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Rencontre autour de l’Évangile – 4ième Dimanche de Pâques

« Je suis le bon pasteur…

J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie… « 

 

 

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

 Situons le texte et lisons (Jean 10, 11-18)

Après avoir prononcé la parabole de la bergerie et du pasteur (v.1-6) devant les juifs qui s’opposent à lui et le menacent, Jésus donne l’interprétation de la parabole (v. 7) parce que ses adversaires n’avaient pas compris ce qu’il voulait dire.

Soulignons les mots importants

Je suis le bon pasteur : Quand Jésus dit « Je suis »,  il laisse entendre quelque chose de son identité  (Rappelons-nous le Nom que Dieu révèle à Moïse au Buisson ardent de l’Exode). On peut se rappeler d’autres paroles de Jésus qui commencent par « je suis ».

Berger mercenaire : Que signifie ce mot ? (on en parle quelque fois dans certains coups d’Etat)

Le loup s’empare des brebis et les disperse : De qui Jésus parle-t-il ?

Des mots très forts expriment les liens qui existent entre le bon berger et ses brebis : relever les expressions qui décrivent ces liens.

Moi, je suis le bon pasteur : Jésus est le bon pasteur pour deux raisons : lesquelles ?

« Je connais » mes brebis et mes brebis « me connaissent » : le mot « connaître » dans la Bible a un sens plus profond que dans notre langage courant. Comme le Père me connaît et je connais le Père : Qu’est-ce que Jésus nous révèle de la relation qu’il y a entre lui et ses disciples ?

Je donne ma vie pour mes brebis : Qu’est-ce que Jésus annonce par ces mots ?

J’ai d’autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie…il faut que je les conduise : Qu’est-ce Jésus porte dans son cœur en disant ces paroles ? A qui pense-t-il ?

Elles écouteront ma voix : Quelle est la force de la parole de Jésus ?

 La mort est un acte souverainement libre dans lequel Jésus accomplit le commandement du Père. Jésus reste maître parce qu’il accomplit ce que Dieu, dans son amour, a voulu pour apporter la vie aux hommes.

Le Père m’aime :        Parce que je DONNE ma vie

                                    pour la REPRENDRE ensuite

                                    personne ne peut me l’enlever

                                    je la donne de moi-même

                                    j’ai pouvoir de la DONNER

                                    et le pouvoir de la REPRENDRE

voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père.

 

Pour l’animateur  

Les mots « je suis » qui précède bon pasteur nous permettent de réaliser que Jésus s’attribue le Nom même de Dieu. Dans l’Ancien Testament, les prophètes ont parlé de Dieu comme le pasteur de son peuple. Le prophète Ezéchiel en particulier a annoncé que Dieu lui-même, devant la conduite des mauvais pasteurs qu’il a donné à son Peuple, viendrait lui même prendre la tête de son troupeau. (Ez.34). Jésus réalise cette prophétie.

A l’inverse du mercenaire qui est « payé pour » et pour qui les brebis ne comptent pas vraiment, entre le bon berger et ses brebis, il y a des liens très forts : les brebis lui appartiennent, les brebis comptent beaucoup pour lui, ils connaissent sa voix (v.4), il les connaît et elles le connaissent, c’est à dire il y a une connaissance du cœur, une communion, entre le bon berger et ses brebis. Il donne sa vie pour elles.

Cette connaissance de cœur et de communion entre Jésus et les membres de son peuple s’enracine dans la communion qui existe entre le Père et Jésus son Fils.

La parabole renvoie clairement à la mort de Jésus  (« Je donne ma vie pour mes brebis ») Jésus versera son sang pour la multitude (Mc 14,24). Son « corps sera donné pour vous » (Lc 22,19).

Le mercenaire abandonne ses brebis ; Jésus dira « Je ne vous laisserai pas orphelins » (Jn 14,18). Personne n’arrachera les brebis de sa main pour les disperser ; au contraire il va mourir pour « rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés. » (Jn 11,52) Le loup représente tous ceux qui attaquent le troupeau et cherchent à le détruire ou à le diviser. 

« J’ai encore d’autres brebis… » Jésus pense aux croyants  qui viendront du monde païen  et qui par l’intermédiaire des disciples, croiront en lui.

Elles écouteront ma voix : Le rassemblement se fera autour de Jésus et de sa parole.

La Parole de Jésus est une force de rassemblement et source d’unité.

La disposition des derniers versets, ci-dessous, laisse voir l’intimité de Jésus avec son Père, intimité qui donne sens à sa vie et à sa mort. Le Père est à la source et à la fin de l’activité de Jésus. Tout vient de lui : le commandement n’est rien d’autre que l’expression de l’amour.

 

 

TA PAROLE DANS NOS CŒURS

Jésus, tu es le bon pasteur. Nous sommes les brebis de ton troupeau. Chacun de nous est important pour toi. Tu nous connais et tu nous invites à te connaître, comme des époux ou des amis qui s’aiment ; comme ton Père et Toi vous vous connaissez et vous aimez. Tu as donné ta vie pour le salut de tous les hommes. Comme ton Père, tu portes dans ton cœur le désir de faire entrer dans ton troupeau tous ceux qui ne te connaissent pas encore. Envoie des ouvriers de l’évangile pour faire entendre ta voix.

TA PAROLE DANS NOTRE VIE :

Est-ce que nous nous laissons aimer et guider par Jésus, le Bon Pasteur ? Est-ce que nous cherchons à le connaître ? A connaître ses paroles ?

Cet évangile du Bon Pasteur nous l’entendrons le dimanche où l’Eglise prie pour les vocations, en particulier des vocations de prêtres. Quel est l’intérêt que nous portons à l’éveil des vocations ? Quelle serait notre réaction si l’un de nos garçons nous faisait part de son désir d’être prêtre ?

Pour faire vivre son peuple et pour faire connaître le salut qu’il offre à tous les hommes, Jésus a besoin aussi de diacres, de religieux, de religieuses, de missionnaires, de couples chrétiens qui témoignent de l’amour de Dieu :  est-ce que nous portons dans notre cœur et notre prière toutes ces vocations ? Est-ce que nous rejoignons Jésus dans son désir de rassembler tous les hommes dans l’amour du Père ?

  

ENSEMBLE PRIONS  

Dieu, Père éternel et tout-puissant, guide-nous jusqu’au bonheur du ciel ; que le troupeau parvienne, malgré sa faiblesse, là où son Pasteur, Jésus Christ, est entré victorieux. Lui qui règne avec Toi, dans l’Amour de l’Esprit, pour les siècles.

 

Chant : Pasteur d’un peuple en marche

Pour lire ou imprimer le document en PDF cliquer ici : 4ième dimanche de Pâques Année B 1

 

 

 

 




Audience Générale du Mercredi 14 Avril 2021

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 14 Avril 2021


Catéchèse – 29. L’Eglise, maîtresse de prière

Chers frères et sœurs, bonjour!

L’Eglise est une grande école de prière. Beaucoup d’entre nous ont appris à prononcer les premières prières assis sur les genoux de leurs parents ou de leurs grands-parents. Peut-être conservons-nous le souvenir de notre mère et de notre père qui nous enseignaient à réciter les prières avant d’aller dormir. Ces moments de recueillement sont souvent ceux pendant lesquels les parents écoutent leurs enfants faire quelques confidences personnelles et peuvent leur donner un conseil inspiré de l’Evangile. Ensuite, sur le chemin de la croissance, on fait d’autres rencontres, avec d’autres témoins et maîtres de prière (cf. Catéchisme de l’Eglise catholique, nn. 2686-2687). Cela fait du bien de les rappeler.

La vie d’une paroisse et de chaque communauté chrétienne est rythmée par les temps de la liturgie et de la prière communautaire. Nous nous apercevons que ce don que nous avons reçu dans l’enfance avec simplicité est un grand patrimoine, un patrimoine très riche, et que l’expérience de la prière mérite d’être toujours davantage approfondie (cf. ibid., n. 2688). L’habit de la foi n’est pas amidonné, il se développe avec nous; il n’est pas rigide, il grandit, également à travers des moments de crise et des résurrections; d’ailleurs, il ne peut pas grandir sans des moments de crise, car la crise te fait grandir: entrer en crise est une manière nécessaire pour grandir. Et le souffle de la foi est la prière: plus nous apprenons à prier plus nous grandissons dans la foi. Après certains passages de la vie, nous nous apercevons que sans la foi nous n’aurions pas pu y arriver et que la prière a été notre force. Pas seulement la prière personnelle, mais également celle de nos frères et sœurs, et de la communauté qui nous a accompagné et soutenu, des gens qui nous connaissent, des gens à qui nous demandons de prier pour nous.

C’est également pour cela que dans l’Eglise fleurissent sans cesse des communautés et des groupes consacrés à la prière. Certains chrétiens ressentent même l’appel à faire de la prière l’action principale de leurs journées. Dans l’Eglise, il y a des monastères, il y a des couvents, des ermitages, où vivent des personnes consacrées à Dieu, qui deviennent souvent des centres de rayonnement spirituel. Ce sont des communautés de prière qui font rayonner la spiritualité. Ce sont des petites oasis où l’on partage une prière intense et où l’on construit jour après jour la communion fraternelle. Ce sont des cellules vitales, non seulement pour le tissu ecclésial, mais pour la société elle-même. Pensons, par exemple, au rôle qu’a eu le monachisme dans la naissance et la croissance de la civilisation européenne, et également dans d’autres cultures. Prier et travailler en communauté fait avancer le monde. C’est un moteur.

Tout dans l’Eglise naît de la prière, et tout grandit grâce à la prière. Quand l’ennemi, le Malin, veut combattre l’Eglise, il le fait tout d’abord en cherchant à assécher ses sources, en les empêchant de prier. Nous le voyons par exemple dans certains groupes qui se mettent d’accord pour effectuer des réformes ecclésiales, des changements dans la vie de l’Eglise… Il y a toutes les organisations, il y a les médias qui informent tout le monde… Mais la prière ne se voit pas, on ne prie pas. «Nous devons changer cela, nous devons prendre cette décision qui est un peu forte…». La proposition est intéressante, elle est intéressante, seulement avec la discussion, seulement avec les médias, mais où est la prière? La prière est celle qui ouvre la porte à l’Esprit Saint, qui est celui qui inspire pour avancer. Les changements dans l’Eglise sans prière ne sont pas des changements d’Eglise, ce sont des changements de groupe. Et quand l’Ennemi – comme je l’ai dit – veut combattre l’Eglise, il le fait avant tout en cherchant à assécher ses sources, en les empêchant de prier, et [en la poussant à] faire ces autres propositions.  Si la prière cesse, il semble pendant un moment que tout puisse continuer comme toujours – par inertie – , mais peu de temps après, l’Eglise s’aperçoit qu’elle est devenue comme une enveloppe vide, qu’elle a égaré son axe central, qu’elle ne possède plus la source de la chaleur et de l’amour. Les femmes et les hommes saints n’ont pas une vie plus facile que les autres, au contraire, ils ont eux aussi leurs problèmes à affronter et, en plus, ils sont souvent l’objet d’oppositions. Mais leur force est la prière, qui puise toujours au «puits» intarissable de notre  mère l’Eglise. Par la prière, ils alimentent la flamme de leur foi, comme on le faisait avec l’huile des lampes. Et ainsi, ils avancent en marchant dans la foi et dans l’espérance. Les saints, qui souvent comptent peu aux yeux du monde, sont en réalité ceux qui le soutiennent, non pas avec les armes de l’argent et du pouvoir, des moyens de communication et ainsi de suite, mais avec les armes de la prière.

Dans l’Evangile de Luc, Jésus pose une question dramatique qui nous fait toujours réfléchir: «Mais le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre?» (Lc 18, 8), ou trouvera-t-il seulement des organisations, comme un groupe d’ «entrepreneurs de la foi», tous bien organisés, qui font de la bienfaisance, beaucoup de choses…, ou trouvera-t-il la foi?. «Mais le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre?». Cette question se trouve à la fin d’une parabole qui montre la nécessité de prier avec persévérance, sans se lasser (cf. vv. 1-8). Nous pouvons donc conclure que la lampe de la foi sera toujours allumée sur la terre, tant qu’il y aura l’huile de la prière. La lampe de la vraie foi de l’Eglise sera toujours allumée sur la terre tant qu’il y aura l’huile de la prière. C’est ce qui fait avancer la foi et qui fait avancer notre pauvre vie, faible, pécheresse, mais la prière la fait avancer avec sécurité. C’est une question que nous, chrétiens, nous devons nous poser: est-ce que je prie? Prions-nous? Comment est-ce que je prie? Comme des perroquets ou bien prions-nous avec le cœur? Comment est-ce que je prie? Je prie en étant certain d’être dans l’Eglise et je prie avec l’Eglise, ou est-ce que je prie un peu selon mes idées et je fais que mes idées deviennent prière? Il s’agit-là d’une prière païenne, pas chrétienne. Je le répète: nous pouvons conclure que la lampe de la foi sera toujours allumée sur la terre tant qu’il y aura l’huile de la prière.

Et il s’agit d’une tâche essentielle de l’Eglise: prier et éduquer à prier. Transmettre de génération en génération la lampe de la foi avec l’huile de la prière. La lampe de la foi qui illumine, qui arrange les choses vraiment comme elles sont, mais qui ne peut avancer qu’avec l’huile de la prière. Autrement, elle s’éteint. Sans la lumière de cette lampe, nous ne pourrions pas voir la route pour évangéliser, nous ne pourrions même pas voir la route pour bien croire; nous ne pourrions pas voir le visage de nos frères à approcher et à servir; nous ne pourrions pas éclairer la pièce où nous rencontrer en communauté… Sans la foi, tout s’écroule; et sans la prière, la foi s’éteint. Foi et prière, ensemble. Il n’y a pas d’autre voie. C’est pourquoi l’Eglise, qui est maison et école de communion, est maison et école de foi et de prière.


Je salue cordialement les personnes de langue française.

Frères et sœurs, demandons au Seigneur de répandre son Esprit sur les familles chrétiennes afin qu’elles deviennent des églises domestiques où les enfants sont formés par la prière, à un authentique témoignage de vie empreinte de foi, d’espérance et de charité.

Que Dieu vous bénisse !





3ième Dimanche de Pâques (Lc 24, 35-48) – Francis Cousin

« Paix à vous ! »

Nous voici revenu au soir du ’’premier jour de la semaine’’ après la mort de Jésus, le soir de sa résurrection.

Jésus était apparu à quelques disciples au long du jour. Il y avait donc grande effervescence dans la chambre haute, qu’on appelle maintenant le cénacle.

Les deux disciples d’Emmaüs étaient arrivés pour annoncer qu’ils l’avaient vu, eux aussi, et qu’ils l’avaient reconnu à la fraction du pain.

On discutaillait dans tous les coins de la résurrection de Jésus, surtout après l’arrivée des pèlerins d’Emmaüs …

Et soudain, Jésus est là ! (Saint Jean précise même : « Alors que les portes … étaient verrouillées par crainte des juifs. » (Jn 20,19)).

« Paix à vous ! »

C’est sûr qu’il y a de quoi être affolé de cette situation ! Et les disciples le furent : ils croyaient voir un fantôme !

Voyons comment Jésus d’y prend pour les convaincre que c’est bien lui qui est là. Il ne dit pas : « C’est moi, Jésus, je suis ressuscité ! ».

Au contraire, il prend soin d’eux : « Pourquoi êtes-vous bouleversés ? Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ? »

Il n’attend pas de réponses … que les disciples auraient d’ailleurs été bien incapables d’exprimer, mais il montre qu’il connaît le trouble que sa présence met dans leurs cœurs. Cela les calme.

Puis il passe aux choses concrètes : « Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! », avec la marque des clous …

« Touchez-moi … je suis fait de chair et d’os … je ne suis pas un esprit ! »

Mais ils ne sont pas encore vraiment convaincus …

« Avez-vous ici quelque chose à manger ? » … et il mangea devant eux le morceau de poisson grillé qu’ils lui présentèrent … Son corps fonctionnait normalement, comme tous les corps !

Les disciples sont alors rassurés …

Alors seulement, il commence à leur parler de la mission que le Père lui a confiée, mission préparée et annoncée par les écrits de la Bible : « Il faut que s’accomplisse tout ce qui a été écrit à mon sujet dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes. », puis de ce qu’il leur avait dit : « Il devait souffrir, mourir et ressusciter le troisième jour … ».

Et il finit en disant : « À vous d’en être les témoins. »

C’est le même schéma que lors de la discussion avec les disciples d’Emmaüs : d’abord la mise en confiance, puis les explications de l’Écriture, et enfin, après le repas, devenir témoins. (Mais pour les disciples d’Emmaüs, il n’a pas eu à le leur dire : ils l’ont compris tout seul).

Alors pour nous, qui avons été baptisés, grâce au témoignage de ceux qui nous ont précédés, où en sommes-nous de notre relation à Dieu, à la résurrection de Jésus ?

– Sommes-nous dans le doute vis-à-vis de la résurrection de Jésus ?

    Un sondage assez ancien révèle que seulement 13 % de catholiques français croient en la résurrection de Jésus, 31 % chez les catholiques pratiquants, et seulement 57 % chez les pratiquants réguliers, alors que ce devrait être 100 % ! ; et la tendance est à une diminution continue au profit de la réincarnation ! Il paraît que c’est ’’tendance’’ ?!!

    Pourtant, saint Paul le dit très clairement : « Si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est sans valeur » (1 Co 15,17).

– Sommes-nous au clair dans la connaissance et la garde des commandements de Jésus ?

    Saint Jean nous le dit : « Celui qui dit : ’’Je le connais’’ [Jésus], et qui ne garde pas ses commandements, est un menteur : la vérité n’est pas en lui. » (Première lecture).

– Sommes-nous conscients que nous avons à être des témoins de la Résurrection de Jésus ?

– Sommes-nous conscients que, par le baptême, le Christ est présent en nous à chaque instant de notre vie ?

Le Seigneur nous dit encore aujourd’hui : « Paix à vous ! ». Paix dans notre cœur, avec la foi en la résurrection de Jésus, dans la connaissance de son enseignement, dans la volonté d’être témoin de sa Parole, conscient qu’il est avec nous tous les jours jusqu’à la fin du monde.

Seigneur mon Dieu,

Beaucoup demandent :

« Qui nous fera voir le bonheur ? »

Sur nous, Seigneur,

que s’illumine ton visage !

Dans la paix, moi aussi,

je me couche et je dors,

car tu me donnes d’habiter,

Seigneur,

seul, dans la confiance.

                                               (Psaume 4)

Francis Cousin      

 

 

Pour accéder à la prière illustrée, cliquer sur le titre ci-après:

Image dim Pâques B 3°




2ième Dimanche de Pâques (Jn 20, 19-31) – P. Rodolphe EMARD

Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité !

Nous le rappelons souvent frères et sœurs, le cœur de la foi chrétienne c’est la Résurrection. Cependant, la foi en la Résurrection n’est pas automatique, loin de là ! Nous n’y adhérons pas tous de la même façon.

Il s’agit d’un grand mystère qu’il faut constamment accueillir dans notre vie, à l’instar de Thomas. Thomas est fort sympathique, il est sans doute celui qui a vécu une expérience religieuse proche de la nôtre.

Le soir de Pâques, il n’est pas avec les autres disciples lorsque Jésus ressuscité fait son apparition. Ses amis lui rapportent la Bonne Nouvelle : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais Thomas a une réponse bien ferme : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »

La réaction de Thomas est proche de celle de beaucoup de nos contemporains. On dit parfois : « Je ne crois qu’à ce que je vois ! » On en reste qu’à ce qu’on peut toucher de nos mains ou voir de nos yeux de chair. Si on prend ce dicton à la lettre, au final, on croit en peu de choses !

Car il y a bien des choses que nous ne voyons pas et qui pourtant existent et ont des effets sur nous : l’air, les ondes, les rayons ultraviolets, les microbes, la Covid-19 que nous ne voyons pas mais qui ravage sérieusement notre quotidien…

Ce n’est pas parce qu’on ne voit pas que ça n’existe pas ! Il en est de même pour les affaires de la foi. Antoine de Saint-ExupérY disait ou faisait dire au Petit Prince : « L’essentiel est invisible pour les yeux » ; « On ne voit bien qu’avec le cœur ».

 

Or, Jésus a bien dit cela : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » La Résurrection n’est pas de l’ordre d’une expérience scientifique mais de l’ordre d’une expérience spirituelle, de l’ordre des « yeux du cœur » : il s’agit d’une rencontre, celle de Jésus ressuscité ! C’est lui qui est à l’origine, la cause et le but de notre foi. C’est en ayant vécu et après avoir seulement vécu cette rencontre avec Jésus ressuscité que nous serons capables de poser un acte de foi, à l’image de Thomas : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »

Thomas passera de l’incrédulité à la foi et notons qu’il donne une profession de foi la plus poussée concernant le Christ : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Jésus est Seigneur et il est Dieu !

Dans l’Évangile, nous ne savons pas comment Jésus rejoint ses disciples qui font une réelle expérience de sa présence. La présence de Jésus n’est ni fantomatique, ni ésotérique. Ce n’est pas un fantôme !

C’est le même Jésus, le Verbe de Dieu qui a pris chair de la Vierge Marie, qui a séjourné sur les routes de la Palestine, qui a subi la Passion et qui est mort sur la croix. D’ailleurs, il montre à ses disciples les marques de la croix dans ses mains et dans son côté. Mais il est ressuscité et par la force de sa Résurrection, Jésus est dans une condition radicalement nouvelle, dans une condition glorieuse.

Il me semble frères et sœurs que pour nous disciples de 2021, deux appels nous sont faits ce matin :

  • La foi nous l’aurons compris est une rencontre avec le Christ ressuscité, une rencontre vivifiante qui communique la Vie de Dieu. Jésus nous donne :

  • L’Esprit-Saint pour dépasser nos doutes, nos craintes. L’Esprit-Saint qui nous vivifie et nous purifie de l’intérieur pour nous révéler la vérité du Christ.

  • « La paix soit avec vous ! » (À trois reprises dans le récit). Jésus nous donne sa paix. C’est ce dont nous avons le plus besoin. Quand nous en faisons réellement expérience, cette paix nous rassure, elle annule la peur. Cette paix ne supprime pas, comme par magie, les difficultés et les tempêtes de la vie mais elle nous aide à les surmonter sereinement, avec plus de confiance. Nous ne sommes pas seuls, le Christ ressuscité est avec nous, il nous donne l’Esprit-Saint : « Recevez l’Esprit Saint. »

  • Jésus nous donne son pardon qui restaure, qui nous relève et nous pousse à ne pas nous résigner de nos épreuves et de nos échecs. Le pardon du Christ peut nous faire rebondir si nous l’accueillons vraiment dans nos vies, dans nos relations, dans nos engagements…

  • N’oublions pas que chaque dimanche est le lieu où le Christ se laisse « toucher » pour nous communiquer sa vie de ressuscité. C’est dans le rassemblement de la messe que s’établit et se renforce notre foi.

Demandons au Seigneur d’augmenter en nous la foi en sa Résurrection.

  • Thomas est proche de nous, il nous est semblable sous bien des aspects. Il a ses qualités, il est concret, plein de bon sens et il n’a pas envie de se faire avoir. Qui le voudrait ? Alors, il veut vérifier par lui-même : « Si je ne vois pas (…) si je ne [touche pas] (…) non, je ne croirai pas ! »

Thomas apprendra à ne pas se fier qu’à lui-même. Sa foi s’appuiera aussi sur celle de ses frères disciples : « Nous avons vu le Seigneur ! »

Je terminerai sur ce point frères et sœurs. Oui ! Que le Seigneur augmente en nous la foi ! Et qu’il nous préserve de ne pas fabriquer une « foi zembrocal », une foi qui nous arrangerait, une foi de sélections (je prends tel ou tel élément, d’ici ou d’ailleurs…)

Notre foi repose sur le témoignage, sur la foi des Apôtres. Le tombeau vide ne prouve rien ! Gardons-nous de nous séparer cette tradition apostolique. Pour nous baptisés catholiques, hors de l’Église, point de Salut ! Que le Seigneur nous donne de chérir cette tradition apostolique.

Belle fête de la divine Miséricorde à tous. Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité ! Amen.

                                                                                                             P. Rodolphe Emard




Audience Générale du Mercredi 7 Avril 2021

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 7 Avril 2021


Catéchèse – 28. Prier en communion avec les saints

Chers frères et sœurs, bonjour!

Je voudrais aujourd’hui m’arrêter sur le lien entre la prière et la communion des saints. En effet, quand nous prions, nous ne le faisons jamais seuls: même si nous n’y pensons pas, nous sommes plongés dans un fleuve majestueux d’invocations qui nous précède et qui se poursuit après nous.

Dans les prières que nous trouvons dans la Bible, et qui retentissent souvent dans la liturgie, on trouve la trace d’antiques histoires, de libérations prodigieuses, de déportations et d’exils tristes, de retours émouvants, de louanges prononcées devant les merveilles de la création… Et ainsi, ces voix se transmettent de génération en génération, dans un mélange incessant entre l’expérience personnelle et celle du peuple et de l’humanité à laquelle nous appartenons. Personne ne peut se détacher de sa propre histoire, de l’histoire de son peuple, nous portons cet héritage dans nos habitudes et également dans la prière. Dans la prière de louange, en particulier dans celle qui naît du cœur des petits et des humbles, retentit quelque chose du chant du Magnificat que Marie éleva à Dieu devant sa parente Elisabeth; ou de l’exclamation du vieux Siméon qui, prenant l’Enfant Jésus dans les bras, dit ceci: «Maintenant, Souverain Maître, tu peux, selon ta parole, laisser ton serviteur s’en aller en paix» (Lc 2, 29).

Les prières – celles qui sont bonnes – se “diffusent”, elles se propagent dans cesse, avec ou sans messages sur les “réseaux sociaux”: à partir des chambres d’hôpital, des moments de retrouvailles festifs, comme de ceux où l’on souffre en silence… La douleur de chacun est la douleur de tous, et le bonheur d’une personne se déverse dans l’âme des autres personnes. La douleur et le bonheur font partie de l’unique histoire: ce sont des histoires qui deviennent histoire dans notre propre vie. On revit l’histoire avec ses propres mots, mais l’expérience est la même.

Les prières renaissent toujours: chaque fois que nous joignons les mains et que nous ouvrons notre cœur à Dieu, nous nous retrouvons en compagnie de saints anonymes et de saints reconnus qui prient avec nous, et qui intercèdent pour nous, comme des frères et sœurs aînés qui sont passés par notre même aventure humaine. Dans l’Eglise, il n’y a pas un deuil qui reste solitaire, il n’y a pas une larme qui soit versée dans l’oubli, car tout respire et participe d’une grâce commune. Ce n’est pas un hasard si dans les églises antiques les sépultures se trouvaient précisément dans le jardin autour de l’édifice sacré, comme pour dire qu’à chaque Eucharistie participe, d’une certaine manière, la foule de ceux qui nous ont précédés. Il y a nos parents et nos grands-parents, il y a les parrains et les marraines, il y a les catéchistes et les autres éducateurs… Cette foi communiquée, transmise, que nous avons reçue: avec la foi a également été transmise la manière de prier, la prière.

Les saints sont encore ici, non loin de nous; et leurs représentations dans les églises évoque cette “nuée de témoins” qui nous entoure toujours (cf. He12, 1). Au début, nous avons entendu la lecture du passage de la Lettre aux Hébreux. Ce sont des témoins que nous n’adorons pas – bien évidemment, nous n’adorons pas ces saints –, mais que nous vénérons et qui, de mille manières, nous renvoient à Jésus Christ, unique Seigneur et médiateur entre Dieu et l’homme. Un saint qui ne te renvoie pas à Jésus Christ n’est pas un saint, pas même un chrétien. Le saint te rappelle Jésus parce qu’il a parcouru le chemin de la vie comme un chrétien. Les saints nous rappellent que dans notre vie également, bien que faible et marquée par le péché, la sainteté peut éclore. Dans les Evangiles, nous lisons que le premier saint «canonisé» a été un voleur et il a été « canonisé » non par un Pape, mais par Jésus lui-même. La sainteté est un parcours de vie, de rencontre avec Jésus, qu’elle soit longue ou brève, d’un instant, mais c’est toujours un témoignage. Un saint est le témoignage d’un homme ou d’une femme qui a rencontré Jésus et qui a suivi Jésus. Il n’est jamais trop tard pour se convertir au Seigneur, qui est bon et grand dans l’amour (cf. Sal 102,8).

Le Catéchisme explique que les saints «contemplent Dieu, ils le louent et ne cessent pas de prendre soin de ceux qu’ils ont laissé sur la terre. […] Leur intercession est leur plus haut service du Dessein de Dieu. Nous pouvons et devons les prier d’intercéder pour nous et pour le monde entier» (CEC, 2683). Dans le Christ, il y a une solidarité mystérieuse entre ceux qui sont passés à l’autre vie et nous qui sommes pèlerins dans celle-ci: du Ciel, nos chers défunts continuent à prendre soin de nous. Ils prient pour nous et nous prions pour eux, et nous prions avec eux.

Ce lien de prière entre nous et les saints, c’est-à-dire entre nous et les gens qui sont arrivés à la plénitude de la vie, ce lien de prière nous en faisons déjà l’expérience ici, dans la vie terrestre: nous prions les uns pour les autres, nous demandons et nous offrons des prières… La première façon de prier pour quelqu’un est de parler de lui ou d’elle à Dieu. Si nous faisons cela fréquemment, chaque jour, notre cœur ne se ferme pas, il reste ouvert à nos frères. Prier pour les autres est la première manière de les aimer et nous pousse à la proximité concrète. Même dans les moments de conflits, une manière de dénouer le conflit, de l’adoucir, est de prier pour la personne avec laquelle je suis en conflit. Et quelque chose change avec la prière. La première chose qui change est mon cœur, est mon attitude. Le Seigneur le change pour rendre une rencontre possible, une nouvelle rencontre et éviter que le conflit ne devienne une guerre sans fin.

La première manière d’affronter un temps d’angoisse est de demander à nos frères, en particulier aux saints, qu’ils prient pour nous. Le nom qui nous a été donné au baptême n’est pas une étiquette ou une décoration! C’est généralement le nom de la Vierge, d’un saint ou d’une sainte, qui n’attendent rien d’autre que de “nous donner un coup de main ” dans la vie, de nous donner un coup de main pour obtenir de Dieu les grâces dont nous avons le plus besoin. Si dans notre vie les épreuves n’ont pas été excessives, si nous sommes encore capables de persévérance, si malgré tout nous avançons avec confiance, peut-être devons-nous tout cela, plus qu’à nos mérites, à l’intercession de nombreux saints, certains au Ciel, d’autres pèlerins comme nous sur la terre, qui nous ont protégés et accompagnés, car nous savons tous qu’ici sur la terre il y des personnes saintes, des hommes et des femmes saints qui vivent dans la sainteté. Ils ne le savent pas, nous ne le savons pas non plus, mais il y a des saints, des saints de tous les jours, des saints cachés ou, comme j’aime à le dire, des «saints de la porte à côté», ceux qui partagent leur vie avec nous, qui travaillent avec nous et qui conduisent une vie de sainteté.

Que soit donc béni Jésus Christ, unique Sauveur du monde, avec cette immense floraison de saints et de saintes, qui peuplent la terre et qui ont fait de leur vie une louange à Dieu. Car – comme l’affirmait saint Basile – «pour l’Esprit, le saint est une demeure particulièrement adaptée, parce qu’elle s’offre pour habiter avec Dieu et qu’elle est appelée son temple» (Liber de Spiritu Sancto, 26, 62: PG 32, 184A; cf. CEC, 2684).


Je salue cordialement les personnes de langue française. Que, dans les épreuves de ce monde, le Christ ressuscité, unique Seigneur et Médiateur entre Dieu et les hommes, soit toujours votre joie et vous donne sa force pour l’annoncer autour de vous. Que Dieu vous bénisse !





2ième Dimanche de Pâques (Jn 20, 19-31) – Francis Cousin

 « Thomas … »

Un cas parmi les apôtres …

Un peu grande gueule aussi, comme saint Pierre … C’est lui qui dit : « Allons-y, nous aussi, pour mourir avec lui ! » (Jn 11,16) quand Jésus voulait retourner à Jérusalem …

Mais devant la réalité de la mort de Jésus, il a peur pour lui, pour sa vie …

Ses belles paroles sonnent faux dans le contexte de la Passion …

S’il ne renie pas Jésus, il l’abandonne à son sort … et il a honte de ses paroles vis-à-vis des autres apôtres …

Et il s’isole, s’éloigne du groupe des apôtres. Il a besoin de réfléchir.

Alors qu’il rencontre un des apôtres qui lui annonce que Jésus est ressuscité … il a une petite lueur d’espoir … mais il doute encore. Une question qui vient d’ajouter aux autres. Dans son esprit rationnel, il lui faut une preuve : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! ».

Mais il rejoint les apôtres.

Huit jours après sa première apparition, c’est-à-dire le premier jour de la semaine, le lendemain du sabbat, en tenant compte de l’habitude juive de compter les deux extrémités de l’intervalle pour indiquer l’amplitude de celui-ci, Jésus revient au cénacle.

On remarquera que les apparitions de Jésus sont nombreuses le lendemain du sabbat de Pâques, puis plus rien de la semaine, et quand Jésus revient le lendemain du sabbat suivant, il rassemble (écclésia) de nouveau les apôtres dans la joie de la Résurrection, donnant ainsi le rythme des rencontres de ceux qui croient en lui un lendemain de sabbat, notre dimanche.

Ce jour-là, Thomas est présent, et Jésus vient. Après les salutations d’usage : « La paix soit avec vous ! », il enchaîne tout de suite sur Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains … ».

Ces simples mots sont suffisant pour Thomas … Il n’écoute pas la suite …

On pourrait dire : « Il vit, et il crut ! » …

Et il reconnaît son Dieu en Jésus ressuscité : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »

Une profession de foi, comme celle de Pierre … l’une avant la Résurrection pour annoncer que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu, et l’autre après la Résurrection, pour dire que le Messie est Dieu, au même titre que son Père …

Et Jésus conclut : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »

Dans notre monde que l’on dit cartésien, on veut tout voir, ou tout expliquer. On veut « continuer de ranger ses arguments en les ordonnant sous la bannière de la sacro-sainte logique. Ce qui ne se voit pas, ce qui dépasse l’entendement, ce qui se ressent, a du mal à se frayer un chemin dans l’esprit humain, d’autant plus que l’imaginaire, le symbolique, le poétique, le surnaturel, ne sont plus aujourd’hui considérés comme des passages où la vérité pourrait se glisser en se livrant… Le mieux n’est-il pas alors de s’engouffrer dans l’existence qui nous est offerte et d’en profiter sans l’obscurcir par de lourdes questions, en attendant que l’aurore, que l’on y croit ou non, se lève sur la nuit ? » (Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine).

Certains croient … mais cela ne les empêchent pas de douter … comme les apôtres le jour de l’ascension de Jésus …

C’est normal ! Parce que c’est l’une des techniques préférées de Satan que d’insinuer le doute en nous pour essayer de nous amener à lui…

On ne discute pas avec Satan. « Avec le diable, on ne dialogue jamais, il n’y a pas de dialogue possible. Uniquement la Parole de Dieu. » (Pape François, angélus 21-02-21).

Et si on ne connaît une parole de Dieu adéquate, on peut s’en sortir par la prière du Notre Père « Ne nous laisse pas entrer en tentation », ou par le Crédo.

Et puis prendre exemple sur la vie de saintes ou de saints. Eux aussi ont été tentés, mais ils ne se sont pas laissés faire … ils ont résisté.

Il est d’ailleurs dommage que la plupart des enfants actuels ne connaissent pas la vie de leur saint patron, ce qui pourrait les aider dans leurs questionnements … ou même qui ne savent même pas le nom du saint patron qui est associé à leur prénom … quand il existe ! … C’est un peu la faute des parents qui choisissent plutôt des prénoms originaux, pour ne pas faire comme tout le monde, plutôt que des saintes ou saints bien connus (ou moins connus) …

À nous qui doutons, nous ne trouverons peut-être pas les réponses dans les livres, mais certainement dans notre cœur, où Jésus est présent, si nous nous ouvrons à lui … et si nous l’écoutons.

Seigneur Jésus,

il nous est bien difficile

de ne pas avoir des moments de doute.

Satan s’y emploie à l’envie.

Mais tu es toujours présent dans mon cœur.

Je crois en toi, Seigneur Jésus,

et tu nous donnes la Vie, toi,

mon Seigneur et mon Dieu !

Francis Cousin      

 

 

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2ième Dimanche de Pâques – Homélie du Père Louis DATTIN

Le souffle de Jésus

Jn 20, 19-31

Si vous avez écouté, mes frères, ces trois lectures aussi différentes et aussi riches les unes que les autres, nous en extrayons quatre thèmes principaux :

1 – Communauté ; 2 – Foi ; 3 – Amour ; 4 – Paix.

Tout d’abord, la « vie en communauté » des premiers chrétiens : « On mettait tout en commun et personne ne se disait propriétaire de ce qu’il possédait ». C’est ensuite St-Jean qui nous rappelle que ceux qui ont « la foi » sont nés de Dieu et que par conséquent, ils pénètrent dans l’univers de l’amour : celui du Père, celui des frères et puis, c’est Jésus-Christ, lui-même, dans l’Evangile, qui répète jusqu’à quatre fois aux apôtres ébahis et stupéfaits : « La paix soit avec vous ».

 

Message lancé dans un monde du « chacun pour soi », où l’on ne croit plus à grand-chose, et qui sombre peu à peu dans ce que certains appellent la « morosité », d’autres la « déprime » ou encore le « mal de vivre » qui est le contraire de cette paix souhaitée aux autres par Jésus-Christ ressuscité.

Un quotidien du soir titrait récemment : « Plus de sept millions de français souffrent du mal vivre » alors que le lendemain matin, un autre journal écrivait que pour beaucoup de français : « La vie, c’était d’abord la bonne soupe, les copains et un bon coup de rouge ». On comprend aisément qu’avec un idéal aussi limité et une vue aussi basse, on puisse verser dans la morosité et cela explique aussi probablement l’attrait rencontré actuellement par les sectes, les horoscopes, l’astrologie, le magnétisme et toutes les fariboles du même genre.

 Bien sûr, à l’origine de ce malaise, il y a aussi un certain nombre d’explications : une inquiétude devant les développements fabuleux de la science dont on pressent que les risques sont grands (ne serait-ce qu’au plan génétique : d’où le document des évêques « vie et mort sur commande » qui essaie justement de réfléchir sur ces risques).

Notons aussi une inquiétude devant la complexité du monde moderne, l’immigration, les nouveaux pauvres, la guerre des étoiles, le terrorisme, l’insécurité.

Relevons également la dégradation des mœurs et son cortège d’abandons, la disparition du sens civique, la perte de la morale naturelle et a fortiori surnaturelle et parfois même nous ressentons ce malaise jusque dans l’Eglise elle-même, elle, la porteuse du message de Pâques. Elle nous semble moins « sainte », moins « catholique », moins « apostolique », tiraillée parfois entre des tendances divergentes.

Lorsque l’on écoute, comme à l’instant, le récit de la vie des premiers disciples du Christ « Les frères étaient fidèles à écouter « l’enseignement des apôtres » et à « vivre en communion fraternelle », à « rompre le pain » et à « participer aux prières », la crainte de Dieu était dans tous les cœurs. Ils mettaient tout en commun, prenaient leurs repas avec allégresse et simplicité et tous les jours ils faisaient entrer dans la communauté ceux qui étaient appelés au salut », nous avons envie de nous pincer pour voir si nous ne rêvons pas… si c’est bien la même Eglise que la nôtre ?

 

Oui, c’est la même Eglise, c’est bien la nôtre ! Alors… des problèmes, certes, il y en a, et il y en a eu aussi dans la jeune Eglise et j’irai même jusqu’à dire que le Christ lui-même les a connus, ces problèmes, autour de lui, sous des formes peut-être différentes mais bien semblables quant au fond.

Il a rencontré l’injustice, l’esclavage, la bêtise qui est de tous les temps, les égoïsmes de classe, le goût immodéré de l’argent, les idoles. Tout cela, il l’a rencontré sur les chemins de Palestine et l’on peut même dire qu’il en a été « la victime » : celle du « Vendredi Saint », mais le « Vendredi Saint » n’est que le Vendredi Saint et au-delà, trois jours plus tard, il y a la lumière de la Résurrection, celle de Pâques qui faisait dire à St-Paul : « Ô mort ! Où est ta victoire ? ». Si bien que toute cette bêtise humaine, toute cette masse de péché, produisant, génération après génération : angoisse, déprime, mal de vivre, dégouts et nausées, toutes ces ténèbres sont dissipées à la lumière de la Résurrection et le chrétien, depuis Pâques, depuis la Résurrection, est d’abord quelqu’un qui doit vivre en paix, qui doit vivre dans la joie, à l’abri, non pas de l’épreuve ou de l’anxiété. Il sait qu’il est déjà vainqueur, qu’il triomphe avec le Christ. Le baptême qu’il a reçu est pour lui l’assurance totale de son bonheur et de son succès.

C’est cela l’espérance chrétienne, basée sur la miséricorde de Dieu. C’est cela notre foi : nous savons bien que cela ne nous dispense pas de la lutte mais que nous sommes des vainqueurs à l’avance et le chrétien sait que, depuis Pâques, et il peut et il doit le dire : « C’est gagné ! ». Ne nous est-il jamais arrivé de voir le retour d’une équipe de foot, victorieuse après un match décisif et éprouvant, ils chantent : « On a gagné! On a gagné! ». C’est le chant des chrétiens qui se traduit en hébreu et que nous avons gardé depuis le début : Alléluia ! Alléluia !

Oui, le chrétien doit avoir une mentalité de gagneur parce qu’il sait que son entraineur, son coach, Jésus-Christ, le mènera forcément à la victoire et que, , , lui, est passé : il passera à son tour.

 

 

 

Les journalistes sportifs mettent de plus en plus l’accent sur le « moral » des sportifs : tout est dans le « mental » de celui qui aborde la compétition assurent-ils. Pour nous, c’est la même chose si nous avons l’esprit de Pâques, c’est-à-dire l’esprit de la victoire, de la compétition triomphante, du combat assuré, du résultat définitif, si nous savons que malgré les épreuves (« N’oublions pas quand même le Vendredi Saint »), il y a la victoire au bout, il y a le succès assuré : le triomphe de l’amour, de la joie, de l’unité !

Ces pauvres onze apôtres, verrouillés dans leur abri, crevaient de peur, avaient le moral à zéro. C’étaient des hommes battus et abattus, marqués par l’échec de celui en qui ils avaient cru… et puis, tout à coup, au milieu d’eux, un homme triomphant !… franchissant tous les obstacles et qui leur dit et leur répète : « La paix soit avec vous », cette paix intérieure, cette paix du cœur, qui est faite de confiance, de joie, d’optimisme, qui est le contraire de cette déprime et de cette morosité dont nous parlions tout à l’heure.

Oui, c’est cela que désire Jésus Ressuscité pour nous : cette joie profonde et forte, cette assurance intérieure que rien ne pourra nous arriver qui peut nous anéantir…Toute épreuve est devenue, depuis le Vendredi Saint, le prélude à ce qui doit arriver après : la joie, la victoire de Pâques.

Dans une tempête, si vous restez à la surface de l’eau : c’est le chaos, le déchaînement, la force aveugle. Plongez trois à quatre mètres en dessous, c’est le calme, la sérénité, le silence des grands espaces aquatiques.

Ne restons pas à la surface de nos vies. Pénétrons dans l’univers du Ressuscité qui vous dit : « La paix soit avec vous ». AMEN




Dimanche de Pâques (Mc 16, 1-7) – Francis Cousin

« Qui nous roulera la pierre ? »

Question que l’on comprend bien : trois femmes qui s’en vont seules au tombeau fermé par une grosse pierre … elles n’ont pas assez de forces …

Mais elles vont quand même au tombeau …

Elles auraient pu demander de l’aide à quelques disciples masculins de venir avec elles !

Elles ont préféré y aller seules, peut-être parce qu’elles s’étaient trouvées seules, entre femmes, au pied de la croix, … sauf Jean, un grand adolescent, mais pas encore bien fort.

Elles avancent vers le tombeau, avec les aromates … et avec leur questionnement : « Qui nous roulera la pierre ? »

Elles se sont donné une mission : embaumer le corps de Jésus pour son ’’dernier voyage’’ …

Elles avancent, le front baissé, toutes à leurs pensées …

Peut-être en pleurant, les yeux brouillés …

En arrivant près du tombeau, elles ’’lèvent les yeux’’, d’un verbe qu’on peut aussi traduite par ’’retrouver la vue’’.

Elles lèvent les yeux, se redressant, redeviennent des femmes debout.

Elles voient maintenant clair … mais sans comprendre …

La pierre est roulée, le tombeau ouvert …

Elles y entrent …

Et là, pas de Jésus … mais un jeune homme, vêtu de blanc (symbole de pureté et de salut, symbole d’éternité) les attend …

Frayeur … Panique …

Comme à chaque fois que quelqu’un vient du ciel, il commence par dire : « Ne soyez pas effrayées, n’ayez pas peur ! ».

Faire retomber l’adrénaline … On ne pense pas bien, voire on ne peut pas penser quand on est dans une peur panique … On ne peut même pas écouter …

« Vous cherchez Jésus … Il est ressuscité ! »

On ne sait pas comment les femmes ont compris cette annonce, quelle a été leur réaction … Sans doute de la stupeur, un moment d’incompréhension … et puis la joie …

Heureusement que, par trois fois, Jésus avait annoncé sa résurrection, pour qu’elles comprennent ce qu’on leur disait !

Nous aussi, nous sommes souvent comme ces femmes …

Nous nous posons des questions, et pas seulement sur la foi …

Nous avançons, tête baissée, l’esprit obscurci par nos problèmes … et on se dit : « Jamais je n’y arriverai ! ».

On est tenté de baisser les bras, de tout arrêter, d’abandonner …

« Qui nous roulera la pierre ? »

Elles ont du se le répéter depuis le départ …

Mais elles ont continué … jusqu’au tombeau … et la pierre était roulée !

Si nos pensées sont bonnes, si notre objectif est bon, pour les autres, au service des autres, il ne faut pas hésiter.

Il faut se poser les problèmes, mais sans peur … et continuer à avancer … et les présenter à Dieu.

« Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous. » (Jn 15,7)

Seigneur Jésus,

il fallait bien que l’on sache

que tu n’étais plus dans le tombeau,

que tu étais ressuscité,

alors tu as fait ce qu’il fallait

pour que le tombeau soit ouvert

et que les femmes le voient vide.

Ayons foi en nos rêves pour les autres,

 car tu les réaliseras avec nous.

Francis Cousin      

 

 

 

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Audience Générale du Mercredi 24 Mars 2021

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 24 Mars 2021


Catéchèse – 27. Prier en communion avec Marie

Chers frères et sœurs, bonjour!

Aujourd’hui, la catéchèse est consacrée à la prière en communion avec Marie, et elle a lieu précisément à la veille de la solennité de l’Annonciation. Nous savons que la voie maîtresse de la prière chrétienne est l’humanité de Jésus. En effet, la confiance typique de la prière chrétienne serait privée de signification si le Verbe ne s’était pas incarné, en nous donnant dans l’Esprit sa relation filiale avec le Père. Nous avons entendu parler, dans la lecture, de ce rassemblement de disciples, les femmes pieuses et Marie, qui prient après l’Ascension de Jésus: c’est la première communauté chrétienne qui attendait le don de Jésus, la promesse de Jésus.

Le Christ est le Médiateur, le pont que nous traversons pour nous adresser au Père (cf. Catéchisme de l’Eglise catholique, n. 2674). Il est l’unique Rédempteur : il n’y a pas de co-rédempteurs avec le Christ. Il est le Médiateur par excellence, il est le Médiateur. Chaque prière que nous élevons à Dieu est pour le Christ, avec le Christ et dans le Christ et elle se réalise grâce à son intercession. L’Esprit Saint étend la médiation du Christ à chaque époque et en chaque lieu: il n’y a pas d’autre nom par lequel nous puissions être sauvés (cf. Ac 4,12). Jésus Christ : l’unique Médiateur entre Dieu et les hommes.

C’est de l’unique médiation du Christ que prennent leur sens et leur valeur les autres références que le chrétien trouve pour sa prière et sa dévotion, la première de toutes étant celle à la Vierge Marie, la Mère de Jésus.

Elle occupe une place privilégiée dans la vie et donc également dans la prière du chrétien, parce qu’elle est la Mère de Jésus. Les Eglises d’Orient l’ont souvent représentée comme l’Odigitria, celle qui “indique la voie”, c’est-à-dire son Fils Jésus Christ. Il me vient à l’esprit cette belle peinture antique de l’Odigitria dans la cathédrale de Bari, simple : la Vierge qui montre Jésus, nu. Ensuite, on lui a mis une tunique pour couvrir cette nudité, mais la vérité est que Jésus est représenté nu, pour indiquer que lui, homme né de Marie, est le Médiateur. Et elle indique le Médiateur: elle est l’Odigitria. Dans l’iconographie chrétienne elle est partout présente, parfois même avec un grand relief, mais toujours en relation avec son Fils et en fonction de Lui. Ses mains, ses yeux, son attitude sont un “catéchisme” vivant et ils signalent toujours le pivot, le centre: Jésus. Marie est totalement tournée vers Lui (cf. CEC, n. 2674). Nous pouvons dire alors qu’elle est plus disciple que Mère. Cette indication, aux noces de Cana: Marie dit: «Faites ce qu’Il vous dira». Elle indique toujours le Christ; elle en est la première disciple.

Tel est le rôle que Marie a joué pendant toute sa vie terrestre et qu’elle conserve pour toujours: être l’humble servante du Seigneur, rien de plus. A un certain moment, dans les Evangiles, elle semble presque disparaître; mais elle revient dans les moments cruciaux, comme à Cana, quand son Fils, grâce à son intervention prévenante, accomplit le premier “signe” (cf.  Jn 2,1-12), et ensuite sur le Golgotha, au pied de la Croix.

Jésus a étendu la maternité de Marie à toute l’Eglise quand il lui a confié le disciple bien-aimé, peu avant de mourir sur la croix. A partir de ce moment-là, nous avons tous été placés sous son manteau, comme on le voit dans certaines fresques ou tableaux médiévaux. Même dans la première antienne latine – Sub tuum praesidium confugimus, sancta Dei Genitrix: la Vierge, comme Mère à laquelle Jésus nous a confiés, nous enveloppe tous; mais comme Mère, pas comme déesse, pas comme co-rédemptrice: comme Mère. Il est vrai que la piété chrétienne lui donne toujours de beaux titres, comme un fils à sa mère: que de belles choses dit un fils à sa mère qu’il aime! Mais faisons attention: les belles choses que l’Eglise et les saints disent de Marie n’ôtent rien à l’unicité rédemptrice du Christ. Il est l’unique Rédempteur. Ce sont des expressions d’amour comme celles d’un fils à sa mère – parfois exagérées. Mais l’amour, nous le savons, nous fait toujours faire des choses exagérées, mais avec amour.

Nous avons ainsi commencé à la prier en lui adressant certaines expressions, présentes dans les Evangiles: “pleine de grâce”, “bénie entre toutes les femmes ” (cf. CEC, n. 2676s.). Dans la prière de l’Ave Maria est également rapidement apparu le titre “Theotokos”, “Mère de Dieu ”, énoncé par le Concile d’Ephèse. Et de la même manière que dans le Notre Père, après la louange, nous ajoutons la supplique: nous demandons à la Mère de prier pour nous pécheurs, pour qu’elle intercède avec sa tendresse, “maintenant et à l’heure de notre mort ”. Maintenant, dans les situations concrètes de la vie, et au moment final, pour qu’elle nous accompagne – comme Mère, comme première disciple – dans le passage à la vie éternelle.

Marie est toujours présente au chevet de ses enfants qui quittent ce monde. Si quelqu’un se retrouve seul et abandonné, elle est Mère, elle est là tout proche, comme elle était aux côtés de son Fils quand tous l’avaient abandonné.

Marie a été et est présente pendant les jours de la pandémie, auprès des personnes qui ont malheureusement conclu leur chemin terrestre dans une situation d’isolement, sans le réconfort de la proximité de leurs proches. Marie est toujours là, à nos côtés, avec sa tendresse maternelle.

Les prières qui lui sont adressées ne sont pas vaines. Femme du “oui”, qui a promptement accueilli l’invitation de l’Ange, elle répond aussi à nos suppliques, elle écoute nos voix, également celles qui restent enfermées dans notre cœur, qui n’ont pas la force de sortir, mais que Dieu connaît mieux que nous-mêmes. Elle les écoute comme une Mère. Comme toute bonne mère et même davantage, Marie nous défend des dangers, elle se préoccupe pour nous, même quand nous sommes pris par nos occupations et que nous perdons le sens du chemin, mettant en danger non seulement notre santé, mais notre salut. Marie est là, qui prie pour nous, qui prie pour ceux qui ne prient pas. Elle prie avec nous. Pourquoi ? Parce qu’elle est notre Mère.


Je suis heureux de saluer les personnes de langue française ! À la veille de la solennité de l’Annonciation, prions avec foi, afin qu’au milieu de nos angoisses et de nos difficultés en ce moment de crise, nous ne nous sentions pas abandonnés, mais soutenus, réconfortés et accompagnés par Marie, notre Mère.

A tous, ma bénédiction !





Dimanche des Rameaux et de la Passion – par Claude WON FAH HIN

Marc 14 1—15 47 : la Passion du Christ

La fête des Rameaux, c’est l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem. Jn 12,12-13 : « 12 … la foule nombreuse venue pour la fête apprit que Jésus venait à Jérusalem; 13 ils prirent les rameaux des palmiers et sortirent à sa rencontre et ils criaient : Hosanna!  Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur et le roi d’Israël!  14 Jésus, trouvant un petit âne, s’assit dessus selon qu’il est écrit : 15 Sois sans crainte, fille de Sion : voici que ton roi vient, monté sur un petit d’ânesse ». Des détails montrent que Jésus est reçu comme un roi : d’abord les rameaux, c’est le « style des entrées triomphales de souverains ; puis l’exclamation « béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le roi d’Israël! » ; et puis le fait que Jésus monte un ânon, se référant ainsi à ce que disait le prophète Zacharie (9,9) : « voici ton roi qui vient, il est monté sur le petit d’une ânesse » ; enfin le cri « Hosanna » employé par les prêtres de l’époque pour bénir les chefs de cortège montant au Temple, et qui signifie « donne le salut », « sauve ». C’est la fête des Rameaux où l’on accueille triomphalement un roi. Mais Jésus n’est pas un roi comme tous les rois qui généralement abusent de leur pouvoir. Il donne ces recommandations à ses Apôtres en Mc 10,42-45 : « … Vous savez que ceux qu’on regarde comme les chefs des nations dominent sur elles en maîtres et que les grands leur font sentir leur pouvoir. 43 Il ne doit pas en être ainsi parmi vous : au contraire, celui qui voudra devenir grand parmi vous, sera votre serviteur, 44 et celui qui voudra être le premier parmi vous, sera l’esclave de tous. 45 Aussi bien, le Fils de l’homme lui-même n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude ».

Et dans la longue lecture de la Passion d’aujourd’hui, Jésus met en pratique ces recommandations : il donne sa vie pour le salut du monde. – Nous allons parler du Triduum Pascal, de cet espace de trois jours qui commence le jeudi et se termine dimanche. Pour ceux qui se creusent encore la tête en cherchant les trois jours alors qu’ils en comptent quatre, les jours se comptent de la manière suivante : le 1er jour va du jeudi soir après le crépuscule jusqu’à vendredi soir, le 2ème jour va du vendredi soir au samedi soir et le 3ème du samedi soir à dimanche soir. Voilà donc Jésus qui arrive à Jérusalem pour fêter la Pâque juive qui commémore la sortie d’Egypte. A l’époque, les Israélites devaient sacrifier un animal pour ensuite mettre du sang sur le linteau de leur maison. Et au milieu de la nuit, un Exterminateur passait et frappait tous les premiers-nés mâles des maisons qui n’avaient pas de sang sur le linteau et les deux montants de leur porte, tandis que Dieu protégeait les maisons marquées de sang. Ex 12,13 : « Le sang sera pour vous un signe sur les maisons où vous vous tenez. En voyant ce signe, je passerai outre et vous échapperez au fléau destructeur lorsque je frapperai le pays d’Égypte ». La Pâque signifie « passer » ou encore « passer outre », et au moment de notre mort, nous allons passer de la vie terrestre à la vie divine, et Dieu, parce qu’Il est Amour, dans sa grande miséricorde envers les pécheurs, Il pourra « passer outre nos péchés quand l’heure sera venue » pour nous accueillir dans son Royaume, à l’exemple du « bon larron ». « La miséricorde divine est l’acte de Dieu qui se penche sur la misère du pécheur pour le recréer dans le Christ et le conduire au salut ». Ce ne sont pas par nos œuvres que nous pouvons accéder au Royaume de Dieu, mais bien par sa grâce miséricordieuse. Pour faire un parallèle avec la Pâque juive de l’Exode 12, à la messe, au moment de la communion, nous recevons l’hostie, comme nous pourrions avoir également le sang du Christ. Nous sommes en quelque sorte marqués du sang l’Agneau de Dieu, et Dieu passe outre nos péchés. Chaque messe, c’est Pâque. Le Catéchisme de l’Eglise Catholique nous dit que (CEC 1393) « la communion nous sépare du péché.

Le Corps du Christ que nous recevons dans la communion est  » livré pour nous « , et le Sang que nous buvons, est  » versé pour la multitude en rémission des péchés. C’est pourquoi l’Eucharistie ne peut pas nous unir au Christ sans nous purifier en même temps des péchés commis et nous préserver des péchés futurs ». Autrement dit, l’Eucharistie nous purifie du péché, en tout cas, au moins des péchés véniels (CEC 1394). Mais le mystère de Dieu est plus grand que ce que nous connaissons de Lui. Il peut de Lui-même pardonner les péchés qu’il veut, même les péchés mortels. Ainsi en est-il de Judas ou du bon larron qui n’ont pas commis que des péchés véniels. Juste avant la Cène, Jésus connaissait les intentions de Juda quant à sa trahison, et pourtant, il ne l’a pas exclu du groupe des Apôtres. N’importe qui l’aurait fait, mais pas Jésus. Bien au contraire, Judas a reçu le corps et le sang du Christ, exactement comme les autres apôtres, lui rendant ainsi sa dignité d’apôtre. Voici ce que nous dit les évangiles. Mt 26,20 : « Le soir venu, Jésus était à table avec les Douze ». Et Jésus dit : l’un de vous va me livrer, un qui mange avec moi (Mc 14,18). Au moment de la Cène, institution de l’Eucharistie, Jésus prit du pain, le bénit, le rompit et le leur donna en disant « Prenez, ceci est mon corps ». Et là, tous les apôtres reçoivent ce corps du Christ, y compris Judas, qui pèche déjà spirituellement puisqu’il va le trahir. Jésus prit ensuite une coupe, le rendit grâce, la leur donna et ils en burent tous », y compris Judas. Jésus ne rejette pas Judas. Bien plus, en disant « faites cela en mémoire de moi » (Lc 22,19), Jésus consacre ses Apôtres comme prêtres, car il n’y a que les prêtres qui peuvent présider l’Eucharistie en mémoire de la Pâque du Christ. Ainsi, Judas n’a pas été banni pas Jésus. De même pour nous tous, Jésus, loin de nous rejeter à cause de nos péchés, souvent pire que ceux commis par Judas, se sacrifie pour l’humanité entière. Cela montre tout l’amour du Christ pour nous, les pécheurs, tout comme il l’a fait pour Judas. En donnant son corps et son sang à Judas, il le recrée d’une certaine manière dans une vie nouvelle, tout comme nous-mêmes, nous sommes rachetés par le sang du Christ, nous revivons d’une manière nouvelle en Jésus Christ. Pardonner, ce n’est pas seulement dire « je te pardonne », encore faut-il réhabiliter celui qu’on pardonne. Une fois pardonnés et réhabilités, reste à savoir, comme pour Judas, si nous voulons continuer ou non à suivre Jésus. – L’expression « faites cela en mémoire de moi » se traduit dans les faits par la messe. Chaque eucharistie est un mémorial. Et un mémorial, ce n’est pas un simple souvenir du Christ mort et ressuscité. Au moment de la consécration, le sacrifice du Christ qui a eu lieu il y a deux mille ans s’actualise en pleine messe, mais c’est un sacrifice sacramentel et non sanglant. Jean-Paul II insiste sur la dimension actuelle et sacrificielle de l’Eucharistie. Il précise que c’est à la messe que nous recueillons les fruits du sacrifice unique du Christ. Rappelons que le sacrifice du Christ fait il y a deux mille et le sacrifice sacramentel qu’on a à chaque messe, c’est le même et unique sacrifice. Précisons aussi que lorsque Jésus dit « prenez, mangez, ceci est mon corps », ce n’est pas la chair du Christ que nous mangeons, mais c’est la personne même du Christ que nous recevons pour faire Un avec Lui.

Boire le vin, sang du Christ – le sang étant la vie – c’est recevoir la vie offerte par le Christ ressuscité dans la gloire de Dieu. En recevant le pain et le vin, corps et sang du Christ, nous recevons la personne même du Christ qui nous donne la vie, la vie   éternelle. C’est pour cela qu’il faut communier le plus souvent possible, à condition bien sûr de remplir les conditions définies par l’Eglise pour recevoir le corps du Christ. Et voici ce que nous dit Saint Anselme : » Si nous annonçons la mort du Seigneur (au moment du mémorial du sacrifice unique du Christ à la messe), nous annonçons (aussi) la rémission des péchés (puisque le Christ est mort pour nous libérer du péché). Si, chaque fois que son Sang est répandu, il est répandu pour la rémission des péchés, (alors) je dois toujours le recevoir, pour que toujours il remette mes péchés. Moi qui pèche toujours, je dois avoir toujours un remède (S. Ambroise, sacr. 4, 28 : PL 16, 446A). Saint Augustin nous dit la même chose : « Vous péchez tous les jours, eh bien communiez tous les jours ». N’oublions pas que participer à la messe, c’est aussi participer au salut du monde par nos prières universelles et par nos offrandes : on offre sa famille, les malades, les pécheurs du monde, les pandémies, les pauvres du monde, ceux qui n’ont pas à manger ou à boire, les SDF etc… « L’histoire du salut est l’œuvre de la miséricorde divine » (Thérèse d’Avila). Finalement, Dieu n’est qu’Amour et Miséricorde. On peut toujours essayer de méditer sur cette hostie, Dieu transcendant, que nous recevons dans la main, main du pécheur que nous sommes. Prions Marie, pour qu’elle nous fasse comprendre cette miséricorde de Dieu.