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Rencontre autour de l’Evangile – La Pentecôte

« Quand viendra le Défenseur que je vous enverrai d’auprès du Père, l’Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur. »

 

TA PAROLE SOUS NOS YEUX 

Situons le texte et lisons (Jn 15,26-27) ; 16, 12-15 
Dans le discours après la Cène, après avoir prévenu ses disciples que leur mission dans le monde ne sera pas plus facile qu’elle n’a été pour lui, Jésus leur promet l’assistance de l’Esprit-Saint. 
Le sens des mots
Le Défenseur :
Pourquoi les disciples auront-ils besoin d’un défenseur ?
Que je vous enverrai d’auprès du Père ?
Pourquoi faut-il que Jésus soit auprès du Père pour envoyer l’Esprit-Saint ? 
J’aurai encore beaucoup de choses à vous dire :
Comment comprendre cette parole de Jésus ? 
L’Esprit de vérité :
Pourquoi Jésus nomme t-il ainsi l’Esprit ? 
Il rendra témoignage :
Quel sera le rôle de l’Esprit par rapport à Jésus ? 
L’Esprit vous guidera vers la vérité tout entière, Il fera connaître ce qui va venir : Que veut dire Jésus ? 
Il reprendra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître : Quel sera le rôle principal de l’Esprit Saint auprès des apôtres ?

 

Pour animateur 

L’Esprit, le Défenseur (15, 26-27). Les disciples doivent savoir que dans les persécutions, ils ne seront pas seuls ; Le Défenseur sera à leur côté, l’Esprit de vérité qui témoigne pour Jésus. Comme les disciples porteront le même témoignage, on peut en déduire que c’est par les croyants que l’Esprit pourra porter ce témoignage.
Jésus doit passer par la mort et être glorifié dans la résurrection et l’Ascension, pour pouvoir communiquer aux hommes l’Esprit Saint. Dans sa condition terrestre, Jésus n’a pas encore la plénitude de l’Esprit pour pouvoir le donner.
L’Esprit, guide des disciples (16, 12-15) Jésus a donné l’essentiel de sa révélation. La richesse de son message est inépuisable. Il y a encore beaucoup de choses à découvrir dans ce qu’il a dit. L’Esprit fera comprendre ce qui s’est passé. Il conduira vers la vérité en faisant découvrir au fur et à mesure tout le contenu de la Bonne Nouvelle et la manière d’en vivre, de la mettre en pratique, dans l’existence quotidienne. Évoquons simplement Philippe qui, guidé par l’Esprit, donne à l’eunuque de relier Is 53,7-8 à Jésus (Ac 8,29).
L’Esprit fera connaître ce qui va venir, non en prédisant l’avenir ou en apportant une nouvelle révélation inutile après Jésus, mais en éclairant l’avenir à l’aide du mystère de Jésus. 
En définitive, l’Esprit poursuit ce que Jésus a fait : révéler aux hommes le mystère de Dieu. Jésus a été le dernier mot de Dieu aux hommes : mais la personne de Jésus reste en partie une énigme pour les hommes, tant que l’Esprit ne nous ouvre pas à l’intelligence profonde de son mystère. L’Esprit reprend ce que le Fils a été et ce qu’il a apporté, et tout cela vient du Père. C’est dans le Christ, interprété par l’Esprit, que le mystère de Dieu se dévoile.
Plus que personne, les parents de petits enfants savent combien l’être humain est fragile. Un banal refroidissement, une infection, une indigestion, cela suffit parfois, le pire peut arriver. La Bible nous le rappelle : nous sommes faits d’une chair fragile, la vie ne tient qu’à un fil. Il en est de même pour nos sentiments, car l’amour, lui aussi, est fragile. Comment pouvons-nous triompher du mal, alors que nous sommes si exposés ?
Mais Jésus nous a donné un Défenseur, son Esprit, présent à tout son Peuple et à chacun de nous. L’Esprit nous ouvre l’intelligence à l’enseignement du Christ et nous rend capables de porter sa Parole et d’y trouver la Vérité de toute chose, qui est la présence du Dieu d’amour. 
La Pentecôte proclame ainsi que toute l’œuvre du Christ aboutit à une guérison de la faiblesse humaine. Lui-même a insufflé aux apôtres défaits le souffle d’une nouvelle création, son Esprit.

 

TA PAROLE DANS NOS CŒURS

 Seigneur notre Dieu, nous te rendons grâce pour le don de ton Esprit. Qu’il nous aide à vivre selon la Parole de Jésus ton Fils. Qu’il nous conduise jour après jour à une meilleure connaissance et à un plus grand amour de Jésus. Que sa force nous permette de vaincre nos peurs pour que nous soyons en ce monde difficile ses témoins.
 

TA PAROLE DANS NOTRE VIE

Est-ce que je réalise que sans l’Esprit-Saint ma relation avec le Christ et avec son Père est impossible ? Sans l’Esprit-Saint je ne peux pas être « chrétien », c’est-à-dire appartenir au Christ et vivre de sa vie. 
Qu’est-ce que la « vie spirituelle » ? Un moment de prière par-ci par là, une cérémonie religieuse, telle dévotion… ? Et mon travail, ma famille, tout ce qui remplit mes journées… tout cela serait-il étranger à l’Esprit qui habite en nous ? C’est toute notre vie de baptisé qui doit être une vie « dans l’Esprit » : c’est toute notre vie alors qui est « spirituelle », si nous sommes dociles à l’Esprit qui nous inspire ce qui est bien, ce qui est vrai, ce qui est juste, ce qui est amour.
L’Esprit-Saint fait de nous des fils et des filles du Père, des apôtres, des témoins de Jésus. Où en sommes-nous ?
L’Esprit-Saint est l’âme de l’Église. Comment je considère l’Église ? Comme une simple organisation pour nos besoins religieux ou comme le Peuple de Dieu, le Corps du Christ et le Temple de l’Esprit ? 

 

ENSEMBLE PRIONS
Esprit-Saint, dès l’origine à l’œuvre sur la terre, tu parlais autrefois par la voix des prophètes. Puis tu vins sur Marie… C’est toi qui dirigeais tous les pas de Jésus. Par toi, Souffle de vie, Christ est ressuscité : les siens l’ont reconnu. Au jour de Pentecôte tu descendis sur eux dans le vent et le feu ; et le timide Apôtre Témoigne au monde entier de la gloire de Dieu. Tu a fais naître l’Église. Dans le cœur du croyant tu choisis ton séjour. Sans toi, nous ne pouvons nommer Dieu « notre Père », ni Jésus « le Seigneur ». Tu fais de nous des fils ; l’étranger devient frère et le monde est meilleur. En nous c’est toi qui pries, et par toi le disciple annonce Jésus Christ. Viens répandre ta vie. Viens ! Le temps de l’Eglise est le temps de l’Esprit.
 
 

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La Pentecôte (Jn 15, 26-27 ; 16, 12-15) – Francis Cousin

« Quand arriva le jour de la Pentecôte … »

« Ils se trouvaient réunis tous ensemble. »

Mais qui étaient ces ’’Ils’’ ?

Saint Luc ne le dit pas précisément. On pense bien sûr aux apôtres qui étaient redevenus douze avec la désignation de Matthias, à un groupe élargi « avec des femmes, avec Marie la mère de Jésus, et avec ses frères. », ou encore au groupe « des frères qui étaient réunis au nombre d’environ cent vingt personnes » (Ac 1,14-15) pour la désignation de Matthias …

Les avis divergent, et on ne le saura sans doute jamais … et cette divergence se retrouvent dans l’iconographie, avec cependant une majorité d’image présentant les apôtres seuls (11 ou 12) avec presque toujours la Vierge Marie.

Mais l’important est l’irruption de l’Esprit sur le groupe : « Soudain un bruit survint du ciel comme un violent coup de vent : la maison où ils étaient assis en fut remplie tout entière. Alors leur apparurent des langues qu’on aurait dites de feu, qui se partageaient, et il s’en posa une sur chacun d’eux. »

La manifestation de l’Esprit est toujours soudaine. On ne s’y attend jamais … et même des fois, on ne s’en rend compte qu’après coup, en se posant la question « Mais qu’est-ce qui s’est passé ? ».

Dans le nouveau testament, la première manifestation de l’Esprit survint lors de l’annonciation à Marie : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu. » (Lc 1,35). Marie ne s’attendait pas à cette annonce.

La deuxième manifestation vint au baptême de Jésus, où « L’Esprit Saint, sous une apparence corporelle, comme une colombe, descendit sur Jésus » (Lc 3,22), puis l’envoya dans le désert pour se préparer à l’annonce du Royaume des Cieux. Là aussi inattendue.

Et puis celle dont nous parlons aujourd’hui, à la Pentecôte, où l’Esprit vint sur les disciples pour qu’ils aient la force d’annoncer à tous les peuples la Bonne Nouvelle de Jésus Ressuscité : « Ils se mirent à parler en d’autres langues, et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit. ».

Rien que ces trois exemples nous donnent une des missions de l’Esprit : l’aide à l’annonce de l’Évangile.

Lors de l’annonciation, l’Esprit est celui qui permet que Marie devienne mère de Jésus, celui qui est le ’’Logos’’, la Parole du Père, permettant à ceux qui l’écoutaient d’entendre la Bonne Nouvelle donnée par Jésus, qui est la Parole du Père.

Au baptême de Jésus, l’Esprit est un support de la parole de Père qui reconnait en Jésus son Fils : « Toi, tu es mon Fils bien-aimé » (Lc 3,22) qui ne peut dire que la Parole de son Père car « le Fils ne peut rien faire de lui-même, il fait seulement ce qu’il voit faire par le Père » (Jn 5,19).

Et le jour de la Pentecôte, l’Esprit permet aux disciples de parler dans les différentes langues de tous ceux qui étaient présent, et qui pouvaient les écouter. C’est la première manifestation de l’Esprit : permettre à tous ceux qui écoutent les disciples de pouvoir les comprendre dans leur « propre dialecte ». C’est l’universalisation de la Parole de Dieu le Père qui n’est plus réservée aux seuls juifs : « Ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous Galiléens ? Comment se fait-il que chacun de nous les entende dans son propre dialecte, sa langue maternelle ? »

Et c’est cela le grand bouleversement de la Pentecôte : permettre que chacun puisse entendre la Parole de Dieu quel que soit son origine.

Cette promulgation de la Parole de Dieu n’a depuis jamais cessé de se faire, sans doute de manière moins spectaculaire, avec parfois des difficultés, sur tous les continents, dans toutes les langues, avec bien entendu des actions, des œuvres en accord avec la Parole.

Permettre le développement de la Parole n’est pas le seul bienfait de l’Esprit, mais c’est la première action qu’il a permis aux disciples de mettre en œuvre.

« Par toute la Terre s’en va leur message et la bonne nouvelle aux limites du monde »

Seigneur Jésus,

le jour de Pentecôte,

le Père et toi avaient envoyé

l’Esprit Saint sur les disciples

pour qu’ils répandent la Bonne Nouvelle

de ton Évangile à toutes les nations.

Permet que chacun de nous

 poursuive cette mission

là où nous sommes.

                                     Francis Cousin

 

 

Pour accéder à la prière illustrée, cliquer sur le titre ci-après:

Prière dim Pentecôte B




Un mot, une piste de réflexion : PAROLE (Roger et Joëlle GAUD)

PAROLE

 

–         La Parole de Dieu est vivante et efficace  nous dit la lettre aux Hébreux… Fini le temps où lire la Bible était interdit aux chrétiens ou du moins réservé à quelques-uns. Nous sommes tous aujourd’hui appelés à prendre connaissance régulièrement de la Parole de Dieu pour nous en nourrir.

–         Et le Pape François a même institué un dimanche de la Parole de Dieu en janvier pour que le peuple du Seigneur grandisse dans l’assiduité familière avec les Saintes Écritures.

–         Oui, car la Bible n’est pas une simple « collection » de livres d’histoire pour quelques « privilégiés » estime le pape François, non, elle appartient avant tout « au peuple convoqué pour l’écouter et se reconnaître dans cette parole ».

–         Pourquoi est-il si important de prendre connaissance de la Parole de Dieu?

–         Pour de nombreuses raisons, je ne sais pas si nous allons en faire le tour, mais, plus que d’en prendre connaissance, je dirais, pourquoi est-il si important de se nourrir de la Parole de Dieu?

–         Tu vas de nouveau me parler de rumination?

–         Oui, nous avons dit que Saint Augustin disait que la lecture des Ecritures est comme manger quelque chose, et que la méditation est comme ruminer quelque chose. Dei Verbum, une des constitutions promulguées par le Concile Vatican II, déclare que l’Église honore la Sainte Ecriture, comme elle le fait avec le Corps du Christ. La sainte Ecriture est pour les chrétiens, la nourriture de leur âme et la source de leur vie spirituelle.

          Et le Pape Benoît XVI a même écrit que « La proclamation de la Parole de Dieu dans la célébration du banquet eucharistique implique la reconnaissance que le Christ lui-même est présent et s’adresse à nous pour être écouté ».

  –       On comprend que Saint Jérôme ait dit « Ignorer les Écritures, c’est ignorer le Christ ». Donc, je comprends bien que la Parole de Dieu nous nourrit spirituellement. Ceci dit, j’ai déjà entendu « C’est difficile à comprendre, dans la Bible, il y a tant de textes compliqués ». Que dire alors?

 –         C’est l’Esprit Saint qui nous apprend à comprendre et à méditer la Parole de Dieu. C’est Lui qui nous permet d’entrer en communication avec la Parole dans le silence de notre coeur profond. Il existe vraiment un travail souterrain de la grâce.

 –        Isaïe 55,11 « La Parole qui sort de ma bouche ne revient pas à moi sans effet, sans avoir accompli ma volonté et réalisé ce pour quoi je l’ai envoyée. »

–         C’est important d’étudier la parole de Dieu, de la remettre dans son contexte, de comprendre comment la Bible a été rédigée, mais c’est capital de se laisser toucher au cœur et de percevoir en quoi la parole de Dieu contenue dans la Bible me concerne directement.

          A propos du fait que la parole de Dieu fait invisiblement son travail, je voudrais raconter une histoire des Pères du désert. Un jour, un jeune moine était en train de laver une salade quand un frère, voulant le mettre à l’épreuve, lui demanda : « sauras-tu répéter ce que l’ancien a dit sur l’Évangile de ce matin ?      – Je ne m’en souviens plus, avoua le jeune moine. L’autre lui demanda: – Pourquoi écoutes-tu les paroles de l’ancien sur l’Évangile, si tu ne te les rappelles plus ?         Le jeune moine répondit – Regarde, frère : l’eau qui lave la salade ne reste pas dans les feuilles et pourtant, ma salade est parfaitement lavée. »

 –        Voilà qui nous déculpabilise quand nous oublions…  Je crois qu’un contact régulier, avec la Parole de Dieu, nous permet au fil du temps, d’en faire notre boussole quand nous nous sentons perdus. S’imprégner peu à peu de cette parole, nous transforme.

–        La Parole de Dieu est une lettre d’amour. C’est un livre de bonheur. Il est écrit 42 fois « heureux » dans l’AT et 49 fois dans le NT. En hébreu, heureux, c’est ashrè:  אשׁר   la racine, c’est marcher, s’avancer, être heureux. André Chouraqui a traduit « En marche ». La Bible nous met en marche… nous donne la vie, nous recrée, la Parole nous fait grandir dans l’amour, nous guérit, la Bible est remplie des promesses que Dieu me fait.

 

 

 –        C’est pour ça qu’il est important de prendre le temps de méditer la Parole de Dieu avec d’autres, en Eglise. Parfois aussi, la parole de Dieu peut nous donner un certain nombre de repères, en particulier quand nous avons à prendre des décisions importantes.

 –        Mais attention, ouvrir la Bible au hasard et pointer son doigt sur un passage n’est pas forcément conseillé ni constructif. C’est vraiment au fil des jours, en persévérant dans une lecture et une méditation suivies, que cette Parole va pouvoir être sur notre bouche et dans notre coeur, pour que nous puissions la mettre en pratique.(Dt 30,14)




7ième Dimanche de Pâques – par Père Rodolphe EMARD

 

« Qu’ils soient un, comme nous-mêmes » (Jn 17, 11b-19)

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi :
« Père saint,
garde mes disciples unis dans ton nom,
le nom que tu m’as donné,
pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes.
Quand j’étais avec eux,
je les gardais unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné.
J’ai veillé sur eux, et aucun ne s’est perdu,
sauf celui qui s’en va à sa perte
de sorte que l’Écriture soit accomplie.
Et maintenant que je viens à toi,
je parle ainsi, dans le monde,
pour qu’ils aient en eux ma joie,
et qu’ils en soient comblés.
Moi, je leur ai donné ta parole,
et le monde les a pris en haine
parce qu’ils n’appartiennent pas au monde,
de même que moi je n’appartiens pas au monde.
Je ne prie pas pour que tu les retires du monde,
mais pour que tu les gardes du Mauvais.
Ils n’appartiennent pas au monde,
de même que moi, je n’appartiens pas au monde.

Sanctifie-les dans la vérité :
ta parole est vérité.
De même que tu m’as envoyé dans le monde,
moi aussi, je les ai envoyés dans le monde.
Et pour eux je me sanctifie moi-même,
afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

HOMÉLIE

L’Évangile de ce jour nous donne de réfléchir sur la pratique de la prière. Nous rappelons souvent quels sont les grands axes de la prière :

  • Prière de louange et d’action de grâce, pour remercier le Seigneur ;

  • Prière de pardon ;

  • Prière de demande…

Nos prières sont souvent faites de demandes voir même de beaucoup de demandes. Et parfois, nous pouvons nous entêter dans certaines demandes dont certaines ne sont pas toujours conformes à l’enseignement de Jésus.

Nous nous adressons à bien des saints pour être entendu, exaucé, soulagé de ce qui nous pèse. Cela est légitime. Mais n’oublions que les saints ne sont que des intercesseurs auprès du Christ. Lui seul nous exauce !

Jésus nous exauce selon ce qu’il est, selon son cœur, son amour, son pardon et selon sa liberté divine. L’Évangile nous donne de voir la prière d’un autre angle, pas du nôtre mais de celui de Jésus. Voyons ce qu’il souhaite pour nous dans sa grande prière.

Resituons ce passage : c’est l’ultime prière de Jésus lors de la dernière Cène. Ce passage est propre à Jean. Jésus s’adresse en toute confiance à son Père qui l’a « envoyé dans le monde ».

  • Jésus demande tout d’abord au Père de garder ses disciples unis dans son nom : « Qu’ils soient un» comme le Père et le Fils sont un.

  • Jésus demande ensuite à ce que ses disciples aient la sa joie et qu’ils en soient comblés.

  • Jésus prie le Père pour que ses disciples, sans être retirés du monde, soient gardés du Mauvais.

  • Jésus demande enfin au Père de sanctifier ses disciples dans la vérité, dans sa parole de vérité.

Voilà ce que veut Jésus pour nous. Il va de soi que le Christ nous exaucera en fonction de sa prière pour nous. Nous devons avoir foi que nos prières seront toujours exaucées d’une manière ou d’une autre si nous tendons ce vers quoi Jésus souhaite pour nous. Nous voyons bien que la véritable prière doit prendre en compte plusieurs éléments :

  • Prier avec confiance… Certainement !

  • Prier et travailler pour l’unité dans nos différents milieux de vie : « Qu’ils soient un». Nous comprenons ainsi que toute prière faite au Christ ou à l’un de ses saints et qui demanderait zizanie ou division ne saurait être exaucée !

  • Prier et travailler pour que la joie du Christ demeure en nous. Nous sommes parfois heureux en façade, la joie n’est pas toujours automatique ou à la commande… Cependant, qu’est-ce qui nous rend vraiment heureux ? Je ne parle pas de joie artificielles, superficielles, mondaines, en tous les cas éphémères. Quelle est cette joie qui porte à l’espérance en Jésus-Christ ? Cette joie-là demeure !

  • Prier et travailler pour ne pas être du monde. Il ne s’agit pas de se retirer du monde mais il s’agit de ne pas s’allier à la mentalité mondaine de ce monde.

  • Prier et travailler pour être gardé du Mauvais. C’est la dernière demande du Notre Père : « Mais délivre-nous du Mal » Là encore, toute prière au Christ ou à l’un de ses saints qui demanderait le mal pour son prochain ne saurait être exaucée !

Saint Jean dans la deuxième lecture rappelle le commandement de l’amour : « Bien-aimés, puisque Dieu nous a tellement aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres. » (1 Jn 4, 11).

  • Prier et travailler enfin à notre sanctification : devenir saint ! Pour cela, le Christ se sanctifie lui-même. Cette expression est étrange à nos oreilles. Si Jésus est Dieu, il est donc saint : comment peut-il alors se sanctifier ? Dans le langage de Jésus, le verbe sanctifier signifie « mettre à part ». Jésus se met à part, hors de ce monde, lui est dans le monde, sans être du monde. Jésus mis à part pour sauver l’humanité.

Par ailleurs, se sanctifier c’est s’engager à être toujours meilleur pour les autres, pour ce qu’on aime, tout en restant soi-même, en se donnant gratuitement et librement.

Se sanctifier c’est aussi agir selon la Parole de Dieu, Parole de vérité. Nous minimisons parfois la force sanctificatrice de la Parole.

Voilà vers quoi doivent tendre nos différentes prières. Car c’est ainsi que nous pourrons :

  • D’une part, être libéré de nos vieux démons intérieurs, de nos cyclones intérieurs qui nous détruit du dedans comme ces vieilles haines tenaces…

  • D’autre part, avoir foi que Dieu nous exauce toujours dans sa grande bonté.

Frères et sœurs, demandons au Seigneur de nous sanctifier au cours de cette Eucharistie. Préparons nos cœurs à recevoir le Corps du Christ ressuscité, en vue de notre sainteté, le pain de la Vie éternelle.  Amen.

 

 




Un mot, une réflexion : CENE (Joëlle et Roger GAUD)

CENE

– Le mot Cène (c.è.n.e) désigne tout simplement le repas du soir, le dîner (cena en latin).

Pour les chrétiens c’est le nom donné au dernier repas que Jésus a pris, en présence des douze apôtres, le soir du Jeudi Saint, juste avant la Pâque juive, peu de temps avant son arrestation, et la veille de sa crucifixion.

– Les quatre évangiles nous disent que ce soir-là, à la veille de sa Passion, Jésus va dire (va nous dire) des choses importantes et poser des actes forts !

Par exemple, c’est ce soir-là que Notre Seigneur va annoncer clairement, et la trahison de Judas, et le reniement de Pierre.

– Et c’est également ce soir-là que, selon l’évangile de Saint Jean, Jésus va léguer à ses disciples une sorte de testament spirituel où il les invite à se rappeler le primat de l’amour : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.»

– Oui ! Mais les évangiles nous relatent aussi deux événements importants qui se sont passés ce soir-là :

L’évangile de Saint Jean nous raconte le lavement des pieds de ses disciples par Jésus.

Et les évangiles synoptiques nous parlent de l’institution de l’Eucharistie … que d’ailleurs Saint Paul aussi nous relate dans sa première lettre aux Corinthiens.

Voyons comment Saint Matthieu, par exemple, nous raconte cela :

– « Pendant le repas, Jésus prit du pain et, après avoir prononcé la bénédiction, il le rompit ; puis, le donnant aux disciples, il dit : « Prenez, mangez, ceci est mon corps ». Puis il prit une coupe et, après avoir rendu grâce, il la leur donna en disant : « Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, versé pour la multitude, pour le pardon des péchés. » (Mt 26,26-28)

– Ce qui est frappant (et même choquant !) c’est que le Seigneur dit que ce pain est son « corps » et qu’il faut que nous le « mangions » ! « Ceci est mon corps ! Prenez et mangez ! »

– C’est tellement difficile à comprendre, c’est tellement « scandaleux » (au sens premier du terme, un scandale étant une pierre d’achoppement, un obstacle sur lequel on bute !), c’est tellement incompréhensible que les premiers chrétiens se sont parfois vus accusés de cannibalisme par leurs détracteurs.

– Mais nous aussi, Chrétiens du XXIème siècle, nous avons du mal à réaliser qu’à chaque Eucharistie nous mangeons le corps du Christ !

Or, on ne peut s’y méprendre car le mot grec utilisé dans les trois évangiles synoptiques et dans la lettre de Saint Paul, est le mot « sôma » qui veut bien dire « corps » !

– Et le fait que ce morceau de pain qui vient d’être consacré par le prêtre pendant la messe puisse devenir le corps même du Christ (les théologiens emploient le mot de « transsubstantiation ») c’est – et ça restera – ce qu’on appelle un mystère, c’est-à-dire une vérité de foi si profonde qu’on ne pourra jamais la comprendre totalement, même si on est invité à la creuser sans cesse.

– Est-ce que tous les Chrétiens, qu’ils soient catholiques, orthodoxes, protestants ou évangéliques, célèbrent la Cène ?

–  Oui. Mais ils ne donnent pas tous la même signification à leurs célébrations : Par exemple, lorsque nos frères chrétiens évangéliques célèbrent ce qu’ils appellent « la Sainte Cène » ou « le repas du Seigneur », ils mettent l’accent sur le fait de « faire mémoire » de ce qui s’est passé ce jour-là, avec l’entrée du Seigneur dans sa Passion, qui le conduira à son sacrifice sur la croix qui nous assurera le Salut !

Nous, Catholiques, nous pensons qu’il ne s’agit pas simplement de « faire mémoire » mais de revivre ce qui s’est passé lorsque le Christ a institué l’Eucharistie. C’est pourquoi on dit que c’est un « Mémorial », c’est-à-dire une actualisation véritable de ce qui a été vécu à ce moment-là !

–  Autre question : Pourquoi quand on parle d’Eucharistie, on pense souvent à « Communion ». Pourquoi dire qu’on « communie » au Corps (et au sang) du Christ ?

– On pourrait dire que c’est parce que c’est par ce sacrement que les chrétiens s’unissent au Christ … ce qui  va les unir entre eux, les mettre en communion les uns avec les autres. En se rendant participants au Corps et au Sang du Christ, ils arriveront à former un seul corps, dans l’unité !

–  Au fait, quelle est l’origine étymologique du mot Eucharistie ?

–  Le mot Eucharistie vient du Grec Eucharistia qui signifie «action de grâce ». Eucharisteô, en grec, c’est « rendre grâces » – (D’ailleurs, en grec moderne, « merci beaucoup » se dit « Efcharistô poly ») –

Alors, avant de nous quitter, peut-être pourrions-nous garder à l’esprit que lorsque nous allons à la messe pour revivre le Mémorial de la Cène du Seigneur, nous n’y allons pas uniquement pour communier sacramentellement – si possible ! –  mais nous y allons aussi pour « rendre grâces » au Christ de ce qu’il a fait (et ne cesse de faire) pour nous assurer le salut !




7ième Dimanche de Pâques (Jn 17, 11-19) – Francis Cousin

« Père saint, garde mes disciples dans ton nom. »

Nous sommes le soir du jeudi saint. Avant de partir pour aller au jardin de Gethsémani, pour aller vers sa Passion, Jésus fait une dernière prière à son Père en présence de ses disciples, en faisant un peu le bilan de son séjour sur terre. Et en demandant à son Père de veiller sur ses disciples, ceux qu’il a formés pour proclamer son évangile quand il ne sera plus là.

Dans cette partie qui concerne ses disciples, il commence par la phrase en en-tête.

« Père saint ».

Père, c’est celui qui est proche, qui éduque, qui enseigne le bien …

Saint, c’est ce qui pour nous, humains, semble inaccessible, trop lointain, hors de portée …

Et pourtant, Jésus associe ces deux termes, le proche et le lointain …

Dieu, « Père saint », veut que nous soyons comme lui : « Soyez saint parce que je suis saint » (Lv 19,2), et on trouve dans l’évangile une expression semblable de Jésus : « Soyez parfaits comme votre Père est parfait » (Mt 5,48).

Cette juxtaposition improbable est comme une demande de Jésus à son Père de rendre les disciples parfaits, et donc saints.

« Garde mes disciples dans ton nom … pour qu’ils soient UN, comme nous-mêmes. ».

Ce n’est pas la première fois que Jésus parle de l’unité entre son Père et lui ; mais avant il s’adressait aux disciples pour qu’ils fassent de même, ici il demande à son Père de les garder dans la même unité qu’ils avaient tous les deux.

Et c’est cette unité réalisée entre le Père et les disciples qui va permettre toutes les autres demandes de Jésus, par comparaison entre les actions des disciples et celles de Jésus.

« Qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils en soient comblés »

La joie de Jésus vient de son unité avec son Père. Si les disciples sont en unité avec le Père par l’intermédiaire de Jésus, alors eux aussi participeront à la joie du Jésus, la joie d’aimer et d’être aimé par le Père, la joie d’aimer les humains, et parfois d’être aimé par certains d’entre eux.

Pas par tous, car « le monde les a pris en haine parce qu’ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi je n’appartiens pas au monde. »

Mais Jésus ne demande pas qu’ils soient aimés par tout le monde ! Non, car il respecte la liberté de chacun, son for interne.

Ni que le Père les « retire du monde », car il y a des choses bonnes dans le monde, mais « qu’ils soient gardés « du Mauvais. », de tout ce qui est mauvais dans le monde, initié par le Mauvais, le Malin, le Satan. Là aussi à l’image de Jésus qui « est vainqueur [du] monde » (Jn 16,33).

« Sanctifie-les dans la vérité : ta Parole est vérité ».

Et comment Jésus explique la sanctification ? Par la Parole. Pas n’importe laquelle : celle de Dieu le Père qui a été proclamé sur terre par Jésus, en parole (λογος) et en actions (πραξις).

Et pour permettre cette sanctification, Jésus envoie ses disciples dans le monde : « De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde. », là encore à l’imitation de Jésus avec son Père.

Que retenir pour nous ?

Que nous devons tout faire pour être à « l’imitation de Jésus-Christ ».

Avec comme principe premier de tout faire pour être comme Jésus en unité avec le Père. C’est ce que dit Jésus dans le paragraphe suivant : « Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. (…) qu’ils soient un comme nous sommes UN : moi en eux, et toi en moi. Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. » (Jn 17,21-23).

Cette prière de Jésus à son Père concerne tous les disciples : « ceux qui sont là, mais encore ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi. » (Jn 17,20).

Elle concerne donc tous les baptisés, quels que soient leurs fonctions dans l’Église.

Seigneur Jésus,

ton amour pour nous est si grand

que tu veux partager avec nous

ce qui est le plus important pour toi :

l’unité parfaite qu’il y a entre ton Père et toi,

basée sur l’amour parfait.

Mais pour y arriver,

il faut que chacun renonce à lui-même,

et c’est pas gagné …

à commencer par moi.

                                     Francis Cousin

   

 

 

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Image dim Pâques B 7°9




7ième Dimanche de Pâques – Homélie du Père Louis DATTIN

Fidélité, unité, Vérité

Jn 17, 11-19

Nous venons de lire, dans l’Evangile, ce que les spécialistes appellent « la prière sacerdotale » : la prière du Christ-Prêtre qui s’adresse au Père pour les apôtres, et que demande-t-il pour eux ? C’est d’autant plus intéressant de l’écouter, qu’au fur et à mesure de ses demandes, il dresse un portrait de ce que doit devenir un vrai disciple du Christ : il campe devant nous, un véritable prototype de ce que doit être un chrétien véritable, un disciple, un apôtre. Alors, examinons ce texte de très près et nous verrons se dessiner peu à peu la silhouette du chrétien modèle. En comparant avec ce que nous sommes en réalité, cela peut être plein d’enseignements pour nous.

En lisant cet Evangile, la 1ère qualité qui frappe, c’est « la fidélité« . Un chrétien, c’est d’abord un « fidèle« , à tel point que l’on a appelé les chrétiens « des fidèles ». C’était le plus beau titre qu’on pouvait leur donner. On dit par exemple : « Combien y avait-il de « fidèles » à la messe aujourd’hui ? »

Et on a même été jusqu’à appeler ceux qui n’étaient pas chrétiens : « les infidèles » tant c’était cette « fidélité » qui devenait la 1ère caractéristique du chrétien. « Chrétiens, sommes-nous des « fidèles » ? » Et d’abord qu’est-ce donc que cette fidélité ?

Est fidèle, celui ou celle, qui s’étant engagé dans un amour, reste définitivement attaché avec celui ou celle avec qui, il s’est engagé, quelles que soient les difficultés, les contrariétés, les sollicitations extérieures, il ne laissera pas tomber l’autre. Il ne le lâchera jamais ! Il sera toujours là, présent, solidaire et aimant : on peut compter sur lui, il est solide, il est toujours là.

C’est la 1ère qualité de Dieu, celle qui nous frappe le plus. Malgré toutes nos fautes, nos départs loin de lui, nos éloignements, nos demi-tours, il est toujours là, prêt à recommencer l’alliance. C’est toute l’histoire de la Bible où jamais, malgré les circonstances les plus défavorables, il ne laisse tomber son peuple.

Aussi chantons-nous « Tu es le Dieu fidèle éternellement » et quand deux jeunes viennent devant Dieu pour se marier, parce qu’ils veulent faire comme lui, agir comme lui, eux, aussi, se promettent fidélité, à l’image de Dieu. Oui, un chrétien, c’est d’abord un homme qui, ayant donné sa foi au Seigneur, ne le laissera jamais tomber, pas plus d’ailleurs que Dieu ne l’oubliera : « Je suis avec vous, tous les jours, parmi vous, jusqu’à la fin des temps ».

Que dire alors de ceux qui se disent « chrétiens », qui ne pensent guère à Dieu, qui le prient de loin en loin, et qui sont incapables de se déranger une fois par semaine pour avoir « Rendez- vous avec lui » ? Pour les 90% de baptisés, 10%, et je suis optimiste, de « fidèles », de vrais, qui ne laissent pas tomber Dieu et qui ont le souci de faire grandir cette Vie divine, reçue en eux par le Baptême, la Confirmation, l’Eucharistie, 10% se souviennent que, sans lui, notre vie tombe en ruines. « Père Saint, garde mes disciples dans la fidélité à ton nom que tu m’as donné en partage pour qu’ils soient un comme nous-mêmes un comme nous-mêmes ».

Le second désir de Jésus pour nous, après la fidélité, c’est l’unité: il n’y a rien de plus pénible que de voir des chrétiens divisés, dressés les uns contre les autres, ne se parlant plus, ne désirant pas se réconcilier, jugeant les autres avec hauteur et dédain.

Frères, que cela n’arrive jamais entre nous. C’est la mort d’une communauté chrétienne, la mort d’une paroisse. Certes, nous pouvons avoir parfois des opinions différentes, des divergences de vues, de petits accrochages, des caractères opposés, mais que notre idéal commun, que notre union à Jésus-Christ soit toujours la plus forte : il ne doit avoir rien de plus pénible pour le Père, qui aime autant, chacun de nous, que de nous voir divisés, s’entredéchirer, s’opposer avec méchanceté et agressivité. Tout comme il est extrêmement pénible pour de bons parents de constater que leurs enfants ne s’entendent pas, ne veulent plus vivre ensemble alors qu’ils ont tout fait, pour créer une famille unie, où il fait bon vivre ensemble.

Vous savez combien le Seigneur a insisté sur cette unité, et si nous sommes fidèles parce que Dieu est fidèle, nous serons un, parce que Dieu, lui aussi, dans sa Trinité de personnes, est tellement un, qu’il ne fait qu’un seul Dieu. Si nous vivons comme Dieu, nous devenons « un », les uns et les autres, comme lui. « Père, qu’ils soient un, comme toi et moi nous ne faisons qu’un ».

Mais si nous devenons, peu à peu, si fidèles, si unis, si unanimes les uns avec les autres, surgit la 3e caractéristique : la vérité. Ensemble nous reconnaissons la même vérité, que nous vivons dans la même lumière, fidèles et unis autour d’une même Parole. Qu’importe que nous soyons fidèles et unis, si c’est dans l’erreur : fidélité et union ne prennent leur valeur que si, tous ensemble, nous sommes dans la vérité et c’est le troisième désir du Christ, dans cet Evangile d’aujourd’hui : « Consacre-les par ta vérité ». Ta Parole est vérité : être ancrés dans la vérité, écouter et mettre en pratique les paroles de celui qui, seul, a osé dire : « Je suis la vérité » ; « Je suis venu en ce monde pour rendre témoignage à la vérité ».

Aujourd’hui, au milieu de centaines de théories, de milliers d’idéologies et de sectes, où chacun semble avoir « sa religion », nous sommes tentés de dire comme Pilate à Jésus : « Qu’est-ce-que la vérité ? »

– Or, c’est évident, c’est logique : il n’y a pas plusieurs vérités qui se contredisent.

– Y en aurait-il que deux qui soient différentes, une des deux devient fausse et n’est qu’une erreur.

– « Je suis la vérité ».

 La vérité n’est pas une idée, n’est pas une notion.

C’est une personne : c’est Jésus-Christ et son message

Et toute autre vérité ne peut être qu’une approche, une participation, un accord avec Jésus-Christ. Aujourd’hui, si l’on veut réussir dans le monde, il semble indispensable de camoufler la vérité, de flirter avec le mensonge, de passer par des compromis.

Pour nous, disciples du Christ, la vérité est « une« . « Oui, c’est oui. Non, c’est non » quel que soit notre intérêt immédiat. Quand nous tournons notre boussole dans tous les sens, l’aiguille, elle, retrouve toujours le pôle. Pour un chrétien, c’est pareil.

Fidélité, unité, vérité : voilà les trois mots-clés de notre vie chrétienne, les trois « mots de passe » du chrétien. AMEN




7ième Dimanche de Pâques par le Diacre Jacques FOURNIER

« Père, garde-les dans la fidélité à ton Nom » (Jn 17,11b-19)

En ce temps-là, les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi : « Père saint, garde mes disciples unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes.
Quand j’étais avec eux, je les gardais unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné. J’ai veillé sur eux, et aucun ne s’est perdu, sauf celui qui s’en va à sa perte de sorte que l’Écriture soit accomplie.
Et maintenant que je viens à toi, je parle ainsi, dans le monde, pour qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils en soient comblés.
Moi, je leur ai donné ta parole, et le monde les a pris en haine parce qu’ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi je n’appartiens pas au monde.
Je ne prie pas pour que tu les retires du monde, mais pour que tu les gardes du Mauvais.
Ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi, je n’appartiens pas au monde.
Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité.
De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde.
Et pour eux je me sanctifie moi-même, afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité.

 

jésus en prière

Juste avant sa Passion, Jésus prie son Père pour ses disciples, et donc pour chacun d’entre nous. Et le Père exauce toujours le Fils : « Père, je te rends grâce de m’avoir écouté. Je savais que tu m’écoutes toujours » (Jn 11,41-42)… Cette prière de Jésus pour nous est donc exaucée, ne l’oublions jamais…

            Et que demande-t-il ? « Père saint, garde mes disciples dans la fidélité à ton Nom que tu m’as donné en partage pour qu’ils soient un comme nous-mêmes ». Or, « selon une conviction très répandue » à l’époque, « le nom dit la personne en sa profondeur… Aussi, connaître le nom de quelqu’un, c’est avoir accès au Mystère de son Être » (P. Xavier Léon Dufour). Le Père a donc donné au Fils son Nom en partage : il lui a donné d’Être ce qu’il Est. « Dieu Est Lumière » (1Jn 1,5) et « Esprit » (Jn 4,24), le Père Est Lumière et Esprit ? Reprenons notre principe de base : « Le Père aime le Fils et il a tout donné en sa main » (Jn 3,35), tout ce qu’Il Est, tout ce qu’Il a. « Tout ce qu’a le Père est à moi » (Jn 16,15), dit Jésus. Le Fils est donc lui aussi Lumière (Jn 8,12 ; 12,46) et Esprit (2Co 3,17) : il a reçu du Père d’avoir son Nom en partage. C’est pourquoi, « moi et le Père, nous sommes un » (Jn 10,30), unis l’un à l’autre dans la Communion d’un même Esprit, le Père le donnant au Fils par amour, le Fils le recevant du Père dans l’amour, et cela de toute éternité…

            Or « j’ai fait connaître ton Nom aux hommes », dit Jésus à son Père, et il l’a fait en leur donnant à eux aussi de recevoirce « Nom » en partage. Souvenons-nous : ressuscité, il leur dira : « Recevez l’Esprit Saint » (Jn 20,22). Par ce Don de l’Esprit, ils seront donc eux aussi en Communion avec Jésus et entre eux « dans l’unité de l’Esprit » (Ep 4,3). Aussi, quand Jésus demande à son Père de garder ses disciples dans la fidélité à son Nom, il lui demande de faire en sorte qu’ils demeurent bien dans ce Mystère de Communion qu’il est venu leur révéler et leur offrir (1Co 1,9), bien tournés vers Lui de tout cœur, accueillant sans cesse ce Don de l’Esprit qui leur est fait… Se repentir, se tourner vers Dieu, rester tourné vers Dieu, tout cela est Don de Dieu (Ac 5,31 ; 11,18 ; Lc 15,1-10). « Dieu, fais-nous revenir, fais luire ta face et nous serons sauvés » (Ps 80).

            Père, « je ne te demande pas de les retirer du monde, mais de les garder du Mauvais ». Cette demande rejoint la précédente… A la prière du Fils, Dieu le Père veille donc sur chacun des disciples de Jésus, comme un Père sur ses enfants, pour qu’ils ne se laissent pas tenter, pour qu’ils ne s’égarent pas, ne se blessent pas, ne se fassent pas de mal en faisant ce qui serait mal… « Ne nous laisse pas entrer en tentation »… Dieu est donc le premier acteur de notre conversion. Si nous y sommes un tant soit peu attentifs, il saura nous faire comprendre que telle parole, telle décision, telle action pourraient nous détourner de cette Plénitude de Vie qu’il veut voir régner en nous, pour notre seul bien…« Je parle ainsi pour qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils en soient comblés », « la joie de l’Esprit », l’Esprit donné gratuitement, par amour, « l’Esprit qui sanctifie » (2Th 2,13).




« Quand l’amour de Dieu embrase le cœur de l’homme »… – Père Matta el-Maskîne

Malgré tout ce qu’on peut dire et tout ce qu’on peut faire à propos du contrôle de la pensée, particulièrement durant la prière, il n’y a en réalité pour l’homme qu’un seul chemin pour atteindre la paix intérieure et le repos de la pensée : c’est l’amour, l’amour jaillissant de la foi et de la confiance en Dieu. Les méthodes volontaristes du contrôle de la pensée peuvent réussir à maîtriser partiellement la pensée et les capacités imaginatives, mais elles ne peuvent réussir à fixer la pensée en Dieu.

Quand l’amour de Dieu explose au cœur de l’homme, il investit, non seulement l’intellect, mais tous les sens, et l’homme tout entier devient une bouche qui parle et une oreille qui entend, et plus aucune force ne peut le séparer de son dialogue d’amour avec Dieu.

Quand l’amour de Dieu embrase le cœur de l’homme, non seulement il contrôle, sa pensée et ses sens, mais l’homme tout entier accède à un état de quiétude et de sérénité qui est le paradis même. Cela tient au sentiment de sécurité et de confiance absolue que l’on reçoit dans la présence du Dieu tout-puissant. Le passé, avec ses malheurs et ses tristes souvenirs, s’efface de l’horizon de la pensée priante, de même que n’existent plus pour elle les préoccupations du présent avec ses exigences, et que disparaît l’angoisse de l’avenir avec ses surprises. L’âme est désormais au repos en Dieu. Elle a mis en lui une confiance illimitée, semblable à celle e l’enfant reposant sur le sein de sa mère.

Un des plus grands mystères de notre amour de Dieu et de son impact sur l’âme humaine est, sans doute, la capacité de cet amour à convaincre l’âme de confier totalement, tout simplement et d’un seul coup, sa volonté, sa vie, ses espoirs et sa faiblesse entre les mains de son bien-aimé. L’homme se lève alors pour prier, non seulement l’esprit clair et la pensée maîtrisée, mais avec un sentiment d’abandon, de sérénité et de calme, même pendant les circonstances d’angoisse et de perturbation les plus violentes et les plus dangereuses. L’attitude du martyr s’avançant vers l’épée du bourreau avec calme et tranquillité, priant et levant au ciel les mains et les yeux, est une image vivante et éloquente de la puissance de l’amour capable de tout vaincre.

Pour celui qui aime, sa disposition au don de soi et à l’abnégation est son meilleur bouclier contre toutes les surprises, les menaces et les angoisses qui sont les plus puissants facteurs de perturbation de la pensée durant la prière.

                                                                                   P. Matta el-Maskîne

                                                        Extrait de « L’expérience de Dieu dans la vie de prière »

                                                               (Abbaye de Bellefontaine – Editions du Cerf)




En vidéoconférence (zoom) : « L’Amour de Marie » (D. Jacques Fournier), les jeudis du mois de Mai.

« L’Amour de Marie »…

Les jeudis  : 6, 13 , 20 et 27 mai et le 3 juin

De 18h 00 à 19h 30, en vidéoconférence avec l’application zoom (téléchargement gratuit).

 

« Les textes où Marie intervient dans le Nouveau Testament sont rares, mais d’une surprenante richesse. Nous les relirons en notant notamment les multiples allusions à l’Ancien Testament qui nous permettront de pressentir, tant dans ces prophéties que dans leur mise en oeuvre, l’unité, la beauté et la profondeur du projet de Dieu sur toute l’humanité.

D. Jacques Fournier

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