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4ième Dimanche de Pâques ( Jean 10, 27-30) :   « Mes brebis écoutent ma voix … et elles me suivent. » (Francis Cousin)

 

« Mes brebis écoutent ma voix …

et elles me suivent. »

 

Ce dimanche est appelé le dimanche du Bon Pasteur. C’est aussi celui où l’on prie plus particulièrement pour les vocations sacerdotales ou religieuses.

Mais cet évangile ne concerne pas seulement ces vocations particulières, il concerne la vocation de tous les hommes.

« Mes brebis écoutent ma voix ». L’utilisation de l’adjectif possessif montre que ce n’est qu’une partie des brebis, et qu’il en existe d’autres, des personnes qui ne font pas partie de ses disciples. Mais il ne s’agit pas pour Jésus d’une situation définitive. Il le dit lui-même : « J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur. » (Jn 10,16).

Bien sûr, Jésus n’est plus là sur terre, et on constate que tout le monde ne le suit pas encore. Cela ne veut pas dire que Jésus s’est trompé. Cela veut dire que maintenant, c’est à nous, qui le suivons déjà, de faire en sorte que, par nos paroles et nos actes, nous soyons de vrais témoins de Jésus, comme l’on fait Paul et Barnabé : « Beaucoup de Juifs et de convertis qui adorent le Dieu unique les suivirent. » (1° lecture), et beaucoup d’autres par la suite.

« Mes brebis écoutent ma voix ». On ne peut pas être chrétien si on n’écoute pas la voix du Seigneur. On peut l’écouter dans son cœur, dans la prière … ou l’entendre sans qu’on s’y attendre, comme Samuel. Mais ça reste quand même exceptionnel. Le plus simple est de lire la Parole de Dieu dans la bible, et surtout dans le nouveau testament. Une lecture intelligente, réfléchie, qui permette que l’on s’en imprègne pour pouvoir la redire aux autres. « Ouvre la bouche, et mange ce que je te donne. Puis, va ! Parle à la maison d’Israël.  … Je le mangeai, et dans ma bouche il fut doux comme du miel. » (Ez 2,8-3,3).

On peut parfois être comme Jérémie, et se dire qu’on n’est pas capable de parler de Dieu aux autres : « Je ne sais pas parler, je suis un enfant ! » (Jr 1,6). Mais ce n’est que compter sur soi, et non sur Dieu : « Ouvre la bouche, moi, je l’emplirai » (Ps 80,11), et avec l’Esprit Saint, on a tout ce qu’il faut ! Mais souvent, nous sommes trop craintifs, nous avons peur de parler. Avec ceux qui croit en Dieu Trinité, cela peut encore aller, … mais avec les autres … ceux des ‘périphéries’, des autres religions …

Parmi les brebis de Jésus, il y en a parfois qui se perdent … Des fois à cause des paroles de Jésus, parce qu’ils ne la comprennent pas, qu’ils la trouvent trop « rude », « À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner. » (Jn 6,66). Des fois à cause des paroles ou des actes des hommes … parfois de religieux … Mais Jésus ne les laisse pas tomber. Au contraire ! Il va à la recherche de « celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il la retrouve. Quand il l’a retrouvée, il la prend sur ses épaules, tout joyeux. » (Lc 15,4-5), parce que « personne ne les arrachera de ma main. »

Mais qu’elle est la source qui nous permet de devenir des brebis du Seigneur ?

C’est toujours la même chose : l’amour de Dieu pour les hommes. Et à cet amour, chaque humain est appelé à répondre librement : « J’accepte ton amour et je t’aime » ou « Je vois que tu m’aimes, mais il y a d’autres choses que j’aime davantage que toi ». C’est accepter « d’aimer Dieu comme il nous a aimé », c’est-à-dire par-dessus tout !

C’est la question que pose Jésus à Pierre dans l’évangile de dimanche dernier : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment, plus que ceux-ci ? », « Seigneur, toi, tu sais tout : tu sais bien que je t’aime. », « Sois le berger de mes brebis. » (Jn 21,15.17), c’est-à-dire sois mon représentant sur terre : « J’ai été le ‘Bon Berger’, maintenant c’est à toi de guider mes disciples ».

Et pour nous, c’est la même chose : nous devons répondre à l’amour de Dieu par un amour pour lui.

A contrario, le jeune riche qui voulait savoir ce qu’il fallait faire pour avoir la vie éternelle (ce que Jésus promet à ceux qui le suivent : « Je leur donne la vie éternelle ».), l’évangéliste nous dit que Jésus l’aima, mais le jeune homme riche n’a pas répondu à son amour, lui préférant ses « grands biens ».

Aimons Dieu, entretenons notre relation avec lui par la prière et la lecture de la Parole, et cessons d’être craintifs. Avec l’aide de l’Esprit Saint, soyons témoins de Jésus ressuscité afin que « le troupeau parvienne, malgré sa faiblesse, là où son Pasteur est entré victorieux » (prière d’ouverture), c’est-à-dire dans la vie éternelle

Seigneur Jésus,

Nous voulons tous faire partie de ton troupeau,

mais ton exigence d’amour envers toi

plus que toute autre chose

est parfois difficile pour nous.

Tant de tentations s’offrent à nous !

Heureusement que tu viens vers nous

pour nous ramener dans ton troupeau !

Francis Cousin    

 

 

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3ième Dimanche de Pâques ( Jean 21, 1-19) :  « Auriez-vous quelque chose à manger ? »(Francis Cousin)

 

« Auriez-vous quelque chose à manger ? »

Jésus est là, au bord du lac de Tibériade … mais les disciples ne le savaient pas. Ils avaient passé toute la nuit à pécher … sans rien prendre. Ils étaient dans l’échec.

Jésus les hèle : « Auriez-vous quelque chose à manger ? ». Ils répondent par la négative.

Jésus leur donne alors un conseil pour la pèche. Ils auraient pu l’envoyer balader : « De quoi se mêle-t-il, celui-là ? On est des pros ! y’a rien, point barre. ». Malgré tout, désabusés, ils suivent ses conseils …

Bonne initiative ! Le filet est plein !

Mais c’est anormal. Cela ne devrait pas arriver, surtout comme cela, tout de suite. Il n’y en a qu’un qui peut faire cela : « C’est le Seigneur ! ». Jean l’a compris, et le dit.

Pierre, toujours impétueux, plonge dans l’eau et nage vers le rivage … tandis que les autres ramènent péniblement la barque freinée par le poids du filet.

En arrivant au rivage, surprise ! celui qui demandait de quoi manger a déjà mis des poissons à griller sur le feu !! Et il y a même du pain !

Mais pour que cela ne gêne pas ceux qui viennent de pécher selon ses indications, Jésus demande aux disciples de lui donner quelques-uns de leurs poissons.

On ne sait pas ce qu’ont pensé les disciples en voyant cela. Peut-être certains se sont dit : « Il se moque de nous ! Il nous demande à manger, nous fait pêcher des poissons, et quand on arrive, il y en a déjà sur le feu ! ».

En fait, ce n’était pas pour lui que Jésus demandait à manger, mais pour eux-mêmes. Jésus ne pensait pas à lui ; il pensait à eux. Comme il le fait tout le temps.

Jésus ne pense jamais à lui : il pense à son Père, et il pense aux hommes, pour donner aux hommes ce que son Père veut pour eux. Jésus fait un peu le rôle d’une interface entre le Père et nous … interface ô combien efficace … bien plus que nos modules d’ordinateur …

Puis Jésus les invite à manger : « Venez manger. ». Ils partagent le poisson grillé … et ils « partagent le pain » … que seul Jésus avait amené. Après la cène du jeudi saint, le pain partagé n’a plus tout à fait la même signification pour les disciples qu’avant …

Que retenir ?

Que Jésus est toujours là, présent, auprès de nous ; même quand on ne s’y attend pas. Même quand nous sommes au cœur de nos nuits, quand rien ne marche pour nous, quand nous sommes perdus, désabusés, déboussolés … Jésus est toujours à côté de nous … mais on n’y pense pas toujours, on l’oublie … ou alors on dit : « Seigneur, je n’en peux plus, viens m’aider, fait quelque chose pour moi ». Mais on ne l’entend pas quand il nous parle, nous donne des conseils … ou alors on les trouve superflus et inadaptés : « cela ne marchera jamais ». On attend que Jésus fasse pour nous, alors que c’est nous qui devons faire avec lui, selon ses conseils …

Que Jésus prend soin de nous, tout en nous donnant l’impression que c’est nous qui prenons soin de lui … et c’est parfois ce que nous pensons …

Que Jésus nous donne toujours plus qu’il ne faut. Il le fait par amour pour nous (Quand on aime, on ne compte pas !), et le don de Dieu n’est jamais du gaspillage. 153 poissons pour seulement 8 personnes ! C’est pareil que pour la multiplication des pains : douze paniers de restes ! Et c’étaient les mêmes ingrédients que pour ce repas-là : du pain et des poissons … même si les proportions ne sont pas les mêmes …

Que c’est lui qui nous invite à partager le repas, à l’Eucharistie, mais il nous demande de participer à l’apport des victuailles … fruits de la terre et du travail des hommes …

Jésus nous laisse une place. Il ne veut pas tout faire seul. Il veut que nous travaillons avec lui, pour lui. Que nous soyons véritablement co-créateurs. La venue du règne de Dieu sur terre, c’est notre affaire : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples … » (Mt 28,19) … enfin, pas vraiment car c’est lui qui fait presque tout, en nous aidant, en nous aiguillant, en nous aiguillonnant aussi parfois, … avec l’aide de l’Esprit Saint.

Sachons reconnaître son action, et n’ayons pas peur de dire, à l’instar de Jean, quand quelque chose d’inattendu nous arrive, qui nous guérit d’un travers ou nous sauve d’un accident (ou nous l’évite) : « C’est le Seigneur ! », ou « C’est la Providence ! Le Saint Esprit ! » … et ensuite de dire : « Merci Seigneur ! Merci mon Dieu ! »

Seigneur Jésus,

merci d’être toujours présent près de nous

dans nos nuits de désert, de tracas ;

de nous donner des conseils

tout en nous laissant libres de les suivre ;

de nous inviter à ta table maintenant

et au banquet des noces de l’Agneau.

Permet que nous entendions ta voix

et que nous te suivions.

Francis Cousin    

 

 

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Rencontre autour de l’Évangile – 3ième Dimanche de Pâques

“ C’est le Seigneur ! ”

***

 “ Est-ce que tu m’aimes ? ”

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons  (Jean 24, 1-19)

En lisant ce passage, repérons bien les différents moments de la scène. Faisons aussi attention aussi aux personnages : notons par exemple combien de fois on nomme Simon-Pierre.

Situons le texte

Nous sommes à la fin de l’Evangile selon saint Jean, après la mort de Jésus. Les disciples sont revenus en Galilée, et les pécheurs ont retrouvé leurs barques et leurs filets. Cette manifestation de Jésus ressuscité au bord du Lac se trouve seulement dans l’Evangile de Jean. C’est l’apôtre lui-même ou l’un de ses disciples qui a ajouté ce récit, tellement important, nous verrons pourquoi.

Soulignons les mots importants

Jésus “se manifesta” aux disciples sur le bord du Lac.

Il y avait là Simon-Pierre : Notons combien de fois Simon Pierre  est nommé. Quelle est l’intention de l’évangéliste ?

 “Je m’en vais à la pêche” : Après la mort de Jésus, les apôtres ont repris leur métier. Est-ce que tout serait fini ?

 “Ils passèrent la nuit sans rien prendre” : Quand Jésus est absent ou quand on le croit absent, est-ce que nous n’avons  pas l’impression que rien ne marche, que nos efforts sont inutiles ?

 “Au lever du jour, Jésus était là, sur le rivage”. L’Evangéliste souligne que Jésus se manifeste “au lever du jour ” : quelle réflexion cela nous inspire ?

 “Les disciples ne savaient pas que c’était lui” : pourquoi Jésus ressuscité n’est pas reconnu par les disciples ?

 “Le disciple que Jésus aimait” : De qui Jean parle-t-il ?

Pierre “ se jeta à l’eau ” : Que penser de cette démarche de Simon Pierre ?

 “153 gros poissons” : pourquoi cette précision ?

 “Jésus prend le pain et le poisson et le leur donne” : A quoi fait penser ce repas ?

 « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? » : Pourquoi Jésus pose  cette question à Pierre en trois fois ?

 “ Sois le berger de mes brebis ” : que signifie cette parole ?

 

Pour l’animateur

 

  • Jésus ressuscité se manifeste par un acte de puissance (la pêche miraculeuse) comme il s’est manifesté au début de son ministère en Galilée en changeant l’eau en vin (2,11). Il y a continuité entre le Jésus terrestre et le Jésus glorifié.

  • Dans cette scène, Simon-Pierre tient une place particulière. Jean centre son récit sur le rapport de Jésus à Simon-Pierre et sur sa réhabilitation après son reniement.

  • Le fait que les apôtres reprennent leur métier après la mort de Jésus montre bien que ce récit est indépendant et raconte la première apparition de Jésus après sa résurrection, tandis que pour les disciples avec la mort de Jésus tout était fini.

  • Le fait que Jésus ressuscité n’est pas reconnu signifie la transformation que la résurrection a opérée en lui. C’est le même Jésus, et pourtant il est tout autre !

  • Cette nuit de pêche sans rien prendre symbolise la désillusion et l’infécondité, la stérilité  de leurs actions en l’absence de Jésus.

  • Jésus se tient debout sur le rivage au lever du jour : Jésus ressuscité est le Soleil Levant. La nuit est finie. C’est le matin d’un monde nouveau

  • A l’époque, on avait répertorié 153 espèces de poissons. Ce chiffre peut signifier que la mission et le salut sont pour tous les peuples  “ De toutes les nations faites des disciples ”. La précision du chiffre (qu’on ne peut inventer !) veut aussi exprimer l’exactitude du témoignage.

  • La solidité du filet qui ne déchire pas accentue le miracle. Symbolise l’unité de l’Eglise. Comme la tunique de Jésus.

  • Le repas préparé par Jésus nous renvoie à l’Eucharistie qui prolonge et rend présent le Christ mort et ressuscité. Dès le début de l’Eglise, le pain et le poisson symbolisaient l’eucharistie.

  • La triple question de Jésus à Pierre reprend le triple reniement. Malgré la faiblesse de Pierre, Jésus lui confie l’autorité sur le troupeau. Il est clair ainsi pour Pierre qu’il n’est pas meilleur que les autres, et que son choix est un appel à servir et non une distinction pour ses mérites.

Ensemble regardons Jésus

Avec les yeux du cœur !

Il est vivant parmi nous. Chaque matin, il est là, Soleil de notre vie. Attentif à notre situation. Il nous invite à reprendre notre difficile travail de témoins, de “ pêcheurs d’hommes ”. Parfois notre cœur est loin de lui. Nous ne le reconnaissons pas toujours. Sans lui nos efforts sont stériles. Si nous obéissons à sa parole, c’est lui qui assure le succès de notre témoignage.

 

L’Evangile aujourd’hui dans notre vie

  • La foi chrétienne c’est reconnaître en Jésus “ le Seigneur ”

Suis-je prêt à me “ jeter à l’eau” pour aller vers le Seigneur et le suivre quand un témoin de la foi, quand l’Eglise me dit en parlant de Jésus : “C’est le Seigneur” ?

  • Pierre a eu son expérience, expérience de faiblesse, expérience de la puissance du Christ ressuscité, de son amour et de sa miséricorde dans sa vie.

Et nous ? Chacun de nous a son histoire : Le Seigneur Jésus la connaît et il me pose à moi la même question : …m’aimes-tu ? C’est moi qui suis questionné, c’est moi qui suis concerné. Est-ce que j’ai fait le choix de vivre une véritable expérience avec le Christ ?

  • Pierre a reçu sa charge après avoir fait une “ profession d’amour ”. Peut-on s’engager, avoir une responsabilité dans la communauté chrétienne sans cette “ profession d’amour ” du Christ ? Que vaut une “ profession de foi ” sans une profession d’amour ” ?

  • Comme Pierre, si j’ai une responsabilité, ce n’est pas que je mérite ou que je sois meilleur. C’est pour répondre un appel du Christ à servir.

  • L’Eglise primitive a reconnu le rôle principal de Pierre pour la foi et la conduite de l’Eglise. Et nous ? Comment nous comprenons le rôle du successeur de Pierre ? Comment accueillons-nous ses enseignements ? Est-ce que nous aimons cette Eglise que Jésus a confiée à Pierre et aux apôtres, malgré ses faiblesses ?

ENSEMBLE PRIONS   

Béni sois-tu, Seigneur,  Dieu notre Père !

  • Alors que nous étions morts dans notre péché tu nous fais revivre avec le Christ, avec lui tu nous ressuscites, avec lui tu nous fais régner dans le ciel.

  • Nous te prions : donne-nous de vivre désormais non plus comme des étrangers au Royaume, mais comme des familiers de la maison de Dieu.

  • Que toute notre vie de ressuscités annonce l’amour que tu offres à tous les hommes et la joie dont tu veux illuminer leur vie, par ton Fils Jésus Christ, notre vie et notre résurrection.

 

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3ième Dimanche de Pâques Année C

 

 




2ième Dimanche de Pâques ( Jean 20, 19-31) :  « Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » (Francis Cousin)

« Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »

L’évangile de ce jour nous parle du ‘doute’ de Thomas, passage de l’on connaît bien.

Mais, en se remettant dans la situation de l’époque, on peut se poser la question : « Thomas est-il un incrédule ? ou quelqu’un rempli de bon sens, les pieds sur terre ? »

Et d’abord, pourquoi n’était-il pas avec les autres apôtres le soir de Pâques ?

Comme beaucoup, comme Cléophas et son compagnon, la mort de Jésus a été un coup rude pour lui : trois ans de vie commune avec lui ! Tout ça pour rien !

Espoir brisé … Rêves évanouis … il préfère rentrer chez lui.

Peut-être a-t-il entendu parlé de la nouvelle : Jésus serait revenu auprès des apôtres … ?

Une petite lueur d’espoir se fait jour … même s’il n’y croit pas trop …

Il reprend contact avec les autres apôtres : « J’ai entendu dire que le Maître vous est apparu ? ». « Bien sûr ! Tu aurais vu ça : nous étions enfermés dans la peur, inconsolables de sa mort. Les femmes nous avaient prévenus que le tombeau était vide ; Pierre et Jean sont allés vérifier. C’était vrai ! Pierre ne savait que penser ! Soudain, il était là, avec nous. Les portes fermées ! On était tous suffoqués. Alors il a dit : ’’Soyez dans la paix. Je ne suis pas une vision ou un fantôme : voyez mes mains et mes pieds ; voyez les traces des blessures que j’ai acceptées pour vous sauver’’. Tu aurais vu notre joie !! ». « Ah oui ! Vous êtes sûrs que ce n’est pas une hallucination collective ? Ses blessures, vous avez mis votre doigt dedans pour vérifier ? Moi, c’est ce que je ferai, alors je serai sûr que c’est bien lui, sinon je ne crois pas ! Faut pas me prendre pour un gogo ! »

Une semaine plus tard, Jésus revient vers ses apôtres. C’est un autre ‘premier jour de la semaine’, de ces jours qu’on appelle depuis ’’dimanche’’, le jour du Seigneur. Il aurait pu venir un autre jour … mais il a choisi de commémorer ce ‘premier jour de la semaine’, celui où il est ressuscité, pour de nouveau rencontrer ses apôtres … instituant par là une rencontre régulière entre lui et ses disciples.

  Après la salutation, Jésus invité Thomas à mettre à exécution son désir.

Mais Thomas n’a pas besoin de le faire : C’est vraiment lui, Jésus, qui est là devant lui, qui connaît ses désirs, les paroles qu’il a dites, qui le connaît au tréfonds de lui, « qui connaît le fond des cœurs » (Ps 43,22), comme Dieu … qu’il reconnaît en Jésus.

Alors c’est un élan de foi qui lui fait s’écrier : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »

Jésus le reprend : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »

Cette béatitude, c’est à nous qu’elle s’adresse, nous les Chrétiens. C’est la foi seule qui nous donne ce regard ’’nouveau’’ qui nous permet de croire à la résurrection de Jésus, le regard des baptisés, de ceux qui sont nés « de l’eau et de l’Esprit » (Jn 3,5).

Mais ce regard de foi a besoin d’être entretenu, par la lecture de la Parole de Dieu, par la prière et par les sacrements.

Et cette béatitude ne s’adresse seulement à nous : c’est à l’ensemble des habitants de la Terre. Et là aussi les chrétiens ont un rôle à jouer. N’oublions pas la grande prière universelle à laquelle nous avons participé le vendredi saint : « donne-nous de mieux nous aimer les uns les autres et d’ouvrir davantage notre vie à la tienne, pour être dans le monde de meilleurs témoins de ton amour » (n° 8 pour ceux qui ne croient pas en Jésus-Christ), « que tous puissent discerner les signes de ta bonté et rencontrer des témoins de ton amour » (n° 9 pour ceux qui ne croient pas en Dieu) ; faisant écho à la Parole de Jésus : « À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jn 13,35).

Et là, il y a encore à faire …

Seigneur, « augmente en nous la foi » (Lc 17,5) que nous puissions avoir ce regard de foi de Thomas.

Seigneur Jésus,

Il nous arrive parfois de douter,

de toi, de tes Paroles,

sous l’influence du Malin.

Donne-nous de nous ressaisir,

comme Thomas,

devant ton amour bienveillant,

et d’affirmer du fond du cœur :      

Mon Seigneur et mon Dieu.

 

Francis Cousin    

 

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Dimanche de Pâques ( Luc 20, 1-9) :  « Absent … mais toujours présent. » (Francis Cousin)

« Absent … mais toujours présent. »

Marie-Madeleine court prévenir Pierre et Jean, sans doute au cénacle où ils avaient pris logement avec les autres disciples : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau. »

A-t-elle prévenu tout le monde par une annonce à la ronde, ce qui semblerait le plus juste, ou a-t-elle pris à part Pierre et Jean pour cela ? On ne le sait.

Toujours est-il qu’ils ne sont que deux à partir vers le tombeau, en courant.

Quoiqu’il en soit, voir arriver Marie-Madeleine de bonne heure, et que deux apôtres, dont Pierre, partent précipitamment, et en voyant l’expression de leur visage, il est surprenant que personne d’autre ne bouge.

Pourtant la mort de Jésus occupait l’esprit de chacun d’eux …

L’absence de Jésus était présente en eux …

Mais ils n’ont rien fait. Ils n’ont pas bougé …

Pierre et Jean arrivent au tombeau. Jean arrivé, en premier, n’entre pas ; il ne jette qu’un coup d’œil de dehors. Il attend Pierre.

Pierre arrive. Il entre. Il voit « les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. ». Il constate l’absence de Jésus … et c’est tout …

Jean entre à son tour : « Il vit et il crut ». Jean constate l’absence physique de Jésus, et il se souvient des paroles de celui-ci : « Le Fils de l’homme sera livré aux grands prêtres et aux scribes ; ils le condamneront à mort, ils le livreront aux nations païennes, qui se moqueront de lui, cracheront sur lui, le flagelleront et le tueront, et trois jours après, il ressuscitera. » (Mc 10,33-34), et il croit en la résurrection de Jésus, il croit que Jésus est de nouveau présent parmi eux sur la terre et qu’il le verra bientôt.

Absence qui est présence en esprit …

Absence qui mène au doute …

Absence qui amène à la certitude de la présence

Il faudra attendre le soir pour que cette absence se transforme en présence physique … sauf pour Thomas qui restera dans le doute …

2 000 ans après, pour nous chrétiens, la question de l’absence et de la présence de Jésus fait toujours question.

Certes, nous savons tous, et nous croyons que Jésus est « ressuscité des morts le troisième jour, est monté aux Cieux, est assis à la droite de Dieu le Père, tout-puissant … ».

La présence de Jésus auprès de son Père est pour nous une certitude … mais qui peut parfois ne rester qu’intellectuelle : parce que nos parents nous l’ont dit, parce qu’on l’a appris au catéchisme, parce qu’on le dit dans le credo …

Mais est-ce que cette présence intellectuelle est aussi une présence spirituelle ?

C’est la seule qui compte !

En sommes-nous tous convaincus ?

Ne nous arrive-t-il pas, parfois, de penser que Jésus, que Dieu est absent (tout en étant présent !) ? : où était Dieu quand le cyclone Idaï a ravagé le Mozambique ? C’est une question que l’on a pu entendre …

Sommes-nous convaincus de la présence réelle de Jésus dans le pain et le vin consacrés ? Intellectuellement, oui ! Pratiquement … ?

Sommes-nous convaincus de la présence de Jésus dans toutes les personnes, les chrétiens, mais aussi les autres ? Intellectuellement, oui ! Pratiquement … ?

La présence réelle dans l’absence physique a toujours posé problème.

Déjà, dans l’ancien testament, la question se posait : « Dieu de l’univers reviens ! Du haut des cieux, regarde et vois : visite cette vigne, protège-la » (Ps 79,15), « Reviens, Seigneur, pourquoi tarder ? » (Ps 89,13). Et encore maintenant, avec le livre du père François Varone : Ce Dieu absent qui fait problème.

Trop souvent, nous agissons comme si Jésus, ou Dieu, était absent, tout en pensant qu’il est présent.

Essayons de faire en sorte qu’il soit présent dans toute notre vie. Et pour cela, il faut aller vers lui, sans cesse, dans la prière, dans l’adoration, … dans l’Eucharistie, … tout en allant vers les autres, où il est aussi présent.

Seigneur Jésus,

Par ta résurrection,

 tu es présent parmi nous, en nous.

Mais nous avons tellement de mal

à croire en ta présence

alors qu’on ne te voit pas !

Augmente notre foi en toi !

 

Francis Cousin

 

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Pâques (Veillée pascale) – par le Diacre Jacques FOURNIER (St Luc 24, 1-12)

« Il est ressuscité ! »

(Lc 24,1-12)

Le premier jour de la semaine, à la pointe de l’aurore, les femmes se rendirent au tombeau, portant les aromates qu’elles avaient préparés.
Elles trouvèrent la pierre roulée sur le côté du tombeau.
Elles entrèrent, mais ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus.
Alors qu’elles étaient désemparées, voici que deux hommes se tinrent devant elles en habit éblouissant.
Saisies de crainte, elles gardaient leur visage incliné vers le sol. Ils leur dirent : « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ?
Il n’est pas ici, il est ressuscité. Rappelez-vous ce qu’il vous a dit quand il était encore en Galilée :
“Il faut que le Fils de l’homme soit livré aux mains des pécheurs, qu’il soit crucifié et que, le troisième jour, il ressuscite.” »
Alors elles se rappelèrent les paroles qu’il avait dites.
Revenues du tombeau, elles rapportèrent tout cela aux Onze et à tous les autres.
C’étaient Marie Madeleine, Jeanne, et Marie mère de Jacques ; les autres femmes qui les accompagnaient disaient la même chose aux Apôtres.
Mais ces propos leur semblèrent délirants, et ils ne les croyaient pas.
Alors Pierre se leva et courut au tombeau ; mais en se penchant, il vit les linges, et eux seuls. Il s’en retourna chez lui, tout étonné de ce qui était arrivé.

 

            Le corps de Jésus avait été déposé dans un tombeau neuf, en toute hâte, avant le début du sabbat. Dès qu’il se termine, aux premières lueurs de l’aube, les femmes viennent avec les aromates, pour accomplir à son égard un dernier geste d’amour.

            Mais surprise : « la pierre » est « roulée sur le côté du tombeau » et le corps de Jésus n’est plus là… Deuxième surprise : elles pensaient être seules et voici que « deux hommes se présentent à elles », mais leur « vêtement éblouissant » rappelle « la blancheur fulgurante » (Lc 9,29) de celui de Jésus transfiguré… Ces êtres habillés de Lumière sont des messagers de ce Dieu qui est Lumière (1Jn 1,5). « Je suis la Lumière du monde », disait Jésus. Et au tout début de son Evangile, St Jean l’avait présenté en écrivant : « En lui était la Vie, et la Vie était la Lumière des hommes, et la Lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas saisie » (Jn 8,12 ; 1,4-5).

            C’est exactement ce qu’il vient de se passer… Le Père vient « d’établir » Jésus « Fils de Dieu avec puissance, selon l’Esprit de sainteté, par sa résurrection d’entre les morts » (Rm 1,4). « Le Dieu de nos pères a ressuscité ce Jésus que vous, vous aviez fait mourir en le suspendant au gibet » (Ac 5,31), diront les Apôtres. Et il l’a fait en déployant en son Fils la Puissance de « l’Esprit de sainteté », « l’Esprit qui vivifie » (Jn 6,63), cet « Esprit » qui est tout à la fois « Lumière » et « Vie »… L’affirmation de Jésus sur son Mystère de Fils s’est pleinement vérifié jusqu’en son corps déposé au tombeau : « Comme le Père a la Vie en Lui-même, de même a-t-il donné au Fils d’avoir la Vie en Lui-même ». « Je vis par le Père » (Jn 5,26 ; 6,57). Et tout ceci se réalise par « l’Esprit qui vivifie ». Alors, diront les Anges aux femmes, « pourquoi cherchez vous le Vivant parmi les morts ? »

Initiative de Dieu, surprise de Dieu, Don gratuit de Dieu mis en œuvre au cœur des conséquences les plus dramatiques de ce mal qui nous habite tous… Voilà ce que Dieu veut aussi réaliser dans la vie de chacun d’entre nous : une surprise de Vie, de Gratuité, de Plénitude, toujours prête à jaillir au cœur de nos êtres blessés. « Moi, Lumière, je suis venu dans la monde pour que quiconque croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres, mais ait la Lumière de la Vie » (Jn 12,46 ; 8,12). Accepterons-nous de nous laisser ainsi aimer, pour la plus grande joie de Dieu ?                               DJF




Rencontre autour de l’Évangile – Le samedi saint (Veillée Pascale)

“ Elle est sûre cette parole : 

si nous sommes morts avec lui,avec lui nous vivrons.”

(2Ti 2,11)

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons  (Luc 24,1-12)

Nous prenons l’évangile de la Résurrection de la nuit pascale. Chacun est invité à bien faire attention aux personnages, à leurs gestes et mouvements, aux indications de temps, aux objets… On peut lire le texte une seconde fois.

Situons le texte

Après la mort de Jésus (le vendredi) les femmes qui avaient accompagné Jésus jusqu’au calvaire ont bien regardé où Joseph d’Arimathie a déposé le corps de Jésus. Puis elles sont allées préparer les aromates pour embaumer le corps de leur Maître, selon la coutume juive. Cependant il fallait qu’elles attendent le surlendemain, puisque le lendemain (samedi) jour du sabbat, il était interdit de faire quoi que ce soit. C’est donc le troisième jour après la mort, donc le premier jour de la semaine suivante qu’elles se rendent au tombeau.

Soulignons les mots importants

Le premier jour de la semaine :

Que représente ce “premier jour” dans notre semaine ?

Les aromates : Que pensent les femmes qui vont au tombeau  avec ces aromates ?

La pierre est roulée : A l’époque de Jésus on fermait les tombeaux par une grande pierre ronde. Que  signifie cette “pierre qui est roulée ” ?

Le corps du Seigneur Jésus : Luc parle du “ Seigneur  Jésus ”  et non pas du “ corps de Jésus ” . Quelle est son intention en appelant Jésus “ Seigneur ” ?

Deux hommes avec un vêtement éblouissant. ” A quel autre passage de l’évangile nous fait penser ce vêtement éblouissant ? Quel est le rôle de cette apparition ?

Le visage vers le sol : Que peut bien signifier ce visage tourné vers la terre ?

Jésus est appelé “ le Vivant ” : Le tombeau de Jésus est vide. Ce n’est pas une preuve de la résurrection. Pourquoi les paroles des messagers célestes sont importantes ?

Ressuscité : Quel est ici le sens de ce mot par rapport la résurrection de Lazare ou du fils de la veuve de Naïm ?

Marie Madeleine et les autres femmes : Noter leur importance dans le récit de Luc. Pourquoi leur témoignage n’est pas reçu par les apôtres ?

Pierre court au tombeau : Pourquoi lui ?

Ensemble regardons Jésus

Chacun, en silence, pense à Jésus ressuscité. Plus que jamais, c’est le regard du cœur, le regarde de la foi. Il est “ le Vivant ”. Il est avec nous. “ Lorsque deux ou trois… ” . Nous avons du mal à croire, comme les femmes, comme Pierre…

 

Pour l’animateur

 

  • Le premier jour de la semaine, jour de la résurrection de Jésus, est devenu notre dimanche d’un mot latin qui veut dire “ jour du Seigneur ”. Depuis le début, les disciples de Jésus ont pris l’habitude de marquer ce jour en se rassemblant fraternellement pour chanter sa résurrection, se rappeler ses enseignements, et refaire le Repas du Seigneur en rompant le pain, et témoigner ainsi qu’il est toujours vivant. C’est toujours le sens de notre dimanche. C’est notre foi au Christ Vivant qui est la raison de notre présence à la messe le dimanche.

  • Quand les femmes se rendent au tombeau avec leurs parfums, dans leur idée, c’est pour embaumer un cadavre. Dans leur esprit tout est bien fini ! Il ne leur reste plus que leurs larmes pour pleurer et geste des aromates pour rendre les derniers honneurs à celui qu’elles avaient suivi et aimé.

  • Les femmes trouvent la pierre déjà roulée, mais le corps n’est plus là ! En disant le corps du “ Seigneur ” Jésus, Luc fait un clin d’œil au lecteur pour lui rappeler que c’est le corps de l’homme-Dieu qui a été déposé là et que la mort ne pouvait le garder.

  • Les femmes reçoivent de vifs reproches : “ Que venez-vous chercher dans ce Cimetière ? Vous n’avez donc pas cru Jésus quand il annonçait qu’il devait souffrir, être tué et ressusciter le troisième jour ? ”

  • Elles ont les yeux tournés vers le sol : par crainte religieuse, sans doute, mais aussi parce qu’elles n’ont pas encore fait le pas de la foi. Le croyant lève les yeux vers les réalités d’en haut. La révélation des messagers est indispensable pour qu’elle croie en la résurrection.

  • Car Jésus ressuscité n’est pas un cadavre réanimé (comme Lazare) ni un fantôme ou un simple revenant. C’est le même Jésus qui a mangé avec ses disciples et qui porte en sa chair les traces du supplice. Et pourtant, son corps humain est totalement transformé, divinisé : le Père est intervenu avec la puissance du Saint Esprit pour qu’il devienne “ le Vivant ” celui sur qui la mort n’a plus aucun pouvoir et qui peut communiquer cette vie nouvelle à tous ceux qui croient en lui.

  • Une bonne nouvelle est faite pour être annoncée. Les femmes transmettent le message. Mais le témoignage des femmes n’étaient pas chose facile dans la première communauté chrétienne issue du monde juif.

 

L’Evangile aujourd’hui dans notre vie

Pour croire à la résurrection de Jésus, les femmes ont dû accepter de ne plus voir les choses à leur manière, mais recevoir la révélation apportée par les messagers célestes de la part de Dieu.

Et nous ? Quelle est notre attitude ? Nous sommes dans l’obligation de recevoir le message du Christ ressuscité dans l’obéissance et la fidélité pour croire qu’il est réellement vivant. Acceptons-nous de renoncer à nos petits raisonnements humains pour entrer dans la logique de Dieu. Croire au Christ, n’est-ce pas l’accueillir comme le don de Dieu, le Père ? Saint Luc dira dans les Actes des Apôtres (2,36) “ Dieu le fait Seigneur et Christ ”, Il est le Sauveur.

Où cherchons-nous le Seigneur ?  (laisser les gens s’exprimer)

Acceptons-nous le témoignage d’un chrétien ou d’une chrétienne qui donne sa vie généreusement au nom de sa foi ? Des témoins de l’évangile existent autour de nous (faire s’exprimer les gens)

Croyons-nous au rayonnement d’une vie religieuse consacrée à Dieu ?

Croyons-nous à la force de l’Evangile pour changer la vie des hommes ?

Croyons-nous à la puissance de la prière ?

Croyons-nous au dynamisme de l’Eglise dans le monde de notre temps ?

Sinon, comme les femmes de l’évangile, nous cherchons encore parmi les morts celui qui est Vivant.

ENSEMBLE PRIONS   

Témoigner de la Résurrection

Béni sois‑tu, Seigneur Jésus, toi qui nous appelles à témoigner de ta Résurrection jusqu’aux extrémités de la terre. Mais viens à notre aide, afin que notre témoignage soit digne de toi.

Tu veux que nous proclamions que tu es Vivant, et nous-mêmes avons peur de la mort.

Tu veux que nous annoncions ta lumière, et nous tâtonnons dans l’obscurité.

Tu nous demandes de parler avec autorité, et nous balbutions d’ignorance devant ton mystère.

Tu veux que nous affirmions ta miséricorde gratuite sur tous les hommes, et nous devons la mendier d’abord pour nous-mêmes.

Tu veux faire de nous des collaborateurs de Dieu, et nous portons le poids de notre propre fatigue. Qui peut faire tenir ensemble tant de contradictions, sinon ton seul amour, qui nous appelle malgré nos fautes, qui nous fait confiance malgré nos infidélités.

A toi la gloire, ô Christ merveilleux, avec le Père et le Saint‑Esprit.  Amen

 

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Pâques année C

 

 




Dimanche des Rameaux et de la Passion ( Luc 19, 28-40) :  « Béni soit celui qui vient, le Roi … » (Francis Cousin)

« Béni soit celui qui vient, le Roi … »

Nous voici déjà au dernier dimanche de ce carême, avec cette particularité d’avoir la lecture de deux passages de l’Évangile : La lecture de l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, qui se fait à l’extérieur de l’église, puis celle de la Passion de Jésus au temps habituel.

Deux textes qui s’opposent : la fête et la joie, et l’espérance d’une nouvelle royauté d’une part, et de l’autre, la tristesse et le deuil, et la fin d’un rêve … Deux visions qui ne seront que momentanée, et qui seront toutes deux démenties par les faits, la première par la seconde, et celle-ci par la résurrection de Jésus.

Les synoptiques font partir Jésus de Jéricho, première ville conquise par les hébreux en arrivant en Canaan, pour « monter à Jérusalem », là où se trouve le temple de Dieu. Symbole d’un début et d’une fin ?

Dans tout ce passage de l’entrée à Jérusalem, il est important de noter la manière dont les disciples réagissent aux événements. Non parce qu’ils sont crédules, mais parce qu’ils mettent leur confiance en Jésus.

Quand Jésus envoie deux disciples chercher un âne dans un village voisin avec tous les détails de ce qui va se passer, ils y vont sans crainte, et tout se passe ainsi qu’il avait été dit. Et même le propriétaire de l’âne le laisse aller …

Si quelqu’un nous demandait une chose semblable aujourd’hui, quelqu’un en qui on a confiance … quelle serait notre réaction ? Est-ce qu’on irait de bon cœur ? Est-ce qu’on poserait des questions : « Oui, mais si … peut-être qu’il n’y a pas d’âne ! (ou de voiture …) ». Et si on était le propriétaire de l’âne (ou de la voiture), on laisserait partir sans rien dire, sans garantie ? Oh bien sûr, ce n’est pas Jésus qui nous le demande … mais en est-on bien sûr ? …

Sommes-nous prêts à nous laisser interpeller par les événements ? Les signes des temps ? À discerner parmi eux les bons et les mauvais ? Ou laissons-nous notre esprit individualiste prendre le dessus ?

Une fois Jésus assis sur l’âne, « toute la foule des disciples … se mit à louer Dieu ». Pour Luc, ce ne sont pas les gens de Jérusalem qui viennent à la rencontre de Jésus, ni les gens sur le passage du cortège. Il s’agit des disciples, de ceux qui croient en Jésus, qui le suivent. Et Luc n’a pas besoin de faire référence au prophète Zacharie, car sa prédiction est dans les esprits de la foule : quelqu’un qui va vers Jérusalem assis sur un âne ne peut être que le Messie, celui qui vient restaurer la royauté en Israël, le Roi. « Béni soit celui qui vient, le Roi ». Jésus n’a jamais voulu être roi (cf Jn 6,15), il ne parlait que du royaume des cieux. Mais il laisse faire.

            Et la foule continue : « Paix dans le ciel, et gloire au plus haut des cieux ». Si la deuxième partie de la phrase est compréhensible, et reprise par les autres évangiles (avec Hosanna), la première pose question. Si on fait le parallèle avec le chant des anges lors de la nuit de Noël « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. » (Lc 2,14), on remarque que quand Jésus vient sur terre, la paix vient sur la terre (Jésus, prince de la paix ! (Is 6,5). On pourrait alors penser que Jésus retournant vers son Père (mais cela, les disciples ne le savaient pas !), il amène la paix avec lui … Mais dans les cieux, on est tenté de dire que la paix existe … sauf la présence de Satan … qui sera vaincu par la résurrection de Jésus ! (Col 2,6-15). On peut donc penser que c’est par avance, en prémonition, que la foule chante « Paix dans le ciel ».

Une autre phrase un peu énigmatique : quand les pharisiens demandent à Jésus de faire taire la foule, il répond : « Si eux se taisent, les pierres crieront ». Faire taire une foule, c’est compliqué, mais ce n’est pas cela qui gêne Jésus ; pour lui, la foule dit la vérité, et on ne peut pas faire taire la vérité car elle doit être dite. Et si la vérité ne peut être dite pas la foule, par les humains, alors c’est la création qui dira la vérité … ce qui nous semble impossible … mais si une pierre pourrait devenir du pain, pourquoi ne pourrait-elle pas parler ? « Rien n’est impossible à Dieu ! » (Lc 1,37). Et quand on voit toutes les pierres qu’il y a entre le mont des Oliviers et Jérusalem, cela ferait encore bien plus de bruit que la foule …

Nous qui nous disons disciples de Jésus, sommes-nous capables de suivre aveuglément les demandes de Jésus, sans rechigner, sans poser de questions ? Sommes-nous capables de chanter la gloire de Dieu devant tout le monde ? Sommes-nous capables de dire la vérité de Jésus ?

Peut-être si on fait partie d’une foule … mais tout seul … ?

Seigneur Jésus,

Nous entrons dans cette semaine sainte,

où tu vas montrer ta royauté …

Le jour de Pâques.

Mais dans quelle foule sommes-nous ?

Celle qui t’acclame ?

Ou celle qui se laisse prendre

par les pièges du démon ?

 

Francis Cousin

 

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5ième Dimanche de Carême (Jean 8, 1-11) :  « Dieu nous tourne vers l’avenir… » (Francis Cousin)

« Dieu nous tourne vers l’avenir… »

 

Mais il semblerait que nous ayons peur de cet avenir, parce que nous ne le connaissons pas. Et que nous préférons regarder ce que nous connaissons, parce que c’est réel…

Nous ne sommes pas les premiers à réagir ainsi. Au temps des apôtres, quand Jésus était encore avec eux, par trois fois il leur a annoncé sa mort et sa résurrection (que nous célébrerons dans quinze jours), mais ils n’y croyaient pas vraiment … cela leur paraissait impossible !

Tous les textes de ce dimanche nous poussent à regarder vers l’avenir … vers un « pays où coule le lait et le miel », promesse terrestre qui devient avec Jésus promesse spirituelle … même si c’est en disant de ne pas regarder en arrière.

Dieu dit, par la bouche d’Isaïe : « Ne faites plus mémoire des événements passés, ne songez plus aux choses d’autrefois. Voici que je fais une chose nouvelle … un chemin dans le désert, des fleuves dans les lieux arides … » ( 1° lecture).

Texte qui nous fait penser au passage de l’apocalypse : « Alors j’ai vu un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre s’en étaient allés et, de mer, il n’y en a plus. (…) « Voici la demeure de Dieu avec les hommes ; il demeurera avec eux, et ils seront ses peuples, et lui-même, Dieu avec eux, sera leur Dieu. Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur : ce qui était en premier s’en est allé. » Alors celui qui siégeait sur le Trône déclara : ’’Voici que je fais toutes choses nouvelles’’. » (Ap 21,1-5).

La terre nouvelle, c’est la vie éternelle dont nous a parlé Jésus, lui qui est le chemin. Mais pour lui, le chemin qu’il nous propose, contrairement à tous les chemins où on peut aller et venir, dans un sens ou un autre, ce chemin n’a qu’un sens : celui qui mène au Père, un chemin fléché, à sens unique … mais qu’il nous arrive parfois de prendre à contre-sens …

Alors Jésus nous dit : « Regardez votre passé, ce que vous avez fait. Il est temps de changer, de tourner votre tête vers l’avenir. Convertissez-vous, regardez vers moi qui suis le chemin et le bout du chemin ».

C’est ce qu’a fait saint Paul, qui peut écrire aux Philippiens : « À cause de lui, j’ai tout perdu ; je considère tout comme des ordures, afin de gagner un seul avantage, le Christ, et, en lui, d’être reconnu juste, non pas de la justice venant de la loi de Moïse mais de celle qui vient de la foi au Christ. (…) Oubliant ce qui est en arrière, et lancé vers l’avant, je cours vers le but en vue du prix auquel Dieu nous appelle là-haut. » (2° lecture), vers la Vie Éternelle.

Dans l’évangile où une femme adultère est présentée à Jésus, les scribes et les pharisiens regardent en arrière pour accuser la femme, et surtout pour la condamner : « Dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. ». Mais ils oublient de regarder en eux leur manière de vivre, et surtout leurs propres manquements à la loi de Moïse. C’est ce que leur rappelle Jésus en disant : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. ». Alors seulement ils se rendent compte qu’ils ne sont pas meilleurs que la femme adultère, et ils s’en vont les uns après les autres.,

Là, Jésus leur demande de regarder en arrière, non pas pour y retourner, mais pour, à partir de leur propre histoire, avancer sur le chemin vers Dieu son Père, sur le chemin de la justice.

Avoir ce regard résolument tourné vers l’avenir, un avenir hors du temps, éternel, est encore une demande qui est faite régulièrement, notamment par le pape François, quand celui-ci nous demande d’avancer sur le chemin de la sainteté, à l’image de Jésus, par des petits gestes simples. Comme d’arrêter les commérages, de s’occuper des affaires des autres … comme les scribes et les pharisiens de l’évangile. Oh, bien sûr, on ne demande jamais la lapidation … mais c’est parfois une forme de lapidation morale …

Posons-nous la question : Notre regard est-il tourné vers l’avenir, ou vers le passé ? Vers Dieu et la Vie Éternelle, ou vers nos petits problèmes ?

Ayons une vision positive, constructive. Comme Jésus, qui a toujours les yeux tournés vers son Père, et qui nous incite à faire de même : « Va, et désormais ne pèche plus. »

Seigneur Jésus,

Tu ne cesses de nous parler de ton Père,

du Royaume des cieux, de la Vie Éternelle,

de ce que nous devons faire pour y parvenir …

et nous restons avec nos petits problèmes terre à terre,

à nos commérages …

Bouscule-nous !

Nous en avons bien besoin !

 

Francis Cousin

 

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4ième Dimanche de Carême (Luc 15, 1-3.11-32) :  «« Il rentra en lui-même. » (Francis Cousin)

« Il rentra en lui-même. »

 

Tout le monde connaît la parabole du Fils prodigue … ou tout du moins en a entendu parler. On l’entend au moins une fois dans l’année, on l’entend à chaque récollection sur le pardon, sur la réconciliation, sur la miséricorde … Mais est-ce qu’on la connaît vraiment ? Est-ce que l’on est rentré en soi-même pour réfléchir dessus ?

Rentrer en soi-même, c’est ce que fit le fils prodigue quand il était au ’’bout du rouleau’’, quand il était seul, sans argent, sans nourriture, loin de tous ceux qu’il aimait (?) …

Rentrer en soi-même, c’est faire le point sur soi, voir ses bonnes et ses mauvaises actions, voir ce qui est bien dans sa vie, ce qui est mal, … et voir les décisions qu’il nous faut prendre pour aller dans la direction qui nous semble la bonne.

Mais rentrer en soi-même tout seul … on risque de faire fausse route. Il faut accepter de se faire aider, pas nécessairement par un directeur spirituel … qui deviennent de plus en plus rares, et très peu demandés … mais au moins (ou au plus) par l’Esprit Saint qui est toujours prêt à nous aider si on le lui demande. Ce qui veut dire : s’isoler, faire le désert autour de soi (virtuellement), et demander à l’Esprit Saint de nous éclairer.

La parabole dite du fils prodigue est la troisième parabole du chapitre 15 de saint Luc. Dans les deux premières, plus courtes, la brebis perdue ou la drachme perdue, la fin est la même : « Il assemble amis et voisins et leur dit :’’Réjouissez-vous avec moi, car je l’ai retrouvée la brebis (la drachme) qui était perdue. C’est ainsi, je vous le dis, qu’il y a de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent … ».

Dans ces deux premières paraboles, la brebis ou la drachme sont perdues. Sans plus.

Dans la troisième, c’est différent : le fils cadet demande sa part d’héritage, et décide d’aller dans un pays lointain … C’est une volonté expresse de sa part de vouloir prendre son indépendance et de quitter sa vie de tous les jours. Il veut créer son propre mode de vie.

Malheureusement pour lui, cela tourne au fiasco. Alors il se souvient de son ancienne vie, et il échafaude un stratagème, ou un repentir (?) …

Quand il revient dans son pays, c’est son père qui le voit le premier, comme s’il attendait chaque jour sa venue … et il l’accueille les bras ouverts. Il pardonne tout à son fils (et pourtant ! … pourrions-nous dire…), sans demander le détail de ce qu’il a fait pendant son absence. « Il y a de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se retourne vers Dieu » …

Il n’y a que Dieu pour réagir ainsi. Pas comme certains prêtres qui veulent le détail sur chaque péché lors des confessions, au risque de dégouter à tout jamais la personne qui vient vers lui ; pas comme certains parents qui veulent des explications sur les « mauvaises » actions de leur enfant.

Les trois protagonistes de cette parabole, le fils prodigue, le père, et le fils ainé, c’est nous, à un moment ou à un autre …

Le fils prodigue ! Bien sûr ! Et plus souvent qu’on ne le croit … ou que l’on voudrait … Combien de fois voulons-nous faire les choses par nous-mêmes, sans l’aide des autres, … parce que nous nous sentons capables, parce que … On ne peut pas reprocher cela à quelqu’un, sauf peut-être la manière … Mais est-ce que nous sommes capables de régulièrement entrer en nous-même pour faire le point ? Et reconnaître nos erreurs ? Et éventuellement demander pardon ?

Le père ? Il faut bien reconnaître que pour la plupart des gens, nous réagissons rarement comme celui qui nous est présenté. Parce que nous pensons à notre égo, aux incidences matérielles, à la manière dont notre réaction sera perçue des autres … Au lieu de simplement réagir avec notre cœur.

Le fils ainé ? C’est vrai que dans la parabole, on ne sait pas quelle est sa réaction finale, après l’intervention du père :

– Accepte-t-il de « rentrer dans la danse », pardonnant par le fait les tribulations de son frère ?

– Restera-t-il dehors, buté, sûr de sa pensée, … comme les pharisiens qui n’acceptent pas (ou qui ne reconnaissent pas) qu’un pécheur puisse se convertir ?

Il semble que ce soit la deuxième solution qui soit à retenir, et alors, malheureusement, nous sommes souvent comme le fils ainé, qui a tout bien fait … et qui en est fier … et qui a du mal à accepter qu’un pécheur se convertisse, comme Zachée, comme celui-là qui distribue la communion, alors que tout le monde sait qu’il a eu une maitresse … Combien sont-ils ces pécheurs repentis dont nous n’arrivons pas à oublier leurs erreurs passées … alors que nous oublions bien vite les nôtres …

Il est facile de se mettre du côté des bonnes personnes … alors qu’en fait, nous ne le méritons pas …

Profitons de ce temps de carême pour entrer en nous-même, et regarder quelle est notre manière de vivre vis-à-vis de Dieu, et vis-à-vis des autres …

Seigneur mon Dieu,

Nous savons que tu nous aimes

depuis toujours, et pour toujours,

que tu es toujours prêt

à nous accueillir les bras ouverts,

parce que tu es miséricordieux

et que tu pardonnes nos fautes.

Permets que nous entrions en nous-même

et que nous revenions vers toi.

 

Francis Cousin

 

 

 

 

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