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Audience Générale du Mercredi 7 juin 2023

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 7 juin 2023


Catéchèse – La passion pour l’évangélisation : le zèle apostolique du croyant – 16. Les témoins : Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, patronne des missions

Chers frères et sœurs, bienvenus, bonjour !

Nous voici devant les reliques de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, patronne universelle des missions. Il est beau que cela se produise durant le moment de notre réflexion sur la passion pour l’évangélisation, sur le zèle apostolique. Aujourd’hui, donc, laissons-nous aider par le témoignage de Sainte Thérèse. Elle est née il y a 150 ans et, à l’occasion de cet anniversaire, j’ai l’intention de lui dédier une Lettre Apostolique.

Elle est la patronne des missions, bien qu’elle ne soit jamais partie en mission : comment explique-t-on cela ? Elle était carmélite et sa vie fut marquée par la petitesse et la faiblesse : elle se définissait elle-même comme « un petit grain de sable ». De santé fragile, elle mourut à l’âge de 24 ans seulement. Mais si son corps était infirme, son cœur était vibrant, était missionnaire. Dans son « diaire », elle raconte qu’être missionnaire était son désir et qu’elle voulait l’être non seulement pour quelques années, mais pour le reste de sa vie, voire jusqu’à la fin du monde. Thérèse fut la « sœur spirituelle » de plusieurs missionnaires : depuis le monastère, elle les accompagnait par ses lettres, ses prières et en offrant pour eux des sacrifices continuels. Sans en avoir l’air, elle intercédait pour les missions, cachée comme un moteur qui donne au véhicule la force pour avancer. Cependant, elle fut souvent incomprise par ses sœurs moniales : elle reçut d’elles « plus d’épines que de roses », mais elle accepta tout avec amour, avec patience, offrant, en même temps que sa maladie, les jugements et les incompréhensions. Et elle le fit avec joie, et elle le fit pour les besoins de l’Église, afin que, comme elle disait, se répandent « des roses sur tous », en particulier sur les plus éloignés.

Mais maintenant, je me demande, nous pouvons nous demander, d’où lui viennent ce zèle, cette force missionnaire et cette joie d’intercéder ? Deux épisodes survenus avant l’entrée de Thérèse au monastère nous aident à le comprendre. Le premier concerne le jour qui changea sa vie – un jour lui a changé la vie -, Noël 1886, où Dieu opère un miracle dans son cœur. Thérèse aura bientôt 14 ans. En tant que benjamine, elle est choyée par tout le monde à la maison mais non pas mal éduquée. Au retour de la messe de minuit, son père, très fatigué, n’a pas envie d’assister à l’ouverture des cadeaux de sa fille et dit : « Dieu merci, c’est la dernière année ! », parce qu’à l’âge de 15 ans, on ne le faisait déjà plus. Thérèse, de nature très sensible et prompte aux larmes, en fut blessée, monta dans sa chambre et pleura. Mais elle réprima rapidement ses larmes, redescendit et, pleine de joie, ce fut elle qui réjouit ainsi son père. Que s’est-il donc passé ? Cette nuit-là, alors que Jésus s’était fait faible par amour, elle était devenue forte dans son âme – un vrai miracle :  en quelques instants, elle était sortie de la prison de son égoïsme et de son apitoiement sur elle-même et elle commença à sentir que « la charité entrait dans son cœur- c’est ce qu’elle dit-, avec le besoin de s’oublier elle-même » (cf. Manuscrit A, 133-134). Dès lors, elle oriente son zèle vers les autres, pour qu’ils trouvent Dieu, et au lieu de chercher des consolations pour elle-même, elle se donne pour tâche de « consoler Jésus, [de] le faire aimer des âmes », car – note Thérèse – « Jésus est malade d’amour et […] la maladie de l’amour ne peut être guérie que par l’amour » (Lettre à Marie Guérin, juillet 1890). Voilà donc son objectif quotidien : « faire aimer Jésus » (Lettre à Céline, 15 octobre 1889), intercéder pour que les autres puissent l’aimer. Elle écrit : « Je voudrais sauver les âmes et m’oublier pour elles : je voudrais les sauver même après ma mort » (Lettre à l’abbé Roullan, 19 mars 1897). Plusieurs fois, elle dira : « Je passerai mon ciel à faire du bien sur la terre ». C’est le premier épisode qui a changé sa vie à l’âge de 14 ans.

Et son zèle était surtout dirigé vers les pécheurs, vers les « éloignés ». C’est ce que révèle le second épisode. C’est intéressant : Thérèse apprend l’existence d’un criminel condamné à mort pour des crimes horribles, il se nommait Enrico Pranzini – elle écrit le nom : reconnu coupable du meurtre brutal de trois personnes, il est destiné à la guillotine, mais ne veut pas recevoir les réconforts de la foi. Thérèse le prend à cœur et fait tout ce qu’elle peut : elle prie de toutes les manières pour sa conversion, afin que celui qu’elle appelle avec une compassion fraternelle « le pauvre Pranzini » ait un petit signe de repentir et fasse place à la miséricorde de Dieu, en qui Thérèse voue une confiance aveugle. L’exécution a lieu. Le lendemain, Teresa lit dans le journal que Pranzini, juste avant de poser sa tête sur l’échafaud, « soudain, saisi d’une inspiration subite, se retourne, saisit un Crucifix que le prêtre lui présentait et baise trois fois les plaies saintes » de Jésus. La sainte commente : « Alors son âme alla recevoir la sentence miséricordieuse de Celui qui a déclaré qu’au Ciel il y a plus de joie pour un seul pécheur qui fait pénitence que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de pénitence ! » (Manuscrit A, 135).

Frères et sœurs, voilà la force de l’intercession mue par la charité, voilà le moteur de la mission. Les missionnaires, en effet, dont Thérèse est la patronne, ne sont pas seulement ceux qui parcourent de longues distances, apprennent de nouvelles langues, font de bonnes œuvres et sont doués pour l’annonce ; non, missionnaire l’est aussi celui qui vit, là où il se trouve, comme instrument de l’amour de Dieu ; c’est celui qui fait tout pour que, par son témoignage, sa prière, son intercession, Jésus soit manifesté. Et c’est le zèle apostolique qui, rappelons-le toujours, ne procède jamais par prosélytisme – jamais ! – ou par contrainte– jamais ! -, mais par attraction : la foi nait par attraction, on ne devient pas chrétien parce qu’on y est forcé par quelqu’un, non, mais parce qu’on est touché par l’amour. Avant tant de moyens, de méthodes et de structures, qui parfois détournent de l’essentiel, l’Église a surtout besoin de cœurs comme celui de Thérèse, de cœurs qui attirent à l’amour et rapprochent de Dieu. Et demandons à la sainte – nous avons les reliques ici – demandons à la sainte la grâce de surmonter notre égoïsme et demandons la passion d’intercéder, d’intercéder pour que cet attrait soit plus grand chez les gens et pour que Jésus soit connu et aimé.

* * *

Je salue cordialement les pèlerins de langue française en particulier les délégations des Diocèses Séez et de Bayeux-Lisieux conduites par leurs évêques respectifs, qui accompagnent les reliques de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus à l’occasion du 150ème anniversaire de sa naissance et du 100ème anniversaire de sa béatification. Demandons à notre Sainte la grâce d’aimer Jésus comme elle l’a aimé, de Lui offrir nos épreuves et nos peines comme elle l’a fait, pour qu’Il soit connu et aimé de tous.

Demain, à 13h00, l’Action catholique internationale propose  aux croyants des diverses confessions et religions de se recueillir en prière, en consacrant « Une minute pour la paix ». Accueillons cette invitation, en priant pour la fin des guerres dans le monde et en particulier pour la chère Ukraine martyrisée.




Dimanche du Corps et du Sang du Christ – par Francis COUSIN (Jn 6, 51-58)

         « Le pain de Vie. »

 

« Moi, je suis le pain vivant qui est descendu du ciel. »

Jésus venait de parler de la manne, cette nourriture qui avait permis aux Hébreux de vivre pendant quarante ans dans le désert lors de la sorite d’Égypte. Nourriture céleste, car venue du ciel, don de Dieu, … mais cette nourriture avait une finalité terrestre : rester en vie dans le désert …

Il l’avait déjà dit auparavant, ce qui avait entrainé une controverse avec ceux qui l’écoutaient : Comment peut-il dire qu’il est descendu du ciel alors qu’on connait ses parents : « c’est Jésus, le fils de Joseph, de Nazareth ! »

Il faut dire que le discours de Jésus est énigmatique pour eux : il ne parle pas au même niveau de ceux qui l’écoutent …

Nous, nous avons la chance de connaître, par les évangiles, les circonstances de la naissance de Jésus, … et aussi ce qui va se passer par la suite, le soir du jeudi saint … où Jésus va partager le pain et le vin avec ses disciples en disant : « Prenez et mangez-en tous : ceci est mon corps livré pour vous … Prenez et buvez-en tous : ceci est mon sang versé pour vous … en rémission des péchés … »

Et Jésus continue : « Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. »

Impensable dans notre vie humaine ! On le sait bien, notre vie terrestre a une fin … « Il faudra bien mourir un jour … » comme le dit la chanson …

Mais Jésus parle de la Vie Éternelle … mais ne le dit pas !

Les gens de la foule ne sont pas encore prêts à l’entendre, même si certains parmi eux pensaient à cette possibilité d’une vie éternelle après la mort …

« Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. »

Alors là, c’est le bouquet ! Une nouvelle controverse se met en place : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? ». Jésus serait-il adepte du cannibalisme ? Non, bien sûr ! Mais la pensée de Jésus n’est pas celle de ceux qui l’écoutent. Elle n’est pas à leur niveau …

Alors Jésus leur dit : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous. »

Bien sûr, nous, nous pensons tout de suite à la cène du jeudi saint ! On a une clef d’interprétation … mais les gens qui écoutent Jésus ne peuvent pas comprendre à ce moment-là ce qu’il dit … Surprenant de la part de Jésus qui n’arrive pas à s’adapter à son auditoire …

À moins que ce ne soit une manière de présenter les choses qui ne soit dûe qu’au narrateur, à saint Jean, qui profite de la multiplication des pains qui venait d’être présentée pour relier la multiplication des pains pour la nourriture terrestre avec le don du corps et du sang de Jésus, offert pour la multitude comme nourriture pour accéder à la vie éternelle … d’autant que saint Jean est le seul des quatre évangiles canoniques à ne pas parler de l’institution eucharistique du jeudi saint, lui préférant le geste du lavement des pieds prônant l’humilité nécessaire pour être accueilli dans le Royaume des Cieux …

« Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. »

Une chose qui peut paraître surprenante dans cette phrase sont les différents temps des verbes : Dans la première partie de la phrase, ils sont tous au présent, alors qu’on aurait pu s’attendre à ce que le dernier soit au futur : prendre part à la communion (même si on communie rarement au sang du Christ) nous donnera ou nous permettra d’obtenir la vie éternelle, comme une condition préalable … Mettre le temps au présent signifie que la communion eucharistique, si elle est bien prise en connaissance de cause, avec amour et respect, nous fait participant dès maintenant à la vie éternelle … sauf chute ultérieure …

Cela veut dire qu’il ne faut pas participer à la communion à la légère …

« Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. »

Encore une phrase qui nous incite à ne pas faire n’importe comment en allant communier.

Si Jésus demeure en nous, il nous faut faire un peu de ménage en nous … comme quand on reçoit des invités … et ce n’est pas n’importe quel invité …

Et si nous, nous demeurons en Jésus, on ne peut pas se présenter n’importe comment, il nous faut mettre nos beaux atours … mais pas simplement, il faut aussi que l’intérieur soit beau, que notre âme soit, comme on disait avant, en état de grâce.

« De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi. »

Un type de phrase que l’on retrouve souvent chez saint Jean : Ce que le Père est pour le Fils, le Fils l’est pour nous …

Comme un don gratuit fait par amour …

Même si nous ne sommes pas du tout du même niveau … mais c’est Dieu qui se met à notre niveau …

Merveille de l’amour infini de Dieu !

Seigneur Jésus,

c’est un immense cadeau

que tu nous fais :

te mettre à notre niveau !

même si on ne comprend pas toujours tout.

Merci Seigneur de nous donner

de l’importance que nous ne méritons pas !

 

Francis Cousin    

 

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Image dim St Sacrement




Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ, solennité (Jn 6, 51-58) – Homélie du Père Louis DATTIN

Autrefois la manne,

aujourd’hui son Corps

Jn 6, 51-58

 

Si l’on demandait à chaque chrétien pratiquant : « Pourquoi viens-tu à la messe le dimanche ? » nous aurions sans doute des réponses très variées.

 

 

L’un dira : « Pour retrouver mes frères chrétiens, pour faire communauté avec eux ».

Un autre : « Pour m’évader de mes soucis matériels et pour respirer un peu de spirituel car on n’est pas des bêtes, n’est-ce-pas ? »

Un autre : «  Pour écouter le Seigneur qui nous parle par la Bible et l’homélie. Il me semble que chaque semaine, le Seigneur a quelque chose à me dire ».

Un autre : « Pour communier, pour recevoir le Christ car j’en ai besoin pour reprendre courage. »

Un autre dira aussi : « Pour prier, la messe m’aide à prier ; sans la messe, je perdrais l’habitude de prier ».

Dans toutes ces réponses, nous retrouvons les divers bienfaits que nous apporte la messe.

La première lecture d’aujourd’hui nous a rappelé la longue marche, jadis, du peuple d’Israël dans le désert : manquant de tout, Israël avait pris conscience de sa faiblesse, de sa pauvreté. Il n’y en avait qu’un, qu’un seul, qui pouvait intervenir efficacement  et l’aider à s’en sortir : c’était Dieu, Dieu qui l’accompagnait au long de ces étapes terribles, Dieu qui soutenait son peuple dans sa marche vers un pays inconnu mais promis par lui.

Et nous ? Notre vie quotidienne ne ressemble-t-elle pas parfois à une espèce de traversée de désert ? Si l’on additionne nos fatigues, nos problèmes, nos responsabilités diverses, il est des soirées où nous sommes harassés et où nous broyons du noir : nous avons l’impression, à certains moments, d’être dans le tunnel et nous avons beau avancer, continuer à marcher, nous ne voyons pas le bout.  Et nous aussi, tout autant que le peuple hébreu, nous avons besoin de ce compagnon de route qui est là, pour nous accompagner, pour nous soutenir.

* La deuxième lecture nous rappelle que par la messe et la communion, nous formons ensemble : un corps, une seule famille, une même communauté avec tous nos frères chrétiens « Puisqu’il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps, car nous avons tous part à un seul pain ».

L’Eucharistie, c’est vrai, est le sacrement de notre unité.  Lorsque l’assemblée que vous formez, revient de la communion, aussi divers que vous êtes les uns les autres, vous n’êtes plus qu’un, puisque le Christ est présent en chacun d’entre vous. Vous êtes tous, simplement, des cellules du corps du Christ liées ensemble par lui dans cet organisme vital qui s’appelle : l’Eglise.

Le pain, c’est ce qui symbolise le mieux notre nourriture de tous les jours et aussi notre vie. Ne dit-on pas : « Gagner son pain à la sueur de son front », et pour celui qui a beaucoup de travail : «  Il a du pain sur la planche ». Ou encore : « Gagner son pain »,  comme on dit « Gagner sa vie ».

Ce pain, cette hostie, représente donc notre vie de tous les jours, notre famille et notre travail. En fait, elle nous représente nous-mêmes.

Que va dire le prêtre à l’Offertoire ? « Tu es béni, Seigneur, toi qui nous donnes ce pain, fruit de la terre et du travail des hommes. Nous te le présentons »: nous déposons sur la patène toute notre vie de toute la semaine avec ses échecs et ses joies, sa routine et ses surprises, ce qui a bien marché et ce qui a dérapé. Mais plus encore que ce que nous avons fait.  C’est nous-mêmes qui nous présentons au Seigneur.  C’est nous-mêmes que nous offrons au Seigneur tels que nous sommes, avec nos richesses et nos pauvretés, nos acquis et nos manques, avec le bilan d’une bonne ou mauvaise semaine.

.  Que  va  faire  le prêtre  à  la  Consécration ? Il  va  parler  au nom  du Christ. Il va dire : « Prenez et mangez, car ceci (ce pain que nous venons d’offrir, notre vie, notre activité), ceci est mon Corps livré pour vous », et nous chrétiens, nous croyons qu’à partir de ce moment-là, se réalise la présence réelle du Christ ressuscité sous l’apparence du pain consacré.

.  Qu’allons-nous faire à la Communion ? Nous venons justement, nous nourrir de cette présence divine de Jésus en recevant l’hostie.

Alors, pendant un moment, frères et sœurs, réfléchissons.

Jésus veut- il surtout se rendre présent ?  Pas seulement dans l’hostie bien sûr : l’hostie n’est qu’un moyen mais le plus  sûr moyen pour être présent, là, en nous, au cœur de nous-mêmes. Ce n’est pas l’hostie que le Seigneur veut transformer – elle n’est que le moyen que le Christ a choisi pour venir jusqu’à nous et pour transformer, pas l’hostie seulement – mais, nous, bien nous !

C’est surtout en nous-mêmes que Jésus veut habiter : « Celui qui mange de ce pain, je demeurerai en lui et mon Père aussi ». « Nous ferons en lui notre demeure ».

C’est nous-mêmes que Jésus veut transformer par la communion. C’est pourquoi il est si important qu’à l’Offertoire, ce soit nous-mêmes aussi qui soyons  représentés dans cette hostie.  De notre vie, il va en faire la sienne : il prend notre vie et il nous donne la sienne. C’est pourquoi dans la liturgie, on parle souvent de « cet admirable échange » : échange de nos pauvres vies contre la sienne qui vient en nous et qui va nous habiter pour nous diviniser.

C’est nous-mêmes que le Seigneur veut remplir de sa présence.

C’est nous-mêmes dont il veut faire de vrais enfants de Dieu, à l’image de ce qu’il est lui-même, notre frère, modèle et prototype de tout homme.

.  Ce que le Seigneur désire, c’est nous remplir de sa vie, ce qui suppose  auparavant  que  nous  nous  soyons  vidés  de  la  nôtre  pour  l’offrir à celui qui va nous la changer.  Si vous allez chez un teinturier ou dans un pressing pour faire disparaitre des taches à votre veston ou à votre robe, il faudra auparavant apporter le veston ou la robe à cet artisan : sinon, il ne peut rien faire.

Apportez votre vie, à la messe, pour que le Christ la sanctifie et vous la rende divinisée. Et si nous lui apportons une vie en creux, c’est-à-dire en besoin, en manque, en désir d’autre chose, en faim et en soif, alors le Seigneur nous comblera de sa vie à lui pour que, dans la semaine suivante, nous puissions vivre dans l’amour, dans le don de soi, de nous, aux autres, dans l’accueil, dans le pardon, dans la patience, dans le partage et cette ouverture à l’égard de tous, tout comme lui !

Le Christ, dans l’Eucharistie, n’a pas d’autre but que de nous combler de sa vie pour que nous devenions à notre tour d’autres Christ pour notre société actuelle.

Pendant sa vie terrestre, Jésus a fait la joie de son Père. Nous aussi, à notre tour, nous pouvons par notre vie, faire la joie du Christ et de son Père. Oui, la messe c’est une affaire d’amour !  AMEN




Rencontre autour de l’Évangile (Jn 6, 51-58) – Le Saint Sacrement

« Je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel.

Qui mange de ce pain vivra pour toujours. »

 

 

 

 TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons (Jean 6, 51-58)

Ce passage d’évangile fait partie du grand discours de Jésus sur le Pain de Vie, au chapitre 6. Après la multiplication des pains, qui a enthousiasmé la foule, Jésus s’est retiré seul dans la montagne pour prier, car les gens voulaient « le prendre de force et faire de lui leur roi. » (Jn 6, 15). Puis Jésus revient à Capharnaüm, et la foule le rejoint. C’est là que Jésus essaie de leur révéler qui il est.

 

Soulignons les mots importants

Relire à la suite la première et la dernière phrase : quel est donc l’enseignement principal de Jésus ?

« Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel »

Si quelqu’un mange de ce pain : compter le nombre de fois que ce mot est prononcé. Qu’est-ce que Jésus veut nous faire comprendre ?

Le pain, c’est ma chair : le mot chair revient souvent

Manger la chair du Fils de l’homme 

Boire son sang : Comment réagissons-nous à ces paroles de Jésus ?

A partir de quel moment ces paroles, incompréhensibles durant la vie de Jésus, sont devenues, possibles et évidentes ?

Relevez les paroles de Jésus qui expriment les dons produits en nous quand nous mangeons le pain du ciel (la chair du Christ) ?

Pour l’animateur   

* Dire de quelqu’un : « c’est un être de chair et de sang », c’est affirmer qu’il est homme, avec toutes les faiblesses et les limites humaines. En disant que sa chair et son sang sont une nourriture qui donne la vie, le Christ se présente dans son humanité : c’est le Fils de Dieu devenu homme par son incarnation qui apporte la vie au monde. Jésus demande à ses auditeurs de faire un acte de foi : il faut se nourrir de son enseignement et boire ses paroles parce qu’elles sont celles du Fils qui apporte la vie du Père. C’est là tout ce que ses auditeurs juifs pouvaient comprendre. C’est seulement plus tard que Jean, témoin de l’institution de l’Eucharistie, a compris que Jésus parlait aussi de donner sa chair et son sang en nourriture. Ce discours annonçait l’eucharistie.

* Dans ce passage tout l’enseignement de Jésus sur la nécessité de « manger sa chair et de boire son sang » est encadré entre la première et la dernière phrase.

L’enjeu, c’est la vie éternelle, c’est-à-dire participé à la vie du Christ ressuscité dès maintenant, et après notre mort de façon définitive.

* Le mot manger qui revient 9 fois : et le mot grec employé signifie « croquer » : cela montre le réalisme de l’incarnation et de la communion eucharistique : en croquant le pain, c’est vraiment le Corps du Seigneur que « nous mangeons » : c’est à dire que son Corps transformé par l’Esprit-Saint dans la résurrection, devient pour nous la vraie nourriture pour notre vie de fils et de fille de Dieu. Il en est de même pour le vin de l’eucharistie.

* Ces paroles tellement « crues » de Jésus ne pouvaient pas être comprises avant l’institution de l’eucharistie, à la Cène : et c’est surtout après la résurrection que les apôtres ont compris cet enseignement de Jésus quand ils « rompaient le pain » en mémoire de lui.

Jésus nous donne les trois dons principaux qu’il nous fait lorsque nous mangeons son Corps dans la communion :

  • vie éternelle dès maintenant,

  • le gage de la résurrection de notre corps,

  • demeurer en permanence en lui,

  • vivre de sa vie et par lui vivre de la vie du Père.

 

TA PAROLE DANS NOS CŒURS :

Nous te rendons grâce, Dieu notre Père, pour ton Fils Jésus, le pain de vie qui apaise notre faim : c’est vraiment lui, personnellement, avec son corps d’homme ressuscité, que nous recevons quand nous mangeons le Pain de l’Eucharistie.

Tu es le pain vivant venu du ciel, Seigneur Jésus. Qui mange de ce pain vivra pour toujours. Nous le croyons. Tu as les paroles de la vie éternelle.

 

TA PAROLE DANS NOS MAINS :

La Parole aujourd’hui dans notre vie

Quelle est notre foi en la présence réelle du Christ en personne dans l’eucharistie ?

Quand Jésus dit : « Je suis le pain de vie, descendu du ciel », il est nourriture pour notre foi, d’abord par sa Parole. Plus nous communion fréquemment, plus nous devons nourrir notre foi par la Parole. Est-ce que nous mangeons suffisamment de cette nourriture pour notre foi ?

Quand nous communions, nous « mangeons » le Corps du Christ : quelle attitude cela exige de notre part ?

Et quand nous passons devant le tabernacle, quelle est notre attitude ?

Quelle place donnons-nous à l’adoration du Christ présent dans le Saint-Sacrement ?

 

Ensemble prions

Je crois en l’Eucharistie, le sacrement du Christ ressuscité,

source d’un monde nouveau,

nourriture pascale d’un peuple en marche vers son Royaume,

force des baptisés qui ne croient plus en la fatalité du mal.

Je crois en l’Eucharistie, sacrement de l’amour librement offert,

source de toute vie donnée,

nourriture d’un peuple qui apprend à aimer,

force des témoins de la puissance cachée de l’amour.

Je crois en l’Eucharistie,

sacrement de la réconciliation, source de la paix,

nourriture d’un peuple qui préfère le dialogue à la guerre,

force des témoins qui inventent les paraboles vivantes de pardon.

Je crois en l’Eucharistie, sacrement qui fait l’Église;

source d’une nouvelle communion,

nourriture d’un peuple sans frontières,

force des témoins de l’universalité du Christ Seigneur.

 

 Pour lire ou imprimer le document en PDF cliquer ici : LE SAINT SACREMENT

 

 

 

 

 

 

 

 




Solennité de la Sainte Trinité (Jn 3, 16-18) – par P. Rodolphe EMARD

Lectures : Ex 34, 4b-6.8-9 ; 2 Co 13, 11-13 ; Jn 3, 16-18

Dimanche dernier, avec la solennité de la Pentecôte, nous avons clôturé le temps pascal. Depuis lundi, nous sommes entrés à nouveau dans le temps dit ordinaire. Nous sommes le neuvième dimanche de ce temps ordinaire.

Ce temps ne doit pas être considéré comme un temps banal où rien de particulier ne se passerait. C’est le temps pour recueillir et faire fructifier les grâces que nous avons reçues durant le temps pascal, grâce au mystère pascal du Christ que nous avons célébré, sa mort et sa Résurrection.

N’oublions pas durant ce temps ordinaire que tous les dimanches nous célébrons la Pâques du Christ. C’est fête tous les dimanches pour nous chrétiens ! Et pour bien montrer que la fête continue chaque dimanche, l’Église nous donne de célébrer deux solennités, les deux dimanches après la Pentecôte : dimanche prochain, le Saint Sacrement, le Corps et le Sang du Christ et ce dimanche la Sainte Trinité.

La Sainte Trinité, cela peut nous paraître abstrait mais il n’en est rien. À chaque messe, nous célébrons la Trinité. Nous n’avons pas toujours conscience à quel point la Trinité est à l’œuvre :

  • Le Signe de croix que nous ne soignons pas toujours à sa convenance, au début et à la fin de la célébration : « Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. »

  • La salutation trinitaire du prêtre qui reprend celle de saint Paul dans sa première lettre aux Corinthiens : « La grâce de Jésus notre Seigneur, l’amour de Dieu le Père et la communion de l’Esprit Saint soient toujours avec vous. »

  • Le « Gloire à Dieu » est une prière trinitaire : « Jésus Christ, avec le Saint-Esprit dans la gloire de Dieu le Père. »

  • La Trinité est attestée aussi dans la profession de foi en Dieu Père, en son Fils unique et en l’Esprit Saint.

  • La Trinité est à l’œuvre à chaque consécration : « [Père] Sanctifie ces offrandes en répandant sur elles ton Esprit ; qu’elles deviennent pour nous le corps et le sang de Jésus, le Christ, notre Seigneur » (Prière eucharistique n°2).

  • La prière eucharistique est trinitaire. Elle est conclue par la doxologie : « Par lui, avec lui et en lui, à toi, Dieu le Père tout-puissant, dans l’unité du Saint-Esprit… »

  • La prière du « Notre Père » est également trinitaire. Elle s’adresse au Père. Elle est enseignée par le Fils et saint Paul nous rappelle bien que c’est l’Esprit Saint qui nous fait crier Abba! Père ! (Cf. Rm 8, 15 ; Gal 4, 6).

La Trinité est au cœur de notre vie chrétienne même si nous n’en n’avons pas toujours conscience. Toute la vie chrétienne est orientée vers la vie trinitaire qui nous est promise.

Quand nous évoquons la Trinité, nous évoquons l’existence d’un seul et unique Dieu, en trois personnes. Nous ne sommes pas polythéistes, nous ne croyons pas en trois dieux. Nous sommes monothéistes, nous confessons un seul Dieu, en trois personnes distinctes : le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Il s’agit de la mathématique théologique : 1+1+1 = 1. Il s’agit d’un mystère !

Les lectures nous donnent de pouvoir qualifier qui est le Dieu trinitaire. La première lecture, tirée du livre de l’Exode, présente Dieu comme « LE SEIGNEUR, LE SEIGNEUR, Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de vérité » et qui pardonne nos fautes et nos péchés.

La Sainte Trinité n’est qu’amour ! l’Esprit Saint procède de la relation d’amour entre le Père et le Fils. L’Esprit est l’amour même du Père et du Fils. La Sainte Trinité est une communion d’amour.

Dans la deuxième lecture, saint Paul nous rappelle que Dieu est amour et paix et l’Évangile appuie que Dieu est amour et que l’amour seul : « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. »

Que la Sainte Trinité nous donne de pouvoir mieux entrer dans son mystère. Je terminerai sur le signe de la croix évoqué précédemment. Ne le bâclons-pas ! Le signe de la croix est une prière, une signature que nous faisons sur nous et qui nous révèle le Dieu en qui nous croyons : un seul nom, celui du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Le signe de croix révèle notre identité de chrétien. Alors faisons sur nous le signe de la croix : « Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. » Amen.




La Sainte Trinité – par Francis COUSIN (Jn 3, 16-18)

« Au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit. »

« Amen ! », « J’y crois ! »

C’est ce que nous disons au début de chacune de nos célébrations, et principalement au début de chaque messe … mais aussi au début et à la fin de notre prière personnelle, ou de nos rencontres entre chrétiens …

On le fait naturellement … et sans qu’on s’en rende compte … on parle de la Trinité !

Un seul Dieu en trois personnes, unis par un Amour inconditionnel …

Et, en même temps que l’on dit ces mots, on fait le signe de la croix, symbole de notre appartenance à la grande foule de tous les chrétiens …

On met notre main droite d’abord sur le front, puis sur notre nombril, et enfin sur chacune de nos épaules, gauche puis droite.

Malheureusement, bien souvent, ce « signe de la Croix » est très mal fait. On le fait à la va-vite, sans réfléchir, sans dire dans son esprit les paroles vont avec … Cela ressemble davantage à un chasse-mouche qu’à un signe de fierté d’appartenir à l’Église… et pour aller plus vite, on ne descend au maximum que jusqu’au plexus … Et dans ce cas, c’est une croix qui ne peut pas tenir debout.

À l’Île-Bouchard, la Vierge Marie a expliqué aux enfants qui la voyaient comment le faire, très lentement, en pensant bien aux paroles qui vont avec. Elle a voulu nous dire que le signe de croix est, en lui-même, une grande et belle prière.

Rappelons le sens du signe de la Croix :

On commence par le front et la parole ‘au nom du Père’, le Père créateur de qui tout ce qui existe, la terre et tout ce qui l’entoure, et notamment les humains : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance … Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme … cela était très bon » (Gn 1,26-27.31).

Puis on descend jusqu’au nombril, signe de l’appartenance humaine (nous sommes les seuls êtres vivants à en avoir un) pour bien montrer que Jésus est en même temps Fils de Dieu, vrai Dieu et vrai homme, et la parole ‘et du Fils’. Pour cela, on suit une ligne verticale, de haut (les Cieux) en bas (les humains). Cela montre la transcendance entre Dieu et les humains.

« Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. »

Ensuite on relie les deux épaules, dans une ligne horizontale. C’est la partie immanente du signe, avec les paroles ‘et du Saint Esprit’, celle qui concerne tous les humains, ceux avec qui nous sommes en relation, mais avec l’aide des trois personnes de la Trinité, et principalement du Saint Esprit.

« Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous : l’Esprit de vérité, lui que le monde ne peut recevoir, car il ne le voit pas et ne le connaît pas ; vous, vous le connaissez, car il demeure auprès de vous, et il sera en vous. » (Jn 14,16-17).

« Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière. En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même : mais ce qu’il aura entendu, il le dira … Tout ce que possède le Père est à moi ; voilà pourquoi je vous ai dit : L’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. » (Jn 16,13.15).

Ce signe horizontal nous invite à prendre soin les uns des autres, à ne pas rester seul face à Dieu (même s’il le faut aussi …).

Si on prend le signe de Croix comme une prière, alors il est bon aussi de penser à certaines personnes, connues ou inconnues, qui portent leur croix, comme Jésus, dans leur corps, dans leur vie sociale ou familiale : perte d’emploi, divorce, etc …

 Cela nous rappelle que notre prière ne doit pas simplement être tournée vers Dieu et la Trinité, mais aussi, dans l’amour et la gratitude, unie aux chrétiens ’’crucifiés’’ à sa suite.

Seigneur Jésus,

la manière dont nous faisons

le signe de la Croix

est presque parfois une injure

pour les souffrances que tu as endurées.

Aide-nous à le faire maintenant

calmement et dignement.

 

Francis Cousin    

 

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Image dim Trinité




La Sainte Trinité (Jn 3, 16-18) – Homélie du Père Louis DATTIN

Mystère d’un seul Dieu

 Jn 3, 16-18

Un enfant de 11 ans me disait un jour, à la sortie de la messe : « Ça doit être difficile de parler de Dieu ». Sans s’en douter, il rejoignait l’avis des plus grands théologiens.

St-Thomas d’Aquin disait : « Ce que nous ne savons pas de Dieu est bien plus important que ce que nous savons de lui. »

Nous savons par la Bible, par les prophètes et surtout par Jésus-Christ, un tout petit quelque chose de ce qu’on peut dire sur Dieu, un petit rayon de soleil de Dieu et si, un jour, par hasard, quelqu’un vous expliquait Dieu, d’une façon claire, convaincante, évidente : vous pouvez être sûr qu’il s’est fait lui-même un petit Dieu, à la mesure de sa petite intelligence et que ce qu’il vous présente n’est à la fois qu’une caricature et une miniature de Dieu.

Dieu est le « Tout-Autre » et si un jour, vous voulez donner une définition de Dieu, sachez qu’elle ne conviendra jamais parfaitement, comme si on voulait habiller un géant avec les langes d’un nouveau-né.  Dieu est et reste, malgré tout ce que Jésus nous a dit de lui : un mystère. Sans limite d’aucune sorte : il ne peut pas être captif de notre intelligence. Nous ne pouvons pas l’enfermer dans nos formules : tout ce que nous pouvons dire de lui porte la marque de nos propres limites et pourtant, en cette fête de la Trinité, il nous faut quand même tenter de contempler quelque chose de Dieu.

Le mystère de Dieu n’est pas resté une énigme indéchiffrable. St-Luc nous dit que « ce qui est caché aux sages, aux savants, aux intelligents a été révélé aux tout petits » et St-Jean nous rassure en affirmant que « le Fils unique qui est dans le sein du Père, nous a dévoilé le Dieu invisible ».

Tout  d’abord, nous  disons  fermement « Je crois  en un seul  Dieu, le Père tout puissant » et nous affirmons cette unité de Dieu aussi fortement que les juifs ou que l’Islam : « Ecoute Israël, le Seigneur notre Dieu est l’unique ».

Puis, ce « Dieu unique » s’est révélé  » Père « ,  » Fils  » et « Esprit » comme nous le montre le récit de la Pentecôte. Dieu le Père a envoyé son Fils dans le monde, il l’a ressuscité des morts. L’Esprit Saint a été manifesté sur Jésus à son Baptême et le Christ ressuscité l’a envoyé d’auprès du Père pour que nous devenions ses enfants : Dieu le Père, Jésus le Fils et le Saint Esprit réalisent ensemble notre salut. C’est ensemble qu’ils nous donnent une vie nouvelle. C’est pourquoi nous sommes baptisés, non pas au nom du Père seul, ni au nom du Fils seul, ni au nom du Saint-Esprit solitaire, mais  » au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ». Les 3 personnes agissent ensemble en nous parce qu’ils vivent entre eux un amour éternel qui fait la vie du Dieu UNIQUE.

Prenons une comparaison qui nous fera peut-être mieux réaliser ce que peut être le mystère de Dieu. Puisque l’homme est créé à l’image de Dieu, en regardant les relations de l’homme, nous pourrons peut-être, à partir de celles-ci, comprendre un peu mieux celles de Dieu.

Contemplons un jeune ménage : homme et femme, ils sont très amoureux l’un de l’autre. L’homme aime son épouse. Son épouse aime son mari et au paroxysme de leur amour, leur unique désir est de « ne plus faire qu’un« . « De deux, nous dit la Bible, ils ne feront plus qu’un » et c’est l’intensité de leur amour dans un acte unitaire, qui va faire naitre de leur union l’enfant qui produit le fruit de leur amour. Ils ne sont plus qu’un, ils sont trois mais trois qui ne font plus qu’un par l’amour.

L’enfant ne vit que par son père et sa mère, la mère ne vit que par son mari et son enfant, le père ne vit que par son épouse et son fils.

En voyant ce foyer d’amour si uni, on ne distingue plus les personnes qui les composent ; on dira les  » untel » tant leur unité paraît plus grande que leur singularité. C’est l’amour qui les unifie. Leur vie  est  une  » communauté d’amour « .

Ainsi en va-t-il de la Trinité « qu’ils soient ‘’ un ‘’, comme toi et moi, nous sommes un ». « Mon Père vous enverra son Esprit et vous saurez qui je suis », famille divine, communauté d’amour dont la famille, ici-bas, peut nous donner une idée bien modeste et bien lointaine de ce que peut être la nature de Dieu.

₋ Vous savez quelles sont les premières paroles du prêtre à la messe lorsqu’il salue les chrétiens :

 « La grâce de Jésus-Christ notre Seigneur, l’amour de Dieu le Père et la communion de l’Esprit Saint soient toujours avec vous ».

C’est le résumé de tout ce qu’est Dieu en lui-même et ce qu’il est pour nous : vie de Jésus, amour du Père, communion ou unité de l’Esprit toujours avec nous.

Vie – amour – unité : voilà ce dont nous devons vivre si nous sommes greffés sur la communauté trinitaire et cette greffe-là est animée depuis notre Baptême.

Vie de Jésus-Christ : il vit en nous et il désire y vivre encore plus :

« Voici que je frappe à ta porte : si tu m’ouvres, j’entrerai chez toi, je souperai chez toi et je ferai chez toi ma demeure ».

C’est sa vie qui doit animer la nôtre. Que nous puissions un jour dire comme St-Paul : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est lui qui vit en moi ».

Cette fête de la Ste-Trinité nous rappelle que Dieu est d’abord vie, source de vie en lui-même et en nous. Il y a en Dieu lui-même tout un bouillonnement de vie au point que tous trois font une seule et même vie.

L’amour du Père : déjà la Bible nous avait dit que Dieu c’est l’amour ; St-Jean, dans l’Evangile d’aujourd’hui, nous le répète. Instinctivement nous comprenons ces mots en pensant à nous. Dieu nous aime mais si Dieu est amour pour nous, c’est parce qu’il est d’abord amour en lui-même : communauté d’amour, le Père  aime  le Fils, le fils  aime  le Père et de cet amour mutuel jaillit le St-Esprit dont les théologiens disent qu’il est comme le baiser d’amour du Père et du Fils.

La communion de l’Esprit Saint : la Bible nous dit aussi qu’il est don, communication, communion. La Pentecôte, la fête de la Confirmation : c’est lui qui est le don mutuel du Père et du fils. Nous croyons en un seul Dieu, mais pas en un Dieu solitaire.

C’est parce qu’Il est Trinité qu’Il est vie, amour

et communion en Lui et en nous. AMEN




La Sainte Trinité (Jn 3, 16-18) – par le Diacre Jacques FOURNIER

L’Amour ne condamne jamais, il sauve

(Jn 3,16-18)…

En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème : « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle.
Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. »
Celui qui croit en lui échappe au Jugement ; celui qui ne croit pas est déjà jugé, du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.

 

 

« Dieu est Amour » (1Jn 4,8.16) répète St Jean par deux fois. Chaque Personne de la Trinité est donc Amour, en tout son être. Et il écrit encore : « Le Père aime le Fils », un présent qui a, pour Dieu, valeur d’éternité, « et il a tout donné », et il donne encore tout  « en sa main » (Jn 3,35). Telle est l’action éternelle du Père vis-à-vis du Fils que St Jean précise ici comme étant « l’unique », l’unique éternellement engendré par le Don du Père, « engendré non pas créé, de même nature que le Père »…

            Ainsi, le Père est Amour, et puisqu’il est Amour, il est tout entier Don de lui-même. Et c’est par ce Don éternel qu’il fait de lui-même, qu’il engendre « le Fils unique », « né du Père avant tous les siècles, Dieu né de Dieu, vrai Dieu né du vrai Dieu ». « Le Fils unique » reçoit ainsi éternellement du Père d’être Dieu, d’être Amour, et donc d’être lui aussi Don de lui-même… « Père, glorifie ton Fils afin que le Fils te glorifie. Ainsi, comme tu lui as donné pouvoir sur tout être de chair, il donnera la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés ». Ainsi, le Fils nous donne ce qu’il a reçu du Père : la vie éternelle. « Comme le Père, en effet, a la vie en lui-même, ainsi a-t-il donné au Fils d’avoir, lui aussi, la vie en lui-même »,  et « je suis venu pour qu’on ait la vie, et qu’on l’ait surabondante » (Jn 17,1-2 ; 5,26 ; 10,10).

            Tout l’agir du « Fils unique » ne sera donc que l’expression de ce qu’il est, Amour, Don de lui-même… Et l’Amour cherche toujours et partout le meilleur pour l’être aimé, un meilleur qui n’est possible, pour nous pécheurs, que par ce Don éternel que l’Amour fait de lui-même, tout simplement parce qu’il est Amour… Par son péché, le pécheur court à sa perte ? Dieu, de son côté, ne cessera de vouloir pour lui le meilleur, et donc de lui proposer, lui proposer et lui proposer encore sa vie éternelle « pour qu’il ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle ». « Le salaire du péché, c’est la mort ; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle dans le Christ Jésus notre Seigneur » (Rm 6,23).

            Et si, pour les hommes, juger c’est « faire la vérité et condamner à être enfermé en prison », pour Dieu, juger, ce sera toujours « faire la vérité », mais « celui qui fait la vérité vient à la lumière » (Jn 3,21), la lumière du « Père des lumières » (Jc 1,17), du « Père des Miséricordes » (2Co 1,3) dont la seule attitude sera l’offrande illimité de son pardon, pour libérer le pécheur de toutes les entraves du mal, et le conduire dans « la liberté de la gloire des enfants de Dieu » (Rm 8,21). Ainsi, « qui croit en lui n’est pas jugé » au sens de condamné, mais « sauvé » : il vit, par la Miséricorde de Dieu accueillie par sa foi et dans la foi, ce qu’il n’aurait jamais pu vivre par lui-même…                                              DJF




Rencontre autour de l’Évangile – La Sainte Trinité (Jn 3, 16-18)

« Dieu a tant aimé le monde

qu’il a donné son Fils unique »

 

 

 TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons (Jean 3, 16-18)

Ce court passage d’évangile fait partie de l’entretien de Jésus avec le pharisien Nicodème. Jésus lui a fait comprendre que pour accueillir le Royaume de Dieu « il faut naître d’en haut », c’est-à-dire accueillir dans la foi celui qui vient de Dieu, et qui seul connaît vraiment « les choses du ciel ». Il serait bon de lire à partir du verset 11 pour comprendre comment le Christ est le don du Père pour sauver les hommes.

 

Soulignons les mots importants

Dieu a tant aimé le monde : Remplacer le mot « Dieu » par son vrai « Nom. »

Il a donné son Fils unique : à quel moment le don du Fils s’est réalisé ? Que signifie « aimer » pour Dieu ? Jusqu’où ira la manifestation de l’amour de Dieu ?

Tout homme qui croit en lui 

Aie la vie éternelle : la croix de Jésus est source de vie. Comment ?

Non pas pour juger le monde 

Que le monde soit sauvé : Ces paroles de Jésus dénoncent une fausse idée de Dieu que se font beaucoup de chrétiens. Laquelle ?

Celui qui ne veut pas croire est déjà jugé : Que nous enseigne Jésus dans cette parole ?

Croire au nom du Fils unique de Dieu : que veut dire croire au nom du Fils ?

Pour l’animateur   

  • « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique » : cette phrase résume la révélation.

  • Aimer le monde pour Dieu, c’est se donner aux hommes en la personne de son Fils. Ces verbes « aimer » et « donner » disent ce qu’est la Trinité pour nous. Dieu est Amour. Dieu est Don. Ce mouvement d’amour du Père au Fils et du Fils au Père, c’est la Personne de l’Esprit-Saint. Saint Paul dira : « L’Amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par le Saint Esprit qui nous a été donné ». (Rm 5,5)

  • Le mot « Dieu » dans ce texte, comme pratiquement dans tout le Nouveau Testament,  signifie « le Père ». En se faisant connaître comme « le Fils », Jésus nous révèle que Dieu est « le Père ».

  • C’est au moment de l’Incarnation que le don du Fils s’est réalisé dans notre histoire. L’amour infini du Père pour le monde se révélera principalement sur la croix, « scandale pour les juifs, folie pour les païens. » (1Co, 1, 23). L’Incarnation est cette manifestation d’amour qui a son sommet sur la croix.

  • La Croix n’est pas source de salut par le sang et la souffrance : c’est parce qu’elle exprime l’amour total de Dieu qu’elle peut être pour les croyants source de vie. Nous sommes loin de certaines visions de la croix comme lieu de la colère de Dieu, de l’abandon du Fils par son Père pour racheter le péché des hommes. Sur la croix, le Père et le Fils sont unis dans le même amour pour le monde.

  • Devant ce geste d’amour du Père en la personne de Jésus, désormais tout homme est appelé à prendre position. Accueillir le Christ comme Sauveur, c’est être sauvé. Le refuser, c’est se condamner soi-même. Le Dieu de Jésus Christ ne condamne pas : ce sont les hommes qui portent sur eux-mêmes le jugement.  Un regard d’amour et de foi vers Jésus élevé sur la croix sauvera les hommes de la mort. C’est donc devant la croix de Jésus que chacun décide de son propre jugement final.

  • Croire au nom du Fils unique de Dieu : c’est reconnaître et invoquer avec confiance la personne du Fils. Le nom c’est la personne. La foi c’est l’adhésion au Christ que l’on reconnaît comme Fils de Dieu et comme révélateur du Père et de son amour.

TA PAROLE DANS NOS CŒURS :

Nous te rendons grâce, Seigneur notre Dieu, pour ton Fils Jésus-Christ : tu as tellement aimé le monde que Tu nous l’as donné. Il nous révèle que tu es Père, et ton Esprit le murmure sans cesse au fond de nos cœurs. Fais-nous la grâce d’avoir les yeux toujours fixés sur lui.

 

TA PAROLE DANS NOS MAINS :

La Parole aujourd’hui dans notre vie

« Dieu  a tellement aimé le monde… »

Quel est notre regard sur le monde ? Un regard négatif ? Qui juge ?  

Un regard lucide ? Bienveillant ?

Ce monde que Dieu a pris dans son Amour, il l’a remis entre nos mains.

Qu’est-ce que nous pouvons faire pour le transformer par l’amour de Dieu qui est en nous ?

Toute communauté chrétienne est comme un miroir où l’amour de la Famille Divine devrait se refléter : quelle est la qualité de notre amour fraternel dans notre paroisse ?

« La famille chrétienne est une communion de personnes, trace et image de la communion du Père et du Fils dans l’Esprit-Saint. » Voilà ce que nous dit le Catéchisme de l’Eglise catholique.

A quoi cela devrait se voir dans nos familles ?

 

Ensemble prions

Dieu Père nous te louons et nous te bénissons parce que tu es le Père de Jésus.

Dieu Fils, nous te louons et nous te bénissons parce que tu es le Fils de son amour.

Dieu Saint-Esprit, nous te louons et nous te bénissons parce que tu es l’amour du Père et du Fils.

Dieu Père, Fils et Saint-Esprit, nous te louons et nous te bénissons.

A toi notre amour pour les siècles.

 

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La Pentecôte – par Claude WON FAH HIN (Jn 20, 19-23)

Commentaire d’évangile  du samedi 27/5/ et Dimanche 28/5/2023 – PENTECÔTE

Actes 2.1–11 ; 1·Corinthiens 12.3b-7.12–13 ; Jean 20.19–23

Le soir même de la résurrection du Christ, alors que les disciples de Jésus – en l’absence de Thomas – se sont enfermés dans une pièce par peur des Juifs, Jésus se retrouve parmi eux, alors que les portes étaient fermées. Et personne ne sait comment il l’a fait. Mais au moins cela nous renseigne sur le fait que Jésus est bien ressuscité : il a toujours un corps qu’on peut toucher, ce n’est donc pas un fantôme, ni une illusion ; il a toujours les plaies dans ses mains et son côté, ce qui prouve que ce Jésus est bien le même que celui qui a été sur la croix, qui est mort et qui est de nouveau vivant. Pas étonnant que le revoir ainsi fasse la joie de ses disciples. – Jésus, qui va retourner vers son Père, leur confie une mission : « Comme mon Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie ». C’est repris à sa manière par le CEC 875 : « Personne ne peut se donner lui-même le mandat et la mission d’annoncer l’Évangile ». Ainsi, pour aller en mission, il faut donc être envoyé par Jésus, ou par son représentant qui est l’évêque. Rm 10,15 : « Et comment prêcher sans être d’abord envoyé? ». Ainsi les missions importantes au sein de l’Eglise doivent avoir l’approbation de l’évêque, tout au moins l’accord du curé. Sinon, des dérives importantes peuvent être faites par certains groupes de prières. Restons bien dans la ligne de l’Eglise. Le Christ ne laisse pas ses apôtres aller seul sur le chemin de la mission: il leur donne l’Esprit Saint. Le plus beau cadeau que Jésus puisse faire à tous, après son sacrifice, c’est le don de l’Esprit Saint. Jésus lui-même, selon Ac 1,2, a donné ses instructions aux apôtres qu’il avait choisis sous l’action de l’Esprit Saint ». Puis, il leur a annoncé (Ac 1,8) qu’ils recevront « une force, celle de l’Esprit Saint qui descendra sur eux » et que c’est dans l’Esprit saint qu’ils seront baptisés sous peu de jours (Ac 1,5). Et c’est à la Pentecôte que les Apôtres reçoivent l’Esprit Saint, sous forme de langue de feu, qui leur donne de pouvoir s’exprimer en toutes les langues. Cet Esprit n’est pas donné seulement aux Apôtres mais aussi à tous (Ac 2,16s) : « C’est bien ce qu’a dit le prophète (il s’agit du prophète Joel) : « il se fera dans les derniers jours – c’est-à-dire à partir de l’incarnation de Jésus (à la naissance de Jésus) – que je répandrai de mon Esprit sur toute chair, …sur mes serviteurs et sur mes servantes, je répandrai de mon Esprit ». Il dit d’abord « sur toute chair », puis « sur mes serviteurs et sur mes servantes », autrement dit, l’Esprit est donné à tous, et c’est à chacun de le recevoir ou non. A ceux qui résistent à l’Esprit Saint, Luc leur fait quelques reproches dans les Ac 7,51 : « Nuques raides, oreilles et cœurs incirconcis, toujours vous résistez à l’Esprit Saint! » Saint Paul nous le rappelle aussi (1 Th 5,19) : « N’éteignez pas l’Esprit ». Et nous résistons à l’Esprit Saint et nous l’éteignons lorsque nous refusons d’avancer à la rencontre du Christ, par exemple en ne venant pas à la messe, en ne faisant pas baptiser nos enfants, pensant qu’il le fera de lui-même quand il sera adulte et pendant tout ce temps, parfois jusqu’à la veille de sa mort, il portera en lui un boulet appelé le péché originel ; le refus d’envoyer ses enfants au catéchisme, le refus de se confesser sont aussi des résistances à l’Esprit Saint. Ne refusons pas l’Esprit Saint parce que c’est lui qui nous dirige vers le Christ et vers Dieu (He 3,7) : « Aujourd’hui, si vous entendez sa voix (celle de Dieu), 8 n’endurcissez pas vos cœurs ». Le CEC (§ 688) nous dit que L’Église…est le lieu de notre connaissance de l’Esprit Saint. On verra plus loin pourquoi il est bon d’avoir Dieu en soi. – Ceux qui abandonnent Dieu, c’est un autre problème, plus grave encore. Ils oublient Dieu et l’abandonnent soi-disant pour mener leur propre vie, être libres comme le vent alors qu’ils deviennent inconsciemment esclaves de leurs passions, avoir librement accès à tous les plaisirs de la vie et vont s’enfoncer dans la déprime, avoir une santé qui va laisser à désirer avec la drogue, l’alcool, la cigarette, faire la fête au maximum, abus de toutes sortes etc… « La rupture du lien entre l’homme et Dieu entraîne un profond déséquilibre entre les hommes ». Le fils prodigue, parce qu’il s’est éloigné du Père, a fini par être moins considéré qu’un cochon, perdant même confiance en son père, pensant que ce père va le maltraiter au retour. Alors que ce père miséricordieux a en lui la charité, la joie, la paix, la patience, l’indulgence, la bonté, la confiance dans les autres, c’est-à-dire qu’il a, en lui, le fruit de l’Esprit Saint. Et « c’est le Christ (CEC 739) qui répand l’Esprit Saint en ses disciples, pour les nourrir, les guérir, les organiser, les vivifier, leur donner les moyens de s’épanouir dans leur vie spirituelle, les envoyer témoigner, les associer au Père. C’est par les sacrements de l’Eglise que le Christ communique aux fidèles son Esprit Saint et Sanctificateur ». Abandonner le Christ, c’est ne plus recevoir tous ces cadeaux de Dieu. Vous aurez sûrement de la joie, même loin de Dieu, mais ce n’est pas la même joie que ce que nous donne le Christ. Vous aurez peut-être aussi la paix, même éloigné de Dieu, mais ce ne sera pas non plus la même paix que celle que nous donne le Christ. Il en est ainsi pour le bonheur, pour la famille, pour la santé, pour la richesse ou autre. D’ailleurs, Ga 5,22 nous dit : « le fruit de l’Esprit est charité, joie, paix, longanimité (la patience à supporter nos propres maux), serviabilité, bonté, confiance dans les autres », c’est tout cela, d’un seul tenant, que l’on reçoit, c’est le fruit de l’Esprit (le mot est au singulier), un cadeau groupé de Dieu. Le jeune qui, après la confirmation, oublie Dieu pour peut-être revenir le trouver à la veille de sa mort, aura perdu 50-60-70 ans de sa vie loin de Dieu, comme le fils prodigue, avec des années en plus. Le sanctuaire de Montligeon, dans leur livre « le Manuscrit du Purgatoire » (P.49) , nous dit ceci en parlant du Purgatoire, et c’est une âme du Purgatoire qui affirme: « Les grands pécheurs et ceux qui sont restés, tout leur vie, éloignés de Dieu par indifférence…sont dans le grand Purgatoire; et là, les prières qu’on fait pour ces âmes ne leur sont point appliquées. Elles ont été indifférentes pendant leur vie pour le Bon Dieu . A son tour, il est indifférent pour elles et il les laisse dans une espèce d’abandon, afin qu’elles réparent ainsi leur vie qui a été nulle ». Maria Simma, une catholique autrichienne, morte en 2004,  a eu de son vivant des relations privilégiées avec les âmes du Purgatoire, elle a eu le soutien de trois évêques. Elle nous donne des précisions (Nicky Eltz – « Derniers témoignages de Maria Simma » – P.20) : « les âmes au troisième niveau inférieur (appelé par ailleurs le « Grand Purgatoire ») doivent expier les péchés commis avant que nos prières, nos messes et nos bonnes actions puissent leur profiter ». Ainsi, si ces âmes qui ont abandonné le Christ sur terre ont la chance de ne pas aller en enfer, mais passent par le purgatoire, alors les messes demandées pour elles n’auront aucun effet jusqu’à ce qu’elles aient fait leur temps avant de se retrouver à un degré supérieur du Purgatoire et être un peu plus proche du Royaume de Dieu.  – Mais surtout, bien qu’il faille demander des messes pour les défunts, demandez des messes pour vous-mêmes et des membres de votre famille qui vivent encore aujourd’hui. Le Pape Benoit XV, au début du siècle dernier, disait ceci (L’Eucharistie à l’école des saints – Nicolas Buttet – P.71) : « Le profit retiré de la messe est beaucoup plus utile aux vivants qu’aux défunts. Bien des gens, par oubli ou par ingratitude, se rendent souvent coupables en négligeant de faire célébrer la messe pour purifier les âmes de ceux qu’ils semblaient vraiment aimer; mais il y en a un plus grand nombre qui, au grave détriment de leur profit spirituel, ignorent que le sacrifice de la messe leur servira davantage à eux-mêmes s’ils le font célébrer de leur vivant au lieu de charger leurs héritiers, leurs parents et leurs amis de s’en acquitter après leur mort. – Que les jeunes donc n’abandonnent pas le Christ à leur adolescence, que ce soit pour leurs études, pour leur métier, pour leur vie de famille et de leurs propres enfants, restez avec le Christ. – Si les gens savaient ce qu’est la paix de Dieu, la joie de Dieu, la vie avec Dieu, une vie simple leur suffirait pour cela, sans chercher à devenir super riche, sans chercher les honneurs, sans chercher le pouvoir, sans chercher à briller, sans chercher à entrer dans des clubs selects – des clubs dits VIP – où l’on peut rencontrer le gratin de la société, et sans chercher je ne sais quoi encore…alors qu’on peut tout avoir avec la seule présence de Jésus-Christ dans nos cœurs, et c’est le meilleur choix qu’un chrétien puisse faire car l’Esprit de Dieu (Is 11,2+) est esprit de sagesse et d’intelligence, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte de Dieu. La crainte de Dieu, ce n’est pas la peur de Dieu, c’est tout simplement (Voir VTB P.219) un réflexe normal du croyant devant la présence de Dieu, Seigneur des seigneurs, Roi des rois, c’est une crainte révérencielle, respectueuse d’une distance à garder vis-à-vis de Dieu. Notons un passage de Luc (1,50) : « la miséricorde de Dieu s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent ». L’Esprit Saint nous mène vers le Christ et donc vers le Père, et c’est seulement en Dieu que nous retrouvons cette paix en toutes circonstances, quand bien même nous devrions être inquiets, angoissés, tristes, malheureux, eh bien non, cette paix de Dieu nous préserve de tout cela. L’Esprit Saint, présent en nous, nous donne toujours la vie, une vie de paix en toutes circonstances, même les plus mauvaises, et cette paix de Dieu s’accompagne de bien d’autres vertus, entre autres le bonheur de vivre sereinement en gardant en soi un dialogue permanent avec le Christ, ce qui fait dire à certains « ma vie est prière ». A chacun, la manifestation de l’Esprit est donnée en vue du bien commun. Le don de l’Esprit, le fait que Dieu nous donne l’Esprit Saint, mais aussi ce que l’Esprit Saint nous donne, à chacun d’entre nous, n’est pas à garder secrètement pour soi, mais à partager et à mettre en pratique en vue du bien commun. Cela se traduit souvent par des engagements au sein de l’Eglise, par des dévouements soit au sein de la paroisse, soit dans des groupes de prière, soit en vue d’aider des communautés diverses, et par des œuvres de charité…L’Esprit de Dieu au sein de l’Eglise ne peut que faire l’unité et jamais de division. S’il y a division, c’est que l’Esprit Saint n’y est pas. Chacun doit comprendre cela et y veiller sur soi-même pour ne jamais créer de division. L’Esprit Saint ne peut pas être présent entre deux chrétiens qui se disputent, ou deux chrétiens fâchés entre eux. C’est pour cela que Paul insiste sur l’unité en employant des expressions telles que « bien commun », « un seul corps », « un seul Esprit », Esprit qui ne peut dire une chose à l’un et le contraire à l’autre. « Il y a, certes, diversité de dons spirituels, mais c’est le même Esprit; 5 diversité de ministères, mais c’est le même Seigneur; 6 diversité d’opérations, mais c’est le même Dieu qui opère tout en tous ».– Recevoir l’Esprit Saint implique de savoir pardonner et d’être capable de demander pardon. Aux apôtres, prêtres depuis la Cène et à leurs successeurs, ils ont reçu de Dieu le pouvoir d’enlever les péchés au moment de la confession appelé encore sacrement de Réconciliation. Mais même après avoir avoué les péchés, même après avoir reçu la bénédiction du prêtre, il va falloir, pour que le pardon soit parfait, se réconcilier avec l’autre en lui pardonnant personnellement ou en acceptant sa demande de pardon. Cela s’appelle avoir l’esprit d’humilité, une très grande grâce de Dieu. Mais cette humilité ne s’acquiert pas par nos propres forces. L’Abbé Pierre Descouvemont écrit ( « Guide des difficultés de la foi catholique » – P.483) : « Quand l’Esprit de Dieu agit en nous, il n’est pas nécessaire de rechercher péniblement des considérations (des motifs, des réflexions) , pour nous exciter (pour nous stimuler) à l’humilité et à la confusion de nous-mêmes. Le Seigneur met en nous une humilité bien différente de celle que nous pouvons nous procurer par nos faibles pensées. La nôtre, en effet, n’est rien en comparaison de cette humilité vraie et éclairée que Notre Seigneur enseigne alors et qui produit en nous une confusion capable de nous anéantir…Plus ses faveurs sont élevées, plus cette connaissance est profonde ». La vraie humilité – parce qu’il y a aussi une fausse humilité – nous dit Thérèse d’Avila (Chemin de la Perfection – P. 221) n’inquiète pas, ne trouble pas, n’agite pas l’âme, mais elle est accompagnée de paix, de joie et de repos. C’est le don de l’Esprit de Dieu. Merci Marie, épouse très fidèle du Saint-Esprit, de nous aider à ne pas résister à l’Esprit Saint.