1

Un mot, une piste de réflexion : AMOUR (Roger et Joëlle Gaud)

  Dieu est AMOUR. Dieu n’est qu’Amour. Nous ne pouvons que demander à être plongés dans cet amour qui unit le Père, notre Père, qui unit notre Abba à Jésus par la puissance de l’Esprit Saint.

–  Quel chrétien ne rêverait pas de voir le feu de l’amour de Dieu brûler dans son cœur? Mais comment faire?

– Le demander chaque jour, persévérer dans la prière. Seigneur, je veux essayer de te connaître davantage.

–   En particulier en connaissant mieux Ta Parole! C’est vrai que si nous nous appuyons sur la Bible, la Parole de Dieu qui est vivante, et qui agit sur nous dès que nous la méditons, dès que nous lui donnons la possibilité de nous transformer, alors nous recevons quelque chose de l’amour de Dieu. Et cet amour nous donne la paix, notre foi grandit, nous osons espérer contre toute espérance, nous apprenons à attendre avec confiance. Et forts de cet amour, nous apprenons d’abord à nous aimer nous-mêmes, en restant lucides sur nos défauts, et sur nos qualités, et puis nous apprenons à nous décentrer de nous-mêmes et à nous centrer sur les autres.

–  Et là, le chapitre 13 de la 1ère épître aux Corinthiens prend tout son sens: Ma connaissance de la Parole de Dieu, ma foi, mon aumône, SANS AMOUR, ne sont rien.

          Et si à la place du mot Amour, je mets « je », c’est-à-dire chacun de nous, tel qu’il aimerait être, une fois rempli de l’amour de Dieu…. ça donne au verset 4 du chapitre 13 de la 1ère épître aux Corinthiens:  L’amour sait attendre, je remplace par: Est-ce que je sais attendre? L’amour est compréhensif. Est-ce que je suis compréhensif ? Et je continue: Est-il sûr que je ne suis pas jaloux ? que je ne me fais pas valoir ? Que je ne cherche pas mon intérêt ? Que je ne me mets pas en colère ? Que je ne prends pas en compte le mal ? Que je ne me réjouis jamais de ce qui est injuste ? Est-ce que je prends plaisir à la vérité ? Est-ce que je résiste à tout ? Est-ce que je garde en toute circonstance la foi, l’espérance et la patience?

–  Dois-je répondre?

–  Non bien sûr… Mais il est clair, que le sommet c’est l’amour, l’amour du frère, impossible sans l’amour de Dieu; l’amour Agapè, Paul n’utilise que ce mot. Les philosophes grecs utilisaient un autre mot, philia, qui avait quelque chose à voir avec l’amitié et l’affection. Mais l’amour Agapè, c’est l’amour qui vient de Dieu, c’est le seul qui nous permet d’aimer «avec nos tripes ». Et c’est comme ça que Dieu veut que nous aimions.

–    Et comment comprends-tu ces mots de Saint Paul au chapitre 3 de sa lettre aux Ephésiens quand il parle de la largeur, la longueur, la hauteur et la profondeur de l’amour de Dieu?

–    La largeur de l’amour de Dieu, ce pourrait être l’amour de Dieu donné à tous, j’aurais alors à comprendre que moi aussi, comme Jésus, parce que c’est Lui qui me rend capable, je peux élargir mon regard, je peux entrer dans cette dimension de l’amour de Dieu, un amour qui ne soit pas limité à l’entourage de mes bien-aimés. L’amour de Dieu en moi peut faire que personne ne me soit plus indifférent.

         Pour ce qui est de la longueur de l’amour de Dieu, on pourrait dire que c’est un amour de toujours, un amour éternel un amour inconditionnel, qui ne dépend pas de ce que nous faisons, de ce que nous avons fait, de ce que nous sommes. Alors, je peux comprendre que moi aussi, comme Jésus, parce que c’est Lui qui me rend capable, le fait d’aimer chaque personne de ma famille, de la paroisse où je vis ma foi, aimer chaque personne dans le cadre de mon travail, n’est pas quelque chose de facultatif,  quels que soient les défauts de cette personne.

– C’est vrai qu’on aime bien que les autres nous aiment envers et contre tout, malgré les erreurs que nous avons faites ou que nous faisons parfois encore.

– Pour la hauteur de l’amour de Dieu, je verrais bien cette dimension comme celle de la grâce.  Nous ne méritons pas l’amour de Dieu, il est gratuit. alors, forts de cet amour immérité, et parce que Jésus nous en rend capables, nous comprenons que notre amour aussi ne doit pas être conditionné par l’amour de l’autre. C’est tellement facile d’aimer ceux qui nous aiment ou ceux qui sont aimables.

      Quant à la profondeur de l’amour de Dieu, ce pourrait être la dimension de cet amour qui nous rejoint au plus profond de nos misères, la dimension du pardon de Dieu… La gratuité de l’amour de Dieu qui pardonne….

                                                                                                             Roger et Joëlle GAUD




« A quoi sert le baptême ? »

Question : « A quoi sert le baptême puisque nous sommes tous les enfants de Dieu et d’autant plus que dès notre conception humaine, nous avons déjà l’Esprit-Saint ? »

 

Dieu nous a tous créés en « soufflant » en nous (Gn 2,4b-7) ce « souffle de vie » qui, dans la Bible, renvoie à l’Esprit Saint. Isaïe fait ainsi le parallèle entre ces deux notions, en un très beau verset à portée universelle (Is 42,5) : « Ainsi parle Dieu, Yahvé, qui a créé les cieux et les a déployés, qui a affermi la terre et ce qu’elle produit, qui a donné le souffle au peuple qui l’habite, et l’esprit à ceux qui la parcourent. »

Ainsi, ce « Dieu » qui « est Esprit » (Jn 4,24) a créé tout homme en se donnant en tout son Être, et donc en lui donnant, en tant que créature, d’être lui aussi ce qu’il est. Ainsi, tout homme est « esprit, âme et corps » : « Que le Dieu de la paix lui-même vous sanctifie totalement, et que votre être entier, l’esprit, l’âme et le corps, soit gardé sans reproche à l’Avènement de notre Seigneur Jésus Christ » (1Th 5,23).

« Dieu est Esprit » ? Nous sommes nous aussi « esprit » ? Nous participons donc déjà à ce que Dieu est en lui-même par le simple fait que nous avons été créés et lancés dans l’aventure de la vie…

« Dieu est Saint » ? « Dieu est Esprit Saint » ? Nous aussi, nous sommes, au plus profond de notre être « esprit saint », ce qui fait que tout homme a, en lui, un sens inné de la justice, de la vérité, de la droiture, de la loyauté, du ‘bien’, etc… A ce titre, nous avons en nous comme « une loi » dira St Paul, une « loi » qui n’est que l’expression de notre « être » profond : « Quand des païens privés de la Loi accomplissent naturellement les prescriptions de la Loi, ces hommes, sans posséder de Loi, se tiennent à eux-mêmes lieu de Loi ; ils montrent la réalité de cette loi inscrite en leur cœur, à preuve le témoignage de leur conscience, ainsi que les jugements intérieurs de blâme ou d’éloge qu’ils portent les uns sur les autres » (Rm 2,14-15)…

Maintenant, notre être « esprit » doit s’accomplir ; nous avons tous été créés pour vivre en relation avec Dieu dans l’Amour, l’entendre, le comprendre, lui répondre, vivre en communion avec lui…

Tout est donc dans « l’ouverture de cœur » à Dieu qui, de son côté, étant Amour, est toujours éternellement Don de tout ce qu’il est en lui-même… Le Pape François déclarait ainsi lors d’une audience à Rome : « Le premier pas que Dieu accomplit vers nous est celui d’un amour donné à l’avance et inconditionnel. Dieu nous aime parce qu’il est amour, et l’amour tend de nature à se répandre, à se donner » (14/06/2017). Lui ouvrir son cœur, c’est donc accueillir ce Don de l’Esprit. Refuser la relation avec lui, lui fermer son cœur, c’est toujours « vivre », mais sans connaître cette Plénitude que seul le Don de Dieu peut nous communiquer. En tant « qu’être créé pour la relation », nous pourrions prendre l’image d’une maison : notre esprit, notre cœur, est un maison, avec une porte qui peut être ouverte ou fermée. Et Dieu de son côté est un « soleil » : « Le Seigneur Dieu est un soleil… Il donne la grâce, il donne la Gloire » (Ps 84(83),12, et il le fait en donnant ce qu’il est en lui-même, c’est-à-dire en donnant l’Esprit. « Il donne la grâce » en donnant « l’Esprit de la grâce » (Hb 10,29). Il donne la gloire en donnant « l’Esprit de gloire, l’Esprit de Dieu » (1P 4,14). Et ce Don est gratuit, universel, offert à tout homme, quel qu’il soit, où qu’il soit : « Votre Père qui est aux cieux fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes » (Mt 5,45), l’eau étant encore dans la Bible un symbole de l’Esprit Saint (Jn 7,37-39; cf. Jn 4,10-14; Ez 36,24-28) : « Le dernier jour de la fête, le grand jour, Jésus, debout, s’écria : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive celui qui croit en moi ! selon le mot de l’Écriture : De son sein couleront des fleuves d’eau vive. Il parlait de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui avaient cru en lui » (Jn 7,37-39).

St Luc emploie alors l’expression « être rempli d’Esprit Saint » : au jour de la Pentecôte, « tous furent remplis de l’Esprit Saint » (Ac 2,4), « le Don de Dieu » (Ac 8,18-20)… Le projet de Dieu commençait donc à s’accomplir pour eux… Tel est le but du baptême et de tous les sacrements que nous vivons : ouvrir nos cœurs au Don de Dieu, que notre « esprit » soit « rempli par l’Esprit Saint », une image qui évoque la Plénitude, le Bonheur que l’on éprouve lorsqu’on ouvre son cœur à Dieu… On peut aussi dire que l’Esprit de Dieu s’unit à notre esprit pour lui permettre ainsi de vivre une Plénitude que lui seul peut nous communiquer : « Tu mets dans mon coeur plus de joie, que toutes leurs vendanges et leurs moissons » (Ps 4,8). Alors, « heureux les pauvres de cœur, car le Royaume des cieux est à eux » (Mt 5,3) car « votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume » (Lc 12,32), et il le fait en donnant l’Esprit Saint puisque « le règne de Dieu n’est pas affaire de nourriture ou de boisson, il est justice, paix et joie dans l’Esprit Saint » (Rm 14,17)… Jésus accomplit ainsi le projet créateur de Dieu en nous donnant l’Esprit Saint : Dieu nous a créés « esprit » pour que nous soyons comblés par le Don de son Esprit ? Ressuscité, il apparaît à ses disciples, puis « il souffla sur eux et leur dit : Recevez l’Esprit Saint » (Jn 20,22)…

La démarche du baptême que Jésus nous propose est donc une démarche pédagogique par laquelle nous allons découvrir où se cache notre vrai accomplissement… Et puisque Dieu, en créateur et Père de tous les hommes, « veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » (1Tm 2,3-6), il frappe donc à la porte de tous les cœurs (Ap 3,20) par le Don de son Esprit… Heureux alors les hommes de bonne volonté qui n’ont peut être pas encore entendu la Bonne Nouvelle de l’Evangile ou qui marchent depuis leur plus tendre enfance sur un autre chemin religieux… Par leur bonne volonté, par leur recherche sincère de tout cœur, ils s’ouvrent eux aussi à cette Unique vérité et reçoivent, même s’ils n’en sont pas encore pleinement conscient, le Don de l’Esprit, et avec lui, la vraie joie, le vrai bonheur… « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre à tous les hommes de bonne volonté » (Lc 2,14 ; traduction en latin de St Jérôme : « Gloria in altissimis Deo et in terra pax in hominibus bonae voluntatis. »). Mais ce sera encore mieux bien sûr lorsqu’ils pourront mettre les mots justes sur ce qu’ils vivent, et ces mots justes sont ceux que Dieu Lui-même nous a donnés avec et par son Fils, d’où l’importance d’annoncer le plus largement possible la Bonne Nouvelle de ce Dieu Amour qui s’est révélé avec et par le Fils Unique, l’éternel engendré, « le Sauveur du monde » (Jn 4,42)…

                                                                                                    D. Jacques Fournier




La Bible interdit-elle de donner son sang ?

Les anciens croyaient que « la vie de la chair est dans le sang » (Lv 17,11), et même que « la vie de toute chair, c’est son sang » (Lv 17,14). Cette constatation venait tout simplement de l’observation : qu’un homme reçoive un coup d’épée, son sang coule, il meurt… Conclusion : sa vie est dans son sang… La médecine n’avait pas fait les progrès que nous connaissons actuellement. Nous savons maintenant que « la vie de l’homme » n’est pas exclusivement liée à « son sang »… Il peut même vivre avec un seul poumon, un seul rein, avec un cœur artificiel, etc…

Ce principe exposé en Lv 17,11.14 étant posé, puisque la vie vient de Dieu et qu’elle appartient à Dieu et à Dieu seul, il était interdit de consommer le sang au nom du respect à avoir pour la vie… Lorsqu’on voulait manger de la viande, on tuait donc l’animal, on recueillait son sang et on le versait dans un trou à terre, comme si on « enterrait » l’animal… Et lors des sacrifices faits au Temple de Jérusalem, on versait ce sang sur l’autel, rendant ainsi à Dieu ce qui appartient à Dieu seul…

On voit bien que ce précepte dépend du contexte de l’époque, et on retrouve ainsi ce principe si bien exposé par le Concile Vatican II (Dei Verbum): les auteurs de la Bible ont écrit en « vrais auteurs », avec leur éducation, leur culture, leurs convictions, pas toujours exactes, etc… Et c’est dans ce contexte qu’ils ont tenté d’exprimer au mieux ce qu’ils percevaient de Dieu…

Ce qui est important derrière cette question du sang, c’est le respect pour la vie. Ce principe demeure aujourd’hui, et il est très important… Mais comme nos connaissances ont changé, maintenant, au nom de la valeur sacrée de la vie humaine, pour la sauver, il est possible et même nécessaire de verser son sang, de donner son sang pour que quelqu’un d’autre puisse continuer à vivre… Littéralement, nous faisons donc le contraire de ce qui est écrit dans l’Ancien Testament, car le contexte général a changé… Mais au niveau du principe, c’est en donnant son sang que l’on met maintenant en pratique la volonté de Dieu sur la vie…

Hélas, certains font une lecture que l’on appelle « fondamentaliste » de la Bible : c’est écrit, c’est comme cela… Oui, mais les mots que nous employons aujourd’hui, les mêmes mots, n’ont pas forcément le même sens… La culture a changé, le contexte social, historique a changé… et l’exemple du sang est très beau : en appliquant littéralement le précepte aujourd’hui, on en arrive à faire le contraire de la volonté de Dieu, ce Dieu de la vie, qui aime la vie, bénit la vie, et pour qui toute vie humaine est infiniment précieuse… Donner un peu de son sang pour sauver une vie est alors un des plus beaux gestes de partage qui soient…

D. Jacques Fournier




Jésus, « Fils de l’homme »… (Mc 9, 30-37)

Jésus, « Fils de l’homme »…

Jésus utilise souvent le titre de « Fils de l’homme » pour parler de lui, alors qu’il ne veut pas qu’on utilise le titre de « Fils de Dieu ». Contrairement à ce qu’on pourrait penser à première vue, il ne s’agit pas d’une insistance sur l’humanité dé Jésus. En fait les premiers chrétiens, issus du Judaïsme, et Jésus lui-même, voyaient en ce titre une évocation du Messie, annoncé par le prophète Daniel, et qui souligne fortement son origine céleste et l’œuvre divine qu’il devait accomplir. C’était une manière voilée et moins provocante de dire que Jésus venait du ciel, qu’il était le Fils de Dieu.

Jésus traverse la Galilée avec ses disciples, et son souci c’est de les former à la vraie destinée du Messie : «  Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes, ils le tueront, et trois jours après sa mort, il ressuscitera. » Tout l’évangile de Marc nous achemine vers ce sommet. Mais l’enseignement de Jésus reste incompréhensible pour les disciples, qui attendaient un Messie, qui serait un roi à la manière des princes de ce monde. La preuve est leur discussion dont l’objet était de savoir qui est le plus grand.

Jésus ne leur fait aucun reproche : il se contente de placer au milieu d’eux un enfant, pour leur enseigner la vraie grandeur aux yeux de Dieu. En sa Passion qu’il annonce, Jésus s’est fait lui-même le dernier, le serviteur. Il n’y a pas d’autre chemin pour suivre Jésus que de passer par la mort pour aboutir à la vie.

Les disciples de Jésus seront transformés par la mort et la résurrection de leur maître. Ils seront alors investis d’une force et d’une intelligence qui ne viendront pas d’eux. Demandons au Seigneur que la grâce de Pâques et de la Pentecôte continuent à nous transformer afin de ressembler à Jésus.

P. Antoine Dennemont




Un long chemin, de la foi à l’amour… (Jn 21, 15-19)

Un long chemin,  de la foi à l’amour, un chemin qui ne s’arrête pas…

Depuis la première question que Jésus a posé à ses amis, tout au début : « Que cherchez-vous en me suivant ? » (Jn 1,38) jusqu’à cette triple question posée à Pierre, après la résurrection, « Pierre, m’aimes-tu ? »(Jn 21, 15) le groupe des disciples en trois ans a fait un grand chemin de foi. Nous nous rappelons la question qui entre temps, a permis à Jésus de faire le point : Finalement, « pour vous qui suis-je ? » Mt 16,15) et le moment tragique à la fin du discours sur l’eucharistie : «  Et vous, allez-vous me quitter ? » (Jn 6, 67) et Pierre, qui au nom du groupe, a répondu que sans Jésus la vie ne serait rien «  a qui irions-nous Seigneur ? »

L’amitié des disciples a été vécue tantôt bien, tantôt mal. Aujourd’hui, après la trahison et le reniement, c’est la vérification de l’amour. Le pardon de Jésus a recréé entièrement Pierre- le mauvais passé vécu par lui et tout le groupe, ne compte plus. Ce qui compte pour Jésus, c’est un présent d’amour et de courage. Il va pouvoir bâtir sur Pierre «  Sois le berger de mes brebis ». La grande aventure de l’Eglise commence, une Eglise qui sera bâtie et se construira sur l’amour. Rien ne vaudra et ne tiendra dans l’Eglise, si ce n’est par l’amour.

Un long chemin,  de la foi à l’amour, un chemin qui ne s’arrête pas. Aujourd’hui, à nous qui croyons en Lui, Jésus nous demande : « M’aimes-tu ? »




Dans le monde sans être du monde… (Jean 17, 18)

« De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi je les ai envoyés dans le monde….»

Telle est la tension paradoxale dans laquelle Jésus a introduit ses disciples : Jésus va quitter ses disciples pour retourner à son Père et il a conscience de la difficulté dans laquelle il met ses amis en disparaissant. Il considère quelle sera leur situation dans le monde : Un grand combat se  déroule : Amour contre  « non-amour », Dieu contre le Mal.

Pourtant Jésus ne prie pas son Père de les retirer du monde, mais seulement de les protéger du Mauvais, de les affermir pour qu’ils puissent  affronter le monde en restant fidèles, notamment en refusant  de pactiser avec le mensonge du monde et ses faux-fuyants.

 « De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi je les ai envoyés dans le monde. » Jésus parti, ce sont ses disciples qui continuent son œuvre.

Envoyés dans le monde par le Christ comme lui-même le fut par son Père, nous,  les chrétiens, nous sommes dans le monde. Accepterons-nous d’être incompris, voire haïs, parce que nous voulons être fidèles au Christ qui nous a confiés la mission d’être témoins de la vérité de Dieu, témoins de l’unité, témoins de l’amour fraternel ?

Le Concile Vatican II a beaucoup insisté sur cette exigence de Jésus : « La vocation propre des laïcs chrétiens est de mener leur vie au milieu du monde et des affaires profanes. Ils sont appelés par Dieu pour travailler, comme du dedans,  à la sanctification du monde, à la manière d’un « ferment » grâce à la vigueur de leur esprit chrétien, pour manifester le Christ aux autres, avant tout par le témoignage de leur vie, rayonnant de foi, d’espérance et de charité. »

Il s’agit d’être pour Dieu dans ce monde qui est contre. Réaliser un peu d’amour, dans nos relations humaines, dans notre travail professionnel, dans notre vie de famille, dans nos engagements divers au service des autres, c’est réaliser ici-bas un peu de cet amour unique qui est le secret de la Trinité.

Jésus a prié pour que nous soyons consacrés par la vérité, c’est-à-dire sanctifiés par sa Parole qui est la Parole du Père. Etre chrétien, c’est « être dans la vérité de Dieu ». En même temps dans sa prière Jésus a voulu que  sa joie soit notre joie, la joie d’être aimé du Père et d’aimer le Père. C’est la joie de l’Esprit Saint. La joie chrétienne. Une joie qui ne doit pas nous quitter parce que, partout et toujours, nous prenons le parti de Dieu, comme Jésus.

Père Antoine DENNEMONT

 




Comment un vieux livre pourrait me parler ?

Louis 12 ans

Comment un vieux livre pourrait me parler ?

Père Antoine DENNEMONT : 

Tu as raison de dire que la Bible est un vieux livre, elle a plus de 3000 ans ! Pourtant en 2017, des millions de gens continuent à y trouver quelque chose qui donne sens à leur vie. D’ailleurs elle aurait disparu si les hommes n’y avaient pas découvert quelque chose de rare. Ce n’est pas un livre, mais une petite bibliothèque à elle seule car elle contient 73 livres ! Bien sûr, on peut la lire comme un recueil d’histoires anciennes, mais pour les croyants, elle est un livre vivant, animé par un souffle.

L’Ancien Testament est le livre dans lequel des croyants expriment comment Dieu se fait connaître à eux. Le Nouveau Testament contient les paroles et les actes de Jésus Christ, et la vie de ses premiers disciples. Cette partie de la Bible peut révolter, mais aussi bouleverser. Cette parole est « tranchante comme le glaive », elle touche le cœur, elle s’adresse à ce qu’il a de plus intime, elle est vivante.




« Le Saint-Esprit, c’est quoi » ?

Anne 7 ans

« Le Saint-Esprit, c’est quoi » ?  

Père Antoine DENNEMONT

Un esprit, c’est quelque chose qu’on ne peut pas toucher, mais qu’on sent. Par exemple, quand deux personnes s’aiment, un « lien » ou un « esprit d’amour » les unit. Avec une majuscule, le « Saint-Esprit » désigne cette relation d’amour qui unit Dieu le Père à son Fils Jésus. Cet Esprit est vivant et il donne la vie.

Dès les premières phrases de la Bible, au début de la Création, on parle du souffle de Dieu qui planait sur les eaux. » (Gn1,2). Il est le signe que Dieu est bien là parmi nous, qu’il ne nous abandonne jamais. Quand Jésus a annoncé son départ à ses apôtres, il leur a promis l’Esprit-Saint, pour se rendre présent à eux d’une autre manière : c’est ce que l’Eglise célèbre avec la Pentecôte. On parle souvent du Saint-Esprit comme d’un feu ou d’un vent pour montrer que c’est une force qui brûle à l’intérieur de nous-mêmes et nous invite à aller vers les autres, témoigner de notre foi.




« Qui a créé Dieu ? »

Gabriel, 8 ans

« Qui a créé Dieu ? »

Père Antoine DENNEMONT

Personne ! Dieu a toujours été là, mais les hommes ont mis du temps à la connaître ou plutôt à la reconnaître. Au début, ils croyaient que c’était Dieu qui déclenchait les tempêtes et les tremblements de terre. Puis, peu à peu, ils l’ont découvert comme un ami ou un père très tendre. Comment ont-ils fait ? En se posant des questions : « Pourquoi j’existe ? Où j’irai après la mort ? Qui a créé la vie ? » Ils se sont dit qu’il devait y avoir quelqu’un d’invisible quelque part qui leur voulait du bien, puisqu’il leur avait donné la vie. Mais Dieu de son côté n’a jamais cessé de tendre la main aux hommes. Pour les chrétiens, toute l’histoire du peuple juif raconte comment Dieu se révèle et n’arrête jamais de vouloir faire alliance avec eux. Il est même allé jusqu’à leur envoyé son Fils, Jésus ! Dieu se révèle aussi par le témoignage des croyants. Mais ni le texte de la Bible ni ces rencontres ne suffisent à connaître Dieu. Il faut en faire l’expérience personnelle dans la prière et le silence




J’étais où avant de naître ?

  Paul, 6 ans 

« J’étais où avant de naître ? »          

Père Antoine DENNEMONT

Avant de naître, tu n’étais nulle part, tu n’existais pas. Mais tu n’es pas là par hasard : ton papa et ta maman t’ont espéré, et par leur amour, ils t’ont donné la vie. Pendant neuf mois, ils t’ont attendu pendant que tu grandissais dans le ventre de ta maman. Ils se sont préparés à t’accueillir, en choisissant ton prénom, en préparant ta chambre…Dieu qui est à l’origine de l’amour unit ton papa et ta maman, a préparé ta venue, lui aussi. Avant ta naissance, il te connaissait déjà, et se réjouissait de ton existence. Tu t’inscris dans une histoire familiale, qui a été tracée par les ancêtres de tes parents. Mais tu es aussi fils de Dieu : comme un Père, il te guide vers ce qui est tellement important pour lui : l’amour.