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Épiphanie du Seigneur, Solennité – par le Diacre Jacques FOURNIER (Mt 2, 1-12)

« Dieu veut que tous les hommes

soient sauvés »

 

Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalemet demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »
En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui.
Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple, pour leur demander où devait naître le Christ.
Ils lui répondirent : « À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète :
‘Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël.’ »
Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ;
puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. »
Après avoir entendu le roi, ils partirent. Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant.
Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie.
Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe.
Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.


           Mi-savants, mi-magiciens, les « mages » de l’Antiquité pratiquaient la divination et l’astrologie… Or la Loi était claire : « On ne trouvera chez toi personne qui pratique divination ou magie » (Dt 18,10) « car c’est une rébellion le péché de divination, c’est de la présomption ! » (1Sm 15,23). Mais ces mages ne connaissaient pas encore leur Dieu et Père, Celui qui s’est révélé à Abraham, à Jacob et à Moïse… Ils ont été élevés dans la culture de leur pays, avec ses croyances, ses idoles… Mais ils sont de bonne volonté, ils cherchent la vérité… Aussi, Dieu va-t-il leur parler un langage qu’ils peuvent comprendre : une « étoile » nouvelle s’est levée dans le ciel… Aussitôt, ils l’interprètent selon leurs habitudes comme annonçant la naissance d’un grand roi et décident d’aller lui rendre hommage. Le Livre de la Sagesse présentait déjà l’exemple de ce marin païen qui s’engage sur les flots en « invoquant à grands cris un bois plus fragile que le bateau qui le porte » : son idole qu’il a sculptée à l’avant ou à l’arrière. « Mais c’est ta Providence, ô Père, qui le conduisait », comme ici pour les mages (Sg 14,1-3).

            Magnifique visage d’un Dieu Père de tous les hommes, qui s’occupe de tous avec Amour et leur parle le langage qu’ils peuvent comprendre… « La divine Providence ne refuse pas les secours nécessaires au salut à ceux qui ne sont pas encore parvenus, sans qu’il y ait de leur faute, à la connaissance claire de Dieu et s’efforcent, avec l’aide de la grâce divine, de mener une vie droite. En effet, tout ce que l’on trouve chez eux de bon et de vrai, l’Eglise le considère comme un terrain propice à l’Évangile et un don de Celui qui éclaire tout homme, pour qu’il obtienne finalement la vie » (Concile Vatican II, LG 16).

            Guidés par l’étoile et l’Esprit de Lumière qu’ils n’ont pas encore reconnu, les mages ont marché vers le Christ « Lumière du monde », « Astre d’en Haut venu nous visiter pour nous donner de connaître le salut par la rémission de nos péchés » (Jn 8,12 ; Lc 1,76-79)… Les Ecritures leur donneront le lieu précis où il est né : Bethléem (Mi 5,1). Et l’étoile le confirmera en s’arrêtant au dessus du lieu où le Christ se trouvait. L’Esprit leur donnera alors d’éprouver une très grande joie… Et par sa Lumière, ils verront la Lumière de Dieu rayonner de cet enfant… Ils tomberont à genoux, ils se prosterneront, ils adoreront et offriront de l’or au Roi, de l’encens à Celui qui tout en étant vrai homme est vrai Dieu, et de la myrrhe, une gomme-résine aromatique qui annonce déjà sa Passion : les soldats lui en proposeront sur la Croix, mélangée à du vin, et Nicodème apportera pour sa sépulture « un mélange de myrrhe et d’aloés d’environ cent livres » (330 kg ; Mc 15,23 ; Jn 19,39)…

            Cette fois, ils vivent le précepte de la Loi : « Tu adoreras le Seigneur ton Dieu, et à lui seul tu rendras un culte » (Dt 6,13). Ils étaient venus en mages idolâtres, guidés par une étoile. « Ils regagneront leur pays par un autre chemin », celui de la confiance et de la foi en ce Dieu Père de tous les hommes qui vient de se révéler à eux dans son Fils, et qui leur parle désormais en songe, un des multiples dons de l’Esprit Saint…        DJF

 




Épiphanie du Seigneur, Solennité- Homélie du Père Louis DATTIN (Mt 2, 1-12)

Le peuple de Dieu

Mt 2, 1-12

Voilà dans cet Evangile, frères et sœurs, un récit qui n’a pas l’air, à première vue, de nous concerner directement : une histoire de savants à la recherche d’un prince, une étoile qui les guide, une ville qui en savait long sur un Messie qu’elle était censée attendre, un roi qui semble vrai et qui est le faux et un enfant qui, lui, est reconnu comme le vrai. Il y a aussi une capitale qui semble ne pas être au courant de ce qui se passe, et un petit village, où s’épanouit l’adoration finale. Bref, un vrai conte oriental que nous écoutons avec intérêt, mais qui, à première vue, ne semble pas nous concerner : pas plus que « Ali Baba et les 40 voleurs » ou les « Contes des mille et une nuits ».  Et voilà comment on peut passer à côté des plus grandes leçons spirituelles sans même s’en apercevoir.  Alors, chers amis, décortiquons cette belle histoire et faisons-en une leçon qui va, peut-être, modifier notre vie.

Tout d’abord, remarquons que ce récit est basé sur des contrastes, des oppositions : * il y a les mages : ce sont des savants en recherche, prêts à tout quitter pour suivre une étoile singulière ;

* il y a les savants de Jérusalem que fait venir Hérode : eux aussi, ils sont savants et disent tout de suite au roi, où le Messie doit naitre.  Les uns se mettent en route à partir d’un pays très lointain, les autres, à Jérusalem, ne se déplacent même pas jusqu’à Bethléem qui n’est qu’à quelques kilomètres de la capitale.

Et déjà, voilà une première leçon qui s’applique très bien à nous tous : il y a aussi, chez les chrétiens, ceux qui cherchent à savoir et qui sont capables de bouger, de se déplacer, de mener une enquête, de suivre une étoile aussi loin qu’elle les mène, des chrétiens en recherche qui ne se contentent pas de voir les choses de loin, fut-ce une étoile, mais qui partent, qui suivent une trace, qui se posent des questions.

Sommes-nous de ces chrétiens-là, pour qui, l’étoile de Dieu ne se contente pas d’être regardée mais va les engager dans une aventure qui va les prendre tout entiers.

Notre foi nous mobilise-t-elle ? Nous entraine-t-elle vers une aventure ? Nous engage-t-elle dans une vie autre ? Notre foi est-elle assez puissante pour nous mettre en route, nous arracher à notre fauteuil, nous faire partir en voyage ? Est-ce-que je considère ma vie chrétienne comme une expédition ? Avec des étapes, des imprévus, des enquêtes ?

Posons-nous la question : si nous n’étions pas chrétiens, est-ce-que nous mènerions la même vie que celle que nous menons maintenant ? Et puis, posons-là à l’envers : si vous étiez de vrais chrétiens, votre existence serait-elle différente de celle que vous menez aujourd’hui ?

En face de ces aventuriers : les mages, il y a d’autres savants, les Docteurs de la loi qu’Hérode fait venir pour les consulter sur l’endroit présumé de la naissance du fils de David.  Ces savants-là, sont aussi des savants.  La Bible ? Ils connaissent ! Ce sont des spécialistes ! D’ailleurs quand on leur pose la question :

« Où le Christ doit-il naître ? »

Pas une minute d’hésitation : « A Bethléem de Judée ».

Mais quelle différence avec les mages ! Eux, ils savent mais ne bougent pas. La loi, ils la connaissent, dans leurs mémoires, mais jamais dans les mains ni les jambes.  Les mages, sont partis, eux, ils restent. Les mages continuent à chercher, eux, ils savent.  Les mages se posent des questions, eux, ils répondent aux questions sans s’en poser eux-mêmes.

            Vous les connaissez aussi ces chrétiens-là : ces chrétiens, eux qui savent, eux qui ne bougent pas, pour qui la religion n’est pas une vie, une dynamique mais un état, permanent, statique, une petite synthèse idéologique dans laquelle ils sont assis comme sur un divan.

Ils ont réponse à tout, ils sont suffisants, ils sont du clan de ceux qui savent, qui ont fait définitivement des options qui ne vont nullement les mettre en cause.

La foi, ma foi, est-elle un confort qui me rassure lorsque je me pose des questions sur ma vie ou celle des autres ? Ou bien un tremplin, comme pour les mages : foi, qui va me faire aller plus loin, d’étapes en étapes pour, finalement, aller jusqu’à Bethléem trouver l’Enfant Jésus.

« Père, dira Jésus, plus tard, je te rends grâce de ce que tu as caché ton message aux sages, à ceux qui se croient intelligents et suffisants, pour la donner aux petits, aux simples, à ceux qui sont capables de se mettre en route derrière une étoile plutôt que de rester dans leur fauteuil ».  Car ce n’est pas tout de savoir, il faut se lever, il faut se mettre en route, il faut suivre l’étoile, il faut poser des questions, avoir des difficultés : parfois l’étoile disparaît.

Il y a donc ceux qui savent et ceux qui ne bougent pas, et ceux qui cherchent et qui vont se déplacer.   Dans quelle catégorie vous rangez-vous ? Où en est votre foi ? Est-elle mobile ou fixe ? Vous contentez-vous de votre petit savoir ou vous posez-vous des questions ?

Foi du charbonnier (il travaille beaucoup au noir) ou celle du pionnier qui lui, ne sait pas ce qui l’attend mais est toujours prêt à aller plus loin jusqu’à ce qu’il ait trouvé ?

Nous nous heurtons, ici, vous le sentez bien, à deux mentalités différentes :

–   la 1ière est conservatrice, possessive et théorique : je me replie sur ce que je sais, sur ce que je suis, sur ce que j’ai et j’en fais un paquet que je conserve précieusement dans un tiroir.

Rappelez-vous le 3ième serviteur dans  » la parabole des talents ». Il va enterrer son lingot d’or dans le jardin en attendant le retour du maitre : pas de danger pour lui qu’il perde son argent mais pas de danger non plus qu’il produise quoi que ce soit.

Beaucoup de croyants disent : « J’ai la foi ! » Mais de quelle foi s’agit-il ? Celle qu’ils ont cachée dans un coin ? Ou bien d’une autre qu’ils ont risquée au contact des autres avec leurs convictions et leurs positions et leurs contradictions ?  Notre foi a-t-elle déjà servi aux autres, comme de l’argent prêté, comme du feu communiqué, comme un élan communicatif, comme une épaule sur laquelle on peut appuyer ?  Et puis, dites, votre foi est-elle vraiment à vous ? En êtes-vous vraiment le propriétaire ? N’est-ce-pas plutôt ce que l’on vous prête à vous aussi pour pouvoir vivre plus, pour pouvoir vivre mieux mais qu’il faut passer à votre tour aux autres afin que, eux aussi, ils puissent en profiter ?

–     La   2ième   mentalité   est   apostolique, oblative   et   pratique ;

Apostolique : si j’aime ceux qui m’entourent, j’essaie de leur donner ce que j’estime le plus précieux, ce qui fait le trésor de ma vie et ma raison de vivre.  Votre foi, si vraiment vous en vivez, c’est ce que vous avez de plus précieux.

Que penseriez-vous d’un gagnant de loto à plusieurs millions,
qui garderait tout pour lui, sans en faire profiter sa famille ? Votre foi vaut beaucoup plus que cela. Voulez-vous la partager ?

Foi oblative : parce que toute notre vie chrétienne est basée sur le don de soi, don de Dieu qui nous donne son Fils, qui se donne au Père, Fils qui se donne en croix pour le salut du monde.

« Celui qui veut garder sa vie, il la perd ; celui qui consent à la donner, il la gagne ».

Apostoliques, oblatifs, les aventuriers de Dieu ne sont pas des théoriciens mais des praticiens : c’est dans la vie et non dans des spéculations qu’ils greffent leur foi en Dieu.

« Ce ne sont pas ceux qui diront “ Seigneur, Seigneur ” qui seront accueillis dans le Royaume de Dieu, mais ceux qui font, qui appliquent, qui mettent leur foi dans leur vie et leur vie dans leur foi ».

Alors ? De quel côté vous rangez-vous ? Du côté des savants d’Orient qui partent à la suite d’une étoile mystérieuse et qui vont poursuivre leur enquête ? Ou du côté des savants de Jérusalem qui, eux, savent beaucoup de choses, mais pour en discuter avec Hérode ?

  Il y a ceux qui cherchent et ceux qui savent déjà. Il y a les sédentaires et les nomades. Il y a les  » debout » et les  » assis « . Il y a les captatifs et les oblatifs.

Demandons au Seigneur la grâce de savoir le trouver, là où il est : à Bethléem, dans une crèche non pas à Jérusalem, l’orgueilleuse qui le mettra à mort mais à Bethléem, l’humble bourgade.

On ne trouve Jésus que dans l’humilité, la simplicité mais aussi dans le mouvement et la recherche.   AMEN




Rencontre autour de l’Évangile – Épiphanie du Seigneur, Solennité (Mt 2, 1-12)

« Nous avons vu se lever son étoile

et nous sommes venus

nous prosterner devant lui.»

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons  (Mt 2, 1-12)

Dans l’évangile selon saint Mathieu, il n’y a pas de récit de la naissance de Jésus. Par contre, Mathieu est le seul à nous rapporter la visite des Mages. Le récit se situe juste après l’annonce à Joseph faite par l’Ange du Seigneur.

 

 Et soulignons les mots importants 

Jésus : Le récit commence par le  nom de Jésus. Que signifie ce Nom ? Cette signification va éclairer tout le récit

Bethléem : Noter combien de fois le nom est cité : Mathieu veut-il insister sur quelque chose ?

Des mages : Qui étaient ces personnages ? Quelle signification Mathieu donne-t-il à leur démarche ?

Jérusalem, Hérode, les prêtres et les scribes :  Que représentent Jérusalem et tous ces personnages ?

Nous avons vu se lever son étoile : Que peut bien signifier  cette étoile dans ce récit ? Un astre dans le ciel ? Ou autre chose ?

Le Messie : Ce mot résume toute l’attente d’Israël.

Les scribes d’Israël Pourquoi sont-ils consultés par Hérode ?

Un chef…berger : A quelle parole de Jésus nous fait penser ce mot ?

d’Israël mon peuple : quelle était la vocation d’Israël dans le plan de Dieu ?

L’étoile les précédait : A partir de quel moment l’étoile précède les mages ?

Une très grande joie : Quelle est cette joie ? (La joie de ceux qui cherchent et qui trouvent, en accueillant la révélation.)

Se prosternèrent : Le mot est répété plusieurs fois. Aurait-il une importance particulière dans la pensée de Mathieu ?

L’or, l’encens, la myrrhe : Ces trois présents expriment quelque chose de l’identité de Jésus : pouvons-nous y réfléchir ?

Par un autre chemin : Les mages sont venus par un chemin, et ils repartent par un autre chemin. Qu’est-ce qui s’est passé entre temps ? Que peut symboliser cet « autre chemin » pour les mages ?

Pour l’animateur  

Le récit commence par « Jésus » le nom qui veut dire « Dieu sauve » : Jésus est né parmi les hommes pour sauver TOUS les hommes. Ce sera le sens de tout le récit. L’Epiphanie est, après la Pentecôte, la deuxième grande fête missionnaire de l’année. Le Christ n’est pas venu seulement pour le monde juif, mais pour l’univers entier. Le peuple de Dieu  autrefois limité à une seule nation, le peuple d’Israël, s’est dilaté et est devenu un peuple de toutes races, une Eglise universelle.

Les mages, dans l’antiquité,  mi-savants, mi-magiciens, pratiquaient la médecine, l’astrologie, et interprétaient les songes. Moïse a eu affaire à eux devant Pharaon; les apôtres aussi ont rencontré de tels personnages (Ac 8,9 ; 13,8) D’une manière générale la bible ne les aime pas et il ne peut s’agir que des païens, la magie étant interdite en Israël.

Ces Mages dont parle Mathieu venaient sans doute de la Chaldée ou de la Perse. Peut-être étaient-ils au courant de l’attente d’un Sauveur par les juifs ! Croyant découvrir le signe de sa naissance  dans un astre qu’ils ont observés, ils n’hésitent pas à se mettre en route : (« nous avons vu se lever son étoile ». Noter que l’Orient, c’est le symbole du « soleil levant », le Christ).). Mais il n’est pas dit que l’étoile les précède. Les mages préfigurent toutes les nations appelées au salut.

L’étoile dont parle  Mathieu n’est pas sur la voûte céleste ; c’est « l’étoile de Jacob » annoncée dans le livre des Nombres (Nb24, 17), par une prophétie d’un païen, Balaam, que les juifs appliquaient à Jésus.

Les scribes étaient les experts des Ecritures. Ils connaissaient les textes des prophètes qui parlaient du Messie, celui qui serait consacré par Dieu, pour diriger (chef) et conduire (berger) son peuple. Jésus prendra la tête du Peuple de Dieu ; il dira « Je suis le bon berger ».

La leçon  est claire : en se mettant à l’écoute des Ecritures, les Mages trouvent  le chemin qui mène à Jésus et cette fois « l’étoile » les précède (c’est Jésus).  Bethléem, c’est la ville de David, le roi-berger. Jésus sera « Fils de David », « le bon berger ». Tandis que le peuple élu, représenté par Jérusalem, les prêtres et les scribes,  qui était porteur de la promesse du Messie, se montre indifférent ou ne l’accueille pas et même veut le faire disparaître. Mathieu annonce déjà ce qui se passera plus tard pour Jésus.

L’or : est offert à Jésus, comme à un Roi ; l’encens comme à un Dieu  et  la myrrhe annonce sa sépulture.

Les mages rentrèrent dans leur pays «  par un autre chemin ». Certes ils prennent un autre itinéraire, mais, ce chemin, c’est aussi « une autre manière de vivre ». Leur vie prend une nouvelle orientation. Celui qui a reconnu en Jésus son berger, son Dieu, son Roi et son Berger, ne peut plus vivre comme avant. Sa vie est un « autre chemin ».

Jésus est non seulement l’Etoile qui précède celui qui cherche, mais il est le Chemin.

 

TA PAROLE DANS NOS CŒURS

Jésus, tu es le don du Père pour tous les peuples. Que ton Eglise soit vraiment « catholique », ouverte à tous, à toutes les cultures : qu’elle apporte à tous ta Lumière.

TA PAROLE DANS NOS MAINS

La Parole aujourd’hui dans notre vie 

  • Chrétiens, nous savons beaucoup de choses sur le Christ. Mais, lui, le cherchons-nous vraiment ? Et pourquoi le chercher ?

Quels sont les moyens dont nous disposons pour rencontrer le Seigneur ?

  • Il y a des personnes qui se remettent en route dans leur foi. On les appelle « les recommençants » : Est-ce que nous en connaissons ? Savons-nous les soutenir et les orienter : un encouragement, un témoignage de foi, une amitié…?  Connaissons-nous des chercheurs de Dieu ?

  • Hérode et les religieux de Jérusalem ont été indifférents et même hostiles à la naissance du Sauveur.

Aujourd’hui bon nombre de nos frères baptisés semblent vivre en marge de l’Eglise, dans l’indifférence religieuse, ou dans la méconnaissance de leur Sauveur : Comment cette fête de l’Epiphanie nous interpelle-t-elle, nous « les pratiquants », par rapport à eux ? Que faire pour les conduire à reconnaître Jésus, le Sauveur envoyé par le Père ?

  • Les Mages se prosternèrent devant l’enfant Jésus : Quelle est la place de l’adoration du Seigneur Jésus dans notre vie chrétienne?

 

 

ENSEMBLE PRIONS 

Gloire et louange à toi

Seigneur Jésus !

  • Aujourd’hui, les mages viennent à Bethléem.

Avec eux, Seigneur, nous venons te rendre hommage.

  • Aujourd’hui, l’étoile les conduit à la crèche.

Avec eux, Seigneur, nous voulons nous laisser conduire par ta lumière.

  • Aujourd’hui, ils trouvent le petit enfant et Marie sa mère

Avec eux, Seigneur, nous voulons te découvrir au milieu de nos frères.

  • Aujourd’hui, ils se prosternent devant toi et t’adorent.

Avec eux, Seigneur, nous voulons adorer ta sainte volonté sur nous.

  • Aujourd’hui, ils t’offrent leurs présents.

Avec eux, Seigneur, nous voulons t’offrir comme présent notre propre vie.

 

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Solennité de Sainte Marie, Mère de Dieu (Lc 2, 16-21), et bonne année à tous (DJF et toute l’équipe du Sédifop).

Marie, Mère du Sauveur

(Lc 2,16-21)

En ce temps-là, les bergers se hâtèrent d’aller à Bethléem, et ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire.
Après avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant.
Et tous ceux qui entendirent s’étonnaient de ce que leur racontaient les bergers.
Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur.
Les bergers repartirent ; ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, selon ce qui leur avait été annoncé.
Quand fut arrivé le huitième jour, celui de la circoncision, l’enfant reçut le nom de Jésus, le nom que l’ange lui avait donné avant sa conception.

 

            Un peu plus de neuf mois se sont écoulés depuis la visite de l’Ange à Marie, chez ses parents, à Nazareth… « Voici que tu concevras dans ton sein et enfanteras un fils, et tu l’appelleras du nom de Jésus », un nom qui, en araméen, signifie « Dieu sauve »… Cette rencontre fut, pour Marie, un moment intense de Lumière et de Joie. Elle s’en souviendra avec sa cousine Elisabeth en disant : « Mon esprit a tressailli de joie en Dieu mon Sauveur ». Et elle le louera, car il lui a été donné de percevoir « Qui » Il Est : « Miséricorde Toute Puissante » (Lc 1,46-55)…

            Mais maintenant, cet instant de Lumière est fini, et Marie chemine comme nous tous, « dans la foi et non dans la claire vision » (2Co 5,7)… En toute liberté, elle a dit « Oui ! » à l’Ange et Dieu a commencé son œuvre… Avec elle et par elle, le Fils, présent au monde depuis qu’il existe, est entré dans l’histoire en vrai homme, et Marie, fidèle servante du Seigneur, a obéi aux Paroles transmises par l’Ange et l’a appelé « Jésus », « Dieu sauve »… Maintenant, son cœur est brûlé d’attention, ses yeux sont tournés vers ce Mystère de Salut qui, pas à pas, s’accomplira avec son enfant et par lui. Mais elle le découvrira au fur et à mesure qu’elle le vivra. Et l’aventure tout commence tout de suite avec les bergers…

            Voici donc des bergers qui viennent la visiter. Les Pharisiens les méprisaient car ils les considéraient comme des voleurs. Ils disent avoir vu eux aussi un Ange qui leur a dit : « Voici que je vous annonce une grande joie, qui sera celle de tout le Peuple : aujourd’hui vous est né un Sauveur, qui est le Christ Seigneur »… Cette fois, Marie n’a rien vu, rien entendu, mais elle se souvient de la joie qu’elle a vécue elle aussi en accueillant l’Ange, et de ce nom qu’il fallait donner à l’enfant à naître : « Jésus, Dieu sauve »… Alors, « elle médite dans son cœur »… Littéralement, elle « met ensemble tous ces éléments » : déjà, alors même que son Fils vient de naître, et qu’il n’est encore qu’un tout petit bébé dans ses bras, des bergers viennent à lui et commencent à vivre en leur cœur la lumière et joie du salut. Oui, vraiment, Dieu le Père est déjà à l’œuvre avec et par son Fils, pour sauver tous les hommes qu’il aime. Plus tard, Jésus dira : « Nul ne peut venir à moi si mon Père qui l’a envoyé ne l’attire » (Jn 6,44). Et lorsque Pierre lui dira : « Tu es le Christ », le Messie, le Sauveur, Jésus lui répondra : « Bienheureux es-tu Pierre, car cette révélation ne t’est pas venue de la chair et du sang mais de mon Père qui est dans les Cieux » (Mt 16,17). Et « c’est bien la volonté de mon Père que quiconque », Pierre, les bergers, « voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle » (Jn 6,40). Il aura suffi aux bergers de voir ce petit bébé qui ne pouvait encore que gazouiller, de lui ouvrir leur cœur, et la joie du salut les inondait… Joie des bergers, joie de Marie qui constate déjà à quel point son Fils est « le Sauveur du monde »…

Dans cette certitude, bonne année à tous et à toutes, car « Dieu veut que tous les hommes soient sauvés « (1Tm 2,4-6). Nous l’avons chanté pour Noël : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre à tous les hommes que Dieu aime » (cf. Lc 2,14) car « son Amour envers nous s’est montré le plus fort » (Ps 116), plus fort que tout ce qui pouvait nous empêcher d’être pleinement en relation avec Lui : nos péchés, nos faiblesses, nos misères… Puissions-nous tous, tout lui offrir, et la Paix règnera…

 DJF




Dimanche de la Ste Famille (Lc 2, 22-40) – par Francis COUSIN

« La Sainte Famille. »

La Sainte Famille : Jésus, Marie et Joseph.

Et pourtant ce qui nous est dit dans l’évangile de ce jour n’a rien de particulier : c’était ce que faisaient toutes les familles juives pratiquantes qui suivaient la loi de Moïse : « Si une femme est enceinte et accouche d’un garçon, elle sera impure pendant sept jours, de la même impureté qu’au moment de règles ses. Le huitième jour, on circoncira le prépuce de l’enfant, et pendant trente-trois jours encore, elle restera à purifier son sang. Elle ne touchera rien de consacré et n’entrera pas dans le sanctuaire jusqu’à ce que soit achevé le temps de sa purification. » (Lv 12,2-4).

À cette différence que nulle part dans le texte on ne parle de la circoncision de Jésus, alors que Luc en parle pour Jean-Baptiste. Il est vrai que Jésus, fils de Dieu, n’avait pas besoin d’être circoncis, signe de l’alliance entre le jeune enfant et Dieu, et en conséquence de l’appartenance à la descendance d’Abraham …

Ce qui est particulier dans cet épisode ne tient pas tellement au membre de la famille de Jésus qu’à deux autres personnages qui apparaissent au cours du récit.

Le premier est celui qu’on appelle ’’le vieillard Syméon’’, « homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d’Israël, et l’Esprit Saint était sur lui. ».

« Sous l’action de l’Esprit Saint, Syméon vint au Temple. ».

Si ce jour-là, Syméon de trouve dans le Temple, ce n’est pas par hasard, un coup de chance … C’est l’Esprit Saint qui le guide, et lui le suit … et c’est dans ses bras que l’enfant Jésus est accueilli dans le temple …

Alors Syméon remercie Dieu de l’avoir laissé en vie jusqu’à ce qu’il ait vu Jésus : « Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples : lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. », au grand étonnement de Marie et de Joseph.

Et c’est Jésus lui-même qui confirmera cette prédiction quand il dira : « Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie. » (Jn 8,12).

Mais Syméon dit encore à Marie que son enfant sera « signe de contradiction » dans le peuple d’Israël, mais surtout qu’elle-même souffrira à cause des actions mal comprises de son fils.

L’autre personnage est une femme, veuve, âgée de 84 ans, ce qui à l’époque était chose rare … Elle servait « Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière. », et voyant Jésus, elle parlait de lui « à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem. » c’est-à-dire à tous ceux qui attendaient le Messie …

Les paroles de ces deux personnes auraient dû faire se retourner les gens, au sens propre et au sens figuré (se convertir …), mais il semble que cela n’a pas été le cas … tout au moins à ce moment-là …

Comment, en effet, un enfant d’à peine un mois et demi peut-il être présenté comme le Messie …

Ce n’est pas comme cela que l’on s’imaginait le Messie, … quelqu’un de grand, adulte, d’une famille royale, imposant … mais pas un petit bout d’choux, … né de parents ordinaires …

Et pourtant ….

Dieu a voulu se faire homme … comme tout le monde … dans une famille humble …

Il a voulu prendre notre petitesse, lui, le fils du très-haut … !

            Avec un papa, une maman, … qui l’entouraient d’amour et d’affection, lui enseignant les règles de politesse, de savoir-vivre, … et tout ce qui concerne les relations avec Dieu, les prières, le respect et la crainte du Seigneur … et l’apprentissage de la Bible, la prière communautaire à la synagogue …

Jésus a vécu, dans sa jeunesse, peut-être plus que d’autres, grâce à ses parents, une vie familiale humble, mais ouverte, nous rappelant que le salut n’est pas étranger à la vie ordinaire des hommes … ce qui a permis que : « L’enfant, lui, grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui. »

C’est pour cela que cette famille ordinaire a été appelée la Sainte Famille.

Marie et Joseph,

cela n’a sans doute

pas toujours été facile

d’être le père et la mère du Fils de Dieu …

Mais, grâce à Dieu

qui ne vous a jamais abandonné,

vous vous en êtes bien sortis.

Merci à tous les deux.

Vous êtes des modèles pour nous.

 

Francis Cousin

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Fête de la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph (Lc 2, 22-40) – Homélie du Père Louis DATTIN

Famille dans la Bible

Lc 2, 22-40

Dans ce dimanche qui suit de si près la fête de Noël, je voudrais vous rappeler, chers amis, que toute messe est une messe de mariage : eh oui ! A chaque messe, on célèbre un mariage, une nouvelle Alliance, une indissoluble alliance, une éternelle alliance : l’Alliance de Dieu avec les hommes, « les noces de Dieu avec son peuple » = la célébration de l’Humanité comme « Famille de Dieu » ; et la Bible et Saint-Paul nous rappellent que Dieu aime l’Humanité, comme un homme aime sa femme.

Voilà pourquoi la liturgie vient placer, juste après la fête de Noël, cette fête de la Sainte Famille : Dieu s’est révélé au sein d’une famille.

Nous devons, à notre tour, « vivre en famille » avec Dieu.

Nous sommes chargés, chaque famille chrétienne, de revivre le mystère de la Sainte Famille : nous devons nous aimer, en famille, avec tout l’amour dont le Christ a aimé et sauvé Joseph et sa mère, et avec lequel il a été aimé d’eux.

Dans le Christ, le mari est responsable du salut de sa femme : il doit l’aimer assez pour la sauver. La femme est responsable du salut de son mari. Les parents sont responsables du salut de leurs enfants. C’est même la principale mission sur laquelle ils seront interrogés un jour… et les enfants eux-mêmes, à mesure qu’ils grandissent, deviennent responsables du salut de leurs parents, responsables de les aimer assez pour les sauver.

Cette fête de la Ste Famille célèbre cette valeur contenue dans nos actes les plus quotidiens. Sans doute, peu d’entre nous seraient disposés à appeler leur famille, « la Sainte Famille ». Comment voir le Seigneur, en effet, comme nous le demande St-Paul, dans mon mari, dans ma femme, dans mes enfants ? Certes, il faut la foi pour cela ! Foi dans le Baptême, foi dans le Sacrement de mariage, foi dans l’amour et la présence de Dieu en chacun des membres de la famille.

Mais, même, dans cette Sainte Famille, il fallait cette foi. Joseph a dû faire foi en Marie : il a dû croire en elle d’une manière extraordinaire !

Marie a dû croire en Joseph : faire confiance à son amour, à son respect, à l’estime qu’il avait pour elle.

Joseph et Marie ont eu foi dans leur enfant : ils croyaient au mystère qui l’habitait. Ils ne comprenaient pas toujours ce qu’il faisait… mais ils faisaient confiance …

Et Jésus montrait sa foi en ses parents : « il leur était soumis » et resta trente ans à Nazareth, en famille, montrant ainsi qu’on pouvait accomplir la tâche la plus haute du monde : son salut et celui des autres en vivant affectueusement une très simple vie familiale…

 

 

Et nous ? Croyons-nous assez les uns dans les autres ? Pour s’aimer… il faut la foi, il faut continuer, à travers toutes les désillusions, de croire aux possibilités, aux richesses de tous ceux qui nous entourent.

            La famille, voyez-vous, est basée sur la foi. C’est pourquoi, une vieille expression, venant sans doute du fond des âges, nous dit de quelqu’un qui aime et qui s’engage « qu’il met sa foi » dans l’autre, cette valeur de foi maintenue, et toujours vivante, à travers les heurts et malheurs, les joies et les peines, les progrès, les chutes et les rechutes de la famille.

Mesdames, si vous aimez votre mari, ce n’est pas parce qu’il est l’homme le plus compréhensif, le plus tendre, le plus patient et le plus généreux. Non, car si votre amour ne s’adressait qu’à ces valeurs, vous seriez tentée de changer, mais vous devez aimer votre mari parce que c’est le vôtre, parce que vous êtes liée à lui par le sacrement de mariage comme à une source indéfinie de mérite et de sainteté et que, auprès d’un autre être au monde, vous ne serez plus près du Seigneur.

Et vous, maris, vous aimez votre femme, non pas nécessairement parce qu’elle est la plus belle, la plus douce, la plus tendre et la moins nerveuse du monde, mais parce qu’elle est votre femme, celle dont vous êtes toujours responsable et dont vous aurez à rendre compte pour votre salut.

Et les parents aiment leurs enfants parce que ce sont leurs enfants, ceux dont Dieu leur a donné la charge : ils ne les ont pas choisis à un concours des plus beaux bébés ou à une distribution de prix. Ils les ont acceptés, comme Dieu les envoyait. Et comme de vrais parents, vous sentez, tous, dans votre cœur, ce qu’il faut faire, pour les faire progresser vers l’homme complet, l’homme total, l’homme type, prototype : Jésus-Christ.

De même, les enfants aiment leurs parents, non pas parce que ceux-ci n’ont aucun défaut ou parce qu’ils seraient les meilleurs parents de la terre, mais ils doivent les aimer parce qu’ils sont les premiers témoins que Dieu nous a donné de sa paternité.

Tout ceci qui nous éloigne du rêve, qui nous ramène à la réalité de ce que nous sommes, est libérateur : l’amour que nous devons nous porter les uns aux autres, dans une famille, au-delà des reproches, des plaintes et des griefs, donne libre cours, pour chacun d’entre nous, à une carrière indéfinie de sainteté et ceci, dans l’accomplissement des humbles devoirs conjugaux ou familiaux.

C’est quand on aime, et qu’on est le plus aimé, qu’on est le plus heureux et le plus épanoui. Il n’y a pas de bonheur qui approche le bonheur d’une vraie famille.

 C’est dans la période où vous avez été le plus aimé que vous avez le plus grandi : on ne grandit bien que pour les êtres qui nous aiment et nous ne pouvons connaitre, fraîcheur, épanouissement, croissance que dans un milieu où nous nous sentons compris et aimés.

En vous disant cela, je vous explique du même coup quel est le moyen le plus sûr de détruire une famille (et Dieu sait s’il y en a qui se démolissent) : c’est de la juger. A partir du moment où vous oubliez son caractère sacré et où vous jugez selon les apparences, les défauts, les misères, les égoïsmes, vous détruisez votre famille.

Il nous faut un motif ABSOLU d’aimer les autres : sinon nous ne trouverons jamais une raison proportionnée aux incroyables sacrifices que va demander, dans une famille, la fidélité, la persévérance de l’amour conjugal ou familial. Ce motif absolu : c’est la foi en l’autre parce qu’il est aimé de Dieu- lui aussi.

Une sainte Famille est celle où l’on accepte de ne pas tout comprendre, mais de surmonter conflits et incompréhensions, où l’on accepte toujours de CROIRE, de toujours s’aimer malgré les déceptions et les souffrances.

Un être n’est jamais perdu tant qu’il reste quelqu’un pour croire en lui et pour l’aimer.

L’époux le plus indigne, la mère la plus méprisable, peut encore être sauvé, s’il reste dans le cœur de son conjoint ou de ses enfants, assez de foi pour reconnaître en lui, en elle, le Dieu qui a voulu, depuis Noël, instaurer sa présence en chacun de nous.

Le monde a été sauvé, parce que, pendant trente ans, dans une famille, on a cru les uns dans les autres et qu’on s’est aimé.

Notre monde, à son tour, ne trouvera son salut que si, dans nos familles, il y a assez de foi, assez d’amour, c’est-à-dire assez de présence de Dieu, reconnue chez les autres. AMEN




La Sainte Famille (Lc 2, 22-40) – par le Diacre Jacques FOURNIER

« Obéir au Dieu Sauveur »

 (Lc 2, 22-40)

  Quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse pour la purification, les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur,
selon ce qui est écrit dans la Loi : ‘Tout premier-né de sexe masculin sera consacré au Seigneur.’
Ils venaient aussi offrir le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur : ‘un couple de tourterelles ou deux petites colombes.’
Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon. C’était un homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d’Israël, et l’Esprit Saint était sur lui.
Il avait reçu de l’Esprit Saint l’annonce qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur.
Sous l’action de l’Esprit, Syméon vint au Temple. Au moment où les parents présentaient l’enfant Jésus pour se conformer au rite de la Loi qui le concernait,
Syméon reçut l’enfant dans ses bras, et il bénit Dieu en disant :
« Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole.
Car mes yeux ont vu le salut
que tu préparais à la face des peuples :
lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. »
Le père et la mère de l’enfant s’étonnaient de ce qui était dit de lui.
Syméon les bénit, puis il dit à Marie sa mère : « Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction
– et toi, ton âme sera traversée d’un glaive – : ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre. »
Il y avait aussi une femme prophète, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser. Elle était très avancée en âge ; après sept ans de mariage,
demeurée veuve, elle était arrivée à l’âge de quatre-vingt-quatre ans. Elle ne s’éloignait pas du Temple, servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière.
Survenant à cette heure même, elle proclamait les louanges de Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem.
Lorsqu’ils eurent achevé tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth.
L’enfant, lui, grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui.

                     

             Marie, Joseph et l’enfant Jésus montent au Temple pour accomplir ce qui était « prescrit par la Loi du Seigneur ». Or la Loi était à l’époque l’expression de la volonté de Dieu. Obéir à la Loi, choisir de la mettre en pratique, c’était garder la  Parole de Dieu, et en définitive l’aimer…

            « Voici la servante du Seigneur » avait déjà dit Marie à l’Ange Gabriel. Tout en elle était « oui » à Dieu… La Loi disait : « Si une femme est enceinte et enfante un garçon, elle sera impure pendant sept jours… et pendant trente-trois jours encore elle restera à purifier son sang. Elle ne touchera à rien de consacré et n’ira pas au sanctuaire jusqu’à ce que soit achevé le temps de sa purification ». Et « quand sera achevée la période de sa purification » (« Lorsque furent accomplis les jours pour leur purification », écrit ici St Luc), « elle apportera au prêtre, à l’entrée du Temple un agneau d’un an et un pigeon ou une tourterelle… Si elle est incapable de trouver la somme nécessaire pour une tête de petit bétail, elle prendra deux tourterelles ou deux pigeons… Le prêtre fera sur elle le rite d’expiation et elle sera purifiée » (Lv 12,2-4.6-8).

            Voilà le rituel qui la concernait et auquel elle obéit parfaitement en apportant « un couple de tourterelles ou deux jeunes colombes ». Indirectement, nous apprenons que Marie et Joseph n’ont pas « la somme nécessaire pour une tête de petit bétail ». Ils vivent une grande simplicité matérielle… Toutes ces prescriptions sont maintenant révolues, mais l’important n’est pas tel ou tel geste en lui même, mais l’amour avec lequel on l’accomplit…

            Et son obéissance va lui permettre de vivre ce qu’elle n’avait pas prévu : la rencontre avec Syméon. Lui aussi a obéi de tout cœur à l’Esprit qui l’a poussé au Temple, sans rien lui dire du ‘pourquoi’ de cette démarche… Et la prophétie qu’il avait reçue autrefois, « tu ne verras pas la mort avant d’avoir vu le Christ du Seigneur », s’accomplit. « Le Christ », c’est, en grec, « celui qui a reçu l’onction ». Plus tard, grâce à l’épisode du baptême, beaucoup pourront prendre conscience que l’onction de l’Esprit Saint, « le Don de Dieu » (Jn 4,10), le Don du Père, repose en plénitude sur Jésus (Lc 3,21-22). Ce même Esprit « reposait » sur Syméon, nous dit St Luc. « Dieu est Esprit, Dieu Est Lumière » ? « Par ta Lumière, nous voyons la Lumière » (Jn 4,24 ; 1Jn 1,5 ; Ps 36,10). Grâce à la Lumière de l’Esprit qui illumine son cœur, Syméon peut « voir » le Christ Lumière du monde (Jn 8,12 ; 12,46), alors que cette Lumière, spirituelle, est, par nature, invisible à nos seuls yeux de chair… « Mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé à la face de tous les peuples : Lumière pour éclairer les nations païennes, et Gloire d’Israël ton peuple. » St Paul ne cesse de prier pour que nous vivions tous la même chose : «          Que le Dieu de notre Seigneur Jésus Christ, le Père de la gloire, vous donne un Esprit de sagesse et de révélation, qui vous le fasse vraiment connaître ! Puisse-t-il illuminer les yeux de votre cœur pour vous faire voir quelle espérance vous ouvre son appel, quels trésors de gloire renferme son héritage parmi les saints »  (Ep 1,17-20). DJF




Noël 2023 : DIEU TOUT PROCHE (P. Pascal Grondin)

          Il est un Dieu là-haut dans le ciel que tout le monde s’imagine après avoir créé ciel et terre, et un monde sur la terre, il se tourne les pouces la haut… Certains l’imaginent comme un vieillard, entouré de ses anges, et des défunts et puis qui coule des jours heureux et paisibles dans le paradis, c’est ce que pense parfois notre logique et c’est ce que pensent aussi certains, Dieu en haut et nous en bas, c’est normal chacun sa place. Dieu là-haut dans le ciel, qui se tient loin de nous, c’est climatisé au moins là-haut, il n’y a ni la chaleur de l’été, ni le froid de l’hiver, ni la neige du Canada, ou en Russie, etc…Et de temps en temps il entend des cris, des hurlements venant d’en bas, il appelle Michel il lui demande:  « Qu’est-ce qui se passe en bas ? » Et l’ange lui fait son rapport : ceux que tu as créés en bas, ton peuple, tu dis « tu es leur père, ils sont tes enfants » mais ils sont entrain de hurler, de torturer dans les prisons, de massacrer dans les champs de bataille…..Bon ok, dis leur: « Courage, courage, ça va passer, ça va passer, prend patience »…. Et puis Dieu s’en va, il a ses occupations… Et puis il entend encore des cris, mais qu’est ce qui se passe, il appelle Gabriel qui lui dit : « Ils n’en peuvent plus, ils commencent à se faire la guerre entre eux », etc… « Bon écoute, je vais leur envoyer un message, un email, dis leur « Ça passera, ce n’est qu’un mauvais moment à passer. » Et c’est ce que nous avons entendu à travers le prophète Isaïe : «  Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi ».

 Et finalement Dieu reste en haut et nous on reste en bas. Notre logique dit cela, la société dit cela, on se représente Dieu comme un être Divin, et puis « a li la haut et a nou en bas »…

Et à force à force de penser comme ça, la lumière des magasins, l’attrait des cadeaux et puis on commence à remplacer Jésus/Noël par un gros bonhomme rouge, père Noel qui vient apporter les cadeaux, et au fur et à mesure, le climat dans les familles devient morose, on n’a plus envie de se rencontrer, de faire la fête, chacun reste de son coté, etc, etc….

Mais le Christianisme, à travers la bible viens nous redire le contraire:  » Vos pensées ne sont pas mes pensées »…

Je vais vous raconter une autre histoire qui convient bien pour Noël. Il s’agit d’une grand mère qui a trois enfants et ces trois enfants sont allés faire fortune dans un autre pays. Tous les 3 ont fait fortune et le jours des 80 ans de leur maman, ils sont riches, ils peuvent tout se permettre… Ils décident de faire unè beau cadeau à leur maman. Le 1er décide d’envoyer à sa maman une magnifique Mercedes. Le 2eme va faire construire une magnifique villa avec tout le confort pour la changer de sa petite maison. Et puis le 3eme, il dit, mais non vous n’avez  rien compris, maman elle est très pieuse, elle aime beaucoup Dieu, et en plus elle est âgée, un peu aveugle, elle n’y voit plus trop clair. Je vais lui envoyer un perroquet qui pourra lui réciter la bible par cœur. Et ce perroquet la il coûte très très cher, parce qu’il a été envoyé dans un monastère où pendant plus de 3 ans, 12 moines se sont relayés pour lire et relire la bible à chaque instant pour que le perroquet connaisse la bible. Ils envoient leur cadeau à leur maman, et puis un mois après ils reçoivent chacun une petite lettre, la réponse de la maman.

A mon 1er enfant : merci pour ta Mercedes, mais « ou konné maman, y voit pu trop clair, y gagne pu trop conduire, la Mercedes va rester au garage, Merci kan même. A moin que mi rappel ou té intéressé par l’héritage et que la Mercedes, c’est un message pou dire a moin, bientôt mi sa mort et c’est là-dedans ou sa mette mon cercueil pou allé cimetière »…

Le 2eme ouvre sa lettre: « Ah mon 2eme garçon merci pour la maison mais pour maman la maison lé trop grande, mi habite qu’une seule pièce bien chauffée et mi gagne pu trop déplacer. Et la maison lé un peu trop grande pour entretenir. »

Et puis le troisième lit sa lettre : « A toi mon 3eme garçon, toi tu konné ta maman, tu konné comment me faire plaisir, le poulet était super bon »……

Alors en ce temps de noël, on est un peu tous comme cette grand mère, elle reçoit un magnifique cadeau, un perroquet qui vaut très chèr, et elle, elle prend cela pour un vulgaire poulet, parce qu’elle ne voit rien mais elle est quand même contente,

Nous sommes parfois dans la même situation d’année en année : nous fêtons Noël, on nous a dit que Dieu venait sur terre, depuis longtemps on le sait, cela fait partie de notre culture, de notre vie, de nos traditions, on est content on reçoit ce cadeau, mais en réalité on ne se rend pas compte de ce qu’est que ce cadeau de noël. On a aucune idée de la valeur de ce que cela représente pour Dieu, le créateur du ciel, de se faire humble auprès de nous. Et donc Dieu imaginez c’est celui qui n’a ni fin ni commencement, il traverse le ciel et la terre, il est le tout puissant absolument grand, ce Dieu la décide par amour pour nous, il décide de naitre dans un corps, de la vierge Marie, à Bethléem dans un quartier inconnu de tous, et nous on est là entrain de se dire « Mon Dieu, merci parce que ce soir ou demain, la dinde, le cary poulet, le camaron va être super bon »….

On est dans la même situation que cette grand mère on ne se rend pas compte de ce formidable cadeau que Dieu nous a fait. Ce cadeau il est énorme. Puissions-nous redécouvrir la valeur, l’importance de ce que Dieu a fait par Amour pour nous.

Alors en redécouvrant l’importance de cette fete notre joie va se décupler, et elle sera d’autant plus authentique, une joie de noël vraie, sincère, qui sait accueillir l’enfant Dieu dans notre monde mais aussi dans notre cœur.

Il vient nous chercher là ou nous sommes, quelque soit ce que tu as vécu, quelque soit ton passé, quelque soit ce que tu vis maintenant, le Seigneur traverse le ciel pour être proche de toi. Et pourquoi ? Tout simplement parce qu’il t’aime. Il n’y a pas plus grand que ça. Un Amour qui se donne gratuitement.

On annonce un Dieu qui traverse le ciel pour venir vivre à nos coté, pas seulement pour un instant, pas seulement pou un temps mais pour tout le temps. Pas juste pour un jour mais pour toujours… « Et moi je serai avec vous jusqu’à la fin des temps » (Mt 28,20)…

On annonce un Dieu, qui vient, non pas faire périr, mais qui vient nous donner la Vie, un Dieu de la Vie, surtout en ce moment où dans notre société, on accepte déjà l’avortement, et bientôt on va voter pour l’euthanasie… Et l’homme est tellement entêté, que même si le peuple est contre, on va faire 49.3 et la loi sera votée,

Mais si nous comprenions à quel point  Dieu nous aime… En ce qui concerne l’histoire avec la grand-mère, elle n’aurait pas eu la même fin si les fils en question s’étaient déplacés non seulement pour passer les 80 ans avec leur maman mais en plus pour lui expliquer comment fonctionne le perroquet parce qu’elle ne pouvait pas le deviner ;  ce n’est pas complètement de sa faute, elle est aussi aveugle, elle ne voit rien et donc elle a pas distingué la différence entre un poulet et un perroquet et donc  ce qui lui manque le plus en réalité, ce qui lui aurait fait le plus plaisir à la maman, c’est de recevoir ses trois fils à dîner pour ses 80 ans parce qu’ en réalité le plus grand cadeau qu’on puisse faire à quelqu’un c’est la présence, c’est la présence… Et nous le savons bien, il y a peut-être des familles qui ne sont pas pleinement réunies, et on voit bien que cela attriste un petit peu quand même cette soirée. Le plus grand cadeau c’est la présence et bien figurez-vous que c’est exactement ce que nous offre Dieu aujourd’hui.

Etre chrétien n’a jamais amené davantage de moyens financiers ou davantage de matériel… Il n’y a aucun avantage matériel à avoir avec le fait d’être chrétien. Ce n’est pas non plus avoir la plus belle maison que les autres ou la plus belle voiture ou quoi que ce soit, ce que Dieu nous offre ce n’est pas d’abord une réussite sociale ou je sais pas quoi, ce qu’il nous offre, c’est sa présence à nos côtés, c’est sa présence à nos côtés… Dieu s’est fait homme pour être proche de nous et il est pas loin de toi en ce moment : voilà le plus beau cadeau. Et je crois qu’entre cette histoire et ce que nous fêtons, le plus grand cadeau que nous fait Dieu, c’est d’être proche de nous.

Quand on interroge des adultes qui reviennent à la foi ou qui entendent l’appel du baptême, ils le disent tous :  « J’ai senti une présence, je ne suis plus seul »…

Alors du coup, si Dieu nous fait le cadeau d’être présent a nos cotés, la moindre des choses à notre tour, le plus grand cadeau que nous pouvons lui faire, c’est d’être présent pour lui. Parce que lui il est là depuis notre naissance, mais peut être que nous, nous ne lui sommes pas toujours présents…

Lui il est là dans sa parole, peut être que nous, nous n’ouvrons jamais la Bible.

Lui il est là à la messe, mais peut être que nous, nous n’y sommes pas, ou occasionnellement ou pas souvent.

Il est là dans le service aux autres, mais peut être que nous, nous n’y sommes pas.

 Il y a plein d’endroits dans notre vie où il est là, et même en ce moment, mais peut être « néna certain lé pu la la finn allé ailleurs en disant lo prêtre la y cause trop, dépêche na manger a soir la »…

Frères et sœurs, pour ce noël, faisons un cadeau à Jésus, prenons l’engagement d’être un peu plus présents à ses cotés dans nos vies de tous les jours et demandons au Seigneur de nous donner la force afin que chacun de nous dans nos services, nos missions, dans nos vies de tous les jours, nous puissions être des cadeaux les uns pour les autres, mais attention pas des cadeaux empoisonnés, mais des cadeaux d’amour de paix, de joie et de service,

Jésus vient au monde dans la simplicité, dans la pauvreté. Et il fut rejeté par les hommes, personne n’a voulu les accueillir. Après avoir quitté Nazareth pour aller à Bethléem, ils ont parcouru a peu près 130 km, même distance que pour un grand raid, mais personne ni dans les maisons, ni dans les auberges, ne les a accueillis. Marie et Joseph, ainsi que Jésus bébé, ont ressenti ce que veut dire le rejet, le manque de générosité et de solidarité.

Et en plus l’ange ne vas pas annoncer la nouvelle a ceux qui sont dans des maisons bien au chaud, les anges vont l’annoncer aux bergers, à ceux qui dorment dehors, à ceux que l’on traite de voleurs, à ceux qui n’ont pas les moyens de se mettre du parfum, etc… Et ce Dieu que l’on croit tout seul la haut, il envoie non pas seulement un seul ange mais il dit à toute la cour céleste de quitter le paradis pour venir sur terre… « Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. »

Aujourd’hui, le Sauveur est venu au monde. Voici la bonne nouvelle de la nuit de Noël. Comme tous les Noëls, que Jésus vienne à nouveau au monde, dans chaque foyer, dans nos cœurs.

Joyeux Noel

P. Pascal Grondin

Paroisse du Chaudron




Fête de la nativité de Jésus (Lc 2, 1-20) – par Francis COUSIN

« Jésus, le grand absent de Noël ! »

Tout le monde fête Noël … ou presque …

C’est devenu une fête familiale … avec un lointain rapport avec la religion catholique …

On s’offre des cadeaux … surtout pour les enfants … et ils sont dans la joie …

Mais pourquoi ? …

À cause des cadeaux ! … mais rarement pour fêter la naissance de Jésus …

Mais pourquoi des cadeaux ?

J’sais pas … parce qu’on m’aime bien …

On se met en avant … au lieu de mettre Jésus en avant !

J’entendais la semaine dernière un reportage dans lequel un commerçant disait : « Pendant le marché de Noël, je fais soixante-dix pour cent de mon chiffre d’affaire annuel ! C’est important … faut pas se louper ! » …

Jésus est remisé au tiroir-caisse !

Dans les villes, on a de belles décorations lumineuses … mais aucune crèche … aucune Marie tenant l’enfant Jésus ! … Laïcité oblige !!

Mais il n’y a pas que dans les villes … Combien de familles catholiques n’installe pas de crèche dans leur maison ? … peut-être chez les papys-mamies ! … mais les jeunes couples avec des enfants ? … Cela devient rare …

Et pourtant ! …

Noël, c’est avant tout l’anniversaire de la naissance de Jésus : le Fils de Dieu, né d’une vierge par grâce du Saint Esprit ! …

C’est Dieu qui vient, par l’intermédiaire de son Fils, rejoindre les enfants des hommes …

C’est Dieu qui s’abaisse pour se mettre à notre hauteur … une hauteur minuscule par rapport à la sienne …

Dieu qui se fait homme, comme le font tous les humains, en naissant d’une mère, ’’Comblée-de-grâces’’ par Dieu …

Il aurait pu naître comme un super héros qui défie tout le monde …

Mais il ne l’a pas voulu : il a préféré se faire petit pour mieux nous ressembler …

Pourquoi ?

Par amour pour les hommes … pour être ’’homme au milieu des hommes’’, pour pouvoir sentir le froid de la nuit, la chaleur du soleil, la faim, la soif, la peur … être comme nous … pour connaître nos détresses, nos angoisses, nos maladies, nos souffrances … et même notre mort … et la sienne fut particulièrement horrible …

La grandeur de Jésus se voit quand il se fait tout petit … comme nous !

Mais si Noël, c’est avant tout Jésus, il ne faut pas oublier ses deux parents : Marie et Joseph, qui firent le long voyage de Nazareth jusque Bethléem, à pieds pour Joseph, sans doute sur un âne pour Marie, pour éviter une trop grande fatigue, elle qui était prête à accoucher … des gens simples, justes aux yeux de Dieu … et qui ne vivent que pour Jésus … après l’intervention de l’ange du Seigneur … tous deux au service de Jésus, de Dieu …

Et Marie « mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune. »

On fait ce qu’on peut, avec ce qu’on a sous la main.

« Dans la même région, il y avait des bergers qui vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux. L’ange du Seigneur se présenta devant eux, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte. Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peupleAujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur (…) il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant : ’’ Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime.’’ »

C’est surprenant de voir la différence de traitement entre Jésus, fils de Dieu, dans sa mangeoire … et la magnificence des anges du ciel qui chante la gloire de Dieu pour les bergers, des petits, des gens mal-vus, toujours avec leurs bêtes, à l’hygiène sans doute douteuse, qui ne se mélangent pas aux autres personnes … et ne fréquentent pas la synagogue …

Jésus se fait petit, humble … mais sa naissance doit être annoncée à tous, avec éclat.

Jésus vient pour tous … mais ce sont les délaissés qui en sont avertis les premiers …

Dès le début, à son insu, Jésus vient renverser l’ordre établi.

« Tout homme qui s’élève sera abaissé et celui qui s’abaisse sera élevé » (Luc 14,11)

Et si Noël venait

pour nous ouvrir les cœurs,

t’y laisser une place,

mais aussi à nos frères ;

et si nous décidions

de leur donner l’Amour,

à tous ceux qui sont seuls,

ou bien désespérés …

Noël serait vraiment Noël,

l’amour se répandrait,

et Jésus, par nos vies,

vivrait aux yeux de tous.

 

Francis Cousin

 

 

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La Nativité du Seigneur – Messe de la nuit (Lc 2, 1-14) – Homélie du Père Rodolphe EMARD

Textes de référence : Isaïe 9, 1-6 ; Tite 2, 11-14 ; Luc 2, 1-14

 

Ce soir, c’est le réveillon de Noël. Si nous faisions un micro-trottoir auprès des enfants -comme le font de nombreux « tiktokeurs » de nos jours- et que nous leur demandions qui est le personnage principal de notre réveillon, il est fort probable qu’ils répondraient majoritairement le « père Noël ». Et si nous faisions un micro-trottoir auprès des adultes, nous pourrions être surpris par leurs multiples réponses. Nombreuses de ces réponses seraient probablement sans aucune référence chrétienne.

Noël est la fête chrétienne qui célèbre la Nativité du Seigneur Jésus. Cette fête a été instituée le 25 décembre, au IVème siècle, c’est dire son ancienneté.  La tradition du « père Noël », qui va se mondialiser au XXème siècle, va faire perdre à beaucoup de nos contemporains le sens chrétien de Noël. Noël s’est en effet fortement sécularisé et on le résume souvent à un regroupement familial autour d’un repas festif et l’échange de cadeaux.

Le personnage principal de Noël ce n’est pas celui qui viendrait du pôle Nord et qui apporterait des cadeaux aux enfants sur des rennes. Le personnage principal de Noël c’est Celui qui né à Bethléem et qui vient sauver nos vies. L’enfant que nous fêtons ce soir est le Sauveur du monde : « Nous célébrons la nuit très sainte où Marie, dans la gloire de sa virginité, enfanta le Sauveur du monde. » C’est ce que le prêtre dit dans la prière eucharistique, juste avant la consécration.

La deuxième lecture et l’évangile insistent sur cette identité de « Jésus-Sauveur » :

  • Saint Paul, dans sa lettre à Tite, nous rappelle que nous sommes dans l’attente de « la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur, Jésus Christ. » Paul révèle que le Christ est le Sauveur mais qu’il est aussi Dieu. En Jésus, c’est Dieu en personne qui vient nous sauver.

  • Dans l’évangile, l’ange révèle cette identité de « Sauveur » aux bergers : « Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. »

Christ est donc Sauveur mais de quoi nous sauve-t-il exactement ? La première lecture tirée du livre du prophète Isaïe et l’évangile nous donnent de mieux le comprendre :

  • Isaïe prophétise pour un peuple opprimé un enfant qui va naître. Le prophète nous donne de précieux indices sur le nom de cet enfant : « Conseiller-merveilleux, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix. » Cet enfant aura « sur son épaule (…) le signe du pouvoir », la paix qu’il apportera « sera sans fin ». Cet enfant « affirmera le droit et la justice dès maintenant et pour toujours ».

Jésus est celui qui accomplit cette prophétie d’Isaïe. Jésus est la paix de Dieu, la paix sans fin. Il nous sauve de nos violences, de nos cruautés, de nos haines, de nos rancœurs, de nos désirs de vengeance, de nos lâchetés, au final, de toutes nos amertumes mais à l’unique condition de nous en remettre vraiment à lui.

Jésus est le Fils de Dieu, doté du pouvoir de Dieu. Il est celui qui nous montre le chemin vers le Père et il éclaire nos cœurs ainsi que nos consciences. Jésus nous sauve de nos chemins de perdition et nous conduit sur le chemin de la vraie justice, celle de Dieu qui attribue selon le bien. Jésus peut le faire, à condition, là encore, de nous en remettre vraiment à lui. Nous avons besoin de Jésus pour marcher correctement, avec droiture.

  • L’évangile nous rappelle les conditions misérables dans lesquels Jésus est né : dans une étable, « couché dans une mangeoire », une auge pour les aliments des animaux. L’origine de la tradition de la crèche date de huit siècles (elle devient ancienne). Elle est attribuée à saint François d’Assise, au XIIIème siècle. Nos crèches ont pour but de nous aider à méditer sur l’extrême pauvreté de Dieu qui entre dans notre monde. Jésus nous sauve de nos mondanités, de l’esprit de ce monde qui nous invite à être une société de consommation. Le vrai bonheur ne se trouve pas là, le vrai cadeau impérissable et inestimable de Noël c’est l’enfant-Dieu de la crèche, à condition de l’accueillir.

Pour conclure, je termine par deux exhortations pour nous tous :

  • Nous l’aurons compris, nous sommes invités ce soir à ouvrir plus grands nos cœurs au Christ. Cela suppose de lui consacrer du temps dans nos agendas. Reprogrammons le Christ dans nos agendas pour 2024. Jésus est né à Bethléem. Il faut savoir que le nom de Bethléem signifie « la maison du pain ». Jésus a été « couché dans une mangeoire », là où mange les animaux. Ces deux références nous rappellent que Jésus est le pain de la Vie qui se laisse manger à chaque Eucharistie. Que ce Noël nous aide à mieux le considérer…

  • Jésus est le Sauveur de l’humanité, il veut nous sauver mais il ne fera rien sans notre collaboration. Que 2024 ne soit pas comme 2023, la routine « de trop » de nos mauvaises habitudes. Saint Paul nous invite à vivre « le temps présent de manière raisonnable », loin des « convoitises de ce monde » ; non pas dans « l’impiété » (= mépris de la religion) mais dans la « piété » (c’est-à-dire en ayant une grande ferveur pour Dieu). Je vous laisse avec cette question : « Qu’est-ce qui doit changer dans ma vie pour laisser VRAIMENT le Christ me sauver ? » À chacun d’y répondre…

Joyeux Noël à tous ! Joyeux Noël à toutes vos familles !