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4ième Dimanche de l’Avent – par Francis COUSIN (Lc 1, 39-45)

« Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint. »

 

 Dans le verset précédent le début du passage de l’évangile d’aujourd’hui, Marie dit à l’ange Gabriel : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. »

J’ai toujours été surpris de cette parole dans la bouche d’une jeune fille d’environ quinze, d’abord parce qu’elle ne sait pas vraiment à quoi elle s’engage, sinon d’être la mère de Jésus, et ensuite parce qu’une révélation venue d’un ange, on peut se permettre d’être circonspect.

Bien sûr, l’Esprit Saint est venu sur elle, … Mais elle accepte sa venue …

Et nous, est-ce que nous sommes aussi docile à l’action de l’Esprit Saint ?

Et aussitôt, Marie partit « avec empressement … dans une ville de Judée. ».

On ne dit rien de ses proches : ses parents, Joseph …

Ont-ils été prévenus de son départ ? On ne sait pas !

Mais Marie s’en va, avec empressement, et sans doute avec grande joie.

Quand l’Esprit Saint touche une personne, elle ne peut pas rester chez elle à se demander ce qui se passe, à se poser des questions, à réfléchir, à tergiverser … Il faut aller de l’avant, bouger ! L’Esprit Saint veut des personnes en marche, parce qu’elles sont investies d’une mission qu’il faut mettre en œuvre, même si on ne la connaît pas, ou pas totalement ! Même si on la découvre au fur et à mesure … « Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit. » (Jn 3,8)

Quand Marie arrive à destination, elle salue sa parenté.

Qu’a-t-elle dit ? On ne le sait pas …

Marie, elle, savait qu’Élisabeth était enceinte (et à six mois de grossesse, cela se voyait …), mais pas Élisabeth au sujet de Marie … Mais voici que son enfant tressaillit en elle … et l’Esprit Saint lui fait comprendre que ce n’est pas un gigotage normal, mais qu’il est dû à la rencontre entre les deux fœtus de Jean-Baptiste et de Jésus, entre deux fœtus initiés par l’Esprit de Dieu, entre le fœtus du dernier prophète de l’Ancien Testament et celui du Messie annoncé …

Élisabeth aussi se laisse ’’pousser’’ par l’Esprit Saint, elle accepte de croire à ce qui paraît inconcevable pour quelqu’un qui n’est pas poussé par l’Esprit Saint …

Alors elle entre en grande joie : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? ».

Marie et Élisabeth ont cru à l’action de l’Esprit Saint en elles et entre elles.

Elles ont cru à l’action de l’Esprit en elles …

Et nous ? Est-ce que nous croyons à l’action de l’Esprit Saint en nous ?

Oh bien sûr, nous ne sommes certainement pas appelés à donner naissance à un prophète !

Encore que … ? Un prophète comme Jean-Baptiste, avec comme vêtement une peau d’animal ? … Assurément pas ! Cela ne se fait plus à notre époque !

Mais, que l’on soit homme ou femme, donner naissance à un prophète, c’est-à-dire à quelqu’un qui parle au nom de Dieu … Oui, c’est toujours possible … un enfant qui peut devenir un prêtre, un moine, une religieuse, … ou un simple laïc, homme ou femme, … mais quelqu’un qui ose parler de Dieu avec ceux qu’il rencontre …

C’est cela être prophète …

C’est-à-dire que, d’une certaine manière, tout baptisé devrait être un prophète … dans sa famille, son travail, ses relations …

Et si on regarde bien les choses : à chaque fois que nous allons communier, nous recevons le corps du Christ en nous … C’est Jésus qui vient dans notre cœur … Pour nous aider à vivre en chrétien dans notre vie de tous les jours … mais pas seulement pour nous : pour aider tous ceux que nous rencontrons à vivre en chrétien ou selon l’évangile de Jésus, selon qu’ils sont baptisés ou non. Pour être des témoins de Jésus …

C’est d’ailleurs ce que nous dit le prêtre à la fin de la messe : « Allez porter l’Évangile du Seigneur ! ».

C’est le rappel de notre mission de baptisés …

Une mission qui devrait nous mettre dans la joie, comme Marie et Élisabeth … une mission que devrait nous obliger à nous déplacer, physiquement, spirituellement, intellectuellement … pour accueillir le don de Dieu en nous … et dans les autres …

A quelques jours de Noël, gardons dans nos cœurs l’émerveillement d’Élisabeth et celui de Marie : « Le Seigneur a fait pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! ».

Et soyons prêts à accueillir Jésus dans nos vies, chaque jour, et lui donner la première place. C’est cela Noël … et c’est chaque jour !

Seigneur Jésus,

dans nos préparatifs de Noël,

que nous ne t’oublions pas !

C’est toi notre invité d’honneur,

et c’est à toi que nous devons penser en premier,

mais sans oublier que tu es présent

en chacun de nous,

et surtout dans les plus pauvres.

 

                                     Francis Cousin   

 

 

 

 

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4ième Dimanche de l’Avent – par le Diacre Jacques FOURNIER (Lc 1, 39-45).

 » Avec le Don de l’Esprit, le Ciel est déjà là … « 

(Lc 1,39-45)

En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée.
Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth.
Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint,
et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni.
D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?
Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.
Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »

 

            « Moi et le Père, nous sommes un » (Jn 10,30), nous dit le Fils, unis l’un à l’autre dans la communion d’un même Esprit qui est aussi Amour, Lumière et Vie. Cette Révélation peut s’étendre à l’Esprit Saint, Personne divine, qui lui aussi est « un » avec eux… Et ce Dieu « un », Mystère éternel de relations et de communion de Trois Personnes divines, a créé l’humanité « à son image et ressemblance » (Gn 1,26) pour qu’elle aussi soit « une » dans l’unité de ce même Amour, de cette même Lumière, de cette même Vie. Tel sera le Royaume des Cieux (Rm 14,17 ; 1Co 1,9). Et ce récit de la Visitation illustre à quel point il est tout proche, déjà présent, vécu, dans la vie de celles et ceux qui ont accueilli par leur foi « le Don de Dieu », le Don de l’Esprit Saint…

            Marie vient de recevoir l’annonce de l’Ange : par l’Esprit, elle donnera bientôt au monde le Fils du Très Haut, « le Verbe fait chair » (Jn 1,14). Elisabeth, sa cousine, attend elle aussi un enfant, Jean-Baptiste, et elle en est à son sixième mois, lui a dit l’Ange. Aussitôt, la toute jeune Marie part « rapidement » lui rendre visite…

            « Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Elisabeth ». Rien de plus simple apparemment… Et pourtant, Marie est « la Comblée de Grâce » (Lc 1,28), l’Immaculée Conception. En elle, « Dieu est tout », et Il Est « Esprit » et « Lumière » (1Co 15,28 ; Jn 4,24 ; 1Jn 1,5)… De plus, elle porte en son sein « Celui en qui habite corporellement la Plénitude de la Divinité » (Col 2,9), Jésus, « la Lumière du monde » (Jn 8,12)…

            Lorsque Marie entra chez elle, Elisabeth fut « remplie de l’Esprit Saint », cet Esprit qui est Lumière et qui, par sa simple présence, « illumine les yeux du cœur » (Ep 1,18). « Par ta Lumière, nous voyons la Lumière » (Ps 36,10)… Marie vient de concevoir, rien ne se laisse deviner à l’œil nu et elle n’a encore rien dit. Mais Elisabeth, illuminée de l’intérieur, peut maintenant reconnaître ce que l’œil seul ne peut voir : sa petite cousine est désormais « la Mère de mon Seigneur, bénie entre toutes les femmes ».

            Au même moment, Jean-Baptiste, six mois, a bougé en elle, et Elisabeth le sait : ce tressaillement n’est pas anodin. Il est le fruit de « l’Esprit Saint » qui « remplit » son enfant « dès le sein de sa mère » et qui le pousse à réagir en la Présence du Fils de Dieu dans le sein de Marie… Nous le voyons : tous sont habités par le même Esprit, en communion déjà ici-bas comme Dieu nous appelle à l’être tous pleinement au Ciel…

                                                     DJF




4ième Dimanche de l’Avent – Homélie du Père Louis DATTIN

  Le salut est proche

Lc 1, 39-45

Si vous avez écouté les trois lectures, mes frères, vous constaterez avec moi qu’il s’en dégage un même parfum, une même tonalité et que toutes les trois, dans des situations différentes, avec des personnages dissemblables, dégagent un climat fait à la fois d’humilité, de générosité, de risque et de don de soi, le tout baignant dans une joie intérieure, mais profonde.

Climat d’humilité : Dieu a toujours misé sur les petits, les humbles, ceux qui ne se croient pas importants et qui, de fait, aux yeux des voisins, ne le sont pas. Dans la 1ère lecture, il a choisi Bethléem la plus petite des villes de Juda pour y faire naitre « celui qui doit gouverner Israël, dont la puissance s’étendra jusqu’aux extrémités de la terre ». Qu’il ait choisi Jérusalem, la capitale, la cité de David, le lieu du temple, le centre de tous les pèlerinages et de toutes les fêtes juives : Jérusalem, on aurait compris, mais Bethléem !

Dans la 2e lecture, celle de la lettre aux hébreux, c’est la même humilité qui préside à cette surprenante proposition de Jésus-Christ à son Père : « Tu n’as pas voulu de sacrifices ni d’offrandes, mais tu m’as fait un corps. Alors, je t’ai dit : Me voici, mon Dieu, je viens faire pour faire ta volonté ».

Dieu qui “se fait homme” ! Nous sommes habitués à cette expression, que, pour un peu, nous la trouverions presque normale. Nous sommes tellement suffisants que nous en arriverions à trouver correct que Dieu devienne un homme parmi nous ! Oh, même pas un prince, un puissant, pas même un notable, pas même quelqu’un pour  qui l’on a du respect : non, un bébé, réfugié, né dans une étable, dans un petit village, en pleine nuit, ignoré de tous, même des voisins.

Humilité aussi dans l’Evangile où Marie rencontre sa cousine Elisabeth. C’est Marie, la mère du futur sauveur de l’Humanité, dont l’ange lui a dit « Il sera grand : il sera appelé « Fils du Très-Haut, Prince de la paix », c’est elle qui va se mettre au service de sa cousine qui, elle aussi, se sent bien petite devant celle qui arrive : « Tu es bénie, lui dit-elle, entre toutes les femmes. Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? »

Il semble donc, lorsqu’on réfléchit sur les trois lectures de la liturgie d’aujourd’hui que chacun se fasse petit et qu’étant comblé de la grâce de Dieu, non seulement il ne s’en prévale pas, mais qu’il s’abaisse plus encore pour mettre seulement en évidence la grandeur de Dieu  qui va se manifester en lui et par lui :

– Bethléem, la petite bourgade,

– Jésus qui se fait un petit d’homme,

– Marie, la petite servante,

– Elisabeth, remplie de confusion à la visite de Marie.

 Climat, non seulement d’humilité, mais plus encore de générosité, d’oubli de soi, de don de sa personne. Chacun s’offre au service de l’autre. Jésus s’offre à la volonté de son Père : « Me  voici, mon  Dieu, je  suis venu pour faire ta volonté ». Il s’offre en sacrifice. Il se présente pour réaliser ce que n’ont jamais pu produire les sacrifices des hommes, incapables par eux-mêmes d’expier le péché et de réconcilier les fils avec leur père. « Il supprime, nous dit St-Paul, les anciens sacrifices pour établir le nouveau, « Me voici ». C’était déjà l’expression de tous les patriarches, de tous les prophètes à qui Dieu  demandait une mission. « Me  voici », c’est  la  seule réponse de Jésus au désir de son Père et devant la détresse spirituelle des hommes.

Marie, à son tour, n’a pas d’autre parole à dire à l’envoyé de Dieu : « Me voici, je suis la servante du Seigneur ». Don de soi-même pour se mettre au service du fils de Dieu tout comme Jésus, elle s’est mise au service de son père. Quant à Elisabeth, elle aussi, dans sa générosité, elle attend le fils qui, lui aussi, se mettra au service du Messie : Jean-Baptiste qui prépare sa venue et qui ne se juge pas digne de délier la courroie de ses sandales.

L’humilité va toujours de pair avec le service, le don de soi tandis qu’au contraire, l’orgueilleux, le suffisant, non seulement ne rend pas service, mais plutôt, met les autres à son service. C’est l’inverse de tout le climat de ces lectures du 4e dimanche de l’Avent.

 

Humilité, don de soi vont engendrer nécessairement une troisième caractéristique, résultat, conséquence des deux premières : c’est la joie. Avez-vous remarqué combien ces lectures baignent dans une atmosphère de sérénité, de joie intérieure ? « Réjouis-toi, Bethléem, tu es la plus petite des villes de Juda, mais c’est de toi que naîtra le Sauveur. Grâce à lui, tes enfants vivront en sécurité et lui-même, il sera la paix ».

Existe-t-il scène plus souriante, plus détendue, plus allègre que celle de la Visitation ?

On voit la Vierge aller en hâte à travers les montagnes de Judée annoncer à sa cousine la « Bonne Nouvelle ». Elle n’a même pas à l’annoncer. Elle-même sent son enfant tressaillir d’allégresse en elle ! « Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?  ». « Oui, toi-même, Marie, tu es bienheureuse parce que  tu  as cru à la parole de Dieu ».

 

Prélude à la joie de Noël : ceux qui ont accepté de préparer la venue du Sauveur, baignent dans la joie, joie de ceux qui se laissent envahir par l’esprit de Dieu, si bien que la Vierge ne peut plus contenir ce bonheur intérieur et qu’elle laisse éclater sa joie : « Magnificat ! Mon âme exalte le Seigneur et mon esprit est rempli de joie à cause de Dieu, mon Sauveur. Toutes les générations me diront « Bienheureuse ». Il a porté son regard sur son humble servante, il a fait en moi de grandes choses. Saint est son nom ».

  Joie qui fait jaillir l’action de grâces.

  Joie missionnaire de celle qui a su dire « Oui » et qui s’est dite « Servante du Seigneur ».

Ce mystère de la petite bourgade de Bethléem, celui de Jésus qui dit « Me voici », celui de Marie qui dit « Oui » :

– C’est le mystère même de l’Eglise

– C’est la clé de toute notre vie de chrétien :

  • C’est dans l’humilité, en étant petits devant Dieu et devant les autres ;

  • c’est dans le don de soi, l’oubli de soi au service d’une cause qui me dépasse ;

  • c’est dans la joie intérieure, cette sérénité intime que l’on appelle « la paix » ;

 que résident les conditions de base de toute la vie spirituelle de celui qui veut vivre selon l’Evangile.

Que, dans ces quelques jours qui nous séparent encore de Noël, nous puissions vivre dans le climat qui a provoqué cet évènement : humilité, don de soi et joie.  AMEN




3ième Dimanche de l’Avent – par Francis COUSIN (Lc 3, 10-18)

« Et nous, que devons-nous faire ? »

 

Troisième dimanche de l’avent, temps de préparation à la venue de Jésus dans nos cœurs et dans nos vies.

Résumons depuis le début de cet avent les différents évangiles :

Premier dimanche : L’annonce par Jésus de son retour à la fin des temps : « Redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche. » (Lc 21,28). C’est le temps du jugement, l’ultime venue de Jésus … pour nous permettre d’entrer dans la gloire de Dieu.

Deuxième dimanche : Jean-Baptiste proclame un baptême de conversion, demandant de préparer « le chemin du Seigneur. ». Annonce globale de la venue de Jésus.

Ce mercredi, fête de l’Immaculée Conception : Annonce à Marie par l’ange Gabriel que Dieu l’a choisie pour être la mère de Jésus : « Dieu sauve ».

Et ce dimanche, c’est l’annonce à chacun de nous de la venue de Jésus en nous-même : « Et nous, que devons-nous faire ? » pour l’accueillir en nous. Annonce individuelle adressée à chacun de nous, … si nous l’acceptons …

Et cette annonce individuelle faite par Jean-Baptiste est une préparation à une autre annonce qui sera faite directement pas Jésus : « Amen, amen, je vous le dis : il a la vie éternelle, celui qui croit. » (Jn 6,47) « Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra. » (Jn 11,25).

« Que devons-nous faire ? »

Cette phrase revient par trois fois dans cet évangile …

La première fois, dite par les foules, c’est-à-dire des juifs d’horizons variés, attirés par la prédication de Jean-Baptiste, qui leur répond « Partagez ! ». Rien d’extraordinaire ! Et que tout le monde peut faire, en fonction de ses possibilités …

Tout à fait dans la lignée de ce que disait le prophète Michée : « Homme, le Seigneur t’a fait savoir ce qui est bien, ce qu’il réclame de toi : rien d’autre que pratiquer la justice, d’aimer la miséricorde, et marcher humblement avec ton Dieu. » (Mi 6,8).

Et qui vaut toujours pour nous !

La deuxième fois par des publicains, collecteurs d’impôts, pas toujours très honnêtes, à la solde des Romains, donc mal-aimés des juifs. Réponse de Jean-Baptiste : « N’exigez rien de plus que ce qui vous est fixé. », C’est-à-dire justesse et justice

La troisième fois par des soldats. On ne précise pas quel type de soldats, juifs ou romains … mais il serait surprenant qu’ils soient romains. Réponse de Jean-Baptiste : « Ne faites violence à personne, n’accusez personne à tort ; et contentez-vous de votre solde. ». Là encore Justice et Justesse

Justice, justesse et miséricorde, … c’est ce qu’on retrouvera dans les Paroles de Jésus, notamment les 4°, 5° et 8° béatitudes (Mt 5,6-7.10).

Et le partage et la solidarité vont tout-à-fait bien avec ce temps de préparation à Noël …

Mais il ne faut pas oublier la fin du texte de ce jour …

Jean-Baptiste affirme qu’il n’est pas le Messie, mais que celui-ci vient … et qu’il est plus « fort » que lui ! Et surtout, lui, il ne baptise pas seulement dans l’eau, mais dans l’Esprit-Saint et le feu !

Alors que lui ne propose qu’un baptême de purification, mais qui est un baptême symbolique, qui correspond à une démarche symbolique de la personne qui demande un acte de purification, mais qui ne peut en aucun cas effacer le péché, la faute, le baptême du Messie, tel qu’il est présenté par Jean-Baptiste avec le feu peut faire peur, et ce fut sans doute le cas pour beaucoup, car il arrive comme un juge qui sépare le bien du mal, le bon grain pour mettre dans son grenier, et la paille, qui n’est bonne à rien, pour la brûler dans un feu qui ne s’éteint pas, c’est-à-dire le feu du Shéol … de l’enfer …

Or, ce n’est pas ce que veut Dieu, qui est juste et miséricordieux, plein d’amour pour les hommes, … ni son Fils.

Jésus veut dire ’’Dieu sauve’’, et lui-même l’a dit : « Je ne suis pas venu juger le monde, mais le sauver. » (Jn 12,47). Jésus prône la miséricorde et la justice, au même titre que Jean-Baptiste. Et le jugement n’est pas pour maintenant … ce moment viendra, mais seulement à la fin des temps …

Seigneur Jésus,

dans ces derniers jours

avant la fête de Noël,

fais que nous n’oublions pas

ces recommandations de Jean-Baptiste 

en ce qui concerne le partage

avec ceux qui ont moins que nous,

et que notre attitude soit toujours

pleine de justice et de justesse.

 

                                     Francis Cousin 

 

 

 

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3ième Dimanche de l’Avent – Homélie du Père Louis DATTIN

“Que devons-nous faire ?”

Lc 3, 10-18

Ce passage de l’Evangile est un texte clé : il est la jonction entre l’Ancien et le Nouveau Testament. Jean-Baptiste nous dit aujourd’hui comment faire pour passer de l’un à l’autre. C’est Jean qui parle, mais il nous parle du Messie. Il nous parle de Jésus et des conditions du Royaume. Ne sommes-nous pas, nous aussi, dans la période de transition ? Nous sommes le peuple qui attend un sauveur et qui demande à Jean : « Et nous, que devons-nous faire ? », car Jésus va venir. Le Messie arrive et il s’agit de ne pas rater son accueil.

A moins de 15 jours de Noël, ne serait-ce pas le moment de faire le point : « Où en suis-je de ma préparation de Noël ? Qu’est-ce-que j’ai déjà fait ? Que dois-je faire encore ? » Moi, aussi, je dois me préparer, comme la foule qui entoure Jean-Baptiste, à passer d’une Alliance à l’autre, de l’Ancienne à la Nouvelle. Jusque-là, Jean-Baptiste était dans le désert, maintenant il est au bord du fleuve. Nous aussi, tout comme le peuple de Dieu, nous avons eu des périodes de désert. Vous savez, ces périodes où l’on a l’impression que Dieu est absent, que nous sommes seuls et dans le vide, que tout nous lâche et que nous ne pouvons plus compter sur rien, ce peuple de Dieu qui a faim, qui a soif et qui commence à regretter les repas d’Egypte. Et voilà que Jean les amène au bord du fleuve. “Qu’il boive celui qui a soif et qu’il puise aux eaux vives de mon amour”.

Après l’expérience de l’Avent, expérience de l’absence de Dieu, l’Eglise nous dit : « Voici qu’il vient celui dont il dira de lui-même qu’il est l’eau vive », « celui qui boit de cette eau n’aura plus jamais soif ».

Du désert, nous aussi, après nos expériences de dénuement, de soif  et  d’attente  d’autre chose, nous arrivons au bord du fleuve  et  là, nous  trouvons Jean le Baptiste qui  nous  dit : « Convertissez-vous, il est proche celui qui doit venir après moi » et la foule, pleine de bonne volonté répond : « Que devons-nous faire ? » Cette question, est-ce-que nous nous la posons, nous aussi ? A l’approche de Noël : « Que devons-nous faire ? » et que répond Jean-Baptiste ? Il ne nous propose pas des exploits. Il dit simplement :

« Chacun doit reconsidérer la manière dont il vit ».

« Tout d’abord, si tu as deux vêtements, partage avec celui qui n’en a pas ». Le partage, l’attention au frère, être attentif aux besoins des autres, c’est l’une des conditions du passage de l’Ancienne Alliance à la Nouvelle, du trajet du désert vers le fleuve, de l’itinéraire qui nous fait aller de Jean jusqu’à Jésus-Christ.

Des publicains (ils n’avaient pas bonne réputation en Israël) posent aussi la question « Et nous, que devons-nous faire ?» Jean répond: «Soyez honnêtes dans votre métier ».

Arrivent aussi des militaires : « Et nous, que faut-il faire pour nous convertir ? ». « Ne faites violence ni tort à personne. Contentez-vous de votre solde ».

Et ce matin, nous aussi, nous demandons à Jean « Pour attendre le Christ, que devons-nous faire ? » Le Seigneur, tout comme Jean, ne nous demande pas des exploits. Il nous demande d’abord, de bien faire ce que nous avons à faire. Là est d’abord la conversion : une conversion dans le quotidien de nos vies, dans l’ordinaire de nos existences.

Vous vous rendez compte ? Si chacun de son côté commençait à bien faire ce qu’il a à faire! Mais déjà le monde serait changé ! Il n’y aurait plus de magouille, de laisser-aller, de médiocrité, les rapports humains eux aussi seraient complètement modifiés. On commencerait alors à avoir confiance les uns dans les autres, sans arrière-pensée parce que chacun serait sûr que l’autre fait de son mieux. Il ne faut pas rêver d’un monde extraordinaire pour la Nouvelle Alliance, pour la vie au bord du fleuve, pour la vie avec celui que nous attendons. Il faut d’abord mettre en place un monde où chacun, à sa place, où chacun remplit son rôle en faisant de son mieux au service des autres. Ce n’est pas ambitieux et pourtant, déjà, le monde serait changé du tout au tout.

La conversion, c’est d’abord cela : ce n’est pas d’abord un changement de vie. C’est cette vie qui, peu à peu, grâce à nos efforts quotidiens, grâce aussi à l’aide de Jésus  qui  vient  nous  aider, devient  meilleure, plus droite, plus ouverte, plus aimante. La sainteté ne commence pas par des états extatiques, des miracles, du merveilleux, de l’insolite. Elle débute par quelques progrès dans nos activités journalières :

  • un peu plus de conscience,

  • un peu plus de transparence aux autres,

  • un peu plus d’amour pour ceux qui nous entourent.

Voilà pourquoi Jean-Baptiste propose, lui, avant le Baptême offert par Jésus-Christ, un Baptême de pénitence : la pénitence n’étant pas autre chose que la volonté de changer un peu notre vie quotidienne pour lui donner un peu plus de valeur, un peu plus de qualité. « Moi, je ne vous baptise qu’avec de l’eau, mais il  vient  celui  qui est plus puissant que moi et lui, il vous baptisera dans l’Esprit-Saint  et  dans  le feu  ».

Avant même d’être sanctifié par Jésus-Christ et de recevoir le Baptême qui rend fils de Dieu et membre de la famille divine, il faut  d’abord être un homme, une femme, droit, consciencieux, honnête, respectueux de la loi naturelle et de la condition humaine. La sainteté ne peut se greffer et ne peut se développer que dans quelqu’un qui a déjà des qualités humaines capables de faire prendre cette greffe.

Une sainteté ne peut s’épanouir que dans une santé spirituelle déjà existante. Un bon naturel est la seule pierre d’attente d’un bon surnaturel. Vous savez que l’artiste, avant de créer son chef-d’œuvre va d’abord choisir son matériau. Un sculpteur ne va pas choisir n’importe quel bois ou n’importe quel bloc de pierre. Il va prendre celui qui va se prêter le mieux à la réalisation de son projet.

Si vous rêvez d’être un saint, une sainte, essayez d’abord d’être un homme ou une femme de valeur au niveau humain, ce sera plus facile ensuite pour Dieu de faire de vous son ami. Il y a continuité et non pas rupture entre l’humain et le divin, surtout depuis que Jésus s’est fait homme, est devenu le prototype de l’homme, même de celui qui n’est pas croyant.

C’est pourquoi Jean-Baptiste ne demande pas à la foule, des gens de bonne volonté qui l’entourent, des  exploits, ni des objectifs héroïques. Il leur dit seulement : « Faites votre devoir. C’est Dieu qui fera le reste car sans lui, vous ne pouvez rien faire ».

Le plus souvent, la conversion pour nous ne sera pas un changement spectaculaire, une métamorphose étonnante. Non, elle sera, elle doit être, pour préparer Noël, quelques actes à poser, des actes et pas  seulement des désirs de changement ou des velléités de sainteté. Le Seigneur, à Noël, fera le reste : lui seul en est capable. Encore faut-il le faire !

Notre vie, nous rappelle l’Evangile d’aujourd’hui, est tissée et malaxée de bien et de mal, comme dans la moisson où il y a, à la fois, le grain de blé et la paille. Notre vie spirituelle consistera souvent  en  un travail bien simple, bien humble, bien modeste : essayer de trier le bon du mauvais dans notre vie de tous les jours afin que le Seigneur puisse amasser le grain dans son grenier et brûler en nous la paille inutile.

A la question posée par la foule: « Que devons-nous faire ? », Jean-Baptiste nous répond : « Fais ce que tu as à faire, mais fais- le bien ».  AMEN




3ième Dimanche de l’Avent – par le Diacre Jacques FOURNIER (Lc 3, 10-18).

 » Que celui qui a partage avec celui qui n’a pas… « 

(Lc 3,10-18)

En ce temps-là, les foules qui venaient se faire baptiser par Jean lui demandaient : « Que devons-nous faire ? »
Jean leur répondait : « Celui qui a deux vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même ! »
Des publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts) vinrent aussi pour être baptisés ; ils lui dirent : « Maître, que devons-nous faire ? »
Il leur répondit : « N’exigez rien de plus que ce qui vous est fixé. »
Des soldats lui demandèrent à leur tour : « Et nous, que devons-nous faire ? » Il leur répondit : « Ne faites violence à personne, n’accusez personne à tort ; et contentez-vous de votre solde. »
Or le peuple était en attente, et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Christ.
Jean s’adressa alors à tous : « Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus fort que moi. Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu.
Il tient à la main la pelle à vanner pour nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera le grain dans son grenier ; quant à la paille, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. »
Par beaucoup d’autres exhortations encore, il annonçait au peuple la Bonne Nouvelle.

« Que devons-nous faire ? », demandent les foules à Jean-Baptiste. Sa première invitation sera pour la charité fraternelle universelle : « Celui qui a deux vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même ! »

            Puis il invitera à la justice : que les collecteurs d’impôts ne s’enrichissent pas aux dépens des contribuables en leur demandant plus que n’exigent les Romains. Et que les soldats s’interdisent de se servir de leurs armes pour augmenter leur solde par la violence. Il ne faisait que rappeler « les Dix Paroles », le cœur de la Loi : « Tu ne voleras pas, tu ne tueras pas, tu ne convoiteras rien de ce qui est à ton prochain » (Ex 20,1-17).

            Et comme beaucoup se demandaient si Jean-Baptiste n’était pas le Messie promis par les Ecritures, il sera clair : la sainteté de « celui qui vient », Jésus, est telle qu’il se déclare lui-même indigne d’accomplir à son égard le geste du plus petit des esclaves, « défaire la courroie de ses sandales »… Mais cette sainteté de Jésus n’est pas de l’ordre du « supérieur » ou de « l’inférieur », mais de l’Amour, puisque « Dieu est Amour » (1Jn 4,8.16). Dieu se présente ainsi en Jésus Christ comme étant « le plus petit » : « En vérité je vous le dis, parmi les enfants des femmes il n’en a pas surgi de plus grand que Jean-Baptiste », et pourtant, n’oublions pas ce qu’il vient de dire de lui-même ! « Cependant, le plus petit dans le Royaume des Cieux est plus grand que lui  » (Mt 11,11). » Mais qui reste-t-il une fois que toute l’humanité a été évoquée sinon Dieu Lui‑même, celui qui a « le Nom qui est au-dessus de tout nom » (Ph 2,9-11), ? « Qui est le plus grand, celui qui est à table ou celui qui sert ? N’est-ce pas celui qui est à table ? Et moi, je suis au milieu de vous comme celui qui sert ! » (Lc 22,27). Le Très Haut, le Tout Puissant, l’infiniment grand s’est donc manifesté en Jésus Christ comme étant le plus petit, celui qui sert les autres, qui ne pense qu’à leur bien. « Que celui qui a partage avec celui qui n’a pas ». C’est exactement ce qu’il est venu faire pour nous pécheurs. « Le salaire du péché c’est la mort » ? Celui qui est vie, et qui a la plénitude de la vie en lui-même est venu nous donner sa vie, en abondance (Rm 6,23 ; Jn 10,10) par le Don de « l’Esprit qui vivifie » (1Th 4,8 ; Jn 6,63 ; 7,37-37 ; Ga 5,25). « Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Rm 3,23) ? « Père, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée » (Jn 17,22) en les invitant à recevoir le « baptême dans l’Esprit Saint », et avec lui le Don de l’Esprit, « l’Esprit de Dieu, l’Esprit de gloire » (1P 4,14)…

                                                     DJF




Rencontre autour de l’Évangile – 3ième Dimanche de l’Avent

 » Moi, je vous baptise avec de l’eau…

 Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint

et le feu. »

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons  (Lc 3, 10-18)

Ce passage de l’évangile de Luc fait suite à celui de dimanche dernier. C’est le ministère de Jean Baptiste qui prépare les foules à accueillir le Messie qui arrive.

Regardons-réfléchissons-méditons

Faire lire lentement le texte

Les foules…  : Qui étaient ces gens qui venaient en foule à Jean Baptiste ?

Que devons-nous faire ? : Quelle est l’importance de cette question qui revient dans la bouche de ceux qui viennent se faire baptiser par Jean ?

Celui qui a… qu’il partage : Comment doit s’exprimer concrètement la conversion de celui qui possède ?

Des publicains : Quelle était la réputation qu’on faisait à ces employés des impôts ?

N’exigez rien de plus : Comment doit s’exprimer concrètement  la conversion de ces  collecteurs d’impôts ?

Les soldats : Qui sont ces soldats ?

Ne faites ni violence ni de tort à personne : Comment doit s’exprimer la conversion des soldats ?

Contentez-vous de votre solde : Pourquoi cette consigne de Jean Baptiste ?

Le peuple était en  attente : Qu’est-ce qu’il attendait ? Pourquoi cette attente était vive dans le peuple ?

Le Messie : Quelle idée le peuple se faisait du Messie ?

Il vient celui qui est plus puissant que moi …je ne suis pas digne…: Qu’est-ce que ces paroles nous révèlent de la personnalité du prophète Jean ?

Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et dans le feu : A quel moment avons-nous été baptisés (plongés) dans l’Esprit-Saint ? Et pourquoi le feu ?

L’image du blé que l’on bat…: Que signifie ce « nettoyage »  ?

Le grain dans le grenier : Que représente le grain ?

La paille brûlera dans un feu qui ne s’éteint pas : Que représente la paille ? Et le feu qui ne s’éteint pas ?

La Bonne Nouvelle : Quelle est cette Bonne Nouvelle ?

 

Pour l’animateur 

Les gens qui  venaient en foule se faire baptiser, c’était toutes ces personnes qui étaient classées comme pécheurs et qui étaient touchées par la prédication de Jean et qui voulaient changer de vie.

Que devons-nous faire ? Cette question montre bien que la conversion n’est pas seulement une réalité spirituelle, mais un changement dans la manière d’agir.

Celui qui possède : sa conversion doit s’exprimer par le partage.

Le fonctionnaire des impôts (publicain) dont la réputation est de s’enrichir sur le dos des gens, doit arrêter d’abuser et de tromper les gens.

Les soldats : ce sont les militaires de l’armée Romaine qui occupait la Palestine. Ils brutalisaient facilement les gens, et sans doute, extorquaient de l’argent pour arrondir leur fin de mois. Leur conversion doit s’exprimer par un respect des personnes, le refus de la violence et  se contenter de leur salaire.

L’attente du Messie, était comme une sorte de fièvre qui brûlait dans le cœur des gens du peuple. Le peuple attendait plutôt un Messie qui aurait libéré la terre d’Israël de l’occupant et y  établir un royaume puissant et florissant.

Jean Baptiste définit bien son rôle par rapport à Celui qui vient : le Messie. Le plongeon dans les eaux vives du Jourdain est bien différent du bain de l’Esprit et de feu que donnera le Christ à partir de la Pentecôte et qui sera une purification radicale du cœur.

Jean révèle son humilité, lui qui reconnaît la supériorité de Jésus et se sent indigne de faire sur lui le geste de l’esclave : ‘défaire la courroie de ses sandales’. La coutume voulait que celui  qui baptise déchausse  celui qu’il allait baptiser avant de l’aider à se dévêtir. Jean dit simplement qu’il n’est pas digne de baptiser Jésus.

Celui qui vient est avant tout le juge des derniers temps : il va nettoyer son peuple (la paille représente tout ce qui est sans valeur, tout ce qui ne pèse pas lourd dans notre vie, les impuretés qui seront définitivement détruites; le blé, c’est  au contraire, tout ce qui donne valeur à notre vie, tous « les fruits » de bonté, de justice.) Cependant la sévérité qui termine le passage ne correspond pas au comportement que Jésus a eu devant les pécheurs.

La Bonne Nouvelle, c’est le Don de Dieu, la réalisation de la promesse du Sauveur, c’est l’arrivée du Messie Sauveur.

 

TA PAROLE DANS NOTRE COEUR

Dieu très bon, nous le croyons, ton Fils vient apporter aux captifs la liberté et annoncer ta joie au monde. Ne permets pas que nous doutions de lui, accorde nous d’être témoins de son Royaume, maintenant et toujours

 

TA PAROLE DANS NOS MAINS

La Parole aujourd’hui dans notre vie

Quelle est la Bonne Nouvelle de ce passage d’évangile ?

Quel visage de Dieu nous est révélé ?

Le Dieu invite tous les hommes à accueillir Celui qui vient les libérer de leurs péchés, transformer leur vie et les plonger dans la vie nouvelle grâce à l’Esprit Saint.

Cette page d’évangile ne parle pas de pratiques religieuses pour se convertir, mais de conversion dans le comportement envers les autres. Une vraie conversion se traduit en actes.

Qu’est-ce que Jean Baptiste nous demanderait aujourd’hui de changer concrètement dans notre vie (Quels gestes ?  Quelles démarches ? Quel engagement ?)  Pour nous préparer à accueillir le Seigneur Jésus ? (dans la vie en société, dans notre vie professionnelle, dans notre vie en  paroisse)

Le peuple était en attente. Et nous ? 

-sommes-nous en attente de la venue de Jésus :

–  dans notre vie personnelle, aujourd’hui ? car il n’a pas encore toute la place ;

–  dans notre paroisse ? car beaucoup de nos frères ne l’ont pas encore accueilli

–  dans notre société ? car il y a encore beaucoup d’injustices, d’abus de pouvoir, de violence…(Attendre, c’est  nous préparer, c’est préparer la maison, c’est nettoyer, mettre de l’ordre. C’est aussi vivre dans l’espérance.)

Lui vous baptisera dans l’Esprit-Saint

Ce que Jean Baptiste a annoncé, s’est réalisé pour nous : le  Christ nous a plongés dans l’amour du Père à notre baptême en nous donnant l’Esprit-Saint. C’est un Esprit de communion. C’est un feu qui est chaleur et lumière ; un feu qui purifie. Comment vivons-nous de cet Esprit Saint aujourd’hui ?

 

ENSEMBLE PRIONS   

Viens renaître en nous, Source de la vie ! (tous reprennent)

Viens nous libérer, Prince de la Paix

Viens nous justifier, Germe de justice

Viens nous relever, Enfant du Très-Haut !

Viens tout éclairer, Lumière du monde

Viens tout rénover, Jésus, Fils de Dieu.

Chant : Toi qui es Lumière 151 ou « Viens pour notre attente » p.152)

 

Notre  Père

 

 

Pour lire ou imprimer le document en PDF cliquer ici : 3ième Dimanche de l’Avent Année C

 

 




2ième Dimanche de l’Avent – par le Diacre Jacques FOURNIER (Lc 3, 1-6).

« Le Fils dans notre histoire,

pour le salut de tout homme »

(Lc 3,1-6)

L’an quinze du règne de l’empereur Tibère, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, Hérode étant alors au pouvoir en Galilée, son frère Philippe dans le pays d’Iturée et de Traconitide, Lysanias en Abilène,
les grands prêtres étant Hanne et Caïphe, la parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, le fils de Zacharie.
Il parcourut toute la région du Jourdain, en proclamant un baptême de conversion pour le pardon des péchés,
comme il est écrit dans le livre des oracles d’Isaïe, le prophète :
« Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers.
Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis;
et tout être vivant verra le salut de Dieu. »

Le Fils éternel du Père, « l’Unique Engendré », « s’est vraiment fait chair » (Jn 1,14.18), il est entré dans notre histoire en assumant notre condition humaine. Voilà ce que St Luc affirme ici en situant le début du ministère de Jean-Baptiste, le Précurseur de Jésus, en « l’an quinze du règne de l’empereur Tibère » qui commença le 19 août de l’an 14 de notre ère. Nous serions donc ici en 28-29, ou, selon la manière syrienne de compter (St Luc est très probablement d’origine syrienne), dans l’automne de l’année 27.

Puis il cite « Ponce Pilate » qui fut « gouverneur de Judée » de 26 à 36 mais ce n’est qu’en 1961, lors de fouilles effectuées à Césarée Maritime, que l’on retrouva enfin, pour la première fois, une inscription qui portait son nom. Vient ensuite « Hérode » Antipas, fils d’Hérode le Grand, qui fut « tétrarque de Galilée » depuis la mort de son père, en 4 avant JC, jusqu’en 39. Et « Philippe, son frère », ou plus exactement son demi-frère, règnera sur « l’Iturée-Trachonitide » jusqu’en 34. Enfin, « Caïphe » succéda en l’an 15 à son beau-père Anne comme Grand-Prêtre à Jérusalem et cela jusqu’en 36.

Tous ces points de repère donnés ici par St Luc situent donc très concrètement le Christ dans l’histoire. Avec Lui et par Lui, Dieu est venu appeler tous les hommes à revenir à lui de tout cœur : « Lavez-vous, purifiez-vous, cessez de faire ce mal » qui vous tue (Rm 5,12 ; 6,23). « Apprenez à faire le bien. Venez donc et discutons, dit le Seigneur. Si vos péchés sont comme l’écarlate, comme neige ils deviendront » car « je verserai sur vous une eau pure, et vous serez lavés de toutes vos souillures » (Is 1,16s ; Ez 36,24-28).

Telle est l’invitation que lance ici Jean-Baptiste à travers ce « baptême de conversion pour le pardon des péchés ». L’accepter, c’était se reconnaître sincèrement pécheur, et nous le sommes tous. C’était aussi exprimer le désir, et c’est un besoin, d’une purification profonde. Mais seul le Christ apportera ce renouvellement intérieur en baptisant non pas dans l’eau mais dans l’Esprit Saint (cf. Mt 3,11) : « Vous avez été lavés, vous avez été sanctifiés, vous avez été justifiés par le nom du Seigneur Jésus Christ et par l’Esprit de notre Dieu » (1Co 6,11), cette eau pure qui purifie, cette « eau vive » qui vivifie (Jn 4,10 ; 7,37-39) et triomphe ainsi de toute ces morts qu’engendrent nos péchés…

St Luc présente ensuite cet appel à la conversion lancé par Jean Baptiste comme accomplissant la prophétie d’Isaïe : « Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis; et tout être vivant verra le salut de Dieu. » De fait, Jean Baptiste est vraiment cette voix criant « dans le désert de Judée » (Mt 3,1) la Parole de Dieu, et « Jérusalem, toute la Judée et toute la région du Jourdain se rendaient auprès de lui » (Mt 3,5)… La prophétie de Baruch, donnée dans la première lecture de ce jour, s’accomplissait elle aussi : « Debout, Jérusalem ! tiens-toi sur la hauteur, et regarde vers l’orient : vois tes enfants rassemblés du couchant au levant par la parole du Dieu Saint » (Ba 5,5). Mais c’est le Don de l’Esprit Saint qui, avec cette Parole, touchait les coeurs comme nul autre n’avait su le faire auparavant, attirant ainsi les foules à Jean Baptiste. En effet, ce Don se joint toujours à la Parole de Dieu : « Celui que Dieu a envoyé prononce les paroles de Dieu, car il donne l’Esprit sans mesure » (Jn 3,34), « l’Esprit qui vivifie » (Jn 6,63; 2Co 3,6), l’Esprit de Lumière (Jn 4,24 et 1Jn 1,5) qui « illumine les yeux du coeur pour faire voir« , pour faire percevoir dans la foi, toute la beauté de Dieu (Ep 1,17-21)…

Et c’est ce même Don de l’Esprit qui accomplit tout aussi bien les paroles d’Isaïe que celles, très proches, de Baruch : « Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées » (Lc 3,5 ; Is 40,4). « Dieu a décidé que les hautes montagnes et les collines éternelles seraient abaissées, et que les vallées seraient comblées » (Ba 5,7). En effet, ceux qui sont dans l’illusion de leur grandeur, envahis par l’orgueil, ce « grand péché » (Ps 19(18),13), Dieu, par « l’Esprit de vérité » les « introduit dans la vérité tout entière » (Jn 16,13), et donc dans la vérité de leurs faiblesses, de leurs misères, de leurs blessures, de leur péché car « tous sont soumis au péché, comme il est écrit : il n’est pas de juste, pas un seul… Tous ils sont dévoyés, ensemble pervertis » (Rm 3,9-18). Consentir à cette vérité universelle, c’est tout simplement commencer une démarche d’humilité… Et aussitôt, « Dieu élève les humbles » (Lc 1,52). Et comment fait-il ? Par ce même « Esprit de vérité » qui est aussi « Esprit de gloire, Esprit de Dieu » (1P 4,14). En effet, à peine auront-ils reconnu que de fait cette Parole, « tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Rm 3,23) décrit bien en vérité leur condition de pécheur, qu’ils entendront le Christ « Sauveur du monde » (Jn 4,42) leur dire : « Recevez l’Esprit Saint » (Jn 20,22). Ainsi s’accomplissait sa prière juste avant sa passion : « Père, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée… parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde« , un Don qui prouve à quel point « tu m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé » (Jn 17,22-24). C’est ainsi que le Christ « élève les humbles » : par ce Don de l’Esprit Saint, cet Esprit de Gloire, de Lumière, de Paix et de Joie (Ga 5,22; 1Th 1,6) que leur humilité, synonyme de vérité, leur permet d’accueillir en vérité… Et la Parole de Baruch s’accomplira encore : « Ainsi la terre sera aplanie« , une image évoquant la paix enfin retrouvée, « afin qu’Israël chemine en sécurité« , et donc sans peurs ni angoisses (cf. Rm 2,9), « dans la gloire de Dieu« . C’est ainsi que « Dieu conduira Israël dans la joie, à la lumière de sa gloire, avec sa miséricorde et sa justice » (Ba 5,7-9).

Tout est en effet le fruit de « la miséricorde » de Dieu, en actes, cette miséricorde qui est le visage que prend l’Amour face à notre misère : elle ne l’empêche pas en effet d’être qui il est, Dieu, ce Dieu qui « est Amour » (1Jn 4,8.16) et « qui n’est qu’Amour » (P. François Varillon, « Joie de croire, joie de vivre »). Telle est cette « tendresse du Christ Jésus » qu’évoque St Paul dans la seconde lecture (Ph 1,8). Le mot grec qu’il emploie a comme premiers sens très concret, « entrailles« , un mot que St Luc utilise lui aussi dans le cantique de Zacharie pour évoquer la mission de Jean Baptiste :  » Tu marcheras devant, à la face du Seigneur, et tu prépareras ses chemins pour donner à son peuple de connaître le salut par la rémission de ses péchés, grâce aux entrailles de miséricorde de notre Dieu, dans lesquelles nous a visités l’Astre d’en Haut, pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort, pour redresser nos pas au chemin de la paix » (Lc 1,76-79).

« Redresser nos pas au chemin de la paix » est donc encore une action que le Christ Sauveur accomplit dans nos coeurs blessés, et toujours par le Don de l’Esprit de Droiture et de Paix. C’est ainsi que « les passages tortueux deviendront droits, et que les chemins rocailleux seront aplanis » (Lc 3,5).

Alors, « Jérusalem, quitte ta robe de tristesse et de misère« , en consentant à reconnaître en vérité ton péché, ce péché qui te conduit finalement non pas à la joie mais à la tristesse… Accepte de te convertir, de te repentir, et tu recevras « le pardon des péchés » mis en oeuvre dans ton coeur par le Don de l’Esprit Saint, cette « eau pure » qui « purifie de toute souillure, de toute ordure » (Ez 36,24-28), cette « eau vive » (Jn 4,10-14; 7,37-39) qui, si « le salaire du péché, c’est la mort », communique « le don gratuit de Dieu qui est la vie dans le Christ Jésus » (Rm 6,27). Et puisque cet Esprit est « l’Esprit de Dieu, l’Esprit de gloire » (1P 4,14), « revêts la parure de la gloire de Dieu pour toujours. Enveloppe-toi dans le manteau de la justice de Dieu » car c’est encore et toujours ce Don de « l’Esprit qui sanctifie » (2Th 2,13), de telle sorte que St Paul peut encore écrire : « Vous avez été lavés, vous avez été sanctifiés, vous êtes devenus des justes, au nom du Seigneur Jésus Christ et par l’Esprit de notre Dieu » (1Co 6,11).

Et comme cet « Esprit » est « Lumière » (Jn 4,24 et 1Jn 1,5), une « Lumière qui brille dans les ténèbres et que les ténèbres n’ont pas saisie » (Jn 1,5), une Lumière qui règne donc sur les ténèbres, recevoir cet Esprit de Lumière, c’est recevoir la couronne même du « Père de la gloire » (Ep 1,17), du « Père des Lumières » (Jc 1,17), le sceptre de son règne. Alors, « mets le diadème de la gloire de l’éternel » (Ba 5,2), reçois cette « couronne de vie » (Ap 2,10) que le Seigneur « te donne« , gratuitement, par amour. Avec ce Don, sa promesse pour chacun d’entre nous s’accomplira, et il en sera, le premier, profondément heureux (Lc 15,7.10.20 ; Mt 18,13) : « Je dispose pour vous du Royaume comme mon Père en a disposé pour moi : vous mangerez et boirez à ma table en mon Royaume, et vous siègerez sur des trônes pour juger les douze tribus d’Israël » (Lc 22,28-30), travaillant ainsi avec Lui, le seul Juge (Jn 5,22), au salut du monde, car pour Dieu, « juger« , c’est « faire la vérité » (Jn 3,21) en invitant l’orgueilleux à reconnaître la vérité de son être blessé et à le lui offrir, pour qu’il puisse « enlever son péché » (Jn 1,29) par « le pardon des péchés« , et ainsi le guérir (Lc 5,31-32), le sauver, et l’élever jusqu’à son Trône de Gloire par le « Don de l’Esprit de Dieu, l’Esprit de Gloire » (1P 4,14)…

« Par ma vie, oracle du Seigneur Dieu, je ne prends pas plaisir à la mort du méchant, mais à la conversion du méchant qui change de conduite pour avoir la vie » (Ez 33,11) en acceptant d’accueillir le Don de « l’Esprit qui vivifie » (Jn 6,63). « Recevez l’Esprit Saint » (Jn 20,22). Puissions-nous tous consentir à accueillir ce Don gratuit de l’Amour, qui n’est que « Miséricorde Toute Puissante » (Lc 1,49-50), et alors sa volonté s’accomplira, « Lui qui veut que tous les hommes soient sauvés » (1Tm 2,3-6), tous, sans aucune exception… Oui, vraiment, « que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel » (Mt 6,10)…

                                                     DJF




2ièmre Dimanche de l’Avent – par Père Rodolphe EMARD

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Luc 3, 1-6)

L’an quinze du règne de l’empereur Tibère,
Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée,
Hérode étant alors au pouvoir en Galilée,
son frère Philippe dans le pays d’Iturée et de Traconitide,
Lysanias en Abilène,  les grands prêtres étant Hanne et Caïphe,
la parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, le fils de Zacharie.

   Il parcourut toute la région du Jourdain,
en proclamant un baptême de conversion
pour le pardon des péchés,
comme il est écrit dans le livre des oracles d’Isaïe, le prophète :
Voix de celui qui crie dans le désert :
Préparez le chemin du Seigneur,
rendez droits ses sentiers.
Tout ravin sera comblé,
toute montagne et toute colline seront abaissées ;
les passages tortueux deviendront droits,
les chemins rocailleux seront aplanis ;
et tout être vivant verra le salut de Dieu.

    – Acclamons la Parole de Dieu.

 

Homélie du 2ème dimanche de l’Avent / Année C (05 décembre 2021)

C’est le temps de l’Avent ! L’Avent est souvent résumé comme la préparation de Noël. Cela rythme souvent avec :

  • Les vacances scolaires pour certains ;

  • La fin de l’année ;

  • La planification des cadeaux, le Père Noël ;

  • Les repas, les fêtes familiales…

Tout cela est bien ! Ces moments sont des bonnes trêves dans nos vies pour nous ressourcer (en évitant les « gros excès » !) Avec une vigilance à apporter face à la menace du variant omicron…

Mais si on en reste qu’à ces aspects, on passe à côté du vrai sens de ce temps de l’Avent.

L’Avent est déjà un temps d’attente, un temps qui doit être vécu de façon pieuse (c’est-à-dire dans la prière) et en adoptant une certaine sobriété (face à cette frénésie mondaine qui nous assaille).

Ce temps nous invite à l’espérance et doit être vécu dans la joie (malgré nos masques !) L’Avent a une double caractéristique :

  • C’est à la fois un temps de préparation à la solennité de la Nativité du Seigneur où l’on commémore le premier avènement de Dieu parmi les hommes : sa venue dans la chair, l’incarnation de Dieu.

  • C’est aussi un temps où les fidèles sont appelés à se tourner vers le second avènement du Christ à la fin des temps, sa parousie, sa venue dans la gloire. L’Évangile de dimanche dernier (1er de l’Avent) nous l’a relaté.

Ainsi donc, frères et sœurs, ce temps de l’Avent nous invite à nous focaliser sur l’essentiel au cœur de toute cette agitation commerciale qui marque nos fins d’année : C’est le Christ qui est important !

 

 

Durant l’Avent, deux saints vont nous accompagner plus particulièrement dans notre liturgie, pour nous guider vers Jésus :

  • La Vierge Marie dont c’est la solennité de son immaculée conception le 08 décembre prochain. Elle sera mentionnée dans l’Évangile du 4ème dimanche de l’Avent.

  • Jean le Baptiste dont il est question dans l’Évangile de ce dimanche et qui sera à nouveau évoqué dimanche prochain.

Laissons-nous enseigner par Jean Le Baptiste, dit le Précurseur, celui qui a préparé le chemin, le cœur de ses contemporains à accueillir le Christ qui vient.

Jean nous rappelle, en ce jour, notre mission de baptisés et de confirmés : prêtres, prophètes et rois, témoins du Christ. Nous avons à conduire au Christ, à aider les autres à ouvrir leur cœur au Christ qui ne cesse de venir à nous. Ce temps de l’Avent nous incite fortement à nous rappeler les grâces des sacrements que nous avons reçues.

Jean le Baptiste, en reprenant les paroles du prophète Isaïe, nous invite à préparer le chemin du Seigneur. Pour y arriver, il faut en premier lieu combler les ravins qui nous séparent du Christ. Il faut aplanir notre terre pour que le Christ puisse venir à nous sans obstacle ! Comment préparer le chemin du Seigneur sans demeurer dans son intimité ?

Jean le Baptiste tout comme Jésus ont fait l’expérience du désert. Le désert est synonyme de silence. Le silence dans notre société actuelle devient un vrai luxe. Le bruit nous envahit de tous côtés.

Retrouvons le silence dans nos vies pour mieux chercher et trouver le Christ, dans la Parole de Dieu, la prière, l’adoration du Saint-Sacrement, les sacrements ; l’Eucharistie sûrement et celui de la Réconciliation. Et n’oublions pas le « sacrement du frère », j’entends par-là en favorisant la fraternité et le partage.

Entendons-nous bien : un vrai temps de silence où l’on s’arrête vraiment pour le Christ, loin de quelques pratiques de « bondieuserie ».

Chacun de nous est interrogé personnellement : Pour que ce temps de l’Avent soit le temps d’une profonde rencontre avec le Christ et avec mes proches, quels sont les ravins à combler ? Quels sont les terrains à aplanir pour que la paix du Christ m’habite encore plus ? Pour que je sois encore plus animé de la justice de Dieu ?

Entrer dans une telle démarche suppose d’aplanir des terrains qui ne portent pas de fruit : nos égoïsmes, nos préjugés, nos à priori vis-à-vis d’autrui et de combler les ravins de nos méfiances.

Je vous souhaite un bon temps de l’Avent. Que saint Jean le Baptiste nous accompagne et nous donne d’être des acteurs d’espérance face à cette pandémie qui perturbe… Jean le Baptiste nous invite à toujours croire qu’avec le Christ l’avenir sera meilleur. Que le Seigneur lui-même nous donne sa force, son énergie pour avancer dans cette espérance. Amen.




Audience Générale du Mercredi 2 Décembre 2021

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 2 Décembre 2021


Catéchèse sur saint Joseph – 3. Joseph, homme juste et époux de Marie 

Chers frères et sœurs, bonjour !

Nous continuons notre parcours de réflexion sur la figure de St Joseph. Aujourd’hui, j’aimerais approfondir le fait qu’il soit  » juste  » et  » fiancé à Marie « , et donner ainsi un message à tous les fiancés et aussi aux nouveaux mariés. De nombreux événements liés à Joseph sont relatés dans les évangiles apocryphes, c’est-à-dire les évangiles non canoniques, qui ont également influencé l’art et divers lieux de culte. Ces écrits, qui ne sont pas dans la Bible – ce sont des récits que la piété chrétienne faisait à cette époque – répondent au désir de combler les silences des Évangiles canoniques, ceux qui sont dans la Bible, qui nous donnent tout ce qui est essentiel pour la foi et la vie chrétienne.

L’évangéliste Matthieu. C’est important : que dit l’Évangile à propos de Joseph ? Pas ce que disent ces évangiles apocryphes, qui ne sont pas mauvais ou maléfiques ; ils sont beaux, mais ils ne sont pas la Parole de Dieu. Au contraire, les évangiles, qui se trouvent dans la Bible, sont la Parole de Dieu. Parmi eux, l’évangéliste Matthieu, qui qualifie Joseph d’homme « juste ». Écoutons son récit : « Voici comment fut engendré Jésus Christ : Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint. Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret. » (1,18-19). Car lorsque la fiancée était infidèle ou tombait enceinte, les fiancés devaient la dénoncer ! Et les femmes de cette époque étaient lapidées à mort. Mais Joseph était juste. Il dit : « Non, je ne le ferai pas. Je vais garder le silence. »

Pour comprendre le comportement de Joseph envers Marie, il est utile de se rappeler les coutumes matrimoniales de l’ancien Israël. Le mariage comportait deux phases bien définies. La première s’apparente à des fiançailles officielles, qui impliquent déjà une nouvelle situation : en particulier, la femme, bien que continuant à vivre dans la maison de son père pendant un an, est considérée comme la « femme » de facto du fiancé. Ils ne vivaient pas encore ensemble, mais elle était comme sa femme. Le second acte était le transfert de la mariée de la maison de son père à celle du marié. Cela se déroulait lors d’une procession festive qui parachevait le mariage. Et les amies de la mariée l’accompagnaient là. Selon ces coutumes, le fait qu' »avant d’aller vivre ensemble, Marie s’est trouvée enceinte », exposait la Vierge à l’accusation d’adultère. Et cette culpabilité, selon l’ancienne loi, devait être punie par la lapidation (cf. Dt 22, 20-21). Cependant, dans la pratique juive ultérieure, une interprétation plus modérée s’était imposée, qui n’exigeait que l’acte de répudiation mais avec des conséquences civiles et pénales pour la femme, mais pas la lapidation à mort.

L’Évangile dit que Joseph était  » juste  » précisément parce qu’il était soumis à la loi comme tout homme Israélite pieux. Mais au fond de lui, son amour pour Marie et sa confiance en elle lui suggèrent une voie qui sauvera le respect de la loi et l’honneur de son épouse : il décide de lui donner l’acte de répudiation en secret, sans tapage, sans la soumettre à une humiliation publique. Il choisit la voie du secret, sans procès et réparation. Mais quelle sainteté en Joseph ! Nous qui, dès que nous avons une petite nouvelle folklorique ou mauvaise sur quelqu’un, dérivons immédiatement au bavardage ! Joseph, lui, garde le silence.

Mais l’évangéliste Matthieu ajoute aussitôt : « Comme il avait formé ce projet, voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » ». (1,20-21). La voix de Dieu intervient dans le discernement de Joseph et, à travers un songe, lui révèle un sens plus grand que sa propre justice. Et combien est-il important pour chacun de nous de cultiver une vie juste et en même temps de sentir que nous avons toujours besoin de l’aide de Dieu ! Pour être capable d’élargir nos horizons et de considérer les circonstances de la vie d’un point de vue différent et plus large. Souvent, nous nous sentons prisonniers de ce qui nous est arrivé : « Mais regarde ce qui m’est arrivé ! » et nous restons prisonniers de la mauvaise chose qui nous est arrivée; mais c’est précisément face à certaines circonstances de la vie, qui semblent dramatiques au départ, que se cache une Providence qui, avec le temps, prend forme et illumine de sens même la douleur qui nous a frappés. La tentation est de s’enfermer dans cette douleur, dans cette pensée des choses pas très agréables qui nous sont arrivées. Et ce n’est pas bon. Cela conduit à la tristesse et à l’amertume. Le cœur amer est si laid.

Cependant, je voudrais que nous prenions le temps de réfléchir sur un détail de cette histoire racontée dans l’Évangile et que nous négligeons souvent. Marie et Joseph sont deux fiancés qui ont probablement cultivé des rêves et des projets pour leur vie future. Dieu semble s’insérer comme à l’improviste dans leur vie et, malgré quelques difficultés initiales, tous deux ouvrent grand leur cœur à la réalité qui s’impose à eux.

Chers frères et sœurs, très souvent, notre vie n’est pas telle que nous l’imaginons. Surtout dans les relations d’amour, d’affection, nous avons du mal à passer de la logique du coup de foudre à celle de l’amour mature. Et il faut passer du coup de foudre à l’amour mature. Vous, les nouveaux mariés, réfléchissez bien à ça. La première phase est toujours marquée par un certain enchantement, qui nous fait vivre immergés dans un monde imaginaire qui ne correspond souvent pas à la réalité des faits. Mais c’est précisément lorsque le coup de foudre semble prendre fin avec ses expectatives que le véritable amour peut commencer. Aimer, en effet, ce n’est pas attendre de l’autre ou de la vie qu’ils correspondent à notre imagination ; c’est plutôt choisir en toute liberté d’assumer la vie telle qu’elle nous est offerte. C’est pourquoi Joseph nous donne une leçon importante, il choisit Marie « les yeux ouverts ». Et nous pouvons dire, avec tous les risques. Pensez-y, dans l’Évangile de Jean, un reproche que les docteurs de la loi font à Jésus est le suivant :  » Nous ne sommes pas des fils qui viennent de là « , en faisant référence à la prostitution. Mais parce qu’ils savaient comment Marie était tombée enceinte, ils voulaient salir la mère de Jésus. Pour moi, c’est le passage le plus sale, le plus démoniaque de l’Évangile. Et le risque qu’assume Joseph nous donne cette leçon : prendre la vie comme elle vient. Dieu est-il intervenu là ? Je vais la prendre. Et Joseph fait ce que l’ange du Seigneur lui a ordonné : En effet, l’Évangile dit :  » Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse, mais il ne s’unit pas à elle, jusqu’à ce qu’elle enfante un fils, auquel il donna le nom de Jésus. » (Mt 1, 24-25). Les fiancés chrétiens sont appelés à témoigner d’un tel amour, qui a le courage de passer de la logique du coup de foudre à celle de l’amour mature. Et c’est un choix exigeant, qui, au lieu d’emprisonner la vie, peut renforcer l’amour pour qu’il soit durable face aux épreuves du temps. L’amour d’un couple se poursuit dans la vie et mûrit chaque jour. L’amour des fiançailles est un peu – si je puis dire – romantique. Vous l’avez tous vécu, mais ensuite commence l’amour mature, au quotidien, le travail, les enfants qui arrivent. Et parfois, le romantisme disparaît un peu. Mais n’y-a-il pas d’amour ? Oui, mais un amour mature. « Mais vous savez, mon père, nous nous disputons parfois… » Cela dure depuis l’époque d’Adam et Eve jusqu’à aujourd’hui : que les époux se disputent est notre pain quotidien. « Mais ne doit-on pas se disputer ? » Oui, oui, on peut. « Et père, mais parfois nous élevons la voix » – « Ça arrive ». « Et aussi parfois les plats volent » – « Ça arrive ». Mais comment s’assurer que ça ne porte pas atteinte à la vie du mariage ? Écoutez bien : ne terminez jamais la journée sans faire la paix. On s’est disputé, je t’ai dit des choses méchantes, mon Dieu, je t’ai dit des choses pas belles. Mais maintenant le jour se termine : je dois faire la paix. Savez-vous pourquoi ? Parce que la guerre froide du lendemain est très périlleuse. Ne permettez pas que le jour d’après commence en guerre. C’est pourquoi il faut faire la paix avant d’aller se coucher. Retenez-le pour toujours : jamais terminer la journée sans faire la paix. Et cela vous aidera dans votre vie matrimoniale. Ce chemin qui mène du coup de foudre à l’amour mature est exigeant, mais nous devons l’emprunter. La chasteté, la fidélité, le respect et l’écoute ne sont pas des vertus que l’on demande lors des fiançailles pour susciter des sentiments de culpabilité, mais pour indiquer cette direction qui seule peut donner à nos rêves la possibilité de se réaliser et d’être durables.

Et cette fois encore, nous concluons par une prière à Saint Joseph.

Saint Joseph,
toi qui as aimé Marie avec liberté,
et choisi de renoncer à ton imagination pour faire place à la réalité,
aide chacun d’entre nous à se laisser surprendre par Dieu
et à accueillir la vie non pas comme un événement imprévu dont il faut se défendre,
mais comme un mystère qui cache le secret de la vraie joie.
Obtiens à tous les fiancés chrétiens la joie et la radicalité,
tout en gardant toujours à l’esprit
que seuls la miséricorde et le pardon rendent possible l’amour. Amen.


Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier le groupe d’amitié France-Italie. Alors que nous venons d’entrer dans le temps de l’Avent, demandons au Seigneur que, par l’intercession paternelle de saint Joseph, nous demeurions toujours comme des veilleurs dans la nuit, attentifs à voir la lumière du Christ dans nos frères les plus pauvres !