« Prenez, ceci est mon corps … Ceci est mon sang …
Faites cela en mémoire de moi. »
Les trois évangiles synoptiques racontent le passage où Jésus transforme le pain en son corps et le vin en son sang le premier jour de la fête de la Pâque juive.
A la place, saint Jean met le lavement des pieds des disciples par Jésus, et il termine par une phrase similaire : « Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres.» (Jn 13,14), mettant ainsi l’accent sur l’humilité que chacun doit avoir vis-à-vis des autres.
Cependant Jean parle du pain vivant descendu du ciel, mais ans le mettre en relation avec la fête de la Pâque juive : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. » (Jn 13,53-54).
Je vous propose maintenant une méditation du père Raniero Cantalamessa, qui n’étais pas encore cardinal.
« Grâce à l’Eucharistie le chrétien est vraiment ce qu’il mange ! « Saint Léon le Grand écrivait déjà, il y a longtemps : « Notre participation au corps et au sang du Christ n’a d’autre que but de nous faire devenir ce que nous mangeons. ». À ce sujet, écoutons Jésus lui-même « De même que le Père est vivant, celui qui me mange, lui aussi vivra par moi » (Jn 6,57). La préposition « par », dans cette phrase, indique deux réalités ou deux mouvements : un mouvement de provenance et un mouvement de destination. Ce qui signifie que celui qui mange le corps du Christ vit « par » lui, c’est-à-dire revêtu de sa force, et vit « en vue de » lui, c’est pour sa gloire, son amour et son Règne. De la même manière que Jésus vit du Père et pour le Père, nous vivons de Jésus et pour Jésus.
À celui qui s’approche pour le recevoir, Jésus dit : « Je suis la nourriture des grands. Grandis et tu mangeras. Mais ce n’est pas moi qui me transformerai en toi comme la nourriture habituelle ; au contraire, c’est toi qui te transformeras en moi. » (Saint Augustin). Dire que Jésus, dans la communion, nous assimile à lui, veut dire concrètement qu’il assimile, c’est-à-dire qu’il rend nos sentiments semblables aux siens, nos désirs semblables aux siens, notre façon de penser semblable à la sienne ; il nous fait savoir, en somme, « les mêmes sentiments qui sont dans le Christ Jésus. » (Ph 2,5).
Voilà comment l’explique saint Paul, avec qui exactement nous entrons en communion dans l’Eucharistie : « La coupe de bénédiction que nous bénissons, n’est-elle pas communion au sang du Christ ? Le pain que nous rompons, n’est-il pas communion au corps du Christ ? » (1Co 10,16). Il faut bien mettre en lumière le rapport de personne à personne, de vivant à vivant, qui se réalise dans la communion avec simplicité et immédiateté. Les termes corps et sang, dans le langage biblique, ont un sens concret et historique. Ils indiquent toute la vie du Christ, mieux, sa vie, sa mort et sa résurrection.
Selon nos dispositions intérieures ou nos besoins du moment, « faire communion avec le Christ » veut dire vivre avec le Christ, s’approcher et demeurer joue contre joue avec le Jésus qui prie, le Jésus qui est tenté, le Jésus qui est fatigué, le Jésus qui meurt sur la croix, le Jésus qui ressuscite. Tout cela non par un montage mental, mais parce que ce Jésus existe toujours et est vivant, même s’il ne vit plus dans la chair, maie dans l’Esprit : « Celui qui s’unit au Seigneur n’est avec lui qu’un seul Esprit. » (1Co 6,17)
Voici le corps
et le sang du Seigneur,
la coupe du salut
et le pain de la vie,
Dieu immortel
se donne en nourriture
pour que nous ayons
la vie éternelle.
Francis Cousin
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