4ième Dimanche de Pâques (Jn 10, 11-18) – Francis Cousin
« Le bon pasteur. »
« Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis », parce que « je connais mes brebis et me brebis me connaissent, comme le Père me connaît, et que je connais le Père. »
Jésus veut montrer que l’intimité qu’il y a entre lui et ses brebis, son troupeau, ceux qui le suivent, est une intimité égale à celle qu’il a avec son Père (et aussi avec l’Esprit). Et comme son Père est tout amour, le vrai berger est tout amour envers ses brebis. Et celles-ci le lui rendent bien.
À la différence des bergers ’’mercenaires’’, des salariés, qui s’occupent des brebis des autres. Eux n’ont pas la même relation avec leurs brebis, ils ne pensent qu’à eux, à leur salaire, à leur vie qu’ils veulent garder intacte et qui se sauvent quand survient le loup ou un autre événement mauvais. Eux sont guidés par les esprits des ténèbres …
Ce n’est bien sûr pas le cas de Jésus, qui est lumière et nous amène à sa lumière, qui est la lumière du matin de Pâques : Jésus ressuscité. « Je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau … J’ai le pouvoir de la donner (Jésus vrai homme) j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau (Jésus vrai Dieu) ».
On a ici une anticipation du message pascal.
Et quand Jésus dit qu’il donne sa vie pour ses brebis, il ne parle pas seulement de ceux qui le suivent à ce moment-là, ou qui le suivent maintenant : « J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise … il y aura un seul troupeau et un seul pasteur. » (Jn 10,16).
Mais ces autres brebis, quelles sont-elles ? … Et Jésus n’est plus là sur terre !
Il y a là encore une anticipation du message pascal, que nous avons lu la semaine dernière : « À vous d’en être les témoins ! » (Lc 24,48).
Et être témoins de Jésus ressuscité, c’est faire en sorte de rassembler toutes les ’’brebis perdues’’ pour qu’elles intègrent le troupeau … et c’est à nous de le faire !
Oh, bien sûr, pas tout seul !
Avec Jésus, le bon pasteur ! Même après sa mort, sa résurrection et son ascension ! C’est lui-même qui le dit : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » (Mt 28,20).
Avec le Saint Esprit, qui « vous fera vous souvenir de tout ce que je vous ai dit » (Jn 14,26).
Avec toute la communion des saints.
Et avec tous les autres catholiques, ensemble !
Avec Jésus, nous sommes tous les bergers les uns des autres !
À nous de rechercher et rassembler toutes les brebis perdues … Il n’est pas nécessaire d’être prêtre pour cela ! Même si nous ne pouvons pas pardonner les péchés, nous pouvons toujours les orienter vers un prêtre pour cela.
C’est pourquoi ce dimanche est celui spécialement consacré à la prière pour les vocations (mais on peut prier tous les jours pour les vocations).
Bien sûr, on pense d’abord aux vocations sacerdotales … et c’est important. On en a besoin. Et aussi pour les religieuses et religieux, pour les diacres, pour les laïcs consacrés, pour les mères et les pères de familles
Mais aussi, il faut prier pour que chacun prenne conscience qu’il a vocation à développer l’esprit de l’Église, l’esprit de l’Évangile, là où il vit, dans toutes ses relations … Le nombre viendra après !
Seigneur Jésus,
Tu n’es plus parmi nous sur cette terre
pour rassembler tout le monde
en un seul troupeau.
C’est maintenant à chacun de nous de le faire,
avec ton aide et celle de tous ceux
qui sont déjà dans ton paradis.
Francis Cousin
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Rencontre autour de l’Évangile – 4ième Dimanche de Pâques
« Je suis le bon pasteur…
J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie… «
TA PAROLE SOUS NOS YEUX
Situons le texte et lisons (Jean 10, 11-18)
Après avoir prononcé la parabole de la bergerie et du pasteur (v.1-6) devant les juifs qui s’opposent à lui et le menacent, Jésus donne l’interprétation de la parabole (v. 7) parce que ses adversaires n’avaient pas compris ce qu’il voulait dire.
Soulignons les mots importants
Je suis le bon pasteur : Quand Jésus dit « Je suis », il laisse entendre quelque chose de son identité (Rappelons-nous le Nom que Dieu révèle à Moïse au Buisson ardent de l’Exode). On peut se rappeler d’autres paroles de Jésus qui commencent par « je suis ».
Berger mercenaire : Que signifie ce mot ? (on en parle quelque fois dans certains coups d’Etat)
Le loup s’empare des brebis et les disperse : De qui Jésus parle-t-il ?
Des mots très forts expriment les liens qui existent entre le bon berger et ses brebis : relever les expressions qui décrivent ces liens.
Moi, je suis le bon pasteur : Jésus est le bon pasteur pour deux raisons : lesquelles ?
« Je connais » mes brebis et mes brebis « me connaissent » : le mot « connaître » dans la Bible a un sens plus profond que dans notre langage courant. Comme le Père me connaît et je connais le Père : Qu’est-ce que Jésus nous révèle de la relation qu’il y a entre lui et ses disciples ?
Je donne ma vie pour mes brebis : Qu’est-ce que Jésus annonce par ces mots ?
J’ai d’autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie…il faut que je les conduise : Qu’est-ce Jésus porte dans son cœur en disant ces paroles ? A qui pense-t-il ?
Elles écouteront ma voix : Quelle est la force de la parole de Jésus ?
La mort est un acte souverainement libre dans lequel Jésus accomplit le commandement du Père. Jésus reste maître parce qu’il accomplit ce que Dieu, dans son amour, a voulu pour apporter la vie aux hommes.
Le Père m’aime : Parce que je DONNE ma vie
pour la REPRENDRE ensuite
personne ne peut me l’enlever
je la donne de moi-même
j’ai pouvoir de la DONNER
et le pouvoir de la REPRENDRE
voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père.
Pour l’animateur
Les mots « je suis » qui précède bon pasteur nous permettent de réaliser que Jésus s’attribue le Nom même de Dieu. Dans l’Ancien Testament, les prophètes ont parlé de Dieu comme le pasteur de son peuple. Le prophète Ezéchiel en particulier a annoncé que Dieu lui-même, devant la conduite des mauvais pasteurs qu’il a donné à son Peuple, viendrait lui même prendre la tête de son troupeau. (Ez.34). Jésus réalise cette prophétie.
A l’inverse du mercenaire qui est « payé pour » et pour qui les brebis ne comptent pas vraiment, entre le bon berger et ses brebis, il y a des liens très forts : les brebis lui appartiennent, les brebis comptent beaucoup pour lui, ils connaissent sa voix (v.4), il les connaît et elles le connaissent, c’est à dire il y a une connaissance du cœur, une communion, entre le bon berger et ses brebis. Il donne sa vie pour elles.
Cette connaissance de cœur et de communion entre Jésus et les membres de son peuple s’enracine dans la communion qui existe entre le Père et Jésus son Fils.
La parabole renvoie clairement à la mort de Jésus (« Je donne ma vie pour mes brebis ») Jésus versera son sang pour la multitude (Mc 14,24). Son « corps sera donné pour vous » (Lc 22,19).
Le mercenaire abandonne ses brebis ; Jésus dira « Je ne vous laisserai pas orphelins » (Jn 14,18). Personne n’arrachera les brebis de sa main pour les disperser ; au contraire il va mourir pour « rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés. » (Jn 11,52) Le loup représente tous ceux qui attaquent le troupeau et cherchent à le détruire ou à le diviser.
« J’ai encore d’autres brebis… » Jésus pense aux croyants qui viendront du monde païen et qui par l’intermédiaire des disciples, croiront en lui.
Elles écouteront ma voix : Le rassemblement se fera autour de Jésus et de sa parole.
La Parole de Jésus est une force de rassemblement et source d’unité.
La disposition des derniers versets, ci-dessous, laisse voir l’intimité de Jésus avec son Père, intimité qui donne sens à sa vie et à sa mort. Le Père est à la source et à la fin de l’activité de Jésus. Tout vient de lui : le commandement n’est rien d’autre que l’expression de l’amour.
TA PAROLE DANS NOS CŒURS
Jésus, tu es le bon pasteur. Nous sommes les brebis de ton troupeau. Chacun de nous est important pour toi. Tu nous connais et tu nous invites à te connaître, comme des époux ou des amis qui s’aiment ; comme ton Père et Toi vous vous connaissez et vous aimez. Tu as donné ta vie pour le salut de tous les hommes. Comme ton Père, tu portes dans ton cœur le désir de faire entrer dans ton troupeau tous ceux qui ne te connaissent pas encore. Envoie des ouvriers de l’évangile pour faire entendre ta voix.
TA PAROLE DANS NOTRE VIE :
Est-ce que nous nous laissons aimer et guider par Jésus, le Bon Pasteur ? Est-ce que nous cherchons à le connaître ? A connaître ses paroles ?
Cet évangile du Bon Pasteur nous l’entendrons le dimanche où l’Eglise prie pour les vocations, en particulier des vocations de prêtres. Quel est l’intérêt que nous portons à l’éveil des vocations ? Quelle serait notre réaction si l’un de nos garçons nous faisait part de son désir d’être prêtre ?
Pour faire vivre son peuple et pour faire connaître le salut qu’il offre à tous les hommes, Jésus a besoin aussi de diacres, de religieux, de religieuses, de missionnaires, de couples chrétiens qui témoignent de l’amour de Dieu : est-ce que nous portons dans notre cœur et notre prière toutes ces vocations ? Est-ce que nous rejoignons Jésus dans son désir de rassembler tous les hommes dans l’amour du Père ?
ENSEMBLE PRIONS
Dieu, Père éternel et tout-puissant, guide-nous jusqu’au bonheur du ciel ; que le troupeau parvienne, malgré sa faiblesse, là où son Pasteur, Jésus Christ, est entré victorieux. Lui qui règne avec Toi, dans l’Amour de l’Esprit, pour les siècles.
Chant : Pasteur d’un peuple en marche
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3ième Dimanche de Pâques (Lc 24, 35-48) – Francis Cousin
« Paix à vous ! »
Nous voici revenu au soir du ’’premier jour de la semaine’’ après la mort de Jésus, le soir de sa résurrection.
Jésus était apparu à quelques disciples au long du jour. Il y avait donc grande effervescence dans la chambre haute, qu’on appelle maintenant le cénacle.
Les deux disciples d’Emmaüs étaient arrivés pour annoncer qu’ils l’avaient vu, eux aussi, et qu’ils l’avaient reconnu à la fraction du pain.
On discutaillait dans tous les coins de la résurrection de Jésus, surtout après l’arrivée des pèlerins d’Emmaüs …
Et soudain, Jésus est là ! (Saint Jean précise même : « Alors que les portes … étaient verrouillées par crainte des juifs. » (Jn 20,19)).
« Paix à vous ! »
C’est sûr qu’il y a de quoi être affolé de cette situation ! Et les disciples le furent : ils croyaient voir un fantôme !
Voyons comment Jésus d’y prend pour les convaincre que c’est bien lui qui est là. Il ne dit pas : « C’est moi, Jésus, je suis ressuscité ! ».
Au contraire, il prend soin d’eux : « Pourquoi êtes-vous bouleversés ? Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ? »
Il n’attend pas de réponses … que les disciples auraient d’ailleurs été bien incapables d’exprimer, mais il montre qu’il connaît le trouble que sa présence met dans leurs cœurs. Cela les calme.
Puis il passe aux choses concrètes : « Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! », avec la marque des clous …
« Touchez-moi … je suis fait de chair et d’os … je ne suis pas un esprit ! »
Mais ils ne sont pas encore vraiment convaincus …
« Avez-vous ici quelque chose à manger ? » … et il mangea devant eux le morceau de poisson grillé qu’ils lui présentèrent … Son corps fonctionnait normalement, comme tous les corps !
Les disciples sont alors rassurés …
Alors seulement, il commence à leur parler de la mission que le Père lui a confiée, mission préparée et annoncée par les écrits de la Bible : « Il faut que s’accomplisse tout ce qui a été écrit à mon sujet dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes. », puis de ce qu’il leur avait dit : « Il devait souffrir, mourir et ressusciter le troisième jour … ».
Et il finit en disant : « À vous d’en être les témoins. »
C’est le même schéma que lors de la discussion avec les disciples d’Emmaüs : d’abord la mise en confiance, puis les explications de l’Écriture, et enfin, après le repas, devenir témoins. (Mais pour les disciples d’Emmaüs, il n’a pas eu à le leur dire : ils l’ont compris tout seul).
Alors pour nous, qui avons été baptisés, grâce au témoignage de ceux qui nous ont précédés, où en sommes-nous de notre relation à Dieu, à la résurrection de Jésus ?
– Sommes-nous dans le doute vis-à-vis de la résurrection de Jésus ?
Un sondage assez ancien révèle que seulement 13 % de catholiques français croient en la résurrection de Jésus, 31 % chez les catholiques pratiquants, et seulement 57 % chez les pratiquants réguliers, alors que ce devrait être 100 % ! ; et la tendance est à une diminution continue au profit de la réincarnation ! Il paraît que c’est ’’tendance’’ ?!!
Pourtant, saint Paul le dit très clairement : « Si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est sans valeur » (1 Co 15,17).
– Sommes-nous au clair dans la connaissance et la garde des commandements de Jésus ?
Saint Jean nous le dit : « Celui qui dit : ’’Je le connais’’ [Jésus], et qui ne garde pas ses commandements, est un menteur : la vérité n’est pas en lui. » (Première lecture).
– Sommes-nous conscients que nous avons à être des témoins de la Résurrection de Jésus ?
– Sommes-nous conscients que, par le baptême, le Christ est présent en nous à chaque instant de notre vie ?
Le Seigneur nous dit encore aujourd’hui : « Paix à vous ! ». Paix dans notre cœur, avec la foi en la résurrection de Jésus, dans la connaissance de son enseignement, dans la volonté d’être témoin de sa Parole, conscient qu’il est avec nous tous les jours jusqu’à la fin du monde.
Seigneur mon Dieu,
Beaucoup demandent :
« Qui nous fera voir le bonheur ? »
Sur nous, Seigneur,
que s’illumine ton visage !
Dans la paix, moi aussi,
je me couche et je dors,
car tu me donnes d’habiter,
Seigneur,
seul, dans la confiance.
(Psaume 4)
Francis Cousin
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2ième Dimanche de Pâques (Jn 20, 19-31) – P. Rodolphe EMARD
Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité !
Nous le rappelons souvent frères et sœurs, le cœur de la foi chrétienne c’est la Résurrection. Cependant, la foi en la Résurrection n’est pas automatique, loin de là ! Nous n’y adhérons pas tous de la même façon.
Il s’agit d’un grand mystère qu’il faut constamment accueillir dans notre vie, à l’instar de Thomas. Thomas est fort sympathique, il est sans doute celui qui a vécu une expérience religieuse proche de la nôtre.
Le soir de Pâques, il n’est pas avec les autres disciples lorsque Jésus ressuscité fait son apparition. Ses amis lui rapportent la Bonne Nouvelle : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais Thomas a une réponse bien ferme : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »
La réaction de Thomas est proche de celle de beaucoup de nos contemporains. On dit parfois : « Je ne crois qu’à ce que je vois ! » On en reste qu’à ce qu’on peut toucher de nos mains ou voir de nos yeux de chair. Si on prend ce dicton à la lettre, au final, on croit en peu de choses !
Car il y a bien des choses que nous ne voyons pas et qui pourtant existent et ont des effets sur nous : l’air, les ondes, les rayons ultraviolets, les microbes, la Covid-19 que nous ne voyons pas mais qui ravage sérieusement notre quotidien…
Ce n’est pas parce qu’on ne voit pas que ça n’existe pas ! Il en est de même pour les affaires de la foi. Antoine de Saint-ExupérY disait ou faisait dire au Petit Prince : « L’essentiel est invisible pour les yeux » ; « On ne voit bien qu’avec le cœur ».
Or, Jésus a bien dit cela : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » La Résurrection n’est pas de l’ordre d’une expérience scientifique mais de l’ordre d’une expérience spirituelle, de l’ordre des « yeux du cœur » : il s’agit d’une rencontre, celle de Jésus ressuscité ! C’est lui qui est à l’origine, la cause et le but de notre foi. C’est en ayant vécu et après avoir seulement vécu cette rencontre avec Jésus ressuscité que nous serons capables de poser un acte de foi, à l’image de Thomas : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Thomas passera de l’incrédulité à la foi et notons qu’il donne une profession de foi la plus poussée concernant le Christ : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Jésus est Seigneur et il est Dieu !
Dans l’Évangile, nous ne savons pas comment Jésus rejoint ses disciples qui font une réelle expérience de sa présence. La présence de Jésus n’est ni fantomatique, ni ésotérique. Ce n’est pas un fantôme !
C’est le même Jésus, le Verbe de Dieu qui a pris chair de la Vierge Marie, qui a séjourné sur les routes de la Palestine, qui a subi la Passion et qui est mort sur la croix. D’ailleurs, il montre à ses disciples les marques de la croix dans ses mains et dans son côté. Mais il est ressuscité et par la force de sa Résurrection, Jésus est dans une condition radicalement nouvelle, dans une condition glorieuse.
Il me semble frères et sœurs que pour nous disciples de 2021, deux appels nous sont faits ce matin :
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La foi nous l’aurons compris est une rencontre avec le Christ ressuscité, une rencontre vivifiante qui communique la Vie de Dieu. Jésus nous donne :
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L’Esprit-Saint pour dépasser nos doutes, nos craintes. L’Esprit-Saint qui nous vivifie et nous purifie de l’intérieur pour nous révéler la vérité du Christ.
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« La paix soit avec vous ! » (À trois reprises dans le récit). Jésus nous donne sa paix. C’est ce dont nous avons le plus besoin. Quand nous en faisons réellement expérience, cette paix nous rassure, elle annule la peur. Cette paix ne supprime pas, comme par magie, les difficultés et les tempêtes de la vie mais elle nous aide à les surmonter sereinement, avec plus de confiance. Nous ne sommes pas seuls, le Christ ressuscité est avec nous, il nous donne l’Esprit-Saint : « Recevez l’Esprit Saint. »
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Jésus nous donne son pardon qui restaure, qui nous relève et nous pousse à ne pas nous résigner de nos épreuves et de nos échecs. Le pardon du Christ peut nous faire rebondir si nous l’accueillons vraiment dans nos vies, dans nos relations, dans nos engagements…
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N’oublions pas que chaque dimanche est le lieu où le Christ se laisse « toucher » pour nous communiquer sa vie de ressuscité. C’est dans le rassemblement de la messe que s’établit et se renforce notre foi.
Demandons au Seigneur d’augmenter en nous la foi en sa Résurrection.
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Thomas est proche de nous, il nous est semblable sous bien des aspects. Il a ses qualités, il est concret, plein de bon sens et il n’a pas envie de se faire avoir. Qui le voudrait ? Alors, il veut vérifier par lui-même : « Si je ne vois pas (…) si je ne [touche pas] (…) non, je ne croirai pas ! »
Thomas apprendra à ne pas se fier qu’à lui-même. Sa foi s’appuiera aussi sur celle de ses frères disciples : « Nous avons vu le Seigneur ! »
Je terminerai sur ce point frères et sœurs. Oui ! Que le Seigneur augmente en nous la foi ! Et qu’il nous préserve de ne pas fabriquer une « foi zembrocal », une foi qui nous arrangerait, une foi de sélections (je prends tel ou tel élément, d’ici ou d’ailleurs…)
Notre foi repose sur le témoignage, sur la foi des Apôtres. Le tombeau vide ne prouve rien ! Gardons-nous de nous séparer cette tradition apostolique. Pour nous baptisés catholiques, hors de l’Église, point de Salut ! Que le Seigneur nous donne de chérir cette tradition apostolique.
Belle fête de la divine Miséricorde à tous. Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité ! Amen.
P. Rodolphe Emard
2ième Dimanche de Pâques (Jn 20, 19-31) – Francis Cousin
« Thomas … »
Un cas parmi les apôtres …
Un peu grande gueule aussi, comme saint Pierre … C’est lui qui dit : « Allons-y, nous aussi, pour mourir avec lui ! » (Jn 11,16) quand Jésus voulait retourner à Jérusalem …
Mais devant la réalité de la mort de Jésus, il a peur pour lui, pour sa vie …
Ses belles paroles sonnent faux dans le contexte de la Passion …
S’il ne renie pas Jésus, il l’abandonne à son sort … et il a honte de ses paroles vis-à-vis des autres apôtres …
Et il s’isole, s’éloigne du groupe des apôtres. Il a besoin de réfléchir.
Alors qu’il rencontre un des apôtres qui lui annonce que Jésus est ressuscité … il a une petite lueur d’espoir … mais il doute encore. Une question qui vient d’ajouter aux autres. Dans son esprit rationnel, il lui faut une preuve : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! ».
Mais il rejoint les apôtres.
Huit jours après sa première apparition, c’est-à-dire le premier jour de la semaine, le lendemain du sabbat, en tenant compte de l’habitude juive de compter les deux extrémités de l’intervalle pour indiquer l’amplitude de celui-ci, Jésus revient au cénacle.
On remarquera que les apparitions de Jésus sont nombreuses le lendemain du sabbat de Pâques, puis plus rien de la semaine, et quand Jésus revient le lendemain du sabbat suivant, il rassemble (écclésia) de nouveau les apôtres dans la joie de la Résurrection, donnant ainsi le rythme des rencontres de ceux qui croient en lui un lendemain de sabbat, notre dimanche.
Ce jour-là, Thomas est présent, et Jésus vient. Après les salutations d’usage : « La paix soit avec vous ! », il enchaîne tout de suite sur Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains … ».
Ces simples mots sont suffisant pour Thomas … Il n’écoute pas la suite …
On pourrait dire : « Il vit, et il crut ! » …
Et il reconnaît son Dieu en Jésus ressuscité : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Une profession de foi, comme celle de Pierre … l’une avant la Résurrection pour annoncer que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu, et l’autre après la Résurrection, pour dire que le Messie est Dieu, au même titre que son Père …
Et Jésus conclut : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »
Dans notre monde que l’on dit cartésien, on veut tout voir, ou tout expliquer. On veut « continuer de ranger ses arguments en les ordonnant sous la bannière de la sacro-sainte logique. Ce qui ne se voit pas, ce qui dépasse l’entendement, ce qui se ressent, a du mal à se frayer un chemin dans l’esprit humain, d’autant plus que l’imaginaire, le symbolique, le poétique, le surnaturel, ne sont plus aujourd’hui considérés comme des passages où la vérité pourrait se glisser en se livrant… Le mieux n’est-il pas alors de s’engouffrer dans l’existence qui nous est offerte et d’en profiter sans l’obscurcir par de lourdes questions, en attendant que l’aurore, que l’on y croit ou non, se lève sur la nuit ? » (Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine).
Certains croient … mais cela ne les empêchent pas de douter … comme les apôtres le jour de l’ascension de Jésus …
C’est normal ! Parce que c’est l’une des techniques préférées de Satan que d’insinuer le doute en nous pour essayer de nous amener à lui…
On ne discute pas avec Satan. « Avec le diable, on ne dialogue jamais, il n’y a pas de dialogue possible. Uniquement la Parole de Dieu. » (Pape François, angélus 21-02-21).
Et si on ne connaît une parole de Dieu adéquate, on peut s’en sortir par la prière du Notre Père « Ne nous laisse pas entrer en tentation », ou par le Crédo.
Et puis prendre exemple sur la vie de saintes ou de saints. Eux aussi ont été tentés, mais ils ne se sont pas laissés faire … ils ont résisté.
Il est d’ailleurs dommage que la plupart des enfants actuels ne connaissent pas la vie de leur saint patron, ce qui pourrait les aider dans leurs questionnements … ou même qui ne savent même pas le nom du saint patron qui est associé à leur prénom … quand il existe ! … C’est un peu la faute des parents qui choisissent plutôt des prénoms originaux, pour ne pas faire comme tout le monde, plutôt que des saintes ou saints bien connus (ou moins connus) …
À nous qui doutons, nous ne trouverons peut-être pas les réponses dans les livres, mais certainement dans notre cœur, où Jésus est présent, si nous nous ouvrons à lui … et si nous l’écoutons.
Seigneur Jésus,
il nous est bien difficile
de ne pas avoir des moments de doute.
Satan s’y emploie à l’envie.
Mais tu es toujours présent dans mon cœur.
Je crois en toi, Seigneur Jésus,
et tu nous donnes la Vie, toi,
mon Seigneur et mon Dieu !
Francis Cousin
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2ième Dimanche de Pâques – Homélie du Père Louis DATTIN
Le souffle de Jésus
Jn 20, 19-31
Si vous avez écouté, mes frères, ces trois lectures aussi différentes et aussi riches les unes que les autres, nous en extrayons quatre thèmes principaux :
1 – Communauté ; 2 – Foi ; 3 – Amour ; 4 – Paix.
Tout d’abord, la « vie en communauté » des premiers chrétiens : « On mettait tout en commun et personne ne se disait propriétaire de ce qu’il possédait ». C’est ensuite St-Jean qui nous rappelle que ceux qui ont « la foi » sont nés de Dieu et que par conséquent, ils pénètrent dans l’univers de l’amour : celui du Père, celui des frères et puis, c’est Jésus-Christ, lui-même, dans l’Evangile, qui répète jusqu’à quatre fois aux apôtres ébahis et stupéfaits : « La paix soit avec vous ».
Message lancé dans un monde du « chacun pour soi », où l’on ne croit plus à grand-chose, et qui sombre peu à peu dans ce que certains appellent la « morosité », d’autres la « déprime » ou encore le « mal de vivre » qui est le contraire de cette paix souhaitée aux autres par Jésus-Christ ressuscité.
Un quotidien du soir titrait récemment : « Plus de sept millions de français souffrent du mal vivre » alors que le lendemain matin, un autre journal écrivait que pour beaucoup de français : « La vie, c’était d’abord la bonne soupe, les copains et un bon coup de rouge ». On comprend aisément qu’avec un idéal aussi limité et une vue aussi basse, on puisse verser dans la morosité et cela explique aussi probablement l’attrait rencontré actuellement par les sectes, les horoscopes, l’astrologie, le magnétisme et toutes les fariboles du même genre.
Bien sûr, à l’origine de ce malaise, il y a aussi un certain nombre d’explications : une inquiétude devant les développements fabuleux de la science dont on pressent que les risques sont grands (ne serait-ce qu’au plan génétique : d’où le document des évêques « vie et mort sur commande » qui essaie justement de réfléchir sur ces risques).
Notons aussi une inquiétude devant la complexité du monde moderne, l’immigration, les nouveaux pauvres, la guerre des étoiles, le terrorisme, l’insécurité.
Relevons également la dégradation des mœurs et son cortège d’abandons, la disparition du sens civique, la perte de la morale naturelle et a fortiori surnaturelle et parfois même nous ressentons ce malaise jusque dans l’Eglise elle-même, elle, la porteuse du message de Pâques. Elle nous semble moins « sainte », moins « catholique », moins « apostolique », tiraillée parfois entre des tendances divergentes.
Lorsque l’on écoute, comme à l’instant, le récit de la vie des premiers disciples du Christ « Les frères étaient fidèles à écouter « l’enseignement des apôtres » et à « vivre en communion fraternelle », à « rompre le pain » et à « participer aux prières », la crainte de Dieu était dans tous les cœurs. Ils mettaient tout en commun, prenaient leurs repas avec allégresse et simplicité et tous les jours ils faisaient entrer dans la communauté ceux qui étaient appelés au salut », nous avons envie de nous pincer pour voir si nous ne rêvons pas… si c’est bien la même Eglise que la nôtre ?
Oui, c’est la même Eglise, c’est bien la nôtre ! Alors… des problèmes, certes, il y en a, et il y en a eu aussi dans la jeune Eglise et j’irai même jusqu’à dire que le Christ lui-même les a connus, ces problèmes, autour de lui, sous des formes peut-être différentes mais bien semblables quant au fond.
Il a rencontré l’injustice, l’esclavage, la bêtise qui est de tous les temps, les égoïsmes de classe, le goût immodéré de l’argent, les idoles. Tout cela, il l’a rencontré sur les chemins de Palestine et l’on peut même dire qu’il en a été « la victime » : celle du « Vendredi Saint », mais le « Vendredi Saint » n’est que le Vendredi Saint et au-delà, trois jours plus tard, il y a la lumière de la Résurrection, celle de Pâques qui faisait dire à St-Paul : « Ô mort ! Où est ta victoire ? ». Si bien que toute cette bêtise humaine, toute cette masse de péché, produisant, génération après génération : angoisse, déprime, mal de vivre, dégouts et nausées, toutes ces ténèbres sont dissipées à la lumière de la Résurrection et le chrétien, depuis Pâques, depuis la Résurrection, est d’abord quelqu’un qui doit vivre en paix, qui doit vivre dans la joie, à l’abri, non pas de l’épreuve ou de l’anxiété. Il sait qu’il est déjà vainqueur, qu’il triomphe avec le Christ. Le baptême qu’il a reçu est pour lui l’assurance totale de son bonheur et de son succès.
C’est cela l’espérance chrétienne, basée sur la miséricorde de Dieu. C’est cela notre foi : nous savons bien que cela ne nous dispense pas de la lutte mais que nous sommes des vainqueurs à l’avance et le chrétien sait que, depuis Pâques, et il peut et il doit le dire : « C’est gagné ! ». Ne nous est-il jamais arrivé de voir le retour d’une équipe de foot, victorieuse après un match décisif et éprouvant, ils chantent : « On a gagné! On a gagné! ». C’est le chant des chrétiens qui se traduit en hébreu et que nous avons gardé depuis le début : Alléluia ! Alléluia !
Oui, le chrétien doit avoir une mentalité de gagneur parce qu’il sait que son entraineur, son coach, Jésus-Christ, le mènera forcément à la victoire et que, là, où, lui, est passé : il passera à son tour.