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3ième Dimanche de l’Avent – Homélie du Frère Daniel BOURGEOIS, paroisse Saint-Jean-de-Malte (Aix-en-Provence)

 

Lectures : Is 61, 1-2.10-11 ; 1 Th 5, 16-24 ; Jn 1, 6-8.19-28

 

 

« Qui es-tu donc ? » Je suis la voix, la voix qui crie dans le désert : « Préparez les chemins du Seigneur, aplanissez ses sentiers ! » C’est cette parole de l’Écriture que le chemin, le sentier de Dieu, Jean-Baptiste, a choisi pour dire qui il était à ceux qui l’interrogeaient. Peut-être que, pour en comprendre tout le sens, nous devons essayer de restituer cette parole du prophète Isaïe dans le contexte même où elle est née. En effet, je crains qu’en entendant cette parole nous n’ayons ce réflexe de nous dire qu’après tout, ce que le précurseur nous demande, c’est une sorte de préparation. Il faudrait que nous fassions un chemin, il faudrait que nous fassions la place à Dieu, comme si Dieu avait besoin d’une sorte de préparation, de préliminaires de la part de l’homme pour pouvoir intervenir dans sa propre vie.

Or, cet oracle du prophète Isaïe a été prononcé dans des circonstances très précises. C’est au moment où le peuple est en exil à Babylone, et l’exil, ça a été tout d’abord pour le peuple d’Israël un chemin de captivité, de souffrance et de marche très dure. Pour ce peuple qui vivait dans un pays très montagneux, les chemins étaient des sentiers qui reliaient entre elles les villes, les petites bourgades de Judée et de Samarie. Et voici qu’un jour, arraché à son propre pays, ce peuple, conduit par des soldats, par des gardiens, a dû s’avancer sur les routes d’un immense empire ; des routes qui n’étaient plus simplement des pistes caravanières, mais de grands itinéraires militaires de l’empire assyrien qui venait de l’assaillir, de l’envahir.

Tout à coup, Israël a fait l’expérience d’un chemin qui dépassait infiniment ce qu’il pouvait se représenter et imaginer. Et, dans Babylone même, c’étaient ces grandes voies, ces grandes artères dans lesquelles on faisait des processions religieuses d’un très grand éclat, d’une très grande magnificence, au cours desquelles on promenait la statue du dieu. Pour Israël, cette expérience du chemin, de la route, était une expérience beaucoup plus grandiose et en même temps cruelle, car ces routes qui n’en finissaient pas de se dérouler à travers le désert, avaient été pour Israël, les routes de la souffrance, de l’exil, de l’expiation de son propre péché, de sa propre douleur, du fait que le peuple était déraciné, déporté, malheureux, mis à mort.

Voici qu’au milieu de cette souffrance et de ce dénuement d’Israël, une voix s’élève. C’est la voix d’un prophète, d’un frère qui console le peuple. Cette voix crie : « Dans le désert, maintenant, préparez un chemin au Seigneur ! » Ces chemins sont tellement grands que le peuple lui-même ne pense pas à les préparer de ses propres forces. « Préparez un chemin, frayez une voie pour votre Dieu », un chemin qui passera tout droit, par-dessus les montagnes et les aplanira, les nivellera, car maintenant ce ne sont plus les statues des dieux païens qui vont s’y promener, mais c’est Dieu Lui-même, le Dieu d’Israël qui va y passer.

Cette voix crie dans le désert. Il semble que c’est dans le désert que Dieu va passer. C’est dans ce désert et dans cet abandon que Dieu va passer au milieu de son peuple. Et le prophète réveille le cœur de ces hommes abattus, en exil, de ces hommes aux prises avec leur misère et leur dénuement, en leur disant : cette expérience du chemin que vous avez suivi de Jérusalem jusqu’ici à Babylone, dans la souffrance, dans des entraves et des fers, c’est l’expérience du chemin que vous avez vécue ici en voyant les grandes processions de ces dieux païens, de ces idoles. Maintenant, voici que, sur ce même chemin de péché, de misère et de détresse de ce peuple, c’est Dieu qui va passer et ouvrir la route. Pour dire cela, il n’y a pas de mots, pas de parole compréhensible, il n’y a qu’une voix, celle du prophète Isaïe, qui crie simplement, parce que ce qui se passe est indicible : avoir vécu un chemin, avoir marché sur le chemin dans la détresse, dans le désespoir, en pensant que tout était fini, et refaire le même chemin en sens inverse, dès maintenant, à la suite d’un Dieu qui ouvre le chemin Lui-même, à la suite d’un Dieu qui marche au devant de son peuple et qui l’entraîne, qui le reprend et qui le console, qui le reconduit dans Jérusalem là où tout avait été pillé, dévasté.

Il n’y a qu’une voix pour dire cela et c’est la voix du prophète. C’est cela qu’il veut dire : Dieu agit et Il veut que ce soit un « veilleur », un crieur public qui proclame, qui attire l’attention des hommes, qui leur dise : attention, voici quelque chose d’extraordinaire qui se passe, le chemin de votre détresse, le chemin de votre misère, ce chemin, c’est Dieu Lui-même, en personne, qui l’emprunte et qui vient parmi vous pour vous sauver.

Nous sommes dans un temps d’Avent, de conversion et le précurseur, Jean-Baptiste est la figure de cet homme, de cette voix qui crie simplement les merveilles de Dieu. Je voudrais faire appel à une expérience que vous avez tous plus ou moins faite. C’est l’expérience de cet abandon, de ce silence que nous sentons de temps à autre, régulièrement dans notre cœur, lorsque nous revenons en nous-mêmes, sur nos propres péchés. Au fond, lorsque nous nous regardons, lorsque nous regardons ce chemin de notre vie, nous sommes souvent extrêmement déçus et très désemparés, et nous avons toujours une tentation, celle de nous dire que sur ce chemin, nous n’avançons jamais, nous piétinons. Nous avons beau faire des efforts, nous avons beau nous dire que sur tel et tel point il faut faire un pas, nous sentons fort bien que sur ce chemin de notre vie, nous sommes comme le peuple en exil ; nous marchons, mais nous marchons courbés, écrasés de peine et de chaleur, et au fond, nous ne marchons qu’à coups de trique, qui sont les événements de la vie et qui nous forcent à faire un pas et encore un autre. C’est le chemin de notre péché, de notre solitude. Il n’est pas étonnant que livrés seuls, abandonnés sur ce chemin, nous ayons l’impression de piétiner et de faire du sur place.

Pourtant, ce que Dieu vient nous dire par la voix de Jean-Baptiste et par celle de son prophète Isaïe, c’est que tant que nous ne considérons que ce chemin et nul autre, tant que nous pensons que c’est à nous d’avancer et de faire un pas puis encore un pas, nous serons toujours livrés à une très grande solitude et à notre grand abandon. Tant que nous n’aurons pas compris que ce chemin de péché, de détresse et d’abandon, est précisément ce chemin-là que Dieu vient emprunter et découvrir en nous, ce chemin par lequel Il veut se frayer un nouveau passage jusqu’à nous, tant que nous n’aurons pas saisi cela, nous serons toujours en proie à cette tentation de désespoir, d’abandon et de solitude. Ce qui est extraordinaire, c’est que Dieu ait choisi de venir marcher sur ces chemins qu’Il se fraye Lui-même dans notre cœur, ces chemins par lesquels Il marche dans le désert de nos solitudes et de nos abandons. La plus grande tentation de notre vie chrétienne est de ne pas voir que c’est Dieu qui nous fait avancer et qu’Il marche sur un très grand chemin, une voie qui a aplani toutes les montagnes. Et lorsque nous comparons nos modestes pas à ses grandes enjambées, nous ne sommes pas dignes ni capables de dénouer la courroie de ses sandales, nous ne pouvons pas marcher au rythme de Dieu et nous avons tendance à nous désespérer et à nous dire que nous n’y arriverons jamais. C’est là, peut-être, la tentation la plus subtile de notre vie de conversion : croire que nous ne ferons jamais vraiment ce pas qui nous donnerait la satisfaction de nous dire que nous avons avancé.

Si nous constations que nous avançons, ce serait le fruit de notre péché, car, à ce moment-là, cela voudrait dire que nous avons pris comme mesure, non le pas de Dieu qui avance à nos côtés, mais nos propres actions et nos propres désirs : ce serait d’une certaine manière le commencement de la fin. Si nous avions l’impression que nous avançons, que nous progressons, et que, peu à peu, nous acquérons ce progrès spirituel dont nous pourrions être très fier, c’est alors que nous nous ferions une illusion terrible et qu’au lieu de nous convertir en nous tournant vers Dieu, nous ne ferions que nous retourner sur nous-mêmes et nous enfermer un peu plus dans notre péché. Marcher à la suite de Dieu n’est pas facile. Mais, au moins, qu’en marchant à la suite de Dieu, nous ne nous laissions pas ronger par cette illusion que nous n’avançons pas, que nous ne pouvons jamais faire de progrès. En réalité, c’est la vérité de la mise en route. C’est parce que Dieu est là sur notre chemin, qu’Il marche à nos côtés, que nous éprouvons effectivement cette difficulté à avancer. Mais c’est là une épreuve de vérité, car si Dieu nous fait marcher à son propre pas, si Dieu nous fait marcher dans cet infini et cet absolu de son amour, il n’est pas étonnant que nous ne soyons pas pleinement convertis. Amen.

 




Audience Générale du Mercredi 6 décembre 2017

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 6 décembre 2017


Frères et sœurs, je remercie le Seigneur pour mon Voyage apostolique au Myanmar et au Bangladesh. Au Myanmar, j’ai voulu exprimer la proximité du Christ et de l’Église à un peuple qui a souffert et qui chemine vers la liberté et la paix. Un peuple majoritairement bouddhiste où les chrétiens sont un petit troupeau, levain du Royaume de Dieu. A l’occasion de la Messe avec les jeunes, j’ai vu sur leurs visages l’avenir de l’Asie : celui des semeurs de fraternité. Au Conseil Supérieur des moines bouddhistes, j’ai exprimé ma confiance pour que chrétiens et bouddhistes puissent aider les personnes à aimer Dieu et leur prochain, en rejetant toute violence et en s’opposant au mal par le bien. Au Bangladesh, j’ai fait un pas de plus en faveur du dialogue entre le christianisme et l’islam, en rappelant l’exigence du peuple bengalais qui a voulu que la liberté religieuse soit toujours protégée. Et j’ai manifesté ma solidarité au Bangladesh dans son engagement à secourir les réfugiés Rohingya. Avec l’ordination de seize prêtres, j’ai rendu grâce à Dieu pour les vocations qui naissent dans des communautés vivantes. Et, à Dacca, j’ai souligné l’importance de l’ouverture du cœur comme fondement d’une culture de la rencontre, de l’harmonie et de la paix. Comme un signe d’espérance pour le Bangladesh, pour l’Asie et pour le monde, la dernière rencontre avec les jeunes en a aussi témoigné.

Je suis heureux de saluer les pèlerins venus de France et de divers pays francophones, en particulier la délégation de la Lorraine, ainsi que celle du scoutisme catholique. En ce temps de l’Avent, que le Seigneur nous aide, ainsi que les peuples du Myanmar et du Bangladesh, à ouvrir nos cœurs pour l’aimer et aimer notre prochain. Que Dieu vous bénisse !

 




Conclusion du Cycle Long et du Parcours St Pierre 2017

Dimanche 3 décembre, nous étions environ 250 à nous rassembler au Collège St Michel à St Denis pour faire le bilan de ce que nous avons vécu cette année. Etaient présents les six groupes Cycle Long de l’île et les deux groupes Parcours St Pierre, du moins ceux qui, en cette fin d’année toujours très chargée, ont pu se libérer… La route du littoral ne nous a pas non plus aidés, car elle était fermée de 6h 30 à 13h 30 pour travaux… Certains étaient donc là très tôt, et avec l’équipe de service, nous étions là nous aussi pour leur offrir un bon café…

Nous nous sommes rassemblés ensuite dans la grande salle d’étude pour prier les Laudes, puis, nous sommes redescendus dans le hall d’entrée du collège pour prendre un bon petit déjeuner… Un grand merci au boulanger de St Benoît qui nous a offerts 500 viennoiseries et quarante baguettes…

Puis chaque groupe était invité à se rassembler pour faire le bilan d’année, en notant trois points qu’ils ont bien aimés, et trois points que l’on pourrait améliorer… L’échange fut très enrichissant, notamment pour les Parcours St Pierre dont c’était le premier bilan…

Après la remontée des carrefours, nous avons vécu un temps de questions libres avec Claude Won Fah Hin, temps très animé et riche des interventions des uns et des autres… Une certitude : à renouveler…

Puis, sommes allés dans la toute nouvelle salle de restauration du collège où nous avons mis en commun tout ce que nous avions apporté.

L’après midi, nous avons partagé les cadeaux apportés par chacun. L’équipe leur avait attribué à chacun un numéro, et nous avons ensuite tiré au sort…

Nous avons poursuivi ce temps de partage et de fête par la célébration de l’Eucharistie, dédiée toute particulièrement cette année à Georgette Marsan, membre de l’équipe de service Cycle Long. Lors de la journée de formation du 19 août, à St Denis, elle fut victime d’un AVC alors qu’elle venait de terminer la prière des Laudes… Transportée en urgence au CHU de St Denis, elle fut ensuite transférée à St Pierre, où elle décéda… Le dimanche 30 juillet, nous venions de vivre ensemble une journée picnic à l’étang St Paul, avec toute l’équipe… Ce fut l’occasion de quelques photos, dont celle-ci :

Nous en avons fait un tirage sur papier, grand format… Brigitte Balmann qui s’est beaucoup occupé d’elle cette journée là portait le cadre lors de la procession d’entrée… Elle nous racontait qu’étendue, à l’hôpital, elle se préoccupait encore des torchons du Cycle Long qui étaient rangés à tel endroit et dont nous allions avoir besoin… Au picnic, elle nous disait qu’elle avait cherché pendant quinze ans sa place dans l’Eglise, et elle était toute heureuse de l’avoir trouvée au Sedifop… Elle qui devait prendre en main le groupe St Denis Samedi, elle a désormais, au Ciel, la responsabilité de toute l’équipe de service Cycle Long…

Et la journée s’est conclue par un partage d’un gâteau dans le grand hall d’entrée du collège, accompagné de toutes les « bouteilles à bulles » apportées par les participants… mais là… plus personne n’a pensé à prendre des photos…

Joyeux Noël à tous… et que le Seigneur nous garde à sa suite, en heureux témoins de son Amour et de sa Miséricorde… Pour ces souhaits « de bonne fête », et pour très bientôt de « bonne année 2018 », rien de tel que ces magnifiques bouquets confectionnés tout exprès pour notre journée par Yolande Lacaille et son équipe…

 

 




2ième Dimanche de l’Avent – Claude WON FAH HIN

 

2ème dimanche de l’Avent – Marc 1 1–8 – Année B

 

Le temps de l’Avent célèbre simultanément la venue du Christ à Bethléem, il y a deux mille ans, donc son incarnation, sa naissance et pour employer un langage populaire, c’est la préparation de Noël, et c’est aussi l’attente du second avènement, c’est-à-dire le retour du Christ à la fin des temps.  La plupart des gens d’aujourd’hui ne pense plus au retour du Christ, bien qu’il soit mentionné en de nombreux passages de la Bible. Et à l’époque de Pierre, des détracteurs commencent à décourager les fidèles en se moquant d’eux et en semant le doute, en accusant le Seigneur de retarder ce qu’il a promis, laissant ainsi entendre qu’en fin de compte, Il ne tiendra pas sa promesse. Or, pour Dieu, un jour est comme mille ans et mille ans est comme un jour. Cela signifie que Dieu peut présenter une chose comme très proche et parce que nous sommes dans le temps, nous allons comprendre que ce qu’il a promis cela va se faire assez rapidement, de notre vivant, alors que Dieu peut effectivement prendre son temps pour réaliser ce qu’Il a promis puisque, pour Dieu, un jour est comme mille ans. Lorsque pour nous c’est mille ans, pour Dieu c’est toujours « aujourd’hui ». Pour Dieu, il n’y a donc pas de retard dans l’accomplissement de ses promesses. Par contre ce qui est compris comme un retard chez les hommes n’est en réalité rien d’autre que la Miséricorde de Dieu. Puisque les hommes « ont la nuque raide », puisqu’ils continuent de se complaire dans le péché, qu’ils ne désirent pas au fond d’eux-mêmes se mettre véritablement à la suite de Dieu, Dieu retarde la seconde venue du Christ sur terre. A nos yeux, Dieu prend son temps pour le retour du Christ, non pas parce qu’il ne veut pas accomplir sa promesse mais parce qu’il attend que chacun de nous se convertisse (2P 3,9) : « il use de patience envers nous, voulant que personne ne périsse, mais que tous arrivent au repentir ». Le Seigneur dans sa grande miséricorde se montre patient envers nous. Il attend que nous soyons tous convertis afin que tous soient sauvés au moment de sa seconde venue sur terre. Mais comme personne ne connaît le moment du retour, il est sage de se convertir sérieusement et au plus vite. C’est dès maintenant qu’il faut se décider de changer afin de plaire au Christ et de faire sa volonté. Et ce qu’Il veut c’est que « nous aimons Dieu et notre prochain ». Et dans les deux cas, il s’agit de s’oublier soi-même et d’agir pour Dieu, pour la gloire de Dieu et en faveur du prochain. A chacun de voir comment il agit dans tout ce qu’il fait. Faire la volonté de Dieu, c’est-à-dire appliquer ses commandements d’amour doit être la première de nos préoccupations.

J’envoie mon messager en avant de toi pour préparer ta route. Jean Baptiste est ce messager qui prépare la route à la venue du Seigneur : « vient derrière moi Celui qui est plus fort que moi ». Et le lieu choisi n’est pas forcément là où il y a le plus de monde, c’est le désert. Il est la « voix de celui qui crie dans le désert : préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers ». La signification spirituelle de la notion du « désert », ce sont les « moments de solitude dans la prière, de réflexion, de méditation, d’effort pour se désencombrer de l’inutile ». La rencontre du Seigneur se fait dans le désert, c’est-à-dire retiré du monde même si on se trouve au milieu du monde, dans la solitude de la prière, dans le secret de la méditation, dans l’étude persévérante de la parole de Dieu, dans le silence de la contemplation, dans la joie secrète de s’abandonner à Dieu et de se vider de sa propre volonté afin de lui laisser toute sa place dans notre cœur pour que sa divine volonté s’accomplisse en nous. « Se retirer du monde au milieu du monde », « solitude de la prière », « secret de la méditation », « silence de la contemplation », toutes ces expressions indiquent que le rencontre avec le Seigneur se fait intérieurement en nous, dans le secret du cœur, et non pas sur l’apparence extérieure de « nos » actions. C’est à l’intérieur de nous-mêmes que nous devons « aplanir une route pour notre Dieu », que nous devons raser la montagne d’orgueil et d’égoïsme qui sont en nous, bien aplanir au rouleau compresseur nos péchés, nos langues qui sèment la zizanie, comme le dit souvent notre Pape François, écraser nos ambitions personnelles pour faire grandir l’Eglise, le bien commun, au sein de chaque groupe, de chaque communauté ou de chaque paroisse. Il nous faut aussi combler toute vallée, combler nos ignorances en renforçant nos connaissances de Dieu (plus nous connaissons Dieu, plus nous l’aimerons parce qu’en Lui, il n’y a pas de défauts) et ainsi éloigner de nous toutes sortes de superstitions ou de mal croyance des vérités divines et de l’Eglise, accepter de sacrifier son orgueil pour plaire au Seigneur en lui laissant toute la place dans notre cœur. C’est notre cœur qu’il faut aplanir afin d’y faire une route pour le Seigneur. C’est notre cœur qu’il faut combler avec la connaissance des vérités divines et l’amour de Dieu et non pas avec des ambitions personnelles et secrètes. C’est notre cœur que nous devons surveiller, et non pas ceux des autres, afin de le purifier et garder un lien constant avec le Seigneur et ne jamais s’éloigner de Lui. Car c’est seulement lorsque nous arriverons à garder constamment le lien avec le Seigneur, c’est-à-dire l’amour de Dieu en nous, que nous pouvons sans dommage nous tourner vers les autres afin de partager avec eux l’amour reçu de Dieu en notre cœur. Sinon, nous sèmerons plus de dégâts chez les autres même si nous n’en avons pas toujours conscience. C’est pourquoi, c’est notre cœur qu’il faut travailler afin de le libérer des péchés, qu’il devienne une route bien aplanie et bien propre pour Dieu, pour qu’il puisse le recevoir plus facilement, pour qu’il devienne plus accessible à Dieu.

Une des grandes grâces reçues au désert, c’est de comprendre que l’homme dépend de Dieu, que sans Lui on ne peut rien faire et donc qu’il faut tout faire pour que l’on reste dans la grâce de Dieu. C’est tout l’enseignement de l’Eglise qui se résume à dire qu’il faut « rester dans l’amour du Christ », ce qui nous ramène au premier commandement : « Tu adoreras Dieu seul et tu l’aimeras plus que tout ». C’est pourquoi, Jean Baptiste proclame un baptême pour la rémission des péchés pour être purifié et cette purification nous justifie, nous aligne sur Dieu, nous remet dans l’amour de Dieu et donc nous remet en lien avec Dieu. Mais il ne suffit pas d’être purifié un jour, il faut désirer constamment, avec la grâce de Dieu, enlever le mal qui se trouve en chacun de nous – pas chez les autres –  et c’est par la prière qu’on le fait. Si vous voulez enlever le mal chez les autres, vous pouvez le faire mais avec la langue, mais avec la prière, le jeûne, les messes et les sacrements. Et ce qu’a fait Jean Baptiste. Il n’a pas passé son temps à critiquer les gens, à dénicher leurs défauts, mais leur a dit qu’il faut se convertir par le baptême. Bien sûr son baptême n’a pas la même valeur que le baptême enseigné par Jésus, il en est parfaitement conscient, quand il dit Mc 1,8 : « Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau, mais Lui vous baptisera avec l’Esprit Saint ». Jn3,3.5 : 3 Jésus lui répondit :  En vérité, en vérité, je te le dis, à moins de naître de nouveau, nul ne peut voir le Royaume de Dieu.  5 … à moins de naître d’eau et d’Esprit, nul ne peut entrer dans le Royaume de Dieu ».

Naître d’eau et d’Esprit :

  • L’eau: On sait d’où elle vient et où elle va. L’eau ne va pas là où elle veut : elle suit les pentes et les ravines. C’est déjà insinuer que le baptême d’eau est forcément limité puisque l’eau ne va pas, par exemple, dans des lieux bien abrités sur les hauteurs. 

  • L’Esprit : Il est représenté par le souffle du vent et est totalement libre. L’esprit ne souffle pas que sur les eaux (Gn 1,2), il souffle où il veut. Autrement dit, l’action divine ne se limite pas seulement aux chrétiens, à ceux qui reçoivent les sacrements. L’Esprit de Dieu souffle aussi sur les non-chrétiens, les musulmans, les bouddhistes, les athées (parabole du Semeur), et sur tous ceux qui ne connaissent pas Dieu. Et Dieu veut que « tous les hommes soient sauvés» (1Tm 2 ,4). Le salut est donc offert à tous. Ep 2,8 : « Car c’est bien par la grâce que vous êtes sauvés, moyennant la foi. Ce salut ne vient pas de vous, il est un don de Dieu ». Reste à savoir si chacun de nous veut être sauvé ou non.

  • En Jn 5,5-6, Jésus demande à une personne qui est infirme depuis trente-huit ans : « Veux-tu guérir ? ». A première vue, la question ne se pose pas, c’est l’évidence même qu’une personne malade même avec une simple toux voudrait guérir au plus vite. Mais cette question nous permet de comprendre que Jésus ne guérit pas de force sans l’avis des malades. Il veut notre coopération, notre accord. Il en est de même pour le salut. Dieu ne nous sauvera pas sans notre accord. Et notre accord implique nous appliquons les commandements de Dieu.

  • Des questions se posent alors et qui pourraient intéresser bon nombre de personnes :  

    • Ceux qui ne seront jamais baptisés, ceux qui ne connaîtront jamais le Christ, peuvent-ils être sauvés ?

      • Réponse : Oui !

    • Comment seront-ils sauvés ?

      • Réponse : encore par le baptême.

En fait, il y a « un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême » (Ep 4,5). Un seul baptême, mais 3 formes de ce même baptême[1] :

  • Le baptême d’eau et d’Esprit: c’est le baptême rituel qu’on fait dans l’Eglise.

  • Le baptême de sang: le martyr. Ceux qui sont martyrisés en raison de la foi, sans avoir reçu le baptême, sont baptisés par leur mort violente pour et avec le Christ. C’est le baptême qu’a vécu Jésus dans sa Passion. C’est le type même du baptême : Jésus donne sa vie pour sauver les pécheurs. C’est le vrai baptême de Jésus différent de celui reçu de Jean Baptiste parce que mourir pour sauver une vie, c’est le sommet de l’amour.

  • Le baptême de désir.

  • Lumen Gentium § 16: …Ceux qui, sans qu’il y ait de leur faute, ignorent l’Évangile du Christ et son Église, mais cherchent pourtant Dieu d’un cœur sincère et s’efforcent, sous l’influence de sa grâce, d’agir de façon à accomplir sa volonté telle que leur conscience la leur révèle et la leur dicte, eux aussi peuvent arriver au salut éternel [33]. À ceux-là mêmes qui, sans faute de leur part, ne sont pas encore parvenus à une connaissance expresse de Dieu, mais travaillent, non sans la grâce divine, à avoir une vie droite, la divine Providence ne refuse pas les secours nécessaires à leur salut.

  • Gaudium et Spes 22-5: C’est le baptême de sincérité. « Cela (= le salut) ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ, mais bien pour tous les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce [38]. En effet, puisque le Christ est mort pour tous [39] et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’être associé au mystère pascal ». Grâce au sacrifice unique du Christ, tous les êtres humains peuvent donc bénéficier de la Miséricorde de Dieu, à condition qu’ils se montrent de bonne volonté dans le cœur desquels agit la grâce divine.

Ainsi, tout homme qui, ignorant l’Evangile du Christ et son Eglise, cherche, malgré tout, la vérité (la lumière, la sagesse, la paix) avec l’aide de la grâce, et fait la volonté de Dieu, autant qu’il la connaît, peut être sauvé. C’est le baptême de l’Esprit seul qui souffle où il veut et inspire à qui il veut, un commencement de bonne volonté. Il atteint tous ceux qui ne refusent pas obstinément ce qui leur parvient de lumière. Prions avec Marie pour qu’aucun être humain ne refuse Dieu.

[1] « CROIRE » – « Vivre la Foi dans les sacrements » – Th. Rey-Mermet – Droguet & Ardent – P.66.

 




33ième Dimanche du Temps Ordinaire – Homélie du Frère Daniel BOURGEOIS, paroisse Saint-Jean-de-Malte (Aix-en-Provence)

 

« Seigneur, je savais que tu es un maître âpre au gain et que tu moissonnes là où tu n’as pas semé ». Cette parabole est une parabole de la liberté chrétienne. Là où les serviteurs ont joué la fortune, les talents qui leur avaient été donnés, le Seigneur à son retour, reconnaît que ces serviteurs ont été fidèles. Là au contraire où l’un des serviteurs a joué le jeu de la crainte et du calcul, enfouissant son talent dans la terre pour pouvoir le restituer tel quel, le Maître manifeste sa colère et le prend à son propre jeu en lui disant : « Puisque tu veux un visage de Dieu qui calcule, puisque tu penses que Dieu est quelqu’un qui mesure, c’est effectivement ce que je vais être avec toi, car au fond je ne puis pas faire autre chose ».

Dans cette ligne de réflexion, il me semble qu’il y a quelque chose de plus. Le Maître n’est pas exactement âpre au gain au sens ou simplement il désirerait qu’on lui restitue ce qu’il avait confié. Le Maître est touché de ce que les deux premiers serviteurs aient investi tout eux-mêmes dans les talents qui leur ont été donnés. Les talents, ce sont évidemment les signes de la présence et de l’amour de Dieu en nous : les gestes de la charité, le temps de la prière, tout ce qui fleurit et fructifie en nous parce que nous sommes greffés sur la vie du Christ. Mais précisément ce que le Maître vient rechercher ce n’est pas son argent tel quel, cela ne l’intéresse pas. Ce qu’il vient rechercher c’est cet argent, ces talents, ces dons, enrichis de toute l’énergie, de tout l’investissement personnel que cha­cun des serviteurs y a introduit.

En effet, cela nous aide à réfléchir sur notre agir chrétien. Que Dieu nous ait donné des talents ou des qualités, nous en avons tous une part. Parfois nous nous plaignons que nous n’en avons pas assez, mais c’est toujours à tort, car le Seigneur sait ce dont nous avons besoin. Mais il y a une chose que nous devrions réaliser davantage, c’est que ce qui a fructifié, c’est évidemment le talent donné, mais comment fructifie-t-il ? Par le fait que le serviteur qui a reçu le talent y investisse tout son cœur, toute son âme et toute sa liberté. Ce que Dieu aime en nous, ce n’est pas moissonner des talents qu’Il a semé. Ce que Dieu aime en nous, c’est découvrir dans les talents qu’Il a semés toute la fécondité spirituelle et personnelle que nous-mêmes pouvons y apporter par tout ce que nous faisons et par tout ce que nous sommes.

Au fond, ce qui réjouit le cœur du Maître lorsqu’Il dit : « Bon et fidèle serviteur, rentre dans la joie de ton Maître ! », ce n’est pas d’avoir gagné plus, comme nous le pensons souvent. C’est de voir que, dans le don même qu’Il a fait à chacun d’entre nous, c’est toute notre liberté et le secret de notre cœur qui s’est épanoui en vérité. C’est cela la vie chrétienne. Les actes de charité ne sont pas seulement des prototypes de philanthropie que nous devons additionner comme des bons points. La charité dans notre cœur, c’est le fait que, dans tout ce que Dieu nous donne et par tout ce que Dieu nous donne, c’est la manifestation du secret de notre cœur. Ce que Dieu vient chercher lorsque ses serviteurs reviennent et rapportent leurs talents, ce n’est pas de l’argent augmenté par de l’argent, mais c’est de l’argent augmenté par la générosité profonde du cœur de ceux à qui il a été confié.

Voilà ce que Dieu attend de nous. Voilà sur quoi nous serons jugés. C’est pourquoi saint Jean peut dire : « Vous serez jugés sur l’amour  » c’est-à-dire sur cette merveilleuse initiative de liberté que nous aurons pu et su investir, au jour le jour, dans les gestes les plus simples, dans les signes les plus discrets et les plus humbles. Mais cette générosité, cet investissement de nous-mêmes, sont le signe de la présence et de la tendresse de Dieu en nous. Amen.




Rencontre autour de l’Évangile – 31ième Dimanche du Temps Ordinaire

 » Vous n’avez qu’un seul enseignant et vous êtes tous frères… Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. « 

 

 

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons (Mt 23, 1-12)

Comme les prophètes anciens, Jésus est contesté par les responsables officiels d’Israël. Ayant réduit ses accusateurs au silence, Jésus met les foules et ses disciples en garde contre les scribes et les pharisiens.

 

Soulignons les mots importants 

 « Scribes et pharisiens » : Qui Jésus désignent-ils par cette expression ?

La chaire de Moïse : Si l’on dit de tel professeur d’université qu’il occupe la « chaire de médecine », quand Jésus parle de celui qui enseigne sur « la chaire de Moïse » que veut-il dire ?

Pratiquez et observez : Que signifient ces deux mots ?

Est-ce que Jésus conteste l’enseignement des scribes ? 

« Ils disent et ne font pas » : Que penser de ce jugement de Jésus sur le comportement des scribes ? Quelle est la portée de ces paroles pour nous ?

Quels sont les comportements que Jésus dénonce chez ces maîtres qui enseignent la Loi de Moïse ? (citer les mots du texte) 

Les phylactères : qu’étaient-ce ?

Rabbi : On parle aujourd’hui des « rabbins » : quel était l’importance de ce titre à l’époque de Jésus ?

Un seul enseignant : Qu’est-ce qu’un enseignant ? En quoi Jésus seul mérite-t-il ce titre ?

Tous frères : Sur quoi Jésus veut-il insister pour les membres de son Eglise ?

Ne nom de Père : Pourquoi Jésus demande de ne pas donner ce nom à es hommes ? Et alors, quand nous parlons du « père » de famille, ou du « père untel », qu’en est-il ?

Ne vous faites pas appeler « maîtres », vous n’avez qu’un seul « maître » : quel sens peut-on donner à ce mot pour être fidèle à Jésus.

 

Pour l’animateur  

Scribes et pharisiens : Les scribes étaient des pharisiens qui avaient autorité pour interpréter la Loi de Moïse dans les synagogues. Ils s’asseyaient alors sur un siège mobile qu’on appelait « la chaire de Moïse ». La « chaire de Moïse » désigne donc l’autorité de la Loi de Moïse. « Scribes et pharisiens » désigne un même bloc à combattre.

Jésus ne conteste pas l’autorité des scribes pour interpréter la Loi de Moïse : c’est pourquoi il demande à ceux qui les écoutent de mettre en pratique leur enseignement. Mais il les accuse d’avoir des comportements qui sont en contradiction avec leurs paroles : « ils disent, et ne font pas. » C’est un jugement sévère. Valable aussi pour nous, les chrétiens !

Pour que la Loi reste pure et forte, les scribes et les pharisiens imposent aux gens des règles pesantes, mais eux-mêmes ne les respectent pas, à l’opposé de Jésus qui accomplit toute la loi, mais avec douceur, plein d’attention pour ceux qui peinent. (Mt 11,28-30). Ils se présentent comme des modèles de façade : façade de piété, façade des honneurs en société.

 Les phylactères étaient des boîtes de cuir contenant des versets bibliques qui se portaient pour la prière.

Les franges du vêtement étaient aussi une marque de piété : Jésus les portait aussi puisque les malades cherchaient à les toucher pour être guéris. (Mt 9,20) Ce qui est dénoncé ici, ce sont les dimensions de ces objets !

Le mot rabbi était un titre honorifique ; le rabbin désigne aujourd’hui la fonction d’un juif qui est responsable d’une communauté juive.

Si l’enseignant est celui à qui l’auditeur fait confiance, Jésus est le seul qui mérite la confiance absolue pour l’interprétation des Écritures. Et ceux qui écoutent la Parole de Dieu se reconnaissent frères en Christ : c’est l’Eglise.

Les disciples de Jésus reconnaissent à Dieu seul le titre de « Abba, Père ». Les chefs religieux se faisaient appeler « Abba » par leurs disciples. Jésus ne parle pas ici de l’usage familial du mot « père » ; il ne s’agit pas non plus du mot qu’on donne aujourd’hui au « pasteur » d’une communauté d’Eglise (« père » untel). Dans le contexte du passage, Jésus demande de ne pas dévaluer la richesse d’un mot par lequel il a appris à ses disciples de désigner Dieu lui-même.

Le mot maître signifie « guide ». Le Christ est notre seul véritable guide. Et Jésus d’ajouter que toute personne qui exerce un ministère dans la communauté sera jugée par Dieu selon qu’il aura ou non cultivé l’humilité !

 

 

TA PAROLE DANS NOS CŒURS :

Seigneur Jésus, nous reconnaissons en toi le seul qui nous parle vraiment avec autorité de Dieu ; toi seul nous permets de comprendre le sens des Ecritures, grâce à l’Esprit-Saint que tu as promis à ton Eglise. Et nous savons que tu as toujours vécu conformément à la volonté de ton Père. Tu as été « doux et humble de cœur » et le seul « fardeau » que tu nous demandes de porter, c’est celui de l’amour. Préserve-nous de tout esprit de suffisance et du paraître.

 

TA PAROLE DANS NOS MAINS :

La Parole aujourd’hui dans notre vie             

L’enseignement de Jésus s’adresse en particulier aux chrétiens qui détiennent quelques responsabilités dans l’Eglise :

–     dire et ne pas faire.

–     Imposer aux autres des exigences qu’on n’observe pas soi-même

–     Rechercher avec vanité la considération des gens, agir pour se faire bien voir.

Est-ce que j’essaie de vivre ce que je dis : dans mon groupe de catéchèse, dans une équipe du Rosaire, dans mon quartier, dans l’équipe de liturgie, dans ma famille… ?

Avons-nous pour nous les mêmes exigences que nous avons pour les autres ? 

Dans quel état d’esprit nous exerçons telle responsabilité qui nous a été confiée ?

Comment je me situe vis à vis des personnes ? d’une manière qui est un service pour les aider à grandir ? ou d’une manière dominatrice pour faire sentir mon autorité ?

Ensemble prions  

Chant : Garde mon âme dans la paix p.285 c.1 et 2

Accorde-moi, Seigneur, un esprit souple afin que j’accepte de paraître faible et sans défense, plutôt que de peiner ou de briser.

Accorde-moi un esprit simple afin que je ne sois pas un poids pour ceux qui m’entourent.

Accorde-moi un cœur humble afin que je ne me raidisse pas devant une critique.

Accorde-moi une volonté patiente afin que mes frères soient heureux malgré leurs défauts, malgré leur faiblesse.
Accorde-moi une volonté rayonnante afin qu’autour de moi personne ne se décourage, personne ne désespère.

Accord-moi de savoir écouter, de savoir deviner, de savoir pardonner.

 

 

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Audience Générale du Mercredi 27 Septembre 2017

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 27 Septembre
  2017


Frères et sœurs, en réfléchissant sur les ennemis de l’espérance, je voudrais souligner que celle-ci est la vertu la plus divine qui puisse exister dans le cœur de l’homme, parce qu’elle maintient la vie, la protège et la fait grandir. Charles Péguy a su traduire poétiquement l’étonnement et l’émotion de Dieu devant l’espérance qui porte les hommes à croire que « ça ira mieux demain matin ». Ainsi l’espérance est cet élan du cœur qui conduit l’homme à chercher une vie meilleure, à « partager le voyage de la vie », comme nous y invite la campagne de Caritas inaugurée aujourd’hui. Pour cette raison, les pauvres sont, depuis toujours, les premiers porteurs d’espérance et c’est par eux que Dieu est entré dans le monde. Car ils sont riches de cette volonté de changement, ce qui n’est pas le cas de celui qui, ayant tout reçu de la vie, est souvent condamné à ne plus rien désirer. Avoir le cœur vide est le pire obstacle à l’espérance. Dans la tradition chrétienne, c’est la tentation dite « du démon de midi » ou encore l’acédie qui rend les journées ennuyeuses et monotones. Or Dieu nous a créés pour la joie et le bonheur : voilà pourquoi le chrétien sait que cette tentation doit être combattue, en invoquant le nom de Jésus : « Seigneur Jésus, Fils de Dieu, aie pitié de moi pécheur ». Car dans le combat à mener contre le désespoir, si Dieu est avec nous, personne ne nous volera l’espérance.

Je suis heureux de saluer les pèlerins venus de France et de Suisse, en particulier les jeunes de Luçon. Que le Seigneur, par l’intercession de saint Vincent de Paul, nous aide à combattre le désespoir en nous et à partager l’espérance autour de nous. Que Dieu vous bénisse !

 

 




Audience Générale du Mercredi 13 Septembre 2017

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 13 Septembre
  2017


Frères et sœurs, de tout cœur, je remercie le Seigneur pour mon Voyage apostolique en Colombie. « Faisons le premier pas », en a été la devise, en référence au processus de réconciliation que la Colombie vit après un demi-siècle de conflit interne. J’ai voulu bénir l’effort de ce peuple et recevoir son témoignage qui est une richesse pour mon ministère et pour toute l’Eglise. Il est évident que le Malin a voulu diviser ce peuple, pour détruire l’œuvre de Dieu. Mais il est tout aussi évident que l’amour du Christ, son infinie miséricorde est plus forte que le péché et la mort. Ainsi, la béatification de deux martyrs a rappelé que la paix est surtout fondée sur le sang de tant de témoins de l’amour, de la vérité, de la justice. « Miséricorde et vérité se rencontrent / Justice et paix s’embrassent » (Ps. 85,4). Quand les chrétiens s’engagent jusqu’au bout sur le chemin de la suite du Christ, ils deviennent vraiment sel, lumière et levain dans le monde. C’est l’exemple donné par saint Pierre Claver, apôtre des esclaves, qui a montré la voie de la véritable révolution, évangélique et non pas idéologique, qui libère les personnes et la société de tous les esclavages, avec le Christ et grâce à Lui. Alors, avec l’aide de Marie, que chaque colombien puisse faire le premier pas pour construire la paix dans l’amour, la justice et la vérité.  

Je suis heureux de saluer les pèlerins venus de France, du Congo, et en particulier les membres du Comité Inter Diocésain du Sénégal avec Mgr Mamba, Evêque de Ziguinchor. Que la Vierge Marie nous aide, nous aussi, à faire chaque jour le premier pas pour construire ensemble la paix dans l’amour, la justice et la vérité. Que Dieu vous bénisse !

 




Georgette Marsan nous a quittés…

Ce samedi 19 août, au jour de son anniversaire, Georgette Marsan est arrivée tôt à la Maison Diocésaine, avec toute l’équipe de service du groupe Cycle Long St Denis Samedi, en vue de la rencontre qui devait avoir lieu en ce jour. De violents maux de tête se sont déclenchés alors qu’elle préparait la Prière des Laudes. Le Samu l’a transférée à l’hôpital de Bellepierre, puis à celui de St Pierre, mais hélas, malgré une opération, la rupture d’anévrisme avait déjà fait trop de dégâts… Discrète, active, souriante, paisible, toute donnée au service de ses frères, Georgette nous disait tout récemment à quel point elle était heureuse d’avoir trouvé sa place dans l’Eglise. Nul doute que le Seigneur l’a accueillie dans la grande salle du Royaume, mais cette fois, c’est Lui qui a tout préparé pour elle… Cadeau d’anniversaire… Mais toute l’équipe ici ne peut que regretter son départ et être plongée dans la tristesse… Pense de temps en temps à nous Georgette, prie pour notre conversion, et pour que l’équipe Cycle Long puisse porter le maximum de fruits possible, pour l’annonce de l’Evangile, pour le vrai Bonheur du plus grand nombre…

                                                                                        D. Jacques Fournier

 

Georgette est au milieu………………………………………………………. et ici, à droite………….




16° Dimanche du Temps Ordinaire par Francis Cousin

« Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson » (Mt 13,24-43)

 

Les textes de ce dimanche peuvent nous sembler disparates, mais ils ont tous un point commun : il nous parle de l’amour de Dieu envers les humains, un Dieu qui reconnaît que nous sommes faibles et qui pardonne, nous remet sur le droit chemin.

Dans la première lecture, l’auteur dit de Dieu : « Tes jugements ne sont pas injustes », malgré ta force, tu uses d’indulgence et de ménagement pour les humains. Et il termine par : « Après la faute tu accordes la conversion », ce qui est bien plus fort que ‘le pardon’.

Le psaume est une supplique au « Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère, plein d’amour et de vérité » pour qu’il pardonne à ceux qui l’invoquent. Et la seconde lecture nous montre l’action de Dieu qui nous envoie son Esprit Saint qui « vient au secours de notre faiblesse », de ce qui conduit au péché, pour nous relever.

L’Évangile narre la parabole du bon grain et de l’ivraie.

Cette parabole met en opposition le blé et l’ivraie, le ‘bon grain’ et la ‘mauvaise graine’, le bien et le mal, Dieu (et Jésus) et le Diable, ce qui se fait le jour et ce qui se fait la nuit, la lumière et les ténèbres.

Dieu sème le bon grain. Il ne peut semer que cela, car il est bon et qu’il n’y a que l’amour en lui. Il agit en plein jour, à la vue de tous. Le diable attend la nuit pour semer, pour qu’on ne le voit pas : il veut tellement nous faire croire qu’il n’existe pas ! Et ce qu’il sème, c’est de la mauvaise graine, celle qui donne une herbe qu’on ne peut pas manger, ni nos animaux. Une herbe que ceux qui ont un potager s’empressent d’arracher pour que les bonnes plantes puissent profiter pleinement de l’espace, du soleil, de l’eau et de l’engrais.

C’est d’ailleurs la première réaction des serviteurs du domaine quand la pousse se fait : « Veux-tu que nous enlevions l’ivraie ? ».

C’est aussi bien souvent notre propre réaction quand quelque chose de mal arrive. Et là, on ne demande pas la permission au Maître. On décide de soi-même : « Ce violeur en série est un …, il ne mérite pas de vivre. », « Les partisans de daesh devraient tous être tués. », … et on pourrait aussi trouver des exemples dans l’Église … !

La réaction du maître, de Dieu, est toute autre. Lui « qui dispose de la force … juge avec indulgence » (1° lecture), lui qui est « lent à la colère, plein d’amour et de vérité » (Psaume), nous demande de prendre patience, d’attendre le moment de la moisson, le moment du jugement dernier.

Et, à nous, Jésus nous demande de ne pas anticiper le jugement dernier en jugeant par nous-mêmes : « Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés. » (Mt 7,1). Demande qui sera confirmée par les premiers apôtres : « Un seul est à la fois législateur et juge, celui qui a le pouvoir de sauver et de perdre. Pour qui te prends-tu donc, toi qui juges ton prochain ? » (Jc 4,12), et saint Paul dit aussi : « Toi, qui es-tu pour juger le serviteur d’un autre ? … cela regarde son maître à lui. … son maître, le Seigneur. » (Rm 14,4), phrase reprise par le pape François : « Qui suis-je pour juger ? ».

Souvent, nous jugeons sur ce qui nous paraît, sur ce qu’on nous donne à voir, mais nous ne savons pas la réalité de ce que vit la personne en son cœur. Seul Dieu le sait, lui qui ’’sonde les reins et les cœurs’’. Et Jésus nous met en garde à ce sujet : « Ne jugez pas d’après l’apparence, mais jugez selon la justice. » (Jn 7,24). Mais pour juger selon la justice, il faut d’abord être juste envers soi-même, regarder sa vie avec justesse en regard de l’évangile : « Quoi ! tu regardes la paille dans l’œil de ton frère ; et la poutre qui est dans ton œil, tu ne la remarques pas ? » (Mt 7,3).

La différence entre le mal et le bien n’est pas toujours aussi franche qu’on ne le voudrait ou le croirait. D’ailleurs, ne dit-on pas : « d’un mal peut surgir un bien » ? (Ce qui n’empêche pas que le mal reste le mal, mais ses conséquences peuvent être bénéfiques.)

Une personne (ou un groupe) n’est jamais totalement mauvaise, ou totalement bonne. En chaque personne, il y a du bien et du mal … et en nous aussi ! Et nous le savons bien ! Et si nous savons reconnaître qu’il y a en nous du mal, pourquoi ne l’accepterions-nous pas pour les autres ?

En prenant le temps d’attendre le jour du jugement, Dieu nous permet de changer notre vie, de faire en sorte qu’elle soit de plus en plus en rapport avec l’évangile. Il nous donne le temps de nous convertir, même si ce n’est qu’à la dernière seconde de notre vie, et tout le monde connaît des personnes de son entourage qui ont changé à l’approche de la mort, des ‘mécréants’ qui ont accepté de rencontrer un prêtre, voire de se confesser. Comme Jacques Fesch, ou Henri Pranzini.

Dans la société actuelle où tout va de plus en plus vite, nous avons tendance à vouloir juger très vite : « ça c’est bien, ça c’est mal ; cette personne est bonne, celle-là est mauvaise. »

Jésus nous dit : « Stop ! C’est mon boulot, pas le vôtre. Et cela viendra au temps choisi ! »

Dans la première lecture, l’auteur dit « que le juste doit être humain. ».

Et Jésus nous apprend « que l’humain doit être juste, et non juge. »

 

 

Seigneur Jésus,

nous voyons le bien et le mal autour de nous ;

surtout le mal …

et nous jugeons ceux qui apportent le mal,

souvent durement.

Mais en moi,

je sais bien qu’il y a du bien et du mal,

et que tu me pardonneras.

Aide-moi à ne plus juger les autres.

 

Francis Cousin

 

Pour accéder à une prière illustrée, cliquer sur le titre suivant :

Prière dim ord A 16° A6