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Le péché originel, comment le comprendre ?

     A cause de l’individualisme qui marque notre époque, nous sommes devenus insensibles à l’idée biblique de notre responsabilité – pour le meilleur et pour le pire- à l’égard de l’humanité comme corps.

    

(c) Edith GUEYNE

Lorsque l’Évangile nous dit que Dieu s’est incarné en Jésus Christ, nous avons du mal à réaliser que son Incarnation intéresse toute l’humanité et marque un tournant radical dans l’histoire. Le Concile vatican II l’a clairement affirmé : «  Par son Incarnation, le Fils de Dieu s’est en quelque sorte uni lui-même à tout homme…En Lui, Dieu nous a réconciliés avec lui-même et entre nous, nous arrachant à l’esclavage du diable et du péché. » (GS 22, &2 et 3).

C’est parce que Jésus apporte le salut à tout homme que l’apôtre Paul, pour ainsi dire en négatif, présente notre solidarité en « Adam » (une humanité marquée par le mal et la mort) à la lumière de notre solidarité en Christ. C’est en référence à l’universalité du salut que Paul présente Adam comme la figure de l’universalité du péché. (Rm 5, 18).

     Si cette idée d’héritage d’un péché d’origine nous semble inacceptable, ne pouvons-nous pas admettre notre appartenance à une « humanité pécheresse » ? Une humanité qui ne cesse, en tous et en chacun, de faire l’expérience de saint Paul : «  Le bien que je veux, je ne le fais pas et le mal que je ne veux pas, je le fais ». (Rm 7, 15-19)

Père Antoine DENNEMONT




L’âme et l’esprit après la mort ?

homme en prièreCe que nous devenons après la mort est un bien grand mystère. Nos mots sont maladroits. Attention à notre imagination. Le mot « après » est piégé, car il laisserait croire qu’il y a une continuité temporelle. Or quand l’homme meurt il entre dans « l’éternité ».
Tout d’abord, il faut souligner l’unité de l’être humain – Nous sommes malheureusement marqué par une définition fausse que nous avons apprise: l’homme est « composé d’un corps et d’une âme », la mort étant la séparation de l’un et l’autre. Et l’on aboutit à des croyances bizarres comme par exemple « les âmes errantes »…Cette manière grecque de concevoir l’être humain est contraire à la pensée biblique : L’homme est UN. Quand le croyant de la Bible chante «  Bénis le Seigneur, ô mon âme » : cela veut dire ‘tout mon être’. C’est l’être humain tout entier qui meurt. L’enveloppe charnelle (que nous appelons « le corps ») n’est en fait qu’une chose appelée à disparaître et qui nous aide à nous souvenir. Mais dans le Christ, c’est l’être tout entier qui entre dans la vie et que le Christ ressuscitera.
Jésus nous indique le chemin : au moment de mourir, il dit à son Père : « Entre tes mains je remets mon esprit » dans l’abandon, la confiance, l’espérance. En retour de sa vie donnée, le Père lui donne sa vie de Dieu pour toujours : il le ressuscite. Il en va de même pour le chrétien qui remet « son esprit » (sa vie) au Père après l’avoir donnée par amour à ses frères.




Comment transmettre la foi sans embrigader ?

    Comment transmettre la foi à mes enfants sans qu’un jour ils envoient tout promener en nous accusant de les avoir embrigadés ?

enfant en prière
Il est naturel que les enfants demandent des comptes à leurs parents sur l’éducation qu’ils ont reçue. Concernant la foi, ils ne sentiront pas qu’ils ont été endoctrinés si vous leur avez appris à vivre dans une religion de liberté. La tâche des parents et des éducateurs est de parler aux enfants de Jésus et du Père qu’il nous révèle – et, en même temps, leur faire comprendre que Jésus les appelle à vivre dans la liberté des enfants de Dieu. « Le fils est libre dans la maison du Père » nous dit un théologien.


L’éducation doit aussi aider les enfants dans la liberté sociale, leur apprendre à dire « je » dans une société assez massivement indifférente au christianisme ou une société multi-religieuse, leur dire qu’ils ne doivent pas chercher à être « comme les copains ». Dire à votre enfant que s’il veut être et penser comme tout le monde, il manquera sa vie. Lui faire découvrir qu’il est unique et que le Seigneur l’appelle personnellement.
Cela dit, qu’il se fasse des copains au caté, qu’il participe à de grands rassemblements festifs, par exemple la journée des vocations, pour découvrir qu’il n’est pas tout seul.

Père Antoine DENNEMONT




Est-il normal d’avoir peur de la mort ?

    Il est naturel d’avoir peur de la mort, y compris lorsqu’on est croyant. Le Christ n’a-t-il pas redouté sa mort au Jardin des Oliviers : «Père si c’est possible, que ce calice s’éloigne de moi.» Le Chrétien n’est pas un déçu de la vie et du monde qui voudrait aller voir ailleurs…C’est un passionné de la vie, plutôt ! Comment n’aurait-il pas peur lorsqu’il est question de la perdre ?

ciel bleu
D’autant qu’avant de nous atteindre, la mort touche des personnes que nous aimons ! La mort est une épreuve redoutable. A cause de la séparation d’abord. Mais aussi parce qu’elle rarement vécue sans culpabilité (j’ai fait ou j’ai dit ce que je n’aurais pas dû faire et dire.) Et puis nous ne savons pas de quelles souffrances physiques ou morales notre mort s’accompagnera. Avoir peur de la mort, c’est aussi avoir peur de souffrir, ou de ne pas savoir souffrir, d’être une charge pour ceux qui m’entourent…
Mais « lorsqu’on est croyant » ?

N’espérons pas échapper à l’exigence évangélique de donner notre vie à la suite de Jésus : « Entre tes mains, Seigneur, je remets mon esprit» « Donner sa vie » : c’est le mot de l’amour. Oui, « l’amour est fort comme la mort » : il a le pouvoir de nous arracher à nous-mêmes pour nous donner à Dieu et aux autres.
Jusque-là, cela peut faire peur !

 

Père Antoine DENNEMONT




Que dit l’Église de la Crémation ou Incinération ?

     Autrefois, quand le choix de se faire incinérer exprimait le refus de croire à la résurrection des corps, essentielle à la foi chrétienne, l’Église interdisait la crémation. Car nier la résurrection des hommes c’était du même coup donc nier aussi la Résurrection du Christ. L’apôtre saint Paul ne dit-il pas «  s’il n’y a pas de résurrection des morts, Christ non plus n’est pas ressuscité…et si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est illusoire…dès lors ceux qui sont mort en Christ sont perdus. Si nous avons mis notre espérance en Christ pour cette vie, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes. Mais non, le Christ est ressuscité, prémices de ceux qui se sont endormis.» (1 Co 15, 12…20)

obsècle
     Aujourd’hui, sans doute nombre de personnes ont du mal à croire à la Résurrection ; mais le choix de se faire incinérer s’explique par d’autres raisons. L’Église ne l’interdit plus, mais elle manifeste sa préférence pour l’inhumation, pour imiter l’ensevelissement du Seigneur. Depuis ces jour où Jésus Christ as reposé trois jours en terre, la tombe des hommes est devenue pour les croyants signe d’’espérance en la résurrection.
Préférence de l’Église

Père Antoine DENNEMONT