Christ, Roi de l’univers – par Francis COUSIN (St Luc 23, 35-43)
« Sauve-toi toi-même ! »
« Sauve-toi » peut se comprendre de deux manières :
– Dans le sens de : « Fous le camp ! Pars de cette croix, Descend (si tu es le Messie) »
– Dans le sens de : « Obtiens le Salut Éternel ! »
Pour les chefs des juifs et pour les soldats, c’est plutôt dans le premier sens qu’il faut comprendre leurs vociférations. Ils mettent Jésus au défi de quitter la croix, guéri de toutes ses blessures …
Ils auraient alors crié « Miracle » … mais est-ce que cela aurait vraiment changer leur manière de voir Jésus ?
Et après ? … que ce serait-il passé ?
Et pourtant, sans qu’ils le sachent, Jésus va accomplir leur demande, mais dans le deuxième sens, pas tellement et seulement pour lui, mais pour tous ceux qui croirons en lui par la suite. Mais pour cela, il doit d’abord mourir afin d’accomplir sa mission : « Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, le troisième jour, il ressuscite. » (Lc 9,22).
Ce deuxième sens va d’ailleurs se mettre en œuvre tout de suite par l’un des deux brigands qui entourent Jésus au Calvaire.
Si tous les évangélistes parlent des deux brigands crucifiés de chaque côté de Jésus, Luc est le seul à les faire intervenir dans son récit.
Le premier qui parle, à la suite des chefs des juifs, invective Jésus en utilisant le « Sauve-toi toi-même ! » dans le premier sens, en y ajoutant, et on le comprend bien, en compagnon d’infortune avec lui, « et nous aussi ».
Le second, par contre, « lui fit de vifs reproches : « Tu ne crains donc pas Dieu ! », et puis, s’adressant à Jésus : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. », ce qui laisse à penser que les deux brigands connaissaient Jésus et son enseignement sur la résurrection et le salut des hommes quand il reviendra sur la terre …
Peut-être étaient-ils de ces zélotes qui firent le « coup de poing » contre les Romains, d’où leur sanction.
Ce que demande le second brigand, le bon larron, que la tradition appelle Dismas, ce n’est rien d’autre que d‘avoir le salut éternel à la fin des temps, c’est « Sauve-moi à la fin des temps », dans le deuxième sens …
Mais Jésus n’est pas d’accord. Ce n’est pas à la fin des temps, c’est « aujourd’hui, avec moi, [en même temps que moi, que] tu entreras dans le Paradis. »
Cadeau merveilleux de Jésus !
Quant aux autres qui le raillaient ?
Ils n’ont pas compris sur le coup … mais peut-être qu’après … ils feront comme le centurion romain … « Vraiment, cet homme était Fils de Dieu ! » (Mc 15,39).
Ne les méprisons pas trop …
Nous-mêmes, il nous arrive de railler des personnes, de se moquer d’eux, de raconter sur eux des ladi lafé … pas toujours méchamment … mais la langue y batt’ …
Et puis, n’oublions pas que Jésus n’est « pas venu appeler des justes mais des pécheurs, pour qu’ils se convertissent. » (Lc 5,32).
Et peut-être que tous ces gens-là, qu’on risque de traiter un peu de haut, … « vous précèderont dans le royaume de Dieu. » (Mt 21,31), … comme le ’’mauvais’’ larron …
Seigneur Jésus,
Comme nous avons vite fait
de dénigrer certaines gens
parce qu’elles ne croient pas comme nous,
ou parce qu’elles refusent de croire
comme nous qui pensons détenir la vérité !
Laissons le temps à la Sagesse
de remplir leur cœur,
et peut-être qu’elles reconnaîtront
en toi le « Fils de Dieu ».
Francis Cousin
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Prière dim ordinaire C 34°
Solennité du Christ, Roi de l’Univers – par le Diacre Jacques FOURNIER (St Luc 23, 35-43)
L’Amour Tout Puissant, Roi de l’univers
(Lc 23,35-43)
En ce temps-là, on venait de crucifier Jésus, et le peuple restait là à observer. Les chefs tournaient Jésus en dérision et disaient : « Il en a sauvé d’autres : qu’il se sauve lui-même, s’il est le Messie de Dieu, l’Élu ! »
Les soldats aussi se moquaient de lui ; s’approchant, ils lui présentaient de la boisson vinaigrée,
en disant : « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! »
Il y avait aussi une inscription au-dessus de lui : « Celui-ci est le roi des Juifs. »
L’un des malfaiteurs suspendus en croix l’injuriait : « N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et nous aussi ! »
Mais l’autre lui fit de vifs reproches : « Tu ne crains donc pas Dieu ! Tu es pourtant un condamné, toi aussi !
Et puis, pour nous, c’est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n’a rien fait de mal. »
Et il disait : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. »
Jésus lui déclara : « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »
Deux logiques s’affrontent au pied de la Croix. La première est celle de l’orgueilleux qui croit tout savoir et pouvoir juger de tout. Fier de son indépendance d’esprit, du pouvoir de sa position sociale, qu’il soit « chef » du Peuple ou « soldat », il reproche à Jésus de ne pas partager sa logique qui, à l’évidence, est la seule valable en ce monde… « Les chefs ricanaient »… « L’orgueil est leur collier, la violence, l’habit qui les couvre… Ils ricanent, ils prônent le mal, de très haut, ils prônent la force » (Ps 73(72)) car ils comprennent tout en terme de « pouvoir » et donc de « force »… Pour eux, si Jésus a soi-disant accompli des miracles, « sauvé » telle ou telle personne, il le devrait à sa propre force, à la mise en œuvre d’un pouvoir qui serait le sien… « Une force sortait de lui » (Lc 6,19)… S’il est vraiment si fort que cela, qu’il agisse donc pour lui-même, c’est le moment ou jamais ! Ils verront alors de leurs propres yeux et ils ne pourront que croire en l’évidence… « Si tu es le Messie de Dieu, l’Elu », si la force du Dieu Tout Puissant est avec toi, « sauve-toi toi‑même ! » Mais non, à l’évidence, il est là, crucifié, « à bout de force » (Ps 6,3)…
Mais la Puissance qui se déployait en Jésus ne venait pas de lui, mais de son Père… Lui il est « doux et humble de cœur », il est « le Serviteur » du Père (Mt 11,20 ; Ac 3,13.26 ; 4,27.30). Il ne peut « rien faire de lui-même, sinon ce qu’il voit faire au Père, car le Père aime le Fils et lui montre tout ce qu’il fait » (Jn 5,19-20)… De plus, la Toute Puissance de Dieu, avec laquelle l’univers visible et invisible a été créé, n’est pas de l’ordre d’une force qui renverse l’adversaire, domine et écrase… Elle est la Toute Puissance de l’Amour. « On dit parfois : Dieu peut tout ! Non, Dieu ne peut pas tout, Dieu ne peut que ce que peut l’Amour. Car il n’est qu’Amour » (P. François Varillon, « Joie de croire, joie de vivre »). Et l’Amour Tout Puissant est respect infini de l’autre… Il ne fait rien sans son consentement : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » demande un jour Jésus à un aveugle. « Rabbouni, que je recouvre la vue ! « lui répondit-il, « et aussitôt, il recouvra la vue » (Mc 10,46-52). Un autre jour, il vit un « homme, infirme depuis trente huit ans, » qui espérait sa guérison de rituels magiques… Il s’approcha et lui dit : « Veux-tu guérir ? » (Jn 5,1-9). Dieu ne fera jamais en effet le meilleur pour nous sans notre consentement… « Je me tiens à la porte et je frappe ; si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai » (Ap 3,20)… Sinon, il restera à la porte et continuera à frapper…
Ici, les cœurs des chefs du Peuple, des soldats et de l’un des malfaiteurs resteront fermés. Et pourtant, Jésus leur a déjà manifesté la Toute Puissance de l’Amour en leur pardonnant (Lc 23,34). Et une fois ressuscité, c’est vers eux qu’il se tournera en premier pour leur offrir sa bénédiction, s’ils acceptent de se repentir (Ac 3,26). Le bon larron l’a fait ; aussitôt il a été accueilli par l’Amour Tout Puissant, par la Miséricorde sans limite : « Aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le paradis ». DJF
Rencontre autour de l’Évangile – Solennité du Christ, Roi de l’Univers
« Jésus, souviens-toi de moi
quand tu viendras inaugurer ton Règne.»
TA PAROLE SOUS NOS YEUX
Situons le texte et lisons (Lc 23, 45-43)
Ce passage d’évangile fait partie du récit de la Passion selon saint Luc. Jésus est en croix. Au dessus de sa tête, une inscription : « Celui-ci est le roi des Juifs ».
Et soulignons les mots importants
«Le Messie de Dieu, l’Elu» : Comment comprenons-nous ces deux titres donné à Jésus ?
«Si tu es le roi des juifs, sauve-toi toi-même» : Est-ce que cette parole des soldats et de l’un des malfaiteurs, comme les moqueries des chefs religieux, ne nous rappellent pas une manœuvre du Diable lors des Tentations de Jésus au désert ?
«Crainte de Dieu » : Que veut dire ici « craindre Dieu » ?
«Il n’a rien fait de mal » : Durant le procès de Jésus, qui avaient déjà donné ce témoignage sur l’innocence de Jésus ?
« Jésus, souviens-toi de moi » : Que penser de cette prière du «bon larron» ? Qui représente-t-il dans cette supplication à Jésus crucifié ?
«Quand tu viendras inaugurer ton Règne» : Quelle est la foi du second malfaiteur par rapport à Jésus qui est crucifié à côté de lui ?
«Aujourd’hui» : Nous avons rencontré ce mot dans l’évangile de Zachée. Quelle est son importance ici dans la bouche de Jésus ?
«avec moi » … «le Paradis » : Etre avec le Christ et être dans le Paradis, n’est-ce pas deux manières de dire la même chose ?
Pour l’animateur
Les moqueries prennent la forme d’une triple tentation : celle des chefs juifs, celle des soldats Romains et celle du malfaiteur. Tous ils lancent à Jésus le défi de se sauver lui-même par un acte de puissance à son profit « s’il est le Christ, le Fils de Dieu, l’Elu ». Luc nous rappelle ici qu’à travers ces moqueries, le Tentateur de Jésus au désert revient à la charge, au moment du combat final qui se joue sur la croix. Jésus est le Messie, celui qui a été ‘consacré’, qui a reçu l’onction (Christ) par l’Esprit pour sa mission de Sauveur, celui qui est ‘le Bien-aimé’ du Père, l’Elu.
Sa mission est celle du Serviteur souffrant, et non celle d’un Messie triomphant par la force et le prestige. C’est cela la volonté du Père. Jésus est fidèle. Durant la Passion et sur la croix, le Père ne fait aucun miracle pour sauver Jésus. Mais, le grand miracle par lequel il va le sauver et avec lui toute l’humanité dont il est solidaire, ce sera la Résurrection. « Dieu l’a souverainement élevé » dit saint Paul et l’a fait « Seigneur » (Phi 1,9).
Sans le savoir, le second malfaiteur, appelé couramment le « bon larron », à la suite de Pilate et d’Hérode, témoigne que ce crucifié, nommé Jésus, est innocent et n’a rien fait qui mérite la condamnation. Mais lui, contrairement aux autorités, pauvre condamné, reconnaît ses fautes et professe sa foi en la puissance de la réconciliation que Jésus nous obtient. Il réagit comme un véritable « converti ». Il voit l’inscription « Jésus roi des Juifs » : il lui fait confiance.
La crainte de Dieu, c’est reconnaître que Dieu est Dieu et s’en remettre à lui, avec confiance et humilité.
« Aujourd’hui », le salut est arrivé pour l’humanité : le salut promis au malfaiteur repentant, c’est le salut que Jésus obtient pour toute l’humanité par sa mort sur la croix. Jésus inaugure son Règne, « aujourd’hui » même, sur la croix, qui est son « trône ».
Le Paradis dont parle Jésus nous fait penser au ‘paradis’ la Genèse, où se trouve l’arbre de vie. Le Paradis, ou le Ciel, c’est être avec le Christ, celui qui est la Résurrection et la Vie. C’est lui, avec sa croix glorieuse, qui est le véritable arbre de Vie. Etre avec Jésus, c’est avoir sa vie, sa gloire. Dès maintenant, celui qui reconnaît Jésus est « roi » avec lui. « Là où est le Christ, là est le Royaume. » (St Ambroise)
TA PAROLE DANS NOS COEURS
Jésus, tu es sur la croix, et c’est le trône où nous te reconnaissons notre Roi : un Roi d’amour, un Roi serviteur, un Roi qui donne sa vie pour rassembler dans l’unité tous les hommes tes frères, un roi de Paix. Aujourd’hui, tu es élevé dans la gloire auprès de ton Père. Ton Royaume, c’est aujourd’hui, quand nous nous aimons, quand nous oeuvrons pour la paix, pour rapprocher ceux qui sont séparés, pour unir ceux qui sont divisés, quand nous donnons notre vie pour un monde meilleur, plus juste et plus fraternel. Prends pitié de nous.
TA PAROLE DANS NOS MAINS
La Parole aujourd’hui dans notre vie
Jésus a manifesté sa royauté en se faisant serviteur, en se faisant solidaire de notre humanité de faiblesse et de péché, en donnant sa vie, en pardonnant, en réconciliant les pécheurs avec Dieu son Père…
Et nous ?
Nous ne sommes-nous pas surtout préoccupés d’affirmer nos droits, de rechercher nos intérêts, d’imposer nos idées, de nous accorder aux ambitions du monde ?
Si le Christ règne dans nos relations, dans nos cœurs, dans nos actes d’amour, il régnera dans nos sociétés.
Que faire pour que la Royauté de Jésus s’installe dans nos cœurs ? Dans notre famille ? Dans notre entourage ? Dans notre paroisse ?
Et la croix de Jésus, qui a manifesté que sa Royauté est un Règne d’amour, d’humilité et de service, comment est-elle plantée dans nos cœurs et dans nos vies ?
ENSEMBLE PRIONS
Tous : Règne sur nous Seigneur
Christ, notre Dieu et notre Roi,
gouverne ton peuple et donne-lui ta vie.
Toi, le vrai Berger, qui meurt pour tes brebis,
rassemble nous dans l’unité.
Toi, le Roi de l’univers,
restaure en toi toute la création.
Toi, qui rends témoignage à la vérité,
sois le maître des esprits et des cœurs.
Toi, le Juge éternel,
donne-nous part au Royaume préparé pour nous.
Toi, le Prince de la paix,
délivre-nous de la guerre.
Toi, le premier-né d’entre les morts,
reçois nos frères défunts dans ton Royaume.
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Christ-Roi
33ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (St Luc 21, 5-19)
« Cela vous amènera à rendre témoignage »
En cette fin d’année liturgique, les évangiles sont plutôt tournés vers la fin du monde actuel, celui où nous vivons, et nous amènent à penser à la Vie Éternelle.
Celui d’aujourd’hui est carrément pessimiste à première vue, avec l’annonce de cataclysmes, la destruction du temple de Jérusalem : « Des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit. » …
Pour les juifs et les premiers chrétiens, c’était une catastrophe, la fin d’un monde, d’une vision de la vie. Et cela était déjà arrivé, puisque la destruction du temple a eu lieu en 70 de notre ère alors que l’écriture de l’évangile de Luc a eu lieu après cet événement. Et sans doute aussi tous ces événements concernant les chrétiens, les disciples de Jésus, que les juifs orthodoxes considéraient comme responsables de la ruine du temple, et qui ont été exclus des synagogues à l’assemblée de Jamnia à la même époque de l’écriture de l’évangile de Luc : « On portera la main sur vous et l’on vous persécutera ; on vous livrera aux synagogues et aux prisons, on vous fera comparaître devant des rois et des gouverneurs, à cause de mon nom. »
Mais de toutes ces catastrophes, Jésus tire deux conséquences, qui sont surtout ce qu’on doit retenir à notre époque :
« Cela vous amènera à rendre témoignage »
C’est ce que nous devons tous faire au nom de notre baptême. Et c’est ce que le pape François nous a rappelé pendant tout ce mois d’octobre, pendant le Mois Missionnaire Extraordinaire : « Baptisés et envoyés : l’Église du Christ en mission dans le monde ». Rendre témoignage, c’est être en mission.
Mais Jésus nous explique tout de suite que ce ne sera pas facile : « Vous serez livrés même par vos parents, vos frères, votre famille et vos amis, et ils feront mettre à mort certains d’entre vous. Vous serez détestés de tous, à cause de mon nom. »
Mais nous n’oublions pas ce qui nous a été rappelé le jour de la Toussaint : « Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! » (Mt 5,11-12)
Rendre témoignage, cela peut nous amener loin, plus loin que ce que l’on voudrait, et pour certains nous amener au martyr (c’est la même racine grecque), ce que signale Jésus. Certains diront : « Le martyr, c’était dans l’ancien temps, maintenant, cela n’existe plus ! Et puis, ici, à La Réunion, ça n’arrivera pas ! »
C’est sans doute vrai pour nous à La Réunion, … mais cela peut arriver ailleurs ! Tous les ans il y a une trentaine (voire plus) de prêtres, de religieux, de religieuses ou de catéchistes, qui sont assassinés dans le monde, à cause de leur foi ; Et qui aurait pensé qu’un prêtre, le père Jacques Hamel, serait assassiné le 26 juillet 2016, en France, alors qu’il célébrait la messe …
Bien sûr, il ne faut pas faire une fixation sur le martyr qui pourrait nous empêcher d’accomplir notre mission de chrétien que Dieu nous demande … parce que Dieu est toujours avec nous, et qu’il nous aidera particulièrement si nous avons des problèmes et que nous avons à répondre de notre foi : « Mettez-vous donc dans l’esprit que vous n’avez pas à vous préoccuper de votre défense. C’est moi qui vous donnerai un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront ni résister ni s’opposer. »
N’ayons donc pas peur de « proclamer la Parole, d’intervenir à temps et à contretemps » (2Tim 4,2) pour que la Bonne Nouvelle de Jésus soit connue de tous, même dans les difficultés. Car, et c’est la deuxième conséquence apportée par Jésus : « C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie. »
Jésus ne dit pas de quelle vie il s’agit, mais nous comprenons bien qu’il s’agit de la Vie Éternelle : « Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la trouvera. » (Mt 16,25).
Seigneur Jésus,
tu nous invites à rendre témoignage
de la Bonne Nouvelle que tu nous as donné,
et à le faire avec persévérance,
quelles que soient les difficultés,
parce que tu es toujours avec nous,
et que tu ne nous laissera jamais tomber.
Francis Cousin
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Prière dim ordinaire C 33°
32ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (St Luc 20, 27-38)
« Il n’est pas le Dieu des morts,
mais des vivants. »
Comme le dit l’évangile, les saducéens ne croient pas à la résurrection des morts. Mais l’histoire qu’ils inventent pour mettre Jésus dans l’embarras est pour le moins particulière : Ils partent d’un précepte de la loi de Moïse qui existe pour inventer une fable : sept frères épousant l’un après l’autre une femme qui ne peut pas avoir d’enfant … « à la résurrection, cette femme-là, duquel d’entre eux sera-t-elle l’épouse ? »
Jésus ne répond pas directement à la question, mais il donne plusieurs indications : « ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts ne prennent ni femme ni mari ».
S’il n’y a « ni femme ni mari », cela laisse à penser que les liens établis sur terre n’auront plus lieu dans la vie éternelle. Il y aura peut-être des hommes et puis des femmes, mais rien n’est sûr, mais si c’est le cas il n’y aura aucune attirance des hommes vers les femmes et vice-versa, parce que ce n’est pas le lieu : la seule attirance à laquelle on peut penser, c’est celle vis-à-vis de Dieu, et elle se manifeste par la louange vis-à-vis de lui : « ils ne cessent de dire : ’’ Saint ! Saint ! Saint, le Seigneur Dieu, le Souverain de l’univers, Celui qui était, qui est et qui vient’’. » ou encore : « Tu es digne, Seigneur notre Dieu, de recevoir la gloire, l’honneur et la puissance. C’est toi qui créas l’univers ; tu as voulu qu’il soit : il fut créé. » (Ap 4,8.11).
Le problème avec la Vie Éternelle, c’est qu’on ne sait pas comment cela sera.
Et on imagine que ce sera comme la vie actuelle, mais pour tout le temps. Sauf qu’il n’y aura plus de temps !
Et comment serons-nous ? On ne le sait pas, et ce n’est pas important.
Quel âge aurons-nous ? L’âge de notre mort terrestre ? Sans doute pas, puisqu’il n’y aura plus de temps, donc plus d’âge … et puis, qu’on soit mort à cent ans ou mort-né, on sera dans la Vie Éternelle : pourquoi parler d’âge dans un « état » sans âge ?
Jésus ne donne qu’une indication : « ils sont semblables aux anges, ils sont enfants de Dieu et enfants de la résurrection. »
On ne peut pas en dire plus. Car on ne peut pas imaginer ce que sera notre vie hors de notre monde, hors de notre temps et hors de l’espace. Et la Vie Éternelle ne peut pas être imaginée par nos esprits mortels.
Ce dont on est sûr : Jésus nous promet la Vie Éternelle, il dit même qu’il part pour nous y préparer une place (Jn 14,2). Et que nous y serons vivants : « Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. »
De toute façon, la seule chose que l’on peut dire concernant cette vie éternelle, c’est que ce sera mieux que tout ce qu’on peut imaginer !
Seigneur Jésus,
On ne peut pas imaginer
ce que sera la Vie Éternelle
après notre résurrection,
et finalement, ce n’est pas important.
La seule chose qui est sûre,
C’est que tu nous l’as promise,
Et que tu tiens toujours tes promesses !
Francis Cousin
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Prière dim ordinaire C 32°
31ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (St Luc 19, 1-10)
« Zachée, descends vite :
aujourd’hui il faut que
j’aille demeurer dans ta maison. »
Encore une histoire avec un publicain !
Mais pas n’importe lequel ! Zachée est un chef parmi les publicains. Peut-on en conclure qu’il profite encore plus que les autres de sa situation pour se faire une bonne vie ?
Peut-être. Mais cela n’est pas sûr du tout.
Certes, la suite du récit nous le montre, Zachée est quelqu’un de riche. Mais peut-être que sa richesse ne le satisfait pas totalement. Il cherche autre chose que d’avoir de l’argent, un désir de bien-être, peut-être pas spirituel, mais d’un niveau autre, supérieur : il sent bien que ce n’est pas la richesse qui peut le combler. Il cherche autre chose.
Aussi, quand il entend parler que Jésus passe par Jéricho, sa ville, sur son chemin vers Jérusalem, il y a un déclic chez lui. Comme tout le monde semble-t-il, il a entendu parlé de l’enseignement de Jésus, lui qui prône la justice et le bien, lui qui va vers ceux qui se sentent malheureux, et qui les remet dans le droit chemin.
Alors il se dit : « Cet homme qui met le bien là où il passe, peut-être pourra-t-il m’aider dans ma réflexion, et me dire ce que je dois faire ? ».
Et il se met dans l’idée de rencontrer Jésus.
Mais c’était sans compter sur la haine des habitants de Jéricho ! « Comment cet homme, cet impur, ce collaborateur avec les Romains, veut-il passer devant nous ? ». Et ils l’empêchent de se mettre au premier rang sur le chemin.
Et comme Zachée est petit, il ne peut pas rester derrière !
Alors, comme un enfant, toute honte bue, oubliant son ‘standard’ de vie, il monte dans un sycomore, en se disant : « Au moins, je pourrai le voir, et peut-être capter une bribe de ce qu’il dira ! ».
C’était déjà un bon début. Jésus n’avait-il pas dit : « Si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. » (Mt 18,3) ?
Et Jésus passe … s’arrête devant le sycomore et lève les yeux. Le regard aimant de Jésus rencontre le regard étonné de Zachée ! Et Jésus dit : « Zachée, descend vite ! … » devant le regard haineux des autres habitants …
Encore une fois, Jésus, en Bon Berger, est allé à la rencontre de la brebis perdue. Il accueille Zachée en lui demandant de l’accueillir chez lui. Il considère Zachée, non comme un pécheur à rejeter, mais comme quelqu’un qui a besoin de l’amour de Dieu. Il ne lui fait pas la morale, mais l’accueille comme il est !
Faisant cela, Jésus nous montre comment nous, nous devrions accueillir ceux qui ne sont pas tout-à-fait dans le droit chemin, ceux qu’on a envie de rejeter parce qu’ils sont pécheurs, ou que nous supposons tels. L’amour a dépassé la haine. Comme l’a dit Jésus : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent » (Mt 5, 44). Oui, c’est bien difficile ! Mais c’est ce que nous demande Jésus !
Et ce regard d’amour change tout dans le cœur de Zachée : Vite, il descend, accueille Jésus chez lui, et propose de partager sa richesse et de rendre quatre fois plus à ceux à qui il a fait du tort.
Un simple regard d’amour a remis Zachée en homme debout.
Et nous, quel regard avons-nous devant un pécheur ?
Un regard de réprobation qui enferme la personne sur elle-même, avec son poids d’amertume ?
Ou un regard d’amour qui libère la personne et la remet debout ?
Oui, il est difficile de pratiquer l’évangile, mais avec l’aide de Dieu …
« Que ton regard soit le regard de Dieu :
Il cherche les pécheurs pour être leur pardon !
Change ton regard, change ton regard,
Et la vie jaillira ! et la vie jaillira ! »
Seigneur Jésus,
Comme il est difficile
de mettre ton évangile en pratique !
Nous condamnons souvent l’homme,
au lieu de condamner la faute !
Donne-nous ton regard,
Ton regard d’amour pour tous,
pour que nous fassions jaillir
la vie autour de nous !
Francis Cousin
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Prière dim ordinaire C 31°
30ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (St Luc 18, 9-14)
« C’est le publicain
qui était devenu un homme juste. »
Tout le monde connaît bien cette parabole du pharisien et du publicain qui se retrouvent dans le temple pour prier.
Le pharisien, qui se croyait juste, tout plein de lui-même, commence sa prière en rendant grâce à Dieu parce qu’il est (se croit) le meilleur : il respecte la loi à la lettre, fait l’aumône, et surtout, il se croit meilleur que les autres, « ou encore [que] ce publicain », un de ces individus qui trafiquent avec l’occupant Romain, donc nécessairement impur !! Il est tellement imbu de lui-même, de sa supposée supériorité, qu’il traite Dieu comme un enregistreur qui n’a rien à dire, comme s’il n’existait pas. Dieu n’est pour lui qu’un prétexte pour se montrer. Il n’a pas besoin de l’amour de Dieu, encore moins de sa miséricorde puisque tout est bon chez lui ! Il verrait bien Dieu en train de l’applaudir ou de lui décerner une médaille !
Le publicain, au contraire, sait combien il est mal vu de ses compatriotes de par son métier, et peut-être de Dieu (pense-t-il). Mais il veut quand même garder une relation avec Dieu. Il vient au temple, alors qu’on le dit pécheur, et il parle à Dieu (et non à lui-même) en se frappant la poitrine : « Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis ! ». Et il sait que Dieu va l’écouter ; il connaît les psaumes : « Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse, ton amour qui est de toujours. Oublie les révoltes, les péchés de ma jeunesse ; dans ton amour, ne m’oublie pas … Seigneur, pardonne ma faute : elle est grande. » (Ps 24,6-7.11). Et il attend. Il laisse à Dieu l’initiative de le pardonner.
Entre les deux personnages, on se sent généralement plus proche du publicain. Parce qu’on se sait tous pécheurs, on sait quel est le poids de nos péchés. Et que le péché déplait à Dieu ! Nous avons tous besoin de la miséricorde de Dieu, pour effacer cet écart d’amour entre nous et Dieu.
Le publicain, lui, il n’avait qu’à attendre, et compter sur la miséricorde de Dieu.
Nous, nous avons l’enseignement de Jésus, et nous pouvons compter sur un pardon quasi immédiat, sans attendre le jugement dernier, selon la parole de Jésus à Pierre : « Je te donnerai les clefs du royaume des cieux : ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux. » (Mt 16,19). Pouvoir qui a été donné aux prêtres. Nous pouvons donc aller les voir pour demander le sacrement de la réconciliation. Mais sommes-nous disposés à le faire ?
Mais il arrive aussi que, dans notre attitude, nous nous comportions comme le pharisien. Parce qu’on pratique régulièrement, parce qu’on n’a pas fait de gros péchés (mais qu’est-ce qu’un gros péché ?), on trouve qu’on n’est pas si mal que cela, qu’on est plutôt du côté des justes ou de ceux qui font des efforts pour l’être …
Et bien souvent, nous oublions les péchés « en pensée, en paroles, … par omission ». C’est vrai, les péchés en pensée … personne ne le sait ! … sauf Dieu ! Et tout le mal qu’on pense des autres fait une déchirure dans notre amour de Dieu. En paroles ? Qui peut dire qu’il ne fait jamais de ladi lafé, qu’il ne colporte jamais de ragot sur qui que ce soit, qu’il ne se moque jamais de quelqu’un, même si c’est sur le ton de la plaisanterie … ? Par omission ? C’est sans doute celui qu’on fait le plus souvent : ne pas aider quelqu’un quand on pourrait le faire ! ne pas prendre soin de quelqu’un quand on pourrait le faire ! ne pas donner une pièce à un mendiant quand on pourrait le faire ! … et la liste est longue …
Et combien de fois ne dit-on pas : « Je suis meilleur que lui ! » ou « Il est moins bon que moi ! ». Même si c’est une réalité objective, n’y a-t-il pas souvent une pointe de dénigrement ?
Ce ne sont souvent que de petites choses. Tellement qu’on n’y fait même plus attention. Et on se dit : « Oh, ça, c’est pas un péché ! ».
Ce n’est pas nous qui sommes juges ! Mais celui qui dit : « Ce que vous l’avez fait (ou pas fait) à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait (ou pas fait). » (Mt 25,40.45).
Finalement, à qui ressemblons-nous ?
Quand on lit cette parabole, ne nous contentons pas de dire : « C’est le publicain qui a la meilleure attitude, celui qui devient juste ! ». Mais regardons où nous en sommes dans notre relation avec Dieu, avec les autres … et tirons-en la conclusion …
Seigneur Jésus,
Publicain ou pharisien ?
On est toujours un peu des deux,
à cause de notre orgueil, notre suffisance.
Mais la conclusion est toujours la même :
nous devons nous réconcilier avec toi.
Et avec les autres.
Francis Cousin
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Prière dim ordinaire C 30°
29ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (St Luc 18, 1-8)