5ième Dimanche de Pâques (Jn 15, 1-8) – par Francis COUSIN
« Demeurez en moi … comme je demeure en vous. »
Très souvent, on a l’impression que Dieu est un Dieu lointain, là-haut, … dans le ciel, … dans un univers inaccessible …
Et Jésus aussi, lui qui s’est fait homme, non pas loin dans l’espace … mais dans le temps : deux mille ans, ça fait beaucoup …
Mais ce n’est rien par rapport à l’origine de la vie !
Et Jésus nous dit qu’il demeure en chacun de ses apôtres … en chacun de ses disciples !
Bien sûr, si c’est Jésus qui le dit, en tant que catholique, on va le croire … mais quand même, on a quelque fois quelques doutes … souvent, (ou plutôt tout le temps), inspirés par le Malin, le Démon !
Mais cela, on ne s’en rend compte …
C’est aussi ce que pensait Saint Augustin dans sa recherche de Dieu : « Tard je t’ai aimée, Beauté si ancienne et si nouvelle, tard je t’ai aimée ! mais quoi ! Tu étais au-dedans de moi et j’étais, moi, en dehors de moi-même ! Et c’est au dehors que je te cherchais ; je me ruais dans ma laideur sur la grâce de tes créatures. Tu étais avec moi et je n’étais pas avec toi … » (Les confessions, 10,27).
Et la dernière phrase de saint Augustin est une phrase que nous pouvons sans doute reprendre à notre compte, … tout au moins pour certains jours de notre vie …
Et pourtant nous savons que Jésus est toujours avec nous … il nous l’a dit : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » (Mt 28,20).
Mais, dans le texte de l’évangile de ce jour, Jésus ne dit pas « Je suis avec vous », mais « Je demeure en vous. », ce qui est encore plus fort.
Jésus est vraiment présent en nous, tout le temps, depuis avant notre naissance : « C’est toi qui m’as tiré du ventre du ma mère … dès le ventre de ma mère, tu es mon Dieu » (Ps 21,10-11), jusqu’à notre rencontre avec lui à la fin des temps …
Jésus est fidèle, il est toujours en nous, avec tout ce qu’il est, avec son amour … avec son Père (puisque les deux sont Un), … avec le Saint Esprit …
Et surtout il demeure en nous par sa Parole qui nous a été transmise par les évangélistes et les auteurs du nouveau testament …
Tout cela, nous l’avons appris par nos parents, les catéchistes, par les prêtres que nous avons rencontrés, par l’exemple de telle ou telle personnes, par nos lectures …
Pour nous qui sommes catholiques, cela semble normal …
Mais Jésus demeure aussi en ceux qui ne sont pas de notre religion … ou qui n’en ont pas … et même en ceux refusent toute religion ou qui les combattent …
Jésus est présent en eux !
On a vu tout à l’heure l’exemple de saint Augustin … on a aussi l’exemple de saint Paul, en arrivant à Damas : « Mais le Seigneur dit à Ananie : « Va ! car cet homme est l’instrument que j’ai choisi pour faire parvenir mon nom auprès des nations, des rois et des fils d’Israël. » (Ac 9,15).
Jésus demeure en tout le monde, et il peut changer le cœur des gens même les plus hostiles à son enseignement.
Jésus demeure en tous … mais attention : il y a la première partie de la phrase : « Demeurez-en moi. ».
Et cette partie-là concerne chacun de nous : c’est nous qui devons demeurer en Jésus … et c’est important pour nous car : « De même que le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi. », et plus loin il ajoute : « car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. », du moins, rien de productif pour le Royaume des cieux : il se dessèche, et on le brûle.
Il y a un autre passage dans l’évangile de Jean qui utilise les mêmes mots : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. » (Jn 6, 56).
Et cela pose une autre question, non pas scolaire, mais existentielle : Quand je communie à la messe, est-ce que je suis conscient que cela veut dire que ’’je demeure en Jésus, et lui demeure en moi’’ ? Qu’il m’apporte son amour … pas seulement pour un instant … mais pour toujours ?
Est-ce que je suis vraiment digne de le recevoir ?
Seigneur,
être chez toi comme chez moi.
Trouver en toi ma véritable demeure,
être enfin là où je me sentirai le mieux.
Tu as pour nom « Hospitalité », Ô Seigneur !
Tu m’offres d’habiter en toi
comme l’enfant se tient dans le ventre
ou dans les bras de sa mère.
Tu me dis qu’il n’y a pas d’autre domicile sûr pour moi
en dehors de ton Amour.
Habiter l’Amour !
Telle est ta proposition,
Telle est ton offre.
Christian Delorme
Francis Cousin
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