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Audience Générale du Mercredi 23 Mai 2018

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 23  mai 2018


Frères et sœurs, en ces jours suivant la solennité de la Pentecôte, nous nous rappelons que c’est seulement l’Esprit du Christ qui peut nous donner d’être le sel de la terre et la lumière du monde, en fidélité à la mission confiée par Jésus à ses disciples. Et c’est le don que nous recevons dans le sacrement de la Confirmation. Renaître à la vie divine par le Baptême est le premier pas. Il faut ensuite se comporter en enfant de Dieu, se conformer au Christ qui agit dans l’Église pour être associé à sa mission dans le monde. C’est à cela que pourvoit l’onction de l’Esprit Saint dans la Confirmation. Les évangiles témoignent que Jésus, depuis sa conception virginale, est rempli de l’Esprit Saint et qu’il est aussi la source de l’Esprit promis par le Père. Ainsi, le souffle du Christ ressuscité remplit de vie les poumons de l’Église et permet aux disciples de proclamer les merveilles de Dieu. Si, dans le Baptême, c’est l’Esprit Saint qui nous plonge en Christ, dans la Confirmation, c’est le Christ qui nous remplit de son Esprit : il fait de nous ses témoins, en nous consacrant et en nous rendant participants de sa vie et de sa mission. Le témoignage chrétien consiste à faire tout ce que l’Esprit du Christ nous demande, en nous donnant la force de l’accomplir.

Je suis heureux de saluer les pèlerins venus de France, du Gabon, du Canada et de divers pays francophones, en particulier les membres de la Militia Christi et les jeunes de Neuilly, de Châteaubriant et de Paris. Que le témoignage rendu par les confirmés manifeste la réception de l’Esprit et la docilité à son inspiration créatrice ! Que Dieu vous bénisse !




« Miséricorde de Dieu Oasis de paix ! » Homélie de Mgr Gilbert Aubry pour la fête de la Miséricorde divine (8 avril 2018)

« Miséricorde de Dieu Oasis de paix ! »

Homélie de Mgr Gilbert Aubry (Fête de la Miséricorde divine, 8 avril 2018)

« Jésus est ressuscité. Il est vraiment ressuscité ! » La fête de Pâques se prolonge dans un océan de Miséricorde. La Miséricorde du Père se manifeste à travers Jésus Miséricordieux en ce passage de l’Evangile de saint Jean qui vient d’être proclamé. Une semaine après Pâques.

Pâques. Jésus apparaît à Marie Madeleine. Elle annonce la nouvelle à ceux qui ont vécu avec lui. Mais les disciples ne croient pas. Ils pensent que ce sont des racontages de femmes. Et puis, de manière indépendante, Jésus chemine avec les disciples d’Emmaüs, il leur explique les Ecritures et se fait reconnaître d’eux à la fraction du pain. Les disciples d’Emmaüs vont le dire aux disciples réunis en l’absence de Judas qui s’est suicidé sous le poids de son crime qu’il pensait impardonnable. Thomas n’est pas là. Marie Madeleine raconte. Les disciples d’Emmaüs racontent. Ils ont rencontré directement Jésus qui leur a parlé. Mais les dix disciples réunis, sans Judas et Thomas, ne croient pas.

Et voilà que les disciples se posent des questions et encore des questions. Ils balancent entre la certitude affirmée par les témoins et leur cœur endurci. Leur cœur sclérosé est comme mort parce qu’ils sont assommés par le drame qu’ils ont vécu. D’ailleurs ils deviennent des trouillards, ils ont peur des juifs qui se moquent d’eux. Ah le maître, le maître crucifié, quel maître ? Quel rabbi ? Un rabbi crucifié ? Et s’ils l’ont vraiment aimé, pourquoi ils se barricadent dans la maison, pourquoi ils verrouillent les portes du lieu où ils se trouvent ? Ils s’enferment comme des rats, prisonniers de leur incrédulité et se croyant protégés par leur enfermement mortifère. Ce n’est pas le moment de parler et ils ne veulent voir personne d’autant plus qu’on est en train de faire courir le bruit qu’ils ont volé le corps de Jésus. Le tombeau est vide. Les soldats font leur rapport. Taisez-vous. Ne dites rien.

Jésus est partout

 

Le tombeau est vide effectivement. Jésus est partout. Il est vraiment ressuscité. Il n’a pas besoin de passeport pour avoir un sauf conduit d’un lieu à un autre. Il n’a pas besoin d’un passeport et d’un visa pour circuler librement. Alors il passe à travers les murs, lui la Lumière née de la Lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu. Mais il n’est pas une lumière désincarnée, il n’est pas une lumière artificielle. Ce n’est pas un hologramme. C’est vraiment lui-même. Il est là au milieu de ses dix disciples qui alors prennent conscience de leur manque de foi, de leur manque de confiance dans leur Maître et Seigneur.

Trois avaient dormi pendant que Jésus transpirait du sang au jardin de l’agonie, tous sauf deux avaient fui par lâcheté. Un avait renié par peur. Et pire que tout, Judas s’est suicidé, ne pensant pas que Jésus pouvait pardonner une lâcheté et un reniement ainsi que le doute sur la possibilité du pardon. Jésus les connait tous. A part Jean, fidèle par amour, et Simon-Pierre fidèle à l’obéissance. C’est comme si Jésus n’a plus d’apôtres.

Jésus passe à travers les murs. Il est là au milieu des dix réunis. Il sait tout. Il sait qu’ils n’ont pas la paix. Alors, il leur dit « la paix soit avec vous ». Il leur montre ses mains et son côté pour montrer que c’est vraiment lui, qu’il a été crucifié et qu’il est vraiment ressuscité. Il est ressuscité. L’attitude de Jésus n’est pas une provocation. Il ne les accuse pas. Il se montre à eux pour leur donner la paix. Il se donne à eux dans le lieu de leur enfermement, dans le lieu de leur barricadage et de leur doute, de leur peur. Il n’est pas dans la provocation ni dans l’accusation. Jésus se donne à eux au-delà de tout ce qu’ils peuvent imaginer. Il se donne à eux dans le pardon. Par don. Don. Donner de lui-même. Se donner lui-même, encore et toujours. Alors oui, c’est la joie des retrouvailles. Et quelles retrouvailles ! La paix va en grandissant avec la confiance réciproque « ils furent remplis de joie ». Et une deuxième fois, Jésus leur dit « la paix soit avec vous ».

Jésus souhaite la paix à ses disciples, lui le Ressuscité. Et il avait déjà dit de son vivant terrestre avant sa résurrection à ces mêmes disciples : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Que votre cœur cesse de se troubler et de craindre » (Jn 14, 27). Jésus se donne, Jésus par-donne. Jésus enveloppe de sa miséricorde pour que ses disciples deviennent miséricordieux, qu’ils deviennent les apôtres de la miséricorde du Père. Jésus fait confiance à ceux qui sont pardonnés et il envoie en mission : « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie » (Jn 20, 21). Les disciples ont connu l’épreuve d’un abandon apparent de la part de Jésus mais l’épreuve a été humiliante et salutaire. Il a fallu que les disciples soient pardonnés pour que vive en eux la paix du pardon, pour qu’ils puissent pardonner à leur tour. « Père pardonne-nous nos offenses… Si tu retiens les fautes Seigneur, qui subsistera… mais près de toi se trouve le pardon, je te crains et j’espère » (ps 129).

 

Jésus pardonne les péchés

 

Oui, Jésus passe à travers les murs. Il est là au milieu des dix rassemblés. Il leur donne la paix. Il leur pardonne pour qu’ils puissent pardonner les péchés de ceux à qui ils sont envoyés. Alors Jésus les enveloppe de sa miséricorde pour les cuirasser de sa tendresse, de sa lumière et de sa force en les enveloppant de son souffle vivant et chaud. « Il souffla sur eux et leur dit ‘Recevez l’Esprit Saint. A qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus » (Jn 20). C’est l’Esprit Saint qui, par le ministère de l’Eglise dans les prêtres, pardonne les péchés. Telle est la volonté de Jésus à qui « tout pouvoir a été donné au ciel et sur la terre ». Nous connaissons la polémique concernant le paralytique guéri par Jésus à Capharnaüm : « Qui donc peut pardonner les péchés sinon Dieu seul ? » (Mc 2, 7). Le Crucifié-Ressuscité qui donne aux disciples le pouvoir exclusif de pardonner les péchés, leur délègue alors le pouvoir même de Dieu d’absoudre, de faire toute chose nouvelle. Le prophète Isaïe nous avait déjà dit ce privilège exclusif de Dieu : « C’est moi, oui, c’est moi qui efface tes crimes, à cause de moi-même, de tes péchés, je ne vais plus me souvenir » (Is. 43, 25). Et le prophète Michée nous fait découvrir la paix de Dieu dans l’oasis de sa miséricorde : « Qui est Dieu comme toi pour enlever le crime, pour passer sur la révolte comme tu fais à l’égard du reste, ton héritage, un qui ne s’obstine pas toujours dans sa colère mais se plaît à manifester sa faveur ? De nouveau, tu nous montreras ta miséricorde, tu fouleras aux pieds nos crimes, tu jetteras au fond de la mer tous nos péchés ! » (Mi 7, 18-19).

Et puis, Thomas finit par rejoindre les dix. Il ne peut pas rester dans son coin, faire bande à part et continuer à se demander ce qui est arrivé à Jésus, sans trouver de réponse. Il arrive dans le groupe qui est tout joyeux d’avoir vu Jésus ressuscité. Ils racontent comment Jésus était avec les plaies encore dans ses mains et son côté. Ils parlent de l’envoi en mission et du pouvoir de pardonner les péchés. C’est si important. Mais Thomas se braque. Il est seul contre tous et ne peut pas imaginer l’inimaginable. Il fait alors sa fameuse déclaration : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans son côté, non, je ne croirai pas ! » (Jn 20, 25). Quand il dit cela, il ne se rend même pas compte qu’il est contradictoire. En effet, si l’on voit quelque chose, l’on n’a pas besoin de croire. C’est une évidence, c’est une constatation. Quand il dit cela, il met en doute le témoignage du groupe des dix.

Cela ne veut pas dire nécessairement que Thomas doute de la divinité de Jésus. C’est peut-être justement parce qu’il croit que Jésus est Dieu et qu’il est triomphant au ciel. Il pourrait apparaître comme un esprit. Mais de là à croire qu’il est ressuscité en chair et en os. Non, ce n’est pas possible. En plus avec des trous dans ses mains, dans son côté. Non, non et non. Tous ensemble vous êtes des fous. C’est ce qu’il pense. Si Jésus est vraiment ressuscité, s’il est Dieu et puisqu’il est Dieu, il ne peut pas se rabaisser à défigurer Dieu de cette manière.

Huit jours après Pâques, les onze, les dix du soir de Pâques et Thomas sont réunis. Les disciples se retrouvent dans la maison. Jésus revient. Les portes sont verrouillées. Il est là au milieu d’eux. Il salue par « la paix soit avec vous ». Et tout de suite, alors qu’il n’était pas présent au moment de la déclaration de Thomas, il s’adresse directement à Thomas en reprenant les paroles mêmes de Tomas : « Avance ton doigt ici et vois mes mains ; avance ta main et mets-là dans mon côté ; cesse d’être incrédule, sois croyant » (Jn 20, 27). Alors, nous avons cette merveilleuse confession de foi « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Thomas adore le Serviteur souffrant et glorieux de l’Humanité, serviteur annoncé par le prophète Isaïe : « Ce sont nos souffrances qu’il a portées, ce sont nos douleurs qu’il a supportées (…) c’est par ses blessures que nous sommes guéris » (Isaïe 53, 4 et 5).

 

Dieu a un cœur de Miséricorde

 

Les paroles d’Isaïe ne sont pas que pour le passé. Elles sont aussi pour aujourd’hui. N’oublions pas que de toute éternité, Jésus est le Verbe de Vie par qui le Père fait tout exister et sans qui rien ne pourrait exister. Il voit l’espace, le temps, le monde et les fautes infinies des hommes, des femmes, des enfants, des jeunes, des personnes âgées. Il voit la beauté de la création, les joies et les peines des humains. Tout est en Lui. Il prend sur lui les massacres et les guerres, les paix menteuses et les horribles carnages, la haine, les coups, les vols, les viols, les harcèlements de toutes sortes, la sensualité et l’orgueil, toute la saleté du monde. Lui qui n’a pas de péché prend sur lui tous nos péchés. Il prend sur lui et nous fait vivre alors même que nous sommes en train de le tuer dans la chair humaine « ce que vous aurez fait au plus petit, c’est à moi que vous l’aurez fait » (Myh 25, 40). Si ce n’est pas de la miséricorde, je ne vois pas ce que c’est.

Oui, Dieu a un cœur qui porte toutes les misères du monde, un cœur de miséricorde éternelle avec le cœur de Jésus qui fait palpiter chacun de nos cœurs et tous les univers. Alors, venons à lui avec nos fardeaux d’espérance et de douleurs. Il y en a qui vacillent parce qu’il y a trop de douleurs et que le fardeau est trop lourd. Il y en a qui tombent au bord du chemin parce que d’autres plus forts les poussent pour les éliminer. Il y en a qui se sentent abandonnés par ceux qui passent, piétinés même, et qui se sentent mourir. Ils en arrivent à haïr et à maudire. Non, tout cela n’est pas conforme au plan de Dieu en Jésus-Christ, par Jésus-Christ et avec lui. Devenons des bons samaritains et des Symon de Cyrène et que chacun de nous puisse rencontrer sur sa route un bon samaritain ou un Symon de Cyrène quand l’espoir disparaît et qu’il ne reste plus que l’espérance au-delà de toute espérance. Que les faibles qui tombent trouvent une aide, une parole, une main secourable, un remède contre la maladie, qu’ils revoient la lumière, qu’ils entendent de nouveau la voix qui dit « Confiance. Espère. Tu n’es pas seul. Sur toi il y a Dieu. Avec toi il y a Jésus ! » (NB)

Que sainte Faustine nous soit en aide avec nos saints patrons, avec les saints de nos familles dans l’éternelle fête de la Toussaint, avec les saints de nos paroisses, pour que nous puissions grandir en sainteté, jour après jour. Ne comptons pas sur un miracle comme lors de la rencontre où Jésus passe à travers les murs pour rencontrer les dix, puis les onze. Le miracle est déjà là avec le don de l’Esprit Saint, la Parole, l’Eglise, les sacrements, l’Eucharistie, la confession, nos assemblées dominicales, nos relations.

Que l’Esprit Saint soit donné à tous nos prêtres, à tous nos diacres, à tous nos consacrés, à toutes nos religieuses pour que nous soyons ensemble serviteurs de la divine miséricorde.

Que nos familles vivent en abondance l’amour et la fidélité afin que la vie soit respectée depuis le sein maternel jusqu’à la mort naturelle.

Que des jeunes se lèvent, jeunes hommes et jeunes femmes pour donner joyeusement et totalement leur vie au Seigneur et au devenir humain de notre peuple.

Que la Miséricorde divine, par le sang glorieux de Jésus baigne notre île du battant des lames au sommet des montagnes.

Et que règnent l’amour et la liberté, la justice et la paix, la joie et l’espérance pour aujourd’hui, pour demain et pour l’éternité.

Monseigneur Gilbert Aubry

 

 

NB : Pour ce paragraphe, je reprends la vision de Maria Valtorta dans le « Poème de l’Homme Dieu ».




Session « Flambeaux » début Mai 2018 (Eglise du Chaudron)

« Les Flambeaux » Session Mai 2018

Avec le Frère MARIE-EMIDIO UBALDI

« Je vous donnerai l’Eau de la Source de Vie » (Ap 21,6)

Eglise du Saint-Esprit (Chaudron)

 

SAMEDI 5 MAI              14H – 16H

DIMANCHE 6 MAI        14H – 19H

LUNDI 7 MAI                15H – 17H30

                                     + Veillée de prière          19H30 – 22H

MARDI 8 MAI               10H – 12H30 & 14H30 – 15H30

                                     + Eucharistie à  15H30




4ième Dimanche de Pâques – par Francis COUSIN

 Évangile selon saint Jean 10, 11-18

 

« J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise. »

 

Ce dimanche est traditionnellement le dimanche de prière pour les vocations, avec l’évangile du Bon Pasteur, Jésus-Christ, qui mène son troupeau de brebis vers de verts pâturages auprès de son Père, dans une Vie nouvelle et éternelle : « Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance. » (Jn 10,10)

Et quand on parle de prière pour les vocations, on pense presque toujours d’abord aux vocations sacerdotales, et surtout aux jeunes gens pour qu’ils acceptent d’entendre l’appel lancé par le Christ à devenir à sa suite des prêtres.

C’est important qu’on y pense, et il faut prier pour que nous ayons de nouveaux prêtres qui prennent la suite des anciens, pour aider le peuple des chrétiens à vivre de Jésus-Christ par la Parole et les sacrements.

Mais il ne faut pas oublier les anciens, ceux qui ont déjà répondu à l’appel de Dieu, et prier pour eux pour qu’ils restent fidèles à leur vocation, malgré les vicissitudes du temps et parfois le découragement qui peut les atteindre. Et c’est donc l’occasion de prier, encore, pour le Pape François, les évêques, tous les prêtres, et particulièrement pour ceux que nous avons l’habitude de rencontrer, et aussi pour les diacres, les religieuses et religieux, les consacrés, et pour tous ceux, laïcs, qui ont une responsabilité pastorale dans l’Église. Et ça fait du monde !

Mais la journée des vocations, c’est aussi la journée de toutes les vocations chrétiennes. Et la vocation de tous les chrétiens, celle à laquelle nous sommes appelés par le baptême, est d’être témoins de Jésus Ressuscité.

Quel que soit notre état de vie, nous sommes tous appelés à être témoins de Jésus Ressuscité. Et pour être témoins, il faut d’abord le connaître, par la prière, par les sacrements (Eucharistie), par la lecture de la Bible, en suivant des formations … Connaître Jésus, en tant que personne, vrai Dieu et vrai homme … et non pas en tant qu’idée.

Nous sommes tous concernés par cette mission de pasteur à la suite de Jésus :

– les parents comme pasteurs de leur famille, vis-à-vis des enfants, mais aussi vis-à-vis des amis et connaissances.

– les enfants comme modèles vis-à-vis de leurs camarades (et parfois aussi des adultes…), comme l’ont été Dominique Savio, ou Chiara Luce Badano, et tant d’autres.

– les engagés dans la vie économique, les entrepreneurs vis-à-vis de leurs employés et de leurs clients …

– les engagés dans la vie sociale, culturelle, sportive… vis-à-vis de leurs mandants

– les politiques vis-à-vis de leurs électeurs et de la Nation dans son ensemble, pour que leurs décisions et les lois ne soient pas contraires aux droits humains et religieux des personnes, et  non pas pour faire plaisir aux électeurs ou pour être réélus, ou pour faire comme les autres nations, parce que c’est dans l’air du temps, comme c’est le cas actuellement avec la loi sur la bioéthique.

Nous n’avons pas toujours l’impression d’être concernés en tant que chrétiens dans chacune de ces situations, en tant que témoins de Jésus … et pourtant nous le sommes. On ne peut pas critiquer certaines personnes qui voudraient reléguer la religion dans la sphère uniquement privée des gens … et finalement faire comme si c’était déjà le cas pour nous …

Le pape ne cesse de nous le dire : «N’ayez pas peur d’aller, et de porter le Christ en tout milieu, jusqu’aux périphéries existentielles, également à celui qui semble plus loin, plus indifférent ». Et il insiste bien sur le qualificatif des périphéries qui ne sont pas seulement des lieux, mais sont surtout des personnes : « périphéries existentielles : là où réside le mystère du péché, la douleur, l’injustice, l’ignorance, là où le religieux, la pensée, sont méprisés, là où sont toutes les misères » (Intervention du cardinal Bergoglio avant le conclave).

Jésus a prié pour que nous fassions ainsi : « Je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi. » (Jn 17,20), et cette parole s’est transmise depuis les apôtres jusqu’à  nous. C’est à nous maintenant continuer ce que voulait le Christ : « J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur. »

Faire cela, c’est répondre à l’appel du Seigneur, c’est s’approcher de la sainteté. Comme nous le dit le pape François dans sa dernière exhortation « Gaudete et Exsultate » : « J’aime voir la sainteté dans le patient peuple de Dieu : chez ces parents qui éduquent avec tant d’amour leurs enfants, chez ces hommes et ces femmes qui travaillent pour apporter le pain à la maison, chez les malades, chez les religieuses âgées qui continuent de sourire. Dans cette constance à aller de l’avant chaque jour, je vois la sainteté de l’Église militante. C’est cela, souvent, la sainteté ‘‘de la porte d’à côté’’, de ceux qui vivent proches de nous et sont un reflet de la présence de Dieu, ou, pour employer une autre expression, ‘‘la classe moyenne de la sainteté’’ » (GE 7). « Pour être saint, il n’est pas nécessaire d’être évêque, prêtre, religieuse ou religieux. Bien des fois, nous sommes tentés de penser que la sainteté n’est réservée qu’à ceux qui ont la possibilité de prendre de la distance par rapport aux occupations ordinaires, afin de consacrer beaucoup de temps à la prière. Il n’en est pas ainsi. Nous sommes tous appelés à être des saints en vivant avec amour et en offrant un témoignage personnel dans nos occupations quotidiennes, là où chacun se trouve. Es-tu une consacrée ou un consacré ? Sois saint en vivant avec joie ton engagement. Es-tu marié ? Sois saint en aimant et en prenant soin de ton époux ou de ton épouse, comme le Christ l’a fait avec l’Église. Es-tu un travailleur ? Sois saint en accomplissant honnêtement et avec compétence ton travail au service de tes frères. Es-tu père, mère, grand-père ou grand-mère ? Sois saint en enseignant avec patience aux enfants à suivre Jésus. As-tu de l’autorité ? Sois saint en luttant pour le bien commun et en renonçant à tes intérêts personnels. » (GE 14).

            N’oubliez pas ce que  nous disait Jésus à la fin de l’évangile de dimanche dernier : « A vous d’en être les témoins [de Jésus ressuscité]. »

Seigneur Jésus,

tu veux que tout le monde

fasse partie de ton troupeau, 

de tous pays, de toutes conditions,

pauvres ou riches, malades ou bien portants.

Pour cela, tu comptes sur nous,

non pas avec de grandes déclarations,

mais par nos petites actions du quotidien,

tournées vers toi et vers les autres,

par amour de toi.

 

Francis Cousin

 

                      

Pour accéder à une prière illustrée, cliquer sur le titre suivant : Prière dim Pâques 4° A6

Si vous désirez une illustration du texte d’évangile commenté ce jour cliquer sur le lien suivant : Parole d’évangile semaine 18-16

          




4ième dimanche de Carême – par Francis COUSIN

Évangile selon saint Jean 2, 13-25

 

« Il a voulu ainsi montrer …

la richesse surabondante de sa grâce… »

 

Sa grâce, la grâce de Dieu, c’est-à-dire son amour pour les hommes, depuis toujours et pour toujours.

Cet amour qui est en filigrane de tous les textes de ce dimanche.

On le voit dès la première lecture : face aux infidélités des ’’chefs’’, des responsables politique et religieux du peuple hébreux, Dieu envoie des prophètes, des messagers, « sans attendre et sans se lasser ».

Car cet amour pour son peuple est un amour de Père. Comme celui de parents qui prennent soin de leurs enfants, s’occupent d’eux matériellement, moralement et spirituellement, pour qu’ils aient tout ce qui leur faut pour réussir dans la vie ; mais qui aussi s’interposent vigoureusement quand ceux-ci dérapent, toujours par amour pour eux.

C’est le cas avec Dieu, dont « la fureur grandissante du Seigneur contre son peuple » trouvera son épilogue par la déportation à Babylone de son élite. Et là, le peuple regrette le ’’bon temps’’, ainsi que le montre le psaume 136, qui compte parmi les plus beaux des psaumes : « Au bord des fleuves de Babylone nous étions assis et nous pleurions, nous souvenant de Sion … Comment chanterions-nous un chant du Seigneur sur une terre étrangère ? Si je t’oublie, Jérusalem, que ma main droite m’oublie ! … Si je perds ton souvenir, si je n’élève Jérusalem, au sommet de ma joie. »

Alors Dieu, qui « avait pitié de son peuple et de sa demeure » (1° lect) permet la victoire de Cyrus et lui demande de « bâtir une maison à Jérusalem » pour que chacun puisse « monte[r] à Jérusalem ».

Dieu n’abandonne pas son peuple, quoiqu’il ait fait (ce qui n’est malheureusement pas le cas de tous les parents).

Dieu est un inconditionnel de l’amour. C’est normal puisque c’est lui qui l’a créé.

Mais nous, sommes-nous des inconditionnels de l’amour ?

Notre attitude est souvent comme celle des gens d’Israël : nous aimons Dieu, mais il nous arrive de nous éloigner de lui, nous l’oublions, attirés par les biens et les distractions du monde. Alors dans son amour, Dieu nous envoie des messagers, des amis, des prêtres, Sa Parole, l’homélie du dimanche, pour nous secouer, nous faire réfléchir, nous ramener vers lui. Et si cela ne suffit pas, il y a des moments forts qui nous interpellent sur le sens de notre vie : le carême, une conférence, une retraite, voire même la perte d’un être cher, ou sa maladie, … ou la nôtre …

Car nous sommes concernés dans les deux sens : en tant que le pécheur qui s’éloigne …, mais aussi en tant que je suis un ami ou un voisin qui peut être messager de Dieu vis-à-vis des autres, qui peut donner une parole de vérité inspiré de l’Évangile. Même si nous n’en sommes pas conscients : Dieu peut faire à travers nous du bien aux autres malgré nos faiblesses et nos handicaps divers ; parce que ce bien « ne vient pas de [nous], c’est le don de Dieu » (2° lect).

Après nous avoir rappelé le « grand amour dont il (Dieu) nous a aimés, nous qui étions des morts par suite de nos fautes », saint Paul nous dit : « C’est bien par la grâce que vous êtes sauvés, et par le moyen de la foi. ». Il nous faut aussi croire. Nous ne sommes donc pas sauvés malgré nous, sans que nous n’ayons rien à dire ou faire, et ce n’est pas parce que nous faisons quelque chose pour être sauvés que nous le serons. Ce qui nous est nécessaire, c’est la foi, foi en Dieu, foi en Jésus-Christ, foi en son amour. Dieu nous demande que nous répondions à son amour, à sa Parole, et que nous laissions de côté notre ’’matuvisme’’ que nous             aimons bien et qui nous fait tant de tort. Saint Paul est clair : tout nous vient de Dieu, et contrairement à ce qu’on croit souvent, notre salut « ne vient pas des actes » que nous pourrions faire, et donc, nous ne pouvons « en tirer orgueil ».

Profitons de ce carême pour demander pardon de notre orgueil, et en même temps pour demander pardon de ne pas assez faire d’œuvres de miséricorde.

Et laissons monter vers Dieu notre action de grâce pour cet amour surabondant qu’il a pour chacun de nous, tellement grand qu’il donne son fils unique, élevé sur la croix pour que le monde soit sauvé.

« Tout vient de toi, ô Père très bon. Nous chantons les merveilles de ton amour ! »

 (C 66 – D. Ombrie)

Mon Dieu,

tu as tellement aimé le monde

que tu as donné ton Fils unique

pour que ceux qui croient en lui soient sauvés.

Ouvre notre cœur,

que nous avons parfois tant verrouillé,

et donne-nous d’accueillir ton amour

dans la simplicité et dans l’humilité.

 

Francis Cousin

                       

               

                       

Pour accéder à une prière illustrée, cliquer sur le titre suivant : Prière dim carême B 4° A6

Si vous désirez une illustration du texte d’évangile commenté ce jour cliquer sur le lien suivant : Parole d’évangile semaine 18-10a

          




Audience Générale du Mercredi 28 février 2018

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 28 février 2018


 

Frères et sœurs, après la liturgie de la Parole, la Messe se poursuit par la liturgie eucharistique dans laquelle l’Eglise rend présent le Sacrifice de Jésus sur la Croix. Le prêtre qui représente le Christ accomplit ce que le Seigneur a fait et a confié à ses disciples lors de la Cène. Cette liturgie commence par la préparation des dons. Les fidèles sont appelés à faire d’eux-mêmes un sacrifice apprécié par le Père. Dans les signes du pain et du vin déposés sur l’autel par les mains du prêtre, la vie des fidèles, avec leurs souffrances, leurs prières, leur travail, est unie à celle du Christ et prend une valeur nouvelle. L’encens consumé par le feu et qui libère un parfum s’élevant vers le ciel, exprime bien le mouvement oblatif de ce moment. Enfin, dans l’oraison sur les offrandes le prêtre demande à Dieu d’accepter les dons que l’Eglise lui offre. Que nos vies soient transformées par l’Esprit Saint et deviennent avec le Christ une seule offrande à Dieu le Père !

Je salue cordialement les pèlerins de langue française en particulier les jeunes venus de plusieurs régions de France. Je vous invite à développer dans le quotidien de votre vie cette spiritualité du don de soi qui s’exprime pleinement dans l’offertoire de la messe, et qui nous porte à offrir au Seigneur nos activités, nos souffrances et nos relations avec les autres. Que Dieu vous bénisse.




2ième Dimanche de Carême – Claude WON FAH HIN

 

Dieu avait promis à Abraham (Gn 15,5) une postérité aussi nombreuse que les étoiles. Et Abraham crut en Dieu alors qu’il n’avait pas encore d’enfant. Après la naissance de son fils Isaac, voici que « Dieu éprouva Abraham et lui dit : « Prends ton fils, ton unique, que tu chéris, Isaac, et va-t’en au pays de Moriyya, et là tu l’offriras en holocauste sur une montagne que je t’indiquerai », autrement dit, Dieu demande à Abraham de sacrifier son fils unique. Pour nous, cela peut être choquant, mais à l’époque, les mœurs cananéennes admettaient le sacrifice du premier-né aux dieux (Yahvé parla à Moïse et lui dit Ex 13,2 : « Consacre-moi tout premier-né…» ; Lc 2,23 : « selon qu’il est écrit dans la Loi du Seigneur : Tout garçon premier-né sera consacré au Seigneur »,). Comme tout être humain, Abraham a dû se sentir mal à l’aise. Ce qui le choque ce n’est pas tant le sacrifice de son fils premier-né, puisque c’était une pratique courante à l’époque, mais plutôt la contradiction apparente entre ce que Dieu promet – Il lui a promis une descendance nombreuse – et ce que Dieu lui demande de faire : sacrifier son fils unique. Comment avoir une descendance nombreuse s’il doit sacrifier son fils unique ? Et que fait Abraham alors même qu’il ne comprend rien? Il n’hésite pas, il obéit à Dieu (c’est l’obéissance de la Foi : « parce que je crois en Dieu, j’obéis à Dieu ») : il est prêt à sacrifier son fils unique parce qu’il a une foi aveugle en Dieu. C’est ce que Paul dans sa lettre aux Romains appelle l’« obéissance de la foi ». Et la note de la TOB nous dit que la foi engage l’homme tout entier. C’est pourquoi, elle est toujours obéissance, c’est l’obéissance qu’est la foi. Elle implique que l’homme se soumette librement et volontairement au Dieu qui se révèle à lui comme fidèle et véridique et qui, en renouvelant l’homme, permet à celui-ci d’obéir à la volonté divine. Mais, jamais Dieu ne demandera à quiconque de faire le mal. Le texte de la Genèse dit que « Dieu éprouva Abraham », c’est-à-dire qu’il met Abraham à l’épreuve pour voir s’il va l’obéir ou non, pour voir jusqu’à quel point va sa foi en Dieu. La foi d’Abraham n’a pas de limite et cela se traduit par une obéissance totale à Dieu. Ceci est une invitation, pour nous tous, à obéir à la Parole de Dieu, et cette obéissance se traduit par la mise en pratique des commandements de Dieu et de l’Église, et à ne jamais agir contre l’autorité religieuse que représentent le Pape, les évêques, les prêtres.  Sur la seule parole de Dieu, Abraham est prêt à sacrifier son fils. On l’appelle d’ailleurs le « Père des croyants ».

Au moment décisif du sacrifice d’Isaac, Dieu intervient : « N’étends pas la main contre l’enfant !  Ne lui fais aucun mal !  Je sais maintenant que tu crains Dieu : tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique ». Dieu ne veut pas de sacrifice humain, et c’est aussi un message pour le peuple d’Abraham. Il faut arrêter les sacrifices humains. Et Abraham va remplacer le sacrifice humain par le sacrifice d’un animal. Mais le sacrifice animal ne sert absolument pas à enlever le péché du monde, et donc il ne sert à rien, d’où la venue de Jésus en ce monde (He 10,4) : « 4 En effet, du sang de taureaux et de boucs est impuissant à enlever des péchés. 5 C’est pourquoi, en entrant dans le monde, le Christ dit : Tu n’as voulu ni sacrifice ni oblation (ni offrande); mais tu m’as façonné un corps. 6 Tu n’as agréé ni holocaustes ni sacrifices pour les péchés. 7 Alors j’ai dit : Voici, je viens, car c’est de moi qu’il est question dans le rouleau du livre, pour faire, ô Dieu, ta volonté ». Et c’est donc Jésus, ce Jésus Amour, qui se sacrifiera pour que l’humanité entière soit sauvée du péché, pour que l’humanité soit vainqueur de la mort, pour qu’elle soit sanctifiée et justifiée devant le Père et que tous se retrouvent au Royaume de Dieu. Et nous revivons le temps de la Passion du Christ, tous les vendredis avec le Chemin de croix. Et cela rejoint l’Évangile d’aujourd’hui avec la transfiguration.

Pierre vient de reconnaître en Jésus qu’il est le Christ, c’est-à-dire le Messie, le Sauveur tant attendu. Et Jésus fait à Pierre et à ses disciples la première annonce de la Passion, il leur annonce qu’il doit mourir et trois jours après il ressuscitera. Et là, nouvelle apparente contradiction, comme pour Abraham. Comment Jésus, Messie, envoyé par Dieu, peut-il sauver le monde s’il doit lui-même mourir bientôt ? N’est pas « Père des croyants » qui veut. Le doute s’installe dans les esprits des disciples, et la réaction de Pierre sera bien différente de celle d’Abraham, il montre son mécontentement. La foi de Pierre et des disciples est quelque peu ébranlée. Réaction très vive de Jésus à Pierre : « Passe derrière-moi Satan ». Les Actes des Apôtres (4,13) nous rappelle que « Pierre et Jean sont des gens sans instruction ni culture ». Conscient de leur faiblesse dans la foi, six jours après, Jésus emmène ses apôtres préférés, Pierre, Jacques et Jean sur une haute montagne. Ils sont les témoins privilégiés de Jésus : présents lors de la guérison de la fille de Jaïre, chef de la synagogue (Mc 5,37), ils le sont encore à l’agonie de leur Maître à Gethsémani. Et maintenant témoins de la transfiguration de Jésus. C’est, en réalité, une étape importante dans l’éducation des disciples car ce sont des gens qui attendent un Messie Glorieux, et être témoins de la transfiguration pourra renforcer leur foi à la veille de la Passion où Jésus se montrera faible et impuissant aux yeux de ses disciples. La transfiguration laisse aux apôtres un message dont ils ont besoin au moment où Jésus est rejeté par les autorités religieuses de l’époque. La vision de Jésus en pleine gloire, avec la présence de Moïse qui représente la Loi et Élie qui représente les prophètes, montre que la totalité des Écritures témoignent en faveur de Jésus, autrement dit, Jésus est bien celui que le peuple hébreu de l’Ancien Testament attendait. La transfiguration intervient comme pour confirmer que Jésus est bien le Messie. Et même temps, c’est un message qui nous est adressé pour dire que nous sommes appelés aussi à être transfigurés à l’image du Christ.

Si nous nous unissons sincèrement au Christ, au plus profond de nous-mêmes, la transfiguration s’opérera forcément à condition d’utiliser tous les moyens qu’il a mis à notre disposition :  lecture de la Parole de Dieu, les prières dont le rosaire, les sacrements et particulièrement ceux de la réconciliation et l’Eucharistie, et en ce temps de carême, nous avons la chance de pratiquer le jeûne et d’avoir l’Heure sainte, un moment où nous partageons et participons à la souffrance du Christ dans sa Passion qui n’est pas terminée. C’est le Christ qui dit à Padre Pio :  « Mon fils, ne crois pas que mon agonie n’ait duré que trois heures, non, à cause des âmes que j’ai le plus comblées, je serai en agonie jusqu’à la fin du monde. Pendant le temps de mon agonie, mon fils, il ne faut pas dormir. Mon âme va à la recherche de quelques gouttes de piété humaine ; mais hélas, je suis seul sous le poids de l’indifférence. L’ingratitude et la somnolence de mes ministres me rendent plus pénible mon agonie. Hélas, comme ils répondent mal à mon amour ! Ce qui m’afflige le plus, c’est que ceux-ci ajoutent à leur indifférence le mépris et l’incrédulité »…A force d’avoir Jésus comme compagnon de route, de partager ses souffrances, mais aussi ses joies avec toutes les grâces que nous recevons, nous finirons par le ressembler…jusqu’à être totalement transfiguré lorsque nous serons dans son Royaume.

Et comme les disciples de Jésus, Pierre, Jacques et Jean, comme Abraham, nous vivons des moments où il nous est difficile de comprendre Dieu, des moments compris comme des contradictions. On a ainsi l’impression que Dieu nous aime, qu’il est proche de nous, et en même temps Il paraît éloigné de nous et qu’il n’agit pas; nous sommes sous sa protection et en même temps lâchés au milieu des loups avec tous les dangers qu’il peut y avoir ; nous sommes appelés à prier sans cesse et en même temps on a parfois l’impression qu’on prie pour rien et que Dieu n’en tient pas compte. Et on peut ainsi continuer longtemps.

Mais ce sont des contradictions qui ne sont qu’apparentes. Et les apparences sont souvent trompeuses. En réalité, il n’en est rien. Dieu qui est Amour, protège sans cesse ses enfants…tant que ses enfants ne s’éloignent pas de Dieu par le péché qui est un refus de rester uni à Dieu.  C’est seulement lorsque nous serons au Paradis que nous apprendrons que nos prières ont permis de convertir des milliers de personnes, que les sacrements nous ont sanctifiés, que l’amour donné gratuitement a changé le monde.

Continuons à avoir une confiance totale en Dieu quoi qu’il arrive, Rm 8,28 : « Tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu » (et cela malgré les apparences). Les saints disent la même chose : 1 – Ste Catherine de Sienne dit à « ceux qui se scandalisent et se révoltent de ce qui leur arrive » : « Tout procède de l’amour, tout est ordonné au salut de l’homme, Dieu ne fait rien que dans ce but ». 2 – St Thomas More, peu avant son martyre, console sa fille: « Rien ne peut arriver que Dieu ne l’ait voulu. Or tout ce qu’il veut, si mauvais que cela puisse paraître, est cependant ce qu’il y a de mieux pour nous ». 3 – Une autre sainte (Lady Julian of Norwich) : « J’appris donc, par la grâce, qu’il fallait m’en tenir fermement à la foi, et croire avec non moins de fermeté que toutes choses seront   bonnes…Et tu verras que toutes choses seront bonnes ».

Quoi qu’il en soit, Dieu témoigne que son Fils est réellement notre Sauveur : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ». Pour Pierre, Jacques et Jean, cela signifie « Écoutez Jésus, même quand il traversera les épreuves de la Passion », gardez confiance en Lui alors même qu’il paraît si fragile, si faible devant tous ses bourreaux. Les deux textes sont là pour confirmer qu’il faut garder la foi en Dieu, quoiqu’il arrive, quels que soient les événements parfois désastreux au vue des chrétiens. Si Dieu, qui nous aime follement, nous envoie son Fils unique se sacrifier pour nous, ce n’est pas pour nous laisser tomber par la suite. Jamais Dieu ne nous abandonne. Si bien que tout ce que nous faisons, tout ce que nous vivons, toutes nos prières, toutes nos relations, toutes nos pensées, notre vie intérieure et spirituelle, Dieu en tient compte. Il nous demande d’écouter son Fils. Et tout ce que dit le Fils tient en quelques mots : aimer Dieu et aimer son prochain.

Avec Marie, qui « conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur » (Lc 2,19), demandons à Dieu par son Fils bien-aimé d’augmenter notre foi.




Conférences de Carême 2018 des Frères Dominicains

CONFERENCES DE CAREME 2018

FRERES DOMINICAINS

JESUS LE CHRIST  

15 février « Jésus et Satan : le combat »,  par le frère Fabien-Joseph Hignette O.P.

22 février « Jésus enfant », par le frère Henri-Dominique de Spéville O.P.

1er mars « La pédagogie de Jésus : paraboles et miracles », par le frère Benoît-Joseph Colonval O.P.

8 mars « Le Christ pauvre chez Mère Térésa », par le frère Clément Binachon O.P.

15 mars « Jésus et les malades, Le sacrement de l’onction des malades », par le frère Chrystophe Randriambololona O.P.

22 mars «  Le procès de Jésus », par le frère Manuel Rivero O.P.

Jeudis du Carême à 18H30

Lieu : salle Don Bosco, Cure de la Cathédrale,

22 Avenue de la Victoire 97400 Saint Denis

Informations : 0262 21 00 81- www.dominicains.re      Entrée libre




4ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN

 Évangile selon saint Marc 1, 21-28

 

« Voilà un enseignement nouveau. »

 

Nous sommes tout au début de l’évangile. Jésus vient d’appeler ses premiers disciples et se rend à Capharnaüm, là où habitait Pierre.

Et comme tout bon juif, le samedi, il se rend à la synagogue, pour prier et pour y enseigner. En effet, à l’époque, on profiter d’un nouvel arrivant dans la synagogue pour lui demander de faire un enseignement, ce qui permettait de ’’casser’’ les habitudes. Et Jésus, bien sût, ne se fait pas prier.

Et dès ce premier enseignement, on voit apparaître deux réactions différentes :

– celle de la plupart des gens, plutôt positive : « il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes » qui avaient, eux, un discours autoritaire : « la loi dit que…, il faut faire ceci…, il faut croire ceci…, il ne faut pas faire cela … »

– celle d’un « homme tourmenté par un esprit impur », c’est-à-dire par Satan qui avait bien reconnu dans le discours de Jésus « ce prophète comme [Moïse] » (1° lecture) qui avait vu Dieu face à face et qui parlait comme Dieu.

Satan connaissait Jésus. Peu avant, pendant quarante jours, Jésus était allé au désert, poussé par l’Esprit, et là, il avait été tenté par Satan. Si Marc ne dit rien des tentations infligées par Satan, Matthieu et Luc nous les relatent ; et à chaque tentation, Jésus remet Satan à sa place par une citation d’une Parole de l’Écriture.

Alors Satan s’exclame, par l’intermédiaire de cet homme : « Es-tu venu pour nous perdre ? ». Non pas pour perdre tous les hommes ; au contraire, Jésus est venu pour les sauver, comme son nom l’indique : Jésus = Dieu sauve. Mais il est venu pour « perdre à Satan tous les humains qui sont sous son pouvoir », et donc ici la personne tourmentée, et les ramener à Dieu.

Et il suffit d’une parole de Jésus, « Sors de cet homme » pour que le démon soit chassé, pour que le démon soit anéanti.

Parole de Jésus, Parole de Dieu, Parole créatrice : « Dieu dit … et ce fut ainsi. »

Parole de Jésus, Parole qui libère. Parole qui guérit. Parole qui régénère.

Parole qui redonne vie : Lazare, fils de la veuve de Naïm, la fille de Jaïre …

Parole qui donne Vie : « Je suis la Vie ».

Et toujours Parole qui montre l’amour de Dieu pour les hommes.

Alors, après cet intermède, l’enthousiasme des auditeurs est renforcé : « Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité ! Il commande même aux esprits impurs, et ils lui obéissent. ».

Nous aussi, comme Jésus et les autres participants de la synagogue, nous allons à l’église pour y prier, et pour recevoir un enseignement, par les différents textes proclamés et par l’homélie.

Mais est-ce que j’écoute attentivement cette parole qui m’est proposée ?

Est-ce que je me prépare en lisant cette parole dans la semaine ?

Est-ce que je fais résonner cette parole dans mon cœur, dans mon esprit ?

Est-ce que parfois je ne fais pas comme cette homme qui s’insurge : « Dis-moi, Jésus, tu es venu pour me sauver, ou pour m’empêcher d’avoir une vie tranquille à ne me préoccuper que de moi … ? » (ou toutes choses semblable).

Jésus est venu pour nous sauver, mais pas sans nous. Il faut que nous y mettions du nôtre, que nous l’écoutions quand il nous dit : « Convertissez-vous et croyez à l’Évangile ».

Seigneur Jésus,

tu veux que nous écoutions ta Parole,

mais tout le monde ne le veut pas.

Sors de notre cœur

tout ce qui est inspiré par le démon,

et mets en nous un cœur nouveau.

 

Francis Cousin                     

                               

Pour accéder à une prière illustrée, cliquer sur le titre suivant : Prière dim ord B 4° A6

Si vous désirez une illustration du texte d’évangile commenté ce jour cliquer sur le lien suivant : Parole d’évangile semaine 18-04

          




Nativité du Seigneur – par Francis COUSIN (Lc 2,1-14)

Évangile selon saint Luc 2,1-14

En ces jours-là, parut un édit de l’empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre – ce premier recensement eut lieu lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie. – Et tous allaient se faire recenser, chacun dans sa ville d’origine.

Joseph, lui aussi, monta de Galilée, depuis la ville de Nazareth, vers la Judée, jusqu’à la ville de David appelée Bethléem. Il était en effet de la maison et de la lignée de David. Il venait se faire recenser avec Marie, qui lui avait été accordée en mariage et qui était enceinte.

Or, pendant qu’ils étaient là, le temps où elle devait enfanter fut accompli. Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune.

Dans la même région, il y avait des bergers qui vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux. L’ange du Seigneur se présenta devant eux, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte. Alors l’ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. »

Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. »

  

« Ne craignez pas. », disent les anges aux bergers.

Encore une fois, Dieu ou ses représentants commencent leur annonce aux humains par l’une de ces phrases : « Soyez sans crainte », «  Ne craignez pas », «  Soyez dans la paix », «  La paix soit avec vous ». Comme si l’intervention de Dieu dans nos vies nous bouleverserait tellement qu’il faut nécessairement nous mettre dans une situation de confiance.

Il faut dire qu’il y avait de quoi !

Ces bergers, occupés à veiller leurs troupeaux dans la campagne, se retrouvent tout à coup entourés d’une grande lueur, et les voilà qui entendent cette « Bonne Nouvelle », cet « Évangile » : « Le Christ est né, pas loin d’ici, à Bethléem, la ville de David ».

Ils n’en reviennent pas ! Comment eux, des pauvres gens, mal considérés par la population, obligés de travailler nuit et jour pour pouvoir survivre, sont destinataires d’un message aussi important pour tout le peuple juif : « Le Christ, le Sauveur est né ! Près de chez eux ! »

Ils sont décontenancés ! D’habitude, des nouvelles comme celle-ci, on les annonce aux riches, aux personnes importantes !

La naissance du Messie, on l’annonce au Grand Prêtre, au Roi, au sanhédrin ! Mais pas à des gens comme eux. Ils croyaient Dieu lointain d’eux, au sens propre comme au sens figuré, et voici que Dieu leur parle, par l’intermédiaire de ses anges. Dieu les considère au même titre que les autres personnes.

Dieu bouleverse toutes nos habitudes. Un monde nouveau est né !

Les petits seront considérés, et les gens importants, ou qui se croient tels, ne seront plus les premiers servis. Déjà s’annonce le phrase de Jésus : « Qui s’élève sera abaissé, qui s’abaisse sera élevé ».

Et cela continue : « Vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. »

Le Christ, le Messie, celui qui vient pour sauver le peuple, couché dans une mangeoire ! Comme un moins que rien ! Comme eux ! Comme quelqu’un qui leur ressemble !

La curiosité commence à les démanger, mais ils sont encore dans l’expectative.

Et voilà que les chœurs angéliques font donner leurs voix, et ils chantent ’’comme des anges’’ une louange à Dieu : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. »

Cette dernière phrase les réconforte : « Paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. »

C’est à eux que cela s’adresse. « Dieu nous aime ! Quel bonheur ! Le Dieu Très-Haut nous aime ! Nous, les bergers ; nous, les petits. »

Ils n’étaient pas habitués à ce qu’on leur dise des paroles comme celles-là ! et ce n’était pas du chiqué !

Alors, quand les anges furent partis, ce n’étaient plus la curiosité qu’ils avaient. Ils voulaient voir, et remercier ce Christ, cet envoyé de Dieu, de Dieu qui avaient de la considération pour eux.

Leurs cœurs étaient pleins de joie, comme les disciples d’Emmaüs, et c’est ainsi qu’ils partirent vers Bethléem pour adorer Jésus.

Aujourd’hui, nous commémorons la naissance de Jésus, prince de la Paix.

Ensemble à l’église. Dans nos maisons, en famille souvent.

On est content, heureux ! Parce que Jésus est né, parce qu’on est ensemble, parce qu’il y a des cadeaux, de la bonne nourriture … Tout va bien pour nous !

Mais en est-il de même pour tout le monde ?

Avons-nous une pensée, comme Dieu l’a fait avec les bergers, pour les plus pauvres … ?

Pour ceux qui n’ont pour compagnie qu’une télévision ? ou rien du tout ?

Pour ceux qui sont seuls, malades, à l’hôpital, en prison … ?

Pour ceux qui n’ont plus de famille, ou dont la famille est dispersée ou cassée … ?

Pour ceux qui vivent dans des pays en guerre … ? ou dans des pays où on ne peut pas fêter ouvertement Noël ?

Faisons que ce Noël nous ouvre vers les autres, vers ceux qu’on ne voient pas habituellement.

 

Seigneur Jésus,

tu viens parmi nous comme un enfant,

comme tous les humains.

Mais dans quelles conditions ?

Écarté, rejeté,

tu trouves ta place parmi les pauvres,

parmi les animaux, dans leur mangeoire,

sur le bois où se trouve leur nourriture…

 

Pour accéder à l’image ci après, cliquer sur son titre :

 Parole d’évangile semaine 17-52bis

Francis Cousin