En ce temps-là, comme certains parlaient du Temple, des belles pierres et des ex-voto qui le décoraient, Jésus leur déclara :
Rencontre autour de l’Évangile – 33ième Dimanche du Temps Ordinaire
« On vous persécutera…
Ce sera pour vous l’occasion
de rendre témoignage. »
TA PAROLE SOUS NOS YEUX
Situons le texte et lisons (Lc 21, 5-19)
Le Temple de Jérusalem était considéré comme l’une des Sept merveilles du monde antique. Il était d’une richesse et d’une beauté qui provoquaient l’admiration des visiteurs et des pèlerins. Il a été détruit le 30 août 70 par l’armée romaine de Titus. Aujourd’hui quand les juifs prient devant le « Mur des lamentations » ils sont devant les fondations de ce Temple. Pour les chrétiens du début de l’Eglise, la ruine de Jérusalem et du Temple était étroitement associée au Retour glorieux du Christ à la fin des temps venant juger l’univers et instaurer le Règne de Dieu de façon définitive. Voilà le contexte de l’évangile que nous allons méditer.
Et soulignons les mots importants
Une question générale
Quelles sont nos réactions après avoir lu cet évangile ? (il est important que les gens disent librement leur ressenti. Cela les aidera à entrer dans une compréhension plus juste de l’enseignement de Jésus.)
Jésus vient d’annoncer que le Temple de Jérusalem sera détruit. Les disciples surpris et inquiets voudraient bien savoir le signe qui annoncera l’événement. Jésus ne répond pas mais il avertit ses disciples :
Prenez garde… ne marchez pas derrière eux : Contre qui Jésus met-il ses disciples en garde ? La tentation n’est-elle pas grande aussi pour beaucoup de gens de notre temps de croire à des faux prophètes qui prétendre annoncer la fin du monde ?
« Guerres, tremblements de terre, épidémies, famines, de grand signes dans le ciel » : Est-ce que Jésus en disant cela veut nous donner des signes qui annoncent la fin du monde ?
« devant les rois et gouverneurs » : Qui les premiers ont été traînés devant ces autorités ? (Luc en parle dans son Evangile et dans les Actes des Apôtres)
« on vous persécutera »: Quand Luc écrit son évangile dans les années 80, le Temple est détruit et les chrétiens depuis longtemps déjà font l’expérience de la persécution. Que nous enseigne Jésus ?
« rendre témoignage » : Que veut nous faire comprendre Jésus ?
« Moi-même je vous inspirerai un langage et une sagesse. » : Au chap.12, 12 Jésus annonçait que la défense des disciples serait assurée par l’Esprit-Saint. Ici qui est-ce qui intervient pour défendre les disciples ? Quelle réflexion cela nous inspire ?
« Vous serez livrés même par vos parents, vos frères, vos amis… » Jésus a déjà prévenu que sa personne provoquera des divisions même parmi nos proches (Lc 12,51) ici il va encore plus loin.. !
« détestés à cause de mon Nom » : Que signifie le Nom dans la Bible ?
« Pas un cheveu de votre tête… » : Dans quel but Jésus dit cela ? « Persévérance » : Que veut dire ce mot ?
Pour l’animateur
-
Dans la Bible, certains discours ou récits sont écrits dans une forme qu’on appelle « apocalyptique ». Bien que le mot apocalypse veut dire « révélation », ces écrits restent obscurs ou énigmatiques pour le lecteur moderne. Dans la Bible il y a une conviction fondamentale : l’histoire des peuples est conduite par Dieu vers un but soigneusement préparé. (voir Ap 21, 3-4). Tout ce qui appartient au monde ancien (larmes, tristesses, douleur, deuil…ne seront plus). Un Monde nouveau sera définitivement là : tel est le salut qui constituera le terme éternel de l’histoire de l’humanité. « Dieu sera tout en tous » dit saint Paul. 1Co 15, 28)
-
Ce discours de Jésus ne nous raconte pas la fin, mais nous dit en termes imagés la marche de l’humanité vers sa libération. Le but de saint Luc c’est d’insuffler au lecteur la force de tenir la tête haute au milieu des épreuves, de lui rappeler que le temps présent est le lieu où Dieu lui fait signe pour qu’il lui fasse confiance.
-
Au temps de Jésus, il y avait, comme aujourd’hui, des personnages qui prétendaient annoncer avec précision la fin du monde ; certains se présentaient comme le grand Prophète des derniers temps ou même le Messie. Jésus demande à ses disciples de ne pas tenir compte des prophètes de malheur qui interprètent les bouleversements et les catastrophes comme des signes de la fin du monde.
-
Par contre, Jésus prévient les chrétiens qu’ils auront à subir le choc des persécutions : il les rassure en leur disant qu’il sera là, lui le Ressuscité, à côté d’eux pour prendre leur défense. Lui-même, la source de l’Esprit, mettra dans leur cœur et dans leur bouche les mots qu’il faut pour qu’ils soient de fidèles témoins de sa Personne (son Nom) et de sa Résurrection.
-
Jésus dévoile aussi que les persécuteurs ne seront pas tous des étrangers, mais se recruteront à l’intérieur même du groupe des intimes ; et que la persécution peut aller jusqu’à la mort. (Quand Luc écrit son Evangile, Etienne a déjà été lapidé, Jacques le responsable de la communauté de Jérusalem a été décapité, Pierre et Paul ont été exécutés, et bien d’autres chrétiens…). Mais Jésus utilise le proverbe des cheveux pour assurer ses disciples que Dieu ne cesse de protéger ceux qui sont attachés à son Fils.
-
La persévérance, c’est justement cette fidélité à toute épreuve qui permet de recevoir la vie véritable. C’est aller jusqu’au bout de la foi et de l’amour.
TA PAROLE DANS NOS MAINS
La Parole aujourd’hui dans notre vie
Jésus médite sur la fragilité de toutes choses. Tout ce qui est construit de main d’homme finit par tomber en ruine. A quoi notre cœur est-il attaché ?
Jésus nous invite à vivre, jour après jour, sans savoir la date, sans nous laisser séduire par les faux-messies, sans nous laisser effrayer par les faits terrifiants de l’histoire.
Comment, en tant que chrétiens, nous réagissons devant les grands bouleversements qui secouent notre monde ? (les massacres, les génocides, les guerres, le déferlement du terrorisme…et les cataclysmes naturels) Est-ce que nous percevons dans tous ces événements des appels à réajuster notre vie sur l’essentiel, sur le Christ et l’Evangile ? A témoigner de notre espérance en Dieu qui, à travers tous ces événements, conduit son Projet qui est de sauver ce monde qu’il aime ?
La condition des chrétiens en ce monde est de se trouver continuellement en butte aux moqueries à cause de leur foi : c’est une occasion de porter témoignage au Christ. Il nous a promis de nous assister.
Croyons-nous que les obstacles et les moqueries que rencontre notre vie chrétienne sont pour nous une occasion de porter témoignage du Christ ?
Est-ce que nous comptons sur le secours du Christ quand nous avons à rendre compte de notre foi et de notre espérance dans des circonstances difficiles ?
Persévérer dans la foi et la charité, jour après jour, rester attachés à Jésus Christ dans notre société, c’est difficile : quels moyens prendre pour tenir ?
Comment aidons-nous les jeunes, les nouveaux baptisés, les jeunes confirmés, à persévérer dans leur attachement à Jésus-Christ ?
ENSEMBLE PRIONS
Heureux ceux qui sont persécutés parce qu’ils croient au message d’amour et de liberté. Heureux ceux qui sont critiqués et subissent des moqueries à cause de leur fidélité au Nom de Jésus.
Seigneur Jésus, lorsque notre foi est mise à l’épreuve, donne-nous de croire que tu es près de nous pour nous inspirer les mots justes, afin que notre témoignage touche les cœurs.
Pour lire ou imprimer le document en PDF cliquer ici :
33ème Dimanche du Temps Ordinaire
32ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (St Luc 20, 27-38)
« Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. »
Quelle affaire !
« Quelques sadducéens – ceux qui soutiennent qu’il n’y a pas de résurrection – interrogèrent Jésus … » pour lui présenter un cas abracadabrantesque de sept frères qui meurent successivement sans avoir pu donner un enfant à la femme du premier, selon la loi du lévirat (Dt 25,5), « A la résurrection, cette femme-là, duquel d’entre eux sera-t-elle l’épouse, puisque les sept l’ont eue pour épouse ? »
Il faut vraiment être un peu farfelu pour inventer une telle situation … mais enfin, la question est posée … non pas pour avoir une réponse … mais pour mettre Jésus dans l’embarras au sujet de la résurrection.
C’est un thème qui existait déjà depuis quelques temps, et dont la première lecture, qui date du deuxième siècle avant Jésus-Christ, nous montre des hommes qui y croyaient : « Mieux vaut mourir par la main des hommes, quand on attend la résurrection promise par Dieu, tandis que toi, tu ne connaîtras pas la résurrection pour la vie. »
Ce débat entre ceux qui croient ou non à la résurrection des morts, à une vie éternelle, existe encore aujourd’hui puisque selon certaines statistiques seulement dix pour cent des français croient à la résurrection après la mort, cette vie après la mort … Et même parmi les catholiques pratiquants, beaucoup de croient pas à la résurrection … même s’ils disent qu’il y a quelque chose près la mort, mais qu’ils ne savent pas quoi …
Et pourtant, tous les dimanches on affirme dans le credo « Je crois … à la résurrection de la chair, à la vie éternelle. » …
Et nous venons de fêter la Toussaint … qui est la fête de tous les saints, reconnus par l’Église, et surtout de tous ceux qui ne sont pas reconnus … les défunts de nos familles … qui ont vécu une vie normale de chrétien, avec ses hauts et ses bas … et qui sont auprès de Dieu, ce que nous espérons (et croyons …).
Serait-ce en vain ?
Non !
La vie éternelle après la mort existe ! Et Jésus nous le dit dans l’évangile de ce jour : « … ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts … ils sont enfants de Dieu et enfants de la résurrection. », ainsi qu’à chaque fois qu’il parle du Royaume des cieux, ou quand il dit : « Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi. ( … ) Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. » (Jn 14,3.6)
Il est vrai que la vie après la mort, on a du mal à imaginer ce que cela sera !
Et on ne le saura que quand on y sera … Donc, attendons, et nous verrons !
Mais on connait déjà un peu … quelques aperçus racontés par ceux qui ont vécu ce qu’on appelle des Expériences de Mort Imminente … Et il n’y a pas de quoi avoir peur, au contraire …
Pourrait-il en être autrement ?
Dieu qui n’est que tout amour ne peut que nous combler d’amour … et nous offrir ce qu’il y a de mieux pour nous … pour tous … dans une vie éternelle …
« Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père qui est aux cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent ! » (Mt 7,11)
« Et j’entendis une voix forte qui venait du Trône. Elle disait : « ’’Voici la demeure de Dieu avec les hommes ; il demeurera avec eux, et ils seront ses peuples, et lui-même, Dieu avec eux, sera leur Dieu. Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur : ce qui était en premier s’en est allé.’’. Alors celui qui siégeait sur le Trône déclara : ’’Voici que je fais toutes choses nouvelles.’’ Et il dit : ’’Écris, car ces paroles sont dignes de foi et vraies. ’’ » (Ap 21,3-5)
Seigneur Jésus,
Beaucoup ne croient pas en la résurrection,
sans doute par peur de la mort,
par peur de l’inconnu,
de ce qu’on ne peut imaginer …
Et pourtant tu nous attends,
auprès de ton Père,
et avec l’Esprit Saint,
pour nous donner tout votre amour !
Alors, pourquoi hésiter ?
Oui, je crois en la résurrection !
Francis Cousin
Pour accéder à l’image illustrée, cliquer sur le titre suivant :
Image dim ord C 32°
32ième Dimanche du Temps Ordinaire – Homélie du Père Louis DATTIN
Joyeuse espérance
Lc 20,27-38
Un de mes amis me racontait que dernièrement, un jeune de 17 ans fut tué dans un accident de moto. Ses parents, incroyants, ne l’avaient pas élevé chrétiennement – aussi choisissent-ils, ce qui était logique, un enterrement civil. On alla donc directement de sa maison au cimetière.
Beaucoup de jeunes, amis de Christian, suivaient le convoi et parmi eux, beaucoup furent choqués de voir qu’on ne passait pas à l’église. Pourtant, la plupart étaient des non-pratiquants et quelques-uns incroyants. Ils estimaient qu’il manquait quelque chose : tout simplement, ils soupçonnaient qu’il y a dans toute vie humaine, une spirituelle, religieuse et c’est là notre foi, à nous les chrétiens !
. Notre vie a une dimension familiale : on a tous des parents ou des enfants ou un conjoint.
. Notre vie a aussi une dimension professionnelle : on est étudiant, agriculteur, menuisier ou avocat,…
. Elle peut aussi avoir une dimension artistique : on joue de la flûte, on fait partie d’une chorale, on s’adonne à la peinture,…
. Elle peut avoir une dimension sportive : judo, football, danse,…
Mais notre vie a aussi une dimension religieuse. Nous savons bien en effet, que cette vie, ce n’est pas nous qui nous la sommes donnée ; nous l’avons reçue par l’intermédiaire de nos parents, comme nous avons reçu un capital de santé, d’intelligence, de courage, et toutes sortes de talents.
Tout cela, bien sûr, est à nous, mais elle vient, non seulement de notre hérédité, de notre éducation et de bien plus loin, tout cela vient d’ailleurs. Tout cela nous dépasse et, en même temps, tout cela est très fragile. Nous sommes limités, à la merci d’un échec, d’un accident, de la souffrance, limités dans nos affections et notre amitié, dans notre santé, dans nos décisions et ce n’est pas nous (heureusement) qui décidons du jour et de l’heure de notre mort.
Ainsi notre vie est à nous, sans être à nous, elle nous échappe : nous n’en sommes pas les maîtres absolus et n’est-elle pas faite aussi pour aboutir ailleurs?
C’est bien ce que veut nous faire comprendre Jésus dans cet évangile d’aujourd’hui : « Le vrai Dieu n’est pas « le Dieu des morts », mais le « Dieu des vivants » ». Tous vivent en effet PAR LUI.
. Oui, notre vie vient d’ailleurs, elle vient de Dieu : « Il est le Dieu des vivants et non celui des morts ». Il est la source de toute vie.
. C’est Dieu qui est à l’origine de notre vie et il ne nous a pas créés pour rien, mais pour que nous fassions grandir cette vie dans toutes ses dimensions. Cette existence, dès ici-bas, demande à s’épanouir. Toutes ces possibilités qui nous sont offertes dès ici-bas, nous avons à les mettre en œuvre, à les épanouir, à leur faire rendre un maximum, comme un talent, un capital que Dieu nous a confié et qu’il faut faire valoir.
Notre vie nous appartient – mais en même temps, elle appartient à Dieu – et si, à l’origine, elle ne vient pas de nous, à son terme notre vie va ailleurs. C’est ce qu’on appelle la « Résurrection des morts » ou la « Résurrection de la chair ».
Nous récitons le dimanche dans le Credo : « Je crois à la Résurrection de la chair ». Que signifient au juste ces mots : « Résurrection de la chair » ?
Il serait ridicule d’y voir un phénomène biologique, comme si c’était un cadavre qui pourrait retrouver ses membres, ses cellules, ses articulations et parvenir à se réanimer.
Il serait ridicule de comprendre cette résurrection, comme un retour en arrière, comme une réanimation, un retour à la vie semblable à celle que l’on a perdue au moment de la mort. C’est ce que pensaient les Saducéens de l’Evangile qui s’imaginaient que la résurrection des morts devait entrainer des problèmes de vie conjugale de même type qu’ici-bas !
. Non, la résurrection des morts n’est ni un phénomène biologique ni un retour en arrière, c’est une réalité toute spirituelle.
. C’est un « bond en avant » vers quelque chose de tout neuf, de tout nouveau. C’est comme une « nouvelle naissance » à la vie définitive. Cette plénitude de vie à laquelle nous sommes appelés, nous ne pouvons pas l’imaginer : plus de limites à nos affections, plus de limites dans nos amitiés, plus de limites dans nos connaissances, « l’ancien monde, nous dit l’Apocalypse, s’en sera allé ».
Dieu sera « tout en tous » et l’amour sera « tout » en chacun.
. Plus de problèmes de communication les uns avec les autres : nous serons tous parfaitement transparents les uns aux autres.
. Joie d’aimer, joie de comprendre, joie de découvrir tant de richesses insoupçonnées en ceux que nous avions cru connaître ici-bas.
. Tel sera le monde auquel nous sommes appelés à naître le jour de notre mort. Alors, nous serons devenus des vivants, des vivants dans leur plénitude, nous aurons atteint notre pleine dimension, car nous serons remplis de Dieu et imprégnés de son Esprit.
. C’est pourquoi, il n’y a rien d’étonnant à ce que, ici-bas, nous ne soyons jamais satisfaits. Nous avons toujours soif d’un plus ou d’un mieux. Rien d’étonnant non plus à ce que, même nos plus grandes joies, soient le résultat d’un dépassement de nous-mêmes, par une ouverture à Dieu et aux autres.
. Déjà ici-bas : plus nous nous ouvrons à Dieu et aux autres, plus nous recevons cette vie pour laquelle Dieu nous a créés.
. La plénitude de la vie est liée à la rencontre de Dieu au terme d’une véritable germination spirituelle. Cette résurrection des morts est une recréation spirituelle, une renaissance donnée par l’Esprit Saint, mais n’oublions pas qu’elle commence dès ici-bas, chez tous ceux qui accèdent peu à peu à l’amour, le corps qui meurt, comme le grain jeté en terre n’est que la semence de ce qui viendra : le grain ne ressemble pas à l’épi.
Le grain semé disparaît : on ne le retrouve plus. L’épi est autre chose que le grain et pourtant, sans le grain, pas d’épi.
Le corps terrestre apparaît comme un point de départ, mais il connaît une transformation telle qu’on ne peut le comparer à ce qu’il deviendra ou à ce qu’il a été. C’est bien moi qui ressuscite, mais je ressuscite autre : ce que nous vivons actuellement n’est qu’une sorte d’ébauche qui sera dépassée, comme l’adulte dépasse l’embryon, comme le grain par rapport à l’épi.
Il n’y a rien de perdu dans notre vie actuelle. Tout sera sauvé et ce que nous allons vivre ne sera pas un autre monde, mais un monde transfiguré. AMEN
32ième Dimanche du Temps Ordinaire – par le Diacre Jacques FOURNIER (St Luc 20, 27-38)
La question de la Résurrection
(Lc 20,27-38)
En ce temps-là, quelques sadducéens – ceux qui soutiennent qu’il n’y a pas de résurrection – s’approchèrent de Jésus
et l’interrogèrent : « Maître, Moïse nous a prescrit : ‘Si un homme a un frère qui meurt en laissant une épouse mais pas d’enfant, il doit épouser la veuve pour susciter une descendance à son frère.’
Or, il y avait sept frères : le premier se maria et mourut sans enfant ;
de même le deuxième,
puis le troisième épousèrent la veuve, et ainsi tous les sept : ils moururent sans laisser d’enfants.
Finalement la femme mourut aussi.
Eh bien, à la résurrection, cette femme-là, duquel d’entre eux sera-t-elle l’épouse, puisque les sept l’ont eue pour épouse ? »
Jésus leur répondit : « Les enfants de ce monde prennent femme et mari.
Mais ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts ne prennent ni femme ni mari,
car ils ne peuvent plus mourir : ils sont semblables aux anges, ils sont enfants de Dieu et enfants de la résurrection.
Que les morts ressuscitent, Moïse lui-même le fait comprendre dans le récit du buisson ardent, quand il appelle le Seigneur ‘le Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob.’
Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Tous, en effet, vivent pour lui. »
Des Sadducéens, proches du Grand Prêtre, viennent trouver Jésus. Contrairement aux Pharisiens plutôt ouverts aux problèmes de leur temps, et donc aux idées nouvelles, les Sadducéens se réclamaient, eux, de l’immuable tradition des anciens. Ils n’acceptaient donc pas les Livres les plus récents, comme celui de Daniel ou ceux dits « des Maccabées », où commençait à émerger la foi en la résurrection des morts. Forts de leurs certitudes, ils viennent donc ici convaincre Jésus de l’absurdité d’une telle croyance…
Et cela semble si évident… Ils partent du Livre du Deutéronome, le Livre de la Loi par excellence : « Si des frères habitent ensemble et que l’un d’eux meurt sans avoir de fils, la femme du défunt n’appartiendra pas à un étranger, en dehors de la famille ; son beau-frère ira vers elle, la prendra pour femme et fera à son égard son devoir de beau-frère. Le premier fils qu’elle mettra au monde perpétuera le nom du frère qui est mort ; ainsi son nom ne sera pas effacé d’Israël » (Dt 25,5-6). Pour souligner encore le grotesque de la situation en cas de résurrection, ils envisagent le cas d’une femme qui aurait épousé sept frères puisque les uns après les autres seraient morts sans laisser d’enfants… « Eh bien, à la résurrection, cette femme, de qui sera-t-elle l’épouse puisque les sept l’ont eu pour femme ? » On imagine les rires et les moqueries…
Mais la résurrection n’est pas le retour à la vie d’ici-bas… Elle est « une recréation inimaginable, une transformation radicale de l’être humain » (Hugues Cousin) qui participera, selon sa condition de créature, tout comme les anges, à la Plénitude de la nature divine… La chair sera alors totalement assumée par l’Esprit, une réalité « tout autre » à l’image et ressemblance du Dieu Tout Autre… Le Christ Ressuscité, apparaissant au milieu de ses disciples, parfois non reconnu au premier abord (Lc 24,15-16 ; Jn 20,11-18 ; 21,4 ; 21,12), en sera un exemple déroutant pour notre raison raisonnante…
Et Jésus reprend ensuite le Nom de Dieu que les Sadducéens employaient le plus souvent, par fidélité aux anciens : « le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob… Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants », car « Dieu n’a pas fait la mort, il a tout créé pour l’être » et pour la vie (Sg 1,13-14). Moïse et Elie, « apparus en gloire » au jour de la Transfiguration du Christ, en sont le plus bel exemple (Lc 9,28-36)…
DJF
Rencontre autour de l’Évangile – 32ième Dimanche du Temps Ordinaire
« Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants; tous vivent en effet pour lui.»
TA PAROLE SOUS NOS YEUX
Situons le texte et lisons (Lc 20, 27-38)
Jésus est à Jérusalem. Et il a commencé à enseigner dans le Temple. Il a expulsé les marchands ; cela a provoqué une situation tendue avec les chefs des prêtres ; par la parabole des vignerons homicides, il a annoncé qu’il sait ce qui l’attend. Et le voilà interrogé sur la résurrection. Jésus affirme clairement sa position.
Et soulignons les mots importants
Sadducéens : Que savons-nous de cette catégorie de juifs du temps de Jésus ? Quelle est leur intention en posant à Jésus la question bizarre ?
« ce monde – monde à venir » : Comment comprendre la pensée de Jésus exprimée dans ces deux expressions à propos du mariage ?
« résurrection d’entre les morts » : La résurrection était considérée dans la croyance populaire comme une réanimation du corps avec possibilité de se remarier et une fécondité merveilleuse et une reprise des activités terrestres. Quelle est la réaction de Jésus ?
Les ressuscités « ne peuvent plus mourir »: Quelle est exactement le sens de ces paroles de Jésus ?
« semblables aux anges » : Que veut nous faire comprendre Jésus ?
« le buisson ardent » : Rappelons-nous la révélation faite à Moïse. (Ex.3, 6)
« Si Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais le Dieu des vivants » : Pour Jésus comment sont nos défunts ?
Pour l’animateur
– Les Sadducéens formaient une sorte d’association, de parti. C’était des conservateurs : ils accordaient leur foi surtout aux cinq premiers livres de la Bible (la Loi) qu’ils lisaient en prenant tout à la lettre. Attachés aux très vieilles idées religieuses des patriarches, ils refusaient toute révélation progressive et estimaient que la résurrection n’était pas fondée dans la Loi. Ils savaient que Jésus, ainsi que les pharisiens, croyaient à la résurrection.
– Mais la croyance populaire des juifs sur la condition des ressuscités est matérialiste et grotesque : ils imaginent la résurrection comme une nouvelle forme de vie avec une reprise des activités terrestres. C’est pourquoi, les sadducéens inventent l’histoire bizarre des sept frères dans l’intention de piéger et ridiculiser Jésus.
– Jésus répond en affirmant qu’il y a une différence radicale entre la vie terrestre et la vie nouvelle dont on hérite à la résurrection.
Jésus oppose ce monde-ci et le monde à venir…un monde où l’on se marie et un monde où l’on ne se marie plus…un monde où l’on meurt et un monde où l’on ne meurt plus et où les humains n’ont plus besoin d’engendrer de nouveaux êtres pour assurer la survie de l’espèce.
– Et Jésus ajoute que les ressuscités sont « semblables aux anges ». Cela veut dire justement que la résurrection n’est pas un retour à la vie terrestre : mais une recréation, qu’on ne peut pas imaginer, une transformation radicale de l’être humain ; par la résurrection, les fils de Dieu naissent à la condition céleste, qui est celle des anges. La vie nouvelle des ressuscités n’est pas un recommencement de la vie actuelle.
– Puis, pour répondre aux Sadducéens, Jésus utilise un des plus anciens livres de la Bible, l’Exode, dont ils reconnaissent la grande valeur. En s’appuyant sur le passage du Buisson Ardent (Ex 3) Jésus affirme le fait même de la résurrection (sans l’expliquer). Devant le Buisson ardent, Moïse a reçu la révélation que Dieu est le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, donc le Dieu de l’Alliance. Si Abraham était morts définitivement, Dieu ne serait pas le Dieu des Vivants. L’amour de Dieu est éternel, il ne s’arrête pas avec la vie sur la terre. Il est le Dieu des vivants, car nos défunts sont des vivants…Ils vivent « par Dieu ».
TA PAROLE DANS NOS CŒURS
Redisons avec les quelques docteurs de la Loi : « Maître, tu as bien parlé. » Nous croyons en Dieu. Nous croyons que c’est Dieu qui nous a voulus, qui nous a donné la vie. C’est Dieu qui a inventé la merveille de la « vie » ; c’est Dieu qui appelle à la vie tous les êtres qu’il veut voir vivre. Jésus, nous redisons avec toi : Dieu ton Père, « n’est pas le Dieu des morts, mais le Dieu des vivants. » Nous croyons en ta résurrection, et nous croyons que tu nous ressusciteras nous aussi pour une vie nouvelle.
TA PAROLE DANS NOS MAINS
La Parole aujourd’hui dans notre vie
A la Réunion, plus encore qu’ailleurs, parce que nos origines sont de partout et que nous sommes un peuple de métissés, une culture créole s’est forgée localement, mêlée de croyances multiples par rapport à la mort.
C’est pourquoi, même en tant que chrétiens nous avons du mal à faire la part de ce qui relève de la foi et de tout un système de croyances religieuses et culturelles pratiqué dans notre peuple.
Nous nous posons tous des questions sur la mort, sur les morts : qu’est-ce qu’ils deviennent après ? Où sont-ils ? que font-ils ? Quelle relation entre nos morts et nous ? Est-ce qu’ils interviennent dans notre vie ? A quoi passerons-nous notre temps au ciel ? Serons-nous auprès de ceux que nous avons aimés sur terre ? Quelle est notre idée de la résurrection du Christ. Croyons-nous vraiment que nous ressusciterons un jour ?
Toutes ces questions, et encore beaucoup d’autres, tantôt paisibles, tantôt angoissantes, ont des réponses dans l’imaginaire et dans les croyances multiples. .
Mais quelle est notre réponse de chrétiens, croyants au Christ, Fils de Dieu mort et ressuscité ? D’ailleurs nous n’avons pas réponse à tout. Jésus n’a pas eu pour mission de répondre à toutes nos curiosités, mais de nous sauver du péché et de la mort et de nous montrer le chemin pour rejoindre Dieu, qui a voulu nous faire participer à sa vie et à son bonheur ;
Par rapport à la vie au ciel, Jésus nous dit que nous serons pleinement heureux et pour toujours avec Dieu et que nous ne mourrons plus, et cela suffit. C’est le seul voile que Jésus a levé sur l’au-delà. Tout ce que l’on peut dire d’autre relève de notre imagination.
Par sa réponse, Jésus nous invite à lui faire totalement confiance : le chemin vers cette réalité mystérieuse et merveilleuse de la résurrection et du ciel, c’est Lui et son Evangile.
Dans cette population aux croyances si diverses et si mêlées, quel témoignage pouvons-nous porter ? Et à quelles conditions ?
ENSEMBLE PRIONS
Ensemble redisons la foi de l’Eglise en demandant au Seigneur de faire grandir la nôtre.
Chant : Oui, Seigneur, nous croyons, fais grandir en nous la foi.
Carnet paroissial p.25 c.1-2-4
Pour lire ou imprimer le document en PDF cliquer ici :
32ème Dimanche du Temps Ordinaire
FÊTE DE LA TOUSSAINT – « UNE FOULE IMMENSE »… Noéline FOURNIER
« Après quoi, voici qu’apparut à mes yeux une foule immense que nul ne pouvait dénombrer, de toute nation, race, peuple et langue ; debout devant le trône et devant l’Agneau, vêtus de robes blanches, des palmes à la mains… »
« Jamais plus ils ne souffriront de la faim ni de la soif ; jamais plus ils ne seront accablés, ni par le soleil, ni par aucun vent brûlant. Car l’Agneau qui se tient au milieu du trône sera leur pasteur et les conduira aux sources des eaux de la vie. Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux » (Ap 7,9-11 ; 16-17).
Là où la souffrance et le malheur avaient imposé leur loi implacable, voici que la tendresse, la douceur, la délicatesse témoignent de la bonté disponible.
Etonnante révélation parfois pour des personnes malmenées par la vie, accablées de solitudes, ou pour des « dures », peu sensibles à cette facette de notre humanité !
Les voilà au rendez-vous de la bonté ! Ils ont touché la tendresse primordiale et infinie. Le bonheur qu’elle procure est un présent inespéré, bien différent du bien‑être que vendent les nombreux marchands qui font de la santé un objet de consommation et de profit.
C’est une grâce que nul ne peut reproduire, mais qui s’offre sur ces lieux de souffrance et de violence et donne le goût d’un ailleurs de délices auquel chacun serait promis. Il y a en elle comme de l’excès, de la démesure, qui nous ouvre à l’au-delà, à Dieu.
Souvenons-nous de l’onction de Béthanie où « Marie prit une livre d’un parfum très pur et de très grande valeur ; elle versa le parfum sur les pieds de Jésus, qu’elle essuya avec ses cheveux ; la maison fut remplit de l’odeur du parfum » (Jn 12). Geste qui offusqua Juda, prêt à vendre ce parfum et à utiliser la somme pour la donner aux pauvres !
La démesure s’affronte au calcul rationnel ; la gratuité à la comptabilité ; la bonté à la ruse, alors que s’annoncent la passion et la sépulture prochaine de Jésus ! En effet, elle est désormais dépassée, la comptabilité qui s’impose dans le temps limité qui nous sépare de la mort.
Dorénavant, comme le signifie Jésus, c’est de l’au-delà de la mort qu’il nous faut aborder les choses : « Laisse-la observer cet usage en vue du jour de mon ensevelissement ! » (Jn 12,7)
Paradoxalement, là où la souffrance a ébranlé les assises de nos constructions, là où tout n’est que ruines et désolation, bonté et beauté chantent une autre musique pour qui sait prêter l’oreille du cœur et l’accueillir humblement au terme d’un parcours souvent éprouvant.
« Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : « Donne-moi à boire », c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive, et l’eau qu’il offre deviendra pour celui qui en boira « une source d’eau jaillissante en vie éternelle » (Jn 4, 10-14)
Le don de Dieu qui s’offre à qui veut bien l’accueillir, le don d’un amour créateur, d’une bonté miséricordieuse qui pardonne, relève et guérit, la promesse d’une vie nouvelle.
(Bruno CAZIN, prêtre médecin)
« Nous ne sommes pas des êtres humains vivants une expérience spirituelle.
Nous sommes des êtres spirituels vivant une expérience humaine ».
Teilhard de Chardin.
En ce jour, où nous fêtons « Tous les Saints », ayons un regard sur Jésus qui ne cesse de nous inviter, quel que soit notre chemin spirituel, que nous soyons croyant ou dans le doute, à simplement accepter les paroles de Celui que l’Église nomme :
« Son Seigneur et son Roi ».
« Je suis la Résurrection et la Vie. Quiconque croit en moi, même s’il meurt, vivra et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Le crois-tu ? » (Jn 11, 25-26)
Les saints, ce sont nos morts ; nos morts qui ne meurent pas dans nos pensées parce qu’ils vivent dans la pensée de Dieu.
Mais comment cela est-ce possible ? Eh bien tout cela est devenu possible à cause du Grand AMOUR que Dieu nous a manifesté dans son Fils Jésus. Oui, l’amour crée l’immortalité. Il suffit de voir comment il est rare d’oublier ceux que nous avons aimés ou qui nous ont fait du bien. Il suffit aussi de constater que c’est l’amour qui assure la conservation de l’espèce.
Sur le plan spirituel, c’est aussi par l’amour, le don de soi, le don de sa vie que le Christ réveille de la mort l’espèce humaine qui ne peut de soi se conserver éternellement. Ainsi, lorsque nous disons que « l’amour est plus fort que la mort », ce n’est pas une simple formule mais l’expression d’une réalité qui prend tout son sens dans le Christ.
C’est aussi par rapport à l’amour qu’il nous faut comprendre tous les discours sur l’au-delà tels le « fameux » enfer, la résurrection, le paradis ou la vie éternelle.
En effet, l’enfer n’est pas un feu physique, ni un lieu de torture préparé par Dieu pour nous punir. L’enfer, c’est l’état de solitude qui refuse l’amour de Dieu.
La résurrection et la vie éternelle, c’est l’état où l’amour de Dieu brise la solitude de la mort et devient notre milieu de vie.
Tout cela commence au baptême, ce beau sacrement d’amour et d’alliance entre Dieu et l’âme humaine. Baptisés, notre vie est ouverte à Dieu et la mort ne peut pas nous replonger dans la solitude si nous restons unis à Lui par une vie toujours renouvelée, une vie qui n’a pas peur de recommencer, une vie qui se bat pour se relever et repartir, toujours les yeux fixés sur le Seigneur qui sans cesse nous appelle.
Enfin, notre relation avec nos défunts, ne se comprend aussi que dans l’amour. Même si nous devons rayer leur numéro de téléphone et leur adresse de nos agendas, même s’il faut ranger leur vêtements et fermer leur appartement, ces derniers gestes qui les excluent de notre quotidien nous amènent à les chercher et à les retrouver auprès de Dieu à travers « notre » prière et la messe, « le sacrifice sauveur de Jésus ».
Ces deux moments nous unissent à Dieu et à tous ceux qui sont en Lui.
Alors ce 2 novembre est le temps de communion et de dialogue avec nos défunts dans l’amour. Retrouvons-les plus que jamais et laissons-nous porter par l’amour de Dieu qui nous réunira tous en lui.
(Abbé Innocent Essonam)
Qui n’a pas entendu, en effet, ici où là, le fameux texte faussement attribué à Saint Augustin ou à Charles PEGUY : « La mort n’est rien » ?
« La mort n’est rien. Je suis seulement passé dans la pièce à côté.
Je suis moi, vous êtes vous.
Ce que nous étions les uns pour les autres, nous le sommes toujours.
Donnez-moi le nom que vous m’avez toujours donné.
Parlez-moi comme vous l’avez toujours fait.
N’employez pas un ton différent, ne prenez pas un air solennel ou triste.
Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.
Riez, souriez, pensez à moi, priez pour moi.
Que mon nom soit prononcé comme il l’a toujours été,
sans emphase d’aucune sorte, sans une trace d’ombre.
La vie signifie tout ce qu’elle a toujours signifié.
Elle est ce qu’elle a toujours été.
Le fil n’est pas coupé.
Pourquoi serai-je hors de votre pensée parce que je suis hors de votre vue ?
Je vous attends.
Je ne suis pas loin, juste de l’autre côté du chemin.
Vous voyez, tout est bien. »
Ou bien, ce beau texte de Saint Augustin :
« Crois-moi, quand la mort viendra briser tes liens comme elle a brisé ceux qui m’enchaînaient et, quand un jour que Dieu seul connaît et qu’il a fixé, ton âme viendra dans le ciel où l’a précédée la mienne, ce jour-là, tu me reverras, tu retrouveras mon affection épurée. Essuie tes larmes et ne pleure plus si tu m’aimes. »
L’Évangile est une école de bonheur, de convivialité, il annonce la mort de la mort et nous délivre son message : les boiteux nous apprennent à marcher droit, les prisonniers nous révèlent nos murs, les trisomiques nous communiquent leur spontanéité…, les mourants nous apprennent à vivre.
« La pierre qu’ont rejeté les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle. »
(Ps. 118,22)
N’attendons pas d’être à l’article de la mort pour renouer avec notre famille, pour faire alliance avec Dieu, pour goûter la vie. Ne cherchons pas d’explication à la souffrance. Trouvons-lui un sens, sinon « vous vous casserez le cerveau et vous vous casserez le cœur » (Mère Teresa). Faisons notre petit possible.
Dieu fera germer en son temps les graines d’Espérance que nous aurons semées.
Elisabeth MATHIEU-RIEDEL, médecin qui s’occupe d’aide aux mourants dans un service de soins palliatifs. Elle accomplit cette mission redoutable et elle rayonne de bonheur.
Seigneur accorde à nos défunts le repos éternel et que brille à leurs yeux la Lumière sans déclin ; cette lumière qui est entrée dans leur vie le jour de leur baptême, le jour du commencement de leur vie en Toi et avec Toi. AMEN
BONNE FÊTE DE LA TOUSSAINT à vous tous.
Noéline FOURNIER
FÊTE DE LA TOUSSAINT : son histoire (Noéline FOURNIER)…
« Heureux les pauvres de cœur,
car le Royaume des Cieux est à eux.
Heureux les cœurs purs,
ils verront Dieu. »
(Mt. 5, 1-12)
Contraction de « fête de tous les saints », le nom féminin Toussaint désigne la Fête Universelle de tous les « Saints » le 1er novembre.
Cette Fête, issue de la tradition, est attestée dès le IIème siècle parmi les Communautés Chrétiennes d’Orient : il s’agissait de célébrer les martyrs, hommes et femmes, morts pour avoir affirmé leur Foi.
Essentiellement Catholique, la Toussaint est destinée à Célébrer l’ensemble des Saints et des Bienheureux.
En Occident, c’est Boniface IV, Pape de 608 à 615, qui le premier choisit de lui donner une date officielle, le 13 mai, date anniversaire de la transformation du Temple du Panthéon, au début du VIè siècle, à Rome, en Église dédiée à Sainte Marie des Martyrs. Cette date ne fut probablement pas choisie par hasard, puisque l’on priait à l’époque du 9 au 13 mai pour que les morts ayant trouvé une fin violente ou tragique reposent en paix…
A quelle époque la fête de la Toussaint fut-elle transférée le 1er Novembre ?
Plusieurs hypothèses prévalent. Peut-être en 731, lorsqu’un autre Pape, Grégoire III, dédie à son tour une Chapelle à tous les Saints, dans l’Eglise Saint-Pierre de Rome… A moins que ce ne soit en 830, quand Grégoire IV ordonne que la Toussaint soit désormais célébrée dans le monde entier.
Au fil des siècles, la fête gagne en tout cas en importance. En 835, Louis le Pieux (778-840), successeur de Charlemagne (v.742-814) obéit au Pape et impose la Toussaint à tout l’Empire Carolingien. Elle devient vite fondamentale, comme l’atteste ce sermon de Saint Bernard (v.1090-1153), fondateur de l’Abbaye de Clairvaux et Réformateur de la vie Religieuse de son temps.
Au XIè siècle, un autre Pape, Sixte IV (1414-1484), lui attribue en 1480 une Octave, soit une extension de huit jours pendant lesquels sont répétés les mêmes textes et les mêmes chants.
Enfin, Pie X, en 1914, la rend obligatoire : les fidèles sont tenus d’assister ce jour-là à la messe.
Pourquoi cette place solennelle accordée au culte des Saints ?
Il s’agit de célébrer l’ensemble des croyants ayant vécu jusqu’au bout selon la Parole de Dieu, et « établis » dans la « Gloire », c’est à dire auprès de Dieu au Paradis, vivant une Béatitude Éternelle.
GÂTEAUX DE MIEL ET DE BLÉ
Comme le montre la Méditation de St Bernard, chaque chrétien doit aspirer à rejoindre la Béatitude, et conformer son existence à cette aspiration.
Pour Saint Bernard, la Foi est marquée par une forme de radicalité spirituelle, d’aspiration à la pureté. Mais le Théologien montre combien cette Fête est au cœur de la Spiritualité Chrétienne, et qu’elle enjoint à vivre selon les préceptes de l’Evangile.
La popularité de la Toussaint doit cependant beaucoup au fait qu’elle soit liée à la Commémoration des défunts, fixée quand à elle au 2 Novembre, jour où les Catholiques ont prit l’habitude d’aller se recueillir et de déposer des fleurs sur la tombe de leurs proches décédés.
Dans l’Eglise Orthodoxe, on fête le « dimanche de tous les saints » le premier dimanche après la Pentecôte. Et c’est avant le Carême qu’on prie pour l’ensemble des fidèles défunts, tout en amenant à l’Eglise des gâteaux faits de miel et de blé dont la germination évoque la Résurrection.
SERMON DE SAINT BERNARD
-
« Cette Fête aujourd’hui pour nous, et la solennité de ce jour compte parmi les plus grandes Solennités. Que dis-je ? De quel apôtre, de quel martyr, de quel Saint est-ce la fête ?
Ce n’est pas la Fête d’un Saint en particulier, mais la fête de « tous les Saints », car personne de nous n’ignore que cette fête est appelée et est, en effet, la Fête de tous les Saints (…). Et la sainteté des uns n’est pas celle des autres… Il y a une différence quelque fois même très grande entre un Saint et un Saint (…)
En effet, il ne semble pas qu’on puisse honorer comme des athlètes triomphants ceux qui n’ont jamais combattu et, pourtant, pour mériter un culte différent, ils n’en sont pas moins digne des plus grands hommages, puisqu’ils sont vos amis, ô mon Dieu, et qu’ils ont toujours été attachés à votre volonté avec autant de félicité que de facilité. Après tout, peut-être pourrait-on croire qu’ils ne sont point sans avoir soutenu des combats. Aussi, quand ils ont résisté à ceux d’entre eux qui ont péché, et que, au lieu de se ranger du parti des impies, chacun d’eux s’est écrié : « Pour moi, il m’est bon de rester attaché à Dieu ».
Ce qu’il faut Célébrer en eux, c’est donc la grâce qui les a prévenus des douceurs de la Bénédiction.
Ce qu’il faut honorer, c’est la Bonté de Dieu qui les a (…) non point arrachés à la tentation, mais préservés de la tentation.
-
Dans les hommes, il y a un autre genre de sainteté qui mérite des honneurs à part ; C’est la Sainteté de ceux qui sont venus en passant par de grandes afflictions et qui ont lavé et blanchi leurs robes dans le Sang de l’Agneau (Apo. 7,13-17), qui triomphent enfin après bien des luttes et reçoivent la couronne de la Victoire dans les Cieux, parce qu’ils ont combattu les légitimes combats.
-
Mais à quoi bon les louanges que nous adressons aux Saints, à quoi bon célébrer leur Gloire et faire parmi nous la Fête ?
Pourquoi prodiguer les honneurs de la terre à ceux que, selon la Promesse véridique du Fils, le Père Céleste honore lui-même ?
Qu’ont-ils besoin de nos félicitations ? Ils ont tout ce qu’ils peuvent contenir de Gloire.
C’est vrai, mes bien-aimés, les Saints n’ont pas besoins de nos honneurs, et notre dévotion n’ajoute rien à ce qu’ils ont. Mais il y va de notre intérêt, sinon du leur, que nous vénérions leur souvenir.
Voulez-vous savoir quel avantage nous avons à leur rendre nos hommages ? Je vous avouerai que pour moi, leur mémoire fait naître en moi un violent désir (…). En effet, ils s’y trouvent en substance et nous n’y sommes qu’en désir ; ils y sont effectivement présents, nous ne nous y trouvons que par le souvenir.
Quand nous sera-t-il donné de nous réunir aussi à nos pères ? De leur être présenté en personne ?
Tel est le premier désir que le souvenir des Saints fait naître en nous, que dis-je ? Dont il nous embrase.
Quand jouirons-nous de leur société si désirable, quand serons-nous dignes d’être les concitoyens des esprits Bien-Heureux, d’entrer dans l’assemblée des patriarches (….), en un mot, et de nous réjouir en commun dans la troupe entière des Saints ? (..)
L’Église des Premiers-Nés nous attend, et nous négligeons de l’aller rejoindre ; les Saints nous appellent, et nous n’en tenons aucun compte.
Réveillons-nous enfin, mes frères, ressuscitons avec le Christ, cherchons, goûtons les choses d’en Haut..
Saint Bernard, cinquième sermon sur la Toussaint,
Œuvres complètes de St Bernard, Traduction de l’Abbé Charpentier, 1866.
« L’un des Vieillards prit alors la parole et me dit : « Ces gens vêtus de robes blanches, qui sont-ils et d’où viennent-ils ? » Et moi de répondre : « Monseigneur, c’est toi qui le sais ». Il reprit : « Ce sont ceux qui viennent de la grande épreuve : il ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau. C’est pourquoi ils sont devant le trône de Dieu, le servant jour et nuit dans son Temple ; et celui qui siège sur le trône étendra sur eux sa tente.
Jamais plus ils ne souffriront de la faim ni de soif ; jamais plus ils ne seront accablés ni par le soleil, ni aucun vent brûlant. Car l’Agneau qui se tient au milieu du trône sera leur pasteur et les conduira aux sources des eaux de la vie. Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux. » Apo. 7, 13-17
Et nous pouvons prendre l’exemple de Saint Paul qui nous dit (2 Tm 4,6-8) :
« J’ai combattu jusqu’au bout le bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la Foi. Et maintenant, voici qu’est préparée pour moi la couronne de justice, qu’en retour le Seigneur me donnera en ce Jour-là, Lui, le juste Juge, et non seulement à moi mais à tous ceux qui auront attendu avec amour son Apparition. »
Nous avons compris, nous devons nous aussi mener le bon combat sur cette terre si nous voulons voir Dieu et entrer dans cette Béatitude Éternelle.
Comment peut-on « mener le bon combat » ? De quel combat s’agit-il ?
C’est le Combat de l’Amour que nous devons mener puisque Dieu est Amour !
Il ne faut pas se tromper de combat : Nous devons combattre le mal mais ne pas combattre l’homme ! Oui, nous devons combattre le mal et l’injustice mais respecter l’homme… Nous ne devons pas oublier que Jésus nous a demandé d’aimer notre prochain comme nous-mêmes et aussi nos ennemis !… Quel combat !…
Voici l’exemple de quelqu’un qui a mener le bon combat à la suite du Christ.
En octobre 1964, Martin LUTHER KING reçoit le prix Nobel de la Paix. Il ne s’agissait pas uniquement d’un prix pour les droits civiques, mais de contribuer à la Paix dans le Monde. Lors de son discours à la remise du prix à Oslo, Martin déclara :
« Il me semble que ce prix m’a été donné pour quelque chose qui n’est pas encore atteint. Je le prends comme un encouragement à poursuivre avec encore plus de courage l’objectif dans lequel nous croyons » (….)
Les hommes, depuis des années déjà, parlent de la guerre et de la Paix.
Désormais, ils ne peuvent plus se contenter d’en parler ; ils n’ont plus le choix entre la violence et la non-violence en ce monde ; c’est la non-violence ou la non-existence. Voilà où nous en sommes aujourd’hui (…)
Dressons-nous ce soir avec encore plus d’empressement. Levons-nous avec une plus grande détermination. Marchons en ces jours décisifs, en ces jours de défi…
Nous avons une chance de bâtir une nation meilleure. Et je veux remercier Dieu, une fois encore, de m’avoir permis d’être ici avec vous.
(…) Je ne sais pas ce qui va arriver maintenant.
Nous avons devant nous des jours difficiles. Mais peu m’importe ce qui m’arrivera désormais, car je suis allé jusqu’au sommet de la montagne.
Je ne m’inquiète plus. Comme tout le monde, j’aimerai vivre vieux. La longévité a son prix. Mais je ne m’en soucie guère, maintenant.
Je veux simplement que la Volonté de Dieu soit faite. Et il m’a permis d’atteindre le sommet de la montagne. J’ai regardé autour de moi. Et j’ai vu la Terre promise.
Il se peut que je n’y pénètre pas avec vous. Mais je veux que vous sachiez, ce soir, que notre peuple atteindra la Terre Promise. Et je suis heureux ce soir.
Je ne m’inquiète de rien. Je ne crains aucun homme. Mes yeux ont vu la Gloire de la Venue du Seigneur ».
3 Avril 1968, Memphis, Tennessee
Extrait du dernier discours de Martin LUTHER KING Jr
avant son assassinat le lendemain 4 Avril
« La Véritable Paix n’est pas simplement l’absence de tension ;
C’est la présence de la justice. »
« L’amour est le pouvoir le plus durable du monde.
« Cette Force Créatrice, si magnifiquement illustrée dans la Vie du Christ, est l’instrument le plus puissant dont dispose le genre humain dans sa quête pour la Paix et la Sécurité » (Martin Luther).
« Puis je vis un ciel nouveau, une terre nouvelle – car le premier ciel et la première terre ont disparu, et de mer, il n’y en a plus. Et je vis la Cité Sainte, Jérusalem nouvelle, qui descendait du ciel, de chez Dieu ; elle s’est faite belle, comme une jeune mariée parée pour son époux.
J’entendis alors une voix clamer, du trône : « Voici la demeure de Dieu avec les hommes. Il aura sa demeure avec eux ; ils seront son peuple, et lui, Dieu-avec-eux, sera leur Dieu. Il essuiera toute larme de leurs yeux : de mort, il n’y en aura plus ; de pleurs, de cri et de peine, il n’y en aura plus, car l’ancien monde s’en est allé ». (Apo. 21,1-4)
Bonne Fête de la Toussaint à tous !
Noéline FOURNIER
31ième Dimanche du Temps Ordinaire – Père Rodolphe EMARD (St Luc 19, 1-10)
Homélie du dimanche 30 octobre 2022
Lectures de référence :
Sg 11, 22 – 12, 2 / Ps 144 / 2 Th 1, 11 – 2, 2 / Lc 19, 1-10
Les lectures de ce dimanche nous révèlent quel regard Dieu porte sur ses créatures. Cela nous invite aussi à réfléchir sur le regard que nous portons sur Dieu, sur les gens et sur nous-même.
Nous avons entendu un extrait du livre de la Sagesse qui souligne quelle est l’attitude de Dieu vis-à-vis de nous. Il est tout entier amour et miséricorde : « Tu as pitié de tous les hommes, parce que tu peux tout. Tu fermes les yeux sur leurs péchés, pour qu’ils se convertissent. Tu aimes en effet tout ce qui existe, tu n’as de répulsion envers aucune de tes œuvres ; si tu avais haï quoi que ce soit, tu ne l’aurais pas créé. »
Cette prière du Sage nous rappelle avec force que Dieu ne peut haïr personne. Dieu n’est pas dans la logique de la condamnation ni pour nous, ni pour les autres. Dieu appelle chacun de nous à la conversion.
Le Psaume 144 fait écho à la prière du Sage : « Le Seigneur est tendresse et pitié », « plein d’amour » et de « bonté » « pour toutes ses œuvres », il « soutient tous ceux qui tombent ». Le psalmiste nous invite à mettre notre confiance en Dieu, car il est « fidèle en tout ce qu’il fait ». Dieu ne nous trahira jamais !
Dans la deuxième lecture, la prière de Paul pour les Thessaloniciens nous apprend ce que Dieu attend de nous : « Frères, nous prions pour vous à tout moment afin que notre Dieu vous trouve dignes de l’appel qu’il vous a adressé ; (…) et qu’il rende active votre foi ». Que Dieu nous trouve dignes de l’appel qu’il nous a adressé et que notre foi soit active : voilà ce que Dieu attend de nous !
Nous pointons ici l’appel que Dieu nous fait dans les sacrements : le baptême, la confirmation, l’eucharistie, le mariage ou l’ordre. À chacun, Dieu adresse un appel ! Qui que tu sois, Dieu vient à ta rencontre ! Quel que soit le pécheur que nous sommes, Dieu nous appelle !
L’Évangile nous donne bien de le percevoir. Jésus aime et appelle les pécheurs. Aux yeux de la société, Zachée était le pécheur par excellence. Son statut de publicain le mettait en marge de la communauté. Les publicains étaient détestés car ils collectaient l’impôts pour les romains vus comme les envahisseurs. De plus, Zachée était le chef… Nous imaginons bien qu’il était très mal vu par ses compatriotes.
Et pourtant c’est lui que Jésus voit dans la foule. C’est lui que Jésus choisit. C’est à lui que Jésus va demander l’hospitalité : « Zachée, descends vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison. » L’appel de Dieu peut nous dérouter tant nous pouvons nous sentir indignes ou incapables. Mais rappelons-nous que l’appel de Dieu est par pure miséricorde et en vue de notre Salut : « Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver
ce qui était perdu. »
Zachée était mal jugé, on pensait qu’il ne pouvait pas être quelqu’un de bien mais il s’est converti. Cela est aussi possible pour nous ! Là où Zachée nous enseigne c’est dans l’audace de la foi, le désir réel de rencontrer Jésus malgré ce que nous sommes : il voulait voir Jésus, il courut en avant, il grimpa sur un sycomore… Mais il reconnaîtra aussi, sous le regard miséricordieux de Jésus, son insuffisance, ses pauvretés intérieures… Le Christ va le convertir et le sauver : « Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison, car lui aussi est un fils d’Abraham ».
C’est bien ce que nous pouvons demander au Seigneur : l’audace de la foi, l’audace de la rencontre, l’audace d’accueillir le Christ chez nous, sans masque, tel que nous sommes. Que le Seigneur nous donne de garder confiance en nous-même et dans les autres.
Les lectures nous donnent de contempler le regard bienveillant que Dieu porte sur nous et que nous devons porter sur les autres et sur nous-même. Laissons le Christ nous toucher, sans lui nous ne pourrons pas goûter à la bienveillance de notre Dieu et la communiquer autour de nous. Le Christ est la clé, ouvrons-lui nos cœurs ! Amen.
31ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Claude WON FAH HIN (St Luc 19, 1-10)
Commentaire du samedi 29 et Dimanche 30 Octobre 2022