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33ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Mc 13, 24-32)

« Sachez que le Fils de l’homme

est proche, à votre porte. »

 

Comme à chaque fin d’année liturgique, les textes de la messe nous invitent à regarder un peu plus loin que notre vision habituelle, à regarder vers la fin des temps, ce que certains appellent la fin du monde …

Et pour beaucoup, parler de cela leur donne de l’inquiétude, voire de l’angoisse !

Or, c’est une attitude qui n’a pas lieu d’être. Surtout pour un chrétien !

Le prophète Daniel nous parle de « Michel, le chef des anges » : Après un temps de détresse, « ton peuple sera délivré …  Beaucoup de gens qui dormaient dans la poussière de la terre s’éveilleront, les uns pour la vie éternelle, les autres pour la honte et la déchéance éternelles. ».

C’est une annonce du jugement dernier ! Et c’est sans doute à partir de ce texte que l’on retrouve dans la plupart des tympans des cathédrales romanes ou gothiques l’archange saint Michel qui pèse à la balance les âmes des défunts tandis qu’un monstre, qui représente le diable, appuie sur le côté des défauts pour que les âmes viennent vers lui.

Et Daniel continue : « Ceux qui ont l’intelligence resplendiront comme la splendeur du firmament, et ceux qui sont des maîtres de justice pour la multitude brilleront comme les étoiles pour toujours et à jamais. ». Ceux qui ont l’intelligence, c’est-à-dire la Sagesse, celle qui vient de Dieu … et les maîtres de justice, ceux qui sont justes aux yeux de Dieu, seront sauvés puisqu’ils ne seront pas dans les ténèbres, mais resplendiront comme le soleil et les étoiles !

Dans le texte de l’évangile, ce sont justement ces astres qui, en s’obscurcissant et en ne donnant plus de clarté, ou même tombant du ciel, seront les signes de la fin des temps, « après une grande détresse ».

Si on se souvient que la création commence par : « Que la lumière soit. Et la lumière fut. … et Dieu sépara la lumière des ténèbres. » (Gn 1,3-4), on voit bien que le recouvrement de la terre par les ténèbres montre la fin d’un temps.

Mais ce n’est qu’un temps, Car Jésus est « la lumière du monde » (Jn 8,12) … et Jésus est éternel, hors du temps !

On remarquera que, lors de sa Passion, les évangiles synoptiques notent un phénomène : « Quand arriva la sixième heure (c’est-à-dire : midi), l’obscurité se fit sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure. » (Mc 15,33), jusqu’au moment de sa mort.

C’est aussi la fin d’un temps, le temps de la vie de l’homme-Jésus. Un moment annonciateur de la Pâques de Jésus, de sa résurrection, de son retour auprès de son Père, là où il nous attend … et d’où il reviendra à la fin des temps pour nous juger.

Quand ?

« Nul ne [le sait], pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais seulement le Père. ».

Mais une chose est sûre, « Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas ».

Tout l’enseignement de Jésus restera, et ce sera à partir de ses Paroles que nous serons jugés, notamment celles-ci : « chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » et « chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait. » (Mt 25,40.46).

Avec ce conseil que Jésus nous donne : « Veillez et priez, afin de ne pas entrer en tentation » (Mt 26,41).

« Voici que je viens sans tarder,

et j’apporte avec moi le salaire

que je vais donner à chacun

selon ce qu’il a fait.

Moi, je suis l’alpha et l’oméga,

le premier et le dernier,

le commencement et la fin. »

(Ap 22,12-13).

                                     Francis Cousin

 

 

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33ième Dimanche du Temps Ordinaire – Homélie du Père Louis DATTIN

Fin du monde

Mc 13, 24-32

Vous connaissez, frères et sœurs, le proverbe : « Un arbre qui tombe fait plus de bruit que toute la forêt qui pousse ». Dans cet Evangile de Marc, ce que Jésus annonce, ce n’est pas seulement un arbre qui tombe, ce sont les étoiles qui tomberont du ciel, le soleil et la lune qui perdront leur éclat et les puissances célestes qui seront ébranlées. Seulement, nous devinons bien que Jésus parle ici par images, comme on le faisait souvent, à son époque, quand on voulait parler des catastrophes : guerres, persécutions, déportations.

Pensons aujourd’hui à tous les soubresauts, détresses, conflits que les médias nous rapportent chaque jour, on se demande alors : « Où est Dieu là-dedans ? Que fait-il ? Où allons-nous ? »

Tout cela, c’est l’arbre qui tombe en faisant beaucoup de bruit.

Mais dans la seconde partie de l’Evangile, Jésus attire notre attention sur toute la forêt qui pousse en silence : « Regardez le figuier : dès que ses branches deviennent tendres, vous savez que l’été est proche ; il est là, à votre porte ».

Autrement dit, au milieu des détresses, calamités et bouleversements de toutes sortes, ne vous effrayez pas, ce ne sera pas la mort de l’univers, ni le retour au néant, mais ce seront les signes d’un monde nouveau en train de naître en silence, comme un merveilleux printemps !

Tout ce qui aura précédé n’aura été que douleurs d’enfantement. « Quand une maman enfante, disait Jésus, elle est dans les douleurs, mais quand elle a mis au monde son enfant, elle est tout à la joie de serrer dans ses bras son nouveau-né ».

Les douleurs n’ont qu’un temps, elles passent. Le monde présent passera, si beau soit-il, pour qu’advienne un monde tout neuf, une nouvelle création.

Nous sommes en marche, le monde est en marche vers le but pour lequel Dieu a créé toutes choses. C’est d’ailleurs ce que nous chantons à la consécration : « Nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus, nous célébrons ta Résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire! » Oui, aussi sûrement que le printemps, puis l’été reviennent chaque année, le Seigneur reviendra rénover toutes choses.

Après avoir lu cet Evangile, il y a, me semble-t-il, des recommandations à faire.

D’abord, ne nous affolons pas, quoiqu’il arrive ! C’est vrai : la vie n’est pas un long fleuve tranquille, l’histoire du monde non plus, elle ressemble souvent à un torrent tumultueux et dévastateur. Pourquoi ? Parce que ce monde actuel est un monde inachevé et que notre vie actuelle n’est pas notre vie définitive.

Quand la vie nous apparaît sous un aspect tragique, il ne faut pas nous étonner. Ici-bas, tout est provisoire. Nous-mêmes, nous sommes fragiles, nous le savons bien. IL y a le meilleur et il y a le pire. La vie est un combat qui demande courage et persévérance.

Le monde ne se construit pas sans efforts : le monde de Dieu, non plus !

Pour progresser, pour nous construire nous-mêmes, il faut faire les renoncements nécessaires. Les sportifs le savent : pour réussir, il faut s’entraîner, se dépasser ; à plus forte raison, dans la vie chrétienne.

Bref, quoiqu’il arrive, ne nous affolons pas, gardons confiance et réveillons l’espérance de ceux qui s’affolent.

Sachons aussi préparer les signes du Monde Nouveau qui se construit dès maintenant, ici-bas et travaillons dans ce sens : se mettre au service des malheureux, partager avec les démunis, accueillir, pardonner, rétablir la paix et l’amitié, agir dans un esprit de justice et d’amour.

Tout ça, bien sûr, ça ne fait pas beaucoup de bruit, on n’en parle pas à la télé mais ce sont les bourgeons du Royaume de Dieu qui commencent à s’ouvrir :

 – c’est la forêt qui pousse en silence,

– c’est la brise de l’Esprit-Saint qui vient nous animer,

– c’est le plan de Dieu qui commence à se réaliser.

Jésus revient : il est là, à notre porte. « Attention ! Sois attentif, je suis là près de toi ! » Ai-je assez de foi pour croire à cette parole de Jésus : « Tout ce que vous aurez fait à l’un de ces petits d’entre mes frères, c’est à moi que vous le faites ».

Vais-je prendre au sérieux cette question, cette seule question, au moment où Dieu pèsera ma vie :

« M’as-tu reconnu, accueilli, aidé, aimé dans cet homme affamé, sans logement, malade ou prisonnier ?

Si Jésus me demande aujourd’hui d’être attentif à sa venue, c’est parce que, déjà, il se tient à ma porte comme Lazare se tenait à la porte du riche, si proche mais si loin de son esprit et de ses yeux. Est-ce-que je sais reconnaître l’appel de Dieu dans les cris des pauvres qui me parviennent à travers ma porte ? Ouvrirai-je la porte à Dieu ?

Vais-je rester spectateur béat de ce Royaume qui se construit ou devenir un acteur engagé pour la faire grandir comme la forêt en pleine croissance ?

Quand vous avez l’impression que tout va mal, levez les yeux vers celui qui y est passé avant vous : Jésus.

C’est sur la Croix, qui semblait son échec définitif, que le Christ fut vainqueur, comme sa Résurrection l’a prouvé. Il l’avait annoncé lui-même en se comparant à la semence : « Si le grain de blé qui tombe en terre ne meurt pas, il reste seul. Mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruits ».

La mort de Jésus le Vendredi Saint et sa Résurrection le jour de Pâques, ça ne fait qu’un. De même, dans notre vie de chrétien, il y a un lien mystérieux entre nos détresses ou combats de chaque jour et ce qui en résulte ensuite, souvent par la suite comme une renaissance, une résurrection. Il ne faut jamais croire que tout est perdu, ni qu’on est plus bon à rien : on peut toujours renaître.

Lorsque quelqu’un a un abcès, on ne se contente pas de mettre un simple sparadrap. Le seul remède efficace, c’est, quand il est mûr, de crever cet abcès. Dans notre humanité, des abcès mûrissent en pleine chair : solitude, fatalisme, injustice, alcoolisme, drogue, assistanat, chômage, prostitution, manque de logement.

Un chrétien ne peut pas rester indifférent devant la misère. La solidarité, a rappelé le Pape, est une obligation. Le signe par lequel on reconnaîtra que nous sommes ses disciples, c’est à l’amour que nous nous portons. La messe nous le rappelle : elle rappelle le mystère de mort, du mal, de la misère que le Christ a porté avec la Croix pour aller jusqu’au jour de Pâques, jusqu’à sa Résurrection, jusqu’au Monde Nouveau.

La misère, la solitude, la détresse : Jésus y est passé avant nous. Rappelez-vous son agonie à Gethsémani. Quand la tempête semble nous submerger, prêtons l’oreille au Seigneur : il est là, tout proche et nous dit : « N’aie pas peur, reprends courage, tiens bon, je suis avec toi ! » AMEN




33ième Dimanche du Temps Ordinaire – par le Diacre Jacques FOURNIER (Mc 13, 24-32)

 « Le Fils de l’Homme

viendra avec grande puissance »

(Mc 13, 24-32).

En ces jours-là, après une pareille détresse, le soleil s’obscurcira et la lune ne donnera plus sa clarté ; les étoiles tomberont du ciel, et les puissances célestes seront ébranlées.
Alors on verra le Fils de l’homme venir dans les nuées avec grande puissance et avec gloire.
Il enverra les anges pour rassembler les élus des quatre coins du monde, depuis l’extrémité de la terre jusqu’à l’extrémité du ciel.
Laissez-vous instruire par la comparaison du figuier : dès que ses branches deviennent tendres et que sortent les feuilles, vous savez que l’été est proche.
De même, vous aussi, lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le Fils de l’homme est proche, à votre porte.
Amen, je vous le dis : cette génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive.
Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas.
Quant à ce jour et à cette heure-là, nul ne les connaît, pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais seulement le Père.         

            « Le soleil s’obscurcira, la lune perdra son éclat. Les étoiles tomberont du ciel, et les puissances célestes seront ébranlées. Alors on verra le Fils de l’homme venir sur les nuées avec grande puissance et grande gloire. Il enverra les anges pour rassembler les élus des quatre coins du monde, de l’extrémité de la terre à l’extrémité du ciel. »

            Jésus semble évoquer ici la fin du monde. Mais juste après, pour nous aider à comprendre ces paroles un peu terrifiantes à première vue, il prend l’image du figuier : « Dès que ses branches deviennent tendres et que sortent les feuilles, vous savez que l’été est proche. » Et il l’applique aussitôt à ce qu’il vient de dire : « De même, vous aussi, lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le Fils de l’homme est proche, à votre porte. Amen, je vous le dis : cette génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive. »

            Autrement dit, ses premières paroles se sont déjà accomplies à son époque ! Et Jésus précise : « Quant au jour et à l’heure, nul ne les connaît, pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais seulement le Père ».

            A quel événement ce « jour » et cette « heure » se réfèrent-ils donc ? Le contexte nous aide à répondre. Juste après, en effet, commence en St Marc une nouvelle section de l’Evangile : « la Passion et la Résurrection de Jésus. » Si tous les prophètes et les Psaumes les avaient déjà annoncées, si Jésus savait bien, à la lumière de tous ces textes (Lc 24,44-48), qu’il devait « beaucoup souffrir, être rejeté par les anciens, les chefs des prêtres et les scribes, être tué, pour ressusciter trois jours après » (Mc 8,31), il ne savait ni le « jour » précis, ni « l’heure » exacte où tout cela devait arriver, ni l’identité de ceux qui le feront souffrir, le rejetteront, le tueront, etc… Jésus a découvert, en les vivant, les circonstances historiques de tous ces évènements que les prophètes avaient autrefois annoncés…

            Au jour de la Résurrection, les Apôtres, puis Paul et « cinq cent frères à la fois » (1Co 15,3-8) ont vu le Christ Ressuscité avec « grande puissance et grande gloire », une Gloire qui aujourd’hui encore s’offre au regard de la foi notamment quand l’Eglise se rassemble chaque Dimanche pour célébrer la Résurrection du Seigneur. « Quand deux ou trois sont rassemblés en mon nom, je suis là, au milieu d’eux ». Et c’est toujours aujourd’hui que le Ciel travaille, avec et par l’Eglise, à « rassembler » tous les hommes « des quatre coins du monde », car « Dieu veut qu’ils soient tous sauvés » (1Tm 2,3-6).




32ième Dimanche du Temps Ordinaire – « Donnez, on vous donnera… » (Mc 12, 38-44 ; DJF).

« En ces jours-là, le prophète Élie partit pour Sarepta », une ville située au bord de la mer méditerranée, entre Tyr et Sidon, à proximité de l’actuelle ville libanaise de Sarafand… La veuve que le prophète Elie va rencontrer est donc une païenne… « Il parvint à l’entrée de la ville. Une veuve ramassait du bois ; il l’appela et lui dit : « Veux-tu me puiser, avec ta cruche, un peu d’eau pour que je boive ? » Elle alla en puiser. » Cette femme est donc de bonne volonté… « Il lui dit encore : « Apporte-moi aussi un morceau de pain. » Elle répondit : « Je le jure par la vie du Seigneur ton Dieu : je n’ai pas de pain. » » En disant à Elie « par la vie du Seigneur ton Dieu », elle est donc capable de reconnaître en cet étranger qu’elle voit pour la première fois ‘un homme de Dieu’, un homme qui vit en relation avec Dieu, qui accueille sa Présence dans son cœur et dans sa vie… Cette femme de bonne volonté a donc, elle aussi, le cœur ouvert à Dieu : elle vit dans la vérité, en disant tout simplement à Elie la vérité, « je n’ai pas de pain ». Elle ne lui cache pas également qu’il lui reste « dans une jarre une poignée de farine et un peu d’huile dans un vase ». En disant ainsi la vérité, elle manifeste que son cœur est ouvert au « Dieu de vérité, non pas de perfidie ; il est juste, il est droit » (Dt 32,12). Elle aussi est « juste et droite »… Et puisque le « Dieu de vérité » est « un Soleil qui donne la grâce, qui donne la gloire » (Ps 84(83),12), en donnant « l’Esprit de la grâce » (Hb 10,29), « l’Esprit de la gloire, l’Esprit de Dieu » (1P 4,14), « l’Esprit » de « Lumière » (Jn 4,24 et 1Jn 1,5) et « de Vérité », il en est bien comme l’affirme le Ps 36,10 : « En toi est la Source de vie, par ta Lumière, nous voyons la Lumière. » Par la Lumière de l’Esprit, elle est capable de reconnaître la Présence de cette même Lumière dans le cœur d’Elie, et ainsi de lui parler en invoquant « le Seigneur ton Dieu », Lui qui est l’Unique Source de cette Lumière… Nous constatons donc avec elle à quel point « la Lumière véritable éclaire tout homme venant dans le monde » (Jn 1,9), se donne à toute femme, tout homme… Et si ces derniers sont de bonne volonté, ouverts à la vérité, justes et droits, ils ne peuvent que l’accueillir même s’ils n’en sont pas conscients… Ainsi en est-il pour toute femme, tout homme, quels qu’ils soient, où qu’ils soient, « de toute nation, race, peuple et langue » (Ap 7,9), tous « créés à l’image et ressemblance de Dieu » (Gn 1,26-28), et donc tous enfants d’un même Papa, cette expression étant caractéristique de la relation « père-fils » dans le Livre de la Genèse (Gn 5,3). Et « Papa » aime tous ses enfants du même Amour, Lui « qui ne fait pas acception des personnes » (Ac 10,34 ; 1P 1,17 ; Rm 2,11 ; Ga 2,6 ; Ep 6,9). Prendre conscience pour soi, par sa Foi au Fils, que Dieu est Père, c’est au même moment prendre conscience qu’il est aussi le Père de toute femme, de tout homme, les aimant du même Amour que Celui que nous accueillons par notre foi, et dans la foi…

« Élie lui dit alors : « N’aie pas peur, va, fais ce que tu as dit. Mais d’abord cuis-moi une petite galette et apporte-la moi ; ensuite tu en feras pour toi et ton fils. Car ainsi parle le Seigneur, Dieu d’Israël : Jarre de farine point ne s’épuisera, vase d’huile point ne se videra, jusqu’au jour où le Seigneur donnera la pluie pour arroser la terre. » Elie invite donc cette femme à partager le petit peu qu’elle a, cette « poignée de farine » et ce « peu d’huile » que « deux morceaux de bois » suffiront à cuire… Elie ne demande d’ailleurs qu’une « petite galette »… Et cette femme de bonne volonté accepte de partager en trois le tout petit peu qu’elle avait pour deux ! Dans l’Evangile, l’exemple donné par Jésus est encore plus fort, Lui qui remarque cette « pauvre veuve » mettant « deux petites pièces de monnaie » « dans le Trésor », « tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre ». Et se vérifiera, pour elle comme pour la veuve de Sarepta, ce principe : « Donnez, et l’on vous donnera ; c’est une bonne mesure, tassée, secouée, débordante, qu’on versera dans votre sein; car de la mesure dont vous mesurez on mesurera pour vous en retour » (Lc 6,38)…

Dieu est ainsi Celui qui, par l’Esprit, « fait que la rencontre s’accomplit » (P. Jacques Feuillet), entre notamment une personne de bonne volonté qui est dans le besoin, et une personne de bonne volonté qui a, et qui, par sa bonne volonté, est prête à partager ce qu’elle a… Et « l’Esprit » « pousse » et « attire » (Jn 6,44 ; 12,32) l’un vers l’autre comme « il poussa » autrefois Syméon « au Temple » de Jérusalem, de telle sorte que lorsqu’il y arriva, il rencontra Joseph, « un homme juste » (Mt 1,19) comme Syméon (Lc 2,25), Marie « comblée de grâce » (Lc 1,28), « la grâce de l’Esprit » (cf. Hb 10,29), qui portait en ses bras Jésus, le Fils unique, « le Verbe fait chair, plein de grâce et de vérité » (Jn 1,14), c’est-à-dire « rempli d’Esprit Saint » (Lc 4,1)… « Tous remplis d’Esprit Saint » (Ac 2,4) sont ainsi introduits par le Don de Dieu, le Don gratuit de l’Amour, « dans la communion du Saint Esprit » (2Co 13,13), « dans l’unité de l’Esprit » (Ep 4,3), l’Esprit guidant mystérieusement les uns vers les autres, et poussant celles et ceux qui le peuvent à venir en aide à celles et ceux qui en ont besoin… C’est ainsi que Dieu, « Papa de tous », prend soin de tous ses enfants… Tel est le Mystère de ce que nous appelons souvent « la Providence »… Par les uns et par les autres, cette promesse de Jésus se réalise alors : « Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous le vêtirez. Car la vie est plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement… Ce sont là toutes choses dont les païens de ce monde sont en quête ; mais votre Père sait que vous en avez besoin. Aussi bien, cherchez son Royaume, et cela vous sera donné par surcroît » (Lc 12,22-32).

« Quand je vous ai envoyés sans argent, ni sac, ni sandales, avez-vous manqué de quelque chose ? » demande Jésus à ses disciples. « De rien » dirent-ils (Lc 22,35)… « Les vrais coopérateurs du Christ sont les porteurs de sa charité. L’argent vient si on recherche le royaume de Dieu. Alors tout le reste est donné », écrit Mère Teresa. Et elle raconta un jour ce qu’elle avait vécu au tout début de la fondation de sa congrégation. Elles n’étaient alors que quelques sœurs. Un matin, celle qui était responsable de la cuisine, et devait donc préparer le repas de midi, vint la voir et lui dit : « Mère, nous n’avons plus de riz. » Mère Teresa lui répondit : « Rassemble toutes les sœurs dans la chapelle et allons prier. » Et c’est ce qu’elles firent… Or, pendant qu’elles étaient en prière, quelqu’un se mit à frapper à la porte de la communauté. Une sœur se leva et alla ouvrir. Elle se retrouva face à une femme portant un sac de riz qui lui dit : « Ma sœur, je me suis sentie poussée à venir vous offrir ce sac de riz »… Ce qu’elle ne savait pas, c’est qu’au même moment, toutes les sœurs, en manque de riz, étaient en train de prier pour s’en remettre à Dieu et savoir ce qu’elles devaient faire…

Toutes les femmes, tous les hommes sont donc bien les enfants « d’un seul Dieu et Père de tous, qui est au dessus de tous, en tous » (cf. Ac 17,27-28), et qui s’occupe de tous « par tous » (Ep 4,6). Mais cela suppose bien sûr que sa Présence, et, avec elle, le Don Inconditionnel de son Amour, soient accueillis par des cœurs de bonne volonté, des cœurs justes et droits… Autrement, ce Don ne pourra que frapper à une porte close (Ap 3,20) implorant, silencieusement, par sa seule Présence : « Ouvre-toi » (Mc 7,34)… Ce qui revient à dire : « Repens-toi, convertis-toi, détourne toi du mal, apprends à faire le bien » (Mc 1,15 ; Is 1,16), et donc à donner, à partager avec celles et ceux qui sont dans le besoin…

D. Jacques Fournier




Rencontre autour de l’Évangile – 33ème dimanche du Temps Ordinaire

 » Alors on verra le Fils de l’homme venir sur les nuées avec grande puissance et grande gloire… « 

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons (Mc 13, 24-32)
Nous approchons de la fin de l’année liturgique. Dans le chapitre 13 de l’évangile de Marc Jésus nous parle de sa venue. Après avoir prédit la destruction du Temple de Jérusalem, des bouleversements que cela représente pour le peuple juif, Jésus veut faire naître l’espérance de sa venue en gloire. Le message de Jésus utilise un langage codé pour temps de crise, message qu’il nous faut décoder pour nous aujourd’hui.

Regardons-réfléchissons-méditons
Faire lire lentement le texte
En ces temps-là : De quel temps parle Jésus ?
Sa venue : De quelle venue s’agit-il ?
Une terrible détresse…le soleil s’obscurcira…la lune perdra son éclat…les étoiles tomberont du ciel…les puissances célestes seront ébranlées : Que veut dire Jésus dans ces paroles qui nous étonnent ? Veut-il nous faire peur ? Est-ce une description de la fin du monde ?
On verra le Fils de l’homme venir sur les nuées du ciel avec grande puissance et grande gloire: De qui Jésus parle-t-il ?
Il enverra les anges rassembler les élus : Qui sont ces élus ?
La parabole du figuier : A quoi Jésus nous invite dans cette petite parabole ?
Lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le Fils de l’homme est proche : A qui s’adresse Jésus ?
Cette génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive : De quelle génération parle Jésus ?
Quand au jour et l’heure, nul ne les connaît, pas même de Fils…

  

Pour l’animateur

En ces temps-là : expression qui par son flou désigne les derniers jours, le temps de la fin. Jésus parle de sa venue en gloire à la fin des temps.
Les catastrophes dont parle Jésus : il s’agit d’un grand bouleversement cosmique qu’il ne faut surtout pas prendre à la lettre. Dans la mentalité juive du premier siècle, cette façon de parler s’appelle « apocalypse ». Cela n’avait rien d’extraordinaire pour les auditeurs de l’époque. C’était un langage traditionnel pour annoncer l’intervention de Dieu et sa victoire sur les forces du Mal comme en peut lire dans Isaïe 13, 10 ou 34, 4. Il ne faut pas oublier que chez les peuples de l’Antiquité orientale – en dehors d’Israël- les astres étaient des divinités maîtresses de l’univers. Parler des éclipses du soleil et de la lune, de la chute des étoiles, c’est donc attester le triomphe du Dieu unique sur l’idolâtrie païenne. Il faut que le vieux monde disparaisse pour la place au monde nouveau. Jésus ne décrit pas la fin du monde, mais il veut faire comprendre qu’un monde nouveau naîtra, libéré de tout mal.
La Bonne Nouvelle : c’est la venue du « Fils de l’homme » , c’est à dire de Jésus lui-même, dans la gloire , et avec lui, l’avènement du « monde nouveau », le Royaume de Dieu. Là encore, ce « Fils de l’homme » porté sur les nuées du ciel, est tirée d’une vision « apocalyptique » du prophète Daniel (7, 13-14)
Dans l’évangile, le « Fils de l’homme » désigne le Messie que Dieu établit pour établir son Règne sur la terre. Ici, Jésus annonce sa venue triomphale comme Juge et Sauveur universel à la fin des temps.
Les élus : ce sont les fidèles du monde entier qui seront rassemblés autour du Messie glorieux : c’est la manière d’annoncer le salut. Alors que le péché divise et disperse, le salut apporté par Jésus ressuscité rassemble.
Mais « quand » donc aura lieu cet événement majeur ? Jésus ne répond pas directement. La parabole du figuier est parlante pour les auditeurs de Jésus : en Palestine, le figuier est un arbre dont les fruits sont tardifs : mais l’apparition des bourgeons et des feuilles est le signe certain que l’été arrive. Jésus veut dire : la fin des temps est en marche. Il faut rester attentifs aux « bourgeonnements » du Royaume de Dieu qui est là et qui avance.
Pour les chrétiens du temps de Jésus, issus pour la plupart du monde juif, il n’était plus question de porter ses regards vers le Temple comme lieu de rassemblement. Il doit s’écrouler et le monde avec lui. Celui qui rassemblera l’humanité sauvée, c’est le Christ Sauveur glorieux.
Marc écrit son évangile à l’adresse des chrétiens de son temps dans un contexte de persécutions : il projette devant nous, comme sur un écran, le film des événements de son Église et en arrière plan, les images « apocalyptiques » du Retour du Christ. Les images se mélangent.
En fait le message de Jésus s’adresse à chaque génération de chrétiens : Devant les persécutions, les bouleversements de l’histoire qu’ils peuvent connaître, les chrétiens ne doivent perdre de vue qu’ils doivent lever les yeux vers Celui qui sera le rassembleur d’une humanité sauvée du Mal : le Christ glorieux, ressuscité.
Jésus ne veut donc pas faire naître la peur, il veut nous inviter à vivre les événements, même les plus bouleversants, dans la vigilance et dans l’espérance, en tournant nos cœurs vers son retour dans la gloire, que nous proclamons dans chaque eucharistie.
Mes paroles ne passeront pas : Jésus donne à ses paroles l’autorité de la Parole divine. Il faut donc débarrasser notre esprit de la peur de la fin du monde, imaginée comme une catastrophe cosmique, universelle. Une mauvaise interprétation de ce texte a conduit des prophètes de malheurs à prédire la fin du monde (cf les terreurs de l’an 1000 ). Qu’est-ce qu’on n’a pas entendu pour l’an 2000 ? C’est l’arme utilisée souvent par certaines sectes.
L’ignorance du « Fils » pour le jour et l’heure de la fin du monde, souligne avec force l’humanité de Jésus. La date de cet événement reste le secret absolu du Père. Lui seul est le maître de l’histoire. Lui seul en connaît le terme

 

 

TA PAROLE DANS NOS CŒURS
Seigneur Jésus, nous ne savons ni le jour ni l’heure, mais nous savons et nous sommes sûrs que tu reviendras dans la gloire. Ce que nous attendons, c’est le « monde nouveau » où règneras la justice et l’amour. Donne-nous la grâce de faire le bien chaque jour dans l’espérance de ton retour.

TA PAROLE DANS NOS MAINS
La Parole aujourd’hui dans notre vie
Quelle est la bonne nouvelle que nous apporte cet évangile ?
Jésus reviendra dans la gloire pour achever de libérer l’humanité de tout ce qui la défigure. Cette humanité nouvelle, ce monde nouveau, a germé avec sa Résurrection. Le Mal peut s’emballer par moment. Il ne peut pas empêcher de grandir le germe puissant de l’univers nouveau qu’ont introduit dans le monde la résurrection du Christ et le don de l’Esprit. En faisant le bien, collaborons à sa croissance jusqu’à ce que le Christ le fasse apparaître au grand jour. C’est là notre espérance. Le chrétien est un optimiste.
Quel visage de Dieu Jésus nous révèle-t-il ?
Dieu est le maître de l’histoire des hommes, Il veut sauver tous les hommes. Nous lui faisons confiance.

Dans chaque eucharistie, nous chantons : « Nous attendons ton retour dans la gloire ». Dans le « Je crois en Dieu », nous professons : « Il est assis à la droite du Père d’où il viendra juger les vivants et les morts. » Le croyons-nous vraiment ?

Savons-nous, comme Jésus nous y invite, interpréter le sens des événements que nous vivons, à la lumière du Retour du Christ ? Quand nous sommes troublés par les guerres, les catastrophes, les génocides, les famines, les épreuves… qui s’abattent sur notre monde, quelle est notre réaction de chrétiens ? fatalisme ? pessimisme ? appel à nous engager là où nous sommes pour que les choses aillent mieux ? espérance ? Découragement ? Solidarité ? Prière ? Appel à approfondir notre foi ? Quel visage de Dieu nous donnons ?

ENSEMBLE PRIONS
Nous te rendons grâce, Dieu notre Père, pour ton Fils Jésus Christ : il a tout accompli, notre vie, notre mort. Espérant son retour glorieux, Seigneur nous te bénissons.

Chant : Tournés vers l’avenir (Carnet des paroisses p. 254 c. 2, 6,12)

Notre Père

 

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32ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Père Rodolphe EMARD

Homélie du 32ème dimanche du Temps Ordinaire / Année B

07 novembre 2021

 

Lectures : 1 R 17, 10-16 ; He 9, 24-28 ; Mc 12, 38-44

 

Frères et sœurs, dans la première lecture et dans l’Évangile, deux veuves sont mises en action. Traditionnellement dans la Bible, les veuves, à l’instar des orphelins et des étrangers, sont considérées comme les personnes les plus démunies.

Dans nos deux textes, elles sont présentées de façon positive au cœur même de leur pauvreté.

La première lecture est tirée du premier livre des Rois. Resituons notre passage : Israël et les pays avoisinants vivent un temps de sécheresse et de famine. Le prophète Élie a annoncé que Dieu fera pleuvoir lorsque le peuple se convertira de ses idoles.

Élie fait partie des premières victimes de cette famine. Il est contraint de fuir à l’étranger et se retrouve dans la ville de Sarepta (en actuel Liban). C’est dans ce contexte qu’il va rencontrer une veuve qui « ramassait du bois ».

Élie demande à la veuve de puiser l’eau pour lui et quand le prophète lui demande du pain, elle lui révèle sa situation d’extrême pauvreté. Élie va lui demander de préparer tout ce qui lui reste, en lui rassurant que le Seigneur pourvoira en farine et en huile aussi longtemps que durera la sécheresse.

La veuve exécute ce que demande le prophète. Et ce que dit Élie s’accomplit : « Et la jarre de farine ne s’épuisa pas, et le vase d’huile ne se vida pas, ainsi que le Seigneur l’avait annoncé par l’intermédiaire d’Élie. »

Plusieurs vertus se dégagent des actions de la veuve et qui peuvent nous inspirer :

  • Sa grande confiance en la parole du prophète que la bénédiction de Dieu ne manquera pas à ceux qui se confient en lui.

  • Sa grande générosité. Dans son extrême pauvreté, elle sait faire preuve d’hospitalité : seuls les pauvres peuvent vraiment accueillir les pauvres et faire preuve de partage. « Les pauvres sont nos maîtres » disait bien saint Vincent de Paul, ils nous enseignent !

Dans l’Évangile, après avoir dénoncé les comportements hypocrites des scribes, Jésus s’assoie dans le Temple, « en face de la salle du trésor ». Il voit « beaucoup de riches » y mettre « de grosses sommes » dans le tronc, tirées de leurs superflus (ce qui ne leur est pas strictement nécessaire). C’est l’offrande d’une pauvre veuve qui va attirer l’attention du Christ et dont il fera l’éloge : « Cette pauvre veuve a mis dans le Trésor plus que tous les autres. »

Là aussi, nous pouvons relever des vertus de l’action de cette veuve du Temple et qui peuvent également nous inspirer :

  • La veuve donne tout ce qu’elle possède, elle a pris sur son indigence, tout ce qui lui est nécessaire pour vivre. Comme pour la veuve de Sarepta, sa confiance en Dieu est bien mise en évidence.

  • Cette veuve nous enseigne aussi la totale gratuité. L’offrande qu’elle a faite était un don libre, en vue de l’entretien du Temple, pour qu’Israël puisse perpétuer la mémoire de Dieu. Et cela, malgré l’exploitation des scribes qui « dévorent les biens des veuves »…

  • Cette veuve, en donnant tout, nous donne de réfléchir enfin sur c’est qu’est le don de soi, de toute sa personne, à l’image du Christ qui a fait don de lui-même, de sa propre vie à l’humanité, pour la sauver du péché.

La lettre aux Hébreux, que nous entendons depuis quelques dimanches, souligne bien le sacrifice du Christ en vue du Salut, « une fois pour toutes ». Le don du Christ a marqué un tournant décisif dans l’histoire humaine.

L’Évangile, nous incite fortement à ne pas oublier que ce qui fait la grandeur de tout être humain, réside non pas dans ce qu’il possède mais dans sa capacité à partager ce dont il possède avec son prochain : donner de ses biens et donner de soi-même, de sa personne, de son écoute, de sa bienveillance, de sa sympathie, de sa compassion…

Frères et sœurs, à l’approche de la fin de notre année liturgique, nous sommes invités à opter pour les vrais comportements qui nous conduisent vers le Royaume des cieux. Les textes de ce dimanche nous permettent de pointer certains de ces comportements : la confiance en la providence de Dieu, le partage avec son prochain, la générosité, le don gratuit, le don de soi…

Demandons au Seigneur de nous aider à vivre ces vertus, en vue de notre salut en Jésus-Christ, notre Seigneur. Amen.




32ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Mc 12, 38-44)

« Tout donner … »

 

Jésus est dans le temple, devant la salle du trésor, et il regarde les gens qui donnent …

Avec attention, il voit … et observe …

Non pas ce que les gens donnent, ça ne l’intéressent pas … mais la manière dont les gens donnent …

Il y a les riches … qui prennent leur temps … qui montent bien haut leur bourse bien remplie, pour qu’on la voit bien, … et qui déposent leur don avec ostentation …

Il y a les gens ordinaires … qui donnent ce qu’ils peuvent … sans façons …

Et puis il y a cette veuve … qui ne cherche pas à être vue (ou plutôt qui cherche à n’être pas vue) … et qui, presque avec honte, dépose deux piécettes …

Deux piécettes, quelques centimes … rien du tout …

Mais pas pour elle !

Et cela, Jésus l’a bien vu !

Il y a ceux qui donnent, mais pour leur propre satisfaction, pour se faire voir, pour paraître, avec exagération, et pas tellement pour les besoins du temple …

Et à l’inverse, il y a ceux qui donnent, … parce qu’ils ont peu … mais qui veulent participer à l’entretien du temple, le temple de Dieu … par amour pour Dieu …

Et notamment cette pauvre veuve, qui, elle, a tout donné, tout ce qu’il lui restait pour vivre.

Celle-ci avait bien suivi le premier commandement dont on a parlé la semaine dernière : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. » (Mc 12,30).

Elle a donné le peu qu’elle avait par amour de Dieu, … parce qu’elle ne pouvait plus faire autre chose, non par dépit, mais par amour … pour manifester sa confiance en Dieu qui prête attention aux pauvres …

La veuve de Sarepta, dans la première lecture, a une attitude similaire. Elle commence par donner ce qu’elle peut : puiser une cruche d’eau pour satisfaire la soif d’Elie, ce n’est pas grand-chose, cela demande seulement un peu de civilité ; mais quand celui-ci lui demande un morceau de pain, elle dit « je n’en ai pas. Seulement un peu de farine et d’huile, juste de quoi faire cuire un pain pour mon fils et moi, avant de mourir. ».

Mais quand Elie lui dit ; « N’aie pas peur, va, fais ce que tu as dit. Mais d’abord cuis-moi une petite galette et apporte-la moi (…) Car ainsi parle le Seigneur, Dieu d’Israël : Jarre de farine point ne s’épuisera, vase d’huile point ne se videra, jusqu’au jour où le Seigneur donnera la pluie pour arroser la terre. », alors la veuve met son espoir dans un Dieu qui n’est pas le sien … et elle n’eut pas à le regretter … car elle eut à manger avec son fils et Elie jusqu’à ce que la pluie revienne … et Dieu, à la demande d’Elie, redonna la vie à son fils décédé. Parce que cette veuve était pleine d’amour pour ceux qui l’entouraient …

Ces deux faits doivent être mis en relation avec l’amour de Jésus pour tous les humains, lui qui s’est offert « une fois pour toutes, à la fin des temps, (…) pour détruire le péché par son sacrifice. » (deuxième lecture).

Merveille d’amour !

« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. » (Jn 15,13).

Jésus a donné sa vie pour nous, pour nos péchés, pour que nous puissions aller dans le Paradis …

La veuve de Sarepta a donné un pain à Elie …

La pauvre veuve de l’évangile et les autres juifs ont donné de l’argent pour le service du temple, … ou des animaux offerts en sacrifice à Dieu …

Il y a différentes manières de donner, et différentes choses que l’on peut donner … Ce peut être du temps, … de l’argent …, des compétences …, des objets …, de l’amour … Tout peut être don … si c’est fait par amour …

Mais, quel que soit le don, ce que Dieu regarde, ce n’est pas ce qu’on donne, … mais l’état d’esprit dans lequel on donne … et aussi ce que l’on ne donne pas, ce qu’on garde pour soi … et pourquoi on ne le donne pas … si c’est par égoïsme, ou parce que cela ne peut pas intéresser les gens …

Seigneur Jésus,

tu ne vois pas les choses

comme nous les voyons.

Nous avons trop tendance à regarder

ce qui nous paraît être …

Alors que toi, 

tu regardes le pourquoi de l’action …

que tu vois au fond de nos cœurs.

Et tu ne te trompes pas sur nos motivations !

Donne-nous d’être vrais en toutes choses !

 

                                     Francis Cousin

 

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Image dim ord B 32°




32ième Dimanche du Temps Ordinaire – Homélie du Père Louis DATTIN

Les 2 veuves

Mc 12, 38-44

 

Aujourd’hui encore, mes frères, le parallélisme est frappant entre les deux lectures de notre liturgie de la Parole : dans les deux cas, il s’agit d’une veuve, pauvre, qui ne se contente pas de faire l’aumône avec un peu de superflu mais qui, toutes deux, donnent de leur nécessaire, de ce qui leur est absolument indispensable pour vivre, et même pour continuer à vivre. Leur don n’est pas le résultat d’un surplus, de quelque chose que l’on a mis de côté pour les autres, mais atteint de plein fouet leur minimum vital et quand je dis « minimum vital », je ne parle pas de ce qui est calculé par notre société de consommation pour vivre décemment, mais de ce minimum requis pour continuer à vivre le lendemain, tout simplement pour survivre.

Si l’on est d’un naturel généreux, il est relativement facile de donner tout ce qui ne nous est pas absolument nécessaire et l’on sait par exemple que les Français ont bon cœur pour envoyer des couvertures à Madagascar, faire vider leurs greniers ou leurs caves par les compagnons d’Emmaüs, dégorger leurs armoires en faisant des cartons de linge ou de vêtements pour le Secours Catholique.

Loin de moi, mes frères, de critiquer ou de soupçonner ce genre de charité sans aller jusqu’à dire qu’il nous rend service, sinon matériellement, du moins pour nous donner bonne conscience.
Avouons, que très souvent, il ne nous a pas trop gêné et ne nous a pas fait trop mal. Nous sommes, hélas, dans un monde où les gens, à quelques centaines de kilomètres les uns des autres, sont, les uns, trop maigres parce qu’ils ne peuvent pas manger, les autres, très maigres parce qu’ils se mettent au régime pour garder la ligne. Les uns voudraient bien un peu plus, les autres se méfient du « beaucoup trop ». Vous me direz que, dans ce cas, le résultat est le même et que tous ont la « ligne », soit par défaut, soit par excès.

Mais, le cœur, là-dedans ? La générosité ? Le souci des autres, y trouvent-ils leur compte ? La veuve de Sarepta va puiser ses dernières gouttes d’eau et d’huile, en pleine période de sécheresse pour Elie, un étranger de passage, un homme qu’elle ne connaît pas. Puis il lui demande du pain, elle n’en a plus, sinon une poignée de farine et un reste d’huile dans un fond de vase « Eh bien soit… tu mangeras et ensuite nous mourrons ».

Quant à la veuve de l’Evangile, Jésus remarque : « Elle a tout donné, tout ce qu’elle a pour vivre ».

Dans les deux cas, il s’agit d’une offrande qui engage la vie de celui qui offre, offrande qui devient sacrifice de soi, risque de son existence même, mise en jeu de tout ce qui nous reste.

« Bienheureux les pauvres », eux seuls savent partager parce que, ce qu’ils donnent, c’est de leur vie même, qu’ils l’ôtent.

L’Evangile nous le rappelle aujourd’hui : en donnant seulement des choses, en le faisant savoir, en faisant « comme on dit » « un geste » sur un coup de cœur ou un coup de mauvaise conscience, nous n’engageons pas notre vie, nous ne nous engageons pas nous-mêmes et même on peut en retirer plus de satisfaction intérieure et d’approbation de soi : c’est encore un don qui est « payant pour nous ». En faisant cela, je peux me rassurer en me disant : « Voilà, tu as été capable de faire cela. Après tout, ce n’est pas si mal ».

« En donnant un peu de mon confort extérieur, je m’assure un peu de mon confort intérieur ». Mes frères… que donnons-nous ? Des choses ? Que faisons-nous ? Des gestes ? Ou bien le « cœur » y est-il engagé ? C’est là le test, la pierre de touche de notre générosité réelle. Suis-je capable de risquer ma vie personnelle ? En donnant : est-ce-que je me donne lorsque je donne aux autres ?

Pour une fois, l’Evangile réjouit la bonne vieille sagesse ordinaire qui dit : « La manière de donner vaut mieux que ce que l’on donne » et même en allant plus loin, on pourrait dire que « la manière de refuser vaut mieux que si l’on donnait n’importe quoi et n’importe comment », car refuser peut être parfois un signe d’amour plus vrai que de céder à une fausse pitié qui n’est qu’une manière de se débarrasser de quelqu’un qui nous gêne.

Permettez-moi, mes frères, de vous citer ce beau texte d’Isabelle Rivière. Il nous révèle que le don est d’abord une affaire de cœur, une affaire de « don de soi » qui nous engage :

« Toute la misère humaine, dit-elle, est faite d’avarice, la misère du corps ; du refus de donner son bien, la misère des âmes ; du refus de donner son temps et son cœur ».

Toutes les souffrances aiguës ou sourdes, toutes les amertumes, les humiliations, les chagrins, les haines, les désespoirs de ce monde sont une faim inapaisée, faim de pain, faim de secours, faim d’amour :

  – depuis le petit garçon qui pleure à gros sanglots parce que sa mère l’a giflé sans raison, jusqu’au trop vieux grand-père que ses petits- fils oublient toujours d’embrasser ;

  – depuis la jeune fille laide qui reste seule dans son coin jusqu’à l’épouse que son mari ne regarde jamais plus, jusqu’à la femme abandonnée qui se jette à la Seine ;

  – depuis l’amie dont l’ami a manqué exprès le rendez-vous jusqu’au garçon de vingt ans qui meurt seul dans son lit d’hôpital pendant que l’infirmière boit du café à la cuisine ;

  – depuis le petit de l’assistance publique jusqu’à l’homme qu’on va exécuter.

Tous ont souffert d’un manque d’amour, d’une lésinerie d’amour. Chacun avait droit à un morceau de la vie et du cœur d’un Autre, que cet Autre lui a refusé. Chacun avait besoin pour vivre de ce qu’un autre a réservé pour soi, qui lui était inutile et qui s’est gâté, faute d’emploi.

On peut donner certes, mais, jamais donner sans se donner. Souvent, on a plus besoin de celui qui donne que de ce qu’il donne. Est-ce-que je m’engage dans mes dons ? Est-ce-que je me donne, dans ce que je donne ?

 

Dans l’Evangile, lisez-le bien, on ne voit jamais Jésus donner quelque chose : il ne faisait pas la charité, il était charité, il était l’amour. Dieu ne donne pas, il se donne, il est inséparable de ses dons. A chaque fois qu’il donne, c’est lui qui s’offre lui-même que ce soit au Baptême, à la réconciliation, à la Communion, à la Croix.

Jésus est toujours don, mais aussi et toujours « Don de soi ». Jésus n’a rien, mais il donne tout en nous donnant sa vie, son Corps, son Sang, tout.

Rappelez-vous aussi ce boiteux qui se tenait à la porte du Temple de Jérusalem alors que passent Pierre et Jean : il mendie, il espère quelque chose. Pierre lui déclare : « Je n’ai rien, mais ce que j’ai, je te le donne ». « Au nom de Jésus, lève-toi et marche ».

« Je n’ai rien », mot de pauvreté, mais ce que j’ai, je te le donne.

C’est la réponse de la veuve de Sarepta à Elie. Ce sont les deux piécettes de la veuve du Temple. C’est aussi la réponse de Jésus à son Père : « Tu n’as voulu ni cadeaux ni sacrifices, alors j’ai dit « Père, me voici pour faire ta volonté » ».

Un chrétien, qu’il soit riche ou qu’il soit pauvre matériellement, doit avant tout donner en se donnant soi-même pour faire la volonté du Père, là où il est, par amour : c’est plus difficile, c’est aussi plus exigeant qu’une donation romantique.

Faire comme Dieu lui-même, là est la liberté, là est la vie.

Tout le reste est étranger au cœur de Dieu. AMEN




32ième Dimanche du Temps Ordinaire – par le Diacre Jacques FOURNIER (Mc 12, 38-44)

 « Elle a tout donné »

(Mc 12,38-44)

En ce temps-là, dans son enseignement, Jésus disait : « Méfiez-vous des scribes, qui tiennent à se promener en vêtements d’apparat et qui aiment les salutations sur les places publiques,
les sièges d’honneur dans les synagogues, et les places d’honneur dans les dîners.
Ils dévorent les biens des veuves et, pour l’apparence, ils font de longues prières : ils seront d’autant plus sévèrement jugés. »
Jésus s’était assis dans le Temple en face de la salle du trésor, et regardait comment la foule y mettait de l’argent. Beaucoup de riches y mettaient de grosses sommes.
Une pauvre veuve s’avança et mit deux petites pièces de monnaie.
Jésus appela ses disciples et leur déclara : « Amen, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis dans le Trésor plus que tous les autres.
Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. »

         

       Notre Evangile commence par une mise en garde : « Méfiez-vous des scribes, qui tiennent à sortir en robes solennelles et qui aiment les salutations sur les places publiques, les premiers rangs dans les synagogues, et les places d’honneur dans les dîners ». Ils cherchent à se faire remarquer, ils sont centrés sur eux-mêmes et non sur Dieu… « Ils affectent de prier longuement » mais ce n’est pas l’accomplissement de sa volonté qui les intéresse, mais plutôt leur propre gloire, leur intérêt personnel. Ainsi, au lieu de venir en aide aux pauvres et aux malheureux, « ils dévorent le bien des veuves »… « Méfiez-vous » d’eux pour ne pas devenir, à votre tour, leur proie…

         « Jésus, ayant achevé son enseignement, avait pénétré dans la cour des femmes. Là, à l’intérieur de l’enceinte sacrée, se trouvait le Trésor… D’après la Michna, il y avait treize troncs dans le Temple, pour recueillir les offrandes destinées aux sacrifices offerts pour tout le peuple »… « Une pauvre veuve s’avança et déposa deux piécettes », « les deux plus petites pièces de monnaie qui soient » (P. Lagrange). Aujourd’hui, elle donnerait deux pièces d’un centime d’Euro…

            Par rapport à la foule qui déposait des pièces plus conséquentes, ou aux riches qui, eux, « mettaient de grosses sommes », son offrande est totalement dérisoire… Pour un comptable qui ne cesse d’arrondir ses totaux, elle passerait inaperçue… Et pourtant, nous dit Jésus, c’est elle qui « a mis dans le tronc plus que tout le monde », car « elle a tout donné, tout ce qu’elle avait pour vivre ». Dans la discrétion et l’anonymat de la foule, son geste manifeste la richesse cachée de son cœur, un geste d’autant plus beau qu’il est totalement désintéressé. Il ne visait pas, en effet, une intention personnelle, mais sa simple participation aux « sacrifices offerts pour tout le peuple »… Telle est la seule vraie beauté qui ait réellement du poids en ce monde : celle de l’amour humble et caché qui fait des merveilles dans les circonstances les plus simples de la vie quotidienne… Quel contraste par rapport aux scribes !

            De plus, « si elle a tout donné, tout ce qu’elle avait pour vivre », elle est vraiment « à l’image et ressemblance de Dieu » (Gn 1,26-28), ce Dieu qui « est Amour », et qui n’est qu’Amour (1Jn 4,8.16). Or, la caractéristique première de l’Amour est de tout donner, tout ce qu’Il Est, tout ce qu’il a (Jn 3,35 ; 16,15 ; 17,10 ; Lc 15,31). En elle, « l’Amour de Dieu est donc vraiment accompli ». Le vrai bonheur est à chercher par là…

DJF

 




Rencontre autour de l’Évangile – 32ième Dimanche du Temps Ordinaire

« Amen, je vous le dis :

cette pauvre veuve a mis dans

le Trésor plus que tous les autres… »

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons  (Mc 12, 38-44)

Jésus est à Jérusalem, pour la dernière fois… La Passion se rapproche, il le sait et il va donner à ses disciples ses derniers enseignements…

Regardons-réfléchissons-méditons

Les scribes : « Ils étaient les spécialistes et interprètes officiels des saintes Ecritures. Au terme de longues études, vers l’âge de 40 ans, on était ordonné scribe, ce qui conférait autorité dans les décisions juridiques » (Xavier Léon Dufour). Jésus dénonce ici les attitudes de certains scribes : que cherchent en fait ceux qui agissent ainsi ? La prière était un des trois grands piliers de la foi juive, avec l’aumône et le jeune. Ils prient, mais prient-ils vraiment ?

            La Loi disait : « Tu ne prendras pas en gage le vêtement de la veuve… Lorsque tu vendangeras ta vigne, tu n’iras rien y grappiller ensuite. Ce qui restera sera pour l’étranger, l’orphelin et la veuve » (Dt 24,17-21). Or que font ici ces spécialistes de la Loi ?

            « Ils seront sévèrement condamnés », par qui, par Dieu ?

            Jésus s’identifie au plus pauvre : «  J’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire, j’étais un étranger et vous m’avez accueilli, nu et vous m’avez vêtu, malade et vous m’avez visité, prisonnier et vous êtes venus me voir » (Mt 25,35-36). Comme les scribes, nous connaissons ces paroles ; les mettons-nous en pratique ?

 Dans le Temple de Jérusalem Jésus regarde les gens déposer leur offrande. Quand ce geste se fait-il encore aujourd’hui ? Nous arrive-t-il de voir ce que donnent ceux qui nous entourent ? Nous arrive-t-il de les juger en voyant les sommes qu’ils offrent ?

            Les deux piécettes données par la veuve seraient aujourd’hui « deux centimes d’Euro ». Si nous étions témoins d’une telle scène, quelle serait très probablement notre première réaction ? Or Jésus déclare : « Elle a donné tout ce qu’elle avait pour vivre ». Mais nous, pouvons-nous savoir cela ? Quel est celui-là seul qui peut le connaître ? Autrement dit, si nous l’avions jugée, notre jugement aurait-il été juste ? Quelle leçon pouvons-nous tirer de cet exemple, et pourquoi ?

Pour l’animateur 

Jésus invite à se « méfier » de certaines attitudes : les vêtements et les salutations qui attirent l’attention sur soi, le choix des premiers rangs dans les synagogues ou des places d’honneur dans les dîners, pour bien montrer que l’on est quelqu’un d’important… Tout cela n’est qu’orgueil et vanité, soif de paraître et d’être vu, remarqué, mis en avant, glorifié… Ces personnes se recherchent elles-mêmes, elles ne pensent qu’à elles sans se préoccuper de Dieu (elles font semblant de prier longuement), ou des autres. Pire, ces scribes sont prêts à exploiter les plus faibles, les veuves, pour leur intérêt personnel…

« Ils seront d’autant plus sévèrement condamnés »… Dieu, Lui, ne juge et ne condamne personne : « Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé » (Jn 3,17). « Dieu veut que tous les hommes », tous, sans aucune exception, « soient sauvés » (1Tm 2,4). Par-delà la mort, dans la Lumière de la Vérité ces personnes ne pourront que voir en face tout ce qu’elles ont fait. Elles auront honte, elles voudront peut-être fuir pour se cacher loin de Dieu… Elles se condamneront ainsi elles-mêmes… Tel est le jugement…

Jésus est dans la salle du Trésor du Temple de Jérusalem, et il voit tous les gens qui déposent leurs offrandes… Il est vrai Dieu ; il connaît par sa relation au Père, le cœur de chacun, ce que nous, nous ignorons… Les riches donnent de grosses sommes, mais elles n’entament en rien leurs richesses. Une pauvre veuve donne deux piécettes, deux centimes d’Euro, et Jésus sait que « c’est tout ce qu’elle avait pour vivre… Elle a tout donné » pour participer elle aussi à la vie du Temple… Les hommes regardent les apparences, Dieu, Lui, regarde le cœur… Il est donc le seul à pouvoir donner un jugement juste, aussi, « ne jugez pas »…

De plus, maintenant que cette femme a tout donné, elle n’a plus rien, comme Jésus qui n’avait pas même « où reposer la tête » (Lc 9,58). Elle manifeste ainsi, à l’extrême, la confiance qu’elle a en Dieu… Il ne l’abandonnera pas… D’une manière ou d’une autre, il lui donnera de recevoir ce qui est nécessaire à sa vie… C’est ce qu’a vécu aussi Jésus, d’où son invitation : « Cherchez d’abord le Royaume des Cieux et sa justice, et tout vous sera donné par surcroît » (Lc 12,22-34).

 

TA PAROLE DANS NOTRE COEUR

Jésus doux et humble de cœur, Serviteur du Père et des hommes que le Père veut tous sauver, tu te soucies de tes disciples et tu aimerais qu’ils évitent les pièges de l’orgueil, de la vaine gloire, de l’hypocrisie et du mensonge. Et tu es sans cesse avec nous, pour redresser nos pas, nous pousser vers nos frères et nous aider à travailler à leur bien. Et ce n’est qu’en nous oubliant nous-mêmes que nous pourrons pleinement goûter à ta paix et à la joie de te servir dans nos frères…

            Tu nous apprends aussi à ne pas juger sur les apparences, et à reconnaître, dans les circonstances les plus simples de nos vies, ces trésors de délicatesse, de générosité, de courage et d’amour qui peuvent être mis en œuvre par celles et ceux qui nous entourent. Avec eux et par eux, tu continues à faire en sorte que ce monde soit plus humain. Voilà ce qui réjouit ton Cœur et celui de ton Père…

ENSEMBLE PRIONS   

Refrain : « Les mains ouvertes devant toi, Seigneur,

Pour t’offrir le monde !

Les mains ouvertes devant toi, Seigneur,

Notre joie est profonde

            Garde-nous tout petits devant ta Face,

            Simples et purs comme un ruisseau !

            Garde-nous tout petits devant nos frères,

            Et disponibles comme une eau !

Refr.

            Garde-nous tout petits devant ta Face,

            Brûlants d’amour et pleins de joie !

            Garde-nous tout petits devant nos frères,

            Simples chemins devant leur pas !

 

 

 

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