recevoir ceux qui croiraient en lui » (Jn 7,37-39), l’Esprit de Lumière et de Force dont nous avons besoin pour rester debout dans les moments difficiles… « Tenez-vous donc sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie », écrit St Luc. « N’éteignez pas l’Esprit », écrit St Paul, « gardez-vous de toute espèce de mal », veillez, pour votre bien, votre paix, votre joie à « demeurer dans l’amour » (Jn 15,10) de ce Dieu qui, « de tout son cœur et de toute son âme » (et il est infini !), n’a qu’une seule préoccupation : le bien de tous (Jr 32,37-41 ; Lc 2,14)…

                                                     DJF




1er Dimanche de l’Avent – Homélie du Père Louis DATTIN

 « Nous attendons ton retour »

Lc 21, 25-28

Voici, frères et sœurs, que nous commençons une nouvelle année liturgique, une année C : cette nouvelle année, qui est comme un recommencement, nous relance de plein fouet et d’emblée dans l’attente de Noël. Cet « Avent », qui n’est pas un « Avent » avec un « A », bien que ce soit avant Noël, mais un « Avent » avec un « E » parce qu’il vient du mot « adventus » – l’évènement -. C’est l’attente et la préparation active d’un événement : la venue du Sauveur, qui vient nous libérer, qui vient nous secouer dans notre torpeur, nous sortir de nos habitudes et nous faire changer de rythme, et c’est vrai que nous avons pu au long de ces 34 semaines de temps ordinaire, nous endormir ou du moins nous installer dans des routines, dans des habitudes, des torpeurs d’une vie chrétienne qui va son train-train mais qui n’est plus dynamisée par une activité et une préparation à un grand évènement.

Or, ce grand évènement, il arrive, il est tout près : il sera là dans moins d’un mois. C’est Noël : pas surtout pour les confiseurs ou les marchands de jouets, pas seulement pour les boîtes de nuit ou les restaurants avec cotillons, mais surtout et avant tout pour les chrétiens qui fêteront la venue du Sauveur, non pas seulement comme un anniversaire de naissance, mais comme une relance, comme une nouvelle naissance en eux, d’une vie qui ne demande qu’à grandir en nous et avec nous : la vie du Christ qui est venu, justement, pour nous donner la vie et nous la donner en surabondance.

Qui d’entre vous n’a pas besoin d’être relancé, d’être à nouveau propulsé, redynamisé dans sa vie intérieure et extérieure ?

Qui n’a pas besoin de ce surcroit d’énergie qui va lui redonner un nouvel élan pour que sa vie de chrétien ne devienne pas une habitude, un ronron qui peu à peu se transforme en véritable sommeil spirituel ?

Voici le temps de l’Avent qui est le temps des veilleurs.

Un chrétien est d’abord quelqu’un qui est en attente d’autre chose, en attente de quelqu’un ; et l’Avent est ce temps de l’attente active, à l’affût, préparatoire.

Mais peut-être n’attendez-vous rien ? « Oh ! Ça va bien comme ça, je n’en demande pas plus : que ma vie chrétienne ne m’encombre pas trop, qu’elle me donne le temps de faire autre chose à côté ». Or, justement, ce n’est pas à côté que vous avez à vivre. C’est toute votre vie qui doit être irriguée par votre idéal chrétien où Jésus-Christ présent vous inspire de mener votre vie, ni à côté, ni en marge de votre vie quotidienne, mais au creux même de celle-ci.

Aux gens anémiés, fatigués qui peu à peu marchent avec des semelles de plomb, pour qui tout est lassitude : le médecin leur donne des fortifiants, des dynamisants, un traitement d’attaque pour qu’ils retrouvent leur vitalité première. C’est ce que nous allons faire pendant l’Avent : temps de rajeunissement, de renouvellement, traitement d’attaque et de relance de notre attente spirituelle. Il n’y a rien de plus désespérant que quelqu’un qui n’attend rien, qui ne désire rien, qui n’a ni soif, ni faim de quelque chose ou de quelqu’un d’autre. Il faut absolument qu’un enfant qui ne mange plus, retrouve d’abord son appétit, après quoi, il mangera… volontiers.

Suis-je en appétit, prêt à une nouvelle aventure, décidé à repartir, prêt à quitter mes vieilles habitudes pour créer du neuf, voir du nouveau, vivre de l’inédit ?

Mon âme est-elle encore assez jeune pour me lancer dans une aventure qui me fait un peu peur au départ, mais que je ne regretterai jamais une fois que je m’y serai lancé ?

Il y en a un qui se met en route… il y en a un qui vient à notre rencontre et qui désire habiter parmi nous : pas seulement il y a 2000 ans, mais maintenant et cette année encore. Le 25 mars, le jour de l’annonce à Marie, le jour de l’Incarnation, il y a déjà huit mois, Marie avait dit « oui » à la demande de Dieu et le « Verbe s’est fait chair« … et il va habiter parmi nous. Ce sera neuf mois après : le 25 décembre !

Une naissance, dans une famille, ça se prépare aussi bien par les parents, que par les frères et sœurs, que par toute la famille et le dernier mois est le temps des préparatifs à cette naissance qui va bientôt arriver. Allez-vous préparer Noël ? Ou bien va-t-il arriver sans que vous l’ayez vu venir, pris par surprise le 24 au soir ?

Les commerçants, eux, y ont déjà pensé depuis longtemps ! Depuis déjà longtemps, leur commande de Noël est passée. Déjà la publicité et les articles et cadeaux de Noël commencent à scintiller : marchands de cadeaux, bijoutiers, restaurants, magasins de confection préparent leurs offres. Et pour nous, chrétiens, que sera Noël 2015 ? Peut-être vous demandez-vous quelle robe vous allez porter ce jour-là ou quel cadeau vous allez offrir à votre mari ou quel menu vous allez servir à vos invités ?

Allons-nous prendre les conséquences de la fête pour la fête elle-même ? Allons-nous, une fois de plus, confondre l’essentiel avec l’accessoire ?

 

Noël, c’est d’abord un évènement, intérieur, spirituel qui relance votre christianisme et lui redonne la fraîcheur, le  renouvellement, la jeunesse et la joie de ce Nouveau-né qui vient pour vous, pour vous tirer de votre débâcle : le Christ « Emmanuel », c’est-à-dire « avec nous », qui vient prendre notre condition humaine pour la régénérer, la transformer, lui donner un autre sens, une direction vers le Père, par le Fils.

La 1ère lecture vient de nous le rappeler : « Voici venir des jours où j’accomplirai la promesse de bonheur, dit le Seigneur, en ces temps-là, je ferai naître un « germe de justice ». Vous serez délivrés, vous serez en sécurité et voici qu’on lui donnera son nom : le Seigneur est notre justice ».

Notre vie spirituelle doit germer. Elle doit, elle aussi, donner son fruit. C’est le temps de l’été, le soleil va se lever et l’on récoltera le fruit sur l’arbre généreux…

Alors, nous dit l’Evangile, « puisque ce temps arrive, redressez-vous et relevez la tête car votre rédemption approche. Tenez-vous sur vos gardes de crainte que votre cœur ne s’alourdisse. Reléguez au second plan les facilités, les routines, les soucis habituels de la vie. Fixez-vous sur l’essentiel pour que ce jour-là ne tombe pas sur vous, à l’improviste ».

« Restez éveillés et priez », alors vous pourrez paraître debout : l’attitude de l’homme ressuscité, devant le fils de l’homme. Quelles conséquences pratiques, frères et sœurs, sont à tirer de ce temps nouveau ?

LE TEMPS DE L’AVENT Pour préparer Noël

Pendant cet Avent, que faudra-t-il faire ? Ce n’est pas à moi de vous le dire, c’est à chacun d’entre vous de voir et de décider ce que vous allez faire pour préparer cette venue du Seigneur. Peut-être seulement, vous donnerai-je un conseil que chacun pourra adapter à sa façon, selon sa vie personnelle. Ce conseil, c’est le suivant, (il n’est pas le plus facile), c’est :

. « Prendre du temps« , extraire ce temps de votre emploi du temps, flot continu et pressé :

. « Prendre du temps » pour regarder autre chose, pour regarder autrement ;

. « Prendre du temps » pour rejoindre mes frères différents, pour regarder aussi quelqu’un, celui qui va venir, écouter sa parole, lui ouvrir notre vie et puis repartir sur les routes quotidiennes avec un regard éclairé, un cœur et un esprit fortifiés ;

. Continuer cette marche vers Noël en luttant avec persévérance !

Pour finir, je ne résiste pas à vous lire un poème destiné aux enfants, mais n’avons-nous pas tous un cœur d’enfant dans une enveloppe d’adulte ? Il s’intitule : « Celui qui va venir » :

Quand tu attends, tu es comme le silence qui se fait

 juste avant la chanson,

Quand tu attends, tu es comme la nuit qui se termine

juste avant la venue du soleil,

Quand tu attends, tu as déjà dans les yeux le sourire

de celui qui va venir

Tu as  dans les oreilles, le rire de celui qui va venir

Tu as  dans la tête, les gestes et les paroles de celui

qui va venir

Quand tu attends, celui qui est absent, est déjà présent

dans ton cœur.  AMEN