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4ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Claude WON FAH HIN

Commentaire du Samedi 30/1/2021 et dimanche 31/1/2021.

Deutéronome 18 15–20 ; 1Corinthiens 7 32–35 ; Marc 1 21–28

 Jésus et quatre de ses disciples – Simon, André, Jacques et Jean – entrent à Capharnaüm, une ville cosmopolite située au Nord-Ouest de la mer de Galilée, appelée encore Lac de Tibériade ou encore Lac de Gennésareth. C’est un lieu chargé d’histoire qui a été le théâtre de pêches miraculeuses, de la tempête apaisée, et c’est sur ces eaux que Jésus et Pierre ont marché, c’est sur une montagne environnante que Jésus a proclamé les Béatitudes. C’est déjà une église, en train de se constituer, qui se déplace pour évangéliser Capharnaüm, lieu symbolique de la « Galilée des païens ». L’évangélisation tient une place très importante dans la Bible et dans la mission de l’Eglise. Dans l’Ancien Testament, Dieu envoyait déjà des prophètes pour dire la parole de Dieu, annoncer la Bonne Nouvelle du salut par la conversion et le repentir, rappeler au peuple hébreux qu’il faut mettre en pratique les commandements du Dieu unique, faisant comprendre qu’il ne faut pas se tourner vers des idoles ainsi que nous le rappelle l’épisode du « Veau d’or » démoli par Moïse alors qu’il venait de recevoir les tables de la Loi. Devant la résistance de ce peuple à la « nuque raide », le premier texte d’aujourd’hui nous dit: « Yahvé ton Dieu suscitera pour toi, du milieu de toi, parmi tes frères, un prophète comme moi, que vous écouterez ». « Je leur susciterai, du milieu de leurs frères, un prophète semblable à toi, je mettrai mes paroles dans sa bouche et il leur dira tout ce que je lui ordonnerai. 19 Si un homme n’écoute pas mes paroles, que ce prophète aura prononcées en mon nom, alors c’est moi-même qui en demanderai compte à cet homme ». Dieu parle ainsi à la manière des hommes pour les mettre en garde, mais pour ceux qui veulent mieux connaître ce Dieu en lisant la Bible, en se formant, par exemple à un institut d’étude catholique ou au Sedifop, un service de formation bien de la Réunion, et qui est affiché à l’entrée de l’église, ils apprendront qu’il ne faut jamais avoir peur de Dieu, car Dieu qui est Amour est aussi d’une Miséricorde infinie. C’est pour cela que les expressions telles que « Dieu va punir à ou », ou bien « ou va partir en enfer » n’ont pas lieu d’être. C’est la personne qui s’éloigne de Dieu qui fait lui-même son propre malheur, justement parce qu’il s’éloigne de Dieu. Si Dieu nous envoie un prophète, c’est que nous avons besoin d’un médiateur, et le médiateur par excellence est Jésus, porte-parole parfait de Dieu auprès des hommes et porte-parole parfait des hommes auprès de Dieu. –

Enseigner c’est évangéliser. L’Eglise a pour mission d’évangéliser. Mt 28,19-20 : « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du fils, et du Saint Esprit, leur apprenant à garder tout ce que je vous ai prescrit » ; Mc 16,15 : « Allez par le monde entier, proclamez l’Évangile à toutes les créatures. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé, celui qui ne croira pas sera condamné » ; Lc 24,47 : « on prêchera en son Nom la conversion et le pardon des péchés à toutes les nations… » ; Jn 20,21 : « Comme mon Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie » ; Ac 1,8 : « Vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit Saint qui descendra sur vous…jusqu’aux extrémités de la terre ». Et tous les Papes depuis 1965 ont insisté sur l’évangélisation. L’Eglise, ce n’est pas seulement les prêtres, c’est aussi les membres de l’Eglise que nous sommes tous. Il nous revient à nous aussi d’évangéliser, chacun à sa manière et selon ses compétences. Et là, les catéchistes ont un rôle important dans la mission de l’Eglise au niveau de chaque paroisse. Mais encore faut-il que leurs idées soient claires concernant l’Eglise catholique : nous n’avons qu’un seul Dieu. Et il n’y en a pas d’autre. Cela aussi doit être enseigné aux jeunes enfants du catéchisme. Un seul Dieu, donc pratiquer une seule religion. Il faut tirer les leçons de l’acte de Moïse brisant le veau d’or. Ceux qui adoraient le veau d’or, cela signifie qu’ils ont adoré un autre dieu qui, en réalité, n’existe pas et qui a été fabriqué de toutes pièces. Ils ont donc inventé un nouveau dieu alors qu’ils ont appris par les prophètes qu’il n’existe qu’un seul Dieu.  Impossible donc de pratiquer deux religions à la fois alors que le chrétien reconnaît qu’il n’y a qu’un seul Dieu, celui que le Christ nous a enseigné dans les évangiles. Il faut que cela soit clair non seulement chez tous ceux qui évangélisent mais aussi chez les parents de ces enfants du catéchisme. Ils ont une grosse responsabilité pour que les enfants du catéchisme soient bien éclairés et bien informés. D’où l’importance de bien se former. C’est là une invitation à vous faire inscrire au Sedifop qui est l’organisme de formation de l’évêché.

Jésus, dès qu’il arrive à Capharnaüm, se dirige directement, comme à son habitude, à la synagogue. Dans l’évangile d’aujourd’hui, figurent en quatre fois le mot « enseigner – enseignement ». Pour Jésus, ce qui est premier c’est d’enseigner. Marc nous révèle rarement le contenu des enseignements de Jésus, mais il insiste sur l’originalité de l’enseignement de Jésus : son savoir surpasse largement celui de ces gens savants, de ces rabbins célèbres, de ces spécialistes des Ecritures que sont les Pharisiens et des scribes.  Jésus enseigne avec autorité. C’est-à-dire qu’il enseigne en faisant grandir ceux qui l’écoutent, mais en même temps, ils surclassent tous les prédicateurs de l’époque et c’est ce qui frappait l’auditoire. Faire connaître Dieu et ses commandements, voilà ce qui importe. Jésus enseigne donc et c’est seulement après qu’il va s’occuper de l’homme possédé du démon. D’abord Dieu et ensuite on s’occupera du démon. C’est pour cela que lorsque nous avons des tentations de toutes sortes, et nous en avons à chaque instant de notre vie, il ne faut pas s’occuper du démon en premier, il faut d’abord recourir à Dieu par la prière et demander son aide pour ne pas succomber à la tentation. Dieu d’abord, ensuite le démon disparaîtra de nos pensées, de nos paroles, de nos mauvais sentiments, de nos coeurs avec l’aide de Dieu, de la Parole de Dieu, de Marie, de l’ange gardien etc…Evangéliser, c’est aussi témoigner de sa vie, de son combat, de la manière d’être ou de rester avec Dieu par une prière continuelle, de la façon dont on peut faire pour repousser l’action du mal en nous, de ne pas passer son temps à épier les défauts des autres, mais plutôt de chercher en profondeur nos propres défauts pour les offrir à Dieu. Il faut penser aux autres pour les aimer, pour les aider, pour les soutenir, pour les faire grandir, et penser à soi pour reconnaître nos petites misères et faiblesses, nos propres défauts profondément enracinés en nous, difficiles à détecter parfois, pour les dénicher et les terrasser afin d’être purifiés et libérés par le Christ qui nous apprend à aimer même ceux qui ne nous aiment pas, ceux qui luttent à mort contre nous. C’est l’exemple même du Christ au moment de sa Passion : jamais il n’a eu de la haine pour ses adversaires. Il a connu toutes sortes d’humiliation sans broncher. C’est cela qui fait aussi sa grandeur et c’est un exemple pour nous tous. Ce qu’il faisait à ce moment-là : il priait le Père. Sœur Faustine nous dit (P.68 – §92) : « l’humiliation est ma nourriture de chaque jour…Je tâche de me taire, car je me méfie de ma langue qui, en de tels moments, est encline à parler de soi, alors qu’elle doit me servir à louer Dieu pour tant de bienfaits et de dons accordés. Quand je reçois Jésus dans la Sainte Communion, je Le prie avec ferveur de guérir ma langue pour que par elle, je n’offense ni Dieu, ni le prochain. Je veux qu’elle ne cesse de rendre gloire à Dieu. Les fautes que commet la langue sont graves. L’âme ne parviendra pas à la sainteté si elle ne maîtrise pas sa langue ». Maitriser sa langue c’est maîtriser sa pensée, son cœur, ses actions. S’il y a encore des chrétiens qui ne comprennent pas la valeur de l’humiliation, il leur faudra souvent méditer sur la Passion du Christ, ou même sur l’attitude de Padre Pio lorsqu’un faux rapport sur ses authentiques stigmates a été remis au Pape. Padre Pio n’a pas dit un seul mot pour se défendre contre le faux rapport, et malgré les sanctions subies, il est resté d’un calme parfait, comme si de rien n’était, c’est ce que l’on appelle « l’obéissance silencieuse ». Comme pour le Christ et Padre Pio, il faut savoir rester digne dans l’humiliation alors qu’on est accusé à tort. Une victime est souvent comme un agneau, il ne peut rien pour se défendre, mais en même temps il ressemble à l’Agneau, l’Autre, Celui qui enlève le péché du monde.

Jésus fait preuve d’autorité à la fois en enseignant, mais aussi en chassant un démon. Le démon existe donc bel et bien. On pourrait faire une conférence sur cette créature pendant une heure ou deux et même davantage. Si quelqu’un affirme qu’il n’existe pas, cela signifie qu’il a mordu au piège tendu par le démon lui-même : celui de faire croire qu’il n’existe pas. Il est bien le père du mensonge. Une chose est sûre : le Christ est son Maître, son unique maître. Mais il fuit également la Sainte Vierge Marie à qui le Seigneur a donné le pouvoir de l’écraser. D’une seule parole de Jésus, et l’homme est libéré du démon. A moins d’une situation exceptionnelle voulue par Dieu, comme dans le cas de Job et de certains saints, là où se trouve Dieu, le démon n’y est pas. Raison de plus pour prier constamment le Seigneur, et faire que notre vie de tous les jours soit prière, intérieurement et extérieurement, dans nos paroles, dans nos attitudes, dans nos actions. Disons-le tout de suite : les hommes possédés véritablement par le démon, c’est très, très rare, peut-être même exceptionnel. Et arrêtons d’avoir peur à cause de nos superstitions et à la Réunion, ce n’est pas ce qui manque. Padre Pio nous dit : « « Prenons bien garde de ne jamais nous troubler pour n’importe quel sinistre malheur qui pourrait nous arriver (et cela inclut les superstitions). Ce trouble n’est jamais séparé de l’imperfection, car il a toujours son origine dans l’égoïsme et l’amour-propre (et cela signifie que l’on ne fait pas confiance en Dieu). De plus, lorsque notre cœur s’inquiète, plus fréquentes et plus directes sont les attaques de l’ennemi. Il met à profit la faiblesse humaine qui nous empêche de suivre le droit sentier de la vertu. L’ennemi de notre salut sait trop bien que la paix du cœur est le signe certain de l’assistance divine, et c’est pourquoi il ne laisse perdre aucune occasion pour nous la faire perdre. A cause de cela, prenons toujours bien garde à ce point. Jésus nous sera en aide ». Un enfant qui a peur court souvent vers sa maman, c’est sa protectrice bien aimée.

De même, dans toutes les situations difficiles, ayons recours à Marie, notre Sainte Mère, à qui le Seigneur a confié la charge de nous protéger et de nous guider.




4ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mc 1, 21-28) – Francis Cousin

« Que nous veux-tu ? »

C’est le récit du premier miracle de Jésus que saint Marc nous relate dans son évangile. Et ce miracle a lieu à Capharnaüm, un village de pêcheurs où se trouve la maison de Simon-Pierre, et dont le nom signifie « village de la consolation ».

Bizarre nom pour un village jusqu’alors anonyme, mais qui prend tout son sens quand Jésus y vient et en fait son point de chute en Galilée, lui qui est venu sur la terre pour consoler son peuple, comme l’annonçait le prophète Isaïe : « Consolez, consolez mon peuple, – dit votre Dieu – parlez au cœur de Jérusalem. Proclamez que son service est accompli, que son crime est expié, qu’elle a reçu de la main du Seigneur le double pour toutes ses fautes. » (Is 40,1-2).

Jésus qui est aussi le prophète annoncé par Dieu à Moïse : « Je ferai se lever au milieu de leurs frères un prophète comme toi ; je mettrai dans sa bouche mes paroles, et il leur dira tout ce que je lui prescrirai. » (Première lecture).

C’est bien ce que fait Jésus. Il est le Verbe, la Parole de Dieu, « et le verbe était Dieu » (Jn 1,1), et il dit lui-même « Mon enseignement n’est pas de moi, mais de Celui qui m’a envoyé » (Jn 7,16).

Comme tous les juifs, il va à la synagogue le jour du sabbat, et ce jour-là, il y enseigne, sans doute pour la première fois. Mais sa Parole qui vient de Dieu n’a pas la même saveur que celle des rabbins ou docteurs de la loi. Elle lui est bien supérieure, et dès ce premier jour, les gens sont surpris pas sa Parole : elle n’est pas celle de ceux qui rabâchent ce qu’ils ont déjà entendu, elle est neuve, car ce qu’il dit dans son enseignement, c’est ce qu’il est lui-même.

Parmi les présents, un homme est là, tourmenté par un esprit impur, comme nous le sommes parfois. La Parole de Jésus le dérange, car elle est claire, et va à l’encontre de ses interrogations-contradictions, et il s’écrit : « Que nous veux-tu ? Es-tu venu pour nous perdre ? » alors qu’il se rend bien compte que la parole de Jésus est vraie … Il parle au nom des autres, refuse de changer ses habitudes, il préfère rester « dans les ténèbres et l’ombre de la mort » (Lc 1,79) plutôt que d’accepter « la vraie lumière qui éclaire tout homme en venant dans le monde. » (Jn 1,9).

Mais ensuite son discours se fait personnel, et il parle en son nom propre : « Je sais qui tu es : tu es le Saint de Dieu. ». Un éclair de clairvoyance qui ne vient pas de lui … et qui ne signifie pas qu’il ait la foi en Dieu …

Ce que Jésus a bien compris, et il s’écrit pour le Malin : « Tais-toi ! sort de cet homme. ».

Ce qu’il fit.

Stupéfaction des assistants devant l’assurance de Jésus et la nouveauté de sa Parole, « donnée avec autorité », celle qui vient de la vérité. C’est la deuxième fois que ce terme est utilisé dans ce cours passage, ce qui montre son importance aux yeux de l’auteur.

La Parole de Jésus est ’’au-dessus de celle des hommes’’, comme tout ce qui vient de Dieu.

Et cette Parole agit sur nous comme sur les personnes présentes ce jour-là : stupéfaction, accord ou refus.

Il y a des moments où on se dit qu’on ne peut pas suivre cette Parole, car elle est trop exigeante, « trop dure » (Jn 6,60), des moments où on se reconnaît pécheur et où on voit la Parole à un niveau trop élevé pour nous, où on a envie de dire « Es-tu venu pour nous perdre » ou pour nous sauver ?

Et en même temps, on entend une voix intérieure qui nous dit : « Cesse d’être incrédule, sois croyant » (Jn 20,27), je suis venu pour toi, pour « les pécheurs. » (Mc 2,17), « j’ai gravée ton nom sur les paumes de mes mains » (Is 49,16), « suis-moi », « je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. » (Jn 14,6).

Seigneur Jésus,

bien souvent ta Parole

nous paraît inaccessible,

trop lointaine et trop exigeante.

Mais j’ai confiance en toi :

’Ma force et mon chant, c’est le Seigneur ;

il est pour moi le salut.’

Francis Cousin 

 

 

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« Lutte Anti-Covid : ne pas baisser la garde ! » (Mgr Gilbert Aubry)

Face à cette épidémie de Covid 19 qui s’inscrit dans la durée et connaît de multiples rebondissements, avec l’apparition ici et là, de mutations du virus le rendant plus contagieux, Mgr Gilbert Aubry nous invite à ne pas baisser la garde et il nous donne l’exemple : « Moi-même, le moment venu, je me ferai vacciner ».

Pour accéder à son message, il suffit de cliquer sur le lien suivant :

Lutte anti Covid (Mgr Gilbert Aubry).

 




Audience Générale du Mercredi 20 janvier 2021

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 20  janvier 2021


Catéchèse.  La prière pour l’unité des chrétiens

Chers frères et sœurs, bonjour!

Dans cette catéchèse, je m’arrêterai sur la prière pour l’unité des chrétiens. En effet, la semaine qui va du 18 au 25 janvier est consacrée en particulier à cela, à invoquer de Dieu le don de l’unité pour dépasser le scandale des divisions entre les croyants en Jésus. Celui-ci, après la Dernière Cène, a prié pour les siens, «pour que tous soient un» (Jn 17,21). C’est sa prière avant la Passion, nous pourrions dire son testament spirituel. Remarquons cependant que le Seigneur n’a pas commandé l’unité aux disciples. Il ne leur a même pas tenu un discours pour en motiver l’exigence. Non, il a prié le Père pour nous, pour que nous soyons un. Cela signifie que nous ne sommes pas suffisants à nous seuls, avec nos forces, pour réaliser l’unité. L’unité est avant tout un don, c’est une grâce à demander par la prière.

Chacun de nous en a besoin. En effet, nous nous apercevons que nous ne sommes même pas capables de sauvegarder l’unité en nous-mêmes. L’apôtre Paul ressentait également en lui un conflit déchirant: vouloir le bien et être enclin au mal (cf. Rm 7,19). Il avait ainsi saisi que la racine de nombreuses divisions qui sont autour de nous – entre les personnes, en famille, dans la société, entre les peuples et aussi entre les croyants – est en nous. Le Concile Vatican II affirme que «les déséquilibres qui travaillent le monde moderne sont liés à un déséquilibre plus fondamental qui prend racine dans le cœur même de l’homme. C’est en l’homme lui-même, en effet, que de nombreux éléments se combattent. […] En somme, c’est en lui-même qu’il souffre d’une division, et c’est de là que naissent au sein de la société tant et de si grandes discordes» (Gaudium et spes, n. 10). La solution aux divisions n’est donc pas de s’opposer à quelqu’un, car la discorde engendre la discorde. Le vrai remède commence en demandant à Dieu la paix, la réconciliation, l’unité.

Cela vaut tout d’abord pour les chrétiens: l’unité ne peut venir que comme fruit de la prière. Les efforts diplomatiques et les dialogues académiques ne suffisent pas. Jésus le savait et il nous a ouvert la voie, en priant. Notre prière pour l’unité est, ainsi, une humble mais confiante participation à la prière du Seigneur, qui a promis que chaque prière faite en son nom sera écoutée par le Père (cf. Jn 15, 7). Nous pouvons alors nous demander: “Est-ce que je prie pour l’unité?”. C’est la volonté de Jésus, mais si nous passons en revue les intentions pour lesquelles nous prions, nous nous apercevrons probablement d’avoir prié peu, peut-être jamais, pour l’unité des chrétiens. C’est pourtant de celle-ci que dépend la foi dans le monde; en effet, le Seigneur a demandé l’unité entre nous «pour que le monde croie» (Jn 17,21). Le monde ne croira pas parce que nous le convaincrons par de bons arguments, mais il croira si nous aurons témoigné de l’amour qui nous unit et nous rend proche de tous.

En ce temps de grave malaise, la prière est encore davantage nécessaire pour que l’unité prévale sur les conflits. Il est urgent de mettre de côté les particularismes pour favoriser le bien commun, et c’est pourquoi notre bon exemple est fondamental: il est essentiel que les chrétiens poursuivent le chemin vers la pleine unité, visible. Au cours des dernières décennies, grâce à Dieu, de nombreux pas en avant ont été accomplis, mais il faut persévérer dans l’amour et dans la prière, sans perdre confiance et sans se lasser. C’est un parcours que l’Esprit Saint a suscité dans l’Eglise, chez les chrétiens et en nous tous, et sur lequel nous ne reviendrons plus en arrière. Toujours de l’avant !

Prier signifie lutter pour l’unité. Oui, lutter, car notre ennemi, le diable, comme le dit la parole elle-même, est le diviseur. Jésus demande l’unité dans l’Esprit Saint, de faire l’unité. Le diable divise toujours, parce que diviser lui est profitable. Il insinue la division, partout et de toutes les façons, alors que l’Esprit Saint fait toujours converger vers l’unité. Le diable, en général, ne nous tente pas à propos de la haute théologie, mais sur la faiblesse de nos frères. Il est astucieux: il agrandit les erreurs et les défauts des autres, il sème la discorde, il provoque la critique et crée des factions. La voie de Dieu est une autre: il nous prend tels que nous sommes, il nous aime beaucoup, mais il nous aime comme nous sommes et nous prend comme nous sommes; il nous prend différents, il nous prend pécheurs, et il nous pousse toujours à l’unité. Nous pouvons le vérifier sur nous-mêmes et nous demander si, dans les lieux dans lesquels nous vivons, nous alimentons la conflictualité ou si nous luttons pour faire grandir l’unité avec les instruments que Dieu nous a donnés: la prière et l’amour. En revanche, on alimente la conflictualité par le commérage, toujours, en disant du mal des autres. Le commérage est l’arme la plus simple que le diable possède pour diviser la communauté chrétienne, pour diviser la famille, pour diviser les amis, pour diviser toujours. L’Esprit Saint nous inspire l’unité.

Le thème de cette Semaine de prière concerne précisément l’amour: “Demeurez dans mon amour et vous porterez du fruit en abondance” (cf. Jn 15,5-9). La racine de la communion est l’amour du Christ, qui nous fait dépasser les préjugés pour voir dans l’autre un frère et une sœur qu’il faut toujours aimer. Alors nous découvrons que les chrétiens d’autres confessions, avec leurs traditions, avec leur histoire, sont des dons de Dieu, sont des dons présents sur les territoires de nos communautés diocésaines et paroissiales. Commençons à prier pour eux et, quand cela est possible, avec eux. Nous apprendrons ainsi à les aimer et à les apprécier. La prière, rappelle le Concile, est l’âme de tout le mouvement œcuménique (cf. Unitatis redintegratio, n. 8). Que la prière soit donc le point de départ pour aider Jésus à réaliser son rêve: que tous soient un.


Je salue cordialement les personnes de langue française. En cette semaine de prière pour l’unité, je vous invite à prier pour les chrétiens des autres confessions, et, lorsque cela est possible, à prier avec eux. Ainsi nous apprendrons à les aimer et à les apprécier. Et que Dieu vous bénisse !





3ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mc 1, 14-20) – Francis Cousin

« Venez à ma suite. »

La semaine dernière, dans l’évangile selon saint Jean, nous avions déjà vu André et son comparse, souvent identifié avec Jean, frère de Jacques de Zébédée, se mettre à suivre Jésus, suite à la remarque de Jean-Baptiste : « Voici l’Agneau de Dieu ». Ils étaient restés avec Jésus un bon moment de l’après-midi ; et le lendemain, André amène son frère Simon à Jésus : « Nous avons trouvé le Messie ! ». C’était au bord du Jourdain, là ou Jean-Baptiste baptisait, un peu au nord de la mer Morte.

Aujourd’hui, dans l’évangile de Marc (comme dans les autres synoptiques), nous retrouvons Jésus en Galilée, après avoir été baptisé dans le Jourdain et passé quarante jours dans le désert, commençant à prêcher la Bonne Nouvelle. Ce jour-là, il passe le long de la mer de Galilée. Et c’est là qu’il appelle ses quatre premiers apôtres : Simon et André, Jacques et Jean.

On pourrait se dire : « Il y a un problème ! les évangélistes ne disent pas la même chose ! »

À moins qu’ils disent tous vrai.

Faisons une hypothèse :

Cela commence avec André et Jean, puis quelques autres Galiléens, des amis, de la famille : il y a nommément cités : Simon-Pierre, Philippe, Nathanaël (Barthélémy), à Béthanie de Transjordanie, auprès du Jourdain. Ils ont été en relation avec Jésus de manières diverses, ont parlé avec lui. Ils ont fait connaissance …

Après le baptême de Jésus, dans les synoptiques, Jésus, poussé par l’Esprit, part dans le désert pendant quarante jours, pour y être tenté par le Diable … Et les autres Galiléens rentrent chez eux, reprennent leur métier ; la vie continue …

Après le désert, Jésus remonte en Galilée et commence à enseigner … il va de village en village …

(Ne tenons pas compte des jours indiqués dans l’évangile de Jean : cela lui permet de situer les noces de Cana le septième jour après le premier témoignage de Jean-Baptiste, en parallèle au septième jour de la création du monde où Dieu se reposa, et suggéré ainsi que ce repas de noces préfigure le banquet messianique de la fin des temps.)

Un jour, Jésus passe par Bethsaïde, le village d’André et de Simon. On peut estimer à environ deux mois la durée entre la rencontre de Béthanie et ce jour-là (quarante jours de désert, trois jours pour remonter en Galilée, et deux semaines d’évangélisation en Galilée).

Passant le long du lac, il voit André et Simon qui jettent leurs filets dans la mer. Il les reconnaît tout de suite et les interpelle : « Venez à ma suite. Je vous ferais devenir des pêcheurs d’hommes. ».

Les deux hommes se retournent. Voient Jésus. Ils reconnaissent aussitôt celui dont les paroles les avaient tant émerveillées, leur avaient donné l’espoir d’une autre vie. Ils avaient réfléchi, avaient ruminé dans leur cœur toutes ces pensées que ces paroles avaient fait naître, et ils n’avaient qu’une hâte : le revoir ! Entendre de nouveau ses paroles bienfaisantes, pleines d’amour, d’espoir et de bonté …

Et le voici devant eux !

Ils attendaient tellement ce jour !

Sans attendre, ils laissent tout ce qu’ils faisaient, et partent avec lui.

Un peu plus loin, Jésus rencontre Jean et son frère Jacques, qui étaient dans les mêmes dispositions d’André et Simon … Et le résultat est le même …

Bien sûr, ceci n’est qu’une hypothèse … mais elle permet de comprendre pourquoi les ’futurs apôtres’ ont été aussi prompts à suivre Jésus.

Cette parole de Jésus, elle continue à nous être adressée : « Venez à ma suite. »

Je n’ajoute pas « Je vous ferais devenir pêcheurs d’hommes » car on risquerait de penser que c’est réservé aux vocations sacerdotales … Encore que … Tout le monde est appelé à sortir les pécheurs de leur univers et à les ramener dans le droit chemin … à commencer par nous !

« Venez à ma suite. », ce n’est pas seulement pour ceux qui ne croient pas, qui ne connaissent pas Jésus.

Tous, nous avons à nous mettre, chaque jour, à la suite de Jésus. À faire que nous mettions ses paroles en applications … à commencer par le commandement d’amour de Jésus : « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimé. ».

C’est d’autant plus important en ce jour où se termine la semaine d’unité pour les Chrétiens. Baptisés du même baptême qui fait de nous des fils de Dieu, il est important que nous prions (et que nous fassions ce qu’il faut) pour que nos points de différences soient supprimés et que nous puissions nous dire véritablement comme frères en Jésus.

Et aussi que nous pensions à ceux qui ont (ou n’ont pas) d’autres religions … , qui ne pensent pas comme nous, mais qui sont aussi pour nous des frères (et des sœurs). Ainsi que nous l’a rappelé le pape François dans sa dernière encyclique : ’’Fratelli Tutti’’, ou en français ’’Tous Frères’’.

Seigneur Jésus,

Tu ne cesses d’appeler

les hommes à te suivre,

pour que ta Bonne Nouvelle

fleurisse sur la terre

et que la fraternité entre tous

soit quelque chose de réel,

que tu attends depuis longtemps.

Fais que nous te suivions …

en actes !

Francis Cousin 

 

 

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Audience Générale du Mercredi 13 janvier 2021

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 13 janvier 2021


Catéchèse – 21. La prière de louange

Chers frères et sœurs, bonjour !

Nous poursuivons notre catéchèse sur la prière, et nous nous consacrons aujourd’hui à la dimension de la louange.

Nous partons d’un passage critique de la vie de Jésus. Après les premiers miracles et la participation des disciples à l’annonce du Royaume de Dieu, la mission du Messie traverse une crise. Jean-Baptiste est pris d’un doute et lui fait parvenir ce message – Jean est en prison: « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? » (Mt 11, 3) ; Il sent cette angoisse de  ne pas savoir s’il s’est trompé dans son annonce. Il y a toujours dans la vie des moments sombres, des moments de nuit spirituelle, et Jean traverse l’un de ces moments. Il règne une certaine hostilité dans les villages sur le lac, où Jésus avait accompli de nombreux signes prodigieux (cf. 11, 20-24). A présent, précisément en ce moment de déception, Matthieu rapporte un fait véritablement surprenant : Jésus n’élève pas une lamentation vers le Père, mais un hymne de jubilation : « Je te bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d’avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l’avoir révélé aux tout-petits » (Mt 11, 25). C’est-à-dire en pleine crise,  en pleine obscurité dans l’âme de tant de personnes, comme Jean-Baptiste,  Jésus bénit le Père, Jésus   loue le Père. Mais pourquoi ?

Avant tout il le loue pour ce qu’il est : « Père,  Seigneur du ciel et de la terre ». Jésus se réjouit dans son esprit parce qu’il sait et il sent que son Père est le Dieu de l’univers, et inversement, le Seigneur de tout ce qui existe est le Père, « mon Père ». C’est de cette expérience de se sentir « fils du Très-Haut » que jaillit la louange. Jésus se sent fils du Très-Haut.

Puis Jésus loue le Père parce qu’il privilégie les petits. C’est ce dont il fait lui-même l’expérience, en prêchant dans les villages : les « sages » et les « intelligents » sont suspicieux et fermés, font des calculs; tandis que les « petits » s’ouvrent et accueillent le message. Cela ne peut qu’être la volonté du Père, et Jésus s’en réjouit. Nous aussi nous devons nous réjouir et louer Dieu parce que les personnes humbles et simples accueillent l’Evangile. Je me réjouis quand je vois ces gens simples, ces gens humbles qui vont en pèlerinage, qui vont prier, qui chantent, qui louent, des gens auxquels il manque peut-être beaucoup de choses, mais l’humilité les conduit à louer Dieu. Dans l’avenir du monde et dans les espérances des Eglises, il y a toujours les « petits » : ceux qui ne se considèrent pas meilleurs que les autres, qui sont conscients de leurs limites et de leurs péchés, qui ne veulent pas dominer les autres, qui, en Dieu le Père, se reconnaissent tous frères.

Donc, en ce moment d’échec apparent, où tout est obscur, Jésus prie en louant le Père. Et sa prière nous conduit aussi, nous lecteurs de l’Evangile, à juger de manière différente nos échecs personnels, les situations où nous ne voyons pas clairement la présence et l’action de Dieu, quand il semble que prévaut le mal et qu’il n’existe aucune façon de l’arrêter. Jésus, qui a pourtant tant recommandé la prière de demande, précisément au moment où il aurait eu un motif de demander des explications au Père,  se met en revanche à le louer. Cela semble une contradiction, mais c’est là, la vérité.

 

A qui sert la louange ? A nous ou à Dieu ? Un texte de la liturgie eucharistique nous invite à prier Dieu de cette manière, il dit:  « Tu n’as pas besoin de notre louange, et pourtant c’est toi qui nous inspires de te rendre grâce : nos chants n’ajoutent rien à ce que tu es, mais ils nous rapprochent de toi, par le Christ notre Seigneur » (Missel romain, préface commune IV). En louant, nous sommes sauvés.

La prière de louange nous sert à nous aussi. Le Catéchisme la définit ainsi : « Elle participe à la béatitude des cœurs purs qui l’aiment dans la foi avant de le voir dans la Gloire » (n. 2639). Paradoxalement, elle doit être pratiquée non seulement quand la vie nous remplit de bonheur, mais surtout dans les moments difficiles, dans les moments sombres quand le chemin grimpe. Cela aussi est le temps de la louange, comme Jésus, qui dans les moments sombres, loue le Père. Parce que nous apprenons qu’à travers cette montée, ce sentier difficile, ce sentier fatigant, ces passages difficiles, on arrive à voir un panorama nouveau, un horizon plus ouvert. Louer est comme respirer de l’oxygène pur : cela purifie ton âme, porte ton regard au loin, ne te laisse pas prisonnier dans les moments difficiles et sombres des difficultés.

Il y a un grand enseignement dans la prière qui depuis huit siècles, n’a jamais cessé de vibrer, et que saint François composa vers la fin de sa vie : le « Cantique de frère soleil » ou « des créatures ». Le « Poverello » ne la composa pas dans un moment de joie, de bien-être, mais au contraire au milieu des difficultés. François est désormais presque aveugle, et il ressent dans son âme le poids d’une solitude qu’il n’avait jamais éprouvée auparavant : le monde n’a pas changé depuis le début de sa prédication, certains se laissent encore déchirer par les querelles, et de plus, il perçoit les pas de la mort qui se font plus proches. Ce pourrait être le moment de la déception de cette déception  extrême, et de la perception de son échec. Mais à cet instant de tristesse, en cet instant sombre, François prie : « Loué sois-tu, mon Seigneur… ». Il prie en louant. François loue Dieu pour tout, pour tous les dons de la création, et aussi pour la mort, qu’il appelle avec courage « sœur », « sœur mort ». Ces exemples des saints, des chrétiens, et aussi de Jésus, de louer Dieu dans les moments difficiles, nous ouvrent  les portes d’un chemin très grand vers le Seigneur et nous purifient toujours. La louange purifie toujours.

Les saints et les saintes nous montrent que l’on peut toujours louer, dans le bien et dans le mal, parce que Dieu est l’Ami fidèle.  Tel est le fondement de la louange : Dieu est l’Ami fidèle, et son amour  ne fait jamais défaut. Il est toujours à nos côtés, Il nous attend toujours. Quelqu’un disait : « C’est la sentinelle qui est à tes côtés et qui te fait aller de l’avant dans la sécurité ». Dans les moments difficiles et obscurs, trouvons le courage de dire : « Béni sois-tu, ô Seigneur ». Louer le Seigneur, cela nous fera beaucoup de bien.


Je suis heureux de saluer les personnes de langue française ! En cette année consacrée à Saint Joseph, qu’au milieu de nos joies et de nos crises, nos cœurs soient toujours habités par l’esprit de louange.

A tous, je donne ma bénédiction !





2ième Dimanche du Temps Ordinaire (Jn 1, 35-42) – Francis Cousin

« Où demeures-tu ? »

Dans la première lecture, Samuel entend la voix de Dieu, mais ne sait pas que c’est lui : « Samuel ne connaissait pas encore le Seigneur, et la parole du Seigneur ne lui avait pas encore été révélée. ».

Il va vers son maître Eli qui le renvoie se coucher. Et cela par trois fois.

Patience de Samuel qui répond à chaque appel, mais se trompe d’interlocuteur …

Patience de Dieu qui ne cesse d’appeler, jusqu’à ce qu’on lui réponde …

Et il le fait encore avec nous …

Oh, bien sûr, nous n’avons sans doute jamais entendu Dieu nous parler directement … mais il peut nous parler par la bouche (ou les écrits) d’autres personnes …

Ici, c’est Eli qui fera le lien entre la parole entendue et Dieu : « Va te recoucher, et s’il t’appelle, tu diras : “Parle, Seigneur, ton serviteur écoute.” », et qui amène Samuel à prendre contact directement avec Dieu … et de cette rencontre nocturne naîtra pour Samuel toute une manière de vivre au service de Dieu … même si cela doit lui coûter vis-à-vis de Eli …

Dans l’évangile, c’est Jean-Baptiste qui sera le déclencheur pour les futurs disciples de Jésus. La veille, il avait déjà dit : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ; c’est de lui que j’ai dit : L’homme qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était (…) Et moi, je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit : “Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, celui-là baptise dans l’Esprit Saint. Moi, j’ai vu, et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu.’’ ».

Sans doute ses disciples avaient-ils réfléchi pendant la nuit : « C’est quoi l’Agneau de Dieu ? Il y a celui qui a été donné par Dieu à Abraham pour remplacer son fils Isaac sur le bûcher … Il y a celui dont parle Isaïe, « un agneau conduit à l’abattoir … Le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes, il se chargera de leurs fautes. ». Ils ne comprenaient pas bien … mais leurs esprits étaient éveillés …

Alors, ce jour-là, quand Jean-Baptiste revoit Jésus qui marche devant lui, et sans doute pris par l’émotion, il redit : « Voici l’Agneau de Dieu. », les deux disciples, André et son comparse veulent en savoir davantage sur cet homme, et se mettent à le suivre.

Jésus sent qu’on le suit. Il se retourne et demande : « Que cherchez-vous ? ».

Surpris par la question, pris au dépourvu, les deux disciples répondent : « demeures-tu ? ». Mais on sent malgré tout une volonté de mieux connaître celui qui est appelé Agneau de Dieu, de l’écouter, d’échanger avec lui …

La réponse est bien du style de Jésus : « Venez et vous verrez. »

C’est une invitation à faire connaissance, sans aucune contrainte : Jésus propose …

Et pour nous aussi il fait pareil : Jésus propose son discours, son Évangile …

Ensuite, c’est à chacun de faire son choix. Le voir amène à croire … ou pas …

Pour nous, bien sûr, le voir n’est pas possible, mais Jésus a dit : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » (Jn 20,29) …

On ne sait pas ce qu’ils se sont dit … mais ils ont été convaincu par Jésus, et ils ont quitté Jean-Baptiste pour suivre Jésus, pour demeurer avec lui.

La rencontre avec Jésus était primordiale pour le suivre … et c’est encore vrai aujourd’hui …

Mais les deux disciples n’en sont pas restés là : devenus disciples de Jésus, ils ont soif de faire connaître celui qu’ils ont rencontré, et le lendemain même, André voit son frère Simon pour lui dire : « Nous avons trouvé le Messie », et il le conduit à Jésus. Ils deviennent missionnaires

De cette rencontre, Simon ressort transformé. D’abord dans son cœur (mais on n’en dit rien), et surtout dans son nom : « Tu t’appelleras ’’Kèphas’’ – ce qui veut dire : pierre », ou rocher, roc …

« Que cherchez-vous ? »

La question nous est posée à nous aussi.

On cherche tous quelque chose, même si on ne sait pas toujours quoi …

Dans le domaine matériel, c’est assez facile … « Qui cherche trouve. » (Mt 7,8). Quoique !

Mais dans le domaine de la personnalité ou le domaine spirituel, c’est plus difficile.

Beaucoup de personnes ne sont pas satisfaites de telle ou telle chose, mais ils ne cherchent pas … pourquoi ? … comment ? … que faire ? …

Souvent, ils veulent bien chercher, mais ils n’ont pas la volonté de le faire ! Ils préfèrent attendre que les solutions viennent d’elle-même …

Ils préfèrent rester en chaussons dans leur canapé …

Quand on cherche, on ne cherche pas seul, et l’évangile nous le montre bien ! On va voir des personnes … on lit des livres … on réfléchit … on prie …

Des personnes nous mènent à Jésus … et Jésus nous invite à demeurer avec lui.

Et nous, que cherchons-nous en nous mettant à la suite de Jésus ?

Quelle recherche habite mon cœur ?

Pourquoi vais-je à la messe ? … et pour quel changement dans ma vie ?

Ai-je déjà rencontré Jésus, d’une manière ou d’une autre ?

Est-ce que je suis prêt à demeurer avec lui ? … chez lui … avec son Père …

Mais pour cela, il faut que j’accepte son amour … que je lui rende son amour … et que je le partage avec d’autres …

Seigneur Jésus,

Tu es comme un aimant qui attire

tous ceux qui te cherchent vraiment.

Quand ils te rencontrent,

ils ne veulent plus te quitter …

Mais il y a le Malin qui rode

et essaye de nous éloigner de toi…

et qui parfois y arrive.

Garde-nous fermes dans la foi.

Francis Cousin 

 

Pour accéder à la prière illustrée, cliquer sur le titre ci-après:

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Baptême de Notre Seigneur (Mc 1,7-11) – Francis Cousin

« Tu es mon fils bien-aimé, en toi, je trouve ma joie. »

L’épisode raconté par l’évangile de ce jour est important dans la vie de Jésus. Il est rapporté par les quatre évangiles, chacun à sa manière, dès le début de leur livre pour Marc et Jean, tandis que Luc et Matthieu parlent d’abord de l’enfance de Jésus.

Mais pour tous les quatre, c’est le point de départ de ce qu’on appelle la vie publique de Jésus : le baptême de Jésus par Jean-Baptiste.

Jean-Baptiste baptisait déjà depuis un certain temps dans le Jourdain, « un baptême de conversion pour le pardon des péchés » (Mc 1,4), et beaucoup de gens venaient à lui pour recevoir ce baptême. Certains pensaient même qu’il était le messie attendu … et sa renommée était grande.

« En ces jours-là, Jésus vint de Nazareth, ville de Galilée … »

Né comme tous les hommes, vivant comme tous les hommes, Jésus a entendu parler de Jean-Baptiste. Comme tous les hommes, Jésus vient écouter Jean-Baptiste et se faire baptiser par lui. Matthieu nous signale que Jean-Baptiste refuse de le baptiser : « C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et c’est toi qui viens à moi ! » (Mt 3,14), mais Jésus le convainc de le baptiser.

Les quatre évangélistes insistent sur le décalage qu’il y a entre Jean-Baptiste et Jésus : « Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi ; je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales. ».

Défaire la courroie des sandales de quelqu’un était en effet réservé au plus petit des serviteurs, un travail d’esclave, pour laver les pieds des invités. Cela veut dire que Jean-Baptiste se considère comme inférieur à un esclave, devant Jésus qui est considéré comme un invité important.

« Je ne suis pas digne » … C’est ce que dit le centurion de Capharnaüm (Cf Mt 8,8) …

« Je ne suis pas digne » … C’est ce que nous disons avant de recevoir l’Eucharistie …

Ce qui montre la différence entre Jésus, Fils de Dieu, et les humains …

« Qu’il revienne vers le Seigneur qui lui montrera sa miséricorde, vers notre Dieu qui est riche en pardon (…) Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes chemins sont élevés au-dessus de vos chemins, et mes pensées, au-dessus de vos pensées. » (Première lecture).

Jean-Baptiste est conscient de cette différence entre Jésus et lui … comme nous-même le sommes aussi …

Et Jésus « fut baptisé par Jean dans le Jourdain. »

Cela aurait pu être comme pour tous ceux qui venaient se faire baptiser par Jean-Baptiste, … mais c’était sans compter sur le dessein de Dieu le Père : « Les cieux se déchirent et l’Esprit descend sur Jésus comme une colombe. Il y eut une voix venant des cieux : ’’Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie.’’ »

Manifestation du Dieu trinitaire :

– La voix du Père qui vient des Cieux, et qui s’adresse à son Fils Jésus : « Tu es mon fils bien-aimé ». Voix qui est entendu par tous ceux qui étaient présents à ce moment-là.

– L’Esprit qui descend du ciel, comme une colombe, et se place sur Jésus. Et vu aussi par tous les présents.

– Et Jésus qui sort de l’eau …

Première théophanie trinitaire, au vu et à l’ouïe de tous les présents … qui n’ont sans doute pas manquer de raconter l’événement à leurs familles et voisins …

Et cette voix restera gravée dans l’esprit et le cœur de Jésus … lien indéfectible entre le Père et lui …

« Confiance du Père pour son envoyé se faisant ’’péché pour nous’’. Confiance de Dieu à laquelle a répondu la totale confiance du Fils, accomplissant sa mission jusqu’au bout. » (Christian Delorme).

Point de départ de la mission de Jésus, pour le salut des hommes …

Nous aussi, nous avons été baptisés, du baptême de Jésus … avec l’onction du saint Chrême, qui nous a fait enfants de Dieu. Nous ne l’avons pas entendu, mais sur nous aussi Dieu a dit : « Tu es mon enfant bien-aimé en qui je mets toute ma confiance » …

Mais qu’avons-nous fait de notre baptême ?

Qu’avons-nous fait de la confiance que Dieu a mise en nous ?

Sommes-nous conscients que nous avons une mission à remplir ?

Oh, Dieu ne nous demande pas l’impossible … il connaît nos faiblesses …

Mais il attend un minimum de nous : mettre l’amour autour de nous … le prier … lui rendre grâce …

Le faisons-nous ???

Dieu notre Père,

lors du baptême de ton fils Jésus, tu lui a dit :

’’Tu es mon Fils bien-aimé’’,

et tu dis la même chose sur chacun de nous :

’’Tu es mon fils bien-aimé’’,

’’Tu es ma fille bien-aimée’’.

Mais bien souvent, nous oublions

l’amour que tu nous portes …

Et même, nous t’oublions …

Pardonne-nous.

Francis Cousin

 

 

 




Baptême de Notre Seigneur (Mc 1,7-11) – D. Jacques Fournier

Mc 1,7-11 

En ce temps-là, Jean le Baptiste proclamait :« Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi ;je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. »

En ces jours-là, Jésus vint de Nazareth, ville de Galilée, et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain. Et aussitôt, en remontant de l’eau, il vit les cieux se déchirer et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe.

Il y eut une voix venant des cieux :« Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. »

 BaptèmeJésus (1)

A la suite de tous les rites de purification en usage dans l’Ancienne Alliance, Jean‑Baptiste proposait « un baptême de repentir » à tous ceux et celles qui acceptaient, en vérité, de se reconnaître pécheurs. C’est ainsi qu’il les préparait à accueillir Jésus, « le Verbe fait chair » (Jn 1,14), « Dieu né de Dieu », venu nous rejoindre jusques dans notre chair blessée pour nous offrir « le pardon des péchés » et avec lui, tout ce que nous avions perdu par suite de nos fautes : la vie de Dieu (Rm 6,23), sa paix, sa joie (Jn 14,27 ; 15,11). Et c’est le Don de l’Esprit Saint qui met tout cela très concrètement en œuvre dans le cœur et la vie de celles et ceux qui acceptent de le recevoir, par leur foi et dans la foi… « Convertissez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ pour le pardon de ses péchés ; vous recevrez alors le don du Saint-Esprit » (Ac 2,38).

Or, ce Don n’est rien de moins que Celui qui jaillit du Père de toute éternité, « avant tous les siècles », pour « engendrer » le Fils en « Dieu né de Dieu, Lumière née de la Lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu » et donc « de même nature que le Père » (Crédo). Telle est « la photo » que nous offre le baptême de Jésus sur son Mystère de Fils : l’Esprit jaillit du Père et il est donné en Plénitude au Fils, l’engendrant ainsi en Fils « vrai Dieu né du vrai Dieu »… Ceux qui ont reconnu cette réalité spirituelle manifestée ce jour-là dans les circonstances historiques de ce baptême, ont ainsi réalisé qu’ « en lui, dans son propre corps, habite toute la Plénitude de la Divinité », car « Dieu est Esprit » (Col 2,9 ; Jn 4,24).

Mais Jésus est « le Saint, le Juste » (Ac 3,14), « il n’a pas commis de péché » (1P 2,22). Alors, que fait-il dans ces eaux du Jourdain, recevant de Jean-Baptiste ce « baptême en vue de la rémission des péchés », au milieu des pécheurs qui acceptaient de « confesser leurs fautes » ? En « Bon Pasteur » (Lc 15,4-7 ; Jn 10), il nous encourage, il nous rejoint, il montre à tous le chemin, et il nous appelle tous à le suivre… Si nous acceptons d’aller avec lui dans ces eaux de la vérité de cœur et du repentir, nous verrons nous aussi le ciel de nos cœurs fermés se déchirer, s’ouvrir, se remplir de ce Don de l’Esprit Saint qui n’est que Lumière et Vie… Grande sera alors notre joie, car nous aurons part nous aussi à ce que le Fils reçoit du Père de toute éternité, et ce Don nous engendrera nous aussi, comme Jésus, en fils vivants de la Plénitude de la Vie du Père… Et telle est la vocation de tout homme sur cette terre, créé gratuitement par Amour, et appelé à partager tout aussi gratuitement, par Amour, la Vie de son Dieu et Père… « Que ta volonté soit faite ! »

                                                                                                                 DJF




Fête du Baptême de Notre Seigneur – Homélie du Père Louis DATTIN

BAPTÊME DE JESUS

Devenir des fils

Lc 3, 15-16 ; 21-22

En cette fête du Baptême du Seigneur, nous pouvons, frères, réfléchir sur notre Baptême. Une fois par mois, nous avons, au presbytère, une réunion pour les parents qui demandent le Baptême pour leur enfant, et, à chaque fois, nous leur posons ces questions :

« Qu’est-ce qui vous pousse à faire baptiser cet enfant ?

 Quelles sont les raisons qui vous font demander le Baptême pour votre bébé et ce Sacrement, quel sens a-t-il pour vous ?

Vous rendez-vous compte à quoi vous vous engagez pour votre avenir ? Pour l’avenir de votre enfant ?

Est-ce une démarche grave et importante pour vous et votre fils, ou n’est-ce seulement qu’une habitude familiale, un rite d’enfance auquel il faut se sacrifier et qui, d’ailleurs, est une bonne occasion de faire une fête de famille ?

 Le Baptême n’est-il qu’un événement du passé, une date inscrite sur mon livret de famille, bien utile parfois pour avoir un extrait de Baptême à l’occasion d’une 1ère communion ou d’un mariage ? »

            Tout d’abord, frères, on ne devrait jamais dire « J’ai été baptisé » mais plutôt « Je suis un baptisé » car la grâce de mon Baptême, ce que j’ai reçu ce jour-là, je l’ai toujours. C’est une marque définitive qui me change et me fait changer pour toute ma vie.

Mon Baptême agit en moi, aujourd’hui. Il agira encore demain et tout au long de ma vie.

Mon Baptême n’est pas une cérémonie du passé, c’est une vie d’aujourd’hui.

Parce que je suis baptisé, j’ai en moi une nature différente qui va me faire vivre différemment de ceux qui ne sont pas baptisés. Il y a une « actualité » de mon Baptême qui influe et doit exercer une action aujourd’hui dans ma vie présente.

Rappelez-vous  Jean-Paul II  dire, sur le  parvis de Notre-Dame, le  1er jour de son voyage à Paris en France : « France, qu’as-tu fait de ton Baptême ? »

Et nous, frères, nous pouvons nous reposer la même question : « Qu’avez-vous fait de votre Baptême ? »

Vivez-vous en baptisés c’est-à-dire en « fils de Dieu » ? Car le Baptême, ce n’est pas rien, ce n’est pas moins que ceci : c’est entendre Dieu me dire, à moi aussi, comme au Christ, sur les rives du Jourdain :

 « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en lui, j’ai mis tout mon amour ».

C’était vrai pour le Christ qui se voit, à partir de ce moment décisif, investi par le Père et par l’Esprit-Saint, pour sa mission auprès des hommes, mais c’est aussi vrai pour nous.

A notre Baptême, à nous aussi, Dieu a dit publiquement :

« Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en lui, j’ai mis tout mon amour ».

Rien moins que cela ! Fils de Dieu, fils du Père, animés par l’Esprit-Saint, aimés de Dieu comme des fils, considérés par lui comme ses enfants ! »

Est-ce-que nous réalisons, frères et sœurs, l’importance, la grandeur de ce moment décisif qui a tout changé dans notre vie, lorsque ces quelques gouttes d’eau qui coulaient sur notre front nous ont fait subitement devenir, non plus de simples créatures  pécheresses, non plus des enfants naturels, mais des enfants de Dieu lui-même, reconnus par lui, aimés infiniment par l’amour infini ! Oui, « fils de Dieu » !

Ce qui faisait crier d’admiration St-Jean dans sa 1ère lettre : « Voyez de quel grand amour le Père nous a fait don ! Que nous soyons appelés « enfants de Dieu » et nous le sommes vraiment ! »

Voilà qui change tout, qui bascule et bouscule tout dans une vie. On parle parfois de la bergère qui épouse un prince, d’un vendeur d’allumettes qui devient milliardaire : le Baptême dans notre vie a fait bien plus que cela. Il nous a donné et il continue chaque jour, à épanouir, en nous, cette vie même de Dieu.

Loin d’anéantir notre vie humaine, il la valorise totalement et lui donne une dimension et une portée que nous avons du mal à réaliser. Nous sommes étonnés devant ce geste d’Origène, qui, après le Baptême de son enfant, se met à genoux devant lui et répète les paroles de St-Thomas devant le Christ ressuscité :

« Mon Seigneur et mon Dieu », et pourtant c’est lui qui avait raison !

Depuis notre Baptême, la vie de Dieu coule dans nos veines. Mais ce trésor, nous le portons en nos corps « comme dans des vases d’argile », nous dit St-Paul afin que ce soit la vie de Dieu qui soit manifestée par nos vies. Oui, nous pouvons maintenant nous reposer cette question que Jean Paul II adressait à chacun d’entre nous :

« Qu’avons-nous fait de notre Baptême ? » Le laissons-nous végéter en nous comme une plante mal soignée, comme un enfant dont on ne s’occuperait jamais ou bien avons-nous pris conscience que ce Baptême, cette vie baptismale qui nous habite est la vie de notre vie, l’âme de mon âme, qui donne sens et signification à toute mon  existence, qui nous confère une mission, celle même de Jésus : annoncer au monde le salut, que les hommes sont aimés de Dieu, qu’ils peuvent être sauvés par lui ?

C’est à partir de son Baptême dans les eaux du Jourdain que Jésus a commencé sa mission. C’est après avoir vu l’Esprit descendre sur lui, après avoir entendu la voix de son Père dire à la foule : « C’est toi, mon Fils, moi, aujourd’hui, je t’ai engendré » que Jésus partit d’abord pour le désert y prier et vaincre les tentations successives, puis, ensuite, parcourir toutes les villes et les villages de Palestine et proclamer :

« Aujourd’hui, le salut est parmi vous. Convertissez-vous, croyez à la Bonne Nouvelle ».

Vous aussi, consacrés au Baptême par l’Esprit-Saint et remplis de sa force, nous avons, en « fils de Dieu », à accomplir notre mission dans notre famille, dans notre quartier, notre village.

« Là où il passait, il faisait le bien et il guérissait tous ceux qui étaient sous le pouvoir du mal car Dieu était avec lui ».

Nous aussi, en fils de Dieu, nous avons à faire le bien là où nous passons et à lutter contre le mal et toutes ses causes : l’injustice, la haine, la jalousie, la méchanceté, car Dieu est aussi avec nous. Cette vie que Dieu nous a donnée au Baptême, sa propre vie, il nous l’a donnée pour que nous en vivions nous-mêmes, mais aussi pour que nous en fassions vivre les autres : faire de tous les hommes une Eglise, un corps vivant de baptisés, une Famille vivant de l’Esprit de Dieu que Jésus puisse présenter à son Père avec les mots qu’il lui adressait juste avant sa mort :

« Père, je désire que là où je suis, ceux que tu m’as donnés soient eux aussi avec moi, afin que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux et eux en moi ».  AMEN