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4ième Dimanche de Pâques ( Jean 10, 27-30) :   « Mes brebis écoutent ma voix … et elles me suivent. » (Francis Cousin)

 

« Mes brebis écoutent ma voix …

et elles me suivent. »

 

Ce dimanche est appelé le dimanche du Bon Pasteur. C’est aussi celui où l’on prie plus particulièrement pour les vocations sacerdotales ou religieuses.

Mais cet évangile ne concerne pas seulement ces vocations particulières, il concerne la vocation de tous les hommes.

« Mes brebis écoutent ma voix ». L’utilisation de l’adjectif possessif montre que ce n’est qu’une partie des brebis, et qu’il en existe d’autres, des personnes qui ne font pas partie de ses disciples. Mais il ne s’agit pas pour Jésus d’une situation définitive. Il le dit lui-même : « J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur. » (Jn 10,16).

Bien sûr, Jésus n’est plus là sur terre, et on constate que tout le monde ne le suit pas encore. Cela ne veut pas dire que Jésus s’est trompé. Cela veut dire que maintenant, c’est à nous, qui le suivons déjà, de faire en sorte que, par nos paroles et nos actes, nous soyons de vrais témoins de Jésus, comme l’on fait Paul et Barnabé : « Beaucoup de Juifs et de convertis qui adorent le Dieu unique les suivirent. » (1° lecture), et beaucoup d’autres par la suite.

« Mes brebis écoutent ma voix ». On ne peut pas être chrétien si on n’écoute pas la voix du Seigneur. On peut l’écouter dans son cœur, dans la prière … ou l’entendre sans qu’on s’y attendre, comme Samuel. Mais ça reste quand même exceptionnel. Le plus simple est de lire la Parole de Dieu dans la bible, et surtout dans le nouveau testament. Une lecture intelligente, réfléchie, qui permette que l’on s’en imprègne pour pouvoir la redire aux autres. « Ouvre la bouche, et mange ce que je te donne. Puis, va ! Parle à la maison d’Israël.  … Je le mangeai, et dans ma bouche il fut doux comme du miel. » (Ez 2,8-3,3).

On peut parfois être comme Jérémie, et se dire qu’on n’est pas capable de parler de Dieu aux autres : « Je ne sais pas parler, je suis un enfant ! » (Jr 1,6). Mais ce n’est que compter sur soi, et non sur Dieu : « Ouvre la bouche, moi, je l’emplirai » (Ps 80,11), et avec l’Esprit Saint, on a tout ce qu’il faut ! Mais souvent, nous sommes trop craintifs, nous avons peur de parler. Avec ceux qui croit en Dieu Trinité, cela peut encore aller, … mais avec les autres … ceux des ‘périphéries’, des autres religions …

Parmi les brebis de Jésus, il y en a parfois qui se perdent … Des fois à cause des paroles de Jésus, parce qu’ils ne la comprennent pas, qu’ils la trouvent trop « rude », « À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner. » (Jn 6,66). Des fois à cause des paroles ou des actes des hommes … parfois de religieux … Mais Jésus ne les laisse pas tomber. Au contraire ! Il va à la recherche de « celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il la retrouve. Quand il l’a retrouvée, il la prend sur ses épaules, tout joyeux. » (Lc 15,4-5), parce que « personne ne les arrachera de ma main. »

Mais qu’elle est la source qui nous permet de devenir des brebis du Seigneur ?

C’est toujours la même chose : l’amour de Dieu pour les hommes. Et à cet amour, chaque humain est appelé à répondre librement : « J’accepte ton amour et je t’aime » ou « Je vois que tu m’aimes, mais il y a d’autres choses que j’aime davantage que toi ». C’est accepter « d’aimer Dieu comme il nous a aimé », c’est-à-dire par-dessus tout !

C’est la question que pose Jésus à Pierre dans l’évangile de dimanche dernier : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment, plus que ceux-ci ? », « Seigneur, toi, tu sais tout : tu sais bien que je t’aime. », « Sois le berger de mes brebis. » (Jn 21,15.17), c’est-à-dire sois mon représentant sur terre : « J’ai été le ‘Bon Berger’, maintenant c’est à toi de guider mes disciples ».

Et pour nous, c’est la même chose : nous devons répondre à l’amour de Dieu par un amour pour lui.

A contrario, le jeune riche qui voulait savoir ce qu’il fallait faire pour avoir la vie éternelle (ce que Jésus promet à ceux qui le suivent : « Je leur donne la vie éternelle ».), l’évangéliste nous dit que Jésus l’aima, mais le jeune homme riche n’a pas répondu à son amour, lui préférant ses « grands biens ».

Aimons Dieu, entretenons notre relation avec lui par la prière et la lecture de la Parole, et cessons d’être craintifs. Avec l’aide de l’Esprit Saint, soyons témoins de Jésus ressuscité afin que « le troupeau parvienne, malgré sa faiblesse, là où son Pasteur est entré victorieux » (prière d’ouverture), c’est-à-dire dans la vie éternelle

Seigneur Jésus,

Nous voulons tous faire partie de ton troupeau,

mais ton exigence d’amour envers toi

plus que toute autre chose

est parfois difficile pour nous.

Tant de tentations s’offrent à nous !

Heureusement que tu viens vers nous

pour nous ramener dans ton troupeau !

Francis Cousin    

 

 

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Image dim Pâques C4 °

 




Audience Générale du Mercredi 1er Mai 2019

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 1er Mai 2019


Frères et sœurs, nous arrivons maintenant à l’avant dernière invocation du “Notre Père” : « ne nous laisse pas entrer en tentation » (Mt 6,13). Malgré les difficultés à traduire de manière exacte l’expression du texte grec des Évangiles, il existe un point de convergence : Dieu ne se tient pas en embuscade pour tendre des pièges à l’homme. Les chrétiens n’ont rien à voir avec un Dieu jaloux, qui s’amuserait à mettre l’homme à l’épreuve. Bien au contraire : le Père n’est pas l’auteur du mal et il se tient aux côtés de l’homme pour le combattre et l’en libérer. Et, c’est dans ce sens que nous prions le “Notre Père”. Ainsi, l’épreuve et la tentation ont été présentes dans la vie de Jésus lui-même. Dans cette expérience, Le Fils de Dieu s’est fait notre frère et en lui, Dieu s’est manifesté comme le “Dieu-avec-nous”. De fait, Jésus a déjà combattu pour nous la tentation du pouvoir absolu sur tout et sur tous. De même, à l’heure de l’agonie, si l’homme dort alors que Dieu, en Jésus, lui demande de ne pas l’abandonner, Dieu lui veille quand l’homme est confronté à cette épreuve. Il descend jusque dans nos abimes et nos souffrances. C’est notre réconfort à l’heure de l’épreuve : savoir que cette vallée n’est plus désolée, mais qu’elle est bénie par la présence du Fils de Dieu qui ne nous abandonnera jamais.

Je suis heureux de saluer les pèlerins venus de France et d’autres pays francophones, en particulier les pèlerins de Troyes, les membres de l’Aumônerie Hmong de France et ceux des Foyers de Charité, ainsi que les jeunes venus de Carcassonne, Laval, Montpellier, Paris. A l’heure de l’épreuve et de la tentation, que le Seigneur nous manifeste sa présence et qu’il nous aide à nous abandonner confiants dans l’amour du Père. Que Dieu vous bénisse !




Comme c’est beau ce que je vois !

Voici un témoignage du Père Hubert LELIEVRE :

« J’entre dans la chapelle et trouve un homme à genoux, effondré.

Je m’approche de lui. Il s’assoit. Je fais de même.

Je reste en silence.

Il pleure. Longuement.

J’ai l’impression qu’à côté de moi le monde vient de s’écrouler sur les épaules d’un homme. Presque physiquement, le poids du monde semble ne s’être déchargé « que » sur ses épaules. Il est là. Totalement abattu, anéanti.

Je pose ma main sur son épaule et demeure en silence. Je prie.

Je demande à la Vierge Marie de l’envelopper de sa tendresse de Mère.

Après plus d’une demi-heure, j’entends le son de sa voix :

« Pour une nuit… Une nuit » martèle-t-il ! Il pleure à nouveau.

Puis il reprend : « Tu te rends compte ?… une nuit ! »

Avant de poursuivre : « Merci d’être là. »

Comment t’appelles-tu ?

« Luigi… Tu sais ce qui m’arrive ? »

Non.

« Depuis un moment, je n’étais pas bien. Alors j’ai fait des examens de sang. Et le médecin m’a proposé de faire le test du sida. Je l’ai fait. »

Et maintenant ?

« Je sors de chez le médecin. Il vient de m’annoncer que j’ai le sida. C’est terrible. Pour une nuit… Ça me coûte cher ! »

Luigi pleure à nouveau.

Veux-tu qu’on en parle ?

« J’avais 20 ans lorsque je me suis laissé entraîner un soir, dans une discothèque. Je m’ennuyais. Avant, je n’avais jamais été en discothèque. Et puis, j’ai bu un verre. Puis deux, trois, etc. Tu te laisses entraîner, tu sais. Tout est fait là dedans pour te détruire, t’entraîner même là où tu ne voudrais pas aller. J’ai eu tort d’y mettre un pied. En entrant, tu te dis « ça, je ne le ferai pas ! » Mais en fait, tu te laisses prendre par l’ambiance, les couleurs, la boisson, la musique à fond. Tu n’es plus toi-même. »

Peut-être y avait-il quelque chose au fond de ton verre…

« De la drogue ? »

Oui

« Pour d’autres c’est arrivé. On me l’avait raconté.

Pour moi, je ne pense pas. Je me suis retrouvé dans les bras d’une fille, entraîné, aliéné par l’alcool… puis dans un lit. Et, le lendemain matin, j’ai trouvé sur le pare brise de ma voiture une carte de visite. »

Qu’est-ce qui était écrit dessus ?

« Bienvenue au club ! » Je ne voulais pas y croire.

Maintenant, tout s’éclaire d’un coup.

Mon Père… c’est terrible. Je suis croyant. J’ai été baptisé. J’ai fait ma première Communion. Puis, très vite, plus rien. Tu te laisses prendre par la vie, les amitiés, etc. Mais au fond de moi, je crois. J’ai toujours cru en Dieu. Mais je ne vivais pas ma foi. J’ai cependant continué de prier, même si ça fait bien longtemps que je ne vais plus à la Messe. J’ai travaillé jusqu’à ce jour. Et puis, me voilà avec le sida. Pourquoi moi »

Alors, pourquoi toi, je ne sais pas.

« Quelle aurore pour vaincre la mort »

Tu sais, Luigi, cette aurore existe. Elle porte un nom. C’est une personne : c’est Jésus.

Cette aurore est le Matin de Pâques. Jésus ayant offert Sa vie détruit la mort par Sa propre mort, définitivement. Pour nous ouvrir à la vie. Définitivement. Sa Résurrection, même si je ne peux pas tout comprendre de ce Mystère, est un fait concret qui ouvre notre cœur, notre vie quotidienne à l’Espérance.

« Confesse-moi ! »

Cette aurore, ce matin : c’est pour toi, aujourd’hui…

« Maintenant ? »

Oui

« Avec mon sida ? »

Et alors ?

« Aide-moi à me confesser. Cela fait plus de 20 ans, je crois. Voilà, je m’accuse et demande pardon à Dieu du fond de mon cœur, pour »…

Va en paix.

« Merci mon Père. Comme je suis heureux.

Tu crois que ce sera beau au Ciel ? »

Oui, j’en suis certain.

Luigi aime passer de longues heures dans la Chapelle, chaque jour. Il prie son chapelet devant la belle statue de Notre-Dame portant l’Enfant Jésus dans ses bras.

Il restait cinq à six heures chaque jour pour l’Adoration Eucharistique. Un jour, je lui ai demandé pourquoi il restait autant de temps. Il m’a répondu :

« Il me guérit. »

L’état de santé de Luigi ne cesse de s’aggraver. Je lui porte désormais la Communion dans sa chambre.

Le 13 août, l’aube est à peine levée lorsque Luigi m’appelle. Il me dit :

« Aujourd’hui, j’irai au paradis, reste avec moi. »

En fait, je reste un moment avec lui puis je fais ma tournée du matin, car d’autres malades sont à l’agonie. Je reviens un peu plus tard.

Il est 11h30. Luigi me demande de prier le chapelet.

Trois membres de sa famille sont présents. Ave après Ave nous prions la Mère de Dieu, d’être présente « maintenant et à l’heure de notre mort ». Luigi murmure les Ave, lentement. Puis, le dernier « Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit. »

Les yeux de Luigi se ferment, paisiblement.

Son visage s’éclaire de la Lumière dont son âme est désormais revêtue.

Dans mon cœur, je l’entends me dire : « Comme c’est beau ce que je vois ! »

Dehors, les cloches sonnent.

C’est l’Angélus. »

 

Extrait du livre du Père Hubert LELIEVRE, « Je veux mourir vivant », Editions de l’Emmanuel

Troisième prêtre d’une famille de 7 enfants, Hubert Lelièvre fait ses études en France et est ordonné prêtre pour le diocèse de Rome, par le Cardinal Ugo Poletti, en la fête du Rosaire, le 7 octobre 1989.
Il est nommé vicaire dans la paroisse Saint François d’Assise, dans le quartier romain d’Acilia, une paroisse pauvre et ouvrière, très touchée par la drogue. Ensuite il sera nommé vicaire dans le quartier de Cineccittà assurant les premiers pas d’une nouvelle paroisse. En septembre 1995, il rejoint l’hôpital romain des malades du Sida, et rencontre plus de 3000 visages rencontrés au cours d’une expérience unique.

Témoignage découvert et retranscrit par Noéline FOURNIER.




3ième Dimanche de Pâques ( Jean 21, 1-19) :  « Auriez-vous quelque chose à manger ? »(Francis Cousin)

 

« Auriez-vous quelque chose à manger ? »

Jésus est là, au bord du lac de Tibériade … mais les disciples ne le savaient pas. Ils avaient passé toute la nuit à pécher … sans rien prendre. Ils étaient dans l’échec.

Jésus les hèle : « Auriez-vous quelque chose à manger ? ». Ils répondent par la négative.

Jésus leur donne alors un conseil pour la pèche. Ils auraient pu l’envoyer balader : « De quoi se mêle-t-il, celui-là ? On est des pros ! y’a rien, point barre. ». Malgré tout, désabusés, ils suivent ses conseils …

Bonne initiative ! Le filet est plein !

Mais c’est anormal. Cela ne devrait pas arriver, surtout comme cela, tout de suite. Il n’y en a qu’un qui peut faire cela : « C’est le Seigneur ! ». Jean l’a compris, et le dit.

Pierre, toujours impétueux, plonge dans l’eau et nage vers le rivage … tandis que les autres ramènent péniblement la barque freinée par le poids du filet.

En arrivant au rivage, surprise ! celui qui demandait de quoi manger a déjà mis des poissons à griller sur le feu !! Et il y a même du pain !

Mais pour que cela ne gêne pas ceux qui viennent de pécher selon ses indications, Jésus demande aux disciples de lui donner quelques-uns de leurs poissons.

On ne sait pas ce qu’ont pensé les disciples en voyant cela. Peut-être certains se sont dit : « Il se moque de nous ! Il nous demande à manger, nous fait pêcher des poissons, et quand on arrive, il y en a déjà sur le feu ! ».

En fait, ce n’était pas pour lui que Jésus demandait à manger, mais pour eux-mêmes. Jésus ne pensait pas à lui ; il pensait à eux. Comme il le fait tout le temps.

Jésus ne pense jamais à lui : il pense à son Père, et il pense aux hommes, pour donner aux hommes ce que son Père veut pour eux. Jésus fait un peu le rôle d’une interface entre le Père et nous … interface ô combien efficace … bien plus que nos modules d’ordinateur …

Puis Jésus les invite à manger : « Venez manger. ». Ils partagent le poisson grillé … et ils « partagent le pain » … que seul Jésus avait amené. Après la cène du jeudi saint, le pain partagé n’a plus tout à fait la même signification pour les disciples qu’avant …

Que retenir ?

Que Jésus est toujours là, présent, auprès de nous ; même quand on ne s’y attend pas. Même quand nous sommes au cœur de nos nuits, quand rien ne marche pour nous, quand nous sommes perdus, désabusés, déboussolés … Jésus est toujours à côté de nous … mais on n’y pense pas toujours, on l’oublie … ou alors on dit : « Seigneur, je n’en peux plus, viens m’aider, fait quelque chose pour moi ». Mais on ne l’entend pas quand il nous parle, nous donne des conseils … ou alors on les trouve superflus et inadaptés : « cela ne marchera jamais ». On attend que Jésus fasse pour nous, alors que c’est nous qui devons faire avec lui, selon ses conseils …

Que Jésus prend soin de nous, tout en nous donnant l’impression que c’est nous qui prenons soin de lui … et c’est parfois ce que nous pensons …

Que Jésus nous donne toujours plus qu’il ne faut. Il le fait par amour pour nous (Quand on aime, on ne compte pas !), et le don de Dieu n’est jamais du gaspillage. 153 poissons pour seulement 8 personnes ! C’est pareil que pour la multiplication des pains : douze paniers de restes ! Et c’étaient les mêmes ingrédients que pour ce repas-là : du pain et des poissons … même si les proportions ne sont pas les mêmes …

Que c’est lui qui nous invite à partager le repas, à l’Eucharistie, mais il nous demande de participer à l’apport des victuailles … fruits de la terre et du travail des hommes …

Jésus nous laisse une place. Il ne veut pas tout faire seul. Il veut que nous travaillons avec lui, pour lui. Que nous soyons véritablement co-créateurs. La venue du règne de Dieu sur terre, c’est notre affaire : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples … » (Mt 28,19) … enfin, pas vraiment car c’est lui qui fait presque tout, en nous aidant, en nous aiguillant, en nous aiguillonnant aussi parfois, … avec l’aide de l’Esprit Saint.

Sachons reconnaître son action, et n’ayons pas peur de dire, à l’instar de Jean, quand quelque chose d’inattendu nous arrive, qui nous guérit d’un travers ou nous sauve d’un accident (ou nous l’évite) : « C’est le Seigneur ! », ou « C’est la Providence ! Le Saint Esprit ! » … et ensuite de dire : « Merci Seigneur ! Merci mon Dieu ! »

Seigneur Jésus,

merci d’être toujours présent près de nous

dans nos nuits de désert, de tracas ;

de nous donner des conseils

tout en nous laissant libres de les suivre ;

de nous inviter à ta table maintenant

et au banquet des noces de l’Agneau.

Permet que nous entendions ta voix

et que nous te suivions.

Francis Cousin    

 

 

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Image dim Pâques C 3°

 

 




Rencontre autour de l’Évangile – 3ième Dimanche de Pâques

“ C’est le Seigneur ! ”

***

 “ Est-ce que tu m’aimes ? ”

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons  (Jean 24, 1-19)

En lisant ce passage, repérons bien les différents moments de la scène. Faisons aussi attention aussi aux personnages : notons par exemple combien de fois on nomme Simon-Pierre.

Situons le texte

Nous sommes à la fin de l’Evangile selon saint Jean, après la mort de Jésus. Les disciples sont revenus en Galilée, et les pécheurs ont retrouvé leurs barques et leurs filets. Cette manifestation de Jésus ressuscité au bord du Lac se trouve seulement dans l’Evangile de Jean. C’est l’apôtre lui-même ou l’un de ses disciples qui a ajouté ce récit, tellement important, nous verrons pourquoi.

Soulignons les mots importants

Jésus “se manifesta” aux disciples sur le bord du Lac.

Il y avait là Simon-Pierre : Notons combien de fois Simon Pierre  est nommé. Quelle est l’intention de l’évangéliste ?

 “Je m’en vais à la pêche” : Après la mort de Jésus, les apôtres ont repris leur métier. Est-ce que tout serait fini ?

 “Ils passèrent la nuit sans rien prendre” : Quand Jésus est absent ou quand on le croit absent, est-ce que nous n’avons  pas l’impression que rien ne marche, que nos efforts sont inutiles ?

 “Au lever du jour, Jésus était là, sur le rivage”. L’Evangéliste souligne que Jésus se manifeste “au lever du jour ” : quelle réflexion cela nous inspire ?

 “Les disciples ne savaient pas que c’était lui” : pourquoi Jésus ressuscité n’est pas reconnu par les disciples ?

 “Le disciple que Jésus aimait” : De qui Jean parle-t-il ?

Pierre “ se jeta à l’eau ” : Que penser de cette démarche de Simon Pierre ?

 “153 gros poissons” : pourquoi cette précision ?

 “Jésus prend le pain et le poisson et le leur donne” : A quoi fait penser ce repas ?

 « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? » : Pourquoi Jésus pose  cette question à Pierre en trois fois ?

 “ Sois le berger de mes brebis ” : que signifie cette parole ?

 

Pour l’animateur

 

  • Jésus ressuscité se manifeste par un acte de puissance (la pêche miraculeuse) comme il s’est manifesté au début de son ministère en Galilée en changeant l’eau en vin (2,11). Il y a continuité entre le Jésus terrestre et le Jésus glorifié.

  • Dans cette scène, Simon-Pierre tient une place particulière. Jean centre son récit sur le rapport de Jésus à Simon-Pierre et sur sa réhabilitation après son reniement.

  • Le fait que les apôtres reprennent leur métier après la mort de Jésus montre bien que ce récit est indépendant et raconte la première apparition de Jésus après sa résurrection, tandis que pour les disciples avec la mort de Jésus tout était fini.

  • Le fait que Jésus ressuscité n’est pas reconnu signifie la transformation que la résurrection a opérée en lui. C’est le même Jésus, et pourtant il est tout autre !

  • Cette nuit de pêche sans rien prendre symbolise la désillusion et l’infécondité, la stérilité  de leurs actions en l’absence de Jésus.

  • Jésus se tient debout sur le rivage au lever du jour : Jésus ressuscité est le Soleil Levant. La nuit est finie. C’est le matin d’un monde nouveau

  • A l’époque, on avait répertorié 153 espèces de poissons. Ce chiffre peut signifier que la mission et le salut sont pour tous les peuples  “ De toutes les nations faites des disciples ”. La précision du chiffre (qu’on ne peut inventer !) veut aussi exprimer l’exactitude du témoignage.

  • La solidité du filet qui ne déchire pas accentue le miracle. Symbolise l’unité de l’Eglise. Comme la tunique de Jésus.

  • Le repas préparé par Jésus nous renvoie à l’Eucharistie qui prolonge et rend présent le Christ mort et ressuscité. Dès le début de l’Eglise, le pain et le poisson symbolisaient l’eucharistie.

  • La triple question de Jésus à Pierre reprend le triple reniement. Malgré la faiblesse de Pierre, Jésus lui confie l’autorité sur le troupeau. Il est clair ainsi pour Pierre qu’il n’est pas meilleur que les autres, et que son choix est un appel à servir et non une distinction pour ses mérites.

Ensemble regardons Jésus

Avec les yeux du cœur !

Il est vivant parmi nous. Chaque matin, il est là, Soleil de notre vie. Attentif à notre situation. Il nous invite à reprendre notre difficile travail de témoins, de “ pêcheurs d’hommes ”. Parfois notre cœur est loin de lui. Nous ne le reconnaissons pas toujours. Sans lui nos efforts sont stériles. Si nous obéissons à sa parole, c’est lui qui assure le succès de notre témoignage.

 

L’Evangile aujourd’hui dans notre vie

  • La foi chrétienne c’est reconnaître en Jésus “ le Seigneur ”

Suis-je prêt à me “ jeter à l’eau” pour aller vers le Seigneur et le suivre quand un témoin de la foi, quand l’Eglise me dit en parlant de Jésus : “C’est le Seigneur” ?

  • Pierre a eu son expérience, expérience de faiblesse, expérience de la puissance du Christ ressuscité, de son amour et de sa miséricorde dans sa vie.

Et nous ? Chacun de nous a son histoire : Le Seigneur Jésus la connaît et il me pose à moi la même question : …m’aimes-tu ? C’est moi qui suis questionné, c’est moi qui suis concerné. Est-ce que j’ai fait le choix de vivre une véritable expérience avec le Christ ?

  • Pierre a reçu sa charge après avoir fait une “ profession d’amour ”. Peut-on s’engager, avoir une responsabilité dans la communauté chrétienne sans cette “ profession d’amour ” du Christ ? Que vaut une “ profession de foi ” sans une profession d’amour ” ?

  • Comme Pierre, si j’ai une responsabilité, ce n’est pas que je mérite ou que je sois meilleur. C’est pour répondre un appel du Christ à servir.

  • L’Eglise primitive a reconnu le rôle principal de Pierre pour la foi et la conduite de l’Eglise. Et nous ? Comment nous comprenons le rôle du successeur de Pierre ? Comment accueillons-nous ses enseignements ? Est-ce que nous aimons cette Eglise que Jésus a confiée à Pierre et aux apôtres, malgré ses faiblesses ?

ENSEMBLE PRIONS   

Béni sois-tu, Seigneur,  Dieu notre Père !

  • Alors que nous étions morts dans notre péché tu nous fais revivre avec le Christ, avec lui tu nous ressuscites, avec lui tu nous fais régner dans le ciel.

  • Nous te prions : donne-nous de vivre désormais non plus comme des étrangers au Royaume, mais comme des familiers de la maison de Dieu.

  • Que toute notre vie de ressuscités annonce l’amour que tu offres à tous les hommes et la joie dont tu veux illuminer leur vie, par ton Fils Jésus Christ, notre vie et notre résurrection.

 

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3ième Dimanche de Pâques Année C

 

 




Audience Générale du Mercredi 24 Avril 2019

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 24 Avril 2019


Chers frères et sœurs, aujourd’hui, nous complétons la catéchèse sur la cinquième demande du Notre Père. Il y a toujours une dette impossible à restituer à Dieu : il nous aime infiniment plus que nous l’aimons. Et même si nous nous engageons à vivre selon les enseignements chrétiens, il y aura toujours dans notre vie quelque chose dont il faudra demander pardon. C’est pour cela que nous implorons : « remets-nous nos dettes ». Mais Jésus joint à cette imploration une seconde expression qui ne fait qu’un avec la première :« comme nous-mêmes nous remettons leurs dettes à nos débiteurs » (Mt 6, 12). La relation de bienveillance de Dieu est appelée à se traduire dans une relation nouvelle que nous vivons avec nos frères. Le Dieu bon nous invite à être bons, comme lui. Dans les Evangiles, rien ne laisse penser que Dieu ne pardonne pas les péchés de celui qui est bien disposé et demande d’être embrassé de nouveau. Mais la grâce de Dieu est toujours exigeante. Celui qui l’a reçue doit apprendre à en faire autant. L’amour appelle l’amour, le pardon appelle le pardon. Jésus insère dans les relations humaines la force du pardon. Dans la vie, tout ne se résout pas avec la justice. Surtout là où on doit mettre une limite au mal, il faut aimer au-delà de ce qui est dû, pour recommencer une histoire de grâce. A la loi du talion, Jésus substitue la loi de l’amour. Par une parole, une embrassade, un sourire, nous pouvons transmettre aux autres ce que nous avons reçu de plus précieux : le pardon.

Je salue cordialement les pèlerins venant de France et de Suisse, en particulier les jeunes de Guyane française, et les Guides du Liban ! En ce temps où nous célébrons la Résurrection du Seigneur, n’ayez pas peur de manifester que Jésus est vivant, qu’il est votre vie ! Bonnes fêtes pascales à tous et que Dieu vous bénisse.




2ième Dimanche de Pâques ( Jean 20, 19-31) :  « Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » (Francis Cousin)

« Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »

L’évangile de ce jour nous parle du ‘doute’ de Thomas, passage de l’on connaît bien.

Mais, en se remettant dans la situation de l’époque, on peut se poser la question : « Thomas est-il un incrédule ? ou quelqu’un rempli de bon sens, les pieds sur terre ? »

Et d’abord, pourquoi n’était-il pas avec les autres apôtres le soir de Pâques ?

Comme beaucoup, comme Cléophas et son compagnon, la mort de Jésus a été un coup rude pour lui : trois ans de vie commune avec lui ! Tout ça pour rien !

Espoir brisé … Rêves évanouis … il préfère rentrer chez lui.

Peut-être a-t-il entendu parlé de la nouvelle : Jésus serait revenu auprès des apôtres … ?

Une petite lueur d’espoir se fait jour … même s’il n’y croit pas trop …

Il reprend contact avec les autres apôtres : « J’ai entendu dire que le Maître vous est apparu ? ». « Bien sûr ! Tu aurais vu ça : nous étions enfermés dans la peur, inconsolables de sa mort. Les femmes nous avaient prévenus que le tombeau était vide ; Pierre et Jean sont allés vérifier. C’était vrai ! Pierre ne savait que penser ! Soudain, il était là, avec nous. Les portes fermées ! On était tous suffoqués. Alors il a dit : ’’Soyez dans la paix. Je ne suis pas une vision ou un fantôme : voyez mes mains et mes pieds ; voyez les traces des blessures que j’ai acceptées pour vous sauver’’. Tu aurais vu notre joie !! ». « Ah oui ! Vous êtes sûrs que ce n’est pas une hallucination collective ? Ses blessures, vous avez mis votre doigt dedans pour vérifier ? Moi, c’est ce que je ferai, alors je serai sûr que c’est bien lui, sinon je ne crois pas ! Faut pas me prendre pour un gogo ! »

Une semaine plus tard, Jésus revient vers ses apôtres. C’est un autre ‘premier jour de la semaine’, de ces jours qu’on appelle depuis ’’dimanche’’, le jour du Seigneur. Il aurait pu venir un autre jour … mais il a choisi de commémorer ce ‘premier jour de la semaine’, celui où il est ressuscité, pour de nouveau rencontrer ses apôtres … instituant par là une rencontre régulière entre lui et ses disciples.

  Après la salutation, Jésus invité Thomas à mettre à exécution son désir.

Mais Thomas n’a pas besoin de le faire : C’est vraiment lui, Jésus, qui est là devant lui, qui connaît ses désirs, les paroles qu’il a dites, qui le connaît au tréfonds de lui, « qui connaît le fond des cœurs » (Ps 43,22), comme Dieu … qu’il reconnaît en Jésus.

Alors c’est un élan de foi qui lui fait s’écrier : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »

Jésus le reprend : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »

Cette béatitude, c’est à nous qu’elle s’adresse, nous les Chrétiens. C’est la foi seule qui nous donne ce regard ’’nouveau’’ qui nous permet de croire à la résurrection de Jésus, le regard des baptisés, de ceux qui sont nés « de l’eau et de l’Esprit » (Jn 3,5).

Mais ce regard de foi a besoin d’être entretenu, par la lecture de la Parole de Dieu, par la prière et par les sacrements.

Et cette béatitude ne s’adresse seulement à nous : c’est à l’ensemble des habitants de la Terre. Et là aussi les chrétiens ont un rôle à jouer. N’oublions pas la grande prière universelle à laquelle nous avons participé le vendredi saint : « donne-nous de mieux nous aimer les uns les autres et d’ouvrir davantage notre vie à la tienne, pour être dans le monde de meilleurs témoins de ton amour » (n° 8 pour ceux qui ne croient pas en Jésus-Christ), « que tous puissent discerner les signes de ta bonté et rencontrer des témoins de ton amour » (n° 9 pour ceux qui ne croient pas en Dieu) ; faisant écho à la Parole de Jésus : « À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jn 13,35).

Et là, il y a encore à faire …

Seigneur, « augmente en nous la foi » (Lc 17,5) que nous puissions avoir ce regard de foi de Thomas.

Seigneur Jésus,

Il nous arrive parfois de douter,

de toi, de tes Paroles,

sous l’influence du Malin.

Donne-nous de nous ressaisir,

comme Thomas,

devant ton amour bienveillant,

et d’affirmer du fond du cœur :      

Mon Seigneur et mon Dieu.

 

Francis Cousin    

 

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Audience Générale du Mercredi 17 Avril 2019

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 17 Avril 2019


Frères et sœurs, arrêtons-nous sur quelques paroles de la prière de Jésus à son Père, durant la Passion. Et d’abord, après son dernier repas, Jésus demande au Père la gloire, ce qui peut sembler paradoxal. Il s’agit de la gloire divine qui est le signe distinctif de la présence salvatrice de Dieu parmi les hommes. Ainsi, Jésus, élevé sur la croix et glorifié, est celui qui manifeste d’une manière définitive, la présence et le salut de Dieu. Avec lui, nous découvrons que la gloire de Dieu est tout amour. Demandons donc au Père d’ouvrir nos yeux, pour que, regardant le Crucifié, nous puissions accueillir Dieu qui est amour. Car la vraie gloire est celle de l’amour, celle qui place l’autre au centre de l’attention, et non pas le ”moi”, ce qui est le propre de la gloire mondaine. A Pâque, le Père glorifie son Fils, tandis que le Fils glorifie son Père : personne ne se glorifie soi-même ! A Gethsémani aussi, dans l’abîme de la désolation, Jésus adresse au Père la plus tendre et la plus douce des paroles : “Papa”. Ainsi, dans l’épreuve, Jésus nous apprend à étreindre le Père et à nous confier à sa volonté qui est notre véritable bien. Enfin, au moment de la crucifixion, Jésus demande au Père de pardonner à ceux qui l’ont mis à mort. Là, au sommet de la souffrance, l’amour atteint avec le pardon son point culminant. Car du Père vient le pardon qui nous libère le cœur et nous guérit au plus profond. Alors, hâtons-nous de recevoir l’étreinte du Père dans la Confession, pour nous sentir aimés et trouver la force de pardonner comme Jésus.

Je suis heureux de saluer les pèlerins venus de France et d’autres pays francophones, en particulier les pèlerins de Carcassonne, Tournon et Rennes. En ces jours saints, que le Seigneur nous apprenne à vivre chaque jour pour sa gloire, autrement dit avec amour, à nous confier à lui dans les épreuves, à recevoir son pardon et le courage de pardonner.




Dimanche de Pâques ( Luc 20, 1-9) :  « Absent … mais toujours présent. » (Francis Cousin)

« Absent … mais toujours présent. »

Marie-Madeleine court prévenir Pierre et Jean, sans doute au cénacle où ils avaient pris logement avec les autres disciples : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau. »

A-t-elle prévenu tout le monde par une annonce à la ronde, ce qui semblerait le plus juste, ou a-t-elle pris à part Pierre et Jean pour cela ? On ne le sait.

Toujours est-il qu’ils ne sont que deux à partir vers le tombeau, en courant.

Quoiqu’il en soit, voir arriver Marie-Madeleine de bonne heure, et que deux apôtres, dont Pierre, partent précipitamment, et en voyant l’expression de leur visage, il est surprenant que personne d’autre ne bouge.

Pourtant la mort de Jésus occupait l’esprit de chacun d’eux …

L’absence de Jésus était présente en eux …

Mais ils n’ont rien fait. Ils n’ont pas bougé …

Pierre et Jean arrivent au tombeau. Jean arrivé, en premier, n’entre pas ; il ne jette qu’un coup d’œil de dehors. Il attend Pierre.

Pierre arrive. Il entre. Il voit « les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. ». Il constate l’absence de Jésus … et c’est tout …

Jean entre à son tour : « Il vit et il crut ». Jean constate l’absence physique de Jésus, et il se souvient des paroles de celui-ci : « Le Fils de l’homme sera livré aux grands prêtres et aux scribes ; ils le condamneront à mort, ils le livreront aux nations païennes, qui se moqueront de lui, cracheront sur lui, le flagelleront et le tueront, et trois jours après, il ressuscitera. » (Mc 10,33-34), et il croit en la résurrection de Jésus, il croit que Jésus est de nouveau présent parmi eux sur la terre et qu’il le verra bientôt.

Absence qui est présence en esprit …

Absence qui mène au doute …

Absence qui amène à la certitude de la présence

Il faudra attendre le soir pour que cette absence se transforme en présence physique … sauf pour Thomas qui restera dans le doute …

2 000 ans après, pour nous chrétiens, la question de l’absence et de la présence de Jésus fait toujours question.

Certes, nous savons tous, et nous croyons que Jésus est « ressuscité des morts le troisième jour, est monté aux Cieux, est assis à la droite de Dieu le Père, tout-puissant … ».

La présence de Jésus auprès de son Père est pour nous une certitude … mais qui peut parfois ne rester qu’intellectuelle : parce que nos parents nous l’ont dit, parce qu’on l’a appris au catéchisme, parce qu’on le dit dans le credo …

Mais est-ce que cette présence intellectuelle est aussi une présence spirituelle ?

C’est la seule qui compte !

En sommes-nous tous convaincus ?

Ne nous arrive-t-il pas, parfois, de penser que Jésus, que Dieu est absent (tout en étant présent !) ? : où était Dieu quand le cyclone Idaï a ravagé le Mozambique ? C’est une question que l’on a pu entendre …

Sommes-nous convaincus de la présence réelle de Jésus dans le pain et le vin consacrés ? Intellectuellement, oui ! Pratiquement … ?

Sommes-nous convaincus de la présence de Jésus dans toutes les personnes, les chrétiens, mais aussi les autres ? Intellectuellement, oui ! Pratiquement … ?

La présence réelle dans l’absence physique a toujours posé problème.

Déjà, dans l’ancien testament, la question se posait : « Dieu de l’univers reviens ! Du haut des cieux, regarde et vois : visite cette vigne, protège-la » (Ps 79,15), « Reviens, Seigneur, pourquoi tarder ? » (Ps 89,13). Et encore maintenant, avec le livre du père François Varone : Ce Dieu absent qui fait problème.

Trop souvent, nous agissons comme si Jésus, ou Dieu, était absent, tout en pensant qu’il est présent.

Essayons de faire en sorte qu’il soit présent dans toute notre vie. Et pour cela, il faut aller vers lui, sans cesse, dans la prière, dans l’adoration, … dans l’Eucharistie, … tout en allant vers les autres, où il est aussi présent.

Seigneur Jésus,

Par ta résurrection,

 tu es présent parmi nous, en nous.

Mais nous avons tellement de mal

à croire en ta présence

alors qu’on ne te voit pas !

Augmente notre foi en toi !

 

Francis Cousin

 

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Pâques (Veillée pascale) – par le Diacre Jacques FOURNIER (St Luc 24, 1-12)

« Il est ressuscité ! »

(Lc 24,1-12)

Le premier jour de la semaine, à la pointe de l’aurore, les femmes se rendirent au tombeau, portant les aromates qu’elles avaient préparés.
Elles trouvèrent la pierre roulée sur le côté du tombeau.
Elles entrèrent, mais ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus.
Alors qu’elles étaient désemparées, voici que deux hommes se tinrent devant elles en habit éblouissant.
Saisies de crainte, elles gardaient leur visage incliné vers le sol. Ils leur dirent : « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ?
Il n’est pas ici, il est ressuscité. Rappelez-vous ce qu’il vous a dit quand il était encore en Galilée :
“Il faut que le Fils de l’homme soit livré aux mains des pécheurs, qu’il soit crucifié et que, le troisième jour, il ressuscite.” »
Alors elles se rappelèrent les paroles qu’il avait dites.
Revenues du tombeau, elles rapportèrent tout cela aux Onze et à tous les autres.
C’étaient Marie Madeleine, Jeanne, et Marie mère de Jacques ; les autres femmes qui les accompagnaient disaient la même chose aux Apôtres.
Mais ces propos leur semblèrent délirants, et ils ne les croyaient pas.
Alors Pierre se leva et courut au tombeau ; mais en se penchant, il vit les linges, et eux seuls. Il s’en retourna chez lui, tout étonné de ce qui était arrivé.

 

            Le corps de Jésus avait été déposé dans un tombeau neuf, en toute hâte, avant le début du sabbat. Dès qu’il se termine, aux premières lueurs de l’aube, les femmes viennent avec les aromates, pour accomplir à son égard un dernier geste d’amour.

            Mais surprise : « la pierre » est « roulée sur le côté du tombeau » et le corps de Jésus n’est plus là… Deuxième surprise : elles pensaient être seules et voici que « deux hommes se présentent à elles », mais leur « vêtement éblouissant » rappelle « la blancheur fulgurante » (Lc 9,29) de celui de Jésus transfiguré… Ces êtres habillés de Lumière sont des messagers de ce Dieu qui est Lumière (1Jn 1,5). « Je suis la Lumière du monde », disait Jésus. Et au tout début de son Evangile, St Jean l’avait présenté en écrivant : « En lui était la Vie, et la Vie était la Lumière des hommes, et la Lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas saisie » (Jn 8,12 ; 1,4-5).

            C’est exactement ce qu’il vient de se passer… Le Père vient « d’établir » Jésus « Fils de Dieu avec puissance, selon l’Esprit de sainteté, par sa résurrection d’entre les morts » (Rm 1,4). « Le Dieu de nos pères a ressuscité ce Jésus que vous, vous aviez fait mourir en le suspendant au gibet » (Ac 5,31), diront les Apôtres. Et il l’a fait en déployant en son Fils la Puissance de « l’Esprit de sainteté », « l’Esprit qui vivifie » (Jn 6,63), cet « Esprit » qui est tout à la fois « Lumière » et « Vie »… L’affirmation de Jésus sur son Mystère de Fils s’est pleinement vérifié jusqu’en son corps déposé au tombeau : « Comme le Père a la Vie en Lui-même, de même a-t-il donné au Fils d’avoir la Vie en Lui-même ». « Je vis par le Père » (Jn 5,26 ; 6,57). Et tout ceci se réalise par « l’Esprit qui vivifie ». Alors, diront les Anges aux femmes, « pourquoi cherchez vous le Vivant parmi les morts ? »

Initiative de Dieu, surprise de Dieu, Don gratuit de Dieu mis en œuvre au cœur des conséquences les plus dramatiques de ce mal qui nous habite tous… Voilà ce que Dieu veut aussi réaliser dans la vie de chacun d’entre nous : une surprise de Vie, de Gratuité, de Plénitude, toujours prête à jaillir au cœur de nos êtres blessés. « Moi, Lumière, je suis venu dans la monde pour que quiconque croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres, mais ait la Lumière de la Vie » (Jn 12,46 ; 8,12). Accepterons-nous de nous laisser ainsi aimer, pour la plus grande joie de Dieu ?                               DJF