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Rencontre autour de l’Évangile – La Pentecôte

“ Un autre Défenseur sera toujours avec vous : c’est  l ‘ Esprit de Vérité ”

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons  (Ac 2,1-11)

(Exceptionnellement nous partagerons sur le récit de la Pentecôte (l’Evangile est celui du 6ème dimanche de pâques)

Saint Luc,  qui a écrit les Actes des Apôtres, est le seul à nous raconter ce qui s’est passé le 50ème jour après Pâques, jour de la Pentecôte. Cette fête juive commémorait le don de la Loi au Sinaï : le peuple libéré de l’esclavage en Egypte (célébré lors de la Pâque juive) naissait alors comme peuple de l’Alliance.

50 jours après la Mort et la Résurrection du Christ, qui a été la véritable libération de l’humanité  par la Pâque du Christ, la Pentecôte, avec la venue de l’Esprit-Saint, célèbre la naissance du peuple de la “ Nouvelle Alliance ”.

Soulignons les mots importants

Les frères: Combien étaient-ils ? Luc le dit lors de l’élection de Matthias (Ac1,15) Que vous inspire cette manière de nommer les disciples ?

Réunis tous ensemble : Pourquoi saint Luc souligne cela ?

un violent coup de vent : Que signifie ce violent coup de vent ?

une sorte de feu : le symbole du feu dans la Bible est très  riche. (Faire chercher par le groupe)

Qui se partageait en langues : Un symbole !

Parler en d’autres langues 

Chacun entendait dans sa propre langue

Dans nos langues les merveilles de Dieu

Pourquoi saint Luc insiste-t-il sur le miracle des langues?

Se posa sur chacun : Quelle est l’importance de ce mot “ chacun ”?

Remplis de l’Esprit-Saint : que signifie cette expression ? 

De toutes les nations : Quelle est  la portée de l’événement de  la Pentecôte pour saint Luc?

 

Pour l’animateur 

  • Le miracle des langues est fortement souligné par saint Luc. La langue, c’est l’organe de la Parole. Lors de l’épisode symbolique de la Tour de Babel, la diversité des langues avaient provoqué la confusion et la division de l’humanité. On ne se comprenait plus. A la Pentecôte, l’Esprit Saint rétablit l’unité : le même message est compris dans la diversité des langues et des cultures. Luc souligne l’universalisme de l’Evangile que des gens de toutes langues peuvent recevoir et comprendre. (Ne pas confondre avec le “ parler en langues ”, phénomène de langage incompréhensible qui demande à être interprété)

  • Les Douze ne sont pas les seuls à vivre l’événement de la Pentecôte : ils étaient environ 120 “ frères ” : dès le commencement, aussi bien pour attendre la venue de l’ Esprit dans la prière autour de Marie, qu’au moment de la venue de l’ Esprit, les Douze apôtres et d’autres disciples forment une communauté de frères.  L’Eglise, dès le début, c’est “ l’être-ensemble ” de ceux qui croient au Christ et accueillent son Esprit.

  • Au Sinaï, c’est toute la Montagne qui tremblait quand Dieu se manifestait dans le tonnerre et le feu (Ex19,18). Ici, c’est toute la maison qui tremble au violent coup de vent: c’est un langage familier de la Bible pour décrire une intervention décisive de Dieu. La venue de l’Esprit Saint est un événement décisif pour l’Eglise et sa mission à travers les âges jusqu’au retour du Christ à la fin des temps.

On peut aussi voir dans ce violent  coup de vent le symbole de la force de l’Esprit qui secoue les disciples pour en faire des apôtres audacieux, qui secoue aussi l’Eglise à travers l’histoire pour la réveiller quand c’est nécessaire et la rendre audacieuse.

  • Quand Luc emploie l’expression “ remplis de l’Esprit Saint ” c’est toujours pour dire qu’il s’agit d’un événement exceptionnel : il l’emploie pour Jean Baptiste (Lc1,15), pour Elisabeth , au moment de la visitation (Lc 1, 41, pour Pierre devant le tribunal du sanhédrin (Ac 4, 1) etc…L’Esprit Saint à la Pentecôte est la puissance de l’amour divin  qui envahit le cœur des apôtres.

  • Luc signale la présence à Jérusalem d’une foule de juifs originaires de tous les pays connus à l’époque et venus sans doute en pèlerinage : son idée, c’est qu’à la Pentecôte, ces gens de partout préfigurent tous les peuples qui, à travers les âges, accueilleront la Bonne Nouvelle de Jésus Christ : l’Eglise à la Pentecôte apparaît déjà “ catholique ”, c’est à dire universelle.

TA PAROLE DANS NOS COEURS

Après la lecture et le partage, inviter les participants à faire silence, à réaliser qu’à la Confirmation ils ont été remplis de l’Esprit Saint pour participer à la Mission de l’Eglise, pour témoigner de Jésus Christ ressuscité, seul Sauveur dont le monde a besoin.

 

L’Evangile aujourd’hui dans notre vie

Nous sommes dans le temps de l’Eglise, le temps de l’Esprit, le temps de la Mission, le temps du témoignage.

Il y a en gros deux manières de se situer dans la communauté – Eglise :

– être un membre actif de la communauté, participer à sa vie, me rendre utile, aimer l’Eglise, faire en sorte qu’elle devienne peu à peu une communauté de frères, éviter de critiquer à tort et à travers et participer à la mission par le témoignage dans la vie de tous les jours…

– ou bien me comporter en chrétien “ assisté ”, passif, consommateur, exigeant, critiquant sans bouger le petit doigt, en prétendant avoir des droits, sans jamais me demander si j’ai des devoirs…

Et moi, où est-ce que j’en suis ?

La Confirmation, qui a été le sacrement de la Pentecôte pour nous, a donné à notre baptême sa dimension missionnaire : qu’avons-nous fait de notre Confirmation ?

Au milieu de nos doutes ou des obscurités de notre foi, prions-nous l’Esprit de nous éclairer, de nous enseigner ? Le prions-nous pour ceux qui ont mission d’éveiller ou d’enseigner la foi : prêtres, diacres, catéchistes, laïcs responsables des mouvements, etc. ?

 

ENSEMBLE PRIONS   

Esprit de Jésus, répandu en langues de feu sur les disciples

Le jour de la Pentecôte, nous te prions :

Embrase le cœur des chrétiens pour qu’ils annoncent dans toutes les langues du monde les merveilles du salut de Dieu.

Esprit Saint

Tu assistas Pierre devant le sanhédrin

tandis qu’ il rendait témoignage au Christ Jésus,

nous te prions : Donne-nous d’annoncer avec assurance

la Bonne Nouvelle de Jésus Christ.

Chant : Eglise des peuples p. 167 (carnet des paroisses)

 

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Pentecôte

 

 




« La vocation divine de tout homme » (Jn 17,20-26) – 7ième dimanche de Pâques – D. Jacques Fournier

Jésus, juste avant de vivre sa Passion, prie pour ses disciples qui l’entourent et pour ceux qui, plus tard, grâce à leur parole, à leur témoignage, croiront aussi en lui… Et nous, nous faisons partie de ce dernier groupe… Jésus a donc prié pour nous tous, et c’est, ressuscité, ce qu’il ne cesse de faire : « Ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous » (Rm 8,34). «  Il a » désormais « un sacerdoce immuable. D’où il suit qu’il est capable de sauver de façon définitive ceux qui par lui s’avancent vers Dieu, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur » (Hb 7,25). Cette prière du Fils est toujours exaucée : « Père, je te rends grâces de m’avoir écouté. Je savais que tu m’écoutes toujours » (Jn 11,42). Son fruit est le Roc sur lequel nous pouvons toujours reprendre et reprendre encore notre vie de foi à sa suite…

Et que demande ici Jésus pour nous tous ? « Que tous soient un. Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu’eux aussi soient en nous »… Jésus s’était déjà exprimé ainsi en Jn 10,30 pour nous révéler le Mystère qui l’unit à son Père : « Moi et le Père nous sommes un ». Le Fils n’est pas le Père et le Père n’est pas le Fils… Ils sont bien distincts l’un de l’autre, le Fils étant toujours « tourné vers le sein du Père », en face à face avec Lui (Jn 1,18). Mais ils sont « un » en tant qu’ils sont unis l’un à l’autre dans la communion d’un même Esprit, le Père le donnant au Fils, gratuitement, par amour, de toute éternité, le Fils le recevant gratuitement du Père, dans l’amour, de toute éternité… Et puisque « Dieu est Esprit » (Jn 4,24), c’est par ce Don éternel de l’Esprit que le Père « engendre » le Fils en « né du Père avant tous les siècles, Dieu né de Dieu, vrai Dieu né du vrai Dieu, de même nature que le Père » (Crédo).

Jésus y fait allusion dans notre évangile en évoquant « sa gloire, celle que tu m’as donnée », Père, « parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde », avant que le monde fut créé, avant que le temps n’existe, « avant tous les siècles »… Or, « le fondement de cette gloire, c’est l’essence divine elle‑même, laquelle est la perfection absolue »[1]. La notion de « gloire de Dieu » renvoie ainsi à ce que « Dieu est en lui-même », en tant que cette réalité spirituelle se manifeste d’une manière ou d’une autre. Pas de « gloire de Dieu » sans « la nature divine », « l’essence divine », « la substance divine » qui en est la source… Autrement dit, puisque « Dieu est Esprit » (Jn 4,24), le Père, par amour, « donne la gloire » au Fils en lui donnant « l’Esprit de gloire, l’Esprit de Dieu » (1P 4,14) et c’est par ce don qu’il lui donne d’être de même nature que Lui (cf. 2P 1,4). Depuis toujours et pour toujours, « le Père aime le Fils et il a tout donné en sa main » (Jn 3,35), tout ce qu’il est, « tout ce qu’il a » (Jn 16,15 ; 17,10), et c’est ainsi qu’il « l’engendre en Fils, né du Père avant tous les siècles, de même nature que le Père »… Par ce Don de l’Esprit que le Père fait au Fils de toute éternité, par ce Don de l’Esprit que le Fils reçoit du Père de toute éternité, le Père et le Fils sont unis l’un à l’autre dans « la communion du Saint Esprit » (2Co 13,13), dans « l’unité d’un même Esprit » (Ep 4,3), tout ce qui est dans le Père étant dans le Fils, tout ce qui est dans le Fils étant dans le Père… C’est ce que Jésus évoque ici en déclarant : « Toi, Père tu es en moi, et moi en toi »… Tout ce que tu es est en moi, par le Don gratuit que tu ne cesses de me faire par amour. Et donc, par tout ce que je reçois de toi gratuitement, dans l’Amour, tout ce qui est en moi est en toi… Unité parfaite, communion parfaite, dans un Face à Face éternel…

Or telle est l’aventure à laquelle Dieu a appelé tous les hommes en les créant… Et toute la mission de Jésus est non seulement de nous révéler que Dieu est ainsi notre Père à tous, mais « que tu les as aimés comme tu m’as aimé ». Or l’amour éternel du Père pour le Fils est à la source de l’engendrement éternel du Fils par le Père… Parce que « le Père aime le Fils », « il lui donne tout », tout ce qu’il est, « tout ce qu’il a », lui donnant ainsi d’être ce qu’il est, l’engendrant en Fils de même nature que le Père… Nous révéler que nous sommes aimés du même amour, est donc une invitation à nous tourner de tout cœur avec Lui vers le Père pour que nous puissions recevoir nous aussi avec Lui ce que Lui reçoit du Père de toute éternité : ce Don de l’Esprit par lequel le Père l’engendre en Fils… Et ce Don aura en nous les mêmes effets qu’il a en Lui, le Fils : il nous engendrera à notre tour à la même Plénitude, nous donnant d’avoir part nous aussi à son « insondable richesse » (Ep 3,8), cette « nature divine » (2P 1,4) qui est le propre de Dieu, qui n’appartient qu’à Dieu et à Dieu seul, et qui, à ce titre, est absolument « hors d’atteinte » de toute emprise humaine…

Notre vocation à « tous » est d’être en effet, d’après les paroles même de Jésus « un, comme toi, Père tu es en moi et moi en toi. Qu’ils soient un en nous eux aussi »… Et si le Fils est « un » avec le Père par ce Don de l’Esprit qu’il ne cesse de recevoir du Père, il nous appelle tous à être « un » avec lui par ce même Don de l’Esprit qu’il reçoit lui-même du Père et qu’il désire nous communiquer : « Je leur ai donnée la gloire que tu m’as donnée », en leur donnant « l’Esprit de gloire, l’Esprit de Dieu » (1P 4,14) : « Recevez l’Esprit Saint » (Jn 20,22)… Et tout cela « pour qu’ils soient un comme nous sommes un : moi en eux et toi en moi »…

Or cet « Esprit » est « Lumière » (Jn 4,24 ; 1Jn 1,5) : accueilli au tréfonds de notre être, il va « resplendir » au cœur de nos ténèbres car nous sommes tous des pécheurs : « En effet le Dieu qui a dit : Que des ténèbres resplendisse la lumière, est Celui qui a resplendi dans nos cœurs, pour faire briller la connaissance de la gloire de Dieu, qui est sur la face du Christ » (2Co 4,6). Et telle est toute la prière de Paul à notre égard : « Daigne le Dieu de notre Seigneur Jésus Christ, le Père de la gloire, vous donner » « l’Esprit de gloire, l’Esprit de Dieu » (1P 4,14), « l’Esprit Saint », cet « Esprit de sagesse et de révélation, qui vous le fasse vraiment connaître ! Puisse-t-il illuminer les yeux de votre cœur pour vous faire voir quelle espérance vous ouvre son appel, quels trésors de gloire renferme son héritage parmi les saints, et quelle extraordinaire grandeur sa puissance revêt pour nous, les croyants, selon la vigueur de sa force, qu’il a déployée en la personne du Christ, le ressuscitant d’entre les morts et le faisant siéger à sa droite, dans les cieux » (Ep 1,17-20)…

Ainsi « l’Esprit » de « Lumière » et de « Vie » accueilli par notre cœur, par la prière et dans la prière, donne à notre intelligence de « voir », « d’avoir les yeux illuminés », et donc de « connaître » alors que tout l’être vit de cette vie nouvelle, dans « la lumière de la vie » (Jn 8,12)… C’est dans cette même Lumière que le Fils connaît le Père, le Père lui donnant de le connaître par le Don de l’Esprit de Lumière et de Vie par lequel il l’engendre… Et en proposant à notre esprit le même Esprit, ce dernier, en « s’unissant notre esprit » (cf. 1Co 6,17 ; 1Th 5,9-10), en « se joignant à notre esprit » (Rm 8,16), nous donnera d’avoir part à la même connaissance que le Fils : « Père juste, le monde ne t’a pas connu, mais moi je t’ai connu et ceux-ci ont reconnu que tu m’as envoyé. Je leur ai fait connaître ton nom et je le leur ferai connaître », par le Don de l’Esprit, un Esprit qui est aussi « Amour » (Jn 4,24 et 1Jn 4,8.16), « pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux et moi en eux ». « L’amour de Dieu », écrit en effet St Paul, « a été répandu dans nos cœurs par le Saint Esprit qui nous fut donné » (Rm 5,5).

Cette « connaissance nouvelle », fruit du Don de l’Esprit, est illustrée par le récit du martyr d’Etienne (Ac 7,55-60). « Rempli de l’Esprit Saint », nous dit St Luc, et donc « rempli de Lumière », ses « yeux du cœur » (Ep 1,18) ne pouvaient qu’être « illuminés » : « il vit alors la gloire de Dieu »… « Par ta Lumière, nous voyons la Lumière » (Ps 36,10)…

Alors, « heureux ceux qui lavent leurs robes », leurs cœurs, leurs vies dans « l’eau pure » de l’Esprit (Ez 36,24-28). Cette eau pure étant aussi une « eau vive » (Jn 4,10-14 ; 7,37-39) « ils pourront disposer de l’arbre de Vie, et pénétrer dans la Cité, par les portes », cette « Cité » de Dieu, ce « Royaume de Dieu », cette « Maison du Père » étant Mystère de Communion avec le Père dans l’unité d’un même Esprit…

Alors, « celui qui a soif, qu’il vienne. Celui qui le désire, qu’il reçoive l’eau de la vie », gratuitement, par amour… Qu’il reçoive le Don de l’Esprit, que Dieu veut communiquer à tout être humain, car nous avons tous été créés pour que ce Don soit notre Plénitude, notre Bonheur, notre vie éternelle… « Père, ceux que tu m’as donnés » – et le Père a donné au Fils « Sauveur du monde » (4,42), « le monde » entier à sauver (Jn 3,16-17), « tous les hommes » (Jn 12,32 ; 1Tm 2,3-6) – « je veux que là où je suis », dans la Maison du Père, uni au Père dans la communion d’un même Esprit, « eux aussi soient avec moi »… Et puisque « tout ce que veut le Seigneur, il le fait, au ciel et sur la terre, dans les mers et jusqu’au plus profond des abîmes » (Ps 135(134),6), pour que cette volonté s’accomplisse : « Recevez l’Esprit Saint » (Jn 20,22), gratuitement, par amour…

                                                                                                   D. Jacques Fournier

[1] MICHEL A. « Gloire, I. Dans la théologie », Dictionnaire de Théologie Catholique VI 1387.

DESEILLE P., « Gloire de Dieu », Dictionnaire de Spiritualité   VI (Paris 1967) 422: « La gloire de Dieu est la splendeur de l’Etre par excellence. Dieu seul possède par lui-même valeur et puissance. »

VON BALTHASAR H.U., La Gloire et la Croix , III (Coll. Théologie n° 82, Ligugé 1974) p. 37: « Le « poids » qui s’impose est celui du Sujet, et ainsi la divinité de Dieu même. »

 




Un appel à la paix de Mère Teresa, toujours actuel…

En ce jour où nous fêtons l’Ascension de Notre Seigneur Jésus Christ au ciel, prions Dieu, son Père et notre Père, pour tous les habitants de notre Terre…

« Approchons-nous avec un cœur sincère, dans la plénitude de la foi, les cœurs nettoyés de toutes les souillures d’une conscience mauvaise et le corps lavé d’une eau pure. Gardons indéfectible la confession de l’espérance, car Celui qui a promis est fidèle, et faisons attention les uns aux autres pour nous stimuler dans la charité et les œuvres bonnes » (He10,22-24).

En janvier 1991, au moment de la guerre du Golfe, Mère Teresa adressa à ceux qui auraient pu l’éviter, Bush père et Saddam Hussein, la même lettre :

« Je vous supplie de tout mon cœur de travailler, de vous efforcer à travailler à la paix de Dieu et de vous réconcilier mutuellement.

Je comprends bien que chacun de vous a son propre intérêt et ses peuples à gouverner. Mais essayez, avant tout, d’écouter Celui qui vint au monde pour parler de paix.

Vous avez le pouvoir et la capacité de détruire la présence et l’image de Dieu, en détruisant ses hommes, femmes et enfants.

Prêtez attention s’il vous plaît à la Voix de Dieu ! Dieu nous a créés pour que nous nous sentions aimés de son amour et non pour que nous soyons détruits par nos haines.

A brève échéance, il peut y avoir des vainqueurs et des vaincus dans cette guerre qui nous effraie tous, mais qui jamais ne pourra justifier ni ne justifiera la souffrance, la douleur, la perte de vies, que produiront vos armes.

Je m’adresse à vous au nom de Dieu, du Dieu qui nous aime tous et que nous partageons, pour vous supplier pour les innocents, pour nos pauvres du monde entier et pour ceux qui deviendront pauvres à cause de la guerre. Ce sont eux qui souffriront le plus, parce qu’ils manquent de moyens pour fuir.

Je vous supplie à genoux pour eux. Ils devront souffrir, et quand une chose semblable arrivera, c’est nous qui nous sentirons coupables de n’avoir pas fait tout ce que nous pouvions pour les protéger et leur montrer notre amour.

Je vous supplie pour ceux qui deviendront orphelins, veuves ; pour ceux qui resteront seuls, parce que leurs parents, leurs maris, leurs frères et leurs enfants auront été assassinés.

Je vous en supplie : sauvez-les !

Je vous supplie pour tous ceux qui resteront mutilés et défigurés. Il s’agit d’enfants de Dieu.

Je vous en supplie pour tous ceux qui resteront sans logis, sans nourriture, sans tendresse. Regardez-les comme vos enfants.

Je vous supplie enfin pour tous ceux qui resterons dépouillés du don le plus précieux que Dieu puisse nous donner : La VIE.

Je vous demande de sauver nos frères et sœurs, les vôtres et les nôtres, parce que Dieu est celui qui nous les donne pour que nous les aimions et leur offrions nos attentions.

Nous n’avons aucun droit de détruire ce que Dieu nous a donné.

S’il vous plaît, je vous en prie, faites que vos pensées et vos volontés soient la pensée et la volonté de Dieu. Vous avez la capacité d’amener la guerre au monde ou de construire la paix.

J’en appelle à vous, à votre amour, à votre amour de Dieu et de vos semblables. Au nom de Dieu et de ceux qui, par vous, tomberont dans la pauvreté, je vous supplie de ne détruire ni la vie ni la paix. Permettez que l’amour et la paix triomphent, et qu’on rappelle vos noms pour le bien que vous avez fait, pour la joie que vous avez répandue, et pour l’amour que vous avez partagé.

Nous vous demandons que vous aimiez et nourrissiez ceux que Dieu a confiés avec tant d’amour à vos soins.

Que Dieu vous bénisse maintenant et toujours.

Mére Teresa, mc ».

Lettre de Mère Teresa à George BUSH et SADDAM Hussein. 1991, guerre du Golfe.




7ième dimanche de Pâques – par Claude WON FAH HIN

Commentaire d’Evangile du samedi 28/05/2022 et Dimanche 29/05/2022

Actes 7.55–60 ; Apocalypse 22.12–14, 16–17, 20 ; Jean 17.20–26

« (Jn 17,18) De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde ». Ce verset qui vient juste avant le texte d’aujourd’hui, nous remet dans le contexte. C’est pour ceux qui sont envoyés dans le monde pour apporter la Bonne Nouvelle que Jésus prie, mais aussi pour ceux qui croiront aux prédicateurs de la Parole. Les prédicateurs répandent la Bonne Nouvelle du mieux qu’ils peuvent, à la fois pour les croyants et les non croyants appelés à se convertir. Voici ce que dit Paul à Timothée (1Tm4, 12-16): « 12 … montre-toi un modèle pour les croyants, par la parole, la conduite, la charité, la foi, la pureté. 13 En attendant que je vienne, consacre-toi à la lecture, à l’exhortation, à l’enseignement. 14 Ne néglige pas le don spirituel qui est en toi, qui t’a été conféré par une intervention prophétique accompagnée de l’imposition des mains du collège des presbytres». 15 Prends cela à cœur. Sois-y tout entier, afin que tes progrès soient manifestes à tous. 16 Veille sur ta personne et sur ton enseignement; persévère en ces dispositions. Agissant ainsi, tu te sauveras, toi et ceux qui t’écoutent ». Il nous faut des prédicateurs, car « la foi naît de la prédication et la prédication se fait par la parole du Christ » (Rm 10,17). Les prédicateurs nous sont utiles pour nous faire progresser dans la foi. Jésus prie non seulement pour les missionnaires, « mais aussi, nous dit-il, pour ceux qui, grâce à la parole, croiront en moi ». Jésus sait bien que ses fidèles sont des êtres faibles, qu’ils ont besoin de soutien et d’être encouragés.

C’est pourquoi il prie pour nous tous. Jn17,9 : « C’est pour eux que je prie; je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m’as donnés, car ils sont à toi ». Jésus ne prie pas pour le monde, c’est-à-dire le monde qui refuse Dieu et qui préfère se mettre sous l’emprise du Prince de ce monde (Jn 12,31). Le Cardinal Walter Kasper (P.108) écrit : « L’amour de Dieu demande à être rendu (à Dieu); mais l’homme peut l’ignorer et le refuser. Étant donné que nous sommes créés pour aimer Dieu, le refus de cet amour revient pour l’homme à se renier lui-même et…à faire son malheur, c’est-à-dire à perdre la béatitude éternelle…Notre décision est une question de vie ou de mort ». La prière des fidèles est aussi une réponse à l’amour de Dieu et c’est aussi la prière de l’Eglise, médiatrice du Christ auprès du monde. C’est pourquoi Jésus prie pour ses Apôtres et par tous ceux qui, par leur apostolat, croiront en Lui. Jésus nous parle d’abord d’intimité entre son Père et Lui : v.21 : « Père, tu es en moi et moi en toi », v.22 : « nous sommes un », v.25 « Père juste…moi, je t’ai connu », et Jésus qui est seul intermédiaire entre son Père et nous, ses fidèles, son Eglise, Il veut que nous participions aussi à la vie intime qu’Il a avec son Père. V.21 « qu’eux aussi soient avec nous », 22 Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes un : 23 moi en eux et toi en moi, afin qu’ils soient parfaits dans l’unité ; V.24 : « Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, eux aussi soient avec moi, afin qu’ils contemplent ma gloire, que tu m’as donnée parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde » V.26 «pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux et moi en eux ».

La participation des disciples, de l’Eglise, à la vie divine fait l’objet de la prière de Jésus. Il désire que la vie intime qui existe entre le Père et le Fils soit aussi prolongée dans l’Eglise, et que cette unité – étant elle-même la base de la paix – soit signe de la présence de Dieu au milieu des hommes. Devant l’importance de la Paix occasionnée par la présence de Dieu, par le fait d’être uni au Christ, Padre Pio nous dit (P.257) qu’il nous faut préserver cette paix de Dieu: « Prenons bien garde de ne jamais nous troubler pour n’importe quel sinistre malheur qui pourrait nous arriver. Ce trouble n’est jamais séparé de l’imperfection, car il a toujours son origine dans l’égoïsme et l’amour-propre. De plus, lorsque notre cœur s’inquiète, plus fréquentes et plus directes sont les attaques de l’ennemi. Il met à profit la faiblesse humaine qui nous empêche de suivre le droit sentier de la vertu. L’ennemi de notre salut sait trop bien que la paix du cœur est le signe certain de l’assistance divine, et c’est pourquoi il ne laisse perdre aucune occasion pour nous la faire perdre. A cause de cela, prenons toujours bien garde à ce point (à la paix du cœur). Jésus nous sera en aide ». Le Sanctuaire de Montligeon raconte que ce que dit une âme du Purgatoire à Sœur Marie de la Croix : « Il faut que vous soyez arrivée à une si grande union avec le Bon Dieu que rien ne vous trouble: peines, joies, succès, insuccès, bonne ou mauvaise grâce. Il faut que rien de tout cela ne vous impressionne tant soit peu, mais que Jésus domine tout en vous, que vous ayez sans cesse l’œil intérieur attaché sur lui pour surprendre ses moindres désirs ». « La paix…est, dans la Bible, plénitude de vie, salut, bien plus qu’une tranquillité psychologique (Note de 1R 5,26). Sœur Faustine nous donne un aperçu de cette paix qui nous vient de Dieu, de son union à Dieu (§143) : « Il me remplissait d’une telle paix que, même quand je voulais, par la suite, m’inquiéter, je ne le pouvais pas… Et, un jour, j’entendis dans mon âme ces paroles : « Pour que tu sois assurée que c’est Moi qui suis l’auteur de toutes ces exigences, Je t’accorderai une paix si profonde que, même si tu voulais t’inquiéter et t’effrayer, aujourd’hui ce ne sera pas en ton pouvoir ; l’amour va inonder ton âme jusqu’à l’oubli de toi. ». C’est cet amour de Dieu qui nous offre une telle paix, signe de la présence de Dieu, de son union avec nous. Et que faire alors pour que Dieu nous accorde cette paix?

Dans le deuxième texte d’aujourd’hui, Il nous dit « mon retour est proche, et j’apporte avec moi le salaire que je vais payer à chacun, en proportion de son travail ». Jésus nous paiera un salaire en proportion du travail que chacun aura fait pendant sa vie terrestre. Cette rétribution, ou ce salaire de Dieu, est un don et non pas un dû. Ce salaire est proportionnel à un mérite, un mérite qui n’a rien à voir avec un talent quelconque, ou à des œuvres remarquables. Ep 2,8 : « 8… c’est bien par la grâce que vous êtes sauvés, moyennant la foi.

Ce salut ne vient pas de vous, il est un don de Dieu; 9 il ne vient pas des œuvres, car nul ne doit pouvoir se glorifier ». C’est par la grâce de Dieu que nous serons sauvés. Le seul mérite qu’on pourrait avoir est notre capacité à recevoir, à accepter les grâces que le Christ nous donne car il arrive que souvent nous les rejetons. Et tout ce qui vient de Dieu est grâce : participer à la messe, recevoir les sacrements, se mettre au service de l’Eglise, enseigner, répandre la Bonne Nouvelle, aimer Dieu et son prochain, appliquer les commandements de Dieu etc… « Celui qui répond au mieux au don de la foi jouit dès ici-bas d’une rétribution qui est une plus grande capacité d’union au Christ. Et lorsque survient la rencontre définitive, plus le chrétien a essayé d’aimer son Seigneur ici-bas, plus intense est son amour pour nous et plus grande en est la joie. En tout cela, Dieu est premier et donne. La proportion de notre salaire, c’est la proportion de notre capacité d’accueil…des grâces divines » (Pain du Dimanche – Année C – Achille Degeest – P.190). Aux disciples qui demandaient à Jésus (Jn 6,28.29) :  « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu?  29 Jésus leur répondit :  L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé ». Ainsi, nous participons aux œuvres de Dieu lorsque nous croyons en Jésus-Christ, lorsque nous avons la foi en Jésus-Christ. Dieu ne nous demande pas de faire des choses extraordinaires, juste croire en son Fils, croire en ce que nous raconte la Bible, y adhérer et suivre Dieu. – « Heureux ceux qui lavent leurs robes; ils pourront disposer de l’arbre de Vie, et pénétrer dans la Cité, par les portes » : il s’agit de ceux qui, par leur foi et leur adhésion au Christ, bénéficient de la Rédemption et sont donc purifiés de leurs péchés.

Sœur Faustine (§120) nous explique : « Quand l’âme est purifiée, que le Seigneur a établi avec elle une relation d’intimité, elle commence à tendre vers Dieu de toute sa force. Mais elle ne peut rien par elle-même. Dieu seul fait tout, l’âme le sait et elle en a conscience. Elle vit encore en exil (c’est-à dire sur terre) et elle sait bien qu’il peut y avoir encore des jours gris et pluvieux ; mais elle le voit d’une autre manière. Loin de s’endormir dans une fausse paix, elle tend au combat ». C’est justement pour rester dans cette intimité divine que l’âme se bat contre toutes les tentations. Plus on est dans l’intimité du Christ, et plus les tentations sont violentes et agressives. On peut prendre deux exemples concernant la messe et la prière. Les tentations peuvent même nous amener à une dérive dans la perception de la messe comme nous le rappelle Mgr Raymond de Centène (« Le Catéchisme expliqué » – P.193) : « On a l’impression d’avoir participé quand on a pris la parole, quand on a chanté, battu des mains, mais toute cette activité risque parfois de n’être qu’extérieure. Ce serait alors une des dérives sur lesquelles le pape Benoît XVI attire notre attention, dans un souci de ré-habiter la liturgie. Une messe vivante n’est pas forcément une messe où l’on a beaucoup chanté, où il y a une belle chorale, beaucoup d’animation, un bel orchestre.

Une messe vivante est une messe où l’on a rencontré Dieu, où l’on s’est uni au Christ et où on s’est laissé transformé par Lui. La messe doit nous entraîner à la suite du Christ pour que nous soyons une éternelle offrande à la gloire du Père et ceci nécessite une intériorisation du mystère ». Ne nous trompons pas de messe : avec ou sans belle chorale ou bel orchestre, le but est de s’unir au Christ par l’eucharistie, Pain Vivant donné par le Père à tous les disciples du Christ. 1Jn 2, 15-16 : « 15 N’aimez ni le monde ni ce qui est dans le monde. Si quelqu’un aime le monde (en priorité par rapport à Dieu), l’amour du Père n’est pas en lui. 16 Car tout ce qui est dans le monde,­ la convoitise de la chair, la convoitise des yeux (et des oreilles)  vient non pas du Père, mais du monde ». Ne nous trompons pas de messe. On peut aussi parler des distractions pendant les prières. Qui échappe aux distractions dans la prière ? Personne, pas même les saints ! Sainte Thérèse d’Avila en parle comme d’une vraie « infirmité ». Parfois, même dans la solitude, elle ne pouvait avoir « aucune pensée fixe et arrêtée, ni de Dieu ni d’aucun bien », et son esprit ressemblait à « un fou que personne ne peut enchaîner ». Elle ne pensait « à rien de mauvais, mais seulement à des choses indifférentes ». Ainsi, pour elle, les puissances du mal s’attaquent à la mémoire, à l’imagination, à la faculté de raisonner pour les faire vagabonder et détourner notre volonté de son objectif : se fixer sur Dieu. « Dès lors que faut-il faire ? Persévérer, bien sûr ! Et ne pas donner aux distractions trop d’importance, encore moins les dramatiser. Mais ne pas s’y complaire pour autant. Tant qu’on ne reste pas dedans volontairement, les distractions spirituelles ne sont pas un péché. « Abandonner une distraction qui nous plaît pour revenir au Christ, c’est poser un acte d’amour » (Élisabeth de Baudöuin). C’est pourquoi, Jésus-Christ prie pour que nous soyons tous unis au Père et au Fils (et non pas aux distractions qui sont présentes au sein même de l’église): « Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu’eux aussi soient en nous ; je veux que là où je suis, eux aussi soient avec moi ; pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux et moi en eux ». L’union au Christ est sacrée et primordiale pour le chrétien, parce que (CEC 505) « la participation à la vie divine ne vient pas du sang, ni du vouloir de chair, ni du vouloir d’homme, mais de Dieu ». Le saint Curé d’Ars disait que « toutes les bonnes œuvres du monde réunies n’étaient rien à côté d’une seule messe, car toutes ces œuvres sont l’action de l’homme alors que la sainte messe, c’est l’œuvre de Dieu Lui-même » (Nicolas Buttet : l’Eucharistie à l’école des saints – P.65).

Demandons à Marie de prier pour que nous ayons une meilleure participation aux saintes messes, centrée sur le Christ Jésus. Et Bonne fête des Mères à Marie et aux mamans.




7ième Dimanche de Pâques – par Francis COUSIN (Jn 17, 20-26)

« Que tous soient UN. »

 

Nous sommes à la fin de la grande prière de Jésus, le soir du jeudi saint, juste avant son départ pour Gethsémani et sa Passion.

Jésus s’adresse à son Père, comme il le faisait si souvent … mais dans des endroits isolés, seul, sur une montagne ou en pleine nature, le plus souvent le soir … ou encore dans les synagogues ou dans le temple.

Après avoir prié pour ses disciples présents avec lui, il élargit sa prière pour tous ceux qui croiront en lui par la suite : « Je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi. » … C’est-à-dire pour nous !

On a du mal à penser que Jésus a prié pour chacun de nous il y a deux mille ans … et peut-être pourrait-on de temps en temps le remercier pour cette attention …

Et quel est l’objet de cette prière ?

« Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. ».

Un, à l’image du Père et du Fils.

Ce n’est pas une unité de façade, comme on en voit trop souvent dans notre monde … mais une unité comme celle du Père et du Fils.

Et c’est tellement important pour lui qu’il le répète quatre fois en trois versets …

Pourquoi ? « Pour que le monde croie que tu m’as envoyé. », et il le dit une deuxième fois, en remplaçant le verbe croire par « sache » … Même si les gens ne croient pas, au moins ils sauront que Jésus est l’envoyé du Père, et que celui-ci « les as aimés comme » il a aimé Jésus.

L’unité n’est pas simple à vivre … et on le sait tous, malheureusement, dans ce monde qui est plus porté vers l’individualisme et l’égoïsme … Et puis il est plus facile de voir les défauts des autres, de voir ce qui nous énerve ou nous déplait chez eux, plutôt que d’essayer de les comprendre, de voir leurs qualités, de voir ce qu’elles font de bien … et que l’on peut faire avec eux.

Cela exige des changements dans notre manière de regarder les autres, des changements d’état d’esprit …

L’unité doit se faire avec tous et à tous les niveaux : familial, paroissial, diocésain, mondial, entre les différentes religions chrétiennes ou autres, mais aussi dans tous les domaines de la vie publique : économique, politique, social …

Mais attention, l’unité ne veut pas dire l’uniformité ! On peut avoir des opinions différentes, des projets différents, des manières de vivre différentes … mais dans le respect des uns et des autres, dans le respect du bien commun.

Et pour nous chrétiens, l’unité ne peut se faire que si chacun cherche à vivre l’évangile avec les autres.

L’unité, bien sûr, ne se fait pas seul ! Elle se vit et se façonne dans le dialogue entre les humains, dans le respect des autres, dans l’attention que l’on peut avoir pour les plus petits, pour ceux qui ont besoin d’aide.

Mais elle nous vient aussi par la prière, dans le dialogue avec la Trinité, … par la communion des saints dont beaucoup peuvent être des exemples influents dans notre démarche vers l’unité … notamment saint François d’Assise et saint Charles de Foucauld … et bien d’autres …

L’unité, … une utopie ? … un rêve inaccessible ? …

Ou une démarche de vie à mettre en place … avec l’aide de Jésus …

« À ceci tous reconnaitront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jn 13,35), c’est-à-dire si vous êtes unis …

Seigneur Jésus,

l’unité entre tous les hommes,

et même entre tous les chrétiens,

est un projet qui semble inaccessible.

 Essayons de rester unis

dans notre famille

ou dans notre paroisse,

et petit à petit

l’unité gagnera le monde,

comme dans la Trinité.

 

                                                                                   Francis Cousin

Pour accéder à la prière illustrée, cliquer sur le lien suivant : Image dim Pâques C 7°




L’Ascension (Lc 24,46-53) – par le Diacre Jacques Fournier

           En ce temps-là, Jésus ressuscité, apparaissant à ses disciples, leur dit :  « Il est écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour, et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem à vous d’en être les témoins.

Et moi, je vais envoyer sur vous ce que mon Père a promis.

Quant à vous, demeurez dans la ville jusqu’à ce que vous soyez revêtus d’une puissance venue d’en haut. »

Puis Jésus les emmena au dehors, jusque vers Béthanie ; et, levant les mains, il les bénit.

Or, tandis qu’il les bénissait, il se sépara d’eux et il était emporté au ciel. Ils se prosternèrent devant lui, puis ils retournèrent à Jérusalem, en grande joie.

Et ils étaient sans cesse dans le Temple à bénir Dieu.

        Jésus commence ici à rappeler à ses disciples les souffrances de sa Passion : « C’est bien ce qui était annoncé par l’Écriture : les souffrances du Messie »… Souvenons-nous de quelques faits marquants… Jésus est au Mont des Oliviers, dans un domaine du nom de Gethsémani (Mc 14,32). Judas arrive, « à la tête d’un détachement de soldats, et des gardes envoyés par les chefs des prêtres et les pharisiens. Ils avaient des lanternes, des torches et des armes… Alors Simon-Pierre, qui avait une épée, la tira du fourreau ; il frappa le serviteur du grand prêtre et lui coupa l’oreille droite. Le nom de ce serviteur était Malcus » (Jn 18,1-11). Mais « Jésus prit la parole et dit : « Restez-en là ! » Et, touchant l’oreille de l’homme, il le guérit » (Lc 22,51)…

          « Dieu est Amour » (1Jn 4,8.16), et Il n’Est qu’Amour… « Il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes » (Mt 5,45). Autrement dit, il ne cesse de faire du bien à tous, selon la situation de chacun… Celui qui fait le mal et commet l’injustice est un malade qui, souvent, s’ignore… Il n’agit pas selon ce qu’il est, « créé à l’Image et Ressemblance de Dieu » (Gn 1,25-26), créé à l’Image et Ressemblance de l’Amour pour être aimé et aimer… Cette fracture entre le plus profond de son être – une réalité qui demeure, envers et contre tout – et son comportement, ne peut qu’engendrer un mal être profond, une souffrance : « Souffrance et angoisse à toute âme qui fait le mal » (Rm 2,9). De plus, Dieu a créé l’homme pour avoir « quelqu’un en qui déposer ses bienfaits » (St Irénée) : sa Plénitude d’Être et de Vie. Mais pour recevoir ce cadeau gratuit de l’Amour, il faut être tourné vers Lui de tout cœur. Et il ne peut en être ainsi pour celui qui commet le mal et l’injustice… Privé de cette Plénitude, il vit, mais il est spirituellement comme un mort : « Le salaire du péché, c’est la mort ; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle dans le Christ Jésus notre Seigneur » (Rm 6,23). Là encore, cet état ne peut qu’être synonyme pour le pécheur de souffrance intérieure et de mal être profond, ce que Dieu ne supporte pas, Lui qui nous a tous créés pour que nous partagions son Être et sa Vie. « Le Père des Miséricordes » (2Co 1,3) est donc bouleversé de compassion devant celui qui fait le mal ou commet l’injustice. Père fidèle, Dieu d’Amour, il ne cesse de désirer son bien de tout son cœur… « Je ne cesserai pas de les suivre pour leur faire du bien, je trouverai ma joie à leur faire du bien, de tout mon cœur, de toute mon âme » (Jr 32,40-41). Et cet Amour s’est pleinement manifesté en Jésus Christ. « Là où il passait, il faisait le bien, et il guérissait tous ceux qui étaient sous le pouvoir du démon. Car Dieu était avec lui » (Ac 10,38).

          Et c’est ce seul désir de poursuivre notre bien qui va se manifester avec une intensité inégalée lors de sa Passion. Les gardes l’arrêtent, Pierre blesse Malchus, un serviteur du Grand Prêtre ? Jésus le guérit… Il est fouetté, roué de coups, crucifié ? Il prie pour le salut de ceux qui le tuent ! « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ! » (Lc 23,34). Un criminel est crucifié avec lui, et il se repent de tout le mal qu’il a commis en acceptant cette peine qui lui a été infligée : « « Pour nous, c’est justice, nous payons nos actes ; mais lui n’a rien fait de mal. » Et il disait : « Jésus, souviens-toi de moi lorsque tu viendras dans ton Royaume ! » Et Jésus lui dit : « En vérité, je te le dis, aujourd’hui tu seras avec moi dans le Paradis » » (Lc 23,41-42), car « là où le péché a abondé », avec son cortège de malheur et de souffrances, « la grâce a surabondé », le Don de l’Amour qui ne poursuit que le bien de tous a surabondé (Rm 5,20). Et ce Don est « Eau Vive » de l’Esprit, qui jaillit continuellement du Cœur de Dieu, pour laver, sanctifier, purifier et donner la Vie, la Plénitude de la Vie : « Au nom du Seigneur Jésus Christ et par l’Esprit de notre Dieu, vous avez été lavés, vous avez été sanctifiés, vous êtes devenus des justes » (1Co 6,11).

          Telle est la Bonne Nouvelle de l’Amour, cet Amour qui s’est pleinement manifesté lors de la Passion du Christ et que les Apôtres doivent maintenant annoncer au monde entier. Et ils le feront en témoins, témoins de la Miséricorde de Dieu dont ils ont été eux-mêmes comblés… Souvenons-nous de Pierre tombant aux pieds de Jésus lors de la pêche miraculeuse : « Eloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur ! » Mais Jésus lui dit : « Sois sans crainte. Désormais, ce seront des hommes que tu prendras » en étant tout simplement pour eux le témoin de cette Miséricorde dont tu as été toi-même l’heureux bénéficiaire (Lc 5,1-11)… Et il en sera de même pour Paul : « Je suis plein de reconnaissance pour celui qui me donne la force, Jésus Christ notre Seigneur, car il m’a fait confiance en me chargeant du ministère, moi qui autrefois ne savais que blasphémer, persécuter, insulter. Mais le Christ m’a pardonné : ce que je faisais, c’était par ignorance, car je n’avais pas la foi ; mais la grâce de notre Seigneur a été encore plus forte, avec la foi et l’amour dans le Christ Jésus. Voici une parole sûre, et qui mérite d’être accueillie sans réserve : le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs ; et moi le premier, je suis pécheur, mais si le Christ Jésus m’a pardonné, c’est pour que je sois le premier en qui toute sa générosité se manifesterait ; je devais être le premier exemple de ceux qui croiraient en lui pour la vie éternelle. Honneur et gloire au roi des siècles, au Dieu unique, invisible et immortel, pour les siècles des siècles. Amen » (1Tm 1,12-17).

          Au jour de l’Ascension, Jésus donne sa mission à tous ses disciples, à toute son Eglise. Ils seront les témoins de sa mort et de sa résurrection, et de ce pardon des péchés offert en surabondance par Celui qui n’est qu’Amour, un Amour qui s’est manifesté avec une intensité toute particulière lors de la Passion, un Amour que Dieu veut offrir à tout homme pécheur pour le guérir profondément de toutes les blessures du mal, blessures qu’il s’est faites à lui-même en le commettant, blessures qu’il a pu recevoir aussi du mal qui lui a été fait… « C’est bien ce qui était annoncé par l’Écriture : les souffrances du Messie, sa résurrection d’entre les morts le troisième jour, et la conversion proclamée en son nom pour le pardon des péchés à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. C’est vous qui en êtes les témoins. »

          Et le Christ va les quitter, de manière visible, en les bénissant… Il passe du visible à l’invisible, de la terre au ciel, du temps à l’éternité « tandis qu’il les bénissait », manifestant ainsi encore et toujours que Dieu ne cesse de bénir tout homme pour son seul bien… Tel est l’Amour, dont ils sont intérieurement comblés… Certes, ils ne le voient plus, mais sa Présence se fait encore plus intense qu’un voir extérieur : elle est désormais une Vie, une Paix, une Joie dans leur cœur, un « Je t’aime » silencieux, redit jour après jour, un « Je t’aime » qui est pardon inlassablement offert, guérison de nos blessures, paix profonde et Plénitude de Vie.

         Et tout cela se passe à « Béthanie » où Jésus les avait emmenés, un nom qui, en hébreu, signifie « la Maison de Dieu qui fait grâce », « la Maison de Dieu qui fait Miséricorde »… Voilà, où désormais, par leur foi et dans la foi, ils seront, jour après jour, entourés, poursuivis, comblés par cette Miséricorde qui ne leur fera jamais défaut et qui leur permettra, jour après jour, de repartir et de repartir encore… « Ils se prosternèrent devant lui, puis ils retournèrent à Jérusalem, remplis de joie »…

Jacques Fournier




L’Ascension – Homélie du Père Louis DATTIN

Promesse

Lc 24, 46-53

Quand un adulte raconte l’histoire de Jésus à des enfants de 7 à 11 ans, ils sont dans l’émerveillement.

Au début, tout va bien : Jésus avec ses parents, Jésus sur les routes, les arrivées dans les villages, les guérisons, les miracles, quoi de plus beau ! Puis, il  y a  la  Passion, le   choc  de la mort  sur  la croix  et les premiers ‘’Pourquoi‘’ font leurs apparitions. Les enfants sont révoltés de tant d’injustice de la part des méchants. Heureusement, la Résurrection arrangeait tout.

Oui, mais voilà maintenant qu’il quitte ses amis le jour de l’Ascension ! Et les ‘’ Pourquoi ‘’ recommencent : Pourquoi n’est-il pas resté ?

Pourquoi a-t-il laissé les apôtres tout seul ?

 

Et il est vrai que cette fête de l’Ascension est déconcertante : nous célébrons dans la joie, un départ et une absence. « Les disciples, nous dit Saint Luc, retournèrent à Jérusalem pleins de joie ‘’ ».

Il n’y a qu’à voir un quai de gare, au départ d’un train, pour se rendre compte qu’une séparation de deux personnes qui s’aiment ne va pas sans une certaine nostalgie.

Il semble bien que le sens profond de ce départ n’est pas évident pour les apôtres. Pourtant, Jésus était un pédagogue patient. Il les avait avertis : « C’est votre avantage que je m’en aille ». « Je vous enverrai un défenseur qui vous rappellera tout ce que je vous ai dit ».

En fait, cette fête est un relai indispensable entre deux grands événements de Jésus-Christ et de l’Eglise : Pâques et la Pentecôte.

La Résurrection du Christ exige la fête de l’Ascension, qui accomplit Pâques et la fête de l’Ascension est indispensable pour  que puisse arriver l’événement de la Pentecôte : l’arrivée de l’Esprit Saint.

L’Ascension est une fête relai entre la Résurrection du Christ et l’avènement de l’Esprit Saint.

L’Ascension, tout d’abord, accomplit le mystère de Pâques : il y a comme un passage de relai entre le Christ et les apôtres. Mais les apôtres, eux-mêmes, ne pourraient accepter cette mission d’aller évangéliser le monde entier, s’ils n’avaient l’assurance qu’un autre relai de Jésus leur donnerait la force d’accomplir cette mission : celle de l’Esprit Saint qui va s’emparer d’eux et en faire les grands apôtres, piliers de notre Eglise d’aujourd’hui.

Jusqu’à l’Ascension, c’était le temps du Christ qui forme les apôtres.

A la Pentecôte, c’est le temps de l’Esprit Saint qui vient reprendre, réactualiser tout ce que Jésus leur avait enseigné pour faire de ces hommes le noyau de ce qui va devenir l’Eglise.

« L’un s’en va, l’autre arrive », pourrait-on dire, en se rappelant toutefois que le Christ et l’Esprit sont tous deux envoyés par le Père qui va conforter les hommes dans cette mission de salut.

Le Père nous a envoyé son Fils Emmanuel (Dieu avec nous) pour nous dire l’amour de Dieu, pour nous confier son projet d’amour. Par sa mort et sa Résurrection, il fait de nous, des êtres nouveaux mais ces hommes nouveaux, formés par le Christ, il faut encore les épauler, les assurer, les accompagner pour qu’ils puissent à leur tour annoncer l’Evangile.

Il ne faut pas moins de l’Esprit Saint, l’Esprit de Pentecôte, pour leur donner ce souffle, cet élan, cette force intérieure qui va les envoyer aux quatre coins du monde.

Autrement dit, l’Ascension célèbre le changement du mode de présence de Dieu à l’Humanité. « Je m’en vais mais vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit Saint qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins dans toute la Judée et jusqu’aux extrémités de la terre ».

L’Ascension, c’est une fin qui annonce un commencement : les dernières paroles de Jésus ne sont pas des paroles de consolation pour son départ, ce sont des paroles de mission.  « C’est vous qui serez mes témoins et je vais envoyer sur vous, ce que mon Père a promis  jusqu’à ce que vous soyez revêtus de la force d’en haut ».

Un temps de l’histoire du salut s’achève et une nouvelle étape se prépare qui va vers la dissémination, à partir de Jérusalem, dans le monde entier.

Les dernières paroles de Jésus sont pour les envoyer et leur annoncer une force d’en haut. Désormais, les apôtres sont des hommes qui porteront en leurs mains et en leur cœur, la régénération.

Jésus s’en va vers le Père pour qu’eux, s’en aillent jusqu’aux extrémités de la terre. Il faut maintenant que ce soit les disciples de Jésus, ceux d’hier, et ceux d’aujourd’hui, qui annoncent en paroles et en actes la grande nouvelle, la bonne nouvelle jusqu’aux extrémités du monde et de l’histoire.

Jésus a accompli sa mission, à eux maintenant, à nous maintenant, d’être les témoins. Désormais, ce n’est plus la formation des disciples, c’est fait ; désormais, Jésus relayé par l’Esprit Saint, envoie les hommes eux-mêmes pour convertir le monde.

A l’Ascension, Jésus passe le témoin à ses disciples : « A vous, maintenant, de jouer » ; à eux de faire que le projet de Dieu soit manifesté aux nations.

Mais si l’Ascension accomplit la mission de Jésus, cette fête est aussi, et en même temps, une promesse : une « force » sera donnée aux témoins de Jésus ; l’Esprit Saint leur viendra d’en haut, force qui investira leur intelligence et leur cœur, force qui les revêtira.

L’Ascension prépare la Pentecôte, elle en est déjà un avant-goût.

Enfin, il y a un dernier geste qui va résumer le passage de Jésus sur la terre : « tandis qu’il les bénissait, il se sépara d’eux ». Jésus monte vers le ciel en bénissant. Ce sera, à tout jamais, la dernière image de Jésus : des mains qui bénissent.

L’Ascension est une bénédiction céleste, une bénédiction où l’homme ressent le dynamisme  de Dieu qui est en train de l’imprégner, où il se sent respecté dans sa liberté et son pouvoir d’inventer la suite.

Et cette Ascension se prolonge dans la prière joyeuse et dans l’allégresse. Ces hommes n’ont rien d’orphelins,: ils vont être habités par l’Esprit de Dieu. Ils habitent sa maison, son temple… ils deviennent eux-mêmes ces temples de Dieu. Ils disent du bien de Dieu et ils le bénissent à leur tour.

Alors, les apôtres, comme nous-mêmes, nous n’avons plus ‘’à regarder le ciel‘’, mais notre cœur, où Jésus est désormais présent en compagnie de l’Esprit Saint pour faire de nous, maintenant, les prophètes du Monde Nouveau.

« Mon Père et moi, nous ferons en eux, notre demeure ».

Les apôtres, jusque-là, avaient reçu. Maintenant et désormais, ils ont à donner. Saint Léon n’avait pas tort de dire : « L’Ascension, c’est notre promotion, promotion de l’humanité qui dans la personne de Jésus est désormais présente en sa divinité ».

Notre nature humaine est promue au partage de l’amour de Dieu, mais le partage de cet amour, c’est maintenant à nous, les nouveaux apôtres, de le faire passer dans notre existence.

L’Ascension, c’est un mystère d’espérance : nous formons tous ensemble le Christ total, la tête est déjà dans les cieux, et nous, le corps, nous bénéficions déjà de la vie divine que nous devons partager avec les autres. AMEN




7ième Dimanche de Pâques – par le Diacre Jacques FOURNIER (St Jean Jn 17, 20-26)

« Qu’ils soient un

comme nous sommes un »

(Jn 17,20-26)

En ce temps-là, les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi : « Père saint, je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi.
Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé.
Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes UN :
moi en eux, et toi en moi. Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé.
Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, ils soient eux aussi avec moi, et qu’ils contemplent ma gloire, celle que tu m’as donnée parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde.
Père juste, le monde ne t’a pas connu, mais moi je t’ai connu, et ceux-ci ont reconnu que tu m’as envoyé.
Je leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai connaître, pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que moi aussi, je sois en eux. »

 

           La prière de Jésus s’étend ici non seulement à ses disciples qui l’entourent, juste avant sa Passion, mais aussi à tous ceux et celles qui « accueilleront leur parole et croiront en lui », c’est-à-dire à nous tous… Et que demande-t-il ? « Que tous, ils soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi ». Jésus n’est pas le Père, le Père n’est pas Jésus. Mais dans son amour, le Père, de toute éternité, se donne au Fils. Et il lui donne tout, tout ce qu’il est… Et le Père « est Esprit » (Jn 4,24). Mais il est aussi « Lumière » (1Jn 1,5), une Lumière que la Bible appelle parfois « Gloire » : « La Gloire de Dieu est la splendeur de l’Être par excellence » (P. Placide Deseille). Donner la Gloire, c’est donc donner l’Être, c’est-à-dire l’Esprit, la Lumière, la Vie… C’est ce que Jésus affirme ici : Père, « parce que tu m’as aimé avant même la création du monde », « tu m’as donné la Gloire », tu m’as donné d’Être Dieu comme toi tu es Dieu… « Il est Dieu né de Dieu, Lumière née de la Lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu », disons-nous du Fils dans notre Crédo… De toute éternité, le Père donne l’Esprit, le Fils reçoit l’Esprit. Le Père donne la Lumière, le Fils reçoit la Lumière. Le Père donne la Vie, le Fils reçoit la Vie. « Je vis pas le Père » (Jn 6,57). Bien que différents l’un de l’autre, tous les deux sont ainsi unis l’un à l’autre dans la communion d’un même Esprit, d’une même Lumière, d’une même Vie. Ils sont « un ».

            Mais Jésus est justement venu nous partager ce qu’il reçoit de son Père de toute éternité… « Je leur ai donné la Gloire que tu m’as donnée », c’est-à-dire, je leur ai donné l’Être que tu m’as donné, cet Être qui est tout à la fois Esprit, Lumière et Vie… Ainsi, avec moi et par moi, dit Jésus, « tu les as aimés comme tu m’as aimé ».

           Si nous consentons à cet Amour gratuit, nous recevrons tous le même Esprit, cet Esprit que le Fils reçoit du Père de toute éternité, et qui l’engendre en Fils, ce même Esprit qui nous engendrera à notre tour en fils et filles de Dieu à « l’image du Fils » (Rm 8,28-30). Telle est la vocation de tout homme sur cette terre : participer par grâce, et cela selon notre condition de créature, à cette « nature divine » que le Fils reçoit du Père depuis toujours et pour toujours, un Don qui l’engendre en Vrai Dieu né du Vrai Dieu… Toute l’œuvre de Dieu est ainsi que nous « participions », nous aussi, « à la nature divine » (2P 1,4), c’est-à-dire à ce qu’Il Est en Lui-même… Et Il Est Esprit, Lumière, Vie éternelle… « Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu » (St Athanase), grâce à sa Miséricorde Toute Puissante, et infinie…            DJF

 




7ième Dimanche de Pâques – Homélie du Père Louis DATTIN

Unité des chrétiens

Jean 17, 20-26

                                                               

                   Nous avons écouté, par cet évangile, les dernières Paroles de Jésus. La Cène est finie, les apôtres ont communié et les voilà, tous les 11, qui prennent l’escalier qui descend la Vallée du Cédron et qui mène jusqu’au Jardin des Oliviers où Jésus va entrer dans son agonie et cet évangile est déjà et encore, une prière :

« “ Père, je ne prie pas seulement pour ceux qui sont ce soir avec moi, mais encore pour tous ceux qui accueilleront leur parole et croiront en moi ” ».

Oui, Jésus a donc entrevu et prévu la multitude des chrétiens, l’immensité de l’église. Il voyait à l’avance ces foules de croyants : il a prié pour eux, il a prié pour chacun de nous ce soir-là et quel était le contenu de cette prière ? Qu’est-ce-que Jésus demande pour les croyants ? «“ Que tous, ils soient « un ».

Voilà le souhait fondamental de Jésus pour nous, non pas qu’ils soient « saints », non pas qu’ils aient la foi ou qu’ils aient l’amour, non, « “ qu’ils soient « un » ” ».

Pourquoi  cette  prière  plutôt  qu’une  autre ? Parce  que  Jésus a pressenti que le grand drame des croyants, ne serait ni leur manque de foi, ni leur égoïsme, ni leur orgueil mais la « Division« . Or, la Division, c’est le contraire de Dieu : « “ Je crois en un seul Dieu ” ».  Dieu, avant tout, est « un ». Dieu vit de l’unité, par l’unité de ses personnes, dans l’unité qui est communion totale, sans confusion : c’est l’unité de plusieurs personnes distinctes, se respectant les unes les autres. Et parce que, nous-mêmes, nous  sommes  créés  à  cette image de Dieu, nous rêvons, au fond de notre cœur, de cette unité souvent perdue, toujours à refaire.

Que de fiancés ont rêvé à l’unité de leur couple, à la fusion totale de leurs deux êtres !

Que de familles ont fantasmé la famille idéale, du Père, de la Mère et des Enfants : unis en étroite communion !

Que de cités, que de pays, ont, eux aussi, imaginé cette unité idéale de tous les citoyens sous la conduite d’un seul chef, élu et choisi par eux !

 

Ce que craint Jésus, pour son église, avant tout, c’est le sectarisme, la scission, les fanatismes, les intolérances.

Que d’unions brisées! Que de haines, dans le monde et parfois aussi, il faut bien le dire, dans l’église !

Mais, nous avons eu, parfois, n’est-il pas vrai, à certains moments, un avant-goût de ce que pourrait être le ciel, tous les croyants tournés vers le Père, tous, vivants entre frères ?

C’est cette unité-là, mais absolue et définitive, que demande Jésus pour nous !

Dans le « Je crois en Dieu », nous disons «“ Je crois en l’église ”» avec 4 qualités : « une », « sainte », « catholique » et « apostolique ».

Quel est l’adjectif qui arrive en tête ? Ce n’est pas la sainteté, ni qu’elle soit catholique, ni même qu’elle soit apôtre. C’est d’abord son unité. Si l’église est « une », c’est-à-dire unie, communiante, communauté d’amour, alors seulement, elle pourra devenir sainte, alors seulement elle pourra devenir catholique, alors seulement elle pourra devenir apostolique.

Mais, il ne s’agit pas, bien sûr, de n’importe quelle unité : ce n’est pas une « vague bonne entente » entre des copains, il ne s’agit  pas  non  plus  d’une  honnête   tolérance  réciproque.

Ce n’est pas non plus une « coexistence pacifique ». Non, le modèle de l’unité n’est pas là : le modèle d’unité donné par Jésus aux chrétiens, c’est la Trinité , « “ A plusieurs ne faire qu’un ” ».

Nous rêvons parfois d’une unité facile, qui serait, que les autres, qui ne pensent pas comme nous, nous rejoignent. Ce n’est pas cela la véritable unité. Ne confondez pas l’unité avec l’uniformité. En Dieu, au contraire, les personnes restent totalement distinctes et se respectent les unes les autres. C’est l’unité de plusieurs avec leurs légitimes différences, leur originalité. Un africain, un indien, un bouddhiste, un animiste doit, même dans la foi catholique, surtout dans la foi catholique, ne rien perdre de ses valeurs personnelles et retrouver, en outre, toutes celles qui sont offertes par Jésus-Christ.

Aujourd’hui, on parle beaucoup de « pluralisme »… En fait, allons-nous vers une écoute et une acceptation réelle de nos différences, vers un échange de nos richesses, vers un partage de nos cultures  ou voulons-nous imposer notre choix à tous les autres ? Jésus nous dit d’être « un« , comme lui avec les 2 autres personnes divines. Ce sera cette unité-là qui sera à l’origine de la foi des autres. C’est parce qu’ils nous verront unis que les autres auront envie de vivre comme nous : pourquoi ? Parce que tout homme, qu’il soit chrétien ou non, a, au fond de lui-même, un désir, un vieux projet d’amour, de fusion, d’unité avec Dieu ou avec les autres. Projet vrai ou désir nostalgique ? Ce que vivent les uns doit être envié par les autres pour qu’à leur tour, ils entrent dans la ronde.

Tout homme possède en lui, un sentiment de solitude et un désir de « vivre avec » et il ne sera heureux que lorsque cette solitude  est  évacuée  et  ce  désir  d’unité  comblé. Ce n’est pas  pour rien qu’il est créé à l’image de Dieu:« “ Tel père…Tel fils ” » et le fils n’a, au fond de lui-même, qu’une seule ambition : vivre avec le Père : en aimant et en étant aimé.

En réalisant cette unité, il n’aura plus faim et soif d’autre chose, il sera vraiment heureux et ne sera pas en recherche de bonheurs factices ou de paradis artificiels parce qu’il vit déjà à l’avance ce bonheur qui sera définitivement le sien : l’unité de l’église vécue dans l’unité de la Trinité Sainte.

St-Cyprien, évêque de Carthage (autour de l’an 250), disait :

« L’église est un peuple qui tire son unité de l’unité du Père, du Fils et du Saint-Esprit ».

L’église doit être le sacrement visible c’est-à-dire le signe sensible de l’unité de Dieu.

Maintenant, en 2016, avec les « médias », nous possédons les techniques les plus avancées, les plus sophistiquées pour communiquer, mettre en relation, rassembler. Avec ces techniques, l’homme se sent pourtant beaucoup plus seul que dans un village du Moyen-Age. Peut-être parce que, en plus des techniques de communication, il faut autre chose : l’amour dans l’unité. C’est l’unité qui rassemble les hommes. C’est l’unité qui évangélise : « “ Voyez comme ils s’aiment ” ». Alors la foi devient attirante : « “ Qu’ils soient « un », afin que le monde croie que tu m’as envoyé ” »

Si notre unité devient visible pour les autres, s’ils la sentent, s’ils l’envient, alors l’église devient l’icône de la Trinité. C’est notre modèle, notre programme : unité dans nos cités, notre profession, nos groupes, notre paroisse, tous nos amours.

 « “ Père, ceux  que  tu m’as  donnés,

« je veux » que  là où je suis, eux aussi soient avec moi ” ».

C’est le seul « Je veux » de tout l’Evangile et ce « Je veux »- là, c’est pour l’unité…

                                                                     AMEN

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Rencontre autour de l’Évangile – 7ième Dimanche de Pâques

“ Qu’ils soient un en nous

pour que le monde croie ”

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons  (Jean 17, 20-26)

Le chapître 17 de l’évangile de Jean est une grande prière de Jésus, qu’on appelle “ Prière sacerdotale ”. Jésus est arrivé à la fin de sa mission terrestre. A l’heure de son sacrifice, il se tourne vers son Père qui l’a envoyé pour s’offrir à lui et intercéder pour tous ses disciples qui auront à poursuivre sa mission dans le monde jusqu’à la fin des temps. Dans le passage que nous lisons aujourd’hui, nous serons attentifs à ce que Jésus demande à son Père.

Soulignons les mots importants

Jésus priait : Que signifie “ prier” pour Jésus ?

Je prie pour ceux qui accueilleront leur parole : A qui Jésus pense-t-il ?

Qu’ils soient un comme tu es en moi et moi en toi : Cette unité que Jésus demande pour sa communauté n’est pas une simple entente humaine : quelle est-elle exactement ?

Pour que le monde croie : Jésus est préoccupé de l’efficacité de la mission : quelle est la condition de cette efficacité pour Jésus ?

Ceux que tu m’as donnés : De qui s’agit-il

Je veux : Quand quelqu’un quitte ce monde, on parle quelquefois de “ses dernières volontés ”. Jésus ici affirme fortement la sienne : laquelle ?

Là où je suis : que veut dire Jésus ?

“ Avant la création du monde ” : Comment comprendre cette parole de Jésus ?

Je leur ai fait connaître ton nom: Sans Jésus, le mot Dieu peut vouloir dire beaucoup de choses.

 Quel est le nom de Dieu que Jésus nous a fait connaître ?

 

Pour l’animateur 

Jésus était un grand “ priant ”. Les évangélistes nous le montrent souvent en prière : (On peut faire chercher par le groupe) : Au moment de son baptême (Lc3,21) à la Transfiguration (Lc9,29), de bonheur le matin (Mc1,35), avant le choix des Douze (Lc 6,12), après la multiplication des pains (Mt14,23), Quand il apprend à prier le Père (Lc11,1), à l’agonie (Mt26,41), etc.  Quand Jésus prie, il ne rabâche pas des formules de prière. Ce sont toujours des moments d’intense intimité avec Dieu son Père. Jésus est toujours en communion avec son Père, avec sa volonté. Cette prière pour l’unité est le sommet de sa vie de prière. C’est en quelque sorte son testament, sa dernière volonté qu’il exprime devant ses disciples.

Dans sa prière Jésus porte tous ceux qui croiront en la relation intime qu’il vit avec Dieu son Père : donc pour nous.  C’est la foi en Jésus Fils bien-aimé du Père qui fonde la communauté des croyants. C’est cela qui fait la différence des croyants chrétiens avec d’autres croyants. 

L’unité pour laquelle Jésus prie est d’abord un don de Dieu qui accorde à la communauté des disciples d’être “ un ” à l’image du Père et du Fils. C’est la vie de Dieu donnée en partage aux croyants qui est la source de cette unité. De cette vie reçue découlera une communion très forte entre des croyants très divers par l’origine, par l’âge, le sexe, la culture etc…Ce n’est une simple entente humaine d’un groupe d’affinité ou d’un club de gens qui ont les mêmes goûts etc…

L’unité pour laquelle Jésus prie n’a pas seulement pour but de maintenir une étroite communion entre les disciples ni de les unir à lui et à son Père. L’unité des croyants n’a pas valeur seulement à l’intérieur de l’Eglise, elle a aussi valeur pour le monde : “ qu’il soient un en nous pour que le monde croie ”. En effet, comment croire que l’amour de Dieu habite des hommes divisés entre eux ? Comment croire que la mort du Christ puisse rassembler dans l’unité autour du Père les enfants de Dieu dispersés si les quelques-uns regroupés dans l’Eglise ne sont pas déjà unis ?

Nous avons été donnés au Christ par le Père au moment de notre baptême et par la foi que nous professons.  Jésus affirme fortement sa volonté, qui est aussi celle de son Père : que nous soyons avec lui, auprès du Père, dans la gloire du Royaume. C’est pour cela qu’il est venu. En tant que  Fils du Père il partage la gloire de Dieu de toute éternité, “ avant même la création du monde. ” Une telle affirmation de la part de Jésus nous donne le vertige, tant son humanité le rend semblable à nous et proche de nous.

Le Nom de Dieu que Jésus nous fait connaître, c’est le nom de “ Père ”. Le nom dans la bible, désigne la personne. En nous révélant le Père, Jésus nous fait participer à la vie et l’amour qui l’unissent au Père. C’est une “ connaissance ” qui est d’abord partage de vie, communion…qui est commencée dès ici bas et qui s’épanouira quand nous serons dans la gloire avec le Ressuscité.

 

Ensemble regardons Jésus

Jésus est en prière. Debout. Les yeux levés vers le ciel. Prière filiale. Prière confiante et suppliante. Il prie pour ses disciples. Pour nous. Pour l’unité de son Eglise. Il intercède auprès du Père encore maintenant. Nous sommes les membres de son Corps. Notre prière s’unit à la sienne.

 

L’Evangile aujourd’hui dans notre vie

  • Quel spectacle offrons-nous dans nos familles, nos équipes, nos groupes, nos communautés chrétiennes : celui de gens unis dans le même amour, le même respect des autres et de leur personnalité, ou celui de gens profondément désunis, même sous un vernis d’unité ? 

  • Dans chaque Eucharistie, nous prions pour que le Christ conduise son Eglise vers l’unité parfaite. Et nous nous donnons la paix. Et nous allons communier au même Seigneur en mangeant le même pain : Comment se fait-il qu’il y ait tant de rivalités dans nos communautés, de jalousies, de “ la di la fé ” qui minent l’unité ? 

  • Notre amour commun du Christ et de Dieu son Père et notre désir d’être de vrais témoins de l’Evangile sont-ils plus forts que nos motifs de désunion ? 

  • Quel intérêt portons-nous aux efforts actuels en vue de l’unité des chrétiens séparés ?

  • Quelle est la place de “ l’unité ” dans ma prière puisque je suis disciple de Jésus et que j’ai recueilli sa prière-testament ?

 

ENSEMBLE PRIONS   

(On peut demander au groupe une prière spontanée pour l’unité)

Nous te rendons grâce, Seigneur Jésus, pour ton Église

que tu établis dans l’unité d’une seule foi et d’un seul baptême,

à la gloire d’un seul Dieu et Père.

Nous te demandons pardon pour nos manques d’amour

envers nos frères dans la foi,

pour nos divisions qui déchirent ton Corps.

Nous te prions : donne‑nous un seul coeur,

une seule âme pour que le monde croie à ton Évangile.

Chant : Seigneur, rassemble-nous p.117

 

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7ième dimanche de Pâques Année C