Isaïe 60, 1-6 (Les nations marchent vers la lumière de Jérusalem)
Debout, Jérusalem, resplendis ! Elle est venue, ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi. Voici que les ténèbres couvrent la terre, et la nuée obscure couvre les peuples. Mais sur toi se lève le Seigneur, sur toi sa gloire apparaît. Les nations marcheront vers ta lumière, et les rois, vers la clarté de ton aurore. Lève les yeux alentour, et regarde : tous, ils se rassemblent, ils viennent vers toi ; tes fils reviennent de loin, et tes filles sont portées sur la hanche. Alors tu verras, tu seras radieuse, ton cœur frémira et se dilatera. Les trésors d’au-delà des mers afflueront vers toi, vers toi viendront les richesses des nations. En grand nombre, des chameaux t’envahiront, de jeunes chameaux de Madiane et d’Épha. Tous les gens de Saba viendront, apportant l’or et l’encens ; ils annonceront les exploits du Seigneur.
Imaginons que le poète a gravi très tôt le mont des Oliviers pour saisir les premiers rayons du soleil happant la hauteur du Temple de Jérusalem, tandis que dans la vallée encore noyée d’ombre se devine le mouvement des caravanes, certaines venues de loin et arrivant pour le marché. Mais quand le poète se double d’un prophète, une telle « photo » subit forcément une transfiguration spirituelle. C’est le cas ici, avec celui qu’on appelle Le Troisième Isaïe. En son temps, vers 520 avant notre ère, le retour des exilés de Babylone n’a pas eu l’ampleur espérée et Jérusalem n’a retrouvé ni sa splendeur, ni sa place dans le concert (commercial ?) des nations. Alors, pour exprimer son espérance et la partager à ses lecteurs, l’auteur recourt à un genre appelé « le pèlerinage final des peuples ».
Le pèlerinage final des peuples
Selon certaines traditions bibliques, un jour, dernier événement de l’histoire, tous les peuples convergeraient en pèlerinage à Jérusalem, pour une paix définitive et éternelle sous l’égide du Seigneur. Le plus ancien de ce genre de poèmes s’ouvre ainsi : « Il arrivera dans les derniers jours que la montagne de la maison du Seigneur se tiendra plus haute que les monts, s’élèvera au-dessus des collines. Vers elle couleront toutes les nations et viendront des peuples nombreux » (Isaïe 2, 2-3). Dans l’idéal, le scénario est le suivant : Dieu réunira les habitants de la terre d’Israël, puis, de manière concentrique, les Juifs de la Diaspora et, dans leur sillage, les païens subjugués par la puissance divine. Selon Isaïe 25, 6-8 ce sera un festin sur la montagne du Temple, dans l’ère de la résurrection, quand le Seigneur « fera disparaître la mort pour toujours ». Mais, en fonction des aléas et des malheurs de l’histoire, ce genre de poèmes peut subir d’étranges inversions. Ainsi Joël 4, 17, dans sa relecture d’Isaïe 2, 2-4, conclut : « Jérusalem sera un lieu saint, les étrangers n’y passeront plus. » Entre ces extrêmes, au temps de l’exil et du maigre retour des exilés, l’espérance prend encore une autre tournure, comme chez le prophète que nous lisons aujourd’hui.
La lumière nouvelle de Jérusalem
Pour notre prophète, dans sa contemplation matinale de la ville, ce n’est pas le soleil qui se lève, mais la présence du Seigneur. Alors tout s’ébranle de partout, d’au-delà des mers et du désert. Les nations qui avaient traîné en captivité, à pied, les fils et les filles de Jérusalem vers leur exil à Babylone, les ramènent dans leurs bras ; elles avaient pillé la Ville, voilà qu’elles apportent leurs propres richesses pour orner le Temple, attirées par l’éclat du Seigneur.
Pour plus de clarté et comme le faisait déjà la Bible grecque d’Alexandrie, le lectionnaire ouvre ce chapitre par cette expression « Debout, Jérusalem ». En fait, ménageant un suspense, le poète n’évoquera que plus loin « Jérusalem », dans les termes suivants : « Ville du Seigneur, Sion du Saint d’Israël » (Isaïe 60, 14). Mais, dans l’épisode des mages (évangile du jour), ce privilège de la Ville du Seigneur se voit contesté.
Jérusalem contestée
Pour Matthieu s’appuyant sur la prophétie de Michée 5 (voir l’évangile de ce jour), c’est non pas vers Jérusalem, mais vers l’humble bourgade de Bethléem que se dirigeront les mages, représentants des nations et « apporteront des présents » (Psaume 71 [72]). S’il y a une ville-lumière attirante, ce doit être la personne du Christ (cf. Matthieu 4, 12-16) et la communauté de ses disciples (cf. Matthieu 5, 14-16). Enfin, le lieu du rassemblement final de ceux « du levant et du couchant » ne sera plus aucune cité géographique, mais le Royaume de Dieu (Matthieu 8, 11-12), autour du Christ ressuscité.
*Les pèlerinages, aujourd’hui encore, symbolisent le rassemblement des hommes de tous horizons dans la joie de Dieu, pas forcément de leur Dieu.. De siècle en siècle, les prophètes d’Israël brodèrent sur ce thème : à la fin des temps, Dieu convoquera ses enfants dispersés et tous les païens convertis, soumis au Peuple élu. Ils viendront l’adorer à Jérusalem et, sous le règne de Dieu, le monde vivra dans une paix éternelle (voir déjà Isaïe 2, 2-4). Jésus lui-même reprendra ce thème en le dépouillant de toute visée nationaliste (cf. Matthieu 8, 11-12).
Psaume 71 (« Tous les rois se prosterneront devant lui, tous les pays le serviront »)
Dans le psautier, ce poème fait partie des textes appelés « psaumes royaux ». Ils chantent non pas directement la royauté de Dieu proclamée dans les « psaumes du Règne », mais celle du roi humain (le messie) que Dieu délègue, depuis l’ élection de David, pour gouverner son peuple.
Un « protocole »
Quant à sa forme, notre psaume est un protocole. Dans les cours royales de l’Orient ancien, ce terme technique signifiait une proclamation solennelle, faite par un prophète, un haut courtisan ou un régent, lors de l’intronisation du nouveau roi. C’était à la fois, comme toujours à travers âges, cultures et régimes politiques, une ratification du nouveau règne, et un programme politique de justice que le souverain, selon les notables, les prophètes, aurait à respecter. Sinon, ce serait la ruine, et pour le peuple et pour le roi lui-même.
Un roi de justice
Quant au protocole ici produit, le psalmiste inspiré par Dieu n’a sans doute pas assisté à une telle cérémonie royale. Il rêve, à partir de ce qu’il a lu ici et là dans l’Orient. Il songe à un souverain idéal qui se signalerait sur deux plans :
1) Il aurait un rayonnement universel, symbolisé par l’offrande des présents royaux des nations. On comprend de ce point de vue comment la tradition chrétienne a élaboré la figure des « rois » mages.
2) Ce nouveau roi se signalerait par son souci des pauvres, des malheureux, des faibles. Dans son vocabulaire de la pauvreté, le psaume est bien plus diversifié que dans nos traductions. Déjà la version grecque des psaumes à Alexandrie avait renoncé à rendre cette subtilité. Au milieu des scènes grandioses de l’Épiphanie, il est bon que le psaume nous rappelle une formule clé de l’Évangile : « Heureux, vous les pauvres… » (Luc 6, 20). On pourrait paraphraser la béatitude par ces mots : Heureux, vous les pauvres, car Dieu est fatigué de vous voir pauvres. L’Épiphanie serait-elle alors un programme ?
Éphésiens 3, 2-3a.5-6 (L’appel au salut est universel)
Vous avez appris, je pense, en quoi consiste la grâce que Dieu m’a donnée pour vous : par révélation, il m’a fait connaître le mystère…
Ce mystère n’avait pas été porté à la connaissance des hommes des générations passées, comme il a été révélé maintenant à ses saints Apôtres et aux prophètes, dans l’Esprit.
Ce mystère, c’est que toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Évangile.
La venue des nations à la lumière du Seigneur est annoncée dans la première lecture et s’inaugure symboliquement dans le voyage des mages (évangile). La deuxième lecture, s’écartant de Jérusalem et de Bethléem, éclaire et actualise le sens profond de ce salut universel. Elle est tirée de l’épître aux Éphésiens, en un passage (Éphésiens 3, 1-13) centré sur la notion de « mystère ». Le texte envisage successivement la fonction missionnaire des apôtres et le résultat de leur mission, résultat toujours en voie de réalisation.
Les apôtres et le Mystère
Dans sa lettre aux Galates (1, 15-16), Paul présentait sa vocation en ces termes : Dieu, dans sa bienveillance, « a trouvé bon de révéler en moi son Fils, pour que j’en porte l’Évangile parmi les nations païennes. » L’auteur de Éphésiens relit cette vocation de Paul sous l’angle de la révélation du Mystère, et il l’élargit à tous les apôtres et prophètes chrétiens de son époque.
Le Mystère
Les premiers lecteurs des épîtres connaissaient chez les païens les « cultes à mystères », comprenons les rites secrets par lesquels les initiés obtenaient des dieux le salut, c’est-à-dire surtout la protection contre les puissances néfastes d’ici-bas et l’assurance du bonheur après la mort.
Dans la Bible, le mot mystère, appliqué à Dieu, apparaît assez tard (Daniel 2, 20-30). À l’origine, il s’agit des secrets qu’un souverain ne divulgue qu’a de proches initiés. En ce sens, le pseudo-Salomon du livre de la Sagesse (6, 22) se propose de révéler à ses lecteurs les mystères de la Sagesse divine.
Le mystère du Christ ? Réinterpréter le mot.
L’épître aux Éphésiens applique ce mot au Christ, seul révélateur par qui Dieu se fait connaître – car tout mystère ne se comprend que par une révélation. Le Mystère, en régime chrétien, enveloppe un univers vertigineux. On le perçoit, quand les épîtres évoquent tour à tour, en différents textes, le Mystère, ou le mystère de Dieu, ou le mystère du Christ, ou le mystère de l’Évangile.
Alors, si ce Mystère tellement riche est « révélé » à tous les chrétiens…, c’est qu’il ne fait plus mystère. Le sens moderne du mot est une erreur. On songe à quelque chose défiant toute compréhension, selon l’expression triviale : « mystère et boule de gomme ! » Un terme d’aujourd’hui approcherait au mieux ce vocabulaire des épîtres. C’est le mot « secret ». Devant un secret, on reste bouche bée. Un secret de famille n’est connu que d’initiés. Mais s’entendre dire : « je vais te livrer un secret » est un honneur, un signe de confiance et d’amitié. Or, Dieu, par le Christ et par son Évangile, nous livre « le mystère de sa volonté » (Éphésiens 1, 9 ; comparer Romains 16, 25-27) ; il nous dévoile le secret de ce que depuis toujours il projetait de réaliser en notre faveur.
L’aboutissement du Mystère
Plus haut dans l’épître, l’auteur écrivait ceci : « Vous qui autrefois étiez païens (…), vous n’aviez pas de Christ, vous n’aviez pas droit de cité avec Israël, vous étiez étrangers aux alliances et à la promesse. » Mais, par son sang, c’est « le Christ qui est notre paix : des deux, le Juif et le païen, il a fait une seule réalité (…), un seul homme nouveau (…) en un seul corps » (Éphésiens 2, 11…16).
Le « droit de cité » évoque la citoyenneté, une citoyenneté gréco-romaine à laquelle les communautés juives de la Diaspora aspiraient au long de leur histoire et que l’Empire païen leur refusait. Or, voici que les choses s’inversent : désormais les chrétiens de souche païenne et ceux d’origine juive sont, dans l’Église, concitoyens à égalité.
À présent, dans la lecture d’aujourd’hui, l’auteur reprend son propos sous un angle plus théologique. Les chrétiens venus du paganisme sont, plus littéralement traduit, « co-héritiers, co-incorporés, co-participants de la promesse ». Ils héritent de tout ce que Dieu avait promis à son peuple, depuis Abraham (Genèse 12, 1-3). Les croyants, sans distinction d’origine, forment un seul corps (Éphésiens 2, 16) sous une seule Tête (1, 22-23). Cette unité nouvelle, toujours en construction, a une dimension cosmique. C’est en contemplant la réalité de l’Église que les êtres invisibles, selon cette épître, ont découvert le mystère de Dieu, grâce à la proclamation de l’Évangile du Christ Jésus et à ses résultats : « Désormais les Puissances célestes elles-mêmes connaissent, grâce à l’Église, les multiples aspects de la Sagesse de Dieu » (Éphésiens 3, 10).
Le Mystère : une mission
Voilà le Mystère dévoilé : malgré ses insuffisances, l’Église est capable d’unir sous une seule Tête, le Christ, les ennemis d’hier. Construire cette unité est sa mission même. Elle annonce au monde que l’unité est possible. L’Épiphanie de Dieu se profilait dans le pèlerinage final des peuples à Jérusalem (1ère lecture) ; mais, pour l’évangile de la visite des mages, c’est vers le Christ lui-même que viennent les nations. Et désormais, c’est l’Église universelle qui est l’Épiphanie du Christ (2e lecture).
*Le Mystère. Dans l’épître aux Éphésiens le Mystère est le contenu de l’Evangile. Dans les apocalypses juives, le mot évoque le plan de Dieu sur la vie des hommes et l’histoire du monde, plan révélé à quelques privilégiés. Chez les païens gréco-romains, les mystères sont les rites secrets qui introduisent l’initié dans l’intimité d’un dieu. Pour Ephésiens, le plan de Dieu se réalise par le Christ et se voit dans la vie chrétienne : il n’y a plus à chercher le sens de la vie dans quelque cercle ésotérique.
Matthieu 2, 1-12 (Nous sommes venus d’Orient adorer le roi)
Sous le vernis d’une belle histoire, la visite des mages, Matthieu embrasse symboliquement dans cet épisode toute la destinée de Jésus. C’est un résumé de l’Évangile. Déjà Jérusalem rejette son Messie ; déjà les païens viennent adorer celui qui dira un jour à ses disciples : « De toutes les nations faites des disciples » (Matthieu 28, 19) À partir du rôle de l’Étoile, l’épisode se divise en deux parties : le nouement et le dénouement de l’épisode.
Le drame se noue
Dans la Bible, les mages, mi-savants, mi-astrologues et interprètes des rêves, sont des personnages équivoques, peu appréciés (cf. Actes 13, 6 s.). Les plus réputés sont ceux de Mésopotamie. Déjà le Livre de Daniel (1 – 6) ridiculise leur incapacité. Il est fort possible que Matthieu ait en tête cet aspect négatif, pour souligner que des païens ont reconnu le Christ avant le peuple de Jérusalem, déjà hostile. La tradition chrétienne a fait d’eux des rois, en référence au Psaume 71 (cf. ci-dessus). L’évangile ne précise pas leur nombre. L’Occident compte trois rois, un par cadeau apporté à l’Enfant. Mais d’autres Églises antiques les voient, en certaines de leurs fresques ou mosaïques, comme un cortège bien plus étoffé.
Ici, les mages ont vu se lever l’Étoile annonciatrice de l’avènement du « roi des Juifs ». Alors que les Juifs parlaient du Christ ou Messie, ce titre est toujours mis, dans les évangiles, sur des lèvres païennes, comme lors de la Passion en Matthieu 27, 11, dans la bouche de Pilate, un païen lui aussi.
Matthieu s’amuserait fort sans doute des spéculations astronomiques que son étoile a suscitées au long de l’histoire, notamment pour dater la naissance de Jésus. En fait, l’astre dont il parle n’est pas une nova et ne se trouve pas sur la voûte céleste. Il se trouve dans la Bible. Selon le livre des Nombres 24, 17, se lèverait un jour « l’Étoile de Jacob » ; et les Juifs comprenaient que, sous ce symbole, il s’agissait du Messie. Au temps de Matthieu, les synagogues interprétaient ainsi l’oracle de Balaam (un « mage » païen, d’ailleurs), selon nos italiques montrant à propos de cet astre leurs modifications du texte biblique : « Je le contemple, mais il n’est pas proche. Un roi doit se lever d’entre ceux de la maison de Jacob, un libérateur et un chef d’entre ceux de la maison d’Israël. »
Le texte évangélique, dans sa logique, ne dit pas, malgré de splendides peintures ultérieures, que l’astre a guidé la route des mages. Ils l’ont vu « à son lever », à son apparition. Simplement, après cette apparition, ils viennent se renseigner tout naturellement à Jérusalem, centre du monde juif : Où trouver ce roi, demandent-ils ?
D’emblée, le cruel Hérode, selon une réputation bien établie par les historiens, craint un rival. Voici réunis « les grands prêtres et les scribes » qui plus tard condamneront Jésus. Ces experts de l’Écriture Sainte citent spontanément la prophétie de Michée 5, 1 situant la naissance du Messie à Bethléem. Le choix du texte prophétique, par Matthieu, parmi tant d’autres possibles, n’est pas innocent : seul Michée qui n’aime pas Jérusalem situe la naissance du Messie à venir dans l’humble bourgade de Bethléem, patrie du roi David, fils de Jessé.
Plus que l’Étoile, la Parole de Dieu sera donc le guide déterminant des mages. Les autorités juives interprètent correctement l’Écriture, mais ne bougent pas. Pire, d’après la suite du récit, Hérode cherche bien le Messie, mais pour le supprimer. Il incarne par là le mauvais pharaon qui fit périr les enfants des Hébreux – parce que, disait une légende juive, il voulait supprimer le Sauveur des Hébreux (Moïse) qu’il avait vu par avance en un songe que ses « mages » (égyptiens) avaient décrypté pour lui. Dès sa naissance, Jésus apparaît comme le nouveau Moïse persécuté. Mais on voit, sous la plume de l’évangéliste, la splendide inversion symbolique de l’histoire sainte : Pharaon le païen et ses mages étaient les méchants. À présent, les mages païens sont les bons et Hérode, le roi juif, est le méchant. Dans l’histoire chrétienne ultérieure, il y aura bien d’autres inversions de ce genre.
Le drame se dénoue
« Ils partirent. » Réorientés par l’Écriture entendue à Jérusalem, les mages retrouvent l’Étoile qui, cette fois, les conduit jusqu’au Messie : à la vue de l’astre, « Ils se réjouirent, d’une très grande joie ». Deux autres fois seulement, Matthieu évoquera la joie, celle de l’homme qui découvre le trésor du royaume des Cieux (Matthieu 13, 44) et la « grande joie » des femmes apprenant de l’Ange la résurrection de Jésus (Matthieu 28, 8).. Ces trois emplois peuvent guider toute une méditation.