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3ième Dimanche de l’Avent (Francis Cousin)

Dimanche 16 décembre 2018 – 3° dimanche de l’Avent – Année C

 

Évangile selon saint Luc 3, 10-18

 

 « Soyez justes ! »

 

Le troisième dimanche de l’avent était appelé auparavant le dimanche de gaudete, le ‘dimanche de la joie’, parce que la prière d’ouverture de la célébration commençait, quand on disait la messe en latin, par : « Gaudete in domino semper, iterum dico, gaudete. », ce qui se traduit par « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur, je le redis, réjouissez-vous. », ce qui est le début de la deuxième lecture de ce jour.

Ce n’est pourtant pas la joie que nous avons mise en exergue de ce paragraphe.

Mais on remarquera que dans les premières lectures de ce jour, on retrouvera trois thèmes qui reviennent régulièrement dans les dimanches de l’avent : la joie, tout le temps … ; la prière, sans cesse, en toutes circonstances … ; et l’indication de ne pas avoir peur de l’avenir…

Car le Seigneur est proche ….

On a bien vu les trois avènements du Seigneur lors du premier dimanche de l’avent, et l’importance pour nous de la réponse que nous devons donner au deuxième avènement pour préparer le troisième, le plus important, l’ultime (mais éternelle) rencontre avec Jésus-Christ.

Et dans l’évangile de ce jour, Jean-Baptiste donne quelques conseils pour bien accueillir Jésus. Et ces conseils, ils sont bien pour nous, et pas seulement pour les juifs d’il y a deux mille ans.

Ils sont toujours valables, même si les temps ont changé, et peut-être plus encore maintenant dans un monde qui est de plus en plus individualiste.

Quels sont ces conseils ?

Partager ce qu’on a avec ceux qui n’ont pas, que ce soit des vêtements ou de la nourriture !

N’exiger que le juste prix, et non pas un prix supérieur, à la tête du client.

Ne pas exercer de violence vis-à-vis d’autrui, qu’elle soit physique ou verbale.

Ne pas accuser à tort, que ce soit volontaire ou pas, sans preuves… Parler sans vraiment savoir de quoi il retourne … en rajouter, par ouï-dire … nos ladi lafé.

Se contenter de notre solde, ou de notre salaire. Ce qui ne veut pas dire qu’on ne peut pas demander des augmentations de salaires … mais qu’il ne faut pas demander, ou exiger, des avantages indus, des back chiches … utiliser des pistons pour passer devant d’autres collègues, ou pour obtenir un poste pour soi ou quelqu’un de notre famille … Toutes choses qu’on voit bien souvent arriver dans notre environnement économique et social … et que certains dénoncent actuellement …

A priori, dans tout ce que dit Jean-Baptiste, on ne trouve rien de vraiment extraordinaire. Ce ne sont que des choses « normales » qui ne devraient poser problème à qui que ce soit, comme chacun devrait pouvoir le faire, en respectant la justice. Pas seulement l’institution judiciaire, plus que cela, la justice « normale » entre les hommes qui veut que chacun puisse avoir ce qui est juste.

Cela pourrait se faire sans problème si tout le monde était d’accord … mais c’est loin d’être le cas. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas essayer de faire quelque chose.

D’abord le faire autour de nous, dans notre famille, dans nos relations proches, dans notre quartier …*

Oui, essayons d’être justes dans tout ce que nous faisons, d’agir « normalement » comme auraient dit nos grands-mères … même si nous vivons dans un monde différent, plus difficile que celui qu’elles ont connus selon certains côtés, un monde où tout le monde veut obtenir tout et tout de suite … sans réfléchir sur ce qui est juste ou non

Si nous voulons être jugés « justes » au jour du jugement dernier, il nous faut commencer par l’être chaque jour de notre vie … Comme Jésus nous le demande : « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés (…) Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux. » (Mt 5,6.10).

Alors seulement nous serons dans la joie, et nous pourrons nous réjouir dans le Seigneur.

Mais avant, il faudra souvent redire cette prière : « Seigneur, ne nous laisse pas entrer en tentation ! »

* voir fiche 3 de l’avent 2018 « Ma mission ? devenir saint ! », Diocèse de La Réunion.

Seigneur Jésus,

Tu nous veux justes

dans un monde où règne la justice,

un monde où amour et vérité se rencontrent,

justice et paix s’embrassent.

C’est impossible ? 

Avec toi, tout est possible !

Aide-nous à t’aider à le mettre en place.

 

Francis Cousin

 

 

 

Prière dim avent C 3° A6




2ième Dimanche de l’Avent – Claude WON FAH HIN

Commentaire du samedi 8 et dimanche 9/12/2018

 

Évangile :   Luc 3 1–6

 

La loi du 9 décembre 1905 a été promulguée en faveur de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, comme si les hommes du pouvoir ne voulaient pas que Dieu vienne se mêler de leurs affaires. Mais voilà que Luc nous fait savoir que la parole de Dieu fut adressée à Jean à une époque où règnent, chacun à son niveau, l’empereur romain Tibère, le gouverneur de Judée Ponce Pilate, et les tétrarques (responsables d’un petit territoire) Hérode, Philippe et Lysanias. Dieu vient donc au milieu du monde politique, au milieu même du monde profane, du monde païen. Et bizarrement, ce monde de pouvoirs veut gouverner le monde non seulement sans l’aide de Dieu, mais encore contre Dieu. Mc 10,42 : 42 Jésus leur dit : « Vous savez que ceux qu’on regarde comme les chefs des nations dominent sur elles en maîtres et que les grands leur font sentir leur pouvoir ». Il est facile alors de comprendre et de voir que le pouvoir politique, parfois à leur insu, lutte contre les valeurs préconisées par l’Eglise : c’est la lutte contre le sacrement du baptême en mettant en place le baptême républicain, avec parrain et marraine mais sans passer par l’Eglise ; en mettant en place le mariage pour tous (une sorte de mariage entre personnes de même sexe), détruisant ainsi la notion même de la famille chrétienne ; en acceptant le divorce alors que la Parole nous dit que « ce que Dieu a uni, l’homme ne peut le séparer » ; en votant d’autres lois, telles que l’avortement, l’euthanasie , contraires au 5ème commandement de Dieu : « tu ne tueras pas »; en introduisant la notion du « gender », une sorte de reniement de sexe ou un refus de reconnaître le sexe masculin ou féminin ; sans compter la PMA, Procréation Médicalement Assistée, toujours en débat; et enfin et surtout on essaie d’imposer partout la laïcité, c’est-à-dire, en gros, ne plus voir des traces de religion sur la place publique. Mais d’où nous viennent toutes ces lois qui combattent les valeurs divines et celles de l’Eglise ? Si vous faites des recherches, vous verrez que toutes ces lois viennent des Francs-maçons qui gangrènent le monde politique de tous bords, et à la tête des Francs-Maçons,  au 33ème degré, il y avait un certain Albert Pike qui, au XIXème siècle, a fondé le Ku Kux Klan en 1866, une organisation raciste contre les noirs américains et qui écrit, dans sa lettre du 14 juillet 1889 : « “ La religion maçonnique devrait être maintenue, par nous tous, initiés de hauts degrés (du 30è au 33ème degré), dans la pureté de la doctrine luciférienne…. ». Lucifer est le dieu des Francs-maçons, une secte satanique. Dès lors, on comprend facilement, pourquoi nos politiciens Francs-Maçons, appuyés par des lobbys financiers (groupes de pression), votent des lois qui soient contre les lois divines. Et cela est confirmé par des anciens Francs-Maçons convertis au catholicisme, dont Maurice Caillet qui était au 18ème degré (sur 33) et qui nous fait savoir que les Francs-Maçons ont également mis en place deux clubs bien connus à la Réunion, les Lyons Club et les Rotary Club, qui sont donc aussi sous le patronage de Lucifer, de même que deux sectes spécialement mises en place pour lutter contre l’Eglise Catholique: les Mormons et les Témoins de Jéhovah. Ce sont là des affirmations de Maurice Caillet, ex-franc-maçon, converti au catholicisme. Il n’est pas possible d’être à la fois catholique et Franc-maçon et encore moins de coopérer aux œuvres de ces gens-là. Pr 29,16 : « Quand les méchants ont le pouvoir, les péchés abondent ».  Pour contrer les lois mauvaises, nos meilleures armes restent la prière, le jeûne, les sacrements et l’adoration. L’Esprit du Mal ne s’attaque pas seulement aux âmes des fidèles de Dieu, mais aussi et surtout aux institutions au plus haut niveau afin de provoquer des guerres et le malheur des peuples. C’est pourquoi, nous devons prier aussi pour que la France se relève spirituellement.  « Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles » (Cantique de Marie). Prier, jeûner, adorer, vivre les sacrements, évangéliser : voilà nos armes.

La Parole de Dieu fut adressée à Jean, dans le désert. Pour recevoir la Parole de Dieu, mieux vaut s’éloigner de la vie mondaine. Saint-Louis Marie Grignion de Monfort nous dit : [200] [4°] « Il faut, tant qu’on peut, fuir les compagnies des hommes, non seulement celles des mondains, qui sont pernicieuses ou dangereuses, mais même celles des personnes dévotes, lorsqu’elles sont inutiles et qu’on y perd son temps. Celui qui veut devenir sage et parfait doit mettre en exécution ces trois paroles dorées que la Sagesse éternelle (Jésus-Christ) dit à saint Arsène: « Fuyez, cachez-vous, taisez-vous! ». Fuyez tant que vous pourrez les compagnies des hommes, comme faisaient les plus grands saints. Que votre vie soit cachée avec Jésus-Christ en Dieu (Col 3,3). Enfin, gardez le silence face aux hommes, pour vous entretenir avec la Sagesse (c’est-à-dire le Christ) : Un homme silencieux est un homme sage (Si 20,5). Car, c’est dans le désert, lorsqu’on est souvent seul, dans le silence de notre cœur, que Dieu vient nous trouver. A Jean, Il lui est donné une mission, celle de « préparer le chemin du Seigneur ». Et cela va se faire en proclamant un baptême de repentir pour la rémission des péchés.

 « Jean baptiste baptisait dans le Jourdain tous ceux qui venaient à lui ; le baptême qu’il conférait était un rite purificatoire devant s’accompagner d’une conversion morale ». Pour se convertir, pour être réellement à la suite du Christ, le repentir est nécessaire. Le repentir, c’est avoir la douleur des péchés commis, un profond regret de l’avoir fait, un vif désir de s’engager dans une vie nouvelle en Jésus-Christ et cela s’appelle une conversion. Le Père Bernard Sesboüé appelle cela « porter sa croix ».   Une conversion authentique afin de ne plus s’apparenter à un de ces trois types de chrétiens décrits par le Pape François (« Seul l’amour nous sauvera » – P.111-114): « 1 – les chrétiens amidonnés, ces chrétiens, aux bonnes manières mais mauvaises habitudes, qui disent « oui » juste pour sauver les apparences mais ne font pas ce qu’ils disent ; 2 – les chrétiens qui se comportent comme les pharisiens et qui font le plus de tort au peuple de Dieu et Jésus les qualifie en deux mots qui frappent juste. Le premier, c’est : Hypocrites. « Mais Père, je communie tous les jours, je fais beaucoup de choses » ; Jésus répond : « hypocrite » car tu te donnes un air, mais tu vis autrement. Et le second, « sépulcre blanchi » comme ces belles tombes, magni­fiques extérieurement mais dont nous savons bien ce qu’elles renferment: de la pourriture (ce sont, ici, les mots du Pape François) ; ce sont des chrétiens de façade ; 3 – les bons chrétiens : ce que veut Jésus c’est que nous ne prenions pas le chemin de la suffisance. Sachons que pour être de bons chrétiens, il est essentiel de se reconnaître pécheur. Si l’un de nous ne se reconnaît pas pécheur, s’il ne reconnaît pas ses propres faiblesses, il ne peut pas être un bon chrétien ; c’est la première condition; mais il faut reconnaître son péché concret : « J’ai péché pour cela, pour cela et pour cela… ». C’est la première condition pour suivre Jésus » nous dit le Pape François. N’attendez pas d’être en agonie pour se repentir. Saint Augustin nous dit : « Il ne vous servira de rien dans les derniers moments de votre vie de demander pénitence quand vous naurez plus ni le temps, ni la force de faire pénitence…Le repentir d’un malade est faible comme celui qui l’exprime ; … Mes chers enfants, nous dit-il, celui d’entre vous qui veut trouver miséricorde devant Dieu, qu’il fasse pénitence dès maintenant, dans la force de l’âge, afin d’entrer aussi sain dans l’éternité ! » (Serm. 57, De Tempore). « Parce que vous vous êtes confessé, parce que vous avez reçu l’ab­solution, vous croyez pouvoir mourir en sécurité : et moi, je vous dis (c’est saint Augustin qui parle) que je suis beaucoup moins sûr que vous de votre avenir !… (on peut en effet mal se confesser). « Vous n’avez songé à vous repentir que lorsque vous ne pouviez plus pécher (c’est-à-dire quand vous êtes sur le point de mourir) : c’est donc le péché qui vous délaisse, ce n’est pas vous qui l’avez rejeté. Tenez la chose certaine : votre salut reste incertain ! » (Hom. 41 Inter 50) « Conservez l’innocence tout au long de votre vie si vous ne voulez, pas risquer de mourir dans le péché ! ».

Cornélius (jésuite belge du XVIIème siècle, théologien et bibliste de renom) nous dit : « Beaucoup en effet souffrent d’une ignorance crasse en ce qui concerne les articles de foi qu’il faut connaître et auxquels il faut croire explicitement, ainsi qu’en ce qui concerne les Sacrements ; ils ignorent en particulier qu’il faut le ferme propos de ne plus pécher pour être capable de recevoir l’abso­lution ; ils ignorent qu’une résolution forte et constante de l’âme est requise pour que le ferme propos soit considéré comme absolu et efficace…D’autres savent ce qui est nécessaire pour le salut, mais ils vivent sans se soucier de leur salut personnel, entièrement occupés à amasser richesses et dignités, à construire des maisons, à aménager des jardins, des vignes, etc. de sorte qu’ils ne pensent que rarement ou jamais à Dieu, à la vie éternelle, à leur conscience, sauf au moment de Pâques ; encore ne le font-ils alors que pour cette seule raison qu’ils sont obligés par un précepte de l’Eglise à se confesser et à communier (au moins une fois par an); une fois Pâques passé, ils retournent aussitôt à leurs préoccupations terrestres, s’y plongent et s’y enfouissent. Beaucoup savent que le ferme propos (qu’on retrouve dans l’Acte de contrition : « je prends la ferme résolution, avec le secours de votre sainte grâce, de ne plus vous offenser et de faire pénitence) est requis pour l’absolu­tion ; et pourtant ils ne se préoccupent pas de l’acquérir ni de s’y maintenir; mais ils font semblant de l’avoir et se persuadent même faussement à eux-mêmes qu’ils l’ont. Car ce ferme propos est chose ardue, grande et difficile: beaucoup cependant ne veulent pas s’y attacher avec énergie; ils ne veulent pas consacrer toutes leurs forces à une chose si ardue, surtout au moment de la maladie et à l’article de la mort (à l’agonie), alors que la raison, le jugement, les sens et les forces de l’homme sont affaiblis et endormis : en conséquence, par l’habitude acquise au cours de tant d’années, ils forment leur résolution au moment de la mort comme ils avaient l’habitude de la former à Pâques, c’est-à-dire de manière superficielle, verbale et inefficace ». He 12,4 : « vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang dans la lutte contre le péché », et c’est maintenant, quand nous sommes en bonne santé, qu’il faut le faire. Le repentir est important. Celui qui n ‘a pas voulu corriger sa conduite quand il en avait la possibilité ne pourra plus le faire lorsqu’il sera à l’agonie. Et la mort arrive parfois subitement, sans prévenir.

Demandons au Seigneur, par le cœur immaculé de Marie, la grâce du repentir au plus profond de nous-mêmes afin que le Dieu de Miséricorde puisse nous remplir d’amour et nous sanctifier. Le Cardinal Walter Kasper (« La Miséricorde » – P.114) nous dit : « Dans sa miséricorde, Dieu a en réserve un chemin de salut pour qui­conque reconnaît sa faute et désire vraiment se convertir, quand bien même il aurait commis d’énormes péchés et aurait totalement gâché sa vie ».




« Ma mission ? Devenir saint ! » – Avent 2018 Diocèse de la Réunion

Deuxième semaine

 

Soyez dans la joie

 

 

ECOUTONS LA PAROLE DE DIEU

Psaume 125, 6

Il s’en va, il s’en va en pleurant, il jette la semence ;

Il s’en vient, il s’en vient dans la joie, il rapporte les gerbes.

 

Lettre de Saint Paul aux Philippiens 1,4

À tout moment, chaque fois que je prie pour vous tous, c’est avec joie que je le fais.

Evangile selon saint Luc 3,4-6

Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis ; et tout être vivant verra le salut de Dieu

ECOUTONS LE PAPE FRANÇOIS

Quand le Cardinal François-Xavier Nguyên Van Thuân était en prison, il avait renoncé à s’évertuer à demander sa libération. Son choix était de vivre « le moment présent en le comblant d’amour ». (Gautete et Exsultate 17)

Ce qui a été dit jusqu’à présent n’implique pas un esprit inhibé, triste, aigri, mélancolique ou un profil bas amorphe. Le saint est capable de vivre joyeux et avec le sens de l’humour. Sans perdre le réalisme, il éclaire les autres avec un esprit positif et rempli d’espérance. Être chrétien est « joie dans l’Esprit Saint » (Rm 14, 17), parce que « l’amour de charité entraîne nécessairement la joie. » (Gautete et Exsultate 122)

« Je ne parle pas de la joie consumériste et individualiste si répandue dans certaines expériences culturelles d’aujourd’hui. Car le consumérisme ne fait que surcharger le cœur ; il peut offrir des plaisirs occasionnels et éphémères, mais pas la joie. Je me réfère plutôt à cette joie qui se vit en communion, qui se partage et se distribue, car « il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Ac20, 35). (Gautete et Exsultate 128)

REFLECHISSONS 

  • Très souvent quand nous commençons une tâche, cela nous semble difficile, mais quand elle est terminée, nous sommes heureux, non parce qu’elle est terminée, mais à cause du résultat. Est-ce que j’ai un exemple dont je me souviens ?

  • Est-ce que ma prière me porte à la joie ?

  • Préparez le chemin du Seigneur … En quoi puis-je, maintenant, préparer le chemin du Seigneur ? Pour moi-même ? Pour les autres ? avec les autres ?

  • Suis-je dans la joie quand je parle de Dieu ? à Dieu ?

  • Comment est-ce que je prépare Noël pour qu’il soit une fête de la vraie joie ?

PRIONS AVEC SAINTE THERESE DE L’ENFANT JESUS 

« Il est des âmes sur la terre

Qui cherchent en vain le bonheur

Mais pour moi,   c’est tout le contraire

La joie se trouve dans mon cœur

Cette joie n’est pas éphémère

Je la possède sans retour


Comme une rose printanière

Elle me sourit chaque jour. »

« Lorsque le Ciel bleu

          devient sombre

Et qu’il semble me délaisser,

Ma joie,

       c’est de rester dans l’ombre


      De me cacher, de m’abaisser.

Ma joie, c’est la Volonté Sainte

De Jésus mon unique amour

Ainsi je vis sans nulle crainte

J’aime autant la nuit que le jour. »

Extraits de son Poème « Ma Joie ».

Fiche de réflexion pour l’Avent : Deuxième semaine




2ième Dimanche de l’Avent (Francis Cousin)

Dimanche 9 décembre 2018 – 2° dimanche de l’Avent – Année C

 

Évangile selon saint Luc 3, 1-6

 

 « Porte-parole. »

 

On a beaucoup entendu parler ces derniers temps des personnes qui se disaient ‘porte-parole’ du peuple, des ‘gilets jaunes’ … sans qu’on sache vraiment la parole de qui ils portaient et quelle était cette parole tant les différents ‘porte-paroles’ avaient des paroles différentes.

L’évangile d’aujourd’hui nous parle aussi d’un porte-parole : Jean-Baptiste.

Du peu que l’on connaisse de la vie de Jean-Baptiste, il n’a été qu’un porte-parole, non pas d’une foule qui envoie un représentant vers d’autres en plus petit nombre, mais d’une personne pour qu’elle s’adresse à un grand nombre. Comme d’autres avant lui l’avait fait, ceux qu’on appelle les prophètes, ceux qui parlent au nom de Dieu. Et être le porte-parole d’une seule personne (car Dieu est une personne, et non pas une idée ou un concept) est tout de même un gage de la véracité de ses dires. Ce qui ne veut pas dire qu’il sera toujours entendu, et par tous ! L’histoire nous le montre bien, et nombre y ont laissé la vie, à commencer par Jean-Baptiste, par la plupart des apôtres, par les martyrs des premiers siècles … et ceux d’’aujourd’hui … « Il y eut un homme envoyé par Dieu ; son nom était Jean. Il est venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui. (…) Jean le Baptiste lui rend témoignage [au verbe] … » (Jn 1,5-6.15).

Dans les textes d’aujourd’hui, nous avons quatre porte-paroles : Baruch, Paul, Isaïe … et Luc qui est le porte-parole de Jean-Baptiste …

Baruch, qui écrit au temps de la déportation à Babylone, encourage ceux qui sont restés à Jérusalem à ne plus être triste et de ‘revêtir’ les parures de la gloire et de la justice de Dieu qui va rassembler tous les déportés à Jérusalem : « Dieu a décidé que les hautes montagnes et les collines éternelles seraient abaissées, et que les vallées seraient comblées : ainsi la terre sera aplanie, afin qu’Israël chemine en sécurité dans la gloire de Dieu … car Dieu conduira Israël dans la joie, à la lumière de sa gloire, avec sa miséricorde et sa justice. ». On retrouve une partie des indications données par Isaïe que les évangélistes ont appliquées à Jean-Baptiste, « Voix de celui qui cri dans le désert : préparez le chemin du Seigneur … », avec cette différence que dans Baruch, c’est Dieu qui abaisse, qui comble, qui aplanie, alors que pour Isaïe et Jean-Baptiste, c’est à ceux qui écoutent de faire le travail, non pas matériellement, mais spirituellement : rendre droit, abaisser, combler, aplanir …pour préparer le chemin du Seigneur.

Dieu ne fait plus tout tout seul, mais il demande l’aide des personnes. Il veut que chacun prenne sa part du travail … d’évangélisation.

Et si on regarde les dernières parties de chacun des textes, suite à des mêmes faits, le résultat doit être le même ; donc le salut de Dieu nous met dans la joie … avec sa miséricorde et sa justice.

Et le salut de Dieu passe par la naissance et l’enseignement de Jésus. Mais pas seulement.

Parce que ce qui nous intéresse, ce n’est pas le passé, mais l’avenir, cet avenir dont nous parle saint Paul : « Que votre amour vous fasse progresser de plus en plus dans la pleine connaissance et en toute clairvoyance pour discerner ce qui est important. Ainsi, serez-vous purs et irréprochables pour le jour du Christ … ».

Le jour du Christ, c’est-à-dire la Parousie, le retour de Jésus à la fin des temps. Le jour du jugement … qui nous ouvre les portes de la vie éternelle. Et saint Paul nous donne deux indications pour être « purs et irréprochables » : l’amour et la prière, une prière qui doit être faite dans la joie, la joie de la rencontre avec Dieu, la joie de porter les autres dans sa prière.

La joie qui est un des moteurs de la sanctification. Comme le dit le pape François : « Le saint est capable de vivre joyeux et avec le sens de l’humour. Sans perdre le réalisme, il éclaire les autres avec un esprit positif et rempli d’espérance. Être chrétien est « joie dans l’Esprit Saint » (Rm 14, 17), parce que « l’amour de charité entraîne nécessairement la joie. » (GE 122).*

Mais il ne faut pas confondre la joie, qui est intérieure, spirituelle et pérenne, avec le plaisir qui est bien souvent démonstratoire, voire ostentatoire et fugace. « Je ne parle pas de la joie consumériste et individualiste si répandue dans certaines expériences culturelles d’aujourd’hui. » (GE 128).*

Cette différence doit être bien faite à l’approche de Noël, où bien souvent, on fait la fête en l’honneur de quelqu’un (Jésus) qu’on n’invite pas à la fête, et qui est totalement en dehors des ‘soucis’ des personnes.

La question à se poser est : « Quelle est la joie à laquelle je me prépare pour Noël ? Une joie festive ou une joie intérieure ! » ?

Terminons avec saint Thérèse de l’Enfant Jésus :

Ma joie, c’est la Volonté Sainte

De Jésus mon unique amour

Ainsi je vis sans nulle crainte

J’aime autant la nuit que le jour. 

* voir fiche 2 de l’avent 2018 « Ma mission ? devenir saint ! », Diocèse de La Réunion.

Seigneur Jésus,

Tu as fait beaucoup pour nous,

mais tu veux que nous t’aidions,

que nous prenions notre part

pour préparer ton avènement

à la fin des temps.

En nous-même,

et dans les autres ;

que nous proclamions ton évangile.

 

 

Francis Cousin

 

Prière dim avent C 2° A6




« Ma mission ? Devenir saint ! » – Avent 2018 Diocèse de la Réunion

Première semaine

 

Comment plaire à Dieu ?

 

 

ECOUTONS LA PAROLE DE DIEU

 Psaume 24, 10

Les voies du Seigneur sont amour et vérité pour qui veille à son alliance et à ses lois.

 

Première lettre de Saint Paul aux Thessaloniciens 3,12

Que le Seigneur vous donne, entre vous et à l’égard de tous les hommes, un amour de plus en plus intense et débordant, comme celui que nous avons pour vous.

 

 Evangile selon saint Luc 21,34-36

Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste comme un filet ; il s’abattra, en effet, sur tous les habitants de la terre entière. Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. »

ECOUTONS LE PAPE FRANÇOIS

Pour être saint, il n’est pas nécessaire d’être évêque, prêtre, religieuse ou religieux. Bien des fois, nous sommes tentés de penser que la sainteté n’est réservée qu’à ceux qui ont la possibilité de prendre de la distance par rapport aux occupations ordinaires, afin de consacrer beaucoup de temps à la prière. Il n’en est pas ainsi. Nous sommes tous appelés à être des saints en vivant avec amour et en offrant un témoignage personnel dans nos occupations quotidiennes, là où chacun se trouve. (…) Sois saint en luttant pour le bien commun et en renonçant à tes intérêts personnels.

(Gautete et Exsultate 14)

Il y a encore des chrétiens qui s’emploient à suivre un autre chemin : celui de la justification par leurs propres forces, celui de l’adoration de la volonté humaine et de ses propres capacités, ce qui se traduit par une autosatisfaction égocentrique et élitiste dépourvue de l’amour vrai. Cela se manifeste par de nombreuses attitudes apparemment différentes : l’obsession pour la loi,… l’ostentation dans le soin de la liturgie, … la vaine gloire … Certains chrétiens consacrent leurs énergies et leur temps à cela, au lieu de se laisser porter par l’Esprit sur le chemin de l’amour, de brûler du désir de communiquer la beauté et la joie de l’Évangile, et de chercher ceux qui sont perdus parmi ces immenses multitudes assoiffées du Christ.

(Gautete et Exsultate 57

 

REFLECHISSONS 

  • La sainteté comme le pape en parle me déroute-t-elle ?

  • Dans les textes proposés, quelles sont les mots qui me mettent sur le chemin de la sainteté ?

  • Quelles actions ai-je déjà faites où j’étais sur le chemin de la sainteté ? Et d’autres où je n’y étais pas ?

  • Pour devenir saint, quel mot, quelle pensée doit être bannie de mon vocabulaire ?

  • A quoi m’oblige la sainteté vis-à-vis des autres ?

  • A quoi m’oblige la sainteté vis-à-vis de Dieu ?

PRIONS AVEC SAINTE THERESE DE L’ENFANT JESUS 

« La sainteté n’est pas dans telle ou telle pratique », écrivait-elle ; « elle consiste en une disposition du cœur qui nous rend humbles et petits entre les bras de Dieu, conscients de notre faiblesse, et confiants jusqu’à l’audace en sa bonté de Père ».

            Seigneur, nous te prions. Aide-nous à t’offrir en vérité toutes nos faiblesses pour que ton Amour et ta Miséricorde puissent donner leur pleine mesure en nous. Alors, conscients de nos limites mais aussi de ta grâce en nous, nous pourrons, en nous appuyant sur toi, apprendre à t’aimer et à aimer nos frères comme tu le désires. Nous te le demandons par Jésus ton Fils notre Seigneur et notre Dieu qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint Esprit pour les siècles des siècles.  Amen

 

Fiche de réflexion pour l’Avent : Première semaine




1er Dimanche de l’Avent (Francis Cousin)

Dimanche 2 novembre 2018 – 1° dimanche de l’Avent – Année C

 

Évangile selon saint Luc 21, 25-36

 

« Restez éveillés et priez en tout temps. »

 

Nous commençons une nouvelle année liturgique, et celle-ci débute par l’Avent, une période de quatre semaines qui nous prépare à l’avènement, à l’arrivée de Jésus, sa naissance que nous fêterons dans la nuit de Noël.

Mais la venue de Jésus sur la terre, dans une étable à Bethléem, n’est pas la seule venue de Jésus parmi nous, et les trois lectures de ce dimanche nous parlent chacune d’une de ces venues, et de l’attente de ces venues.

La première lecture, tirée du livre du prophète Jérémie, nous parle de ces jours où « [Dieu] accomplira la parole de bonheur [qu’il a] adressée à la maison d’Israël (…) où [il] accomplira la parole de bonheur qu’[il] a adressée à la maison d’Israël ». C’est-à-dire de la première venue de Jésus sur la terre ; une venue simple, discrète, humble, sans tambours ni trompettes … mais avec quand même le chœur des anges qui chante la gloire de Dieu pour annoncer cette venue aux bergers … C’est une venue passée.

La deuxième venue de Jésus, c’est bien sûr sa résurrection mais surtout, après celle-ci, la promesse qu’il nous a faite : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » (Mt 28,20). Tous les jours, Jésus s’approche de nous, vient vers nous … et souvent il attend que nous prêtions attention à lui, que nous lui ouvrions notre cœur, que nous lui parlions dans la prière. C’est une venue qui se fait souvent dans l’anonymat … mais Jésus est toujours là. C’est de cette venue, pour laquelle bien souvent on ne fait pas un cas, que nous parle la deuxième lecture. C’est une venue toujours présente.

La troisième venue de Jésus, qui est une venue future, est celle qui est présentée dans l’Évangile. C’est la venue de Jésus à la fin des temps, à un jour et à une heure que nul ne « connaît, pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais seulement le Père. » (Mc 13,32). Et ce jour-là, « on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire. ». Préparée par des cataclysmes, c’est une venue pleine de magnificence, victorieuse, non pas d’une victoire sur des gens, mais d’une victoire de la Vie sur la mort, de la lumière sur les ténèbres, d’un monde nouveau dans une vie éternelle. Une espérance pour « tous les habitants de la terre entière. »

Pour nous, ce sont ces deux dernières venues qui nous concernent, et il n’y a pas à avoir peur de quoi que ce soit puisque « [n]otre rédemption approche. », c’est-à-dire notre entrée dans la Vie éternelle, auprès de Dieu que nous adorerons, dont nous verrons la face (cf Ap 22,3-4). Cependant certains conseils doivent être respectés : « Restez éveillés et priez en tout temps », « Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie. ». Maintenant on dirait « ne vous laissez pas entrainer dans la sécularisation, ou dans la société de consommation, dans l’ivresse de la gloriole personnelle, du m’as-tu vu … ».

Mais le plus important semble être les conseils de la deuxième lecture : « Que le Seigneur … affermisse vos cœurs, les rendant irréprochables en sainteté devant Dieu notre Père, lors de la venue de notre Seigneur Jésus avec tous les saints. ». Et comment affermir nos cœurs ? En aimant Dieu, en ayant pour tous « un amour de plus en plus intense et débordant » car en aimant les autres nous aimons Dieu, et, dit Jésus : « si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure. » (Jn 14,23). Et ainsi, nous saurons « comment il faut [nous] conduire pour plaire à Dieu ».

Plaire à Dieu, c’est être sur le chemin de la sainteté.

Oh ! Cela fait un peu trop sérieux ! Ce n’est pas pour nous ! serait-on tentés de dire …

Pourtant, c’est ce que dit le pape François dans son exhortation apostolique Gaudete et Exsultate : « Pour être saint, il n’est pas nécessaire d’être évêque, prêtre, religieuse ou religieux. Bien des fois, nous sommes tentés de penser que la sainteté n’est réservée qu’à ceux qui ont la possibilité de prendre de la distance par rapport aux occupations ordinaires, afin de consacrer beaucoup de temps à la prière. Il n’en est pas ainsi. Nous sommes tous appelés à être des saints en vivant avec amour et en offrant un témoignage personnel dans nos occupations quotidiennes, là où chacun se trouve. » (GE 14).*

Peut-être cette manière de voir la sainteté nous déroute-t-elle, nous semble hors de portée ? Peut-être nous ne nous en sentons pas digne ? Mais qui peut le savoir sinon Dieu ?*

Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus nous dit : « La sainteté n’est pas dans telle ou telle pratique, elle consiste en une disposition du cœur qui nous rend humbles et petits entre les bras de Dieu, conscients de notre faiblesse, et confiants jusqu’à l’audace en sa bonté de Père ».*

Être l’argile entre les mains du potier … (cf Jr 18,7)

* voir fiche 1 de l’avent 2018 « Ma mission ? devenir saint ! », Diocèse de La Réunion.

Seigneur Jésus,

Tu nous promets ton royaume

de justice et de paix

pour la vie éternelle

si nous nous conduisons pour plaire à Dieu.

Aide-nous à quitter l’esclavage du péché,

à relever à tête, à nous tourner vers toi

et à te prier en tout temps.

 

Francis Cousin

 

 Prière dim avent C 1° A6




Solennité du Christ Roi de l’Univers (Francis Cousin)

Dimanche 25 novembre 2018 – Fête du Christ-Roi 34° dimanche ordinaire – Année B

Évangile selon saint Jean 18, 33-37

 « Es-tu le roi des juifs ? » 

En entendant cette question, si elle était posée en dehors du contexte que nous connaissons, nous verrions facilement quelqu’un de belle prestance face à quelqu’un de même niveau que lui, des gens qui parlent d’égal à égal, des responsables de pays.

Ce n’est pas le cas.

Jésus est un homme fatigué, arrêté comme un vulgaire bandit, déjà baladé devant le sanhédrin puis chez Pilate. Un homme seul, que ses disciples ont abandonné. Un homme dans une position humiliante.

Un homme qui a toujours refusé d’être considéré comme roi. Avant même qu’il ne soit connu, quand le Satan « l’emmène encore sur une très haute montagne et lui montre tous les royaumes du monde et leur gloire, [en lui disant] : ‘Tout cela, je te le donnerai, si, tombant à mes pieds, tu te prosternes devant moi.’ Alors, Jésus lui dit : ‘Arrière, Satan ! car il est écrit : C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras, à lui seul tu rendras un culte.’ » (Mt 4,8-10). Ou encore après la multiplication des pains : « Mais Jésus savait qu’ils allaient venir l’enlever pour faire de lui leur roi ; alors de nouveau il se retira dans la montagne, lui seul. » (Jn 6,15). Et même à l’entrée messianique à Jérusalem, il accepta les hommages, mais monté sur un « petit d’âne », montrant déjà qu’il voulait être un Messie humble.

Jésus est roi, mais roi des cieux et non roi des juifs, comme indiqué sur la croix. Il est aussi Christ, c’est-à-dire oint, qui a reçu l’onction pour être reconnu comme roi, mais il ne l’a pas reçue comme les rois d’Israël par un prophète. Son onction, il l’a reçue de Dieu de par son origine, Fils de Dieu, égal à Dieu ; il l’a reçue aussi de par sa naissance comme homme, né de la Vierge Marie, engendré par l’Esprit Saint envoyé par Dieu ; il l’a reçue aussi lors de son baptême par Jean-Baptiste quand l’Esprit Saint reposa sur lui et que le Père le révéla en disant : « Tu es mon Fils, moi, aujourd’hui, je t’ai engendré. » (Lc 3,22, reprenant Ps 2,7).

L’onction de Jésus est donc une onction spirituelle (et non matérielle par réception d’huile) parce qu’il était depuis toujours béni de Dieu le Père.

Mais ce vendredi-là, à la question de Pilate, il répond : « Ma royauté n’est pas de ce monde ». Et comme Pilate insiste, il répond : « C’est toi qui dit que je suis roi. ». Il accepte le titre qu’on lui reconnaît, mais pas à la manière des hommes.

Ce qui fait un roi, c’est généralement sa naissance, qui lui donne pouvoir, puissance et force, représentés entre autres par son armée. Pour Jésus, « Une armée ne donne pas le salut. » (Ps 32,17) ; son pouvoir est dans sa Parole, sa puissance est dans son amour, et sa force est dans son humilité. Mais le plus important est son amour pour les hommes qui atteindra son summum par son sacrifice sur la croix pour que tous les hommes soient sauvés, qu’ils obtiennent le salut, et que nous puissions le voir (2° lect).

Rien à voir avec les royautés des hommes. Les puissants, rois ou présidents, veulent souvent être servis, et non servir ; ils veulent être aimés, mais n’ont que faire des gens ; ils sont prêts à pactiser en faisant des compromis ou des arrangements avec leurs opposants pour garder le pouvoir.

Jésus, lui, n’est pas venu pour le pouvoir, mais pour « rendre témoignage à la vérité », et il nous demande d’écouter sa voix pour que nous aussi, nous appartenions à la vérité, sa voix qui ne cesse de nous dire et redire : « Aimez-vous les uns les autres comme moi je vous ai aimés. ».

Avec toutes les conséquences que cela peut entraîner, toutes les croix que nous devrons porter pour dire la vérité de l’amour de Dieu.

Comme le chantait le poète Guy Béart :

« Un jeune homme à cheveux longs grimpait le Golgotha
La foule sans tête
Était à la fête
Pilate a raison de ne pas tirer dans le tas
C’est plus juste en somme
D’abattre un seul homme.
Ce jeune homme a dit la vérité,

Il doit être exécuté ! ».

 

Seigneur Jésus,

Ton royaume n’est pas de ce monde,

un royaume spirituel où l’amour est premier

qui engendre la vérité, la justice et la paix

dans le cœur de tous les hommes

qui écoutent ta parole.

Aide-moi à écouter ta parole avec mon cœur.

 

Francis Cousin




33ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Marc 13, 24-42)

 « Mes Paroles ne passeront pas. »

 

Nous arrivons à la fin de l’année liturgique, et les textes de ce jour nous tournent vers la fin des temps. Alors peut-être que les images employées dans l’évangile pourraient nous faire peur et nous plonger dans la tristesse, dans la crainte, dans le désespoir …

Alors qu’en fait, c’est à tout le contraire que ces textes nous invitent : ils nous invitent à l’espérance d’un jour, d’un monde nouveau, dans une relation nouvelle entre hommes et entre les hommes et Dieu.

C’est l’espérance de la vie dans le Paradis. Le jour où l’on verra « le Fils de l’homme venir dans les nuées avec grande puissance et avec gloire ». Et l’évangile de Marc commence par : « Commencement de l’Évangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu. » (Mc 1,1).

On remarquera aussi, tout au début de ce chapitre 13, quand Jésus annonce que le temple sera détruit, que tout ce chapitre est une réponse à quelques disciples : « Et comme il s’était assis au mont des Oliviers, en face du Temple, Pierre, Jacques, Jean et André l’interrogeaient à l’écart : « Dis-nous quand cela arrivera et quel sera le signe donné lorsque tout cela va se terminer. » Alors Jésus se mit à leur dire … » (Mc 13,3-5). Et ces quatre apôtres sont aussi les quatre premiers que Jésus a choisi : « Passant le long de la mer de Galilée, Jésus vit Simon et André, le frère de Simon, en train de jeter les filets dans la mer, car c’étaient des pêcheurs. Il leur dit : « Venez à ma suite. Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. » (…) Jésus avança un peu et il vit Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, (…) Aussitôt, Jésus les appela. » (Mc 1,16-17.19-20).

Comme si Marc voulait montrer qu’une page se ferme : toute la vie publique de Jésus se trouve entre ces deux événements. Après on entre dans une nouvelle étape : c’est la Passion de Jésus, sa mort et sa résurrection, c’est Jésus qui arrive au bout de sa mission, là où il va se révéler de manière claire, solennelle, comme le Fils de Dieu.

Au début du texte, Jésus dit : « le soleil s’obscurcira et la lune ne donnera plus sa clarté ; les étoiles tomberont … », c’est-à-dire qu’on retombe dans le tohu-bohu initial, avant la création ; c’est la disparition de la lumière, les ténèbres envahissent le monde … et c’est à ce moment-là « qu’on verra le Fils de l’homme », malgré les ténèbres, car c’est lui « la lumière du monde (…) la lumière de la Vie » (Jn 8,12), Vie Éternelle bien sûr.

Et Jésus nous invite à nous laisser « instruire par la comparaison du figuier : dès que ses branches deviennent tendres et que sortent les feuilles, vous savez que l’été est proche », que c’est le printemps, la naissance d’une nouvelle vie !, d’un nouveau monde, une nouvelle terre : « j’ai vu un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre s’en étaient allés …Et j’entendis une voix forte … : ’’Voici la demeure de Dieu avec les hommes ; il demeurera avec eux, et ils seront ses peuples, et lui-même, Dieu avec eux, sera leur Dieu.’’ » (Ap 21,1-3).

Et Jésus continue : « lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le Fils de l’homme est proche, à votre porte. ». Une autre Parole de Jésus nous dit : « moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » (Mt 28,20), et dans l’Apocalypse on trouve : « Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi. » (Ap 3,20).

Toutes ces phrases sont au présent, parce que Dieu Trinité, Père, Fils et Esprit, est depuis toujours, il est maintenant, et il est pour toujours. Et il est constant dans sa pensée pour les hommes. Les seuls temps au futur sont pour les actions des hommes ou en réaction aux actions des hommes, car Dieu nous laisse libre, et n’agit qu’avec notre accord.

Nous, nous sommes dans un temps fini : nous naissons, nous vivons, nous mourrons. Nous avons un passé et un avenir. Il n’en est pas ainsi pour Dieu. C’est pourquoi Jésus peut dire que « cette génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive. ». Le temps de Dieu n’est pas notre temps.

Alors, ne nous laissons pas aller à la peur, à la crainte de l’avenir. Jésus nous annonce une nouvelle terre, avec une nouvelle vie, que nous ne connaissons pas encore mais que nous n’avons pas à craindre parce qu’elle sera avec Dieu … si nous lui ouvrons la porte de notre cœur.

Seigneur Jésus,

Souvent on a peur de la mort, de l’après-mort !

Tu as dit : mes Paroles ne passeront pas :

Je ressusciterai le troisième jour,

Je serai toujours avec vous,

Je vous enverrai l’Esprit consolateur,

Si vous vous aimez les uns les autres vous serez sauvés,

Et bien d’autres encore …

Avec Toi, on ne peut pas avoir peur !

 

Francis Cousin

 

 

 

 

 

 

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32ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Marc 12, 38-44)

 « Les veuves et leur indigence. »

 

De tout temps, Dieu a une attention particulière pour les veuves, presque toujours associées aux orphelins. Déjà dans le Deutéronome on en parle : « [Le Seigneur votre Dieu] rend justice à l’orphelin et à la veuve. » (Dt 10,18) et nombre de psaumes parlent de Dieu qui « soutient la veuve et l’orphelin ».

Dans les textes de ce jour, deux veuves.

Dans la première lecture, Elie est envoyé à une veuve à qui il demande un peu d’eau et un morceau de pain ; Elle lui donne de l’eau, mais le pain, elle n’en a pas, seulement un peu de farine et un peu d’huile qu’elle veut préparer pour son fils et elle, avant de mourir. Mais Dieu souffle à Elie la promesse que, si elle lui donne du pain, elle aura toujours de la farine et de l’huile. Ce qu’elle fait, et Dieu apporte la vie à cette famille durant tout le temps de la famine.

Dans l’évangile, Jésus enseigne dans le temple. Il dit à la foule de se méfier des scribes, qui ont fait des études, savent lire et écrire, mais n’utilisent pas leurs connaissances pour le bien des petits, qui se pavanent, cherchent les premières places à la synagogue (domaine religieux) ou dans les fêtes (domaine civil), voire même utilisent à leur profit les ‘petits’ biens des veuves … puis se rend devant les urnes pour les dons des fidèles ; là, il voit beaucoup de riches mettant de fortes sommes dans les urnes (leur superflu), et une pauvre veuve qui met deux pièces de petites valeurs, « deux fois rien » comme on dit. Il appelle ses disciples et leur dit : « Amen, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis dans le Trésor plus que tous les autres … Car … elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. ». Cette fois-ci, Jésus, Dieu, n’intervient pas … et si on suit la pensée de Jésus, cette veuve va mourir.

On peut être surpris, voire choqué, que Jésus n’intervienne pas pour aider cette veuve. Il ne lui parle même pas. Pourtant, elle a tout donné pour le temple, pour Dieu …

On pourrait discuter sur l’importance du don : ceux qui donnent beaucoup, leur superflu, pour la ‘parade’, pour ‘se faire bien voir’ … les hypocrites … et ceux qui donnent peu, parce qu’ils ne peuvent pas donner plus dans leur indigence, qui donnent par amour

Mais ceci est le don vu sous la forme de la richesse (Richesse de quoi ???), de la quantité d’argent, de bien ? …

On peut aussi voir le don sous la forme de la qualité : richesse de ce qu’on a … ou richesse de ce qu’on est … ?

Et là, la deuxième lecture nous éclaire : « [Le christ], c’est une fois pour toutes, à la fin des temps, qu’il s’est manifesté pour détruire le péché par son sacrifice. ». Par sa mort sur la croix, par sa vie donnée pour les hommes, le Christ nous ouvre à la Vie Eternelle. « Ma vie, nul ne la prend, mais c’est moi qui la donne. » (Jn 10,18). Jésus est déjà dans cette optique de se sacrifier en donnant sa vie pour que nous, nous ayons la Vie.

Sa réflexion sur la veuve, qu’il fait aux disciples qu’il a appelés spécifiquement, est faite pour leur montrer que, comme la veuve qui meurt après avoir tout donner de son bien matériel, lui va mourir après avoir tout donné de lui, sa propre vie.

D’ailleurs, après ce passage, Jésus quitte le temple, et n’y reviendra plus, c’est la mort du temple dans son sens symbolique, présence de Dieu parmi les hommes : « Tu vois ces grandes constructions ? Il ne restera pas ici pierre sur pierre ; tout sera détruit. » (Mc 13,2, soit deux versets après ce texte). On peut faire le parallèle avec le texte de la Samaritaine : « Femme, crois-moi : l’heure vient où vous n’irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père. (…) Mais l’heure vient – et c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père. » (Jn 4,21.23).

Mais si Jésus annonce sa mort comme don de soi pour les hommes, il annonce aussi à ses disciples qu’ils devront faire de même : donner leur vie pour Dieu après avoir annoncé l’Evangile : « Vous, soyez sur vos gardes ; on vous livrera aux tribunaux et aux synagogues ; on vous frappera, on vous traduira devant des gouverneurs et des rois à cause de moi ; ce sera pour eux un témoignage. Mais il faut d’abord que l’Évangile soit proclamé à toutes les nations. » (Mc 13,9-10). Et cette vie donnée pour Dieu leur permettra de gagner la vraie Vie : « Vous serez détestés de tous à cause de mon nom. Mais celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé. » (Mc 13,13).

On ne peut manquer de faire référence au texte des Béatitudes qu’on a entendu à la Toussaint : « Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! » (Mt 5,11-12).

Et ce que Jésus demande à ses disciples, c’est à nous aussi qu’il le demande, nous qui sommes ses disciples d’aujourd’hui : Donner.

Donner, non pas tant ce que l’on a, au risque de passer pour (ou d’être) des hypocrites, mais de donner ce que l’on est, depuis notre baptême, ou ce que l’on devrait être : des témoins de Jésus-Christ, prêtres, prophètes et rois, … se donner, totalement, comme le Christ, par amour…

Et qu’est-ce que l’amour ?

« Aimer, c’est tout donner, et se donner soi-même. » (Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus).

Seigneur Jésus,

Souvent quand on parle de la charité,

on pense qu’il nous faut donner

de l’argent, des victuailles, …

mais on ne change notre cœur.

Ce n’est pas ce que tu veux :

tu veux que nous nous donnions,

comme toi tu l’as fait pour nous …

Et cela change tout …

 

Francis Cousin

 

 

 

 

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31ième Dimanche du Temps Ordinaire – Claude WON FAH HIN

Commentaire du dimanche 4 novembre 2018

Marc 12 28–34

Jésus nous a appris que le « Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur ». Et dans tout l’Ancien Testament, Dieu n’a pas cessé, avec l’aide des prophètes, de se révéler comme étant le Dieu unique qui prend soin de son peuple, mais ce peuple à la nuque raide continue de se tourner vers des idoles. Il n’y a donc pas d’autre Dieu que Celui que nous révèle la Bible. A son peuple, Dieu dit (Jg 2,1.2) : « Je ne romprai pas mon alliance avec vous. 2 De votre côté, vous ne conclurez pas d’alliance avec les habitants de ce pays ; mais vous renverserez leurs autels. Or, vous n’avez pas écouté ma voix. Qu’avez-vous fait là ? Eh bien, je le dis : je ne les chasserai pas devant vous. Ils seront pour vous des adversaires et leurs dieux seront pour vous un piège ». C’est ainsi que bon nombre du peuple de Dieu tombent dans le piège de vouloir suivre à la fois Dieu – l’unique – et les idoles. Il est bon de rappeler ce passage sur Elie au Mont Carmel (1 R 18, 22-39) pour les chrétiens qui ne l’ont jamais entendu.

 Dans l’épisode d’Elie au Mont Carmel, Dieu montre sa puissance, tandis que Baal, qui, pour les Juifs, désigne habituellement les « dieux » de la fécondité et de fertilité, reste une idole morte. Elie dit à son peuple : « Jusqu’à quand clocherez-vous des deux jarrets?  (Autrement dit : arrêtez de suivre à la fois Dieu et les idoles). Si Yahvé est Dieu, suivez-le; si c’est Baal, suivez-le (mais il est impossible de suivre les deux en même temps). Et voilà qu’Elie propose aux 450 prophètes de baal un défi : Moi, je reste seul comme prophète de Yahvé, et les prophètes de Baal sont quatre cent cinquante. 23 Donnez-nous deux jeunes taureaux; qu’ils en choisissent un pour eux, qu’ils le dépècent et le placent sur le bois, mais qu’ils n’y mettent pas le feu. Moi, je préparerai l’autre taureau et je le placerai sur le bois et je n’y mettrai pas le feu. 24 Vous invoquerez le nom de votre dieu et moi, j’invoquerai le nom de Yahvé : le dieu qui répondra par le feu, c’est lui qui est Dieu.  Tout le peuple répondit :  C’est bien. 25 Élie dit alors aux prophètes de Baal :  Choisissez-vous un taureau et commencez, car vous êtes les plus nombreux. Invoquez le nom de votre dieu, mais ne mettez pas le feu.

26 Ils prirent le taureau, …le préparèrent, et ils invoquèrent le nom de Baal, depuis le matin jusqu’à midi, en disant :  O Baal, réponds-nous!  Mais il n’y eut ni voix ni réponse; et ils dansaient en pliant le genou devant l’autel qu’ils avaient fait. 27 À midi, Élie se moqua d’eux et dit :  Criez plus fort, car c’est un dieu (en réalité : une idole) : il a des soucis ou des affaires, ou bien il est en voyage; peut-être il dort et il se réveillera! 28 Ils crièrent plus fort et ils se tailladèrent, selon leur coutume, avec des épées et des lances jusqu’à l’effusion du sang. 29 Quand midi fut passé, ils se mirent à vaticiner (= prophétiser avec emphase, avec exagération dans le ton et dans les gestes) jusqu’à l’heure de la présentation de l’offrande, mais il n’y eut aucune voix, ni réponse, ni signe d’attention (tout simplement parce que Baal n’est pas Dieu mais une simple idole) 30 Alors Élie dit à tout le peuple :  Approchez-vous de moi ; et tout le peuple s’approcha de lui. Il répara l’autel de Yahvé qui avait été démoli …32 et il construisit un autel au nom de Yahvé. … 33 Il disposa le bois, dépeça le taureau et le plaça sur le bois.  34 Puis il dit :  Emplissez quatre jarres d’eau et versez-les sur l’holocauste et sur le bois ; il dit :  Doublez, et ils doublèrent; il dit :  Triplez, et ils triplèrent. 35 L’eau se répandit autour de l’autel et même le canal fut rempli d’eau. 36 À l’heure où l’on présente l’offrande, Élie le prophète s’approcha et dit :  Yahvé, Dieu d’Abraham, d’Isaac et d’Israël, qu’on sache aujourd’hui que tu es Dieu en Israël, que je suis ton serviteur et que c’est par ton ordre que j’ai accompli toutes ces choses. 37 Réponds-moi, Yahvé, réponds-moi, pour que ce peuple sache que c’est toi, Yahvé, qui es Dieu et qui convertis leur cœur! 38 Et le feu de Yahvé tomba et dévora l’holocauste et le bois, les pierres et la terre, et il absorba l’eau qui était dans le canal. 39 Tout le peuple le vit; les gens tombèrent la face contre terre et dirent :  C’est Yahvé qui est Dieu! C’est Yahvé qui est Dieu! ».

 

De même, Jonas qui avait désobéi à Dieu en refusant d’aller à Ninive a pu montrer que les prières des matelots qui avaient peur de la tempête ne servaient à rien parce qu’ils s’adressaient eux aussi à des idoles. La tempête s’apaise seulement lorsque les matelots envoyèrent Jonas en pleine mer car c’est à cause du « Dieu de Jonas » que la tempête a eu lieu. Il est impossible de suivre Dieu et les idoles à la fois, il est impossible d’être dans deux religions à la fois. Faire la sourde oreille n’arrangera pas la situation de ceux qui le font.

Jésus nous donne deux commandements. Le premier c’est : « Écoute, Israël, le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur, 30 et tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. 31 Voici le second: Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Non seulement, il faut choisir le Dieu unique que Jésus nous a fait connaître, il faut encore l’aimer. Choisir Dieu est une chose, l’aimer c’est autre chose. Si Jésus nous dit : « tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force », c’est que justement que bon nombre de chrétiens ne le font pas. On l’aime, mais un peu seulement, il ne faut que cela nous dérange trop. Une heure de messe par semaine, si ce n’est pas une fois par an, ou une heure d’adoration par mois suffira. Sainte Mère Térésa disait qu’il fallait revenir à l’Eucharistie et à l’adoration (« L’Eucharistie à l’école des saints » – P.23). La règle, dans sa communauté, ordonnait une heure d’adoration par semaine devant le saint sacrement, soit quatre heures par mois. D’un commun accord, les sœurs de sa communauté ont décidé avec Mère Térésa d’établir une heure d’adoration par jour, soit trente heures par mois. Et malgré les nombreuses activités quotidiennes, avec les lépreux, les malades, les enfants abandonnés, elles ont maintenu une heure d’adoration par jour. Constat final de sainte Mère Térésa : « depuis que nous avons introduit cette modification dans notre emploi du temps, notre amour pour Jésus est devenu plus intime, plus éclairé. Notre amour réciproque est plus compréhensif, il règne entre nous une entente plus affectueuse, nous aimons davantage nos pauvres et, chose encore plus surprenante, le nombre de vocations a doublé chez nous ». Il est alors facile de comprendre que plus on est en présence de Dieu qui n’est qu’Amour, plus on l’aimera. C’est en le fréquentant le plus souvent possible qu’on s’expose à son amour, à ses grâces, à ses bénédictions, et qu’on finira par le connaître, l’aimer et même être à son image. Etre à son exemple, chargé de son amour, de sa patience, de son humilité, afin de mieux porter sa croix et de se tourner à notre tour vers le prochain. Car l’amour Dieu ne se fera pas sans porter nous-mêmes la croix. Padre Pio nous le dit à plusieurs reprises : « Ce serait une grossière erreur de concevoir l’amour de Dieu sans la Croix. La Croix, c’est toujours le chemin le plus sûr pour aller vers Dieu. Veillons à ne pas séparer la Croix de l’amour pour Jésus. Lorsque Dieu appelle une âme à le rejoindre, c’est toujours pour la fixer avec Lui sur la Croix… ». Faut-il alors en avoir peur ? car on veut bien aimer Dieu mais non porter la croix car il est, pour nous, signe de souffrance.

D’abord Dieu ne se venge jamais. L’Abbé Pierre Descouvemont nous dit (« Guide des difficultés de la foi catholique – Cerf – P.396) : « nous réparons tous nos manques de foi, d’espérance et d’amour, lorsque, plongés dans la souffrance, nous L’écoutons nous redire son amour. Ce qui lui plaît, c’est notre foi inébranlable en sa tendresse…, (et P.51 🙂 c’est la foi que nous gardons en l’Amour du Père, alors que nous sommes en proie à la souffrance physique ou morale : cette foi à toute épreuve bouleverse en quelque sorte le cœur du Père et mérite à ses yeux le salut de nos frères. Il va sans dire que ce qui plaît à Dieu, ce n’est pas la souffrance de ses enfants, mais la confiance qu’ils gardent en Lui envers et contre tout », et peu importe ce qu’il peut avoir comme malheur, il doit garder confiance en Dieu, en sa Miséricorde.

Ensuite, il ne s’agit pas d’attendre d’être en souffrance pour porter notre croix. « Si quelqu’un veut me suivre, qu’il se renie lui-même et qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive. Qui veut en effet sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de l’Evangile la sauvera » (M 8, 34-9, 1). Jésus ne parle pas ici de souffrance, mais de porter sa croix pour pouvoir le suivre. Il ne parle pas de supplice, mais de porter sa croix en se reniant soi-même, en perdant sa vie (la vie mondaine) à cause de l’Evangile, de la Parole de Dieu. Autrement dit de changer de direction à 180 degrés : ne venons de Dieu et nous retournons à Dieu. Père Bernard Sesboüé, Jésuite, théologien très connu, nous dit : « Porter sa croix apparaît ici comme la manière nécessaire de « suivre Jésus ». « Le faire exige un renoncement à soi-même, … et conduit à « perdre sa vie ». Suivre le Christ est une invitation exigeante à renoncer aux images illu­soires de nous-mêmes qui sont le fruit de notre imagination. Nous cherchons tous plus ou moins à nous dérober à notre vérité (autrement dit, nous sommes incapables de reconnaitre que nous sommes pécheurs). Notre culture développe un réseau d’images dans les­quelles nous voulons paraître (on se croit toujours mieux que les autres). L’exaltation du moi se traduira alors par la sous-estimation, voire l’écrasement des autres. Vivre comme Jésus, c’est renoncer à toute illusion sur soi-même et se donner aux autres ». Et lui-même cite Saint Augustin (P.293) : « l’élément de souffrance n’est même pas mentionné. Le vrai sacrifice, c’est tout ce que nous faisons de bien pour Dieu et pour notre prochain pendant toute notre vie, afin de vivre dans une communion qui nous rende heureux » (« La cité de Dieu », X, 6; trad. G.Combès, B.A. 34, p.445). La souffrance qui appartient aussi au sacrifice ne vient qu’en second lieu. En raison du péché, nous avons des attachements déréglés au monde créé, nous sommes devenus menteurs et violents, nous ne maîtrisons plus nos désirs et il nous faut lutter pour tout remettre dans la droiture de notre don à Dieu ».

Porter notre croix, c’est justement cette lutte contre soi-même, lutte intérieure pour tout remettre dans la droiture de notre don à Dieu. Il faut tout faire pour nous débarrasser du vieil homme que nous sommes…au milieu du monde de péchés, et revêtir l’homme nouveau dans le Christ Amour. Et les résultats se verront dans la bienveillance que nous devons avoir envers les uns et les autres. N’ayons pas peur de porter notre croix dès maintenant, de choisir Dieu plutôt que la vie mondaine, car, par les mérites de Jésus-Christ, et avec l’aide de Marie, nous sommes tous capables de puiser nos forces dans l’adoration du Seigneur pour suivre et aimer le Dieu unique et aimer le prochain.