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Fête de la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph (Lc 2, 22-40) – Homélie du Père Louis DATTIN

Famille dans la Bible

Lc 2, 22-40

Dans ce dimanche qui suit de si près la fête de Noël, je voudrais vous rappeler, chers amis, que toute messe est une messe de mariage : eh oui ! A chaque messe, on célèbre un mariage, une nouvelle Alliance, une indissoluble alliance, une éternelle alliance : l’Alliance de Dieu avec les hommes, « les noces de Dieu avec son peuple » = la célébration de l’Humanité comme « Famille de Dieu » ; et la Bible et Saint-Paul nous rappellent que Dieu aime l’Humanité, comme un homme aime sa femme.

Voilà pourquoi la liturgie vient placer, juste après la fête de Noël, cette fête de la Sainte Famille : Dieu s’est révélé au sein d’une famille.

Nous devons, à notre tour, « vivre en famille » avec Dieu.

Nous sommes chargés, chaque famille chrétienne, de revivre le mystère de la Sainte Famille : nous devons nous aimer, en famille, avec tout l’amour dont le Christ a aimé et sauvé Joseph et sa mère, et avec lequel il a été aimé d’eux.

Dans le Christ, le mari est responsable du salut de sa femme : il doit l’aimer assez pour la sauver. La femme est responsable du salut de son mari. Les parents sont responsables du salut de leurs enfants. C’est même la principale mission sur laquelle ils seront interrogés un jour… et les enfants eux-mêmes, à mesure qu’ils grandissent, deviennent responsables du salut de leurs parents, responsables de les aimer assez pour les sauver.

Cette fête de la Ste Famille célèbre cette valeur contenue dans nos actes les plus quotidiens. Sans doute, peu d’entre nous seraient disposés à appeler leur famille, « la Sainte Famille ». Comment voir le Seigneur, en effet, comme nous le demande St-Paul, dans mon mari, dans ma femme, dans mes enfants ? Certes, il faut la foi pour cela ! Foi dans le Baptême, foi dans le Sacrement de mariage, foi dans l’amour et la présence de Dieu en chacun des membres de la famille.

Mais, même, dans cette Sainte Famille, il fallait cette foi. Joseph a dû faire foi en Marie : il a dû croire en elle d’une manière extraordinaire !

Marie a dû croire en Joseph : faire confiance à son amour, à son respect, à l’estime qu’il avait pour elle.

Joseph et Marie ont eu foi dans leur enfant : ils croyaient au mystère qui l’habitait. Ils ne comprenaient pas toujours ce qu’il faisait… mais ils faisaient confiance …

Et Jésus montrait sa foi en ses parents : « il leur était soumis » et resta trente ans à Nazareth, en famille, montrant ainsi qu’on pouvait accomplir la tâche la plus haute du monde : son salut et celui des autres en vivant affectueusement une très simple vie familiale…

 

 

Et nous ? Croyons-nous assez les uns dans les autres ? Pour s’aimer… il faut la foi, il faut continuer, à travers toutes les désillusions, de croire aux possibilités, aux richesses de tous ceux qui nous entourent.

            La famille, voyez-vous, est basée sur la foi. C’est pourquoi, une vieille expression, venant sans doute du fond des âges, nous dit de quelqu’un qui aime et qui s’engage « qu’il met sa foi » dans l’autre, cette valeur de foi maintenue, et toujours vivante, à travers les heurts et malheurs, les joies et les peines, les progrès, les chutes et les rechutes de la famille.

Mesdames, si vous aimez votre mari, ce n’est pas parce qu’il est l’homme le plus compréhensif, le plus tendre, le plus patient et le plus généreux. Non, car si votre amour ne s’adressait qu’à ces valeurs, vous seriez tentée de changer, mais vous devez aimer votre mari parce que c’est le vôtre, parce que vous êtes liée à lui par le sacrement de mariage comme à une source indéfinie de mérite et de sainteté et que, auprès d’un autre être au monde, vous ne serez plus près du Seigneur.

Et vous, maris, vous aimez votre femme, non pas nécessairement parce qu’elle est la plus belle, la plus douce, la plus tendre et la moins nerveuse du monde, mais parce qu’elle est votre femme, celle dont vous êtes toujours responsable et dont vous aurez à rendre compte pour votre salut.

Et les parents aiment leurs enfants parce que ce sont leurs enfants, ceux dont Dieu leur a donné la charge : ils ne les ont pas choisis à un concours des plus beaux bébés ou à une distribution de prix. Ils les ont acceptés, comme Dieu les envoyait. Et comme de vrais parents, vous sentez, tous, dans votre cœur, ce qu’il faut faire, pour les faire progresser vers l’homme complet, l’homme total, l’homme type, prototype : Jésus-Christ.

De même, les enfants aiment leurs parents, non pas parce que ceux-ci n’ont aucun défaut ou parce qu’ils seraient les meilleurs parents de la terre, mais ils doivent les aimer parce qu’ils sont les premiers témoins que Dieu nous a donné de sa paternité.

Tout ceci qui nous éloigne du rêve, qui nous ramène à la réalité de ce que nous sommes, est libérateur : l’amour que nous devons nous porter les uns aux autres, dans une famille, au-delà des reproches, des plaintes et des griefs, donne libre cours, pour chacun d’entre nous, à une carrière indéfinie de sainteté et ceci, dans l’accomplissement des humbles devoirs conjugaux ou familiaux.

C’est quand on aime, et qu’on est le plus aimé, qu’on est le plus heureux et le plus épanoui. Il n’y a pas de bonheur qui approche le bonheur d’une vraie famille.

 C’est dans la période où vous avez été le plus aimé que vous avez le plus grandi : on ne grandit bien que pour les êtres qui nous aiment et nous ne pouvons connaitre, fraîcheur, épanouissement, croissance que dans un milieu où nous nous sentons compris et aimés.

En vous disant cela, je vous explique du même coup quel est le moyen le plus sûr de détruire une famille (et Dieu sait s’il y en a qui se démolissent) : c’est de la juger. A partir du moment où vous oubliez son caractère sacré et où vous jugez selon les apparences, les défauts, les misères, les égoïsmes, vous détruisez votre famille.

Il nous faut un motif ABSOLU d’aimer les autres : sinon nous ne trouverons jamais une raison proportionnée aux incroyables sacrifices que va demander, dans une famille, la fidélité, la persévérance de l’amour conjugal ou familial. Ce motif absolu : c’est la foi en l’autre parce qu’il est aimé de Dieu- lui aussi.

Une sainte Famille est celle où l’on accepte de ne pas tout comprendre, mais de surmonter conflits et incompréhensions, où l’on accepte toujours de CROIRE, de toujours s’aimer malgré les déceptions et les souffrances.

Un être n’est jamais perdu tant qu’il reste quelqu’un pour croire en lui et pour l’aimer.

L’époux le plus indigne, la mère la plus méprisable, peut encore être sauvé, s’il reste dans le cœur de son conjoint ou de ses enfants, assez de foi pour reconnaître en lui, en elle, le Dieu qui a voulu, depuis Noël, instaurer sa présence en chacun de nous.

Le monde a été sauvé, parce que, pendant trente ans, dans une famille, on a cru les uns dans les autres et qu’on s’est aimé.

Notre monde, à son tour, ne trouvera son salut que si, dans nos familles, il y a assez de foi, assez d’amour, c’est-à-dire assez de présence de Dieu, reconnue chez les autres. AMEN




La Sainte Famille (Lc 2, 22-40) – par le Diacre Jacques FOURNIER

« Obéir au Dieu Sauveur »

 (Lc 2, 22-40)

  Quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse pour la purification, les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur,
selon ce qui est écrit dans la Loi : ‘Tout premier-né de sexe masculin sera consacré au Seigneur.’
Ils venaient aussi offrir le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur : ‘un couple de tourterelles ou deux petites colombes.’
Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon. C’était un homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d’Israël, et l’Esprit Saint était sur lui.
Il avait reçu de l’Esprit Saint l’annonce qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur.
Sous l’action de l’Esprit, Syméon vint au Temple. Au moment où les parents présentaient l’enfant Jésus pour se conformer au rite de la Loi qui le concernait,
Syméon reçut l’enfant dans ses bras, et il bénit Dieu en disant :
« Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole.
Car mes yeux ont vu le salut
que tu préparais à la face des peuples :
lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. »
Le père et la mère de l’enfant s’étonnaient de ce qui était dit de lui.
Syméon les bénit, puis il dit à Marie sa mère : « Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction
– et toi, ton âme sera traversée d’un glaive – : ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre. »
Il y avait aussi une femme prophète, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser. Elle était très avancée en âge ; après sept ans de mariage,
demeurée veuve, elle était arrivée à l’âge de quatre-vingt-quatre ans. Elle ne s’éloignait pas du Temple, servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière.
Survenant à cette heure même, elle proclamait les louanges de Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem.
Lorsqu’ils eurent achevé tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth.
L’enfant, lui, grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui.

                     

             Marie, Joseph et l’enfant Jésus montent au Temple pour accomplir ce qui était « prescrit par la Loi du Seigneur ». Or la Loi était à l’époque l’expression de la volonté de Dieu. Obéir à la Loi, choisir de la mettre en pratique, c’était garder la  Parole de Dieu, et en définitive l’aimer…

            « Voici la servante du Seigneur » avait déjà dit Marie à l’Ange Gabriel. Tout en elle était « oui » à Dieu… La Loi disait : « Si une femme est enceinte et enfante un garçon, elle sera impure pendant sept jours… et pendant trente-trois jours encore elle restera à purifier son sang. Elle ne touchera à rien de consacré et n’ira pas au sanctuaire jusqu’à ce que soit achevé le temps de sa purification ». Et « quand sera achevée la période de sa purification » (« Lorsque furent accomplis les jours pour leur purification », écrit ici St Luc), « elle apportera au prêtre, à l’entrée du Temple un agneau d’un an et un pigeon ou une tourterelle… Si elle est incapable de trouver la somme nécessaire pour une tête de petit bétail, elle prendra deux tourterelles ou deux pigeons… Le prêtre fera sur elle le rite d’expiation et elle sera purifiée » (Lv 12,2-4.6-8).

            Voilà le rituel qui la concernait et auquel elle obéit parfaitement en apportant « un couple de tourterelles ou deux jeunes colombes ». Indirectement, nous apprenons que Marie et Joseph n’ont pas « la somme nécessaire pour une tête de petit bétail ». Ils vivent une grande simplicité matérielle… Toutes ces prescriptions sont maintenant révolues, mais l’important n’est pas tel ou tel geste en lui même, mais l’amour avec lequel on l’accomplit…

            Et son obéissance va lui permettre de vivre ce qu’elle n’avait pas prévu : la rencontre avec Syméon. Lui aussi a obéi de tout cœur à l’Esprit qui l’a poussé au Temple, sans rien lui dire du ‘pourquoi’ de cette démarche… Et la prophétie qu’il avait reçue autrefois, « tu ne verras pas la mort avant d’avoir vu le Christ du Seigneur », s’accomplit. « Le Christ », c’est, en grec, « celui qui a reçu l’onction ». Plus tard, grâce à l’épisode du baptême, beaucoup pourront prendre conscience que l’onction de l’Esprit Saint, « le Don de Dieu » (Jn 4,10), le Don du Père, repose en plénitude sur Jésus (Lc 3,21-22). Ce même Esprit « reposait » sur Syméon, nous dit St Luc. « Dieu est Esprit, Dieu Est Lumière » ? « Par ta Lumière, nous voyons la Lumière » (Jn 4,24 ; 1Jn 1,5 ; Ps 36,10). Grâce à la Lumière de l’Esprit qui illumine son cœur, Syméon peut « voir » le Christ Lumière du monde (Jn 8,12 ; 12,46), alors que cette Lumière, spirituelle, est, par nature, invisible à nos seuls yeux de chair… « Mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé à la face de tous les peuples : Lumière pour éclairer les nations païennes, et Gloire d’Israël ton peuple. » St Paul ne cesse de prier pour que nous vivions tous la même chose : «          Que le Dieu de notre Seigneur Jésus Christ, le Père de la gloire, vous donne un Esprit de sagesse et de révélation, qui vous le fasse vraiment connaître ! Puisse-t-il illuminer les yeux de votre cœur pour vous faire voir quelle espérance vous ouvre son appel, quels trésors de gloire renferme son héritage parmi les saints »  (Ep 1,17-20). DJF




Noël 2023 : DIEU TOUT PROCHE (P. Pascal Grondin)

          Il est un Dieu là-haut dans le ciel que tout le monde s’imagine après avoir créé ciel et terre, et un monde sur la terre, il se tourne les pouces la haut… Certains l’imaginent comme un vieillard, entouré de ses anges, et des défunts et puis qui coule des jours heureux et paisibles dans le paradis, c’est ce que pense parfois notre logique et c’est ce que pensent aussi certains, Dieu en haut et nous en bas, c’est normal chacun sa place. Dieu là-haut dans le ciel, qui se tient loin de nous, c’est climatisé au moins là-haut, il n’y a ni la chaleur de l’été, ni le froid de l’hiver, ni la neige du Canada, ou en Russie, etc…Et de temps en temps il entend des cris, des hurlements venant d’en bas, il appelle Michel il lui demande:  « Qu’est-ce qui se passe en bas ? » Et l’ange lui fait son rapport : ceux que tu as créés en bas, ton peuple, tu dis « tu es leur père, ils sont tes enfants » mais ils sont entrain de hurler, de torturer dans les prisons, de massacrer dans les champs de bataille…..Bon ok, dis leur: « Courage, courage, ça va passer, ça va passer, prend patience »…. Et puis Dieu s’en va, il a ses occupations… Et puis il entend encore des cris, mais qu’est ce qui se passe, il appelle Gabriel qui lui dit : « Ils n’en peuvent plus, ils commencent à se faire la guerre entre eux », etc… « Bon écoute, je vais leur envoyer un message, un email, dis leur « Ça passera, ce n’est qu’un mauvais moment à passer. » Et c’est ce que nous avons entendu à travers le prophète Isaïe : «  Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi ».

 Et finalement Dieu reste en haut et nous on reste en bas. Notre logique dit cela, la société dit cela, on se représente Dieu comme un être Divin, et puis « a li la haut et a nou en bas »…

Et à force à force de penser comme ça, la lumière des magasins, l’attrait des cadeaux et puis on commence à remplacer Jésus/Noël par un gros bonhomme rouge, père Noel qui vient apporter les cadeaux, et au fur et à mesure, le climat dans les familles devient morose, on n’a plus envie de se rencontrer, de faire la fête, chacun reste de son coté, etc, etc….

Mais le Christianisme, à travers la bible viens nous redire le contraire:  » Vos pensées ne sont pas mes pensées »…

Je vais vous raconter une autre histoire qui convient bien pour Noël. Il s’agit d’une grand mère qui a trois enfants et ces trois enfants sont allés faire fortune dans un autre pays. Tous les 3 ont fait fortune et le jours des 80 ans de leur maman, ils sont riches, ils peuvent tout se permettre… Ils décident de faire unè beau cadeau à leur maman. Le 1er décide d’envoyer à sa maman une magnifique Mercedes. Le 2eme va faire construire une magnifique villa avec tout le confort pour la changer de sa petite maison. Et puis le 3eme, il dit, mais non vous n’avez  rien compris, maman elle est très pieuse, elle aime beaucoup Dieu, et en plus elle est âgée, un peu aveugle, elle n’y voit plus trop clair. Je vais lui envoyer un perroquet qui pourra lui réciter la bible par cœur. Et ce perroquet la il coûte très très cher, parce qu’il a été envoyé dans un monastère où pendant plus de 3 ans, 12 moines se sont relayés pour lire et relire la bible à chaque instant pour que le perroquet connaisse la bible. Ils envoient leur cadeau à leur maman, et puis un mois après ils reçoivent chacun une petite lettre, la réponse de la maman.

A mon 1er enfant : merci pour ta Mercedes, mais « ou konné maman, y voit pu trop clair, y gagne pu trop conduire, la Mercedes va rester au garage, Merci kan même. A moin que mi rappel ou té intéressé par l’héritage et que la Mercedes, c’est un message pou dire a moin, bientôt mi sa mort et c’est là-dedans ou sa mette mon cercueil pou allé cimetière »…

Le 2eme ouvre sa lettre: « Ah mon 2eme garçon merci pour la maison mais pour maman la maison lé trop grande, mi habite qu’une seule pièce bien chauffée et mi gagne pu trop déplacer. Et la maison lé un peu trop grande pour entretenir. »

Et puis le troisième lit sa lettre : « A toi mon 3eme garçon, toi tu konné ta maman, tu konné comment me faire plaisir, le poulet était super bon »……

Alors en ce temps de noël, on est un peu tous comme cette grand mère, elle reçoit un magnifique cadeau, un perroquet qui vaut très chèr, et elle, elle prend cela pour un vulgaire poulet, parce qu’elle ne voit rien mais elle est quand même contente,

Nous sommes parfois dans la même situation d’année en année : nous fêtons Noël, on nous a dit que Dieu venait sur terre, depuis longtemps on le sait, cela fait partie de notre culture, de notre vie, de nos traditions, on est content on reçoit ce cadeau, mais en réalité on ne se rend pas compte de ce qu’est que ce cadeau de noël. On a aucune idée de la valeur de ce que cela représente pour Dieu, le créateur du ciel, de se faire humble auprès de nous. Et donc Dieu imaginez c’est celui qui n’a ni fin ni commencement, il traverse le ciel et la terre, il est le tout puissant absolument grand, ce Dieu la décide par amour pour nous, il décide de naitre dans un corps, de la vierge Marie, à Bethléem dans un quartier inconnu de tous, et nous on est là entrain de se dire « Mon Dieu, merci parce que ce soir ou demain, la dinde, le cary poulet, le camaron va être super bon »….

On est dans la même situation que cette grand mère on ne se rend pas compte de ce formidable cadeau que Dieu nous a fait. Ce cadeau il est énorme. Puissions-nous redécouvrir la valeur, l’importance de ce que Dieu a fait par Amour pour nous.

Alors en redécouvrant l’importance de cette fete notre joie va se décupler, et elle sera d’autant plus authentique, une joie de noël vraie, sincère, qui sait accueillir l’enfant Dieu dans notre monde mais aussi dans notre cœur.

Il vient nous chercher là ou nous sommes, quelque soit ce que tu as vécu, quelque soit ton passé, quelque soit ce que tu vis maintenant, le Seigneur traverse le ciel pour être proche de toi. Et pourquoi ? Tout simplement parce qu’il t’aime. Il n’y a pas plus grand que ça. Un Amour qui se donne gratuitement.

On annonce un Dieu qui traverse le ciel pour venir vivre à nos coté, pas seulement pour un instant, pas seulement pou un temps mais pour tout le temps. Pas juste pour un jour mais pour toujours… « Et moi je serai avec vous jusqu’à la fin des temps » (Mt 28,20)…

On annonce un Dieu, qui vient, non pas faire périr, mais qui vient nous donner la Vie, un Dieu de la Vie, surtout en ce moment où dans notre société, on accepte déjà l’avortement, et bientôt on va voter pour l’euthanasie… Et l’homme est tellement entêté, que même si le peuple est contre, on va faire 49.3 et la loi sera votée,

Mais si nous comprenions à quel point  Dieu nous aime… En ce qui concerne l’histoire avec la grand-mère, elle n’aurait pas eu la même fin si les fils en question s’étaient déplacés non seulement pour passer les 80 ans avec leur maman mais en plus pour lui expliquer comment fonctionne le perroquet parce qu’elle ne pouvait pas le deviner ;  ce n’est pas complètement de sa faute, elle est aussi aveugle, elle ne voit rien et donc elle a pas distingué la différence entre un poulet et un perroquet et donc  ce qui lui manque le plus en réalité, ce qui lui aurait fait le plus plaisir à la maman, c’est de recevoir ses trois fils à dîner pour ses 80 ans parce qu’ en réalité le plus grand cadeau qu’on puisse faire à quelqu’un c’est la présence, c’est la présence… Et nous le savons bien, il y a peut-être des familles qui ne sont pas pleinement réunies, et on voit bien que cela attriste un petit peu quand même cette soirée. Le plus grand cadeau c’est la présence et bien figurez-vous que c’est exactement ce que nous offre Dieu aujourd’hui.

Etre chrétien n’a jamais amené davantage de moyens financiers ou davantage de matériel… Il n’y a aucun avantage matériel à avoir avec le fait d’être chrétien. Ce n’est pas non plus avoir la plus belle maison que les autres ou la plus belle voiture ou quoi que ce soit, ce que Dieu nous offre ce n’est pas d’abord une réussite sociale ou je sais pas quoi, ce qu’il nous offre, c’est sa présence à nos côtés, c’est sa présence à nos côtés… Dieu s’est fait homme pour être proche de nous et il est pas loin de toi en ce moment : voilà le plus beau cadeau. Et je crois qu’entre cette histoire et ce que nous fêtons, le plus grand cadeau que nous fait Dieu, c’est d’être proche de nous.

Quand on interroge des adultes qui reviennent à la foi ou qui entendent l’appel du baptême, ils le disent tous :  « J’ai senti une présence, je ne suis plus seul »…

Alors du coup, si Dieu nous fait le cadeau d’être présent a nos cotés, la moindre des choses à notre tour, le plus grand cadeau que nous pouvons lui faire, c’est d’être présent pour lui. Parce que lui il est là depuis notre naissance, mais peut être que nous, nous ne lui sommes pas toujours présents…

Lui il est là dans sa parole, peut être que nous, nous n’ouvrons jamais la Bible.

Lui il est là à la messe, mais peut être que nous, nous n’y sommes pas, ou occasionnellement ou pas souvent.

Il est là dans le service aux autres, mais peut être que nous, nous n’y sommes pas.

 Il y a plein d’endroits dans notre vie où il est là, et même en ce moment, mais peut être « néna certain lé pu la la finn allé ailleurs en disant lo prêtre la y cause trop, dépêche na manger a soir la »…

Frères et sœurs, pour ce noël, faisons un cadeau à Jésus, prenons l’engagement d’être un peu plus présents à ses cotés dans nos vies de tous les jours et demandons au Seigneur de nous donner la force afin que chacun de nous dans nos services, nos missions, dans nos vies de tous les jours, nous puissions être des cadeaux les uns pour les autres, mais attention pas des cadeaux empoisonnés, mais des cadeaux d’amour de paix, de joie et de service,

Jésus vient au monde dans la simplicité, dans la pauvreté. Et il fut rejeté par les hommes, personne n’a voulu les accueillir. Après avoir quitté Nazareth pour aller à Bethléem, ils ont parcouru a peu près 130 km, même distance que pour un grand raid, mais personne ni dans les maisons, ni dans les auberges, ne les a accueillis. Marie et Joseph, ainsi que Jésus bébé, ont ressenti ce que veut dire le rejet, le manque de générosité et de solidarité.

Et en plus l’ange ne vas pas annoncer la nouvelle a ceux qui sont dans des maisons bien au chaud, les anges vont l’annoncer aux bergers, à ceux qui dorment dehors, à ceux que l’on traite de voleurs, à ceux qui n’ont pas les moyens de se mettre du parfum, etc… Et ce Dieu que l’on croit tout seul la haut, il envoie non pas seulement un seul ange mais il dit à toute la cour céleste de quitter le paradis pour venir sur terre… « Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. »

Aujourd’hui, le Sauveur est venu au monde. Voici la bonne nouvelle de la nuit de Noël. Comme tous les Noëls, que Jésus vienne à nouveau au monde, dans chaque foyer, dans nos cœurs.

Joyeux Noel

P. Pascal Grondin

Paroisse du Chaudron




Fête de la nativité de Jésus (Lc 2, 1-20) – par Francis COUSIN

« Jésus, le grand absent de Noël ! »

Tout le monde fête Noël … ou presque …

C’est devenu une fête familiale … avec un lointain rapport avec la religion catholique …

On s’offre des cadeaux … surtout pour les enfants … et ils sont dans la joie …

Mais pourquoi ? …

À cause des cadeaux ! … mais rarement pour fêter la naissance de Jésus …

Mais pourquoi des cadeaux ?

J’sais pas … parce qu’on m’aime bien …

On se met en avant … au lieu de mettre Jésus en avant !

J’entendais la semaine dernière un reportage dans lequel un commerçant disait : « Pendant le marché de Noël, je fais soixante-dix pour cent de mon chiffre d’affaire annuel ! C’est important … faut pas se louper ! » …

Jésus est remisé au tiroir-caisse !

Dans les villes, on a de belles décorations lumineuses … mais aucune crèche … aucune Marie tenant l’enfant Jésus ! … Laïcité oblige !!

Mais il n’y a pas que dans les villes … Combien de familles catholiques n’installe pas de crèche dans leur maison ? … peut-être chez les papys-mamies ! … mais les jeunes couples avec des enfants ? … Cela devient rare …

Et pourtant ! …

Noël, c’est avant tout l’anniversaire de la naissance de Jésus : le Fils de Dieu, né d’une vierge par grâce du Saint Esprit ! …

C’est Dieu qui vient, par l’intermédiaire de son Fils, rejoindre les enfants des hommes …

C’est Dieu qui s’abaisse pour se mettre à notre hauteur … une hauteur minuscule par rapport à la sienne …

Dieu qui se fait homme, comme le font tous les humains, en naissant d’une mère, ’’Comblée-de-grâces’’ par Dieu …

Il aurait pu naître comme un super héros qui défie tout le monde …

Mais il ne l’a pas voulu : il a préféré se faire petit pour mieux nous ressembler …

Pourquoi ?

Par amour pour les hommes … pour être ’’homme au milieu des hommes’’, pour pouvoir sentir le froid de la nuit, la chaleur du soleil, la faim, la soif, la peur … être comme nous … pour connaître nos détresses, nos angoisses, nos maladies, nos souffrances … et même notre mort … et la sienne fut particulièrement horrible …

La grandeur de Jésus se voit quand il se fait tout petit … comme nous !

Mais si Noël, c’est avant tout Jésus, il ne faut pas oublier ses deux parents : Marie et Joseph, qui firent le long voyage de Nazareth jusque Bethléem, à pieds pour Joseph, sans doute sur un âne pour Marie, pour éviter une trop grande fatigue, elle qui était prête à accoucher … des gens simples, justes aux yeux de Dieu … et qui ne vivent que pour Jésus … après l’intervention de l’ange du Seigneur … tous deux au service de Jésus, de Dieu …

Et Marie « mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune. »

On fait ce qu’on peut, avec ce qu’on a sous la main.

« Dans la même région, il y avait des bergers qui vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux. L’ange du Seigneur se présenta devant eux, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte. Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peupleAujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur (…) il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant : ’’ Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime.’’ »

C’est surprenant de voir la différence de traitement entre Jésus, fils de Dieu, dans sa mangeoire … et la magnificence des anges du ciel qui chante la gloire de Dieu pour les bergers, des petits, des gens mal-vus, toujours avec leurs bêtes, à l’hygiène sans doute douteuse, qui ne se mélangent pas aux autres personnes … et ne fréquentent pas la synagogue …

Jésus se fait petit, humble … mais sa naissance doit être annoncée à tous, avec éclat.

Jésus vient pour tous … mais ce sont les délaissés qui en sont avertis les premiers …

Dès le début, à son insu, Jésus vient renverser l’ordre établi.

« Tout homme qui s’élève sera abaissé et celui qui s’abaisse sera élevé » (Luc 14,11)

Et si Noël venait

pour nous ouvrir les cœurs,

t’y laisser une place,

mais aussi à nos frères ;

et si nous décidions

de leur donner l’Amour,

à tous ceux qui sont seuls,

ou bien désespérés …

Noël serait vraiment Noël,

l’amour se répandrait,

et Jésus, par nos vies,

vivrait aux yeux de tous.

 

Francis Cousin

 

 

Cliquer sur le lien ci-dessous pour accéder à l’image illustrée : Image Noël

 




La Nativité du Seigneur – Messe de la nuit (Lc 2, 1-14) – Homélie du Père Rodolphe EMARD

Textes de référence : Isaïe 9, 1-6 ; Tite 2, 11-14 ; Luc 2, 1-14

 

Ce soir, c’est le réveillon de Noël. Si nous faisions un micro-trottoir auprès des enfants -comme le font de nombreux « tiktokeurs » de nos jours- et que nous leur demandions qui est le personnage principal de notre réveillon, il est fort probable qu’ils répondraient majoritairement le « père Noël ». Et si nous faisions un micro-trottoir auprès des adultes, nous pourrions être surpris par leurs multiples réponses. Nombreuses de ces réponses seraient probablement sans aucune référence chrétienne.

Noël est la fête chrétienne qui célèbre la Nativité du Seigneur Jésus. Cette fête a été instituée le 25 décembre, au IVème siècle, c’est dire son ancienneté.  La tradition du « père Noël », qui va se mondialiser au XXème siècle, va faire perdre à beaucoup de nos contemporains le sens chrétien de Noël. Noël s’est en effet fortement sécularisé et on le résume souvent à un regroupement familial autour d’un repas festif et l’échange de cadeaux.

Le personnage principal de Noël ce n’est pas celui qui viendrait du pôle Nord et qui apporterait des cadeaux aux enfants sur des rennes. Le personnage principal de Noël c’est Celui qui né à Bethléem et qui vient sauver nos vies. L’enfant que nous fêtons ce soir est le Sauveur du monde : « Nous célébrons la nuit très sainte où Marie, dans la gloire de sa virginité, enfanta le Sauveur du monde. » C’est ce que le prêtre dit dans la prière eucharistique, juste avant la consécration.

La deuxième lecture et l’évangile insistent sur cette identité de « Jésus-Sauveur » :

  • Saint Paul, dans sa lettre à Tite, nous rappelle que nous sommes dans l’attente de « la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur, Jésus Christ. » Paul révèle que le Christ est le Sauveur mais qu’il est aussi Dieu. En Jésus, c’est Dieu en personne qui vient nous sauver.

  • Dans l’évangile, l’ange révèle cette identité de « Sauveur » aux bergers : « Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. »

Christ est donc Sauveur mais de quoi nous sauve-t-il exactement ? La première lecture tirée du livre du prophète Isaïe et l’évangile nous donnent de mieux le comprendre :

  • Isaïe prophétise pour un peuple opprimé un enfant qui va naître. Le prophète nous donne de précieux indices sur le nom de cet enfant : « Conseiller-merveilleux, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix. » Cet enfant aura « sur son épaule (…) le signe du pouvoir », la paix qu’il apportera « sera sans fin ». Cet enfant « affirmera le droit et la justice dès maintenant et pour toujours ».

Jésus est celui qui accomplit cette prophétie d’Isaïe. Jésus est la paix de Dieu, la paix sans fin. Il nous sauve de nos violences, de nos cruautés, de nos haines, de nos rancœurs, de nos désirs de vengeance, de nos lâchetés, au final, de toutes nos amertumes mais à l’unique condition de nous en remettre vraiment à lui.

Jésus est le Fils de Dieu, doté du pouvoir de Dieu. Il est celui qui nous montre le chemin vers le Père et il éclaire nos cœurs ainsi que nos consciences. Jésus nous sauve de nos chemins de perdition et nous conduit sur le chemin de la vraie justice, celle de Dieu qui attribue selon le bien. Jésus peut le faire, à condition, là encore, de nous en remettre vraiment à lui. Nous avons besoin de Jésus pour marcher correctement, avec droiture.

  • L’évangile nous rappelle les conditions misérables dans lesquels Jésus est né : dans une étable, « couché dans une mangeoire », une auge pour les aliments des animaux. L’origine de la tradition de la crèche date de huit siècles (elle devient ancienne). Elle est attribuée à saint François d’Assise, au XIIIème siècle. Nos crèches ont pour but de nous aider à méditer sur l’extrême pauvreté de Dieu qui entre dans notre monde. Jésus nous sauve de nos mondanités, de l’esprit de ce monde qui nous invite à être une société de consommation. Le vrai bonheur ne se trouve pas là, le vrai cadeau impérissable et inestimable de Noël c’est l’enfant-Dieu de la crèche, à condition de l’accueillir.

Pour conclure, je termine par deux exhortations pour nous tous :

  • Nous l’aurons compris, nous sommes invités ce soir à ouvrir plus grands nos cœurs au Christ. Cela suppose de lui consacrer du temps dans nos agendas. Reprogrammons le Christ dans nos agendas pour 2024. Jésus est né à Bethléem. Il faut savoir que le nom de Bethléem signifie « la maison du pain ». Jésus a été « couché dans une mangeoire », là où mange les animaux. Ces deux références nous rappellent que Jésus est le pain de la Vie qui se laisse manger à chaque Eucharistie. Que ce Noël nous aide à mieux le considérer…

  • Jésus est le Sauveur de l’humanité, il veut nous sauver mais il ne fera rien sans notre collaboration. Que 2024 ne soit pas comme 2023, la routine « de trop » de nos mauvaises habitudes. Saint Paul nous invite à vivre « le temps présent de manière raisonnable », loin des « convoitises de ce monde » ; non pas dans « l’impiété » (= mépris de la religion) mais dans la « piété » (c’est-à-dire en ayant une grande ferveur pour Dieu). Je vous laisse avec cette question : « Qu’est-ce qui doit changer dans ma vie pour laisser VRAIMENT le Christ me sauver ? » À chacun d’y répondre…

Joyeux Noël à tous ! Joyeux Noël à toutes vos familles !




Solennité de la Nativité du Seigneur (Messe du jour ; Jn 1, 1-18) par le Diacre Jacques FOURNIER

« Il leur a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu » (Jn 1,1-18) 

 

Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu.
Il était au commencement auprès de Dieu.
C’est par lui que tout est venu à l’existence, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui.
En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ;
la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée.
Il y eut un homme envoyé par Dieu ; son nom était Jean.
Il est venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui.
Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière.
Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde.
Il était dans le monde, et le monde était venu par lui à l’existence, mais le monde ne l’a pas reconnu.
Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu.
Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom.
Ils ne sont pas nés du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme : ils sont nés de Dieu.
Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité.
Jean le Baptiste lui rend témoignage en proclamant : « C’est de lui que j’ai dit : Celui qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était. »
Tous nous avons eu part à sa plénitude, nous avons reçu grâce après grâce ;
car la Loi fut donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ.
Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, lui qui est Dieu, lui qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a fait connaître.

 

 

St Jean ouvre son Evangile par un regard sur l’éternité de Dieu. Avant tout commencement, « le Verbe », « la Parole », « était avec Dieu, et le Verbe était Dieu ». Et à la fin de son introduction, ce « Verbe », il l’appellera « le Fils » : « Nul n’a jamais vu Dieu ; le Fils unique, qui est tourné vers le sein du Père, lui, l’a fait connaître » (Jn 1,18).
Depuis toujours et pour toujours, le Fils est en effet « tourné vers le Père », et le Père vers le Fils, en face à face. Et de tout son être, le Père n’a qu’une seule « Parole » à dire à son Fils : je t’aime, « tu es mon Fils Bien Aimé » (Mc 1,11 ; 9,7 ; Ep 1,6). Mais pour le Père cette Parole est un acte : le Don total de Lui-même, en tout ce qu’Il Est. « Le Père aime le Fils et il a tout donné, il donne tout en sa main » (Jn 3,35). Le Fils est ainsi « Parole » du Père au sens où il est le fruit éternel, en acte, de ce « je t’aime » du Père… Regarder le Fils, c’est regarder ce que l’Amour du Père est capable d’engendrer par le Don total de Lui-même : un Fils « de même nature que le Père, Dieu né de Dieu, vrai Dieu né du vrai Dieu » (Crédo).
Or, toute la mission de Jésus est de dire à tous les hommes : « Le Père lui-même vous aime » (Jn 16,27), du même Amour, totalement Pur et gratuit… Et juste avant sa Passion, en regardant ses disciples qui ont cru en Lui, il priera en pensant au monde entier : « Père, que le monde reconnaisse que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé » (Jn 17,23). Mais le Père aime le Fils en se donnant totalement à Lui, en tout ce qu’il est, lui donnant ainsi d’être ce qu’il est : « Dieu né de Dieu ». Et nous sommes aimés du même amour, totalement Pur et gratuit, car il ne cherche inlassablement que notre bien…
Si nous accueillons ce Don total par lequel le Père engendre le Fils de toute éternité, nous aussi, nous serons engendrés par ce même Don à la même Plénitude, et cela selon notre condition de créature. Ici, St Jean évoque ce Don éternel du Père au Fils en écrivant que le Fils est « plein de grâce et de vérité » (Jn 1,14). Mais juste après, il reprend ces deux mêmes mots pour évoquer le Don de Dieu que nous sommes tous invités à recevoir par notre foi au Fils : « La Loi fut donnée par Moïse ; la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ » (Jn 1,18). Et puisque « Dieu est Esprit » (Jn 4,24), puisque le Père est Esprit, puisque le Père engendre le Fils en se donnant totalement à lui, c’est-à-dire en lui donnant la Plénitude de l’Esprit, nous pouvons aussi évoquer ce Don éternel du Père au Fils par ce seul mot : l’Esprit. « Recevez l’Esprit Saint » (Jn 20,22), dira le Ressuscité à ses disciples. Recevez le Don par lequel le Père m’engendre en Fils pour devenir pleinement vous aussi, grâce à Lui, ce que vous êtes déjà aux yeux du Père : des fils à l’image du Fils. Et c’est ce Don offert gratuitement aux pécheurs que nous sommes qui, petit à petit, nous lavera, nous purifiera, nous sanctifiera, nous justifiera, nous glorifiera et nous rendra capable d’avoir part nous aussi à la Plénitude même de Dieu (Ep 3,19) ! Telle est la vocation de tout homme ici-bas… DJF

 




Nativité du Seigneur Jésus-Christ (messe de la nuit) – par le Diacre Jacques FOURNIER (Lc 2, 1-14)

« Aujourd’hui vous est né un Sauveur »

 

En ces jours-là, parut un édit de l’empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre –
ce premier recensement eut lieu lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie.
Et tous allaient se faire recenser, chacun dans sa ville d’origine.
Joseph, lui aussi, monta de Galilée, depuis la ville de Nazareth, vers la Judée, jusqu’à la ville de David appelée Bethléem. Il était en effet de la maison et de la lignée de David.
Il venait se faire recenser avec Marie, qui lui avait été accordée en mariage et qui était enceinte.
Or, pendant qu’ils étaient là, le temps où elle devait enfanter fut accompli.
Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune.
Dans la même région, il y avait des bergers qui vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux.
L’ange du Seigneur se présenta devant eux, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte.
Alors l’ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple :
Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur.
Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. »
Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant :
« Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. »

 

Un recensement ordonné par Auguste, qui fut empereur de 30 av JC à 14 ap JC, obligea Joseph à quitter Nazareth, en Galilée, au Nord, avec Marie pour aller à Bethléem, la ville de David, au sud, près de Jérusalem, car il était un lointain descendant de David. Mais les jours où Marie devait enfanter étaient arrivés, et elle mit au monde son fils premier-né qu’elle coucha dans une mangeoire d’animaux par manque de place dans la salle commune où ils se trouvaient.

            D’un point de vue humain, cet événement est d’une incroyable simplicité, mais tout ici est « Parole de Dieu ». Grâce à un païen, Jésus, Sauveur des Juifs et des païens, naîtra dans la ville de David, et par Joseph, son père adoptif, il sera pleinement « fils de David ». Or, le Messie attendu devait être « fils de David » : « Un rameau sortira de la souche de Jessé, père de David, un rejeton jaillira de ses racines. Sur lui reposera l’Esprit du Seigneur » (Is 11,1-9 ; Mc 1,9-11).

            Michée avait prophétisé dès le 8° s av JC que « celui qui doit régner sur Israël naîtra à Bethléem », qui signifie en hébreu : « la maison du pain ». Or Jésus dira de Lui-même qu’il est le « pain de vie qui descend du ciel et donne la vie au monde » (Jn 6,32-63). Et à peine né, Marie le dépose dans une mangeoire, comme elle l’offrira plus tard en acceptant sa mort en Croix !

            Jésus est appelé ici « le fils premier né », et il est de fait le « premier né » d’une humanité nouvelle appelée à renaître du Don de l’Esprit qu’il est venu proposer à tout homme : « Personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair n’est que chair ; ce qui est né de l’Esprit est esprit ». « C’est une création nouvelle : l’être ancien a disparu, un être nouveau est là. Et le tout vient de Dieu » (Jn 3,5-72 ; Co 5,17-18). Par sa résurrection, il sera aussi « le premier né d’entre morts » (Col 1,18), et par là l’exemple déjà accompli de ce que nous sommes tous appelés à vivre au dernier jour du monde… Et Marie recevra  au pied de la Croix la pleine révélation de sa vocation : être la Mère de l’humanité tout entière appelée elle aussi à renaître de la mort (Jn 19,25-27)…

Dans la crèche, Jésus est « enveloppé de langes » comme il sera « enveloppé d’un suaire » avant d’être mis au tombeau. Et St Luc parle ici d’une « salle », un mot qui ne reviendra qu’une seule fois dans son Evangile, juste avant la Passion, lorsque Jésus instituera l’Eucharistie dans cette « salle » que lui ont préparée Pierre et Jean (Lc 22,11). Là se révèlera le sens profond de toute sa vie : « Ceci est mon corps, donné pour vous », pour le salut de tous les hommes pécheurs représentés ici par ces « bergers » considérés autrefois comme des voleurs… Et c’est bien à eux que les Anges transmettent la Bonne Nouvelle : « Voici que je vous annonce une grande joie qui sera celle de tout le peuple : aujourd’hui vous est né un Sauveur, qui est le Christ Seigneur ! Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’il aime », à tous les hommes qu’il aime et qu’il appelle à la conversion et au salut (Lc 5,31 ; 1Tm 2,3-6) !    DJF




Solennité de la Nativité du Seigneur (messe du jour – Jn 1, 1-18) – Homélie du Père Louis DATTIN

Le cadeau de Dieu

Jn 1, 1-18

Noël, fête des cadeaux : vous savez par expérience que lorsque vous offrez un cadeau, vous avez soin de le présenter avec un bel emballage qui va mettre en valeur ce que l’on donne. Mais le plus important, ce n’est quand même pas l’emballage, c’est le cadeau qui est à l’intérieur : eh bien ! C’est la même chose pour la fête de Noël ! Elle se présente à nous avec tout un emballage : les lumières, les guirlandes, les sapins illuminés, les vitrines particulièrement bien achalandées, les airs traditionnels de Noël qu’on entend partout. Tout cela est bel et bon, mais attention : ce n’est que l’emballage de Noël, le plus important, c’est le cadeau qui est à l’intérieur.

Or, certains chrétiens vivent Noël comme si l’emballage était le cadeau lui-même. Ils admirent la présentation, se contentent de dire « Joyeux Noël » en regardant les petits rubans dorés et le beau papier clinquant et n’ouvrent même pas le paquet !… Ils se contentent de l’extérieur et ne vont même pas défaire tout cet emballage pour voir ce qu’il y a dedans.

Ce qu’il y a dedans ? Le cadeau : c’est Dieu lui-même qui nous l’offre, en se donnant à nous gratuitement. Nous, nous donnons des cadeaux qui sont extérieurs à nous, des choses qui sont les symboles, les supports extérieurs de ce que nos sentiments veulent dire : la reconnaissance, l’amitié, l’amour, la sympathie.

On donne des cadeaux aux autres parce que nous ne pouvons pas nous donner nous-mêmes. Dieu, lui, ne donne pas, il se donne. Il n’offre pas quelque chose, il s’offre, lui. Ses dons : c’est toujours lui, à Noël, il ne nous donne rien, il se donne, à la Croix, il ne nous offre rien : il s’offre, à l’Eucharistie. Là, encore, il ne peut rien nous donner que lui-même : « Ceci est mon Corps livré pour vous ».

 Le cadeau de Dieu, c’est  toujours  Dieu  lui-même. Jésus, nous  le rappellerons dans le « credo », tout à l’heure, Jésus est né à Bethléem, de la Vierge Marie, Fils du Père éternel. Verbe : Parole de Dieu qui est depuis toujours auprès de Dieu. Par Jésus, qui est né sur notre terre il y a plus de deux mille ans, le Fils de Dieu n’est plus simplement auprès du Père. Par Jésus, Dieu est maintenant auprès de nous, avec nous : il est appelé « Emmanuel » Dieu avec nous.

Telle est la grande nouvelle de Noël : Dieu vient vivre avec nous. Désormais, il est l’un de nous ; parmi nous, il se fait homme parmi les hommes et il nous dit « Je suis avec vous, jusqu’à la fin des temps ».

Dernièrement, au cours d’une rencontre avec des croyants qui étaient soucieux de faire passer leur foi auprès des incroyants, quelqu’un disait : « Il y a des mots qu’on ne peut plus prononcer, comme le mot « Dieu » car ils sont piégés : ils évoquent des choses radicalement différentes dans la tête des gens. Pour les uns, c’est un mythe utile pour faire obéir les enfants. Pour d’autres, c’est un être lointain, mystérieux, plus ou moins favorable à notre égard. Pour beaucoup, il est celui que l’on prie quand on a quelque chose de difficile à réussir ».

Noël : c’est justement ce qui vient désarmer et démonter les idées que nous avons sur Dieu parce qu’à partir de maintenant, nous savons qui est Dieu : il est petit, il est pauvre, il naît la nuit, dans un mauvais abri parce qu’il est un réfugié rejeté.

Il aura toujours un faible pour les pécheurs, les infirmes, les lépreux, ceux que l’on méprise ; un faible pour les non-violents, les simples, les artisans de paix, les cœurs purs, les partageux, ceux qui sont dans la mouise et c’est pour eux, d’abord, qu’il est venu parce que les autres, ils n’avaient pas besoin de lui et qu’ils n’ont jamais crié « Venez divin Messie », ils se suffisaient à eux-mêmes avec leur bonne conscience et leurs bonnes œuvres.

Noël, c’est Jésus qui vient nous dire, à nous tous qui avons un vide dans le cœur, un creux, une attente, une faim : « Toi aussi, tu es aimé de Dieu. Toi aussi, tu es un fils de Dieu. Désormais, je t’accompagne. Je suis avec toi, auprès de toi.

Tu n’auras même pas à lever la tête pour me prier, tu n’auras qu’à regarder à côté de toi : je serai là. Je deviens ton compagnon de vie. Mieux encore, si tu es baptisé, si tu communies, je ne serai pas à côté de toi, mais en toi. Je serai la vie de ta vie, l’amour de ton amour, les yeux de ton regard, les mains ouvertes de tes bras et de ton cœur ».

Dieu dans mes pas : un Brésilien, de Barros, a écrit ce poème que je me permets de vous lire :

« J’ai fait un rêve, la nuit de Noël. Je cheminais sur la plage côte à côte avec le Seigneur. Nos pas se dessinaient sur le sable, laissant une double empreinte : la mienne et celle du Seigneur. L’idée me vint, c’était un songe, que chacun de nos pas représentait un jour de ma vie. Je me suis arrêté pour regarder en arrière : j’ai vu toutes ces traces qui se perdaient au loin mais je remarquais qu’en certains endroits, au lieu de deux empreintes, il n’y en avait plus qu’une. J’ai revu le film de ma vie : ô surprise, les lieux de l’empreinte unique correspondaient aux jours les plus sombres de mon existence, jours d’angoisse, jours d’épreuve et de doute, jours insoutenables, jours où, moi aussi, j’avais été intenable. Alors, me tournant vers le Seigneur, j’osais, lui faire des reproches :  » Tu nous as pourtant promis d’être avec nous tous les jours ! Pourquoi n’as-tu pas tenu ta promesse ? Pourquoi m’avoir laissé seul aux pires moments de ma vie, aux jours où j’avais le plus besoin de ta présence ? « 

Mais le Seigneur m’a répondu :

« Mon ami, les jours où tu ne vois qu’une trace de pas sur le sable, ce sont les jours où je t’ai porté ».

Dieu, plus intime à moi, que je ne le suis à moi-même.

C’est lui notre force, notre orientation.

C’est lui qui nous fait tenir debout à certains jours et même qui nous porte lorsque nous n’en pouvons plus !

Oui, le Vrai Dieu, mon Père, il est ainsi. Il n’attend pas que vous reveniez à lui, c’est lui, à Noël, qui vient à vous, le premier, pour vous remettre debout et refaire de vous, ses fils !

C’est cela l’amour, humble, discret, effacé : ce petit enfant emmailloté et couché dans une mangeoire.

Même si vous ne l’aimez pas, lui, il vous aime ! Jésus rencontrera surtout des hommes aux prises avec la souffrance, la maladie, des hommes méprisés, exclus ; lui-même sera insulté, avili, condamné comme pour nous dire : « Dieu est là, avec vous qui souffrez. Vous aussi, vous surtout, vous êtes ses fils ! »

Même si vous ne soupçonnez pas sa présence, sachez-le, Dieu n’a jamais été aussi proche de vous. Depuis Noël, où Dieu vient se faire l’un d’entre nous, et le plus petit, il n’y a plus de frontières entre l’homme et Dieu : tel est le merveilleux cadeau de Dieu à Noël.

Par Jésus, Dieu se révèle comme le Dieu-amour dont l’angoisse est de voir ses enfants se perdre, mais dont la joie et sa gloire est de les voir revivre, se remettre debout, redevenir des hommes libres et maîtres de leur destin. C’est un cadeau gratuit, sans mérite de notre part. AMEN




4ième Dimanche de l’Avent (Lc 1, 26-38) – par Francis COUSIN

« Comblée de grâce. »

L’annonciation d’une naissance, de la part d’un ange de Dieu ou d’un grand-prêtre, si ce n’est pas tellement courant, est un évènement qui arrive quand même plusieurs fois dans la Bible : entre autres, le fils d’Abraham et de Sara : Isaac ; le fils d’Elqana et d’Anne : Samuel ; le fils de Zacharie et d’Élisabeth : Jean le baptiste …

Mais tous ces couples étaient des gens mariés mais qui ne pouvaient pas avoir d’enfant du fait de la stérilité de la femme et de leur âge. Toutes ces femmes ont reçu une grâce du Seigneur pour leur permettre d’avoir un fils premier-né …

Pour Marie, c’est différent : ce n’était qu’une jeune fille, tout au début de sa période de fertilité, non mariée, mais promise à Joseph, et vierge …

Et si l’ange vint la visiter, ce n’est pas pour ’’réparer’’ un défaut de fertilité, pour qu’elle soit mère comme les autres femmes … Non, c’est pour plus que cela.

On le voit dès le départ, dans la première phrase de l’ange Gabriel : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. ».

Ce n’est pas une grâce qui lui est faite : elle est comblée-de-grâce. C’est le nom que Dieu lui donne. Elle est comblée-de-grâce, et elle le restera pour toujours … durant sa vie terrestre … et encore après, jusque maintenant … et après encore …

Mais ce n’est pas la seule différence pour Marie :

La première différence tient d’abord sur la nature de l’enfant à naître.

Ce n’est pas un prophète, un roi ou un juge : « tu lui donneras le nom de Jésus (Dieu Sauve). Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut. ».

Fils du très-haut … c’est-à-dire Fils de Dieu !

C’est l’accomplissement de la promesse faite à David : « Je serai pour lui un Père, et il sera pour moi un Fils. » (2 S 7,14).

Nous sommes au cœur du mystère de l’incarnation : Dieu ne nous sauve pas ’’d’en haut’’, mais en se faisant un homme parmi les hommes, né d’une femme ’’normale, ordinaire’’ …

Dieu ne veut pas nous écraser … mais en se faisant reconnaître dans son fils, né de Marie, … par son enseignement … et son exemple …

Dieu se met à notre niveau …

La seconde différence tient au « comment cela va-t-il se faire puisque je ne connais pas d’homme ? ».

Question pertinente.

En effet, Marie est encore une jeune fille, promise à Joseph, certes, mais vierge … ce qui n’est pas le cas des autres femmes.

Pour Anne, la mère de Samuel, la bible nous précise : « Le lendemain, Elcana et les siens se levèrent de bon matin. Après s’être prosternés devant le Seigneur, ils s’en retournèrent chez eux, à Rama. Elcana s’unit à Anne sa femme, et le Seigneur se souvint d’elle. » (1S 1,19).

Pour Abraham et Sara, quand l’ange dit « Je reviendrai chez toi l’an prochain ; alors ta femme Sara aura un fils. » (Gn 18,10), Sara rit, se disant « Je suis trop vieille pour avoir un fils », se récusant après « Je n’ai pas ri. », mais elle eut quand même son fils …

Quand à Zacharie, après toutes les explications données en détail par l’ange Gabriel concernant son futur fils, il répondit : « Comment vais-je savoir que cela arrivera ? Moi, en effet, je suis un vieillard et ma femme est avancée en âge. » (Lc 1,18). Il doute de la puissance de Dieu, et l’ange lui ôte la parole …

Réactions diverses, mais seule Marie accepte l’inconcevable, une naissance virginale du fait de l’Esprit Saint, sans aucune intervention humaine : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. ».

Une troisième différence quant à la destinée de l’enfant à naître, qui n’est pas annoncée par l’ange : l’enfant sera roi, pour toujours … non pas d’un royaume terrestre, mais d’un royaume divin, éternel … dont il n’aura de cesse d’en parler : « le Royaume des cieux est comparable … », un royaume « qui n’est pas de ce monde », et qui se manifestera sur la croix par la voix du bon larron « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. » (Lc 23-42), dont il sera le premier à y entrer.

Marie, conçue sans péchés … mais pas sans souffrances …

Et cela commence dès le début de la naissance de Jésus, avec la fuite en Égypte, pour échapper aux tueurs envoyés par Hérode …

Et tout à la fin de la vie de Jésus, quand elle voit son fils mourir sur la croix …

Mais ce n’est pas encore la fin : il y a une dernière mission qui lui est confiée par Jésus, … et qui dure encore : « Femme, voici ton fils. » (Jn 19,26) : s’occuper de tous les croyants, et intercéder auprès de Jésus et de son Père pour les aider dans leur vie … de tous les baptisés … mais aussi de tous ceux qui pourraient recevoir le baptême … et ils sont nombreux …

Merci Marie d’être toujours présente auprès de nous … chaque jour …

Merci Marie d’avoir dit « oui »

à l’ange Gabriel lors de sa venue.

Une grande décision à prendre

en si peu de temps,

et qui engage toute ta vie

et celle de Joseph ton époux,

pour notre plus grand bonheur.

 

Francis Cousin

 

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4ième Dimanche de l’Avent (Lc 1, 26-38) – par le Diacre Jacques FOURNIER

 » Je te salue, Comblée de Grâce »

(Lc 1, 26-38)

  En ce temps-là, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth,
à une jeune fille vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie.
L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. »
À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation.
L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu.
Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus.
Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ;
il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. »
Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire puisque je ne connais pas d’homme ? »
L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu.
Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils et en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait la femme stérile.
Car rien n’est impossible à Dieu. »
Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » Alors l’ange la quitta.

                     

                 Littéralement, l’Ange salue la Vierge Marie en lui disant « Réjouis-toi »… Au 7° siècle avant Jésus Christ, le prophète Sophonie écrivait : « Réjouis-toi avec force, Fille de Sion, car le Seigneur a enlevé tes fautes. Il t’a délivrée de la main de tes ennemis. Le Seigneur, le Roi d’Israël est au milieu de toi. Puissant, il te sauvera, il amènera sur toi la joie, il te renouvellera par son amour » (So 3,14-18). Un siècle plus tard, le prophète Zacharie annoncera l’accomplissement de ce projet de salut par un Messie humble : « Réjouis-toi, Fille de Sion. Voici que ton roi vient vers toi. Il est juste et sauveur, humble et monté sur un âne. Il annoncera la paix aux nations » (Za 9,9-10)…

            Israël espérait en la réalisation de toutes ces prophéties… Et voilà que Marie, « Fille de Sion », entend de la bouche de l’Ange des Paroles qui font écho à toutes ces promesses… Elle est bouleversée… Elle réalise que c’est elle qui mettra au monde ce Roi « doux et humble de cœur », et son règne « n’aura pas de fin », car il sera celui du Fils éternel « né du Père avant tous les siècles ». Avec Lui et par Lui, c’est Dieu qui règnera. Et que veut dire « régner » pour Dieu ? La réponse est dans le nom de ce Messie : Jésus, « Yehoshû’a » en hébreu, « Dieu sauve »… Son règne sera donc celui de la Lumière sur les ténèbres, de la Vie sur la mort, de la Miséricorde sur la misère… Avec lui, là où le péché a abondé, la grâce surabondera pour le salut, la vie et la joie éternelle de tous ceux et celles qui accepteront de se tourner vers Lui de tout cœur et de s’abandonner avec confiance entre ses mains…

            Ce « Fils du Très Haut » se fera chair en Marie par « la puissance du Très Haut », l’Esprit Saint. Et c’est déjà ce même Esprit qui, dès les premiers instants de la conception de Marie, avait fait d’elle « la Comblée de Grâce », celle qui n’est remplie que par la Grâce, celle en qui les ténèbres n’ont aucune place, l’Immaculée Conception. Ainsi, « celui qui va naître » de Marie sainte, car sanctifiée dès sa conception, et de l’Esprit Saint, « sera saint et sera appelé Fils de Dieu ». Il est bien ce « Saint », ce « Juste » (Ac 3,14), « Dieu né de Dieu, engendré non pas créé, de même nature que le Père », celui qui, de toute éternité, se reçoit en tout ce qu’Il Est du Père, le Père de son côté ne cessant de lui donnant tout ce qu’Il Est,  et Il Est Esprit, Il Est Saint. Le Père engendre donc le Fils en « Dieu né de Dieu » par le Don de l’Esprit Saint. Ce Mystère se poursuit jusqu’en son incarnation : il recevra sa nature humaine du Père par le Don du même Esprit en Marie…                                DJF