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Un mot, une piste de réflexion : SALUT (Joëlle et Roger GAUD)

SALUT

– Nous sommes sauvés par Jésus, Yeshoua ; le nom araméen de Jésus, qui est issu de la racine « hébraïque » Iasha, qui veut  justement dire « sauver ». Le salut est dans le Nom de Jésus dans tous les sens du terme.

– Et de quoi Jésus nous sauve-t-il ? Dans quelle mesure est-ce qu’on peut dire qu’il est notre Sauveur ?

– Peut-être que ce qui est le plus concret, pour moi en tout cas, c’est de dire que « Jésus est venu me libérer de la mort sous toutes ses formes. » Parce qu’Il est mort et ressuscité, parce qu’Il nous a aimé jusqu’à en mourir, nous savons que les épreuves que nous traversons, les moments difficiles que nous vivons, la mort terrestre aussi, ne sont que des passages.

– Et ce que tu me dis là me rappelle que Saint Paul a écrit dans sa lettre aux Romains: « La preuve que Dieu nous aime, c’est que le Christ est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs. » (Rm 5,8)

– À propos de Sauveur, mon petit neveu, celui qui croyait que Jésus avait pour nom de famille Ralem, oui Jésus Ralem, qu’il avait confondu avec Jérusalem , mon petit neveu avait dit aussi qu’il avait vu le Sauveur à la télé. « Un monsieur sur un bateau qui avait une combinaison jaune et qui tendait la main à quelqu’un qui était tombé dans l’eau », disait-il. Nous lui avions expliqué que ce monsieur qui faisait des sauvetages était un sauveteur. Mais chaque fois qu’on en parle, je vois Jésus sauveteur de Pierre. Tu te rappelles, quand les disciples voient arriver Jésus marchant sur la mer, ils ne le reconnaissent pas et pensent que c’est un fantôme. Pierre, voulant vérifier que c’est bien Jésus, lui dit: « Si c’est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux». Jésus lui dit « viens », il commence à marcher lui aussi sur la mer, mais dès qu’il a peur, il s’enfonce et crie « Seigneur, sauve-moi. » Jésus étend la main et le saisit, sauveteur et Sauveur.

– Oui, et ce pourrait être notre prière chaque matin « Seigneur Jésus, sauve-moi !» J’ai besoin de Toi. Sans Toi, je ne suis rien… Viens faire ta demeure en moi. Seigneur Jésus je veux te suivre, marcher à ta suite, c’est-à-dire poser les mêmes gestes que toi…

 

– Oh! C’est placé la barre très haut. Vivre comme Jésus… Une bonne relecture d’un Évangile s’impose.

– Et pourquoi pas ? Au moins commencer, et s’arrêter chaque jour sur un geste de Jésus et voir ce qu’il peut signifier.

– Oui, je vois ce que tu veux dire. Par exemple, poser des gestes de compassion, comme lorsque Jésus voit la veuve qui vient de perdre son fils unique, qu’il va ressusciter, il est pris aux entrailles pour elle (Lc 7,13). Il est pris aussi aux entrailles devant ce lépreux qui vient lui dire « Si tu veux, tu peux me purifier » (Mc 1, 41), et il le guérit. Il en a guéri aussi beaucoup d’autres. Mais Jésus n’est pas d’abord un guérisseur, il est le Seigneur à suivre et à aimer.

          Et puis, comme Jésus, je peux aussi poser des gestes d’amitié; Jésus a pleuré avec les amis de Lazare qui pleuraient sa mort.

       Comme Jésus, je peux aussi essayer de servir mon prochain. Oui, Il a appris à ses disciples à servir, en leur lavant les pieds lors du dernier repas.

          Je peux aussi décider de prier le Père comme Jésus me l’a appris en reprenant le Notre Père, en allant à l’écart pour prier, comme Lui.

– Oui, c’est vrai que Jésus nous tourne sans arrêt vers son Père. Tous les actes de Jésus manifestent le Père. Ne dit-il pas lui-même « Le Fils ne peut rien faire de lui-même, il faut qu’Il le voit faire par son Père » (Jean 6,19)

– Oui, « Je suis dans le Père et le Père est en moi », « qui me voit, voit le Père»,  Jésus l’a souvent dit. Nous ne connaissons Dieu que par Jésus, Jésus qui nous révèle l’Amour du Père.

          Alors, Jésus sauve moi, révèle-moi ton amour pour que je puisse, moi aussi, t’aimer de plus en plus, que je puisse percevoir quelque chose du fond du cœur du Père.

        Et j’ai envie de vous quitter en disant « salut », en guise de salutation, comme le mot hébreu « shalom », avec toutes ses connotations de joie, de paix, d’amour, de plénitude.




Un mot, une piste de réflexion : HUMILITE (Joëlle et Roger GAUD)

HUMILITE

–  Humilité…  il est bon qu’on s’y arrête car c’est un mot qui peut facilement prêter à confusion !

Il faut croire que c’est une qualité humaine , une vertu importante, puisque Jésus lui-même parle de lui en disant qu’il est « doux et humble de cœur » ( Vous savez en Mt 11, aux versets 28 et 29 : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. »)

–  Est-ce qu’avant d’aller plus loin, tu pourrais nous rappeler ce qu’est une vertu ?

– Une vertu, au sens général, c’est une aptitude à accomplir ce qui est bien. Sur le plan étymologique, ça renvoie au mot « virtus » qui signifie une « force ».

L’humilité est donc une force donnée par Dieu pour accomplir ce qui est bien.

 – Mais … je crois qu’il faut bien reconnaître que c’est une vertu qu’il n’est pas si facile à acquérir ou à accueillir ! Quelqu’un a dit un jour avec un brin d’humour : « Humilité ! Sacré vertu ! Dès que tu crois l’avoir, tu ne l’as déjà plus ! »

– C’est bien vrai ! Et pour comprendre ce qu’est vraiment l’humilité, je crois qu’un des meilleurs moyens, c’est de regarder Jésus !

Jésus est humble, certes, mais il n’est ni timide, ni timoré, ni peureux ! Jésus n’est certes pas orgueilleux, mais il n’a pas non plus une mauvaise estime de soi !

En fait on pourrait dire que l’humilité c’est le juste milieu entre deux vices : l’exaltation de soi (l’orgueil si tu préfères), et le mépris de soi. Au milieu, l’humilité c’est la juste estime de soi … surtout lorsque, sans minimiser à l’excès nos qualités, nous acceptons de reconnaître nos défauts.

L’humilité, ce n’est pas dire : « Ma lé pas capab’ ». Ce type de réflexion relève de la timidité et non de l’humilité !  Ça, c’est le genre d’affirmation qui nous bloque et nous paralyse, et qui fait qu’on ne va même pas essayer !

« Pas capab’ lé mort sans avoir essayé … »

– L’humilité ce n’est donc pas le mépris de soi ?

–  Ah Non ! Certainement pas ! L’humilité c’est la vérité sur soi ! Et nous ne sommes pas nuls car Dieu nous a tous gratifié de certaines qualités ! C’est important de s’en souvenir, d’autant plus que si je ne remarque pas le bien qui est en moi, je vais me mettre à jalouser les autres… Cela va exciter mon esprit de compétition.

–  Il ne s’agirait pas pour autant de basculer dans l’orgueil !

–  Non bien sûr ! Il ne s’agit pas de se mettre en valeur constamment. Il suffit d’ailleurs pour cela de se souvenir que Saint Paul écrit aux Corinthiens : « Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? Et si tu l’as reçu, pourquoi te vanter comme si cela venait de toi ? » (1 Co 4, 7).

– J’ai lu quelque part qu’un des fruits de la véritable humilité, c’est la quiétude, la paix du cœur !

– Oui ! C’est bien vrai. Et ça se comprend facilement :

En effet quand on est humble, ( sans se dévaloriser !!!) , on perd peu à peu le désir d’être supérieur aux autre. L’humilité nous débarrasse (en fait) de ce besoin d’être le premier, d’être le meilleur, un besoin qui, lui, va engendrer une tension permanente …

Un orgueilleux est sans repos, car il est constamment en état de compétition.

Quelqu’un d’humble, au contraire, est serein car il n’est pas constamment habité par cet esprit de compétition qui nous rend inquiets … et dont nous devons demander à Dieu de nous débarrasser !

–  J’ai également entendu dire que l’humilité rend audacieux ! Tu peux nous expliquer ?

–  Ça aussi c’est bien vrai !

Si faute d’humilité, on bascule dans l’orgueil, ça va nous rendre peureux ! Et ça risque nous bloquer dans nos entreprises ! Une personne humble ose se lancer dans de nouveaux projets. Alors qu’une personne très orgueilleuse n’ose pas grand-chose : « Si ça ratait ! Quelle humiliation ! »

Finalement : Quelqu’un d’humble, ce serait quelqu’un qui dirait quelque chose du style : «Si c’est Dieu qui me le demande, je me sens capable de tout … mais à condition de ne pas être seul ! » C’est-à-dire : « Si je ne compte que sur mes seules forces, que sur mes seules ressources personnelles, je vois bien que la tâche est trop difficile pour moi. Mais si Dieu – qui me connait mieux que moi-même – me demande quelque chose, je pourrai le faire … mais j’aurai besoin d’aide, l’aide de mes Frères et Sœurs, et l’aide de Dieu lui-même. »

–   Quand on a entendu tout ça, on se dit qu’effectivement,  l’humilité est une belle vertu qu’on aimerait bien avoir ! ….




16ième Dimanche du Temps Ordinaire – par le Diacre Jacques FOURNIER (Mc 6, 30-34)

 » Le Seigneur est mon berger « 

(Mc 6, 30-34)

 

          En ce temps-là, après leur première mission, les Apôtres se réunirent auprès de Jésus, et lui annoncèrent tout ce qu’ils avaient fait et enseigné. Il leur dit : « Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu. » De fait, ceux qui arrivaient et ceux qui partaient étaient nombreux, et l’on n’avait même pas le temps de manger. Alors, ils partirent en barque pour un endroit désert, à l’écart. Les gens les virent s’éloigner, et beaucoup comprirent leur intention. Alors, à pied, de toutes les villes, ils coururent là-bas et arrivèrent avant eux. En débarquant, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les enseigner longuement.

                        

       

          Les Apôtres reviennent de mission. Ils sont fatigués… Jésus le voit, et il va aller au-devant de leurs besoins avant même qu’ils lui aient demandé quoique ce soit… Son attitude confirme ici ce qu’il leur avait dit un jour : « Lorsque vous priez, ne rabâchez pas comme les païens : ils s’imaginent qu’à force de paroles, ils seront exaucés. Ne les imitez donc pas. Car votre Père sait de quoi vous avez besoin avant même que vous l’ayez demandé ». Or, « moi et le Père, nous sommes un » (Mt 6,7-8 ; Jn 10,30)), unis l’un à l’autre dans la communion d’un même Esprit. La Lumière de l’Amour qui brille dans les yeux de Jésus est la même que celle du Père… Ils sont fatigués, ils n’ont rien demandé : « Venez à l’écart et reposez vous un peu »… « Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien. Sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer » (Ps 23)…

         « Ils partirent donc dans la barque pour un endroit désert, à l’écart »… Mais en regardant la direction qu’ils prennent, les gens devinent l’endroit où ils vont accoster. Ils courent sur le bord du lac et arrivent avant eux… Dans leur vie d’hommes et de femmes, ils sont « comme des brebis sans berger », perdus dans ce monde si souvent difficile, ne sachant sur qui compter. Lorsque Jésus débarque, il voit cette grande foule, il perçoit leur détresse, et, littéralement, écrit St Marc, « il fut remué jusqu’aux entrailles », bouleversé de compassion jusqu’au plus profond de lui-même… Aussi va-t-il aller au-devant de leurs besoins avant même qu’ils lui aient demandé quoique ce soit, et « il se mit à les instruire longuement. » 

         Un autre jour, Jésus va croiser près de la porte de la ville de Naïn une veuve qui partait enterrer son fils unique… « En la voyant », Jésus fut à nouveau « remué jusqu’aux entrailles ». Cette femme ne le connaissait pas, elle ne lui demandait rien. Jésus va s’approcher d’elle et lui dire : « Ne pleure pas. » Puis, il va toucher le cercueil en disant : « Jeune homme, je te le dis, lève-toi. » Le mort se redressa et Jésus le remit à sa mère. Tel est l’Amour de Dieu qui connaît nos vrais besoins avant même que nous lui ayons demandé quoique ce soit…                          DJF




Rencontre autour de l’Évangile – 16ième Dimanche du Temps Ordinaire

« Jésus fut pris de compassion pour la foule parce ces gens étaient comme des brebis. »

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons (Mc 6, 30-34)

Au retour de mission, les apôtres sont fatigués. Jésus les invite à se retirer pour prendre un peu de repos. Mais les foules ne le lâchent plus.

 

Regardons-réfléchissons-méditons

Pourquoi cette démarche des Apôtres au retour de leur mission ? 

Quel est le souci de Jésus ? 

Qu’est-ce que cela nous révèle de Jésus ? 

Qu’est-ce qui faisait courir les foules après Jésus ? 

Quelle est la réaction de Jésus en débarquant ? 

Par quoi Jésus commence-t-il pour répondre aux attentes de cette foule ?   

Pour l’animateur 

C’est pour rendre compte de leur mission que les disciples rejoignent leur Maître ; c’est l’heure du premier bilan. Démarche importante quand on a reçu une mission.

Jésus invite ses amis à prendre du recul par rapport au monde pour jouir d’un repos bien mérité : Cela nous révèle la sollicitude de Jésus pour tous ceux qu’il envoie en mission. 

Ces foules courent après Jésus parce qu’ils ont été témoins de sa bonté en le voyant accueillir les gens, guérir les malades et les infirmes. Jésus ne peut ni ne veut fuir cette foule.

Tout au contraire, Jésus est saisi de pitié (il est ému jusqu’aux entrailles). La compassion de Jésus est comparée à celle d’un berger pour ses brebis. Jésus apparaît comme le Berger divin qui vient enfin prendre le plus grand soin de son peuple.

Jésus commence par instruire longuement la foule. Avant de lui donner du pain, (la suite du récit) c’est d’abord par sa parole que Jésus nourrit les hommes en abondance. C’est par « la Parole » que Jésus s’efforce de rassembler la foule en un nouveau Peuple de Dieu.

Dès le début, l’Église a uni dans l’Eucharistie les « deux tables » : celle de la Parole d’abord, puis celle des pains.

 

TA PAROLE DANS NOS CŒURS

Jésus, quand nous avons peiné pour la mission, pour témoigner de toi, pour porter aux foules le pain de l’évangile, il est bon de nous retrouver auprès de toi, pour t’en parler, pour te rendre grâce, pour nous reposer.

Tu es le bon Pasteur pour ton peuple. Tu es plein de compassion pour toutes ces foules d’aujourd’hui qui cherchent, qui courent après le bonheur. Donne-nous un cœur semblable au tien, capable de s’émouvoir devant tous ces gens qui ont faim, d’être attentif à leur recherche.

 

TA PAROLE DANS NOTRE VIE

Quand on a reçu une mission d’Église (pour la catéchèse, pour animer un service d’Église, pour un mouvement) il est indispensable de rendre compte de temps en temps à celui qui nous a confié cette responsabilité : sinon on finit par se croire propriétaire de la mission reçue, on devient à soi-même son maître. Posons-nous la question : à qui je rends compte de la responsabilité qui m’a été confiée ? (Une révision de vie apostolique est nécessaire).

Nous sommes envoyés par Jésus dans le monde d’aujourd’hui : nous sommes ses apôtres dans notre famille, dans notre rue, dans notre quartier, ou notre immeuble, ou notre lieu de travail, ce n’est pas chose facile. Nous avons besoin de nous retrouver auprès de lui de temps en temps : pour lui parler de notre vie, de ce que nous avons pu faire pour vivre en chrétien, pour le remercier du travail qu’il a fait dans le cœur des personnes, pour nous ressourcer.

Prenons-nous le temps de faire silence près du Christ, de nous retremper dans son l’intimité ? Peut-être en profitant d’un temps de vacances.

Sommes-nous, comme notre Maître, attentifs aux besoins et aux attentes des gens de notre temps, qui souvent courent, ici et là, à la recherche d’un miracle, d’une guérison ? Sommes-nous compatissants à leurs souffrances, à leurs problèmes de vie ? Qu’est-ce que nous pouvons leur offrir ? Comme Jésus, est-ce que nous avons le souci de leur donner la Parole pour nourrir leur foi ?

 

ENSEMBLE PRIONS   

Chant : Sur les routes des hommes p. 312

Pour les pasteurs d’Église, afin que l’esprit de sagesse et de discernement leur soit toujours donné pour guider le peuple qui leur est confié, prions le Seigneur.

Tous : Seigneur, entends notre prière.

Pour les parents, les catéchistes, qui s’efforcent de faire connaître le Christ et son Évangile aux enfants, prions le Seigneur

Pour tous ceux qui sont à la recherche d’un sens à leur vie, pour tous ceux qui sont dans la détresse : qu’ils puissent rencontrer sur leur route de vrais témoins du Christ et de sa bonté., prions le Seigneur. 

Pour tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté : qu’ils soient hommes et femmes de compassion.

 

Pour lire ou imprimer le document en PDF cliquer ici : 16ième Dimanche Temps Ordinaire B

 

 

 

 




16ième Dimanche du Temps Ordinaire – Homélie du Père Louis DATTIN

Repos spirituel

Mc 6, 30-34

« Reposez-vous un peu ». Eh oui ! « Reposez-vous un peu », c’est une parole de l’Evangile et même l’Evangile d’aujourd’hui ! Nous connaissons l’Evangile du « renoncement« , celui de la « pauvreté« , celui de « l’amour« , celui de la « vigilance« . L’Evangile du « repos » nous est moins familier, comme si le chrétien devait toujours vivre sous pression, le front plissé, anxieux du Royaume de Dieu, tendu et à l’affût de la moindre occasion ! Un homme sérieux : le chrétien !

Il est porteur d’un tel message ! Si vous demandiez à un indifférent de vous dessiner « le portrait- robot » du chrétien, aurait-il, ce chrétien, un visage souriant, détendu, reposé ? Ce n’est pas sûr…et pourtant !

Dimanche dernier, dans l’Evangile, nous avons vu les apôtres partir deux par deux, sans sacs, sans vêtements de rechange, sans argent ; un bâton seulement, une seule tunique, une paire de sandales. Aujourd’hui, ils reviennent et ils racontent à Jésus tout ce qu’ils ont fait et dit. Ce qui est certain, c’est que Jésus les trouve fatigués et qu’il veut les emmener à l’écart, dans un coin tranquille. « Reposez-vous un peu ».

En effet, nous dit St-Marc, « la foule des arrivants et des partants était si grande qu’on n’avait même pas le temps de manger » et c’est certainement d’autorité que Jésus les embarque de l’autre côté du lac. Soulignons au passage, cette délicatesse du Seigneur : il les accueille, il les rassemble, les prend à l’écart et les écoute parler. Il perçoit leur fatigue et aussitôt il organise leur repos.

Oui, il est bien le véritable berger dont nous parle Jérémie dans la première lecture, il s’occupe de ses brebis, il les rassemble et les mène dans un lieu tranquille. « Elles ne seront plus apeurées et accablées et aucune ne sera perdue », déclare le Seigneur. Nous l’avons chanté tout à l’heure : « Sur de frais pâturages il me laisse reposer, je ne manque de rien », « Il me mène auprès des eaux tranquilles, il me fait revivre, il me conduit par les bons sentiers et je ne crains aucun danger, sa houlette me guide et me rassure ».

Il est là, le bon berger, qui veille sur nous, attentif à ce qu’il nous faut. Et sans doute, cet Evangile tombe bien ! Au moment où vous êtes en vacances, où vous vous apprêtez à y partir : le Seigneur vous dit aussi : « Reposez-vous un peu».

En quoi va consister ce repos pour un chrétien ? Comment va-t-il l’organiser, le remplir, le rendre effectivement reposant ? Détendant ? En quoi sa vie chrétienne va-t-elle différer pendant ces semaines de congé ?

N’oublions pas tout d’abord que Jésus n’est pas un entraîneur de performances athlétiques, un soigneur de champions, il n’est pas non plus un chef d’entreprise lointain, toujours prêt à sanctionner nos efforts ou nos insuffisances. C’est un ami avec son ami, un berger avec sa brebis.

Pendant les vacances, il faudrait pouvoir retrouver cette proximité, cette intimité, cette simplicité que nous devrions avoir avec le Seigneur : lui raconter, comme les apôtres, ce que nous avons fait ; faire le point, lui dire ce que nous désirons faire, ce qui marche et ce qui ne marche pas ; prendre du temps pour reprendre conscience que, même invisible, le Christ est au centre de notre action passée et future. Cette vie du Seigneur, elle est d’abord en nous, comme la sève dans la branche, comme l’air dans nos poumons, comme le sang dans nos veines.

La sève, le sang, l’air : nous ne les voyons pas et nous savons cependant qu’ils nous font vivre. Parfois, dans l’action, dans l’agitation, nous ne sommes pas attentifs à cette présence de Dieu… Que de fois durant l’année, nous avons dit à propos de la prière, de l’attention aux autres : « Je n’ai pas le temps » et c’était souvent vrai ! Mais pendant les vacances, si nous n’avons pas le temps, c’est que nous ne voulons pas le prendre et que nous voulons continuer à nous agiter, seulement d’une autre manière. Eh oui, prendre du temps, prendre son temps, vivre à un autre rythme, lever le pied et commencer à regarder autour de nous et en nous, redécouvrir les autres aussi.

Un père de famille me disait au retour des vacances : « Pendant celles-ci, j’ai fait du bateau avec mon fils. Il n’y avait pas de vent, alors je discutai avec lui. Je n’ai pas fait beaucoup de bateau mais j’ai découvert mon fils ! »

Deux jours après, le fils en question me disait : « J’ai découvert mon père ! Il est tout autre que je ne l’imaginais ».

Quel était le plus important ? Faire du bateau ou connaître son fils ? Et pourtant, il ne l’aurait jamais connu s’il n’avait pas fait du bateau avec lui.

Essayons pendant les vacances de reprendre en main notre vie. Nous vivons habituellement immergés dans une existence dont nous ne maîtrisons plus le déroulement ni l’orientation. Nous sommes « emportés », souvent « à la dérive », physiquement, psychologiquement, moralement, spirituellement. « Refaire surface », « se reprendre en main », « reprendre son souffle » : toutes ces expressions disent bien que nous avons conscience qu’il y va de la qualité de notre être.

Les écologistes parlent, ainsi que les syndicalistes de la « qualité de la vie » : qualité de ce que nous mangeons, mais aussi de ce que nous faisons ; qualité de notre existence chrétienne aussi : prendre « le temps de vivre » en chrétien, avec un certain recul pour juger et apprécier ce que je fais tous les jours. Le bon berger m’invite à me reposer sur de frais pâturages. Il veut me conduire auprès des eaux tranquilles pour me faire revivre et me diriger par les bons sentiers. Il désire pour moi du loisir, du repos.

 Du reste, l’invitation du Christ est formelle :

« Venez à moi, vous tous qui peinez et moi je vous procurerai le repos », « Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos ».

Un  jardinier me disait  que lorsque ses plantes végétaient, il les changeait de terrain pour les mettre dans une terre riche.

Il appelait ce coin de son jardin « le jardin de la Résurrection ».

Les vacances, le lieu et la façon dont nous les prenons, ce devrait cela : un « jardin de la Résurrection » pour reposer notre corps, apaiser nos nerfs, pour que se renouvelle notre capacité de penser, d’aimer ; un temps pour reconnaître qu’à l’intérieur de ce mouvement de Recréation, de surrection, le Seigneur est vivant ! Voici pourquoi aujourd’hui, le Seigneur nous dit, comme aux apôtres : « Reposez-vous un peu », changez de vie, changez de rythme et vous serez plus vivants de cette vie même de Dieu que l’on appelle « la grâce ».

            Que cette messe elle-même, temps spirituel fort de nos vacances, remette en contact tout notre être, en recherche d’une meilleure forme avec « le Christ Ressuscité » qui est sa « forme définitive » et la nôtre bientôt. AMEN




16ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mc 6, 30-34) – Francis Cousin

« On n’avait même pas le temps de manger. »

 

L’évangile de ce jour nous parle du retour auprès de Jésus des douze apôtres que celui-ci avait envoyé en mission dimanche dernier.

Il y avait déjà du monde près de Jésus, et les gens allaient et venaient, interrogeaient Jésus … tellement de monde qu’il était impossible aux apôtres de dire ce qu’ils avaient fait et de donner leurs impressions …

Tellement de monde qu’on « n’avait même pas le temps de manger. »

On peut en tirer deux remarques :

La première est l’attention que Jésus a pour ses apôtres : il prend soin d’eux et est bienveillant pour eux … comme il l’est aussi envers nous !

Le problème est que bien souvent nous ne nous en rendons pas compte … nous voyons Dieu trop loin de nous, trop distant … alors que c’est le contraire : il est tout proche de nous … et nous l’appelons comme s’il était loin : « Moi, dit le Seigneur, je ne t’oublierai pas. Car je t’ai gravée sur les paumes de mes mains. » (Is 49,16).

La seconde est cette assertion sur « le temps de manger ».

Jésus aurait pu dire : « Il y a trop de bruit ici … on ne peut pas s’entendre … ce que vous avez à dire ne les concerne pas … ».

Mais non, Jésus parle du temps de manger … comme si c’était sa préoccupation principale. Alors que ce n’était certainement pas le cas … même si dans les évangiles on parle souvent de manger, de repas … ce qui donne pour Jésus l’occasion d’enseignements sur le pur et l’impur (Lc 16,39sv), sur l’attention aux autres (Lc 16,19sv), sur le rôle du sabbat (Mc 2,23sv), ou sur l’accueil des pécheurs (Mc 2,13sv ; Lc 7,36sv) …

Il est vrai que le repas est souvent un moment de convivialité, en communion entre les personnes, comme par exemple le repas offert par Abraham aux trois messagers du chêne de Mambré ; ou le repas de Pâque : « Si la maisonnée est trop peu nombreuse pour un agneau, elle le prendra avec son voisin le plus proche, selon le nombre des personnes. » (Ex 12,4). Ce qui va dans le sens de la première remarque, étendue à l’ensemble des participants réunis autour de Jésus.

Si l’évangéliste nous parle à ce moment de manger, c’est sans doute pour annoncer ce qui va passer après : la multiplication des pains … et ensuite la cène où Jésus partagera le pain et la coupe de vin en leur disant : « Ceci est mon corps, … ceci est mon sang, le sang de l’alliance nouvelle et éternelle ».

Cette compassion de Jésus est clairement dite à la fin du récit : « Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les enseigner longuement. »

Et Jésus, Fils de Dieu, lui qui a dit : « Je suis le bon pasteur, le vrai berger » (Jn 10,11), réalise la parole du Seigneur rapportée par Jérémie dans la première lecture : « Je rassemblerai moi-même le reste de mes brebis … Je les ramènerai dans leur enclos, elles seront fécondes et se multiplieront. … Voici venir des jours – oracle du Seigneur–, où je susciterai pour David un Germe juste : il régnera en vrai roi, il agira avec intelligence, il exercera dans le pays le droit et la justice. ».

Seigneur Jésus,

on oublie trop souvent

que tu es toujours proche de nous,

que tu penses à nous

plus souvent que nous ne pensons à toi.

N’oublions pas :

« qui mange ma chair et boit mon sang

a la vie éternelle ».

 

                                     Francis Cousin

 

Pour accéder à la prière illustrée, cliquer sur le titre ci après :

Prière dim 16° TOB




Un mot, une piste de réflexion : COURAGE (Joëlle et Roger GAUD)

COURAGE

 

– Le courage,  une qualité? Une vertu?

– Une vertu, oui, d’autant plus que le mot « vertu » est dérivé du mot latin qui veut dire « force » et qu’on dit indifféremment « force d’âme » ou « courage ». Et le mot courage renvoie étymologiquement au mot coeur, le cœur, d’où jaillissent les élans qui permettent d’être courageux.

 

– Oui, dans la langue classique, « avoir du coeur »… Cela fait penser au Cid de Corneille « Rodrigue as-tu du coeur? »

– J’aime aussi l’expression « haut les coeurs » , ayons du courage, lançons-nous avec ardeur dans l’action!

– On pourrait dire que c’est ça, avoir du courage, se lancer avec ardeur dans l’action?

– Pas forcément dans l’action, mais au moins affronter des situations difficiles en surmontant la peur. Et pour ne pas rester que dans l’humain, et ajouter au courage une dimension chrétienne, je voudrais reprendre ce que dit un père du désert, Abba Pambo, qui dit: « Si tu as du cœur, tu peux être sauvé. » Oui, bien sûr, comme dit Saint Paul, c’est par grâce que nous sommes sauvés, mais c’est vrai, qu’il faut aussi avoir du courage pour être sauvé. Si on considère en effet qu’être sauvé, pour nous chrétiens, c’est accepter de dire oui au Christ et de désirer le suivre quelles que soient les difficultés, alors, oui, pour être sauvé, il faut du courage….

– On pense par exemple aux apôtres qui ont tout abandonné pour suivre Jésus, et à tous ceux qui payent de leur vie leur fidélité au Christ….

– Et le courage de Dieu! « Dieu a tant aimé le monde qu’Il nous a donné son Fils » Jésus, qui, Lui aussi, est Dieu, qui s’est donné librement, qui a donné Sa vie pour nous. Courage infini de l’amour de Dieu donné en Jésus, Jésus, qui prend résolument le chemin de Jérusalem, nous dit  Saint Luc, Jésus, qui demeure imperturbable face au complot qui le mène à la mort, qui donne sa vie par amour, par amour pour chacun de nous. Lorsque nous saisissons quelque chose de cet amour, de ce « mystère », nous sommes à la fois stupéfaits et tellement enthousiastes que nous ne voyons pas d’autre chemin possible que de mettre avec courage nos pas dans ceux de Jésus…

– Et où puiser du courage?

– Dans notre foi qui nous fait dire que Dieu est toujours là. Ça ne dépend pas de nos états d’âme, qui sont de l’ordre de notre fragilité humaine. L’amour de Dieu ne dépend pas de ce que je ressens. Les grands saints ont souvent connu des « nuits » spirituelles qu’ils ont surmontées dans la foi et la persévérance.

– Le découragement n’aurait pas sa place dans la vie de foi ?

– Sainte Thérèse de Lisieux disait que le découragement est une forme d’orgueil. On ne se décourage que parce qu’on se regarde. Nous avons à essayer d’entrer dans un chemin où c’est le Christ qui est au centre. Le Christ donne la foi et l’amour, et l’amour reçu de Dieu donne la force d’agir, c’est notre moteur, c’est notre respiration. Et cet amour rend tout possible.

– Alors, le courage, la force, sont donc donnés ?

– Oui, donnés par l’Esprit saint. Une théologienne,  Élyane Casalonga dit: « Quand on s’oublie, quand on n’est plus centré sur soi mais sur le Christ, quand on ne regarde plus que Lui,  alors,  notre vraie force est de nous savoir faible et d’abandonner notre faiblesse dans les mains de Dieu. » Et je pense que c’est ce que voulait dire Saint Paul quand il disait « C’est quand je suis faible que je suis fort ». Nous sommes tous lâches, nous manquons de courage, mais Dieu nous demande de Lui faire confiance.

–         C’est vrai que quand nous traversons de grandes épreuves, quand nous sommes dans de grandes souffrances, nous sentons que si nous sommes profondément unis au Christ, ces souffrances sont tenables. Finalement, le vrai courage, c’est d’avoir peur et d’agir quand même, au-delà de notre lâcheté, portés par l’amour de notre Dieu.

–         Oui, et à partir de là, chacun a sa façon d’être courageux, on peut agir, mais on peut aussi supporter, pour l’amour du Christ, l’injustice, la calomnie, l’ingratitude, on peut trouver le courage de témoigner malgré les obstacles, on peut accueillir des événements qu’on n’aurait pas cru supportables sans être bouleversé par la violence, l’amertume ou l’anéantissement. On devient plus humble, plus patient envers soi-même et  donc envers les autres. On devient courageux.




15ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mc 6, 7-13) – Francis Cousin

« L’envoi en mission. »

 La semaine dernière, l’évangile se terminait par la phrase suivante : « Jésus parcourait les villages d’alentour en enseignant. ». Jésus enseigne et guérit.

La suite de cet évangile est celui de ce jour, où Jésus envoie les apôtres deux par deux pour la mission : celle de continuer ce que Jésus avait commencé dans les villages à l’entour de Nazareth.

Il leur avait montré comment faire, mais il commence par leur donner quelques consignes pour qu’ils puissent réussir leur mission.

La première chose qu’il leur donne, c’est d’avoir autorité sur les esprits impurs. Ces esprits qui n’ont de cesse de forcer ceux qui sont sous leur coupe à faire le mal, d’inviter au mal … et qui sont souvent des fardeaux pour ceux qui les subissent.

Et avoir autorité sur eux, c’est donner aux apôtres la possibilité de les anéantir, de leur enlever leurs pouvoirs pour que le bien et le beau prennent le dessus.

Cela fait partie de la mission … et donc aussi de la nôtre comme baptisés …

Mais bien souvent, on pense que cela ne nous concerne pas. Bien sûr, n’importe quel baptisé n’a pas la possibilité de lutter contre le démon … il faut réserver cela aux exorcistes … c’est préférable … Mais il y a tout un tas de choses pour lesquelles n’importe qui peut dire : « Ne fais pas cela, ce n’est pas bien. » … et on ne le fait pas toujours … par peur de passer pour un ’’réactionnaire’’, pour un ’’vieux jeu’’, … et on laisse s’installer le mal autour de nous !

La première chose que Jésus donne à ses apôtres après sa résurrection et le don de l’Esprit, c’est : « À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. » (Jn 20,23) : Le pardon ! Demander à l’autre de ne pas faire le mal, c’est une manière de proposer le pardon …

La deuxième chose qu’il leur donne, c’est un ensemble de conseils qu’on pourrait traduire par : « Dépouillez-vous de tout ce qui est matériel, faites-vous pauvres, sans rien qui puisse vous donner de l’assurance, pour ne conserver qu’une chose : les Paroles que je vous ai dites, et le fait que je suis toujours avec vous. ». En fait, c’est ce que disait saint Paul la semaine dernière : « Car le Christ est mort pour tous, afin que les vivants n’aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes, mais sur lui, [Jésus] qui est mort et ressuscité pour eux. » (2Co 5,15).

Avoir sa vie centrée sur Jésus !

C’est une autre manière de dire ce que Jésus demande à tous eux qui veulent le suivre : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. » (Mc 8,34) …

Il leur autorise quand même deux choses : un bâton, pour aider à marcher, et une paire de sandales, pour pouvoir marcher loin…

C’est ce que conseillait le pape François aux jeunes des JMJ de Cracovie, de manière plus actuelle, et avec les mots de maintenant : « Chers amis, Jésus est le Seigneur du risque, il est le Seigneur du toujours ‘‘plus loin’’. Jésus n’est pas le Seigneur du confort, de la sécurité et de la commodité. Pour suivre Jésus, il faut avoir une dose de courage, il faut se décider à changer le canapé contre une paire de chaussures qui t’aideront à marcher, sur des routes jamais rêvées et même pas imaginées, sur des routes qui peuvent ouvrir de nouveaux horizons, capables de propager la joie, cette joie qui naît de l’amour de Dieu, la joie que laissent dans ton cœur chaque geste, chaque attitude de miséricorde. Aller par les routes en suivant la ‘‘folie’’ de notre Dieu qui nous enseigne à le rencontrer en celui qui a faim, en celui qui a soif, en celui qui est nu, dans le malade, dans l’ami qui a mal tourné, dans le détenu, dans le réfugié et dans le migrant, dans le voisin qui est seul. Aller par les routes de notre Dieu qui nous invite à être des acteurs politiques, des personnes qui pensent, des animateurs sociaux. Il nous incite à penser à une économie plus solidaire que celle-ci. Dans les milieux où vous vous trouvez, l’amour de Dieu nous invite à porter la Bonne Nouvelle, en faisant de notre propre vie un don fait à lui et aux autres. Et cela signifie être courageux, cela signifie être libre. »

Cette manière de faire est aussi celle qui a été présentée à ses frères par saint François d’Assise, se faire pauvre pour annoncer l’évangile, et qui continue à l’être à l’heure actuelle. On peut en trouver l’expérience dans le livre « Marcher vers l’inconnu » du frère Jack Mardesic, franciscain, qui vient de sortir et qui sera bientôt en vente à l’AROD.

On aurait tort de penser que ce passage de l’évangile ne concerne que les douze apôtres. Il nous concerne tous.

Car il est de notre mission de baptisés d’annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus à tous ceux que nous rencontrons.

Ce n’est pas facile … et on l’oublie souvent … Mais … c’est notre mission !

Seigneur Jésus,

les conseils que tu donnes aux douze apôtres

sont toujours valables pour nous.

Mais la société de consommation

dans laquelle nous vivons

nous invite plus à nous prélasser dans le canapé

qu’à chausser nos chaussures de marche

pour aller sur les routes

où le vent de l’Esprit nous portera.

Mais la joie de la rencontre avec les autres

ne viendra jamais du canapé.

                                     Francis Cousin

 

Pour accéder à la prière illustrée, cliquer sur le titre ci-après:

Prière dim 15° TOB




Rencontre autour de l’Évangile – 15ième Dimanche du Temps Ordinaire

 » Jésus appelle

les Douze et les envoie deux par deux « 

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons (Mc 6, 7-13)

Après avoir été mal accueilli dans sa patrie, Nazareth, Jésus est allé dans les villages voisins pour sa mission, et pour la première fois il va associer le groupe des Douze à sa mission.

Le sens des mots

Jésus appelle : Ce verbe « appelle » est particulièrement important dans la foi des chrétiens : Pourquoi ?

Les Douze ? Qui étaient ces Douze ? Pourquoi Jésus les avait-il choisis ? Quelle était leur place parmi les disciples ?

Il les envoie : Quelle est l’importance de ce mot pour l’Église, pour nos communautés de chrétiens, pour chacun de nous ?  A quel sacrement il nous fait penser ? 

Deux par deux : Pourquoi Jésus organise ainsi la mission : Que veut-il nous faire comprendre ? 

Il leur donnait pouvoir sur les esprits mauvais : Que signifiait l’expulsion des démons par Jésus ?

Ne rien emporter pour la route : Que signifie cette consigne donnée par Jésus à ceux qu’il envoie ?

« Un bâton…des sandales » : Que signifient ces objets que les missionnaires peuvent prendre avec eux ?

Hospitalité – accueillir- écouter : En quoi ces mots nous indiquent la condition dans laquelle les apôtres doivent exercer leur mission ?

« En secouant la poussière de vos pieds » : Quel peut-être le sens de ce geste ?

Se convertir : Que signifie « se convertir » dans la prédication de Jésus et des apôtres ?

Chassaient beaucoup de démons : Que signifie pour l’Église, pour nous aujourd’hui,  cette action de chasser les démons ?

Faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades : Ce geste est-il encore pratiqué aujourd’hui dans l’Église ?

Pour l’animateur

Jésus appelle : Notre Dieu, le Dieu des chrétiens, est un Dieu qui appelle. Dieu appelle l’homme à vivre en amitié et dans le bonheur avec lui (Genèse), il appelle Abraham, Moïse, les prophètes… Jésus appelle « viens, suis-moi ». Parmi les disciples, Jésus appelle un groupe  « pour  être avec lui » : c’est le groupe des « Douze », qui rappelle les douze tribus d’Israël, sur lequel Jésus va fonder le peuple de la nouvelle alliance. Il passera du temps à former ce groupe d’intimes.

Jésus les envoie : Quand Jésus appelle c’est pour envoyer.  Jésus initie ses compagnons à la mission.

Il les envoie deux par deux : le témoignage de deux personnes était important pour être entendu dans un procès. De plus, Jésus indique que la mission n’est pas une affaire individuelle, mais une démarche communautaire, une action d’équipe.

Il partage avec eux son pouvoir sur les esprits mauvais. L’expulsion des démons était signe de la venue du Royaume.

Ne rien emporter pour la route : Il leur donne des consignes de dépouillement, de pauvreté ; pour leur subsistance, les apôtres sont dépendants de l’accueil qui leur est fait.

Hospitalité-accueillir-écouter : La mission ne consiste pas à imposer, mais à annoncer. La réussite dépend  également de l’accueil qui est fait à la Bonne Nouvelle.

Le bâton et les sandales : Ce qu’il faut pour aller sur les routes. Les missionnaires sont itinérants.

Secouer la poussière des pieds, était un geste symbolique fort qui marquait la rupture avec l’endroit qui avait refusé d’accueillir les apôtres.

Se convertir : L’appel à la conversion faisait partie de la prédication de Jésus  « Le Royaume de Dieu s’est approché. Convertissez-vous ». Se convertir, signifie se détourner d’un genre de vie pour donner à sa vie une orientation nouvelle en accueillant la Bonne Nouvelle du Royaume de Dieu qui est là avec Jésus son Envoyé.

Ils chassaient beaucoup de démons : selon la croyance populaire du temps de Jésus, toutes les manifestations du mal (maladies physiques et mentales) étaient attribuées à la présence du démon. Lutter contre ces manifestations prenait souvent la forme d’un exorcisme.

Tous les combats que l’Église engage aujourd’hui pour libérer l’homme de l’esclavage du mal sous toutes ses formes font partie de la Mission et toutes les victoires sont des signes du Royaume. Il ne s’agit pas de voir le démon partout et de multiplier les exorcismes, mais plutôt d’accueillir ceux qui sont encore sous l’emprise de la peur et des chaînes du mal et de leur faire connaître Celui qui nous apporte la réconciliation avec Dieu, la vraie liberté, la paix du cœur.

L’onction de l’huile a un effet bénéfique lorsqu’elle pénètre le corps humain. Dès le début de l’Église, l’Onction des Malades a été pratiquée dans les communautés chrétiennes pour la guérison  corporelle et spirituelle. C’est le sacrement des malades.

 

 

TA PAROLE DANS NOS CŒURS

Seigneur Jésus, tu comptes sur nous depuis que tu nous as envoyés en mission, pour porter la Bonne Nouvelle de l’Amour du Père, là où nous vivons. Pardon de ne pas être fidèles ; de ne pas être à la hauteur de la confiance que tu nous fais. Fais de nous des apôtres pour notre temps, nourris de ta Parole, forts contre le mal, artisans d’un monde plus juste et plus fraternel.

 

TA PAROLE DANS NOTRE VIE

Depuis notre confirmation, nous sommes des envoyés en mission : Comment sommes-nous témoins du Christ et du Royaume de Dieu dans notre vie de tous les jours ? 

Ce que Jésus veut, ce sont des apôtres disponibles, pas encombrés. Qu’est-ce qui est possible de faire avec nos petits moyens là où nous vivons ? Croyons-nous suffisamment à la force de l’Esprit Saint qui agit en nous et par nous ? 

L’Envoyé de Jésus doit instaurer un monde plus juste, plus humain, plus fraternel : Est-ce que nous prenons notre part dans l’annonce de la Parole  (catéchèse, préparation au baptême, au mariage, témoignage), dans le combat contre les forces du mal (les  divisions, les mensonges, les injustices, les méchancetés…) 

Quel accueil réservons-nous à la Parole de Dieu quand elle appelle à la conversion ?

 

ENSEMBLE PRIONS   

Tous :  Tu nous appelles à t’aimer

            Ou

            Sur les routes des hommes (carnet paroissial p. 313)

 

Pour lire ou imprimer le document en PDF cliquer ici : 15ième Dimanche Temps Ordinaire B

 

 

 

 




15ième Dimanche du Temps Ordinaire – par le Diacre Jacques FOURNIER (Mc 6, 7-13)

 » L’envoi en mission… »

(Mc 6, 7-13)

 

          En ce temps-là,  Jésus appela les Douze ; alors il commença à les envoyer en mission deux par deux. Il leur donnait autorité sur les esprits impurs,  et il leur prescrivit de ne rien prendre pour la route, mais seulement un bâton ; pas de pain, pas de sac, pas de pièces de monnaie dans leur ceinture.  « Mettez des sandales, ne prenez pas de tunique de rechange. »   Il leur disait encore : « Quand vous avez trouvé l’hospitalité dans une maison, restez-y jusqu’à votre départ. Si, dans une localité, on refuse de vous accueillir et de vous écouter, partez et secouez la poussière de vos pieds : ce sera pour eux un témoignage. » Ils partirent, et proclamèrent qu’il fallait se convertir. Ils expulsaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades, et les guérissaient.

                     

      Parmi ses disciples, Jésus en avait choisi Douze « pour être ses compagnons et pour les envoyer prêcher avec pouvoir de chasser les démons » (Mc 3,13-19). Aujourd’hui, les Evêques sont leurs successeurs. Leur mission première, avec toute l’Eglise locale dont ils ont la charge, est donc de « prêcher » à la suite du Christ : « Le Royaume de Dieu est tout proche : repentez-vous et croyez à l’Evangile » (Mc 1,15). Et c’est bien ce qu’ils font ici : « Ils partirent et proclamèrent qu’il fallait se convertir. Ils chassaient beaucoup de démons »…

Les Douze ont ainsi commencé par rencontrer le Christ « Lumière du monde » (Jn 8,12), et dans la Lumière de son Amour, ils ont pris conscience de leur besoin d’être sauvés : « Eloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur », lui dit un jour Simon-Pierre. Et c’est justement à ce moment-là que le Christ le confirma dans sa vocation : « Tu seras pêcheur d’hommes » (Lc 5,1-11).

Attirés, enveloppés et soutenus par la Tendresse et la Miséricorde du Père, les Douze ont consenti à faire la vérité dans leur vie. Ils ont alors reçu le pardon de toutes leurs fautes et la force de se détourner petit à petit du mal pour trouver, avec le Christ, la Plénitude de cette Vie éternelle que le Père veut offrir à tous les hommes, ses enfants. Ce qu’ils ont vécu avec le Christ, voilà donc ce qu’ils doivent annoncer au monde entier en « témoins ». C’est pour cela que le Christ « les envoie deux par deux » car en ce temps-là, « toute affaire devait être instruite sur la base de deux ou trois témoins ». L’annonce de l’Evangile est une aventure vécue en équipe : « Pierre et Jean », « Paul et Barnabé », « Jude et Silas »…

De plus, en cet apprentissage de leur mission future, Jésus veut qu’ils fassent l’expérience de la Providence du Père. Aussi les envoie-t-il sans « pain, ni sac, ni pièces de monnaie ». Et à leur retour, ils constateront par eux-mêmes qu’ils n’ont jamais manqué de rien (Lc 22,35)… Dieu était là et il veillait sur eux… Plus tard, ils partiront sur les routes du monde avec ce qu’ils auront, mais si un jour ils venaient à manquer du nécessaire, ils n’oublieront jamais que le Père est là et s’occupe très concrètement d’eux jusques dans les moindres détails de leur vie. DJF