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Vivre la Pentecôte avec Marie et Mère Teresa (Noéline FOURNIER)

( Actes 1, 12-14) « Tous d’un même cœur, étaient assidus à la prière

avec quelques femmes, dont Marie, mère de Jésus, et avec ses frères. »

 

Personne ne parle de Marie. Pourtant, après avoir énuméré les apôtres, chacun par son nom, St Luc ajoute « avec quelques femmes et Marie, mère de Jésus »

Les femmes qui ont suivi Jésus depuis la Galilée sont là aussi, avec Marie, comme les onze autour de Pierre.

Les apôtres autour de Pierre, les femmes autour avec Marie, apôtres et prophètes, colonnes de l’Eglise sont ici rassemblés dans la Communion du cœur, la Prière et l’Attente de l’Esprit.

(Ac. 2,1) « Le jour de la Pentecôte étant arrivé, ils se trouvaient tous ensemble dans un même lieu.. »

Ainsi les femmes avaient leur place qui n’était pas celle des apôtres, mais qui était indispensable au ministère apostolique.

Selon leur grâce propre, elles participeront  au développement de l’Eglise naissante. L’Apôtre Paul, dans la première épître aux Corinthiens, réagit vivement devant ses détracteurs :

«  Ne suis-je pas Apôtre ? N’ai-je donc pas vu Jésus, notre Seigneur ?

N’avons-nous pas le droit d’emmener avec nous une épouse croyante, comme les autres Apôtres, et les frères du Seigneur, et Céphas ? (Pierre) » (1Co 9,5).

 

Marie, nous est-il-dit, est avec les femmes. Elle retrouve ici son nom : Marie, mère de Jésus, comme si la boucle enfin bouclée, elle pouvait sortir de l’ombre.

Marie à la Pentecôte a été prise dans le feu de l’Esprit Saint. Ce n’est plus l’ombre qui l’enveloppe comme à l’Annonciation, mais le feu qui la saisit.

Bien sûr, les apôtres et Marie vivent depuis longtemps dans l’Esprit Saint. C’est par l’Esprit Saint que Pierre a confessé sa Foi en Jésus Messie et Seigneur (Mt. 16,16 ; Mc. 8,29).

Maria toujours vécu dans le Saint Esprit, depuis le premier moment de sa Conception. Mais l’effusion de l’Esprit à la Pentecôte les saisit tous ensemble, réunis dans la même maison. Et cela est capital.

L’Eglise des commencements n’est pas faite des « anciens combattants » de l’aventure de Jésus, elle n’est pas non plus la réunion de gens ayant reçu chacun une effusion d’Esprit Saint et décidant de « faire église » ensemble.

L’Esprit remplit « toute la maison » et de cette plénitudechacun a sa part.

« Ils virent apparaître des langues qu’on eût dites de feu, elles se partageaient, et il se posa une sur chacun d’eux. Tous furent alors remplis de l’Esprit Saint » (Ac 2,2-4)…

« A chacun la manifestation de l’Esprit est donnée en vue du bien commun » (1 Co 12,7).

Marie est prise dans le feu de pentecôte, le feu de l’Amour de Dieu qui veut brûler partout, selon le désir du cœur du Christ : « Je suis venu jeter un feu sur la terre et comme je voudrais que déjà il fût allumé ! » ( Lc 12,49).

Dans nos vies, nous vivons plusieurs effusions de l’Esprit, plusieurs manifestations du don de Dieu, non identiques, mais souvent complémentaires. Nous n’avons pas à choisir le mode selon lequel Dieu va venir nous visiter.

Parfois nous recevons l’effusion de l’Esprit dans une Onction de Paix : dans l’ombre, nous expérimentons une obscure et rafraîchissante Présence.

Pourquoi être jaloux de celui dont le cœur sera brûlant et les charismes éclatants ?

A chacun Dieu donne, selon sa Sagesse et au moment opportun.

En ce domaine plus qu’en aucun autre, il faut renoncer à toute comparaison et se laisser conduire. Dieu sait ce qu’Il attend de nous, à quel moment nous avons besoin d’ombre, d’eau, de vent ou de feu.

Ainsi, livrons-nous à l’Esprit selon la manière qu’Il voudra.

Mais sachons d’avance que tout nous vient, visiblement ou invisiblement, de la « Maison Eglise » et que rien ne nous est donné que pour le bien commun.

Il ne nous est pas dit comment Marie a vécu cette effusion de l’Esprit de feu en elle.

Elle n’a pas prêché publiquement comme Pierre.

A-t-elle chanté en langues ? Nous n’en savons rien.

Au cœur de cette Eglise naissante, elle est mémoire vivante, transfigurée par l’Esprit, témoin privilégiée du mystère même de Jésus. C’est dire que plus que jamais Marie est prophète au cœur de l’Eglise, place discrète et pourtant d’une importance capitale.

Le prophète est celui qui « voit l’invisible avec les yeux illuminés du cœur » :

« Puisse-t-il illuminer les yeux de notre cœur pour vous faire voir qu’elle Espérance vous ouvre son appel » (Ep 1,17-22)…

 

Ne demandons pas autre chose pour chacun de nous.

Il n’y a pas de parole plus forte, plus belle et plus vraie sur le mystère de Marie que le dernier chapitre de Lumen Gentium et, en particulier, ce passage :

« Tant que dure le temps, Marie demeure au cœur de l’Eglise « appelant de ses Prières le don de l’Esprit »(L.G. 59)  et gardienne du silence du cœur de l’Eglise pour L’accueillir.

 

Méditons sur ce témoignage de Foi de Mère Teresa.

« Je renoncerais à ma vie : pas à ma Foi.

 

Ce qui donne sens à ma vie, c’est l’Amour de Dieu.

C’est le Christ, dans son image douloureuse, que j’aime et sers.

Jésus a dit, « j’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif, et vous m’avez donné à boire ; j’était nu, et vous m’avez vêtu ; j’étais sans abri, et vous m’avez offert l’hospitalité » (Mt 25, 35-36).

 

Personne ne peut me dépouiller de ma religion.

Personne ne pourra m’empêcher de la pratiquer.

Personne ne pourra me l’enlever.

C’est quelque chose qui est au plus profond de moi.

A supposer qu’il n’y eût pour moi d’autre alternative que la persécution, et si tel est le chemin par lequel le Christ veut venir parmi les siens, irradiant son amour pour les hommes, par le biais de mes actions, je ne cesserai de leur offrir mes services, mais sans jamais renoncer à ma foi.

Je sui prête à renoncer à ma vie, mais pas à ma Foi.

 

J’apprécie profondément toutes les religions, mais celle qui mérite toute mes préférences, c’est la MIENNE.

Par moi-même,  je ne suis rien. Lui est tout.

Par moi-même,  je ne suis capable de rien faire. C’est Jésus qui fait tout.

 

Voici ce que je suis : un crayon dans les mains de Dieu.

Un pauvre crayon avec lequel lui écrit ce qu’il veut. Dieu écrit par notre entremise. Si imparfaite que nous soyons comme instrument, il écrit ce qu’il désire.

L’œuvre est l’œuvre de Dieu. Je ne suis qu’un crayon dans ses mains. C’est Lui qui pense. C’est Lui qui écrit. 

Dieu n’exige pas de moi que j’aie du succès. Dieu exige de moi que je lui sois fidèle.

Nous avons besoin de prier tout comme de respirer.

Sans la prière, nous ne pourrions rien faire. »

                                        Noéline FOURNIER ; Georgette BLAQUIÈRE ; Mère Teresa.




La Pentecôte – par Claude WON FAH HIN

Commentaire du samedi 30 mai et dimanche 31 Mai 2020

Aujourd’hui, c’est la fête de la Pentecôte. Pentecôte signifie cinquantième jour. Elle est donc fêtée cinquante jours après Pâque. Dans l’ancienne Alliance, il y avait trois grandes fêtes : la fêtes des Azymes qui correspond à la fête de Pâque, la fête de la Moisson à la Pentecôte et la fête de la récolte, à la fin de la saison des fruits, appelée Fête des Tentes (Dt 16,13; Lv 23,34). Ces trois fêtes n’ont été célébrées qu’après l’entrée en Canaan. Chacune de ces fêtes avaient un sens (VTB P.444). La fête de la Moisson (Pentecôte) était liée d’abord à une fête agraire où l’on offrait les prémices de ce que la terre a produit (Ex 34,22 ; VTB P.959), puis à l’Alliance de Dieu avec son peuple, conclue au Sinaï et au don de la Loi de Moïse (VTB P.444, 959 ; Ex 19,1 note TOB; Ex 23,16 Note TOB), et dans la nouvelle Alliance, la Pentecôte est la fête du don de l’Esprit Saint. Cette pentecôte n’arrive pas par hasard, elle est l’accomplissement des promesses de Dieu. Ez 36,27 : « Je mettrai mon esprit en vous et je ferai que vous marchiez selon mes lois et que vous observiez et pratiquiez mes coutumes ». Ac 1,5 : « … vous, c’est dans l’Esprit Saint que vous serez baptisés sous peu de jours ».

Si « l’Eglise est née principalement du don total du Christ pour notre salut, au moment de la Cène et réalisé sur la Croix » (CEC 766), la Pentecôte est la naissance officielle de l’Eglise. « La création nouvelle, née de l’Esprit, est l’Eglise » (VTB p.400). Si l’ancien Testament nous a surtout révélé le Père, le nouveau Testament celui du Fils, la Pentecôte inaugure le temps de l’Eglise animée par l’Esprit Saint.

Ainsi, le Christ, mort, ressuscité, exalté à la droite du Père, achève son œuvre en répandant l’Esprit sur la communauté apostolique. Et cette communauté, d’abord restreinte, composée d’apôtres, de fidèles du Christ, est appelée à s’ouvrir à toutes les nations, car toutes les nations sont présentes sur les lieux :  Parthes, Mèdes et Élamites, habitants de Mésopotamie, de Judée et de Cappadoce, du Pont et d’Asie, 10 de Phrygie et de Pamphylie, d’Égypte et de cette partie de la Libye qui est proche de Cyrène, Romains en résidence, 11 tant Juifs que prosélytes, Crétois et Arabes. C’est donc une Eglise ouverte sur le monde, une Eglise à vocation universelle, une Eglise catholique qui prend naissance en ce jour de Pentecôte. D’où, ce don fait aux apôtres de parler en d’autres langues. Et c’est en même temps une invitation à répandre la parole de Dieu dans le monde entier. Luc, dans les Actes des Apôtres, raconte la Pentecôte comme une nouvelle naissance du peuple de Dieu, qui, sous l’impulsion du Saint Esprit, est chargé d’aller évangéliser le monde entier. « L’Esprit Saint est la force qui lance l’Eglise naissante « jusqu’aux extrémités de la terre » (VTB P.399). L’Esprit Saint est vie, souffle de Dieu qui met l’Eglise en mouvement pour le salut du monde. Aujourd’hui, les chrétiens représentent plus de deux milliards de personnes dont plus d’un milliard trois cent millions de catholiques. Et ce nombre ne cesse d’augmenter dans le monde malgré les persécutions des chrétiens. Cette œuvre continuera de se poursuivre parce que c’est l’œuvre de Dieu.

Mais pour que cette œuvre de Dieu puisse continuer par son Eglise, l’Eglise elle-même est remplie de l’Esprit Saint. L’Eglise et l’Esprit Saint sont inséparables (VTB P.400). Animée de l’Esprit Saint, l’Eglise est composée de membres qui ne forment qu’un seul Corps qui est l’Eglise, Corps du Christ. Tous les dons que l’Eglise reçoit à travers ses membres viennent du même Esprit. 1 Co 12,4-11 : « 4 Il y a, certes, diversité de dons spirituels, mais c’est le même Esprit; 5 diversité de ministères, mais c’est le même Seigneur; 6 diversité d’opérations, mais c’est le même Dieu qui opère tout en tous. 7 À chacun la manifestation de l’Esprit est donnée en vue du bien commun. 8 À l’un, c’est un discours de sagesse qui est donné par l’Esprit; à tel autre un discours de science, selon le même Esprit; 9 à un autre la foi, dans le même Esprit; à tel autre les dons de guérisons, dans l’unique Esprit; 10 à tel autre la puissance d’opérer des miracles; à tel autre la prophétie; à tel autre le discernement des Esprits; à un autre les diversités de langues, à tel autre le don de les interpréter. 11 Mais tout cela, c’est l’unique et même Esprit qui l’opère… ». Autrement dit, c’est le Saint Esprit qui fait l’unité au sein de l’Eglise. Et si donc un membre de l’Eglise ne fait pas l’unité, s’il sème la discorde et la division au sein de l’Eglise, il n’est pas animé de l’Esprit Saint mais de l’Esprit mauvais. A chacun de voir s’il fait l’unité au sein de l’Eglise ou bien s’il sème la division, la mésentente, et il saura de lui-même de quel Esprit il est animé. Rm 8,14 : « Tous ceux qu’anime l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu ». Car il y a bien un Esprit qui est Dieu et un autre qui s’oppose à Dieu. Savoir reconnaître l’un de l’autre pourrait aider beaucoup de chrétiens à faire le bon choix car l’Esprit Saint suscite toujours l’unité, la paix intérieure, la confiance et l’autre Esprit l’inquiétude, l’angoisse, la méfiance, la division…C’est ce qu’on appelle le « discernement des Esprits » qui n’est pas dû à notre puissance de réflexion ou de travail acharné mais à un don de Dieu que tout chrétien peut demander à travers ses prières. Demandez à Dieu le discernement des tentations et le pouvoir de lutter immédiatement contre ces tentations. Ainsi, le chrétien pourra avancer dans son union au Christ et aussi dans ses relations avec les gens. Saint Ignace de Loyola nous cite de nombreuses règles pour reconnaître le bon du mauvais Esprit. Je vais citer deux exemples qui vous donneront peut-être l’envie d’aller chercher par vous-mêmes ce que dit Saint Ignace de Loyola. Première règle : « Pour ceux qui facilement pèchent mortellement et ajoutent péché sur péché, notre ennemi (l’esprit du Mal) a coutume de proposer les attraits séducteurs de la chair et des sens, pour les tenir pleins de péchés et sans cesse en augmenter la masse ; l’Esprit bon, au contraire, frappe continuellement leur conscience et, par l’usage de la raison, les détourne de pécher ». Ainsi, lorsque nous luttons contre le péché, c’est l’Esprit Saint qui agit en nous. Deuxième règle : « Pour les hommes qui se soucient sérieusement de se purger de leurs vices et péchés et qui, chaque jour, progressent davantage dans l’application au service de Dieu, l’Esprit mauvais insinue inconvénients, tristesses, raisons fausses et autres troubles de ce genre par lesquels il cherche à empêcher ce progrès. Pour l’Esprit bon, au contraire, c’est d’augmenter le courage et les forces de ceux qui agissent droitement, de les consoler, de provoquer les larmes de dévotion, d’éclairer l’Esprit et de donner la tranquillité en retirant tous les petits obstacles afin qu’ils aillent toujours plus aisément et joyeusement de l’avant dans les bonnes actions ». Là aussi, c’est l’Esprit Saint qui nous aide à faire les bonnes actions. Pouvoir reconnaitre le bon du mauvais Esprit nous aidera à faire le bon choix pour plaire à Dieu et faire sa volonté. Tous, nous avons des choix à faire tout le long de notre vie. Jésus nous donne l’Esprit Saint justement pour nous aider à faire ces choix qui devront aller dans le sens de la volonté de Dieu. Si c’est le même Esprit Saint qui agit en chacun de nous, alors il ne devrait jamais avoir de division entre les membres de l’Eglise. Chacun de nous doit veiller sur soi-même, sa propre conduite, ses propres actions et pas celle des autres, veiller à ne pas être complice du mauvais Esprit, ce qui n’empêche pas bien sûr d’aider les autres, d’avoir le sens de solidarité, de l’entraide, sans jamais semer la division. En fait, cela s’appelle « aimer son prochain ». Car l’Esprit Saint n’est rien d’autre que l’Amour. Amour du Père pour le Fils et Amour du Fils pour le Père. Et c’est cet Amour que Jésus nous donne pour qu’à notre tour, nous semions aussi cet Amour qui nous vient de Dieu et qui est Dieu. Et lorsque les Apôtres reçoivent l’Esprit Saint, c’est pour évangéliser le monde, et cette évangélisation ne peut se faire que par amour, car il n’y a que l’amour qui soit capable de produire des fruits. Le salut ne vient que par l’Amour et non par la haine, par la paix et non pas la guerre, par la solidarité et non par l’égoïsme, par l’humilité et non par l’orgueil. C’est tout cela que nous offre Jésus Christ quand il nous donne l’Esprit Saint. Lorsque Jésus nous dit « recevez l’Esprit Saint », il nous offre ce qu’il y a de mieux au monde comme cadeau, pour soi-même, pour nos familles, et pour le salut du monde. Rm 5,5 : « 5… l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par le Saint Esprit qui nous fut donné ». Encore faut-il accepter de recevoir cet Amour divin. Saint Bernard distingue quatre degrés de l’amour :

  • Au premier, « l’homme s’aime lui-même ». C’est notre condition humaine de ne pouvoir nous passer de la connaissance sensible, donc aimer passe par le sensible et donc par le corps. Le Christ nous apprendra qu’il faut passer de la foi sensible, avec comme appui nos sens : l’ouïe, la vue, l’odorat, le goût, le toucher…à la foi pure sans le soutien de nos sens.

  • Au second, » il aime Dieu…pour soi-même ». Il fréquente Dieu pour son propre profit, pour son propre intérêt, pour avoir des grâces, des bienfaits, pour réussir un examen, pour avoir du travail etc… Le prochain ne l’intéresse pas plus que le service de Dieu. Si Dieu n’agit pas en sa faveur, il peut l’abandonner puisqu’il lui semble que Dieu ne sert à rien. Il aime donc Dieu que s’il en tire un profit.

  • Au troisième degré, « il aime Dieu pour Dieu ».

  • Et au quatrième degré, « il ne s’aime plus lui-même que pour Dieu ». Saint Bernard précise : « qui s’en remet à Dieu non seulement parce qu’il est bon pour lui, mais (seulement) parce qu’il est bon, celui-là aime Dieu à cause de Dieu, et non à cause de soi-même ». « L’âme est ici arrivée pour toujours au quatrième degré, quand elle aime Dieu au plus haut point et Lui seul ». Il s’agit là d’aimer Dieu jusqu’au point d’être capable de donner sa vie pour Lui, sans rien attendre en retour. Voilà donc où peut nous conduire le don de l’Esprit Saint reçu de Jésus : la perfection de l’âme que seules quelques âmes saintes peuvent atteindre sur terre.

L’Esprit Saint nous est donné pour que nous soyons des chrétiens capables de suivre les commandements de Dieu : aimer Dieu et aimer son prochain. Et à tous ceux qui souffrent, souffrance physique ou souffrance de l’âme, Saint Jacques nous dit (Jc 5,15-16) : « La prière de la foi sauvera le patient et le Seigneur le relèvera. S’il a commis des péchés, ils lui seront remis. 16 Confessez donc vos péchés les uns les autres, et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris ». Croyons en la puissance de la prière. L’Esprit Saint est Vie, et il nous unit dans la prière. Rm 8,11 : Dieu donnera la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous ». Que Marie, épouse de l’Esprit Saint, pleine de grâce, nous aide à mieux saisir l’importance de ce don si important pour le salut de l’humanité.




« L’Esprit-Saint … qu’en avons-nous fait ? » (Jn 20, 19-23) ; La Pentecôte – Francis COUSIN)

Quand on lit le début des Actes des Apôtres, juste après la pentecôte, on est surpris de voir à quelle vitesse les gens se convertissent à la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. C’est comme une épidémie : tout le monde (ou presque) demande le baptême …

 

 

On connaît actuellement l’épidémie du Covid-19, et nous luttons contre sa contagion, pour éviter qu’il se répande sur toute la terre.

Mais la Bonne Nouvelle de Jésus est-elle encore contagieuse ? … Oui ou peut-être ?

Et pensons-nous que son vecteur de contagion, l’Esprit-Saint, est encore efficace après deux mille ans, pour contaminer toute la terre ? … Oui ou peut-être ?

Et pourtant, la réponse devrait être claire : OUI !

Parce que Jésus l’a dit : « Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous : l’Esprit de vérité (…) le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. » (Jn 16-17.26).

L’Esprit est une force donnée par Jésus, pour que nous devenions ses témoins, afin de former, tous ensemble, son Église.

À la résurrection, le jour de Pâques, quand il rencontre ses disciples, Jésus leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. » (Jn 20,22-23), mais c’était en petit comité, réservé aux apôtres. C’était le don du pardon au nom de Dieu.

Dans les actes des apôtres de saint Luc, cinquante jours plus tard, l’Esprit sera donné à davantage de personnes, dans une manifestation solennelle, avec bruit, vent, des éclairs comme des langues de feu qui se posent sur chacun des présents (première lecture), et ils reçurent le don de la Parole, de deux manières :

1 – pour dire la vérité, sans peur, sans aucune crainte sinon celle de Dieu : « Est-il juste devant Dieu de vous écouter, plutôt que d’écouter Dieu ? À vous de juger. Quant à nous, il nous est impossible de nous taire sur ce que nous avons vu et entendu. » (Ac 4,19-20)

2 – pour dire la Bonne Nouvelle de telle manière que chacun puisse la comprendre dans sa langue natale, qui n’est pas celle des orateurs, et surtout qu’il puisse la comprendre dans son cœur, et que cela le bouleverse tellement que cela le convertit et qu’il demande le baptême, pour qu’ensemble ils forment l’Église.

Aujourd’hui, nous sommes rassemblés pour commémorer cet événement … deux mille ans après …

C’est bien, cela montre qu’on a de la mémoire … Mais quelle mémoire ? Celle d’un évènement passé … ou celle de quelque chose qui perdure encore ?

L’Esprit-Saint est toujours présent … il est avec nous, il est en nous, en chacun de nous, depuis notre baptême.

Qu’en avons-nous donc fait ?

L’avons-nous simplement rangé dans le tiroir des souvenirs en même temps que le lumignon rouge et les images de notre confirmation ?

Est-il au cœur de notre vie ?

Regardons l’Église naissante décrite dans les actes des apôtres : l’Esprit-Saint était, avec Jésus, au cœur de leur vie ; quand il y avait un problème, on se réunissait, on exposait le problème, on priait … et puis on décidait : « L’Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé de … » (Ac 15,28).

Et nous, que faisons-nous, dans notre vie personnelle, dans notre paroisse, dans nos mouvements … ?

Est-ce qu’on prend le temps de prier avant de décider ?

Est-ce qu’on demande à l’Esprit-Saint de nous éclairer ?

Est-ce qu’on est prêt à l’écouter … même s’il arrive qu’il nous demande quelque chose en désaccord avec notre pensée … pour le bien de tous ?

Est-ce qu’on ne préfère pas imposer son point de vue … parce qu’on se laisse aller à suivre d’autres esprits : l’esprit de vengeance, l’esprit de haine, l’esprit d’arrogance, l’esprit de pouvoir, l’esprit de l’argent, l’esprit de … ?

L’Esprit-Saint est Amour … Amour de Dieu, puisqu’il « procède du Père et du Fils »

L’Esprit-Saint est joie … puisqu’elle est participe de l’Amour de Dieu !

L’Esprit-Saint est justice … puisqu’elle est participe de l’Amour de Dieu !

L’Esprit-Saint est tendresse … puisqu’elle est participe de l’Amour de Dieu !

L’Esprit-Saint est bonté … puisqu’elle est participe de l’Amour de Dieu !

L’Esprit-Saint est source de prière … puisqu’il nous pousse à regarder vers Dieu : « l’Esprit Saint vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas prier comme il faut. L’Esprit lui-même intercède pour nous par des gémissements inexprimables. » (Rm 8,26)

Est-ce bien ainsi que nous voyons l’Esprit-Saint ?

Qu’avons-nous fait de l’Esprit-Saint ?

En quittant cette terre,

Je vous ai laissé un message de lumière,

Qu’en avez-vous donc fait ?

(…)

Allez-vous en sur les places et sur les parvis !

Allez-vous en sur les places y chercher mes amis :

Tous mes enfants de lumière qui vivent dans la nuit,

Tous les enfants de mon père, séparés de lui.

Allez-vous en sur les places,

Et soyez mes témoins chaque jour !

Francis Cousin

 

 

 

 

 

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Prière dim Pentecôte A




« Pourquoi restez-vous là, à regarder le ciel … » (Mtt 28, 16-20) ; L’Ascension – Francis COUSIN)

En ce jeudi de l’Ascension, Jésus monte au ciel pour s’assoir à la droite de son Père, ainsi que l’a vu Etienne. Il ’’quitte’’ ses apôtres pour de bon à leurs yeux. Ou, comme on le dit maintenant depuis le Covid-19, il était en ’’présentiel’’ avec ses apôtres. Et maintenant, il va être en ’’distanciel’’ avec eux …

Oui, mais …

Ce qui est vrai pour les humains ne l’est pas pour Jésus ! Pour nous, nos rapports avec les autres se font soit en ’’présentiel’’, soit en ’’distanciel’’, … ou encore ils n’existent pas !

Mais Jésus est toujours présent avec nous : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. ». Il est donc toujours en ’’présentiel’’ pour nous ! Pire : il ne respecte même pas les gestes barrières, la ’’distanciation physique’’, puisqu’il entre dans notre cœur …

Cette terminologie nouvelle ne peut pas s’appliquer à Jésus, à Dieu … même s’il est ’’distant en ciel’’.

Jésus est donc entré dans la nuée. Les apôtres ne le voient plus ! Et ils sont là, tout hébétés !

On ne sait pas combien de temps ils sont restés comme cela … mais ça a dû prendre du temps … à tel point qu’il a fallu y mettre un terme, et qu’on envoie deux anges pour les rappeler à l’ordre : « Eh oh ! Il faut revenir sur terre ! Ce n’est plus le moment de se lamenter, d’avoir des regrets ! … de se faire un film sur le bon temps passé avec Jésus ! … Pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? »

Comme lors de la transfiguration, où Pierre aurait bien voulu que cela dure plus longtemps en plantant des tentes ; Jésus ne l’avait pas permis, et les avait invités à redescendre vers les autres, vers le peuple …

Là, pour les consoler, les anges leur disent : « Ce Jésus qui a été enlevé au ciel d’auprès de vous, viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel. ». Prudents, les anges n’ont pas donné de date …

Mais en attendant, cela rappelle aux apôtres ce que Jésus vient de leur dire : ils ont une mission à remplir : être des témoins de la Bonne Nouvelle de Jésus, « à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. » (Première lecture). On part du plus proche, et par extension, on va de plus en plus loin …

« De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. ».

Non seulement Jésus est avec eux, mais en plus il leur donne une autre aide : « Vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous » (Première lecture) ; « c’est l’énergie, la force, la vigueur que [le Père] a mise en œuvre dans le Christ quand il l’a ressuscité d’entre les morts et qu’il l’a fait asseoir à sa droite dans les cieux. » (Deuxième lecture).

C’est le temps de l’Église qui se met en route, et qui prendra véritablement son essor le jour de la Pentecôte quand l’Esprit Saint viendra sur eux.

Toutes ces Paroles, elles ne sont pas réservées aux apôtres. Elles sont pour tous ceux qui font partie de l’Église, pour tous ceux qui sont baptisés, qui sont « devenus enfants de Dieu » (Jn 1,12), de tous les temps … Et elles sont donc aussi pour nous …

Jésus est avec nous …

L’Esprit Saint est avec nous … qui nous soutient, nous rappelle les Paroles de Jésus, nous les fait comprendre … pour que nous soyons, dans le monde, des témoins de Jésus ressuscité.

Mais si Jésus est toujours avec nous … il ne faut pas que nous mettions Jésus en ’’distanciel’’ par rapport à nous …

Seigneur Jésus,

c’est notre mission de baptisés

d’être témoins de ta Bonne Nouvelle.

Mais encore faut-il que nous soyons proches de toi,

que nous gardions le contact avec toi,

que nous ouvrions la porte de notre cœur.

 

Francis Cousin

 

 

 

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Prière dim Ascension A




« Attente… » (Jn 17, 1-11) ; 7° Dimanche de Pâques – Francis COUSIN)

Ce dimanche est un peu particulier, puisqu’il est entre l’Ascension de Jésus et la Pentecôte … entre le départ de Jésus vers son Père … et l’attente de l’Esprit Saint que le Père va envoyer, à la demande de son Fils, sur les apôtres et quelques disciples, hommes et femmes.

Et l’attente risque d’être longue ! En effet, Jésus n’a pas donné de date pour la venue de l’Esprit … Il n’a pas dit : « Dans dix jours, vous recevrez l’Esprit. » … Et quand l’attente est trop longue, on est un peu aigri, on est tout marri, on désespère … Et nous en savons quelque chose, nous qui attendons depuis plus de deux mois de pouvoir nous retrouver ensemble pour célébrer la messe et communier …

Alors, on est un peu surpris de voir les apôtres dont Luc nous dit qu’ils « retournèrent à Jérusalem, en grande joie. » (Lc 24,52). On s’attendrait plutôt à les voir tout tristes de la séparation d’avec Jésus.

Il est vrai que Jésus leur avait promis, outre l’envoi de l’Esprit Saint pour les aider dans leur mission, de leur préparer une place auprès de son Père pour qu’ils soient pour toujours avec lui. Et puis qu’il serait toujours avec nous dans ce monde.

Le chrétien est toujours dans l’attente entre deux joies.

La première joie est celle de la rencontre avec Jésus. C’est une joie que beaucoup ont oublié, parce qu’ils étaient trop petits ; c’était plutôt la joie de leurs parents de demander le baptême pour leur enfant. Mais c’est une joie qui se développera petit à petit avec les parents et les catéchistes, dans l’attente de la première communion. Puis dans l’attente de la confirmation. La joie ne se manifeste pas toujours de la même manière, … cela dépend essentiellement de la qualité de la rencontre avec Jésus. On la voit davantage chez les personnes plus âgées qui demandent les sacrements de l’initiation : il suffit de voir leurs regards et leurs sourires quand elles viennent juste d’être baptisées … avec parfois des larmes de joies …

Et cette joie se manifestera également pour chacun des sacrements reçus, parfois de manière plus intérieure. Il est vrai que la joie du mariage ou de l’ordination sacerdotale (ou des vœux pour les religieuses et religieux) est plus démonstrative que celle du sacrement de réconciliation ou des malades … mais il y a toujours une joie qui est ressentie par une paix intérieure, une sérénité, celle de la rencontre aimante de Dieu envers nous.

Et puis il y a toutes les autres rencontres avec Dieu, dans la prière. Rencontres individuelles, personnelles, … et les rencontres en communautés, paroissiales ou de mouvements … Rencontres que l’on attend impatiemment en ce moment …

Bien sûr, il peut arriver que l’attente soit trop longue, et que l’on s’impatiente, parce qu’on n’arrive pas à retrouver la joie de la rencontre avec Dieu, parce qu’on pense que Dieu nous a oublié, parce qu’on n’a pas le goût de prier … parce qu’on est plus intéressé par les attraits du monde … parce que …

« Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force (…) de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. » (Lc 21,36). « Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation ; l’esprit est ardent, mais la chair est faible. » (Mt 26,41).

Si à Gethsémani les apôtres n’avaient pas réussi à rester éveillés, ils se sont rattrapés après la résurrection puisque « tous, d’un même cœur, étaient assidus à la prière … » (première lecture)

Veillons, prions, soyons dans la joie de la rencontre habituelle avec Dieu, restons dans l’attente de ces rencontres avec Dieu … et surtout dans l’attente de la rencontre définitive avec lui, quand il nous accueillera dans son Paradis. Alors, ce sera la joie parfaite !

Seigneur Jésus,

tu es notre joie,

parce que tu n’es qu’amour

et que tu nous donnes tout ton amour,

reçu de ton Père,

dans le don de l’Esprit Saint.

Garde-nous dans l’attente aimante

de chacune de tes rencontres.

 

Francis Cousin

 

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Prière dim Pâques A 7°




« Si vous m’aimez … » (Jn 14,15-21) ; 6° Dimanche de Pâques – Francis COUSIN)

On peut être surpris par ce ’’si’’, puisque Judas n’est plus là, il est déjà sorti. Il ne reste donc dans la chambre haute que les apôtres et quelques disciples dont on peut penser qu’ils aiment Jésus, … même si les évènements qui vont suivre vont montrer quelques faiblesses de leur part …

Sans doute faut-il le comprendre, non dans un sens de doute de la part de Jésus, mais plutôt comme une affirmation : « Vous qui m’aimez … », en relation avec le verset 23 : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole … » où Jésus parle de tous ceux, présents et à venir, qui écouteront sa Parole, qui adhéreront à celle-ci, et qui aimeront celui qui l’a dite … même sans l’avoir vu.

Les deux phrases (v 15 et v 23) sont équivalentes : « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements. » et « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole … », ce qui veut dire que ’’les commandements’’ et ’’la Parole’’ sont une seule et même chose, la Parole de Jésus a force de commandement.

Et le résultat est le même : « Celui qui m’aime sera aimé de mon Père ; moi aussi, je l’aimerai » et « mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure » (v 23) : il y a réflexivité de l’amour entre celui qui croit et Jésus, entre Jésus et le Père, et comme Jésus et le Père ne font qu’un, entre celui qui croit et le Père. Pour Jésus, tout est une question d’amour.

Mais pas seulement d’amour entre les hommes et Dieu, Père, Fils et Saint Esprit. À cet amour de Dieu, Jésus ajoute « un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. » (Jn 13,34).

Et c’est sans doute ce qui est le plus difficile : aimer les humains qu’on voit tous les jours, avec leurs défauts (comme nous !), avec leurs mauvaises réactions (comme nous !), avec leurs mensonges (comme nous !) et leurs vouloirs de paraître (comme nous !?) … Ce n’est pas évident.

Saint Jean nous dit : « Si quelqu’un dit : « J’aime Dieu », alors qu’il a de la haine contre son frère, c’est un menteur. En effet, celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu, qu’il ne voit pas. » (1 Jn 4,20).

L’amour des autres ne peut exister que parce que Dieu nous a aimés le premier, d’un amour constant, quelles que soient nos erreurs, nos chutes, et que nous lui rendions son amour, dans une « rencontre intime avec Dieu, une rencontre qui est devenue communion de volonté pour aller jusqu’à toucher le sentiment. J’apprends alors à regarder cette autre personne non plus seulement avec mes yeux et mes sentiments, mais selon la perspective de Jésus Christ. Son ami est mon ami. Au-delà de l’apparence extérieure de l’autre, jaillit son attente intérieure d’un geste d’amour, d’un geste d’attention, que je ne lui donne pas seulement à travers des organisations créées à cet effet, l’acceptant peut-être comme une nécessité politique. Je vois avec les yeux du Christ et je peux donner à l’autre bien plus que les choses qui lui sont extérieurement nécessaires : je peux lui donner le regard d’amour dont il a besoin. Ici apparaît l’interaction nécessaire entre amour de Dieu et amour du prochain ( …). Si le contact avec Dieu me fait complètement défaut dans ma vie, je ne peux jamais voir en l’autre que l’autre, et je ne réussis pas à reconnaître en lui l’image divine. Si par contre dans ma vie je néglige complètement l’attention à l’autre, désirant seulement être «pieux» et accomplir mes «devoirs religieux», alors même ma relation à Dieu se dessèche. Alors, cette relation est seulement «correcte», mais sans amour. Seule ma disponibilité à aller à la rencontre du prochain, à lui témoigner de l’amour, me rend aussi sensible devant Dieu. Seul le service du prochain ouvre mes yeux sur ce que Dieu fait pour moi et sur sa manière à Lui de m’aimer. ( … ) Amour de Dieu et amour du prochain sont inséparables, c’est un unique commandement. Tous les deux cependant vivent de l’amour prévenant de Dieu qui nous a aimés le premier. Ainsi, il n’est plus question d’un «commandement» qui nous prescrit l’impossible de l’extérieur, mais au contraire d’une expérience de l’amour, donnée de l’intérieur, un amour qui, de par sa nature, doit par la suite être partagé avec d’autres. L’amour grandit par l’amour. » (Benoît XVI, Deus caritas est, n°18).

Heureusement, Dieu, dans son infinie bonté, nous a donné « un autre Défenseur qui sera pour toujours avec [nous] : l’Esprit de vérité. ».

Seigneur Jésus,

ouvre nos yeux

sur le monde qui nous entoure.

Nous ne sommes pas seuls sur le chemin,

ce serait trop facile :

penser à toi, penser à moi …

Et les autres ?

Ils ont besoin de moi !

En suis-je conscient ?

 

Francis Cousin

 

 

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Prière dim Pâques A 6°




6ième Dimanche de Pâques – par le Diacre Jacques FOURNIER (Jn 14, 15-21).

« Si quelqu’un m’aime, je me manifesterai à lui »

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements.
Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous.
l’Esprit de vérité, lui que le monde ne peut recevoir, car il ne le voit pas et ne le connaît pas ; vous, vous le connaissez, car il demeure auprès de vous, et il sera en vous.
Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous.
D’ici peu de temps, le monde ne me verra plus, mais vous, vous me verrez vivant, et vous vivrez aussi.
En ce jour-là, vous reconnaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et moi en vous.
Celui qui reçoit mes commandements et les garde, c’est celui-là qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père ; moi aussi, je l’aimerai, et je me manifesterai à lui. »

 

            Jésus nous invite ici à l’amour… « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements… Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime. » Or « le commandement » de Jésus n’est pas un programme de vie parfaite à accomplir, programme qui nous rendrait meilleur que les autres… Non, il est une invitation continuelle au repentir, pour que nous puissions recevoir le pardon de nos péchés. « En son Nom, le repentir en vue de la rémission des péchés sera proclamé à toutes les nations… De cela vous êtes témoins » (Lc 24,47-48). Jésus en effet, en tout son être est « l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » (Jn 1,29), inlassablement, jour après jour, de repentir en repentir, de recommencement en recommencement… En nous détournant de Dieu, le péché nous prive de la Plénitude de sa paix et de sa vie ? Nous la retrouvons aussitôt dès que nous nous retournons de tout cœur vers Lui, dans la vérité de notre être blessé. « Le salaire du péché, c’est la mort ; le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle, dans le Christ Jésus ». Voilà pourquoi, nous dit Jésus, « le Père lui-même, qui m’a envoyé, m’a donné son commandement sur ce que je dois dire et déclarer ; et je sais que son commandement est vie éternelle » (Rm 6,23 ; Jn 12,49-50).

            Si nous gardons son « commandement », se repentir de tout cœur, nous recevrons de sa Miséricorde le don de sa vie, qui nous sera transmis par « l’Esprit de Vérité » : « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements. Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous : l’Esprit de vérité », « l’Esprit Saint qui est Seigneur et qui donne la vie » (Crédo). Alors, la promesse de Jésus s’accomplira : « Le monde ne me verra plus, mais vous, vous verrez que je vis, et vous aussi vous vivrez ». En recevant la vie de Dieu dans nos cœurs, une vie qui est avant tout Paix, nous comprendrons que ce trésor ne vient pas de nous, et nous réaliserons au même moment que le Christ, que nous n’avons jamais vu, vit de la Plénitude de cette même vie. Nous réaliserons ainsi qu’il nous a, gratuitement, par amour, établis dans ce Mystère de Communion qu’il vit avec son Père de toute éternité : en étant ainsi par grâce « en lui », unis à lui dans la communion d’une même vie, d’une même paix, « vous reconnaîtrez », nous dit Jésus,  «  que je suis en mon Père, et vous en moi et moi en vous ».

            Mais cette vie est la vie de Dieu, un Dieu qui est Amour en tout son être… Sa simple présence en nos cœurs ne pourra alors que nous entrainer à notre tour sur les chemins de l’amour, qui se concrétisent dans le service de Dieu et de nos frères…                        DJF

 




Audience Générale du Mercredi 13 Mai 2020

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 13 Mai 2020


Frères et sœurs, la prière n’est pas seulement un mouvement de la sensibilité ni un pur acte de l’intelligence. Elle nait dans le secret de ce lieu intérieur que les auteurs spirituels appellent le Cœur. Loin d’être une action secondaire et marginale, la prière nait à l’intime de notre personne, comme un élan en recherche nostalgique d’une rencontre avec un Autre. Pour le chrétien, cet Autre s’est révélé en Jésus-Christ, et est entré en relation avec nous : « Dieu, personne ne l’a jamais vu, le Fils unique qui est dans le sein du Père, l’a fait connaître ». Les chrétiens s’adressent à Dieu en osant l’appeler « Père ». Le rapport que nous avons avec lui n’est pas de servilité, marqué par la peur, mais une alliance, une amitié, une communion, comme Jésus l’enseigne : « je ne vous appelle plus serviteurs, mais je vous appelle amis ». Dans la confidence de la prière, il est possible de tout lui dire, tout lui demander. Il n’importe pas que nous nous sentions en faute envers lui, et, de fait, nous sommes souvent insuffisants, ingrats, infidèles. Mais Dieu est fidèle et, si les hommes cessent de l’aimer, lui continue d’aimer, même si l’amour le conduit au calvaire.

Je salue cordialement les personnes de langue française.

Lorsque nous prions, efforçons-nous de nous adresser à Dieu avec confiance, comme un enfant s’adresse à son Père, chassant toute peur et toute distance. Il est toujours proche de nous, nous pouvons tout lui dire et tout lui demander.

Que Dieu vous bénisse !

 

 

 

 

 




Homélie de la messe télévisée de ce 5° Dimanche de Pâques (Jn 14,1-12 ; P. Sébastien Vaast S.J.).

Paumés. Nous voyons que les disciples sont complètement paumés. Et encore, ils n’ont pas touché le fond car le pire reste à venir, puisque nous sommes à quelques heures de l’arrestation de Jésus. Ils ressentent ce que nous nous ressentons quand nous devons laisser partir un proche, un être cher… Quand nous sommes remplis d’interrogation, de peur, d’anxiété…

Et Jésus a bien senti que les disciples étaient inquiets puisqu’il commence par leur dire « Ne soyez donc pas bouleversés ». Oui les disciples sont complètement désemparés… On peut les comprendre, eux qui avaient laissé leur cœur s’attendrir par Jésus, eux qui s’étaient attaché à lui…  Ce que Jésus veut leur dire leur parait totalement incompréhensible. Et Thomas, le jumeau, celui qui nous ressemble ose dire son incompréhension sans chercher à la cacher : « Seigneur, on sait même pas où tu vas ; comment on pourrait connaitre le chemin ? ». Cette réaction de Thomas nous touche. Et elle rejoint nos propres doutes et interrogations. Oui, les disciples sont bien comme nous devant la promesse de Jésus. Une promesse difficile à recevoir pour celui qui souffre, qui n’a plus d’espoir, qui est seul et qui ne comprend pas.

Cette page d’Evangile peut, nous aussi, nous laisser déboussolés aujourd’hui, et nous faire nous poser beaucoup de questions… Par exemple, quand Jésus dit « Dans la maison de mon Père, beaucoup peuvent trouver leur demeure ». Qu’est-ce que ça peut vouloir dire ?

De même quand Jésus dit : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie (…) Personne ne va vers le Père sans passer par moi ». Est-ce que ça veut dire que seuls ses disciples iront au ciel ?

Moi aussi je suis perdu, je ne comprends pas, je suis comme mon jumeau Thomas. Et devant cet enseignement de Jésus je suis déconcerté comme les disciples. Alors quand on est perdu, déboussolé, angoissé, une seule solution : revenir à l’école du maître et tenter de rentrer dans sa logique, dans ses pensées car « mes pensées ne sont pas vos pensées, dit le Seigneur, et mes chemins ne sont pas vos chemins ».

Et la seule pensée, la seule logique de Jésus, c’est celle de l’Amour…

Nous savons que nous n’aurons jamais fini d’apprendre jusqu’où va l’amour, et particulièrement l’amour tel que Jésus l’a manifesté tout au long de sa vie…

Alors, cela nous invite nous, disciples du XXIème siècle, à revenir sans cesse à ce qu’a dit et fait Jésus, à constamment méditer ses paroles et contempler sa vie. Car Jésus est habité par un seul raisonnement : celui de l’Amour. Il nous dit une seule chose : Dieu est Amour. Il fait une seule chose : nous montrer son Amour. Il nous donne un seul commandement : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. ». Il nous laisse un seul signe : « A ceci tous reconnaitront que vous êtes mes disciples, à l’amour que vous aurez les uns pour les autres. »

Jésus qui vient de Dieu et qui retourne à Dieu, connaît la profondeur du cœur du Père. Et cet amour du Père qu’il porte pleinement en lui, lui permet déjà de voir plus loin que sa Passion et que sa mort. Grâce à cet amour il est déjà capable d’annoncer son retour après les évènements douloureux qu’il va vivre : « Quand je serai allé, je reviendrai vous prendre avec moi ». Promesse d’un futur…

Il sait que dans ce cœur de Père il y a toujours de la place, c’est pourquoi Jésus nous invite à une très grande et paisible confiance… « Quand je serai allé, je reviendrai vous prendre avec moi ». Cette parole nous promet une place auprès du bon Dieu. Elle sème en nous espérance et consolation, surtout chez ceux qui ont le sentiment de ne pas trouver leur place en ce monde.

Et pour ne pas laisser ses disciples perdus et désemparés, Jésus leur donne 3 mots, 3 clés : chemin, vérité, Vie. Au moment où les disciples sont bouleversés, ces 3 mots-clés sont pour eux, comme pour nous aujourd’hui, révélateurs de l’identité de Jésus, et message d’espérance pour tous. Ces 3 mots-clés sont sa signature et résument tout son témoignage d’amour : Jésus est le chemin qui conduit vers Dieu ; il est la vérité qu’est Dieu ; il est la vie de Dieu, et cette vie il nous la donne.

Chemin, Vérité, Vie, le programme de toute une existence.

Dit autrement, si Jésus était une fleur, l’amour en serait le cœur, et ces 3 mots-clés en seraient les pétales.

A tous ceux qui reconnaissent qu’ils ne savent pas aimer ou se laisser aimer, Jésus dit : je suis le chemin. À tous ceux qui craignent de se tromper en choisissant l’amour, Jésus dit : je suis la vérité. À tous ceux qui s’inquiètent que l’amour puisse ne pas avoir le dernier mot, même sur la mort, Jésus dit : je suis la vie. À tous ceux qui croient que le paradis ce n’est pas pour eux, Jésus dit : je vais vous préparer une place et je reviendrai vous prendre avec moi. À tous ceux qui doutent que leur foi puisse changer le monde, Jésus dit : celui qui croit en moi accomplira des œuvres encore plus grandes que moi.

Que ces 3 mots-clés du maître : Je suis le chemin, la vérité et la vie, nous permettent de faire l’expérience de l’amour de Dieu dans nos vies. L’expérience d’un Dieu qui nous a tout donné en son Fils. Ainsi nous pourrons passer, de la peur à la confiance, de la désespérance à la joie, et de la mort à la Résurrection. Amen

                                                                                                           P. Sébastien VAAST




En mai, le Pape François invite à prier pour les diacres…

Ce mardi 5 mai 2020, le Pape François a invité à prier pour les diacres :

« Les diacres ne sont pas des prêtres de seconde catégorie. Ils font partie du clergé et vivent leur vocation en famille et avec la famille. Ils sont consacrés au service des pauvres qui portent sur eux le visage du Christ souffrant. Ils sont les gardiens du service de l’Eglise.

Prions pour que les diacres, fidèles à leur charisme au service de la Parole et des pauvres, soient un signe vivifiant pour toute l’Eglise. »

 

Pour accéder à la vidéo où le Pape François exprime cette prière, cliquer sur le lien suivant :

https://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2020-05/intention-de-priere-pape-francois-mois-de-mai-diacre.html