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17ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mt 13, 44-46)- par Francis COUSIN

« Le trésor caché … et la perle rare … »

Vendre tout ce que l’on a pour posséder un trésor, une perle rare …

Il faudrait être un peu fou pour cela … à moins d’être certain de la valeur de celui-ci ou de celle-ci …

Valeur actuelle … ou valeur future, escomptée à la revente … comme le font des collectionneurs de tableaux de grands peintres …

Mais là, pour le Royaume des cieux …

Tout miser sur Jésus-Christ, sur sa Parole, son enseignement …

Pour quelque chose qu’on ne connaît pas … et qu’on nous propose pour après notre mort … alors qu’on ne sera plus là physiquement … !!!

On comprend que beaucoup n’y croient pas …

Ou alors on fait le pari de Pascal, dont on parle beaucoup actuellement … : « Tant qu’à faire, autant y croire … ça ne mange pas de pain ! »

Et pourtant, ce trésor, il existe … bien caché dans le sol.

Mais ce trésor, Dieu l’offre à tout le monde.

Pas un trésor pour tous, … mais un trésor pour chacun …

Et c’est Dieu lui-même qui indique à chacun où le sien se trouve, pour ceux qui le cherchent … après un temps plus ou moins long, pour savoir si on a vraiment le désir de le trouver …

Et surtout, c’est un trésor qui se renouvelle tout le temps, qui s’adapte à nos besoins, à nos désirs.

Encore faut-il qu’on soit attentif pour ne pas passer à côté de lui sans le voir …

Mais quand on le trouve, c’est la joie …

Non pas une joie comme si on gagnait le gros lot à la loterie, une joie passagère, extérieure, que tout le monde peut voir … mais une joie intérieure, qui remplit le cœur et l’âme d’un bonheur durable, infini, qui ne peut être comparée à aucune autre joie …

La joie de la découverte de ce trésor peut arriver à n’importe quel âge :

Que ce soit un enfant, comme Dominique Savio, aidé par don Bosco ; ou Carlo Acutis, plus connu actuellement ;

Ou plus tardivement, comme saint François d’Assise, dont la joie l’a amené à quitter sa richesse et sa situation pour se réfugier tout nu dans les bras de son évêque, avant de fonder l’ordre des frères mineurs ;

Ou encore Charles de Foucauld qui quitte sa vie mouvementée et désordonnée pour se faire ermite dans le désert du Hoggar, vivant au milieu des Touaregs musulmans …

La découverte du « Trésor » de la Parole de Jésus a entraîné, pour les plus âgés, un changement radical de vie qui leur a permis d’être accueillis dans le Royaume de Dieu.

Alors, je souhaite à chacun d’entre vous, pour ceux qui ne l’ont pas encore trouvé, de leur permettre de découvrir ce trésor que Dieu a préparé pour eux, et que la joie de la découverte emplisse leur cœur.

Ensuite, ce sera à eux de jouer : accepter de se laisser emmener par l’Esprit Saint … là où ils ne pensaient sans doute pas aller … sur le chemin qui les emmènent vers le Royaume des Cieux … dans l’état qui convient le mieux à chacun.

Seigneur Jésus,

ce n’est pas un jeu de piste,

mais ça y ressemble :

Tu nous demandes

de chercher un trésor,

mais tu sais déjà

que tu nous le donneras …

si nous le cherchons !

Et en plus, c’est un trésor

adapté à chacun.

Merci Seigneur.

 

Francis Cousin  

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Priere dim ord A 17°




17ième dimanche du Temps Ordinaire (Mt 13, 44-52) – Homélie du Père Louis DATTIN

Le trésor et la perle

Mt 13, 44-52

Ces deux paraboles : celle du paysan dans son champ qui découvre un trésor et celle du négociant de perles, ont toutes deux le même sens. Dans les 2 cas, il s’agit de deux hommes qui font, tout à coup, la découverte de leur vie et qui, sans hésiter, bazardent tout ce qu’ils ont, pour obtenir ce qu’ils viennent de trouver : l’un vend tout son bien pour acheter le champ du trésor, l’autre vend toutes ses perles pour avoir celle-là. Le trésor, la perle, c’est « le Royaume de Dieu ».

La 1ère question qui se pose à nous est celle-ci :

« Suis-je vraiment en recherche de quelque chose ou de quelqu’un ? Suis-je à l’affût, pour trouver ce que je n’ai pas encore ? Ai-je dans mon cœur un désir très fort de ce qui me manque ?

Le négociant est à la recherche de cette perle, il fouille partout, ses investigations sont systématiques.

Suis-je arrivé à cette messe, (ce matin), avec le désir de trouver ce qui va changer ma vie, suis-je arrivé avec cette faim et cette soif de celui qui a dit : « Je suis le pain de vie ; celui qui me mangera aura la vie éternelle », « Je suis l’eau vive ; celui qui boira de cette eau, n’aura plus jamais soif ? »

 Suis-je venu rencontrer celui qui a dit : « Voici que je me tiens à ta porte et que je frappe ». « Si quelqu’un m’ouvre, j’entrerai chez lui et je souperai avec lui et lui avec moi ».

Cette messe peut être une vraie rencontre avec celui qui m’attend, si, de mon côté, je le désire. Par contre, si nous sommes venus, par convenance ou par devoir, sans désir, sans faim, sans soif d’autre chose, il y a peu de chances que nous trouvions un trésor dans notre champ, une perle dans cette église…

 

            En étant optimistes, supposons que nous soyons dans ces dispositions-là : Ça y est ! J’ai découvert le trésor ! J’ai découvert la perle ! C’est-à-dire je réalise le vrai sens de ma vie, qui est Jésus pour moi, son amour, sa délicatesse, son pardon infini. Je comprends enfin combien Dieu est Père et avec quelle tendresse il me tend la main. Que vais-je faire ?

2 solutions sont possibles :

* la solution radicale : « Dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il possède et il achète le champ ». Pas une seconde d’hésitation. « Ayant trouvé une perle de grand prix, il va vendre tout ce qu’il possède et achète la perle ». Là encore, la décision est prise, tout de suite, immédiatement, sans raisonner, sans hésiter, c’est  » le tout pour le tout « .

Il y a des moments dans la vie où je suis obligé de faire un choix, choix important et rapide, il faut opter, le marché m’est mis en mains. Je dois décider rapidement, prendre parti.

Ai-je le courage et la générosité nécessaires, en face des propositions du Seigneur, de jouer mon va-tout, pour lui dire  » oui « , tout de suite ? Ai-je des moments où mon cœur va plus vite que mon raisonnement, que mes calculs et mon égoïsme, pour accepter, tout, tout de suite ?

* La 2e solution, est dite d’attente. « Bien sûr, Seigneur, ce que tu me proposes est intéressant : un trésor dans un champ, une perle rare, ce n’est pas à dédaigner, ça demande qu’on y réfléchisse. D’ailleurs, je ne m’engagerai pas à la légère… parce que liquider tout ce que j’ai déjà en dehors de toi, ça fait beaucoup…, tout ce que j’ai accumulé pendant si longtemps, sans toi, est-ce bien raisonnable ? Acheter la perle rare d’accord, mais abandonner toutes les autres perles, fruit de ma patience et de mes efforts, tu demandes beaucoup Seigneur ! »

Eh oui ! Il arrive souvent que nous voulions jouer sur les deux tableaux. Nous voulons bien être de bons chrétiens, à conditions que ça ne nous coûte pas trop cher, à condition que ça laisse à l’abri nos petites réserves, nos petits conforts, nos petits penchants et affections. Alors, nous hésitons et nous remettons souvent au lendemain les demandes du Seigneur.

« Oui, Seigneur, je veux bien partir avec vous à condition que vous n’alliez pas trop loin ».

« Oui, Seigneur, je veux bien que vous entriez dans ma vie à condition de n’y rien changer, de ne pas bouleverser nos habitudes ».

« Je veux bien de votre trésor, mais en plus des autres trésors ». « De votre perle, mais avec les autres perles déjà acquises ».

Là-dessus, le Seigneur est, on ne peut plus clair, « Celui qui met la main à la charrue et qui regarde en arrière n’est pas digne de moi ». « Nul ne peut servir 2 maitres ; s’il sert l’un, il abandonnera l’autre ; s’il est fidèle à l’un, il méprisera l’autre ».

Il va même plus loin : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi, n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi, n’est pas digne de moi » ou encore. « Celui qui ne se charge pas de sa croix et ne marche pas à ma suite, n’est pas digne de moi ».

« Celui qui voudra garder sa vie, la perdra mais celui qui perdra sa vie pour moi, la retrouvera ».

« Aucun de vous ne peut être mon disciple s’il ne renonce pas à tout ce qu’il possède ».

On ne peut pas être plus net, plus catégorique : la vie chrétienne est un « tout » ou « rien ». Il y a, en elle, un absolu qui nous effare, qui nous coupe le souffle. Nous sommes loin des combinaisons politiques, des arrangements à l’amiable, des compromis historiques.

En face du Seigneur, nous voudrions garder nos sécurités, nous réserver des positions de repli, ne pas tout larguer : nous ressemblons à ces enfants qui montent en haut du grand plongeoir et qui, voyant la distance qui les sépare de l’eau, se mettent à hésiter, prennent peur, et finalement, redescendent par l’échelle au lieu de se lancer dans le vide, avec le goût amer d’un échec, d’une capitulation.

« Tout vendre » pour « tout acheter » =  » échange standard « , le Christ n’est pas l’homme des demi-mesures. Toutes les perles pour la perle, toute la fortune pour le trésor.

C’est vrai le Christ est totalitaire : il veut tout de nous et tout de suite, mais la différence avec les régimes totalitaires, ceux de l’Est comme ceux de l’Ouest, c’est qu’il fait appel, non pas à des contraintes extérieures, un appareil politique, des conditionnements psychologiques, mais à notre liberté intérieure, notre libre décision, notre générosité personnelle.

C’est de notre cœur, de notre amour, qu’il désire obtenir ce choix. Oui, à tout moment, il nous laisse libre de choisir. Les mots : « Veux-tu», « Si tu veux » reviennent sans cesse dans l’Evangile et nous rappellent que le Seigneur propose, mais ne s’impose jamais.

 

Exigences et respect de l’autre : ce sont les caractéristiques du véritable amour. L’être qui aime veut tout de l’être aimé, mais en même temps, il désire que cela vienne de lui dans une réponse libre et personnelle. A l’appel de l’amour, seule une réponse d’amour peut satisfaire le cœur de l’autre.

Voilà la façon dont le Christ désire être aimé : amour du libre choix qui engage tout entier et tout de suite dans une préférence radicale, qui fait de toutes les valeurs possédées auparavant.

Cet amour-là, exclusif, total sans retour, s’appelle une « passion ». Passion : ce mot est commun au vocabulaire de l’amour et à celui de la souffrance et ce n’est pas par hasard. L’amour véritable est celui qui est prêt à y mettre le prix, prêt à assumer les épreuves de l’autre, prêt à vivre avec l’autre  » pour le meilleur et pour le pire « .

La Passion du Christ, celle du Vendredi Saint, est le sommet de la passion qu’il nous porte. Avons-nous, nous, aussi, un peu de passion pour Dieu ? Prêts à nous livrer pour lui, à tout lâcher pour lui, comme il a tout lâché pour nous.

Dans un cri d’admiration, St-Paul écrit : « Il m’a aimé et s’est livré pour moi ! » Puissions-nous, mes frères, l’aimer à notre tour et nous livrer de la même façon. AMEN




17ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mt 13, 44-52) – par le Diacre Jacques FOURNIER

« Le trésor du Royaume »

(Mt 13, 44-52)

 « Le royaume des Cieux est comparable à un trésor caché dans un champ ; l’homme qui l’a découvert le cache de nouveau. Dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète ce champ.

Ou encore : Le royaume des Cieux est comparable à un négociant qui recherche des perles fines. Ayant trouvé une perle de grande valeur, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète la perle.

Le royaume des Cieux est encore comparable à un filet que l’on jette dans la mer, et qui ramène toutes sortes de poissons. Quand il est plein, on le tire sur le rivage, on s’assied, on ramasse dans des paniers ce qui est bon, et on rejette ce qui ne vaut rien. Ainsi en sera-t-il à la fin du monde : les anges sortiront pour séparer les méchants du milieu des justes et les jetteront dans la fournaise : là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. »

« Avez-vous compris tout cela ? » Ils lui répondent : « Oui ».

Jésus ajouta : « C’est pourquoi tout scribe devenu disciple du royaume des Cieux est comparable à un maître de maison qui tire de son trésor du neuf et de l’ancien. »« 

 

« Le Royaume des Cieux est comparable à un trésor »… Et Jésus sait de quoi il parle : il le vit… En effet, « le Règne de Dieu n’est pas une question de nourriture ou de boisson, il est justice, paix et joie dans l’Esprit Saint » (Rm 14,17). Et cet « Esprit Saint » qui renvoie ici à ce que Dieu est en Lui-même (« Dieu est Esprit » (Jn 4,24) et il « est Saint » (Ps 98)), Jésus, le Fils, le reçoit du Père de toute éternité car c’est par ce Don gratuit du Père qu’il est engendré en « Dieu né de Dieu, Lumière née de la Lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu, de même nature que le Père » (Crédo). Ainsi, tout comme le Père est Esprit, et que le Père est Saint, le Fils lui aussi est Esprit, et il est Saint, en tant qu’il reçoit du Père de toute éternité d’être ainsi, par le Don de cet Esprit Saint… Et vivre de la Plénitude de cet Esprit « Don du Père », tel est le Royaume des Cieux… Or toute la mission de Jésus consiste à nous inviter à nous tourner avec lui vers le Père : « Si tu savais le Don de Dieu », dit-il à la Samaritaine (Jn 4,10-14 ; 7,37-39). Si nous consentons à l’Amour, nous recevrons alors avec lui et comme lui ce Don gratuit du Père et il aura en nous les mêmes effets qu’il a dans le Fils de toute éternité : il nous engendrera nous aussi, selon notre condition de créatures, à la Plénitude même de Dieu. « Recevez l’Esprit Saint » (Jn 20,22) et « vous entrerez par votre plénitude dans toute la Plénitude de Dieu » (Ep 3,19 ; 5,18 ; Col 2,9-10). Notre « esprit » (1Th 5,23), créé pour recevoir ce Don de l’Esprit, aura ainsi atteint ce but ultime qui est en fait le terme de toute vocation humaine : participer par grâce à ce que Dieu Est par nature, et cela gratuitement, par amour… « Là » se cache le vrai bonheur puisque « le fruit de l’Esprit est joie, paix  » profonde (Ga 5,21)…

            C’est pourquoi ce « Royaume des Cieux est semblable à un trésor qui était caché dans un champ », caché au plus profond du cœur, enfoui sous des tonnes de vase et de boue, sous nos péchés et nos misères… Mais le Christ est venu révéler l’homme à lui-même en lui donnant de pouvoir prendre conscience, en le vivant, de l’incroyable beauté de sa vocation… « Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jn 6,68). « Qu’un homme vienne à trouver » le trésor de cette Plénitude de Vie ? « Il s’en va ravi de joie vendre tout ce qu’il possède, et il achète ce champ ». Il laisse tout pour ce trésor, car rien, sur cette terre ne lui est comparable… Avec lui, il a trouvé le vrai bonheur… « Tu mets dans mon cœur plus de joie, que toutes leurs vendanges et leurs moissons » (Ps 4)…

                                                                     DJF




Rencontre autour de l’Évangile – 17ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mt 13, 44-52)

« Le Royaume des cieux est comparable à un trésor caché… à une perle de grande valeur… »

 

 TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons (Mt 13, 44-52)

Jésus continue d’annoncer le Royaume par des paraboles. Il le présente comme quelque chose de très grande valeur pour lequel il vaut la peine d’engager totalement sa vie en attendant le jugement de Dieu qui saura faire le tri entre ceux qui auront cherché ce Royaume à Dieu et ceux qui lui auront fermé leur cœur.

 

Soulignons les mots importants

 Un trésor caché : Est-ce que ce laboureur était à la recherche d’un trésor ?

Dans sa joie…   Pourquoi cette joie ? Que penser de sa décision ?

Un négociant qui recherche des perles fines : Cette recherche nous fait-elle penser à une parole de Jésus ?

Ayant trouvé une perle de grande valeur 

Il va vendre tout ce qu’il possède : est-ce raisonnable de tout liquider ainsi ? L’attitude de ce négociant vous rappelle-t-elle une rencontre de Jésus dans l’évangile ?

Un filet qu’on jette à la mer : A plusieurs reprises il est question de filet de pêche dans l’évangile : cherchons ensemble.

Ici dans quel sens Jésus utilise l’image du filet ?

On ramasse ce qui est bon, on rejette ce qui ne vaut rien…

Dans la fournaise  …Pleurs et grincements de dents : Est-ce que Jésus prononce ces paroles avec l’idée d’une condamnation ?

Scribe devenu disciple du Royaume des cieux : qu’est-ce qu’un scribe ?

Qui tire de son trésor du neuf et de l’ancien : que veut dire Jésus ?

 

Pour l’animateur   

  • Un trésor caché: Le Royaume de Dieu, qui commence si petit comme la graine de moutarde,  qui a la puissance d’une pincée de levain cachée dans la pâte, est une réalité tellement précieuse, un trésor tellement grand, que celui qui l’a trouvé n’a pas le droit d’hésiter un instant pour en faire son bien le plus précieux. « Là où est notre trésor, là aussi sera notre cœur ».

  • Jésus est lui-même le Royaume présent parmi nous, le Salut de Dieu qui vient à nous, le trésor qui fait la joie du disciple. Certains l’ont trouvé un jour alors qu’ils ne le cherchaient pas, au hasard d’une conversation, d’une rencontre, d’une célébration, d’une lecture…

              D’autres, comme le négociant, se mettent assidûment à la recherche de Dieu et un jour, parfois au terme d’une vie,  ils découvrent la perle de grande valeur, Jésus et la  bonne nouvelle du Royaume de Dieu. Jésus n’a-t-il pas dit : « Qui cherche trouve » ?

  • Quand on l’a trouvé, ça vaut la peine d’engager totalement sa vie, mobiliser toutes ses forces pour l’avoir. On ne peut pas choisir le Christ un peu, à moitié… Devant l’amour fou de Dieu pour nous, le disciple qui l’a compris ne fait pas de calcul…il répond en renonçant à tout le reste. Cela peut paraître humainement déraisonnable.

  • A ceux qui hésitent, Jésus propose la parabole du filet et du tri. Les expressions « la fournaise, les grincements de dents » n’ont pas pour but d’annoncer leur condamnation, mais pour les mettre en garde, souligner la gravité de l’enjeu, et les encourager à entrer dans le parti des  « justes » pour ne pas manquer d’être définitivement accueillis dans le Royaume des cieux. (Il est bon de se rappeler le filet de la pêche miraculeuse, après la résurrection (Jn 20,6) : le succès de la mission quand on travaille pour le Royaume au nom de Jésus.)

  • Parmi les auditeurs de Jésus, il y avait des scribes (des experts qui copiaient et étudiaient les Ecritures). Ceux qui ont laissé la parole de Dieu façonner leur cœur reconnaissent Jésus comme le Messie et ainsi ont su tirer du trésor des Ecritures du neuf et de l’ancien. Car toutes les Ecritures l’Ancien Testament mènent à Jésus. Les scruter, les méditer façonne notre cœur et nous aide à nous attacher au Christ.

 

TA PAROLE DANS NOS CŒURS :

Seigneur Jésus, par ta présence au milieu de nous, le Royaume des cieux est là. C’est toi-même le trésor caché, la perle de grande valeur : tu te révèles à ceux qui ont le cœur ouvert. Tu te laisses trouver par ceux qui cherchent avec ardeur et persévérance.

Fais-nous la grâce de ne pas hésiter à engager toute notre vie pour être avec toi, même quand c’est difficile. Que notre vie soit un témoignage pour tous ceux qui hésitent à te suivre.

 

TA PAROLE DANS NOS MAINS :

La Parole aujourd’hui dans notre vie

  • Le Royaume des cieux…un trésor…une perle de grand prix!

Est-ce vraiment comme cela que le Royaume des cieux est perçu par nous, par les chrétiens d’aujourd’hui ?

Beaucoup de gens courent après le gros lot ! Tant de moyens sont proposés pour faire fortune !

  • Lorsque nous parlons du Royaume des cieux, de Jésus Christ, peu de gens se précipitent pour l’accueillir. Pourquoi ? Comment Jésus Christ est-il perçu autour de nous ? Est-il reconnu comme le bien le plus grand, la plus grande richesse de l’humanité. Lui avons-nous donné la préférence, comme cet homme qui vend tout pour acquérir la perle de grand prix ?

  • Répondons-nous sans hésiter aux appels du Christ, dans l’Evangile et dans l’Eglise, à travers les appels de nos frères… ? Le faisons-nous sans calcul ?

  • La Parole de Dieu que nous entendons chaque semaine est-elle une lumière qui nous aide à choisir les meilleurs comportements ?

 

 

Ensemble prions

Chant :

Seigneur Jésus, je te cherche p.361

 

Béni sois-tu Seigneur, notre Père,

Toi qui nous as donné ton Fils

Le trésor de notre vie.

Illumine les yeux de notre cœur

Pour que, dans chacune de nos joies et de nos peines

Nous sachions reconnaître sa présence,

Découvrir sa tendresse et demeurer dans sa paix.

 

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Mgr Pascal Chane Teng, nouvel Evêque de la Réunion (19/07/2023)

Ce mercredi 19 juillet, Mgr Gilbert AUBRY, a annoncé, à l’Evêché, son prochain départ à la retraite et présenté son successeur, Mgr Pascal CHANE TENG. Toute l’équipe du SEDIFOP à laquelle il a appartenu pendant des années en tant qu’intervenant en Théologie au Cycle Long pour les deux groupes de Saint Denis lui souhaite bien sûr le meilleur pour son service du Christ et de l’Eglise qui est à la Réunion… « C’est en toi que nos pères espéraient… En toi ils espéraient et n’étaient pas déçus » (Ps 22(21),5-6)…

«  »Pour vous, disait Jésus à ses disciples, qui suis-je ? » Simon-Pierre répondit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. » En réponse, Jésus lui dit : Tu es heureux, Simon fils de Jonas, car cette révélation t’est venue, non de la chair et du sang, mais de mon Père qui est dans les cieux. Eh bien! moi je te dis : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les Portes de l’Hadès ne tiendront pas contre elle. Je te donnerai les clefs du Royaume des Cieux : quoi que tu lies sur la terre, ce sera tenu dans les cieux pour lié, et quoi que tu délies sur la terre, ce sera tenu dans les cieux pour délié » » (Mt 16,15-19).

« Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître; mais je vous appelle amis, parce que tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître. Ce n’est pas vous qui m’avez choisi; mais c’est moi qui vous ai choisis et vous ai établis pour que vous alliez et portiez du fruit et que votre fruit demeure » (Jn 15,15-16)…

« S’avançant, Jésus leur dit ces paroles : Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici que je suis avec vous pour toujours jusqu’à la fin de l’âge » (Mt 28,18-20).

« Voilà ce qui est bon et ce qui plaît à Dieu notre Sauveur, lui qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. Car Dieu est unique, unique aussi le médiateur entre Dieu et les hommes, le Christ Jésus, homme lui-même, qui s’est livré en rançon pour tous » (1Tm 2,3-6).

 




16ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mt 13, 24-43) – par Francis COUSIN

« Le bon grain … ou l’ivraie ? »

La semaine dernière, dans l’évangile, Jésus nous parlait d’un semeur, Dieu, qui inlassablement sème sa Parole d’amour et de paix, à tous vents …et cette Parole est plus ou moins bien reçue par ceux qui la reçoivent, en fonction de ce qu’ils ont dans leur cœur à ce moment-là ou peu de temps après …

Et cette Parole est soit étouffée … ou elle donne du fruit …

C’est la disposition du receveur, seul, ou les contingences du moment qui permettent quelle porte du fruit.

Dans l’évangile d’aujourd’hui, Jésus ajoute un autre paramètre : le démon, le Satan, le diviseur … celui qui vient mettre la zizanie dans nos cœurs … et entre les personnes …

Même si on ne parle de moins en moins souvent, à tel point que beaucoup ne croient plus en lui : « C’est une invention pour nous faire peur … pour qu’on soit sages » …

Il n’empêche, il existe bel et bien, … Et si Jésus en parle, c’est bien qu’il existe … car Jésus est vérité ! (cf Jn 14,6)

Mais le Satan s’arrange pour qu’on ne le voit pas … dans la parabole, il vient « pendant que les gens dormaient », quand il fait nuit, dans les ténèbres, le lieu du mal !

Et que fait-il ?

Là où le cultivateur a semé du bon blé dans son champ, il vient y semer de l’ivraie, une sorte de blé dégénéré qui n’a aucune valeur nutritive et ne sert à rien … sinon à ennuyer le cultivateur ! Il n’agit que par méchanceté …

Le premier a semé le bon grain en plein jour, son ennemi la nuit. Jésus semble suggérer que le mal, celui qui est en moi, celui qui est dans les autres, ne correspond pas à notre vrai visage qui est celui donné par Dieu, un visage d’amour, mais qu’il vient de l’ennemi, de Satan.

Au début, personne ne se doute de quoi que ce soit, les deux céréales ont les mêmes pousses …

Mais quand les épis se développent, la différence apparaît, et les serviteurs préviennent le maître, et pleins de bonne volonté, ils veulent enlever tout l’ivraie, ce que refuse le maître : « Non, en enlevant l’ivraie, vous risquez d’arracher le blé en même temps. Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson. »

Pourquoi attendre, alors que les ouvriers étaient prêts à faire le travail tout de suite ?

Parce que ce n’est pas le maître qui va séparer le bon grain de l’ivraie, mais ce sera Jésus qui le fera au temps de la moisson. Parce qu’il veut nous laisser le temps de mûrir, de réfléchir, de discerner le bien du mal, de résister au démon … et surtout, si le mal est entré en nous, il nous donne la possibilité de demander pardon à Dieu du mal que nous avons fait sur cette terre … et même après notre mort, dans le purgatoire …

Mais c’est quoi le temps de la moisson ?

Deux possibilités : le moment de notre mort à la vie terrestre … ou la parousie, au moment du jugement dernier …

Si on en croit saint François d’Assise, il vaut mieux se préparer pour notre mort terrestre : « Loué sois-tu, mon Seigneur, par sœur notre mort corporelle, à laquelle nul homme vivant ne peut échapper. Malheur à ceux qui mourront dans les péchés mortels. Heureux ceux qu’elle trouvera dans tes très saintes volontés, car la seconde mort ne leur fera pas mal. »

Essayons donc de ne pas laisser l’ennemi mettre de l’ivraie dans nos cœurs. Et résistons aux tentations du Démon … dans toute notre vie : que ce soit notre vie personnelle, familiale, sociale, et même dans l’Église où parfois la jalousie et l’égoïsme se font jour … et même pire encore …

Seigneur Jésus,

je suis en même temps

le bon grain et l’ivraie.

J’essaye de vivre ta Parole d’amour,

mais le Satan est toujours prêt

à me faire dévier de ta Parole

pour m’emmener

« là où je ne voudrais pas aller ».

Aide-moi à lui résister.

 

Francis Cousin  

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Priere dim ord A 16°




Rencontre autour de l’Évangile (Mt 13, 24-43)– 16ième Dimanche du Temps Ordinaire

« Le bon grain et l’ivraie,

la graine de moutarde et le levain… »

 

 

 TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons (Mt 13, 24-43)

Trois petites paraboles permettent à Jésus de présenter le Royaume de Dieu comme une force de vie qui fait pousser, qui fait grandir, qui fait monter…Mais le Royaume de Dieu, puissance de vie et de croissance, commence ‘petit’, modeste…Il rencontre aussi les forces du mal…Le croyant est invité à la patience et à s’en remettre à Dieu qui seul peut faire le tri, c’est à dire de juger

 

Soulignons les mots importants

Le Royaume des cieux : Cette expression revient souvent dans l’évangile de Matthieu.

Peut-on la remplacer par d’autres expressions ?

Le bon grain et l’ivraie (une mauvaise herbe qui gêne la croissance des céréales)  

Que représente cette ivraie ?

Un ennemi : En disant que c’est un ennemi qui a  semé l’ivraie, que nous apprend Jésus ?

Laissez-les pousser : En disant cela, qu’est-ce que Jésus nous apprend de Dieu ?

La Moisson : Que signifie le temps de la moisson dont parle Jésus ?

Les fils du Royaume et les fils du Mauvais : de qui parle Jésus ?

Graine de moutarde : que devient cette si petite graine ?

Les oiseaux du ciel : « Les oiseaux » sont le symbole du monde païen.( Dn4, 7-19)

Du levain qu’une femme enfouit dans trois grandes mesures : Trois « mesures » comprenaient 40 litres. Que veut nous faire comprendre Jésus en disant qu’une pincée de levure fait monter une si grande quantité de pâte ?

 

Pour l’animateur   

Le Royaume des cieux : l’évangile parle aussi du « Royaume de Dieu ». Saint Jean parle surtout de la « vie éternelle ». C’est aussi « le ciel » : En bon juif, Matthieu ne prononce pas le nom de « Dieu ». Il le remplace par « les cieux ». Quand nous disons : « Notre Père qui es aux cieux », cela veut dire exactement « notre Père qui est Dieu ». Ce Royaume du Père des cieux, ou la vie éternelle, ou le ciel commence ici-bas quand nous accueillons Jésus comme l’Envoyé du Père et que nous vivons de sa vie. Jésus, dans ces paraboles, nous aide à le comprendre.

L’ivraie représente tous les obstacles à l’avènement du Royaume de Dieu. Mais Dieu est patient. Mieux vaut supporter la présence du mal que d’arracher le bien lorsqu’on n’a pas les moyens d’un véritable discernement.  Il laisse chacun le temps de se convertir. Parfois nous aimerions que Dieu intervienne pour nettoyer notre monde et remettre de l’ordre dans son champ. L’ennemi, pas seulement le diable ! Hélas, il peut être chacun des nous !

Le Christ, en se faisant homme, a été solidaire de notre humanité de faiblesse et de péché : il a subi les conséquences du mal jusqu’à en être victime sur la croix. Dieu n’a pas fait de miracle pour sauver le Christ de la violence des hommes. En fait Dieu respecte notre liberté : c’est à nous de faire bon usage de notre liberté. 

Fils du Royaume et fils du Mauvais : Il ne faut surtout pas se représenter le monde avec d’un côté les gens parfaits et de l’autre les mauvais. Personne ne peut se vanter d’être totalement bon et personne n’est non plus totalement mauvais. En chacun de nous, il y a du Royaume et de l’anti-Royaume. Le bon grain et l’ivraie qui poussent ensemble, c’est l’image des hommes toujours partagés entre le mal et le bien qui coexistent en chacun de nous.

Le champ où l’ivraie et le bon grain poussent ensemble, nous aide à comprendre aussi que l’Eglise est un peuple mélangé de forts et d’infirmes, de bons et de méchants… le temps de l’Eglise, c’est le temps de la patience de Dieu qui veut laisser à chacun le temps de changer de vie.

Le grain de moutarde qui devient un arbre et qui abrite les oiseaux, signifie que le Royaume de Dieu qui commence petitement va pouvoir rassembler tous les hommes.

Le levain, qui, lui, reste enfoui, est un produit, imperceptible, mais particulièrement puissant. Jésus nous révèle l’extraordinaire puissance du Royaume de Dieu (la présence du Christ Ressuscité agissant par son Esprit-Saint) qui est à l’œuvre dans l’immensité de l’humanité pour la faire monter vers le Père. Le Royaume est une force cachée de croissance, trésor caché offert à tous ceux qui cherchent Dieu.

Dans ces petites paraboles, c’est le grand projet du Père que Jésus nous révèle.

 

TA PAROLE DANS NOS CŒURS :

Seigneur Jésus, c’est vraiment un grand secret que ce Royaume des cieux ! Mais tu nous le révèles en employant des images toute simples : tu nous demandes d’accepter que sur terre ce Royaume soit une communauté où se mêlent le bien et le mal. Le jugement dernier, ce sera l’affaire de Dieu. Nous acceptons les débuts humbles et parfois difficiles de ce Royaume. Nous admirons aussi à quel point il est une force de croissance et de fécondité pour faire monter notre monde vers le Père.

 

TA PAROLE DANS NOS MAINS :

La Parole aujourd’hui dans notre vie

* Ne sommes-nous pas tentés de vouloir une Eglise de purs, de chrétiens engagés…et de vouloir écarter les faibles, les ignorants,  les ‘pécheurs’ ?

Peut-être que nous oublions qu’en chacun de nous il y a du bon et du moins bon, le bon grain et l’ivraie poussent souvent ensemble : quels moyens prenons-nous pour laisser le Seigneur purifier notre cœur ?

* La parabole de l’ivraie et du bon grain nous révèle la patience et la miséricorde de Dieu à notre égard : qu’en faisons-nous ? Peut-être nous ne sommes pas pressés de répondre à ses appels à changer.

Ne sommes-nous pas portés à juger, à vouloir faire nous-mêmes le « nettoyage » des situations ? 

* Cependant n’avons-nous pas le devoir d’appeler « bien » ce qui est bien, et « mal » ce qui est mal ? Est-ce que nous ne manquons pas de courage parfois pour dénoncer ce qui est mal, sous prétexte que « tout le monde le fait » ou « pense comme ça » ?

Donc il ne faut pas ne pas confondre le blé et l’ivraie :

Si on n’arrache pas l’ivraie, est-ce qu’il ne faut pas cependant la repérer et la maintenir à sa place ? Cette parabole de la patience, n’est-elle pas aussi la parabole du courage ? 

Devant des « petits succès » de la Parole de Dieu, devant les débuts modestes de conversion que nous constatons, quelle est notre attitude : Patience ? Découragement ? Espérance ? Pessimisme ?

 

Ensemble prions

Chant : Dans le soleil ou le brouillard p.318

 

 

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16ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mt 13, 24-43) – par le Diacre Jacques FOURNIER

« Un appel à la conversion »

(Mt 13, 24-43)

En ce temps-là, Jésus proposa cette parabole à la foule : « Le royaume des Cieux est comparable à un homme qui a semé du bon grain dans son champ.
Or, pendant que les gens dormaient, son ennemi survint ; il sema de l’ivraie au milieu du blé et s’en alla.
Quand la tige poussa et produisit l’épi, alors l’ivraie apparut aussi.
Les serviteurs du maître vinrent lui dire : “Seigneur, n’est-ce pas du bon grain que tu as semé dans ton champ ? D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie ?”
Il leur dit : “C’est un ennemi qui a fait cela.” Les serviteurs lui disent : “Veux-tu donc que nous allions l’enlever ?”
Il répond : “Non, en enlevant l’ivraie, vous risquez d’arracher le blé en même temps.
Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson ; et, au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Enlevez d’abord l’ivraie, liez-la en bottes pour la brûler ; quant au blé, ramassez-le pour le rentrer dans mon grenier.” »
Il leur proposa une autre parabole : « Le royaume des Cieux est comparable à une graine de moutarde qu’un homme a prise et qu’il a semée dans son champ.
C’est la plus petite de toutes les semences, mais, quand elle a poussé, elle dépasse les autres plantes potagères et devient un arbre, si bien que les oiseaux du ciel viennent et font leurs nids dans ses branches. »
Il leur dit une autre parabole : « Le royaume des Cieux est comparable au levain qu’une femme a pris et qu’elle a enfoui dans trois mesures de farine, jusqu’à ce que toute la pâte ait levé. »
Tout cela, Jésus le dit aux foules en paraboles, et il ne leur disait rien sans parabole,
accomplissant ainsi la parole du prophète : ‘J’ouvrirai la bouche pour des paraboles, je publierai ce qui fut caché depuis la fondation du monde.’
Alors, laissant les foules, il vint à la maison. Ses disciples s’approchèrent et lui dirent : « Explique-nous clairement la parabole de l’ivraie dans le champ. »
Il leur répondit : « Celui qui sème le bon grain, c’est le Fils de l’homme ;
le champ, c’est le monde ; le bon grain, ce sont les fils du Royaume ; l’ivraie, ce sont les fils du Mauvais.
L’ennemi qui l’a semée, c’est le diable ; la moisson, c’est la fin du monde ; les moissonneurs, ce sont les anges.
De même que l’on enlève l’ivraie pour la jeter au feu, ainsi en sera-t-il à la fin du monde.
Le Fils de l’homme enverra ses anges, et ils enlèveront de son Royaume toutes les causes de chute et ceux qui font le mal ;
ils les jetteront dans la fournaise : là, il y aura des pleurs et des grincements de dents.
Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! »  

 

            « Il en va du Royaume des Cieux comme d’un homme qui a semé du bon grain dans son champ »… « Nul n’est bon que Dieu seul » (Lc 18,19) ? Ce Dieu « bon » ne peut donc que créer du « bon ». Et de fait, « Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, mâle et femelle il les créa. Dieu les bénit et Dieu leur dit : « Soyez féconds, multipliez, emplissez la terre et soumettez-la »… Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait : cela était très bon » (Gn 1,27-31). Et pourtant, un mystérieux « ennemi », dit ici Jésus, va « semer à son tour de l’ivraie au milieu du blé »… Et sous son influence, cet homme « bon » et toujours « bon » en tant que créature du Dieu « Bon », ne va pas utiliser sa liberté comme il le faudrait, et il va poser des actes « mauvais » qui ne correspondent pas à cette bonne réalité qu’il est toujours au plus profond de lui-même… Et voilà l’homme brisé, cassé, blessé, torturé… « Souffrance et angoisse pour toute âme humaine qui fait le mal » (Rm 2,9). Et que son enfant souffre, cela Dieu ne le supporte pas… Il enverra ses prophètes pour inviter à la conversion : « Cessez de faire le mal, apprenez à faire le bien. Si vous voulez bien obéir, vous mangerez les produits du terroir », du Royaume des Cieux, de la Maison du Père, ces « produits » qui sont Plénitude de vie, joie, paix, bonheur profond… « Mais si vous refusez et vous rebellez, c’est l’épée » que vous maniez « qui vous mangera »…

            Et comme Dieu, de son côté, ne cesse de vouloir le meilleur pour tous les hommes qu’il aime, il va inlassablement, avec une incroyable patience, leur lancer cet appel auquel se joint toujours la promesse d’effacer, par son pardon, par sa Miséricorde infinie, toutes les erreurs et les fautes qui ont pu être commises. « Allons, discutons, dit le Seigneur… Quand vos péchés seraient comme l’écarlate, comme neige ils blanchiront ; quand ils seraient rouges comme la pourpre, comme laine ils deviendront… Fais-moi me souvenir, et nous jugerons ensemble, fais toi‑même le compte afin d’être justifié » (Is 1,16-20 ; 43,26).

            Nous sommes tous pécheurs (Rm 3,9-26). Mais « par ma vie, oracle du Seigneur, je ne prends pas plaisir à la mort du méchant, mais à la conversion du méchant qui change de conduite pour avoir la vie. Convertissez-vous, revenez de votre voie mauvaise. Pourquoi mourir » (Ez 33,11) ? St Paul invite ainsi à ne pas mépriser « ses richesses de bonté, de patience, de générosité », en reconnaissant « que cette bonté de Dieu nous pousse à la conversion » (Rm 2,1-4). « L’Amour en effet prend patience, il ne cherche pas son intérêt mais le nôtre. Il supporte tout, endure tout, espère tout », et notamment notre repentir… DJF




16ième Dimanche du Temps Ordinaire (13, 24-43) – Homélie du Père Louis DATTIN

 Le bon grain et l’ivraie

Mt 13, 24-43

« Si Dieu existe, j’aurais des comptes à lui demander » : cette phrase, je l’ai lue dans le journal d’un peintre contemporain. Mais, tous, nous l’avons entendue un jour ou l’autre, sous une forme ou sous une autre. Devant les souffrances, la mort, les injustices quotidiennes, nous nous demandons ce qui peut bien faire Dieu. Pourquoi son silence, son inaction ? Ne voit-il pas la souffrance de son peuple ? La question du mal est la plus grave de toutes… Si Dieu est bon et puissant, pourquoi y-a-t-il un tel déchainement de violence, de souffrances ?

Dans l’Evangile d’aujourd’hui, Jésus nous donne sa réponse toute simple, et merveilleusement limpide : tout d’abord, on s’en doutait, le mal ne vient pas de Dieu qui n’a semé que du bon grain dans le champ du monde mais tout le mal ne vient pas non plus du cœur de l’homme. Le mal existe avant, et plus profond.

Pour Jésus, c’est clair et net, l’homme lui-même est victime de ce qu’il appelle le « mauvais », le mal du « Notre père » « Délivre-nous du mal ! ». Comme il nous est bon d’apprendre cette révélation : au-delà de nos faiblesses, à la racine de nos péchés, il y a une puissance dont nous ne sommes pas totalement responsables et qui agit sournoisement : « pendant que les gens dorment » dit Jésus. Alors que le blé a été semé en pleine clarté du jour, l’ivraie est semée en cachette, en profitant lâchement d’un moment d’inconscience.

N’est-ce pas une expérience que nous faisons souvent ? Le mal s’infiltre sournoisement dans notre vie et souvent à notre insu ; nous ne nous en apercevons qu’après coup. C’est Jésus qui nous le dit et ainsi il réhabilite notre dignité profonde. Nous ne sommes pas si mauvais que nous en donnons parfois l’image. Le pécheur est d’abord une victime.

 Et puis, nous avons une fâcheuse tendance à répartir l’humanité en deux catégories très tranchées : c’est ce qu’on appelle le manichéisme : d’un côté, les bons ; de l’autre, les mauvais. C’est le principe un peu simplet des films américains, des westerns et des bandes dessinées.

Jésus, lui, là encore, n’est pas d’accord avec cette vision simpliste du monde. Pour lui, vous l’avez entendu, le bon grain et l’ivraie sont mélangés, comme en un écheveau impossible à démêler. Dans notre propre cœur, germes de vie et semences de mort cohabitent : telle action commencée dans l’amour s’achève dans l’angoisse, telle entreprise de générosité se transforme en affaire « très intéressée ».

« Je ne fais pas le bien que je voudrais faire, avoue le grand St-Paul, et je commets le mal que je ne voudrais pas faire ».

Ce mélange inextricable de bien et de mal en nous-mêmes devrait nous rendre prudents contre tous les jugements trop hâtifs ou trop intolérants envers les autres. « Seigneur, guéris-nous de l’intransigeance et du sectarisme ». Nous avons beaucoup de mal à accepter l’état naturel du monde. Nous sommes comme les fils de Zébédée qui, après avoir été mal reçus dans un village, disent au Seigneur : « Ne vas-tu pas envoyer le feu du ciel sur cette bourgade pour qu’on en parle plus ». Soyez justes, mais ne vous faîtes pas justiciers !

Nous sommes impatients de mettre de l’ordre avant le temps, un peu comme Pierre qui avec son épée, coupe l’oreille de Malchus. Remettons l’épée au fourreau : la vengeance ne nous appartient pas. « C’est moi, dit le Seigneur, qui rendrai à chacun selon son dû ». Pas de justice expéditive.

Si Dieu n’extermine pas les méchants, c’est qu’il garde au fond du cœur l’espoir qu’ils vont finir par se convertir. Dieu est plus patient que nous. Ce temps de longue patience, c’est le délai qu’il nous offre : il faut attendre le temps de la moisson, le jour du jugement pour séparer le bien du mal, en nous rappelant qu’il y a deux catégories d’hommes qui n’existent pas : « ceux qui sont entièrement bons » et  » ceux qui sont entièrement mauvais ».

« Celui qui se dit ‘’sans péché, dit Jean, celui-là est dans l’illusion et ceux qui se reconnaissent pécheurs ne le sont déjà plus ».

           Un des passages les plus étonnants de l’Evangile n’est-il pas celui-ci : « Il y a plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit que pour 99 justes qui n’ont pas besoin de pénitence ». « Celui qui se glorifie d’être juste, ne l’est déjà plus ! »

 

 

Sans oublier que ce tri, nous le faisons avant l’heure, celle où nous jugeons, avant Dieu lui-même, le seul qui connait vraiment « les reins et les cœurs ». Ce tri, donc, peut être l’occasion de faire naître en nous le racisme, un des maux importants de notre société ; et qui peut dire qu’il ne l’est pas un peu, en face de certaines catégories humaines ?

A côté des racismes spectaculaires, foisonnent une multitude de petits racismes. Lorsque Jésus priait pour que nous devenions unis : « Père, qu’ils soient un comme toi et moi nous sommes un », il priait pour que disparaissent les castes, les ghettos, les clans, les égoïsmes qui privilégient des hommes vis-à-vis d’autres hommes. Il demandait que nous arrivions tous ensemble chez le bon Dieu, quels que soient nos liturgies, nos peaux, nos couleurs, nos âges, nos biens, nos pauvretés. Dès que nous nous intitulons juges de la conduite des autres, nous devenons racistes. On veut bien faire de l’œcuménisme avec les protestants mais pas avec les voyous !

Rappelez-vous ce racisme des bonnes gens « qui ne sont pas comme le reste du monde – voleurs, adultères ». C’est celui du pharisien debout devant l’autel qui est tout content de n’être pas comme ce publicain qui se frappe la poitrine en disant : « Aie pitié de moi, Seigneur, je ne suis qu’un pécheur ».

Pour Dieu, il n’y a pas de bons fils et d’autre part de mauvais fils : ils sont tous ses fils aimés de lui. Ne faisons pas de différence où Dieu n’en met pas.

Ce qui ne signifie pas que le bien est mal et que le mal est bien ! Mais non seulement je ne dois pas juger, mais je dois accueillir tous les hommes, sans acception de personne. Comme elles sont malheureuses ces querelles où l’on se condamne pour des riens ! C’est du christianisme rapetissé. Parfois, tout le zèle que nous mettons à convertir les autres serait mieux employé à nous convertir nous-mêmes… Mieux vaut une moisson difficile que pas de moisson du tout.

En supprimant tout au début, il n’y aurait plus d’ivraie, bien plus, il n’y aurait plus rien du tout ! Il faut attendre le temps de la moisson pour séparer le bien du mal, et à ce moment-là, nous aurons sans doute bien des surprises ! Pour le moment, il faut les laisser croître ensemble. Nous voudrions tant que l’Eglise soit propre, libérée de tout ce qui ne nous semble pas dans la bonne ligne. A tout moment, des voix s’élèvent pour réclamer que l’on fasse le ménage, que l’on interdise, que l’on pousse vers la sortie ceux qui ne nous conviennent pas, dans la plus modeste des chapelles comme dans l’église universelle. Cela voudrait-il dire que nous sommes plus attentifs au mal qu’au bien qui se fait ?

Serions-nous plus rapides à dénoncer qu’à encourager ? Plus disposés à juger qu’à aimer ? Il nous est tout à fait légitime d’attendre le ciel c’est-à-dire l’état de grâce définitif en communion avec Dieu. « Nous attendons, nous dit St-Pierre, des nouveaux cieux, une terre nouvelle où la justice habitera ».

Avec Jésus, nous rêvons avec joie de ce Royaume où le mal n’existera plus, où tout ne sera que vérité, amour, bonheur sans fin et sûrs de ce résultat final, nous y travaillons ici-bas, chaque jour, de notre mieux, en faisant une confiance totale au maitre du champ.

En attendant, il ne nous reste plus qu’à imiter la patience aimante de Dieu. AMEN




15ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mt 13, 1-23) – par Francis COUSIN

« Voici que le semeur est sorti pour semer »

Ce n’est pas un simple agriculteur qui sème au maximum deux fois par ans, au printemps après l’hiver, ou juste après les récoltes …

C’est quelqu’un, Dieu, qui sème tout le temps sans jamais s’arrêter …

Il sème …, il sème … infatigablement …

Bien sûr, comme tout agriculteur, ou comme tous ceux qui ont un jardin, il espère toujours une bonne récolte … « à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un », pour chacun des grains semés …

C’est l’amour de Dieu qui se manifeste inlassablement … chaque jour, à tout instant du jour … et de la nuit, car Dieu nous parle même dans notre nuit …

Et peut-être encore plus dans notre nuit … notre nuit spirituelle …

Même si on ne s’en rend pas compte …

Ô bien sûr, Dieu n’est pas tout seul …

Il a avec lui sa garde rapprochée, si on peut dire … ses permanents … tous les prêtres, les évêques, le pape, les diacres permanents, les moines, les religieux, les religieuses …

Et puis il y a les occasionnels : les catéchistes … les responsables de mouvements religieux … et puis, normalement, tous les baptisés, surtout les parents … qui ont à cœur de transmettre à leurs enfants ce qu’ils ont reçus de leurs parents …

Finalement … ça fait du monde ! …

On en arriverait presque à se dire que tout le monde devrait croire en Dieu …

Et pourtant … ce n’est pas le cas …

Et dans la seconde partie de l’évangile, Jésus explique bien les différentes situations possibles dans la réception de sa Parole d’amour, avec quatre ‘terrains différents’ :

Le bord du chemin : la terre est dure, à cause du passage des gens. Les graines ne peuvent pas s’enfoncer dans la terre, les oiseaux les mangent. C’est le « Mauvais », le « Satan » qui détourne notre attention de la Parole en la déformant. « Pas du tout ! Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. » (Gn 3,4-5).

Le sol pierreux : ce qu’on pourrait assimiler au ‘zappage’ : toute nouveauté remplace ce qui existait avant. Il faut être à la mode ! … La superficialité …

Les ronces : C’est l’individualisme, le « moi, je … », le paraître …

La bonne terre : Elle existe aussi … même si on a parfois du mal à la distinguer … chez les autres … et même en nous (surtout en nous) …

Et si ont fait bien attention, nous sommes tous, à un moment ou à un autre, dans chacune de ces situations …

Personne ne peut dire qu’il est tout le temps « une bonne terre », ou très peu de gens …

Parce que nous savons tous que nous sommes pécheurs … et on n’arrête pas de le dire quand nous sommes à la messe … Kyrie eleison … prends pitié de nous … Je ne suis pas digne de te recevoir …

Cela ne veut pas dire qu’il faut en rester là … à ne rien faire, en se disant, « c’est comme ça, on n’y peut rien ».

Il faut sans cesse essayer de s’améliorer, en se disant que nous sommes tous appelés à la sainteté

Cela fait partie de notre espérance …

Dieu nous le rappelle par l’intermédiaire du prophète Isaïe : « Ainsi ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qui me plaît, sans avoir accompli sa mission. » (première lecture)

Le semeur est sorti pour semer

Il a pris le chemin de nos cœurs

Rien n’arrêtera son geste,

La moisson de l’amour nous attend

Chaque jour.

Dieu sème en nous une parole de vérité

Le Fils de l’homme vient nous envoyer.

                                                                              Hubert Bourel

 

Francis Cousin  

Pour accéder à la prière illustrée, cliquer sur le lien ci-dessous :

Prière dim ord A 15°