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Qu’est-ce que la Semaine Sainte ?

 

Qu’est-ce que le Triduum pascal ?

 

« Triduum » est un mot latin signifiant « un espace de trois jours ». Le Triduum pascal s’étend ainsi de la messe du soir du Jeudi saint au dimanche de Pâques inclus. Il est le cœur de l’année liturgique.

Du dernier repas de Jésus avec ses disciples, repas où il institua l’Eucharistie, à la Résurrection s’écoulent ces trois jours auxquels le Seigneur a souvent fait allusion dans l’Évangile et qui, ensemble, constituent le Mystère pascal.

Lors de ce dernier repas (la Cène), Jésus a offert son Corps et son Sang en nourriture à ses Apôtres. La célébration du Jeudi Saint fait aussi mémoire du Lavement des pieds qui eut lieu au cours de ce même repas. Mais seul St Jean nous le raconte (Jn 13). Les deux évènements, Institution de l’Eucharistie et Lavement des pieds, sont complémentaires : Jésus est venu, non pas pour être servi mais pour servir et offrir sa vie pour le salut du monde…

Le Vendredi Saint, nous méditons le mystère de la mort du Christ et nous adorons la Croix, sur laquelle l’œuvre du salut est accomplie.

Coffre où est conservé le Saint Suaire dans la cathédrale St Jean Baptiste à Turin

Suite à ce combat victorieux, l’Église contemple le Christ au tombeau, dans le « repos » du Samedi Saint. Elle est comme Marie, parfaite croyante qui conserva la foi et qui espéra contre toute espérance en la résurrection de Jésus.

Après la longue veille, samedi soir, dans l’obscurité de la nuit pascale, lors de « la Vigile pascale », l’Alléluia de la résurrection retentit. Le feu de l’amour de Dieu illumine la nuit : le Christ a vaincu la mort pour chacun d’entre nous… Si nous acceptons de le laisser agir dans nos cœurs et dans nos vies, sa victoire sera alors aussi la nôtre…

 

Qu’est-ce que la Messe Chrismale ?

 

La messe chrismale a lieu durant la Semaine Sainte : dans le rite catholique latin, la messe chrismale n’appartient pas, au sens strict, au Triduum pascal. Si elle a lieu le plus souvent le Jeudi Saint au matin, elle peut être transférée à un autre jour, pourvu qu’elle soit proche de Pâques. Beaucoup d’évêques, pour faciliter la participation des fidèles et des prêtres, choisissent un soir de l’un ou l’autre des jours saints, le lundi, le mardi ou le mercredi.

Durant la messe chrismale, l’évêque bénit les huiles saintes et consacre le Saint Chrême.

Les huiles saintes sont :

1 – L’huile utilisée lors du « Sacrement des malades » : appliquée par un prêtre sur le front des malades, elle est le signe du Don de l’Esprit Saint qui vient apporter Force, Paix, Consolation, Réconfort… « Quelqu’un parmi vous est-il malade ? Qu’il appelle les Anciens de l’Église et qu’ils prient sur lui après l’avoir oint d’huile au nom du Seigneur. La prière de la foi sauvera le patient et le Seigneur le relèvera. S’il a commis des péchés, ils lui seront remis » (Jacques 5,14-15). Avec ce sacrement, le malade s’abandonne avec confiance entre les mains de celui qui a guéri tant de malades, comme nous le rapportent les Evangiles… Et « le Christ est le même, aujourd’hui comme hier, et comme il le sera à jamais » (Hébreux 13,8)… Avec Lui, tout est toujours possible…

2 – L’huile utilisée pour les Catéchumènes, c’est-à-dire les grands jeunes et les adultes qui ont demandé à recevoir le Sacrement du Baptême, qui ouvre à la vie chrétienne par le Don reçu de l’Esprit Saint, et les Sacrements de la Confirmation et de l’Eucharistie qui fortifient et nourrissent dans les cœurs ce Don de l’Esprit Saint… En recevant l’huile des Catéchumènes, ils sont encouragés et soutenus par ce même Esprit dans leur démarche de foi qui les conduira à la Plénitude du Baptême…

L’huile du Saint Chrême, quant à elle, est utilisée pour les Sacrements du Baptême, de la Confirmation, et de l’ordination des Prêtres et des Evêques. Elle symbolise encore et toujours l’action de l’Esprit Saint dans les cœurs, qui consacre les êtres à Dieu et leur donne d’accomplir le service auquel ils ont été appelés…

 

Au cours de cette messe chrismale qui manifeste l’unité de toute l’Église diocésaine rassemblée autour de son évêque, les prêtres renouvellent leurs promesses sacerdotales : vivre toujours plus unis au Seigneur Jésus, chercher à lui ressembler, renoncer à eux-mêmes, être fidèles aux engagements attachés à leur charge, célébrer les sacrements, annoncer la Parole de Dieu avec désintéressement et charité.

 

Qu’est-ce que le jeudi saint ?

Jésus prend son dernier repas avec les douze Apôtres dans la salle dite du « Cénacle », à Jérusalem. Saint Paul (1° Lettre aux Corinthiens, 11,23-25) et les évangélistes Marc (Mc 14,22-25), Luc (Lc 22,19-20) et Matthieu (Mt 26,26-29) rapportent les récits de ce dernier repas, « la Cène », au cours duquel, en prenant le pain et le vin, le Christ rend grâce et offre son Corps et son Sang pour le salut des hommes.

Au cours de ce repas, Jésus va aussi se mettre à genoux devant chacun de ses disciples et leur laver les pieds (Jean 13,1-20). Il prend la tenue de serviteur et dit : « C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez vous aussi comme j’ai fait pour vous. » Au cours de la messe célébrée avec solennité, on répète le geste du lavement des pieds comme exemple de tous ces services que nous pouvons nous rendre les uns aux autres…

 

Après ce repas de la Cène, l’heure de l’épreuve approchant, le Christ se rend au jardin des Oliviers avec les apôtres pour veiller et prier.

Le Jeudi Saint, l’Église célèbre la messe « en mémoire de la Cène du Seigneur », puis le Saint Sacrement est déposé dans un lieu à part, appelé « le reposoir », l’autel est dépouillé, la croix est enlevée et voilée. Tout ce dépouillement symbolise le Christ entré dans sa passion, dépouillé de tout. C’est une nuit d’adoration. Les fidèles s’unissent à la prière du Christ ce soir-là, en veillant auprès du Saint Sacrement (le pain et le vin consacrés au cours de la messe) jusques tard dans la nuit.

 

Qu’est-ce que le vendredi saint ?

 

Trahi par son disciple Judas, le Christ est arrêté. Il est accusé de semer le désordre par ses enseignements et surtout d’usurper le titre de Messie, un mot qui vient de l’hébreu « mashiah », qui signifie « Oint, Celui qui a reçu l’onction ». Cette onction était tout simplement de l’huile versée par un prophète ou un prêtre sur la tête du nouveau roi pour signifier le fait que Dieu lui donnait la grâce de son Esprit pour qu’il puisse vivre au mieux sa fonction royale… A l’époque de Jésus, Israël attendait un nouveau Roi, le Messie, qui le délivrerait de l’occupant romain…

Interrogé par Ponce Pilate (gouverneur romain de la région), flagellé par les soldats, Il est condamné à être cloué sur une croix – supplice alors réservé aux criminels.

Chargé de la croix, le Christ gravit la colline du Golgotha (littéralement « Mont du crâne », appelé aussi « Calvaire ») et tombe plusieurs fois d’épuisement. Crucifié, Il expire au bout de quelques heures.

Descendu de la croix par ses proches, Il est enveloppé dans un linge blanc (le « linceul ») et mis au tombeau.

Les chrétiens sont appelés au jeûne (qui consiste à se priver de nourriture suivant l’âge et les forces du fidèle), démarche de pénitence et de conversion, expression de l’attente du Christ. L’office du Vendredi saint, appelé « célébration de la Passion du Seigneur », est centré sur la proclamation du récit de la Passion. Il est proposé aux fidèles un Chemin de croix qui suit les étapes de la Passion du Christ.

Qu’est-ce que la Vigile Pascale ?

 

La célébration de la nuit du Samedi Saint au dimanche de Pâques est « une veille en l’honneur du Seigneur » durant laquelle les catholiques célèbrent Pâques, passage des ténèbres à la lumière, victoire du Christ sur la mort.

C’est pourquoi, dans la nuit, le feu et le cierge Pâques sont allumés, puis la flamme est transmise aux fidèles.

C’est aussi durant cette veillée – ou Vigile pascale – que sont célébrés les baptêmes d’adultes. Ils sont l’occasion pour les fidèles de renouveler les promesses de leur baptême. À l’issue de leur chemin de catéchuménat, vécu depuis plusieurs années, cette nuit pascale constitue un sommet pour leur initiation chrétienne.

Au cœur de la vigile, les rites spécifiques aux sacrements d’initiation sont parlants : la plongée dans l’eau, qui symbolise la mort, puis la sortie de l’eau qui elle symbolise la naissance à une vie nouvelle… On est baptisé au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit (Matthieu 28,16-20).

Au sortir de l’eau, les nouveaux baptisés seront revêtus du vêtement blanc, une couleur qui renvoie à la Plénitude de la vie divine… Ils le porteront au cours de certaines célébrations du temps pascal. S’ils sont confirmés ce soir-là, il y aura le rite avec le Saint Chrême, la marque de l’Esprit Saint. Avec toute l’assemblée, ils recevront le cierge allumé, symbole de la Lumière de l’Esprit Saint. Tels des porteurs de la lumière de foi dans leur vie, ils participent à la liturgie eucharistique et communient pour la première fois.

Ce qui est beau à voir et non moins significatif, c’est la joie rayonnante de ces nouveaux baptisés. Cette émotion profonde et toute simple mais qui en dit long sur la transformation humaine et spirituelle qu’ils sont en train de vivre. Ils sont les mêmes hommes, les mêmes femmes qu’auparavant mais « tout autres » quand même puisque résolument disciples de Jésus de Nazareth.

 

Vous retrouverez tous ces éléments, avec, si vous le désirez, des petites vidéos pour chaque jour saint, sur le site de la Conférence des Evêques de France :

https://eglise.catholique.fr

 

Lien  :  Qu’est-ce que le Triduum pascal ? – Église catholique en France

 

 

 

 

 

 

 




Un mot, une piste de réflexion : REPENTANCE (Joëlle et Roger GAUD)

REPENTANCE

– REPENTANCE. En Français, la repentance, c’est le fait de se repentir, c’est-à-dire de regretter sincèrement quelque chose. « Je me repens d’avoir fait confiance à Untel qui m’a trahi et ruiné » c’est-à-dire « Je regrette amèrement de lui avoir accordé ma confiance.»

Au sens chrétien du terme, ça va plus loin ! Et ça évoque, bien sûr, en premier lieu, le regret sincère de son péché qui a blessé l’autre et Dieu !

–  Donc : se repentir, ce serait synonyme de regretter ?

–  Oui ! Mais pas que ça ! C’est regretter … et avoir le désir de changer !

Il faut que la reconnaissance et le regret de mon péché s’accompagnent du désir de changer, de s’améliorer !

Dans « l’Acte de contrition », on dit bien (selon la formule traditionnelle) :

 « Je prends la ferme résolution, …, de ne plus Vous offenser »

 

Et : Attention ! On vient de dire regret « sincère » !

Il va de soi que le regret du péché, la repentance doit être sincère ! Une confession, même sacramentelle, sans repentance sincère, c’est un simulacre. (On pourra éventuellement tromper le prêtre mais pas le Bon Dieu).

En outre, il ne s’agit pas de regretter du bout des lèvres (du bout du cœur) en se trouvant mille et une excuses à ce qu’on a fait. Il ne faudrait pas confondre un vrai repentir avec un discours du style : « Bon, Seigneur, oui ! Je regrette mon attitude avec telle ou telle personne, mais avoue qu’il l’a bien cherché et que je n’ai fait que me défendre ! »

–         « Regretter son péché » disais-tu … Mais on a souvent l’impression que notre société a peur du mot péché … et préfère parler d’erreur, de faute, d’infraction, ou encore d’imperfection.

Peut-être peux-tu en profiter pour nous rappeler ce qu’est un péché ?

–         Un péché c’est « quelque chose » (un acte, une pensée, une parole …) qui va blesser la relation qu’il y a entre Dieu et moi : c’est une entorse à l’alliance d’amour entre Dieu et moi. On pourrait aussi dire que le péché c’est « passer volontairement à côté » de l’amour de Dieu.

Du point de vue étymologique, le mot péché signifie « manquer sa cible » (en grec, on emploie te terme « amartia ») : La cible, c’est Dieu et son amour. Et le péché c’est donc passer volontairement à côté de l’amour de Dieu.

On voit bien que c’est autre chose qu’une simple erreur !

– À t’entendre, on aurait pourrait donc penser que, dans une vraie démarche de repentance, je dois demander à Dieu que je ne m’enferme pas dans le déni, c’est-à-dire dans le refus de reconnaître mes péchés ou de les minimiser de façon excessive !

D’accord ! Mais il ne faudrait pas non plus tomber dans l’excès inverse !

 – En effet ! Car la difficulté, qu’on rencontre souvent avec le repentir, est la même qu’on rencontre également dans d’autres domaines de notre cheminement spirituel : c’est une question de discernement ! Tu te souviens que nous avions dit à propos de l’humilité que c’était un juste équilibre entre l’orgueil et le mépris de soi.

Eh bien, avec le repentir, c’est un peu la même chose ! Notre regret doit être sincère, sans minimiser à l’excès notre responsabilité .. mais sans pour autant sombrer dans un excès de culpabilité, dans le remords !

Le Père Verlinde a écrit : « Le remords est aussi stérile que nos prétentions absurdes à l’autojustification ». Ce qu’il veut dire, c’est que devant un péché, de même qu’il est absurde de vouloir se justifier ou minimiser (comme si on pouvait manipuler le Bon Dieu !), de même, il serait stérile (et contre-productif) de s’enfermer dans le remords (qui nous paralyse et qui va à l’encontre de la volonté de Dieu). 

– Dis-moi : Est-ce que tu pourrais nous expliquer ce que c’est que « la douloureuse joie du repentir »?

– Ce sentiment est un des premiers fruits d’une repentance sincère. C’est un sentiment où cohabitent la douleur d’avoir blessé l’Amour de Dieu ; et en même temps la joie de se savoir pardonné. D’où l’expression « douloureuse joie de la repentance. »

 

–  Finalement : Pourquoi est-il si important de demander au Saint Esprit de nous montrer où est notre péché et de nous donner en même temps le désir de nous repentir ?

– Parce que la Repentance, c’est une porte vers la liberté !

 

Je m’explique : La repentance commence par le regret de nos péchés ; elle nous pousse à prendre la décision de ne plus recommencer ; et elle nous permet alors d’obtenir le pardon de Dieu, pardon  qui est une source de joie, de paix et de liberté  !

C’est en ce sens qu’on peut dire que la Repentance, c’est une porte vers la liberté !

–  Super ! On va essayer de franchir cette porte!




Un mot, une piste de réflexion : RECONNAISSANCE (Joëlle et Roger GAUD)

RECONNAISSANCE

–         Être reconnaissant, manifester de la reconnaissance, savoir remercier, ou, pour employer un terme chrétien, savoir « rendre grâce », ça peut a priori paraître naturel ! Dire merci est d’ailleurs une des premières choses qu’on apprend aux enfants ! Alors ? Pourquoi s’arrêter aujourd’hui sur ce mot de « reconnaissance » ?

–         J’ai envie de te répondre pour au moins deux raisons : La première, c’est que ce n’est peut-être pas aussi évident qu’il n’y paraît ! Et la seconde, c’est que beaucoup ne savent plus de quoi il faudrait dire merci, ni comment le faire !

–         Savoir être reconnaissant, ce serait donc une grâce à demander au Seigneur ?

–         Oui ! Oui ! Tout à fait !

Tu sais, il y a des gens qui sont « naturellement » reconnaissants. C’est dans leur tempérament. Ils sont comme ça ! Chez eux c’est comme naturel d’être reconnaissant ! Quelle chance ils ont ! Ils arrivent toujours à poser sur les événements un regard positif … et ça les rend optimistes !

–         Tu veux dire que devant une bouteille remplie à moitié, ces gens-là arrivent toujours à la voir à moitié pleine, alors que d’autres diraient qu’elle est à moitié vide !

–         Mais il y a, hélas, des personnes chez qui c’est juste le contraire : Ils n’arrivent pas à voir le côté positif des choses et ne retiennent que le négatif ! C’est désolant ! Car ils finissent par passer à côté de plein de merveilles sans même s’en apercevoir !

–         Tu veux dire qu’ils sont ingrats ?

–         Oui, mais ce n’est pas toujours de leur faute : ça dépend souvent de leur éducation ; ça dépend aussi des gens qui les entourent aujourd’hui … et des difficultés auxquelles ils doivent faire face actuellement !

–         Mais, on ne peut pas nier que le contraire de la reconnaissance, c’est l’ingratitude ! Ou que le contraire d’un esprit reconnaissant, c’est un esprit blasé qui ne sait plus reconnaître tous les bienfaits dont il est l’objet, comme si tout lui était dû !

 

 

–         Oui ! Je te l’accorde bien volontiers, mais je crois que ces gens-là sont surtout malheureux !

–         Comment ça ?

–         Voir toujours le côté négatif des choses, passer à côté de plein de merveilles sans même s’en apercevoir (comme je le disais tout à l’heure), ça ne peut que vous rendre pessimiste, sans espérance, voire même aigri … En un mot : malheureux !

–         Tu sembles dire qu’arriver à être reconnaissant, ça va nous rendre heureux ? Que ce serait une clé du bonheur ?

–         Parfaitement ! Quand on sait regarder, en soi et autour de soi, tout ce qu’il y a de positif, ça aide incontestablement à aborder différemment la vie (y compris avec les difficultés qu’elle comporte – et qui peuvent parfois être très lourdes !)

–         Concrètement, pour un Chrétien, comment faire pour être reconnaissant ? Pour remercier ceux qui nous aident, en général on voit assez bien comment il faut s’y prendre ! (Rires – J’ai envie de dire : c’est la moindre des politesses !) Mais pour remercier Dieu, ça peut paraître plus compliqué ! Alors, comment faire ?

–         Je crois qu’il y a mille et une façons de témoigner à Dieu notre reconnaissance, de Le remercier, de Lui rendre grâce ! L’Esprit Saint saura nous montrer ce qu’il faut que nous fassions !

–         Tu peux nous donner quelques pistes ?

–         Les exemples ne manquent pas : Consacrer à Dieu un peu plus de temps dans notre journée ; partager avec ceux qui sont dans le besoin ; visiter les malades ; écouter ceux qui se sentent seuls ; et mille et une autres actions concrètes que l’Esprit Saint nous indiquera …

–         Pour en revenir à cet esprit de reconnaissance qui semble – hélas – si étranger à certains, ne devrait-il pas habiter le cœur de chaque Chrétien ?

–         Oui ! Bien sûr ! Car, en le cultivant, nous serons de plus en plus attentifs à tous ces cadeaux que Dieu ne cesse de nous faire … ce qui renforcera notre foi et notre espérance … et ce qui nous aidera donc à ne pas sombrer dans la morosité ambiante …

–     Oui ! Et être optimiste, c’est un facteur d’évangélisation !

–     Oui ! Il y a un lien indéniable entre « reconnaissance », « optimisme » et « évangélisation » !

L’optimisme (nous l’avons dit) est un des fruits de la reconnaissance ! Et l’optimisme (comme tu le dis) est un facteur puissant d’évangélisation :             Il va de soi que ceux qui ne connaissent pas le Seigneur auront du mal à suivre des Chrétiens pessimistes ou défaitistes !

–     Je comprends bien, qu’à tous points de vue, savoir être reconnaissant, c’est vraiment une grâce à demander au Seigneur !




Un mot, une piste de réflexion : MEDITATION (Joëlle et Roger GAUD)

MÉDITATION

 

–         Méditation…

–         Ce n’est pas un sujet dont il est facile de parler, car de nos jours, on voit sur Internet des pratiques très diverses en matière de méditation… Et il est très clair que dès qu’il s’agit uniquement de vider son esprit, on n’est pas dans le domaine de la méditation chrétienne.

–         A quoi reconnaître une méditation qui serait dite « chrétienne »?

–         Parlons de la méditation telle qu’elle est pratiquée traditionnellement chez les catholiques, car je ne suis pas une spécialiste de l’hésychasme, cette prière silencieuse des moines orthodoxes qui répètent sans cesse « Seigneur Jésus, aie pitié de moi pécheur ». Nous, nous allons parler de la méditation chrétienne qui se nourrit de la Parole de Dieu.

–         Oui, car il existe plusieurs conceptions de la méditation.

–         Oui,  il arrive parfois qu’on la confonde avec l’oraison, la méditation du Rosaire est elle aussi une forme de méditation centrée sur les mystères de Jésus et Marie.

–         Alors, qu’est-ce que la méditation qui se nourrit de la Parole de Dieu ?

–          Le Catéchisme de l’Église catholique en parle comme d’une forme de prière, une entrée en contact avec Dieu à partir de Sa Parole. La méditation est souvent associée à la Lectio divina, qui consiste à méditer à partir de la lecture des Écritures.

–         Comment s’approprier un texte de la Parole de Dieu, pour pouvoir le méditer ?

–         S’en imprégner d’abord en le mâchant, en le ruminant. Jésus nous dit en Jn14,23 « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ».

                                                                                                                                                  – –      Garder la Parole de Dieu, la conserver, oui, mais où ?

 

–          Dans sa mémoire, dans son coeur-mémoire. Saint Augustin disait que la lecture des Ecritures est comme manger quelque chose et que la méditation est comme ruminer quelque chose.  Et, quand on  demande à Mgr Le Gall comment les moines occidentaux méditent, puisqu’avant d’être évêque, il était moine, il répond, « les moines sont des ruminants de la Parole de Dieu. »

–         Va-t-il falloir reprendre le principe de la rumination chez les bovins ?

–         Peut-être juste dire qu’il s’agit de s’arrêter, à un moment, pour savourer cette parole, pour la répéter, la redire à voix haute, pour l’écouter avec les oreilles que l’Esprit Saint nous donne, car nous avons prié l’Esprit Saint auparavant, avant de commencer la lecture, pour qu’Il ouvre les oreilles de notre cœur. Et l’Esprit Saint fait qu’à un moment, un mot vient prendre une saveur plus particulière et me parle, à moi personnellement, et me permet d’entrer en contact avec Dieu.

–         Et on se trompe donc quand on a parfois l’impression qu’on connaît un texte tellement bien qu’il n’a plus rien à nous dire ?

–         Oui, Rabbi Ismaël, un rabbi juif des premiers siècles disait :  » Point n’est comparable celui qui répète la Parole pour la centième fois à celui qui répète la Parole pour la cent et unième fois. »

        Alors, quand commence la méditation de la Parole de Dieu ?

–         A chacun de voir. On commence par lire un passage avec notre intelligence, bien sûr, on se demande ce qui est raconté au sens littéral, historique… puis on s’arrête sur le sens spirituel que peut avoir le texte. On peut s’arrêter aussi sur le niveau personnel que prend pour moi le passage que j’ai lu. Et je peux alors essayer de répondre aux questions suivantes: Qu’est-ce que Dieu me dit aujourd’hui à travers ce passage? Qu’est-ce qu’Il me promet?

–         Ou quel défi est-ce que je vais relever pour aujourd’hui?

–         Oui…Et puis, il se passe quelque chose qui est de l’ordre de la grâce de la prière. Un instant, mon attention peut encore adhérer au texte, je laisse s’imprimer une image, une scène, un personnage. Et puis « ma prière se fait pauvre » dit le Père carme Jean Lévêque « seuls rebondissent, de loin en loin au fond du cœur, quelques mots qui nous disent Dieu ou qui nous disent à Dieu. »

–         Là, on arrive à un autre niveau, qui n’est même plus en lien avec le texte qui a été lu.

–        Oui, c’est le « vrai » lieu de la rencontre, où il n’y a même plus de mots, où Dieu peut me parler ou ne pas me parler, où je goûte juste le bonheur de sa présence.

–         La contemplation. « Je L’avise et Il m’avise. Je le regarde et Il me regarde » , comme avait dit un paroissien au curé d’Ars, quand le curé d’Ars lui avait demandé ce qu’Il disait au Seigneur quand il restait si longtemps devant le Saint  Sacrement.

 –        Oui, c’est ça.

–         De la méditation à la contemplation….




Un mot, une piste de réflexion : CONFIANCE (Joëlle et Roger GAUD)

CONFIANCE

 

–         « A quoi, à qui faisons-nous confiance dans la vie ? Au monde, à la banque, à la bourse, aux assurances, à mon argent que j’ai soigneusement placé?

–         Sûrement pas.

–         À mes amis ?… Mais nous savons que même nos amis peuvent nous décevoir un jour…

–         On peut aussi parfois entendre: « J’ai finalement placé ma confiance en moi-même, car en ce monde, on ne peut se fier à personne… »

–         Et puis voilà que tu te retrouves dans la vallée de l’ombre et de la mort…

–         Et tu te souviens avoir entendu un jour « Hors de moi, vous ne pouvez rien faire…  Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien, le bonheur et ta grâce me poursuivent tout au long de ma vie… En toi j’ai mis ma confiance, tu ne me déçois pas…. »

–         Oui. Et alors je crie « Aide-moi Seigneur!  » Cette confiance en Dieu vient souvent à la suite d’un tel appel au secours, lorsque, après avoir mis toute sa confiance en quelqu’un, on a été trahi, ou alors, lorsque, après n’avoir plus fait confiance qu’à soi-même, on se retrouve quand même au fond du gouffre.

–         Oui, quand je crie vers Dieu, ne serait-ce que « Aide-moi Seigneur!  » et que je mets toute ma confiance que le Seigneur écoute ma prière, je découvre alors l’amour infaillible de Dieu qui nous sauve, qui nous aime toujours, toujours, qui peut et qui veut nous aider. Confiance dans le Seigneur surtout dans les moments d’obscurité, même si parfois nous ne comprenons pas ce qui se passe.

–         Ça peut être simplement pour que l’histoire du peuple de Dieu se réalise. Je pense à Joseph, qui découvre que Marie, la femme qui lui est promise, est enceinte. C’est un moment difficile pour Joseph. Il ne comprend pas, mais il sait que Marie « est incapable d’infidélité». Il a confiance en Marie.

–         Oui, et là, l’intervention de l’ange qui se manifeste à lui dans un rêve n’est pas là que pour le rassurer, mais elle lui fait découvrir aussi le plan de Dieu, dans lequel il a un grand rôle à jouer, puisque l’ange lui dit: « Marie, ton épouse, est enceinte par l’intervention de l’Esprit Saint, elle mettra au monde un fils et  TOI, TU lui donneras le nom de Jésus. »

–         Dieu a toujours voulu nous sauver. Il veut nous sauver, même dans les moments les plus durs, même dans la maladie.

–         Et même quand nous nous rendrons compte qu’il n’y a  pas d’autre issue que celle de passer de cette vie terrestre à la Vie avec un grand V. Puissions-nous dire alors , comme le dit le Pape François –  » Seigneur, l’histoire n’a pas commencé avec moi et ne finira pas avec moi. Va de l’avant, je suis prêt ». Le Pape dit : » Souvenons-nous de nous mettre dans les mains du Seigneur. »

–         Et la confiance dans le Seigneur  nous donne une paix que nous ne pourrions jamais avoir autrement.

–         Alors, à nous de prendre la bonne habitude qui consiste à « marcher dans la présence de Dieu ».  C’est ce que demande Dieu à Abraham au chapitre 17 de la Genèse. Dieu veut nous sauver et Il nous apporte son aide, Il nous aide à faire ce que nous devons faire. Dans tous les domaines de notre vie. Même les domaines les plus concrets, les plus terre-à-terre. Par exemple, si nous savons que nous mangeons au-delà de ce qui est raisonnable, avant de nous mettre à table, prions Dieu en Lui disant  » Seigneur, Tu sais comment je suis, j’ai besoin de Ton aide. Donne-moi la force de manger raisonnablement…  » Avoir confiance en Dieu, c’est Le placer au coeur du concret de notre vie.

–         Même pour faire un achat quelconque, une voiture, un vêtement?

–         Bien sûr.

–         Mais faire confiance à Dieu quels que soient les événements de notre vie, est-ce que ça veut dire « accepter le malheur quand il arrive »?

–         Non, je ne pense pas. Quand un malheur arrive, la première réaction doit être de nous tourner vers Dieu et, dans la CONFIANCE, de présenter cet événement à Dieu, prêts à lutter avec la force que Dieu nous donne, à travers les sacrements, la prière et la Parole de Dieu. Et seul le Saint Esprit peut ensuite nous faire comprendre quelles décisions  prendre ou si nous devons être soumis à cet événement.

–         Faire confiance à Dieu, on pourrait dire que c’est être toujours prêt à dire oui à Dieu et prendre garde à mon ressenti. Car j’ai confiance qu’Il veut le meilleur pour moi, Il veut me sauver.

–         Oui, je crois que c’est ça.




Un mot, une piste de réflexion : PRIERE (Joëlle et Roger GAUD)

PRIÈRE

– Question « bateau »: Qu’est-ce que prier ?

– Clairement, c’est rencontrer Dieu, entrer dans une relation vivante avec Lui. Ce n’est pas que dire des prières. Et il y a de multiples façons de tourner son coeur vers Dieu. Et c’est Dieu qui se donne à nous dans la prière…

– Est-ce qu’il y a différentes formes de prière?

– Classiquement, on distingue la prière de demande, d’intercession, d’action de grâces, de louange, d’adoration, la bénédiction…Mais, si on entend par prière, tout ce qui est rencontre avec Dieu, on peut distinguer aussi la prière faite avec notre voix, de la contemplation ou de la méditation, méditation à partir de la Parole de Dieu par exemple, ou méditation du Rosaire. Il y a aussi la prière personnelle et la prière communautaire, et tout est important.

– Je comprends que ce qui est essentiel, c’est de s’unir à l’amour du Christ. Il y a de nombreux chemins de prière. Certains n’en pratiquent qu’un, d’autres les pratiquent tous. Le Frère Roger de Taizé disait que la prière est un passage vers une vie qui ne vient pas de nous.

–   Et Mère Teresa de Calcutta disait :  » Quand vient le moment de prier et que l’on ne parvient pas à le faire, c’est très simple : laissons Jésus prier le Père dans le silence de nos cœurs. Si je ne peux pas parler, Il parlera. Si je ne peux pas prier, Il priera. »

Nous devrions souvent dire: « Jésus est dans mon cœur. Je crois à la fidélité de son amour pour moi. » Nous sommes avec lui et, quand nous n’avons rien à donner, donnons-lui notre incapacité. Demandons à Jésus de prier en nous, car personne ne connaît le Père mieux que Lui. Nul ne peut mieux prier que Jésus, qui envoie son Esprit Saint prier en nous, car nous ne savons pas prier comme il le faudrait….

– On n’apprend donc pas à savoir prier…  Il n’y a pas de technique pour entrer en communication avec Dieu. Je pense aux techniques de méditation qu’on peut trouver sur Internet…

– Non, ces techniques n’ont aucun rapport avec la méditation chrétienne. Dieu se communique à nous quand Il veut et comme Il veut. Ce qui semble important, c’est  de savoir que le Christ vit en nous, que sa présence est en nous, où que nous soyons.

    Peut-être qu’une disposition du coeur pour entrer en prière, c’est l’humilité, se reconnaître créature et avoir envie de donner à Dieu un signe de notre amour. Être disponible… Kierkegaard disait : « Prier, ce n’est pas s’écouter parler, prier, c’est se taire et être dans le silence et attendre jusqu’à ce qu’on entende Dieu ».

–  En fait, la prière n’est pas un dialogue avec soi-même. Si on expérimente vraiment que Dieu parle, Il nous parle souvent autrement que ce que nous souhaitons ou autrement que ce que nous attendons.

– Oui, croyons qu’à travers la prière, Dieu fait des choses nouvelles en nous : Parfois, on était triste et on est consolé, parfois, on cherche le repos et la paix, et on se retrouve avec une mission…

– Il est donc fort possible qu’on sorte différent d’une prière de ce qu’on était avant de commencer…

– Oui, et donnons donc à Dieu carte blanche pour qu’il puisse faire usage de nous, comme dit Mère Teresa de Calcutta.

–   « Restons toujours joyeux, prions sans cesse, rendons grâce à Dieu en toute circonstance », comme le dit Saint Paul aux Thessaloniciens. (1Th 5, 16-17)

     Mais peut-on prier sans cesse ?

–  Oui, si notre prière est une tentative de nous unir plus intimement à Dieu, notre vie peut devenir prière. Sainte Thérèse d’Avila disait « Pense que Dieu est là au milieu de tes poêles et de tes casseroles et qu’Il est à tes côtés dans toutes les tâches que tu accomplis. »

–  Et si je te demande un modèle de prière, qui te vient en premier à l’esprit ?

  Marie…après Jésus, Jésus dont toute la vie fut prière, qui se retirait dans la solitude pour prier, et qui nous a donné la prière qu’il a enseignée à ses disciples, le Notre Père. Oui, après Jésus, le modèle de prière pourrait être Marie qui a dit « Que tout se passe pour moi selon Ta Parole ». Que comme elle, nous laissions, nous aussi, Dieu nous envahir et que nous renoncions à être exaucés selon nos propres plans.




Un mot, une piste de réflexion : PARTAGER (Joëlle et Roger GAUD)

PARTAGER

 

–  « Partager » : En Français, c’est un mot un peu curieux car il a deux sens ! Partager peut signifier « couper en plusieurs morceaux » : « Elle partage le gâteau entre les invités ». Mais Partager peut aussi vouloir dire « avoir en commun » : « Je partage tout à fait votre opinion sur tel ou tel point » ; ou : » Je partage votre espoir que cette épidémie de Covid-19 cesse rapidement. « 

–  Oui, bien sûr ! Mais pour un chrétien qu’évoque ce mot de « partage » ou de « partager » ?

–  Pour un Chrétien, partager une partie de ses biens, ou partager sa foi, ce n’est pas une option ! C’est une obligation morale ! C’est une nécessité !

–  Tu pourrais préciser tout cela ?

–  C’est simple, la Parole de Dieu et Jésus lui-même ne cessent de nous inciter à partager ! Comment, en effet, envisager de faire preuve d’Amour, comme Jésus nous le demande, sans partager ?

En outre, comment espérer avoir une foi vivante et espérer en récolter les fruits si on ne partage pas ? Si on se renferme sur soi, si on se replie dans une attitude égoïste, on va soi-même se priver de toutes les bénédictions et de toutes les grâces que Dieu veut sans cesse déverser sur nous !

– Tu veux dire par là que si on ne partage pas, Dieu ne nous aimera plus ?

– Non bien sûr ! Pas du tout ! Tu sais bien que Dieu ne cessera jamais de nous aimer, et ce, quoi que nous ayons fait !!

Mais certaines de nos attitudes (comme par exemple le refus de partager) vont finir par ériger un mur entre nous et toutes ces bénédictions que Dieu aimerait nous accorder … et qui n’arriveront donc pas à nous atteindre !

–  Partager, certes ! Mais partager quoi ? Son argent ?

–  Oui, bien sûr, mais pas que ça … même si on sait pas que l’aumône est, avec le jeûne et la prière, un des trois axes du Carême.

–  Et alors ? Combien il faut donner et à qui ?

–  Là, je n’ai pas de réponse bien précise à te donner ! J’ai envie de te répondre : « Ce que ton cœur te dicte. » Il n’y a pas de tarif  bien net !

Mais je crois qu’il faut quand même que ça nous coûte un petit peu ; que ça ne soit pas juste prélevé sur notre superflu !

Mais bien sûr, il faut raison garder : Il serait absurde qu’une femme seule avec trois enfants en bas âge les prive du nécessaire pour aider une tierce personne. Comme Saint Paul l’écrit dans sa Seconde lettre aux Corinthiens : « il ne s’agit pas que cela vous mette dans la gêne pour soulager les autres. »

Chacun donne ce qu’il peut, à qui il veut et en trouvant une attitude juste.

Mais l’important, c’est que si on veut que notre aumône ait un valeur sur le plan spirituel, ce qui est important, ce qui est indispensable, c’est que ce soit fait avec Amour et dans l’Amour !

– Mais, quand pendant le Carême, on nous invite à faire des efforts concernant le partage, il ne s’agit pas que d’aumône et de partage d’argent !

–  En effet ! L’aumône n’est qu’une des facettes du partage chrétien !

On peut aussi offrir à quelqu’un qui est dans le besoin, un sandwich, une barquette, ou – pourquoi pas ? – une chemise ou une paire de chaussures … ou encore mille et unes autres choses bien matérielles qui varieront selon les circonstances : Je ne sais pas moi ! Un petit meuble, des outils, une paire de pneus –  Je suis sûr qu’en la matière, l’Esprit Saint saura nous inspirer …

–  Et à part de l’argent ou des biens matériels, que peut-on encore partager ?

– Là encore la liste serait longue ! Je te propose donc simplement quelques exemples ! L’essentiel, je le répète, c’est que, quoi qu’on fasse en la matière, il faut qu’on arrive à le faire dans l’Amour et par Amour !

Par exemple donner de son temps pour aller voir des personnes qui se sentent isolées ou qui sont hospitalisées … ou pour écouter des personnes qui ont besoin de parler, de vider leur sac !

Par exemple prendre du temps pour parler de notre foi à des personnes qui ne connaissent pas Jésus. On sait bien qu’Evangéliser, ce n’est pas réservé aux prêtres, et que notre Pape appelle chaque Chrétien à être à la fois disciple et missionnaire !

Par exemple encore, et de façon beaucoup plus prosaïque, mettre un peu de notre savoir-faire au service des autres : réparer  la fuite d’eau du voisin si on s’y connait en plomberie ; ou encore aider un enfant à faire ses exercices de maths si on s’en croit capable ….

–         Ça paraît clair ! …. Et pour conclure ?

–         Pour conclure ces quelques mots sur le partage,  j’aimerais terminer par une invitation à nous souvenir qu’en Matthieu 25, Jésus nous demande très clairement d’accueillir les étrangers, de vêtir ceux qui sont nus et de donner à manger à ceux qui ont faim. Et ça, chacun de nous peut le faire … en fonction de ses moyens, … l’essentiel étant que ce soit dans l’Amour !




Un mot, une piste de réflexion : Louange (Joëlle et Roger GAUD)

LOUANGE

–  Qu’est-ce que louer Dieu? Exprimer sa joie?

–  Plus qu’exprimer sa joie… C’est proclamer les merveilles de Son Être-même, la grandeur de Dieu, magnifier ce qu’il est, ce qui évidemment nous met en joie.

–  Quelle différence y a-t-il avec l’action de grâces?

 

–  L’action de grâces proclame surtout ce que Dieu fait dans ma vie. Je rends grâces à Dieu, je le remercie pour ce qu’Il me donne. Mais si je prends l’habitude de remercier le Seigneur chaque jour pour ce qu’Il me donne, je peux facilement enchaîner sur la louange, le bénir pour ce qu’Il est.

– Comment se manifeste la louange?

– Avant de s’exprimer, la louange est d’abord un élan du coeur. Ce n’est pas quelque chose de contraint et forcé, dans le style « allez, louons parce que c’est le temps prévu pour la louange. »

–  Alors, comment expliquer l’expression « sacrifice de louange »?

–  C’est vrai qu’il est écrit en He 13, 15: « Offrons à Dieu en tout temps, par Jésus, un sacrifice de louange, celui qui consiste à proclamer Son Nom ». Le mot sacrifice est employé là dans le sens de « don », d’offrande faite à Dieu.  Et Jésus, qui a la responsabilité d’intercéder auprès du Père, Lui présente notre louange comme les prêtres présentaient autrefois à Dieu les sacrifices.

–  La louange est un élan du coeur. Mais tout élan du coeur s’exprime-t-il  par la louange? Ou, pour poser ma question différemment, quelles formes d’expression peut prendre la louange?

–  Nous sommes créés pour louer Dieu. Dans la louange, il y a souvent la parole qui exprime notre louange, elle n’est pas dite obligatoirement à voix haute, mais il y a quelque chose du langage. Un musicien peut louer avec son instrument seulement;  jouer de son instrument, c’est son expression. On peut chanter sa louange à Dieu. Le chant et la musique sont les expressions supérieures de nos sentiments. « Chanter, c’est prier deux fois » disait Saint Augustin, Saint Augustin qui disait aussi « Qui aime, chante. » Il y a aussi des gestes qui sont des gestes de louange: la danse est une forme de louange, si on la vit dans la prière.

–         Le Psaume 22 (21) dit: « Le Seigneur siège au milieu des louanges de son peuple. » Par la louange, on se rapproche de Dieu et Dieu s’approche de nous.

–         Ce qui est magnifique, c’est que la louange est un cadeau gratuit que je fais à Dieu. Mgr Cantalamessa dit que « chaque fois que nous entrons dans la louange, nous nous opposons à l’orgueil de notre coeur, à notre désir de gloire personnelle. C’est pourquoi la louange fait de nous des fils. »

– Des fils qui commencent à s’entraîner à louer le Père, pour la louange éternelle qui nous attend au Ciel.

–  Et si nous restons dans cette attitude filiale du petit enfant qui tend les bras vers son Père, nous grandissons dans l’abandon à la volonté divine. La louange nous fait grandir dans la confiance.

– Et c’est une arme essentielle du combat spirituel. Elle nous arme contre la tristesse, l’agressivité et le murmure.

– Je me rappelle avoir eu un jour une grande déception par rapport à quelque chose que j’attendais fortement et qui ne m’avait pas été donné pour des motifs qui m’échappaient. Prise entre la révolte, l’envie de récriminer, de manifester mon désaccord par une mauvaise humeur dont n’auraient pâti que des personnes étrangères à ce qui m’arrivait, j’ai eu – Dieu merci- le réflexe de m’enfermer dans ma chambre et de louer le Seigneur qui, lui non plus, n’était pour rien dans ce qui m’arrivait… Et au bout de quelque temps, j’ai senti mon coeur s’adoucir, ma colère tomber complètement,  et ma déception s’est effacée pour donner place à une joie profonde de pouvoir me trouver là, près du Seigneur.

– Oui, la louange nous permet de désamorcer les tentations, elle guérit, elle libère, elle fait venir la présence de Dieu…

– Alors, soyons toujours prêts à laisser s’exprimer l’Esprit Saint qui loue déjà en nous, même si nous ne le sentons pas, l’Esprit Saint qui nous attire dans la louange pour nous ouvrir à l’amour.

– Encore quelque chose à ne pas dissocier de l’amour : la louange…




Un mot, une piste de réflexion : JOIE (Joëlle et Roger GAUD)

JOIE

–         La joie dont nous voulons parler aujourd’hui n’a, bien sûr, rien à voir avec une simple gaieté, et encore moins avec une forme d’excitation, d’hilarité, pire d’exaltation.

–         La joie dont nous voulons parler, c’est celle à laquelle faisait allusion le Père François Varillon, quand il a écrit : « La vocation du chrétien est une vocation à la joie ».

 

–         Cette joie-là, c’est un des fruits de l’Esprit dont Saint Paul nous parle dans la lettre aux Galates. Elle est inséparable de la paix. Et on pourrait dire qu’elle découle d’elle.

–         En fait, c’est la joie même du Christ ! C’est la joie qui est en Lui … et qu’Il veut nous donner en plénitude .

–         En Jn 15,10, après avoir dit qu’il faut rester attaché à Lui comme les sarments au cep de la vigne, Jésus précise : « Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite. »

Et cette joie-là, Jésus a demandé au Père de nous la donner . En Jn 17,13 on le voit Lui dire : « … qu’ils aient en eux ma joie dans sa plénitude ».

         Rester dans cette joie de Dieu paraît tellement important pour Saint Paul, que cela va faire également partie des recommandations que l’on trouve dans ses lettres :

– Aux Thessaloniciens il écrivait : « Soyez toujours joyeux … et priez sans cesse… » (1Thess.5,16).

Et, de même aux Philippiens : « Réjouissez-vous dans le Seigneur en tout temps. Je le répète : Réjouissez-vous ».(Ph 4,4)

–  Pour définir en quelques mots ce qu’est cette JOIE dont nous parlons, j’aimerais vous citer ce qu’en disait Jean-Paul II : C’est « la joie qui naît de la grâce divine. [Elle] n’est pas une joie superficielle et éphémère. Il s’agit d’une joie profonde, enracinée dans le cœur et capable d’envahir toute l’existence du croyant ».

–  Et cette joie « profonde et enracinée dans le cœur », demandons à Dieu de nous apprendre à la manifester !

Nous avons souvent eu l’occasion de rappeler que le Pape François souhaite que nous soyons tous des « disciples-missionnaires » et que nous participions, nous aussi, au travail d’évangélisation et de diffusion de la Bonne Nouvelle de l’Evangile.

–  Et un des meilleurs moyens d’évangéliser, n’est-ce pas de faire envie ? Si en nous voyant vivre et agir, les non-chrétiens en arrivent à se demander « mais qu’est-ce qu’ils ont ces gens –là ? Mais qu’elle est cette joie qui émane d’eux ?», nous aurons déjà fait la moitié de notre travail d’évangélisation …

« La joie, disait Mère Térésa, est un filet pour attraper les âmes »

–  Une des raisons de la déchristianisation actuelle dans les pays occidentaux, une des difficultés du Réveil , c’est sans doute que beaucoup ont oublié qu’ « un saint triste est un triste saint« .

– Oui ! Et comprenons bien qu’il n’y a rien d’irrespectueux à exprimer sa joie !

Bien souvent nous n’osons pas (ou nous n’arrivons pas à) exprimer notre joie car on nous a dit qu’il fallait être sages comme des images (« on ne parle pas à table »….), voire même que c’était bien d’être un peu guindé.

La moindre manifestation de joie était taxée d’excitation ou d’exaltation ! Lever les mains au Ciel dans un geste d’adoration passait pour de l’exhibitionnisme……

– Beaucoup, tout en nous exhortant à être dans la joie, voyaient d’un mauvais œil, la moindre expression de cette joie : « Soyez joyeux…..mais ne le montrez surtout pas ! »

Pis, certains sont arrivés à faire passer l’idée que le fait de se retenir, de s’interdire toute manifestation joyeuse serait un signe de maturité spirituelle.

–  Méfions-nous de tous ces «pompiers du feu de l’Esprit » qui sous prétexte de sagesse, aimeraient nous ramener dans leur état de tiédeur. Or ni la tristesse ni la tiédeur ne sont des fruits de l’Esprit ! Et même, l’Apocalypse – au chapitre 3 – nous dit bien ce que Dieu fait des tièdes ! Il les vomit !

–  Rappelons-nous, au contraire, que le mot « enthousiasme » vient du grec « en–théos » qui renvoie à l’idée d’avoir « Dieu en soi » ! Et si on a Dieu en soi, ça doit se voir ; ça doit déborder !

Sachons donc exprimer notre joie, en trouvant l’attitude juste, «le juste milieu ».

– Mais comment, penseront certains,  accéder à cette « joie qui vient de Dieu » ?

–  En fait, cette joie-là, elle ne se construit pas à la force du poignet : Comme elle est un fruit de l’Esprit, elle s’accueille.

Et si on a du mal à entrer dans cette joie, là encore la Parole peut nous aider. Par exemple, lorsque notre Seigneur rappelle à ses disciples – nous rappelle – qu’il y aura toujours une place pour nous dans le cœur du Père : « Réjouissez-vous – dit-il en Luc 10,20 – de ce que vos noms sont inscrits dans les cieux. »




Un mot, une piste de réflexion : SALUT (Joëlle et Roger GAUD)

SALUT

– Nous sommes sauvés par Jésus, Yeshoua ; le nom araméen de Jésus, qui est issu de la racine « hébraïque » Iasha, qui veut  justement dire « sauver ». Le salut est dans le Nom de Jésus dans tous les sens du terme.

– Et de quoi Jésus nous sauve-t-il ? Dans quelle mesure est-ce qu’on peut dire qu’il est notre Sauveur ?

– Peut-être que ce qui est le plus concret, pour moi en tout cas, c’est de dire que « Jésus est venu me libérer de la mort sous toutes ses formes. » Parce qu’Il est mort et ressuscité, parce qu’Il nous a aimé jusqu’à en mourir, nous savons que les épreuves que nous traversons, les moments difficiles que nous vivons, la mort terrestre aussi, ne sont que des passages.

– Et ce que tu me dis là me rappelle que Saint Paul a écrit dans sa lettre aux Romains: « La preuve que Dieu nous aime, c’est que le Christ est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs. » (Rm 5,8)

– À propos de Sauveur, mon petit neveu, celui qui croyait que Jésus avait pour nom de famille Ralem, oui Jésus Ralem, qu’il avait confondu avec Jérusalem , mon petit neveu avait dit aussi qu’il avait vu le Sauveur à la télé. « Un monsieur sur un bateau qui avait une combinaison jaune et qui tendait la main à quelqu’un qui était tombé dans l’eau », disait-il. Nous lui avions expliqué que ce monsieur qui faisait des sauvetages était un sauveteur. Mais chaque fois qu’on en parle, je vois Jésus sauveteur de Pierre. Tu te rappelles, quand les disciples voient arriver Jésus marchant sur la mer, ils ne le reconnaissent pas et pensent que c’est un fantôme. Pierre, voulant vérifier que c’est bien Jésus, lui dit: « Si c’est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux». Jésus lui dit « viens », il commence à marcher lui aussi sur la mer, mais dès qu’il a peur, il s’enfonce et crie « Seigneur, sauve-moi. » Jésus étend la main et le saisit, sauveteur et Sauveur.

– Oui, et ce pourrait être notre prière chaque matin « Seigneur Jésus, sauve-moi !» J’ai besoin de Toi. Sans Toi, je ne suis rien… Viens faire ta demeure en moi. Seigneur Jésus je veux te suivre, marcher à ta suite, c’est-à-dire poser les mêmes gestes que toi…

 

– Oh! C’est placé la barre très haut. Vivre comme Jésus… Une bonne relecture d’un Évangile s’impose.

– Et pourquoi pas ? Au moins commencer, et s’arrêter chaque jour sur un geste de Jésus et voir ce qu’il peut signifier.

– Oui, je vois ce que tu veux dire. Par exemple, poser des gestes de compassion, comme lorsque Jésus voit la veuve qui vient de perdre son fils unique, qu’il va ressusciter, il est pris aux entrailles pour elle (Lc 7,13). Il est pris aussi aux entrailles devant ce lépreux qui vient lui dire « Si tu veux, tu peux me purifier » (Mc 1, 41), et il le guérit. Il en a guéri aussi beaucoup d’autres. Mais Jésus n’est pas d’abord un guérisseur, il est le Seigneur à suivre et à aimer.

          Et puis, comme Jésus, je peux aussi poser des gestes d’amitié; Jésus a pleuré avec les amis de Lazare qui pleuraient sa mort.

       Comme Jésus, je peux aussi essayer de servir mon prochain. Oui, Il a appris à ses disciples à servir, en leur lavant les pieds lors du dernier repas.

          Je peux aussi décider de prier le Père comme Jésus me l’a appris en reprenant le Notre Père, en allant à l’écart pour prier, comme Lui.

– Oui, c’est vrai que Jésus nous tourne sans arrêt vers son Père. Tous les actes de Jésus manifestent le Père. Ne dit-il pas lui-même « Le Fils ne peut rien faire de lui-même, il faut qu’Il le voit faire par son Père » (Jean 6,19)

– Oui, « Je suis dans le Père et le Père est en moi », « qui me voit, voit le Père»,  Jésus l’a souvent dit. Nous ne connaissons Dieu que par Jésus, Jésus qui nous révèle l’Amour du Père.

          Alors, Jésus sauve moi, révèle-moi ton amour pour que je puisse, moi aussi, t’aimer de plus en plus, que je puisse percevoir quelque chose du fond du cœur du Père.

        Et j’ai envie de vous quitter en disant « salut », en guise de salutation, comme le mot hébreu « shalom », avec toutes ses connotations de joie, de paix, d’amour, de plénitude.