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4ième Dimanche Pâques – par Francis COUSIN (Jn 10, 1-10)

« Les brebis écoutent sa voix… »

 Nous sommes au début de l’évangile dit ’’du bon pasteur’’, et tout de suite dit : « Celui qui entre dans l’enclos des brebis sans passer par la porte, mais qui escalade par un autre endroit, celui-là est un voleur et un bandit. ». Jésus ne précise pas qui sont ces voleurs et ces bandits, qui viennent prendre à leur profit ces brebis pour les tuer, qui viennent enlever de son troupeau des brebis qui étaient destinées à Dieu, des brebis qui suivaient le vrai Dieu, qui suivaient Jésus.

Si l’on regarde le passage précèdent où Jésus était en butte avec les pharisiens, ce pourrait être eux, qui détournent le peuple du vrai Dieu d’amour avec toutes leurs prescriptions …

« Celui qui entre par la porte, c’est le pasteur, le berger des brebis. Le portier lui ouvre, et les brebis écoutent sa voix. »

Écouter, … et non pas entendre

Je ne souviens, quand j’étais jeune et que j’allais à la ferme, il y avait, comme dans toutes les fermes, un chien attaché à l’entrée. La plupart du temps, il était calme … mais des fois, d’un seul coup, il se levait et tournait en rond au bout de sa chaine … et la fermière disait « Ah, Monsieur arrive dans deux minutes. » … et c’était vrai ! Le chien avait reconnu le bruit du tracteur du fermier entre tous les tracteurs du village à plus de six cents mètres de distance …

Il attendait son maître … il écoutait les bruits … Il était attentif …

Parce qu’il aimait son maître … et que son maître l’aimait

Et ce qui est vrai pour les chiens doit être aussi vrai pour les brebis … et pour les humains !

Tout est une question d’amour

Et pour nous, une question d’amour entre nous et Jésus … Pour l’amour de Jésus envers nous, pas de problème … mais pour notre amour vis-à-vis de Jésus … ?

Est-ce que moi, tous les matins, quand je me réveille, je pense à Jésus ?

Qui m’appelle par mon nom, ce nom qu’il a gravé sur la paume de ses mains ?

« Même si [tu m’oubliais], moi, je ne t’oublierai pas. Car je t’ai gravée sur les paumes de mes mains » (Is 49,15-16).

Bien sûr, on n’entend pas nommément notre nom, mais on sait qu’il est là, si nous écoutons notre cœur … et c’est à nous de lui dire : « Bonjour Jésus. », et peut-être ajouter une prière, personnelle … ou écrite par quelqu’un d’autre … lui montrer qu’on l’attend … et qu’on est prêt à partir à sa suite … sur notre chemin de vie terrestre …

Mais pour pouvoir le suivre, il nous faut passer par la porte … cette porte dont Jésus dit qu’il est lui-même « la porte des brebis ».

Cela veut dire qu’il nous faut passer par cette porte, passer par Jésus, nous identifier à lui, faire nôtre sa Parole.

« Personne ne va vers le Père sans passer par moi. » (Jn 14,6).

Ce n’est pas chose aisée !

Et Jésus lui-même le savait bien : « Entrez par la porte étroite. Elle est grande, la porte, il est large, le chemin qui conduit à la perdition ; et ils sont nombreux, ceux qui s’y engagent. Mais elle est étroite, la porte, il est resserré, le chemin qui conduit à la vie ; et ils sont peu nombreux, ceux qui le trouvent. » (Mt 7,13-14).

C’est sûr qu’au cours de notre vie, il nous arrivera de nous tromper de porte … de prendre des portes larges, des chemins somptueux … qui nous amènent à la gloire, la reconnaissance des gens, à la richesse, au pouvoir … choses considérées comme normale dans notre société actuelle, et souvent encouragées … mais qui peuvent fortement nous éloigner de Dieu …

« Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur ; et celui qui veut être parmi vous le premier sera votre esclave. », à l’imitation de Jésus, le vrai berger, qui « n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. » (Mt 20,26-28).

Seigneur Jésus,

apprends-nous à t’écouter

et à vivre de ta Parole

tout au long de notre chemin

sur cette terre.

Fais-nous partager

ton amour pour tous

qui nous permettra

de prendre le bon chemin

en passant par la bonne porte :

toi-même.

 

Francis Cousin    

 

 

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Image dim Pâques A 4°




4ième Dimanche de Pâques (Jn 10, 1-10) – par le Diacre Jacques FOURNIER

 « Jésus, la Porte qui ouvre sur la Vie »

(Jean 10, 1-10)  

 

En ce temps-là, Jésus déclara : « Amen, amen, je vous le dis : celui qui entre dans l’enclos des brebis sans passer par la porte, mais qui escalade par un autre endroit, celui-là est un voleur et un bandit.
Celui qui entre par la porte, c’est le pasteur, le berger des brebis.
Le portier lui ouvre, et les brebis écoutent sa voix. Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir.
Quand il a poussé dehors toutes les siennes, il marche à leur tête, et les brebis le suivent, car elles connaissent sa voix.
Jamais elles ne suivront un étranger, mais elles s’enfuiront loin de lui, car elles ne connaissent pas la voix des étrangers. »
Jésus employa cette image pour s’adresser à eux, mais eux ne comprirent pas de quoi il leur parlait.
C’est pourquoi Jésus reprit la parole : « Amen, amen, je vous le dis : Moi, je suis la porte des brebis.
Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des bandits ; mais les brebis ne les ont pas écoutés.
Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra entrer ; il pourra sortir et trouver un pâturage.
Le voleur ne vient que pour voler, égorger, faire périr. Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance. »

          

            Jésus vient de s’adresser aux Pharisiens qui n’ont pas voulu reconnaître la guérison de l’aveugle-né (Jn 9). « Ce sont des aveugles qui guident des aveugles » (Mt 15,14)… Et Jésus ose les appeler ici « des voleurs et des bandits » ! On peut deviner sans peine leur rage, leur haine… En plus, il se présente lui-même comme étant la seule porte légitime qui donne accès aux brebis ! « Je suis la porte » dit-il, en reprenant cette forme grammaticale toute particulière employée pour « Je suis », dans le Livre de l’Exode, lorsque Dieu révèle son nom à Moïse : « Je suis celui qui est » (Ex 3,14). Pour qui se prend-il donc celui-là ?

            Et pourtant, c’est la vérité, en vrai Dieu et en vrai homme, il est bien la porte, l’unique porte par laquelle tous les hommes sont invités à passer pour entrer dans la Maison de Dieu : « Personne ne va vers le Père sans passer par moi » (Jn 14,6). St Paul le dira autrement : « Il n’y a qu’un seul médiateur entre Dieu et les hommes : un homme, le Christ Jésus, qui s’est donné en rançon pour sauver tous les hommes » (1Tm 2,5-6). Et on peut voir dans « le portier qui lui ouvre » une allusion au Père, sans qui le Fils n’est rien et ne peut rien (le Fils est le Serviteur du Père ; Jn 5,19-20), un Père qui de son côté fait tout pour son Fils (le Père est le Serviteur du Fils) : « Le Seigneur fait tout pour moi ! Seigneur éternel est ton amour ! N’arrête pas l’œuvre de tes mains » (Ps 138(137),8).

            Et derrière le thème de « la voix » de Jésus, le bon Pasteur, « les brebis écoutent sa voix, elles connaissent sa voix », dit-il ici, se cache la Troisième Personne de la Trinité, l’Esprit Saint, Serviteur du Père et du Fils. C’est Lui qui joint toujours, à sa façon à Lui, spirituellement, « sa voix » à celle de Jésus, ne cessant ainsi de lui rendre témoignage : « L’Esprit souffle où il veut et tu entends sa voix, mais tu ne sais pas ni d’où il vient, ni où il va. Ainsi en est-il de quiconque est né de l’Esprit » (Jn 3,8)… Lorsque nous écoutons de tout cœur la Parole de Jésus, « l’Esprit se joint à notre esprit pour attester » qu’il dit bien la vérité (Rm 8,16 : Jn 15,26 ; 1Jn 5,5-13). Et il le fait en nous communiquant « un je ne sais quoi » (Ste Thérèse de Lisieux) de sa vie, de sa paix, de sa joie (Jn 6,63 ; Ga 5,22.25), un « je ne sais quoi » qui a le goût de cette Plénitude que Dieu seul peut communiquer. Telle est « sa voix » paisible, silencieuse mais intense qui se joint à la Parole donnée par Jésus. « Tu as les Paroles de la vie éternelle » (Jn 6,68) lui a dit un jour St Pierre… Avec toi, je vis un « je ne sais quoi » incroyablement heureux que je n’ai vécu avec personne d’autre… DJF




4ième Dimanche de Pâques – Homélie du Père Louis DATTIN (Jn 10, 1-10)

Témoigner de Jésus-Christ

Jn 10, 1-10

Puisque ce dimanche est un jour de prières pour les prêtres, pour les vocations sacerdotales, je voudrais en profiter pour vous dire très simplement quelques mots sur notre travail de prêtres, sur nos souffrances de prêtres, sur nos joies de prêtres, sur nos inquiétudes aussi pour l’avenir.  Ce que je vous dis aujourd’hui, il me semble que les autres prêtres du secteur pourraient aussi le dire à ma place.

 

Tout d’abord : mon travail de prêtre. Vous pensez peut-être que c’est d’abord une affaire de culte, de cérémonies à célébrer (baptêmes, mariages, sépultures), de messes à dire, de confessions à entendre. Bien sûr, mon rôle est de célébrer avec vous Jésus-Christ mort et ressuscité pour nous et de communiquer aux fidèles, la vie de Jésus par les Sacrements. Mais je ne suis pas d’abord un « fonctionnaire du culte ». Non, l’essentiel réside dans cette parole de Jésus à ses apôtres : « Annoncez la Bonne Nouvelle à tout homme ». Là est ma première responsabilité, là est mon rôle essentiel : annoncer l’Evangile, répandre la Bonne Nouvelle de l’amour de Dieu, témoigner de l’amour de Jésus-Christ pour chacun d’entre vous, qu’il soit riche ou pauvre, bon ou mauvais, croyant ou incroyant. Jésus-Christ ne me demande pas de conquérir les autres à son Eglise, à sa bergerie. Il me demande d’annoncer la Bonne Nouvelle de son amour, son projet sur nous, de diffuser son message, d’accueillir tout homme qui cherche, d’aider ceux qui l’ont trouvé à le suivre plus fidèlement.

Mais, il y a toutes sortes de difficultés, et c’est là notre souffrance.

₋ Difficultés qui viennent de nos limites personnelles : “Le berger appelle chacune de ses brebis par son nom”. Hélas ! Comme j’ai du mal à vous connaitre tous, à pouvoir tous vous appeler par votre nom et à vous connaitre, à plus forte raison ceux qui ne viennent guère à l’église et pourtant, Dieu les aime aussi et je dois peu à peu prendre contact avec tous.

₋ Souffrance de se sentir dépassé par tout ce qu’il faudrait faire, inventer, imaginer.

₋ Souffrance devant les jeunes qui sont souvent sur la place de l’église mais qui ne sont pas souvent dedans.

₋ Souffrance de voir le monde et la société s’éloigner de plus en plus de l’esprit de l’Evangile et tomber par le fait même en pleine décadence.  Pour empêcher cette évolution, il faudrait être des saints.

₋ Souffrance de ne pas être des saints !

Mais à côté de ces souffrances, il y a aussi, vous vous en doutez, des joies :

1 – joie de tant d’amitié que je vois surgir spontanément autour de moi.

2 – joie de l’accueil que vous m’avez fait si gentiment et si chaleureusement dans cette église.

3 –  joie de découvrir des gens, de temps en temps, qui ont soif du vrai Dieu, du Dieu d’amour et de pardon que le Christ nous a révélé.

4 –  joie de partager leurs découvertes.

5 – joie de découvrir, chez de nombreux chrétiens, mais aussi chez des incroyants, des merveilles de dévouement et de désintéressement, des richesses de cœur et d’esprit. Tout cela nous montre que l’Esprit Saint est au travail en eux, sans se servir de moi et qu’il les anime avant même que je les ai rencontrés.

6 –  joie aussi de contribuer pour ma petite part à faire progresser le Royaume de Dieu.

7 –  joie de voir la communauté qui se forme peu à peu.

8 – joie de bâtir et d’apporter ma petite pierre au monde nouveau que Jésus est venu construire et, il faut que vous le sachiez,

9 – ces joies-là, joies de travailler pour Jésus-Christ l’emportent largement sur les souffrances dont je parlais tout à l’heure.

Malgré tout, je ne peux m’empêcher d’exprimer quelques inquiétudes pour l’avenir : les jeunes semblent s’éloigner de plus en plus, les prêtres du diocèse vieillissent, ceux qui meurent actuellement ne seront pas remplacés. Dans 15 ans, combien y aura- t- il de prêtres réunionnais dans notre diocèse ?

Malgré de gros progrès, il y a une autre   inquiétude : celle de voir beaucoup de chrétiens, beaucoup de quartiers, encore très passifs ; beaucoup de chrétiens ne prenant pas de responsabilités : ils se contentent d’être des consommateurs de l’Eglise, mais pas des volontaires pour faire le travail de la « mission de l’Eglise ».

Dans un théâtre, il y a quelques acteurs sur la scène et beaucoup de spectateurs dans les fauteuils. L’église devrait être le contraire : plus de gens à agir et moins à regarder les autres !

Il faut absolument que, parmi les chrétiens, il y ait des meneurs, des entraineurs, capables d’animer, de rassembler, de témoigner de Jésus-Christ. Chacun se dit : « Moi, je ne suis pas capable, laissons faire les autres ». Résultat : l’Eglise n’est l’affaire que de quelques-uns alors qu’elle devrait être le souci de tous.

Il faut absolument que nos assemblées du dimanche deviennent, ici, dans notre église, mais aussi, au niveau des secteurs paroissiaux, de vrais communautés chrétiennes : un groupe de gens qui s’aiment et qui sont capables de manifester leur foi.

Il faut deux conditions à la fois :

1ère condition : s’aimer fraternellement, qu’il n’y ait pas de divisions entre vous, qu’on puisse dire à St-Denis, comme à Rome, en montrant du doigt les chrétiens : « Voyez comme ils s’aiment ». Entre vous, il devrait y avoir une union sacrée, celle qui vous lie par l’Esprit Saint : Esprit d’amour, une solidarité, une entraide telle que les autres aient envie de faire partie de notre communauté : « Voyez comme ils s’aiment ».

2e condition : être capable de dire pourquoi nous sommes chrétiens, pourquoi nous avons la foi, quel est notre idéal, le sens de notre vie. Notre religion n’est pas une « affaire privée » qui ne regarde que nous et dont nous ne voulons pas parler. Au contraire, elle doit se dire, s’exprimer. Nous devons témoigner de Jésus-Christ. Notre vie doit être « signe de Jésus-Christ ».

Jésus ne nous demande pas de conquérir le monde. Il nous demande, dans nos paroles, dans notre comportement, dans notre façon de vivre, d’être des « signes de son amour », que nous puissions redire le message chrétien avec nos mots à nous, avec nos occasions à nous, avec notre entourage à nous.

Enfin, il faut absolument qu’il y ait des vocations : des vocations de prêtres, de diacres, de religieux, de religieuses c’est-à-dire des jeunes (ou des moins jeunes) qui acceptent de se donner tout entiers à Jésus-Christ pour continuer son travail.

Cela ne pourra se faire que s’il y a des familles chrétiennes, des communautés chrétiennes, des chrétiens qui soient des exemples et qui donnent envie de devenir comme eux : si des jeunes voient tout cela, ils se diront que « ça vaut la peine de s’engager dans cette magnifique aventure ! »

Quant à moi, et si c’était à refaire, je le referai sans hésiter. AMEN

 

 




Rencontre autour de l’Évangile – 4ième Dimanche de Pâques (Jn 10, 1-10)

« Je suis venu pour que les hommes aient la vie, pour qu’ils l’aient en abondance ! »

 

 

 TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons (Jean 10, 1-10)

Cette parabole de Jésus, porte et berger, vient juste après la guérison de l’aveugle-né qui avait été expulsé de la synagogue et accueilli par Jésus. Il est entré dans un nouveau troupeau.

Soulignons les mots importants

Lire attentivement la parabole : versets 1 à 6.

Quelle relation y-a-t-il entre le berger et ses brebis : relever les verbes qui expriment cette relation.

Lire la deuxième partie : versets 7 à 10

Je suis la porte : où mène cette porte ? (comparer avec le verset 1 où il s’agit de la porte de la bergerie) Que veut dire Jésus par rapport au troupeau

(le Peuple de Dieu) ?

Verset 9 : « Moi, je suis la porte. » Pourquoi les brebis doivent-elles passer par Jésus ?

Pour l’animateur        

 Dans la parabole, Jésus oppose le vrai berger qui entre la bergerie par la voie normale, au faux berger qui entre par effraction comme un voleur.

Mais la parabole aide aussi à comprendre que l’aveugle-né qui a été expulsé de la communauté juive fait partie de ces brebis qui ont su reconnaître la voix de Jésus et se mette à sa suite.

Entre vrai berger il y a une relation mutuelle faite d’attention et de confiance réciproque : il entre par la porte, les brebis écoutent sa voix, se sont  « ses brebis à lui », il « appelle chacune par son nom », « il marche à leur tête », « elles le suivent », elles « connaissent sa voix »

Jésus commence par dire «  je suis la porte des brebis » (et non celle de la bergerie) : c’est-à-dire que pour rejoindre le troupeau, il est le seul passage. Pour entrer dans le peuple de Dieu, Jésus est le passage obligé. Hors de lui, il n’est pas d’accès au peuple et à la vie. Cela veut dire que les juifs et les pharisiens qui refusent de passer par Jésus et qui excluent ceux qui croient en lui (comme l’aveugle-né), sont des voleurs et des brigands. C’est le premier enseignement de la parabole. Jésus vise aussi les faux messies qui se sont présentés comme envoyés de Dieu.

« Moi, je suis la porte » : avec cette deuxième parole, Jésus affirme que toutes les brebis doivent passer par lui pour trouver la liberté (« aller et venir ») et la vie en plénitude. Jésus se présente comme la source inépuisable de vie pour tous les hommes.

En résumé : Jésus est la porte : en dehors de lui personne ne peut prétendre apporter le salut aux hommes. Jésus est la porte parce que par sa médiation les hommes accèdent au salut et à la vie. « Personne ne va au Père sans passer par moi ».(Jn 14,6)

   

TA PAROLE DANS NOS CŒURS :

Nous te rendons grâce, ô Jésus Christ, tu es le bon Berger!

Chacune de tes brebis, tu la connais et tu l’appelles par son nom:

donne-nous de toujours reconnaître l’appel de ta voix.

Seigneur Jésus, puisque tu es notre bon berger,

fais que nous soyons les brebis de ton bercail.

Rassemble tous les hommes dans l’enclos de ton amour

pour qu’il n’y ait plus qu’un seul troupeau

et qu’un seul pasteur.

 

TA PAROLE DANS NOS MAINS :

La Parole aujourd’hui dans notre vie

– Quelle est la qualité de ma relation avec Jésus, mon berger ? Est-ce qu’elle est intime et confiante : il m’appelle par mon nom, et je suis à lui ?

– A l’appel de Jésus suis-je prête à sortir de mon égoïsme, de ma tranquillité ou de mes sécurités pour le laisser me conduire là où il y a la vie en abondance ?

– Dans le troupeau (le peuple de Dieu), pour Jésus, l’anonymat n’existe pas. Il nous connaît et nous appelle chacun par notre nom : est-ce que j’essaie, moi aussi, dans ma communauté, dans le groupe auquel je participe, de mieux connaître mes frères et sœurs, de faire disparaître l’indifférence et l’anonymat.

 

Ensemble prions

 Chant : Pasteur d’un peuple en marche

0 Christ ressuscité, exauce-nous!

Nous te rendons grâce, ô Jésus Christ, tu es le bon Berger!

Tu viens pour que nous ayons la vie:

arrache-nous à la séduction du mercenaire, garde-nous du loup qui égorge,

donne-nous ta propre vie en surabondance.

Nous te rendons grâce, ô Jésus Christ, tu es le bon Berger!

Tu nous ouvres la porte du bercail:

Que ta tendresse nous accompagne tout au long du chemin.

Nous te rendons grâce, ô Jésus Christ, tu es le bon Berger!

quand nous sommes égarés, tu nous ramènes,

quand nous sommes blessés, tu nous soignes,

quand nous sommes malades, tu nous guéris,

et quand nous sommes bien portants, tu veilles sur nous.

Nous te rendons grâce, ô Jésus Christ, tu es le bon Berger! ,La brebis perdue, au prix de ta vie, tu es venu la chercher  la brebis, c’est chacun de nous -,

et ta joie fut si grande de la retrouver

que tu la ramenas sur tes épaules au bercail.

Par dessus tout, nous te rendons grâce,

ô Jésus Christ bon Berger,

 

 

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3ième Dimanche de Pâques – Homélie du Père Rodolphe EMARD (Lc 14, 13-35)

« Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent »

En ce troisième dimanche de Pâques, l’Église nous donne de méditer sur l’apparition de Jésus ressuscité à deux disciples qui faisaient route vers Emmaüs (un village probablement situé à une douzaine de kilomètres de Jérusalem, « à deux heures de marche »).

Ce récit nous apprend une fois de plus que la foi en la Résurrection ne s’impose pas ! Le Christ est vraiment ressuscité, encore faut-il le croire ! La Résurrection, avant d’être un concept théologique, est surtout un chemin à parcourir, une expérience à vivre.

Les deux disciples ne reconnaissent pas d’emblée le Christ ressuscité qui les rejoint en route : « Leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître. » Ils partagent nettement leur déception en Jésus mort et crucifié, en qui ils avaient mis leur espoir pour leur apporter la délivrance.

Les deux disciples évoquent également le témoignage des femmes de leur groupe qui se sont rendus au tombeau et qui les rend perplexe : Jésus serait vivant, d’après une vision qu’elles auraient reçue des anges.

La foi en la Résurrection ne s’est jamais imposée ! Sous bien des traits, Cléophas et son compagnon représentent l’ensemble de notre humanité. Il nous faut bien nous engager dans un acte concret de foi mais aussi chercher le Christ ressuscité là où il est vraiment, bien localiser les nouveaux modes de sa présence parmi nous.

Les deux disciples reconnaissent Jésus à la fraction du pain et grâce aux Écritures : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? »

La table de la Parole de Dieu et la table du pain de Vie : voilà deux principaux moyens par lesquels Jésus ressuscité vient à notre rencontre. Nous pointons ici le mystère de l’Eucharistie. Privilégions ces deux moyens sûrs… Gardons-nous de chercher le Christ dans les actes « merveilleux » ou « surnaturels »…

Nous sommes conviés à entrer dans l’attitude du croyant qui écoute la Parole de Dieu pour la mettre en pratique tout en se nourrissant du pain de Vie. C’est bien ainsi que nous montrerons que nous appartenons au Christ et c’est bien ainsi que nous rencontrerons le Ressuscité de façon authentique.

Il nous arrive de nous demander comment faire pour conduire les personnes de notre entourage vers le Christ, sans les brusquer. L’Évangile nous donne de contempler la manière de faire de Jésus, sa pédagogie divine à laquelle nous devons nous inspirer.

Jésus commence tout d’abord par rejoindre les personnes. Il les écoute, il les prend là où elles en sont dans leurs histoires humaines. Jésus accueille patiemment leurs doutes, leurs questionnements, ce qui les chagrine.

Ensuite, dans un deuxième temps, Jésus enseigne la Parole de Dieu : « partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur interpréta, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait. »

Nous devons opter pour ces mêmes attitudes dans le respect de la liberté des gens. Il s’agira toujours de proposer et de ne jamais imposer ! Le prosélytisme n’est en aucun cas une attitude à adopter par le chrétien !

C’est à la fraction du pain que Jésus se fait reconnaître. Cela nous rappelle que nous avons la mission de conduire à l’Eucharistie. Pour être crédibles dans cette démarche, nous devons avoir une franche familiarisation avec ce sacrement.

Après avoir reconnu Jésus, les deux disciples refont aussitôt route vers Jérusalem : « À l’instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem. » Nous pouvons être frappés par l’engouement et l’instantanéité des deux disciples, en pleine nuit, pressés de raconter leur expérience de Jésus ressuscité aux « onze Apôtres et [à] leurs compagnons ». Ce fait démontre que les deux disciples ne pouvaient pas garder pour eux une telle révélation. L’évènement de la Résurrection ne saurait être caché ou gardé secret !

À la Vigile pascale, nous avons renouvelé les promesses de notre baptême. Le baptême nous impose au témoignage du Christ ressuscité. Cela n’est pas facultatif même si nous devons nous confronter aux contradictions de nos contemporains.

Il nous faut prendre clairement position pour le Christ ressuscité. Qu’il nous accompagne et qu’il nous donne de mieux considérer notre rapport à l’Eucharistie.

Que nous puissions avoir un plus grand amour pour la Parole de Dieu et la fraction du pain. Je termine avec une citation de Dei verbum, la constitution dogmatique sur la « Révélation divine » : « L’Église a toujours vénéré les divines Écritures, comme elle le fait aussi pour le Corps même du Seigneur, elle qui ne cesse pas, surtout dans la sainte liturgie, de prendre le pain de vie sur la table de la Parole de Dieu et sur celle du Corps du Christ, pour l’offrir aux fidèles. » (Cf. n°21).

Ensemble, invoquons le Seigneur :

Seigneur Jésus, « reste avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse. » Que la lumière de ta Résurrection nous renouvelle intérieurement pour que nous puissions annoncer que tu es vraiment ressuscité et que tu es le Sauveur du monde. Amen.




3ième Dimanche Pâques – par Francis COUSIN (Lc 24, 13-35)

« Faire route ensemble … »

 

L’évangile de ce jour nous narre l’épisode des pèlerins d’Emmaüs …

Tout le monde connaît l’histoire : Deux disciples de Jésus, Cléophas et un autre, reviennent de Jérusalem, à la fin du sabbat qui a suivi la mort de Jésus … Ils marchent, assez découragés par sa mort …

Ils retournent chez eux, las, le cœur lourd … « à deux heures de marche de Jérusalem, et ils parlaient entre eux de tout ce qui s’était passé. ».

Jésus s’approche d’eux … A quel moment ? … Loin de Jérusalem ? … on ne le sait pas.

Et ils font route ensemble … Ils font synode … (du verbe grec συνοδεύω = faire route ensemble, avec …)

« Mais leurs yeux étaient empêchés de reconnaître Jésus. »

Oh là là … Comme cela nous arrive souvent … !

Nous marchons avec Jésus … ou du moins, nous pensons marcher avec Jésus …Nous lisons les écritures, nous allons à la messe dominicale … parfois en semaine … nous prions … et bien souvent nous n’arrivons pas à reconnaitre Jésus dans celui qui marche à côté de nous … !

« Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait. » (Mt 25,45).

Comme souvent, c’est Jésus qui prend l’initiative de la discussion.

– « Oh bien dites donc, ça n’a pas l’air aller … Qu’est-ce qui vous est arrivé ? »

– « Quoi ! T’es pas au courant … Tout le monde en parle à Jérusalem … Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth, cet homme qui était un prophète puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple : comment les grands prêtres et nos chefs l’ont livré, ils l’ont fait condamner à mort et ils l’ont crucifié. Nous, nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël. Mais avec tout cela, voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c’est arrivé. … Il y a bien quelques femmes qui ont dit qu’elles avaient même eu une vision : des anges, qui disaient qu’il est vivant. Et quelques hommes sont allés au tombeau, mais lui, ils ne l’ont pas vu. »

Jésus a fait le point avec les deux hommes :  c’est la première étape d’un synode. Ce que nous avons fait l’année dernière au niveau local, et qui continue en ce moment avec les assemblées continentales …

Alors Jésus explique, « et, partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur interpréta, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait. »

Ils ont eu de la chance, les deux disciples d’Emmaüs, d’avoir les explications directement de Jésus ! Nous, nous avons l’Esprit Saint … Mais c’est pareil … c’est le même Dieu … Encore faut-il l’écouter ! …

Comme les disciples d’Emmaüs … qui ne voient pas le temps passer, et « déjà le soir tombe » … Arrivés chez eux, ils invitent Jésus : « Reste avec nous ! ».

« Reste avec nous, Seigneur Jésus ! » Est-ce que nous disons souvent cette phrase-là ?

Une fois de temps en temps … une fois par mois … tous les jours … ?

Vous me direz : « On n’a pas besoin de le dire puisque lui-même nous a dit : ’’ Moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde.’’ » … (Mt 28,20)

Certes, mais si Jésus est avec nous, marche avec nous tous les jours … est-ce que moi, je marche avec lui … ou est-ce que je traîne la patte … ?

Pour marcher ensemble, il faut que tout le monde soit d’accord … et d’un même pas …

Jésus fait par avance, comme une confirmation, ce que saint Jean écrira dans l’apocalypse : « Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi. » (Ap 3,20).

Et Jésus prend son repas avec les deux disciples, et peut-être une femme et des enfants … et au cours du repas Jésus refait de qu’il avait fait le jeudi précédent : « ayant pris le pain, il prononça la bénédiction et, l’ayant rompu, il le leur donna. »

« Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards. ».

On passe de Jésus présent, mais non reconnu … à Jésus reconnu mais absent …parce qu’il n’a plus besoin d’être présent : Jésus est ressuscité, ils l’ont vu, ils le savent, ils en ont la certitude … et cela s’inscrit dans leurs cœurs, ils étouffent de bonheur : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? »

Et aussitôt, ils repartent à Jérusalem annoncer la nouvelle aux apôtres… Ils ne sentent plus la fatigue de la route … et même s’ils sont dans le fénoir, leur cœur est plein de clarté, d’amour… ils n’ont peur de rien …

« Lire et écouter la parole, accueillir le frère, rompre et manger le pain eucharistique : trois chemins par lesquels Jésus vient à notre rencontre pour se révéler à notre regard. Trois chemins, mais qui supposent encore quelque chose de plus. Car il ne suffirait pas de savoir les Écritures pour reconnaitre Jésus, de se dévouer corps et âme pour l’autre, de répéter machinalement le geste de la Cène, s’il y manquait la chaleur de l’amour. Sans aimer quelque peu Jésus, impossible de l’apercevoir à nos côtés. (…) Seul l’amour discerne, seul l’amour connaît. Non pas cet amour que nous essayons de nous appliquer vaille que vaille dans nos meilleurs moments, mais celui que Dieu lui-même déverse sans cesse dans notre cœur. » (André Louf)

Seigneur Jésus,

que ta Parole que nous connaissons

depuis longtemps,

comme les disciples d’Emmaüs,

ne soit pas une parole d’un livre

qu’on ouvre de temps en temps,

une parole morte …

mais qu’elle devienne une Parole vivante

qui nous fait vibrer de ton amour

qui est de toujours.

 

Francis Cousin    

      

    

 

 

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3ième Dimanche de Pâques – Homélie du Père Louis DATTIN (Jn 20, 19-31)

En route avec le Ressuscité

Lc 24, 13-35

Au cours d’un voyage en chemin de fer, un contrôleur passe dans le couloir et demande, à tous, leurs billets. Seul, un homme ne bougea pas. Le contrôleur se plante devant lui :

₋ « Votre billet monsieur, s’il vous plait ? »

Très calmement, il répondit :

₋ « Je n’en ai pas, parce que je ne sais pas où je vais… je n’ai pas de destination.  Je vais nulle part ».

Une fois l’étonnement passé et le voyageur débarqué à la station suivante, en réfléchissant, je me disais qu’après tout, il y avait beaucoup de personnes dans cette situation, pas dans un petit voyage seulement, mais pour le ‘’grand voyage ‘’ : celui de leur existence.

Tenez, admettez un instant que vous soyez chargés d’une enquête « Destination-Vie » ; vous devez demander à tous ceux que vous rencontrez dans la rue, avec une fiche et un magnétophone :

₋ « Pardon, monsieur, qu’est-ce-que vous faites sur la terre ? Quelle est votre destination ? Où allez-vous ? Quel est votre but ? Vers quoi ou vers qui vous dirigez-vous ? »

Vous seriez abasourdi par les réponses. La plupart de vos questionnés vous répondraient :

₋ « Mais, monsieur, je n’en sais rien, je me contente de vivre au jour le jour… je vis aujourd’hui, on verra bien demain. Un point d’arrivée ? Un but ? Une mission à remplir ? Une destination ?

₋ « Non, monsieur, pour moi, la vie est un tunnel dont je ne sais même pas s’il existe une sortie. Je suis né sans raison, je me prolonge par faiblesse et je mourrai un jour par hasard aussi ».

Quelle désespérance ! Une petite molécule qui apparaît soudain dans un rayon de soleil et qui disparaît aussitôt dans la nuit immense : est-ce mon destin ?

« Non, nous dit St-Pierre, dans la 1ière lecture, votre séjour sur terre a un sens, un but, une signification. Le Christ vient, par sa mort et sa Résurrection, vous libérer de la vie sans but que vous meniez à la suite de vos pères ».

Depuis Pâques, depuis la Résurrection du Christ, j’ai un itinéraire. Mon cœur a une ambition : un livre, l’Evangile est pour moi une boussole ; bien plus, j’ai un guide qui se met à ma disposition pour m’indiquer le chemin :

« Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres ; il aura avec lui la lumière de la vie ».

 C’est tout le sens et l’éclairage de ce bel Evangile d’aujourd’hui. Voilà deux hommes, abattus, tristes, mettant un pied devant l’autre, sans trop savoir où ils vont, parce qu’ils avaient espéré une belle aventure et que celle-ci a éclaté comme une bulle. Ils sont découragés : ce fameux « Jésus » dont ils avaient tant espéré ! Eh bien voilà ! C’est fini ! Une belle histoire ! Un beau rêve !… N’en parlons plus ! Tournons la page, nous avons été des naïfs.   Vous connaissez la suite. Je viens de vous la lire : cet homme qui s’approche et qui les questionne d’abord, puis, qui, au long des kilomètres de marche, réanimant au fond de leur cœur, un feu qui s’était éteint, ils l’invitent à rester avec eux à l’auberge et c’est la révélation !

Non ! Le monde n’est pas absurde. Non ! Nous ne tournons pas en rond. Non ! Nous ne sommes pas sur terre par hasard… nous sommes aimés de Dieu et c’est vers lui, qui est notre Père, que nous allons. Nous sommes en route, dans la joie, pour une réunion de famille, sous la conduite de Jésus Ressuscité qui rompra le pain avec nous tous.

Frères, ne nous faisons pas d’illusion, cette histoire d’Emmaüs, c’est la nôtre. Emmaüs, c’est notre route. Qui d’entre vous, à certains moments de sa vie, ne se trouve pas sur une route de cafard et de désespérance, ils avancent en trainant les pieds, sans but bien précis, tournant aussi le dos à Jérusalem, c’est-à-dire à la Résurrection qui vient de se produire comme la joie qui éclate. La vie est derrière eux et ils parlent à l’imparfait, au passé « et nous qui avons espéré ». C’est une histoire finie, classée et sur cette route du désespoir, Jésus s’approche et marche vers eux. Il leur fait redire ce qu’ils ont sur le cœur, leur pose des questions, puis il les invite à tout relire « selon les Ecritures ».

Le 1er signe que nous donne le Seigneur pour renaître à la foi : c’est le signe des Ecritures = la liturgie de la Parole. 1ère lecture – 2e lecture : il leur cite Moïse, les prophètes. Alors ils comprennent peu à peu que la Croix n’est pas un échec, mais une preuve suprême d’amour.  Pour nous aussi, à la lumière de la Parole de Dieu, tout prend un autre sens, un avenir s’ouvre devant nous. Prenons la Bible, soyons à l’écoute de la Parole dans nos assemblées. Alors nous nous reprenons à espérer : la Parole de Dieu éclaire d’une lumière nouvelle les évènements de notre vie.

Après le signe de la parole, il y a le signe du Repas : comme dans la messe, nous allons passer de la table de la Parole, du temps de l’écoute à la table eucharistique, celle du pain du partagé.  Déjà, en entrant dans l’auberge, nos deux disciples sont tout retournés « leur cœur est tout chaud ».

« Reste avec nous car le soir tombe ». Ils sont éclairés par la Parole. Vient ensuite le signe du Repas : c’est là, pour les disciples, comme pour nous, que se fait la reconnaissance.  En rompant le pain avec eux, Jésus pose le signe de l’Alliance, le signe de la Cène et c’est ce geste qui leur ouvre les yeux, ce geste qui est le Sacrement de l’invisible, le Sacrement de sa présence :

« Ils le reconnaissent à la fraction du pain ». C’est lui ! C’est lui !

Vous avez remarqué comme la scène d’Emmaüs suit le déroulement de la messe ? Au départ : la Parole de Dieu, qui veut réchauffer, transformer notre cœur, lui ouvre des horizons nouveaux, nous réanime spirituellement. Puis, après, l’Evangile nous disons au Seigneur : « Maintenant que la Parole a produit son effet dans notre cœur, maintenant Seigneur, reste avec nous », « Viens partager notre pain ».  Et nous passons à la table de l’Eucharistie : celle où le Seigneur va rompre le pain et se faire reconnaitre « Ils le reconnaissent ». Nous le reconnaissons mais il disparaît à nos regards.

Vient alors, le 3e temps : celui de la joie à annoncer. Ils ont le cœur « retourné » alors ils retournent à Jérusalem, pleins d’enthousiasme : « C’est vrai, le Seigneur est ressuscité ».

A la fin de la messe, le prêtre vous dit, à vous aussi, après la communion : « Allez dans la paix, dans la joie du Christ. Allez, ne restez pas : reprenez la route en sens inverse pour annoncer la Bonne Nouvelle à ceux qui cherchent dans la nuit ou qui pensent que leur chemin ne mène à rien ».

A celui qui tout à l’heure était dans notre voiture de chemin de fer, sans billet, sans savoir sa destination, donnons-lui notre billet, disons-lui notre destination ! Billet aller sans retour vers l’amour du Père dans son Royaume. AMEN




2ième Dimanche Pâques – par Francis COUSIN (Jn 20, 19-31)

                

« Thomas, … l’incrédule … ? » 

C’est souvent ainsi que l’on qualifie l’apôtre Thomas …

Moi, j’ai plutôt l’impression qu’il a fait preuve de bon sens …

Imaginez un peu qu’un de vos amis soit mort … vous allez à la veillée … à son enterrement … Et trois jours après, tous vos amis vous sautent dessus en vous disant, tout joyeux « Nous avons vu untel, il est vivant, … il est ressuscité ! ».

Réaction première : « Beuh … ça va pas … faut pas me prendre pour un neuneu ! ».

Réaction normale, … humaine … de bon sens !

Qui est d’ailleurs celle de tous ceux qui ont rencontrés Jésus après sa mort …

Si on prend la liste de l’évangile selon saint Marc (Mc 16,9-14) : d’abord Marie-Madeleine, qui part annoncer la nouvelle aux apôtres, mais ceux-ci ne la crurent pas.

Puis deux disciples « qui étaient en chemin pour aller à la campagne. » (les disciples d’Emmaüs) et reviennent le dire aux apôtres, « qui ne les crurent pas non plus. »

Enfin, il apparut aux onze « pendant qu’ils étaient à table : il leur reprocha leur manque de foi et la dureté de leurs cœurs parce qu’ils n’avaient pas cru ceux qui l’avaient contemplé ressuscité. »

On parle ici surtout des apôtres, mais dans l’évangile selon saint Jean, Marie-Madeleine n’a pas d’abord cru en la résurrection de Jésus : elle croyait qu’on l’avait enlevé, et en le voyant, elle crut que c’était un jardinier et il a fallu un ’’signe’’ de Jésus pour qu’elle le reconnaisse : il l’a appelé par son nom. Dans l’évangile selon saint Luc, il a fallu un autre ’’signe’’, la fraction du pain pour que les disciples d’Emmaüs le reconnaissent. Et au début de l’évangile de ce jour, il a fallu un autre ’’signe’’ de Jésus : « Il leur dit : ’’La paix soit avec vous !’’ Après cette parole, il leur   montra ses mains et son côté. ». Et dans son évangile, saint Luc ajoute : « Ils n’osaient pas encore y croire, et restaient saisis d’étonnement. Jésus leur dit : ’’Avez-vous ici quelque chose à manger ?’’ Ils lui présentèrent une part de poisson grillé qu’il prit et mangea devant eux. ».

On dirait qu’à chaque fois que Jésus ressuscité apparaît, « Leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître. » (Lc 24-16).

Ce n’est donc pas seulement Thomas, mais tous les disciples qui ont manqué de foi en la résurrection de Jésus, et il leur a fallu se rendre à l’évidence de cette résurrection qu’après avoir vu, côtoyé et toucher Jésus Ressuscité.

Cet épisode de l’absence de Thomas lors de l’apparition aux onze (ou plutôt aux dix) le soir du premier jour de la semaine, le troisième jour, n’apparait que dans l’évangile selon saint Jean. Tous les évangélistes n’ont pas écrit les mêmes épisodes, et de la même manière … mais on peut se poser la question : pourquoi seulement chez lui ?

Peut-être simplement pour cette phrase que dit Jésus : « Cesse d’être incrédule, sois croyant. », et la réponse de Thomas : « Mon Seigneur et mon Dieu ! », et surtout pour la suivante : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. ».

À notre époque, nous sommes tous dans ce cas : aucun d’entre nous n’est un témoin visuel de la résurrection de Jésus. Nous sommes donc tous concernés par cette dixième béatitude, et nous n’avons pas vraiment à en être fier : ce sont nos parents, nos catéchistes, les prêtres, tous ceux qui nous ont précédés dans la foi qui sont concernés par cette béatitude …

Nous aussi, nous avons à suivre l’enseignement de Jésus jusqu’au bout : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. », ou faisons-les baptiser par un prêtre, et donnons à nos enfants et petits-enfants l’enseignement religieux que nous avons reçu, et d’abord par notre exemple.

Seigneur Jésus,

si nous sommes encore Chrétiens,

c’est grâce aux témoins visuels de ta résurrection

et par la suite, à tous ceux qui ont cru en elle,

dans la foi, et parfois jusqu’au martyr …

Ne permet pas que cela s’arrête !

 

Francis Cousin    

 

 

 

 

 

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2ième Dimanche de Pâques ou de la Divine Miséricorde – par le Diacre Jacques FOURNIER (St Jean 20, 19-31)

Vivre du Ressuscité 

(Jn 20,19-31)

C’était après la mort de Jésus. Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! »
Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur.
Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. »
Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint.
À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »
Or, l’un des Douze, Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), n’était pas avec eux quand Jésus était venu.
Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »
Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d’eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! »
Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. »
Alors Thomas lui dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »
Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre.
Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.

   

          St Jean connaît la distinction entre « les Douze », les colonnes de l’Eglise, et « les disciples » (Jn 6,66-67). Cette manifestation du Ressuscité s’adresse ici aux disciples, c’est-à-dire à toute l’Eglise, et à travers eux, ce sont tous les disciples de tous les temps qui sont concernés, et donc chacun d’entre nous…

            Jésus accomplit ici ses promesses… Il avait dit : « Je ne vous laisserai pas orphelins, je viendrai vers vous »… Ici, « Jésus vint »… Il avait dit : « Encore un peu de temps et le monde ne me verra plus. Mais vous, vous verrez que je vis et vous aussi, vous vivrez » (Jn 14,18-23). Ici, « il leur montra ses mains et son côté », une expérience fondatrice qui lancera l’Eglise sur les chemins de la mission universelle. Mais nous sommes tous appelés à vivre nous aussi une rencontre avec le Ressuscité. Certes, nous ne verrons pas « ses mains et son côté », mais « nous verrons qu’il vit ». Nous prendrons conscience, par une expérience qui engage toute notre vie, qu’Il est Vivant… Et cela se fera dans la mesure où « nous aussi, nous vivrons ». Autrement dit, c’est en vivant de la vie nouvelle du Ressuscité que nous pourrons reconnaître, sans le voir explicitement, qu’il est vivant.

            Cette vie nouvelle en nous sera le fruit de l’accueil par notre foi de l’Esprit Saint, le Souffle créateur et vivifiant de Dieu : « Le Seigneur Dieu modela l’homme avec la glaise du sol, il insuffla dans ses narines une haleine de vie et l’homme devint un être vivant » (Gn 2,7). Le Christ Ressuscité reprend ici ce geste : « Il répandit sur eux son souffle et leur dit : « Recevez l’Esprit Saint » ». Avec lui et par lui, le projet créateur de Dieu s’accomplit : l’homme participe à ce qu’Il Est, car « Dieu est Esprit » (Jn 4,24). Et grâce à ce Don, il vit dès maintenant, dans la foi, de sa vie car « c’est l’Esprit qui vivifie » (Jn 6,63).…

            Il aura fallu à Thomas l’expérience forte de la vision des plaies du Ressuscité pour entrer dans la foi. Mais St Jean sait que cette expérience est exceptionnelle. Par contre, il sait aussi que tous les disciples de Jésus sont appelés à vivre de sa vie, et par elle, à reconnaître sa Présence. Aussi conclut-il son récit par cette affirmation universelle : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ! », car par leur foi, ils accueillent dès maintenant l’Esprit, source de la vraie vie et du vrai bonheur… DJF




Dimanche de Pâques – Homélie du Père Rodolphe EMARD (Jn 20, 1-9)

Frères et sœurs, ce dimanche, toute l’Église des quatre coins de la terre fête la Résurrection du Christ ! « Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité ! » La Résurrection est le cœur de la foi chrétienne.

 

Pour autant, la foi en la Résurrection n’est pas une évidence pour tous. Si nous nous référons à l’Évangile (Jn 20, 1-9), nous voyons que les trois protagonistes qui se rendent au tombeau n’accueillent pas cet évènement de la même façon :

  • Marie Madeleine pense tout d’abord qu’il s’agit d’un enlèvement : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé ».

  • Pierre, lui, ne sait pas trop quoi en penser.

  • L’autre disciple, lui, aussitôt entré dans le tombeau croit : « Il vit, et il crut ».

Trois attitudes différentes qui montrent que la foi en la Résurrection n’est pas une évidence depuis les premiers témoins. Par ailleurs, le dernier verset soutient bien cette idée : « Les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts ».

Il en est de même pour nous aujourd’hui. Plusieurs attitudes peuvent s’observer :

  • Ceux qui ne croient pas.

  • Ceux qui doutent, les sceptiques.

  • Ceux qui se « mêlent les pinceaux » et qui confondent tout. On assimile parfois, à tort, la Résurrection et la réincarnation.

  • Ceux qui croient.

La foi en la Résurrection ne s’impose pas ! Cependant, sans la Résurrection, notre foi chrétienne n’a aucun contenu. La Résurrection est l’évènement qui donne tout son sens à notre foi : par sa Résurrection, le Christ nous ouvre les portes de l’éternité. Cette réalité, nous la vivons depuis notre baptême.

La première préface de Pâques souligne : « Car il est l’Agneau véritable qui a enlevé les péchés du monde : en mourant, il a détruit notre mort ; en ressuscitant, il nous a rendu la vie. » Tout est dit !

Cette fête de Pâques nous invite vraiment à nous engager. Croire en la Résurrection du Christ nous pousse à croire à une autre logique que celle que véhicule le monde de 2023.

La société actuelle prétend pouvoir bâtir le monde sans le Christ ressuscité. On prône la laïcité et on tente de reléguer la foi à la sphère privée. Le danger est bien là !

Nous avons à suivre les premiers disciples qui passeront de l’incompréhension à une foi solide, jusqu’à témoigner de la résurrection envers et contre tous. Plusieurs d’ailleurs n’hésiteront pas à donner leur vie. C’est bien la preuve que quelque chose de définitif s’est passé pour eux. Pourquoi pas pour nous ?

Passons d’une foi tiède ou hésitante à une foi engagée ! L’enjeu est bien là : passer le saut de la foi ! Passer le saut de la foi implique de ne pas suivre la logique de ce monde tout en vivant dans ce monde. Le Christ fait de nous les témoins de sa Résurrection.

Il ne s’agit pas de fuir les réalités de notre monde mais d’illuminer ces réalités par la puissance de la Résurrection, bien à l’œuvre, malgré les forces du mal qui marquent encore notre quotidien. L’actualité de ces derniers temps le démontrent bien avec des assassinats à l’arme blanche et à l’arme à feu.

Notre destinée n’est pas ce monde mais le Ciel que nous a ouvert le Christ. Ne l’oublions pas ! Ne privilégions pas un monde éphémère au détriment d’une Vie éternelle.

Frères et sœurs, ce dimanche de Pâques nous invite donc à opter pour une foi plus vive et agissante : choisir le Christ ressuscité, notre Vie. Nous avons besoin de lui pour nous accomplir.

Les lectures de ce dimanche nous donnent plusieurs titres pour désigner le Christ, notamment :

  • Dans la première lecture (Ac 10, 34-43), Pierre le révèle comme celui à qui Dieu « a donné l’onction d’Esprit Saint et de puissance ». Il est aussi celui qui fait « le bien », qui guérit ceux qui sont « sous le pouvoir du diable ». Il est encore celui qui a été « établi Juge des vivants et des morts ». Il est enfin celui qui donne « le pardon » des « péchés ».

  • La séquence le révèle comme « l’innocent » qui « a réconcilié l’homme pécheur avec le Père », comme le « Roi victorieux ».

Le croyons-nous ? Exprimons-nous et expérimentons-nous ces professions de foi ? C’est bien la grâce que nous pouvons demander au Seigneur : croire plus fermement au Christ ressuscité pour mieux le témoigner autour de nous. Que notre foi grandisse !

 

Belle fête de Pâques à tous et à chacun. Belle fête à tous ceux qui vous sont chers et proches. « Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité ! » Amen !

 

Père Rodolphe EMARD.