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29ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mc 10, 35-45) – par Francis COUSIN

« Maître, ce que nous allons te demander,

nous voudrions que tu le fasses pour nous. »

 

Cette phrase me fait penser à une phrase que tous les parents ont entendue au moins une fois, quand leurs enfants étaient petits :

« Je peux te poser une question ? »

« Oui, bien sûr. »

« Mais je voudrais que tu me dises oui d’abord ! »

C’est la même chose avec les deux fils de Zébédée : ils voudraient que Jésus donne une réponse positive avant qu’ils ne posent la question !

Et la question, c’était une question qui concernait tous les disciples, et qui avaient fait l’objet d’une grande discussion entre les apôtres quelques temps auparavant : « Ils se taisaient, car, en chemin, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand. » (Mc 9,34).

Ils n’étaient sans doute pas très fiers, car chacun, sûrement, avait essayer de montrer qu’il était mieux que les autres …

La réponse de Jésus a dû être comme une douche froide pour tous : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. » (Mc 9,35).

Jacques et Jean connaissaient donc la position de Jésus, et qui revient souvent dans les évangiles …

Alors, ici, être l’un à droite et l’autre à gauche de Jésus dans sa gloire … c’est viser haut, c’est surtout vouloir être considérés comme les deux meilleurs parmi les apôtres …

Question infantile de la part des deux frères ? … manque de réflexion ???

En tout cas, … C’est tout le contraire de ce que préconise Jésus… et en plus, cela irrite les autres apôtres !

« Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire, être baptisé du baptême dans lequel je vais être plongé ? »

La coupe de Jésus, elle n’est pas drôle … et il vient juste d’en parler : « ils le condamneront à mort, ils le livreront aux nations païennes, qui se moqueront de lui, cracheront sur lui, le flagelleront et le tueront. » (Mc 10,33-34) …

Quant au baptême où Jésus va être plongé, il s’agit de sa propre mort de laquelle il sortira vainqueur le jour de sa résurrection …

Crânement, les deux frères, ne doutant de rien, répondent : « Nous le pouvons. »

Et Jésus leur annonce qu’effectivement, c’est comme cela qu’ils mourront … Mais quant à leur place dans le ciel, ce n’est pas lui qui le décide.

Puis Jésus rassemble les apôtres, leur rappelle l’humilité à avoir entre eux et avec les autres, à l’image de lui-même : « le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. »

Quelle leçon retenir de ce passage d’évangile ?:

Il y a une manière de vivre qui peut ressembler à celle des deux fils de Zédébée, et qui est souvent encouragée … par les parents, des professeurs, des collègues, ou des amis : Avoir de l’ambition, vouloir toujours plus, gravir les marches du succès, monter d’échelons, atteindre des postes importants, … que ce soit dans la vie professionnelle, la vie sociale, la vie politique ou la vie associative … Voire même dans la vie religieuse ou paroissiale…

Mais il faut se méfier. Si nous restons humbles, si nous nous mettons au service des autres, c’est bon, … mais si nous ne pensons qu’à nous, si nous nous asseyons sur les autres pour avancer, pour assouvir notre ambition … on a tout faut !

Chacun doit s’interroger en vérité : « Suis-je un serviteur de mes frères et sœurs ? »

De la réponse à cette question dépend aussi notre Salut éternel : si nous voulons entendre le Christ nous dire, le jour de notre mort : « Serviteur bon et fidèle, entre dans la joie de ton maître » (Mat 25,23).

 

Seigneur Jésus,

On a parfois du mal à reconnaître tes apôtres !

Peut-être les idéalise t-on ?

Mais c’étaient des humains comme nous !

avec leurs défauts, mais surtout leurs désirs

de te suivre partout où tu es allé,

buvant la coupe de la mort

et le baptême du martyr …

Puissions-nous vivre comme eux,

fidèles jusqu’au tout à ta Parole !

 

Francis Cousin          

       

Pour accéder à cette prière et à son illustration cliquer sur le titre suivant : Image dim ordinaire B 29°




29ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mc 10, 35-45) – Homélie du Père Louis DATTIN

Le Christ Serviteur

 Mc 10, 35-45

De ma fenêtre du premier étage, j’ai eu souvent l’occasion de regarder les enfants en train de jouer sur la cour de récréation. Pour jouer, il faut commencer, la plupart du temps, à faire deux camps. Il faut donc deux chefs et souvent le conflit commence, non pas avec le jeu, mais avec ceux qui choisissent leurs équipiers : le tri impitoyable de deux leaders qui devront s’imposer pour commander aux autres. Ils s’imposent, le plus souvent, par la force ou la violence et il est rare qu’en cours d’année, ces deux-là soient remis en question. Mais au début, c’est à qui essaie de commander, d’imposer son pouvoir aux autres.

Il n’y a pas que chez les enfants ! Les élections jouent le même scénario; elles sont bien tombées pour nous faire voir que l’on est prêt à tout, y compris au pire, pour prendre le pouvoir, pour avoir un poste de président, pas seulement piétiner les autres, mais aussi imposer ses propres idées.

Ne nous offusquons pas, c’était déjà comme cela… où ? Parmi les apôtres : « Maître, disent Jacques et Jean, nous voudrions que tu exauces notre demande. » En fait, la vraie traduction est celle-ci :

« Maître, nous voulons que tu nous fasses ce que nous te demanderons ». Que demandent-ils donc?

 « Accorde-nous de siéger, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche dans ta gloire. » Or, Jésus vient, à l’instant, de leur annoncer pour, la troisième fois, sa Passion :

« Le Fils de l’homme sera livré, ils se moqueront de lui, cracheront sur lui, le flagelleront, le tueront » C’est le moment choisi par Jacques et Jean : le moment où Jésus choisit la dernière place, pour essayer de se pousser aux bonnes places. Ils en sont encore aux rêves de ce triomphateur glorieux, LE MESSIE, qui va tout régler par sa puissance. Et puis, ils sont, eux, les cousins de Jésus : quand l’un d’entre eux arrive au pouvoir, c’est toute la parenté qui partage. Alors pourquoi ne pas profiter du cousin Jésus pour une promotion, un passe- droit, une recommandation. C’est humain : quand on a des relations, n’est- il pas naturel d’en profiter pour en tirer quelques avantages ?

Allons plus loin : notre vie chrétienne, est-elle une vie où nous servons Dieu? Ou bien une vie où nous essayons de mettre Dieu à notre service ? Notre pratique religieuse est-elle adoration, louange, offrande, obéissance ou bien une espèce d’ « assurance-vie éternelle, assurance sur l’au-delà » ? « Maitre, assure-moi un bon strapontin au ciel ! » Jésus leur dit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez ». Effectivement : qui sera à sa droite et à sa gauche sur la Croix ? Ni Jacques, ni Jean, mais deux brigands crucifiés avec Jésus sur la colline et Jésus dira à l’un de ces truands : « Aujourd’hui même, tu seras avec moi dans le paradis ».

Nous aussi, souvent, nous ne savons pas ce que nous demandons ! Faisons un peu plus confiance à Dieu. La gloire de Jacques et de Jean sera réalisée un peu plus tard : Jacques sera martyr à Jérusalem et Jean subira l’univers concentrationnaire de Néron, aux travaux forcés, dans l’île de Patmos. « Pouvez-vous boire la coupe que je viens de boire?» La coupe, dans l’écriture, est rarement la coupe de la joie, c’est celle de l’amertume : ce qui est dur à avaler.

« Père, éloigne de moi cette coupe », dit Jésus à l’agonie.

S’ils veulent entrer dans la gloire, il leur faut d’abord boire à cette même coupe. Cette parole prendra encore plus de relief lorsqu’ils boiront plus tard à la coupe eucharistique, « mémorial de la mort du Seigneur ». « Les dix autres apôtres s’indignaient contre Jean et Jacques ». Oh ! Ne croyez pas qu’ils soient scandalisés ! Non ! Ils partagent la même ambition ! Ils sont simplement jaloux de ceux qui ont voulu se pousser : c’est normal, cela leur coupe l’herbe sous les pieds. Jésus, lui, ne s’indigne pas, il ne comprend que trop : ce qui se passe est normal, il a une autre vision des choses ; aussi les appelle-t-il auprès de lui et leur dit :

« Vous le savez : les chefs d’Etat commandent en maîtres. Les grands font sentir leur pouvoir ». Le pouvoir ne peut pas être exercé comme un lieu de domination ou d’oppression, comme un rapport de « force » où le plus fort l’emporte ; et c’est vrai que la notion de pouvoir, à notre époque, est encore basée sur des rapports de force qui entrainent violence et injustice : dans les familles, dans les professions, dans la politique. Nombreux sont ceux qui parlent de « service » dans les partis, syndicats, banques, communes, Eglise même. Tout le monde s’affirme désintéressé, mais que d’illusions ou de mensonges ! Car dans ce rêve on se place : en servant, on se sert.

« Non », dit Jésus, « parmi vous, il ne doit pas en être ainsi : celui qui veut devenir « grand » sera votre serviteur, celui qui veut être le premier sera l’esclave de tous ». Cette phrase, forte comme un bloc de granit, est la pierre d’angle de l’Eglise à venir, pas seulement une loi dans l’Eglise : c’est la « constitution » de l’Eglise, de la communauté de chrétiens. Chacun doit devenir le serviteur de tous.

Dans l’Eglise, il  faut  renoncer  totalement  au principe  de l’avancement, des galons, de la carrière, des titres, des décorations, des places honorifiques. Un seul principe : le service humble. Il n’y a pas de « chefs » au sens du monde, dans l’Eglise. Il n’y a que des responsables, des serviteurs de la communauté, depuis le pape qui signe « le Serviteur des serviteurs » jusqu’à celles qui tous les samedis matin, dès 7h, sont en train de nettoyer les bancs sur lesquels vous êtes assis ce soir (ce matin). « Car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude », et en faisant cela, nous ne faisons tout simplement que d’imiter Jésus qui n’a pas joué au « Seigneur », mais au « domestique », pas en « dominateur », mais en « serviteur ».

 Rappelez-vous le Jeudi Saint au soir : « Jésus prit un tablier, une cuvette, une serviette et lava les pieds des apôtres ». « Toi, Seigneur, nous laver les pieds ! » Jésus répond à Pierre : « Plus tard, tu comprendras », « Si je vous ai lavé les pieds, moi le « Seigneur et Maître », vous devez, vous aussi, vous laver les pieds les uns aux autres », et il reprend la même formule qu’après l’Eucharistie, « Faites ceci en mémoire de moi ».

« Ce que j’ai fait pour vous, faites-le, vous aussi, pour les autres ».

C’est ainsi que les parents chrétiens devraient être vis-à-vis de leurs enfants, que les responsables devraient être vis-à-vis de leurs subordonnés.

Prendrons-nous au sérieux l’invitation de Jésus ? Ne faisons pas l’examen de conscience des autres : moi, qui ai-je tendance à dominer ? Qui dois-je aimer ? Qui dois-je suivre ?

Ne nous faisons pas illusion, ce chemin du service, de l’amour qui  s’offre, de l’oubli de soi au profit des autres, ne nous mènera pas à une réussite humaine.

Si jamais nous prenons la décision de suivre le Christ, il nous mènera par où il est lui-même passé : par la Croix. Dans toute la Bible comme dans l’Evangile, l’image n’est pas celle, seulement, du serviteur, mais celui du « serviteur souffrant« . Il nous faut nous aussi, comme le Christ, avec le Christ, connaître les souffrances, dit Isaïe, dans la 1ère lecture, pour sauver les multitudes. « Le juste, mon serviteur, à cause de ses souffrances, se chargera de leurs péchés », et St-Paul, dans la seconde lecture, ne dira pas autre chose : « Jésus a connu l’épreuve, c’est pourquoi nous pouvons recevoir son secours ». Nous ne pouvons pas, à notre tour, suivre un autre chemin pour sauver le monde actuel. C’est toujours par la Passion, par la Croix, par les épreuves et par les souffrances offertes que le monde sera sauvé.

 Il n’y a pas d’autres chemins que celui de la Croix, celui de la petitesse et de l’humilité. Nous sommes nés du sang versé, répandu en signe de l’amour livré jusqu’au bout. Dieu est mort d’aimer. Marcher derrière Jésus, c’est saisir la Croix avec lui : il s’est dépouillé devenant l’image même du serviteur, il s’est abaissé et, dans son obéissance, est allé jusqu’à la mort…

Nous aussi, nous disons avec Jacques, avec Jean : « Seigneur, donne-nous une place dans ton Royaume ». Mais pour cela, nous avons à naître à l’amour et nous devons, pour ce passage, être plongés dans le sang du serviteur. Dans la communauté des disciples, il n’y a qu’un seul titre : le service de l’amour.

Il n’est plus question d’honneur ou de récompense, mais d’une solidarité avec la souffrance des hommes unie à celle de Jésus. AMEN




29ième Dimanche du Temps Ordinaire – par le Diacre Jacques FOURNIER (Mc 10, 35-45)

« Pour nous et pour notre salut »

(Mc 10,35-45)…

 

    Alors, Jacques et Jean, les fils de Zébédée, s’approchent de Jésus et lui disent : « Maître, ce que nous allons te demander, nous voudrions que tu le fasses pour nous. »
Il leur dit : « Que voulez-vous que je fasse pour vous ? »
Ils lui répondirent : « Donne-nous de siéger, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ta gloire. »
Jésus leur dit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire, être baptisé du baptême dans lequel je vais être plongé ? »
Ils lui dirent : « Nous le pouvons. » Jésus leur dit : « La coupe que je vais boire, vous la boirez ; et vous serez baptisés du baptême dans lequel je vais être plongé.
Quant à siéger à ma droite ou à ma gauche, ce n’est pas à moi de l’accorder ; il y a ceux pour qui cela est préparé. »
Les dix autres, qui avaient entendu, se mirent à s’indigner contre Jacques et Jean.
Jésus les appela et leur dit : « Vous le savez : ceux que l’on regarde comme chefs des nations les commandent en maîtres ; les grands leur font sentir leur pouvoir.
Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi. Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur.
Celui qui veut être parmi vous le premier sera l’esclave de tous :
car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. »

     

         Quand Jésus annonça pour la première fois à ses disciples sa mort et sa résurrection prochaines, Pierre l’avait tiré à part et s’était mis à lui faire de vifs reproches (Mc 8,31-33)… La seconde fois, les disciples ne comprirent toujours pas (Mc 9,30-32), et juste après, « ils discutaient entre eux pour savoir qui était le plus grand ». Et Jésus leur avait dit : « Si quelqu’un veut être le premier, il sera le dernier de tous et le serviteur de tous » (Mc 9,33-35). Mais ils ne comprenaient toujours pas… Alors, pour la troisième fois, Jésus leur annonça sa Passion (Mc 10,32-34). Et il eut pour réponse cette démarche de Jacques et de Jean rapportée ici : « Maître, nous voulons que tu fasses pour nous ce que nous allons te demander ». Ce sont eux qui commandent… « Accorde-nous de siéger, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ta gloire »… Voilà bien l’attitude qui habite spontanément nos cœurs de pécheurs : rechercher les places d’honneur, ne pas perdre une occasion de se mettre soi-même en avant, courir après la gloire humaine, la notoriété, la célébrité…

Le Christ, lui, a toujours vécu dans l’obéissance à son Père, cherchant à accomplir sa volonté, en Serviteur du Père… « Que ta volonté soit faite », nous apprend-il à dire, car la volonté de ce Dieu Amour n’est que Plénitude de Vie pour chacun d’entre nous. Or, si « le salaire du péché, c’est la mort, le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle par notre Seigneur Jésus Christ » (Rm 6,23).  C’est pourquoi « le Fils de l’homme », dit ici Jésus, « n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude », afin qu’ils passent, par le « oui » de leur foi, des ténèbres à la lumière, de la mort à la vie… Tel est l’Amour qui est prêt à se donner tout entier pour le seul bien de l’être aimé : « Nul n’a plus grand amour que celui-ci : donner sa vie pour ses amis » (Jn 15,13). Et Jésus se donnera tout entier sur la Croix, versant son sang, donnant sa vie « pour la multitude en rémission des péchés » (Mt 26,28). Car il est venu avant tout pour les pécheurs. En effet, « souffrance et angoisse pour toute âme humaine qui fait le mal » (Rm 2,9). Et ce ne sont pas « les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler les justes mais les pécheurs, au repentir » (Lc 5,32). Certes, « il n’est pas de juste, pas un seul » (Rm 3,9-20), mais le Dieu d’Amour et de Tendresse ne peut faire des merveilles de Miséricorde qu’avec celles et ceux qui se reconnaissent pécheurs, et lui offrent tout, jour après jour…

DJF




Rencontre autour de l’Évangile – 29ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mc 10, 35-45)

« Le fils de l’homme n’est pas venu pour être servi,

mais pour servir. »

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons  (Mc 10, 35-45)

Jésus, pour la troisième fois, vient d’annoncer à ses disciples qu’il va souffrir et mourir, et que trois jours après il ressuscitera. Mais une fois de plus, c’est l’incompréhension de leur part.

 

Regardons-réfléchissons-méditons

Faire lire lentement le texte, suivre les personnages et entrer dans le dialogue

Jacques et Jean : Avec Pierre, ces frères formaient un trio particulièrement proche de Jésus. Dès le début ils suivaient Jésus, après avoir tout quitté. Comment qualifier leur démarche auprès de Jésus ?

Quelle était leur ambition ?

Accorde-nous de siéger l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ta gloire ?

Qui sera à droite et à gauche de Jésus…sur la croix ?

Pouvez-vous boire à la coupe que je vais boire ?

Que veut dire Jésus ?

Recevoir le baptême dans lequel je vais être plongé ? : Qu’est-ce que Jésus appelle son baptême ? Quel lien avec le baptême qu’il a reçu de Jean Baptiste ?

La coupe, vous y boirez et le baptême… vous le recevrez : Qu’est-ce que Jésus prédit pour ces deux disciples par ces paroles ?

Les dix autres s’indignaient : Quelle est la raison de leur indignation ?

Les chefs  des nations… les grands font sentir leur pouvoir :

Quelle est cette conception de l’autorité ?

Quelle est la conception du pouvoir de Jésus dans son Église ?

Le plus grand sera serviteur… le premier sera l’esclave de tous : Quelle leçon à ces disciples qui rêvent de domination, de supériorité !

« Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi mais pour servir et donner sa vie en rançon… »

Que révèle Jésus dans ces paroles ?

 Pour la multitude : c’est à dire ?

Pour l’animateur 

Chaque fois que Jésus annonce sa Passion à ses disciples, il y a incompréhension ; la première fois, Pierre veut empêcher Jésus, et il est remis à sa place. La deuxième fois, les disciples discutent entre eux pour savoir qui est le plus grand ; et cette fois, deux amis proches de Jésus, Jacques et Jean, qui avaient tout quitté (filets, barque et leur père) pour suivre Jésus, ne manquent pas d’audace : ils rêvent d’un réel pouvoir de gouvernement dans le Royaume de Jésus.

L’ironie du sort fera que ce sont deux bandits qui seront à la droite et à la gauche de Jésus sur le trône de la croix !

Jésus les remet en face de ce qui va se passer ; il emploie pour cela des images fortes :

La coupe : dans la Bible, c’est souvent le symbole de souffrances à subir. On dit « boire la coupe jusqu’à la lie » en parlant d’épreuves qu’on doit  endurer.

Quand le baptisé était plongé tout entier, la tête comprise, il passait par un moment critique : il était plongé dans la mort.

Le baptême dont parle Jésus, c’est sa Passion : il va être submergé par les flots de la mort. Cette plongée dans la mort était annoncée par la « plongée » de Jésus, avec les pécheurs, dans l’eau du Jourdain.

Jésus annonce que Jacques et Jean boiront à  sa coupe et recevront son baptême: une manière d’annoncer que l’un et l’autre auront à souffrir pour son Nom. Jacques connaîtra le martyre, et l’Apôtre Jean, s’il est décédé de mort naturelle, est passé, selon la tradition, par des épreuves redoutables.

L’indignation des dix autres : Est-ce l’audace trop grande des deux autres qui les fait réagir ? Ou peut-être plutôt la jalousie : on connaît la préoccupation du groupe pour la course aux honneurs.

Jésus en profite pour leur donner une leçon magistrale sur sa façon de concevoir le pouvoir dans son Église : à l’inverse de la façon d’exercer le pouvoir dans l’Empire romain et dans les sociétés civiles (domination le plus souvent totalitaire), Jésus entrevoit pour le gouvernement de son Église une manière tout à fait originale :  en se mettant à la place  de « l’esclave » : à l’époque, les esclaves étaient au dernier rang de la société. L’image se veut frappante pour les Douze qui rêvent de domination, de supériorité.

Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi…Jésus donne pour modèle sa propre personne et il dévoile le sens de toute son existence : il est le « serviteur souffrant » dont parle Isaïe (53, 10-11).

En rançon : il paiera le prix fort,  en donnant sa vie pour les péchés de « la multitude », c’est à dire de « tous les hommes » sans exception.

Dans l’Église, le fonctionnement des responsables ou l’exercice de l’autorité devra toujours se vérifier en référence à son fondateur : le service et le don de soi jusqu’à l’extrême.

 

TA PAROLE DANS NOS CŒURS

Seigneur Jésus, Toi le Maître et Seigneur, tu t’es mis à la place de l’esclave. Tu es allé jusqu’à donner ta vie pour nous sauver. Libère-nous de toute tentation de grandeur, de pouvoir, de supériorité. Quand nous avons une responsabilité dans ton Église, aide-nous à l’exercer « en Église » pour ne pas tomber dans le piège de l’autoritarisme et du pouvoir dominateur.

TA PAROLE DANS NOTRE VIE

Quelle est la Bonne Nouvelle que nous  apporte cet évangile ?

Aux yeux de Dieu, celui qui est grand, c’est celui qui imite son Fils Jésus : Celui qui s’abaisse sera élevé. N’est-ce pas le chant de Marie : Dieu « renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. »

Quel visage de Dieu Jésus nous révèle-t-il dans ce passage ?

Le Dieu qui se révèle en Jésus n’est pas un potentat, dominateur, qui écrase l’homme : sa toute-puissance est une «toute-puissance» d’amour qui s’exprime dans la faiblesse. En Jésus, Dieu se fait humble et serviteur. Un théologien a parlé de « l’humilité de Dieu »

Ne rêvons-nous pas de grandeur humaine, d’accroître notre pouvoir sur les autres, plutôt que de les servir ?

Quand  nous accomplissons nos tâches de service (dans notre profession, comme père et mère de famille, comme catéchiste, ou responsable de liturgie ou autre…) le faisons-nous à l’image du Christ Serviteur ?

Il arrive parfois, peut-être même souvent, que l’on refuse de partager une responsabilité avec les autres, on va jusqu’à répondre  « j’ai pas besoin » à quelqu’un qui propose sa collaboration : Une telle attitude ne construit nullement le « Corps du Christ »

ENSEMBLE PRIONS   

On peut proposer au groupe de prier avec le Cantique de Marie (Magnificat)

Béni sois-tu, Seigneur ! Dieu des humbles et secours des opprimés !

Béni sois-tu, Seigneur ! Soutien des faibles et abri des abandonnés !

Béni sois-tu, Seigneur ! Sauveur des désespérés, à toi la gloire éternelle.

 

 Notre  Père….

 

 

Pour lire ou imprimer le document en PDF cliquer ici : 29ième Dimanche du Temps Ordinaire B

 

 




La prière du Notre Père (Lc 11,2-4; Mt 6,9-13) – D. Jacques FOURNIER

Enseignée par Jésus Lui-même à ses disciples, la Prière du Notre Père est la référence et la source première de toute vie chrétienne… Nous vous proposons ici de l’approfondir à la lumière des textes bibliques, notamment de l’Ancien Testament, qui éclairent telle ou telle expression reprise par Jésus… La mise ensemble de tous ces textes fait apparaître un visage : celui de Dieu, Père de tout être humain, aimant chacun de nous d’un Amour totalement Pur et Gratuit, un Amour qui ne poursuit, inlassablement, que notre seul Bien… Et nous avons tous été créés pour vivre avec Lui, recevant de Lui, gratuitement, dans cet Amour qui le constitue et qui, pour nous pécheurs, prend le visage continuel d’une incroyable Miséricorde, la Plénitude de son Etre et de sa Vie, seule Source d’un Bonheur vrai et Durable…

Première étape : Le contexte de la Prière du « Notre Père » dans nos Evangiles.

Pour des motifs de mise en page et de polices d’écritures, nous vous invitons à cliquer sur le lien suivant : Notre Père (1)

Seconde étape : « Notre Père », « qui est aux cieux », « que ton Nom soit sanctifié ».

Pour des motifs de mise en page et de polices d’écritures, nous vous invitons à cliquer sur le lien suivant : Notre Père (2)

Troisième étape : « Que ton règne vienne », « que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel ».

Pour des motifs de mise en page et de polices d’écritures, nous vous invitons à cliquer sur le lien suivant : Notre Père (3)

Quatrième étape : « Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ».

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Cinquième étape : « Pardonne-nous nos offenses »…

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Sixième étape : « Ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du mal »…

Pour des motifs de mise en page et de polices d’écritures, nous vous invitons à cliquer sur le lien suivant : Notre Père (6)




28ème dimanche du Temps Ordinaire (semaine IV du Psautier) — Année B

« Frères, elle est vivante, la parole de Dieu, agissante et plus coupante qu’une épée à deux tranchants ; elle va jusqu’au point de partage de l’âme et de l’esprit » (He 4, 12)

Ce passage nous dit que la Parole de Dieu divise (ou sépare) l’âme (ψυχή) et l’esprit (πνεῦμα). Si nous voulons comprendre ce que l’auteur de la Lettre aux hébreux veut nous dire, il faut d’abord saisir la distinction entre l’âme et l’esprit. 

Nous savons que pour l’apôtre Paul, la personne humaine est composée de trois éléments. Ainsi, dans la conclusion de 1 Th, Paul écrit : 

« Que le Dieu de la paix lui-même vous sanctifie tout entiers ; que votre esprit (πνεῦμα), votre âme (ψυχή)  et votre corps, soient tout entiers gardés sans reproche pour la venue de notre Seigneur Jésus Christ » (1 Th 5, 23). 

Comme l’auteur de la Lettre aux Hébreux, Paul fait une distinction entre l’âme et l’esprit. 

Dans un autre contexte, en 1 Co, nous trouvons un passage qui pourrait peut-être nous éclairer sur la différence entre l’âme et l’esprit. Paul écrit : 

« Mais l’homme animé (ψυχικός) ne reçoit pas les choses de l’Esprit (πνεῦμα) de Dieu, car elles sont une folie pour lui » (1 Co 2, 14)

Dans ce verset, Paul parle de l’homme en tant qu’être vivant doté d’une âme, et il emploie le mot « esprit » pour parler de l’Esprit de Dieu (ou Esprit Saint).

Nous voyons que Paul emploie le même mot, πνεῦμα, pour désigner l’esprit chez l’homme, et pour désigner l’Esprit de Dieu. Dès lors, nous pourrions en déduire que lorsque l’auteur de la Lettre aux Hébreux et Paul parlent de l’esprit chez l’homme, celui-ci doit avoir un rapport avec Dieu.  

L’âme serait peut-être l’énergie vitale qui fait que nous sommes en vie et ce qui fait notre personnalité en tant qu’être unique. Quant à l’esprit, il relèverait de notre relation à Dieu. 

Ainsi, lorsque l’auteur de la Lettre aux Hébreux écrit que « la Parole de Dieu va jusqu’au point de partage/séparation entre l’âme et l’esprit », son message est peut-être que la Parole de Dieu « vivante et agissante » permet à l’homme de discerner entre les pensées qui viennent de nous, et les pensées qui viennent de Dieu. 

L’écoute régulière de la Parole de Dieu, comme nous le faisons à la messe est nécessaire pour notre conversion. 

La première lecture est un extrait du chapitre 7 du Livre de la Sagesse. Ce livre a probablement été écrit au tournant de l’ère chrétienne, à la fin du Ier siècle avant J.C dans la diaspora juive d’Alexandrie. 

L’auteur de ce livre se présente comme s’il était le roi Salomon dans toute sa gloire, parce que pour les juifs, Salomon est le sage par excellence. 

Nous connaissons tous l’épisode de la demande de Salomon au début de son règne qui nous est raconté en 1 R 3, et 2 Ch 1. 

Salomon avait 17 ou 18 ans quand son père David est mort. La Bible nous raconte que c’est à cette période qu’il s’est rendu au sanctuaire de Gabaon au nord de Jérusalem et y a passé la nuit. Le Seigneur est apparu au jeune roi et lui a demandé ce qu’il désirait. Salomon avait fait une réponse magnifique : 

« Tu as traité ton serviteur David, mon père, avec une grande fidélité, lui qui a marché en ta présence dans la loyauté, la justice et la droiture de cœur envers toi. Tu lui as gardé cette grande fidélité, tu lui as donné un fils qui est assis maintenant sur son trône. Ainsi donc, Seigneur mon Dieu, c’est toi qui m’as fait roi, moi, ton serviteur, à la place de David, mon père ; or, je suis un tout jeune homme, ne sachant comment se comporter, et me voilà au milieu du peuple que tu as élu ; c’est un peuple nombreux, si nombreux qu’on ne peut ni l’évaluer ni le compter. Donne à ton serviteur un cœur attentif pour qu’il sache gouverner ton peuple et discerner le bien et le mal ; sans cela, comment gouverner ton peuple, qui est si important ? » (1 R 3, 6-9)

Ce que l’auteur du Livre de la Sagesse retient de cet épisode, est que la Sagesse se reçoit. Si la Sagesse est un don de Dieu, il faut la demander à Dieu. Cette demande de la Sagesse suppose un choix préférentiel. C’est ce que la première lecture nous le rappelle : 

« Je l’ai préférée aux trônes et aux sceptres ; à côté d’elle, j’ai tenu pour rien la richesse ; je ne l’ai pas comparée à la pierre la plus précieuse ; tout l’or du monde auprès d’elle n’est qu’un peu de sable, et, en face d’elle, l’argent sera regardé comme de la boue » (Sg 7, 8-9)

Nous savons que le Seigneur a admiré la demande du jeune roi Salomon et qu’il lui a donné non seulement un cœur sage et intelligent, mais aussi, par surcroît, la richesse et la gloire. 

Dans le texte d’évangile de ce dimanche, Jésus nous invite à faire un pas de plus. La sagesse seule n’est pas suffisante pour « entrer dans la Royaume de Dieu », pour « hériter de la vie éternelle ». 

Il me semble que l’homme de l’évangile qui demande à Jésus ce qu’il faut faire pour hériter de la vie éternelle est comparable à Salomon. Cet homme semble avoir été élevé dans le respect de Dieu et de la Loi, puisque quand Jésus lui cite quelques commandements, l’homme répond : 

« Maître, tout cela, je l’ai observé depuis ma jeunesse. » (Mc 10, 20). 

Le texte nous dit aussi que cet homme possédait de grands biens (cf. 10, 22). Pourtant, malgré sa sagesse, cet homme est insatisfait puisqu’il vient interroger Jésus.             Depuis sa jeunesse, il a vécu selon la logique de la Loi.  Celle-ci lui permettait d’accomplir les ordonnances légales nécessaires, tout en s’assurant de réussir financièrement et socialement. Pourtant, son obéissance aux commandements n’a pas suffi à apaiser son cœur. 

La démarche sincère de l’homme plaît à Jésus : 

« Jésus posa son regard sur lui, et il l’aima. Il lui dit :« Une seule chose te manque : va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres ; alors tu auras un trésor au ciel. Puis viens, suis-moi. » (10, 21)

Jésus l’invite à faire un pas de plus et l’homme en est incapable. D’ailleurs, je me demande si ce n’est pas justement la « sagesse » de cet homme qui l’empêche de faire ce pas décisif et suivre Jésus. En effet, quel homme sage abandonnerait tous ses biens et toutes ses sécurités pour suivre un rabbi itinérant sans aucune assurance pour l’avenir ? Ce serait de la folie ! En refusant de suivre Jésus, l’homme riche manifeste son « cœur intelligent et sage » (cf. 1 R 3, 12). 

Je dois le reconnaitre. Comme l’homme de l’évangile, moi non plus, je ne suis pas prêt à renoncer à tout pour suivre Jésus. Moi aussi, je me sens incapable de « perdre ma vie à cause de Jésus et de l’Évangile » (cf. 8, 35). Alors, comme les Douze, je suis déconcerté, et je me demande : 

« Mais alors, qui peut être sauvé ? » (Mc 10, 26) 

Et Jésus me répond : 

« Pour les hommes, c’est impossible, mais pas pour Dieu ; car tout est possible à Dieu. » (10, 27). 

Si « tout est possible à Dieu », cela signifie que l’homme riche de l’évangile aurait pu demander à Dieu de lui donner de pouvoir réaliser ce qui lui était impossible : se séparer de ses biens pour suivre Jésus. 

Pour l’homme de l’évangile, ses « grands biens » sont un obstacle au Royaume de Dieu, ses grandes possessions l’enchaînent et c’est pourquoi il ne peut pas suivre Jésus. 

Et en ce me concerne ? Quels sont les liens qui me retiennent et qui m’empêchent d’avancer à la suite de Jésus ? Mon argent ? Mes biens ? Mon savoir ? Mes certitudes ?

Dans les textes bibliques de ce dimanche, la Parole de Dieu nous invite à demander à Dieu de venir à notre secours, afin qu’il nous donne la force de nous séparer de tout ce qui fait obstacle à son Royaume dans notre vie, c’est-à-dire tout ce par quoi, nous pensons nous suffire à nous-mêmes. 

Amen. 

 




28ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mc 10, 17-30) – par Francis COUSIN

« Mais alors, qui peut être sauvé ? »

 

C’est la réaction des disciples à la Parole de Jésus qui venait de dire : « Mes enfants, comme il est difficile d’entrer dans le royaume de Dieu ! Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. ».

Les disciples avaient compris ’’les richesses’’ dans le sens d’avoir beaucoup de biens, beaucoup d’argent … alors que dans la mentalité juive, avoir beaucoup de biens était considéré comme une récompense, un don de Dieu.

Ils ne comprennent plus !

Car chacun sait qu’un chameau ne peut pas passer dans le trou d’une aiguille, c’est matériellement impossible …

Jésus ne cesse de parler du Royaume de Dieu comme d’un but à atteindre … et là, il dit qu’en fait c’est impossible pour les riches …

Récompense ou pas ? Il y a de quoi être désarçonnés …

Mais riches … de quoi ?

Tout vient d’une question posée par quelqu’un de pressé qui accoure et tombe à genoux devant Jésus en disant : « Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en héritage ? »

« Tu connais les commandements de la loi de Moïse ? » lui demande Jésus en les détaillant ?

« Maître, tout cela, je l’ai observé depuis ma jeunesse. ».

Un homme parfait ! Quelqu’un pour qui le paradis est assuré ..

Du moins, semble-t-il ! Car lui-même en doute …puisqu’il demande ce qu’il doit faire pour avoir la vie éternelle.

Pourtant il fait déjà des choses pour l’amour de Dieu …

Jésus posa un regard d’amour sur lui, et dit : « Une seule chose te manque : va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres ; alors tu auras un trésor au ciel. Puis viens, suis-moi. »

Jésus demande plus que des choses faites par amour de Dieu …

Il veut qu’il aille plus loin que l’amour de Dieu, … amour qu’on ne peut mesurer à taille humaine …

Il lui demande de se dépouiller de tout ce qui fait sa vie de tous les jours, et de donner tout ce qu’il a pour le donner aux pauvres …

« A ces mots, il devint sombre et s’en alla tout triste, car il avait de grands biens. »

Ce que dit Jésus, c’est la même chose que ce que nous disait Saint Jacques il y a quelque temps : « Mes frères, si quelqu’un prétend avoir la foi, sans la mettre en œuvre, à quoi cela sert-il ? Sa foi peut-elle le sauver ? Supposons qu’un frère ou une sœur n’ait pas de quoi s’habiller, ni de quoi manger tous les jours ; si l’un de vous leur dit : « Allez en paix ! Mettez-vous au chaud, et mangez à votre faim ! » sans leur donner le nécessaire pour vivre, à quoi cela sert-il ? (…) Ainsi donc, la foi, si elle n’est pas mise en œuvre, est bel et bien morte. En revanche, on va dire : « Toi, tu as la foi ; moi, j’ai les œuvres. Montre-moi donc ta foi sans les œuvres ; moi, c’est par mes œuvres que je te montrerai la foi. » (Jc 2,14-18)

Suivre la loi à la lettre … c’est un bon début … mais ce n’est pas suffisant, et ça peut même être néfaste. C’est d’ailleurs un reproche que Jésus faisait à certains pharisiens.

L‘essentiel est de vivre de cette foi, et aller au-delà de la loi, d’aimer Dieu, vivre comme Jésus, non pas simplement pour lui, mais pour lui à travers les autres.

Et pour cela, nous sommes tous concernés

Il ne suffit pas d’aller à la messe le dimanche, de dire des prières chaque jour, de faire des pèlerinages … mais de mettre en œuvres notre foi par l’amour donné aux autres … par amour du Christ !

L’important est de toujours se reconnaître pauvre par rapport à l’immense richesse d’amour de Dieu pour nous qui ne cesse de nous aimer, alors que nous ne sommes que des pécheurs !

 

Seigneur Jésus,

nous sommes souvent un peu fanfaron

comme ce jeune homme riche qui se targuait

de suivre la loi depuis sa jeunesse,

alors que nous sommes bien loin de cela,

pauvres pécheurs que nous sommes !

Prend pitié de nous,

et aide-nous à œuvrer

pour ta plus grande gloire.

 

Francis Cousin          

       

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28ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mc 10, 17-30) – Homélie du Père Louis DATTIN

Le jeune homme riche

Mc 10, 17-30

En écoutant cette lecture de l’Evangile, beaucoup auront l’impression d’avoir reçu un choc en plein cœur. L’Evangile, ça dérange; l’Evangile, ça décoiffe, ça décape.

Saint-Paul, ailleurs, dans la 2e lecture, nous a dit : « La Parole de Dieu est une épée à deux tranchants qui pénètre jusqu’aux jointures de l’âme ». Avouez que ce n’est pas toujours agréable d’entendre : « Il est plus difficile à un riche d’entrer dans le Royaume des Cieux qu’à un chameau d’entrer par le trou de l’aiguille ». Et cette regrettable histoire du jeune homme riche nous dérange, nous met mal à l’aise.

Il est sympathique cet homme (ce jeune homme précise Matthieu) : il arrive, après avoir couru, tout essoufflé, se jeter aux pieds de Jésus. Il a vraiment un désir au cœur. Visiblement, il en veut, et poli, par-dessus la marché: « Bon maitre ! ».

Jésus le calme :

«Tu m’appelles « bon », mais Dieu seul est bon! » 

« Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? »

Déjà, il nous montre le bout de l’oreille : il aime l’argent. Il parle « d’héritage » : vocabulaire de la finance et de l’intérêt.

« Tu connais les commandements ? Ne pas léser le prochain ».

« Oh, là-dessus, je n’ai rien à me reprocher. Mes parents sont des gens bien, bienfaiteurs de la paroisse, dans les œuvres, dans les mouvements et je suis moi-même « bien élevé » ».

Du coup, Jésus intrigué, le regarde et il s’aperçoit que c’est vrai « posant son regard sur lui, il l’aima ». « Ah ! Quel bon garçon ! On pourrait peut-être en faire un prêtre, un évêque, un cardinal ! Quelle magnifique recrue il va faire! Voilà un futur 13e apôtre ».

 Alors Jésus n’hésite pas et il propose aussitôt : « Allons, ne rigole pas, une seule chose te manque : liquide tout ce qui t’empêche de décoller, ton compte en banque, tes propriétés. Donne tout aux pauvres et puisque tu veux investir pour le ciel, viens, suis-moi ! » C’est ce qu’avait fait St-François d’Assises.

Mais le jeune homme refuse. Le tragique de cette scène, c’est que Jésus ne fait pas un seul geste pour le récupérer. Il ne dit pas : « Tu ne donneras qu’une partie de tes biens, on s’arrangera avec l’économe de l’Evêché ! » Non, Il le laisse partir, il respecte sa liberté. Oh ! Bien sûr ! En faisant demi-tour, il n’est pas damné, mais il a loupé le coche.

Jésus jette un regard circulaire sur la foule qui l’entoure, sur les disciples médusés : « Les richesses, voyez-vous, c’est un terrible obstacle pour découvrir se trouve l’essentiel ».

 « Mes enfants, il est plus difficile à un riche d’aller dans le Royaume qu’à un chameau de passer par le trou de l’aiguille ». Heureusement, il ajoute, pour ne pas nous décourager :

« Oui, pour les hommes, c’est impossible, mais pas pour Dieu ».

Ouf ! Pour nous, parce que cet Evangile nous concerne ! Si nous nous comparons avec la plus grande partie des habitants du monde, nous sommes tous riches : un pauvre de la Réunion serait, avec les mêmes revenus, un riche, en Inde ou au Bengladesh ou en Haïti.

Des Malgaches, des Comoriens, des Mahorais le savent bien qui viennent s’installer ici : ils ne se trompent pas d’endroit. Un Rmiste ici gagne deux fois plus qu’un Mauricien, cinq fois plus qu’un Malgache.

J’ai envie, ce matin, de reprendre trois phrases de ce texte merveilleux et de vous les offrir :

1 – « Jésus, le regarda et l’aima ». Vous aussi, il vous regarde et vous aime, comme le jeune riche. Un curé ne fait pas souvent des compliments à ses paroissiens : il les exhorte à plus de rigueur et d’exigences. Bien mieux, les paroissiens, pendant l’homélie se font parfois attraper à la place de ceux qui ne viennent pas et que le curé ne voit pas. Eh bien, aujourd’hui, j’ai envie de vous dire, vous, les pratiquants du dimanche : « Vous êtes formidables ». Pourquoi ? Parce que vous avez le courage de faire l’effort de vous déranger pour une messe du dimanche. Parfois, vous avez été tentés de trouver une bonne excuse pour ne pas venir, les bonnes excuses de ceux qui n’y vont pas… et puis, vous y êtes allés quand même, comme le jeune homme riche. Vous avez été attirés, aspirés par lui.

Alors, à chaque fois, Jésus est touché de votre geste et il jette sur vous un regard d’amour. En outre, même s’il est bon de critiquer ceux qui pratiquent, vous faites partie de ceux qui ont une certaine moralité et Jésus est touché de votre droiture et puis, vous avez un désir de mieux faire. Ça vous arrive d’écouter les lectures et même les homélies et de vous laisser interroger et de vous remettre en question, vous êtes venus ici avec un désir profond de rencontrer Jésus, et il est touché de votre réponse à son invitation.

2 – Et pourtant une chose vous manque : Jésus regarde l’état de votre cœur et il a envie de vous dire, comme au jeune riche,

« Croyez-moi, vous pouvez mieux faire », ce que marquent les professeurs sur les bulletins de notes trimestriels, sur le livret scolaire « Peut mieux faire », « Peut tellement mieux faire ». Ah, si vous vouliez ! Ne sois pas rassasié, ne sois pas satisfait, ne dis pas : « c’est assez », ne dis pas : « Dieu n’en demande pas tant ! ».

Nous avons encore à découvrir que les biens terrestres, même s’ils sont nécessaires, peuvent nous détourner de l’essentiel : les sommets auxquels nous sommes appelés. Rappelons-nous qu’il y a plus de joie à donner qu’à recevoir et qu’il nous faut nous désinstaller pour trouver notre vrai centre de gravité : Dieu lui-même.

Nous ne sommes pas programmés pour le provisoire de notre existence terrestre, nous sommes programmés pour l’absolu, en fonction de Dieu lui-même : ce qui explique nos faims et nos soifs d’ici-bas, faims et soifs d’une source meilleure, sinon nous sommes des frustrés, des insatisfaits, « en manque ».

 3 – Jésus vous regarde et vous aime. Une seule chose vous manque. Vendez tout.

Essayez donc de faire la différence entre vos vrais besoins, ceux qui, obtenus, vont vous épanouir et les faux désirs qui ne sont que des mirages de la consommation. Nous sommes un peu comme des montgolfières que l’on voit dans certaines fêtes : elles ne demandent qu’à s’élever, à monter, mais elles sont maintenues sur terre par tous les filins qui les retiennent au sol. Ce sont des ballons « captifs« . Nous aussi, nous devenons « captifs » par tous ces fils à la patte qui nous empêchent de décoller et qui nous empêchent de prendre notre envol ! Ces filins qui nous retiennent au sol :

  • – la peur de Dieu: si je me laisse faire par lui, où va-t-il nous conduire ?

  • – la paresse: on est déjà tellement pressés, sur-occupés dans la société : « Que Dieu n’en rajoute pas ! »

  • – mais surtout, l’argent et tout ce qu’il procure : le confort, le kit: les marques – le gadget – les modes, toute la batterie de tout ce qui n’est que fantaisie, surplus, superflus.

Oui, l’Evangile a raison : c’est difficile d’être riche et d’être pleinement chrétien. On le voit bien avec toutes les affaires financières : les traders, les banques véreuses, les comptes en Suisse, les paradis fiscaux, Wolkswagen ou Cahusac, la crise et les faillites : quatre millions d’euros, en France, chaque année, partent en fumée de cigarettes, 150 millions de bouteilles de champagne.

Frères et sœurs, recherchons le vrai bonheur. Souvent, nous passons à côté parce que nous nous sommes trompés de but. Repérons les filins qui nous empêchent de décoller.

Coupons-les et notre vie pourra s’élever vers Dieu, qui lui, est capable de tout nous donner. AMEN




28ième Dimanche du Temps Ordinaire – par le Diacre Jacques FOURNIER (Mc 10, 17-30)

« Accueillir avec Jésus la vraie Joie »

(Mc 10,17-30)

 

    En ce temps-là, Jésus se mettait en route quand un homme accourut et, tombant à ses genoux, lui demanda : « Bon Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en héritage ? »
Jésus lui dit : « Pourquoi dire que je suis bon ? Personne n’est bon, sinon Dieu seul.
Tu connais les commandements : ‘Ne commets pas de meurtre, ne commets pas d’adultère, ne commets pas de vol, ne porte pas de faux témoignage, ne fais de tort à personne, honore ton père et ta mère.’ »
L’homme répondit : « Maître, tout cela, je l’ai observé depuis ma jeunesse. »
Jésus posa son regard sur lui, et il l’aima. Il lui dit : « Une seule chose te manque : va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres ; alors tu auras un trésor au ciel. Puis viens, suis-moi. »
Mais lui, à ces mots, devint sombre et s’en alla tout triste, car il avait de grands biens.
Alors Jésus regarda autour de lui et dit à ses disciples : « Comme il sera difficile à ceux qui possèdent des richesses d’entrer dans le royaume de Dieu ! »
Les disciples étaient stupéfaits de ces paroles. Jésus reprenant la parole leur dit : « Mes enfants, comme il est difficile d’entrer dans le royaume de Dieu !
Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. »
De plus en plus déconcertés, les disciples se demandaient entre eux : « Mais alors, qui peut être sauvé ? »
Jésus les regarde et dit : « Pour les hommes, c’est impossible, mais pas pour Dieu ; car tout est possible à Dieu. »
Pierre se mit à dire à Jésus : « Voici que nous avons tout quitté pour te suivre. »
Jésus déclara : « Amen, je vous le dis : nul n’aura quitté, à cause de moi et de l’Évangile, une maison, des frères, des sœurs, une mère, un père, des enfants ou une terre
sans qu’il reçoive, en ce temps déjà, le centuple : maisons, frères, sœurs, mères, enfants et terres, avec des persécutions, et, dans le monde à venir, la vie éternelle.

        

            Un Juif fervent demande à Jésus : « Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en héritage ? » Nous sommes bien dans la logique pharisienne : « faire pour avoir ». Mais après un « faire », « l’avoir » est souvent considéré comme un mérite, un salaire, un dû… Dans un premier temps, Jésus rejoint cet homme dans son système de pensée, et lui redit tout simplement quelques « commandements » extraits du cœur de la Loi, « les dix commandements » (Ex 20,1-17). « Maître, tout cela, je l’ai observé dès ma jeunesse ». Mais quel but a-t-il vraiment poursuivi ? Le faisait-il pour plaire à Dieu, ou pour se rechercher lui-même ? Accomplir de belles œuvres peut en effet être un moyen de se glorifier soi-même, comme « ceux qui sonnent de la trompette » quand ils font l’aumône, « afin que tout le monde les voit » (Mt 6)…

            Cette logique n’est pas celle de Dieu, et Jésus l’a suggéré dès le début quand cet homme l’a appelé « bon Maître » et qu’il lui a répondu : « Pourquoi dire que je suis bon ? Personne n’est bon, sinon Dieu seul ». Pourtant Jésus, le Fils, est Dieu ! Mais il est « Dieu né de Dieu », « né du Père avant tous les siècles », et c’est de Lui qu’il tient de toute éternité l’Être et la vie… Sans Lui, il n’est rien, il ne peut rien (Jn 5,19-20 ; 5,26). Ainsi, avec Jésus, le Dieu Tout Puissant se révèle ainsi comme étant « pauvre de cœur » (Mt 5,3 avec Jn 15,11), « doux et humble » (Mt 11,29), …

            « Jésus le regarda et l’aima »… Or « aimer », pour Dieu, c’est « tout donner » (Jn 3,35), tout ce qu’il a, tout ce qu’il est (Jn 16,15 ; 17,10 ; Lc 15,31). « Dieu est Esprit » (Jn 4,24), Dieu est Saint ? Avec ce « Jésus l’aima », le Don de l’Esprit Saint qui est Vie, Paix et Joie vient frapper à la porte de son cœur… Ouvrira-t-il ? Un choix s’impose… Ou bien la logique de l’argent : amasser pour soi au détriment des autres… Ou bien la logique de Dieu : donner, partager pour le bien des autres (Lc 3,11). Ici, Jésus est radical : « Va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres ; alors tu auras un trésor au ciel », le trésor de l’Esprit Saint offert dès maintenant à notre foi. « Puis viens, suis-moi », abandonne-moi ta vie et je te conduirai, pour le meilleur, car l’Amour ne peut que vouloir le meilleur pour celles et ceux qu’il aime… Aujourd’hui, « à ces mots, il devint sombre et s’en alla tout triste, car il avait de grands biens ». Mais demain, peut-être, avec le secours d’en haut, réussira-t-il à renoncer à ses biens ; alors il recevra « le centuple dès maintenant » avec ce Trésor de l’Esprit qui est Amour, Paix, Joie…                                                                                                                    DJF




Rencontre autour de l’Évangile – 28ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mc 10, 17-30)

« Posant son regard sur lui,

Jésus se mit à l’aimer. »

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons  (Mc 10, 17-30)

L’appel de l’homme riche fait suite à cette scène étonnante où Jésus accueille les enfants face aux prétentions orgueilleuses des disciples. Il s’agit dans ce passage du dépouillement nécessaire pour celui qui veut suivre le Christ.

 

Le sens des mots 

  • Faire lire lentement le texte, suivre les personnages et entrer dans le dialogue.

    Un homme accourut vers Jésus : La démarche de cet homme !

    Se mit à genoux : son geste.

    Bon maître : Cette manière de s’adresser à Jésus.

    Dieu seul est bon : Réplique étonnante de Jésus.

    Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ?

    Une question qui révèle le souci de ce juif pieux

    Les commandements : Jésus cite l’essentiel de la Loi. L’importance du Décalogue.

    J’ai observé… depuis ma jeunesse : Révélation de la droiture et de la fidélité religieuse de ce juif pieux.

    Posant son regard : Souvent il est question du regard de Jésus  dans l’évangile.

    « Jésus se mit à l’aimer » : Expression qui en dit long sur l’amour de Dieu, amour gratuit qui est toujours premier.

    Une seule chose te manque : Jésus va lui adresser un appel d’une exigence rare.

    « Viens, suis-moi » : C’est la pointe de l’appel.

    Trésor dans le ciel : Image chère à Jésus. « Là où est ton trésor là aussi sera ton cœur ! »

    Il avait de grands biens : L’obstacle majeur au dépassement que Jésus demande de cet homme.

 

Pour l’animateur 

La démarche de l’homme, qui accourt vers Jésus montre qu’il y a chez lui un désir pressant de rencontrer Jésus et son geste de se mettre à genoux exprime une grande vénération pour Jésus reconnu comme un « bon maître ».

« Personne n’est bon, sinon Dieu seul » : Cette réplique de Jésus est étonnante, mais on la comprend, parce que Jésus est devant un Juif qui connaît bien la Torah (la Loi) et il tient d’abord à réaffirmer l’essentiel de la foi juive : Dieu et lui seul possède la « Bonté ».

L’héritage de la vie éternelle : Le souci de parvenir au bonheur futur est louable chez le juif pieux, et Jésus accueille avec bienveillance sa question. En bon connaisseur de la Loi, Jésus cite d’abord les commandements divins est la voie, normale, suffisante pour parvenir à la « vie éternelle ». On découvre que ce juif est un familier de la Torah. Sa réponse  révèle sa droiture et sa fidélité religieuse (« J’ai observé… depuis ma jeunesse »). Jésus le reconnaît, et son regard sur cet homme est un regard de tendresse et d’estime. « Il se mit à l’aimer » : Tout comme l’amour de Dieu est au départ du choix d’Israël, le regard de Jésus le pousse à porter son choix sur ce juif fidèle. Ce choix, Jésus va l’exprimer par un appel particulièrement exigent. Jésus lui dit : «  Viens, suis-moi », c’est à dire, dépasse la foi de tes pères, et deviens disciple du Messie que je suis. Dépassement difficile. Il ne s’agit plus de suivre une loi, mais de suivre quelqu’un. On découvre seulement à la fin que cet homme était très riche et que cette richesse l’a empêché de répondre positivement à l’appel de Jésus.

Dans l’entretien particulier avec ses disciples, Jésus insiste sur le fait que la possession de la richesse est un obstacle majeur quand quelqu’un veut se mettre en route à sa suite. Marc nous fait assister à une vocation manquée. Jésus vient révéler une exigence plus haute que la religion juive, dont le Décalogue pourtant était pour Israël un chemin en direction de la vie éternelle.

La Bonne nouvelle proposée par Jésus est l’appel à un dépassement. Pour se dire chrétien, il ne suffit pas d’être fidèles aux commandements de Dieu, il faut se mettre à la suite de la personne même du Messie. La foi chrétienne vient accomplir la foi juive. Suivre le Christ ne va pas sans un certain dépouillement. N’oublions pas que Jésus marche vers sa Passion.

 

TA PAROLE DANS NOS CŒURS

Seigneur Jésus, tu es venu, non pour abolir la Loi, mais pour l’accomplir. A celui qui pratique les commandements, tu adresses l’appel à te suivre, à devenir ton disciple. A celui qui est encombré par ses richesses, ses biens matériels, tu demandes le détachement, pour te suivre avec un cœur libéré. A certains, tu adresses l’appel à tout quitter pour te suivre de plus près.

TA PAROLE DANS NOTRE VIE

Quelle est la bonne nouvelle que nous apporte cet évangile ?

Quel visage de Dieu Jésus nous révèle-t-il dans cette rencontre avec l’homme riche ?

Cet homme a accouru vers Jésus et s’est mis à genoux devant lui :

Qu’est-ce qui empêchent les gens d’aujourd’hui d’aller à Jésus ?

Cet homme avait de grands biens : Qu’est-ce qui encombrent les gens d’aujourd’hui et qui les empêches d’entendre l’appel de Jésus ?

La foi chrétienne, est-ce seulement suivre les commandements ?

Ce qui nous distingue, ce ne sont pas de beaux enseignements et de belles prières. On trouve cela également dans d’autres religions. Ce que nous sommes  les seuls à avoir, c’est un Maître qui peut nous dire : « Viens et suis-moi », car lui-même a marché sur nos route humaines. Il nous a ouvert le chemin de la résurrection.

ENSEMBLE PRIONS   

Dieu notre Père, tu as toujours appelé l’homme à dépasser son égoïsme. Ton Fils Jésus est venu nous montrer le chemin du don total pour ceux que l’on aime. Nous ne pouvons pas dire que nous avons fait assez pour suivre Jésus ton Fils. Quand l’Évangile nous paraît difficile, quand il nous semble impossible de tout donner pour suivre Jésus, toi-même tu nous donnes ta force et nous permets d’avancer sur le chemin de la foi.

Notre Père …..

 

 

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