1

La Sainte Trinité (Jean 16, 12-15) :  « L’Esprit de vérité vous conduira dans la Vérité toute entière. » (Francis Cousin)

 « L’Esprit de vérité vous conduira

dans la Vérité toute entière. »

Il ne faut pas se tromper sur le sens de cette phrase.

Il ne s’agit pas d’un constat, d’une chose automatique qui se fera quelles que soient les circonstances. Comme tout ce que nous promet Dieu, cela ne peut se réaliser que si nous le voulons bien. Parce que Dieu nous a doté d’une intelligence et nous a laissé le libre arbitre, l’Esprit ne pourra nous conduire quelque part que si nous acceptons de nous y laisser conduire par lui. C’est la première chose.

La deuxième est qu’il faut que nous soyons capables de reconnaître l’action de l’Esprit, ou de reconnaître les petits signes par lesquels il nous montre sa présence, nous incite à faire une action ou ne pas faire une autre, nous insuffle des conseils … Et pour cela, il faut être attentif à sa présence. Cela peut passer par la prière, mais aussi par des événements ou par des personnes.

Ce qui veut dire que nous pouvons, chacun de nous, être des ’’révélateurs’’ de la pensée de l’Esprit pour les autres.

L’Esprit Saint ne vient pas simplement pour nous, mais pour que nos actions soient bénéfiques aux autres aussi.

Trop souvent, quand on pense à l’Esprit Saint, on pense d’abord à soi : Esprit Saint, aide-moi à faire ceci … Esprit Saint, fais cela pour moi …

On pense qu’il vient pour m’aider, me consoler, me guider … et ce faisant, nous nous coupons du monde, nous devenons égoïstes.

L’Esprit Saint vient sur nous, nous guide, nous pas pour nous seulement, mais pour le Salut du monde, pour que nous puissions accomplir la mission qui est la nôtre non pas pour nous seuls, mais auprès des autres, pour être à notre tour une aide pour les gens, dans tous les domaines de la vie : familiale, professionnelle, économique, politique, associative, culturelle …

Quelle est notre mission en tant que chrétiens ? Suivre Jésus-Christ sur le chemin qui nous mène vers le Père.

Mais si, au bout du chemin, on arrive tout seul devant le Père, d’après vous, que nous dira-t-il ?

« Très bien ! Tu as gagné. Tu as distancé tous les autres. Bravo ! »

Ou bien : « Tu es là, mais où sont tous les autres avec lesquels tu as marché sur le chemin ? Pourquoi n’as-tu pas aidé ceux qui s’essoufflaient, …ceux qui avaient une charge trop lourde, … ceux qui étaient malades, désespérés, … ceux qui avaient faim, soif, qui étaient nus … ? » (cf Mt 25,31-46)

Et on pourrait ajouter toutes les autres œuvres de miséricorde, spirituelles et corporelles…

Je crois que tout le monde sait ce que dira le Père.

Parce qu’il l’a déjà dit par ses prophètes : « [Ce] qui me plaît, n’est-ce pas ceci : faire tomber les chaînes injustes, délier les attaches du joug, rendre la liberté aux opprimés, briser tous les jougs ? » (Is 58,8). Il l’a redit par son Fils Jésus : « “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.” (…) “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.” Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. » (Mt 25,40.45-46).

Et le pape François ne dit pas autre chose : « … Nous oublions que le critère pour évaluer notre vie est, avant tout, ce que nous avons fait pour les autres. La prière a de la valeur si elle alimente un don de soi quotidien par amour. Notre culte plaît à Dieu quand nous y mettons la volonté de vivre avec générosité et quand nous laissons le don reçu de Dieu se traduire dans le don de nous-mêmes aux frères. » (GE 104)

On n’est pas chrétien tout seul, et on ne nait pas chrétien tout seul. Il y a la famille, les autres chrétiens, les exemples et les témoins, les saints … et surtout il y a l’Esprit Saint …

Jésus nous a dit : « À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples, [non pas parce que vous avez fait de grandes choses extraordinaires : construire une cathédrale, créer un nouvel ordre religieux … mais] si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jn 13,35).

Et saint Paul nous donne une image simple à comprendre : « Vous êtes corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes membres de ce corps. …  Le corps ne fait qu’un, il a pourtant plusieurs membres ; et tous les membres, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps. … Il a voulu ainsi qu’il n’y ait pas de division dans le corps, mais que les différents membres aient tous le souci les uns des autres» (1 Cor 12,27.12.25).

Alors, qu’elle est notre mission, avec l’aide de l’Esprit Saint ?

« … Ta propre mission est inséparable de la construction de ce Royaume [que le Christ est venu apporter] … Ton identification avec le Christ et avec ses désirs implique l’engagement à construire, avec lui, ce Royaume d’amour, de justice et de paix pour tout le monde. Le Christ lui-même veut le vivre avec toi, dans tous les efforts ou les renoncements que cela implique, et également dans les joies et dans la fécondité qu’il peut t’offrir. Par conséquent, tu ne te sanctifieras pas sans te donner corps et âme pour offrir le meilleur de toi-même dans cet engagement. » (Pape François, GE 25).

« La vie n’a pas une mission, mais la vie est mission » (Xavier Zubiri, cité dans GE 27).

« La vie est mission », c’est le thème pastoral du diocèse cette année.

Esprit Saint,

Tu ne viens pas seulement pour nous,

mais pour que, ensemble,

 nous construisions une véritable Église,

faite d’amour, de justice et de paix,

fondée sur la Parole de Jésus.

Aide-nous à penser d’abord aux autres

avant de penser à nous.

Francis Cousin   

 

 

 

 

Pour télécharger la prière illustrée  , cliquer sur le titre suivant:

Image dim Sainte Trinité C

 




Audience Générale du Mercredi 5 juin 2019

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 5 juin  2019


Chers frères et sœurs, en fin de semaine dernière j’ai accompli un voyage apostolique en Roumanie. A travers les diverses rencontres, j’ai développé le thème de ce voyage, « marcher ensemble ». En Roumanie, la plus grande partie des fidèles appartient à l’Eglise orthodoxe ; la communauté catholique quant à elle est vivante et active. L’union entre tous les chrétiens, encore incomplète, est fondée sur l’unique Baptême : elle est aussi scellée dans le sang et la souffrance subie ensemble dans les temps obscurs de la persécution. Avec le Patriarche Daniel et le Saint Synode de l’Eglise Orthodoxe, nous avons eu une rencontre très cordiale, où j’ai répété la volonté de l’Eglise catholique de marcher ensemble vers la pleine unité. L’importante dimension œcuménique du voyage a culminé dans la prière du Notre Père, patrimoine commun de tous les baptisés. Comme Communauté catholique, nous avons célébré trois Liturgies eucharistiques, à Bucarest, au sanctuaire de Sumuleu Ciuc, et à Blaj. Dans ce centre de l’Eglise Greco-Catholique en Roumanie, j’ai eu la joie de béatifier sept évêques martyrs, témoins de la liberté et de la miséricorde qui viennent de l’Evangile. La rencontre avec les jeunes et les familles, à Iasi, a été particulièrement intense et festive. La dernière étape du voyage a été la visite à la Communauté Rom de Blaj, où j’ai renouvelé l’appel contre toute discrimination et pour le respect des personnes de toute ethnie, langue et religion. Chers Frères et Sœurs, remercions Dieu pour ce voyage et demandons-lui, par l’intercession de la Vierge Marie, qu’il porte des fruits abondants pour la Roumanie et pour l’Eglise dans ce pays.

Je salue cordialement les pèlerins venant de France, en particulier les jeunes de Colmar, Paris, Vabre, les diocésains de Besançon et les membres de la pastorale des personnes handicapées du diocèse de Vannes. A quelques jours de la fête de la Pentecôte, je vous invite, vous aussi, à marcher ensemble sur les routes de la foi, et à accueillir la venue de l’Esprit Saint afin qu’il vous aide à être des témoins authentiques de l’amour du Seigneur pour tous. Que Dieu vous bénisse !




La Pentecôte ( Jean 14, 15-16.23-26) :  « La Pentecôte, une histoire d’amour. » (Francis Cousin)

 « La Pentecôte, une histoire d’amour. »

Les trois textes qui nous sont proposés aujourd’hui sont tous du nouveau testament. Normal, puisque la Pentecôte a eu lieu après la résurrection de Jésus.

La première lecture nous fait le récit de la réception de l’Esprit Saint par les apôtres et quelques disciples, dont Marie. La seconde lecture des conséquences de la présence de l’Esprit en nous dans notre manière de vivre. L’évangile nous relate l’annonce par Jésus de l’envoi de l’Esprit.

Généralement, c’est l’évangile qui est le texte le plus important. Mais ici, ce qui semble pour la plupart d’entre nous le plus important, c’est la première lecture, la manifestation de l’Esprit Saint et ses premières conséquences. Et c’est important, bien sûr, parce que cela a bouleversé la petite communauté réunie autour des apôtres.

Mais est-ce le plus important ?

Si on cherche la cause première de cette Pentecôte ’’nouvelle formule’’, elle est bien dans l’évangile : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure. ». Si le Père et le Fils sont ensembles, alors obligatoirement l’Esprit, qui est la manifestation de l’amour du Père pour le Fils et du Fils pour le Père, est présent. Cela veut dire que si on aime Jésus en gardant sa Parole, Jésus, son Père et aussi l’Esprit feront chez nous une demeure. Ainsi, on comprend bien la parole de Jésus à la Samaritaine : « L’heure vient où vous n’irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père. (…) Mais l’heure vient – et c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité. » (Jn 4,21.23). C’est d’ailleurs ce que nous dit saint Paul : « Ne savez-vous pas que vous êtes un sanctuaire de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? » (1 Cor 3,16).

On peut donc bien dire que la Pentecôte est une histoire d’amour. D’amour entre Dieu, la Trinité toute entière, et chaque humain : le Père aime le Fils, et le Fils aime ses disciples qu’il appelle ses amis, et le Saint Esprit est la manifestation de cette amour en chacun de nous.

Et c’est par amour pour nous que Jésus demande à son Père de nous envoyer un autre défenseur, l’Esprit Saint. Et cet Esprit est présent en chaque être humain, qu’il en soit conscient ou pas, qu’il soit baptisé ou pas !

Quelles sont les conséquences sur les disciples de la réception de l’Esprit ?

Elles sont multiples, mais gardons-en trois qui se manifestent immédiatement :

Premièrement, cela a donné aux disciples le courage de sortir de la chambre haute, d’oser affirmer devant tous la résurrection puis l’enseignement de Jésus, avec notamment le discours de saint Pierre (cf Ac 2,14-36).

Deuxièmement, cela leur a donné une parole qui parle au cœur des auditeurs, qui a priori n’étaient pas trop enclins à les écouter (« Ils étaient tous dans la stupéfaction et la perplexité … D’autres se moquaient et disaient : « Ils sont pleins de vin doux ! » Ac 2,12-13). Le discours de Pierre énonce les choses telles qu’elles se sont passés, où transparaît l’amour de Dieu qui l’habite : ses paroles sont sans animosité, sans trace de désir de vengeance ; il ne cherche pas à blesser les gens, mais il parle avec son cœur, leur montrant la bonté de Dieu. Et les gens sont retournés en eux-mêmes, et ils se convertissent : trois mille rien que le premier jour !

Troisièmement, ils sont dans la paix et dans la joie. Même après avoir été arrêtés et mis en prison sur ordre du conseil suprême, une évasion rocambolesque, puis repris, « après les avoir fait fouetter, ils leur interdirent de parler au nom de Jésus, puis ils les relâchèrent. Quant à eux, quittant le Conseil suprême, ils repartaient tout joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des humiliations pour le nom de Jésus. » (Ac 5,40-41).

Alors, quand on voit tout ce que l’Esprit Saint a permis aux apôtres de faire, et qu’il a continué à faire avec leurs successeurs aux premiers temps de l’Église, et ensuite pendant longtemps, et qu’on voit la situation de l’Église à l’heure actuelle, on peut se poser la question : « Pourquoi ne retrouve-t-on pas cet esprit de Pentecôte dans chacune de nos paroisses ? », avec des gens qui n’ont pas peur de parler de leur foi, dont les paroles sont emplies de l’amour de Dieu, et qui sont toujours dans la paix et la joie ?

Peut-être parce que l’Esprit Saint nous pousse toujours à aller de l’avant, nous pousse à la nouveauté, à la remise en cause, à l’invention, … et dans un certain sens à une instabilité que nous supposons et que nous redoutons … ?

Mais si nous avions vraiment la foi, nous n’aurions pas peur de nous engager avec Dieu, parce que c’est justement lui qui va rendre stable ce qui est bancale.

Peut-être sommes-nous trop du monde, de ce monde dans lequel l’argent a pris trop de place, avec une course à la consommation parfois irraisonnée, de ce monde où il semble important de paraître … même si c’est au détriment des autres …

Certains en arrivent même à se demander si l’Esprit Saint souffle encore ?

Bien sûr que oui, sinon ce serait encore pire …

Mais est-ce que nous l’entendons quand l’Esprit vient nous bousculer ? …

Tout le monde chante « Viens, Esprit Saint … », mais est-ce qu’on est prêt à se laisser emporter au vent de l’Esprit ?

On a l’impression (que j’espère fausse) que, quand il vient vers nous, nous sommes pressés de fermer la porte de notre cœur par peur des courants d’air …

                                           par peur des courants d’Esprit …

parce que chacun sait que le vent, même le vent d’Esprit, on ne sait pas par où il veut nous faire passer … pour atteindre le but qui est le même pour tous : être en présence de Dieu le Père.

Demandons à Dieu d’accepter de nous laisser mener par l’Esprit !

Francis Cousin   

L’Esprit Saint vient au secours de notre faiblesse,

car nous ne savons pas prier comme il faut.

L’Esprit lui-même intercède pour nous

par des gémissements inexprimables.

Et Dieu, qui scrute les cœurs,

connaît les intentions de l’Esprit

puisque c’est selon Dieu

que l’Esprit intercède pour les fidèles.

Romains 8, 26-27

 

 

Pour télécharger la prière illustrée  , cliquer sur le titre suivant:

Image dim Pentecôte C

 




Audience Générale du Mercredi 29 Mai 2019

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 29 Mai 2019


Frères et sœurs, nous commençons aujourd’hui un parcours de catéchèses sur les Actes des Apôtres. Ce livre biblique écrit par Saint Luc décrit la merveilleuse alliance entre la Parole de Dieu et l’Esprit Saint, qui inaugurent le temps de l’évangélisation. Seul l’Esprit, qui a oint et soutenu le Fils de Dieu dans sa mission, rend efficace notre parole humaine, porteuse de vie, capable d’enflammer les cœurs, d’élargir les frontières du peuple de Dieu. L’Eglise reçoit la surabondance de vie du Ressuscité, Seigneur du temps et de l’histoire, qui invite les siens à attendre avec confiance l’accomplissement des promesses. Le don de Dieu est gratuit et il advient en son temps : c’est le Père qui dynamise les cœurs des disciples par son Esprit pour les rendre capables de témoigner jusqu’aux périphéries du monde. Cette attente, les Apôtres la vivent dans la prière persévérante, comme s’ils ne faisaient qu’un. A leur suite, avec Marie et les femmes présentes qui ont témoigné de la fidélité de l’amour, prions pour que nos cœurs s’ouvrent à la communion qui vainc toute crainte.

Je salue cordialement les personnes de langue française, en particulier les pèlerins du diocèse de Pontoise, accompagnés de leur Evêque, Monseigneur Stanislas Lalanne, ainsi que les jeunes venus de France et de Suisse, et les Ecoles de Charité et de Mission. A l’exemple des Apôtres et de Marie réunis au Cénacle, demandons au Seigneur la patience d’attendre ses pas, et de ne pas vouloir fabriquer nous-mêmes son œuvre. Qu’il nous aide à rester dociles en priant l’Esprit Saint et en cultivant l’art de la communion ecclésiale. Que Dieu vous bénisse.




7ième Dimanche de Pâques ( Jean 17, 20-26) :  « Père… » (Francis Cousin)

 « Père … »

Jésus a beaucoup prié, et quand il prie, il s’adresse à son Père. À Dieu, qu’il appelle « Abba », Papa, Père.

Et quand les apôtres lui demandent une prière, il leur dit : « Dites : ’Notre Père’… », nous donnant le droit d’appeler son Père ’Notre Père’, avec un adjectif possessif collectif.

Rien que dans le passage de l’évangile de ce jour, en sept versets, Jésus dira quatre fois Père, dont deux fois en ajoutant une épithète : « Père saint … Père juste … », mots qui concerne la perfection.

Dans cette prière qu’il adresse à son Père le jeudi saint, sachant que sa fin de vie terrestre est proche, il fait comme un compte-rendu de son action sur la terre.

Pour qui prie-t-il ?

– pour ceux qui sont là autour de lui, ses apôtres, et sans doute aussi quelques disciples.

– pour ceux qui ne sont pas encore de ses disciples, mais qui le deviendront ensuite par sa Parole transmise par ses disciples, de tout temps, jusqu’à nous, et après nous à ceux à qui nous transmettrons sa Parole …

Que demande-t-il ?

– que tous soient UN. Et Jésus le répète quatre fois, pour bien montrer l’importance que cela a pour lui. Avec chaque fois une petite différence, mais le fond reste le même. Non pas une unité de façade basée sur un ou deux principes communs acceptés par tous, mais une unité totale, fusionnelle : « Que tous soient UN, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. » ; « Qu’ils soient UN en nous, eux aussi… » ; « pour qu’ils soient UN comme nous sommes UN » ; « Qu’ils deviennent ainsi parfaitement UN … ». Quatre fois en trois versets, on ne devrait pas pouvoir passer à côté, ça devrait être mis en œuvre, depuis deux mille ans ! Et pourtant …

Dans quel but ?

Là encore, cela est dit deux fois, avec encore une petite différence :

– « Pour que le monde croie que tu m’as envoyé. » ; « Afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. »

Et plus loin, il dit en parlant de ses apôtres : « ceux-ci ont reconnu que tu m’as envoyé. ».

Jésus ne se met pas en avant. Il est là comme un serviteur de son Père pour faire ce que son Père lui demande, « pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que moi aussi, je sois en eux. »

Il y a quinze jours, dans l’évangile Jésus disait : « Tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jn 13,35) « Comme je vous ai aimés » (Jn 13,34).

Mais avec ce passage, on va plus loin : l’amour qu’on a (ou qu’on devrait avoir) ne vient pas seulement de l’amour de Jésus pour ses disciples, mais il vient de l’unité entre Jésus et son Père : « Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. ». Il vient de l’amour entre le Père et le Fils, initié par le Père, et qui sera répandu sur tous par l’Esprit Saint donné à la Pentecôte.

Tout vient du Père,

                                Passe par Jésus,

                                                             Va vers les hommes, disciples ou non, par l’Esprit.

À quoi tout cela nous amène-t-il ?

D’abord, reconnaître que nous sommes aimés du Père. Cela peut paraître évident, mais dans les faits, on a bien souvent l’impression que Dieu le Père est lointain, qu’il ne s’occupe pas de nous : « Qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui ? » (Ps 8,5). La question ne date pas d’hier !

Reconnaître aussi que les autres humains sont aimés de lui, catholiques ou pas. « Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. » (Mt 5,44-45).

Et puis peut-être réfléchir sur la manière dont nous prions, pour la mettre plus en adéquation avec la manière de prier de Jésus :

– pour qui prions-nous ? Davantage pour nous, ou davantage pour les autres ?

– Quel est l’objet de notre prière ? des demandes diverses … ou/et des remerciements ?

– Quelle est la forme de notre prière ? réciter des prières toutes faites …, parler avec notre cœur …, de l’adoration…, du silence (pour écouter Dieu parler) …, de la louange …, des chants…

Il n’y a pas une manière unique idéale de prier, mais toute prière, quelle que soit sa forme, son objet, doit toujours correspondre à un critère : puiser dans l’amour de Dieu pour demander de l’amour, par amour de Dieu, par amour des autres.

Rien que de l’amour !

On n’y arrive pas toujours … mais c’est un but à atteindre !

 

Seigneur Jésus,

alors que tu sais que tu vas mourir,

tu ne pries pas pour toi,

mais tu pries pour tes disciples,

présents et à venir,

pour qu’ils deviennent UN,

et qu’il reconnaissent l’amour de ton Père pour eux.

Aide-nous pour que notre prière soit,

à l’instar de la tienne,

une démarche d’amour pour Dieu

et pour les autres, quels qu’ils soient.

Francis Cousin    

 

 

Pour télécharger la prière illustrée  , cliquer sur le titre suivant:

Image dim Pâques C 7°

 




Initiation aux textes « APOCRYPHES »

A la découverte des textes inconnus

du christianisme primitif

Conférence donnée par Yannick Leroy,

Historien des Origines du Christianisme,

Intervenant au Sedifop

Le samedi 8 juin 2019 à la Maison Diocésaine

36 rue de Paris, St Denis, de 14h 00 à 17h 00.

Entrée libre

 

Pour accéder à l’affiche, cliquer sur le titre ci dessous :

Affiche Conférence Apocryphes




Audience Générale du Mercredi 22 Mai 2019

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 22 Mai 2019


Frères et sœurs, au terme du cycle de catéchèses sur le “Notre Père”, nous pouvons dire que la prière chrétienne naît de l’audace de nommer Dieu, “Père”. Il ne s’agit pas tant d’une formule que de l’expression d’une intimité filiale dans laquelle nous sommes introduits grâce à Jésus. Ainsi, en lisant les Évangiles, nous découvrons que les expressions utilisées par Jésus pour prier le Père rappellent le texte du “Notre Père”, et cela jusque dans l’expérience de la nuit de Gethsémani. Nous constatons aussi que Jésus exhorte ses disciples à une prière insistante et confiante, à cultiver un esprit de prière qui garde mémoire des frères, en particulier dans les relations difficiles. Avec cela, l’ensemble du Nouveau Testament nous montre que le premier protagoniste de toute prière chrétienne est l’Esprit Saint : c’est lui qui nous fait prier dans le sillon creusé par Jésus pour nous et qui nous fait entrer dans le dialogue d’amour de la Sainte Trinité. Ainsi, porté par l’amour de Jésus qui a été jusqu’à éprouver l’abandon de Dieu, nous pouvons prier dans toutes les situations “mon Dieu” parce qu’il est notre Père. Et nous sommes appelés à lui confier sans cesse nos frères et sœurs en humanité, pour qu’aucun d’eux, en particulier les pauvres, ne reste sans consolation et sans une part de cet amour.

Je suis heureux de saluer les pèlerins venus de France et d’autres pays francophones, en particulier des paroissiens d’Hérouville-Saint-Clair et de Roanne et des jeunes de divers collèges de France, ainsi qu’un groupe de pèlerins du Cameroun. Dans les situations de joie et de peine, que l’Esprit Saint nous aide à entrer dans la prière de Jésus, et avec lui, par lui et en lui, comme des enfants pleins de confiance, à prier “Notre Père”.  Je voudrais aujourd’hui faire mémoire avec vous de Sœur Inès Nieves Sancho, âgée de 77 ans, éducatrice des jeunes filles pauvres depuis des années, qui a été tuée de manière barbare en Centrafrique, à l’endroit même où elle enseignait aux jeunes filles à coudre. Une femme de plus qui donne sa vie pour Jésus dans le service des pauvres. Prions en silence – [silence puis Ave Maria…] Que Dieu vous bénisse !




6ième Dimanche de Pâques ( Jean 14, 23-29) :  « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole. » (Francis Cousin)

« Si quelqu’un m’aime,

il gardera ma parole. »

Le premier verbe est au présent, le second au futur. Au futur, comme une implication, une conséquence obligatoire de la première partie de la phrase.

Ce qui veut dire que le plus important est le début de la phrase, et son verbe : aimer.

Aimer, qui est la motivation principale, et sans doute la seule, de toutes les actions du Père : la création du monde, de l’homme à son image, de son alliance faite avec les hommes, d’abord avec le peuple hébreu puis avec tous les hommes quand il envoya son Fils sur la terre : « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. » (Jn 3,16).

Et Jésus, le Fils, « fait pareillement ce qu’il voit faire par le Père » (cf Jn 5,19), car « le Père et moi nous sommes UN. » (Jn 10,30).

Mais il y a un si.

Dieu, Jésus, nous laissent toujours libres de nos actions.

« Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole. »

Garder la Parole, ce n’est pas simplement l’entendre, l’apprendre, la connaître (au sens d’une leçon apprise), la mettre dans sa poche avec son mouchoir par-dessus, ou dans une boite bien serrée. C’est bien plus que cela : c’est faire que cette Parole devienne le moteur de notre vie, la référence de nos actions, de telle manière que l’on puisse dire : « Ce n’est plus moi qui vit, c’est le Christ qui vit en moi. » (Ga 2,20).

Et c’est là où nous devons nous remettre en question.

Parce que vivre ainsi, comme saint Paul, nous avons du mal à nous en sentir capable, même si « rien n’est impossible à Dieu » (Lc 1,37), et bien souvent, nous en sommes loin.

C’est d’autant plus important de réfléchir à cette situation quand on lit la phrase suivante : « Celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes paroles. » qu’on pourrait lire aussi comme « celui qui ne garde pas mes Paroles ne m’aime pas ! » (cf Jn 14,21). Or, nous aimons Jésus ! Ou tout au moins, nous voulons l’aimer ! …

Serait-ce que nous n’ayons que l’illusion d’aimer Jésus ?

Sans doute non !

Mais cela veut dire que nous sommes sur un chemin, sur le chemin qui est Jésus, qui nous amène vers son Père, vers la vie éternelle … et que nous avons encore à nous perfectionner, peu à peu, pas après pas sur ce chemin de sainteté, sur ce chemin de perfection : « Soyez parfait comme votre Père céleste est parfait ! » (Mt 5,48).

Dieu nous prend tels que nous sommes, et il nous fait avancer avec lui sur ce chemin de perfection, et il est toujours avec nous pour nous aider, nous faire prendre les bonnes décisions …

Et Jésus nous l’a dit, à plusieurs reprises. Notamment dans l’évangile de ce jour : « Le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. », pour que nous puissions prendre les bonnes décisions au bon moment.

Ainsi, ce sont les trois personnes de la Trinité qui sont toujours avec nous, à chaque instant de notre vie.

Et Jésus ajoute encore : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé. »

Jésus veut que nous soyons dans la paix. Tout le temps ! Une paix profonde ! Une paix intérieure ! C’est d’ailleurs la première chose qu’il dira à ses apôtres quand il leur apparaitra ressuscité !

Alors essayons de faire de notre mieux pour garder la Parole de Jésus et la mettre en pratique (Mt 7,24), même si c’est parfois difficile, même s’il nous fait faire des efforts pour y arriver …

Ce sera notre manière de lui montrer que nous l’aimons, malgré tout, malgré nos imperfections …

 

Seigneur Jésus,

Je suis comme saint Pierre,

toujours prêt à te répondre :

« Tu sais bien que je t’aime ! »,

parce que je le crois.

Mais bien souvent, je suis obligé d’admettre

que je ne mets pas toujours en pratique ta Parole.

Que ton Esprit m’aide à le faire.

Francis Cousin    

 

 

Pour télécharger la prière illustrée  , cliquer sur le titre suivant:

Image dim Pâques C 6°

 




5ième Dimanche de Pâques ( Jean 13, 31-45) :     « Amour, Gloire … et Jésus. » (Francis Cousin)

 « Amour, Gloire … et Jésus. »

 

Même si Jésus est beauté (parce qu’il est bon…), il ne s’agit pas ici de l’amour et de la gloire dont on nous parle dans ce feuilleton télévisé.

C’est la fin pour la vie terrestre de Jésus. Judas a pris le pain tendu par Jésus, et il est parti pour livrer Jésus.

On pourrait penser que Jésus soit dans une grande tristesse, dans un désespoir on ne peut plus fort, après avoir envoyé Judas faire « ce qu’il devait faire ». Lui seul savait alors ce qu’il allait faire : le trahir pour trente pièces d’argent.

Et bien non !

On a l’impression qu’en fait, cela lui a redonné du courage, et qu’il voit tout ce qui va lui arriver sous un aspect positif (?). Il sait que c’est la fin, et ce qui va arriver : la trahison, l’abandon des disciples, l’humiliation, la torture, la croix …

Mais il voit aussi plus loin que la croix … Il voit la résurrection dont son Père va lui faire bénéficier, parce qu’il sait que le Père ne peut pas l’abandonner. Il sait qu’il peut compter sur l’amour de son Père, un amour fort et réciproque. Il le sait parce que « Le père et moi, nous sommes Un. » (Jn 10,30).

Il l’avait d’ailleurs dit lui-même auparavant : « Maintenant mon âme est bouleversée. Que vais-je dire ? “Père, sauve-moi de cette heure” ? – Mais non ! C’est pour cela que je suis parvenu à cette heure-ci ! Père, glorifie ton nom ! » (Jn 12,27-28), c’est-à-dire, ’’en me glorifiant par ma résurrection, c’est toi qui est glorifié, parce que tu montres que tu as pouvoir sur la mort et la vie’’.

Et le Père lui répond alors, par une voix qui vient du ciel : « Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore. » (Jn 12,28).

C’est cet amour entre le Père et Jésus, connu depuis le baptême de Jésus (« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie. » Mt 3,17) qui est le moteur de l’action de Jésus et qui lui fait dire : « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. » (Jn 15,9).

C’est pour cela que Jésus va donner à ses apôtres un nouveau commandement : « Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. ». Ce n’est pas un simple conseil que l’on peut suivre ou pas, mais un commandement, une obligation pour ceux qui veulent le suivre.

C’est un changement radical par rapport à la loi de Moïse qui disait : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Lv 19,18) , mais une obligation d’aimer (agapé) les autres à l’image de l’amour du Père et du Fils.

Et c’est un commandement nouveau parce qu’il n’y a que Jésus, Fils de Dieu, qui peut le dire ainsi : « Comme je vous ai aimés », ce qui est équivalent à « comme le Père m’a aimé, aimez-vous les uns les autres. ».

L’amour du prochain devient celui du Christ, celui de Dieu. Ce commandement nouveau nous entraîne sur une voix qui nous mène à la vie éternelle, celle d’un « ciel nouveau et d’une terre nouvelle » où « Dieu demeure avec les hommes » (2° lecture).

Alors bien sûr, on sait très bien, malheureusement, qu’on n’arrive pas (pour la plupart d’entre nous) à aimer tous les autres comme Dieu nous aime. Et même dans l’Église, on sait que ce n’est pas toujours une réalité.

Comment faire pour aimer comme Jésus ? Se laisser aimer par Jésus.

Cela paraît facile … Mais ce n’est pas si simple qu’on le pense. Être aimer, oui ! Se laisser aimer, c’est plus difficile ! Surtout s’il nous arrive de faire des choses que l’on sait mauvaises ! Accepter malgré cela d’être aimé par Jésus … cela met mal à l’aise …

Trop souvent dans nos relations avec Dieu, nous voulons faire ceci ou cela. Nous voulons être actifs, et on a plein de projets … Alors que Dieu nous demande d’abord d’être passifs, de se laisser aimer par lui … « en ceci consiste l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui, le premier, nous a aimés. » (1 Jn 4,10).

Seigneur Jésus,

Tu sais comme il est difficile

pour un humain d’être passif.

Nous voulons toujours faire quelque chose,

pour montrer ce que l’on sait faire,

pour paraître aux yeux des autres.  

Et toi, tu nous demandes d’accepter

 d’être aimé par toi en premier,

pour pouvoir mieux aimer les autres …

comme toi tu nous aimes !

Francis Cousin    

 

 

Pour télécharger la prière illustrée  , cliquer sur le titre suivant:

Image dim Pâques C 5°

 




Audience Générale du Mercredi 8 Mai 2019

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 8 Mai 2019


Frères et sœurs, je suis rentré hier d’un voyage en Bulgarie et en Macédoine du Nord et je rends grâce à Dieu. Le peuple Bulgare est appelé à faire un pont entre Europe centrale, orientale et méridionale, et j’ai invité chacun à marcher sur le chemin de la fraternité. Sur ce chemin, les chrétiens ont vocation à être des signes d’unité. C’est pourquoi je suis resté en prière devant l’image des Saints Cyrille et Méthode, patrons de l’Europe, qui, avec créativité et passion, ont évangélisé cette région. A leur suite, j’ai renouvelé la communauté catholique dans son espérance et le don d’elle-même. La Macédoine du Nord accueille diverses appartenances ethniques et religieuses. J’ai béni la première pierre d’un sanctuaire dédié à Mère Térésa de Calcutta, qui est née et a reçu la foi dans ce pays. Cette sainte, petite mais remplie de la force de l’Esprit Saint, représente bien l’Eglise accueillante de ce pays. J’ai exhorté les jeunes à s’impliquer, répondant à la voix de Dieu qui se fait entendre dans la prière et dans la chair de pauvres.  La messe célébrée dans la capitale a renouvelé, en cette périphérie de l’Europe, le miracle de Dieu qui rassasie la faim des multitudes.

Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier un groupe du diocèse de La Rochelle, accompagné de son évêque Mgr Georges Colomb, ainsi que des pèlerins de Côte d’Ivoire. Je recommande à votre prière le présent et l’avenir des peuples que j’ai visités lors de mon récent voyage afin qu’ils puissent s’ouvrir à de nouveaux horizons sans perdre leurs racines. Que l’Evangile y rejoigne tous ceux qui ne le connaissent pas encore. Que Dieu vous bénisse.