1

4ième Dimanche de Pâques – par Claude WON FAH HIN

Commentaire du samedi 24 Avril et Dimanche 25 Avril 2021

 Actes 4 8–12 ; 1Jean 3 1–2 ; Jean 10 11–18

Le thème du Pasteur et du troupeau n’est pas nouveau. Dans l’Ancien Testament, Dieu est le Berger et la Pierre d’Israël, le rocher sur lequel s’appuie le peuple d’Israël (Gn 48,15 ; 49,24 ; Ps 23,1). Au Ps 80,2, Dieu est le Pasteur d’Israël, c’est Lui qui dirige le troupeau. Mais bon nombre de personnalités importantes tels que les Juges, c’est-à-dire des Sauveurs, des héros libérateurs (2S7,7), les chefs du peuple (Jr 2,8), les princes des nations (Jr 25,34s ; Na 3,18 ; Is 44,28) recevaient aussi le titre de pasteurs. Ceux-là ne prenaient pas soin de leur troupeau. Voici ce que Dieu leur dit (Ez 34,3.4.8-16) : 3Vous vous êtes nourris de lait, vous vous êtes vêtus de laine, vous avez sacrifié les brebis les plus grasses, mais vous n’avez pas fait paître le troupeau. 4Vous n’avez pas fortifié les brebis chétives, soigné celle qui était malade, pansé celle qui était blessée. Vous n’avez pas ramené celle qui s’égarait, cherché celle qui était perdue. Mais vous les avez régies avec violence et dureté. 5 Elles se sont dispersées, faute de pasteur, pour devenir la proie de toute bête sauvage ; elles se sont dispersées. 6Mon troupeau erre sur toutes les montagnes et sur toutes les collines élevées, mon troupeau est dispersé sur toute la surface du pays, nul ne s’en occupe et nul ne se met à sa recherche… 8Par ma vie, oracle du Seigneur Yahvé, je le jure : parce que mon troupeau est mis au pillage et devient la proie de toutes les bêtes sauvages, faute de pasteur, parce que mes pasteurs ne s’occupent pas de mon troupeau, parce que mes pasteurs se paissent eux-mêmes sans paître mon troupeau… 10 …. Je leur reprendrai mon troupeau et désormais, je les empêcherai de paître mon troupeau. Ainsi les pasteurs ne se paîtront plus eux-mêmes. J’arracherai mes brebis de leur bouche et elles ne seront plus pour eux une proie. 11 …Voici que j’aurai soin moi-même de mon troupeau et je m’en occuperai.12Comme un pasteur s’occupe de son troupeau, quand il est au milieu de ses brebis éparpillées, je m’occuperai de mes brebis. Je les retirerai de tous les lieux où elles furent dispersées, au jour de nuées et de ténèbres.13Je leur ferai quitter les peuples où elles sont, je les rassemblerai des pays étrangers et je les ramènerai sur leur sol. Je les ferai paître sur les montagnes d’Israël, dans les ravins et dans tous les lieux habités du pays. 14 Dans un bon pâturage je les ferai paître, et sur les plus hautes montagnes d’Israël sera leur pacage (= le lieu où ils vont paitre). C’est là qu’elles se reposeront dans un bon pacage ; elles brouteront de gras pâturages sur les montagnes d’Israël ».

Dieu vient donc au sein même de son troupeau, et il vient en la personne de son Fils pour être au milieu de son peuple. Mt 2,6 : « …de toi, Bethléem, sortira un chef qui sera pasteur de mon peuple Israël ». Et Jésus nous dit en   Jn 10,30 : « le Père et moi, nous sommes UN ». Jn 14,9 : « Qui m’a vu a vu le Père ». Si nous voyons le Fils… « miséricordieux », alors nous voyons le Père… « miséricordieux ». Si nous voyons le Fils comme le Bon Pasteur alors nous voyons aussi le Père comme Bon Pasteur parce durant toute sa vie sur terre, le Fils n’a fait que la volonté de son Père (Jn 5,30) : « …. Je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé ». C’est pourquoi lorsque Jésus dit « Moi, je suis le Bon Pasteur », c’est le Père qui vient au milieu de son troupeau par son Fils bien-aimé. Et ses auditeurs comprenaient tout de suite ce que cela pouvait signifier. Le berger qui dirige son troupeau présente deux aspects : il est à la fois un chef et un compagnon.

En tant que chef, il guide, il donne un but, une direction et défend son troupeau contre les divers dangers (1S17,34-37 ; Mt 10,16 ; Ac 20,29). Le troupeau de Jésus est l’Eglise dont il est à la fois le chef et le Corps, Corps composé de disciples qui en sont les membres. A ceux qui sont déjà au sein de l’Eglise, Jésus leur a envoyé son Esprit Saint. Et l’Esprit Saint n’a pas besoin que nous soyons spécialement instruits, comme Pierre et Jean qui étaient eux-mêmes des gens sans instruction ni culture (Ac 4,13), pour, à notre tour, évangéliser afin que d’autres brebis fassent aussi partie de l’Eglise, car nous dit Jésus (Jn 10,16) : « J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cet enclos ; celles-là aussi, il faut que je les mène ; elles écouteront ma voix ; et il y aura un seul troupeau, un seul pasteur ». Ces autres brebis doivent donc être aussi dans cette bergerie appelée Eglise pour ne former qu’un seul troupeau avec le seul pasteur envoyé par le Père, Jésus-Christ. L’Église est l’instrument du salut que Jésus a mis en place pour le salut du monde. Chef de l’Eglise, le Pasteur nous donne une direction et un but : le Royaume de Dieu. Il nous donne des instruments du salut : l’Eglise, La Bible, tous les sacrements. Il nous donne les armes : les prières, dont le rosaire, l’oraison et la prière de l’Eglise avec la « Prière du temps présent » que certains connaissent et qui est composée de psaumes, les grâces reçues depuis notre baptême et tous ses commandements, ses conseils, ses enseignements sur l’amour, l’humilité, la solidarité, le pardon, et bien d’autres vertus. Avec les sacrements du baptême, de la réconciliation, et de l’Eucharistie, il nous donne les moyens de vaincre le péché et de partager sa vie. Tout ce que le Christ nous donne nous permet de nous unir à Lui, et le plus important c’est d’aimer. Dieu nous offre son Amour afin que nous puissions à notre tour le partager avec d’autres. Et si nous voulons aimer, évitons de porter des jugements sur les uns et les autres. A l’exemple de Jésus face à la femme adultère (Jn 8,1-11), on peut toujours condamner une mauvaise action, mais pas la personne qui l’a commise. A la femme adultère sur qui personne n’a voulu jeter la première pierre, Jésus lui dit (Jn8,11) : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, désormais, ne pèche plus ». « L’Évangile enseigne la justification du pécheur, (et) non du péché, c’est pourquoi, nous devons aimer le pécheur mais haïr le péché » (Cardinal Walter Kasper – La Miséricorde – P.19). Dieu, en effet, condamne le mal, le péché, les mauvaises actions mais jamais le pécheur qu’on peut toujours pardonner. Le Christ, qui nous a donné tout cela, n’a pas seulement enseigné d’une manière théorique, il nous a donné l’exemple concret en vivant parmi nous. Il sait donc de quoi il parle. Les saints sont des exemples de personnes qui ont bien réussi à mettre en pratique les enseignements du Christ. Et cela montre que ses enseignements ne sont pas hors de notre portée. Jésus est le Bon Pasteur. Bon au sens de bonté, parce qu’il est Amour et l’amour véritable ne fait jamais de mal à personne. Tout le monde sait que Jésus a même pardonné aussi à ses bourreaux.

Le Bon Pasteur, en tant que compagnon, fait équipe avec son troupeau, prend soin de ses brebis (Ps 27,23), parfois porte certains agneaux dans ses bras (Is 40,11), s’adapte à leur situation (Gn 33,13s), il vient au secours des brebis sans berger (2Ch18,16 ; Mt 9,36 ; Mc 6,34), rassemble les brebis dispersées (Is 53,6). Le vrai pasteur donne sa vie pour ses brebis, c’est qu’a fait Jésus, à l’inverse du mercenaire qui est payé pour surveiller le troupeau. « 12 Le mercenaire, qui n’est pas le pasteur et à qui n’appartiennent pas les brebis, voit-il venir le loup, il laisse les brebis et s’enfuit, et le loup s’en empare et les disperse. 13 C’est qu’il est mercenaire et ne se soucie pas des brebis ». Non seulement Jésus dépose sa vie pour ses brebis, mais il envisage de ramener d’autres brebis dans son troupeau. « Si le monde ne nous connaît pas, c’est qu’il n’a pas connu le Père ». C’est pourquoi Le Christ nous envoie évangéliser de par le monde pour faire connaître ce Dieu-Père, mais pas besoin d’aller loin pour cela, parce que le monde commence autour de nous. Arrêtons de dire « moins lé pas capable », « moins l’a pas fait des études bibliques ou théologiques » bien que cela soit utile. Pierre et Jean aussi étaient des gens sans instruction ni culture, ils ont pourtant été choisis par le Christ pour évangéliser.

« Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et leur dit : Recevez l’Esprit Saint ». » Jean 20,22

Lorsque Jésus nous envoie l’Esprit Saint, peu importe nos capacités, parce que l’Esprit agit au moment même où l’on évangélise. Lorsque l’on enseigne au Sedifop, les participants posent toutes sortes de questions, parfois hors du thème du jour. Et le formateur, qui ne connaît pas tout…comme tout le monde, répond aux questions, et ces questions il ne les connaît pas à l’avance. Le formateur lui-même est parfois étonné des bonnes réponses qu’il fournit aux participants. D’où lui viennent ces bonnes réponses sinon de l’Esprit de Dieu ? – Etienne, lui, avait des opposants et voici ce que nous racontent les Actes des Apôtres (6,8-10) : 8 Étienne, rempli de grâce et de puissance, opérait de grands prodiges et signes parmi le peuple. 9 Alors intervinrent des gens de la synagogue …. Ils se mirent à discuter avec Étienne, 10 mais ils n’étaient pas de force à tenir tête à la sagesse et à l’Esprit qui le faisaient parler ». C’est l’Esprit Saint qui faisait parler Etienne. Jn 15,26 : « Je vous enverrai l’Esprit de Vérité qui procède du Père ». « Il vous enseignera toute chose » (Jn 14,26), « il vous fera accéder à la vérité toute entière » (Jn 16,13). – C’est pourquoi, avant d’aller former les gens, ou d’évangéliser, il faut prier le Seigneur de vous envoyer l’Esprit Saint et c’est valable aussi pour les catéchistes. – Voici quelques conseils tirés du livre « Le Manuscrit du Purgatoire », témoignage écrit d’une âme du Purgatoire et recueilli par le Sanctuaire de Montligeon : « P.26 : Avant chaque action, recueillez-vous un moment en vous-même pour voir si ce que vous allez faire va lui être agréable (à Jésus Christ). P.33 : « Ne faites jamais rien, sans vous recueillir un instant, et sans demander avis à votre Jésus qui est dans votre cœur ». P.35 : « Faites toutes vos actions sous le regard du bon Dieu…Consultez-le avant tout ce que vous avez à faire ou à dire ». Et que fait Jésus ? Il nous envoie l’Esprit Saint, comme c’est souvent le cas dans les actes des Apôtres. Ac 2,17-18 : « 17 Il se fera dans les derniers jours, dit Dieu, que je répandrai de mon Esprit sur toute chair. Alors vos fils et vos filles prophétiseront…. 18 Et moi, sur mes serviteurs et sur mes servantes je répandrai de mon Esprit ». « J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cet enclos ; celles-là aussi, il faut que je les mène ». Voilà pourquoi, Jésus a mis à notre disposition les moyens déjà évoqués que sont les instruments du salut, les armes spirituels, les grâces sans lesquelles nous ne pouvons rien car tout nous vient de Dieu, les commandements, les conseils, les exemples, etc…L’amour qu’il a déjà mis dans le cœur de chacun d’entre nous devrait suffire pour commencer à évangéliser. Puisque l’Esprit de Dieu parle par la voix de ses fidèles, Jésus nous affirme : « elles (c’est-à-dire « les autres brebis qui ne sont pas de cet enclos ») écouteront ma voix ». Et plus nous prions, plus nous aurons envie de nous former, plus nous serons capables d’évangéliser, et nous serons aussi les premiers bénéficiaires de nos actions envers les autres.  N’ayons pas honte de notre foi. Mettons-nous au service de l’Église. Et remercions Marie pour toutes ses prières en notre faveur.




4ième Dimanche de Pâques (Jn 10, 11-18) – Francis Cousin

« Le bon pasteur. »

« Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis », parce que « je connais mes brebis et me brebis me connaissent, comme le Père me connaît, et que je connais le Père. »

Jésus veut montrer que l’intimité qu’il y a entre lui et ses brebis, son troupeau, ceux qui le suivent, est une intimité égale à celle qu’il a avec son Père (et aussi avec l’Esprit). Et comme son Père est tout amour, le vrai berger est tout amour envers ses brebis. Et celles-ci le lui rendent bien.

À la différence des bergers ’’mercenaires’’, des salariés, qui s’occupent des brebis des autres. Eux n’ont pas la même relation avec leurs brebis, ils ne pensent qu’à eux, à leur salaire, à leur vie qu’ils veulent garder intacte et qui se sauvent quand survient le loup ou un autre événement mauvais. Eux sont guidés par les esprits des ténèbres …

Ce n’est bien sûr pas le cas de Jésus, qui est lumière et nous amène à sa lumière, qui est la lumière du matin de Pâques : Jésus ressuscité. « Je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau … J’ai le pouvoir de la donner (Jésus vrai homme) j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau (Jésus vrai Dieu) ».

On a ici une anticipation du message pascal.

Et quand Jésus dit qu’il donne sa vie pour ses brebis, il ne parle pas seulement de ceux qui le suivent à ce moment-là, ou qui le suivent maintenant : « J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise … il y aura un seul troupeau et un seul pasteur. » (Jn 10,16).

Mais ces autres brebis, quelles sont-elles ? … Et Jésus n’est plus là sur terre !

Il y a là encore une anticipation du message pascal, que nous avons lu la semaine dernière : « À vous d’en être les témoins ! » (Lc 24,48).

Et être témoins de Jésus ressuscité, c’est faire en sorte de rassembler toutes les ’’brebis perdues’’ pour qu’elles intègrent le troupeau … et c’est à nous de le faire !

Oh, bien sûr, pas tout seul !

Avec Jésus, le bon pasteur ! Même après sa mort, sa résurrection et son ascension ! C’est lui-même qui le dit : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » (Mt 28,20).

Avec le Saint Esprit, qui « vous fera vous souvenir de tout ce que je vous ai dit » (Jn 14,26).

Avec toute la communion des saints.

Et avec tous les autres catholiques, ensemble !

Avec Jésus, nous sommes tous les bergers les uns des autres !

À nous de rechercher et rassembler toutes les brebis perdues … Il n’est pas nécessaire d’être prêtre pour cela ! Même si nous ne pouvons pas pardonner les péchés, nous pouvons toujours les orienter vers un prêtre pour cela.

C’est pourquoi ce dimanche est celui spécialement consacré à la prière pour les vocations (mais on peut prier tous les jours pour les vocations).

Bien sûr, on pense d’abord aux vocations sacerdotales … et c’est important. On en a besoin. Et aussi pour les religieuses et religieux, pour les diacres, pour les laïcs consacrés, pour les mères et les pères de familles

Mais aussi, il faut prier pour que chacun prenne conscience qu’il a vocation à développer l’esprit de l’Église, l’esprit de l’Évangile, là où il vit, dans toutes ses relations … Le nombre viendra après !

Seigneur Jésus,

Tu n’es plus parmi nous sur cette terre

pour rassembler tout le monde

en un seul troupeau.

C’est maintenant à chacun de nous de le faire,

avec ton aide et celle de tous ceux

qui sont déjà dans ton paradis.

 

                                     Francis Cousin

   

 

 

Pour accéder à la prière illustrée, cliquer sur le titre ci-après:

Image dim Pâques B 4°




Rencontre autour de l’Évangile – 4ième Dimanche de Pâques

« Je suis le bon pasteur…

J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie… « 

 

 

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

 Situons le texte et lisons (Jean 10, 11-18)

Après avoir prononcé la parabole de la bergerie et du pasteur (v.1-6) devant les juifs qui s’opposent à lui et le menacent, Jésus donne l’interprétation de la parabole (v. 7) parce que ses adversaires n’avaient pas compris ce qu’il voulait dire.

Soulignons les mots importants

Je suis le bon pasteur : Quand Jésus dit « Je suis »,  il laisse entendre quelque chose de son identité  (Rappelons-nous le Nom que Dieu révèle à Moïse au Buisson ardent de l’Exode). On peut se rappeler d’autres paroles de Jésus qui commencent par « je suis ».

Berger mercenaire : Que signifie ce mot ? (on en parle quelque fois dans certains coups d’Etat)

Le loup s’empare des brebis et les disperse : De qui Jésus parle-t-il ?

Des mots très forts expriment les liens qui existent entre le bon berger et ses brebis : relever les expressions qui décrivent ces liens.

Moi, je suis le bon pasteur : Jésus est le bon pasteur pour deux raisons : lesquelles ?

« Je connais » mes brebis et mes brebis « me connaissent » : le mot « connaître » dans la Bible a un sens plus profond que dans notre langage courant. Comme le Père me connaît et je connais le Père : Qu’est-ce que Jésus nous révèle de la relation qu’il y a entre lui et ses disciples ?

Je donne ma vie pour mes brebis : Qu’est-ce que Jésus annonce par ces mots ?

J’ai d’autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie…il faut que je les conduise : Qu’est-ce Jésus porte dans son cœur en disant ces paroles ? A qui pense-t-il ?

Elles écouteront ma voix : Quelle est la force de la parole de Jésus ?

 La mort est un acte souverainement libre dans lequel Jésus accomplit le commandement du Père. Jésus reste maître parce qu’il accomplit ce que Dieu, dans son amour, a voulu pour apporter la vie aux hommes.

Le Père m’aime :        Parce que je DONNE ma vie

                                    pour la REPRENDRE ensuite

                                    personne ne peut me l’enlever

                                    je la donne de moi-même

                                    j’ai pouvoir de la DONNER

                                    et le pouvoir de la REPRENDRE

voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père.

 

Pour l’animateur  

Les mots « je suis » qui précède bon pasteur nous permettent de réaliser que Jésus s’attribue le Nom même de Dieu. Dans l’Ancien Testament, les prophètes ont parlé de Dieu comme le pasteur de son peuple. Le prophète Ezéchiel en particulier a annoncé que Dieu lui-même, devant la conduite des mauvais pasteurs qu’il a donné à son Peuple, viendrait lui même prendre la tête de son troupeau. (Ez.34). Jésus réalise cette prophétie.

A l’inverse du mercenaire qui est « payé pour » et pour qui les brebis ne comptent pas vraiment, entre le bon berger et ses brebis, il y a des liens très forts : les brebis lui appartiennent, les brebis comptent beaucoup pour lui, ils connaissent sa voix (v.4), il les connaît et elles le connaissent, c’est à dire il y a une connaissance du cœur, une communion, entre le bon berger et ses brebis. Il donne sa vie pour elles.

Cette connaissance de cœur et de communion entre Jésus et les membres de son peuple s’enracine dans la communion qui existe entre le Père et Jésus son Fils.

La parabole renvoie clairement à la mort de Jésus  (« Je donne ma vie pour mes brebis ») Jésus versera son sang pour la multitude (Mc 14,24). Son « corps sera donné pour vous » (Lc 22,19).

Le mercenaire abandonne ses brebis ; Jésus dira « Je ne vous laisserai pas orphelins » (Jn 14,18). Personne n’arrachera les brebis de sa main pour les disperser ; au contraire il va mourir pour « rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés. » (Jn 11,52) Le loup représente tous ceux qui attaquent le troupeau et cherchent à le détruire ou à le diviser. 

« J’ai encore d’autres brebis… » Jésus pense aux croyants  qui viendront du monde païen  et qui par l’intermédiaire des disciples, croiront en lui.

Elles écouteront ma voix : Le rassemblement se fera autour de Jésus et de sa parole.

La Parole de Jésus est une force de rassemblement et source d’unité.

La disposition des derniers versets, ci-dessous, laisse voir l’intimité de Jésus avec son Père, intimité qui donne sens à sa vie et à sa mort. Le Père est à la source et à la fin de l’activité de Jésus. Tout vient de lui : le commandement n’est rien d’autre que l’expression de l’amour.

 

 

TA PAROLE DANS NOS CŒURS

Jésus, tu es le bon pasteur. Nous sommes les brebis de ton troupeau. Chacun de nous est important pour toi. Tu nous connais et tu nous invites à te connaître, comme des époux ou des amis qui s’aiment ; comme ton Père et Toi vous vous connaissez et vous aimez. Tu as donné ta vie pour le salut de tous les hommes. Comme ton Père, tu portes dans ton cœur le désir de faire entrer dans ton troupeau tous ceux qui ne te connaissent pas encore. Envoie des ouvriers de l’évangile pour faire entendre ta voix.

TA PAROLE DANS NOTRE VIE :

Est-ce que nous nous laissons aimer et guider par Jésus, le Bon Pasteur ? Est-ce que nous cherchons à le connaître ? A connaître ses paroles ?

Cet évangile du Bon Pasteur nous l’entendrons le dimanche où l’Eglise prie pour les vocations, en particulier des vocations de prêtres. Quel est l’intérêt que nous portons à l’éveil des vocations ? Quelle serait notre réaction si l’un de nos garçons nous faisait part de son désir d’être prêtre ?

Pour faire vivre son peuple et pour faire connaître le salut qu’il offre à tous les hommes, Jésus a besoin aussi de diacres, de religieux, de religieuses, de missionnaires, de couples chrétiens qui témoignent de l’amour de Dieu :  est-ce que nous portons dans notre cœur et notre prière toutes ces vocations ? Est-ce que nous rejoignons Jésus dans son désir de rassembler tous les hommes dans l’amour du Père ?

  

ENSEMBLE PRIONS  

Dieu, Père éternel et tout-puissant, guide-nous jusqu’au bonheur du ciel ; que le troupeau parvienne, malgré sa faiblesse, là où son Pasteur, Jésus Christ, est entré victorieux. Lui qui règne avec Toi, dans l’Amour de l’Esprit, pour les siècles.

 

Chant : Pasteur d’un peuple en marche

Pour lire ou imprimer le document en PDF cliquer ici : 4ième dimanche de Pâques Année B 1

 

 

 

 




3ième Dimanche de Pâques (Lc 24, 35-48) – Francis Cousin

« Paix à vous ! »

Nous voici revenu au soir du ’’premier jour de la semaine’’ après la mort de Jésus, le soir de sa résurrection.

Jésus était apparu à quelques disciples au long du jour. Il y avait donc grande effervescence dans la chambre haute, qu’on appelle maintenant le cénacle.

Les deux disciples d’Emmaüs étaient arrivés pour annoncer qu’ils l’avaient vu, eux aussi, et qu’ils l’avaient reconnu à la fraction du pain.

On discutaillait dans tous les coins de la résurrection de Jésus, surtout après l’arrivée des pèlerins d’Emmaüs …

Et soudain, Jésus est là ! (Saint Jean précise même : « Alors que les portes … étaient verrouillées par crainte des juifs. » (Jn 20,19)).

« Paix à vous ! »

C’est sûr qu’il y a de quoi être affolé de cette situation ! Et les disciples le furent : ils croyaient voir un fantôme !

Voyons comment Jésus d’y prend pour les convaincre que c’est bien lui qui est là. Il ne dit pas : « C’est moi, Jésus, je suis ressuscité ! ».

Au contraire, il prend soin d’eux : « Pourquoi êtes-vous bouleversés ? Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ? »

Il n’attend pas de réponses … que les disciples auraient d’ailleurs été bien incapables d’exprimer, mais il montre qu’il connaît le trouble que sa présence met dans leurs cœurs. Cela les calme.

Puis il passe aux choses concrètes : « Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! », avec la marque des clous …

« Touchez-moi … je suis fait de chair et d’os … je ne suis pas un esprit ! »

Mais ils ne sont pas encore vraiment convaincus …

« Avez-vous ici quelque chose à manger ? » … et il mangea devant eux le morceau de poisson grillé qu’ils lui présentèrent … Son corps fonctionnait normalement, comme tous les corps !

Les disciples sont alors rassurés …

Alors seulement, il commence à leur parler de la mission que le Père lui a confiée, mission préparée et annoncée par les écrits de la Bible : « Il faut que s’accomplisse tout ce qui a été écrit à mon sujet dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes. », puis de ce qu’il leur avait dit : « Il devait souffrir, mourir et ressusciter le troisième jour … ».

Et il finit en disant : « À vous d’en être les témoins. »

C’est le même schéma que lors de la discussion avec les disciples d’Emmaüs : d’abord la mise en confiance, puis les explications de l’Écriture, et enfin, après le repas, devenir témoins. (Mais pour les disciples d’Emmaüs, il n’a pas eu à le leur dire : ils l’ont compris tout seul).

Alors pour nous, qui avons été baptisés, grâce au témoignage de ceux qui nous ont précédés, où en sommes-nous de notre relation à Dieu, à la résurrection de Jésus ?

– Sommes-nous dans le doute vis-à-vis de la résurrection de Jésus ?

    Un sondage assez ancien révèle que seulement 13 % de catholiques français croient en la résurrection de Jésus, 31 % chez les catholiques pratiquants, et seulement 57 % chez les pratiquants réguliers, alors que ce devrait être 100 % ! ; et la tendance est à une diminution continue au profit de la réincarnation ! Il paraît que c’est ’’tendance’’ ?!!

    Pourtant, saint Paul le dit très clairement : « Si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est sans valeur » (1 Co 15,17).

– Sommes-nous au clair dans la connaissance et la garde des commandements de Jésus ?

    Saint Jean nous le dit : « Celui qui dit : ’’Je le connais’’ [Jésus], et qui ne garde pas ses commandements, est un menteur : la vérité n’est pas en lui. » (Première lecture).

– Sommes-nous conscients que nous avons à être des témoins de la Résurrection de Jésus ?

– Sommes-nous conscients que, par le baptême, le Christ est présent en nous à chaque instant de notre vie ?

Le Seigneur nous dit encore aujourd’hui : « Paix à vous ! ». Paix dans notre cœur, avec la foi en la résurrection de Jésus, dans la connaissance de son enseignement, dans la volonté d’être témoin de sa Parole, conscient qu’il est avec nous tous les jours jusqu’à la fin du monde.

Seigneur mon Dieu,

Beaucoup demandent :

« Qui nous fera voir le bonheur ? »

Sur nous, Seigneur,

que s’illumine ton visage !

Dans la paix, moi aussi,

je me couche et je dors,

car tu me donnes d’habiter,

Seigneur,

seul, dans la confiance.

                                               (Psaume 4)

Francis Cousin      

 

 

Pour accéder à la prière illustrée, cliquer sur le titre ci-après:

Image dim Pâques B 3°




2ième Dimanche de Pâques (Jn 20, 19-31) – P. Rodolphe EMARD

Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité !

Nous le rappelons souvent frères et sœurs, le cœur de la foi chrétienne c’est la Résurrection. Cependant, la foi en la Résurrection n’est pas automatique, loin de là ! Nous n’y adhérons pas tous de la même façon.

Il s’agit d’un grand mystère qu’il faut constamment accueillir dans notre vie, à l’instar de Thomas. Thomas est fort sympathique, il est sans doute celui qui a vécu une expérience religieuse proche de la nôtre.

Le soir de Pâques, il n’est pas avec les autres disciples lorsque Jésus ressuscité fait son apparition. Ses amis lui rapportent la Bonne Nouvelle : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais Thomas a une réponse bien ferme : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »

La réaction de Thomas est proche de celle de beaucoup de nos contemporains. On dit parfois : « Je ne crois qu’à ce que je vois ! » On en reste qu’à ce qu’on peut toucher de nos mains ou voir de nos yeux de chair. Si on prend ce dicton à la lettre, au final, on croit en peu de choses !

Car il y a bien des choses que nous ne voyons pas et qui pourtant existent et ont des effets sur nous : l’air, les ondes, les rayons ultraviolets, les microbes, la Covid-19 que nous ne voyons pas mais qui ravage sérieusement notre quotidien…

Ce n’est pas parce qu’on ne voit pas que ça n’existe pas ! Il en est de même pour les affaires de la foi. Antoine de Saint-ExupérY disait ou faisait dire au Petit Prince : « L’essentiel est invisible pour les yeux » ; « On ne voit bien qu’avec le cœur ».

 

Or, Jésus a bien dit cela : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » La Résurrection n’est pas de l’ordre d’une expérience scientifique mais de l’ordre d’une expérience spirituelle, de l’ordre des « yeux du cœur » : il s’agit d’une rencontre, celle de Jésus ressuscité ! C’est lui qui est à l’origine, la cause et le but de notre foi. C’est en ayant vécu et après avoir seulement vécu cette rencontre avec Jésus ressuscité que nous serons capables de poser un acte de foi, à l’image de Thomas : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »

Thomas passera de l’incrédulité à la foi et notons qu’il donne une profession de foi la plus poussée concernant le Christ : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Jésus est Seigneur et il est Dieu !

Dans l’Évangile, nous ne savons pas comment Jésus rejoint ses disciples qui font une réelle expérience de sa présence. La présence de Jésus n’est ni fantomatique, ni ésotérique. Ce n’est pas un fantôme !

C’est le même Jésus, le Verbe de Dieu qui a pris chair de la Vierge Marie, qui a séjourné sur les routes de la Palestine, qui a subi la Passion et qui est mort sur la croix. D’ailleurs, il montre à ses disciples les marques de la croix dans ses mains et dans son côté. Mais il est ressuscité et par la force de sa Résurrection, Jésus est dans une condition radicalement nouvelle, dans une condition glorieuse.

Il me semble frères et sœurs que pour nous disciples de 2021, deux appels nous sont faits ce matin :

  • La foi nous l’aurons compris est une rencontre avec le Christ ressuscité, une rencontre vivifiante qui communique la Vie de Dieu. Jésus nous donne :

  • L’Esprit-Saint pour dépasser nos doutes, nos craintes. L’Esprit-Saint qui nous vivifie et nous purifie de l’intérieur pour nous révéler la vérité du Christ.

  • « La paix soit avec vous ! » (À trois reprises dans le récit). Jésus nous donne sa paix. C’est ce dont nous avons le plus besoin. Quand nous en faisons réellement expérience, cette paix nous rassure, elle annule la peur. Cette paix ne supprime pas, comme par magie, les difficultés et les tempêtes de la vie mais elle nous aide à les surmonter sereinement, avec plus de confiance. Nous ne sommes pas seuls, le Christ ressuscité est avec nous, il nous donne l’Esprit-Saint : « Recevez l’Esprit Saint. »

  • Jésus nous donne son pardon qui restaure, qui nous relève et nous pousse à ne pas nous résigner de nos épreuves et de nos échecs. Le pardon du Christ peut nous faire rebondir si nous l’accueillons vraiment dans nos vies, dans nos relations, dans nos engagements…

  • N’oublions pas que chaque dimanche est le lieu où le Christ se laisse « toucher » pour nous communiquer sa vie de ressuscité. C’est dans le rassemblement de la messe que s’établit et se renforce notre foi.

Demandons au Seigneur d’augmenter en nous la foi en sa Résurrection.

  • Thomas est proche de nous, il nous est semblable sous bien des aspects. Il a ses qualités, il est concret, plein de bon sens et il n’a pas envie de se faire avoir. Qui le voudrait ? Alors, il veut vérifier par lui-même : « Si je ne vois pas (…) si je ne [touche pas] (…) non, je ne croirai pas ! »

Thomas apprendra à ne pas se fier qu’à lui-même. Sa foi s’appuiera aussi sur celle de ses frères disciples : « Nous avons vu le Seigneur ! »

Je terminerai sur ce point frères et sœurs. Oui ! Que le Seigneur augmente en nous la foi ! Et qu’il nous préserve de ne pas fabriquer une « foi zembrocal », une foi qui nous arrangerait, une foi de sélections (je prends tel ou tel élément, d’ici ou d’ailleurs…)

Notre foi repose sur le témoignage, sur la foi des Apôtres. Le tombeau vide ne prouve rien ! Gardons-nous de nous séparer cette tradition apostolique. Pour nous baptisés catholiques, hors de l’Église, point de Salut ! Que le Seigneur nous donne de chérir cette tradition apostolique.

Belle fête de la divine Miséricorde à tous. Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité ! Amen.

                                                                                                             P. Rodolphe Emard




2ième Dimanche de Pâques (Jn 20, 19-31) – Francis Cousin

 « Thomas … »

Un cas parmi les apôtres …

Un peu grande gueule aussi, comme saint Pierre … C’est lui qui dit : « Allons-y, nous aussi, pour mourir avec lui ! » (Jn 11,16) quand Jésus voulait retourner à Jérusalem …

Mais devant la réalité de la mort de Jésus, il a peur pour lui, pour sa vie …

Ses belles paroles sonnent faux dans le contexte de la Passion …

S’il ne renie pas Jésus, il l’abandonne à son sort … et il a honte de ses paroles vis-à-vis des autres apôtres …

Et il s’isole, s’éloigne du groupe des apôtres. Il a besoin de réfléchir.

Alors qu’il rencontre un des apôtres qui lui annonce que Jésus est ressuscité … il a une petite lueur d’espoir … mais il doute encore. Une question qui vient d’ajouter aux autres. Dans son esprit rationnel, il lui faut une preuve : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! ».

Mais il rejoint les apôtres.

Huit jours après sa première apparition, c’est-à-dire le premier jour de la semaine, le lendemain du sabbat, en tenant compte de l’habitude juive de compter les deux extrémités de l’intervalle pour indiquer l’amplitude de celui-ci, Jésus revient au cénacle.

On remarquera que les apparitions de Jésus sont nombreuses le lendemain du sabbat de Pâques, puis plus rien de la semaine, et quand Jésus revient le lendemain du sabbat suivant, il rassemble (écclésia) de nouveau les apôtres dans la joie de la Résurrection, donnant ainsi le rythme des rencontres de ceux qui croient en lui un lendemain de sabbat, notre dimanche.

Ce jour-là, Thomas est présent, et Jésus vient. Après les salutations d’usage : « La paix soit avec vous ! », il enchaîne tout de suite sur Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains … ».

Ces simples mots sont suffisant pour Thomas … Il n’écoute pas la suite …

On pourrait dire : « Il vit, et il crut ! » …

Et il reconnaît son Dieu en Jésus ressuscité : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »

Une profession de foi, comme celle de Pierre … l’une avant la Résurrection pour annoncer que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu, et l’autre après la Résurrection, pour dire que le Messie est Dieu, au même titre que son Père …

Et Jésus conclut : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »

Dans notre monde que l’on dit cartésien, on veut tout voir, ou tout expliquer. On veut « continuer de ranger ses arguments en les ordonnant sous la bannière de la sacro-sainte logique. Ce qui ne se voit pas, ce qui dépasse l’entendement, ce qui se ressent, a du mal à se frayer un chemin dans l’esprit humain, d’autant plus que l’imaginaire, le symbolique, le poétique, le surnaturel, ne sont plus aujourd’hui considérés comme des passages où la vérité pourrait se glisser en se livrant… Le mieux n’est-il pas alors de s’engouffrer dans l’existence qui nous est offerte et d’en profiter sans l’obscurcir par de lourdes questions, en attendant que l’aurore, que l’on y croit ou non, se lève sur la nuit ? » (Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine).

Certains croient … mais cela ne les empêchent pas de douter … comme les apôtres le jour de l’ascension de Jésus …

C’est normal ! Parce que c’est l’une des techniques préférées de Satan que d’insinuer le doute en nous pour essayer de nous amener à lui…

On ne discute pas avec Satan. « Avec le diable, on ne dialogue jamais, il n’y a pas de dialogue possible. Uniquement la Parole de Dieu. » (Pape François, angélus 21-02-21).

Et si on ne connaît une parole de Dieu adéquate, on peut s’en sortir par la prière du Notre Père « Ne nous laisse pas entrer en tentation », ou par le Crédo.

Et puis prendre exemple sur la vie de saintes ou de saints. Eux aussi ont été tentés, mais ils ne se sont pas laissés faire … ils ont résisté.

Il est d’ailleurs dommage que la plupart des enfants actuels ne connaissent pas la vie de leur saint patron, ce qui pourrait les aider dans leurs questionnements … ou même qui ne savent même pas le nom du saint patron qui est associé à leur prénom … quand il existe ! … C’est un peu la faute des parents qui choisissent plutôt des prénoms originaux, pour ne pas faire comme tout le monde, plutôt que des saintes ou saints bien connus (ou moins connus) …

À nous qui doutons, nous ne trouverons peut-être pas les réponses dans les livres, mais certainement dans notre cœur, où Jésus est présent, si nous nous ouvrons à lui … et si nous l’écoutons.

Seigneur Jésus,

il nous est bien difficile

de ne pas avoir des moments de doute.

Satan s’y emploie à l’envie.

Mais tu es toujours présent dans mon cœur.

Je crois en toi, Seigneur Jésus,

et tu nous donnes la Vie, toi,

mon Seigneur et mon Dieu !

Francis Cousin      

 

 

Pour accéder à la prière illustrée, cliquer sur le titre ci-après:

Image dim Pâques B 2°




2ième Dimanche de Pâques – Homélie du Père Louis DATTIN

Le souffle de Jésus

Jn 20, 19-31

Si vous avez écouté, mes frères, ces trois lectures aussi différentes et aussi riches les unes que les autres, nous en extrayons quatre thèmes principaux :

1 – Communauté ; 2 – Foi ; 3 – Amour ; 4 – Paix.

Tout d’abord, la « vie en communauté » des premiers chrétiens : « On mettait tout en commun et personne ne se disait propriétaire de ce qu’il possédait ». C’est ensuite St-Jean qui nous rappelle que ceux qui ont « la foi » sont nés de Dieu et que par conséquent, ils pénètrent dans l’univers de l’amour : celui du Père, celui des frères et puis, c’est Jésus-Christ, lui-même, dans l’Evangile, qui répète jusqu’à quatre fois aux apôtres ébahis et stupéfaits : « La paix soit avec vous ».

 

Message lancé dans un monde du « chacun pour soi », où l’on ne croit plus à grand-chose, et qui sombre peu à peu dans ce que certains appellent la « morosité », d’autres la « déprime » ou encore le « mal de vivre » qui est le contraire de cette paix souhaitée aux autres par Jésus-Christ ressuscité.

Un quotidien du soir titrait récemment : « Plus de sept millions de français souffrent du mal vivre » alors que le lendemain matin, un autre journal écrivait que pour beaucoup de français : « La vie, c’était d’abord la bonne soupe, les copains et un bon coup de rouge ». On comprend aisément qu’avec un idéal aussi limité et une vue aussi basse, on puisse verser dans la morosité et cela explique aussi probablement l’attrait rencontré actuellement par les sectes, les horoscopes, l’astrologie, le magnétisme et toutes les fariboles du même genre.

 Bien sûr, à l’origine de ce malaise, il y a aussi un certain nombre d’explications : une inquiétude devant les développements fabuleux de la science dont on pressent que les risques sont grands (ne serait-ce qu’au plan génétique : d’où le document des évêques « vie et mort sur commande » qui essaie justement de réfléchir sur ces risques).

Notons aussi une inquiétude devant la complexité du monde moderne, l’immigration, les nouveaux pauvres, la guerre des étoiles, le terrorisme, l’insécurité.

Relevons également la dégradation des mœurs et son cortège d’abandons, la disparition du sens civique, la perte de la morale naturelle et a fortiori surnaturelle et parfois même nous ressentons ce malaise jusque dans l’Eglise elle-même, elle, la porteuse du message de Pâques. Elle nous semble moins « sainte », moins « catholique », moins « apostolique », tiraillée parfois entre des tendances divergentes.

Lorsque l’on écoute, comme à l’instant, le récit de la vie des premiers disciples du Christ « Les frères étaient fidèles à écouter « l’enseignement des apôtres » et à « vivre en communion fraternelle », à « rompre le pain » et à « participer aux prières », la crainte de Dieu était dans tous les cœurs. Ils mettaient tout en commun, prenaient leurs repas avec allégresse et simplicité et tous les jours ils faisaient entrer dans la communauté ceux qui étaient appelés au salut », nous avons envie de nous pincer pour voir si nous ne rêvons pas… si c’est bien la même Eglise que la nôtre ?

 

Oui, c’est la même Eglise, c’est bien la nôtre ! Alors… des problèmes, certes, il y en a, et il y en a eu aussi dans la jeune Eglise et j’irai même jusqu’à dire que le Christ lui-même les a connus, ces problèmes, autour de lui, sous des formes peut-être différentes mais bien semblables quant au fond.

Il a rencontré l’injustice, l’esclavage, la bêtise qui est de tous les temps, les égoïsmes de classe, le goût immodéré de l’argent, les idoles. Tout cela, il l’a rencontré sur les chemins de Palestine et l’on peut même dire qu’il en a été « la victime » : celle du « Vendredi Saint », mais le « Vendredi Saint » n’est que le Vendredi Saint et au-delà, trois jours plus tard, il y a la lumière de la Résurrection, celle de Pâques qui faisait dire à St-Paul : « Ô mort ! Où est ta victoire ? ». Si bien que toute cette bêtise humaine, toute cette masse de péché, produisant, génération après génération : angoisse, déprime, mal de vivre, dégouts et nausées, toutes ces ténèbres sont dissipées à la lumière de la Résurrection et le chrétien, depuis Pâques, depuis la Résurrection, est d’abord quelqu’un qui doit vivre en paix, qui doit vivre dans la joie, à l’abri, non pas de l’épreuve ou de l’anxiété. Il sait qu’il est déjà vainqueur, qu’il triomphe avec le Christ. Le baptême qu’il a reçu est pour lui l’assurance totale de son bonheur et de son succès.

C’est cela l’espérance chrétienne, basée sur la miséricorde de Dieu. C’est cela notre foi : nous savons bien que cela ne nous dispense pas de la lutte mais que nous sommes des vainqueurs à l’avance et le chrétien sait que, depuis Pâques, et il peut et il doit le dire : « C’est gagné ! ». Ne nous est-il jamais arrivé de voir le retour d’une équipe de foot, victorieuse après un match décisif et éprouvant, ils chantent : « On a gagné! On a gagné! ». C’est le chant des chrétiens qui se traduit en hébreu et que nous avons gardé depuis le début : Alléluia ! Alléluia !

Oui, le chrétien doit avoir une mentalité de gagneur parce qu’il sait que son entraineur, son coach, Jésus-Christ, le mènera forcément à la victoire et que, , , lui, est passé : il passera à son tour.

 

 

 

Les journalistes sportifs mettent de plus en plus l’accent sur le « moral » des sportifs : tout est dans le « mental » de celui qui aborde la compétition assurent-ils. Pour nous, c’est la même chose si nous avons l’esprit de Pâques, c’est-à-dire l’esprit de la victoire, de la compétition triomphante, du combat assuré, du résultat définitif, si nous savons que malgré les épreuves (« N’oublions pas quand même le Vendredi Saint »), il y a la victoire au bout, il y a le succès assuré : le triomphe de l’amour, de la joie, de l’unité !

Ces pauvres onze apôtres, verrouillés dans leur abri, crevaient de peur, avaient le moral à zéro. C’étaient des hommes battus et abattus, marqués par l’échec de celui en qui ils avaient cru… et puis, tout à coup, au milieu d’eux, un homme triomphant !… franchissant tous les obstacles et qui leur dit et leur répète : « La paix soit avec vous », cette paix intérieure, cette paix du cœur, qui est faite de confiance, de joie, d’optimisme, qui est le contraire de cette déprime et de cette morosité dont nous parlions tout à l’heure.

Oui, c’est cela que désire Jésus Ressuscité pour nous : cette joie profonde et forte, cette assurance intérieure que rien ne pourra nous arriver qui peut nous anéantir…Toute épreuve est devenue, depuis le Vendredi Saint, le prélude à ce qui doit arriver après : la joie, la victoire de Pâques.

Dans une tempête, si vous restez à la surface de l’eau : c’est le chaos, le déchaînement, la force aveugle. Plongez trois à quatre mètres en dessous, c’est le calme, la sérénité, le silence des grands espaces aquatiques.

Ne restons pas à la surface de nos vies. Pénétrons dans l’univers du Ressuscité qui vous dit : « La paix soit avec vous ». AMEN




Dimanche de Pâques (Mc 16, 1-7) – Francis Cousin

« Qui nous roulera la pierre ? »

Question que l’on comprend bien : trois femmes qui s’en vont seules au tombeau fermé par une grosse pierre … elles n’ont pas assez de forces …

Mais elles vont quand même au tombeau …

Elles auraient pu demander de l’aide à quelques disciples masculins de venir avec elles !

Elles ont préféré y aller seules, peut-être parce qu’elles s’étaient trouvées seules, entre femmes, au pied de la croix, … sauf Jean, un grand adolescent, mais pas encore bien fort.

Elles avancent vers le tombeau, avec les aromates … et avec leur questionnement : « Qui nous roulera la pierre ? »

Elles se sont donné une mission : embaumer le corps de Jésus pour son ’’dernier voyage’’ …

Elles avancent, le front baissé, toutes à leurs pensées …

Peut-être en pleurant, les yeux brouillés …

En arrivant près du tombeau, elles ’’lèvent les yeux’’, d’un verbe qu’on peut aussi traduite par ’’retrouver la vue’’.

Elles lèvent les yeux, se redressant, redeviennent des femmes debout.

Elles voient maintenant clair … mais sans comprendre …

La pierre est roulée, le tombeau ouvert …

Elles y entrent …

Et là, pas de Jésus … mais un jeune homme, vêtu de blanc (symbole de pureté et de salut, symbole d’éternité) les attend …

Frayeur … Panique …

Comme à chaque fois que quelqu’un vient du ciel, il commence par dire : « Ne soyez pas effrayées, n’ayez pas peur ! ».

Faire retomber l’adrénaline … On ne pense pas bien, voire on ne peut pas penser quand on est dans une peur panique … On ne peut même pas écouter …

« Vous cherchez Jésus … Il est ressuscité ! »

On ne sait pas comment les femmes ont compris cette annonce, quelle a été leur réaction … Sans doute de la stupeur, un moment d’incompréhension … et puis la joie …

Heureusement que, par trois fois, Jésus avait annoncé sa résurrection, pour qu’elles comprennent ce qu’on leur disait !

Nous aussi, nous sommes souvent comme ces femmes …

Nous nous posons des questions, et pas seulement sur la foi …

Nous avançons, tête baissée, l’esprit obscurci par nos problèmes … et on se dit : « Jamais je n’y arriverai ! ».

On est tenté de baisser les bras, de tout arrêter, d’abandonner …

« Qui nous roulera la pierre ? »

Elles ont du se le répéter depuis le départ …

Mais elles ont continué … jusqu’au tombeau … et la pierre était roulée !

Si nos pensées sont bonnes, si notre objectif est bon, pour les autres, au service des autres, il ne faut pas hésiter.

Il faut se poser les problèmes, mais sans peur … et continuer à avancer … et les présenter à Dieu.

« Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous. » (Jn 15,7)

Seigneur Jésus,

il fallait bien que l’on sache

que tu n’étais plus dans le tombeau,

que tu étais ressuscité,

alors tu as fait ce qu’il fallait

pour que le tombeau soit ouvert

et que les femmes le voient vide.

Ayons foi en nos rêves pour les autres,

 car tu les réaliseras avec nous.

Francis Cousin      

 

 

 

Pour accéder à la prière illustrée, cliquer sur le titre ci-après:

Image dim Pâques B 1°




Dimanche des Rameaux et de la Passion – par Claude WON FAH HIN

Marc 14 1—15 47 : la Passion du Christ

La fête des Rameaux, c’est l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem. Jn 12,12-13 : « 12 … la foule nombreuse venue pour la fête apprit que Jésus venait à Jérusalem; 13 ils prirent les rameaux des palmiers et sortirent à sa rencontre et ils criaient : Hosanna!  Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur et le roi d’Israël!  14 Jésus, trouvant un petit âne, s’assit dessus selon qu’il est écrit : 15 Sois sans crainte, fille de Sion : voici que ton roi vient, monté sur un petit d’ânesse ». Des détails montrent que Jésus est reçu comme un roi : d’abord les rameaux, c’est le « style des entrées triomphales de souverains ; puis l’exclamation « béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le roi d’Israël! » ; et puis le fait que Jésus monte un ânon, se référant ainsi à ce que disait le prophète Zacharie (9,9) : « voici ton roi qui vient, il est monté sur le petit d’une ânesse » ; enfin le cri « Hosanna » employé par les prêtres de l’époque pour bénir les chefs de cortège montant au Temple, et qui signifie « donne le salut », « sauve ». C’est la fête des Rameaux où l’on accueille triomphalement un roi. Mais Jésus n’est pas un roi comme tous les rois qui généralement abusent de leur pouvoir. Il donne ces recommandations à ses Apôtres en Mc 10,42-45 : « … Vous savez que ceux qu’on regarde comme les chefs des nations dominent sur elles en maîtres et que les grands leur font sentir leur pouvoir. 43 Il ne doit pas en être ainsi parmi vous : au contraire, celui qui voudra devenir grand parmi vous, sera votre serviteur, 44 et celui qui voudra être le premier parmi vous, sera l’esclave de tous. 45 Aussi bien, le Fils de l’homme lui-même n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude ».

Et dans la longue lecture de la Passion d’aujourd’hui, Jésus met en pratique ces recommandations : il donne sa vie pour le salut du monde. – Nous allons parler du Triduum Pascal, de cet espace de trois jours qui commence le jeudi et se termine dimanche. Pour ceux qui se creusent encore la tête en cherchant les trois jours alors qu’ils en comptent quatre, les jours se comptent de la manière suivante : le 1er jour va du jeudi soir après le crépuscule jusqu’à vendredi soir, le 2ème jour va du vendredi soir au samedi soir et le 3ème du samedi soir à dimanche soir. Voilà donc Jésus qui arrive à Jérusalem pour fêter la Pâque juive qui commémore la sortie d’Egypte. A l’époque, les Israélites devaient sacrifier un animal pour ensuite mettre du sang sur le linteau de leur maison. Et au milieu de la nuit, un Exterminateur passait et frappait tous les premiers-nés mâles des maisons qui n’avaient pas de sang sur le linteau et les deux montants de leur porte, tandis que Dieu protégeait les maisons marquées de sang. Ex 12,13 : « Le sang sera pour vous un signe sur les maisons où vous vous tenez. En voyant ce signe, je passerai outre et vous échapperez au fléau destructeur lorsque je frapperai le pays d’Égypte ». La Pâque signifie « passer » ou encore « passer outre », et au moment de notre mort, nous allons passer de la vie terrestre à la vie divine, et Dieu, parce qu’Il est Amour, dans sa grande miséricorde envers les pécheurs, Il pourra « passer outre nos péchés quand l’heure sera venue » pour nous accueillir dans son Royaume, à l’exemple du « bon larron ». « La miséricorde divine est l’acte de Dieu qui se penche sur la misère du pécheur pour le recréer dans le Christ et le conduire au salut ». Ce ne sont pas par nos œuvres que nous pouvons accéder au Royaume de Dieu, mais bien par sa grâce miséricordieuse. Pour faire un parallèle avec la Pâque juive de l’Exode 12, à la messe, au moment de la communion, nous recevons l’hostie, comme nous pourrions avoir également le sang du Christ. Nous sommes en quelque sorte marqués du sang l’Agneau de Dieu, et Dieu passe outre nos péchés. Chaque messe, c’est Pâque. Le Catéchisme de l’Eglise Catholique nous dit que (CEC 1393) « la communion nous sépare du péché.

Le Corps du Christ que nous recevons dans la communion est  » livré pour nous « , et le Sang que nous buvons, est  » versé pour la multitude en rémission des péchés. C’est pourquoi l’Eucharistie ne peut pas nous unir au Christ sans nous purifier en même temps des péchés commis et nous préserver des péchés futurs ». Autrement dit, l’Eucharistie nous purifie du péché, en tout cas, au moins des péchés véniels (CEC 1394). Mais le mystère de Dieu est plus grand que ce que nous connaissons de Lui. Il peut de Lui-même pardonner les péchés qu’il veut, même les péchés mortels. Ainsi en est-il de Judas ou du bon larron qui n’ont pas commis que des péchés véniels. Juste avant la Cène, Jésus connaissait les intentions de Juda quant à sa trahison, et pourtant, il ne l’a pas exclu du groupe des Apôtres. N’importe qui l’aurait fait, mais pas Jésus. Bien au contraire, Judas a reçu le corps et le sang du Christ, exactement comme les autres apôtres, lui rendant ainsi sa dignité d’apôtre. Voici ce que nous dit les évangiles. Mt 26,20 : « Le soir venu, Jésus était à table avec les Douze ». Et Jésus dit : l’un de vous va me livrer, un qui mange avec moi (Mc 14,18). Au moment de la Cène, institution de l’Eucharistie, Jésus prit du pain, le bénit, le rompit et le leur donna en disant « Prenez, ceci est mon corps ». Et là, tous les apôtres reçoivent ce corps du Christ, y compris Judas, qui pèche déjà spirituellement puisqu’il va le trahir. Jésus prit ensuite une coupe, le rendit grâce, la leur donna et ils en burent tous », y compris Judas. Jésus ne rejette pas Judas. Bien plus, en disant « faites cela en mémoire de moi » (Lc 22,19), Jésus consacre ses Apôtres comme prêtres, car il n’y a que les prêtres qui peuvent présider l’Eucharistie en mémoire de la Pâque du Christ. Ainsi, Judas n’a pas été banni pas Jésus. De même pour nous tous, Jésus, loin de nous rejeter à cause de nos péchés, souvent pire que ceux commis par Judas, se sacrifie pour l’humanité entière. Cela montre tout l’amour du Christ pour nous, les pécheurs, tout comme il l’a fait pour Judas. En donnant son corps et son sang à Judas, il le recrée d’une certaine manière dans une vie nouvelle, tout comme nous-mêmes, nous sommes rachetés par le sang du Christ, nous revivons d’une manière nouvelle en Jésus Christ. Pardonner, ce n’est pas seulement dire « je te pardonne », encore faut-il réhabiliter celui qu’on pardonne. Une fois pardonnés et réhabilités, reste à savoir, comme pour Judas, si nous voulons continuer ou non à suivre Jésus. – L’expression « faites cela en mémoire de moi » se traduit dans les faits par la messe. Chaque eucharistie est un mémorial. Et un mémorial, ce n’est pas un simple souvenir du Christ mort et ressuscité. Au moment de la consécration, le sacrifice du Christ qui a eu lieu il y a deux mille ans s’actualise en pleine messe, mais c’est un sacrifice sacramentel et non sanglant. Jean-Paul II insiste sur la dimension actuelle et sacrificielle de l’Eucharistie. Il précise que c’est à la messe que nous recueillons les fruits du sacrifice unique du Christ. Rappelons que le sacrifice du Christ fait il y a deux mille et le sacrifice sacramentel qu’on a à chaque messe, c’est le même et unique sacrifice. Précisons aussi que lorsque Jésus dit « prenez, mangez, ceci est mon corps », ce n’est pas la chair du Christ que nous mangeons, mais c’est la personne même du Christ que nous recevons pour faire Un avec Lui.

Boire le vin, sang du Christ – le sang étant la vie – c’est recevoir la vie offerte par le Christ ressuscité dans la gloire de Dieu. En recevant le pain et le vin, corps et sang du Christ, nous recevons la personne même du Christ qui nous donne la vie, la vie   éternelle. C’est pour cela qu’il faut communier le plus souvent possible, à condition bien sûr de remplir les conditions définies par l’Eglise pour recevoir le corps du Christ. Et voici ce que nous dit Saint Anselme : » Si nous annonçons la mort du Seigneur (au moment du mémorial du sacrifice unique du Christ à la messe), nous annonçons (aussi) la rémission des péchés (puisque le Christ est mort pour nous libérer du péché). Si, chaque fois que son Sang est répandu, il est répandu pour la rémission des péchés, (alors) je dois toujours le recevoir, pour que toujours il remette mes péchés. Moi qui pèche toujours, je dois avoir toujours un remède (S. Ambroise, sacr. 4, 28 : PL 16, 446A). Saint Augustin nous dit la même chose : « Vous péchez tous les jours, eh bien communiez tous les jours ». N’oublions pas que participer à la messe, c’est aussi participer au salut du monde par nos prières universelles et par nos offrandes : on offre sa famille, les malades, les pécheurs du monde, les pandémies, les pauvres du monde, ceux qui n’ont pas à manger ou à boire, les SDF etc… « L’histoire du salut est l’œuvre de la miséricorde divine » (Thérèse d’Avila). Finalement, Dieu n’est qu’Amour et Miséricorde. On peut toujours essayer de méditer sur cette hostie, Dieu transcendant, que nous recevons dans la main, main du pécheur que nous sommes. Prions Marie, pour qu’elle nous fasse comprendre cette miséricorde de Dieu.




Dimanche des Rameaux et de la Passion (Mc 10, 1-10) – Francis Cousin

« L’entrée solennelle à Jérusalem. »

Peut-être est-ce la seule fois dans sa vie publique que Jésus utilise les prophéties qui l’annonçaient avec un tel décorum, en ayant recours à des accessoires, ici un âne jamais monté !

Il fait en cela référence au prophète Zacharie : « Exulte de toutes tes forces, fille de Sion ! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici ton roi qui vient à toi : il est juste et victorieux, pauvre et monté sur un âne, un ânon, le petit d’une ânesse. » (Za 9,9)

Jésus avait envoyé deux de ses disciples à un prochain village pour en amener un âne, donnant toutes les indications précises pour le trouver. Faisant cela, il montrait qu’il savait parfaitement ce qui allait se passer, pas seulement pour l’âne, mais aussi pour toute la semaine suivante !

Une fois l’âne amené, on le couvre de manteaux et Jésus monte dessus, puis on part en procession vers Jérusalem en mettant des manteaux sous les pas de l’âne et en agitant des feuillages … Et tout le monde chante : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Béni soit le Règne qui vient, celui de David, notre père. Hosanna au plus haut des cieux ! », comme lors de la fête de la purification du Temple de Jérusalem.

Tous acclament Jésus comme le Messie annoncé, celui qu’ils attendaient …

Grande joie de tous !

Pourtant, seulement cinq jours après, c’est aussi une foule, peut-être pas tout à fait les mêmes personnes … qui va crier : « Crucifie-le ! »

Comment en est-on arrivé à un tel revirement ?

Il est dû principalement aux grands-prêtres, aux anciens et aux scribes : tous des personnes ayant étudié les écritures, des hommes cultivés, des savants, … qui connaissaient Dieu par l’intermédiaire de la Loi de Moïse … mais que ne s’en tenaient qu’à la Loi, au respect de la Loi, mais qui avaient perdu, pour la plupart d’entre eux, la relation personnelle avec Dieu.

Ce sont eux qui ont envoyé Jésus à Pilate, pour trahison, pour qu’il soit condamné par les Romains, parce qu’ils ne voyaient qu’une issue possible dans leur relation avec Jésus : la peine de mort. Mais seuls les Romains avait ce pouvoir légal de condamner à mort une personne.

Et puis il y avait la foule, des gens aux idées diverses, mais qui, comme c’est souvent le cas, se rallient à l’opinion des plus forts, de ceux qui crient le plus fort …

Il y avait ceux qui avaient accueilli Jésus comme un roi qui allait prendre le pouvoir politique et chasser les Romains de la Palestine, mais qui, le voyant humilié et abattu, ne pouvaient plus le concevoir ainsi …

Il y avait ceux qui ne comprenaient pas les paroles de Jésus, qui les trouvaient trop difficiles à suivre : « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? » (Jn 6,60) …

Il y avait ceux qui ne savent pas … ni pour, ni contre … et qui crient avec les plus forts …

Il y avait ceux qui croyaient en Jésus, mais qui, devant le déchainement de haine contre Jésus, se taisaient par peur d’un mauvais coup …

Et Jésus fut condamné à mort …

Et si nous, nous avions été là, ce jour-là, dans quel groupe aurions-nous été ?

Quel est notre image de Jésus ? notre image de Dieu ?

Celle d’un Dieu tout-puissant qui commande et auquel on obéit ?

Celle d’un Dieu lointain qui nous observe et nous punit si on fait des fautes ?

Celle d’un Dieu philosophe qui a dit de belles choses par Jésus ?

Celle d’un Dieu qui nous aime et qui est toujours près de nous, à qui on peut se confier ?

Sans doute un peu de tout cela, selon les circonstances … avec peut-être quand même une préférence pour un Dieu qui nous aime …

Mais est-ce que cela se traduit dans notre vie quotidienne ?

Il ne suffit pas d’être aimé … il faut aussi aimer … en retour … et aussi les autres personnes de cette terre …

Et cela, ce n’est pas Dieu qui va le faire … ou plutôt nous le faire faire …

Cela ne dépend que de nous …

Si nous voulons nous rapprocher de Dieu, si nous voulons suivre l’Évangile de Jésus, c’est à nous d’agir …

Dieu nous donne les graines … À nous de les semer ! …

Seigneur Jésus,

tu es acclamé comme le roi messianique,

et quelques jours après

on te condamne à la crucifixion.

Liesse et haine se suivent et s’entremêlent …

Comme notre relation à toi.

Aides-nous à toujours t’aimer,

et les autres aussi !

Francis Cousin      

 

 

 

Pour accéder à la prière illustrée, cliquer sur le titre ci-après:

Image dim Carême B 6° Rameaux